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NAPOLEON, Abel Gance 1927, Albert Dieudonné, Alexandre Koubitzky, Vladimir Roudenko, Marguerite Gance, Antonin Artaud (histoire)@@
Le film retrace le parcours de Napoléon Bonaparte, de son enfance à l'école de Brienne jusqu'au début de la première campagne d'Italie, en passant par le Club des Cordeliers, où il rencontre Danton et Rouget de l'Isle, puis par la Corse, d'où il s'enfuit pourchassé par les paolistes, ainsi que par le siège de Toulon, les journées de Thermidor et de Vendémiaire durant lesquelles, grâce à l'intervention de Barras, il devient général d'infanterie, et le mariage avec Joséphine de Beauharnais.

TELERAMA
Cest une histoire qui n’est pas faite pour se terminer un jour. Le Napoléon d’Abel Gance est un mythe qui ne cesse de se construire, mais le chapitre en cours, en écriture depuis quinze ans, voit venir son point final. Mercredi 13 décembre, de 10h30 à 12h30, quelques centaines de cinéphiles sont revenus cent ans en arrière : ils ont découvert les deux premières heures (sur sept) de l’œuvre restaurée par la Cinémathèque sur le modèle de celle projetée en 1927 au cinéma Apollo (que d’innombrables modifications rendirent ensuite invisible). Pour les cinq autres, il faudra attendre début juillet.

Verdict : ce n’est pas un simple remède au naufrage de Ridley Scott, c’est une merveille. On est familier de ces images déjà vues sous une forme ou une autre, à commencer par la mythique bataille de boules de neige en ouverture ; les voir éclater sur la toile de la Cinémathèque procure une émotion subtile, douce exaltation du voyage dans le temps, d’une beauté qui renaît.

Manque un million d’euros au budget
Restaurateur en chef, Georges Mourier a consacré quatorze années de sa vie à retrouver, nettoyer, assembler ces photogrammes. La partie corse (où Napoléon revient en permission en 1792) est un extraordinaire récit d’aventures, tourné en décors naturels, où l’art du cinéma muet trouve son épiphanie : travellings, surimpressions, plans très larges et très serrés, le maquis brûle et l’horizon scintille, on cligne des yeux. Le tout sur une vaste partition constituée de classiques du répertoire tissés les uns aux autres, interprétée par les orchestres de Radio France.

Si les sept heures de film sont déjà quasi prêtes, il reste encore un peu de travail sur la musique. Et à trouver un lieu pour les projections monstres prévues les 4 et 5 juillet. À quelques jours des jeux Olympiques, ce n’est pas facile : il faut 30 mètres de large pour les parties en triptyque, sans compter l’espace pour les quatre-vingts musiciens et le chœur. Enfin, Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque, n’a pas manqué de préciser qu’il manquait toujours un million d’euros pour boucler le budget de ce projet pharaonique (évalué à plus de quatre). La légende, c’est sûr, est encore en mouvement.