47 METERS DOWN, Johannes Roberts 2017 (drame mer)@Après la rupture de Lisa, sa soeur Kate l'embarque en vacances au Mexique pour lui changer les idées. Avides d'aventures, elles se mettent au défi de plonger parmi les requins blancs, protégées par une cage. Une fois dans l'eau, le spectacle est incroyable, mais subitement, le câble qui retient la cage au bateau cède, et les deux soeurs se retrouvent plongées au fond de l'océan, à 47 mètres de profondeur. Il ne reste qu'une heure d'oxygène et les grands blancs rôdent. TELERAMA Une fois qu’on plonge dans les profondeurs avec ses héroïnes, le film remplit son contrat : faire peur. Dans les abysses, personne ne vous entend crier… Les requins sont une espèce menacée dans tous les océans du globe. Mais ce n’est pas ce survival en milieu sous-marin qui va donner envie de les sauver… Une jolie Américaine délurée a emmené sa sœur plus introvertie se changer les idées sur une plage du Mexique. Après quelques verres de téquila, elles se laissent convaincre par deux beaux gosses locaux de s’immerger dans une cage pour aller contempler les squales de près. Évidemment, dès qu’elles mettent le pied sur le bateau qui doit les conduire au large, on se doute que la croisière ne va pas s’amuser longtemps : la cage est rouillée, les filins hors d’âge et le « captain » (le revenant Matthew Modine) ressemble à un guerrier apache qui aurait forcé sur les champignons hallucinogènes. De fait, après quelques instants sous l’eau, le câble principal casse, et les deux frangines se retrouvent coincées à 47 mètres de profondeur, avec une durée d’oxygène limitée et de grosses bébêtes affamées qui leur tournent autour… Ne pas se laisser décourager par les vingt premières minutes, épouvantablement mal écrites et mal jouées. Une fois que la caméra de Johannes Roberts plonge dans les profondeurs avec ses héroïnes, le film remplit son contrat : faire peur, en jouant à la fois sur le sentiment de solitude, la claustrophobie, l’angoisse liée à la présence invisible des prédateurs, le suspense et les effets de surprise — souvent gore, la surprise… Après la rupture de Lisa, sa soeur Kate l'embarque en vacances au Mexique pour lui changer les idées. Avides d'aventures, elles se mettent au défi de plonger p ... |
ALL IS LOST, J.C. Chando 2013, Robert RedfordSeul au milieu de l'océan Indien, un navigateur s'accorde un peu de repos dans sa cabine lorsqu'un conteneur à la dérive percute et perfore la coque de son voilier. Malgré ses maigres ressources, l'homme parvient à colmater la brèche. Mais la radio et les instruments de navigation sont hors service et il ne peut compter sur d'éventuels secours. Bientôt, une violente tempête se lève. TELERAMA un seul personnage (Robert Redford) sur un yacht en perdition, confronté aux éléments. Ça sent, évidemment, la performance, question mise en scène et interprétation. Mais Chandor et Redford relèvent brillamment le défi : le réalisateur fait preuve d'un talent de vieux briscard. Et Redford... eh bien, c'est Redford, attachant et fragile, maître et victime des événements, inventif et dépassé : bref, magnifique. Il y a, évidemment, une part d'humour noir dans le scénario. Car enfin, dès le début, le yacht de Redford se fait empaler, une nuit, par un container égaré en pleine mer. Pas de chance. A peine a-t-il colmaté les dégâts qu'éclate une tempête. Bon. Le radeau de secours sur lequel il prend place fuit. Bien. Plus d'eau potable dans son bidon troué. La poisse ! Quant aux bateaux divers qu'il croise, ils ne le voient tout simplement pas (faut-il y voir une allégorie sur l'aveuglement du monde actuel vis à vis de l'individu ? Peut-être !). Une telle accumulation de désastres finit par provoquer le rire, mais un rire complice. L'humour du réalisateur et la sincérité de son interprète se complètent : on tremble et on sourit, c'est parfait... Au bout de ses épreuves (et Dieu sait qu'il en traverse !) Robert Redford périra-t-il dans les flots ou sera-t-il miraculeusement épargné ? Ah ça, on ne vous le dira pas... Seul au milieu de l'océan Indien, un navigateur s'accorde un peu de repos dans sa cabine lorsqu'un conteneur à la dérive percute et perfore la coque de son voi ... |
