THE FRENCH CONNECTION, William Friekin 1971, Gene Hackman, Roy Scheider, Fernando Rey (thriller policier)@@
"Popeye" Doyle et Buddy Russo, deux flics des narcotiques, mettent à jour un important trafic d'héroïne qui prend sa source en France et finit dans les rues de New York. De planques en filatures, d'arrestations musclées en poursuites explosives, les inspecteurs entament une chasse à l'homme implacable pour démanteler ce que les archives du crime appellent désormais la "French Connection".
TELERAMA
Popeye, un policier sans états d'âme, traque un puissant trafiquant de drogue, M. Charnier (sic). Perquisitions, filatures... En remontant la filière française, la plaque tournante est localisée : Marseille. Inspiré d'un fait divers authentique survenu en 1962, French Connection a démythifié d'un coup tous les films policiers. Son morceau de bravoure : la longue course-poursuite entre une voiture... et une rame de métro aérien dont le conducteur est obligé de brûler les feux ! Très spectaculaire, la scène révèle l'acharnement, aux limites de l'absurde, du policier.
L'action, ici, fait partie intégrante du caractère fruste des personnages. La violence ne peut se dissocier du côté exalté du policier, qui réagit viscéralement aux injustices de son métier. Popeye jubile dans des situations inquiétantes ! La mise en scène alterne les séquences de reportage et de brusques explosions de sauvagerie. En laissant les commandes à un jeune réalisateur, le producteur de Bullitt et le scénariste de Shaft (Les Nuits rouges de Harlem) ont fait le bon choix. C'était le cinquième film de William Friedkin, qui, à 36 ans, a remporté un triomphe international, confirmé par le suivant, L'Exorciste. Depuis, le cinéaste a livré, entre deux commandes, des films à l'ambiguïté et à la noirceur très peu hollywoodiennes, comme Police fédérale, Los Angeles, le dérangeant Bug ou, plus récemment, le percutant Killer Joe. On trouve ici les fondements de cet univers où le bien et le mal coexistent de façon troublante.