PLANCHA, Eric Lavaine 2022, Lambert Wilson, Franck Dubosc (comique) ()
Alors qu'ils s'apprétaient à fêter les 50 ans de Yves en Grèce, l'annulation de leur vol contraint des amis à se rabattre sur le Finistère, dans le manoir familial de Yves. Cependant, l'anniversaire de Yves va être l'occasion de révélations inattendues. Le groupe d'amis va ainsi être confronté à un huis clos étouffant : l'enfermement forcé, la grisaille et les bourrasques attisent les conflits, réveillent les vieilles rancoeurs, et bouleversent les équilibres.
TELERAMA
La bande de “Barbecue”, à l’exception de Florence Foresti, se retrouve par erreur en Bretagne pour les 50 ans d’Yves. Il pleut, on enchaîne les puzzles, les verres et les clichés… Et on se demande bien pourquoi ils continuent de partir tous ensemble.
Cela aurait pu être pierrade, raclette ou même taboulé, mais, à y réfléchir, le titre adéquat serait plutôt : vieux pot… tant la recette est recuite. On prend donc les mêmes que dans Barbecue, en 2014, à l’exception de Florence Foresti (qui a peut-être trouvé que ça sentait le cramé) et, cette fois, la bande d’« amis » se retrouve coincée en Bretagne, à la place d’une destination plus chaude, pour les 50 ans d’Yves (Guillaume de Tonquédec). Antoine (Lambert Wilson) est encore plus snob et odieux que d’habitude, Baptiste (Franck Dubosc) voit sa virilité bousculée par une femme plus jeune et plus entreprenante que lui, et c’est maintenant Jean-Mich le gaffeur (Jérôme Commandeur) qui a tout pour être heureux, provoquant la jalousie des autres hommes…
Premier ressort comique rouillé ? On vous le donne en mille : il pleut en Bretagne. Alors on boit, on râle, on fait des puzzles, mais la plus grande activité des quatre couples consiste à se balancer des vannes plus ou moins aigres, quand elles ne sont pas fades… Lâchés dans une mise en scène d’une mollesse soporifique, les acteurs semblent eux-mêmes fatigués, au point de laisser en suspension des dialogues qui ne se donnent même pas la peine d’être efficaces. Une question de filiation et d’ADN peu délicate s’invite à mi-parcours, histoire d’ajouter une nuance d’affect, mais comment émouvoir avec des personnages dont on ne cesse de se demander ce qu’ils fichent ensemble depuis tant d’années ?
De temps à autre, Franck Dubosc et Jérôme Commandeur – les plus investis, envers et contre le naufrage ambiant – relèvent le niveau et nous arrachent un sourire : ils... jouent, et on les en remercie. Sous prétexte de pointer le pathétique du mâle de 50 ans, Éric Lavaine tombe, de plus, dans le pire des écueils : donner aux trois actrices (dont une Sophie Duez pimpante) des emplois de faire-valoir. Ce n’est pas avec ce genre de comédie paresseuse que le cinéma français trouvera une planche de salut.