Instituteur à la retraite, Robert Poutifard n'a plus qu'une idée en tête : se venger de ses anciens élèves qui ont gâché sa vie. Pour l'aider à mettre en place son plan diabolique, il a la meilleure des complices à ses côtés : sa maman. Ensemble, ils vont leur en faire voir de toutes les couleurs. La vengeance est un plat qui se mange froid, et Robert Poutifard leur prépare une vraie surprise du chef.
TELERAMA
Un instituteur à la retraite cherche à punir ses anciens élèves pour toutes les humiliations subies durant sa carrière. Une comédie anti-jeunes et anti-woke, aussi pénible que deux longues heures de colle.
Après l’honorable Fahim (2019), sur un réfugié du Bangladesh devenu champion d’échecs en France, Pierre-François Martin-Laval revient à sa prédilection pour les farces et attrapes laborieuses, en adaptant le roman jeunesse de Jean-Claude Mourlevat, La Troisième vengeance de Robert Poutifard, publié en 2004. Soit un instituteur de CM2 à la retraite, cherchant à punir ses anciens élèves pour toutes les humiliations subies durant sa carrière – son nom provoquait à l’envi les rimes en « ard ». Ses plans sans accroc, il les échafaude avec l’aide de sa mère croulante, incarnée par Isabelle Nanty (dix ans de moins que Christian Clavier, son « fils »), dans une performance navrante façon Tatie Danielle.
Le réalisateur s’était déjà illustré avec les vannes ringardes des Profs 1 et 2 (2013 et 2015) et avec la transposition poussiéreuse de Gaston Lagaffe (2018). L’univers de BD en décomposition se manifeste, ici, par l’épave roulante du Maître ou par le papier peint brunâtre du domicile Poutifard. Au-delà des considérations esthétiques, ces Vengeances donnent l’impression d’une version familiale de film d’auto-défense en milieu scolaire, tant l’ex-Robins des Bois possède une fâcheuse tendance à se placer du côté des adultes, donc, symboliquement, de l’ordre (son diptyque lycéen, avec déjà Clavier en enseignant fainéant), à l’inverse de la franchise Ducobu qui a le mérite, au moins, de prendre le parti des enfants.
Dans cette fantaisie fétide, il semble que la cible ne soit ni la bourgeoisie (vengeance n°1), ni le président de la République (vengeance n°2), victimes de dommages collatéraux, mais bien la jeunesse, considérée comme trop débile (les jumelles influenceuses) ou trop engagée (la chanteuse pop). Cette dernière, à la fois écolo, féministe et racisée, coche d’ailleurs toutes les cases de la personnalité « woke ». Le film voudrait absoudre ses relents réacs avec une pirouette in extremis, en mettant en scène un enfant atteint de progéria – maladie génétique rare qui entraîne un vieillissement accéléré –, personnage instrumentalisé et à peine regardé. Chantage à l’émotion qui donne la nausée.
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