La solitude est une patrie peuplée du souvenir des autres. Sylvain Tesson - Dans les forêts de Sibérie (2011) La solitude est une patrie peuplée du souvenir des autres. Sylvain Tesson - Dans les forêts de Sibérie (2011) ... |
La solitude, l'errance, paraîssent brusquement comme infâme déshonneur. Noël jette l'opprobre sur les esseulés. Fred Vargas - Coule la Seine (2002) La solitude, l'errance, paraîssent brusquement comme infâme déshonneur. Noël jette l'opprobre sur les esseulés. Fred Vargas - ... |
Rien n'a l'éclat de Paris dans la poudre Rien n'est si pur que son front d'insurgé Rien n'est si fort ni le feu ni la foudre Que mon Paris défiant les dangers Rien n'est si beau que ce Paris que j'ai Louis ARAGON - Paris Il est insensé celui des mortels qui dévaste les villes, les temples, les sépulcres sacrés des morts, et en fait une solitude. Il périra bientôt lui-même. Euripide - Les Troyennes (415 av. J.-C.), Poseïdon Rien n'a l'éclat de Paris dans la poudre Rien n'est si pur que son front d'insurgé Rien n'est si fort ni le feu ni la foudre Que mon Paris défiant ... |
Soyez la bienvenue, Solitude, ma mère... Solitude, ma mère, redites-moi ma vie. Oscar Vladislas de Lubicz Milosz - Symphonies (1915) Soyez la bienvenue, Solitude, ma mère... Solitude, ma mère, redites-moi ma vie. Oscar Vladislas de Lubicz Milosz - Symphonies (1915) ... |
Les maisons, c'est pour habiter Les bétons pour embétonner Les néons pour illuminer, Les feux rouges pour traverser. L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Il suffit de le demander A l'oiseau qui chante à la cime. Jacques Charpentreau Perdu au milieu de la ville L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Les parkings, c'est pour stationner, Les camions pour embouteiller, Les motos pour pétarader, Les vélos pour se faufiler. L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Les télés, c'est pour regarder, Les transistors pour écouter, les murs pour la publicité, les magasins pour acheter. L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Les maisons, c'est pour habiter Les bétons pour embétonner Les néons pour illuminer, Les feux rouges pour traverser. L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Les ascenseurs, c'est pour grimper Les présidents pour présider, Les montres pour se dépêcher, Les mercredi pour s'amuser. L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Il suffit de le demander A l'oiseau qui chante à la cime. Jacques Charpentreau Les maisons, c'est pour habiter Les bétons pour embétonner Les néons pour illuminer, Les feux rouges pour traverser. L'arbre tout seul, &a ... |
retour sous la tonelleButte Montmartre Butte Montmartre ... |
concert improviséButte Montmartre, place du calvaire Butte Montmartre, place du calvaire ... |
Paris - jardin d'acclimatation... |
carrouselParis, jardin d'acclimatation Paris, jardin d'acclimatation ... |
exercices matinauxTerrasse de Saint-Cloud Terrasse de Saint-Cloud ... |
Rien n'égale Paris ; ... On s'y montre, on s'y cache, on y plaide, on y joue ; On y rit, on y pleure, on y meurt, on y nait : Dans sa diversité tout amuse, tout plait, Jusque à son tumulte ... Isaac de BENSERADE Rien n'égale Paris ; on le blâme, on le loue ; L'un y suit son plaisir, l'autre son interet ; Mal ou bien, tout s'y fait, vaste grand comme il est On y vole, on y tue, on y pend, on y roue. On s'y montre, on s'y cache, on y plaide, on y joue ; On y rit, on y pleure, on y meurt, on y nait : Dans sa diversité tout amuse, tout plait, Jusque à son tumulte et jusques à sa boue. Mais il a ses défauts, comme il a ses appas, Fatal au courtisan, le roy n'y venant pas ; Avec que sûreté nul ne s'y peut conduire : Trop loin de son salut pour être au rang des saints, Par les occasions de pécher et de nuire, Et pour vivre longtemps trop prés des médecins. Isaac de BENSERADE Rien n'égale Paris ; ... On s'y montre, on s'y cache, on y plaide, on y joue ; On y rit, on y pleure, on y meurt, on y nait : Dans sa diversit&eac ... |
