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cohen (leonard) - take this waltz (chanson angl) 1988@


Prends cette valse,
ô mon amour, à tout jamais
Nous n’avons plus rien d’autre
à attendre que ça

Take This Waltz, est une poignante adaptation du texte de Lorca en anglais et, comme il se doit, en valse à trois temps, où la basse écrue de Cohen s’allie aux chœurs cristallins de Jennifer Warnes dans les élans d’une passion sublimée.
Les paroles de la chanson sont une traduction en anglais de l'œuvre du poète espagnol Federico García Lorca, le Pequeño vals vienés (Petite valse viennoise), de la collection Poeta en Nueva York.
Cette chanson a été reprise en 1996 par Enrique Morente sur son album Omega avec Lagartija Nick. Cette version est chantée en espagnol avec les paroles de Lorca, et la musique de Cohen. Deux ans après, la chanteuse espagnole Ana Belén reprendra elle aussi cette version.
Les cinéphiles français auront découvert cette chanson dans le film Love, etc. (1996) de Marion Vernoux avec Charlotte Gainsbourg.

Now in Vienna there are ten pretty women
There's a shoulder where Death comes to cry
There's a lobby with nine hundred windows
There's a tree where the doves go to die
There's a piece that was torn from the morning
And it hangs in the Gallery of Frost
I, I-I-I
Take this waltz, take this waltz
Take this waltz with the clamp on its jaws
Oh, I want you, I want you, I want you
On a chair with a dead magazine
In the cave at the tip of the lilly
In some hallway where love's never been
On a bed where the moon has been sweating
In a cry filled with footsteps and sand
I, I-I-I
Take this waltz, take this waltz
Take its broken waist in your hand
This waltz, this waltz, this waltz, this waltz
With its very own breath of brandy and Death
Dragging its tail in the sea
There's a concert hall in Vienna
Where your mouth had a thousand reviews
There's a bar where the boys have stopped talking
They've been sentenced to death by the blues
Ah, but who is it climbs to your picture
With a garland of freshly cut tears?
I, I-I-I
Take this waltz, take this waltz
Take this waltz, it's been dying for years
There's an attic where children are playing
Where I've got to lie down with you soon
In a dream of Hungarian lanterns
In the mist of some sweet afternoon
And I'll see what you've chained to your sorrow
All your sheep and your lillies of snow
I, I-I-I
Take this waltz, take this waltz
With its "I'll never forget you, you know!"
This waltz, this waltz, this waltz, this waltz
With its very own breath of brandy and Death
Dragging its tail in the sea
And I'll dance with you in Vienna
I'll be wearing a river's disguise
The hyacinth wild on my shoulder
My mouth on the dew of your thighs
And I'll bury my soul in a scrapbook
With the photographs there, and the moss
And I'll yield to the flood of your beauty
My cheap violin and my cross
And you'll carry me down on your dancing
To the pools that you lift on your wrist
Oh my love, oh my love
Take this waltz, take this waltz
It's yours now, it's all that there is
Paroliers : Leonard Cohen


A Vienne aujourd’hui se trouvent dix beautés
Un arbre où les colombes affrontent leur trépas
Une longue antichambre avec neuf cent croisées
Une épaule sur laquelle la mort s’apitoie ;
Un lambeau d’aube pend dans un musée glacé
Prends cette valse aux dents qui ne desserrent pas

Je te veux, je te veux, avec moi ne fais qu’une
Sur cette banquette où gît un livre d’au-delà
Dans des draps humides de la sueur de la lune
Dans une grotte, à la canopée des lilas
Dans un cri plein de traces de pas sur les dunes
Prends cette valse, sa taille cambrée sous tes doigts

Dans une mansarde les enfants jouent et rient
Je m’y m’allongerai bientôt auprès de toi
Dans la brume légère d’une fin d’après-midi
En rêvant à des lustres de cristal hongrois
Je verrai ton chagrin, tes bouquets, tes brebis
Prends cette valse et ses « Je ne t’oublierai pas »

A Vienne il y a une salle d’opéra
Mille regards passent tes lèvres en revue
Les jeunes gens au bar tout d’un coup se sont tus
En entendant des notes bleues sonner leur glas.
Sur ton portrait une guirlande de larmes nues
Prends cette valse, elle va mourir entre tes bras

Pour danser je mettrai un masque de rivière
Ma bouche tout contre la rosée de tes cuisses
Une jacinthe sauvage à ma boutonnière
J’enfouirai mon âme dans la sphaigne et les lys
Prends cette valse au goût de cognac et de terre
La traîne de sa robe flotte sur l’abysse

Jusques aux lagunes pendues à ton poignet
Dans les flots de ta danse tu m’emporteras
A la crue de ta beauté je sacrifierai
Et mon pauvre petit violon, et ma croix
Prends cette valse, ô mon amour, à tout jamais
Nous n’avons plus rien d’autre à attendre que ça. »

Frederico Garcia Lorca