... On puise nos rêves dans ses artères Sur les fantasmes d’Indiens morts Dans cette musique à fleur de nerf Dans son ciné multicolore ... Didier Venturini - New-York 1997 ... On puise nos rêves dans ses artères Sur les fantasmes d’Indiens morts Dans cette musique à fleur de nerf Dans son ciné multicol ... |
... la Banque illuminée est comme un coffre-fort, Où s’est coagulé le Sang de votre mort. Les rues se font désertes et deviennent plus noires. Je chancelle comme un homme ivre sur les trottoirs. ... Blaise Cendrars - Paques à New-York ... la Banque illuminée est comme un coffre-fort, Où s’est coagulé le Sang de votre mort. Les rues se font désertes |
This is the quiet hour; the theatres Have gathered in their crowds, and steadily The millions lights blaze on for few to see, Robbing the sky of stars that should be hers. A woman waits with bag and shabby furs, A somber man drifts by, and only we Pass up the street unwearied, warm and free, For over us the olden magic stirs. Beneath the liquid splendor of the lights We live a little ere the charms is spent; This night is ours, of all the golden nights, The pavement an enchanted palace floor, And Youth the player on the viol, who sent A strain of music thru an open door. Sara Teasdale Cette nuit est la nôtre, de toutes les nuits d'or, La chaussée un étage de palais enchanté, Et la jeunesse le joueur sur le viol, qui a envoyé Une souche de la musique à travers une porte ouverte. This is the quiet hour; the theatres Have gathered in their crowds, and steadily The millions lights blaze on for few to see, Robbing the sky of stars that should be he ... |
... La flamme de sa torche Est un éclair Et son nom est Mère des Exilés. De son flambeau S’échappent des messages de bienvenue au monde entier ... Emma LAZARUS Non pas comme ce géant de cuivre célébré par les Anciens, Dont le talon conquérant enjambait les rivages, Ici, devant nos portes battues par les flots Et illuminées par le couchant Se dressera une femme puissante, La flamme de sa torche Est faite de la capture d’un éclair Et son nom est Mère des Exilés. De son flambeau S’échappent des messages de bienvenue au monde entier ; Son regard bienveillant couvre Le port, les deux villes qui l’entourent et le ciel qui les domine, “Garde, Vieux Monde, tes fastes d’un autre âge” proclame-t-elle De ses lèvres closes. “Donne-moi tes pauvres, tes exténués Qui en rangs pressés aspirent à vivre libres, Le rebus de tes rivages surpeuplés, Envois les moi, les déshérités, Que la tempête me les rapporte De ma lumière, j’éclaire la Porte d’Or!” Not like the brazen giant of Greek fame With conquering limbs astride from land to land; Here at our sea-washed, sunset gates shall stand A mighty woman with a torch, whose flame Is the imprisoned lightning, and her name Mother of Exiles. From her beacon-hand Glows world-wide welcome; her mild eyes command The air-bridged harbor that twin cities frame, “Keep, ancient lands, your storied pomp!” cries she With silent lips. “Give me your tired, your poor, Your huddled masses yearning to breathe free, The wretched refuse of your teeming shore, Send these, the homeless, tempest-tost to me, I lift my lamp beside the golden door!” Emma LAZARUS CE POEME FUT ECRIT EN 1883 PAR EMMA LAZARUS AFIN DE RECOLTER DES FONDS POUR LE PIEDESTAL DE LA STATUE OFFERTE PAR LA FRANCE …MAIS CE N’EST QU’EN 1903 QU’IL SERA INSCRIT SUR UNE PLAQUE DE BRONZE ET DEVIENDRA PARTIE INTEGRANTE DE LA STATUE DE LA LIBERTE ... La flamme de sa torche Est un éclair Et son nom est Mère des Exilés. De son flambeau S’échappent des messages < ... |