Paris - le Louvre et la Tour Montparnasse... |
Paris - l'axe Etoile Défense... |
de l'Etoile à la Défense... |
Paris - l'axe Etoile Défense... |
la butte Montmartre et les toits de Paris... |
vue du LouvreParis - le Louvre et Notre Dame Paris - le Louvre et Notre Dame ... |
... ma vieille aiguille, rougie Aux fournaises d'un ciel de feu, Prend des pâleurs de nostalgie Dans cet air qui n'est jamais bleu. ... aujourd'hui, pilier profane Entre deux fontaines campé, Je vois passer la courtisane Se renversant dans son coupé. ... Théophile GAUTIER (1811-1872) L'obélisque de Paris Sur cette place je m'ennuie, Obélisque dépareillé ; Neige, givre, bruine et pluie Glacent mon flanc déjà rouillé ; Et ma vieille aiguille, rougie Aux fournaises d'un ciel de feu, Prend des pâleurs de nostalgie Dans cet air qui n'est jamais bleu. Devant les colosses moroses Et les pylônes de Luxor, Près de mon frère aux teintes roses Que ne suis-je debout encor, Plongeant dans l'azur immuable Mon pyramidion vermeil Et de mon ombre, sur le sable, Écrivant les pas du soleil ! Rhamsès, un jour mon bloc superbe, Où l'éternité s'ébréchait, Roula fauché comme un brin d'herbe, Et Paris s'en fit un hochet. La sentinelle granitique, Gardienne des énormités, Se dresse entre un faux temple antique Et la chambre des députés. Sur l'échafaud de Louis seize, Monolithe au sens aboli, On a mis mon secret, qui pèse Le poids de cinq mille ans d'oubli. Les moineaux francs souillent ma tête, Où s'abattaient dans leur essor L'ibis rose et le gypaëte Au blanc plumage, aux serres d'or. La Seine, noir égout des rues, Fleuve immonde fait de ruisseaux, Salit mon pied, que dans ses crues Baisait le Nil, père des eaux, Le Nil, géant à barbe blanche Coiffé de lotus et de joncs, Versant de son urne qui penche Des crocodiles pour goujons ! Les chars d'or étoilés de nacre Des grands pharaons d'autrefois Rasaient mon bloc heurté du fiacre Emportant le dernier des rois. Jadis, devant ma pierre antique, Le pschent au front, les prêtres saints Promenaient la bari mystique Aux emblèmes dorés et peints ; Mais aujourd'hui, pilier profane Entre deux fontaines campé, Je vois passer la courtisane Se renversant dans son coupé. Je vois, de janvier à décembre, La procession des bourgeois, Les Solons qui vont à la chambre, Et les Arthurs qui vont au bois. Oh ! dans cent ans quels laids squelettes Fera ce peuple impie et fou, Qui se couche sans bandelettes Dans des cercueils que ferme un clou, Et n'a pas même d'hypogées A l'abri des corruptions, Dortoirs où, par siècles rangées, Plongent les générations ! Sol sacré des hiéroglyphes Et des secrets sacerdotaux, Où les sphinx s'aiguisent les griffes Sur les angles des piédestaux ; Où sous le pied sonne la crypte, Où l'épervier couve son nid, Je te pleure, ô ma vieille Égypte, Avec des larmes de granit ! ... ma vieille aiguille, rougie Aux fournaises d'un ciel de feu, Prend des pâleurs de nostalgie Dans cet air qui n'est jamais bleu. ... aujourd'hui ... |
sous l'arche du CarrouselQuand le Soleil du soir parcourt les Tuileries Et jette l’incendie aux vitres du château, Je suis la Grande Allée et ses deux pièces d’eau Tout plongé dans mes rêveries ! Et de là, mes amis, c’est un coup d’oeil fort beau De voir, lorsqu’à l’entour la nuit répand son voile, Le coucher du soleil, - riche et mouvant tableau, Encadré dans l’arc de l’Etoile ! Gérard de Nerval, Odelettes Paris - l'axe Etoile Défense depuis le Carrousel Quand le Soleil du soir parcourt les Tuileries Et jette l’incendie aux vitres du château, Je suis la Grande Allée et ses deux pièces d’eau < ... |
