1492 LA CONQUETE DU PARADIS, Ridley Scott 1992, Gerard Depardieu@@Quoique rejeté par toutes les cours d'Europe et raillé par les armateurs, Christophe Colomb en est sûr : il existe une voie occidentale pour gagner par la mer les Indes fabuleuses et en rapporter beaucoup plus rapidement les épices dont sont si friands les gourmets européens. Un armateur espagnol, Pinzon, puis le trésorier de la reine, Sanchez, et enfin la souveraine elle-même lui accordent pourtant leur confiance. c'est un classique, que dis-je ... un monument ! Quoique rejeté par toutes les cours d'Europe et raillé par les armateurs, Christophe Colomb en est sûr : il existe une voie occidentale pour gagner par la mer l ... |
7 ANS AU TIBET, Jean-Jacques Annaud, Brad Pitt@@A la fin de l'été 1939, l'alpiniste autrichien Heinrich Harrer, premier vainqueur de la face Nord de l'Eiger et qui rêve de conquérir le Nanga Parbat, sommet inviolé de l'Himalaya, accepte de l'argent nazi pour y planter le drapeau à croix gammée. La guerre éclate. Prisonnier des Britanniques à la frontiere de l'Inde, il s'évade. Commence alors la véritable aventure de sa vie : une longue errance qui se termine à Lhassa, résidence du jeune Dalaï-lama avec qui il se lie d'amitié. TELERAMA: Sur un sujet aussi « chaud » que le Tibet, soumis de force par la Chine depuis un demi-siècle, et vers lequel convergent depuis peu toutes sortes de sollicitude occidentale, Annaud se devait de faire fort. D'abord, il a entièrement reconstitué le pays du dalaï-lama dans la cordillère des Andes : c'est sûr, son Tibet est plus spectaculaire que celui des rares images télé. Mais son vrai « plus » est ailleurs : dans sa volonté de faire grand, gros et beau, ce n'est pas un seul film qu'il nous propose, mais carrément trois pour le prix d'un. La pureté gagnée dans un éden inaccessible, voilà donc le fin mot de l'histoire. Et tant pis si l'Histoire vraie, celle de l'invasion chinoise, celle du bouddhisme tibétain, est expédiée avec une certaine désinvolture. Mais cette fois ce n'est plus seulement le rythme, le charme ou l'humour qui font défaut, c'est un souffle, une inspiration. Annaud s'attache, faute de mieux, aux détails, au décorum et c'est tout son film qui sonne creux A la fin de l'été 1939, l'alpiniste autrichien Heinrich Harrer, premier vainqueur de la face Nord de l'Eiger et qui rêve de conquérir le Nanga Parbat, so ... |
8 FEMMES, François Ozon 2002, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Fanny Ardant, Emmanuelle BéartAnnées 1950, une grande demeure bourgeoise, on se prépare à fêter Noël. Cependant, une découverte macabre bouleverse ce jour de fête... Le maître de maison est retrouvé mort, assassiné dans son lit, un poignard planté dans le dos. Autour de lui, huit femmes avec, chacune, un secret jalousement gardé, qu'il faut mettre au jour, car l'une d'entre elles est coupable. TELERAMA Avant tout, le plaisir. La jubilation de voir, par exemple, Isabelle Huppert composer, avec outrance et humour, une vieille fille à lunettes, gourmande et frustrée (gourmande parce que frustrée). Ou Fanny Ardant, toute de rouge et noir vêtue, ôter ses longs gants, reprenant le strip-tease érotique immortalisé par Rita Hayworth dans Gilda. Et on imagine bien – puisqu’on la partage – la joie de François Ozon d’avoir réuni ses huit comédiennes. Un second rôle (Firmine Richard). Une jeune actrice, Ludivine Sagnier, qu’il avait déjà dirigée dans Gouttes d’eau sur pierres brûlantes. Une légende du cinéma français, Danielle Darrieux, à qui il rend hommage en la plaçant en tête de son générique. Et, en rafale, cinq stars : Deneuve, Ardant, Huppert, Béart, Ledoyen. Visiblement, ce ne sont pas les personnages de l’histoire qui ont intéressé François Ozon. Mais ces femmes, ces actrices. La fausse réserve de l’une, la fausse insolence de l’autre. Leur démarche. Leurs voix, musicales, s’opposant ou s’épousant. Le plus souvent, on demande aux comédiens de se glisser dans un rôle. Le réalisateur a exigé le contraire de ses actrices. À elles d’emplir ces silhouettes de leur présence. Ne pas hésiter à s’amuser. À exagérer. À faire en sorte que le spectateur n’oublie pas un instant où il est : dans une salle de cinéma, en train de les contempler, elles, ces actrices qui l’ont fait rêver depuis peu, depuis longtemps, depuis toujours. On est à cent lieues du réalisme, de la vraisemblance, du naturel. Ozon joue sur la volupté de l’artifice, quand il lui échappe, précisément, quand l’artifice devient une sorte d’art. Entre kitsch et nostalgie. De la rigueur rigolote (mais il en faut, de la rigueur, pour être rigolo). C’est dire que l’intrigue (inspirée d’un gros succès boulevardier de Robert Thomas) n’a qu’une importance relative. C’est le fameux « MacGuffin » de Hitchcock : un prétexte. Ici, il s’agit d’un meurtre. Une enquête à la Agatha Christie Dans les années 1950, la veille de Noël, dans une propriété cernée par la neige, survient la jeune fille de la maison. Tout habillée de rose Vichy, elle débarque de Londres, où elle fait ses études. Elle retrouve sa sœur cadette (fan de polars), sa mère (l’élégance même), sa grand-mère (avaricieuse), sa tante (acariâtre), la servante noire qui l’a élevée et une nouvelle femme de chambre, dont les yeux baissés cachent mal l’insolence. Passé les effusions, on s’étonne que le maître de maison ne se soit pas manifesté. Il en est bien incapable, puisqu’il gît dans son lit, un poignard dans le dos. Horreur ! Terreur ! Les fils du téléphone sont coupés : impossible de prévenir la police. Comment, d’ailleurs, pourrait-elle agir, puisque la neige isole la demeure, chaque minute davantage. Pourtant, dans le parc solitaire et glacé, quelqu’un s’avance vers les femmes terrorisées, serrées l’une contre l’autre : serait-ce l’assassin qui revient sur le lieu du crime ? Ouf, il s’agit de la sœur du défunt, alertée, comme c’est étrange, par un coup de fil anonyme. Elle prétend ne pas connaître la maison, mais, comme c’est bizarre, elle se dirige droit vers la chambre de son frère... L’assassin ne peut qu’être l’une des huit femmes, c’est sûr. Elles vont se livrer, contraintes et forcées, à une enquête à la Agatha Christie, chacune révélant un mobile pour avoir tué... Comme il s’agit d’abord d’un jeu, François Ozon accentue – à mort, si l’on ose écrire – la sophistication. Ainsi, chacune des actrices est-elle, dès le départ, définie par une fleur. Puis par une couleur (rouge pour Ardant, vert pour Huppert, mauve pour Darrieux). Pour accentuer l’irréalisme, il a l’idée d’interrompre l’action par de petits intermèdes chantés et dansés. C’est Ludivine Sagnier qui ouvre le feu en interprétant un succès yéyé, Papa, t’es plus dans l’coup, avec Catherine Deneuve et Virginie Ledoyen en chorus girls : ça vaut le coup d’œil ! Puis c’est au tour d’Isabelle Huppert, tragique soudain, entre deux répliques vipérines, d’entonner le Message personnel, composé par Michel Berger pour Françoise Hardy. Un humour plaisant, inhabituel en France, un humour noir, très british, imprègne le film. D’où ce dialogue incongru entre Deneuve et Ludivine Sagnier, sa fille : « Va chercher ta grand-mère dans le placard de la cuisine. – Mamie ? Dans le placard ? – Oui, elle y finit sa sieste ! » Dans ces moments, on retrouve – après le lyrisme apaisé de Sous le sable – Ozon, l’affreux jojo, le pourfendeur de la morale réac qu’avaient révélé son moyen métrage, Regarde la mer, et son premier long, Sitcom. Mais Sitcom cédait à une provoc potache assez niaise, et l’hommage au surréalisme y était appuyé et maladroit. La réussite de 8 Femmes tient à ce que les secrets monstrueux de cette famille sont révélés en une série de coups de théâtre si désarmants qu’ils en deviennent presque naturels. Ozon n’y va pourtant pas de main morte : crapuleries, extorsions, homosexualité, meurtre, inceste, sadomasochisme (avec le personnage d’Emmanuelle Béart, étonnante en femme de chambre soumise à l’autorité d’une maîtresse dont elle voudrait être l’amante). Une méchanceté suave Ces fantasmes deviennent burlesques par leur outrance même. Aussi savoureux que les références cinématographiques dont le metteur en scène parsème son film. Ce salon aux tapisseries insensées évoque, de toute évidence, les intérieurs cossus du Hollywood de jadis. Le grand escalier, ne serait-ce pas, cadré autrement, celui de Soupçons, de Hitchcock ? La coiffure de Catherine Deneuve évoque Lana Turner dans Le Mirage de la vie, de Douglas Sirk. Son portrait sur le mur, c’est presque Laura, de Preminger. Et les bottines d’Emmanuelle Béart rappellent Le Journal d’une femme de chambre, de Buñuel. Mais, loin de plomber le spectateur, toutes ces allusions ajoutent au spectacle. Elles le vivifient, le magnifient. Ozon s’est rabattu sur la pièce de Robert Thomas – qu’il a vigoureusement remaniée – parce qu’il n’avait pas réussi à racheter les droits de Femmes, de George Cukor. Film brillantissime qui reposait sur une méchanceté suave et une misogynie assumée. Ozon a gardé la méchanceté suave, mais remplacé la misogynie par une tendresse discrète. Ces femmes sont seules. Parce que les mecs, ils sont morts ou partis. Mais vivants et présents, on devine qu’ils ne valaient pas bien cher. Lâches, vils, voleurs, trompeurs. Comment s’étonner, alors, que certaines essaient de trouver, auprès d’autres femmes, des sentiments que les hommes ne peuvent leur donner. Ce qui nous vaut une des plus belles séquences du film : des jambes qui s’emmêlent, une bagarre finissant par un baiser. Une étreinte ébauchée, sur un tapis sang et noir, entre une femme vêtue de « rouge optimiste » (teinte signée Christian Dior) et une autre, dans une robe magnifique, d’une couleur au nom curieux : « bleu canard »... Que nous disent-elles, ces femmes, lorsqu’elles se révèlent par les chansons qu’elles entonnent ? « À quoi ça sert de vivre libre, si on vit sans amour ? » : ça, c’est Fanny Ardant. « Je suis seule à crever, préparez votre temps. Pour vous, j’ai tout le mien » : c’est Isabelle Huppert. « Pour ne pas vivre seule, je t’aime et je t’attends pour avoir l’illusion de ne pas vivre seule » : Firmine Richard. « Je te pardonne et toi, jamais » : Deneuve. « Il n’y a pas d’amour heureux... » La morale de cette histoire immorale, c’est Danielle Darrieux qui la donne. Elle qui a toujours su, en une fraction de seconde, passer de la gaieté fragile à la gravité légère glisse à l’oreille de Ludivine Sagnier, sa petite-fille de cinéma : « Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard. Que pleurent, dans la nuit, nos cœurs à l’unisson. » Des vers d’Aragon, mis en musique par Brassens. Et résonne, alors, cette chanson superbe : Il n’y a pas d’amour heureux... Et puis Darrieux, la plus âgée de la troupe, conduit la plus jeune vers ses partenaires. Elles nous font face, ces huit femmes, elles nous regardent longuement. Enfermées dans cette demeure asphyxiante. Entre elles. En elles-mêmes. Sans issue de secours. Sans espoir. Huit femmes seules, à jamais. Années 1950, une grande demeure bourgeoise, on se prépare à fêter Noël. Cependant, une découverte macabre bouleverse ce jour de fête... ... |
A BOUT DE SOUFFLE, Jean-Luc Godard 1960, Jean-Paul Belmondo, Jean SebergMichel Poiccard, jeune voyou insolent, vole une voiture à Marseille pour se rendre à Paris. Mais en route, lors d'un contrôle, il tue un policier qui le poursuivait. Arrivé à Paris, il retrouve une étudiante américaine, Patricia. Tout au long du film, Michel essaiera de la persuader de coucher à nouveau avec lui, et elle lui résistera un certain temps en affirmant que lui ne l'aime pas vraiment. TELERAMA: Ce grand coup de neuf dans l'histoire de la realisation cinematographique demeure un moment de rupture. On ne cessera, ensuite, de reprocher à Godard son excès d’intelligence, alors qu’il avait su bricoler ce drôle de film, beau et (un peu) con à la fois. À bout de souffle devient aussi, de scènes de rue en scènes de chambre, un documentaire sur son duo de jeunes acteurs. Belmondo et Seberg démodent instantanément tout ce qu’on voit autour d’eux. Avec le recul du temps, on les croirait découpés dans un magazine et collés sur une époque indifférente à ces gamins idéaux. La vie est pourtant de leur côté. Ce souffle passe encore aujourd’hui. Michel Poiccard, jeune voyou insolent, vole une voiture à Marseille pour se rendre à Paris. Mais en route, lors d'un contrôle, il tue un policier qui le poursui ... |
A LA DERIVE, Baltasar Kormákur 2018, Shailene Woodley, Sam Claflin (sport drame)@Avec ce long métrage qui reconstitue un accident maritime survenu en 1983, Baltasar Kormákur (“Everest”) rate le mariage entre récit de survie et mélo pour jeunes adultes. La structure du film et le jeu des acteurs sont, parmi d’autres mauvaises idées, en cause. On attendait mieux de Baltasar Kormákur, qui s’est récemment fait remarquer avec deux excellents récits de survie, l’un tourné dans son Islande natale (Survivre, 2012), l’autre à Hollywood (Everest, 2015). Il reconstitue ici l’accident d’un couple de navigateurs, surpris par un ouragan en plein océan Pacifique, en 1983. A la dérive démarre d’ailleurs sous de bons auspices, par un saisissant plan-séquence à l’intérieur d’un bateau de plaisance inondé, où décors et personnages semblent s’être liquéfiés. Le film aurait pu être une version hollywoodienne de Survivre, également inspiré d’une histoire vraie – un marin-pêcheur ayant survécu dans l’eau glacée après un naufrage. Mais, sans doute pour satisfaire un public adolescent, Kormákur saborde son film en adoptant une structure en flashbacks : on assiste, en parallèle, à l’avant et à l’après tempête. D’abord, ces retours en arrière sont extrêmement mièvres : il faut entendre la conversation du premier rendez-vous amoureux, succession de clichés sur la navigation en solitaire. Ensuite, ils diluent l’efficacité des scènes spectaculaires, y compris celle de l’ouragan, censée constituer l’acmé du film. Cette volonté de marier survival et mélo pour jeunes adultes se lit aussi dans le casting, qui réunit deux héros de dystopies adolescentes : Shailene Woodley de la saga Divergente et Sam Claflin de la franchise Hunger Games. La première a un jeu trop démonstratif, le second est transparent. Dommage… Avec une meilleure caractérisation des personnages, A la dérive aurait pu devenir la représentation, quasi littérale, des tempêtes traversées par un couple en crise. Avec ce long métrage qui reconstitue un accident maritime survenu en 1983, Baltasar Kormákur (“Everest”) rate le mariage entre récit de survie et m ... |
AMEN, Costa-Gavras, Ulrich Tukur, Mathieu Kassovitz (histoire)@@Durant la Seconde Guerre mondiale, en Allemagne. Kurt Gerstein, médecin en poste à l'institut d'hygiène de la Waffen SS, devient le superviseur de l'approvisionnement en gaz Zyklon B des camps de la mort nazis. De passage à Auschwitz, il découvre, horrifié, la terrible réalité des chambres à gaz. TELERAMA: le film Amen est un pamphlet contre la lâcheté. Ce que pourfend Costa-Gavras, c'est ce que l'Eglise luthérienne d'Allemagne a appelé « le silence et l'abandon ». Et ce que Jean-Paul II a qualifié de fautes commises « par faiblesse ou par erreur d'appréciation, pour tout ce qui a été fait ou dit de manière indécise et inappropriée ». Les Etats se sont toujours humanisés avec lenteur... Durant la Seconde Guerre mondiale, en Allemagne. Kurt Gerstein, médecin en poste à l'institut d'hygiène de la Waffen SS, devient le superviseur de l'approvisio ... |
N AMERICAN AFFAIR, William Olsson 2009, Gretchen Mol, James Rebhorn, Cameron BrightL'amour et l'ambition politique vont ensemble à l'encontre de la tromperie dans cette histoire pleine de suspense. Sam Brady est un procureur fédéral prêt à faire ce qu'il faut pour arriver au sommet, y compris l'extorsion d'informations incriminant Mulroney, un officier de police corrompu. L'amour et l'ambition politique vont ensemble à l'encontre de la tromperie dans cette histoire pleine de suspense. Sam Brady est un procureur fédéral prê ... |
ANOMALISA, Duke Johnson et Charlie Kaufman 2015 (animation)@@Michael Stone, mari, père et auteur respecté de "Comment puis-je vous aider à les aider?" est un homme sclérosé par la banalité de sa vie. TELERAMA Comment se porte le mâle occidental, du moins le modèle fabriqué au XXe siècle et toujours en circulation, avec ses schémas rigides de réussite sociale et familiale ? Pas bien du tout. Le voici dans l’avion, en déplacement professionnel. Puis dans l’un de ces hôtels standards où l’on ne séjourne que pour le travail. Ce spécimen ressemble à beaucoup d’autres. Voilà pourquoi la technique de l’animation image par image, qui met en mouvement des pantins synthétiques, est d’emblée si éloquente. Le goût américain pour les procédures et les formules toutes prêtes n’a jamais semblé aussi étouffant et risible. Le travail du personnage parachève le tableau : consultant-expert du service clientèle en entreprise. Apparemment mû par une banale pulsion sexuelle, l’homme invite dans sa chambre une autre cliente de l’hôtel, complexée et admirative. Elle seule, par son aptitude inattendue à vivre et à partager l’instant présent, provoquera un court-circuit émotionnel, sinon existentiel… Anomalisa est une rareté absolue : il faut imaginer un univers où se croiseraient Michel Houellebecq et David Lynch — auquel le film emprunte ses décrochages cauchemardesques. Charlie Kaufman, auteur de cette histoire, qu’il écrivit auparavant pour le théâtre, fut d’abord connu pour ses scénarios, dont celui d’Eternal Sunshine of the Spotless Mind, de Michel Gondry (2004). Il trouve, avec ce film, la forme idéale pour sa crudité, ses idées noires et son humour sardonique. Michael Stone, mari, père et auteur respecté de "Comment puis-je vous aider à les aider?" est un homme sclérosé par la banalité ... |
ANTONIA LA CHEF D ORCHESTRE, Maria Peters (musical)Dans un New York de 1926, Antonia est une jeune femme passionnée et ambitieuse, qui rêve de devenir chef d'orchestre. Cependant, en dépit de son talent, tout le monde refuse de la prendre au sérieux car Antonia est une femme. Ce refus répétitif ne fait qu'endurcir sa volonté et elle s'engage dans le combat de sa vie au risque de mettre fin à sa liaison avec le séduisant Frank Thomsen. (film complet) LA PRESSE: Il faut attendre la 75e minute de ce long métrage qui en compte 139 pour voir le personnage de Willy/Antonia prendre une baguette de conductrice et commencer à diriger un orchestre d’hommes pas très heureux de cette incongruité. Incongruité parce qu’à l’époque, entre les deux guerres mondiales, les femmes ne dirigeaient pas les orchestres symphoniques. Mais Willy/Antonia (un double nom dont l’explication surgit dans l’histoire) a un sens de la détermination hors du commun. Elle fait son chemin contre vents et marées et en dépit de nombreux échecs. Tantôt dure, tantôt belle, tantôt enrageante, tantôt débordante d’espoir, cette histoire, inspirée de faits réels, possède tous les attributs pour être un film grand public tout à fait charmant. Le film nous est apparu parfois trop parfait, trop propre, trop conte de fées. L’usage des effets spéciaux numériques pour les plans urbains larges est à oublier. Et on ne sort jamais des ornières du film biographique classique avec ses bons et ses méchants, ses riches et ses pauvres, sa montée en puissance vers un coup dur avant un atterrissage en douceur. On retiendra plutôt les passages singuliers tels que l’expression magnifique dans le visage d’Antonia en transe lorsqu’elle dirige l’orchestre, ou encore l’effet très réussi de la dernière scène (regardez l’ombre au sol) qui répond à la scène d’ouverture. Dans un New York de 1926, Antonia est une jeune femme passionnée et ambitieuse, qui rêve de devenir chef d'orchestre. Cependant, en dépit de son talent, tout le ... |
APOCALYPSE NOW, Francis Ford Coppola 2001, Marlon Brando, Martin Sheen, Harrison Ford (histoire guerre)@@@Pendant la guerre du Vietnam, un agent de l'armée américaine s'aventure au Cambodge à la recherche d'un tyran dangereux, le colonel Kurtz, autrefois un soldat modèle qui s'est converti plus tard à la cause de l'ennemi. TELERAMA Palme d’or à Cannes en 1979, Apocalypse Now s’est d’emblée imposé comme le film définitif sur la guerre du Vietnam. Mais, paradoxalement, ce chef-d’œuvre n’a pas eu de forme définitive avant son quarantième anniversaire, avec ce montage qui ajoute trente minutes à la première version et ôte vingt minutes à la version longue. Finalement, Coppola a réussi à atteindre l’équilibre dans l’excès, qui est ici partout. On retrouve, bien sûr, dans Apocalypse Now Final Cut, les morceaux de bravoure qui scandent le voyage halluciné du capitaine Willard (Martin Sheen), traquant le colonel renégat Kurtz (Marlon Brando) au milieu du chaos. La musique des Doors s’enflamme comme les paysages. Le lieutenant-colonel Kilgore bombarde une plage du Vietnam avec l’US Army au son de La Chevauchée des Walkyries, de Wagner. Et lâche ces mots comme une bombe de plus : « J’adore l’odeur du napalm au petit matin »… Apocalypse Now a pris place dans l’histoire du cinéma. On redécouvre aujourd’hui, grâce à cet ultime montage, la dimension purement majestueuse de ce film monumental et aérien, fait d’immenses destructions et d’incroyables harmonies. Pendant la guerre du Vietnam, un agent de l'armée américaine s'aventure au Cambodge à la recherche d'un tyran dangereux, le colonel Kurtz, autrefois un soldat ... |
APOLLO 13, Ron Howard,1995, Tom Hanks, Bill PaxtonPour la Nation américaine, Apollo 13 était un vol spatial de routine jusqu'à ce que retentisse dans l'espace cet appel : Houston, nous avons un problème . À une distance de 205 000 miles de la terre, dans une navette spatiale gravement endommagée, les astronautes Jim Lovell, Fred Haise et Jack Swigert mènent une lutte désespérée pour survivre. Dans la salle de contrôle de la NASA, tout est tenté pour sauver ces hommes. TELERAMA: La mort rôde souvent dans cette aventure aux limites du néant. Tom Hanks joue plutôt la carte de la sobriété, et c'est tant mieux. Malgré certaines touches de sentimentalisme lacrymal (avec les familles restées sur Terre) et le bombardement risible de termes techniques incompréhensibles, ce spectacle en très haute altitude tient globalement en haleine. Pour la Nation américaine, Apollo 13 était un vol spatial de routine jusqu'à ce que retentisse dans l'espace cet appel : Houston, nous avons un problème ... |
ARRETE MOI SI TU PEUX, Steven Spielberg 2002, Leonardo di CaprioFrank Abagnale Jr croyait vivre dans une famille stable. Lorsqu'il apprend que ses parents ont décidé de divorcer, il ne supporte pas la situation et, sous le choc, fugue. Bien vite confronté aux réalités de la vie en solitaire, il tente de s'insérer, mais découvre qu'il est plus facile d'endosser de faux chèques que de travailler. Il prend l'identité d'un pilote de ligne et mène la belle vie. Un agent du FBI opiniâtre le suit à la trace en espérant un jour le coincer. TELERAMA: D'une histoire vraie, Spielberg a fait un de ses films les plus personnels. Et cette comédie « sans prétention » se révèle sa plus profonde rêverie autour de l'enfance et de ses sortilèges. Frank Abagnale Jr croyait vivre dans une famille stable. Lorsqu'il apprend que ses parents ont décidé de divorcer, il ne supporte pas la situation et, sous le choc, f ... |
ARRETE OU JE CONTINUE, Sophie Fillières 2014, Emmanuelle Devos, Mathieu Amalric (societe)@Un mari et une femme, dont le mariage est à la croisée des chemins, font une randonnée dans les bois, et la femme refuse de revenir. TELERAMA Cette sagacité incisive, on la retrouve dans cette histoire de couple désaccordé. Quelque chose ne fonctionne plus comme avant entre Pierre (Mathieu Amalric) et Pomme (Emmanuelle Devos). Lui est devenu dur, cassant, monolithique. Elle, plus fragile, ne demande sans doute qu'à se laisser glisser “ Un mélange savant entre drame auteuriste français et hilarante comédie burlesquo-cruelle. Ça ne pourra bien sûr pas plaire à tout le monde. Un mari et une femme, dont le mariage est à la croisée des chemins, font une randonnée dans les bois, et la femme refuse de revenir. TELERAMA Cett ... |
AU REVOIR LES ENFANTS, Louis Malle 1987En 1944, Julien est pensionnaire dans un collège catholique. Il découvre Jean, un nouveau venu, fier et secret. Julien et Jean se prennent peu à peu en amitié. Cependant, ce lien ne pourra jamais s'épanouir. La Gestapo débarque un jour au collège et arrête le Père Jean et les trois enfants juifs qu'il avait cachés parmi ses petits catholiques. TELERAMA: Cette chronique vivante, dure et sensible, est inspirée d’un souvenir d’enfance de Louis Malle. Quatorze ans après Lacombe Lucien, parcours d’un jeune milicien sans états d’âme, le cinéaste revisite l’Occupation sous un angle plus intime. Si l’on retrouve son regard sans illusions sur la grisaille morale ambiante, on ressent aussi, dans la délicatesse des portraits d’enfants, dans la douleur de la séquence finale, une émotion profonde et un hommage à tous ceux qui eurent le courage de risquer leur vie pour en sauver d’autres. En 1944, Julien est pensionnaire dans un collège catholique. Il découvre Jean, un nouveau venu, fier et secret. Julien et Jean se prennent peu à peu en amiti&e ... |
BABY DRIVER, Edgar Wright, Ansel Elgort, Kevin SpaceyChauffeur pour des braqueurs de banque, Baby a un truc pour être le meilleur dans sa partie : il roule au rythme de sa propre playlist. Lorsqu'il rencontre la fille de ses rêves, Baby cherche à mettre fin à ses activités criminelles pour revenir dans le droit chemin. Il est forcé de travailler pour un grand patron du crime et le braquage tourne mal. Désormais, sa liberté, son avenir avec la fille qu'il aime et sa vie sont en jeu. TELERAMA Comment Edgar Wright, auteur d’une réjouissante trilogie entamée avec Shaun of the Dead (2004), a-t-il pu tomber si bas ? Hommage appuyé ou plagiat, il reprend des pans entiers du Drive de Nicolas Winding Refn, dans cette histoire de jeune chauffeur mutique (Ansel Elgort, amorphe) qui pilote pour des braqueurs. Comme le type souffre d’acouphènes, il écoute de la musique sans arrêt : prétexte à une interminable playlist accompagnant courses-poursuites et fusillades. Les premières séquences sont chorégraphiées, mais ces velléités de comédie musicale s’estompent bien vite. Ne reste alors qu’un polar quelconque aux personnages sous-écrits et surjoués. Chauffeur pour des braqueurs de banque, Baby a un truc pour être le meilleur dans sa partie : il roule au rythme de sa propre playlist. Lorsqu'il rencontre la fille de ses r& ... |
BACKDRAFT, Ron Howard 1991, Kurt Russell, William Baldwin, Robert De Niro@@Un jeune pompier assiste un détective qui enquête sur une série d'incendies d'origine apparemment criminelle. TELERAMA: L'histoire mêle une demi-douzaine de thèmes, tous conventionnels : le culte du père, la rivalité entre frères, le courage et la peur, une enquête policière, la trahison d'un pompier, la corruption politique. Le résultat de ces entrelacs, traités d'ailleurs tous assez superficiellement, est plus confus que riche. Heureusement, il y a les images du feu, très belles dans leur flamboiement abstrait. Un jeune pompier assiste un détective qui enquête sur une série d'incendies d'origine apparemment criminelle. TELERAMA: L'histoire mêle une d ... |
BAGDAD CAFE, Percy Adlon 1987, Marianne Sagebrecht,Cch Pounder, Jack PalanceAprès une dispute violente, Jasmin, une touriste allemande en vacances aux États-Unis, est abandonnée par son mari en plein milieu du désert mojave. Elle trouve refuge au Bagdad Café, un motel délabré. Dès son arrivée, elle est mal accueillie par la patronne, Brenda, mais au fur et à mesure, la glace se brise entre les deux femmes. Jasmin va de plus faire la connaissance de Sal Junior, un peintre romantique qui la fascine. TELERAMA: Le public français fit un triomphe à cette comédie venue d'Allemagne, dont la liberté de ton échappe à toute étiquette. Mais le propos de Bagdad Café donne de vraies raisons à son succès : c'est l'histoire d'un monde où les frontières culturelles n'existent plus. Un sujet sérieux qui prend le parti de la fantaisie avec cette image inoubliable d'une Bavaroise massive, en loden et chapeau à plumes, larguée en plein désert de Mojave, dans l'Ouest américain. C'est une fable, l'artifice des couleurs est là pour le rappeler. Mais dans cette utopie, le cinéaste a mis une irrésistible conviction. Après une dispute violente, Jasmin, une touriste allemande en vacances aux États-Unis, est abandonnée par son mari en plein milieu du désert mojave. Ell ... |
BARBARA, Christian Petzold 2012, Nina Hoss, Ronald Zehrfeld @@@En RDA, une chirurgienne-pédiatre est mutée par les autorités dans une clinique de province au milieu de nulle part. TELERAMA Tout en elle émeut, tout de suite. Sa beauté. Sa colère rentrée, sa tristesse mal dissimulée. Tout en elle intrigue, sitôt qu’elle apparaît. Barbara, chirurgienne pédiatre, débarque dans un coin paumé de l’Allemagne de l’Est, en 1980. Nommée là parce qu’elle était soupçonnée, à Berlin, de vouloir passer à l’Ouest… Avec cette femme, le réalisateur allemand Christian Petzold retrouve sa première actrice fétiche, la remarquable Nina Hoss, et raconte avec elle une époque sombre de leur pays. Dans cette Allemagne de l’Est finissante, dont Barbara est la belle captive, tous les lieux, choisis avec un sens évocateur magistral, distillent une atmosphère menaçante. Il y résonne une vacuité absurde et la peur que le moindre geste soit vu, dénoncé. Rien ne doit déranger l’ordre immobile. Tout ce que fait Barbara, dès lors, devient signe. Ses trajets à vélo. L’attention qu’elle refuse de porter à un collègue qui, lui, la regarde. Aux yeux de cet homme, Barbara devient fascinante. Comme elle l’est pour l’agent local de la Stasi. Et pour nous. Elle est le mystère d’une grâce qui persiste, d’une liberté qui résistera peut-être. Un beau suspense. En RDA, une chirurgienne-pédiatre est mutée par les autorités dans une clinique de province au milieu de nulle part. TELERAMA Tout en elle é ... |
BARRY LINDON, Stanley Kubrick, Ryan O Neal, Marisa Berenson (guerre histoire)@@Chassé de son Irlande natale après une série d'exactions, Redmond Barry s'engage dans l'armée britannique et combat les Prussiens. La guerre finie, Redmond devient espion puis joueur professionnel. Il fréquente la haute société dont il apprend les usages et les bonnes manières. Ce talent lui permet de conquérir le coeur d'une jeune veuve, la comtesse de Lyndon, dont le fils, lord Bullingdon, lui voue bientôt la plus vive animosité. TELERAMA Né en Irlande au xviiie siècle, devenu soldat dans l’armée britannique puis prussienne, joueur aux cartes et tricheur professionnel, Redmond Barry réussira à épouser la comtesse de Lyndon pour lui prendre son nom… Avec ce récit picaresque tiré d’un roman de William Makepeace Thackeray, le grand Kubrick s’attaquait au cinéma romanesque en costume pour en donner sa version, évidemment à nulle autre pareille. Paysages, atmosphères intérieures, éclairages à la bougie : l’effort de la mise en scène se porte, spectaculairement, sur des sujets picturaux, comme si la caméra avait traversé le temps et adopté l’esthétique du passé. Ce que saluèrent, en 1976, quelques Oscars, dont celui de la musique — les morceaux de Haendel, Bach ou Schubert devinrent, au moment de la sortie, de vrais tubes. Mais, au milieu de toute cette beauté, où est passé l’humain ? Au fil de son ascension sociale, Barry Lyndon nous est de plus en plus étranger. Le film fonctionne comme un piège fascinant : dans ses magnifiques plans-tableaux, les personnages sont mis à distance, et leur petitesse saute aux yeux face à une histoire qui les dépasse. Barry Lyndon se voit en héros, il n’est que le jouet du destin, et sa femme, une jeune beauté déjà embaumée. Sans renoncer à une sérénité contemplative, Kubrick épingle sans pitié les vanités humaines. Chassé de son Irlande natale après une série d'exactions, Redmond Barry s'engage dans l'armée britannique et combat les Prussiens. La guerre finie, Redm ... |
BARRY LYNDON Stanley Kubrick 1975, Marisa Berenson (middle)@Chassé de son Irlande natale après une série d'exactions, Redmond Barry s'engage dans l'armée britannique et combat les Prussiens. La guerre finie, Redmond devient espion puis joueur professionnel. Il fréquente la haute société dont il apprend les usages et les bonnes manières. Ce talent lui permet de conquérir le coeur d'une jeune veuve, la comtesse de Lyndon, dont le fils, lord Bullingdon, lui voue bientôt la plus vive animosité. TELERAMA: Avec ce récit picaresque tiré d’un roman de William Makepeace Thackeray, le grand Kubrick s’attaquait au cinéma romanesque en costume pour en donner sa version, évidemment à nulle autre pareille. Paysages, atmosphères intérieures, éclairages à la bougie : l’effort de la mise en scène se porte, spectaculairement, sur des sujets picturaux, comme si la caméra avait traversé le temps et adopté l’esthétique du passé. Mais, au milieu de toute cette beauté, où est passé l’humain ? Au fil de son ascension sociale, Barry Lyndon nous est de plus en plus étranger. Le film fonctionne comme un piège fascinant : dans ses magnifiques plans-tableaux, les personnages sont mis à distance, et leur petitesse saute aux yeux face à une histoire qui les dépasse. Barry Lyndon se voit en héros, il n’est que le jouet du destin, et sa femme, une jeune beauté déjà embaumée. Sans renoncer à une sérénité contemplative, Kubrick épingle sans pitié les vanités humaines. Chassé de son Irlande natale après une série d'exactions, Redmond Barry s'engage dans l'armée britannique et combat les Prussiens. La guerre finie, Redm ... |
BARRY SEAL AMERICAN TRAFFIC, Doug Liman 2017, Tom Cruise, Sarah WrightInspiré d'une histoire vraie, ce film raconte l'histoire d'un pilote recruté par la CIA pour mener à bien l'une des plus grosses opérations secrètes de l'histoire des États-Unis : lutter contre la propagation du communisme en Amérique Centrale. Sous secret, il va travailler pour un cartel en tant que passeur d'armes et de drogues. TELERAMA: Tom Cruise veut plaire à tout prix… Il traverse avec le sourire sympa d’un aventurier foufou ce film où il interprète le pilote américain Barry Seal (1939-1986), qui travailla à la fois pour la CIA et le cartel de Medellín. Ce risque-tout amassait des millions de dollars en transportant de la drogue vers les États-Unis et des armes pour les contras du Nicaragua (soutenus par Ronald Reagan pour battre les sandinistes communistes). Une histoire étonnante, mais aussi franchement saumâtre. La gaieté forcée du film, et de sa star, gomme toute aspérité, notamment politique, et rend le personnage inconsistant. Inspiré d'une histoire vraie, ce film raconte l'histoire d'un pilote recruté par la CIA pour mener à bien l'une des plus grosses opérations secrè ... |
BEIGNETS DE TOMATES VERTES, Jon Avnet (saga)Evelyn couch, la cinquantaine, rend visite à une vieille parente, qui réside dans une maison de retraite. Elle s'y lie d'amitié avec Ninny Threadgoode, une adorable octogénaire qui égrène les souvenirs de sa jeunesse passée à Whistle Stop, en Alabama, à l'époque de la dépression. Ninny raconte à Evelyn l'histoire d'Idgie, une jeune femme rebelle, véritable garçon manqué, qui vouait un amour fou à la douce Ruth. TELERAMA: Hymne à la tolérance, mais aussi incitation courageuse à prendre en main son propre destin, Beignets de tomates vertes a été un succès surprise dans le monde entier. Le scénario est astucieux : le parallèle entre les histoires présente et passée donne au film une incontestable dynamique, et le dosage entre les moments de drame et de joie est savant. Pourquoi frôle-t-on sans cesse la mièvrerie ? Sans doute parce que les déboires conjugaux d'Evelyn et de Ruth sont mis au même niveau que les exactions du Ku Klux Klan, dont les effets ne sont pas exactement les mêmes... Le film ne va pas non plus au bout de ses revendications libertaires, l'évidente relation homosexuelle qui unit Idgie à Ruth étant passée sous silence... C'est donc un produit hollywoodien, avec ses limites, mais aussi ses qualités : une interprétation exceptionnelle. Evelyn couch, la cinquantaine, rend visite à une vieille parente, qui réside dans une maison de retraite. Elle s'y lie d'amitié avec Ninny Threadgoode, une ado ... |
BLACK BOOK, Paul Verhoeven, Garice Van Houten, Sebastian KochLorsque sa cachette est détruite par une bombe, la chanteuse Rachel Stein tente, avec un groupe de Juifs, de gagner la Hollande Méridionale, déjà libérée. Mais une patrouille allemande les intercepte dans le delta du Biesboch. Tous les réfugiés sont abattus ; seule Rachel échappe au massacre.Elle rejoint alors la Résistance et, sous le nom d'Ellis de Vries, parvient à infiltrer le Service de Renseignements allemand et à se lier avec l'officier Mûntze. Séduit, celui-ci lui offre un emploi.. TELERAMA: Une profonde noirceur habite ce Black Book bien nommé. Tout y est traîtrise, mensonge. Plus que la cruauté de la guerre, Verhoeven montre celle des individus, qui veulent tirer profit de l’horreur. Son héroïne même, avec toute sa générosité, est une individualiste qui sauve sa peau armée de sa propre morale : elle ne devient jamais une allégorie des martyrs de la Shoah, ni même des survivants, elle est à part, unique et seule. Son étonnant destin donne matière à un film feuilletonesque au charme presque rétro. Quand les cinéastes d’aujourd’hui abordent les films de guerre avec l’obsession du réalisme, Verhoeven ne craint pas de s’en tenir aux atouts de toujours : une histoire forte, des comédiens qui séduisent, des décors efficaces. Tantôt passe un parfum de série B, tantôt c’est un lyrisme sombre à la Visconti qui domine. L’ensemble compose un style unique, et reflète un appétit de cinéma qui fait plaisir à voir. Lorsque sa cachette est détruite par une bombe, la chanteuse Rachel Stein tente, avec un groupe de Juifs, de gagner la Hollande Méridionale, déjà lib&ea ... |
BON VOYAGE, Jean-Paul Rappeneau 2003, Isabelle Adjani, Gerard Depardieu, Virginie Ledoyen (histoire)@@Juin 1940. Frédéric rêve de devenir écrivain. Accusé d'un crime qu'il n'a pas commis, il s'évade bientôt de prison avec l'aide d'un petit voyou qu'il suit jusqu'à Bordeaux. Le jeune homme devra choisir entre une célèbre actrice et une étudiante passionnée, entre les politiques et les voyous, entre l'insouciance et l'âge adulte. TELERAMA Une journée de juin 1940 : le petit monde de la politique et des arts fuit Paris pour Bordeaux. Jean-Paul Rappeneau orchestre avec brio et élégance les chassés-croisés amoureux et aventureux de ses personnages. Juin 1940. Pendant quelques jours, le Tout-Paris politico-affairisto-mondain se déverse en vrac à Bordeaux. Un grand dadais séduisant y débarque, sur les traces d’une actrice célèbre qu’il a aimée quand elle était inconnue (Isabelle Adjani). Il croise bientôt une jolie étudiante qui va faire dévier sa trajectoire. Plus un ministre opportuniste, un petit voyou en cavale et quelques autres spécimens d’humanité plus ou moins recommandables. L’action passe, ici, par une arborescence d’aventures incessantes où chacun court après quelque chose ou quelqu’un. Pas de répit. Rappeneau bat et rebat les cartes de son jeu avec virtuosité. Le rythme, qui est tout pour ce cinéaste perfectionniste, crée l’urgence. C’est le charme de cette fresque en mouvement où, sur le ton de la comédie, des choses graves sont dites sur la débâcle des esprits. Juin 1940. Frédéric rêve de devenir écrivain. Accusé d'un crime qu'il n'a pas commis, il s'évade bientôt de prison avec l'aide d'un p ... |