... De ses ailes de fer rigidement tendues Il fend le tourbillon des rauques étendues, Et, tranquille au milieu de l'épouvantement, Vient, passe, et disparaît majestueusement. Leconte de Lisle - l'albatros ... D'un trait puissant et sûr, sans hâte ni retard, L'oeil dardé par delà le livide brouillard, De ses ailes de fer rigidement tendues Il fend le tourbillon des rauques étendues, Et, tranquille au milieu de l'épouvantement, Vient, passe, et disparaît majestueusement. Leconte de Lisle - l'albatros ... De ses ailes de fer rigidement tendues Il fend le tourbillon des rauques étendues, Et, tranquille au milieu de l'épouvantement, ... |
... Vieux Monde ! garde tes fastes d’un autre âge Donne-moi tes pauvres, tes exténués Qui en rangs pressés aspirent à vivre libres, Le rebus de tes rivages surpeuplés, Envois les moi, les déshérités, Que la tempête me les rapporte De ma lumière, j’éclaire la Porte d’Or ! Emma LAZARUS ... Vieux Monde ! garde tes fastes d’un autre âge Donne-moi tes pauvres, tes exténués Qui en rangs pressés aspirent à vivre ... |
De nuit, c’est encore plus magique, Tout, en bas, semble féérique ! Des lumières dansent sous nos yeux New York, brille de mille feux ! Karine Persillet De nuit, c’est encore plus magique, Tout, en bas, semble féérique ! Des lumières dansent sous nos yeux New York, brille de mille feux ! ... |
Dans ce joli parc immense, Un petit animal s’avance. ... Central Park est un beau paradis Pour ces mignons petits amis. Queue en panache, pelage roux Gentils écureuils, vous êtes si doux ! Karine Persillet Dans ce joli parc immense, Un petit animal s’avance. ... Central Park est un beau paradis Pour ces mignons petits amis. Queue en panache, pelage roux ... |
... Un fleuve qui avance en chantant par les chambres des faubourgs, qui est argent, ciment ou brise dans l'aube menteuse de New York. ... Frederico Garcia Lorca - Un poête à new York ... Un fleuve qui avance en chantant par les chambres des faubourgs, qui est argent, ciment ou brise dans l'aube menteuse de New York. ... Frederico Ga ... |
... Dans la brume grise, les gratte-ciel se dressent comme les gigantesques sépulcres ... Huit millions d'hommes, l'odeur de fer et de ciment, la folie des constructeurs, et cependant l'extrême pointe de la solitude. ... Albert Camus La pluie de New York est une pluie d'exil. Abondante, visqueuse et compacte, elle coule inlassablement entre les hauts cubes de ciment, sur les avenues soudain assombries comme des fonds de puits. Réfugié dans un taxi, arrêté aux feux rouges, relancé aux feux verts, on se sent tout à coup pris au piège, derrière les essuie-glaces monotones et rapides, qui balaient une eau sans cesse renaissante. On s'assure qu'on pourrait ainsi rouler pendant des heures, sans jamais se délivrer de ces prisons carrées, de ces citernes où l'on patauge, sans l'espoir d'une colline ou d'un arbre vrai. Dans la brume grise, les gratte-ciel se dressent comme les gigantesques sépulcres d'une ville de morts, et semblent vaciller un peu sur leurs bases. Ce sont alors les heures de l'abandon. Huit millions d'hommes, l'odeur de fer et de ciment, la folie des constructeurs, et cependant l'extrême pointe de la solitude. « Quand même je serrerais contre moi tous les êtres du monde, je ne serais défendu contre rien. » C'est peut-être que New York n'est plus rien sans son ciel. Tendu aux quatre coins de l'horizon, nu et démesuré, il donne à la ville sa gloire matinale et la grandeur de ses soirs, à l'heure où un couchant enflammé s'abat sur la VIIIème Avenue et sur le peuple immense qui roule entre