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LES CHAMPS DE LA COLERE
Elles sont unies comme les cinq doigts de la main et bien décidées à sauver leurs hommes et à sauver l'agriculture. Elles forment un petit groupe de femmes qui mène un combat un peu fou et qui se fait appeler "les Foulards noirs". Elles sont agricultrices ou femmes d'agriculteurs, qui vivent près de Bayeux dans le Calvados, et battent la campagne pour faire entendre la voix d'un monde agricole en pleine détresse. Des exploitations laitières en faillite aux élevages bovins menacés en Normandie et en Bretagne, c'est une course contre la montre qu'engagent les femmes pour résister à la crise agricole qui détruit tant d'exploitations et de familles.

TELERAMA
Stéphanie, Ludivine, Astrid et Charlène sont des « foulards noirs », des agricultrices et femmes d’agriculteurs rassemblées en collectif pour éveiller les consciences sur la crise. En 2016, près de quatre cents d’entre eux se sont donné la mort. Ces femmes « portent le noir en signe de deuil »… Anne Gintzburger a suivi leur combat pendant un an. Leurs témoignages poignants disent la perte de sens qui abîme les agriculteurs mais aussi leurs proches, conjoint(e)s et enfants, un angle peu abordé. La réalisatrice les a filmées dans leurs actions, sur les marchés, sur les plateaux télé, au Sénat ou au Salon de l’agriculture. Mais les témoignages, si forts soient-ils, ne permet­tent pas de comprendre les ressorts de la crise. Astrid, 31 ans, élève seule ses cinquante charolaises avec passion et se bat pour ne pas devenir un jour une simple gestionnaire. On la voit à Rungis s’interroger sur le circuit de la viande, puis évoquer la réglementation européenne dans des séquences bien trop ellip­tiques pour être comprises. Autre bémol, la réalisation insiste aussi beaucoup trop sur le tragique quand les témoignages suffiraient à saisir la gravité de la situation.

Quelques minutes avant la fin, la bande-son western inquiétante laisse place à une petite musique légère, comme une éclaircie qu’on peine à saisir. L’image furtive de Catherine Deneuve dédiant son prix Lumière aux agriculteurs en 2016 ­arrive quant à elle comme un cheveu sur la soupe… donnant l’impression d’une fin expédiée, un peu artificielle.