BORG McENROE, Janus Metz Pedersen 2017, Shia LaBeouf, Sverrir Gudnason, Stellan Skarsgård (sport)@@Un film sur une des plus grandes icônes du monde, Björn Borg, et son principal rival, le jeune et talentueux John McEnroe, ainsi que sur leur duel légendaire durant le tournoi de Wimbledon de 1980. C'est l'histoire de 2 hommes qui ont changé la face du tennis et sont entrés dans la légende, mais aussi du prix qu'ils ont eu à payer. TELERAMA Finale de Wimbledon en 1980. La mise en scène des matchs de tennis est, hélas, le point faible de ce biopic solidement interprété. Par le niveau exceptionnel des échanges et, surtout, par son intensité dramatique, la finale de Wimbledon en 1980 entre Björn Borg et John McEnroe est considérée comme l’un des plus beaux matchs de l’histoire du tennis. La rencontre mythique, censée être l’apothéose de ce biopic, est malheureusement mise en scène comme un combat de boxe, avec des effets clippesques de très mauvais goût. Le film convainc davantage quand il sort du court, et s’immisce dans la vie familiale tourmentée des deux légendes. On découvre que Borg (très bien interprété par l’Islandais Sverrir Gudnason, sosie troublant du champion suédois) cachait sous son apparence glaciale un tempérament volcanique. Et si Shia LaBeouf ne ressemble pas du tout à McEnroe, il restitue parfaitement le côté chien fou du génial gaucher, aussi énervant qu’attachant. Un film sur une des plus grandes icônes du monde, Björn Borg, et son principal rival, le jeune et talentueux John McEnroe, ainsi que sur leur duel légendaire dura ... |
BREAKING AND ENTERING (Par Effraction), Anthony Minghella 2006, Jude Law, Juliette Binoche, Robin WrightWill traverse une période difficile avec Liv, sa compagne. Il vient en plus d'installer son cabinet d'architecte paysagiste dans King's Cross, un quartier de Londres en pleine réhabilitation. Ses luxueux locaux attirent une bande du coin qui le cambriole à répétition. Excédé, Will finit par suivre l'un des jeunes voleurs jusque chez lui où le jeune homme, Miro, vit avec sa mère, Amira, une réfugiée bosniaque. TELERAMA Pour mettre fin aux vols dont son cabinet est victime, un architecte bobo (Jude Law) décide de mener lui-même l'enquête. Il suit l'un des voleurs et pénètre dans un monde insoupçonné, à quelques pâtés de maisons : celui d'une réfugiée bosniaque (Juliette Binoche), la mère du voleur, qui survit grâce à des travaux de couture... Par effraction, denier long métrage d'Anthony Minghella, parle de la mixité urbaine, du télescopage entre deux univers qui se côtoient mais s'ignorent. Le jeune voleur est coupable, mais aussi victime : de l'histoire de son pays, de l'exclusion, de sa condition sociale qui lui interdit de devenir, lui aussi, architecte. Quant au héros, cette infortune lui ouvre des horizons. Anthony Minghella, l'auteur du Patient anglais, filme le déniaisage amoureux et social de son personnage avec subtilité. On regrette d'autant plus un dénouement un brin trop fleur bleue... — Juliette Bénabent Will traverse une période difficile avec Liv, sa compagne. Il vient en plus d'installer son cabinet d'architecte paysagiste dans King's Cross, un quartier de Londres en plei ... |
BROKEBACK MOUNTAIN Ang Lee 2006, Anne HathawayAu Wyoming, en 1963, Jack et Ennis sont engagés pour garder un troupeau de moutons à Brokeback Mountain. Leur complicité se transforme en une attirance irrésistible et inattendue. La transhumance terminée, ils se séparent et épousent leurs fiancées respectives. Mais 4 ans plus tard, un seul regard suffit à raviver leur amour. TELERAMA: Ang Lee n'emprunte au genre que ses paysages et ses costumes. Brokeback Mountain est avant tout un intense mélodrame, une histoire d'empêchement, comme Sur la route de Madison. Cette religion du souvenir qui gagne peu à peu les deux personnages est très émouvante. On les voit s'évader en pleine nature lors de rares moments partagés, une fois qu'ils sont définitivement englués dans leurs destins respectifs. On pourrait penser qu'il s'agit d'échapper aux regards d'autrui. Mais il apparaît que leurs escapades sont autant de pèlerinages. Sans jamais oser retourner à Brokeback Mountain, ils reconstituent tacitement, invariablement, les conditions de leur première fois. Comme s'il n'y avait qu'un instant d'éternité dans toute une vie et, ensuite, des décennies vouées au culte de cet instant. Au Wyoming, en 1963, Jack et Ennis sont engagés pour garder un troupeau de moutons à Brokeback Mountain. Leur complicité se transforme en une attirance irr&eac ... |
BROOKLYN BOOGIE, Paul Auster et Wayne Wang 1995 @@Autour du débit de tabac d'Auggie Wren se retrouve une bande de très bons amis pour s'y raconter des histoires diverses : Jim Jarmusch parle de cigarettes, Lou Reed est odieux et John Lurie joue du saxophone. TELERAMA Pas d’histoire. Juste une quinzaine de personnages qui se croisent en toute liberté chez Auggie, marchand de tabac dans un coin de Brooklyn. Elle pétille, cette suite de variations exubérantes et légères sur la vie comme elle va du côté de chez Auggie, qui tirait déjà, avec bonheur, les ficelles de quelques destins individuels dans Smoke. Avec Brooklyn Boogie, les auteurs ont réinvesti les lieux du tournage, pour le plaisir de faire défiler des gens ordinaires, ayant tous un grain. Certains sont venus là dans leur propre rôle, comme Lou Reed et Jim Jarmusch. Les autres apparaissent aussi à l’aise que s’ils puisaient dans leur propre stock d’histoires vécues et de bons mots entendus… Pas de scénario. Juste ce décor unique, comme une scène de théâtre, où l’inspiration circule de manière imprévisible, où l’on passe du coq à l’âne avec bonne humeur. Ce film, pourtant, ne se disperse jamais : c’est l’amour viscéral de l’homme de la rue qu’il célèbre de bout en bout. Par des chemins plus buissonniers que Smoke, mais avec une égale force de persuasion. Autour du débit de tabac d'Auggie Wren se retrouve une bande de très bons amis pour s'y raconter des histoires diverses : Jim Jarmusch parle de cigarettes, Lou Reed e ... |
BUENA VISTA SOCIAL CLUB Wim Wenders 1999, Compay Segundo, Omara PortuondoBuena Vista Social Club est un groupe formé en 1996 pour faire revivre la musique cubaine pré-révolution. Le projet a été imaginé par Nick Gold de la maison de disques World Circuit et le guitariste américain Ry Cooder TELERAMA: Ce documentaire est d'abord la chronique d'une renaissance : certains de ces musiciens ne jouaient ou ne chantaient plus depuis des années. Le pianiste Rubén González n'avait plus de piano, Eliades Ochoa alignait les disques incognito, Ibrahim Ferrer cirait des chaussures. Sur la scène du Carré, à Amsterdam, on les sent frétiller d'une excitation juvénile. Entre concert, studio et intérieurs havanais, le film s'éclaire par petites touches. Sa force ne tient pas tant à la mise en scène. Elle n'est pas non plus dans les histoires des membres du groupe. Non, ce charme est affaire d'ambiance, de bonnes vibrations. Ici, on aime la musique, on la saisit avec ferveur, on la partage. Buena Vista Social Club est un groupe formé en 1996 pour faire revivre la musique cubaine pré-révolution. Le projet a été imaginé par Nick ... |
CABARET, Bob Fosse 1972, Liza Minelli, Michael York, Marisa Berenson, Joel Grey (musical histoire)@@Le Berlin des années 30, peu avant la montée du nazisme. La chanteuse Sally Bowles se produit au Kit Kat Club. Le couple qu'elle forme bientôt avec Brian, un jeune écrivain anglais, est peu à peu détruit par un aristocrate décadent et bisexuel qui les séduira tous les deux... TELERAMA Clifford Bradshaw, jeune écrivain anglais, débarque à Berlin pour vivre sa bisexualité et se toque de Sally Bowles, l’entraîneuse du Kit Kat. La patronne de leur hôtel miteux s’entiche aussi d’un marchand de fruits juif. Hélas, le national-socialisme met un terme à ces idylles. Sally refuse de fuir, préfère les abîmes du Kit Kat, où officie le très provocant et troublant Emcee (Sam Buttery). À la fin du spectacle défileront les visages des dictateurs à venir… Dommage que derrière le rythme canaille impulsé par Robert Carsen les interprètes restent sages. On se régale quand même de si insidieusement plonger au cœur de nos gouffres politiques et intimes Le Berlin des années 30, peu avant la montée du nazisme. La chanteuse Sally Bowles se produit au Kit Kat Club. Le couple qu'elle forme bientôt avec Brian, un je ... |
CELLE QUE VOUS CROYEZ, Safy Nebbou 2019, Juliette Binoche, Francois Civil, Nicole GarciaPour épier son amant Ludo, Claire, la cinquantaine, se crée un faux profil sur les réseaux sociaux et devient Clara, une magnifique jeune femme de 24 ans. Alex, le meilleur ami de Ludo, est immédiatement séduit. Dans l'engrenage, Claire, tombe à son tour éperdument amoureuse de lui. Si tout se joue dans le virtuel, les sentiments sont bien réels. Une histoire vertigineuse où réalité et mensonge se confondent. Pour épier son amant Ludo, Claire, la cinquantaine, se crée un faux profil sur les réseaux sociaux et devient Clara, une magnifique jeune femme de 24 ans. Alex ... |
CHAPLIN, Richard Attenborough 1992, Robert Downey Jr., Geraldine Chaplin(bio histoire)@@Évocation de la vie et de l'aventure artistique de Charlot. Aventure qui débuta à l'âge de cinq ans, le jour où il remplaça, au pied levé, sa mère, artiste de music-hall atteinte d'une brusque crise de trac. Elle se termina le jour de Noël 1977, à Vevey en Suisse, où il mourut à l'âge de 28 ans. TELERAMA: Sorti en pleine furie de l’ère grunge, ce biopic à l’ancienne est néanmoins une évocation fastueuse, classique et romanesque du rêve américain et de la solitude de l’artiste. On en retient la photographie de Sven Nykvist, chef opérateur d’Ingmar Bergman, et la musique de John Barry, qui renvoie à un âge d’or du cinéma. Quant aux seconds rôles convaincants, de Milla Jovovich à Kevin Kline en passant par David Duchovny, ils incarnent le tout-Hollywood. Ce qu’on note aussi, aujourd’hui, c’est la tentative d’expliquer la fixation de Chaplin pour les très jeunes femmes et l’interprétation de Robert Downey Jr. Cet acteur désormais presque aussi célèbre que Charlot l’interprète en reprenant à la perfection sa gestuelle, et en donnant toute son âme à ce rôle. Évocation de la vie et de l'aventure artistique de Charlot. Aventure qui débuta à l'âge de cinq ans, le jour où il remplaça, au pied lev&ea ... |
CHRISTOPHE COLOMB, Frederic March 1949Christophe Colomb a mis six ans à convaincre la reine Isabelle Ire de Castille de larguer les amarres en direction de l'ouest. C'est l'histoire d'un entêtement qui allait changer la face du monde, que raconteavec un fort souci de vérité historique le réalisateur écossais David MacDonald en 1949. Christophe Colomb estincarné par Fredric March, une des grandes vedettes de l'époque. TELERAMA Génois de naissance, marin par passion, Christophe Colomb cherche à la cour d'Espagne l'appui nécessaire pour monter une grande expédition maritime. Il est en effet persuadé qu'il est possible d'atteindre les Indes en faisant tout bonnement le tour de la Terre par l'Ouest. La reine Isabelle l'écoute avec attention et se laisse peu à peu convaincre. Christophe Colomb se heurte cependant aux intrigues de son ennemi juré, Francis de Bobadilla. Le 3 août 1492, enfin, commandant trois caravelles, la Niña, la Pinta et la Santa Maria, Christophe Colomb prend la mer... Christophe Colomb a mis six ans à convaincre la reine Isabelle Ire de Castille de larguer les amarres en direction de l'ouest. C'est l'histoire d'un entêtement qui all ... |
CIGARETTES ET BAS NYLON, Fabrice Cazeneuve 2011, Adelaide Leroux, Salome Stevenin, Melodie Richard (histoire)@@À la fin de la Seconde Guerre mondiale, en Normandie, l'armée américaine installe des camps cigarettes pour accueillir les épouses françaises de soldats américains et les préparer à leur future vie aux États-Unis. Durant ces quelques jours, des amitiés naissent, des caractères se forgent, des drames surviennent. LE MONDE Elles sont fraîches et jolies, vêtues de robes fleuries. Elles ont rempli leur valise avec leur maigre trousseau et, excitées comme des gamines, ont rejoint le camp américain implanté sur la côte normande, étape obligée avant leur départ pour les Etats-Unis. Nous sommes en 1945 et ces toutes jeunes filles s'apprêtent, la guerre terminée, à rejoindre leur amoureux américain connu pendant le Débarquement. Avant de monter sur le bateau pour leur traversée de l'Atlantique, ces jeunes épouses sont prises en main par des femmes de l'armée américaine chargées d'apprendre des rudiments de langage, l'hymne national et surtout les "bonnes manières" à ces Françaises réputées "légères". Fondée sur des faits réels, Cigarettes et bas Nylon suit le parcours de quelques-unes de ces jeunes Normandes parties le coeur battant rejoindre en Amérique celui qu'elles avaient épousé parfois après un simple flirt. Pour certaines, le rêve deviendra réalité ; pour d'autres, les déconvenues les amèneront à rebrousser chemin et à tenter de se réinsérer dans leur famille et leur village qui voient une forme de trahison dans leur escapade. Après un démarrage accrocheur, dû notamment au charme des jeunes interprètes, la fiction de Fabrice Cazeneuve et Jean-Claude Grumberg s'embourbe. L'idée de départ ne suffit pas à nourrir le scénario sur la longueur et les situations perdent autant en densité qu'en crédibilité. Reste néanmoins la qualité de jeu des comédiennes, au talent prometteur. Fabrice Cazeneuve À la fin de la Seconde Guerre mondiale, en Normandie, l'armée américaine installe des camps cigarettes pour accueillir les épouses françaises de ... |
CIRCULEZ Y A RIEN A VOIR, Patrice LECONTE 1983, MichelBlanc, Jane Birkin, Jacques VilleretLeroux et Pélissier, deux inspecteurs falots, enquêtent sur des chèques volés. Ils arrivent chez Hélène Duvernet, propriétaire d'une galerie d'art contemporain. Pélissier est convaincu qu'elle est étrangère à l'histoire, mais Leroux, impressionné par la jeune femme, s'accroche, persuadé qu'elle cache quelque chose. Il la suit partout avec une rare insolence. Leroux et Pélissier, deux inspecteurs falots, enquêtent sur des chèques volés. Ils arrivent chez Hélène Duvernet, propriétaire d'une ... |
CLEMENCEAU, la force d aimer, Lorraine Levy 2023, Pierre Arditi, Emilie Caern, Francois Marthouret, Elizabeth BourgineCette histoire est celle d'un coup de foudre imprévu entre Georges Clemenceau, 82 ans, et Marguerite, une éditrice de 40 ans sa cadette. Elle ne s'achèvera qu'à la disparition du grand homme : quatre années durant lesquelles ils échangeront plus de 700 lettres, écrites le cœur battant. TELERAMA: Cousue de fil blanc, cette histoire d’amour entre deux êtres séparés par les années ne réserve malheureusement que peu de surprises. Le problème vient surtout des dialogues : trop explicatifs, ceux-ci s’encombrent de références incessantes aux événements de l’époque (le traité de Versailles, la politique de Poincaré…). Un manque de naturel qui empêche de croire tout à fait aux personnages et aux situations. Dommage, car les deux acteurs s’en tirent bien : Pierre Arditi en particulier s’avère assez crédible en Clemenceau bougon et amoureux. Cette histoire est celle d'un coup de foudre imprévu entre Georges Clemenceau, 82 ans, et Marguerite, une éditrice de 40 ans sa cadette. Elle ne s'achèvera qu' ... |
CLEOPATRE, Joseph L. Mankiewicz 1963, Elizabeth Taylor, Richard Burton (bio histoire)@César poursuit Pompée jusqu'en Égypte où le jeune souverain, Ptolémée, fait exécuter le fugitif. Écartée du trône d'Égypte par son frère, Cléopâtre demande l'aide de César pour rétablir son pouvoir. Celui-ci accepte, succombe à ses charmes et lui donne un fils, Césarion. De retour à Rome, César est assassiné. César poursuit Pompée jusqu'en Égypte où le jeune souverain, Ptolémée, fait exécuter le fugitif. Écartée du tr&o ... |
COCO CHANEL Anne Fontaine 2008, Audrey Tautou, Benoît Poelvoorde (middle)@@La jeune Coco Chanel travaille comme une couturière le jour et meneuse de cabarets la nuit. Elle rencontre alors un héritier fortuné qui fait d'elle sa maîtresse et sa styliste. Coco ne supporte plus les chapeaux à fleurs, les corsets serrés et des cordons qui définissent la mode féminine. Elle utilise alors les vêtements de son amant pour lancer une ligne de vêtements élégants; ce qui la propulse au sommet de la haute couture parisienne. TELERAMA: Anne Fontaine a retenu les leçons de son personnage. Au point d’éliminer les clichés qui encombrent les biopics. Certes, on a droit à un orphelinat. Et à un music-hall miteux où Coco et sa sœur ressassent des rengaines équivoques. Mais ce sont des lieux où s’affirme, déjà, le regard de Gabrielle… Mot d’ordre évident : l’élégance. Tout, des décors aux costumes, est joliment discret. Les sentiments eux-mêmes, si exacerbés soient-ils, semblent régis par une volonté de dignité. Et puis, soudain, brutalement, et superbement, métamorphosée en Chanel – celle qu’on connaît, celle des photos –, Audrey Tautou regarde. Non sans hauteur, elle contemple une collection qui les résume toutes. Et l’éternité qui défile… La jeune Coco Chanel travaille comme une couturière le jour et meneuse de cabarets la nuit. Elle rencontre alors un héritier fortuné qui fait d'elle sa ma&icir ... |
COMME T Y ES BELLE Lisa Azuelos 2006, Valerie Benguigi, Michele Laroque, Geraldine NalacheIsa, Alice, Léa et Nina partagent leurs vies entre les histoires de coeur, des enfants à élever, des régimes à répétition et des fêtes familiales et religieuses à honorer. Isa, Alice, Léa et Nina partagent leurs vies entre les histoires de coeur, des enfants à élever, des régimes à répétition et des f& ... |
COMPARTIMENT N6 (road movie)@@@Une jeune femme finlandaise échappe à une énigmatique histoire d'amour à Moscou en montant dans un train pour le port arctique de Mourmansk. Forcés de partager le long trajet et un minuscule wagon-lit avec un mineur russe, cette rencontre inattendue amène les occupants du compartiment n°6 à faire face à des vérités majeures sur les relations humaines. TELERAMA: Grand Prix à Cannes en 2021, ce road movie exerce le charme des plus beaux films romantiques : il restitue une attirance imprévue, informulée, entre deux êtres qui se croient confusément, l’un et l’autre, voués à la solitude. Au fil du trajet, et des escales sur ce territoire enneigé, qui dégèle lentement, l’attraction devient peur de la séparation, de la disparition : une adresse écrite sur un bout de papier suffit-elle pour ne pas se perdre à jamais, avant même d’avoir pu se connaître vraiment ? Voilà un irrésistible éloge de l’éphémère et de l’inconnu. Une jeune femme finlandaise échappe à une énigmatique histoire d'amour à Moscou en montant dans un train pour le port arctique de Mourmansk. Forcé ... |
CONSTANCE AUX ENFERS, Gael Morel 2022, Miou-Miou, Salim KechioucheConstance mène une vie solitaire et les visiteurs sont rares dans sa boutique d'antiquités. Une nuit, son voisin Amine, paniqué, cherche secours chez elle : sa femme est mal tombée en glissant et s'est tuée. Pensant que la police ne va pas croire cette version à cause de son passé judiciaire, Amine fait disparaître le cadavre et Constance lui prête main forte. Un matin, une lettre anonyme arrive. Quelqu'un de l'immeuble a tout vu et demande une rançon. Le chantage commence. TELERAMA Ce téléfilm ludique joue habilement avec les codes du polar. Un polar, c’est justement ce vers quoi tend brusquement la vie de Constance quand Amine, s’accusant de la mort accidentelle de Kimi, lui demande de l’aide pour faire disparaître le corps. Le début d’une descente aux enfers ? Pas tout à fait… Car si l’héroïne est embarquée de fait dans une histoire qui la dépasse, où s’invite bientôt un maître chanteur, la légèreté et l’espièglerie restent les vertus cardinales de ce téléfilm qui s’amuse des codes de la fiction policière. Une nouvelle adaptation réussie du roman de Jean-Pierre Ferrière — déjà transposé en 1964 au cinéma par François Villiers, avec Michèle Morgan, 44 ans à l’époque, sous les traits de Constance — qui doit beaucoup à la truculence des personnages et de leurs interprètes. En incarnant à plus de 70 ans cette femme qui ne renonce pas à son désir pour un homme plus jeune, Miou-Miou trouve un rôle évoquant celui, très beau, qu’elle tenait dans Nona et ses filles, l’excellente série de Valérie Donzelli. Constance mène une vie solitaire et les visiteurs sont rares dans sa boutique d'antiquités. Une nuit, son voisin Amine, paniqué, cherche secours chez elle : sa ... |
CORRESPONDANT 17, Alfred Hitchcock 1940, Joel Mac Crea, George Sanders (espionnage)@@Juste avant la guerre, Johnny Jones, un journaliste américain envoyé en Europe par sa rédaction rencontre un vieux politicien hollandais qui détient des informations top secrètes. Les nazis croient assassiner le vieil homme mais c'est un sosie qui meurt à sa place. Commence alors pour Johnny Jones une folle course-poursuite à travers l'Europe afin de retrouver le vieillard avant les nazis. TELERAMA Deux ans avant l’entrée des États-Unis dans le conflit mondial, Hitchcock fait œuvre de propagande. Récemment installé à Hollywood, il est plus que sarcastique avec ses nouveaux concitoyens, indifférents au conflit européen. Les journalistes sont présentés comme des incapables, grandes gueules, qui ne prennent la mesure des événements qu’en arrivant à Londres la civilisée… Mais, tout en réalisant un film politique, Hitchcock s’amuse surtout avec un scénario abracadabrant : « Je n’ai pas permis à la vraisemblance de montrer sa vilaine tête. » Un traité de paix belgo-néerlandais – que l’Histoire n’a pas retenu – est sur le point d’être signé. Mais son initiateur, le diplomate Van Meer, est abattu… Prétexte pour aller filmer en Hollande et détourner les clichés la concernant. Dans la filmographie hitchcockienne, il y aura la statue de la Liberté (Cinquième Colonne), le mont Rushmore (La Mort aux trousses), la corniche de la Riviera (La Main au collet)… Ici, ce sont les moulins à vent et les immenses plaines bataves. L’utilisation qui en est faite est d’une intelligence scénaristique exemplaire et annonce la fameuse séquence du champ de maïs de La Mort aux trousses. Hitchcock enchaîne les moments de bravoure et les scènes de fantaisie pure avec un dilettantisme très travaillé. Juste avant la guerre, Johnny Jones, un journaliste américain envoyé en Europe par sa rédaction rencontre un vieux politicien hollandais qui détient des ... |
COULEURS DE L INCENDIE, Clovis Cornillac 2022, Léa Drucker, Benoît Poelvoorde, Alice Isaaz, Clovis Cornillac, Olivier Gourmet (societe saga)@@@Les funérailles du riche banquier Marcel Péricourt ont lieu en février 1927, avec apparemment tout Paris présent. Fille unique après le suicide de son frère, Madeleine Péricourt hérite de l'empire de son père et reprend seule l'affaire. Elle est la proie des conseils sans scrupules, de la cupidité, de la jalousie et de la corruption. Maintenant, elle se prépare à se venger. TELERAMA La suite d’“Au revoir là-haut”, ou la vengeance d’une déclassée : du bon spectacle populaire à l’ancienne. On ne jouera pas, ici, au petit jeu des comparaisons avec le baroque Au revoir là-haut, d’Albert Dupontel : il tournerait en défaveur de cette « suite », cette fois scénarisée à cent pour cent par Pierre Lemaître, et à laquelle Clovis Cornillac offre une mise en scène d’un classicisme humble mais ample. On ressent, d’emblée, son plaisir à coller à la forme feuilletonesque de cette histoire d’une femme rompue qui se relève, Madeleine Péricourt, fille de Marcel et sœur d’Édouard, la gueule cassée d’Au revoir là-haut. Le film s’ouvre en grandes pompes funèbres sur le cercueil de Marcel, et le saut dans le vide d’un enfant. Nous sommes en 1929 : Madeleine, devenue héritière de la banque familiale, va, rapidement, tout perdre à cause de la cupidité et de la perversion des hommes. La vengeance de cette fière déclassée se fera de plus en plus incendiaire avec l’aide de personnages secondaires, tous défavorisés par la vie ou la société, et que le réalisateur se plaît à anoblir à chaque séquence, douce ou burlesque : une géniale nounou qui ne parle pas un mot de français, une cantatrice au cœur fragile mais vaillant face à la peste brune qui monte, et l’ancien chauffeur de Madeleine qui a été le témoin écœuré de sa chute. Clovis Cornillac s’est donné le rôle de cet homme du peuple, manière Jean Gabin des années 30. Le couple qu’il finit par former avec Léa Drucker, magnifique colonne vertébrale, orgueilleuse et frémissante, du film, se détache du casting d’ensemble, où chacun s’amuse de sa partition un peu théâtrale et délicieusement datée : Fanny Ardant en diva, Olivier Gourmet en député ridicule façon vaudeville, Benoît Poelvoorde en traître à la Jules Berry et la délicate Alice Izaac en mode Viviane Romance. À la manière, justement, du cinéma français d’avant guerre attaché aux acteurs, aux décors et aux costumes, cette célébration du courage féminin et des petites gens n’a d’autre ambition que d’être un parfait spectacle populaire, et c’est cela, justement, qui est si plaisant. Pour Le Figaro, il s'agit d'une « fresque riche et foisonnante, un film d’époque en costume, féministe avant la lettre, captivant de bout en bout ». Pour le critique, le long-métrage est une sorte de « Monte-Cristo au féminin » qui même ne manque pas d'épaisseur « même pour les personnages secondaires » Les funérailles du riche banquier Marcel Péricourt ont lieu en février 1927, avec apparemment tout Paris présent. Fille unique après le suicide d ... |
COUP DE FOUDRE PAR SMS, Karoline Herfurth 2016Auteure à succès de livres pour enfants, Clara a vu sa vie basculer en perdant son fiancé Ben, tué par un chauffard ivre. Deux ans plus tard, revenue vivre à Berlin aux côtés de sa meilleure amie Katja, Clara, toujours inconsolable et en manque d'inspiration, trouve du réconfort en continuant d'envoyer des SMS à son fiancé décédé. Elle ignore que le numéro a été réattribué à Mark, un jeune journaliste sportif qui s'ennuie avec sa compagne. TELERAMA Une jeune femme se met à communiquer par textos sur l’ancien numéro de son petit ami décédé, qui a été réattribué. L’apparition de la star canadienne dans son propre rôle reste la seule surprise que réserve cette romance sirupeuse. éception que ce nouveau long métrage de Jim Strouse, après une romcom pêchue, The Incredible Jessica James (2017), disponible sur Netflix. Romance sirupeuse, Love Again reprend la trame d’un livre allemand de Sofie Cramer, déjà adapté sur les écrans outre-Rhin sous le titre Coup de foudre par SMS (Karoline Herfurth, 2016). Deux ans après la mort de son petit ami, une jeune femme (Priyanka Chopra Jonas, de la série Quantico) se met à communiquer par texto sur l’ancien numéro du défunt, qui a été réattribué au téléphone pro d’un critique musical célibataire (Sam Heughan, de la série Outlander). De cette accroche pseudo-fantastique, le film ne fera pas grand-chose, si ce n’est la transformer en secret encombrant – l’un des rouages de toute comédie romantique –, qui provoquera une rupture à mi-parcours. La curiosité vient plutôt de la présence, dans son propre rôle, de Céline Dion (également productrice), faisant office de conseillère matrimoniale durant les interviews, séquences à l’interprétation calamiteuse – chacun sa spécialité. Le nom au générique de la star, qui vient d’annuler sa prochaine tournée pour raisons de santé, explique sans doute la distribution du film dans les salles françaises. Et le script résonne, bien entendu, avec son histoire personnelle – la disparition de son mari, René Angélil, en 2016. On comprend, aussi, ce qui a pu intéresser Jim Strouse. Réalisateur injustement méconnu, sa singularité est de brosser le portrait de familles décomposées – par le deuil ou par le divorce –, que ce soit dans le beau Grace Is Gone (2007) ou dans le sous-estimé People Places Things (2015). Le projet s’avère, hélas, trop formaté pour qu’il puisse imposer sa patte de cinéaste indépendant spécialiste des créateurs urbains. Ici, l’héroïne est illustratrice d’albums pour enfants, tandis que celle de The Incredible Jessica James était dramaturge et celui de People Places Things, dessinateur de comic books. Mais, contrairement à ses prédécesseurs, Love Again peine à connecter scénario et œuvre des personnages. Même les références culturelles plus prestigieuses – une représentation à l’opéra d’Orphée et Eurydice, de Gluck – ne sont là que pour décorer. Auteure à succès de livres pour enfants, Clara a vu sa vie basculer en perdant son fiancé Ben, tué par un chauffard ivre. Deux ans plus tard, revenue vi ... |
CREED, l heritage de Rocky BalboaAprès quelques victoires faciles sur le ring de boxe, Adonis, fils du grand champion Apollo Creed, tente de se tailler une place parmi les professionnels. Il quitte Los Angeles et se rend à Philadelphie pour rencontrer Rocky Balboa, vieux rival et ami de son père. TELERAMA Racontée dans le tout premier Rocky (1976) et jusqu’à Rocky IV (1985), cette histoire trouve ainsi un héritier, Adonis Creed. Les clins d’œil et les références aux épisodes précédents sont partout, jusque dans la manière de filmer Philadelphie, et par-dessus tout dans la présence de Sylvester Stallone. Cabotin en diable mais convaincant, l’acteur soigne sa légende avec un mélange de déclin physique et de sagesse charismatique. En haut de l’affiche, le jeune Michael B. Jordan retrouve le réalisateur de Fruitvale Station (2013). Ce duo issu du cinéma indépendant donne à l’univers de Rocky un ancrage plus réaliste, une authenticité d’origine. Après quelques victoires faciles sur le ring de boxe, Adonis, fils du grand champion Apollo Creed, tente de se tailler une place parmi les professionnels. Il quitte Los Ange ... |
DA VINCI CODE, Ron Howard 2006, Tom Hanks, Audrey TautouUne nuit, le professeur Robert Langdon, éminent spécialiste de l'étude des symboles, est appelé d'urgence au Louvre : le conservateur du musée a été assassiné, mais avant de mourir, il a laissé de mystérieux symboles... Avec l'aide de la cryptologue Sophie Neveu, Langdon va mener l'enquête et découvrir des signes dissimulés dans les oeuvres de Léonard de Vinci. TELERAMA: La fidélité au roman se révèle la pire des trahisons. Elle plombe d'ennui un récit qui était plutôt ludique et surtout très nerveux sous la plume du fabricant de fiction Dan Brown. L'ironie, c'est qu'à force de soumission aveugle à une histoire dont il ne retient que des ingrédients, Ron Howard finit par passer à côté de la dimension cinématographique du livre. Dan Brown faisait de la littérature comme on pique un 100 mètres, Ron Howard fait du cinéma de marathonien poussif. Son art du remplissage étouffe tout, notamment la description d'un Opus Dei trempant dans le sang et les dollars. Ce brin d'audace dont on pouvait faire crédit à Dan Brown n'est plus ici qu'une sous-intrigue fade, à peine compréhensible. Ce Da Vinci Code ne ressemble à rien, sinon à la pub qui lui est faite : un produit de grande conso fabriqué sur un modèle interchangeable. Une nuit, le professeur Robert Langdon, éminent spécialiste de l'étude des symboles, est appelé d'urgence au Louvre : le conservateur du musée a ... |
DANS UN PAYS QUI N EXISTE PLUS, Aelrun Goette 2022,Marlene Burow, Sabin Tambrea (histoire societe mode)@@À Berlin-Est, Suzie est renvoyée du lycée pour avoir arboré un insigne pacifiste. Privée d'études et assignée à un travail d'ouvrière dans la câblerie Oberspree, Suzie voit bifurquer ce destin qui l'accable en rencontrant Coyote qui gravite dans le milieu de la mode. Publié dans Sybille, le "Vogue" est-allemand, un portrait d'elle lui ouvre les portes du journal et surtout, de la marque d'État Exquisit, qui entend rivaliser avec la haute couture occidentale. TELERAMA Ex-mannequin en Allemagne de l’Est, la réalisatrice Aelrun Goette s’est inspirée de sa propre histoire pour écrire cette fiction ayant pour toile de fond les grands bouleversements de la fin des années 1980. Hélas, la sauce ne prend jamais vraiment. La faute à un rythme faiblard, à une protagoniste trop passive pour être réellement intéressante, et à un scénario se contentant d’aligner sans grande inventivité les poncifs du récit initiatique (la découverte de l’amour, de la rébellion…). Le film peut cependant valoir le coup d’œil pour sa reconstitution convaincante d’une RDA finissante, déchirée entre conservatisme et soif de liberté. À Berlin-Est, Suzie est renvoyée du lycée pour avoir arboré un insigne pacifiste. Privée d'études et assignée à un travail d ... |
DANSE AVEC LES LOUPS, Kevin Costner 1990, Kevin Costner, Mary McDonnell, Graham Greene (saga histoire)Danse avec les loups raconte l'histoire d'un officier nordiste décoré de la guerre de Sécession qui rejoint volontairement, lorsque les combats se terminent, un fort éloigné de toute civilisation. Le campement déserté sur place est isolé de tous. C'est avec les Sioux que l'officier sympathise et le rapprochement devient fraternel. Il est désormais surnommé « Danse avec les loups » et abandonne son poste pour vivre à leurs côtés. TELERAMA: Kevin Costner s’inscrivait dans la tradition américaine des acteurs passant avec succès derrière la caméra. Avec cette épopée marquée du double sceau de l’action et de la contemplation, il partait à la recherche des fondements de la nation américaine en rendant hommage au peuple sioux. Hommage moral aussi, car témoignant du génocide. La force du film tient à la vérité documentaire du regard posé sur les grands espaces, les animaux, les hommes, et au romantisme amer qui se dégage de l’itinéraire du héros lieutenant. Visage pâle animé par le désir d’être indien, traître aux yeux des Blancs, il s’ouvre au monde et réapprend à vivre. Bien que ponctué de morceaux de bravoure, le film frappe surtout par sa manière de prendre son temps. Danse avec les loups raconte l'histoire d'un officier nordiste décoré de la guerre de Sécession qui rejoint volontairement, lorsque les combats se terminent, u ... |
DE GAULLE, Gabriel Le Bomin 2019, Lambert Wilson, Isabelle Carre (bio histoire)@@Mai 1940. La guerre s'intensifie, l'armée française s'effondre, les Allemands seront bientôt à Paris. La panique gagne le gouvernement qui envisage d'accepter la défaite. Charles de Gaulle, fraîchement promu général, veut infléchir le cours de l'Histoire. Sa femme, Yvonne de Gaulle, est son premier soutien, mais très vite les évènements les séparent. Yvonne et ses enfants se lancent sur les routes de l'exode. Charles rejoint Londres. Il veut faire entendre une autre voix: celle de la Résistance. TELERAMA Dans la comédie Mes jours de gloire, à l’affiche, Vincent Lacoste joue un jeune acteur paumé, soudain recruté pour tenir le premier rôle écrasant d’un biopic sur Charles de Gaulle… On y entrevoit tous les périls cocasses d’une telle entreprise, tant la silhouette si caractéristique du Général est susceptible de caricatures, même involontaires. De Gaulle, de Gabriel Le Bomin, film grandiloquent centré sur l’année 1940, illustre parfaitement l’écueil. D’un côté, le scénario, au didactisme louable, expose avec clarté les circonstances historiques — la reddition de la France à l’Allemagne et, à l’opposé, la résistance incarnée coûte que coûte par de Gaulle, bientôt exilé à Londres. De l’autre côté, ces efforts butent sans cesse sur la mission impossible confiée à Lambert Wilson. Le visage modifié par des prothèses, il doit, en plus, prendre des poses précises pour que la ressemblance advienne — un peu —, ou offrir à la caméra le profil adéquat, si possible à contre-jour. Parfois, il s’attache à restituer la voix et la diction de son modèle, parfois non. Les scènes conjugales, larmoyantes, avec Yvonne de Gaulle (Isabelle Carré) sont les plus périlleuses, et le sort de la fille benjamine du couple, handicapée mentale, s’impose étrangement comme un thème majeur du film. D’où l’impression que tout est mis sur le même plan, la grande histoire et les malheurs privés… Par ailleurs, Lambert Wilson avait déjà joué pour le cinéma l’abbé Pierre et le commandant Cousteau. Il mérite beaucoup mieux que de devenir à lui seul une galerie du musée Grévin. Mai 1940. La guerre s'intensifie, l'armée française s'effondre, les Allemands seront bientôt à Paris. La panique gagne le gouvernement qui envisage d'acc ... |
DEMI SOEURS, Saphia Azzeddine et François-Régis Jeanne 2018, Sabrina Ouazani, Alice David (societe)@Lauren, ravissante 'it-girl' de 29 ans, tente de percer dans le milieu de la mode. Olivia, 28 ans et un rien psychorigide, a deux obsessions : sauver la confiserie de ses parents et se trouver le mari idéal. A 26 ans, Salma, jeune professeur d'histoire fougueuse, vit encore chez sa mère en banlieue. Leurs routes n'ont aucune raison de se croiser. Jusqu'au jour où, à la mort de leur père biologique qu'elles n'ont jamais connu, elles héritent ensemble d'un splendide appartement parisien. TELERAMA Salma, Lauren et Olivia sont trois jeunes femmes très différentes. Salma, 25 ans, est professeur d'histoire en banlieue et adore son métier. Plus superficielle, Lauren, 27 ans, a beau être une it-girl irrésistible, elle n'a pas un sou. Olivia, 29 ans, veut sauver la confiserie familiale. Elles héritent ensemble d'un très bel appartement à Paris et apprennent au passage qu'elles sont soeurs. Elles vont apprendre à se connaître et s'unir quand la famille légitime veut recupérer le bien... Lauren, ravissante 'it-girl' de 29 ans, tente de percer dans le milieu de la mode. Olivia, 28 ans et un rien psychorigide, a deux obsessions : sauver la confiserie de ses parents e ... |
DEUX FEMMES POUR UN MAGOT, Clara Stern 2023, Daniela Golpashin, Peters Caroline, Murathan Muslu, Barbara GassnerLoin d'être des plus agréables, la vie de Maggy, chauffeuse pour une application de VTC viennoise, a des airs d'épreuve continuelle. Financièrement, rien ne va : il faut faire réparer son pare-brise, le prix de l'hospitalisation de son fils est exorbitant, et le père de ce dernier, les poches percées, semble émotionnellement incapable de la soutenir. Alors qu'elle entend sur les ondes radio de la police qu'une certaine Juliette Koons est recherchée, elle reçoit une demande de course de la suspecte elle-même. Lorsque, l'ayant prise à son bord, Maggy comprend que cette dernière est soupçonnée du vol de sommes colossales, elle contacte la directrice de la banque, espérant obtenir une récompense. Mais les choses ne vont pas se dérouler exactement comme prévu... TELERAMA Ni le casting essentiellement féminin, ni l’interprétation convaincante ne parviennent à dissimuler les grosses ficelles d’une intrigue mille fois rebattue. Maggy, chauffeuse de taxi enceinte de son ex-compagnon, enchaîne les galères. Elle n’a pas d’argent pour payer la chambre d’hôpital de son fils, ni les réparations de sa voiture. Alors quand atterrit sur sa banquette arrière Juliette Koons, une banquière qui tente de s’évanouir dans la nature avec un pactole subtilisé sur son lieu de travail, elle essaie de vendre l’information à la directrice véreuse qui la recherche. Mais, au fil de l’histoire, une amitié entre Maggy et la fugitive va naître. La réalisatrice Clara Stern surfe sur la vague d’un féminisme gros sabots avec une histoire à l’intrigue mille fois rebattue et aux revirements prévisibles. Fait assez rare pour être noté : ce sont des femmes qui incarnent tous les rôles principaux de ce téléfilm. Mais la cinéaste n’exploite pas pleinement cette bonne idée. Si les interprétations de Daniela Golpashin (Maggy) et de Caroline Peters (Juliette) en antihéroïnes sont plutôt convaincantes, tous les personnages manquent cruellement d’ambivalence, de finesse et de profondeur. Les quelques hommes qui apparaissent à l’écran se révèlent être des goujats vaguement idiots, comme cette bande de chauffeurs de taxi râleurs ou cet ex-flic corrompu devenu agent de sécurité, lancé aux trousses des deux nouvelles amies. L’humour, souvent pataud, peine à cacher les grosses ficelles de l’intrigue et ne parvient pas au niveau de malice qu’aurait sans doute voulu atteindre Deux Femmes pour un magot. Loin d'être des plus agréables, la vie de Maggy, chauffeuse pour une application de VTC viennoise, a des airs d'épreuve continuelle. Financièrement, rien ... |