Paris - sous l'arche du carrousselQuand le Soleil du soir parcourt les Tuileries Et jette l’incendie aux vitres du château, Je suis la Grande Allée et ses deux pièces d’eau Tout plongé dans mes rêveries ! Et de là, mes amis, c’est un coup d’oeil fort beau De voir, lorsqu’à l’entour la nuit répand son voile, Le coucher du soleil, - riche et mouvant tableau, Encadré dans l’arc de l’Etoile ! Gérard de Nerval, Odelettes Quand le Soleil du soir parcourt les Tuileries Et jette l’incendie aux vitres du château, Je suis la Grande Allée et ses deux pièces d’eau < ... |
Paris - l'axe Etoile Défense depuis le CarrouselQuand le Soleil du soir parcourt les Tuileries Et jette l’incendie aux vitres du château, Je suis la Grande Allée et ses deux pièces d’eau Tout plongé dans mes rêveries ! Et de là, mes amis, c’est un coup d’oeil fort beau De voir, lorsqu’à l’entour la nuit répand son voile, Le coucher du soleil, - riche et mouvant tableau, Encadré dans l’arc de l’Etoile ! Gérard de Nerval, Odelettes Quand le Soleil du soir parcourt les Tuileries Et jette l’incendie aux vitres du château, Je suis la Grande Allée et ses deux pièces d’eau < ... |
la pyramide du Louvre... |
tour Eiffel - vue du dessous... |
Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine. Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Les mains dans les mains restons face à face Tandis que sous Le pont de nos bras passe Des éternels regards l'onde si lasse Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure L'amour s'en va comme cette eau courante L'amour s'en va Comme la vie est lente Et comme l'Espérance est violente Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine Guillaume Apollinaire La Seine a de la chance Elle n'a pas de souci Elle se la coule douce Le jour comme la nuit Et elle sort de sa source Tout doucement, sans bruit... Sans sortir de son lit Et sans se faire de mousse, Elle s'en va vers la mer En passant par Paris. La Seine a de la chance Elle n'a pas de souci Et quand elle se promène Tout au long de ses quais Avec sa belle robe verte Et ses lumières dorées Notre-Dame jalouse, Immobile et sévère Du haut de toutes ses pierres La regarde de travers Mais la Seine s'en balance Elle n'a pas de souci Elle se la coule douce Le jour comme la nuit Et s'en va vers le Havre Et s'en va vers la mer En passant comme un rêve Au milieu des mystères Des misères de Paris Jacques Prevert Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine. Vienne la nuit sonne l'heure |
Palais du Trocadéro vu de la Tour Eiffel... |
ceremonie sous l'arc de Triomphe... |
les pelouses du Champ de marsParis - sous la tour Eiffel en été Paris - sous la tour Eiffel en été ... |
été sur le Champ de marsParis - pelouses du Champ de mars Paris - pelouses du Champ de mars ... |
après-midi d'étéParis, Champ de mars Paris, Champ de mars ... |
Paris - petit carrousel pont du Trocadéro... |
Paris - la Tour Eiffel européenne... |
Paris - tour Eiffel européenne... |
Paris - la Tour Eiffel européenne... |
Paris - tour Eiffel européenne... |
garden-partyPalais de l'Elysée, 14 juillet Palais de l'Elysée, 14 juillet ... |
IMG_0456... |
Paris après l'orage... |
IMG_0529... |
Paris - pont Alexandre III... |
.. En quelque endroit que j'aille, il faut fendre la presse D'un peuple d'importuns qui fourmillent sans cesse. L'un me heurte d'un Aïh dont je suis tout froissé ; Je vois d'un autre coup mon chapeau renversé. ... Boileau - les embarras de Paris Les embarras de Paris Qui frappe l'air, bon Dieu ! de ces lugubres cris ? Est-ce donc pour veiller qu'on se couche à Paris ? Et quel fâcheux démon, durant les nuits entières, Rassemble ici les chats de toutes les gouttières ? J'ai beau sauter du lit, plein de trouble et d'effroi, Je pense qu'avec eux tout l'enfer est chez moi : L'un miaule en grondant comme un tigre en furie ; L'autre roule sa voix comme un enfant qui crie. Ce n'est pas tout encor : les souris et les rats Semblent, pour m'éveiller, s'entendre avec les chats, Plus importuns pour moi, durant la nuit obscure, Que jamais, en plein jour, ne fut l'abbé de Pure. Tout conspire à la fois à troubler mon repos, Et je me plains ici du moindre de mes maux : Car à peine les coqs, commençant leur ramage, Auront des cris aigus frappé le voisinage Qu'un affreux serrurier, laborieux Vulcain, Qu'éveillera bientôt l'ardente soif du gain, Avec un fer maudit, qu'à grand bruit il apprête, De cent coups de marteau me va fendre la tête. J'entends déjà partout les charrettes courir, Les maçons travailler, les boutiques s'ouvrir : Tandis que dans les airs mille cloches émues D'un funèbre concert font retentir les nues ; Et, se mêlant au bruit de la grêle et des vents, Pour honorer les morts font mourir les vivants. Encor je bénirais la bonté souveraine, Si le ciel à ces maux avait borné ma peine ; Mais si, seul en mon lit, je peste avec raison, C'est encor pis vingt fois en quittant la maison ; En quelque endroit que j'aille, il faut fendre la presse D'un peuple d'importuns qui fourmillent sans cesse. L'un me heurte d'un ais dont je suis tout froissé ; Je vois d'un autre coup mon chapeau renversé. Là, d'un enterrement la funèbre ordonnance D'un pas lugubre et lent vers l'église s'avance ; Et plus loin des laquais l'un l'autre s'agaçants, Font aboyer les chiens et jurer les passants. Des paveurs en ce lieu me bouchent le passage ; Là, je trouve une croix de funeste présage, Et des couvreurs grimpés au toit d'une maison En font pleuvoir l'ardoise et la tuile à foison. Là, sur une charrette une poutre branlante Vient menaçant de loin la foule qu'elle augmente ; Six chevaux attelés à ce fardeau pesant Ont peine à l'émouvoir sur le pavé glissant. D'un carrosse en tournant il accroche une roue, Et du choc le renverse en un grand tas de boue : Quand un autre à l'instant s'efforçant de passer, Dans le même embarras se vient embarrasser. Vingt carrosses bientôt arrivant à la file Y sont en moins de rien suivis de plus de mille ; Et, pour surcroît de maux, un sort malencontreux Conduit en cet endroit un grand troupeau de boeufs ; Chacun prétend passer ; l'un mugit, l'autre jure. Des mulets en sonnant augmentent le murmure. Aussitôt cent chevaux dans la foule appelés De l'embarras qui croit ferment les défilés, Et partout les passants, enchaînant les brigades, Au milieu de la paix font voir les barricades. On n'entend que des cris poussés confusément : Dieu, pour s'y faire ouïr, tonnerait vainement. Moi donc, qui dois souvent en certain lieu me rendre, Le jour déjà baissant, et qui suis las d'attendre, Ne sachant plus tantôt à quel saint me vouer, Je me mets au hasard de me faire rouer. Je saute vingt ruisseaux, j'esquive, je me pousse ; Guénaud sur son cheval en passant m'éclabousse, Et, n'osant plus paraître en l'état où je suis, Sans songer où je vais, je me sauve où je puis. Tandis que dans un coin en grondant je m'essuie, Souvent, pour m'achever, il survient une pluie : On dirait que le ciel, qui se fond tout en eau, Veuille inonder ces lieux d'un déluge nouveau. Pour traverser la rue, au milieu de l'orage, Un ais sur deux pavés forme un étroit passage ; Le plus hardi laquais n'y marche qu'en tremblant : Il faut pourtant passer sur ce pont chancelant ; Et les nombreux torrents qui tombent des gouttières, Grossissant les ruisseaux, en ont fait des rivières. J'y passe en trébuchant ; mais malgré l'embarras, La frayeur de la nuit précipite mes pas. Car, sitôt que du soir les ombres pacifiques D'un double cadenas font fermer les boutiques ; Que, retiré chez lui, le paisible marchand Va revoir ses billets et compter son argent ; Que dans le Marché-Neuf tout est calme et