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LA CHASSE AUX SORCIERES, Nicholas Hytner 1996, Winona Ryder, Daniel Day-Lewis, Joan Allen (science fiction)@@
Salem, 1692. De jeunes villageoises dansent nues dans les bois et s'amusent à inventer des philtres d'amour. Surprises par le sévère Révérend Parris qui y découvre aussi sa fille, la rumeur de sorcellerie se propage dans le village.

TELERAMA
Massachusetts, XVIIe siècle, une affaire de sorcellerie empoisonne le quotidien d’une communauté puritaine. Nicholas Hytner adapte platement la pièce anti-maccarthyste d’Arthur Miller, “Les Sorcières de Salem”.

Après La Folie du roi George, Nicholas Hytner aborde une autre folie, celle qui s'est abattue sur une petite bourgade du Massachusetts, en 1662. Plusieurs jeunes filles du village de Salem, pour éviter les foudres des puritains qui les soupçonnent de se livrer à des rites païens, se déclarent possédées par le démon. Un « aveu » qui déclenche l'hystérie collective. Les villageois voient le Diable partout, la délation se répand. Même les plus purs, les plus pieux sont visés. Les juges ecclésiastiques condamnent à mort à tour de bras. Les exécutions se multiplient...

Cette histoire vraie avait inspiré à Arthur Miller, en 1953, Les Sorcières de Salem. Une pièce âpre, violente, qui dénonçait le maccarthysme et les fanatiques de l'anticommunisme alors au sommet de leur croisade. Dans les premières scènes de cette adaptation, nul doute que l'action se situe au XVIIe siècle. On ne voit même que ça : une reconstitution clinquante, appliquée, empesée et pour tout dire lourdingue. On craint le pire. Les interrogatoires succèdent aux scènes d'hystérie avec une certaine monotonie. Jusqu'au moment où le metteur en scène semble enfin concentrer son attention sur les personnages clefs de son histoire. Un couple : John Proctor et sa femme Elizabeth. Intègres et d'une inébranlable grandeur d'âme dans une tempête qui ne les épargnera pas plus que les autres.

Si La Chasse aux sorcières arrive à échapper aux raideurs du film en costumes, c'est, pour l'essentiel, grâce aux acteurs. Daniel Day Lewis incarne un John Proctor mémorable, et Joan Allen, dans le rôle d'Elizabeth, est elle aussi déchirante. Cela ne suffit pas pour contrebalancer les pesanteurs d'un texte qui ne lésine pas sur les effets mélodramatiques.