DEUX SOEURS POUR UN ROI, NAtalie Pörtman, Scarlett Johansson, Eric BanaLes amours tumultueuses du roi Henry VIII, mari d'Anne Boleyn. Tandis que son couple bat de l'aile, il s'éprend et devient l'amant de l'autre fille Boleyn, Mary, qui le soigne après une partie de chasse qui a mal tournée. Anne en vient alors à épouser secrètement l'homme dont elle est réellement amoureuse, Henry Percy. TELERAMA: Scarlett Johansson face à Natalie Portman. Pour confronter ces deux princesses du box-office, Justin Chadwick est allé fouiller dans le registre des amours célèbres, celles du roi d’Angleterre Henri VIII et de l’intrigante Anne Boleyn. Scarlett Johansson compose une Mary douce et solide, presque campagnarde. Mais la vraie vedette reste Anne. Natalie Portman en fait une courtisane étincelante et fragile, première victime de son ambition. Elle y met tant de finesse et de vivacité qu’on se prend à oublier — un peu — l’académisme du récit. Les amours tumultueuses du roi Henry VIII, mari d'Anne Boleyn. Tandis que son couple bat de l'aile, il s'éprend et devient l'amant de l'autre fille Boleyn, Mary, qui le soig ... |
DIABOLO MENTHE, Diane Kurys(jeunesse)@Paris, 1963. C'est la rentrée des classes pour Anne, 13 ans, et sa soeur Frédérique, 15 ans. Dans leur lycée pour filles, la pédagogie est encore très sévère. Malgré les interdictions, Frédérique s'intéresse aux garçons et à la politique. TELERAMA: A 28 ans, Diane Kurys retrouvait le goût de sa propre adolescence, dans l’eau verte de ce Diabolo menthe point trop sucré, à peine embué de nostalgie, relevé d’un soupçon d’amertume. Histoire d’une jeunesse sage et corsetée, vouée au seul fracas des rêves, à l’abri des grands couloirs du lycée. Préhistoire d’avant 68, dans une France gaullienne assoupie, sûre de sa pérennité et de ses principes, à peine troublée par les attentats sanglants de l’OAS. Minutieusement, Diane Kurys redonne à l’époque ses détails, ses couleurs, dans le regard déformant, innocent, impatient de ces fillettes d’antan. Peu à peu, elle compose un universel portrait d’adolescente, nous rend à la grisaille inconfortable et tendre de ce temps entre deux âges. Paris, 1963. C'est la rentrée des classes pour Anne, 13 ans, et sa soeur Frédérique, 15 ans. Dans leur lycée pour filles, la pédagogie est encore ... |
DON T WORRY he won t get far on foot, Gus Van Sant 2018Même après avoir failli mourir dans un accident de la route lors d'une nuit de beuverie avec son ami Dexter, John Callahan n'a pas la moindre intention d'arrêter de boire. Il finit pourtant par suivre une cure de désintoxication, soutenu par sa compagne et un mentor charismatique, et se découvre alors un don inattendu. Il crée des dessins à l'humour noir, satirique et insolent, qui lui vaudront un succès international dès leur publication dans la presse. TELERAMA L’histoire vraie d’un dessinateur satirique passé par tous les drames. Van Sant, en petite forme, est porté par ses acteurs, dont l’inattendu Jonah Hill. Peu de spectateurs ont vu, et c’est mieux ainsi, le précédent film de Gus Van Sant, Nos souvenirs (2016), une catastrophe imprévisible pour un cinéaste d’un tel niveau (Palme d’or à Cannes en 2003 avec Elephant). Il semble depuis en convalescence artistique. Voilà pourquoi, peut-être, il a exhumé et réalisé ce projet datant des années 1990 : une histoire de résilience, de renaissance. Une histoire vraie. Le héros, John Callahan (mort en 2010), alcoolique à 20 ans, puis gravement accidenté, a passé la plus grande partie de sa vie en fauteuil roulant, dans la ville de Portland, Oregon, qui est aussi celle du réalisateur. En fréquentant un groupe de parole d’anciens alcooliques, Callahan s’est reconstruit, a découvert en lui une créativité qui l’a sauvé. Il est devenu un dessinateur satirique reconnu, caractérisé par l’absence de tabous et le sens de la provocation. Rien de tel, pourtant, dans le style du film, doux, légèrement anesthésié, un peu trop proche de la neutralité bienveillante chère aux psychanalystes. Y compris lorsqu’il s’agit des pires moments de déraison et de désespoir. Même si le cinéaste alterne des époques distinctes de la vie de son personnage, le chemin de la renaissance est fléché d’emblée, et les longues séances de thérapie de groupe se révèlent souvent atones. Rien dans la mise en scène ne rappelle les sommets formels d’Elephant et de Paranoid Park (2007), ni la cruauté et l’ironie de Prête à tout (1995). Ce film-ci se rapprocherait plutôt de Will Hunting (1997), avec Robin Williams, à qui le rôle de Callahan fut longtemps destiné. Joaquin Phoenix s’en est d’ailleurs fait la tête et, relativement sobre (dans son jeu), il se sort avec les honneurs d’un rôle chargé. Mais la révélation du film est Jonah Hill. Lui qui a, jusqu’ici, été filmé comme un corps grotesque ou vaguement repoussant acquiert une délicatesse et un magnétisme sidérants en gourou fortuné (et malade) du groupe de parole fréquenté par le héros. Par lui seul revient, de loin en loin, cette magie du regard que Gus Van Sant portait, naguère, sur tous ses acteurs. Même après avoir failli mourir dans un accident de la route lors d'une nuit de beuverie avec son ami Dexter, John Callahan n'a pas la moindre intention d'arrêter ... |
EARTH QUAKE BIRD, Wash Westmoreland 2019, Alicia Vikander, Naoki Kobayashi (thriller)@Dans les années 80, à Tokyo, une étrange expatriée est soupçonnée d'avoir tué son amie, disparue à la suite d'un triangle amoureux entre elles et un photographe local. TELERAMA Vous êtes tokyophile, vous n’êtes pas insensible au charme d’Alicia Vikander et vous aimez les histoires à dormir debout, mêlant amour romantique, sexe et crime ? Il y a des chances que L’Oiseau-tempête vous retienne dans ses noirs filets. Le film est adapté d’un roman de l’écrivaine britannique Susanna Jones intitulé L’Oiseau-séisme (la modification du titre original est d’autant plus bêta que ledit volatile est mentionné, son trille particulier survenant aussitôt après le tremblement de terre). L’action se situe en 1989. Lucy, une jeune Suédoise expatriée à Tokyo depuis cinq ans, est interrogée par la police au sujet de la disparition d’une amie proche, Lily. Ses réponses sont évasives, laissant soupçonner quelque chose. La police accentue la pression. Lucy se met alors à raconter comment elle a rencontré en pleine rue un photographe, aussi énigmatique qu’attirant, qui travaille la nuit dans un petit resto de ramen… Construit à partir de flash-back, le film reconstitue peu à peu la singulière passion de Lucy pour son beau Japonais. Une relation d’abord harmonieuse, mais de plus en plus compliquée et perverse à mesure qu’elle tend vers le triangle amoureux, avec l’amie Lily (Riley Keough, faux air de Drew Barrymore). Divers épisodes dramatiques laissent à penser que Lucy provoque des catastrophes. Est-elle schizophrène ? A-t-elle des hallucinations ? Est-elle la victime ou la meurtrière ? Autant de questions qui se bousculent dans ce thriller tarabiscoté, mix de roman-photo à l’eau de rose et de fantasmagorie un poil sadique. Le film reste un peu trop lisse, mais on se laisse prendre au piège. Derrière la caméra, on retrouve Wash Westmoreland, qui a coréalisé plusieurs films (dont Echo Park, L.A.) avec son compagnon, Richard Glatzer, avant le décès de ce dernier, en 2015. En solo, il a depuis réalisé Colette, qui souffrait des mêmes défauts que cet Oiseau-tempête, mais aussi du même atout, à savoir offrir un écrin pour que brille l’actrice principale. Saluons ainsi la prestation d’Alicia Vikander. Celle qui joua Lara Croft et qui ne cesse de promettre sans jamais avoir trouvé un rôle vraiment marquant est très bien dans son rôle ambigu, mi-jeune ingénue, mi-femme fatale. On ne saurait lui donner un âge. 18 ans ? 25 ? 30 ? Timide et impérieuse, elle donne de l’étoffe à son personnage d’expatriée, sachant parler le japonais. La voir ainsi, à la fois décalée et attachée au pays du Soleil-Levant, contribue au plaisir. Dans les années 80, à Tokyo, une étrange expatriée est soupçonnée d'avoir tué son amie, disparue à la suite d'un triangle am ... |
EIFFEL, Martin Bourboulon 2020, Romain Duris, Emma Mackey (histoire bio)@@Venant tout juste de terminer sa collaboration sur la Statue de la Liberté, Gustave Eiffel est au sommet de sa carrière. Le gouvernement français veut qu'il crée quelque chose de spectaculaire pour l'Exposition Universelle de 1889 à Paris, mais Eiffel ne s'intéresse qu'au projet de métropolitain. Tout bascule le jour où il recroise son amour de jeunesse. Leur relation interdite l'inspire à changer l'horizon de Paris pour toujours. TELERAMA Eiffel s’est érigé sur une ambition XXL : créer un film romanesque et populaire autour de la construction de la tour parisienne qui symbolise la France aux yeux du monde. Le projet a mis plus de vingt ans à se monter, passant entre mille mains ici et aux États-Unis, subissant mille rafistolages, au point qu’on aurait pu le croire maudit. Fallait-il s’obstiner ? Il est permis d’en douter à la vue de ce roman-photo calibré pour l’export. « Inspiré de faits réels », comme le précise un carton, le long métrage finalement réalisé par Martin Bourboulon ( Papa ou maman 1 et 2) brode sa trame au fil d’une hypothèse romantique : Gustave Eiffel (Romain Duris), au faîte de sa gloire, concourt à l’Exposition universelle de 1889 pour les beaux yeux d’un amour de jeunesse, perdu puis retrouvé mais toujours impossible. La belle s’appelant Adrienne, le constructeur lui dédie secrètement son monument en forme de A — et pourquoi pas ? Les histoires de cœurs en fusion, sur le papier, on est pour. Hélas, malgré la présence d’Emma Mackey, transfuge inattendue de la série Sex Education, la passion fait long feu dans cette histoire rebattue et bourrée de clichés malgré un vague ripolinage féministe — derrière la volonté de faire « moderne », les vieilles habitudes perdurent : Duris, 47 ans, joue Eiffel sur plusieurs décennies face à une partenaire de 25 ans, quand Gustave et Adrienne n’avaient en réalité que dix ans d’écart. Pis, ce film patapouf et soporifique néglige son héroïne, la vraie, la Dame de fer conçue par un génie de l’ingénierie. Filmer le travail, forcément, c’est plus ingrat, et à quelques exceptions près — l’inondation des fondations de la tour, la pose du premier rivet… — Eiffel passe à côté de l’essentiel, focalisé sur les plans iconiques et plombé par des effets spéciaux au rendu archi factice. Venant tout juste de terminer sa collaboration sur la Statue de la Liberté, Gustave Eiffel est au sommet de sa carrière. Le gouvernement français veut qu'il cr ... |
EMMA BOVARY, Didier Bivel 2022, Camille Metayer, Thierry Godard, Gregory Fitoussi.En 1857, l'écrivain Gustave Flaubert est en procès pour outrage à la morale publique et religieuse. Au tribunal, l'accusation et la défense sont prêtes à s'affronter. Au centre des débats, Madame Bovary : c'est elle qu'on juge en réalité. La plaidoirie débute puis le roman prend vie. L'histoire d'Emma se déploie, tandis que le procès avance, racontant le débat qui agite alors la France au sujet de la condition des femmes à cette époque. Quelle sentence pour Flaubert ? TELERAMA: De facture très classique, le téléfilm pose une question très actuelle : celle de la liberté de l’artiste à l’épreuve des diktats de son époque. Très astucieusement, la fiction fait des allers-retours entre le roman et la salle de tribunal, où est évaluée page après page la dangerosité du livre. Chaque phrase est disséquée par ses détracteurs. Chaque mot est remis dans son contexte par ses défenseurs. Emma Bovary, impeccable Camille Métayer, est elle aussi sur le banc des accusés. On invoque pour sa défense un système éducatif défaillant qui « remet en cause le fondement même de notre société, l’institution du mariage ». Didier Bivel signe une élégante fiction patrimoniale qui dépoussière le genre en adoptant un point de vue. Deux siècles avant Twitter, la rage de discréditer est la même… En 1857, l'écrivain Gustave Flaubert est en procès pour outrage à la morale publique et religieuse. Au tribunal, l'accusation et la défense sont pr&ecir ... |
EN ATTENDANT BOJANGLES, Regis Roinsard 2021, Romain Duris, Virginie Efira (societe)@@Gary voit ses parents, Camille et Georges, danser tout le temps sur leur chanson préférée : "Mr. Bojangles" de la chanteuse américaine Nina Simone. Camille et Georges ont l'habitude de recevoir leurs amis chez eux, entre plaisir et fantaisie. Avec le temps, Georges et son fils voient que la maman va beaucoup trop loin. Elle va les contraindre à tout faire pour éviter l'inéluctable, coûte que coûte. TELERAMA: Camille (Virginie Efira) et Georges (Romain Duris) planent au-dessus des contingences de la vie. La seule qui vaille est celle qu’ils inventent ! Leur rencontre a tout d’un sketch délirant, leur première étreinte est une parade baroque, leur appartement, une scène de théâtre… Même leur progéniture, le petit Gary, semble d’abord une création, un lutin venu jouer son rôle dans ce monde de fantaisie. Le tourbillon est vertigineux, comme le vide qui s’ouvre parfois sous les pas de Camille, funambule en chef rattrapée par la gravité de l’existence… Ils nous touchent en plein cœur, les héros de ce film qui prend la forme d’un étonnant hymne à l’amour. Si excentriques soient-ils, Régis Roinsard sait les rendre proches de nous. Leur envie de célébrer le bonheur fait des étincelles. Leur joie tellement insensée qu’elle en devient folie menaçante donne des frissons. Tout est dans l’intensité, ludique ou dangereuse. Un beau programme que la caméra épouse en faisant battre cette histoire comme une musique, une valse exaltante, ondulante, changeante. Avec des décors rétro et colorés, la comédie à la Philippe de Broca n’est pas loin, et Romain Duris n’a assurément jamais été plus proche du Belmondo de L’Homme de Rio. En une composition plus étourdissante encore, Virginie Efira plonge d’un même élan dans le versant solaire et le versant sombre de son personnage. Peu à peu, ces contrastes scénarisés deviennent si extrêmes que la complicité du réalisateur avec les personnages ne suffit plus : l’épilogue ne convainc qu’à moitié. Mais se trouver démuni face à la fin de toute chose, c’est bien le sujet d’En attendant Bojangles. Gary voit ses parents, Camille et Georges, danser tout le temps sur leur chanson préférée : "Mr. Bojangles" de la chanteuse américaine Nina Si ... |
ERREUR DE LA BANQUE EN VOTRE FAVEUR Michel Munz 2009, Gerad Lanvin, Jean-Pierre Darroussin@@Julien Foucault, maître d'hôtel de la banque d'affaires Berthin-Schwartz, est licencié. Il décide d'en profiter pour réaliser son rêve : ouvrir un restaurant. TELERAMA En fondant leur histoire de David contre Goliath sur le délit d'initiés, le tandem accouche d'une comédie populo-pépère franchement datée. Face à trois odieux banquiers, Gérard Lanvin et toute la clientèle d'un petit troquet semblent rejouer — en plus mal — La Belle Equipe. Et même Jean-Pierre Darroussin, le bon copain de gauche qui n'aime pas le pognon, devient agressif quand il croit perdre ses petites économies. Pas très marrant, finalement... — Guillemette Odicino Julien Foucault, maître d'hôtel de la banque d'affaires Berthin-Schwartz, est licencié. Il décide d'en profiter pour réaliser son rêve : ouvr ... |
ETAT LIMITE, Nicolas PeduzziHôpital Beaujon, Clichy. Au mépris des impératifs de rendement et du manque de moyens qui rongent l'hôpital public, Jamal Abdel Kader, seul psychiatre de l'établissement, s'efforce de rendre à ses patients l'humanité qu'on leur refuse. Mais comment bien soigner dans une institution malade ? TELERAMA Jamal Abdel-Kader sait pourtant arrêter le temps, lorsqu’il écoute un être en souffrance. Il cherche à comprendre son histoire avant de penser à remplir une ordonnance, choisit les mots qui apaisent. Rencontres suspendues que Nicolas Peduzzi (Ghost Song), dont on connaît le goût pour les marges et le sens narratif proche de la fiction, capte comme des îlots d’humanité, au milieu de la tempête. État limite est un film qui happe, tout en ruptures de rythme, riche de l’énergie et de la mélancolie de son personnage. L’état de délabrement de l’hôpital public suffirait à nourrir nombre de documentaires à thèse accablants, il s’incarne ici dans un esprit et un corps qui lâchent, un engagement qui vacille. Le jeune médecin finit par marcher « comme un vieillard », son dos le fait souffrir. Le découragement s’installe. Tout est dit. Hôpital Beaujon, Clichy. Au mépris des impératifs de rendement et du manque de moyens qui rongent l'hôpital public, Jamal Abdel Kader, seul psychiatre de ... |
ETE 85, Francois Ozon 2020, Felix Lefebvre, Be,jamin Voisin (sentimental)@@L'été de ses 16 ans, Alexis, lors d'une sortie en mer sur la côte normande, est sauvé héroïquement du naufrage par David, 18 ans. Alexis vient de rencontrer l'ami de ses rêves, mais le rêve ne durera peut-être pas plus qu'un été. TELERAMA Raconté à travers une mémoire fragmentée, un implacable et enivrant récit d’initiation amoureuse entre deux ados, l’un expérimenté, l’autre moins. Implacable parcours d’initiation sentimentale Car Alexis, le personnage qui traverse les émotions les plus fortes, est celui qui raconte, en ménageant le suspense : comment il s’est retrouvé dans le lit de David et employé dans la boutique tenue par la mère de son amant. Comment la jalousie l’a envahi. Comment l’idylle a viré au drame… La mémoire fragmentée de ce narrateur nourrit aussi une réflexion sur la manière de raconter les histoires, après d’autres films de François Ozon comme Frantz et Dans la maison. Mais la veine théorique demeure légère chez l’auteur. Les personnages comptent d’abord et avant tout, plongés dans le grand bain des premières fois. Été 85 déploie un implacable parcours d’initiation sentimentale. Où le héros débutant apprend, à ses dépens, qu’il a inventé en grande partie l’objet de son amour. Et où l’ennui, ce monstre inattendu, se loge au cœur de la plus belle romance… « Le plus important, c’est d’échapper à son histoire », entend-on à la fin. Voilà une belle devise mystérieuse qui convient tant au film qu’au cinéaste, jamais vraiment là où on le croit. L'été de ses 16 ans, Alexis, lors d'une sortie en mer sur la côte normande, est sauvé héroïquement du naufrage par David, 18 ans. Alexis vien ... |
EVERYBODY S FINE, Kirk Jones 2009, Robert De Niro, Drew Barrymore, Kate Beckinsale (societe)@@Huit mois après la mort de son épouse, Franck Goode souhaite se réunir avec ses quatre enfants devenus adultes. Quand ils annulent leur visite à la dernière minute, Franck, contre l'avis de son médecin, entreprend un voyage pour reprendre contact avec sa progéniture. TELERAMA Ce film au casting prestigieux et au propos tout doux n’a pas eu les honneurs des salles françaises, s’exportant directement en DVD. L’œuvre pourtant tient la route, portée par un De Niro très juste, comme d’habitude, dans la pudeur et la retenue en l’occurrence. Il est ici Frank Goode, un ex-ouvrier désormais retraité, veuf depuis huit mois. Isolé dans une maison trop grande pour lui, il attend avec impatience et un peu de fébrilité la visite de ses quatre enfants, qui ont tous réussi à s’élever socialement loin du foyer : peintre, chef d’orchestre, danseuse, chef de pub. Or les voilà qui annulent un à un… Frank décide alors de partir les voir chez eux, de New York à Las Vegas en passant par Chicago, histoire de voir s’ils ont « réussi leur vie » et s’ils sont aussi heureux qu’ils le prétendent. Même s’il n’a pas grand-chose à leur dire… Longtemps fin et délicat, le film hélas tourne à la mièvrerie dans les dernières minutes, cédant à trop de symbolisme et de bons sentiments. C’est dommage, mais l’ensemble reste plutôt touchant. Huit mois après la mort de son épouse, Franck Goode souhaite se réunir avec ses quatre enfants devenus adultes. Quand ils annulent leur visite à la dern ... |
FANFAN LA TULIPE Gérard Krawczyk 2003, Vincent Perez, Penelope Cruz, Dider Bourdon, Guillaume GallienneDans la France du XVIIIe siècle, Fanfan, un jeune aventurier intrépide et fougueux, s'engage dans l'armée du roi, encouragé par la belle Adeline, la fille d'un sergent recruteur. En route vers le campement, il fait fuir des brigands qui tentaient de dévaliser le carrosse royal de Madame de Pompadour et d'Henriette, la fille du roi. Il y voit un signe du destin et tente alors de déjouer un complot historique. A la clé, la gloire et un amour inattendu. TELERAMA Ce Fanfan tire à hue et à dia, une bobine dans le cinéma d'action surspeedé, l'autre dans le marivaudage-à-mots-d'auteur. Encore faut-il que les mots soient drôles : est-ce la marque de Luc Besson dialoguiste si, à plusieurs reprises, différents protagonistes ont l'air de parler comme certains personnages incarnés par Jean Reno, de façon elliptique et péremptoire ? Les rares bonheurs surgissent quand le récit prend vraiment le temps de respirer, l'espace des scènes de séduction entre Vincent Perez (pas mal, quoique trop raisonneur) et Penélope Cruz (assez lumineuse et sous-employée). Ou quand brillent certains seconds rôles, comme Guillaume Gallienne, qui s'approprie le rôle tenu jadis par Jean Parédès. C'est dans la décontraction potache que Fanfan aurait pu trouver sa voie. Entre déconnade et baston, il eût fallu choisir. Dans la France du XVIIIe siècle, Fanfan, un jeune aventurier intrépide et fougueux, s'engage dans l'armée du roi, encouragé par la belle Adeline, la fil ... |
FIRST MAN ON THE MOON Damien Chazelle 2018@@Pilote jugé « un peu distrait » par ses supérieurs en 1961, Neil Armstrong sera, le 21 juillet 1969, le premier homme à marcher sur la lune. Durant huit ans, il subit un entraînement de plus en plus difficile, assumant courageusement tous les risques d’un voyage vers l’inconnu total. Meurtri par des épreuves personnelles qui laissent des traces indélébiles, Armstrong tente d’être un mari aimant auprès d’une femme qui l’avait épousé en espérant une vie normale. TELERAMA Dans cette biographie de Neil Armstrong, la discipline incertaine, laborieuse, faillible, c’est la conquête spatiale elle-même. Le cinéaste insiste sans cesse sur la précarité des engins et vaisseaux pilotés par l’astronaute, du début des années 1960 à ses premiers pas sur la Lune, le 21 juillet 1969. Leitmotiv des scènes d’action : les antiques cadrans à aiguilles s’affolent, les carlingues tremblotent, fument, prennent feu… La réussite, lorsqu’elle survient, paraît toujours arbitraire. Le visage de Ryan Gosling est l’autre facteur majeur de stylisation. Avec son jeu minimaliste, son refus de l’expressivité ordinaire, l’acteur bloque la sympathie et l’identification. Filmé en très gros plans, Gosling est lunaire bien avant d’alunir et il le demeure ensuite. Le film brille dès qu’il est question de la distance qui éloigne toujours plus le héros des siens et de la vie ordinaire. À l’époque, des mouvements sociaux dénoncent les dépenses publiques faramineuses consacrées à la conquête spatiale, tandis que des millions de citoyens vivent mal. Damien Chazelle s’attarde étonnamment sur cette critique-là, comme pour contredire la célèbre formule d’Armstrong : « Un grand pas pour l’humanité… » Scepticisme et froideur contribuent à élever First Man au-delà de l’hagiographie attendue, au profit d’une réelle étrangeté, et d’une grande tenue. Pilote jugé « un peu distrait » par ses supérieurs en 1961, Neil Armstrong sera, le 21 juillet 1969, le premier homme à marcher sur la lune. Durant ... |
FLASHBACK, Franco Amurri 1990, Denis Hopper, Kiefer Sutherland (thriller)@John est un jeune agent qui débute au FBI et qu'on a chargé d'emprisonner Huey, un agitateur hippie des années 1960. L'agent perd son identité à cause d'un des tours de passe-passe et se retrouve en prison. SENS CRITIQUE Une comédie policière qui prend un peu la forme d'un buddy-movie assez original. Un agent du FBI très coincé de 26 ans emmène un vieux hippie en cavale depuis une vingtaine d'année en prison. Le duo d'opposé est plutôt amusant car il engendre plusieurs situations comiques délirantes, puis d'autres qui sont mélancoliques ou référentielles car on y évoque l'époque du Flower-power et les années 60. Le début du film est un peu difficile, cela semble factice notamment avec l'utilisation de la musique un peu facile mais avec la durée on s'attache à ses personnages et même à cette histoire. Dennis Hopper cabotine un maximum tandis que Kiefer Sutherland essaie d'être à la hauteur. John est un jeune agent qui débute au FBI et qu'on a chargé d'emprisonner Huey, un agitateur hippie des années 1960. L'agent perd son identité à ... |
GANGS OF NEW YORK, Martin Scorcese, Leonardo Di Caprio (histoire saga)@@En 1846, le quartier de Five Points, un faubourg pauvre de New York, est le théâtre d'une guerre des gangs sanguinaire. Lorsque Bill le Boucher assassine le chef des Irlandais, père d'Amsterdam Vallon, il s'associe avec un policier véreux et prend le contrôle de la ville. Seize ans plus tard, Amsterdam retourne à New York pour venger la mort de son père, tuer Bill et mettre fin à son règne. TELERAMA Américains de souche contre immigrants, au milieu du XIXe siècle. Guerre des gangs, bastons sans merci… Sujet partiellement shakespearien, mais 100 % scorsésien. Des Affranchis à The Irishman, Martin Scorsese n’a cessé d’ausculter le crime organisé, structuré par les survivances claniques et les solidarités ethniques. Gangs of New York lui permet de remonter à la source de cette violence, qui le fascine et l’effraie. Le combat de rue qui ouvre le film met la barre très haut en termes de puissance hypnotique. Cette scène fondatrice installe le récit dans une sorte de no man’s land temporel, une période anté-historique. Bien sûr, c’est New York à l’époque, mais ce pourrait être un autre monde, une société troglodyte… Chaque gravure animée est un morceau de bravoure, d’une rare invention visuelle. Comédien d’une trempe exceptionnelle, Daniel Day-Lewis, boucher prompt à tailler dans les chairs, humaines ou animales, mais aussi politicien populiste, orateur au verbe tonitruant, domine les débats En 1846, le quartier de Five Points, un faubourg pauvre de New York, est le théâtre d'une guerre des gangs sanguinaire. Lorsque Bill le Boucher assassine le chef des I ... |
GANGSTER QUAD, Ruben Fleischer 2012, Josh Brolin, Ryan Gosling (thriller)@@Le parrain de la mafia, Mickey Cohen, dirige Los Angeles et obtient tout ce qu'il veut grâce à la protection de ses hommes de mains, mais aussi de la police et des hommes politiques sous sa coupe. Seuls deux sergents du LAPD, John O'Mara et Jerry Wooters, font tout pour réduire son emprise à néant. TELERAMA L'été dernier, après la tuerie dans le multiplexe d'Aurora qui projetait le nouveau Batman, la bande-annonce de ce Gangster Squad était vite retirée des salles : on y voyait une tuerie dans un cinéma du Chinatown de Los Angeles, en 1950. La scène a été supprimée, retournée et remplacée par l'explosion d'un camion piégé... Mais on sent toujours, dans ce film de gangsters qui rappelle L.A. Confidential (1997) ou Les Incorruptibles (1987), une envie de rendre la violence plus frappante, pour construire un personnage d'ennemi public vraiment dangereux, effrayant. Il s'appelle Mickey Cohen, il a acheté la police et les juges, tué ceux qu'il ne pouvait corrompre. Los Angeles lui appartient et il veut faire de l'Amérique son empire... C'est donc vraiment un scénario à la Batman qui se joue : face au pouvoir du Mal absolu, des justiciers d'un nouveau genre doivent intervenir, des flics avec permis de tuer comme des gangsters... Pas sûr que tout ça reflète l'histoire du véritable Mickey Cohen, joué ici par Sean Penn, avec une volonté de profondeur et d'authenticité inutile. Car le réalisateur, lui, joue plutôt sur les effets de séduction immédiate et sur le glamour du cinéma de studio, assorti aux décors rétro. La brutalité de la guerre contre le crime se coule ainsi dans des atmosphères soignées et un casting de séducteurs au milieu desquels papillonne une vamp. C'est plaisant, mais finalement presque naïf. Ce que le discours final sur les bienfaits de la loi ne cache plus du tout. À Los Angeles, en 1950, la folie sanglante et la soif de pouvoir du gangster Mickey Cohen obligent la police à créer un gang de flics aux méthodes de justiciers voyous. Joli, plaisant, mais un peu naïf aussi. Le parrain de la mafia, Mickey Cohen, dirige Los Angeles et obtient tout ce qu'il veut grâce à la protection de ses hommes de mains, mais aussi de la police et des hom ... |
GATSBY LE MAGNIFIQUE, Baz Luhrmann 2013, Leonardo DiCaprio, Tobey Maguire (saga bio)@Gatsby le Magnifique est un roman de l'écrivain américain F. Scott Fitzgerald. Publié en 1925 aux États-Unis, il a été traduit en français à partir de 1926 sous ce titre. L'histoire se déroule à New York dans les années 1920. Il est souvent décrit comme le reflet des années folles dans la littérature américaine TELERAMA Ecrivain mythique, Scott Fitzgerald n’a eu guère de chance avec le cinéma. Même sans éclat, la première adaptation de Gatsby le Magnifique, avec Alan Ladd, était plus fidèle que cette version, plombée par l’esthétisme. Seul le narrateur (interprété par Sam Waterston) conserve comme un parfum du roman, spectateur attentif et apitoyé d’une double comédie des apparences. D’un côté, Tom l’affairiste et son aventure sexuelle avec la femme d’un garagiste. De l’autre, Gatsby, le nouveau riche, avec l’épouse de Tom, créature superficielle (que Mia Farrow rend insupportable). Tout est à sa place : décors, costumes, musiques et Redford, le Gatsby idéal. Mais on ne sent aucun frisson. Gatsby le Magnifique est un roman de l'écrivain américain F. Scott Fitzgerald. Publié en 1925 aux États-Unis, il a été traduit en fran&cce ... |
GHOST, Jerry Zucker 1990, Patrick Swayze (science fiction)Sam Wheat, cadre dans une banque, vit une belle histoire d'amour avec Molly Jensen, une sculptrice. Mais un soir, Sam se fait agresser, puis abattre. Il revient sous la forme d'un fantôme et parvient à communiquer avec une voyante. Il va tenter d'entrer en contact avec Molly pour qu'elle enquête sur son meurtre. TELERAMA quand les amants quittent le tour de poterie et commencent à s’embrasser, ils ont, miraculeusement, les mains toutes propres… À y réfléchir, leur laisser les doigts terreux aurait été nettement plus sensuel. Sacré coup de vieux, aussi, du côté des effets spéciaux sur les pouvoirs ectoplasmiques de Sam, même si Whoopi Goldberg compense insolemment en parlant toute seule et en râlant contre son interlocuteur invisible… Ce qui reste ? Un parfum d’Hamlet (un fantôme, une vengeance…), et énormément d’amour. Car, au-delà de sa structure fantastique et policière, Ghost ne raconte que cela : le lien absolu de deux êtres, les souvenirs comme les petits mots intimes qui les font dialoguer par-delà la mort. La possibilité d’un deuil quand la vie, d’un claquement de doigts, peut tourner à la tragédie et à l’absence. Sam Wheat, cadre dans une banque, vit une belle histoire d'amour avec Molly Jensen, une sculptrice. Mais un soir, Sam se fait agresser, puis abattre. Il revient sous la forme d'un ... |
GOOD BYE LENIN, Wolfgang Becker 2003, Daniel Bruhl, Katrin Sass (histoire)@@@Dans la nuit du 9 au 10 octobre 1989, le Mur est tombé, et dans les semaines qui ont suivi des millions de personnes ont littéralement changé de planète. Good Bye Lenin... Mais la camarade Christiane Kerner, une militante émérite vivant à Berlin-Est, n'en a rien su. Depuis la veille, elle était dans le coma. Terrassée par un infarctus foudroyant en découvrant une manif pacifique contre le régime sauvagement réprimée par la police. L'Histoire joue d'emblée un rôle essentiel dans ce film. Mais rien n'y est plus décisif que l'amour d'un fils pour sa mère. TELERAMA Good Bye Lenin ! est d'abord une belle démonstration de l'art et la manière de mêler avec légèreté l'intime et l'universel, le destin d'un peuple déboussolé et celui, tout aussi problématique, d'une famille aux abois... Quand Christiane Kerner va rouvrir les yeux, huit mois plus tard, il ne reste plus rien de cette « patrie socialiste » dont elle demeurait, avec une désarmante sincérité, l'avocate idéaliste. À Berlin-Est, on a procédé à un frénétique nettoyage par le vide. Sur les façades des immeubles où flottaient les immenses bannières écarlates célébrant le 40e (et dernier) anniversaire de la RDA se déploient désormais des publicités géantes pour Coca Cola. En huit mois, on a bazardé, liquidé, mis au rebut tout ce qui renvoyait à « l'ancien monde », et en particulier le moche, le tarte, le ringard, cette empreinte supposée indélébile du régime défunt sur le quotidien de chacun. Changer de vie, c'était aussi, symboliquement, se débarrasser des papiers peints marronnasses et des chandails made in Bulgaria... Problème. Les médecins ayant averti Alex, le fils de Christiane, que le moindre choc émotionnel pouvait lui être fatal, comment lui cacher l'invraisemblable vérité ? A partir de cette donnée qu'on peut prendre, d'abord, pour un simple « truc » scénaristique, Good Bye Lenin ! va développer une cascade de péripéties, où la satire pointilliste d'un système totalitaire ossifié jusqu'au ridicule fait contrepoids aux désillusions nées du trop brutal basculement collectif des Ossis. Cette mère si fragile, il s'agit d'organiser sa survie par la plus aléatoire des méthodes : en inventant un énorme mensonge. En clair, Alex décide de faire revivre une RDA disparue, volatilisée, de réinventer entre les quatre murs d'une chambre un microcosme conforme à la vision de sa mère. On ne dévoilera pas à quelles improvisations funambules le fils recourt pour mener à bien son ingénieux travail de « reconstitution historique ». Reconstruire la société est-allemande à l'identique, c'est aussi simple et aussi compliqué, donc aussi drôle, que de partir en chasse d'une marque de cornichons est-allemande disparue des supermarchés de la nouvelle Allemagne... La comédie change d'échelle quand Alex décide de se servir de la télévision pour peaufiner l'illusion. Bricoler une actualité fictive dans de pseudo-journaux télévisés avec présentateur récitant les vérités truquées du catéchisme socialiste : cela devient du grand art. La télé, c'est l'arme absolue d'Alex, et le réalisateur de Good Bye Lenin ! s'en sert pour une savoureuse illustration du pouvoir de l'image quand il ne reste qu'elle pour faire croire à une réalité qui n'existe plus. Comment rendre plus vrai que vrai ce qui n'était qu'un leurre mis en scène par la machine de propagande du Parti ? Tout se passe comme si Alex réinventait, sans le chercher, cet ordre ancien où l'on manipulait l'information avec la complicité plus ou moins consentante des figurants (ici les voisins de palier) « jouant » à acclamer les bienfaits du régime. Au comble d'une inspiration débridée, il ira jusqu'à changer radicalement le sens de la chute du Mur en une parodie carrément absurde des contrevérités distillées par un régime en déroute. Surtout, entre deux gags, le réalisateur insuffle une émotion contenue, une forme de mélancolie, qui est cette « ostalgie » de certains Allemands de l'Est moins pour la vie d'avant, si triste et sans horizon, que pour tous ces repères disparus (une certaine marque de café ou le programme de télé favori des petits enfants de la RDA...) où s'accrochent les restes d'une identité perdue. Good Bye Lenin ! est une comédie intelligente, une fable futée, jamais manichéenne. Cela aurait suffi à assurer son succès. Si ce « petit » film, écrit par un scénariste débutant et réalisé par un metteur en scène de modeste réputation, a connu un triomphe sans égal en Allemagne, c'est sans doute parce qu'il reflète bien ce sentiment diffus que la « réunification » allemande, brutalement entrée dans les faits après la chute du Mur, reste toujours en jachère dans les esprits. Dans la nuit du 9 au 10 octobre 1989, le Mur est tombé, et dans les semaines qui ont suivi des millions de personnes ont littéralement changé de planète ... |
GORILLES DANS LA BRUME, Sigourney Weaver 1983 (nature environnement)@En 1966, Dian Fossey, une jeune Américaine, obtient l'autorisation d'aller recenser les gorilles dans les montagnes du Zaïre. Avec un pisteur, Sembagare, elle réussit à s'installer à proximité d'un groupe de primates et à s'en faire accepter. Mais une guerre civile déchire le Zaïre, et Dian doit quitter le pays. Elle se réfugie au Rwanda où elle crée, sur les hauts plateaux, le centre de recherche de Karisoke. Là, elle déclare la guerre aux braconniers qui vendent les jeunes gorilles aux zoos et coupent les mains et les têtes des singes pour en faire des souvenirs. Elle s'attire de nombreuses inimitiés, qui mettent sa vie en danger... TELERAMA S’il a contribué à la reconnaissance de la primatologue américaine Dian Fossey (Sigourney Weaver), ce film à succès semble aujourd’hui assez sexiste. Un best-seller signé par une primatologue américaine… En 1983, le livre de Dian Fossey, Gorilles dans la brume, attira l’attention sur cette femme qui s’était exilée dans les montagnes du Rwanda pour étudier la vie du grand gorille de l’Est et dédier la sienne à cette espèce menacée. Le 26 décembre 1985, Dian Fossey fut assassinée. Elle avait 53 ans et était devenue l’ennemie des riches trafiquants d’animaux sauvages. Hollywood s’empara de son histoire. S’il a contribué à la reconnaissance de cette femme passionnée, ce film à succès semble aujourd’hui assez sexiste. Alors que ce travail d’observation fut proposé à Dian Fossey, elle doit ici se battre pour l’obtenir, comme si elle n’était pas à la hauteur. Dans la jungle, elle a, bien sûr, absolument besoin de son sèche-cheveux et de son vernis à ongles. Et au lieu de nous parler de ses recherches, le réalisateur la montre comme une « maman chat » qui se prend d’affection pour des gros singes. Mais le film tranche, malgré tout, avec une image encore plus sexiste, celle de la fiancée de King Kong. Grâce à la composition réfléchie de Sigourney Weaver, on comprend qu’entre Dian Fossey et les gorilles se joue quelque chose de plus important qu’un frisson à la « Belle et la Bête ». Un chaînon retrouvé dans l’histoire de l’humanité. Évocation de la vie de Dian Fossey, une anthropologue qui consacra sa vie à l'étude et à la sauvegarde des gorilles. Elle a passé 18 ans seule dans les montagnes sauvages du Zaïre et du Rwanda. Craignant que les gorilles disparaissent si les humains continuent à les chasser, elle a organisé une ligue de défense pour protéger les animaux. Elle fut sauvagement assassinée le 26 décembre 1985. En 1966, Dian Fossey, une jeune Américaine, obtient l'autorisation d'aller recenser les gorilles dans les montagnes du Zaïre. Avec un pisteur, Sembagare, elle ré ... |
HORIZONS LOINTAINS, Ron Howard, Tom Cruise, Nicole Kidman@ (saga histoire)@@Irlande, 1892. Joe Donelly et ses trois fils exploitent un minuscule lopin de terre appartenant au plus gros propriétaire de la région, Daniel Christie. Mais Christie veut récupérer la terre des Donelly et charge son intendant d'incendier la ferme pendant l'enterrement de Joe. TELERAMA Cette longue saga, tournée avec un budget considérable, se voulait une fresque de l’Amérique des pionniers, peignant à la fois l’Irlande de la fin du XIXe, la vie enfiévrée de New York et les grands espaces westerniens. Le résultat est à l’image de la carrière de Ron Howard : très inégal. Certaines séquences - dont celle de la course pour la terre - possèdent un réel pouvoir d’émotion, alors que parallèlement plusieurs personnages restent conventionnels et peu attachants. Le film a également été composé pour mettre en valeur le couple Tom Cruise-Nicole Kidman et, à ce titre, la composition des deux interprètes est plutôt réussie. Comparé à La Porte du paradis de Michael Cimino, Horizons lointains apparaît comme un film soigné mais limité dans son propos. Irlande, 1892. Joe Donelly et ses trois fils exploitent un minuscule lopin de terre appartenant au plus gros propriétaire de la région, Daniel Christie. Mais Christie ... |