tranquille, Les voleurs à l'instant s'emparent de la ville. Le bois le plus funeste et le moins fréquenté Est, au prix de Paris, un lieu de sûreté. Malheur donc à celui qu'une affaire imprévue Engage un peu trop tard au détour d'une rue ! Bientôt quatre bandits lui serrent les côtés : La bourse ! ... Il faut se rendre ; ou bien non, résistez, Afin que votre mort, de tragique mémoire, Des massacres fameux aille grossir l'histoire. Pour moi, fermant ma porte et cédant au sommeil, Tous les jours je me couche avecque le soleil ; Mais en ma chambre à peine ai-je éteint la lumière, Qu'il ne m'est plus permis de fermer la paupière. Des filous effrontés, d'un coup de pistolet, Ébranlent ma fenêtre et percent mon volet ; J'entends crier partout: Au meurtre ! On m'assassine ! Ou : Le feu vient de prendre à la maison voisine ! Tremblant et demi-mort, je me lève à ce bruit, Et souvent sans pourpoint je cours toute la nuit. Car le feu, dont la flamme en ondes se déploie, Fait de notre quartier une seconde Troie, Où maint Grec affamé, maint avide Argien, Au travers des charbons va piller le Troyen. Enfin sous mille crocs la maison abîmée Entraîne aussi le feu qui se perd en fumée. Je me retire donc, encor pâle d'effroi ; Mais le jour est venu quand je rentre chez moi. Je fais pour reposer un effort inutile : Ce n'est qu'à prix d'argent qu'on dort en cette ville. Il faudrait, dans l'enclos d'un vaste logement, Avoir loin de la rue un autre appartement. Paris est pour un riche un pays de Cocagne : Sans sortir de la ville, il trouve la campagne ; Il peut dans son jardin, tout peuplé d'arbres verts, Recéler le printemps au milieu des hivers ; Et, foulant le parfum de ses plantes fleuries, Aller entretenir ses douces rêveries. Mais moi, grâce au destin, qui n'ai ni feu ni lieu, Je me loge où je puis et comme il plaît à Dieu. Boileau - les embarras de Paris (Satire VI) .. En quelque endroit que j'aille, il faut fendre la presse D'un peuple d'importuns qui fourmillent sans cesse. L'un me heurte d'un Aïh dont je su ... |
... C'est son jour. Il est content. C'est l'immense anniversaire. Paris était haletant. La lumière était sincère. Au loin roulait le tambour...? Jour béni ! jour populaire, Où l'on vit un chant d'amour Sortir d'un cri de colère ! ... Victor Hugo - 14 juillet dans les bois ... C'est son jour. Il est content. C'est l'immense anniversaire. Paris était haletant. La lumière était sincère. Au loin ro ... |
Un jour on démolira ces beaux immeubles si modernes on en cassera les carreaux de plexiglas ou d'ultravitre on démontera les fourneaux construits à polytechnique on sectionnera les antennes collectives de télévision on dévissera les ascenseurs on anéantira les vide-ordures on broiera les chauffoses on pulvérisera les frigidons quand ces immeubles vieilliront du poids infini de la tristesse des choses Raymond Queneau Un jour on démolira ces beaux immeubles si modernes on en cassera les carreaux de plexiglas ou d'ultravitre on démontera les fourneaux construits ... |
... |
Paris 11e - escalier en colimaçonParis - escalier dans le 11e Paris - escalier dans le 11e ... |
... Il existe près des écluses Un bas quartier de bohémiens Dont la belle jeunesse s’use À démêler le tien du mien ... Louis Aragon, Le Roman inachevé ... Il existe près des écluses Un bas quartier de bohémiens Dont la belle jeunesse s’use À démêler le tien du mien |
Paris - siege du PCF d'Oscar Niemeyer... |