BIENVENUE A BORD, Eric LAVAINE, Frank Dubosc, Valerie Lemercier, Gerard DarmonIsabelle, DRH d'une grande compagnie maritime, a commis l'erreur de choisir pour amant son patron. Avant d'embarquer pour la croisière inaugurale du fleuron de la flotte, il décide de la débarquer de sa vie et de son boulot ! Certaines femmes se vengent par le poison, l'arme à feu, ou la calomnie. Elle, elle choisit Rémy, chômeur flamboyant qui a tout raté sur terre et qui se dit qu'après tout sur mer. Isabelle le recrute comme animateur. TELERAMA: Dans la série « paquebot en folie », on pensait avoir touché le fond avec La Croisière, de Pascale Pouzadoux, sorti en mai dernier. Le nouvel opus d'Eric Lavaine va plus loin dans la grossièreté et la paresse. Pauvre Valérie Lemercier, déclassée au rang de la doublette Dubosc/Darmon. Navet de l'année. Isabelle, DRH d'une grande compagnie maritime, a commis l'erreur de choisir pour amant son patron. Avant d'embarquer pour la croisière inaugurale du fleuron de la flotte, il ... |
DEEPWATER, Peter Berg 2016 (catastrophe)@@La plateforme pétrolière Deepwater Horizon n'arrête pas de tourner pour tirer profit des 800 millions de litres de pétrole présents dans les profondeurs du golfe du Mexique. Mike Williams connaît les risques de son métier, mais fait confiance au professionnalisme de son patron Jimmy Harrell. TELERAMA: Après Du sang et des larmes (2013), où il dénonçait avec force les ratés de l’armée américaine en Afghanistan, Peter Berg s’empare à nouveau de l’histoire récente de son pays. La catastrophe maritime, il la raconte à partir d’un article du New York Times. Et il en résume, pour les profanes, les enjeux techniques dans une remarquable scène d’ouverture, façon C’est pas sorcier : avec une canette de Coca, une paille métallique et du miel… Ce qui intéresse le cinéaste n’est pas la destruction à tout-va, mais son impact sur l’homme ; sa conscience sociale, héritée du cinéma des années 1970, force l’admiration. Il décrit d’abord, dans un style hyperréaliste, une bureaucratie kafkaïenne, puis l’emballement d’une machine infernale. Ce qu’il fustige, surtout, c’est l’orgueil de décideurs assis sur un volcan (John Malkovich en responsable de la société BP), qui choisiront toujours le profit avant la sécurité. À l’instar du train de Snowpiercer, le Transperceneige, de Bong Joon-ho (2013), la plate-forme devient une allégorie fulgurante d’un capitalisme qui marche sur la tête. La plateforme pétrolière Deepwater Horizon n'arrête pas de tourner pour tirer profit des 800 millions de litres de pétrole présents dans les profo ... |
EN PLEINE TEMPETE, George Clooney (film complet)De retour d'une pêche décevante, Billy Tyne, capitaine du bateau Andrea Gail, décide de repartir en mer avant la fin de la saison de pêche. Tyne et son équipage de cinq hommes s'aventurent dans la zone du cap Flemish, riche en poissons mais dépressionnaire et dangereuse. Mais les éléments semblent s'acharner contre lui et son équipage : une terrible tempête se soulève, la plus grande jamais vue. TELERAMA: La trame, limpide, s’inspire du Vieil Homme et la Mer (1952), d’Ernest Hemingway. Ici, la déraison du capitaine (George Clooney, à contre-emploi) tient en un mélange d’appât du gain et d’orgueil blessé – il est menacé de renvoi par le propriétaire du bateau, incarnation du capitalisme –, qui le pousse toujours plus loin dans l’Atlantique Nord, au large de Terre-Neuve. La deuxième heure, immersive jusqu’à transmettre le mal de mer, où l’espadonnier tangue face à des murs d’eau (mi-prises de vues réelles, mi-effets spéciaux numériques), a fait la réputation d’En pleine tempête, triomphe au box-office – contrairement à Poséidon, qui coulera la carrière de Petersen en 2006. Pour autant, il ne faut pas négliger ce qui précède ce morceau de bravoure : la communauté de familles éclatées (avec des seconds rôles solides tels William Fichtner, John Hawkes, John C. Reilly) se rassemble dans un bar près du port. Elle donne à ce film viscéral, qui sent le poisson – les espadons remplis de glace sur la jetée –, des allures de document ethnographique. De retour d'une pêche décevante, Billy Tyne, capitaine du bateau Andrea Gail, décide de repartir en mer avant la fin de la saison de pêche. Tyne et son &e ... |
