HEUREUSEMENT QU ON S A, Anne Giafferi 2022, Fred Testot, Zinedine Soualem (societe)@@
Vincent a 13 ans et une admiration sans borne pour son père ; ce dernier, au chômage, s'occupe surtout de foot, prétendant devenir bientôt entraineur professionnel et ne s'occupe pas de sa famille. La mère de Vincent, gère tout, jusqu'au jour où, à bout, elle fait une tentative de suicide. Vincent va devoir prendre en charge Clément et Clara ; et comprendre peu à peu que ce père qu'il voyait comme un héros n'est en fait qu'un vantard, menteur, irresponsable et égoïste.
TELERAMA
Abandonné à lui-même entre une mère dépressive et un père démissionnaire, un garçon à l’aube de l’adolescence se retrouve contraint de s’occuper de ses frères et soeurs.
Ce téléfilm accompagne dans son malheur une petite meute de trois enfants, fratrie réjouissante et bien incarnée. Leur mère se repose à l’hôpital après une tentative de suicide et leur père (Fred Testot, très embêté) renonce à sa paternité dès lors qu’elle implique autre chose qu’accompagner sa progéniture au foot. Il disparaît. Et les enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes. Au nom d’une loi d’airain façon Sa Majesté des mouches, le grand prend l’ascendant sur les petits et les manipule gentiment : c’est humain et triste à la fois. Tandis que les adultes autour d’eux s’inquiètent à peine. Le voisin, qui a fait de la prison pour violences conjugales, explique à l’aîné que ça arrive, ce genre « d’accident de la vie », en justifiant le comportement du père. Puis sert un verre de rouge au préado…
Sur le plan de l’interprétation, les jeunes jouent bien, restent naturels, et leurs dialogues, fait rare dans la fiction française, sonnent juste. Une qualité à mettre au crédit de la scénariste et réalisatrice Anne Giafferri (Fais pas ci, fais pas ça), qui sait y faire avec les enfants. Sur le plan du récit, en revanche, on reste davantage sur notre faim. Les enfants persévèrent bon an mal an dans leur solitude à trois, jusqu’à une dernière partie qui flotte un peu, oubliant de procurer une conclusion véritable à cette histoire d’abandon. Pour le côté dossier, on aura au moins rappelé qu’il faut contacter le 119 pour signaler les cas de maltraitance d’enfants.