De la Villette Dans sa charrette, Suzon brouette Ses fleurs sur le quai, Et de Vincenne, Gros-Pierre amène Ses fruits que traîne Un âne efflanqué. Déjà l'épicière, Déjà la fruitière, Déjà l'écaillère Sautent au bas du lit. L'ouvrier travaille, L'écrivain rimaille, Le fainéant baille, Et le savant lit. J'entends Javotte, Portant sa hotte, Crier : Carotte, Panais et chou-fleur ! Perçant et grêle, Son cri se mêle A la voix frêle Du noir ramoneur. L'huissier carillonne, Attend, jure, sonne, Ressonne, et la bonne, Qui l'entend trop bien, Maudissant le traître, Du lit de son maître Prompte à disparaître, Regagne le sien. Gentille, accorte Devant ma porte Perrette apporte Son lait encor chaud ; Et la portière, Sous la gouttière, Pend la volière De Dame Margot. ... Marc-Antoine Désaugiers L’ombre s’évapore Et déjà l’aurore De ses rayons dore Les toits alentours Les lampes pâlissent, Les maisons blanchissent Les marchés s’emplissent : On a vu le jour. De la Villette Dans sa charrette, Suzon brouette Ses fleurs sur le quai, Et de Vincenne, Gros-Pierre amène Ses fruits que traîne Un âne efflanqué. Déjà l'épicière, Déjà la fruitière, Déjà l'écaillère Sautent au bas du lit. L'ouvrier travaille, L'écrivain rimaille, Le fainéant baille, Et le savant lit. J'entends Javotte, Portant sa hotte, Crier : Carotte, Panais et chou-fleur ! Perçant et grêle, Son cri se mêle A la voix frêle Du noir ramoneur. L'huissier carillonne, Attend, jure, sonne, Ressonne, et la bonne, Qui l'entend trop bien, Maudissant le traître, Du lit de son maître Prompte à disparaître, Regagne le sien. Gentille, accorte Devant ma porte Perrette apporte Son lait encor chaud ; Et la portière, Sous la gouttière, Pend la volière De Dame Margot. Le joueur avide, La mine livide, et la bourse vide, Rentre en fulminant ; Et sur son passage, L'ivrogne, plus sage, Rêvant son breuvage, Ronfle en fredonnant. Tout, chez Hortense, Est en cadence ; On chante, on danse, Joue, et cætera... Et sur la pierre Un pauvre hère, La nuit entière, Souffrit et pleura. Le malade sonne, Afin qu'on lui donne La drogue qu'ordonne Son vieux médecin ; Tandis que sa belle, Que l'amour appelle, Au plaisir fidèle, Feint d'aller au bain. Quand vers Cythère, La solitaire, Avec mystère, Dirige ses pas, La diligence Part pour Mayence, Bordeaux, Florence, Ou les Pays-Bas. « Adieu donc, mon père, Adieu donc, mon frère, Adieu donc, ma mère, - Adieu, mes petits. » Les chevaux hennissent, Les fouets retentissent, Les vitres frémissent : Les voilà partis. Dans chaque rue, Plus parcourue, La foule accrue Grossit tout à coup : Grands, valetaille, Vieillards, marmaille, Bourgeois, canaille, Abondent partout. Ah ! quelle cohue ! Ma tête est perdue, Moulue et fendue, Où donc me cacher ! Jamais mon oreille N'eut frayeur pareille... Tout Paris s'éveille... Allons nous coucher. Marc-Antoine Désaugiers De la Villette Dans sa charrette, Suzon brouette Ses fleurs sur le quai, Et de Vincenne, Gros-Pierre amène Ses fruits que traîne Un â ... |
palissadeParis, place Vandôme Paris, place Vandôme ... |
bonnets d'hiverParis - Parc des tuileries en hiver Paris - Parc des tuileries en hiver ... |
hiver sur le pont des artsParis - pont des arts Paris - pont des arts ... |
cadenas éternels sur le pont des arts... |
Ce jour là, Il faisait froid, Un froid glacial, Un froid à mourir, Le soldat ne sentait rien. Chloe Douglas, 2009 La neige règne au front de leurs pies infranchis ; Et ce sont, m’a-t-on dit, les ossements blanchis Des anciens monts rongés par la mer du Déluge. Gérard de Nerval, Les chimères Ce jour là, Il faisait froid, Un froid glacial, Un froid à mourir, Le soldat ne sentait rien. Chloe Douglas, 2009 La n ... |
parapluie oublié pont Alexandre III... |
Paris - grande roue, Etoile, Défense... |
Louvre - sur le toit du pavillon Sully... |
Louvre - expostion sur l'art fantastique... |
la butte Montmartre vue depuis le Sentier... |
publicitéParis - soldes aux galleries Lafayette Paris - soldes aux galleries Lafayette ... |
