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SCARFACE, Brian De Palma 1983, Al Pacino, Michelle Pfeiffer (societe)@@
En mai 1980, Fidel Castro autorise les opposants qui le souhaitent à quitter Cuba. Il en profite pour envoyer vers les États-Unis les malfrats devenus indésirables dans l'île. C'est ainsi que Tony Montana, un tueur mégalomane, se met à vivre son rêve américain. En deux temps, trois mouvements, il devient le bras droit de Frank Lopez, un magnat de la drogue, qu'il ne tarde pas à éliminer. Ainsi propulsé patron, il épouse au passage la veuve de sa victime.

TELERAMA
Film culte un peu roublard, souvent copié, rarement dépassé. Brian De Palma à la réalisation, Oliver Stone au scénario et Al Pacino dans le rôle de Tony Montana, narcotrafiquant caractériel et arrogant. Il n’en fallait pas plus pour marquer l’histoire du cinéma.
Àla sortie de Scarface, en 1984, Brian De Palma est encore considéré comme un petit maître du fantastique par la critique, qui lui reproche son style clinquant et ses obsessions hitchcockiennes. Avec l’aide d’Oliver Stone au scénario, sa relecture grandiloquente du classique de Howard Hawks l’impose dans la cour des grands formalistes. Parrain chez Coppola, flic à bonnet chez Lumet, Al Pacino a déjà prouvé qu’il était l’un des meilleurs élèves de l’Actors Studio. Mais c’est dans le rôle de Tony Montana, émigré cubain devenu « king of coke » à Miami, qu’il explose et devient l’icône des rappeurs et des lascars. Son accent latino, ses chemises à fleurs ensanglantées, son flingue à la main ou son nez dans le « yeyo » (la « poudre ») : impossible d’oublier Pacino en Montana. On se souvient de la scène du jacuzzi : un cigare cubain dans la main gauche, la télécommande de la télé dans la droite, comme tiraillé entre ses deux cultures, Tony a atteint les limites du rêve américain. C’est le début de sa chute.
Giorgio Moroder, le compositeur de Donna Summer dans les années 1970, offre ses plus belles boucles de synthé à l’hypnotique Tony’s Theme, avec les chœurs qui apportent la touche de tragédie grecque. Mythique.