ses devantures, illuminées bien avant la nuit. Il y a aussi certains crépuscules sur le Riverside, quand on regarde l'autostrade qui remonte la ville, en contrebas, le long de l'Hudson, devant les eaux rougies par le couchant ; et la file ininterrompue des autos au roulement doux et bien huilé laisse soudain monter un chant alterné qui rappelle le bruit des vagues. je pense à d'autres soirs enfin, doux et rapides à vous serrer le coeur, qui empourprent les vastes pelouses de Central Park à hauteur de Harlem. Des nuées de négrillons s'y renvoient une balle avec une batte de bois, au milieu de cris joyeux, pendant que de vieux Américains, en chemise à carreaux, affalés sur des bancs, sucent avec un reste d'énergie des glaces moulées dans du carton pasteurisé, des écureuils à leurs pieds fouissant la terre à la recherche de friandises inconnues. Dans les arbres du parc, un jazz d'oiseaux salue l'apparition de la première étoile au-dessus de l'Impérial State et des créatures aux longues jambes arpentent les chemins d'herbe dans l'encadrement des grands buildings, offrant au ciel un moment détendu leur visage splendide et leur regard sans amour. Mais que ce ciel se ternisse, ou que le jour s'éteigne, et New York redevient la grande ville, prison le jour, bûcher la nuit. Prodigieux bûcher en effet, à minuit, avec ses millions de fenêtres éclairées au milieu d'immenses pans de murs noircis qui portent ce fourmillement de lumières à mi-hauteur du ciel comme si tous les soirs sur Manhattan, l'île aux trois rivières, un gigantesque incendie s'achevait qui dresserait sur tous les horizons d'immenses carcasses enfumées, farcies encore par des points de combustion. » Albert Camus, « Pluies de New York », Essais, Éd. Gallimard (1965). ... Dans la brume grise, les gratte-ciel se dressent comme les gigantesques sépulcres ... Huit millions d'hommes, l'odeur de fer et de ciment, < ... |
... Ce monde rayonnant de métal et de pierre Me ravit en extase, et j’aime à la fureur Les choses où le son se mêle à la lumière. ... Charles Baudelaire, Les fleurs du mal ... Ce monde rayonnant de métal et de pierre Me ravit en extase, et j’aime à la fureur Les choses où le son se mêle à la lumi&eg ... |
... ô nuits de Manhattan ! si agitées de feux follets, tandis que les klaxons hurlent des heures vides ... Leopold Sedar Senghor ... ô nuits de Manhattan ! si agitées de feux follets, tandis que les klaxons hurlent des heures vides ... Leopold Sedar Senghor ... |
New York ! je dis New York, laisse affluer le sang noir dans ton sang Qu'il dérouille tes articulations d'acier, comme une huile de vie Qu'il donne à tes ponts la courbe des croupes et la souplesse des lianes. ... Leopold Sedar Senghor - Ethiopique, 1956 New York ! je dis New York, laisse affluer le sang noir dans ton sang Qu'il dérouille tes articulations d'acier, comme une huile de vie Qu'il donne à ... |
... Un instant immobile, il plane, épie et flaire. Là-bas, au flanc du roc crevassé, ses aiglons Érigent, affamés, leurs cous au bord de l'aire. ... LECONTE DE LISLE - la chasse de l'aigle L 'aigle noir aux yeux d'or, prince du ciel mongol, Ouvre, dès le premier rayon de l'aube claire, Ses ailes comme un large et sombre parasol. Un instant immobile, il plane, épie et flaire. Là-bas, au flanc du roc crevassé, ses aiglons Érigent, affamés, leurs cous au bord de l'aire. Par la steppe sans fin, coteau, plaine et vallons, L'oeil luisant à travers l'épais crin qui l'obstrue, Pâturent, çà et là, des hardes d'étalons. L'un d'eux, parfois, hennit vers l'aube ; l'autre rue ; Ou quelque autre, tordant