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Andree CHEDID (née Saab)


J’ai ancré l’espérance
Aux racines de la vie

Face aux ténèbres
J’ai dressé des clartés
Planté des flambeaux
A la lisière des nuits

Des clartés qui persistent
Des flambeaux qui se glissent
Entre ombres et barbaries

Des clartés qui renaissent
Des flambeaux qui se dressent
Sans jamais dépérir

J’enracine l’espérance
Dans le terreau du cœur
J’adopte toute l’espérance
En son esprit frondeur.




Quand meurt le
Chant
La terre suffoque
Les paupières s'abattent
Sur le regard rompu

Quand meurt le
Chant
Les chemins errent
Les mots s'échinent
Sur la page sans issue

Quand meurt le
Chant
Demain n'est plus.




A force de frayer
Avec toutes nos paroles
A force de voisiner
Avec nos sombres passions
A force de s'effriter
Sur les corps de passage
L'Amour a-t-il perdu
Innocence et plaisir?

A force de renaître
Auréolé de rêve
A force de s'émouvoir
Au passage du désir
A force de s'animer
Aux couleurs de la vie
L'Amour se perpétue
Dans l'être
Et l'infini.




Le roman prend corps pour ensuite se vêtir.
Prenant âme; la poésie demeure nue.
andree chedid (E)
J’ai ancré l’espérance
Aux racines de la vie

Face aux ténèbres
J’ai dressé des clartés
Planté ...

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Andree CHEDID - le corps et le temps


Prix Goncourt de la nouvelle 1979
chedid (andree) - le corps et le temps (nouvelle) 1979 (E)
Prix Goncourt de la nouvelle 1979 ...

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Andree CHEDID - rythmes


A force de frayer
Avec toutes nos paroles
A force de voisiner
Avec nos sombres passions
A force de s'effriter
Sur les corps de passage
L'Amour a-t-il perdu
Innocence et plaisir?

A force de renaître
Auréolé de rêve
A force de s'émouvoir
Au passage du désir
A force de s'animer
Aux couleurs de la vie
L'Amour se perpétue
Dans l'être
Et l'infini.






Enclos
Dans le fruit délectable
De nos corps
Dans la pulpe savoureuse
De notre chair
Nous oublions le temps
Son harpon impitoyable
Qui peu à peu nous dégrade
Et nous entraîne
Dans les filets de la mort

Comment se soumettre
Au détissage de nos peaux
Aux flux de nos rides
Aux piétinements de l'âme
Au pourrissement des os.

Comment ignorer
La morosité de l'aube
Les pâleurs de la nuit
Les brisures de la flamme
Ou le chant appauvri

Comment redresser
La fourbe courbure
Comment se détourner
De l'avenir suspendu ?"



Sans me hâter
Je m’acclimate
À l’immanence
De la nuit.

Andrée Chedid, Rythmes, ed. Gallimard, page 44
chedid (andree) - rythmes (E)
A force de frayer
Avec toutes nos paroles
A force de voisiner
Avec nos sombres passions
A force de s'effriter
Sur les corps de passage
L'Amour a-t-il perdu ...