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PODIUM, Yann Moix 2004, Benoît Poelvoorde, Jean-Paul Rouve@



PODIUM, Yann Moix 2004, Benoît Poelvoorde, Jean-Paul Rouve@
(taille reelle)
PODIUM, Yann Moix 2004, Benoît Poelvoorde, Jean-Paul Rouve@ ()

Depuis des années, Bernard Frédéric voue un culte au chanteur Claude François. Sa passion l'a poussé à devenir un de ses sosies. Aujourd'hui professionnel, Bernard sillonne les routes de France, écumant les salles de concert et de gala.

TELERAMA
Le roman de Yann Moix, par Yann Moix. Bienvenue dans le monde des sosies. Un peu faiblard, mais Jean-Paul Rouve en Polnareff est carrément ébouriffant. Il faut reconnaître à Jean-Paul Rouve et Benoit Poelvoorde le talent de savoir porter des costumes ridicules.
Le film a d'abord été un livre, contant donc l'histoire d'un sosie de Claude François, mais peut-être plus si affinités. En réalisant lui-même l'adaptation, Yann Moix continue de jouer un peu sur tous les tableaux, à l'image d'un générique où défilent de trépidantes images d'archives sur fond de Cloclo chantant en anglais (chic décalé ?). Manière d'exciter le chaland tout en le tenant à distance, qu'il soit fan du chanteur (à la fois mascotte kitsch et fétiche populaire), amateur de faux-semblant ou adepte du ricanement pas dupe. Ce faisant, l'auteur autoadapté garde en poche un manifeste d'intérêt sincère (ça peut servir), et en guise de doublure, le thème universel de l'imposture ­ qui pourrait faire un vrai sujet.
Mais Yann Moix simplifie le programme. Avec peu d'idées de cinéma, la meilleure étant survendue : Bernard Frédéric, le sosie provisoirement retiré des kermesses, vit dans un pavillon témoin, d'où gags. Puis plus grand-chose. On passe le costar chantilly pailleté taillé sur mesure à Benoît Poelvoorde, et vas-y mon grand. L'acteur échalas s'éclate. Aussi peu convaincant a priori en faux Cloclo que Jean-Paul Rouve est criant en simili Polnareff, il compense ce handicap en dévorant le rôle avec une énergie féroce. Si bien qu'il n'en reste à la fin que des miettes, sous l'oeil larmoyant de la pauvre Julie Depardieu, dont le bon sens d'épouse un peu consternée était jusque-là notre refuge.