la queue, allègrement, Pris de vertige, court dans l'herbe jaune et drue. La lumière, en un frais et vif pétillement, Croît, s'élance par jet, s'échappe par fusée, Et l'orbe du soleil émerge au firmament. A l'horizon subtil où bleuit la rosée, Morne dans l'air brillant, l'aigle darde, anxieux, Sa prunelle infaillible et de faim aiguisée. Mais il n'aperçoit rien qui vole par les cieux, Rien qui surgisse au loin dans la steppe aurorale, Cerf ni daim, ni gazelle aux bonds capricieux. Il fait claquer son bec avec un âpre râle ; D'un coup d'aile irrité, pour mieux voir de plus haut, Il s'enlève, descend et remonte en spirale. L'heure passe, l'air brûle. Il a faim. A défaut De gazelle ou de daim, sa proie accoutumée, C'est de la chair, vivante ou morte, qu'il lui faut. Or, dans sa robe blanche et rase, une fumée Autour de ses naseaux roses et palpitants, Un étalon conduit la hennissante armée. Quand il jette un appel vers les cieux éclatants, La harde, qui tressaille à sa voix fière et brève, Accourt, l'oreille droite et les longs crins flottants. L'aigle tombe sur lui comme un sinistre rêve, S'attache au col troué par ses ongles de fer Et plonge son bec courbe au fond des yeux qu'il crève. Cabré, de ses deux pieds convulsifs battant l'air, Et comme empanaché de la bête vorace, L'étalon fait dans l'ombre ardente de l'enfer. Le ventre contre l'herbe, il fuit, et, sur sa trace, Ruisselle de l'orbite excave un flux sanglant ; Il fuit, et son bourreau le mange et le harasse. L'agonie en sueur fait haleter son flanc ; Il renâcle, et secoue, enivré de démence, Cette grande aile ouverte et ce bec aveuglant. Il franchit, furieux, la solitude immense, S'arrête brusquement, sur ses jarrets ployé, S'abat et se relève et toujours recommence. Puis, rompu de l'effort en vain multiplié, L'écume aux dents, tirant sa langue blême et rêche, Par la steppe natale il tombe foudroyé. Là, ses os blanchiront au soleil qui les sèche ; Et le sombre Chasseur des plaines, l'aigle noir, Retourne au nid avec un lambeau de chair fraîche, Ses petits affamés seront repus ce soir. ... Un instant immobile, il plane, épie et flaire. Là-bas, au flanc du roc crevassé, ses aiglons Érigent, affamés, leurs cous au bo ... |
... Elle est crédule comme un enfant Et cherche Dieu au coin d’un bloc Sous la voix de ses noirs prêchants A coups de muscles, à coups de crosses Didier Venturini, 1997 ... Elle est crédule comme un enfant Et cherche Dieu au coin d’un bloc Sous la voix de ses noirs prêchants A coups de muscles, à coups de ... |
... Quinze jours sans puits ni pâturage, tous les oiseaux de l'air Tombant soudain et morts sous les hautes cendres des terrasses. ... Leopold Sedar Senghor ... Quinze jours sans un puits ni pâturage, tous les oiseaux de l'air Tombant soudain et morts sous les hautes cendres des terrasses. Pas un rire d'enfant en fleur, sa main dans ma main fraîche Pas un sein maternel, des jambes de nylon. Des jambes et des seins sans sueur ni odeur. Pas un mot tendre en l'absence de lèvres, rien que des cœurs artificiels payés en monnaie forte Et pas un livre où lire la sagesse. La palette du peintre fleurit des cristaux de corail. Nuits d'insomnie ô nuits de Manhattan ! si agitées de feux follets, tandis que les klaxons hurlent des heures vides Et que les eaux obscures charrient des amours hygiéniques, tels des fleuves en crue des cadavres d'enfants. Leopold Sedar Senghor ... Quinze jours sans puits ni pâturage, tous les oiseaux de l'air Tombant soudain et morts sous les hautes cendres des terrasses. ... Leopold ... |
