PIEGE DE CRISTAL, John McTiernan 1988, Bruce Willis (catastrophe)@
Un policier new-yorkais, John McClane, est séparé de sa femme Holly, cadre dans une puissante multinationale japonaise, la Nakatomi Corporation. Venu à Los Angeles passer les fêtes avec elle, il se rend à la tour Nakatomi où le patron donne une grande soirée. Tandis que John s'isole pour téléphoner, un groupe de terroristes allemands, dirigé par Hans Gruber, pénètre dans l'immeuble.
TELERAMA
Partie de cache-cache dans une forteresse de verre entre des terroristes et un flic félin. McTiernan explore cet espace clos avec virtuosité, et Bruce Willis entre dans la légende du film d’action.
Grandeur et déclin, John McTiernan connaît cela, cinéaste talentueux qui a quasiment anobli le film d’action avant d’être condamné à un an de prison (de 2013 à 2014) pour son implication dans une affaire d’écoutes illégales. Premier opus d’une tétralogie devenue fameuse (Die Hard), Piège de cristal est le plus rigoureux. On y suit une partie captivante de cache-cache mortel dans une forteresse de verre aux issues bloquées, où un groupe de malfaiteurs a pris tout le monde en otage. Embringué malgré lui dans cette galère, John McClane, un flic ordinaire qui s’apprêtait à passer Noël avec femme et enfants, est contraint d’intervenir seul. « Réfléchis ! » se répète-t-il sans cesse. Avec cette injonction, Bruce Willis inaugure son style, fait d’humour décalé et de puissance souple.
Rien de gratuit ni de racoleur dans la mise en scène. Amateur de scénarios « claustrophobiques » (Predator, À la poursuite d’Octobre rouge), John McTiernan agit à l’unisson de son personnage. Il démontre un vrai talent dans le cadrage et l’art d’explorer un espace clos de fond en comble. À l’aube des années 1990, il donnait là de l’altitude au genre en lui offrant un nouveau modèle, à la fois percutant, humain et ironique.