IL ETAIT UNE FOIS EN AMERIQUE, Sergio Leone, Robert de NiroNoodles laisse les souvenirs remonter à la surface de sa mémoire dans une fumerie d'opium du quartier chinois. Quarante ans plus tôt, avec ses amis d'enfance, ils formaient une bande de gamins débrouillards déjà prêts à affronter tous les dangers pour sortir de la pauvreté. Puis, il y a eu la première histoire d'amour avec l'inaccessible Deborah. Pour sauver ses amis, il les a vendus. Jusqu'à ce qu'ils se fassent tous tuer lors d'une arrestation. Noodles laisse les souvenirs remonter à la surface de sa mémoire dans une fumerie d'opium du quartier chinois. Quarante ans plus tôt, avec ses amis d'enfance, i ... |
INDIGENES, Rachid Bouchareb 2006, Samy Naceri, Jamel Debouze @@@En 1943, alors que la France tente de se libérer de la domination nazie, quatre indigènes, soldats oubliés de la première armée française recrutée en Afrique ont un parcours spécifique. Abdelkader, Saïd, Messaoud et Yassin, réputés pour leur courage, sont envoyés en première ligne. Argent, amour pour la France ou pour l'armée française, foi en la liberté et l'égalité, leurs motivations divergent pour un même combat, libérer la France, les armes à la main. TELERAMA Indigènes répare une injustice, tout en étant une sorte d’Il faut sauver le soldat Ryan à la française, avec des scènes de bataille, manœuvres d’envergure ou combats isolés. Le réalisateur filme au plus près des soldats, de leur frayeur et de leur violence. Rien ne symbolise mieux leur lutte que le dernier tiers du film : seuls survivants de leur bataillon, les quatre et leur sergent blessé atteignent un village fantomatique d’Alsace. L’atmosphère fébrile d’attente rappelle le roman de Julien Gracq Un balcon en forêt. Deux soldats maghrébins harassés avalent la soupe fumante apportée par une vieille ménagère. Belle séquence à l’image du film : ni plus ni moins que la remise en cause d’une image d’Épinal. En 1943, alors que la France tente de se libérer de la domination nazie, quatre indigènes, soldats oubliés de la première armée française ... |
INDOCHINE Régis Wargnier 1992, Catherine Deneuve, Vincent Perez (middle)@@À Saigon, en 1930, l'héritière d'une famille coloniale dirige une importante plantation d'hévéas, l'arbre à caoutchouc. Cette femme, Éliane Devries, a son amour voué à sa fille adoptive, Camille, jeune princesse vietnamienne qu'elle a recueillie à la mort de ses parents. À Saigon, en 1930, l'héritière d'une famille coloniale dirige une importante plantation d'hévéas, l'arbre à caoutchouc. Cette femme, &Eacu ... |
INVICTUS, Clint Eastwood 2009, Morgan Freeman, Matt DamonÀ l'issue de la chute de l'apartheid, le président Nelson Mandela, récemment élu, est confronté à une Afrique du Sud qui est racialement et économiquement divisée. À l'issue de la chute de l'apartheid, le président Nelson Mandela, récemment élu, est confronté à une Afrique du Sud qui est racialement e ... |
J ACCUSE, Roman Polanski, Jean Dujardin, Louis Garrel, Emmanuelle SeignerPendant les 12 années qu'elle dura, l'Affaire Dreyfus déchira la France, provoquant un véritable séisme dans le monde entier. L'affaire est racontée du point de vue du Colonel Picquart qui, une fois nommé à la tête du contre-espionnage, va découvrir que les preuves contre le Capitaine Alfred Dreyfus avaient été fabriquées. A partir de cet instant et au péril de sa carrière puis de sa vie, il n'aura de cesse d'identifier les vrais coupables et de réhabiliter Alfred Dreyfus. Pendant les 12 années qu'elle dura, l'Affaire Dreyfus déchira la France, provoquant un véritable séisme dans le monde entier. L'affaire est racont&eacut ... |
J IRAI OU TU IRAS, Geraldine Nakache 2018, Leila Bekhti, Geraldine Nakache (sentimental)@Vali et Mina sont deux soeurs que tout oppose. L'une est chanteuse, rêveuse et émotive. L'autre est thérapeute, distante et rationnelle. Leur père finit par trouver l'occasion rêvée pour peut-être les réconcilier : Vali a décroché une audition à Paris et c'est Mina qui va devoir l'y emmener malgré son mépris pour la passion de sa soeur. C'est une histoire de retrouvailles, une histoire d'amour entre deux soeurs, l'histoire d'une famille qui s'aime, mais qui ne sait plus se le dire. TELERAMA Bancal, J’irai où tu iras hésite sans cesse entre mélo sur la reconstruction d’une famille minée par les non-dits et succédané d’un épisode de l’émission Strip-tease, en immersion parmi les fans de la chanteuse québécoise. L’humour oscille entre running gags pénibles (hurlements au téléphone en voiture à cause d’une connexion Bluetooth défectueuse) et clowneries d’un autre âge (Timsit se fait passer pour un sourd-muet ou pour un bègue). Vali et Mina sont deux soeurs que tout oppose. L'une est chanteuse, rêveuse et émotive. L'autre est thérapeute, distante et rationnelle. Leur père finit ... |
JEUX INTERDITS René Clément 1952, Brigitte Fossey (middle)Au cours de l'Exode de 1940 en France, Paulette, cinq ans, perd ses parents. À l'abandon, elle erre sans savoir où elle va jusqu'au jour où elle rencontre Michel, un petit garçon de dix ans qui la conduit chez lui. D'abord réticent, le père de Michel accueille la petite, notamment pour ne pas que leurs voisins en tire profit. Puis les deux enfants commencent à créer des sépultures pour divers animaux morts et Michel vole des croix pour les tombes, créant des ennuis. Au cours de l'Exode de 1940 en France, Paulette, cinq ans, perd ses parents. À l'abandon, elle erre sans savoir où elle va jusqu'au jour où elle rencontre Mich ... |
JFK, Oliver Stone 1991, Kevin Kostner (histoire)@@Suite à l'assassinat du président John F. Kennedy, le procureur Jim Garrison remet en cause le rapport du commissaire Warren. Ce dernier avait clôturé l'affaire en trouvant le parfait coupable, Lee Harvey Oswald. Pour Garrisson, il est impossible que l'homme ait agi seul. Persuadé qu'un complot se trame, Garrison explore des pistes occultées et comprend vite que la CIA, le FBI et le Pentagone ont joué un rôle déterminant dans cette affaire. Suite à l'assassinat du président John F. Kennedy, le procureur Jim Garrison remet en cause le rapport du commissaire Warren. Ce dernier avait clôturé l' ... |
JOYEUX NOEL, Christian Carion 2005, Diane Kruger, Benno Fürmann, Guillaume Canet, Daniel Bruhl, Dany Boon@@@Lorsque la guerre surgit au creux de l'été 1914, elle surprend et emporte dans son tourbillon des millions d'hommes. Nikolaus Sprink, prodigieux ténor à l'opéra de Berlin, va devoir renoncer à sa belle carrière et surtout à celle qu'il aime : Anna Sörensen, soprane et partenaire de chant. Le prêtre anglican Palmer s'est porté volontaire pour suivre Jonathan, son jeune aide à l'église. Ils quittent leur Ecosse, l'un comme soldat, l'autre comme brancardier. Le lieutenant Audebert a dû laisser sa femme enceinte et alitée pour aller combattre l'ennemi. Mais depuis, les Allemands occupent la petite ville du Nord où la jeune épouse a probablement accouché à présent. Et puis arrive Noël, avec sa neige et son cortège de cadeaux des familles et des Etats majors. Mais la surprise ne viendra pas des colis généreux qui jonchent les tranchées françaises, écossaises et allemandes... TELERAMA Pour reconstituer un épisode véridique de fraternisation entre soldats allemands, français et britanniques la nuit de Noël 1914, Christian Carion (Une hirondelle a fait le printemps) a choisi des modalités tout sauf surprenantes. Avec une régularité scolaire, il passe d’un camp à l’autre et du drame à la légèreté. Il alterne, dans le même esprit appliqué, une histoire d’amour, une histoire de fraternité et une histoire de paternité, toutes contrariées par la guerre. Et il façonne des seconds rôles « comme le cinéma français n’en fait plus » (vieux refrain), mais dont il reste à prouver qu’ils manquent : Dany Boon en aide de camp chtimi légèrement neuneu en fait des tonnes pour un effet Bourvil très manqué... C’est assurément une chose bouleversante que des ennemis improvisent une paix éphémère et clandestine, renvoyant un conflit à son absurdité. Mais le film, telle une toile figurative des plus banales, n’a rien à ajouter à ce prodige. Lorsque la guerre surgit au creux de l'été 1914, elle surprend et emporte dans son tourbillon des millions d'hommes. Nikolaus Sprink, prodigieux ténor à ... |
JULIE EN 12 CHAPITRES, Joachim Trier 2021, Renate Reinsve, Anders Danielsen LieJulie va bientôt avoir 30 ans et sa vie est un véritable chaos. Elle a gâché son talent et son ami plus âgé Aksel, un dessinateur à succès, veut qu'ils fondent une famille. Un soir, alors que Julie se faufile à une fête, elle fait la connaissance d'Eivind, un homme plus jeune et plus charmant. Elle se sépare d'Aksel et se lance dans une nouvelle relation dans l'espoir d'une nouvelle perspective de vie. Mais elle doit se rendre à l'évidence : certains choix de vie sont déjà derrière elle. TELERAMA Les joies, les lubies et les amours d’une trentenaire aussi solaire que mélancolique. Une comédie romantique et poétique, qui ne manque pas de mordant. Avec la révélation Renate Reinsve, lauréate du prix d’interprétation féminine en 2021 à Cannes. Allant et grâce poétique. Ce sont les qualités premières de cette comédie romantique et littéraire. La Julie du titre est dépeinte à travers douze chapitres, comme dans un roman. Douze moments qui englobent plusieurs années de son existence, autour de la trentaine. Dans le prologue, on apprend que la demoiselle était dans sa jeunesse une étudiante brillante, qui a suivi des études de médecine puis, insatisfaite, a changé de branche, en voulant devenir psychologue. Avant de changer à nouveau pour se lancer dans la photographie. Une pointe d’ironie filtre, laissant deviner une touche-à-tout qui papillonne, ne sachant pas exactement ce qu’elle veut. C’est à la fois vrai et faux. Les facettes de Julie sont multiples. Joachim Trier fait d’elle un portrait psychologique et sentimental subtil, à travers son travail, ses liens de famille et surtout deux histoires d’amour successives. Le film est parfois mordant, proche de la satire sociologique. Mais il s’attache surtout à explorer la vie intérieure de Julie. Un être de contradictions. Qui brave la pression sociale l’astreignant à être mère mais peine à s’accomplir. Qui a du talent dans l’écriture mais renonce à le capitaliser. Un personnage solaire et mélancolique, indissociable de Renate Reinsve, révélation pleine de sensualité, Prix d’interprétation à Cannes, qu’on ne se lasse pas de suivre dans ses déambulations, à travers le temps et la ville aérée d’Oslo. Captivant et fluide, Julie (en 12 chapitres) bascule dans son dernier tiers, offrant soudain une partition plus grave. Joachim Trier se refuse pourtant à toute noirceur, préférant se tourner du côté d’une sagesse qui n’a rien de mièvre. Bien malin qui peut dire à la fin si le trajet de Julie aboutit à une forme de gâchis. Ou à l’épanouissement discret et neuf d’un dandysme au féminin. Julie va bientôt avoir 30 ans et sa vie est un véritable chaos. Elle a gâché son talent et son ami plus âgé Aksel, un dessinateur à su ... |
JUST MARRIED ou presque, Garry Marshall 1999, Julia Roberts, Richad GereC'est la troisième fois que Maggie Carpenter, charmante jeune femme, fuit au moment fatidique du oui devant l'autel et le prêtre. Cette fâcheuse manie lui vaut une certaine notoriété dans la pittoresque bourgade de Hale, dans le Maryland, où l'on attend avec une curiosité narquoise sa quatrième escapade. C'est alors qu'Ike Graham, journaliste new-yorkais en panne d'inspiration, apprend l'histoire de Maggie... TELERAMA Vous pouvez sacrifier sans problème cette romance sans intérêt sans passer par l'Autel de ces nouvelles fiançailles entre Roberts et Gere. C'est la troisième fois que Maggie Carpenter, charmante jeune femme, fuit au moment fatidique du oui devant l'autel et le prêtre. Cette fâcheuse manie lui vaut u ... |
KATIA, Robert Siodmak 1959, Romy Schneider, Kirt Jurgens (histoire)@@En visite dans un pensionnat de jeunes filles, le Tsar Alexandre II est immédiatement séduit par la belle et surprenante Katia. Très vite, leur relation et leur amour ne laisse plus de place au doute, mais sans prestigieuses origines la pauvre jeune fille n'a pas sa place à la cour du Tsar. Folle de chagrin, elle doit quitter la Russie. TELERAMA A peine sortie de la série des Sissi, Romy Schneider rempile, prisonnière de son personnage fréquentant les allées du pouvoir. Robert Siodmak plonge avec volupté dans l’imagerie d’Epinal pour décrire les relations adultères de Katia et de son prince charmant, le tsar progressiste (la morale est sauve !). Ce mélodrame est dominé par la haute et élégante stature de Curd Jürgens. Il ravira les adeptes de tragédies sentimentales et marquera la fin des aventures de Romy chez les rois. Avec Visconti, Cavalier et Welles, une nouvelle carrière commençait pour elle. En visite dans un pensionnat de jeunes filles, le Tsar Alexandre II est immédiatement séduit par la belle et surprenante Katia. Très vite, leur relation et leu ... |
KILLERS OF THE FLOWER MOON, Martin Scorses 2023, Robert De Niro, Leonardo Di Caprio"Au tournant du 20ème siècle, le pétrole a apporté une fortune à la nation Osage, qui est devenue du jour au lendemain l'un des peuples les plus riches du monde. La richesse de ces Amérindiens a immédiatement attiré les intrus blancs, qui ont manipulé, extorqué et volé autant Osez l’argent autant qu’ils le peuvent avant de recourir au meurtre. » "Au tournant du 20ème siècle, le pétrole a apporté une fortune à la nation Osage, qui est devenue du jour au lendemain l'un des peuples les ... |
L AMANT, Jean-Jacques Annaud 1991, Jane March, Tony Leung Ka Fai (sentimental histoire)@@L'Indochine, dans les années 1930. Une Française de 15 ans et demi vit avec sa mère, une institutrice besogneuse, et ses deux frères pour lesquels elle éprouve un étrange mélange de tendresse et de mépris. Sur le bac qui la conduit vers Saigon et son pensionnat, elle fait la connaissance d'un élégant Chinois au physique de jeune premier. L'homme a l'air sensible à son charme et le lui fait courtoisement savoir. Elle accepte de le revoir régulièrement. TELERAMA Il ne reste pas grand-chose de Duras dans cette adaptation. L’écrivain, se sentant dépossédée (moyennant finance) de son œuvre, écrivit L’Amant de la Chine du Nord, à la manière du film qu’elle aurait peut-être tiré de son récit primitif. Annaud a filmé une passion charnelle entre deux personnes étrangères à leurs propres milieux. C’est du cinéma illustratif, pollué par l’image publicitaire. L’obsession de la beauté plastique conduit à un film bizarrement sage et transparent. L'Indochine, dans les années 1930. Une Française de 15 ans et demi vit avec sa mère, une institutrice besogneuse, et ses deux frères pour lesquels elle ... |
L AMOUR FLOU, Romane Bohringer 2018, Romane Bohringer, Philippe Rebbot (comedie sentimentale)@@Papa et maman ne s’aiment plus. Comment ne pas laisser « deux petits pingouins sur la banquise de [leur] couple » ? Maman a une idée : un « sé-partement », ou un grand appart coupé en deux avec la chambre des enfants comme seule pièce communicante. TELERAMA Les comédiens Romane Bohringer et Philippe Rebbot bricolent ensemble une délicieuse autofiction de “séparation commune” avec un appartement pour lieu commun, mais sans clichés et plein de trouvailles comiques tendres et réjouissantes. Ceci est la vraie histoire du couple d’acteurs Romane Bohringer et Philippe Rebbot : une autofiction d’une liberté folle, filmée par eux-mêmes et financée à la « qui tournera d’abord verra ensuite ». Résultat : ce film fait maison a été le plus rentable de tous les longs métrages français sortis en 2018, avant d’inspirer une série tout aussi réussie en 2021. À l’image, donc, les vrais parents et les vrais amis, qui jouent, pour certains, l’enthousiasme devant cette singulière solution et, pour d’autres, les oiseaux de mauvais augure… En éternel grand gamin, Philippe Rebbot se montre à nouveau irrésistible. Et on comprend que son humour est familial quand on entend ses frères transformer Philippe d’« ex de Romane » en « annexe de Romane »… Papa et maman ne s’aiment plus. Comment ne pas laisser « deux petits pingouins sur la banquise de [leur] couple » ? Maman a une idée : un « sé ... |
L HISTOIRE SANS FIN, Wolfgang Petersen 1984 (science fiction)@Depuis la mort de sa mère, Bastien, dix ans, s'est replié sur lui-même et s'est bâti un monde imaginaire nourri de romans d'aventures qu'il dévore. Un jour, il découvre dans la librairie de M. Koreander un livre intitulé `L'histoire sans fin', qu'il dérobe. Dès les premières pages, Bastien se sent entraîné dans l'univers merveilleux du pays fantastique. TELERAMA Dans une étrange petite boutique, Bastien découvre un vieux livre intitulé L’Histoire sans fin. Cet ouvrage magique raconte la légende du royaume de Fantasia, dévoré peu à peu par le néant. Bastien s’aperçoit qu’il a le pouvoir de pénétrer dans le conte. Un dragon bienveillant, une jolie princesse, un royaume en danger : L’Histoire sans fin emprunte largement à l’univers de l’heroic fantasy, sans en charrier les poncifs. La quête fabuleuse imaginée par Wolfgang Petersen réinvente les règles du conte de fées. Les personnages de Fantasia sont traqués par le plus réel des dangers : le néant. Symbole de l’oubli, du monde désenchanté des adultes, il avale tout sur son passage, la faculté d’émerveillement, l’aptitude au bonheur. Dans cet univers scintillant, les monstres, pelucheux comme des jouets, ajoutent au charme enfantin de la fable. Depuis la mort de sa mère, Bastien, dix ans, s'est replié sur lui-même et s'est bâti un monde imaginaire nourri de romans d'aventures qu'il dévore. ... |
L HISTOIRE SANS FIN, Wolfgang Petersen 1984, Barret Oliver, Noah Hathaway (fantastique)@@Depuis la mort de sa mère, Bastien, dix ans, s'est replié sur lui-même et s'est bâti un monde imaginaire nourri de romans d'aventures qu'il dévore. Un jour, il découvre dans la librairie de M. Koreander un livre intitulé `L'histoire sans fin', qu'il dérobe. Dès les premières pages, Bastien se sent entraîné dans l'univers merveilleux du pays fantastique. TELERAMA Un dragon bienveillant, une jolie princesse, un royaume en danger : L’Histoire sans fin emprunte largement à l’univers de l’heroic fantasy, sans en charrier les poncifs. La quête fabuleuse imaginée par Wolfgang Petersen réinvente les règles du conte de fées. Les personnages de Fantasia sont traqués par le plus réel des dangers : le néant. Symbole de l’oubli, du monde désenchanté des adultes, il avale tout sur son passage, la faculté d’émerveillement, l’aptitude au bonheur. Dans cet univers scintillant, les monstres, pelucheux comme des jouets, ajoutent au charme enfantin de la fable. Depuis la mort de sa mère, Bastien, dix ans, s'est replié sur lui-même et s'est bâti un monde imaginaire nourri de romans d'aventures qu'il dévore. ... |
L HISTOIRE SANS FIN... |
L HOMME A L IMPERMEABLE, Julien Duvivier 1957, Fernandel, Bernard Blier (thriller)@@Sur les conseils d'un ami, un musicien sans histoires fait la connaissance d'une jeune femme légère, Eva. Alors qu'il se rend chez elle, il fait la découverte de son cadavre. La jeune femme a été assassinée. Il va alors faire l'objet d'un chantage orchestré par le voisin de la victime. TELERAMA Sur les conseils d'un ami, un musicien sans histoires fait la connaissance d'une jeune femme légère, Eva. Alors qu'il se rend chez elle, il fait la découverte ... |
L HOMME DE LA CAVE, Philippe Le Guay 2021, Francois Cluzet, Jeremie Renier, Berenice Bejo (thriller psychologique shoah)@Simon et Hélène décident de vendre la cave de leur appartement. Un accord de vente est signé avec un certain M. Fonzic. Comme Simon est du genre à faire confiance, il donne les clés à l’acquéreur avant la rédaction de l’acte notarial. Quand il réalise que non seulement l’homme habite dans la cave, mais que cet ex-professeur d’histoire a été radié de l’Éducation nationale pour propos négationnistes, il est trop tard : la bête immonde s’est installée dans sa vie et n’a pas l’intention d’être délogée… TELERAMA Philippe Le Guay surprend en s’attaquant à un sujet qui résonne tristement avec l’actualité : la falsification de l’Histoire et son corollaire, le complotisme. Les forces sont en place pour un thriller psychologique où l’auteur des Femmes du 6e étage filme parfaitement l’angoisse d’une famille désarmée face à un individu malveillant, habitué à semer un doute nauséabond dans les esprits et à se victimiser. Le réalisateur fait habilement circuler sa mise en scène dans l’immeuble, entre décors, en hauteur, du bonheur rongé par la vermine, et ce sous-sol où une simple chaudière devient un monstre tapi dans l’ombre. Il faut l’avouer : elle s’avère un peu trop insistante, répétitive et lourdement métaphorique… Et François Cluzet lui-même en rajoute dans l’ignominie mielleuse, tête baissée et rage rentrée jusqu’à l’explosion finale — un révisionniste, hélas, n’a pas forcément l’allure d’un taré pitoyable. Simon et Hélène décident de vendre la cave de leur appartement. Un accord de vente est signé avec un certain M. Fonzic. Comme Simon est du genre à ... |
L IMPASSE, Delphine Lemoine 2022, Gwendoline Hamon, Thierry Neuvic (policier)@Estelle, psychiatre dévouée à son métier, mène une existence presque tranquille avec son mari et son fils. Cependant, sa vie bascule le jour où Thomas, son amour de jeunesse, fait une apparition, hospitalisé dans son service. Ce dernier est bientôt accusé d'avoir tué un médecin. Estelle va alors s'enfuir avec Thomas pour tenter de l'innocenter et le soigner. Son mari David et sa meilleure amie Agathe mènent l'enquête et font de troublantes découvertes. TELERAMA Dans une fiction, il n’est pas inutile de choisir ses combats. À vouloir traiter trop de thèmes, on finit pas être inaudible. La preuve par ce téléfilm. Psychiatre, Estelle Segal (Gwendoline Hamon) excelle dans la pratique de l’hypnose. Elle ne vit que pour son métier. Il faut dire qu’à la maison son quotidien n’est pas folichon. Son ado, insupportable, vient être condamné à une peine d’intérêt général et son mari, avocat, consacre tout son temps à ses dossiers. Alors, lorsque Thomas Cassagne (Thierry Neuvic), son amour de jeunesse, est admis dans son service après une tentative de suicide, elle refond immédiatement pour lui. Au point de l’accompagner dans sa cavale après une altercation fatale avec un des autres soignants… Malgré son amorce intrigante, le téléfilm sombre rapidement dans la surenchère en multipliant les thématiques au point de nous perdre. S’agit-il d’un réquisitoire contre la médecine de luxe ? D’une exploration des querelles de chapelle psychiatriques ? Du revival d’une histoire d’amour avortée ? Tout cela à la fois, mais finalement rien de tout cela vraiment. L’ensemble est lesté par des dialogues explicatifs, des mines de circonstance et des rebondissements capilotractés. Bref, l’ingestion n’est pas loin. Dommage. Estelle, psychiatre dévouée à son métier, mène une existence tranquille avec son mari et son fils. Mais sa vie bascule le jour où Thomas, son amour de jeunesse, réapparait dans sa vie, hospitalisé dans son service après une tentative de suicide. Ce dernier est bientôt accusé d'avoir tué un médecin, rival d'Estelle. Estelle va alors s'enfuir avec Thomas dans la campagne provençale pour tenter de l'innocenter et le soigner. Son mari David et sa meilleure amie Agathe, en menant l'enquête pour les retrouver avant les forces de l'ordre, vont découvrir la personnalité très trouble de Thomas, et vont le soupçonner de représenter une menace pour Estelle. Au cours de cette course-poursuite, les secrets qui lient Thomas et Estelle vont ressurgir... Estelle, psychiatre dévouée à son métier, mène une existence presque tranquille avec son mari et son fils. Cependant, sa vie bascule le jour o&ug ... |
LA BALLADE DE NAYARAMA, Shohei Imamura (societe)@@@Ce film est une réflexion sur la société japonaise du XIXe siècle. Selon une tradition, les vieillards qui atteignent 70 ans doivent partir en pèlerinage sur le mont Narayama pour y mourir. Le moment est venu pour Orin de se retirer du monde à son tour. Or, elle est toujours en bonne santé et son fils Tatsuhei ne veut pas la laisser partir pour mourir. Afin d'éviter le déshonneur, Orin décide alors de se faire mal en se cassant les dents pour contraindre son fils à la laisser partir. TELERAMA La Ballade de Narayama est la seconde adaptation japonaise d’une nouvelle de Shichirō Fukazawa (1914-1987), après la version, fortement imprégnée de théâtre kabuki, qu’en avait tirée le prolifique Keisuke Kinoshita, en 1958. Imamura en reprend donc la trame, située dans une petite communauté villageoise à l’extrême nord du Japon, à la fin de l’ère Edo (deuxième moitié du XIXe siècle). Celle-ci tourne autour d’un personnage de grand-mère, Orin (Sumiko Sakamoto), atteignant l’âge avancé pendant lequel elle doit accomplir le rite funéraire traditionnel : gravir le mont Narayama sur les épaules de son fils aîné, pour y finir ses jours livrée aux éléments et à la divinité des lieux. Le film qu’en tire Imamura, cinéaste résolument moderne, s’oppose en tout point au classicisme de Kinoshita, qui exaltait la piété filiale et le respect des traditions. Au contraire, Imamura perpétue sa vision décapante et désacralisée d’une humanité primitive (comme dans Profonds désirs des dieux, 1968) qu’il se plaisait à saisir « par le bas du corps », à ras d’instincts et de pulsions. La première partie du film se penche surtout sur la vie quotidienne du village, au fil des saisons et des travaux qui les rythment. Dès les premières images, qui survolent les chaînes de montagne enneigées, Immamura souligne l’isolement de cette petite communauté agricole, éloignée des évolutions du monde, puis décrit par le détail la rudesse et la ténuité de ses conditions d’existence. En se focalisant sur la famille d’Orin (ses fils, petits-fils et brus) et ses relations avec le voisinage, Imamura en résume les nécessités : la survie, qui se mesure en bouches à nourrir, et la perpétuation du clan, qui régule les rapports entre les sexes. Nécessités qui semblent justifier un enchaînement de situations scabreuses, potentiellement choquantes : nourrissons jetés aux rizières, exécution d’une famille de voleurs enterrés vivants, zoophilie et gérontophilie… Mais la beauté du film est d’exempter ces actes, apparemment révoltants, de toute considération morale, pour les restituer au sein d’un ordre naturel primitif, où les cycles de vie et de mort s’abordent frontalement, sans hypocrisie. C’est pourquoi des vues animales – serpents, rongeurs, rapaces, poules, lapins – s’insèrent entre les scènes de la vie humaine, résonnent ou riment avec elles : pour Imamura, l’homme partage la même histoire naturelle que celle des animaux. Le film chemine, avec trivialité et détachement, vers son apothéose : l’ascension du mont Narayama Le film chemine ainsi, avec trivialité et détachement, vers son apothéose : l’ascension du mont Narayama, à l’occasion d’une séquence magnifique et quasiment muette – le rituel interdit de prononcer un mot. Orin, portée par son fils Tatsuhei (le formidable Ken Ogata), s’élève vers sa propre mort, dans des hauteurs escarpées envahies d’une brume automnale et spectrale. Privilèges abonné Le Monde événements abonnés Expositions, concerts, rencontres avec la rédaction… Assistez à des événements partout en France ! Réserver des places Imamura aurait pu dénoncer facilement la barbarie du rite, mais choisit de faire naître, en son point culminant, une émotion spécifiquement humaine : Tatsuhei éprouvant le besoin d’étreindre une dernière fois sa vieille mère, au moment de l’abandonner au milieu d’un cimetière d’ossements, cerné par les corbeaux. Le rite au summum de sa cruauté (laisser mourir un aïeul dans la nature) coïncide curieusement avec l’effusion inattendue d’un sentiment. Le seul à pousser comme une fleur sauvage sur le granit insécable de la vie primitive. Ce film est une réflexion sur la société japonaise du XIXe siècle. Selon une tradition, les vieillards qui atteignent 70 ans doivent partir en pè ... |
LA BELLE EPOQUE, Nicolas Bedos 2019, Daniel Auteuil, Guillaume Canet (science fiction)@@Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d'un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l'époque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, 40 ans plus tôt, il rencontra le grand amour. TEERAMA Son cadeau ? Revivre le 1974 de sa jeunesse… mais dans un décor de cinéma. Nicolas Bedos met en abyme le temps qui passe. Sympathique. Ou en toc. Pour Le cinéma comme machine à remonter le temps : merveilleuse évidence qui sert à La Belle Époque un argument en or. Allergique à notre siècle « connecté », Victor (Daniel Auteuil), dessinateur de BD en manque d’inspiration et vieux mari en panne d’amour, se voit offrir un voyage vers… la date de son choix. Rien de surnaturel dans les séjours que commercialise Antoine (Guillaume Canet), puisque ses mises en scène doivent tout aux artifices de la fiction : décors, costumes, éclairages, comédiens, et hop, le tour est joué. Quand sa femme (Fanny Ardant, électrique) le jette dehors — « J’ai l’impression de vieillir plus vite quand je m’endors avec toi ! » —, Victor met le cap sur le jour de leur rencontre, en 1974… Pantalon pattes d’eph’, moustache et blouson de cuir ajusté, voilà le sexagénaire qui revisite le bon vieux temps dans un faux café peuplé de faux clients mais vraiment enfumé — tout le monde clope et tout le monde fait l’amour, deux clichés d’époque dont le film s’amuse, pas dupe. Son acide épouse prend, dans la reconstitution, les traits de la piquante Dora Tillier, à qui l’on indique dialogues et didascalies via une oreillette depuis la régie. L’Homo nostalgicus tombera-t-il amoureux de la doublure ? Le couple à l’épreuve du temps. La question taraudait déjà le premier long métrage de Nicolas Bedos, Monsieur et Madame Adelman, auquel cette ambitieuse Belle Époque, présentée hors compétition à Cannes 2019, offre un écho profondément émouvant. Si le vaudeville contemporain qui se joue en coulisses, centré sur le duo Canet-Tillier, convainc nettement moins, il y a un bonheur mélancolique à se réfugier dans ce passé retrouvé, et nécessairement réinventé par le biais du film dans le film, avec Daniel Auteuil. Dont on se souvient soudain quel acteur immense il peut être et combien, faute de rôles à sa mesure, il nous a manqué ces dernières années. — Marie Sauvion Contre La mode vintage, la nostalgie, le café bien français aux vitres moirées, le casting multigénérationnel… Un conformisme aimable infuse a priori dans cette « grande comédie populaire » autoproclamée. C’est moins simple, en vérité. Derrière l’apparat de son voyage temporel, peu vertigineux malgré ses promesses, le film renferme surtout deux histoires de couple. D’un côté, celui d’un metteur en scène, irascible et dédaigneux (Canet englué dans un rôle qu’il a déjà joué), et de sa comédienne fétiche. Un autoportrait de Nicolas Bedos en néo-beauf cynique ? Ce geste d’autodépréciation serait à saluer s’il n’était aussi pesant et caricatural. C’est l’autre couple, Auteuil et Ardant, qui est assurément le plus intéressant, le mieux incarné. Seulement voilà, Bedos saborde très souvent leur partition, en gâche l’émotion par une vulgarité systématique. En insistant trop sur son alter ego de « jeune » morveux, il passe à côté du « vieux » sentimental en lui. C’est dommage. — Jacques Morice Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d'un genre nouv ... |
LA BELLE NOISEUSE, Jacques Rivette 1991, Michel Piccoli, Emmanuelle Beart, Jane Birkin (societe)@@Ami du peintre Edouard Frenhofer, Balthazar Porbus, un marchand de tableaux, lui rend visite dans sa propriété du Midi de la France. Porbus est accompagné d'un jeune peintre, Nicolas, fervent admirateur de son aîné, et de la compagne de celui-ci, Marianne. La jeune femme accepte de poser pour Frenhofer... TELERAMA Il faut voir ce chef-d’œuvre sur les mystères de la création artistique, la lutte de l'esprit et de la matière, les affres d'un peintre, ses rapports avec son modèle. Avec Emmanuelle Béart, sublime modèle soumis au pinceau de Michel Piccoli. Ce fut, au Festival de Cannes 1991, un événement insolite à bien des égards. A 63 ans, Jacques Rivette, cinéaste-auteur exigeant, rigoureux, dont les films n'ont jamais vraiment atteint le grand public, se trouvait exposé aux feux de l'actualité internationale et recevait le grand prix de la compétition. Reconnaissance tardive sans doute, mais « La Belle Noiseuse » devint, du coup, le « chef-d'oeuvre connu » de Rivette, celui pour qui la création artistique (à travers le cinéma) a toujours été un mystère arraché au secret des âmes et à la vérité intérieure des êtres. Balzac avait déjà inspiré Rivette pour son Out one, noli me tangere, version moderne et très longue de L'Histoire des treize. Et, dans La Bande des quatre, comédie à suspense tournée en 1988, il était fait allusion à un tableau, La Belle Noiseuse (une noiseuse est une femme qui cherche des noises). Le film, présenté ce soir dans sa version longue de quatre heures (coupée par un entracte, lorsque Marianne, épuisée, s'endort pendant une séance de pose), est un extraordinaire jeu de fausses pistes pour un secret qui ne sera jamais vraiment dit. Un extraordinaire affrontement entre le peintre, que son ami, sorte de Méphisto, a poussé à l'acte jusqu'alors refusé, et le modèle entièrement nu, reprenant le rôle qui fut, autrefois, celui de l'épouse. Marianne est manipulée, humiliée, transformée en victime expiatoire, mais, en même temps, elle exerce un pouvoir quasi magique. Un rite de possession – qui finit par atteindre les autres protagonistes – permet à Frenhofer de traverser les apparences, tout au long d'un suspense haletant. Il n'y a, dans la mise en scène de Rivette, aucun artifice, aucun piège, aucun effet de manche. Mais, en temps réel, les mains du peintre Bernard Dufour prêtées au personnage de Piccoli, réalisent les esquisses et traquent la vérité du corps du modèle. Il y a quelque chose de sublime dans ce film et dans ses interprètes. Ami du peintre Edouard Frenhofer, Balthazar Porbus, un marchand de tableaux, lui rend visite dans sa propriété du Midi de la France. Porbus est accompagné d'un ... |
LA DAME DE PORTO PIM, J.A. Salgot, Emma Suarezrécit, à la fois imaginaire, réel et culturel, d'un voyage aux Açores, à la recherche des derniers baleiniers, des quelques baleines survivantes. Mais même si les paysages peuvent nous rappeler Melville et Conrad, l'auteur nous prévient dans le prologue de ne pas s'attendre au livre de voyage habituel. Nouvelles, fragments, transcriptions et annexes composent Dama de Porto Pim, un livre frontière, un bel artefact littéraire à la structure aussi disparate que profondément unitaire. Une histoire d'amour compliquée qui semble vouée à l'échec est le thème des « Petites baleines bleues qui traversent les Açores » : un fragment de conversation, mutilé du prologue et de l'épilogue, capturé par l'auteur indiscret sur le pont d'un navire. Un autre texte est la microbiographie du poète du XIXe siècle Antero de Quental, qui révèle en quelques pages très intenses la dimension d'un grand créateur de sonnets qui, naufragé dans le monde, découvre l'existence du néant et se suicide. "La Dame de Porto Pim" est une histoire que Tabucchi, ce splendide voleur d'histoires, a "volé" à un ancien baleinier, devenu chanteur dans les boîtes de nuit pour touristes nord-américains ; C'est le récit d'un amour total, passionné et violent, l'histoire d'une double trahison qui aboutit à une fin sanglante. Dans ces domaines dans lesquels Tabucchi opère, cohabitent vérité et allusion, réalité et métaphore. Les baleines sont concrètes et visibles, mais aussi de puissants archétypes qui traversent les légendes et la littérature ; Les tempêtes sont vraies et évidentes, mais les naufrages sont avant tout ceux d'aventures inachevées, d'histoires impossibles, d'existences brisées. «Un livre qui naît du croisement entre un véritable voyage aux Açores et des morceaux de mémoire littéraire extraordinairement riches, d'une épaisseur évocatrice... Un spleen subtil, une mélancolie très calculée accompagne l'écriture et la corrobore, une ironie implicite astringente la ronge. » (Paolo Mauri, La Reppublica). «L'un des narrateurs italiens les plus originaux. Ses textes sont d'authentiques joyaux d'un art du conte entre le merveilleux et le réalisme le plus minutieux » (Nico Orengo, La Stampa). récit, à la fois imaginaire, réel et culturel, d'un voyage aux Açores, à la recherche des derniers baleiniers, des quelques baleines survivantes. ... |
LA FAMILLE ADDAMS, Barry Sonnenfeld 1991Dans un vieux et lugubre manoir vit la famille Addams, dont les membres, tous plus fous et délirants les uns que les autres, ressemblent d'avantage à des morts qu'à des vivants. Il y a 25 ans, l'oncle Fester a disparu des suites d'une histoire de rivalité amoureuse. Tous le regrettent, et voici qu'il réapparaît. Est-ce lui ou un imposteur ? TELERAMA; Vision iconoclaste de la famille américaine. Barry Sonnenfeld exploite tous les registres du comique, du slapstick à l’humour noir. Belles trouvailles visuelles. Comédie avant tout, La Famille Addams limite pourtant la charge satirique. Du coup, le réalisateur s’amuse à exploiter divers registres comiques, du « slapstick » à l’humour noir, jusqu’aux trouvailles visuelles, servies par d’époustouflants effets spéciaux. Si le film est truffé de références « gothiques » aux séries B du fantastique produites par Roger Corman, il lorgne aussi du côté de Tim Burton, avec ses personnages rafistolés et sa sympathie pour les univers parallèles. Dans un vieux et lugubre manoir vit la famille Addams, dont les membres, tous plus fous et délirants les uns que les autres, ressemblent d'avantage à des morts qu'&ag ... |
LA FEMME AU TABLEAU, Simon Curtis 2015, Helen Mirren, Ryan Reynolds, Daniel BruhlAyant fui l'Europe pendant la guerre, Maria a vécu presque toute son existence aux États-Unis. À la mort de sa soeur aînée, elle désire récupérer les oeuvres d'art de sa famille qui ont été dérobées par les nazis. Ayant fui l'Europe pendant la guerre, Maria a vécu presque toute son existence aux États-Unis. À la mort de sa soeur aînée, elle désire r&e ... |
LA GRANDE COURSE AUTOUR DU MONDE, Blake Edwards 1965, Jack Lemmon, Tony Curtis, Natalie Wood, Peter FalkEn 1908, 6 voitures prennent le départ de la première grande course automobile autour du monde qui va de New York à Paris. Parmi les concurrents, l'ignoble professeur Fate et son âme damnée, Max, sont prêts à tout pour éliminer leurs adversaires. Bientôt, ils n'ont plus qu'un seul concurrent : le séduisant Leslie. Ce dernier voyage dans sa Leslie spécial en compagnie de Maggie DuBois, une jolie journaliste new-yorkaise et féministe. TELERAMA Blake Edwards rend un hommage irrespectueux à ses maîtres Laurel et Hardy, à qui le film est dédié. C'est un peu trop long, avec quelques chutes de rythme, mais avec aussi des moments inoubliables, notamment une gigantesque bataille de tartes (et de gâteaux) à la crème, l'une des plus belles de l'histoire du cinéma. Ça se passe en Amérique en 1908. Le héros, tout de blanc vêtu et dont les dents étincellent comme des étoiles (au sens propre du terme !), est défié pour une course, de New York à Paris, par le très perfide Pr Fatalitas, lequel, en compagnie de son valet (Peter Falk, le futur Columbo), ourdit des pièges infernaux qui tous se retournent contre lui. En 1908, 6 voitures prennent le départ de la première grande course automobile autour du monde qui va de New York à Paris. Parmi les concurrents, l'ignoble pro ... |