Le ciel de New York est beau parce que les gratte-ciel le repoussent très loin au dessus de nos têtes. ... Jean-Paul Sartre - New York, ville coloniale Le ciel de New York est beau parce que les gratte-ciel le repoussent très loin au dessus de nos têtes. ... Jean-Paul Sartre - New York, vil ... |
... Pour toi, peuple affranchi, dont le bonheur commence, Tu peux croiser tes bras après ton œuvre immense ; Purs de tous les excès, huit jours l’ont enfanté, ils ont conquis les lois, chassé la tyrannie, Et couronné la Liberté : Peuple, repose-toi ; ta semaine est finie ! Casimir Delavigne, Les Messéniennes ... Pour toi, peuple affranchi, dont le bonheur commence, Tu peux croiser tes bras après ton œuvre immense ; Purs de tous les excès, ... |
... Ce sont des ponts tressés en fer Jetés, par bonds, à travers l’air; Ce sont des blocs et des colonnes Que dominent des faces de gorgones; Ce sont des tours sur des faubourgs, Ce sont des toits et des pignons, En vols pliés, sur les maisons; C’est la ville tentaculaire, ... Emile Verhaeren, Campagnes hallucinées ... Ce sont des ponts tressés en fer Jetés, par bonds, à travers l’air; Ce sont des blocs et des colonnes Que dominent des faces de gorgo ... |
... Ce sont des ponts tressés en fer Jetés, par bonds, à travers l’air; Ce sont des blocs et des colonnes Que dominent des faces de gorgones; Ce sont des tours sur des faubourgs, Ce sont des toits et des pignons, En vols pliés, sur les maisons; C’est la ville tentaculaire, ... Emile Verhaeren ... Ce sont des ponts tressés en fer Jetés, par bonds, à travers l’air; Ce sont des blocs et des colonnes Que dominent des faces de gorgo ... |
... Ce sont des ponts tressés en fer Jetés, par bonds, à travers l’air; Ce sont des blocs et des colonnes Que dominent des faces de gorgones; Ce sont des tours sur des faubourgs, Ce sont des toits et des pignons, En vols pliés, sur les maisons; C’est la ville tentaculaire, ... Emile Verhaeren ... Ce sont des ponts tressés en fer Jetés, par bonds, à travers l’air; Ce sont des blocs et des colonnes Que dominent des faces de gorgo ... |
... J’ai fermé mon balcon car je ne veux pas entendre les pleurs, mais derrière les murs gris on n’entend rien d’autre que les pleurs. ... Frederico Garcia LORCA - le Divan du Tamarit ... J’ai fermé mon balcon car je ne veux pas entendre les pleurs, mais derrière les murs gris on n’entend rien d’autre que les pl ... |
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Du fond des brumes,Là-bas, avec tous ses étages Et ses grands escaliers et leurs voyages Jusques au ciel, vers de plus hauts étages, Comme d’un rêve, elle s’exhume. ... La ville au loin s’étale et domine la plaine Comme un nocturne et colossal espoir; Elle surgit: désir, splendeur, hantise; Sa clarté se projette en lueurs jusqu’aux cieux, ... Emile Verhaeren - la ville Du fond des brumes,Là-bas, avec tous ses étages Et ses grands escaliers et leurs voyages Jusques au ciel, vers de plus hauts étages, Comme d’un rêve, elle s’exhume. Là-bas, Ce sont des ponts tressés en fer Jetés, par bonds, à travers l’air; Ce sont des blocs et des colonnes Que dominent des faces de gorgones; Ce sont des tours sur des faubourgs, Ce sont des toits et des pignons, En vols pliés, sur les maisons; C’est la ville tentaculaire, Debout, Au bout des plaines et des domaines. Des clartés rouges Qui bougent Sur des poteaux et des grands mâts, Même à midi, brûlent encor Comme des œufs monstrueux d’or, Le soleil clair ne se voit pas: Bouche qu’il est de lumière, fermée Par le charbon et la fumée, Un fleuve de naphte et de poix Bat les môles de pierre et les pontons de