arpoma  jeudi 31 octobre 2024 - 11h03 menu / actu

liste / rep

atlas / rech
(436 sur 475)   (liste)
◀◀         (436 sur 475)         ►►


























(grand format)   (taille reelle) (loupe: alt+cmd+8)
tagore - la Maison et le Monde (roman) 1915 (inde)


Rabindranath

Rabindrananath Tagore est incontestablement le plus grand écrivain indien de langue anglaise du XXe siècle. Il est l'inventeur de la littérature indienne moderne ; son oeuvre constituée d'essais, de poésie et de romans a pour cadre le Bengale au début du XXe siècle aux prises avec la domination du Royaume-Uni.

La maison et le monde raconte l'histoire de trois personnages qui vont être confrontés à l'émergence des idées libérales et nationales en Inde.
Il s'agit d'un discours à trois voix : Niknil, un maharadjah aux idées libérales,féru d'Occident, qui trouve sa voie dans la contemplation. Bimala, son épouse à qui Niknil va permettre de s'émanciper, de quitter le cadre familial de la maison pour "découvrir le monde". Et enfin, Sandip, révolutionnaire hostile à la puissance anglaise et hébergé par Niknil, qui va tomber amoureux de Bimala.
L'écriture colle au plus près des sentiments des trois protagonistes : la narration fait alterner le récit des trois personnages. Nous assistons à l'éveil des sentiments de Bimala qui découvre le monde après avoir été confinée dans la maison familial. Alors que Sandip incarne la passion et l'action, Niknil, le mari, est un ascète platonicien qui prône la modération dans la lutte contre l'occupant anglais.
L'écriture très lyrique du poète Tagore est brodée de métaphore imageant la folle passion de Sandip : rivière, volcan...Le lecteur est emporté par cette langue très sensuelle mais compatit à la souffrance du mari bafoué.
Tagore brosse un beau portrait de femme qui s'émancipe au début du XXe siècle. Quant à la lutte contre l'occupation anglaise, elle est traitée tout en nuance. Le mari incarne la modération ; pour lui, la guerre ne peut qu'aboutir à des rixes entre différentes communautés ; d'autre part, il ne comprend pas pourquoi on doit sacrifier l'individu aux intérêts d'un pays ; la patrie ne doit en aucun cas être idolâtrée...
La fin du roman réserve bien des surprises, ce qui fait de ce roman un récit très riche. On évite tout manichéisme et l'ensemble des personnages est très attachant.
(cf film de Satyajit Ray)