Rien n'a l'éclat de Paris dans la poudre Rien n'est si pur que son front d'insurgé Rien n'est si fort ni le feu ni la foudre Que mon Paris défiant les dangers Rien n'est si beau que ce Paris que j'ai Aragon Où fait-il bon même au cœur de l'orage Où fait-il clair même au cœur de la nuit L'air est alcool et le malheur courage Carreaux cassés l'espoir encore y luit Et les chansons montent des murs détruits Jamais éteint renaissant dans sa braise Perpétuel brûlot de la patrie Du Point-du-Jour jusqu'au Père Lachaise Ce doux rosier au mois d'août refleuri Gens de partout c'est le sang de Paris Rien n'a l'éclat de Paris dans la poudre Rien n'est si pur que son front d'insurgé Rien n'est si fort ni le feu ni la foudre Que mon Paris défiant les dangers Rien n'est si beau que ce Paris que j'ai Rien ne m'a fait jamais battre le cœur Rien ne m'a fait ainsi rire et pleurer Comme ce cri de mon peuple vainqueur Rien n'est si grand qu'un linceul déchiré Paris Paris soi-même libéré Louis Aragon - Paris O Paris, ville ouverte Ainsi qu'une blessure, Que n'es-tu devenue De la campagne verte. Te voilà regardée Par des yeux ennemis, De nouvelles oreilles Écoutent nos vieux bruits. La Seine est surveillée Comme du haut d'un puits Et ses eaux jour et nuit Coulent emprisonnées. Tous les siècles français Si bien pris dans la pierre Vont-ils pas nous quitter Dans leur grande colère ? L'ombre est lourde de têtes D'un pays étranger. Voulant rester secrète Au milieu du danger S'éteint quelque merveille Qui préfère mourir Pour ne pas nous trahir En demeurant pareille. Jules Supervielle - Paris Je veux, pour composer chastement mes églogues, Coucher auprès du ciel, comme les astrologues, Et, voisin des clochers, écouter en rêvant Leurs hymnes solennels emportés par le vent. Je verrai l'atelier qui chante et qui bavarde ; Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité, Et les grands ciels qui font rêver d'éternité. Il est doux, à travers les brumes, de voir naître L'étoile dans 1'azur, la lampe à la fenêtre, Les fleuves de charbon monter au firmament Et la lune verser son pâle enchantement. Je verrai les printemps, les étés, les automnes ; Et quand viendra l'hiver aux neiges monotones, Je fermerai partout portières et volets Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais. Alors je rêverai des horizons bleuâtres, Des jardins, des jets d'eau pleurant dans les albâtres, Des baisers, des oiseaux chantant soir et matin, Et tout ce que l'Idylle a de plus enfantin. L'Émeute, tempêtant vainement à ma vitre, Ne fera pas lever mon front de mon pupitre ; Car je serai plongé dans cette volupté D'évoquer le Printemps avec ma volonté, De tirer an soleil de mon cœur et de faire De mes pensers brûlants une tiède atmosphère. Charles BAUDELAIRE, 1821-1867 Tableaux Parisiens - Les fleurs du mal La rue assourdissante autour de moi hurlait. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une femme passa, d'une main fastueuse Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ; Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan, La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. Un éclair... puis ta nuit! - Fugitive beauté Dont le regard m'a fait soudainement renaître, Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être! Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais ! Charles BAUDELAIRE, 1821-1867 Tableaux Parisiens - Les fleurs du mal Fragments... Charles BAUDELAIRE Il portait dans ses yeux la force de son cœur. Dans Paris son désert vivant sans feu ni lieux, Aussi fort qu'une bête, aussi libre qu'un Dieu. AU PÈRE-LACHAISE Antoine BLONDIN, né en 1922 J'ai vu tout de suite que ce cimetière n'était pas comme les autres... Celui-ci appartient déjà à l'autre monde par sa porte en demi-lune, la pente douce de ses verts paradis, la rocaille tortueuse de ses mausolées. Avant d'y pénétrer, on devine qu'on ne fera jamais le tour, qu'on ne parviendra pas à épuiser le labyrinthe de ses allées, ni les prières et les promenades