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l'art par la musique

MATISSE, la tristesse du roi 1952
GRANDJANY (Marcel), fantaisie pour harpe op28

Rien n'est précaire comme vivre, rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre pour le givre,
et pour le vent, être léger

Louis ARAGON - J'arrive où je suis étranger


Henri - MATISSE - la tristesse du roi 1952
L'oeuvre aurait eu pour source, d'une part, un passage du livre de Samuel, David jouant de la harpe devant Saül pour distraire le roi de sa mélancolie, et d'autre part, un poème de Baudelaire La Vie antérieure (cf ci-dessous), car, comme le tableau, il superpose à la fois le thème de la vieillesse et de la musique calmant les maux. La simplicité des formes et l'exubérance des couleurs est bien representative de l'art de la période fauve. Fabriquée à base de papiers gouachés et découpés, marouflés sur toile, l'oeuvre fut composée selon la technique que Matisse utilisait à la fin de sa vie, c'est-à-dire le collage. Ce tableau est considéré comme l'une des principales œuvres du maître. Et il constitue aussi son dernier autoportrait, où Matisse se figure comme la forme noire au centre. La Tristesse du Roi est l’incarnation même d’une toile à la fois tardive, majeure et immortelle.
"Lorsque le tourment était sur Saül, David prenait la harpe et jouait, Saül respirait alors plus à l'aise et se trouvait soulagé" (1 Samuel 16:23)

Illustr musicale: Marcel GRANDJANY - Colorado Trail fantaisie pour harpe op28
Marcel Grandjany est un harpiste et compositeur franco-américain. Comme compositeur, on lui doit des mélodies, des pièces pour harpe, ainsi qu'un poème symphonique avec harpe.


...
Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d'une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.

C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs,

Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont l'unique soin était d'approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir.

Charles BAUDELAIRE - la vie anterieure