LA GRANDE VADROUILLE Gerard Oury 1966, Louis De Funes, Bourvil@@@Au retour d'un bombardement sur la Ruhr, un avion anglais de la R.A.F. se trouve pris dans le feu de la Flak allemande qui le descend au-dessus de Paris. Sir Reginald, avant de sauter en parachute sur la ville occupée, fixe à ses hommes un point de ralliement: le Hammam. TELERAMA cette paire d’aventuriers improvisés résiste encore et toujours à l’envahisseur. Ils n’ont pas de potion magique, mais sont malins, coléreux, bref, gaulois. À leurs trousses, les écrasants vainqueurs se muent en tas de guignols poussifs. Cette célébrissime comédie, l’une des meilleures de Gérard Oury, s’arrange avec l’Histoire, cueille la revanche du rire. Un an après Le Corniaud, de Funès, plus teigneux que jamais, tyrannise à nouveau Bourvil le tendre. On ne se lasse pas de ce road movie de l’Occupation mené tambour battant, avec, ici et là, une goutte d’humour poétique : « Il n’y a pas d’hélice, hélas ! — C’est là qu’est l’os ! » Au retour d'un bombardement sur la Ruhr, un avion anglais de la R.A.F. se trouve pris dans le feu de la Flak allemande qui le descend au-dessus de Paris. Sir Reginald, avant de sau ... |
LA JEUNE FILLE A LA PERLE, Peter Webber 1960, Colin Firth, Scarlett Johansson, Tom Wilkinson (bio)@@@Le XVIIe siècle est l'âge d'or de la peinture hollandaise. La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Elle s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives. TELERAMA Les toiles de Vermeer invitant à la rêverie, il n'est guère étonnant qu'une romancière américaine, Tracy Chevalier, ait brodé une histoire autour de La Jeune Fille à la perle. Qui était cette inconnue à la peau veloutée et au turban bleu ? Une servante qui attira l'oeil du peintre et fit battre son coeur, répond le film, fidèle au roman, et très scrupuleux quant au rendu des clartés douces et des couleurs moelleuses. Eduardo Serra, à la photo, fait un travail remarquable, tout en discrétion, pour éviter la « bel- le image » qui fait écran. Une fois n'est pas coutume, la reconstitution est très vraisemblable : on est immergé dans le quotidien d'une maison de Delft, au XVIIe siècle. Le temps s'écoule doucement, le tressaillement amoureux pointe, chaque regard rapproche le modèle du peintre et inquiète l'entourage. C'est un tantinet prévisible et appliqué, mais sans faux pas. Scarlett Johansson, l'actrice divine de Lost in translation, endosse à merveille le rôle-titre. Tant et si bien qu'à travers un plan-séquence magnifique, lent travelling avant sur elle en train de poser, son visage se confond avec celui du tableau. Une mise en abyme très troublante. Dans le genre, une perle. Le XVIIe siècle est l'âge d'or de la peinture hollandaise. La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Elle s'occ ... |
LA LECON DE PIANO Jane Campion 1993, Holly Hunter, Harvey Keitel, Nicole Kidmann@@Nouvelle-Zélande, 1852 : la mutique Ada (Holly Hunter, inoubliable) accoste sur la plage avec sa fille de 9 ans, pour vivre avec son nouveau mari dans le bush. Cet homme inconnu pour elle refuse de faire transporter le bien le plus précieux d’Ada, son piano, qui est sauvé par Baines, un régisseur illettré très proche des Maoris (Harvey Keitel). Commence alors un troc fascinant entre Baines et Ada : elle récupérera le piano, touche par touche, en échange de visites de plus en plus érotiques… TELERAMA Un piano abandonné sur une plage des antipodes : une seule image suffit à évoquer le chef-d’œuvre de Jane Campion, première Palme d’or de l’histoire du Festival de Cannes donnée à une réalisatrice, en 1993, en attendant celle reçue vingt-huit ans plus tard par Julia Ducournau pour Titane, une autre histoire de métamorphose. Dans une nature primitive sublime, qui fait sans cesse écho à la fièvre ou la violence des protagonistes, Jane Campion filme une femme qui se réapproprie son désir et son corps comme un instrument de plaisir et de liberté. Jamais objet transitionnel n’avait été si puissant au cinéma pour représenter l’émancipation féminine et sexuelle d’une héroïne corsetée dans une société patriarcale et dominatrice. Romantique et allégorique, cette foisonnante Leçon de piano continue de troubler par sa sensualité – le dos nu d’Harvey Keitel, les épaules enfin libérées de Holly Hunter. Et sa leçon de vie reste vertigineuse. Nouvelle-Zélande, 1852 : la mutique Ada (Holly Hunter, inoubliable) accoste sur la plage avec sa fille de 9 ans, pour vivre avec son nouveau mari dans le bush. Cet homme inc ... |
LA LIGNE ROUGE, Terrence Malick 1998, Sean Penn, Jim Caviezel (histoire guerre)@@@La bataille de Guadalcanal fut une étape clé de la guerre du Pacifique. Marquée par des affrontements d'une violence sans précédent, elle opposa durant de longs mois Japonais et Américains au coeur d'un site paradisiaque, habité par de paisibles tribus mélanésiennes. TELERAMA Au milieu d’un édénique îlot mélanésien, voici Witt, un jeune Américain au sourire béat. Une sirène le ramène à sa condition de chair à canon. Nous sommes en 1942, et l’île de Guadalcanal va voir s’étriper Yankees et Japs dans « le Verdun du Pacifique ». Pour Terrence Malick, la « mince ligne rouge » est celle du front, mais c’est aussi l’étincelle qui brûle en chacun, Witt en particulier. Par sa voix, entendue off, débute une méditation qui continue de l’un à l’autre des soldats, confondus presque en un seul monologue mélancolique. Eclairés de l’intérieur, ils gagnent ainsi une vérité que ne livrent pas leurs actes ou leurs discours. Malick ne montre ni salauds ni héros. Ses hommes plient sous le poids de la guerre comme les herbes sous le vent de l’archipel. Et quand il cesse de scruter leurs gueules frappées d’effroi, de hargne ou de fatigue, le cinéaste retourne à cette nature houleuse, paradis déchu, image même de la menace. En cédant parfois aux poncifs d’une religiosité vague (auras de lumière, musique envahissante), Malick alourdit son film d’une symbolique naïve. Sans doute est-ce le prix dont se paie son ambition lyrique et poétique, jamais démentie film après film. La bataille de Guadalcanal fut une étape clé de la guerre du Pacifique. Marquée par des affrontements d'une violence sans précédent, elle opposa ... |
LA LISTE DE SCHINDLER Steven Spielberg 1993, Liam Neeson, Ben Kingsley, Ralph FiennesL'homme d'affaires Oskar Schindler arrive à Cracovie en 1939, prêt à profiter de la Seconde Guerre mondiale, qui vient de commencer. Après avoir rejoint le parti nazi pour des raisons politiques, il emploie des ouvriers juifs dans son usine. L'homme d'affaires Oskar Schindler arrive à Cracovie en 1939, prêt à profiter de la Seconde Guerre mondiale, qui vient de commencer. Après avoir rejoint ... |
LA LISTE NOIRE, Irwin Winkler, 1991, Robert de Niro (histoire)@@Hollywood, 1951. David Merrill, un talentueux metteur en scène, revient de Paris. L'un de ses meilleurs amis l'a dénoncé à la Commission des activités anti-américaines comme sympathisant communiste. David se défend vigoureusement et refuse de comparaître à Washington. Hollywood, 1951. David Merrill, un talentueux metteur en scène, revient de Paris. L'un de ses meilleurs amis l'a dénoncé à la Commission des activit&eac ... |
LA LOI DU SILENCE, Alfred Hitchcock, Mongomery CliftCaché sous une soutane, le sacristain d'une église de la ville de Québec tue un avocat qu'il s'apprêtait à voler. Surpris par le prêtre de la paroisse, le père Logan, il lui avoue le meurtre dans le secret du confessionnal. Mais les soupçons de la police se portent rapidement sur le prêtre. TELERAMA Tourné entre le machiavélique Inconnu du Nord-Express et l’impeccable Crime était presque parfait, La Loi du silence paraît un peu faible dans la filmographie du maître du suspense… Pourtant, même dans une œuvre mineure, on retrouve çà et là, par petites touches insidieuses, le meilleur de Hitchcock. Ici, en l’occurrence, il s’amuse avec l’identité sexuelle de ses héros : Montgomery Clift, d’une beauté diaphane, ne quitte jamais sa robe de prêtre, tandis que la jeune femme qu’il a aimée jadis arbore une coupe à la garçonne, que le réalisateur s’ingénie à filmer très souvent de dos, jouant sur l’ambiguïté sexuelle du couple. L’homme d’Église reçoit la confession d’un criminel et ne peut, soumis à la loi du silence, le dénoncer à la police, même quand il devient lui-même le suspect du crime. Il est alors dans la frustration permanente, ne pouvant parler ni se défendre, il doit se maîtriser contre toute émotion, faisant preuve d’une (f)rigidité imperturbable. Face à lui, Karl Malden incarne le flic dans toute sa puissance virile, rendant Montgomery Clift encore plus efféminé. Quand il s’agit d’avouer publiquement son ancienne histoire d’amour, il laisse la parole à sa maîtresse, ce qui nous vaut des flash-back très romantiques, à la limite du roman-photo avec musique sucrée. Nous n’aurons jamais la vision masculine de cette romance… Hitchcock travaille ses cadrages comme dans un film expressionniste : un crucifix, un clocher ou une scène de la Passion est toujours dans le plan quand apparaît Montgomery Clift, filmé en contre-plongée. Il est l’image même de la droiture ecclésiastique, expiant un péché qu’il n’a pas commis, mais dont il se sent coupable, à l’aune d’un passé un peu trouble et face à une population prompte à le juger. Un curé aussi beau, c’est forcément louche… Hitchcock est décidément d’une perversité diabolique. Caché sous une soutane, le sacristain d'une église de la ville de Québec tue un avocat qu'il s'apprêtait à voler. Surpris par le prêtre de l ... |
LA PRINCESSE DE CLEVES, Jean Delannoy 1961, Jean Marais, Marina VladyClèves, prince vieillissant, est marié à une douce et belle jeune fille. Un soir de bal à la cour d'Henri II, alors que la reine Catherine de Médicis attend avec impatience l'arrivée du duc de Nemours, la différence d'âge entre le prince et sa jeune épouse alimente les conversations. A la suite d'un jeu, la princesse de Clèves et le duc de Nemours doivent danser ensemble. Clèves, prince vieillissant, est marié à une douce et belle jeune fille. Un soir de bal à la cour d'Henri II, alors que la reine Catherine de Méd ... |
LA PROMESSE, Terry George 2017, Oscar Isaac, Charlotte Le Bon (saga histoire)@@1914, la Grande Guerre menace d'éclater tandis que s'effondre le puissant Empire ottoman. À Constantinople, Michael, jeune étudiant arménien en médecine et Chris, reporter photographe américain, se disputent les faveurs de la belle Ana. Tandis que l'Empire s'en prend violemment aux minorités ethniques sur son territoire, ils doivent unir leurs forces pour tenir une seule promesse : survivre et témoigner. LE MONDE Le film de Terry George aborde un moment de l’histoire contemporaine peu évoqué par le cinéma, celui du génocide arménien, premier massacre de masse planifié du XXe siècle. Pour soutenir la dimension extraordinaire de cet événement, il adjoint un récit romanesque déjà beaucoup éprouvé, celui d’une aventure individuelle où la nécessité de la survie cohabite avec l’évolution d’un triangle amoureux. Fresque néo-hollywoodienne sans aucune véritable invention, La Promesse pèche surtout par la construction maladroitement didactique d’un personnage principal (incarné par Oscar Isaac) auquel le spectateur doit s’identifier. Il fait donc office de guide touristique en le plongeant à sa suite au cœur des soubresauts de l’histoire sanglante. Il faut pour cela qu’il n’en sache pas plus que celui-ci, d’où l’air perpétuellement ahuri du héros hébété face à tant d’ignominies. 1914, la Grande Guerre menace d'éclater tandis que s'effondre le puissant Empire ottoman. À Constantinople, Michael, jeune étudiant arménien en mé ... |
LA RUE ROUGE, Fritz Lang, Edward Robinson, Joan Bennett (policier)@@Petit caissier sans histoires, Christopher Cross rencontre, suite à une soirée arrosée, une jeune femme du nom de Kitty dans une rue de Greenwich Village. Elle le prend pour un riche artiste, lui qui n'est qu'un peintre amateur, tandis qu'il tombe amoureux d'elle. Motivée par Johnny, son amant, Kitty décide alors de profiter de l'affection de Christopher afin de lui soutirer de l'argent. Petit caissier sans histoires, Christopher Cross rencontre, suite à une soirée arrosée, une jeune femme du nom de Kitty dans une rue de Greenwich Village. Elle ... |
LA TORTUE ROUGE, Michael Dudok de Wit 2016 (animation)@@@Un homme échoue sur une île déserte tropicale. Seul, il doit apprendre à survivre grâce à la nature, pas toujours accueillante avec pour seuls compagnons les oiseaux et de petits crabes facétieux. Cependant, alors qu'il tente de s'enfuir sur son radeau d'infortune, il fait la rencontre d'une mystérieuse tortue sortie de l'eau. Sa vie va changer à jamais. TELERAMA Entre l'homme et la nature, tout commence, donc, dans le fracas d'une guerre inégale. Sauf que La Tortue rouge est l'ample et émouvant récit d'une réconciliation. Mieux, d'une fusion amoureuse. Ce somptueux film d'animation (prix spécial à Cannes, dans la section Un certain regard) est bien plus qu'un récit écolo comme les autres. Il s'enivre de la beauté des éléments, du vivant comme du minéral, avec la force des grands récits mythologiques. Lorsque la mer, enfin calmée, recrache le héros, à peine vif, sur une île déserte, on croit pourtant voir poindre une énième histoire exotique, façon Robinson Crusoé. Fausse piste, ou plutôt erreur de perspective. L'être humain, ici, n'est pas le jouet du décor. Et la nature n'est pas une réserve d'accessoires à la disposition de son ingéniosité. C'est une puissance mystérieuse, à la fois impassible et changeante, accueillante et rétive... Au début, l'homme veut faire l'homme. Il croit à la chimère d'une conquête, d'une mise au pas. Il s'acharne. Il fabrique un radeau de fortune, avec ce qui lui tombe sous la main. Mais la mer ne veut pas le laisser partir. Dix fois, cent fois, il échoue avant de gagner le large, coulé par une force énigmatique et invisible. Exactement comme le film qui, dix fois, cent fois, déjoue nos attentes, nos habitudes de spectateur. Il faut du temps, à lui comme à nous, pour changer de point de vue, laisser l'arrière-plan devenir l'essentiel : le cycle du ressac sur le sable lisse, le chant des bambous agités par le vent, le rythme des jours qui défilent, lents et réguliers, comme la respiration d'un dormeur. Animé « à la main » et à l'ancienne, à l'aquarelle et au fusain, ce conte contemplatif — et totalement sans paroles — s'exprime à travers la lumière changeante et le jeu des couleurs — or du soleil, plomb de l'orage, mercure d'une nappe d'eau douce... L'île est-elle vraiment magique ? Epuisé, en haillons, l'homme sans nom et sans mots divague. Son sommeil, à même le sable, se peuple de visions. Mais c'est bien éveillé, sous le soleil, qu'il trouve celle qui, inlassablement, coule son embarcation et l'empêche de fuir. C'est une immense tortue rouge qui, comme dans l'un de ces mythes aussi vieux que les rochers et l'eau, se transforme en femme à l'immense chevelure rousse emmêlée. L'île devient, dès lors, le lieu d'une vie à deux — puis à trois, lorsqu'un enfant naît et grandit. Bonheur primitif, quotidien, rythmé par la course malicieuse des crabes voleurs, l'étirement des ombres, le crépitement des ondées passagères. Et cycle tranquille des siestes et des rires, de la pêche et de la cueillette. Rien d'ennuyeux dans la douceur naïve de ces silhouettes enfin apaisées qui épousent leur environnement, jusque dans ses déchaînements de violence (inoubliable et spectaculaire séquence de tornade). Du Néerlandais Michaël Dudok De Wit, on aimait le sens de l'épure, les jeux graphiques sur l'ombre et la lumière, toute une poésie méditative qu'il exprimait dans ses courts métrages. Dans Le Moine et le Poisson, une partie de pêche tournait au ballet cocasse entre le pêcheur rondouillard et sa proie, pour se terminer, déjà, par une rêveuse réconciliation. Dans Père et fille (oscar du meilleur court métrage 2001), tous les chemins menaient aussi à la mer, à sa ligne énigmatique, entre vie et mort. Mais son premier long métrage est plus réussi encore, avec son supplément d'animisme à la japonaise. Dans sa description de la nature, dans chaque souffle de vent et dans chaque brindille, le film reflète l'influence du studio Ghibli, des maîtres Isao Takahata et Hayao Miyazaki. Ce sont eux, d'ailleurs, qui ont sollicité le cinéaste, qui ont présidé à la naissance du film, produit, en France, par le studio Prima Linea. Démarche historique, puisque La Tortue rouge est leur toute première collaboration avec un artiste étranger et extérieur au studio. A ce conte original, ils ont trouvé une place de choix sur la carte de leur univers, à l'ouest des forêts magiques de Princesse Mononoké et de l'océan de Ponyo sur la falaise. Quelque part sur le tropique du chef-d'œuvre. Un homme échoue sur une île déserte tropicale. Seul, il doit apprendre à survivre grâce à la nature, pas toujours accueillante avec pour seu ... |
LAS HIJAS DE ABRIL, Emma SuarezValeria est enceinte, et amoureuse. A seulement 17 ans, elle a décidé avec son petit ami de garder l'enfant. Très vite dépassée par ses nouvelles responsabilités, elle appelle à l'aide sa mère Avril, installée loin d'elle et de sa soeur. TELERAMA Valeria, 17 ans, vit avec sa grande sœur, dans une petite maison face à la mer. Elle est enceinte et amoureuse d’un garçon du même âge, attentionné mais pas très mûr. Le bébé, elle veut le garder. Mais elle se retrouve très vite dépassée. Sa mère, Avril, vient l’aider. Tant et si bien que cette grand-mère, quinquagénaire expansive, encore belle et désirable, accapare l’enfant et décide de l’adopter… Le réalisateur mexicain Michel Franco (Después de Lucia) excelle à choquer. À travers cette histoire aberrante, il explore de manière inédite le rapport mère-fille, tout comme l’instinct maternel dans ce qu’il peut recéler d’égoïsme dévorant. Avril est bien sûr un monstre, mais rendu très humain, en partie grâce à Emma Suárez (l’actrice formidable de Julieta, d’Almodóvar) qui donne une belle intensité à son rôle de femme s’enivrant de sa jeunesse retrouvée. L’originalité du film consiste à épouser les trois points de vue féminins de ce quatuor, où seul l’homme frappe par sa passivité. À dire vrai, dans ce tableau de famille déviant, chacun, fort ou faible, trimballe sa névrose et fait tout pour se faire aimer et ne pas être seul. Le cinéaste réserve d’ailleurs des moments de douceur et de plaisir partagés. Jusqu’au retournement final, totalement imprévisible. Valeria est enceinte, et amoureuse. A seulement 17 ans, elle a décidé avec son petit ami de garder l'enfant. Très vite dépassée par ses nouvelles responsabilités, ... |
LE BOUNTY, Roger Donaldson 1984, Mel Gibson, Anthony Hopkins (saga histoire)@Le 23 décembre 1787, le Bounty quitte le Royaume-Uni sous le commandement du capitaine William Bligh et de ses seconds John Fryer et Fletcher Christian, à destination de Tahiti. Malgré plusieurs mises en garde, Bligh insiste pour passer le Cap Horn. Sa tentative est un échec total et il confie alors le poste de premier second à Christian. Arrivés à Tahiti, c'est la joie et la fête, et Christian devient l'amant de la princesse Mauatua, puis l'épouse. TELERAMA C’est la quatrième fois que le cinéma nous raconte cette histoire, tirée d’un roman populaire. On a déjà vu Errol Flynn, Clark Gable et Marlon Brando dans le rôle tenu ici par Mel Gibson. Les moyens utilisés sont devenus, au fil des ans, de plus en plus impressionnants. L’adaptation de ce soir est tout juste flatteuse à l’oeil, comme un long spot publicitaire. A la fin du XVIIIe siècle, le Bounty prend la mer pour aller chercher des arbres à pain dans les îles heureuses. Le capitaine Bligh règne sur son équipage. Son second, Fletcher, finit par se cabrer et, lors d’une escale à Tahiti, où il rencontre et aime une belle princesse, il accepte de commander la mutinerie des matelots. Le 23 décembre 1787, le Bounty quitte le Royaume-Uni sous le commandement du capitaine William Bligh et de ses seconds John Fryer et Fletcher Christian, à destination ... |
LE CAHIER NOIR Valeria Sarmiento 2018, Lou de Laage, Stanislas MerharUn petit orphelin aux origines mystérieuses et sa jeune nourrice nous entraînent dans leur sillage à travers l'Europe : Rome, Paris, Parme, Venise, Londres. Toujours suivis, dans l'ombre et pour d'obscures raisons, par un Calabrais patibulaire et un inquiétant cardinal, ils nous font côtoyer de ténébreuses intrigues au Vatican, le marivaudage à la cour de Versailles, les affres d'une passion fatale, un funeste duel et les convulsions de la Révolution française. Un petit orphelin aux origines mystérieuses et sa jeune nourrice nous entraînent dans leur sillage à travers l'Europe : Rome, Paris, Parme, Venise, Londres. Tou ... |
LE CHEMIN DE LA LIBERTE, Phillip Noyce 2003 (saga)@@@En 1931, à Jigalong, près du désert de Gibson, trois filles aborigènes, Molly, Gracie et sa soeur Daisy, vivent heureuses auprès de leurs mères. Sur ordre de Mr Neville, protecteur en chef des Aborigènes pour l'Australie occidentale, les fillettes sont arrachées à leur famille et transférées au camp de Moore River, situé à l'autre bout du continent. Là-bas, les trois filles décident de s'échapper et entament un périple de plus de 2.000 kilomètres. TELERAMA En 1931, trois jeunes métisses aborigènes arrachées à leurs familles, et placées de force en internat, s’enfuient… Une odyssée inspirée d’une histoire vraie que le réalisateur Phillip Noyce raconte avec tact. Jusque dans les années 1970, l’Australie a fabriqué des générations d’orphelins, de jeunes métis volés à leurs mères aborigènes et « éduqués » dans des camps pour devenir domestiques et ouvriers agricoles chez les Blancs. Le film de Phillip Noyce, tiré du récit de Doris Pilkington, l’une des victimes de ce racisme institutionnel, raconte une histoire vraie : l’incroyable odyssée de trois petites Aborigènes fuyant à travers l’Australie, dans les années 1930. Molly, Gracie et Daisy (interprétées par d’attachantes actrices non professionnelles) vont parcourir à pied plus de 2 000 kilomètres pour fuir le camp de Moore River et rejoindre leur famille dans le bush, à Jigalong. Seules, la police aux trousses, longeant la clôture qui coupe le pays en deux et préserve les pâturages des lapins, luttant contre la soif, la faim, la fatigue et le découragement. Le Chemin de la liberté dénonce une réalité terrible. Personnages, musique, décors, tout sue l’angoisse : l’inquiétant bureaucrate (Kenneth Branagh), responsable en toute bonne conscience de la politique eugéniste britannique ; l’étrange pisteur chargé de débusquer les fuyardes, mû par l’instinct du chasseur ; les étendues désertiques, jaunies, râpées, brûlées, à perte de vue… Une course-poursuite lyrique et poignante. En 1931, à Jigalong, près du désert de Gibson, trois filles aborigènes, Molly, Gracie et sa soeur Daisy, vivent heureuses auprès de leurs m&egrav ... |
LE COME BACK, Marc Lawrence 2007, Hugues Grant, Drew Barrymore (sentimental)@@Alex Fletcher, ex-chanteur et compositeur d'un groupe des années 1980. La star du moment, Cora Corman, lui offre une chance de faire son retour. Elle lui propose de composer un morceau pour son prochain album et de le chanter en duo. Il fait la rencontre de Sophie Fisher, la jeune femme qui se charge de ses plantes et qui s'avère avoir, elle, davantage de talent pour l'écriture. Une histoire d'amour va alors naître entre eux... Alex Fletcher, ex-chanteur et compositeur d'un groupe des années 1980. La star du moment, Cora Corman, lui offre une chance de faire son retour. Elle lui propose de composer ... |
LE COMTE DE MONTE CHRISTO, Jean Marais (cape et epee)@Edmond Dantès, second d'un navire de commerce de retour d'Orient ayant pris le commandement de son navire après la mort du capitaine, accoste à l'île d'Elbe pour transmettre une lettre à Napoléon. À la suite de cette imprudence, commise pour respecter la volonté de son prédécesseur, il est victime d'une machination. Dantès est alors conduit au secret dans les profondeurs du château d'If, au large de Marseille... TELERAMA Cette adaptation de Dumas est la seconde de Robert Vernay, qui s’illustra par quelques nanars. L’interprétation de Jean Marais est moins fielleuse que celle de son prédécesseur, Pierre Richard-Willm, en 1942, mais assez flamboyante pour masquer la mièvrerie de ses consœurs. À condition de réviser son histoire de France (le complot bonapartiste apparaît ici comme un écheveau inextricable), on peut s’amuser à montrer aux enfants cette adaptation consensuelle d’un grand classique de la littérature. Edmond Dantès, second d'un navire de commerce de retour d'Orient ayant pris le commandement de son navire après la mort du capitaine, accoste à l'île d'E ... |
LE DERNIER DES MOHICANS, Michael Mann 1992, Daniel Day-Lewis, Madeleine StoweEn 1757 dans l'Etat de New York, alors que la guerre fait rage entre Francais et Anglais pour l'appropriation des territoires indiens, un jeune officier anglais, Duncan Heyward, est chargé de conduire deux soeurs, Cora et Alice Munro jusqu'à leur père. Ils sont sauvés d'une embuscade par Hawkeye, un frontalier d'origine européenne, élevé par le Mohican Chingachgook et son fils Uncas. Les trois hommes acceptent d'escorter les deux jeunes filles jusqu'à leur destination. TRLERAMA: Des batailles, des soldats, des Indiens félons et d’autres héroïques. Et une histoire d’amour romanesque à souhait entre la troublante Madeleine Stowe et le charismatique et si mohican Daniel Day-Lewis. Ne boudez pas votre plaisir. Bondissant comme s'il était le gardien d'une forêt mythique, invulnérable, l'acteur anglais ne manque pas de charme. C'est d'abord grâce à lui que Le Dernier des Mohicans se laisse regarder. C'est aussi grâce à un récit sans temps mort : coupant à foison dans le roman de Fenimore Cooper, le film ne s'embarrasse ni de lente mise en place historique, ni de prêchi-prêcha moralisateur pro-Indiens (ils se défendent très bien tout seuls). Bénéficiant d'une magnifique photo de Dante Spinotti, Michael Mann tient son suspense et offre quelques belles scènes de combat. Contrat rempli : il signe ainsi un film d'action musclé, carré, dépaysant, auquel la fragile Madeleine Stowe prête par instants une grâce diaphane. En 1757 dans l'Etat de New York, alors que la guerre fait rage entre Francais et Anglais pour l'appropriation des territoires indiens, un jeune officier anglais, Duncan Heyward, es ... |
LE DISCOURS D UN ROI, Tom Hooper 2010, Colin Firth, Helena Bonham CarterD'après l'histoire vraie et méconnue du père de l'actuelle Reine Elisabeth, qui va devenir, contraint et forcé, le Roi George VI (Colin Firth), suite à l'abdication de son frère Edouard VIII (Guy Pearce). D'après l'histoire vraie et méconnue du père de l'actuelle Reine Elisabeth, qui va devenir, contraint et forcé, le Roi George VI (Colin Firth), suite &a ... |
LE DOCTEUR JIVAGO David Lean 1965, Julie Christie, Omar SharifLe général Yevgraf croit avoir enfin retrouvé la fille de son frère, perdue quand elle était enfant. Il la convoque dans son bureau pour l'interroger et lui raconter l'histoire de ses parents Au début du XXe siècle, le drapeau rouge fait irruption dans les rues de Moscou. Le jeune médecin et poète Youri Jivago est plutôt de ceux qui dansent dans les soirées mondaines. Lara, un peu moins argentée, vit sous le joug de l'amant de sa mère. Le général Yevgraf croit avoir enfin retrouvé la fille de son frère, perdue quand elle était enfant. Il la convoque dans son bureau pour l'interr ... |
LE FAUSSAIRE, Maggie Peren 2022, Louis Hofmann, Luna Wedler, Nina Gummich, André Jung (histoire)@@Berlin, 1942. Cioma Schönhaus, 20 ans à peine, vit dans l’illégalité. Si sa blondeur angélique le fait passer pour un Allemand ordinaire, il est en réalité le seul rescapé d’une famille de juifs déportés. Caché dans un grand appartement, cet idéaliste falsifie des papiers en guise de gagne-pain, afin d’aider des personnes qui tentent d’échapper aux rafles régulières des nazis. TELERAMA Si le sujet est grave, Maggie Peren lorgne vers le burlesque avec cette comédie historique. Plutôt que d’idéaliser son héros, la réalisatrice le filme comme un enfant investi d’une mission bien trop imposante pour ses frêles épaules. Il apparaît comme un baratineur au courage admirable, dont le talent de faussaire lui permet de se faire une place dans une société berlinoise très guindée. Derrière le film d’espionnage, une histoire d’amour au charme imparable se déploie entre Cioma et Gerda, une jeune femme rencontrée lors de ses déplacements dans la capitale allemande. Leurs discussions sur leur jeunesse désœuvrée, qui rejoignent celles sur un avenir incertain, s’imposent finalement comme le point fort du récit. Si le charme de la mise en scène et des comédiens permet à ce Faussaire de fasciner jusqu’à la fin, la complexité de son scénario vient néanmoins alourdir l’ensemble, à cause d’un trop-plein de personnages dont on peine souvent à percevoir les intentions. Inspiré de faits réels, le long-métrage nous renseigne sur la vie d'un homme ayant réellement existé, Cioma Schönhaus. Né le 28 septembre 1922 à Berlin et décédé le 22 septembre 2015 en Suisse, ce graphiste aura échappé à la déportation grâce à ses talents de faussaire. Ayant perdu ses grands-parents et ses parents dans les camps de la mort, ce n'est qu'à 70 ans qu'il va oser dire qu'il est juif et qu'il va partager son expérience auprès du grand public. Interprète de ce personnage au parcours comme aucun autre, Louis Hofmann a révélé dans les colonnes du Time of Israel n'avoir, avant ce projet, jamais eu connaissance de l’existence de Cioma Schönhaus : "Ça a été plus fort encore après la lecture des mémoires de Schönhaus. C’était un personnage incroyable. Son histoire est tellement porteuse de sens. Il a été une improbable source de lumière dans une période de ténèbres. J’ai essayé de trouver cette énergie, cette lumière en moi, pour interpréter ce rôle." Berlin, 1942. Cioma Schönhaus, 20 ans à peine, vit dans l’illégalité. Si sa blondeur angélique le fait passer pour un Allemand ordinaire, il ... |
LE GUEPARD, Luchino Visconti 1963, Burt Lancaster, Romolo Valli (histoire saga)@@D'après l'oeuvre de Giuseppe Tomasi Di Lampedusa. Musique de Nino Rota. En 1860, tandis que la Sicile est submergée par les bouleversements de Garibaldi et de ses chemises rouges, le prince Salina se rend avec toute sa famille dans sa résidence de Donnafugata. Prévoyant le déclin de l'aristocratie, ce dernier accepte une mésalliance et marie son neveu Tancrède à la fille du maire de la ville, représentant la classe montante. D'après l'oeuvre de Giuseppe Tomasi Di Lampedusa. Musique de Nino Rota. En 1860, tandis que la Sicile est submergée par les bouleversements de Garibaldi et de ses che ... |
LE JARDIN DES FINZI CONTINI, Vottorio de Sica 1970, Dominique Sanda, Helmut Berger (histoire guerre)@@Italie, 1938. Ayant entrepris depuis peu de se convertir à l'antisémitisme, le régime fasciste multiplie les mesures vexatoires contre les Juifs italiens, mais la famille Finzi-Contini, pilier de l'aristocratie de Ferrare depuis des générations, ne croit pas à l'imminence de la menace. Les deux enfants adultes, Micól et Alberto, aiment bien donner des parties et jouer au tennis dans l'immense parc qui entoure le palazzo familial. TELERAMA Italie, 1938. Film obsédant de Vittorio De Sica, dont la mise en scène suggère la progression de l’antisémitisme et la corrosion du fascisme. Dans la fin de carrière décevante de Vittorio De Sica, “Le Jardin des Finzi-Contini” est obsédant pour ses qualités esthétiques. Le jardin des Finzi-Contini est ouvert : c’est l’occasion pour quelques jeunes gens de Ferrare d’entrer dans cette somptueuse propriété et d’y retrouver, sur le court de tennis, la belle Micòl. Mais, en 1938, dans l’Italie fasciste, les juifs sont exclus des écoles, des entreprises et… des clubs de tennis. Ce film unique est dédié à l’évocation minutieuse et poignante d’une chose invisible : le sentiment de la fin. Dans le jardin de la propriété où Micòl et Giorgio retrouvent leur enfance, De Sica filme des arbres majestueux qui ont plus de cinq cents ans, et de frêles silhouettes. Il est dans la fragilité du présent, comme à la surface d’une réalité qu’il effleure pour dire tout ce qu’elle a d’éphémère. Ce style très particulier est d’une beauté sublime mais il faut accepter le fatalisme de ce film où tout est déjà joué. À la victoire impitoyable des exterminateurs, rien ne s’oppose ici. La mort hante le splendide jardin. Tout en choisissant un registre éminemment intime, De Sica donne toute sa résonance à l’Histoire en marche. L’atmosphère d’époque qu’il reconstitue fait ressentir la raréfaction de l’air pour les juifs, les décors deviennent souricière, le piège n’a plus qu’à se refermer. Ce film dont chaque plan dit la douceur de vivre qui s’en va, et qui déploie une délicatesse aérienne pour raconter une tragédie, finit par être d’une puissance émotionnelle rare. Italie, 1938. Ayant entrepris depuis peu de se convertir à l'antisémitisme, le régime fasciste multiplie les mesures vexatoires contre les Juifs italiens, mais ... |
LE JOUR LE PLUS LONG, Darryl Zanuck 1962, John Wayne, Henri Fonda, Robert Mitchum (histoire guerre)@@@En 1944, les Alliés se préparent pour la grande offensive qu'ils ont prévue en Normandie et qui devrait définitivement débarrasser l'Europe du fléau nazi. Chaque état-major est en effervescence. Le général Eisenhower hésite quant à la date fixée, le 6 juin, en raison du mauvais temps. L'atterrissage des troupes aéroportées et le débarquement sur cinq plages en mer du Nord s'annoncent difficiles. TELERAMA En 1962 Le Jour le plus long marqua autant les esprits que le Soldat Ryan, de Steven Spielberg, sorti trente-six ans plus tard. Le projet, lancé par Darryl F. Zanuck, était faramineux : la production la plus chère, cinquante-sept stars internationales, six réalisateurs, Romain Gary au scénario, Maurice Jarre et Paul Anka à la musique, Bourvil et Mitchum au générique. Le succès fut phénoménal. Le débarquement (tourné en Corse !) et l’assaut de Sainte-Mère-Église, avec le parachutiste accroché au clocher, sont restés ancrés dans nos mémoires. Mais, en revoyant le film, on se laisse aussi prendre par le réalisme des scènes de caserne, par les moments intimistes (même si la partie française est la moins convaincante) et par le suspense de la tactique militaire. Aujourd’hui, Le Jour le plus long, avec ses nombreuses intrigues parallèles, serait décliné en série télé sur plusieurs saisons… En 1944, les Alliés se préparent pour la grande offensive qu'ils ont prévue en Normandie et qui devrait définitivement débarrasser l'Europe du fl ... |
LE LION EN HIVER, Anthony Harvey 1968, Peter O Toole, Katharine Hepburn (histoire)@@Intrigues et meurtres autour de la succession d'Henry II, roi d'Angleterre au XIIè siècle, et qui réunit sa femme Eléonore d'Aquitaine, exilée, ses trois fils, leur prétendante qui est aussi sa maîtresse, et le frère de cette dernière, le roi de France Philippe II. TELERAMA La réunion de famille qui tourne au vinaigre, à Noël, est un genre en soi qu’il est difficile d’égaler en férocité, une fois couplé à celui du récit médiéval et shakespearien. Nous sommes en 1183 et Henri II d’Angleterre, comme le roi Lear et ses filles, a trois fils et une succession à régler. Le 24 décembre le vieux lion, son épouse rebelle, Aliénor d’Aquitaine, et leur progéniture malveillante vont multiplier les intrigues en guise de présents, sous un sapin volontiers anachronique pour le XIIe siècle. Sans renier ses origines théâtrales, ce film de prestige assume son plaisir de divertir, voire d’amuser. Entre deux zooms disgracieux, il concentre sa mise en scène sur les visages et les regards menaçants des protagonistes, avides de pouvoir. S’il a vieilli en raison de sa modernité (des dialogues métas et des décors trop ostensiblement boueux et caverneux), la musique de John Barry et le casting sont toujours fabuleux. Le face-à-face royal entre Peter O’Toole, en monarque roublard et narcissique, et Katharine Hepburn, en simili-Cléopâtre sur le retour, pas gênée par son accent américain, reste un tour de force. Ils sont deux époux qui passent d’une détestation proprement érotique à la profonde douleur de chacun, qui transparaît sous le machiavélisme de cour. Intrigues et meurtres autour de la succession d'Henry II, roi d'Angleterre au XIIè siècle, et qui réunit sa femme Eléonore d'Aquitaine, exilée, s ... |
LE METIS DE DIEU, Ilan Duran Cohen, Laurent Lucas, Audrey Dana (bio histoire)@@Issu d'une famille juive, Jean-Marie Lustiger se convertit au catholicisme à 14 ans, contre l'avis de ses parents. Curé, il se lie d'amitié avec Jean-Paul II et gravit rapidement les échelons. Issu d'une famille juive, Jean-Marie Lustiger se convertit au catholicisme à 14 ans, contre l'avis de ses parents. Curé, il se lie d'amitié avec Jean-Paul II e ... |
LE PATIENT ANGLAIS, Anthony Minghella 1996, Ralf Fiennes, Juliette Binoche, Kristin Scott-Thomas (histoire)@@@1945, Italie. La fin de la guerre est proche. Hana, une infirmière canadienne, s'installe en Toscane dans un monastère abandonné afin de veiller sur son patient amnésique et défiguré dont les jours sont comptés. Le passé de celui-ci refait surface lorsqu'un mystérieux personnage, Caravaggio, se présente, affirmant connaître l'identité du patient anglais. 1945, Italie. La fin de la guerre est proche. Hana, une infirmière canadienne, s'installe en Toscane dans un monastère abandonné afin de veiller sur son patien ... |
LE PETIT PRINCE, Mark Osborne (animation)@@Pour réussir son entrée à la prestigieuse Académie Werth, une petite fille et sa maman emménagent dans une nouvelle maison. Les vacances studieuses de la petite fille, rythmées par l'emploi du temps rigoureux établi par sa maman, sont perturbées par un voisin, un vieil aviateur aussi excentrique que généreux, qui lui raconte sa rencontre avec un petit prince lors d'une de ses expéditions. Avec lui, elle découvre un monde extraordinaire où tout est possible. TELERAMA En fait, le Petit Prince existe peu dans cette histoire. L'héroïne de ce film est une gamine comme Hollywood les a toujours aimées : agaçante et survoltée, mi-Dorothy du Magicien d'Oz, mi-Shirley Temple. C'est elle qui se révolte contre une mère en perpétuel « burn-out ». Qui pousse un vieil excentrique à entreprendre des expériences loufoques. Et qui, tel un chef militaire, retrouve le Petit Prince, devenu — c'est le pompon ! — un grand dadais d'ado, au cerveau lobotomisé par de méchants capitalistes. De quoi faire se retourner Saint-Ex dans sa tombe... Et c'est ce qui gêne : cette masse de talents (tout ce que l'animation internationale compte de mieux) réunis pour cette variation contestable qui devient vite une trahison. Pour réussir son entrée à la prestigieuse Académie Werth, une petite fille et sa maman emménagent dans une nouvelle maison. Les vacances studieus ... |
LE PIANISTE, Roman Polanski 2002, Adrien Brody, Thomas Kretschmann(histoire)@@@Programme campus Varsovie, au mois d'octobre 1939. un jeune pianiste juif, Wladyslaw Szpilman, est enfermé dans le ghetto avec sa famille. Il assiste, impuissant, aux humiliations que subissent quotidiennement les siens. Grâce à une aide extérieure, il échappe de justesse à la déportation mais voit partir toute sa famille. Le jeune homme se cache alors dans les maisons vides et observe passivement les derniers habitants se révolter contre l'occupation allemande. Programme campus Varsovie, au mois d'octobre 1939. un jeune pianiste juif, Wladyslaw Szpilman, est enfermé dans le ghetto avec sa famille. Il assiste, impuissant, aux humili ... |