bois; Les sifflets crus des navires qui passent Hurlent la peur dans le brouillard: Un fanal vert est leur regard Vers l’océan et les espaces. Des quais sonnent aux entrechocs de leurs fourgons, Des tombereaux grincent comme des gonds, Des balances de fer font choir des cubes d’ombre Et les glissent soudain en des sous-sols de feu; Des ponts s’ouvrant par le milieu, Entre les mâts touffus dressent un gibet sombre Et des lettres de cuivre inscrivent l’univers, Immensément, par à travers Les toits, les corniches et les murailles, Face à face, comme en bataille. Par au-dessus, passent les cabs, filent les roues, Roulent les trains, vole l’effort, Jusqu’aux gares, dressant, telles des proues Immobiles, de mille en mille, un fronton d’or. Les rails ramifiés rampent sous terre En des tunnels et des cratères Pour reparaître en réseaux clairs d’éclairs Dans le vacarme et la poussière. C’est la ville tentaculaire. La rue – et ses remous comme des câbles Noués autour des monuments – Fuit et revient en longs enlacements; Et ses foules inextricables Les mains folles, les pas fiévreux, La haine aux yeux, Happent des dents le temps qui les devance. A l’aube, au soir, la nuit, Dans le tumulte et la querelle, ou dans l’ennui, Elles jettent vers le hasard l’âpre semence De leur labeur que l’heure emporte. Et les comptoirs mornes et noirs Et les bureaux louches et faux Et les banques battent des portes Aux coups de vent de leur démence. Dehors, une lumière ouatée, Trouble et rouge, comme un haillon qui brûle, De réverbère en réverbère se recule. La vie, avec des flots d’alcool est fermentée. Les bars ouvrent sur les trottoirs Leurs tabernacles de miroirs Où se mirent l’ivresse et la bataille; Une aveugle s’appuie à la muraille Et vend de la lumière, en des boîtes d’un sou; La débauche et la faim s’accouplent en leur trou Et le choc noir des détresses charnelles Danse et bondit à mort dans les ruelles. Et coup sur coup, le rut grandit encore Et la rage devient tempête: On s’écrase sans plus se voir, en quête Du plaisir d’or et de phosphore; Des femmes s’avancent, pâles idoles, Avec, en leurs cheveux, les sexuels symboles. L’atmosphère fuligineuse et rousse Parfois loin du soleil recule et se retrousse Et c’est alors comme un grand cri jeté Du tumulte total vers la clarté: Places, hôtels, maisons, marchés, Ronflent et s’enflamment si fort de violence Que les mourants cherchent en vain le moment de silence Qu’il faut aux yeux pour se fermer. Telle, le jour – pourtant, lorsque les soirs Sculptent le firmament, de leurs marteaux d’ébène, La ville au loin s’étale et domine la plaine Comme un nocturne et colossal espoir; Elle surgit: désir, splendeur, hantise; Sa clarté se projette en lueurs jusqu’aux cieux, Son gaz myriadaire en buissons d’or s’attise, Ses rails sont des chemins audacieux Vers le bonheur fallacieux Que la fortune et la force accompagnent; Ses murs se dessinent pareils à une armée Et ce qui vient d’elle encore de brume et de fumée Arrive en appels clairs vers les campagnes. C’est la ville tentaculaire, La pieuvre ardente et l’ossuaire Et la carcasse solennelle. Et les chemins d’ici s’en vont à l’infini Vers elle. Emile Verhaeren, Campagnes hallucinées Du fond des brumes,Là-bas, avec tous ses étages Et ses grands escaliers et leurs voyages Jusques au ciel, vers de plus hauts étages, |
New York ! ... Sulfureuse ta lumière et les fûts livides, dont les têtes foudroient le ciel Les gratte-ciel qui défient les cyclones sur leurs muscles d’acier et leur peau patinée de pierres. Leopold Sedar Senghor - Ethiopique New York ! ... Sulfureuse ta lumière et les fûts livides, dont les têtes foudroient le ciel Les gratte-ciel qui défient les cyclones |
