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pinturicchio_-_vierge_a_lenfant_-_londres
Vierge à l'Enfant dans un paysage
Pinturicchio, Bernardino di Betto, dit (vers 1456-1513)
Vers 1475, tempera sur bois, 48,3 x 36,8 cm
Londres, The National Gallery. Salting Bequest, 1910
© The National Gallery, London. Salting Bequest, 1910
De retour à Pérouse au début des années 1470, Le Pérugin se distingue vite par son langage pictural inédit, importé de son séjour dans la Cité florentine. Ses nombreux émules vont à leur tour contribuer à la diffusion de ce nouvel art en Ombrie. Ainsi Pinturicchio, auteur de cette Vierge à l’enfant, reprend-il à son compte le dispositif novateur du Pérugin, qui consiste à inscrire ce thème dans un arrière-plan paysager. A la suite de Florence, qui s’affirme comme un foyer majeur de la Renaissance, les villes périphériques, comme Pérouse, s’imprègnent peu à peu de ce nouveau langage, pour délaisser les fonds d’or encore en usage chez quelques maîtres ombriens.

Outre la profondeur de son arrière-plan paysager, cette composition de Pinturicchio frappe surtout par son aspect décoratif : une banderole en volutes et des guirlandes de roses encadrent délicatement le visage de la Vierge. Quelques touches d’or viennent rehausser ces ornements, ainsi que les plis de la robe. Les motifs classiques qui figurent sur le parapet, à l’arrière des figures, invitent en outre à rapprocher cette œuvre des panneaux de saint Bernardin, que vous avez vu dans la première salle de cette exposition. De fait, Pinturicchio a lui aussi participé à la réalisation de cette « niche-tabernacle », et c’est probablement à l’occasion de cette collaboration qu’il a pu s’imprégner de la manière du Pérugin.

Cette œuvre d’une grande clarté et d’une exécution soignée témoigne de la sophistication atteinte par les artistes de Pérouse à cette époque. Pinturicchio est ainsi considéré comme un grand maître de la peinture ombrienne, qu’il a sans conteste contribué à renouveler, à travers le raffinement de ses représentations.