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marchand de plage


Quand je pense à la mer
C'est à l'eau que je pense, verte et
mouvante
Pas au poisson, pas au bateau.

Quand j'écoute la mer
C'est bien l'eau que j'entends, sourde et
roulante
Et pas le coquillage et pas le vent.

Quand j'entre dans la mer
Froide et secrète comme un grand
abreuvoir
C'est moi le coquillage et le bateau
Et la vague et le vent et l'eau
Et je bois le soleil.

Jacqueline DAOUD - Tunisie
Traduit de l'abstrait
Éditions Cérès productions, 1968
19701228 tunisie djerba 29@@ (E) (Atlas)
Quand je pense à la mer
C'est à l'eau que je pense, verte et
mouvante
Pas au poisson, pas au bateau.

Quand j'écoute la mer
C'est bien ...

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femmes humiliées


Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime raisonnable
À la robe déchirée
Au regard d’enfant perdue
Découronnée défigurée
Celle qui ressemble aux morts
Qui sont morts pour être aimés

Une fille faite pour un bouquet
Et couverte
Du noir crachat des ténèbres

Une fille galante
Comme une aurore de premier mai
La plus aimable bête

Souillée et qui n’a pas compris
Qu’elle est souillée
Une bête prise au piège
Des amateurs de beauté

Et ma mère la femme
Voudrait bien dorloter
Cette image idéale
De son malheur sur terre.


Paul Éluard
femmes humiliees (E)
Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime raisonnable
À la robe déchirée
Au re ...

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...
Femme mure, femme noire
Vétue de ta couleur qui est vie,
de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre;
...

Leopold Sedar Senghor











Femme nue, femme noire
Vétue de ta couleur qui est vie,
de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre;
la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu'au cœur de l'Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise,
du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein cœur,
comme l'éclair d'un aigle

Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme,
sombres extases du vin noir,
bouche qui fais lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs,
savane qui frémis
aux caresses ferventes du Vent d'Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu
qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto
est le chant spirituel de l'Aimée

Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète, aux flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau.

Délices des jeux de l'Esprit, les reflets de l'or ronge ta peau qui se moire

A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.

Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.

Léopold Sédar Senghor, Chants d'ombre
p1040062@@ (E)
...
Femme mure, femme noire
Vétue de ta couleur qui est vie,
de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre;
...

Leopold Sed ...

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La terre est le berceau
de tout ce qui respire,
De tout ce qui grandit
De tout ce qui verdit
Elle est le grand tombeau
de l’homme et son empire.
Années dont les échos
vont jusqu’au noir antan.
Fuyez, la terre attend !
...


Paul-Charles Atangana - La terre attend







La nue, imbibée d’eau, lentement me tourmente
Passant des faux azurs
Aux tons dorés et purs
Les feux brûlent les chants, le monde se lamente.
Pluies qui regardez dans le ciel éclatant,
Grondez, la terre attend !

Le mont, le vert coteau, la prairie et la lande,
Au vent qui gronde et meurt
Prêtent de gaies clameurs ;
Le tronc du bénitier puissamment se rebande
Arbres qui vous voûtez au souffle du beau temps,
Montez, la terre attend !

Les champs couvrent le front des côtes et des plaines
Bientôt les épis mûrs
Seront rangés par neuf
Au fond de lourds greniers ; les granges seront pleines
Épis qui mûrissez près des chemins montants,
Séchez, la terre attend !

Les fleuves de tous les tons émaillent les vallées ;
Les bois sont pleins de champs,
Les champs d’oiseaux, de chants,
De blairs les mieux roulés les villes sont peuplées.
Beautés qui profitez du soleil du printemps,
Vivez, la terre attend !

La vie gonfle les jours de fêtes grandioses ;
Les soirs de doux festins
D’échos les gais matins
Les fous se rient de tout, des pauvres et des choses.
Amis qui vous moquez de la main qui se tend,
Riez, la terre attend !

Le cœur de tous les grands qu’accable la fortune
Pense trouver la paix
Au bout des airs épais.
Déjà, les oiseaux blancs se posent sur la lune,
Humains qui voulez voir le trône de Satan,
Allez, la terre attend !

La terre est le berceau de tout ce qui respire,
De tout ce qui grandit
De tout ce qui verdit
Elle est le grand tombeau de l’homme et son empire.
Années dont les échos vont jusqu’au noir antan.
Fuyez, la terre attend !