... Ici, devant nos portes battues par les flots Et illuminées par le couchant Se dressera une femme puissante, La flamme de sa torche Est faite de la capture d’un éclair Et son nom est Mère des Exilés. De son flambeau S’échappent des messages de bienvenue au monde entier ; Son regard bienveillant couvre Le port, les deux villes qui l’entourent et le ciel qui les domine, “Garde, Vieux Monde, tes fastes d’un autre âge” proclame-t-elle De ses lèvres closes. “Donne-moi tes pauvres, tes exténués Qui en rangs pressés aspirent à vivre libres, Le rebus de tes rivages surpeuplés, Envois les moi, les déshérités, Que la tempête me les rapporte De ma lumière, j’éclaire la Porte d’Or!” Emma LAZARUS ... Ici, devant nos portes battues par les flots Et illuminées par le couchant Se dressera une femme puissante, La flamme de sa torche Est faite de la ca ... |
... Ici l’on cherche, court, invente, crée, se presse. Cependant, Manhattan accueille sans rudesse. Oh ! Le pont de Brooklyn ! Oh ! Little Italy ! A Soho, Tribeca, jusqu’au cœur du Village, La Bohême fleurit, tout tapage aboli, Tandis qu’à Central Park trottine un attelage. Jean Louis Huou ... Ici l’on cherche, court, invente, crée, se presse. Cependant, Manhattan accueille sans rudesse. Oh ! Le pont de Brooklyn ! Oh ! Little I ... |
Découvrir Manhattan de la proue d’un steamer Tel un pauvre immigrant venu de l’Ancien monde, Saluer la Liberté dressée sur sa rotonde Et percevoir de la Cité l’ample rumeur ! Acier, verre et reflets, les fougueux gratte-ciel, Chefs d’œuvre d’équilibre à la fière prestance, Rivalisent d’audace, enivrés d’arrogance, Lorsqu’après une ondée s’ébauche l’arc-en-ciel. ... Jean Louis Huou Découvrir Manhattan de la proue d’un steamer Tel un pauvre immigrant venu de l’Ancien monde, Saluer la Liberté dressée sur s ... |
Découvrir Manhattan de la proue d’un steamer Tel un pauvre immigrant venu de l’Ancien monde, Saluer la Liberté dressée sur sa rotonde Et percevoir de la Cité l’ample rumeur ! Acier, verre et reflets, les fougueux gratte-ciel, Chefs d’œuvre d’équilibre à la fière prestance, Rivalisent d’audace, enivrés d’arrogance, Lorsqu’après une ondée s’ébauche l’arc-en-ciel. ... Jean Louis Huou Découvrir Manhattan de la proue d’un steamer Tel un pauvre immigrant venu de l’Ancien monde, Saluer la Liberté dressée sur sa rotonde Et percevoir de la Cité l’ample rumeur ! Acier, verre et reflets, les fougueux gratte-ciel, Chefs d’œuvre d’équilibre à la fière prestance, Rivalisent d’audace, enivrés d’arrogance, Lorsqu’après une ondée s’ébauche l’arc-en-ciel. Ici l’on cherche, court, invente, crée, se presse. Cependant, Manhattan accueille sans rudesse. Oh ! Le pont de Brooklyn ! Oh ! Little Italy ! A Soho, Tribeca, jusqu’au cœur du Village, La Bohême fleurit, tout tapage aboli, Tandis qu’à Central Park trottine un attelage. Jean Louis Huou Découvrir Manhattan de la proue d’un steamer Tel un pauvre immigrant venu de l’Ancien monde, Saluer la Liberté dressée sur s ... |
... Comme un arbre dans la ville Entre béton et bitume Pour pousser, je me débats Mais mes branches volent bas Si près des autos qui fument Entre béton et bitume ... Maxime Le forestier ... Comme un arbre dans la ville Entre béton et bitume Pour pousser, je me débats Mais mes branches volent bas Si près des autos qui fument ... |