qu'elles suggèrent. Cette chapelle qu'il faut gagner par paliers, cet azur allégé au-delà des cheminées, ces peupliers fervents, comme des cyprès bien tempérés, c'est un coin céleste soudain dans une banlieue de faits divers et, dans la symphonie qu'on laisse derrière soi, c'est aussi un point d'orgue, de grandes orgues. ... Parti d'un bon pas, je ne tardai point à m'égarer... Je perdis le fil du système... pour m'enfoncer davantage au fond d'un taillis chaotique de chapelles dentelées, de temples arides, de tumulus cubistes, de pagodes biscornues, de blockhaus funéraires et d'édicules votifs où le fer forgé, le marbre, le granit, se chevauchaient à l'envi. Il s'en dégageait une majesté cosmique et brouillonne, comme si la création entière y fût empilée... et l'impression qu'en fouillant plus avant on retrouverait Adam et Eve. ... Ici c'était la vraie ville de morts, en marge de l'autre, avec ses palais et ses taudis, ses fastes superbes et ses humilités agressives.  44 AVENUE DU MAINE Athanas DALTCHEV, né en 1904 / Bulgare Quel mauvais destin m'a amené dans cette cour sombre, en cul-de-sac ? Le jour y est deux fois plus court et il n'y a pas un seul arbre. Tel un foyer éteint non loin la gare fume et jour après jour ma fenêtre regarde et ne voit rien. Sifflent et partent des trains, et sans répit les rails résonnent comme des cordes de violons - et il me semble être en route depuis des mois. Toujours cette cour et sur trois côtés huit rangées de fenêtres et à celles-ci jamais tu n'apercevras quelque enfant ou quelque femme. Mais aujourd'hui les ténèbres sont tombées tôt et soudain il a commencé à bruiner. Quelqu'un est entré, s'est arrêté dans la cour avec un violon et un imperméable. Et une vieille chanson s'est répandue, monotone comme la pluie, s'est élevée jusqu'aux toits, et subitement a tari. Il s'est tu. A toutes les fenêtres se penchaient des femmes en pleurs et sur les dalles de la cour pleuvaient des mots et des sous : Qui que tu sois, homme sans gîte ou adolescent ayant perdu la vue, pourquoi es-tu venu ici nous rappeler notre destin cruel ? Nous nous taisons et travaillons de l'aube à la nuit close attendons des jours plus clairs et les jours s'égrènent un à un, et nous quand donc allons-nous vivre ? QUAND JE ME PROMENE DANS PARIS (chanson) Paroles de Jacques Vauclair Musique de Didier Roland Quand je me promène dans Paris Il m'arrive de penser he he he he Que si mon coeur l'a conquis Il a fallu des années Aussi j'en suis très fière Et je n’en veux plus partir Je suis votre martyr (Chœurs) Petula es-tu-là ? Petula ne t'en vas pas Petula reste-la Où tu le regretteras Je crois que j'entends des voix Depuis que je vis en France Est-ce de ma faute a moi Si j'aime l'histoire de France Je veux chanter pour elle Les rêves de ma jeunesse Pour vous je me fais belle Paris me tient en laisse Quand je me promène dans Paris Il m'arrive de penser he he he he A mon ancienne patrie Il y a bien des années Aussi j’e suis très fière Et je ne veux plus partir Gardez-moi prisonnière Je suis votre martyr Je crois que j'entends des voix Et je me sens tout en transe Est-ce de ma faute a moi Ou bien à l'histoire de France Paris de Joséphine Baker « J’ai deux amours: mon pays et Paris." Rien n'a l'éclat de Paris dans la poudre Rien n'est si pur que son front d'insurgé Rien n'est si fort ni le feu ni la foudre Que mon Paris défiant ... |
Paris - vue de la colline de Meudon... |
Courbevoie, immeuble fleuri... |
alignements de sepulturesParis, cimetière du Père Lachaise Paris, cimetière du Père Lachaise ... |
gondole sur la Seine... |
Paris - grande roue sous la verrière du Grand Palais... |
... |
toits de Paris... |
rose à Longchamphippodrome de Longchamp - Prix de l'Arc de triomphe hippodrome de Longchamp - Prix de l'Arc de triomphe ... |