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PAROLES ET MUSIQUE, Élie Chouraqui 1984 Catherine Deneuve, Christopher Lambert, Richard Anconina (musical)@@
Margaux, à l'occasion d'un concert qu'elle organise, rencontre deux chanteurs, Jeremy et Michel. Tous deux sont passionnés de musique et unis par une solide amitié. Jeremy voue un amour fou à Margaux et s'éloigne peu à peu de Michel.

TELERAMA
Deneuve joue les mères débordées mais prend le temps d’avoir une liaison torride avec Lambert, sex-symbol de l’époque. Tout sonne faux malheureusement.

On se souvenait de l’argument glamour lors de la promotion du film, pour sa sortie en salles : c’était pour ce troisième long métrage d’Élie Chouraqui, après le prometteur Qu’est-ce qui fait courir David ?, que Catherine Deneuve, tout juste 40 ans, avait, pour la première fois, coupé sa longue chevelure blonde. Elle arbore, en effet, un carré décoiffé assez sublime, et rayonne dans le rôle pas tendre (seul bon point du scénario) d’une impresario tout juste quittée par son mari et qui craque pour Christophe Lambert, c’est-à-dire la moitié d’un duo de chanteurs émergents — l’autre étant incarné avec une certaine fantaisie remuante par Richard Anconina.

Toute nostalgie des années 1980 bue, revoir ce film est une épreuve car rien ne va, ni paroles ni musique — pardon Michel Legrand, compositeur, avec l’Américain Gene McDaniels, de la bande originale sur laquelle Lambert et Anconina ouvrent la bouche au hasard, mal doublés, entre autres catastrophes de mise en scène. Tout sonne faux : l’accès miraculeux à la célébrité de ce tandem de potes, leur complicité chamailleuse lourdement photocopiée sur des buddy movies américains (quand Michel Blanc, la même année, excellait dans l’exercice avec Marche à l’ombre), ni la passion de chien fou, tendance cocker, de Christophe Lambert pour Catherine Deneuve.

Que reste-t-il, alors ? Les yeux de Deneuve en gros plan, de cette couleur noisette qui réchaufferait tout cinéphile consterné. Et Charlotte Gainsbourg, 12 ans, dans son tout premier rôle. Petite gosse androgyne, visage de gavroche boudeur, naturelle à pleurer. La seule vraie petite musique de ce film démodé, c’est elle.