LE PLUS BEAU METIER DU MONDE, Gerard Lauzier, Gerard Depardieu, Michele Laroque, Guy Marchand(societe)@@Laurent Monier exerce son métier de professeur d'histoire-géo dans un confortable lycée d'Annecy. Son instabilité sentimentale finit par lui jouer des tours. Sa femme, Hélène, découvre qu'il la trompe un peu trop souvent et le quitte pour s'installer à Paris. Laurent Monier exerce son métier de professeur d'histoire-géo dans un confortable lycée d'Annecy. Son instabilité sentimentale finit par lui jouer des t ... |
LE PRESIDENT, Henri Verneuil 1960, Jean Gabin, Bernard Blier (thriller histoire)@@Émile Beaufort est un président du Conseil à la retraite, qui vit désormais loin de la vie politique française, dans sa grande propriété à la campagne. À l'occasion d'une importante crise ministérielle, Beaufort entend à la radio que son ancien directeur de cabinet, est pressenti pour prendre la tête du gouvernement. Perturbé par cette annonce, il se remémore alors sa collaboration avec ce politicien lié aux puissances d'argent qui finira par le trahir. TELERAMA Un ancien président du Conseil donne des leçons d’honneur national à des politiciens arrivistes. Le sacre de Gabin dans un film ronflant mais sympathique. Les années 1960 n’étaient pas encore yéyé quand Henri Verneuil a tourné cette adaptation d’un Simenon qui évoquait les mœurs parlementaires de la IIIᵉ République. Les dialogues sont signés par Michel Audiard, mais les traits d’humour sont comptés dans ce portrait d’un ancien président du Conseil, Émile Beaufort (Jean Gabin), devenu le seul rempart à l’arrivisme de son ancien directeur de cabinet (Bernard Blier) et du monde de la finance dont il est la marionnette. Beaufort, lui, se définit comme « un mélange d’anarchiste et de conservateur, dans des proportions qui restent à déterminer ». Il est l’indépendance, la morale, la justice, la force, l’Européen éclairé. Verneuil a taillé dans le marbre ce personnage fait pour donner à Gabin une stature de monument national. Régnant en véritable empereur sur une Assemblée où fourmillent les petits calculateurs, il marche ici dans les pas de Clemenceau et entre dans l’Histoire. Un sacre un peu ronflant mais bien mérité et évidemment sympathique. Même si sa suprématie apparaît aussi comme celle des hommes dans une France où les femmes sont des potiches. Et qui sent aujourd’hui le renfermé. Émile Beaufort est un président du Conseil à la retraite, qui vit désormais loin de la vie politique française, dans sa grande propriét&ea ... |
LE PRINCE OUBLIE, Michel Hazanavicius, Omar Sy, Berenice Bejo, Francois Damiens (jeunesse)@Djibi vit seul avec Sofia, sa fille de 8 ans. Tous les soirs, il invente une histoire pour l'endormir. Lorsque Sofia s'endort, ces récits extraordinaires prennent vie quelque part dans un monde imaginaire peuplé. Trois ans plus tard, l'entrée de Sofia au collège va marquer la fin de son enfance. Au grand désespoir de son père, elle n'a plus besoin de ses histoires le soir. Djibi va alors devoir accepter que sa fille grandisse et le prince du monde imaginaire va devoir trouver sa place. Djibi vit seul avec Sofia, sa fille de 8 ans. Tous les soirs, il invente une histoire pour l'endormir. Lorsque Sofia s'endort, ces récits extraordinaires prennent vie quelqu ... |
LE PROCES, Orson Welles 1962, Anthony Perkins, Jeanne Moreau, Romy Schneider (histoire)@@@Joseph K. est un petit fonctionnaire anodin. Vaniteux et sûr de son bon droit, il poursuit une existence toute tracée dans un service où il a de bons espoirs de promotion. Un matin, cette tranquillité vire au cauchemar : des individus pénètrent dans sa chambre, lui posent des questions, le harcèlent. TELERAMA Pas sûr que Kafka aurait aimé. Orson Welles devait le savoir et s’en fichait, malgré sa sincère admiration pour l’auteur tchèque. Mis à part le début, assez conforme à l’absurde kafkaïen angoissant, où Joseph K. est tiré de son lit par deux individus sardoniques qui l’interrogent, le film s’éloigne du livre par sa démesure baroque. Welles en fait surtout une fantasmagorie où il peut déployer son catalogue de morceaux de bravoure. Grâce à un producteur français qui l’a extirpé de son pétrin (départ forcé de Hollywood, films amputés…) et au décor de la gare d’Orsay (alors désaffectée, avant qu’elle ne devienne musée), l’ogre maudit exploite à merveille poutrelles, escaliers, halls, verrière, pour en faire le théâtre labyrinthique, mental et physique, d’une persécution hétérogène. Où Joseph K. n’est pas l’unique victime du pouvoir tentaculaire — il croise une foule hagarde de déportés et d’autres accusés qui rappellent les bêtes noires du maccarthysme. Mais il semble le seul qui essaie de comprendre, en étant lui-même poursuivi par un sentiment de culpabilité. Parmi les séquences marquantes : les montagnes de dossiers et de paperasse qui envahissent les galeries, l’armée de sténodactylos tapant sur leurs claviers dans un espace digne d’une cathédrale, la horde de gamins en furie qui talonnent Joseph K. On est à la limite d’un certain pompiérisme, parfois. Difficile néanmoins de ne pas être ébloui par les effets visuels, les jeux d’ombre et de lumière, l’orchestration démente des déplacements. À noter, la présence frénétique de Romy Schneider, formidable en jeune femme tentatrice. Quant à Anthony Perkins, à peine sorti de Psychose, il donne à l’affolement de multiples facettes. Joseph K. est un petit fonctionnaire anodin. Vaniteux et sûr de son bon droit, il poursuit une existence toute tracée dans un service où il a de bons espoirs de ... |
LE ROI DAVID, Bruce Beresford 1985, Richard Gere, Edward Woodward (saga histoire)@Vers 1030 avant Jésus-Christ. Saül, placé à la tête du peuple d'Israël par le prophète Samuel, se fait proclamer roi. Il suscite le courroux divin en tuant les Amalécites. Samuel, subordonné à la volonté divine, désavoue le mauvais roi et donne l'onction à David, le nouvel élu de Yahvé, un simple berger, fils de Jessé. Fasciné par le jeune homme, Saül le prend à sa cour. TELERAMA David se fait remarquer dans la lutte contre les Philistins en terrassant le géant Goliath avec sa fronde. Jaloux, Saül le met bientôt en disgrâce. Grâce à l'amitié de Jonathan, le fils de Saül, David parvient à s'enfuir dans le désert. Il demande asile aux Philistins. L'apprenant, Saül, ivre de rage, leur déclare la guerre... Vers 1030 avant Jésus-Christ. Saül, placé à la tête du peuple d'Israël par le prophète Samuel, se fait proclamer roi. Il suscite le cour ... |
LE RUSSE AIME LES BOULEAUX, Pola Schirin Beck 2022, Aylin Tezel, Sohel Altan Gol (thriller histoire shoah)@@D'origine azerbaïdjanaise et de confession juive, Mascha est arrivée avec sa famille en Allemagne à l'âge de 11 ans pour fuir la guerre et les massacres. Pour oublier les épreuves qu'elle a traversées, notamment la perte de ses parents, elle trouve du réconfort auprès de ses amis et son petit ami Elias. Lorsque celui-ci meurt brutalement, elle décide de partir en Israël, en quête d'un lieu où elle se sentirait enfin chez elle. TELERAMA Avec son deuxième long métrage – inédit en France –, la réalisatrice Pola Beck adapte le roman de l’Allemande Olga Grjasnowa. Soit la trajectoire déracinée, entre Allemagne et Israël, d’une Azerbaïdjanaise de confession juive, jeune interprète pour l’ONU parlant couramment cinq langues, réfugiée à Cologne depuis son adolescence (Aylin Tezel, insaisissable). Cette identité fragmentée façon puzzle détermine Le Russe aime les bouleaux : intrigue polyglotte (allemand ou anglais, arabe ou hébreu), quête de soi à travers une orientation bisexuelle, déconstruction narrative qui entremêle jusqu’au vertige présent et flash-back. À la manière du cinéaste Nadav Lapid (Le Policier, 2011), le film évoque, de Tel-Aviv à Jérusalem, la militarisation de la société israélienne : une scène glaçante dans le désert, où la partenaire de l’héroïne lui montre comment faire corps avec un fusil d’assaut. En toile de fond, le conflit israélo-palestinien fait écho, pour elle, à celui entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie dans le Haut-Karabakh. Même si l’énigme tend à être résolue, ce beau personnage, miné par les guerres permanentes et les drames intimes, conserve jusqu’à la fin une part de mystère. D'origine azerbaïdjanaise et de confession juive, Mascha est arrivée avec sa famille en Allemagne à l'âge de 11 ans pour fuir la guerre et les massacres. P ... |
LE SOURIRE DE MONA LISA, Mike Newell 2003, Julia Roberts (societe)@@En 1953, Katherine Watson, une jeune femme libre d'esprit, fraîchement diplômée de l'université de Bekerley, intègre la prestigieuse école pour filles de Wellesley pour enseigner l'histoire de l'art. TELERAMA Il manquait un Cercle des poètes disparus en version féminine, voire féministe ? Pas sûr, mais il apparut sur les écrans en 2003, plus nunuche que l’original. Julia Roberts, prof d’histoire de l’art à peine relookée années 50 (elle est en avance sur son temps, elle aime déjà la peinture de Pollock…), convertit à la liberté de penser des jeunes filles programmées pour être épouses au foyer. La star, en pilote automatique d’un bout à l’autre, sait qu’elle ne craint pas grand-chose de sa challenger d’alors, Kirsten Dunst, affligée d’un rôle cliché de fausse peste. Personne n’y gagne. En 1953, Katherine Watson, une jeune femme libre d'esprit, fraîchement diplômée de l'université de Bekerley, intègre la prestigieuse école p ... |
LE TAMBOUR, Volker Schlöndorff 1979, David Bennent, Angela Winkler, Mario Adorf (guerre)@@@En 1899, dans un champ de pommes de terre près de Dantzig (Gdansk), un fuyard se cache sous les jupes d'une paysanne kachoube. C'est ainsi qu'Anna Bronski conçoit sa fille Agnès, qui, à son tour, le 12 septembre 1924, met au monde le petit Oscar. TELERAMA Dantzig, 1924. Seule la promesse de recevoir un tambour le jour de son troisième anniversaire convainc le nouveau-né Oskar de ne pas retourner dans le ventre de sa mère ! Trois ans plus tard, l’enfant décide de ne plus grandir. Pendant ce temps, l’Histoire poursuit sa triste sarabande et le parti nazi menace… Avec son petit tambour dont il ne se sépare jamais, Oskar sème partout la zizanie. Et grâce à sa voix stridente, il brise tout ce qui l’ennuie : paire de lunettes de son institutrice, pendule du salon familial, vitres du quartier. Avec cette adaptation du roman de Günter Grass, Volker Schlöndorff ne se contente pas de multiplier les dérivations fantaisistes, il bâtit une fable métaphorique qui radiographie trente années de l’histoire allemande. Le film convainc quand il s’intéresse exclusivement à Oskar et à sa perception du monde. Mais il se révèle lourdement démonstratif dans la peinture allégorique des événements politiques. La mise en scène peine à relever les délirantes promesses du scénario. Le Tambour avait tout pour être un chef-d’œuvre, il se révèle seulement passionnant par intermittence. En 1899, dans un champ de pommes de terre près de Dantzig (Gdansk), un fuyard se cache sous les jupes d'une paysanne kachoube. C'est ainsi qu'Anna Bronski conçoi ... |
LE TRADUCTEUR, Rana Kazkaz et Anas Khalaf 2000, Ziad Bakri, Yumna Marwan (guerre)@En 2000, Sami était le traducteur de l'équipe olympique syrienne à Sydney. Un lapsus lors de la traduction le contraint à rester en Australie, où il obtient le statut de réfugié politique. En 2011, la révolution syrienne éclate et le frère de Sami est arrêté pendant une manifestation pacifique. Malgré les dangers, il décide de tout risquer et de retourner en Syrie pour aller le libérer. TELERAMA “ La Violence de l'Homme n'a pas besoin de traduction, elle ne se dit et simule pas, son Expression et son Histoire est tristement Universelle ” En 2000, Sami était le traducteur de l'équipe olympique syrienne à Sydney. Un lapsus lors de la traduction le contraint à rester en Australie, où ... |
LE VENT SE LEVE, Ken Loach 2006, Cillian Murphy, Padraic Delaney, Liam Cunningham (histoire guerre)@@@Irlande, 1920. Des paysans s'unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour mater les velléités d'indépendance du peuple irlandais. Par sens du devoir et amour de son pays, Damien abandonne sa jeune carrière de médecin et rejoint son frère Teddy dans le dangereux combat pour la liberté. TELERAMA On réduit trop souvent l’œuvre de Ken Loach à la défense des opprimés. En omettant de dire que le combat à mener est toujours compliqué, violent — il oblige à des sacrifices. C’est le sujet même de cette fresque (Palme d’or). Dans la lande irlandaise, en 1920. Teddy et Damien, deux frères très proches, sont engagés dans la lutte pour l’indépendance de leur pays. Lorsque les Britanniques torturent le premier, le second le soigne puis le remplace dans ses responsabilités, quitte à effectuer le sale boulot. Puis survient le moment où la guerre d’indépendance vire à la guerre fratricide, au double sens du mot. Des divisions surgissent. Les partisans du traité de paix avec les Britanniques jurent que c’est un premier pas, les autres que c’est un recul. Pour Loach, marxiste devant l’éternel, ce débat occulte surtout une chance historique : la possibilité de la révolution socialiste. L’échec est ici d’autant plus poignant que les deux frères sont traités avec la même compassion. C’est toute la force du film, qui tend vers une forme de tragédie shakespearienne. Loach combine le général (l’histoire politique et militaire) et le particulier. Il reste toujours concret, direct et sec, d’un classicisme digne des grands, comme Ford. Il y a bien quelques phases d’exaltation. Mais l’amertume domine le tableau, intense avec ses couleurs de tweed, ses intérieurs de ferme plongés dans la pénombre, ses ciels bas et lourds. « Nous sommes des étranges créatures pour nous-mêmes », dit Damien. Le vent orageux qui se lève ici est chargé de cendres. Irlande, 1920. Des paysans s'unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour ... |
LE VIEIL HOMME ET L ENFANT, Claude Berri 1966, Michel Simon, Alain Cohen (societe guerre)@@@L'histoire se passe dans un village francais durant l'Occupation allemande. Elle raconte la vie de Claude Langmann (c'est le nom d'état-civil de Claude Berri) dans la famille d'accueil où ses parents l'ont envoyé pour éviter les rafles nazies. La famille d'accueil est un couple de grands-parents : Pépé (Michel Simon) et Mémé (Luce Fabiole). Pépé est un ancien poilu de la Première Guerre. Gueulard anticlérical et antisémite, Pépé ne cesse d'accuser les Juifs, les rouges et les francs-maçons d'être la cause de tous les maux de la France. Mais Claude (Alain Cohen), auquel ses parents ont formellement interdit de laisser paraître ses origines juives, fait craquer le vieil homme sans que celui-ci se doute que Claude est juif. Celui-ci adore également son nouveau Pépé, mais prend un malin plaisir à le faire déblatérer sur les Juifs, voire à inverser les rôles : c'est Pépé qui a le « physique d'un juif » et pas lui… Mais il le console lorsque survient la Libération et que le Maréchal prend la fuite… L'histoire se passe dans un village francais durant l'Occupation allemande. Elle raconte la vie de Claude Langmann (c'est le nom d'état-civil de Claude Berri) dans la famill ... |
LES AMANTS DU PONT NEUF, Leos Carax 1991, Juliette Binoche, Denis Lavant (sentimental)@@Alex est cracheur de feu et dort sur le Pont-Neuf, fermé cet été-là pour travaux. Il y habite avec Hans, un vieux clochard qui lui fournit les précieuses ampoules de somnifère indispensables à son sommeil. Alex est attiré comme un aimant par ce pont, solide paquebot échoué au coeur de la capitale. Après avoir passé une nuit au centre d'hébergement de Nanterre, il retourne dans son repaire et trouve, installée à sa place, Michèle, endormie. TELERAMA Ces Amants-là ont pris un petit coup de vieux. Trop de paroxysme tue le paroxysme. Cette sorte d'apothéose du « jeune cinéma français » ne craignait pas les paradoxes, dont celui de déployer un budget pharaonique pour raconter une histoire de clochards. Après des images (toujours impressionnantes) du centre d'hébergement de Nanterre, où sont emmenés ceux qu'on commençait à nommer les SDF, le film suit les destins croisés d'Alex, la gueule cassée, et de Michèle, muse de misère à l'oeil poché. Alex fait tout, y compris le pire, pour conquérir Michèle, laquelle fait tout pour être digne de cet amour fou. On dirait du Goya, du Vigo, mais aussi du Carné ou du Coppola. Entre culte de la pauvreté et dépense outrancière, croquis néoréaliste et conte, le film fait en permanence le grand écart, non sans multiplier les chausse-trapes (fausses joies, fausses morts, etc.). Dans le registre des morceaux de bravoure, la séquence de ski nautique entre les haies de feux d'artifice reste un must. Lavant, qui court comme un lapin malgré un pied dans le plâtre, est formidable en acrobate, cracheur de feu, baladin. Et Binoche ? Elle se sacrifie corps et âme pour son pygmalion de l'époque. Notons que ce film au romantisme noir s'achève par un happy end vraiment happy. Alex est cracheur de feu et dort sur le Pont-Neuf, fermé cet été-là pour travaux. Il y habite avec Hans, un vieux clochard qui lui fournit les pré ... |
LES AMBITIEUX, Catherine Corsini 2006, Karin Viard, Eric Caravaca (sentimental)@@Julien, un jeune auteur, rêve d'être édité. Petit miracle : il décroche un rendez-vous avec une éditrice redoutable, Judith Zahn. Si celle-ci ne lui reconnaît aucun talent, elle le trouve à son goût. Julien, espérant ainsi se faire publier, devient son amant. Un soir, il fouille dans les affaires de Judith et découvre l'histoire de son père, un révolutionnaire mort au combat en Amérique du Sud. Il décide d'en faire un livre sans rien dire à Judith... TELERAMA Comédie sentimentale douce-amère qui frise parfois la caricature, mais sauvée par le savoureux talent de ses interprètes, Éric Caravaca et Karin Viard. Ala fois comédie sentimentale, chronique d'une machination et satire d'un milieu où sexe et pouvoir marchent ensemble, Les Ambitieux est une tambouille douce-amère dont le goût doit beaucoup aux acteurs et à leur savoureuse interprétation. Le film suit le parcours initiatique de Julien, un Rastignac au petit pied (Eric Caravaca est parfait en arriviste mou) dont la fausse modestie camoufle mal la dévorante ambition : devenir un écrivain reconnu. Monté à Paris, le voilà pris dans les filets de Judith, une redoutable éditrice (Karin Viard), dont il devient l'amant. A ses côtés et à son insu, Julien va enfin trouver le grand sujet de roman qui lui manquait : l'histoire rocambolesque du père de Judith... Si Catherine Corsini (La Nouvelle Eve, La Répétition) frise souvent la caricature (le personnage de l'éditrice a finalement du mal à émouvoir), le mélange des genres donne du rythme au récit. Entre deux cocasseries, la réalisatrice parvient même à saisir quelques vérités sur les manigances de deux mondes (l'édition et la télévision) également minés par les luttes de pouvoir. Julien, un jeune auteur, rêve d'être édité. Petit miracle : il décroche un rendez-vous avec une éditrice redoutable, Judith Zahn. Si celle-c ... |
LES AVENTURES D UN MATHEMATICIEN, Thorsten Klein 2020, Philippe Tlokinski, Esther GarrelDurant la Seconde Guerre mondiale, le mathématicien polonais Stan Ulam et son frère Adam sont boursiers à l'université de Harvard. Stan Ulam est approché par son ami John von Neumann pour participer au projet Manhattan à Los Alamos. Le film traite du projet Manhattan, et pose la question morale de l'utilisation d'armes nucléaires. TELERAMA Connaissez-vous Stanislaw Ulam, mathématicien juif polonais exilé aux États-Unis, qui, non content d’être l’un des géniteurs de l’informatique, contribua de manière décisive aux recherches sur l’arme atomique pendant la Seconde Guerre mondiale (au sein du « projet Manhattan »), puis durant la guerre froide (autour de la fameuse bombe H) ? Ce film intelligent et méditatif, parfois un brin austère, retrace les épreuves intimes et les questionnements moraux d’un savant face à l’effroyable portée de ses découvertes. À travers ce parcours, le cinéaste allemand Thor Klein dresse le portrait subtil d’une génération de jeunes et brillants scientifiques, ayant presque tous fui l’Europe nazie pour devenir les Prométhée tourmentés du XXe siècle. Attachant, le comédien Philippe Tlokinski contribue à humaniser ces aventures fort cérébrales. Durant la Seconde Guerre mondiale, le mathématicien polonais Stan Ulam et son frère Adam sont boursiers à l'université de Harvard. Stan Ulam est approch ... |
LES CERF VOLANTS DE KABOUL Marc Forster 2007, Khalid Abdalla, Atossa Leoni (mini)@@@Hassan, le fils des domestiques, protège Amir, peureux fils d'un commerçant de Kaboul. Les deux garçons sont comme des frères. Mais un jour, au lieu de secourir son ami agressé, Amir prend la fuite. Cette trahison résonne avec l'histoire qui se joue au même moment en Afghanistan : les Soviétiques envahissent le pays, tandis qu'Amir et son père le quittent. Vingt ans après, Amir l'exilé reçoit un appel de son ami Rahim Khan, lui disant qu'il peut encore réparer ses fautes. Hassan, le fils des domestiques, protège Amir, peureux fils d'un commerçant de Kaboul. Les deux garçons sont comme des frères. Mais un jour, au lieu de ... |
LES ENFANTS DES JUSTES, Fabien Onteniente 2022, Mathilde Seigner, Gerard Lanvin@@Dordogne, 1942; la ferme de Virgile et Blanche est proche de la ligne de démarcation et Virgile aide volontiers ceux qui veulent passer en zone libre; le couple recueille Sarah et Simon, deux enfants juifs; des liens indéfectibles se nouent. Dordogne, 1942; la ferme de Virgile et Blanche est proche de la ligne de démarcation et Virgile aide volontiers ceux qui veulent passer en zone libre; le couple recueille Sa ... |
LES ESPIONS D A COTEUn couple habitant en banlieue emménage dans un nouveau quartier. Ils se retrouvent entraînés dans un complot international d'espionnage quand ils découvrent que leurs voisins -- qui auparavant semblaient être parfaits -- sont en fait des agents secrets. TELERAMA Jeff Gaffney, DRH dans une grande entreprise qui travaille pour le Département de la défense, et sa femme Karen, forment un couple sans histoires, qui coule des jours heureux dans une petite banlieue résidentielle d'Atlanta, en compagnie de ses deux enfants. Alors que leurs enfants sont en colonie de vacances, ils font connaissance avec leurs nouveaux voisins, les Jones, un couple glamour, sophistiqué et très amical. Rapidement, les Gaffney en viennent à soupçonner leurs trop charmants voisins d'être des agents secrets en mission. Ils se mettent à les suivre, pénètrent illégalement dans leur maison se retrouvent pris au coeur d'une opération spéciale qui les dépasse... Un couple habitant en banlieue emménage dans un nouveau quartier. Ils se retrouvent entraînés dans un complot international d'espionnage quand ils découv ... |
LES EVADES, Frank Darabont 1994, Tim Robbins, Morgan Freeman (societe)En 1947, Andy Dufresne, un jeune banquier, est condamné à la prison à vie pour le meurtre de sa femme et de son amant. Ayant beau clamer son innocence, il est emprisonné à `Shawshank', le pénitencier le plus sévère de l'Etat du Maine. Il y fait la rencontre de Red, un homme désabusé, détenu depuis 20 ans. Commence alors une grande histoire d'amitié entre les deux hommes. TELERAMA L’histoire se plie aux règles du film de prison, avec bagarres spectaculaires et évasion minutieuse. Le réalisateur Frank Darabont retrouve par bribes l’atmosphère carcérale dépeinte par Stephen King dans Différentes Saisons. Il sait parfaitement tirer les ficelles d’un thriller ingénieux et captivant, serre ses héros de près, s’attache avec chaleur à leur forger une personnalité complexe, attirante. L’un, idéaliste et secret, l’autre, cabotin bavard, virtuose du marché noir. Aidé par la sensibilité de ses interprètes, le cinéaste parle surtout d’espoir et d’humanité. En 1947, Andy Dufresne, un jeune banquier, est condamné à la prison à vie pour le meurtre de sa femme et de son amant. Ayant beau clamer son innocence, il est ... |
LES FANTASMES, Stéphane et David Foenkinos 2021, Monica Bellucci, Carole Bouquet, Nicolas Bedos, Karin Viard, Josephine Japy, Denis Podalydes (societe)@@Face à leurs fantasmes, six couples tentent d'explorer les faces cachées de leur vie intime. Six questionnements sur l'accès au plaisir. Du jeu de rôle à l'abstinence, en passant par l'exhibition, ces histoires parallèles abordent le thème du désir des uns et des autres, ainsi que ses manifestations de nos jours. TELERAMA Six couples, six fantasmes sexuels, de l’hypophilie à l’autagonistophilie… Des mots compliqués pour parler de « déviances » plus ou moins étonnantes ou connues, comme être excité quand l’autre pleure ou par le fait d’être regardé (on est loin des films Titane ou Crash…). Les frères Foenkinos (Jalouse) lorgnent du côté de Dino Risi et de ses Monstres, sans jamais atteindre le niveau de tragique et de cruauté du film à sketchs italien. Car ils semblent empêtrés par toutes les stars qu’ils ont convoquées et à qui le scénario n’offre que des situations superficielles. Pourtant, tourné en 2020, entre les deux confinements, Les Fantasmes avait de la matière à creuser (qu’est-ce qu’aimer dans un monde aseptisé ?, comment se désirer et se toucher par temps de pandémie ?…), mais il reste terriblement déconnecté de l’air du temps et pauvrement anecdotique. Finalement, le comble de ce film qui se veut chic, avec sa pléiade de vedettes, et osé avec ses histoires scabreuses, c’est que le sketch le plus réussi met en scène les tout jeunes et pas encore devenus stars William Lebghil et Joséphine Japy qui sont, eux, excités par… l’abstinence ! Il aurait été alors malin de finir sur cet épisode où le plaisir surgit du renoncement (et de la distanciation sociale !), pour donner un sens très actuel et plus profond à l’ensemble. Face à leurs fantasmes, six couples tentent d'explorer les faces cachées de leur vie intime. Six questionnements sur l'accès au plaisir. Du jeu de rôle & ... |
LES FILLES DE BIRKENAU, David Teboul2024. Que reste-t-il 80 ans après avoir survécu à l'enfer d'Auschwitz ? Cette parole qui a mis tant d'années à émerger, se délie-t-elle plus facilement auprès de celles qui en partagent le vécu ? Encore faut-il trouver le temps et l'espace d'une rencontre. David Teboul lance les invitations. Deux déjeuners réunissent pour la première fois quatre des toutes dernières survivantes françaises des camps de la mort. La table est dressée, et les "filles de Birkenau" se racontent comme jamais elles ne l'ont fait. Judith Elkan, Ginette Kolinka, Esther Senot et Isabelle Choko trouvent les mots pour tout exprimer et faire entendre une parole inédite. Qui n'exclue pas la légèreté, la violence, une parole partagée qui nous embarque dans leur histoire et c'est aussi la nôtre, celle des filles, des dernières "filles de Birkenau". TELERAMA De ces quatre vieilles dames réunies par David Teboul, on connaît déjà l’histoire, du moins pour l’essentiel. Celle de la déportation, parce qu’elles étaient juives. De la survie dans les camps, au milieu des proches qui disparaissent. Puis du retour sans parole, parce qu’elles n’avaient pas envie de raconter ou que personne, alors, ne voulait les entendre. Pourquoi les filmer encore, confronter leur rapport au passé et à la mémoire ? Le dialogue est difficile, et le réalisateur (dont on a déjà salué les productions sur Simone Veil) n’en cache rien, assumant des scènes embarrassantes de récits en concurrence et d’échanges peu aimables — ce qui évoque, tel un reflet inversé, le film La mémoire est-elle soluble dans l’eau, de Charles Najman. Ce sont, à vrai dire, d’autres instants qu’on retiendra. Quand Ginette Kolinka lâche sa légendaire joie de vivre pour évoquer, dans sa petite cuisine, la mécanique de déshumanisation du camp. Ou quand elle entonne le « chant des déportés », qui l’émeut aux larmes. Puissant, le film l’est encore parce qu’on y découvre Judith Elkan, la moins médiatisée des quatre (la seule à n’avoir pas signé de livre), qui frappe par son élégance, son recul, sa vivacité. Enfin, dans le dernier quart d’heure, une séquence à elle seule vaut qu’on visionne l’ensemble : le témoignage de Marie Chafir, extrait d’archives de l’USC Shoah Fondation (créée par Steven Spielberg), qui évoque ses souvenirs auprès d’Esther Sénot… Par la grâce du montage, les mots de l’une, exhumés du passé, et le visage de l’autre, filmé aujourd’hui, bâtissent un moment quasi cinématographique, assez bouleversant. 2024. Que reste-t-il 80 ans après avoir survécu à l'enfer d'Auschwitz ? Cette parole qui a mis tant d'années à émerger, se délie-t- ... |
LES FILLES DU DOCTEUR MARCH, Greta GerwigPendant la guerre de Sécession, dans le Massachusetts, Mme March et ses quatre filles, Jo, Beth, Amy et Meg tentent de se débrouiller tandis que leur père combat au front. TELERAMA ’une major du cinéma américain produise aujourd’hui ce remake des Quatre Filles du docteur March (déjà adapté trois fois) suggère une féminisation possible de Hollywood : non seulement il s’agit d’héroïnes, mais la réalisation revient, cette fois, à une femme. D’un autre côté, difficile de prêter à cette histoire (publiée à partir de 1868 par Louisa May Alcott) une grande modernité. Les filles y restent dans l’attente plus ou moins avouée du prince charmant (pour trois sœurs sur quatre), et la mère, dans l’attente du père, parti au loin, là où le devoir l’appelle… Greta Gerwig fut l’égérie gracieuse et gauche d’un renouveau du cinéma indépendant new-yorkais (Frances Ha, de Noah Baumbach, en 2012). Elle est ensuite devenue une réalisatrice en vue, avec Lady Bird (2017), portrait sensible d’une adolescente en révolte. Ici, face au matériau suranné du récit, elle en reste à un sage classicisme dans sa mise en scène. Son apport, son dépoussiérage tiennent tout entiers à sa direction d’acteurs, et plus encore au choix de ses interprètes. Aucune faute de goût dans ce générique scintillant et très à la page, des invitées prestigieuses aux jeunes stars en puissance. Meryl Streep joue de bon cœur la vieille tante féroce. Laura Dern (la mère) semble s’étonner de savoir si bien incarner la bonté inconditionnelle. Une génération en dessous, Emma Watson (Meg) et Florence Pugh (Amy) excellent et Louis Garrel (le prince charmant pauvre), s’amuse élégamment. Mais rien n’égale les prestations habitées de Timothée Chalamet (le prince charmant riche) et de Saoirse Ronan (Jo, la fille écrivaine). Lui demeure à la hauteur romantique de ses grands rôles dans Call me by your name et Un jour de pluie à New York. Elle, intense, parvient à troubler la joliesse ambiante, comme si son personnage, le plus émancipé de la famille, lui conférait une responsabilité supérieure. Pendant la guerre de Sécession, dans le Massachusetts, Mme March et ses quatre filles, Jo, Beth, Amy et Meg tentent de se débrouiller tandis que leur père comb ... |
LES MISERABLES, Claude Lelouch 1995, Jean-Paul Belmondo, Annie Girardot, Michel Boujenah (histoire)@Suite à la mort du Comte de Villeneuve, Henri Fortin, son employé, est accusé à tort de l'avoir assassiné. Envoyé au bagne, il décède lors d'une évasion ratée, laissant ainsi derrière lui sa femme et son fils Henri. Quelques années plus tard, ce dernier, devenu un grand champion de boxe, s'inspire du courage de son père et décide d'aider des juifs persécutés par la Seconde Guerre Mondiale. TELERAMA “ Adaptation louche et Lelouchienne du monument d'Hugo avec un casting et une ambition flamboyante. Un mélange aussi foutraque que séduisant. ” Suite à la mort du Comte de Villeneuve, Henri Fortin, son employé, est accusé à tort de l'avoir assassiné. Envoyé au bagne, il déc& ... |
LES MYSTERES DE PARIS, André Hunebelle 1962, Jean Marais, Dany Robin (histoire)@@À Paris, à la fin du XIXe siècle, le comte Rodolphe de Sombreuil provoque accidentellement la mort d'un ouvrier. Homme de principes, il s'engage à aider sa veuve qui recherche leur fille disparue mystérieusement. Le comte met tout en oeuvre pour retrouver la jeune fille et s'aventure dans les bas-fonds de Paris. TELERAMA Les versions des Mystères de Paris furent nombreuses. La principale originalité du film d’André Hunebelle est d’être en couleur. Pour le reste, on constatera, une fois de plus, l’incapacité du cinéaste à restituer l’univers et l’imaginaire des grands auteurs de romans d’aventures. Le film n’est que l’ombre de l’intrigue originale. À Paris, à la fin du XIXe siècle, le comte Rodolphe de Sombreuil provoque accidentellement la mort d'un ouvrier. Homme de principes, il s'engage à aider ... |
LES PILIERS DE LA TERRE, Ridley Scottla mini-série se concentre sur la construction d'une cathédrale dans la ville fictive de Kingsbridge pendant une période tumultueuse de l'histoire anglaise connue sous le nom d' Anarchie au 12e siècle. la mini-série se concentre sur la construction d'une cathédrale dans la ville fictive de Kingsbridge pendant une période tumultueuse de l'histoire anglaise con ... |
LES SUFFRAGETTES, Sarah Gavron 2015, Carey Mulligan, Meryl Streep (histoire)@@Londres, 1912. Des groupes de suffragettes s'organisent pour faire valoir le droit des femmes qui ne peuvent pas voter et qui sont maltraitées par leurs employeurs. Des actions violentes et spectaculaires secouent les manchettes, attirant l'attention des forces de l'ordre. TELERAMA C’est une guerre des sexes que la réalisatrice raconte, en exaltant la solidarité féminine. Sa volonté de montrer que le combat d’hier est toujours d’actualité finit par devenir démonstrative, mais reste efficace. Londres, 1912. Des groupes de suffragettes s'organisent pour faire valoir le droit des femmes qui ne peuvent pas voter et qui sont maltraitées par leurs employeurs. Des acti ... |
LES SUPER FLICS DE MIAMI, Bruno Corbucci 1985 (policier)Doug Bennet et Steve Forest se voient forcés de reprendre du service lorsqu'une vieille histoire ressurgit de leur passé de supers flics. Un type qu'ils avaient arrêté pour un hold-up huit ans plus tôt sort de prison et est assassiné. TELERAMA Joe Garret, un truand récemment libéré de prison, est retrouvé mort, assassiné. Il était l'auteur d'un fabuleux hold-up à Detroit, qui avait rapporté vingt millions de dollars. Le capitaine Tanney, chargé de l'affaire, désespère de retrouver son meurtrier tout autant que l'argent. Son supérieur menace de le rétrograder en cas d'échec. Tanney fait alors appel à des amis, Doug Bennet et Steve Forest, deux agents du FBI qui ont jadis mis Garret sous les verrous. A peine arrivés à Miami, les deux compères réduisent à néant un gang de braqueurs. Tout en poursuivant leur enquête, Bennet et Forest nettoient la ville de ses truands... Doug Bennet et Steve Forest se voient forcés de reprendre du service lorsqu'une vieille histoire ressurgit de leur passé de supers flics. Un type qu'ils avaient arr&e ... |
LES VIKINGS, Richad Fleischer 1958, Kirk Douglas, Tony Curtus, Vivian Leigh (histoire)@ (film complet)Vers l'an 900, les Vikings conduits par Ragnar envahissent l'Angleterre et tuent le roi de Northumbrie. Son successeur, Allea, fait arrêter son cousin Egbert pour complot. TELERAMA Ils n’étaient pas nombreux dans les années 1950 à pouvoir diriger des machines démesurées comme Les Vikings. Richard Fleischer, jadis faiseur de petits polars à la RKO, était de cette trempe, modelant avec autorité l’espace des écrans Scope, dirigeant une armée de techniciens, de figurants, mais aussi des stars toutes-puissantes devant lesquelles il avait la malice de s’éclipser, préférant une réputation d’artisan docile à celle d’auteur. Les Vikings (comme 20 000 Lieues sous les mers ou Barabbas) reste pourtant l’un des témoignages les plus flamboyants de ce que les studios américains pouvaient alors produire. Kirk Douglas y campe un impétueux prince nordique, amoureux de sa belle captive qui, elle, en pince pour un esclave aux yeux clairs. Sans le savoir, les deux hommes ont le même père (Ernest Borgnine, d’une sauvagerie lubrique indépassable), et la lutte fratricide prend des allures de tragédie classique. Batailles féroces, reconstitution grandeur nature d’un pittoresque village barbare, drakkar en flammes…, tout l’arsenal du grand spectacle y passe. Le charme de cette fresque aux somptueux décors naturels résiste au temps. Vers l'an 900, les Vikings conduits par Ragnar envahissent l'Angleterre et tuent le roi de Northumbrie. Son successeur, Allea, fait arrêter son cousin Egbert pour complot. |
LINCOLN, Steven Spielberg 2012, Daniel Day-Lewis, Sally Field, Tommy Lee Jones (histoire bio)@@... |
LITTLE BIG MAN, Arthur Penn sorti 1970, Dustin Hoffmann, Faye Donaway (western)@@Âgé de 121 ans, Jack Crabb, seul survivant du massacre de Little Big Horn, raconte son histoire à un journaliste. Adopté par une famille de Cheyennes, ce visage pâle est surnommé Little Big Man à cause de son immense courage. Un jour, toute sa tribu est massacrée par les Blancs et Jack est alors recueilli par un pasteur et sa femme. Le jeune homme est partagé entre ses origines indiennes et son nouveau peuple. TELERAMA Jack Crabb a 121 ans. Il veut corriger quelques idées fausses sur l'Ouest. A 10 ans, orphelin, Jack est adopté par des Cheyennes, qui le baptisent Little Big Man. De retour chez les Blancs, il découvre qu'il a du talent pour manier les armes. Au moment des guerres indiennes... Arthur Penn revisite le western sur le mode de la fresque picaresque, alternant humour - les déboires successifs de Jack, séducteur malgré lui ou gunfighter incapable de tuer - et lyrisme dramatique - les massacres perpétrés par les Tuniques bleues. L'ironie et le tragique se succèdent sans cesse, comme pour dire qu'il est impossible d'avoir un unique point de vue sur l'histoire du Far West, que celle-ci a été davantage subie - c'est le cas du héros, dépassé par les événements - que voulue. Seule certitude, l'horreur de la guerre et la culpabilité de Custer, scènes qui, à l'époque du tournage, interpellaient directement la présence américaine au Vietnam. Dustin Hoffman est parfait tout au long de ses métamorphoses, et il est bien entouré, notamment par Faye Dunaway, irrésistible. Âgé de 121 ans, Jack Crabb, seul survivant du massacre de Little Big Horn, raconte son histoire à un journaliste. Adopté par une famille de Cheyennes, ce ... |
LITTLE BIRD, Zoe Leigh Hopkins 2024 (serie) (histoire)@@Au Canada, une jeune femme issue des Premières Nations cherche sa famille d’origine. La série canadienne "Little Bird" raconte sur fond de quête identitaire la “rafle des années 1960” au Canada : plus de vingt mille enfants des communautés autochtones furent arrachés à leur famille pour les assimiler à la culture dominante. Prix du Public à Séries Mania 2023. Au Canada, une jeune femme issue des Premières Nations cherche sa famille d’origine. La série canadienne "Little Bird" raconte sur fond de quête ... |
LOLO, Julie Delpy 2015 Julie Delpy, Dany Boon@@Pendant qu'elle passait ses vacances entre copines, Violette tombe sur Jean-René. La rencontre aussi charmante qu'improbable se mue en une histoire romantique et passionnelle. De retour en ville, la réalité est tout autre. Pendant qu'elle passait ses vacances entre copines, Violette tombe sur Jean-René. La rencontre aussi charmante qu'improbable se mue en une histoire romantique et passionnell ... |
