En pleine représentation, devant un public médusé, un comédien de la Comédie-Française est assassiné par empoisonnement. Martin, un des comédiens de la troupe, témoin direct de cet assassinat, est bientôt soupçonné par la police et pourchassé par la mystérieuse organisation qui a commandité le meurtre.
TELERAMA
Inspirée par Hitchcock et Hergé, cette comédie policière déçoit malgré deux acteurs espiègles.
Succès public et critique, Alice et le Maire (avec Anaïs Demoustier et Fabrice Luchini) a placé la barre haut, a fortiori après le beau et ténébreux Grand Jeu (avec Melvil Poupaud et Clémence Poésy). Alors quand le réalisateur Nicolas Pariser annonce qu’il entend croiser l’esprit de Hergé avec celui de Hitchcock dans une comédie d’espionnage, l’attente est grande. Et le film démarre en trombe, sous les ors la Comédie-Française : un acteur est assassiné pendant une représentation, par empoisonnement. Soupçonné par la police, poursuivi par l’organisation criminelle secrète qui a commandité le meurtre, un comédien de la troupe (Vincent Lacoste) prend la fuite et rencontre, en pleine panique, une dessinatrice de bande dessinée (Sandrine Kiberlain). Tous deux décident d’élucider le mystère. Leur enquête les fait traverser l’Europe, de Bruxelles à Budapest…
Si les acteurs étincellent, parfaitement accordés entre eux et à la tonalité du projet, le film tend hélas à se scinder. D’un côté, il y a la judéité commune aux deux personnages, source d’une belle profondeur. Elle s’assortit chez lui d’une angoisse permanente — parfois comique — et, chez elle, d’une envie momentanée d’échapper à l’angoisse de sa mère, d’où sa disponibilité… De l’autre côté, il y a la conspiration criminelle et ses motivations, trop fumeuses, sans doute, pour occuper la place que Nicolas Pariser leur accorde. Dénué de l’unité remarquable qui caractérisait Le Grand Jeu, où les théories et le romanesque faisaient corps, le résultat demeure épars, inégal. C’est presque une troisième option qui, finalement s’impose, dans un théâtre hongrois filmé à la Brian de Palma (lui-même obsédé par Hitchcock), sans dissiper tout à fait le flottement de ce Parfum.voir sur GOOGLE MAP