Paul-Charles Atangana - La terre attend
p1040211@ (E)
...
La terre est le berceau
de tout ce qui respire,
De tout ce qui grandit
De tout ce qui verdit
Elle est le grand tombeau
de l’homme et son empire. ...

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Entends la voix de l’eau.
Ecoute dans le vent,
Le buisson en sanglots:
C’est le souffle des ancêtres
...

Birago Diop - leurres et lueurs






Vogue ma pirogue.
Vogue dans l'océan.
Sa voile est une palme,
Un balai lui sert de rame.

Vogue ma pirogue.
Ma pirogue sans haine,
Ma pirogue sans chaîne
Où je voudrais voir
Tous les enfants du monde.


Mbaye Gana KÉBÉ
Rondes
Les Nouvelles Éditions Africaines, 1979























Souffles

« Ecoute plus souvent
Les choses que les êtres ,
La voix du feu s’entend,
Entends la voix de l’eau.
Ecoute dans le vent,
Le buisson en sanglots:
C’est le souffle des ancêtres. »

« Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit.
Les morts ne sont pas sous la terre :
Ils sont dans l’arbre qui frémit ,
Ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l’eau qui coule,
Ils sont dans l’eau qui dort,
Ils sont dans la case, ils sont dans la foule,
Les morts ne sont pas morts.

Ecoute plus souvent
Les choses que les êtres.
La voix du feu s’entend ;
Entends la voix de l’eau.
Ecoute dans le vent
Le buisson en sanglots :
C’est le souffle des ancêtres morts,
Qui ne sont pas partis,
Qui ne sont pas sous la terre,
Qui ne sont pas morts.

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans le sein de la femme,
Ils sont dans l’enfant qui vagit
Et dans le tison qui s’enflamme.
Les morts ne sont pas sous la terre :
Ils sont dans le feu qui s’éteint,
Ils sont dans les herbes qui pleurent,
Ils sont dans le rocher qui geint,
Ils sont dans la forêt, ils sont dans la demeure,
Les morts ne sont pas morts.

Ecoute plus souvent,
Les choses que les êtres,
La voix du feu s’entend,
Entends la voix de l’eau
Ecoute dans le vent
Le buisson en sanglots,
C’est le souffle des ancêtres.

Il redit chaque jour le pacte,
Le grand Pacte qui lie,
Qui lie à la Loi notre sort ,
Aux actes des souffles plus forts
Le sort de nos Morts qui ne sont pas morts.
Le lourd pacte qui nous lie à la vie.
La sourde Loi qui nous lie aux actes
Des souffles qui se meurent
Dans le lit et sur les rives du Fleuve,
Des souffles qui se meuvent
Dans le rocher qui geint et dans l’herbe qui pleure
Des souffles qui demeurent
Dans l’ombre qui s’éclaire et s’épaissit,
Dans l’arbre qui frémit, dans le bois qui gémit
Et dans l’eau qui coule et dans l’eau qui dort,
Des souffles plus forts qui ont pris
Le souffle des morts qui ne sont pas morts,
Des Morts qui ne sont pas partis,
Des Morts qui ne sont plus sous la terre.

Ecoute plus souvent
Les choses que les êtres
La Voix du Feu s’entend.
Ecoute la voix de l’eau.
Ecoute dans le vent
Le buisson en sanglots,
C’est le souffle des ancêtres.

Birago Diop
p1040449@@ (E)
Entends la voix de l’eau.
Ecoute dans le vent,
Le buisson en sanglots:
C’est le souffle des ancêtres
...

Birago Diop - leurres et lueurs ...

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Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit.
Les morts ne sont pas sous la terre :
Ils sont dans l’arbre qui frémit ,
Ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l’eau qui coule,
Ils sont dans l’eau qui dort,
Ils sont dans la case, ils sont dans la foule,
Les morts ne sont pas morts.
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Birago Diop - leurres et lueurs
p1040673@@ (E)
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Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit.
Les morts ...