MADAME DOUBTFIRE, Chris Columbus 1993, Robin Williams (societe)@@Daniel, un doubleur de dessins animés au chômage, n'a aucune autorité sur ses trois enfants, Lydia, Chris et Natalie. Après quatorze années de vie commune, son épouse Miranda, une décoratrice ambitieuse, demande le divorce et obtient la garde des petits. Afin de continuer à les voir, Daniel se fait passer pour madame Doubtfire, une respectable gouvernante irlandaise, et entre au service de son ex-femme. TELERAMA 'est l'histoire d'un monsieur qui se déguise en dame pour ne pas être séparé de ses enfants. Ce monsieur, Daniel, est un doubleur de dessin animé que son patron vient de virer. Pas de chance, sa femme, Miranda, le vire aussi : elle n'a pas supporté de le trouver en train de faire la java dans la maison familiale avec la moitié du zoo de San Diego. Ouste ! Dehors, le grand gamin ! Mais comme Miranda n'a pas le temps de s'occuper des enfants, elle décide d'embaucher une gouvernante. Ni une ni deux, Daniel va voir son frère maquilleur et son ami prothésiste : ils lui fournissent une enveloppe rembourrée, un masque et tout ce qu'il faut pour devenir Mme Doubtfire, nounou d'une soixantaine d'années. Daniel, c'est Robin Williams, acteur chéri des jeunes, aimable cabotin survolté, une sorte de Louis de Funès à la mode américaine. On l'a vu gueuler des jeux de mots intraduisibles dans Good Morning Vietnam, monter sur un bureau dans Le Cercle des poètes disparus, tituber dans Fisher King. Le voici maintenant corseté sous la robe ringarde à souhait et la perruque de Mme Doubtfire. Et ce Robin Williams déguisé est si convaincant que Miranda (Sally Field) l'engage sans hésiter pour tenir son ménage. À lire aussi : Robin Williams : le clown était triste Le mari éconduit, changé en femme mûre, est donc réintégré du moins, provisoirement dans le foyer. Cette fable hollywoodienne, empruntée à une romancière britannique, aurait-elle une portée sociologique ? Apparemment, les pistes ne manquent pas : drame des pères divorcés, dévoiement des thèses féministes, recomposition des foyers... Tout cela dessinant un hommage au bon vieux matriarcat « made in USA », revu et corrigé. La femme active et libérée (de son mari) s'active de plus belle, renoue avec un ancien amant (play- boy et libre lui aussi) et sourit de nouveau à ses chérubins. Tout est pour le mieux dans le meilleur des « home », où Mme Doubtfire veille : mamie à temps partiel, aide ménagère providentielle, si insolite dans ses vieilles nippes qu'elle en paraît extraterrestre. Et vive la nouvelle famille ! À lire aussi : Robin Williams et le stand-up : une longue histoire d’humour De Certains l'aiment chaud à Tootsie et Victor, Victoria, des cinéastes ont utilisé le travesti pour illustrer leur vision de la société américaine. Alors pourquoi ne pas situer Madame Doubtfire dans cette brillante tradition ? La réponse est d'abord dans la mise en scène : un simple enchaînement poussif de gags lourds et mécaniques. On est loin du rythme endiablé d'un Billy Wilder. Et la scène cruciale du restaurant, où Daniel/Mme Doubtfire doit se dédoubler en sautant d'une table à l'autre, aurait bien eu besoin d'un Blake Edwards. A l'évidence, Chris Columbus, réalisateur de Maman, j'ai raté l'avion, n'est ni l'un ni l'autre. Mais n'est-ce pas Robin Williams en personne qui l'a commis à cette tâche ? Multiplié par deux à l'écran, l'acteur est aussi producteur. Et cette double casquette n'est pas la meilleure garantie contre le cabotinage. Il danse le boogie avec un aspirateur, se tartine la figure de crème, essaie de tirer une larme à Sally Field. Cela vire à un one-man show dont nous serions les spectateurs gagnés d'avance. Car, ici, le partenaire est un comparse, le sujet un prétexte, et la star bouffe tout sur son passage. Y compris son personnage et toute la sociologie qu'on voudra lui coller. Et voilà ce qui reste : un numéro prêt-à-consommer. Un acteur qui se déguise en dame pour amuser les enfants, petits et grands. La fable est en fait une farce. On peut lui trouver un goût fadasse, à moins d'être pris du genre d'appétit qui vous pousse dans un fast-food au milieu de l'après-midi. Daniel, un doubleur de dessins animés au chômage, n'a aucune autorité sur ses trois enfants, Lydia, Chris et Natalie. Après quatorze années de vie ... |
MADAME SANS GENE, Christian Jaque, Sophia Loren, Robert Hossein(histoire)@@Blanchisseuse pendant la Révolution française, Catherine croise le jeune lieutenant Bonaparte et s'éprend du sergent Jean-François Lefebvre. Les années passent. Lefebvre, devenu maréchal d'empire, a épousé Catherine et en a fait une duchesse. À cause de sa gouaille, elle a reçu le surnom de 'madame Sans-Gêne', mais ses manières franches et délurées heurtent la cour, à tel point que Napoléon enjoint à Lefebvre de divorcer. Blanchisseuse pendant la Révolution française, Catherine croise le jeune lieutenant Bonaparte et s'éprend du sergent Jean-François Lefebvre. Les ann&eac ... |
MARIE STUART reine d Ecosse, Josie Rourke 2018, Saoirse Ronan, Margot Robbie (histoire bio)@@Reine de France à 16 ans et veuve à 18 ans, Mary Stuart refuse de céder à la pression de se remarier. Elle décide de retourner dans son Écosse natale pour récupérer son trône. Mais l'Écosse et l'Angleterre tombent sous la domination d'Elizabeth I. TELERAMA Marie Stuart et Elisabeth Ire, cernées par l’ambition des hommes, devront agir comme eux. Au lieu du duel de rousses sur fond d’armoiries, Josie Rourke dézingue le patriarcat. Splendide. Josie Rourke, première femme à avoir dirigé une grande institution théâtrale londonienne, le Donmar Warehouse, ne cède pas à la facilité d’un énième portrait de Marie Stuart en reine martyre, pas plus qu’elle ne fait d’Elisabeth Ire, sa cousine et rivale, un impitoyable bourreau. Plutôt que sur leur affrontement, elle insiste sur la gémellité de leurs destins de souveraines, toutes deux maudites d’avoir accédé au trône avec le mauvais sexe. Leurs règnes furent radicalement différents ? L’une était catholique et elle enfanta un roi, l’autre, anglicane et sans descendance ? Certes, mais pour Marie comme pour Elisabeth, les allées du pouvoir devinrent des coupe-gorge. Leur unique scène en commun résume bien l’esprit de ce film visuellement splendide. Au milieu de nulle part, traquée par ses ennemis, Marie (Saoirse Ronan), diaphane et fière dans son dénuement, demande de l’aide à Elisabeth (Margot Robbie). Puissante mais vulnérable, celle-ci apparaît en collerette dentelée et perruque fauve, les lèvres rouge sang comme des plaies ouvertes sur un visage de craie, plus clown triste que Reine de cœur. Au lieu du duel de rousses attendu, cette rencontre s’impose comme un sommet d’émotion et dit l’impossibilité tragique d’une solidarité féminine au faîte du pouvoir. Cernées par l’ambition criminelle des hommes de leur cour, les deux femmes n’ont, pour garder leur trône, pas d’autre choix que de gouverner à la façon des mâles dominants. Reine de France à 16 ans et veuve à 18 ans, Mary Stuart refuse de céder à la pression de se remarier. Elle décide de retourner dans son Éc ... |
MON NOM EST PERSONNE Tonino Valerii 1973, Terence Hill, Henri Fonda (western)@@Personne, un jeune aventurier, veut convaincre un tireur renommé d'accomplir une dernière action d'éclat : combattre la Horde sauvage et ainsi rentrer dans l'Histoire. Personne, un jeune aventurier, veut convaincre un tireur renommé d'accomplir une dernière action d'éclat : combattre la Horde sauvage et ainsi rentrer dan ... |
MON ROI, Maïwenn 2015, Vincent Cassel, Emmanuelle Bercot (drame sentimental)@@Tony est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendante du personnel médical et des antidouleurs, elle prend le temps de se remémorer l'histoire tumultueuse qu'elle a vécue avec Georgio. Pourquoi se sont-ils aimés ? Qui est réellement l'homme qu'elle a adoré? Pour Tony c'est une difficile reconstruction qui commence désormais, un travail corporel qui lui permettra peut-être de définitivement se libérer. TELERAMA La passion destructrice d’une femme pour un bad boy sexy. Maïwenn a toujours autant de talent pour diriger ses acteurs. Du cinéma-vérité saisissant. Mon roi n’est pas le portrait à charge d’un pervers narcissique, mais un film sur l’addiction amoureuse et ses mystères. Emmanuelle Bercot, impliquée corps et âme dans les rires, les cris et les larmes, est magnifique. Mais le film repose, surtout, sur le jeu captivant de Vincent Cassel, philtre d’amour et poison ravageur dans la même seconde. Comme l’héroïne, jusqu’à la fin, on ne peut quitter ce roi des yeux. Tony est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendante du personnel médical et des antidouleurs, elle prend le te ... |
MONSIEUR BATIGNOLE, Gerard Jugnot 2002, Gerard Jugnot, Jean-Paul Rouve (guerre)@@Paris, été 1942. La France est sous l'occupation allemande. Edmond Batignole, un charcutier-traiteur sans ambition, participe malgré lui à la déportation d'une famille juive. TELERAMA Plus beauf que jamais, Gérard Jugnot campait ici un boucher parisien qui fait son beurre sous l’Occupation. Ce monsieur Batignole a la conscience d’un tiroir-caisse, mais se retrouve face à un petit garçon qui compte beaucoup sur lui : Simon, le fils de ses voisins juifs… Comme son personnage, qui balance entre le modeste et le minable, le réalisateur Jugnot risque l’entre-deux. Son film raconte, au fond, l’histoire d’un homme sur une pente savonneuse, un moteur de comédie classique. Mais là, c’est vers l’horreur sombre de l’Histoire que pourrait glisser ce monsieur Batignole. Il y a une audace inattendue dans le portrait de ce « résistant malgré lui », petit commerçant au bord de la crapulerie qui s’improvise ange gardien. Paris, été 1942. La France est sous l'occupation allemande. Edmond Batignole, un charcutier-traiteur sans ambition, participe malgré lui à la dép ... |
MORTELLE RANDONNEE, Claude Miller 1983, Michel Serrault, Isabelle Adjani (thriller)@@L'OEIL, détective privé, est chargé d'enquêter sur une jeune et belle aventurière. Il ne tarde pas à découvrir que Lucie, qui s'appelle en fait Catherine, est une criminelle. Il va alors la suivre de meurtre en meurtre dans ses déplacements, malgré ses transformations physiques et ses changements d'identité. TELERAMA Faux thriller où un père sans enfant poursuit une petite fille qui a des caprices mortels. Sombre vertige et fascinant manège entre Serrault et Adjani. Fasciné par le roman de Marc Behm, Michel Audiard en acheta les droits et l’adapta avec son fils Jacques. Il proposa le scénario à Claude Miller : il était sûr, depuis leur collaboration sur Garde à vue, que ce dernier saurait filmer cette histoire aussi douce que noire. Douce comme l’enfance, l’obsession de Miller. Noire comme la mort, celle qui enlève les enfants à leur père — Michel Audiard avait perdu son fils François dans un accident de voiture en 1975. L’Œil, un détective, cherche désespérément sa fille sur une photo de classe jaunie. Parmi les fillettes couleur sépia, où est Marie ? Quand une enquête le met sur la piste d’une tueuse aux yeux candides, il se contente de la suivre au lieu de l’arrêter, et peu à peu la protège, comme un père. Un drôle de manège (dés-)enchanté, moitié rêve, moitié polar, avec un milliardaire aveugle, des signes astrologiques variables… Adjani n’a jamais été aussi magnétique. Serrault invente une version complètement timbrée du chagrin. Un film envoûtant sur le deuil. L'OEIL, détective privé, est chargé d'enquêter sur une jeune et belle aventurière. Il ne tarde pas à découvrir que Lucie, qui s'appe ... |
N OUBLIE JAMAIS, Nick Cassavetes 2004, Ryan Gosling, Rachel McAdams (sentimental)@@Dans les années 1940 en Caroline du Sud, Noah Calhoun, ouvrier d'usine, et Allie, une fille riche, sont désespérément amoureux. Mais ses parents n'approuvent pas. Lorsque Noah part servir pendant la Seconde Guerre mondiale, cela semble marquer la fin de leur histoire d'amour. TELERAMA Souffrant de la maladie d'Alzheimer, Allie vit dans une maison de retraite. Chaque jour, Duke, un vieil homme, lui lit inlassablement le même livre. Il s'agit du carnet dans lequel Allie a écrit son histoire, avec ses mots, lorsqu'elle a appris sa maladie. Pour ne pas oublier ses sentiments, elle a consigné ses émotions, et Duke lui relit ses lignes tracées avec conviction. A travers elles, on la découvre dans les années 1930, éperdument amoureuse d'un jeune homme, Noah, que sa mère fera tout pour éloigner d'elle, sa situation n'étant pas jugée assez bonne. Grâce à son carnet, Allie maintient un certain lien avec son passé et garde sa dignité d'être humain... Dans les années 1940 en Caroline du Sud, Noah Calhoun, ouvrier d'usine, et Allie, une fille riche, sont désespérément amoureux. Mais ses parents n'appro ... |
N OUBLIE JAMAIS, Nick Cassavetes 2004, Ryan Gosling, Rachel McAdams (societe)@@@Dans les années 1940 en Caroline du Sud, Noah Calhoun, ouvrier d'usine, et Allie, une fille riche, sont désespérément amoureux. Mais ses parents n'approuvent pas. Lorsque Noah part servir pendant la Seconde Guerre mondiale, cela semble marquer la fin de leur histoire d'amour. TELERAMA On devine ce que doit être Les Pages de notre amour, de Nicholas Sparks : un roman de gare. Nick Cassavetes, réalisateur honnête qu'on avait cru doué (Décroche les étoiles, She's so lovely), l'a honnêtement transposé pour en faire un honnête roman-photo... Tous les jours, dans cet hospice luxueux, le vieux Duke raconte à une dame, atteinte de la maladie d'Alzheimer, une histoire qu'elle oublie aussi vite. La même histoire. Une histoire d'amour, évidemment. Celle d'Allie et Noah. Années 40. Le sud des Etats-Unis. Allie est jeune, riche, gâtée : presque une héroïne de Scott Fitzgerald. Noah est pauvre, aimé par un père magnifique (Sam Shepard) et amoureux d'Allie pour la vie. Lorsque la société les sépare, il lui écrit une lettre par jour pendant un an, toutes dérobées par la mère de la jeune fille (Joan Allen, superbe en marâtre snob). Mais un jour, sur le point d'épouser le Jules parfait, Allie retrouve son Jim... On devrait être en larmes. On n'est ému qu'à la fin, lors des scènes entre James Garner et Gena Rowlands. Grâce à elle. Parce qu'elle a été l'épouse de John Cassavetes, qu'elle est la mère du réalisateur et qu'elle parviendrait à être magique en récitant l'annuaire. Le reste, précisément, est un brin téléphoné. Et esthétisant : envols d'oiseaux, couchers de soleil rougeoyants, etc. Rachel Mc Adams (Allie jeune) serait charmante sans ses rires répétés, donc agaçants. Ryan Gosling, en revanche, est une vraie révélation. Toujours juste, en dépit de la ridicule barbe dont on l'a affublé dans la deuxième partie, sans doute pour le vieillir un peu. Dans les années 1940 en Caroline du Sud, Noah Calhoun, ouvrier d'usine, et Allie, une fille riche, sont désespérément amoureux. Mais ses parents n'appro ... |
NAPOLEON, Abel Gance 1927, Albert Dieudonné, Alexandre Koubitzky, Vladimir Roudenko, Marguerite Gance, Antonin Artaud (histoire)@@Le film retrace le parcours de Napoléon Bonaparte, de son enfance à l'école de Brienne jusqu'au début de la première campagne d'Italie, en passant par le Club des Cordeliers, où il rencontre Danton et Rouget de l'Isle, puis par la Corse, d'où il s'enfuit pourchassé par les paolistes, ainsi que par le siège de Toulon, les journées de Thermidor et de Vendémiaire durant lesquelles, grâce à l'intervention de Barras, il devient général d'infanterie, et le mariage avec Joséphine de Beauharnais. TELERAMA Cest une histoire qui n’est pas faite pour se terminer un jour. Le Napoléon d’Abel Gance est un mythe qui ne cesse de se construire, mais le chapitre en cours, en écriture depuis quinze ans, voit venir son point final. Mercredi 13 décembre, de 10h30 à 12h30, quelques centaines de cinéphiles sont revenus cent ans en arrière : ils ont découvert les deux premières heures (sur sept) de l’œuvre restaurée par la Cinémathèque sur le modèle de celle projetée en 1927 au cinéma Apollo (que d’innombrables modifications rendirent ensuite invisible). Pour les cinq autres, il faudra attendre début juillet. Verdict : ce n’est pas un simple remède au naufrage de Ridley Scott, c’est une merveille. On est familier de ces images déjà vues sous une forme ou une autre, à commencer par la mythique bataille de boules de neige en ouverture ; les voir éclater sur la toile de la Cinémathèque procure une émotion subtile, douce exaltation du voyage dans le temps, d’une beauté qui renaît. Manque un million d’euros au budget Restaurateur en chef, Georges Mourier a consacré quatorze années de sa vie à retrouver, nettoyer, assembler ces photogrammes. La partie corse (où Napoléon revient en permission en 1792) est un extraordinaire récit d’aventures, tourné en décors naturels, où l’art du cinéma muet trouve son épiphanie : travellings, surimpressions, plans très larges et très serrés, le maquis brûle et l’horizon scintille, on cligne des yeux. Le tout sur une vaste partition constituée de classiques du répertoire tissés les uns aux autres, interprétée par les orchestres de Radio France. Si les sept heures de film sont déjà quasi prêtes, il reste encore un peu de travail sur la musique. Et à trouver un lieu pour les projections monstres prévues les 4 et 5 juillet. À quelques jours des jeux Olympiques, ce n’est pas facile : il faut 30 mètres de large pour les parties en triptyque, sans compter l’espace pour les quatre-vingts musiciens et le chœur. Enfin, Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque, n’a pas manqué de préciser qu’il manquait toujours un million d’euros pour boucler le budget de ce projet pharaonique (évalué à plus de quatre). La légende, c’est sûr, est encore en mouvement. Le film retrace le parcours de Napoléon Bonaparte, de son enfance à l'école de Brienne jusqu'au début de la première campagne d'Italie, en passan ... |
NOS PLUS BELLES ANNEES, Sydney Pollack 1973, Barbra Streisand, Robert Redford (sentimental)@@Deux jeunes Américains se rencontrent sur les bancs de l'université en 1937. La jeune femme est militante communiste alors que lui est un tombeur sans conscience politique. TELERAMA Sydney Pollack déguise sa leçon d'Histoire en romance nostalgique. Aux démonstrations coups de poing il préfère le tête-à-tête amoureux sur une plage hivernale, et dissimule le pamphlet politique au creux d'une ou deux disputes enflammées. Mine de rien, dix années décisives se dévoilent ainsi, d'une anecdote à l'autre. Après l'Amérique victorieuse d'après guerre, sûre de sa supériorité morale, surgit le maccarthysme, vague de paranoïa anticommuniste, intrusion totalitaire en pays démocratique avec son cortège de délations, de lâchetés. A travers ses déchirures, le couple laisse apparaître le malaise d'une époque, la fin des illusions, du confort intellectuel de l'american way of life. Lui, Hubbell, scénariste à Hollywood, capitule, collabore à la chasse aux sorcières. Elle, Katie, la militante, tient tête. Interprétés avec chaleur, les tourtereaux de Nos plus belles années ne sont pas que des personnages-prétextes. Ils sont attachants, explosifs, bien vivants, et dessinent une belle tranche de vie, tendre et amère. Deux jeunes Américains se rencontrent sur les bancs de l'université en 1937. La jeune femme est militante communiste alors que lui est un tombeur sans conscience poli ... |
NOTTURNO, Gianfranco Rosi 2020 (film documentaire)@@Un focus sur le quotidien difficile des habitants de l'Irak, du Kurdistan, de la Syrie et du Liban, à travers l'histoire d'un chasseur de canards dans des marais et des combattantes kurdes, en première ligne face à Daech. TELERAMA De son exploration patiente et solitaire de territoires de l’ancien Empire ottoman, Gianfranco Rosi a rapporté ce film crépusculaire et fascinant, qui témoigne d’une humanité dévastée par la guerre et luttant malgré tout contre l’anéantissement. Tourné aux confins de l’Irak, du Kurdistan, de la Syrie et du Liban, Notturno est comme le contrechamp de Fuocoammare, le précédent film de Gianfranco Rosi, qui s’ancrait dans la petite île sicilienne de Lampedusa pour pointer les manquements de l’Europe à l’égard des migrants débarquant sur ses côtes ou mourant dans ses eaux. Le cinéaste italien a traversé la Méditerranée à rebours de ce flux migratoire, pour réaliser au Moyen-Orient son œuvre la plus abrupte et la plus magistrale, fruit de trois ans d’explorations souvent dangereuses dans l’ancien Empire ottoman dévasté par des guerres dont le film examine les séquelles sur les populations civiles. Une vingtaine de scènes semblables à des tableaux y forment un territoire aux contours indistincts, sans repères ni perspectives, privé de ciel comme d’horizon. Mais au gré des rencontres, la vie surgit malgré tout dans ce monde ravagé. Les enfants d’une école témoignent à travers leurs mots et leurs dessins des violences qu’ils ont subies. Une mère réécoute sur WhatsApp les appels effrayés de sa fille kidnappée. Un chasseur de canards se livre à une attente silencieuse sur un plan d’eau que la vie a quitté. Chacun d’eux, jusqu’au jeune Ali, dont le regard désabusé ne nous quittera pas, éclaire de quelques lueurs cette nuit profonde qu’il change en crépuscule. La beauté lumineuse de ce film déchirant oppose, elle aussi, son poids d’humanité à une pulsion de mort qui ne vise rien d’autre que l’anéantissement. Un focus sur le quotidien difficile des habitants de l'Irak, du Kurdistan, de la Syrie et du Liban, à travers l'histoire d'un chasseur de canards dans des marais et des comb ... |
NOWHERE IN AFRICA, Caroline Link 2001, Merab Ninitze, Juliane KohlerQuand elle avait cinq ans, l'écrivaine Stefanie Zweig a quitté l'Allemagne de Hitler avec sa mère pour rejoindre son père au Kenya, dans une pauvre ferme du bush où celui-ci, ayant perçu la menace mortelle du nazisme, avait trouvé un emploi. Plus tard, elle a tiré du grand amour qu'elle a immédiatement éprouvé pour les gens et les lieux un roman autobiographique, qui fut un best-seller en Allemagne. TELERAMA Grands bourgeois juifs, les Redlich fuient in extremis l'Allemagne nazie en 1938. Au Kenya, où ils ont trouvé refuge, ils n'ont plus rien. Walter, l'avocat, trime comme fermier. Jettel, son élégante épouse, supporte mal l'exil et la vie rurale. Pendant ce temps, Regina, leur fillette, découvre, fascinée, les coutumes et le rythme africains. Elle apprend à aimer passionnément son pays d'accueil. Cette histoire de choc culturel est traitée sur le mode de la fresque dépaysante. Il y a de sensibles interprètes, de belles images et de grands sentiments. Une sorte d'Out of Africa vu à travers les yeux d'une enfant, puis d'une ado. Mais ces qualités recèlent des faiblesses qui se retournent contre le film : les grands sentiments paraissent bien mièvres, la rencontre avec l'Afrique ressemble à une collection de jolis poncifs, du serviteur noir sagace-et-dévoué aux panoramas touristiques sur un Kenya qu'on aurait préféré moins décoratif. Dommage. C.Mu. Quand elle avait cinq ans, l'écrivaine Stefanie Zweig a quitté l'Allemagne de Hitler avec sa mère pour rejoindre son père au Kenya, dans une pauvre ferm ... |
ON THE TOWN Leonard Bernstein 1944Ozzie, Chip et Gabey sont trois marins en permission de 24 heures. Leur journée commence dans le métro, où Gabey tombe amoureux d'une starlette, Ivy Smith, à la vue d'une affiche la présentant comme "Miss Turnstiles". Décidé à la trouver, il persuade ses deux compères de l'aider dans ses recherches (l'affiche donnant des indices). Chip rencontre ainsi une chauffeuse de taxi délicieusement vindicative, 'Hildy' Esterhazy. De son côté, Ozzie fait la connaissance, au Museum d'histoire naturelle où l'un des indices le conduit, d'une séduisante anthropologue, Claire DeLoone. C'est finalement Gabey lui-même qui retrouve Ivy au Carnegie Hall, où elle étudie la danse et le chant avec Madame Dilyovska. Les uns et les autres prennent rendez-vous pour le soir, mais les flirts vont être contrariés... Ozzie, Chip et Gabey sont trois marins en permission de 24 heures. Leur journée commence dans le métro, où Gabey tombe amoureux d'une starlette, Ivy Smith, &ag ... |
ORPHELINE, Arnaud des Pallieres 2016, Adele Haenel, Adele ExarchopoulosPortrait d'une femme à quatre âges de sa vie. Petite fille de la campagne, prise dans une tragique partie de cache-cache. Adolescente ballottée de fugue en fugue, d'homme en homme, puisque tout vaut mieux que le triste foyer familial. Jeune provinciale qui monte à Paris et frôle la catastrophe. TELERAMA Marcel Proust avait sa théorie des « moi » successifs : les personnes différentes, étrangères les unes aux autres, que nous devenons, au cours de notre vie. Il y a une idée de cet ordre dans le pari d'Arnaud des Pallières : restituer les métamorphoses d'une femme en la faisant jouer, tour à tour, par quatre actrices. On découvre l'héroïne presque trentenaire (Adèle Haenel). Puis on remonte le temps. On la voit à 20 ans (Adèle Exarchopoulos), jeune adolescente (Solène Rigot) et finalement enfant (Vega Cuzytek). Le réalisateur de Michael Kohlhaas (adaptation de Kleist avec Mads Mikkelsen, en 2013) vient du documentaire de création. Depuis Drancy Avenir (son premier long métrage, en 1996), ses films sont conçus comme des expériences. Orpheline n'a donc rien à voir avec ces fictions en plusieurs époques où l'on vieillit peu à peu le comédien. C'est moins le changement physique qui intéresse le cinéaste (trois des interprètes sont, en fait, très proches en âge) que la captation, à chaque étape, d'une nouvelle personnalité, d'un autre rapport au monde. En ce sens, la démarche rappellerait plutôt I'm not there (2007), où Todd Haynes faisait jouer Bob Dylan par six acteurs différents (dont Cate Blanchett...). L'unité secrète du portrait, au-delà des changements de visage (et même de prénom !) tient à une mise en scène qui, chez Arnaud des Pallières, n'avait jamais atteint un tel degré d'incarnation. Aucune des quatre actrices n'est moins captivante que les autres. Leur éclat et l'acuité du regard porté sur elles assurent une continuité. Et le scénario puise dans l'histoire personnelle de la coscénariste, Christelle Berthevas, fil conducteur intime et singulier. Enfant, l'héroïne est le témoin muet d'un drame qui la coupe symboliquement de sa famille et en fait cette « orpheline » des périodes suivantes. Le récit ne perd en intensité que dans les méandres amenés par le fait divers : à 20 ans, la jeune femme est mêlée à une affaire criminelle. Le plus beau, le plus troublant restent la demande d'amour immense, à la fois pathétique et motrice, qui taraude le personnage. Un puits sans fond, qui la fait se jeter dans les bras et le lit des hommes dès l'adolescence, quitte à les effaroucher où à en faire des pères de substitution — plusieurs belles scènes sur ce thème. Cette demande compulsive devient un danger pour l'héroïne au moment d'assurer sa subsistance, de se construire. Dès lors, le suspense final, où on la retrouve adulte, comme au tout début, porte moins sur les suites du dossier judiciaire que sur la possibilité d'une indépendance, enfin. — Louis Guichard Portrait d'une femme à quatre âges de sa vie. Petite fille de la campagne, prise dans une tragique partie de cache-cache. Adolescente ballottée de fugue en fugu ... |
PARTIR, Catherine Corsini 2009, Kristin Scott Thomas, Sergi LopezUne histoire d'amour d'une femme mariée malheureuse avec un ancien détenu a des conséquences dangereuses. TELERAMA Le mari, la femme, l'amant... Et une passion soudaine, irrésistible, bousculant la quiétude ensoleillée de Nîmes. Presque un roman de Françoise Sagan, en théorie. Ou un film de François Truffaut sur l'enfer amoureux. Mais ici, ce n'est pas le sentiment qui domine, si intense soit-il, mais l'argent. Suzanne et Ivan, ce couple improbable (« la bourgeoise et le prolo », ricane le mari), ont beau s'aimer — la réalisatrice filme crûment leurs étreintes —, ils se heurtent moins au qu'en-dira-t-on qu'au fric tout-puissant. C'est si facile, quand on est un notable respecté, de passer quelques coups de fil pour priver d'argent l'épouse infidèle, et de travail le rival détesté... Catherine Corsini croit au poids des classes sociales sur les êtres. Suzanne mise son avenir, sa vie auprès de cet ouvrier. Et c'est précisément cette « faute » (elle le quitte pour un « inférieur ») que ne peut excuser son mari... Kristin Scott Thomas a toujours eu l'art de suggérer le trouble d'un personnage. Ici, elle change de visage — parfois extrêmement belle, parfois presque moche — en fonction des sentiments qui l'assaillent. Avec elle, pour elle, Catherine Corsini a réussi un film au lyrisme sobre. Une tragédie miniature, construite en courtes scènes, qui, entre deux retours au noir — des entractes —, semblent filer droit vers l'inéluctable. Une histoire d'amour d'une femme mariée malheureuse avec un ancien détenu a des conséquences dangereuses. TELERAMA Le mari, la femme, l'amant... E ... |
PEARL HARBOUR, Ben AffleckAmis depuis la plus tendre enfance, Rafe McCawley et Danny Walker sont deux brillants pilotes de l'armée de l'air américaine. La Seconde Guerre mondiale a commencé, mais les États-Unis n'ont pas encore engagé les hostilités. Rafe succombe bientôt au charme d'Evelyn Johnson, une jeune infirmière. C'est le coup de foudre, mais ce dernier part combattre aux côtés des Britanniques. Evelyn et Danny sont, quant à eux, transférés sur la base américaine de Pearl Harbor. Amis depuis la plus tendre enfance, Rafe McCawley et Danny Walker sont deux brillants pilotes de l'armée de l'air américaine. La Seconde Guerre mondiale a commenc&eac ... |
PENTAGON PAPERS, Steven Spielberg, Meryl Streep,Tm CruiseKatharine Graham est la première femme à publier un important journal américain: The Washington Post. TELERAMA En s’intéressant à ce « prologue » méconnu, Steven Spielberg réussit plusieurs films en un seul. Il traite brillamment le dossier politique, et son style même se fait sec, exaltant et nerveux, à la manière des grands films du Nouvel Hollywood des années 70 : c’est un hommage à l’histoire du cinéma autant qu’à la presse de l’époque, tant les deux médias représentèrent alors, chacun à leur manière, la sauvegarde de la démocratie contre un pouvoir abusif. Chaque scène, ou presque, est un morceau de bravoure. Y compris au sens propre : en publiant ces documents brûlants, Kay Graham et ses employés risquaient de tout perdre, de leur journal à leur propre liberté. On a classé tous les films de Steven Spielberg, des plus ratés aux coups de maître On devine, bien sûr, derrière la reconstitution, un plaidoyer très contemporain en faveur d’un contre-pouvoir indépendant et fort, plus nécessaire que jamais aujourd’hui. Le film veut à la fois alerter sur une Amérique malade de Donald Trump et de son « Russiagate », et amorcer l’ère post-Weinstein. A travers le portrait de Kay Graham, veuve mondaine traitée avec condescendance par ses pairs masculins, qui affirme son courage et son autorité, il décortique l’histoire des femmes dans la société, le caractère récent et fragile de leurs acquis… Meryl Streep habite avec une étonnante douceur cette patronne atypique, tiraillée entre les exigences de son milieu, la haute société politico-financière et ses valeurs morales. Face à elle, Tom Hanks a rarement été aussi convaincant : son portrait de rédacteur en chef dur à cuire incorruptible et gouailleur ferait presque oublier Jason Robards, le Ben Bradlee du film de Pakula. Spielberg, lui, n’oublie pas. Il termine son histoire là où commence Les Hommes du Président, le temps d’un fameux plan large et nocturne sur l’immeuble du Watergate. Manière élégante, futée et magistrale de raccrocher les wagons du mythe. Katharine Graham est la première femme à publier un important journal américain: The Washington Post. TELERAMA En s’intéressant &agra ... |
PERSEPOLIS, Marjane Satrapi, Vincent Paronnaud 2007, Sean Penn, Iggy Pop (animation histoire)@@Basé sur le roman graphique de Satrapi sur sa vie avant et après la révolution iranienne. Le film montre la transformation de Satrapi en une adolescente rebelle. Ce film aborde également les tensions politiques en Iran dans les années 70 et 80, avec des membres de sa famille qui seront détenus puis exécutés. Basé sur le roman graphique de Satrapi sur sa vie avant et après la révolution iranienne. Le film montre la transformation de Satrapi en une adolescente rebell ... |
PHILOMENA, Steve Coogan 2013, Judi Desh, Steve CooganEn 1952, Philomena, une adolescente irlandaise, tome enceinte sans être mariée et est envoyée dans un couvent. Quand son bébé Anthony est très jeune, les religieuses l'enlèvent à Philomena et le mettent en adoption aux États-Unis. Pendant les 50 années suivantes, elle a cherché sans arrêt son fils. En 1952, Philomena, une adolescente irlandaise, tome enceinte sans être mariée et est envoyée dans un couvent. Quand son bébé Anthony est tr&egrav ... |
PODIUM, Yann Moix 2004, Benoît Poelvoorde, Jean-Paul Rouve@Depuis des années, Bernard Frédéric voue un culte au chanteur Claude François. Sa passion l'a poussé à devenir un de ses sosies. Aujourd'hui professionnel, Bernard sillonne les routes de France, écumant les salles de concert et de gala. TELERAMA Le roman de Yann Moix, par Yann Moix. Bienvenue dans le monde des sosies. Un peu faiblard, mais Jean-Paul Rouve en Polnareff est carrément ébouriffant. Il faut reconnaître à Jean-Paul Rouve et Benoit Poelvoorde le talent de savoir porter des costumes ridicules. Le film a d'abord été un livre, contant donc l'histoire d'un sosie de Claude François, mais peut-être plus si affinités. En réalisant lui-même l'adaptation, Yann Moix continue de jouer un peu sur tous les tableaux, à l'image d'un générique où défilent de trépidantes images d'archives sur fond de Cloclo chantant en anglais (chic décalé ?). Manière d'exciter le chaland tout en le tenant à distance, qu'il soit fan du chanteur (à la fois mascotte kitsch et fétiche populaire), amateur de faux-semblant ou adepte du ricanement pas dupe. Ce faisant, l'auteur autoadapté garde en poche un manifeste d'intérêt sincère (ça peut servir), et en guise de doublure, le thème universel de l'imposture qui pourrait faire un vrai sujet. Mais Yann Moix simplifie le programme. Avec peu d'idées de cinéma, la meilleure étant survendue : Bernard Frédéric, le sosie provisoirement retiré des kermesses, vit dans un pavillon témoin, d'où gags. Puis plus grand-chose. On passe le costar chantilly pailleté taillé sur mesure à Benoît Poelvoorde, et vas-y mon grand. L'acteur échalas s'éclate. Aussi peu convaincant a priori en faux Cloclo que Jean-Paul Rouve est criant en simili Polnareff, il compense ce handicap en dévorant le rôle avec une énergie féroce. Si bien qu'il n'en reste à la fin que des miettes, sous l'oeil larmoyant de la pauvre Julie Depardieu, dont le bon sens d'épouse un peu consternée était jusque-là notre refuge. Depuis des années, Bernard Frédéric voue un culte au chanteur Claude François. Sa passion l'a poussé à devenir un de ses sosies. Aujourd'h ... |
PRINCE RODOLPHE, l heritier de Sissi (histoire)@L'histoire d'amour passionnée et impossible entre le prince héritier Rodolphe de Habsbourg, fils de François-Joseph et de l'impératrice Sissi, et la jeune Mary Freiin von Vétsera. L'histoire d'amour passionnée et impossible entre le prince héritier Rodolphe de Habsbourg, fils de François-Joseph et de l'impératrice Sissi, et la jeu ... |
QU EST CE QU ON A FAIT AU BON DIEU, Philippe De Chauvron 2014, Christian Clavier, Chantal Lauby (comique)@@@Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt vieille France. Cependant, ils se sont toujours obligés à faire preuve d'ouverture d'esprit. Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un Chinois. Leurs espoirs de voir enfin l'une d'elles se marier à l'église se cristallisent donc sur la cadette, qui vient de rencontrer un bon catholique. TELERAMA La comédie sur les communautés exige une finesse d’écriture que Philippe de Chauveron n’a pas. Avec pas mal d’hypocrisie, il exploite lourdement les clichés qu’il veut dénoncer. Comédie au succès inattendu, mais phénoménal et international (plus de 12 millions d'entrées, en 2014, rien qu'en France). Ce voudrait être un hymne à l'ouverture d'esprit, la générosité, la tolérance. Mais la mise en scène est inexistante et le scénario exploite les clichés qu'il prétend dénoncer. Dans cet univers qui veut faire rire — grassement, si possible —, les Chinois sont évidemment ponctuels, les Juifs, avares et les Noirs, paresseux. En apparence, tout le monde en prend pour son grade. En fait, tout le monde trouve son compte dans ce supermarché discount de la vanne communautaire. Et ce portrait d'une France étriquée finit par susciter le malaise. Car, quelles que soient leur origine et leur religion, tous les protagonistes de cette histoire sont discrètement racistes et fiers de l'être, solidaires dans l'exclusion (voir la coalition entre les trois gendres pour évincer le nouveau venu ivoirien). Cynisme destructeur qui trouve son apogée dans le traitement du père de famille africain, présenté comme un bouffon radoteur quand il évoque les maux de la colonisation. Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt vieille France. Cependant, ils se sont toujours obligés à ... |
QUE LA FETE COMMENCE Bertrand Tavernier 1975, Philippe Noiret, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle@À la mort de Louis XIV, le neveu de ce dernier, le duc Philippe d'Orléans, assure la régence jusqu'à la majorité de Louis XV. Toutefois, le duc est un homme des plus débauchés qui se laisse influencer par les mauvais conseils. En Bretagne, le marquis de Pontcallec élabore un complot destiné à renverser le duc. L'abbé Dubois se charge alors de mettre fin à la conspiration tout en utilisant le duc à des fins personnelles. TELERAMA C’est dans la veine d’un Alexandre Dumas saisi par la fièvre picaresque, d’un Saint-Simon à l’œil fureteur que Bertrand Tavernier brosse cet allègre tableau des frasques intimes de Philippe d’Orléans, monarque qui passait l’essentiel de son temps à lutiner les duchesses et les filles vénales, lors de « petits soupers » aux allures de bacchanales. Sa fresque est cocasse, pleine de verve, d’humour et de mots irrespectueux, dont la vérité historique est attestée par les études de Michelet ou de Philippe Erlanger. Il s’applique ainsi à casser le vernis de l’Histoire officielle, et ses personnages ont une profondeur d’âme qui les rend émouvants et humains. Les notables hauts en couleur sont incarnés par de prodigieux comédiens dont Tavernier a encouragé la démence jubilatoire. Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle n’ont peut-être jamais été aussi grands. Le film prend en outre une couleur pathétique grâce au personnage d’Emilie, la jeune prostituée pleine de tendresse et de douceur meurtrie. C’est elle qui personnifie le regard moral d’un Bertrand Tavernier par ailleurs passionné par la peinture des périodes de transition. La scène finale annonce les brasiers de 1789. À la mort de Louis XIV, le neveu de ce dernier, le duc Philippe d'Orléans, assure la régence jusqu'à la majorité de Louis XV. Toutefois, le duc e ... |
RAISON ET SENTIMENTS Ang Lee 1995,Emma Thompson, Kate WinsletPour ne pas diviser ses biens, Mr Dashwood en lègue la totalité à son fils John à qui il fait promettre de subvenir aux besoins de sa belle-mère et de ses demi-soeurs: Elinor, Marianne et Margaret. Manipulé par son épouse Fanny, celui-ci ne tient pas cet engagement. TELERAMA L'Angleterre des années 1810. Les soeurs Elinor et Marianne Dashwood, l'une aussi raisonnable que l'autre est passionnée, se retrouvent sans le sou après le décès de leur père. Toutes deux sont condamnées à faire un beau mariage afin de retrouver un peu de confort matériel. Mais cette quête du mari réserve bien des surprises. Elinor s'éprend du charmant et mystérieux Edward Ferrars tandis que Marianne hésite entre le discret colonel Brandon et le fougueux John Willoughby. Une adaptation fidèle et délicieusement romanesque du roman de Jane Austen par Andrew Davies - "Le Journal de Brigdet Jones", "House of Cards". Pour ne pas diviser ses biens, Mr Dashwood en lègue la totalité à son fils John à qui il fait promettre de subvenir aux besoins de sa belle-mère ... |
