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BONNE MERE, Hafsia Herzi 2021, Halima Benhamed, Sabrina Benhamed (societe)@@
Nora, la cinquantaine, femme de ménage, veille sur sa famille dans une cité des quartiers nord de Marseille. Après une longue période de chômage, un soir de mauvaise inspiration, son fils aîné Ellyes s'est fourvoyé dans le braquage d'une station-service. Incarcéré depuis plusieurs mois, il attend son procès avec un mélange d'espoir et d'inquiétude. Nora fait tout pour lui rendre cette attente la moins insupportable possible.

TELERAMA
Deux ans après “Tu mérites un amour”, Hafsia Herzi repasse derrière la caméra avec ce film, balisé mais attachant, sur une mère courage marseillaise. Le regard est vif et tendre et le propos, généreux.
Ça va », « ça va aller »… Nora, femme de ménage ne ménageant pas sa peine, n’a que ces mots-là à la bou­che. Pas le choix : si elle tombe, qui va s’occuper des siens ? Le fils aîné, en prison, attend son procès pour braquage, la grande fille sans emploi a fait un bébé toute seule, sans compter l’ado romantique, encore au lycée… Au hit-parade des mères courageuses, l’héroïne de Bonne Mère – joli titre poly­sémique pour un film situé à Marseille – peut briguer la première place.

C’est à la fois la force et la faiblesse du deuxième long métrage de Hafsia Herzi, deux ans après ses débuts remarqués avec Tu mérites un amour. Sa force, parce qu’elle pose sur Nora un regard d’une tendresse absolue et communicative – la jeune réalisatrice, élevée par une maman solo, mijotait cet hommage depuis longtemps – et trouve le moyen de raconter son quotidien harassant sans le priver de lumière, d’humour, d’étincelles de vie. Et sa faiblesse, parce qu’on a l’impression d’avoir déjà vu, ailleurs, souvent, ce personnage de mater dolorosa sacrificielle, forcément digne et taiseuse.