LE TONNERRE, Denys de la Patelliere 1965, Jean Gabin, Michele Mercier, Robert Hossein, Lili Palmer (societe)@
Leandro, vétérinaire, vit dans son château avec sa femme Marie, qu'il délaisse pour se consacrer aux chiens et aux chevaux. L'homme, qui a l'habitude de rentrer chez lui après de fortes beuveries chargé d'errants, de mendiants et de mendiantes, présente un soir à sa femme résignée une jeune prostituée, Simone. La jeune fille accepte l'hospitalité que lui offre le couple et se démène pour la défendre contre le proxénète qui exige son retour.
TELERAMA
Ici, le dialoguiste Pascal Jardin transforme les interprètes (Jean Gabin et Michèle Mercier) en machines à débiter les “bons mots”. Du sous-Michel Audiard.
Quatre ans après Un taxi pour Tobrouk (1961), son œuvre la plus connue, Denys de La Patellière adapte, avec un titre ronflant, le roman Qui m’emporte, de Bernard Clavel. En roue libre, Jean Gabin campe un vétérinaire alcoolique, recueillant chez lui, à la campagne, une jeune prostituée du quai de la Fosse, zone portuaire de Nantes (Michèle Mercier, héroïne d’Angélique, marquise des anges, sorti l’année précédente). Le réalisateur distille une certaine étrangeté en déployant un univers de conte de fées : un château avec parc et douves, où il ne se passe (presque) rien. Succès commercial en son temps, Le Tonnerre de Dieu avait été vu comme une trahison par l’auteur du livre d’origine. Contrairement aux apparences, ce n’est pas Gabin qui tire la couverture à lui, mais plutôt le dialoguiste Pascal Jardin, qui transforme les interprètes en machines à débiter les « bons mots » — du sous-Michel Audiard. Lesquels donnent à entendre toute la misogynie de l’époque.