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RIPOSTE FEMINISTE, Marie Perennes et Simon Depardon (societe documentaire)@@



RIPOSTE FEMINISTE, Marie Perennes et Simon Depardon (societe documentaire)@@
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RIPOSTE FEMINISTE, Marie Perennes et Simon Depardon (societe documentaire)@@ ()

Le mouvement a pris de l'ampleur ces dernières années. Qu'il s'agisse d'Elise, d'Alexia ou encore de Cécile, les colleuses se battent pour un même combat : la lutte contre les violences faites aux femmes. Depuis des décennies, elles sont victimes de toutes sortes de comportements intolérables. Toutes se révoltent contre ces violences qui ont trop souvent bouleversé leurs vies.

TELERAMA
À travers le mouvement des “colleuses”, l’histoire d’un militantisme en construction. «Rien ne justifie ce qu’il t’a fait. » Ce genre de messages a fleuri sur les murs des villes grâce au mouvement des « colleuses », qui dénoncent avant tout les violences faites aux femmes, mais aussi le patriarcat en général, en déposant des mots dans l’espace public, pour mieux se le réapproprier.

Un jour de printemps 2020, Simon Depardon, réalisateur, et Marie Perennès, commissaire priseur, découvrent un de ces collages – « Femme agressée, battue violée, on te croit » – non loin de chez eux et décident de savoir ce qui bouillonne derrière cette phrase choc. C’est l’acte de naissance de Riposte féministe, un documentaire pour lequel elle et lui ont suivi pendant des mois ces filles et ces femmes dans différentes villes de France pour témoigner de leur engagement, recueillir leurs paroles, garder une trace de leur détermination. Certaines séquences sur ces petits collectifs de « meufs », cette jeunesse ultramilitante et ses mots forts et limpides contre le fléau des féminicides, donnent vraiment la chair de poule. Comme ce moment, si intime, où Elise, pinceau à la main, raconte ce soir fatidique où son fiancé l’a réveillée pour lui demander ce que ça ferait s’il la tuait…

Cette histoire d’une politisation vitale, d’un militantisme en construction est aussi un récit des corps libérés : des filles qui se donnent rendez-vous en pleine nuit, seaux de colle à la main, et qui marchent, galvanisées par la sororité, conquérantes et mêmes rieuses, dans ces mêmes rues où, d’habitude, elles se sentent menacées. Fougueuse et esthétique, cette Riposte est, aussi, un beau geste de cinéma par son parti pris judicieux de filmer les sessions de collage en plan fixe. Une caméra à l’épaule aurait renforcé le sentiment d’insécurité, alors que le message des documentaristes est clair : ces colleuses ont pris possession de la rue, et n’ont pas fini de faire résonner le féminisme en nos murs.