Qu'il est joyeux aujourd'hui Le chêne aux rameaux sans nombre, Mystérieux point d'appui De toute la forêt sombre ! Comme quand nous triomphons, Il frémit, l'arbre civique ; Il répand à plis profonds Sa grande ombre magnifique. D'où lui vient cette gaieté ? D'où vient qu'il vibre et se dresse, Et semble faire à l'été Une plus fière caresse ? C'est le quatorze juillet. À pareil jour, sur la terre La liberté s'éveillait Et riait dans le tonnerre. Peuple, à pareil jour râlait Le passé, ce noir pirate ; Paris prenait au collet La Bastille scélérate. À pareil jour, un décret Chassait la nuit de la France, Et l'infini s'éclairait Du côté de l'espérance. Tous les ans, à pareil jour, Le chêne au Dieu qui nous crée Envoie un frisson d'amour, Et rit à l'aube sacrée. Il se souvient, tout joyeux, Comme on lui prenait ses branches ! L'âme humaine dans les cieux, Fière, ouvrait ses ailes blanches. Car le vieux chêne est gaulois : Il hait la nuit et le cloître ; Il ne sait pas d'autres lois Que d'être grand et de croître. Il est grec, il est romain ; Sa cime monte, âpre et noire, Au-dessus du genre humain Dans une lueur de gloire. Sa feuille, chère aux soldats, Va, sans peur et sans reproche, Du front d'Epaminondas À l'uniforme de Hoche. Il est le vieillard des bois ; Il a, richesse de l'âge, Dans sa racine Autrefois, Et Demain dans son feuillage. Les rayons, les vents, les eaux, Tremblent dans toutes ses fibres ; Comme il a besoin d'oiseaux, Il aime les peuples libres. C'est son jour. Il est content. C'est l'immense anniversaire. Paris était haletant. La lumière était sincère. Au loin roulait le tambour...? Jour béni ! jour populaire, Où l'on vit un chant d'amour Sortir d'un cri de colère ! Il tressaille, aux vents bercé, Colosse où dans l'ombre austère L'avenir et le passé Mêlent leur double mystère. Les éclipses, s'il en est, Ce vieux naïf les ignore. Il sait que tout ce qui naît, L'oeuf muet, le vent sonore, Le nid rempli de bonheur, La fleur sortant des décombres, Est la parole d'honneur Que Dieu donne aux vivants sombres. Il sait, calme et souriant, Sérénité formidable ! Qu'un peuple est un orient, Et que l'astre est imperdable. Il me salue en passant, L'arbre auguste et centenaire ; Et dans le bois innocent Qui chante et que je vénère, Étalant mille couleurs, Autour du chêne superbe Toutes les petites fleurs Font leur toilette dans l'herbe. L'aurore aux pavots dormants Verse sa coupe enchantée ; Le lys met ses diamants ; La rose est décolletée. Aux chenilles de velours Le jasmin tend ses aiguières ; L'arum conte ses amours, Et la garance ses guerres. Le moineau-franc, gai, taquin, Dans le houx qui se pavoise, D'un refrain républicain Orne sa chanson grivoise. L'ajonc rit près du chemin ; Tous les buissons des ravines Ont leur bouquet à la main ; L'air est plein de voix divines. Et ce doux monde charmant, Heureux sous le ciel prospère, Épanoui, dit gaiement : C'est la fête du grand-père. Victor Hugo. Qu'il est joyeux aujourd'hui Le chêne aux rameaux sans nombre, Mystérieux point d'appui De toute la forêt sombre ! Comme quand nous triom ... |
Qu'il est joyeux aujourd'hui Le chêne aux rameaux sans nombre, Mystérieux point d'appui De toute la forêt sombre ! Comme quand nous triomphons, Il frémit, l'arbre civique ; Il répand à plis profonds Sa grande ombre magnifique. ... Victor Hugo - 14 juillet dans les bois Qu'il est joyeux aujourd'hui Le chêne aux rameaux sans nombre, Mystérieux point d'appui De toute la forêt sombre ! Comme quand nous triom ... |
... C'est son jour. Il est content. C'est l'immense anniversaire. Paris était haletant. La lumière était sincère. Au loin roulait le tambour...? Jour béni ! jour populaire, Où l'on vit un chant d'amour Sortir d'un cri de colère ! ... Victor Hugo - 14 juillet dans les bois ... C'est son jour. Il est content. C'est l'immense anniversaire. Paris était haletant. La lumière était sincère. Au loin ro ... |
... Il me salue en passant, L'arbre auguste et centenaire ; Et dans le bois innocent Qui chante et que je vénère, Étalant mille couleurs, Autour du chêne superbe Toutes les petites fleurs Font leur toilette dans l'herbe. ... Victoir Hugo - 14 juillet dans les bois ... Il me salue en passant, L'arbre auguste et centenaire ; Et dans le bois innocent Qui chante et que je vénère, Étalant mille cou ... |
... Les rayons, les vents, les eaux, Tremblent dans toutes ses fibres ; Comme il a besoin d'oiseaux, Il aime les peuples libres. C'est son jour. Il est content. C'est l'immense anniversaire. Paris était haletant. La lumière était sincère. ... Victor Hugo - 14 juillet dans les bois ... Les rayons, les vents, les eaux, Tremblent dans toutes ses fibres ; Comme il a besoin d'oiseaux, Il aime les peuples libres. C'est son jour. Il est ... |
... D'où lui vient cette gaieté ? D'où vient qu'il vibre et se dresse, Et semble faire à l'été Une plus fière caresse ? C'est le quatorze juillet. À pareil jour, sur la terre La liberté s'éveillait Et riait dans le tonnerre. ... Victor Hugo - 14 juillet dans les bois ... D'où lui vient cette gaieté ? D'où vient qu'il vibre et se dresse, Et semble faire à l'été Une plus fière ca ... |
... Aux chenilles de velours Le jasmin tend ses aiguières ; L'arum conte ses amours, Et la garance ses guerres. ... Victor Hugo - 14 juillet dans les bois ... Aux chenilles de velours Le jasmin tend ses aiguières ; L'arum conte ses amours, Et la garance ses guerres. ... Victor Hugo - 14 juillet ... |
Prenez invariablement la position la plus élevée, c’est généralement la moins encombrée. Charles de Gaulle - cité par Jean Amouroux Prenez invariablement la position la plus élevée, c’est généralement la moins encombrée. Charles de Gaulle - cit&e ... |
... Un jour viendra, la France émue Rendra justice à tes vertus ; On verra surgir ta statue… Mais alors tu ne seras plus ! ... Gérard de Nerval - Odes et poèmes ... Un jour viendra, la France émue Rendra justice à tes vertus ; On verra surgir ta statue… Mais alors tu ne seras plus ! ... G&e ... |
Personne n'a jamais vu un 14 juillet raté. Sauf le premier, naturellement... Claire Gallois Personne n'a jamais vu un 14 juillet raté. Sauf le premier, naturellement... Claire Gallois ... |