... Les rues se font désertes et deviennent plus noires. Je chancelle comme un homme ivre sur les trottoirs. J’ai peur des grands pans d’ombre que les maisons projettent. j’ai peur. Quelqu’un me suit. Je n’ose tourner la tête. ... Blaise Cendrars - les Paques à New-York ... Les rues se font désertes et deviennent plus noires. Je chancelle comme un homme ivre sur les trottoirs. J’ai peur des grands pans d’om ... |
... Nuits d'insomnie ô nuits de Manhattan ! si agitées de feux follets, tandis que les klaxons hurlent des heures vides ... Leopold Sedar Senghor ... Nuits d'insomnie ô nuits de Manhattan ! si agitées de feux follets, tandis que les klaxons hurlent des heures vides ... Leopol ... |
... Voilà l’Hudson River qui dégorge ses flots noueux lourds comme du fiel qui sentent la graisse sous le fer qui ronge cette vie fragile sous son coin de ciel ... Didier Venturini, 1997 ... Voilà l’Hudson River qui dégorge ses flots noueux lourds comme du fiel qui sentent la graisse sous le fer qui ronge cette vie fra ... |
... Si timide d'abord devant tes yeux de métal bleu, ton sourire de givre Si timide. Et l'angoisse au fond des rues à gratte-ciel Levant des yeux de chouette parmi l'éclipse du soleil. ... Leopld Sedar Senghor New York ! D'abord j'ai été confondu par ta beauté, ces grandes filles d'or aux jambes longues. Si timide d'abord devant tes yeux de métal bleu, ton sourire de givre Si timide. Et l'angoisse au fond des rues à gratte-ciel Levant des yeux de chouette parmi l'éclipse du soleil. Sulfureuse ta lumière et les fûts livides, dont les têtes foudroient le ciel Les gratte-ciel qui défient les cyclones sur leurs muscles d'acier et leur peau patinée de pierres. Mais quinze jours sur les trottoirs chauves de Manhattan – C'est au bout de la troisième semaine que vous saisit la fièvre en un bond de jaguar Quinze jours sans un puits ni pâturage, tous les oiseaux de l'air Tombant soudain et morts sous les hautes cendres des terrasses. Pas un rire d'enfant en fleur, sa main dans ma main fraîche Pas un sein maternel, des jambes de nylon. Des jambes et des seins sans sueur ni odeur. Pas un mot tendre en l'absence de lèvres, rien que des cœurs artificiels payés en monnaie forte Et pas un livre où lire la sagesse. La palette du peintre fleurit des cristaux de corail. Nuits d'insomnie ô nuits de Manhattan ! si agitées de feux follets, tandis que les klaxons hurlent des heures vides Et que les eaux obscures charrient des amours hygiéniques, tels des fleuves en crue des cadavres d'enfants. ... Si timide d'abord devant tes yeux de métal bleu, ton sourire de givre Si timide. Et l'angoisse au fond des rues à gratte-ciel |
... Ils vont et viennent à n’en finir. Le revoilà le défilé de souvenirs, bons et mauvais, ou mornes ou tristes, ou qui font rire. On est seul avec son passé. Tous ces souvenirs sont en fête. Ils tiennent le haut du pavé. Et toujours prêts à grimacer, ... Esther Granek, Synthèses, 2009 Le défilé Ils vont et viennent à n’en finir. Le revoilà le défilé de souvenirs, bons et mauvais, ou mornes ou tristes, ou qui font rire. On est seul avec son passé. Tous ces souvenirs sont en fête. Ils tiennent le haut du pavé. Et toujours prêts à grimacer, ils font de vous ce que vous êtes. On est seul avec son passé. Il en est qu’on enfouirait dans la pénombre des années. Il en est qu’on ne sortirait que pour leur faire un pied de nez. On est seul avec son passé. Il en est qui se chanteraient. Ils sont écrins pleins de lumière. Ils sont bouées, ils sont repères. Qu’il est doux de s’y accrocher ! On est seul avec son passé. Esther Granek, Synthèses, 2009 ... Ils vont et viennent à n’en finir. Le revoilà le défilé de souvenirs, bons et mauvais, ou mornes ou tristes, ou qui font rire. ... |