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Mes villages ont peur de l’ombre
Mais l’ombre les prévient
Avant de les habiller de nuit

Mallick Fall - crepuscule







Mes villages ont peur de l’ombre
Mais l’ombre les prévient
Avant de les habiller de nuit
Une mère avive le tison pâle
Un enfant ramène les chèvres
Un père bénit le soir hésitant
Et l’ombre mord un pan du village
Si doucement que la peur s’estompe
Bonne nuit villages d’Afrique

Mallick Fall - crepuscule
p1050338@@ (E)
Mes villages ont peur de l’ombre
Mais l’ombre les prévient
Avant de les habiller de nuit

Mallick Fall - crepuscule





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La terre est le berceau
...
Elle est le grand tombeau
de l’homme et son empire.
Années dont les échos
vont jusqu’au noir antan.
Fuyez, la terre attend !

Paul-Charles Atangana

[ce poème a paru dans Anthologie de la poésie camerounaise, Le Flambeau, 1972]
p1050363@@ (E)
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La terre est le berceau
...
Elle est le grand tombeau
de l’homme et son empire.
Années dont les échos
vont jusqu’au noir an ...

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Tout son avenir est là !
Aggloméré
Dans cette sphère
Rétro-poussée
Avec la puissance et le tact
De l’araignée
...

Paul Antoine - la traversée d'Elzear



le scarabee bousier

...













C’est un pays où la pierre
Ecoute le vent
Où l’argile rougit
Devant la roche nue
Ciselée
Au temps des ammonites

Déjà, dans la lumière humide
Du matin
Alors que le ciel attend
Son aurore
Un scarabée bousier façonne
Rondement

En maître pilulier il pratique
Les travaux d’Hercule
Mais c’est à Sisyphe
Qu’il en démontre
Son obstination paillée
Est exemplaire

Chevalier noir à l’armure
Exocet
Sa route dictée par le soleil
Ou la Voie lactée
Se trace en idée rectiligne
Et digne

En chemin, sa force
S’épure
Sa danse en quinconce
Subtilement
Atteindra la grâce
Du geste pur

A la cime d’un cyprès
Où vivent les vents
Un loriot deviné lance
Son fidélio clair
Pour l’heure il remplace
L’astre solaire

Viennent la lumière et
Le réveil autour
Une rassade sort d’un rocher
Et s’expose
Elle voudrait lui confier
Le secret des couleurs

Le bousier force son admiration,
Elle songe encore :
« Un si long chemin
Ventre à terre
C’est la fière victoire
D’une âme blanche ! »

Mais où le mène
Son échappée belle ?
A présent il s’engage au milieu
Des myrtes et argelas
D’où s’envole l’alouette
Droit dans le ciel

La couleuvre d’esculape
Au regard droit, débat
Avec un lièvre étonné
De voir
Cette incroyable fidélité
A l’envers et l’endroit

Tout son avenir est là !
Aggloméré
Dans cette sphère
Rétro-poussée
Avec la puissance et le tact
De l’araignée

Nul ne sait que chaque pas
Ebranle le sol !
Ce qui parfois fait jaillir
Des sources de victoire
La fraîcheur de sa force
Flotte encore

Dans un boqueteau
De chêne Kermès
Une grive musicienne observe
Ce drôle d’escargot
Un repas ou un cortège ?
Sa discrétion polie l’emporte

Alors qu’il tricote sa pelote
Au rythme de Pénélope
Une pente légère l’entraîne
Vers une ravine bleuâtre
Aussi profonde que les cuves
Du Destel...

Un buisson d’argyries sauve
Boule et bousier, il songe
À cette rose des bois
Qui sans fictions ni feintes
Arrime corps et âme
A l’innocence végétale

D’orphique, il devient
Prométhéen
Du seul silence
Son intime compagnon
Il advient Titan solidaire
D’une nature dentellière

Au couchant, parvenu au Beausset
Il bloque au bord d’une mer !
Dans le ciel bleu rare il voit
Suspendu aux serres du Bonelli
Une ammonite vivante ! Preuve
D’un parfait usage du temps

Disparus, dans cette néo-sphère
Sisyphe et son roc
Ils n’ont pas su imiter
L’austère hédoniste
Dont l’ineffable discrétion
Est la fine nuance
D’un authentique Nouveau Monde

Au Siou-Blanc
p1050585@ (E)
Tout son avenir est là !
Aggloméré
Dans cette sphère
Rétro-poussée
Avec la puissance et le tact
De l’araign&eacu ...