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Tout son avenir est là !
Aggloméré
Dans cette sphère
Rétro-poussée
Avec la puissance et le tact
De l’araignée
...

Paul Antoine - la traversée d'Elzear



le scarabee bousier

...













C’est un pays où la pierre
Ecoute le vent
Où l’argile rougit
Devant la roche nue
Ciselée
Au temps des ammonites

Déjà, dans la lumière humide
Du matin
Alors que le ciel attend
Son aurore
Un scarabée bousier façonne
Rondement

En maître pilulier il pratique
Les travaux d’Hercule
Mais c’est à Sisyphe
Qu’il en démontre
Son obstination paillée
Est exemplaire

Chevalier noir à l’armure
Exocet
Sa route dictée par le soleil
Ou la Voie lactée
Se trace en idée rectiligne
Et digne

En chemin, sa force
S’épure
Sa danse en quinconce
Subtilement
Atteindra la grâce
Du geste pur

A la cime d’un cyprès
Où vivent les vents
Un loriot deviné lance
Son fidélio clair
Pour l’heure il remplace
L’astre solaire

Viennent la lumière et
Le réveil autour
Une rassade sort d’un rocher
Et s’expose
Elle voudrait lui confier
Le secret des couleurs

Le bousier force son admiration,
Elle songe encore :
« Un si long chemin
Ventre à terre
C’est la fière victoire
D’une âme blanche ! »

Mais où le mène
Son échappée belle ?
A présent il s’engage au milieu
Des myrtes et argelas
D’où s’envole l’alouette
Droit dans le ciel

La couleuvre d’esculape
Au regard droit, débat
Avec un lièvre étonné
De voir
Cette incroyable fidélité
A l’envers et l’endroit

Tout son avenir est là !
Aggloméré
Dans cette sphère
Rétro-poussée
Avec la puissance et le tact
De l’araignée

Nul ne sait que chaque pas
Ebranle le sol !
Ce qui parfois fait jaillir
Des sources de victoire
La fraîcheur de sa force
Flotte encore

Dans un boqueteau
De chêne Kermès
Une grive musicienne observe
Ce drôle d’escargot
Un repas ou un cortège ?
Sa discrétion polie l’emporte

Alors qu’il tricote sa pelote
Au rythme de Pénélope
Une pente légère l’entraîne
Vers une ravine bleuâtre
Aussi profonde que les cuves
Du Destel...

Un buisson d’argyries sauve
Boule et bousier, il songe
À cette rose des bois
Qui sans fictions ni feintes
Arrime corps et âme
A l’innocence végétale

D’orphique, il devient
Prométhéen
Du seul silence
Son intime compagnon
Il advient Titan solidaire
D’une nature dentellière

Au couchant, parvenu au Beausset
Il bloque au bord d’une mer !
Dans le ciel bleu rare il voit
Suspendu aux serres du Bonelli
Une ammonite vivante ! Preuve
D’un parfait usage du temps

Disparus, dans cette néo-sphère
Sisyphe et son roc
Ils n’ont pas su imiter
L’austère hédoniste
Dont l’ineffable discrétion
Est la fine nuance
D’un authentique Nouveau Monde

Au Siou-Blanc