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LE PACTE DES LOUPS, Christopher Gans 2001, Samuel Le Bihan, Vincent Cassel (histoire)@@
En 1766, le chevalier Grégoire de Fronsac, missionné par Louis XV, est envoyé dans le Gévaudan pour traquer et abattre une bête mystérieuse qui terrorise la région depuis deux ans, n'épargnant ni femmes ni enfants. Accompagné de Mani, son frère de sang, un indien Mohawk de la Nouvelle-France, Fronsac est rapidement confronté à l'hostilité des nobles de la région.

TELERAMA
L’enquête de deux émissaires du roi autour de la bête du Gévaudan. Cape et épée, kung-fu, western, épouvante : le réalisateur Christophe Gans a voulu tout mettre.

Ce parangon possible d’un nouveau type de cinéma millénariste, synthèse de tous les genres (kung-fu, cape et épée, western…), fut un gros succès. La légendaire bête du Gévaudan (un loup ? un dragon ? un fou ? le diable ?), la campagne enténébrée et arriérée, le château aux chandelles et les costumes XVIIIe : la maison ne recule devant aucun sacrifice, servant généreusement personnages pittoresques et action pure.

Refusant de singer les Américains, Christophe Gans cherche à revivifier l’esprit feuilletonesque des aventures d’antan. Intrigues de pouvoir, double fond politique et religieux, lutte entre obscurantisme et humanisme des Lumières : le réalisateur a voulu tout mettre. Au risque de tasser : l’ancien et le nouveau, le bon et le mauvais goût, le ciné adulte et le ciné bis.

Cette générosité fédératrice va de pair avec un souci quasi convulsif de la citation. Le Pacte des loups est peut-être le premier film grand public français où les références au cinéma de genre, mais aussi à la BD, sont aussi nombreuses. Rappelant les DJ armés de leurs samples, il recycle, en vrac, Merveilleuse Angélique et Sergio Leone, Victor Hugo et Jin-Roh, Scaramouche et Dario Argento, Alien et Bruce Lee, Tarzan… Un tel syncrétisme ne peut produire qu’un film-monstre, au mieux bigarré, au pis boursouflé. Il marque une date, tout en nous laissant curieusement sur une faim de loup.