L AIGLE DES MERS, Michael Curtiz 1940, Errol Flynn, Brenda MarshallPhilippe II prépare l’invasion de l’Angleterre et la constitution de l’Invincible Armada. Pour gagner du temps, il envoie à la reine Elizabeth un ambassadeur, don José Alvarez de Cordoba. Mais son navire est attaqué et vaincu par les corsaires du capitaine Thorpe. Après avoir feint de le réprimander, la reine envoie Thorpe à la conquête de Panamá, dont les richesses pourraient aider la flotte anglaise. Mais, à la cour, un traître apprend la destination de Thorpe et lui tend un piège... Cinq ans après Capitaine Blood, voici l’apogée de la collaboration entre Michael Curtiz et Errol Flynn, au sein de la Warner, studio à l’exceptionnel savoir-faire. Le rythme et le panache de la mise en scène, la richesse visuelle de la reconstitution historique, les partis pris esthétiques (un duel final marqué par l’expressionnisme d’Europe centrale), l’enthousiasme de l’interprétation : tout tient du miracle, d’une alchimie volatile, et suscite à chaque vision le même enthousiasme. Le sujet du film évoque, à mots plus ou moins couverts, l’inéluctable entrée en guerre des États-Unis ; mais ce discours patriotique n’empêche pas Curtiz de flirter avec les excès du cinéma « bis » : le producteur Hal Wallis lui demanda de rendre moins réalistes les coups de fouet donnés aux galériens ! Il y a donc à la fois le principe normatif de la grosse production hollywoodienne et l’énergie rebelle du pur romanesque. Un joyau du cinéma d’aventures ! Philippe II prépare l’invasion de l’Angleterre et la constitution de l’Invincible Armada. Pour gagner du temps, il envoie à la reine Elizabeth un am ... |
L ODYSSEE, Jérome Salle 2016, Lambert Wilson, Pierre Niney (bio)@@En 1948, Jacques-Yves Cousteau, sa femme, et ses deux fils vivent au paradis, dans une jolie maison surplombant la mer Méditerranée. Cependant, Cousteau ne rêve que d'aventure. Grâce à son invention, un scaphandre autonome qui permet de respirer sous l'eau, il a découvert un nouveau monde. TÉLÉRAMA On est loin de l’évocation fantasque du commandant Cousteau, tout en chimères cruelles, que l’Américain Wes Anderson avait bricolée dans La Vie aquatique. Avec ce biopic français à gros budget, retour au réalisme basique, à la reconstitution pointilleuse, au défilement des années et des décennies. Pour voir vieillir à vue d’œil, de manière crédible, Lambert Wilson (Jacques-Yves Cousteau) et Audrey Tautou (Simone, l’épouse qui régentait La Calypso), on peut compter sur L’Odyssée. Si on espère davantage que des conventions, prudence… Il y a, pourtant, au milieu du film, une torsion inattendue. Jérôme Salle fait de la haine entre le fils Philippe (Pierre Niney) et le père un thème majeur. Parmi les griefs adressés au « grand homme » : égocentrisme carabiné et narcissisme forcené. Tout devient alors plus intéressant, d’autant que ces défauts sont largement illustrés. Et que Wilson et Niney excellent dans ce moment où ils ont vraiment quelque chose à jouer. Le mépris de « JYC » pour l’environnement (on vous parle d’un temps antérieur à Nicolas Hulot) est aussi traité, mais édulcoré. Il suffit de regarder Le Monde du silence du vrai Cousteau, Palme d’or à Cannes en 1956, pour se faire une idée des tortures infligées alors aux animaux par l’équipage de La Calypso. En 1948, Jacques-Yves Cousteau, sa femme, et ses deux fils vivent au paradis, dans une jolie maison surplombant la mer Méditerranée. Cependant, Cousteau ne rêve ... |