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17 2-macchabees 10
Cependant Machabée et ses compagnons reprirent, avec l’aide du Seigneur, le temple et la ville.
Ils détruisirent les autels que les étrangers avaient dressés sur la place publique, ainsi que les bois sacrés.
Puis, après avoir purifié le temple, ils élevèrent un autre autel et, ayant tiré du feu des cailloux, ils prirent de ce feu et, après un intervalle de deux ans, ils offrirent un sacrifice, firent de nouveau fumer l’encens, allumèrent les lampes et mirent sur la table les pains de proposition.
Cela fait, prosternés par terre, ils prièrent le Seigneur de ne plus faire tomber sur eux de tels maux, demandant, s’ils péchaient encore, d’être châties par lui comme il convient, mais de ne plus être livrés à des nations impies et barbares.
Le temple avait été profané par les étrangers le vingt-cinquième jour du mois de casleu, et il se rencontra qu’il fut purifié à pareil jour.
Et ils firent pendant huit jours une fête à la manière de celle des tabernacles, se souvenant que peu de temps auparavant, ils avaient passé la fête des tabernacles dans les montagnes dans des cavernes, comme des bêtes sauvages.
C’est pourquoi, portant des thyrses, des rameaux verts et des palmes, ils chantèrent des hymnes à la gloire de celui qui les avait heureusement amenés à purifier son temple.
Et ils prescrivirent par un édit public et un décret que toute la nation juive solenniserait chaque année ces mêmes jours.
Telles furent donc les circonstances de la mort d’Antiochus, surnommé Épiphane ;
nous allons exposer maintenant ce qui concerne Antiochus Eupator, fils de cet impie, en relatant brièvement les maux causés par les guerres.
A son avènement au trône, il mit à la tête des affaires un certain Lysias, nommé aussi commandant en chef de l’armée de Coelé-Syrie et de Phénicie.
Car Ptolémée, surnommé Macron, avait été le premier à observer la justice envers les Juifs, à cause des violences qu’ils avaient subies, et s’était efforcé de les gouverner pacifiquement.
Mais pour cela même il fut accusé par des amis du roi devant Eupator et, comme en toute occasion il s’entendait appeler traître, pour avoir abandonné Chypre que lui avait confiée Philométor, et pour avoir passé du côté d’Antiochus Épiphane, n’ayant plus qu’une dignité sans honneur, il perdit courage et se donna la mort par le poison.
Or Gorgias, devenu chef militaire de ces provinces, levait des troupes étrangères, et saisissait toutes les occasions de faire la guerre aux Juifs.
En même temps que lui, les Iduméens, maîtres de bonnes forteresses, molestaient les Juifs ; ils accueillaient ceux qui étaient chassés de Jérusalem, et tentaient d’entretenir la guerre.
Machabée et ses compagnons, après avoir prié et demandé à Dieu de leur venir en aide, firent irruption contre les places fortes occupes par les Iduméens.
Les ayant attaquées avec vigueur, ils s’en rendirent maîtres, et refoulèrent tous ceux qui combattaient sur les remparts ; ils égorgèrent quiconque tombait entre leurs mains ; le nombre des tués ne fut pas inférieur à vingt mille.
Neuf mille hommes au moins s’étaient réfugiés dans deux tours très fortes, ayant avec eux tout ce qu’il faut pour soutenir un siège.
Machabée laissa pour les réduire Simon et Joseph, ainsi que Zachée et ses compagnons, en nombre suffisant, et s’en alla de sa personne où il y avait urgences.
Mais les gens de Simon, avides de richesses, se laissèrent gagner à prix d’argent par quelques-uns de ceux qui étaient dans les tours et, ayant reçu soixante-dix mille drachmes, ils en laissèrent échapper un certain nombre. Lorsqu’on eut appris à Machabée ce qui s’était passé,
il réunit les princes du peuple et accusa ces hommes d’avoir vendu leurs frères à prix d’argent, en laissant échapper des ennemis armés contre eux.
Puis il fit mettre à mort ces traîtres et s’empara aussitôt des deux tours.
Et, conduisant à bien toutes ses entreprises militaires, il tua dans ces deux forteresses plus de vingt mille hommes.
Mais Timothée, qui précédemment avait été défait par les Juifs, ayant rassemblé une multitude de troupes étrangères et tiré de l’Asie une cavalerie nombreuse, s’avançait pour conquérir la Judée par les armes.
A son approche, Machabée et ses compagnons se mirent à prier Dieu, semant la poussière sur leurs têtes et ceignant leurs reins de sacs.
Prosternés au pied de l’autel, ils demandèrent au Seigneur de leur être propice, d’être l’ennemi de leurs ennemis, et l’adversaire de leurs adversaires, comme la loi le promet.
Leur prière achevée, ils prirent les armes, sortirent de la ville jusqu’à une assez longue distance et, quand ils furent près de l’ennemi ils s’arrêtèrent.
Aux premières lueurs du jour, des deux côtés on engagea la bataille, les uns ayant pour gage du succès et de la victoire, outre leur vaillance, leur recours au Seigneur, les autres ne prenant pour guide dans le combat que leur emportement.
Au fort du combat, apparurent du ciel aux ennemis, sur des chevaux aux freins d’or, cinq hommes resplendissants, qui se mirent à la tête des Juifs.
Deux d’entre eux ayant pris Machabée au milieu d’eux, ils le gardaient invulnérable, en le couvrant de leurs armures ; ils lançaient en même temps des traits et la foudre contre les ennemis qui frappés d’aveuglement et remplis d’épouvante, tombaient en désordre.
Vingt mille cinq cents fantassins et six cents cavaliers périrent ainsi.
Timothée s’enfuit dans une place très forte, appelée Gazara, où commandait Chéréas.
Machabée et ses compagnons, remplis d’une joyeuse ardeur, l’assiégèrent pendant quatre jours.
Confiants dans la force de la place, les assiégés ne cessaient de blasphémer et de proférer des paroles impies.
Comme le cinquième jour commençait à poindre, vingt jeunes hommes de la troupe de Machabée, dont ces blasphèmes avaient enflammé la colère, s’élancèrent bravement sur la muraille et, avec un courage de lions, massacrèrent tout ce qu’ils trouvèrent devant eux.
D’autres montèrent également et attaquèrent les assiégés du côté opposé ; ils mirent le feu aux tours et allumèrent des bûchers sur lesquels ils brisèrent vifs les blasphémateurs ; d’autres brisèrent les portes et ouvrirent un passage au reste de l’armée, qui s’empara de la ville.
Ayant trouvé Timothée caché dans une citerne, ils le mirent à mort, ainsi que son frère Chéréas et Apollophane.
Ces exploits accomplis, ils bénirent, par des hymnes et des chants de louanges, le Seigneur qui avait fait de grandes choses pour Israël et leur avait donné la victoire.