RED JOAN, Trevor Nunn 2018, Judi Dench, Sophie Cookson, Tom Hugues (espionnage)@@C'est l'histoire de Joan Stanley, une femme qui détient le record d'années de service en tant qu'espionne du KGB. Joan était une veuve retraitée qui menait une vie paisible lorsque, étonnamment, elle fut arrêtée par les services secrets britanniques. C'est l'histoire de Joan Stanley, une femme qui détient le record d'années de service en tant qu'espionne du KGB. Joan était une veuve retraitée qui men ... |
REGLEMENT DE COMPTE A OK CORRAL, John Sturges 1957, Burt Lancaster, Kirk Douglas (western)@@Après une longue carrière au service de la loi, Wyatt Earp décide de se ranger et de se mettre en ménage avec Laura Denbow. Cependant ses plans de retraites sont contrariés par le clan Clanton qui s'attaque à son frère, également shérif. Aidé de Doc Holliday, il se rend sur les lieux du conflit. TELERAMA Le règlement de comptes final annoncé dans le titre n’est pas le moment le plus important dans ce western de la déprime. John Sturges l’expédie rapidement, lors d’une séquence remarquable car filmée dans la longueur et — presque — sans musique. Le shérif Wyatt Earp, grande figure de la légende de l’Ouest, n’est pas non plus le vrai héros de l’histoire. Ici, tout est une histoire de décalage, et c’est Kirk Douglas, alias Doc Holliday, qui tient la vedette, génie de la gâchette vieillissant, ex-dentiste devenu joueur alcoolique et tuberculeux. Kirk Douglas est truculent : pathétique dans une scène, il se transforme en monstre sadique en un claquement de doigts. C’est un personnage maudit : sa renommée de gunfighter met sur son chemin tous les desperados de l’Ouest. De guerre lasse, il fuit, de duel en duel, toutes les villes qui lui ferment leurs portes. Semeur de trouble malgré lui, Doc Holliday rêve d’une mort violente et agonise à petit feu, rongé par la maladie et l’alcool. À ses côtés, Burt Lancaster incarne le héros américain, sobre, droit et inflexible, porteur d’un nouvel espoir. Ils sont bien sûr les deux faces de la même médaille yankee, et les deux hommes finissent même par avouer leur attirance. Évidemment, le couple Henry Fonda-Victor Mature dans La Poursuite infernale, de John Ford, a, dix ans plus tôt, immortalisé les héros de Tombstone. Mais ce remake n’a rien de déshonorant. Après une longue carrière au service de la loi, Wyatt Earp décide de se ranger et de se mettre en ménage avec Laura Denbow. Cependant ses plans de retra ... |
RIDICULE, Patrice Leconte, Fanny Ardant, Charles Berling, Bernard Gireaudau, Judith Godreche, Jean Rochefort@@Alors que la monarchie française vit, sans le savoir encore, ses derniers jours, un jeune noble naïf et passionné, Ponceludon de Malavoy, décide de faire part au roi de ses projets d'assainissement des marais putrides de la Dombes, sa région natale. En route pour Versailles, il se lie avec le marquis de Bellegarde et sa fille, l'étincelante Mathilde. Bellegarde initie son protégé aux subtilités et subterfuges de la Cour. Alors que la monarchie française vit, sans le savoir encore, ses derniers jours, un jeune noble naïf et passionné, Ponceludon de Malavoy, décide de faire ... |
RIENS DU TOUT, Cédric Klapisch 1992, Fabrice Luchini(societe)@Nouveau PDG d'un grand magasin parisien, M. Lepetit décide d'employer des techniques nouvelles de management : travail en groupe, expression corporelle, formation d'une chorale, organisation d'un marathon. Son objectif : que tout le monde se connaisse, afin que chacun se sente une responsabilité au sein de l'entreprise. TELERAMA Luchini, pdg irrésistible, dans une entreprise de démolition de l’esprit d’entreprise. Le premier film de Cédric Klapisch, et une réflexion sur le libre arbitre dans nos sociétés. Ce premier film souffre d’un trop-plein évident. Il est à la fois comédie à sketches (chacun des vendeurs a sa petite histoire), réflexion ironique sur les mutations du monde du travail et fable humaniste. Le grand magasin devient une métaphore de la société, et nous sommes tous les « riens du tout » d’« un grand tout ». L’interprétation la plus accessible – le côté film à sketches – a forgé le succès du film : Cédric Klapisch y fait preuve d’un vrai sens de l’observation, et l’on s’amuse des extravagances d’un univers à la fois familier et exotique, où Fabrice Luchini, mi-sincère, mi-cynique, ne rate pas son numéro. Dommage, pourtant, que le récit soit déséquilibré et que le décor ne soit pas utilisé au maximum. Défauts contrebalancés par une richesse thématique passée inaperçue : Riens du tout s’interroge – sans trouver les réponses – sur le libre arbitre dans nos sociétés. Nouveau PDG d'un grand magasin parisien, M. Lepetit décide d'employer des techniques nouvelles de management : travail en groupe, expression corporelle, formation d'une chor ... |
ROCKET MAN, Dexter Fletcher 2019, Taron Egerton, Jamie Bell (bio)@Rocketman nous raconte la vie hors du commun d'Elton John, depuis ses premiers succès jusqu'à sa consécration internationale. Le film retrace la métamorphose de Reginald Dwight, un jeune pianiste prodige timide, en une superstar mondiale. Il est aujourd'hui connu sous le nom d'Elton John. Son histoire inspirante, sur fond des plus belles chansons de la star, nous fait vivre l'incroyable succès d'un enfant d'une petite ville de province devenu icône de la pop culture mondiale. TELERAMA Joué par l’acteur de “Kingsman”, Taron Egerton, le chanteur star se voit ériger une statue de son vivant... Mais à coups de pathos et de clichés. un biopic d’une pop star mondiale des années 70 et 80, quelques mois après le triomphe planétaire de Bohemian Rhapsody, sur Freddy Mercury. Avec, qui plus est, le même réalisateur, Dexter Fletcher, aux commandes, Au moins, on ne peut pas reprocher à Rocketman de minorer l’homosexualité d’Elton John, comme c’était le cas pour Mercury. Le sujet est abordé tôt et frontalement, à travers l’histoire (qui tournera mal) de la star avec son manager américain John Reid. On peut aussi relever l’originalité relative consistant à distiller les chansons célèbres non pas selon la progression chronologique du récit, mais en fonction de la dramaturgie et de l’humeur : certaines se retrouvent dans la bouche d’autres personnages que le chanteur – un peu façon Mamma Mia, autour du répertoire d’Abba. Pour le reste, la lourdeur et les clichés dominent, qu’il s’agisse des numéros de comédie musicale, abondamment et mécaniquement démarqués du tout-venant, et plus encore de la psychologie. Car le film rejoint le bataillon des biopics qui plongent la tête la première dans l’enfance du héros pour expliquer pourquoi et comment il en est devenu un. En l’occurrence, la réponse s’avère d’une banalité affligeante, pourtant martelée tout au long du film : le petit Elton (qui s’appelait alors Reginald) a manqué d’amour, à la fois de la part de sa mère et de son père. Conventionnelles aussi, les scènes d’excès en tout genre, alcool, drogues, fêtes, orgies, que seule l’exubérance quasi burlesque de l’interprète, Taron Egerton, sauvent. Le jeune acteur de Kingsman, qui ressemble peu à Elton John mais chante lui-même les morceaux, devient, en revanche, embarrassant lorsqu’il pleure – et il pleure trop souvent. Face à lui, Jamie Bell (ex Billy Elliot) incarne un charmant et improbable Bernie Taupin, le parolier d’une vie. Tout de même, quelle idée d’ériger une statue en l’honneur d’un chanteur vivant et toujours en activité (il termine actuellement son ultime tournée mondiale) ! La leçon de vie et de morale culmine avec un texte en surimpression, qui nous apprend qu’Elton John est « sobre depuis 28 ans », pas fâché de l’être, et qu’il vit désormais avec quelqu’un « qui l’aime vraiment ». Vraiment ? Rocketman nous raconte la vie hors du commun d'Elton John, depuis ses premiers succès jusqu'à sa consécration internationale. Le film retrace la métamor ... |
ROGER RABBIT (Qui veut la peau de), Robert Zemeckis 1988, Bob Hoskins, Eddie Valiant (jeunesse)@@Roger Rabbit est au 36e dessous. Autrefois sacré star du cinéma d'animation, le lapin blanc est fortement préoccupé pendant les tournages depuis qu'il soupçonne sa femme, la sublime Jessica Rabbit, de le tromper. Le studio qui emploie Roger décide d'engager un privé, Eddie Valliant, pour découvrir ce qui se cache derrière cette histoire bien plus complexe qu'il n'y paraît. TELERAMA Un canevas de film noir, une avalanche de gags et une osmose parfaite entre les toons et les acteurs réels. Que du plaisir à Toonville ! Le mélange d’animation et de personnages réels n’avait rien d’inédit (les frères Fleischer, déjà, en 1919…), mais il était porté, cette fois, à la perfection, dans un ouragan de gags et une tornade d’idées ravageuses. Dès le début, le lapin Roger Rabbit sort de l’écran et quitte le tournage d’un dessin animé (époustouflant) pour plonger dans une ténébreuse affaire. Derrière un privé alcoolique (Bob Hoskins), nous entrons alors au pays des toons, où vivent tous les héros de l’âge d’or du cartoon hollywoodien. La partie dessinée, par Richard Williams, maître de l’animation anglaise, est fantastique, avec ses guest-stars désopilantes : Droopy en garçon d’ascenseur, Betty Boop en vendeuse de cigarettes dans un night-club, ou le canari Titi jouant avec les doigts du détective. On notera l’absence de Popeye : les prétentions financières de ses ayants droit étaient trop élevées… Roger Rabbit est au 36e dessous. Autrefois sacré star du cinéma d'animation, le lapin blanc est fortement préoccupé pendant les tournages depuis qu'il s ... |
ROME VILLE OUVERTE, Roberto Rosselini 1945, Anna Magnani, Aldo Fabrizi (histoire)@@Dans Rome déclarée "'ville ouverte", les Allemands perquisitionnent l'immeuble où vit Giorgio Manfredi, une des figures du Comité de libération nationale. Ce dernier parvient à s'enfuir par les toits et se réfugie chez son ami Francesco, un typographe qui travaille notamment pour la presse clandestine. TELERAMA Peu de films ont joué un rôle aussi important dans l’histoire du cinéma : en retraçant, dès 1945, un moment particulièrement tragique de l’occupation allemande à Rome, Roberto Rossellini ouvrait la voie au néoréalisme. Ce cinéma qui, rompant avec les artifices du studio, descendit dans la rue avec l’ambition de parler de la vie dans ce qu’elle a de plus crucial. Après la libération de Rome, c’est l’histoire du prêtre don Morosini, exécuté par les Allemands, que Rossellini juge importante à raconter. Le destin de ce curé entré en résistance reflète l’esprit de sacrifice de ceux qui ont lutté contre la barbarie avec les armes de la foi en la liberté. Dans Rome, ville ouverte, don Morosini devient don Pietro, interprété par Aldo Fabrizi, célèbre à l’époque pour ses talents comiques. Son visage jovial donne au personnage une franche bonhomie. Avec l’aide de Fellini, qui collabore au scénario, ce don Pietro a même parfois une certaine drôlerie. Rossellini ne sanctifie pas ses personnages, il les montre dans leur humanité simple, leur grandeur familière. C’est vrai aussi, et de manière exemplaire, de Pina, la femme à la fois meurtrie par la vie et toujours vaillante jouée par Anna Magnani. Figure du sacrifice elle aussi, Pina incarne d’abord le courage, l’élan généreux de la rébellion. Un film d’une humanité sublime. Dans Rome déclarée "'ville ouverte", les Allemands perquisitionnent l'immeuble où vit Giorgio Manfredi, une des figures du Comité de lib&eacut ... |
ROUGE RUBIS, Felix Fuchssteiner 2013 (fantastique)@Certains membres de la famille de Gwendolyn, adolescente de 16 ans, ont la possibilité de voyager dans le temps. Persuadée que seule sa cousine Charlotte a hérité du gène, la jeune fille mène une existence normale, jusqu'au jour où elle se retrouve soudainement propulsée au XIXe siècle. Obligée de collaborer avec Gideon, l'arrogant petit ami de Charlotte qui a le même pouvoir qu'elle, Gwendolyn va chercher à comprendre pourquoi sa mère lui a fait croire qu'elle n'était pas l'héritière du pouvoir... SENS CRITIQUE Rouge Rubis, premier film adapté de la trilogie littéraire écrite par Kerstin Gier* et qui lance **La Trilogie des Gemmes au cinéma. C'est en quelque sorte le blockbuster allemand: et oui, ce film s'est vu offrir des gros moyens financiers (bien loin des productions américaines mais cela reste confortable). Il me semble que le but était de faire les 3 films, peu importe les résultats au box office et ce qui est surprenant, c'est que c'est le public français qui a permis au film d'avoir un petit succès intéressant. Rouge Rubis avec ces thèmes rassemblant le fantastique, la romance et le mystique des pierres précieuses avaient donc, beaucoup d'éléments pour plaire. De plus, les 3 films étant disponibles sur la plateforme Netflix, ils ont donc gagner en visibilité. Du coup, après avoir visionner le premier, je me suis lancé dans la trilogie. Que pouvons-nous dire de ce premier film sobrement intitulé: Rouge Rubis. Pour commencer, j'aimerais tirer mon chapeau à la tentative d'adapter ces livres qui ont quand même une certaine notoriété dans la littérature fantastique jeune ado. De plus, moi qui ne suit pas vraiment familier du cinéma allemand moderne (j'ai des notions concernant le cinéma plus ancien), c'est une bonne entrée en matière pour appréhender le cinéma allemand moderne même s'il est clair que ce n'est pas le genre de référence en Allemagne. Le film raconte l'histoire de Gwendoline, une jeune lycéenne qui se voit un jour, transportée dans une autre époque, elle est le "Rubis", le dernier voyageur d'une longue lignée de voyageur. Accompagnée par Gidéon De Villiers, un garçon séduisant, elle voyage à travers le temps pour collecter le sang des voyageurs restants pour le chronographe. Quand j'ai vu ce film pour la première fois, je devais avoir 15-16 ans et j'avais vraiment adoré. Forcément, avec l'âge, la hype a diminué pour ouvrir les yeux et remarquer les défauts importants du film. Tout d'abord, et c'est un défaut récurrent de ce genre que j'appellerai le "teenage-movie", il y a une romance très présente à l'écran: alors oui, on pourra dire que de base, ce film vise un public féminin et cela est vrai même si je n'aime pas cette idée que certains films seraient plus pour homme ou pour femme. Donc oui, le film tourne autour de la romance entre Gidéon et Gwendoline qui est naissante à ce moment-là. Le choix peut se justifier par le fait que le personnage de Gwendoline qui est profondément humain (je reviendrai plus tard sur ce point qui est un atout du film). Mais, à force de mettre en avant cette romance, le film oublie de parler d'autres points qui sont très importants. Pour le coup, il y a des éléments qui sont vraiment super intéressants dans le film: en voici quelques-un: le gêne du voyageur, l'utilité des pierres, le fonctionnement du chronographe, la quête du Comte. Tous ces éléments sont ceux qui permettent au film de gagner en intérêt. Malheureusement, ils sont parfois laisser de côté, pendant un laps de temps trop important. Dans un sens, c'est dommage d'oublier ces éléments. Comme je le disais, le personnage de Gwendoline est un vrai point fort du film. Non seulement, son interprète, Maria Ehrich, est vraiment excellente mais, son personnage est vraiment très bien construit: c'est un personnage profondément humain, qui fait des erreurs, qui assume son caractère, qui a ses défauts et ses qualités mais aussi, c'est le point essentiel, elle est fébrile: cela n'est pas péjoratif, au contraire: elle réagit comme n'importe lequel d'entre nous: elle a peur dans un premier temps, qui n'aurait pas peur dans le fond. Imaginez, vous vous retrouver à une autre époque d'un coup! De plus, ce que j'apprécie c'est qu'elle ne parait forte d'un coup, malgré son entrainement, elle reste humaine et sur cela, je trouve que son personnage est vraiment appréciable, on s'identifie facilement à elle. Le film possède une esthétique léchée je trouve: il y a un travail remarquable concernant la reconstitution des différentes époques: costumes, bâtiments, place dans la société, armes etc... tout est vraiment penser pour offrir une expérience véridique aux spectateurs. C'est d'ailleurs plutôt drôle de voir certains personnage d'époque rencontrer nos héros. Le film joue sur d'ailleurs sur les détails modernes se présentant à d'autres époques bien antérieures. Le film possède un petit côté cap et d'épée plaisant mais pas suffisamment puissant pour vraiment atteindre la notion de combat ce qui est regrettable. Rouge Rubis est plutôt un bon lancement de saga. Il possède des qualités intéressantes comme sa reconstitution perfectible, ses personnages haut en couleur et son sujet intéressant. Il possède bien sûr des défauts majeurs: la romance trop présente, méchant peu charismatique, combat un peu mou mais bon, le film se laisse regarder et divertira les plus jeunes d'entre nous. Il va falloir faire mieux pour parvenir à tenir sur une trilogie. Certains membres de la famille de Gwendolyn, adolescente de 16 ans, ont la possibilité de voyager dans le temps. Persuadée que seule sa cousine Charlotte a hér ... |
SAYONARA, Joshua Logan 1957, Marlon Brando (saga)Pendant la guerre de Corée, il était interdit aux Américains en poste au Japon de se marier avec des Japonaises. Le film relate l'histoire de deux de ces amours interdits. TELERAMA Amours (très) contrariées dans le Japon d’après-guerre, sous occupation américaine. Récemment muté à Kobe, Lloyd Gruver, pilote de chasse promis à un beau mariage avec la fille de son colonel, ne comprend pas la passion de l’un de ses subordonnés pour une jeune japonaise… Jusqu’à ce qu’il s’éprenne lui-même de Hana-Ogi, vedette d’un spectacle de danse traditionnelle. Or, même si l'armée de l’Oncle Sam n’interdit pas les mariages mixtes, elle fait alors tout pour les réprimer, y compris en privant ses soldats du droit de ramener leurs épouses nippones aux États-Unis. Oui, mais Lloyd, c’est Marlon Brando. Qui oserait l’empêcher de traîner en kimono ou de hanter d’interminables scènes de dépliant touristique poussiéreux avec sa dulcinée du bout du monde ? Certainement pas Joshua Logan, le réalisateur de ce mélo aussi généreux dans son propos antiraciste qu’incroyablement maladroit et mièvre dans sa forme — malgré quatre (inexplicables) Oscars en 1958. Il est presque savoureux d’observer, dans cette curiosité défraîchie, à quel point un film censé dénoncer les préjugés ne cesse d’en accumuler les imageries exotiques, ne montrant de la culture japonaise qu’une série de vignettes artificielles et paresseuses (au point de confier le rôle d’un acteur de kabuki à… un Américano-Mexicain, Ricardo Montalban). Le géant Brando s’ennuie ferme, à l’étroit dans son uniforme d’amoureux transi. Heureusement qu’il peut siroter du saké en peignoir. Et que l’autre « couple maudit » de l’histoire (interprété par Red Buttons et Miyoshi Umeki) offre un exemple plus touchant et — un brin — plus crédible des ravages de la discrimination. Pendant la guerre de Corée, il était interdit aux Américains en poste au Japon de se marier avec des Japonaises. Le film relate l'histoire de deux de ces amour ... |
SENSO 45 (Black Angel), Tinto Brass 2002, Anna Galiena, Gabriel Garko (guerre erotique)@Italie, 1945. Le régime fasciste touche à sa fin. Livia Mazzoni, séduisante épouse d'un haut fonctionnaire, pénètre dans le véhicule de l'avocat Ugo Oggiano. En échange de ses faveurs, l'homme la conduit jusqu'à Venise retrouver son amant. Tout au long du voyage, elle se remémore les souvenirs brûlants de ses rencontres avec Helmut Schultz, un lieutenant de la Wehrmacht avec qui elle vécut une histoire d'amour charnelle et autodestructrice. TELERAMA Italie, 1945. Le régime fasciste touche à sa fin. Livia Mazzoni, séduisante épouse d'un haut fonctionnaire, pénètre dans le véhicul ... |
SEPT ANS AU TIBET, Jean-Jacques Annaud, Brad PittA la fin de l'été 1939, l'alpiniste autrichien Heinrich Harrer, premier vainqueur de la face Nord de l'Eiger et qui rêve de conquérir le Nanga Parbat, sommet inviolé de l'Himalaya, accepte de l'argent nazi pour y planter le drapeau à croix gammée. La guerre éclate. Prisonnier des Britanniques à la frontiere de l'Inde, il s'évade. Commence alors la véritable aventure de sa vie : une longue errance qui se termine à Lhassa, résidence du jeune Dalaï-lama avec qui il se lie d'amitié. TELERAMA A la fois 'Zinzin au Tibet', 'Danse avec les yaks' et 'Little dalaï-lama', le film d'Annaud réussit l'exploit d'esquiver le drame tibétain. Au moment même où des types en manteau rouge et fausse barbe blanche font la retape devant les grands magasins, Jean-Jacques Annaud revient, les bras chargés d'un nouveau film gros comme une montagne. Et qui déborde de partout : Brad Pitt et sa belle gueule pour les midinettes, le jeune dalaï-lama et son parfum d'encens pour les mystiques, et des sommets enneigés pour les fanas d'air pur. Tout cela par l'homme qui a fait L'Ours plus grand que la plus grande peluche, inventé le polar en robe de bure (Le Nom de la rose), conjugué exotisme chic et érotisme choc (L'Amant), chaque fois avec un succès considérable. Sur un sujet aussi « chaud » que le Tibet, soumis de force par la Chine depuis un demi-siècle, et vers lequel convergent depuis peu toutes sortes de sollicitude occidentale, Annaud se devait de faire fort. D'abord, il a entièrement reconstitué le pays du dalaï-lama dans la cordillère des Andes : c'est sûr, son Tibet est plus spectaculaire que celui des rares images télé. Mais son vrai « plus » est ailleurs : dans sa volonté de faire grand, gros et beau, ce n'est pas un seul film qu'il nous propose, mais carrément trois pour le prix d'un. Le premier pourrait s'appeler « Zinzin au Tibet ». Il est un peu fêlé en effet, cet Heinrich Harrer, authentique alpiniste autrichien qui, en mai 1939, abandonne femme et enfant à naître pour s'en aller escalader le Nanga Parbat. Un peu fêlé, sympathisant nazi et passablement arrogant. Difficile de se rallier à son brushing blond comme on le fait à la houppe de Tintin. Autant le héros d'Hergé, lisse jusqu'à la transparence, est un guide exemplaire, autant l'épaisseur de Heinrich, que Jean-Jacques Annaud s'efforce assez mollement de rendre sympathique au fil de ses acrobaties puis de ses errances, nous gâche le voyage. Et puis son capitaine Haddock, le brave Peter, manque vraiment de consistance. C'est donc raté, de ce côté-là. Voyons le deuxième film : un genre de « Danse avec les yaks ». Ces Tibétains ne font-ils pas penser à une tribu indienne miraculeusement préservée près du ciel ? Mais gaffe aux nuances ! Kevin Costner chez les Sioux, c'était un modèle d'intégration qui prenait la peine d'apprendre la langue et devenait le gendre idéal en épousant une indigène. Heinrich/Brad Pitt a, lui, pour les Tibétains, le regard un brin condescendant du touriste américain. Comme ils sont pittoresques avec leurs costumes et leurs coutumes ! L'ennui, c'est que Jean-Jacques Annaud ne se démarque pas de ce regard-là, ne nous en dit rien. Et, accessoirement, que chaque Tibétain rencontré par Heinrich semble avoir bénéficié d'un cours d'anglais accéléré. Jusqu'ici, Annaud peut encore plaider qu'il a seulement souhaité raconter une aventure. Mais voici le « troisième film » : « Little dalaï-lama ». Fourbu par les escalades, la prison, les évasions, les privations, le fougueux Heinrich est arrivé à Lhassa. Là, il est présenté au jeune dalaï-lama, souverain encore enfant d'un pays où les rites religieux se confondent avec ceux du pouvoir. Et il devient son grand pote (« précepteur » serait exagéré). Il lui construit... une salle de cinéma. Plus on avance dans cette dernière partie, plus le panneau « rédemption » se met à scintiller virtuellement sur l'écran. La pureté gagnée dans un éden inaccessible, voilà donc le fin mot de l'histoire. Et tant pis si l'Histoire vraie, celle de l'invasion chinoise, celle du bouddhisme tibétain, est expédiée avec une certaine désinvolture. Mais cette fois ce n'est plus seulement le rythme, le charme ou l'humour qui font défaut, c'est un souffle, une inspiration. Annaud s'attache, faute de mieux, aux détails, au décorum et c'est tout son film qui sonne creux ; ses « trois films pour le prix d'un » qui ressemblent à des poupées russes, pas même emboîtées l'une dans l'autre. Il reste à faire le film qui comprendrait le Tibet. Attendons celui que vient de finir Martin Scorsese. A la fin de l'été 1939, l'alpiniste autrichien Heinrich Harrer, premier vainqueur de la face Nord de l'Eiger et qui rêve de conquérir le Nanga Parbat, so ... |
SEPT ANS DE REFLEXION, Billy Wilder 1955, Marylin Monroe, Tom Ewell (sentimental)@@@Richard Sherman, mari et père de famille délaissé pour les vacances, voit bien vite sa solitude troublée par sa charmante voisine, une blonde capiteuse et ingénue, qui ne mesure pas l'effet de l'oscillation de ses hanches sur l'esprit des hommes. Soudain guilleret, Richard rêve de séduire la belle, mais entre ses désirs les plus fous et la plus prosaïque réalité, il y a un grand fossé, que les vapeurs d'alcool, qui sait, lui permettront peut-être de franchir. TELERAMA Canicule à New York. Célibataire pour quelques semaines, Richard, qui se rêve séducteur irrésistible, rencontre sa voisine du dessus. Sans doute le film le plus célèbre de Marilyn Monroe : la fameuse scène où sa jupe se soulève au-dessus de la grille d'aération du métro appartient à l'histoire du cinéma. Avec le personnage de Tom Ewell, symbole des obsessions sexuelles et de la frustration du mâle américain, Wilder se moquait d'une Amérique qui découvrait la sexualité dans les pages du rapport Kinsey. La satire a un peu vieilli, mais le film non. Toujours drôle, grinçant, burlesque. Marilyn y est divine. Quand, brave fille, elle cache ses sous-vêtements dans un frigo pour les rafraîchir. Ou lorsque, métamorphosée en vamp, elle murmure, dans un souffle, « Raaach-ma-ni-noff », prêtant au nom du célèbre compositeur russe d'indéniables pouvoirs aphrodisiaques... Richard Sherman, mari et père de famille délaissé pour les vacances, voit bien vite sa solitude troublée par sa charmante voisine, une blonde capiteuse ... |
SHOAH, Claude Lanzmann (guerre)@@@Claude Lanzmann interroge, 11 années durant, les témoins directs de la Shoah en Pologne, afin de savoir comment l'Allemagne nazie a pu exterminer plus de cinq millions de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Les intervenants sont des survivants, des témoins et des responsables. TELERAMA Œuvre-monument, “Shoah” occupe une place à part dans l’historiographie audiovisuelle de l’extermination des Juifs d’Europe. Le documentaire fleuve de Claude Lanzmann fait, depuis sa réalisation, en 1985, figure de référence indépassée. Œuvre monumentale, voire œuvre-monument, Shoah occupe une place à part dans l’historiographie audiovisuelle de l’extermination des Juifs d’Europe. Sorti trente ans après Nuit et brouillard, le documentaire fleuve de Claude Lanzmann fait, depuis sa réalisation, en 1985, figure de référence indépassée. Mais, sous l’ampleur intimidante de l’œuvre, sous l’avalanche de commentaires qu’elle a pu susciter et sous la révérence qu’elle inspire même à ceux qui ne l’ont jamais vue, réside un film qu’il convient de (re)découvrir pour en appréhender la valeur intrinsèque. (Re)voir aujourd’hui Shoah permet d’apprécier la pertinence de ses principes structurels, dont la radicalité sert un puissant parti pris historique. Exempt d’images d’archives et affranchi du poids de la chronologie, le film de Claude Lanzmann s’ancre dans le présent (celui de la parole comme celui des lieux) pour évoquer un passé effroyable dans ses aspects les plus concrets. Au fil des souvenirs de rescapés, de témoins et d’auxiliaires de la solution finale, il substitue au catéchisme mémoriel la réalité d’une rampe, d’un quai ou d’une cheminée, démasque l’envers funeste d’un herbage ou d’une rangée de conifères plantés à la hâte pour recouvrir les traces d’un charnier. Dégagé de toute sentimentalité, il dessine les contours d’un événement rétif à toute représentation pour en nourrir notre mémoire et ne plus la lâcher. Claude Lanzmann interroge, 11 années durant, les témoins directs de la Shoah en Pologne, afin de savoir comment l'Allemagne nazie a pu exterminer plus de cinq million ... |
SIBYL, Justine Triet 2019, Virginie Efira, Adèle Exarchopoulos (drame)@@ (film complet)Sibyl est une romancière reconvertie en psychanalyste. Rattrapée par le désir d'écrire, elle décide de quitter la plupart de ses patients. Alors qu'elle cherche l'inspiration, Margot, une jeune actrice en détresse, la supplie de la recevoir. En plein tournage, elle est enceinte de l'acteur principal... qui est en couple avec la réalisatrice du film. TELERAMA Dès la première séquence, il y a du vertige, de la mise en scène. Sibyl (Virginie Efira) déjeune avec son éditeur dans un restaurant japonais où les plats défilent sur un tapis roulant. C’est lui qui parle, s’emballe, à une vitesse ahurissante, lui dressant un tableau foncièrement décourageant de la littérature contemporaine, tout en se réjouissant, bien sûr, qu’elle se remette à écrire. Elle en reste groggy, au tapis, comme les sushis. Ce régal d’humour cinglant fait le lien avec Victoria, le précédent film de Justine Triet, dont on s’éloignera peu à peu. Si Sibyl reprend certains éléments de « dramédie », il surfe moins sur le burlesque, penche davantage du côté de l’introspection et de la gravité. De manière dense et rapide, la réalisatrice a ce talent pour donner d’emblée à son héroïne un vécu, une épaisseur. Sibyl est une psychanalyste au passé tumultueux. Elle a rompu avec sa mère, a connu la passion dévorante avec un homme (Niels Schneider), a sombré un temps dans l’alcool — on la voit assister aux réunions des Alcooliques anonymes. Dorénavant plus posée, à priori, elle décide de suspendre son travail d’analyste pour se lancer dans un nouveau roman, mais elle peine à avancer. Une jeune actrice en détresse (Adèle Exarchopoulos), qui la supplie de la prendre comme patiente, va changer la donne. Margot lui raconte qu’elle est enceinte, qu’elle a une liaison avec un acteur marié (Gaspard Ulliel). Son histoire résonne fortement en Sibyl. Violant toute règle déontologique, elle se met à enregistrer sa patiente, à son insu, pour les besoins de son livre. C’est l’appel de la fiction qui guide alors le film. Tout se met à dérailler, à s’accélérer dans la vie et dans la tête de Sibyl, sous l’emprise de courants contraires. L’ambivalence est reine, jusqu’à ce prénom qui donne le titre, étrange, tout chamboulé, amputé du « e » final et où la place du « i » et du « y » semble inversée. Un prénom qui paraît en cacher un autre, reflet d’une identité double. Cette ambiguïté, on la retrouve chez les autres protagonistes, mais traités sur le mode caustique, comme la sœur par exemple, fausse gentille, vraie perverse (Laure Calamy formidable). Tout le monde a tendance à jouer double jeu dans cet univers de manipulation. Qui peut s’avérer très féroce lorsque Sibyl, décidément sans frein, part à Stromboli rejoindre Margot sur le tournage de son film. La réalisatrice dépeint alors de manière satirique ce qu’est le monde délirant du cinéma, sa fièvre en vase clos, son pouvoir de décupler le fiasco ou le bonheur. Foisonnant, Sibyl embrasse beaucoup de thèmes, brosse bon nombre de personnages, sans se disperser. Le passé et le présent, la réalité et son déni, le travail, la famille, la création, tout est lié, imbriqué, de manière intime. Justine Triet est aidée en cela par Virginie Efira, qui se met à nu, se livre encore plus que dans Victoria. Dans Sibyl, elle ne cesse de passer des épreuves du feu. Qu’elle écoute, dirige, chante, chute, analyse, jouisse ou titube, elle s’affirme toujours avec justesse. Mais c’est sans doute à travers la passion et ses répercussions qu’elle trouble le plus. Et le film avec, dont le motif central palpite de façon masquée, au moins jusqu’à la fin, emplie d’émotion. Sibyl est une romancière reconvertie en psychanalyste. Rattrapée par le désir d'écrire, elle décide de quitter la plupart de ses patients. Alors ... |
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SISSI face a son destin, Ernst Marischka 1957, Romy Schneider (histoire)@Sissi prend à coeur ses fonctions d'Impératrice. Aussi, quand des révolutionnaires hongrois mécontents que leur pays soit rattaché à la Maison d'Autriche troublent la paix de l'Empire, réussit-elle à convaincre François-Joseph de faire le voyage jusqu'en Hongrie, une nation à laquelle Sissi est particulièrement attachée. Elle ignore encore qu'une ombre plane au-dessus de sa vie. Sissi prend à coeur ses fonctions d'Impératrice. Aussi, quand des révolutionnaires hongrois mécontents que leur pays soit rattaché à la Ma ... |
SISSI, naissance d une imperatrice, Xaver Schwarzenberger 2009, Cristiana Capotondi, David Rott, Martina Gedeck (histoire)@Alors que Sissi s'échappe de la surveillance maternelle pour aller pêcher, elle rencontre sans le reconnaître l'héritier impérial qui tombe immédiatement sous le charme de cette jeune fille spontanée. La vie de Sissi va alors changer à tout jamais. TELERAMA François-Joseph, empereur autrichien, est promis à Nené, une jeune femme originaire de Bavière. Pourtant, lorsqu'il rencontre Sissi, la soeur cadette de Nené, il en tombe aussitôt amoureux. Les deux jeunes gens convolent rapidement, malgré les réticences de l'archiduchesse Sophie, la mère de François-Joseph. Elle est convaincue que Sissi est incapable de se conformer aux règles de bienséance que lui impose son nouveau statut. En effet, un vent de liberté semble désormais souffler sur la cour autrichienne, Sissi n'étant pas femme à se laisser diriger... Alors que Sissi s'échappe de la surveillance maternelle pour aller pêcher, elle rencontre sans le reconnaître l'héritier impérial qui tombe imm&eac ... |
SOUS LES JUPES DES FILLES, Audrey DanaMères de famille, femmes d'affaires, copines, célibataires ou mariées, toutes représentent une facette de la femme d'aujourd'hui : un être paradoxal, totalement déboussolé mais définitivement vivant. L'histoire de onze femmes qui voient leur vie se dérégler de façon aussi imprévisible et surprenante que la météo. TELERAMA Sur le papier, le scénario — quelque chose comme du Judd Apatow en talons hauts sur la place du Trocadéro — était tentant. Mais le film choral au mauvais goût assumé est un exercice d'équilibriste : comment passer du cancer du sein à la nymphomanie, du coup de coeur lesbien à la solitude de la femme d'affaires... Le premier long métrage de l'actrice Audrey Dana tourne vite au catalogue, avec quelques bons moments et de grosses baisses de régime. A chaque problème féminin son interprète. Qui hérite de la ménopause ? Isabelle Adjani, dont l'autodérision est à saluer. Comme celle de Laetitia Casta, charmante en jeune avocate... pétomane. Les deux meilleures sont, évidemment, les plus excessives : Marina Hands, à contre-emploi en cocue binoclarde et vengeresse, et Julie Ferrier, hilarante en conductrice de bus accro au sexe. Certains thèmes, plus graves ou complexes, semblent avoir effrayé la réalisatrice. Dommage, on aurait aimé avoir davantage, comme le chantait Alain Souchon, « les yeux qui brillent pour ce jeu de dupes : voir sous les jupes des filles »... — Guillemette Odicino Mères de famille, femmes d'affaires, copines, célibataires ou mariées, toutes représentent une facette de la femme d'aujourd'hui : un être paradox ... |
SULLY, Clint Eastwood 2016, Tom HanksLe 15 janvier 2009, le monde a assisté au miracle sur l'Hudson accompli par le commandant Sully Sullenberger : en effet, celui-ci a réussi à poser son appareil sur les eaux glacées du fleuve Hudson, sauvant ainsi la vie des 155 passagers à bord. Cependant, alors que Sully était salué par l'opinion publique et les médias pour son exploit inédit dans l'histoire de l'aviation, une enquête a été ouverte, menaçant de détruire sa réputation et sa carrière. TELERAMA Le cinéaste explore la figure du héros américain à travers le destin du pilote qui a amerri sur l’Hudson en 2009. Un biopic vibrant avec Tom Hanks. c'est une histoire qui se joue en moins de quatre minutes. Clint Eastwood en fait un film captivant d’une heure et demie, sans le moindre remplissage. L’enflure, il ne connaît pas. Il a toujours préféré la rigueur du classicisme, une forme de sobriété efficace qu’on retrouve chez ce commandant Chesley Sullenberger, alias Sully. Le 15 janvier 2009, à la suite d’un choc avec une nuée d’oies sauvages, le vol 1549 de l’US Airways perd ses deux moteurs peu après son décollage de l’aéroport LaGuardia, à New York. Devant l’impossibilité de se poser sur une piste proche, le commandant décide d’un amerrissage d’urgence sur le fleuve Hudson. Miracle : tous les passagers et le personnel de bord en sortent sains et saufs. Sully est un sauveur. Pourtant, les assureurs jugent qu’il a été imprudent et qu’il aurait eu le temps de poser l’appareil. Une enquête est menée, des avocats sont appelés, un passage devant une commission est prévu. Toute cette partie procédurière, méconnue, Eastwood la reconstitue aussi bien que l’amerrissage, montré à plusieurs reprises avec un élément en plus chaque fois : phobiques de l’avion s’abstenir ! À travers Sully, le cinéaste s’intéresse une fois encore à la notion d’héroïsme, en la relativisant, en pointant paradoxalement son caractère de « normalité ». « On a fait notre job », dit Sully. Manière de dire que l’héroïsme existe surtout grâce à un collectif. Le 15 janvier 2009, le monde a assisté au miracle sur l'Hudson accompli par le commandant Sully Sullenberger : en effet, celui-ci a réussi à poser son appareil ... |
SUNSHINE, Istvan Szabo 1999, Ralph Fiennes, Rachel Weisz.À la fin du 19e siècle, en Hongrie. Aron Sonnenschein perd la vie dans l'explosion de l'alambic avec lequel il distillait une eau de vie médicinale. Son fils, Emmanuel, dit Mano, quitte à pied le village pour chercher du travail à Budapest afin d'aider sa mère et son frère à survivre. Pour la famille Sonnenschein, c'est aussi l'histoire qui se met en marche. Sur les trois générations suivantes, les destins des descendants de Mano traversent les soubresauts de l'histoire de la Hongrie. À la fin du 19e siècle, en Hongrie. Aron Sonnenschein perd la vie dans l'explosion de l'alambic avec lequel il distillait une eau de vie médicinale. Son fils, ... |
TCHAO PANTIN, Claude Berri 1983, Coluche, Richard Anconina@Solitaire et résigné, hébété d'alcool, Lambert travaille comme pompiste de nuit dans une station-service de Paris. Il fait la connaissance de Bensoussan, un jeune dealer, venu faire le plein de sa mob. Une affection réservée naît entre ces deux hommes que tout sépare a priori. Un homme détruit, déjà mort, renaît brièvement au contact d'un jeune qu'il veut protéger : c'est une histoire de sursaut et de sursis, où Coluche crève l'écran. TELERAMA Césarisé, l'histrion caustique fut loué pour ce rôle à contre-emploi. Les favoris fatigués et le regard absent, Coluche porte le film en concentrant sa densité et son opacité. Richard Anconina, lui, joue plus en funambule, avec réussite néanmoins. Dominé par la noirceur et l'amertume, ce polar social est ancré dans un Paris grisailleux de paumés et d'oubliés, un lacis de passages désolés. L'intrigue grippe parfois, on sent les artifices. Mais on est conquis par le regard obstiné de Berri sur ce monde de torpeur et de solitude. Solitaire et résigné, hébété d'alcool, Lambert travaille comme pompiste de nuit dans une station-service de Paris. Il fait la connaissance de Ben ... |
TENDRE ET SAIGNANT,Christopher Thompson 2020, Arnaud Ducret, Geraldine Pailhas (sentimental)@@@Rédactrice en chef d'un magazine de mode, Charly hérite de la boucherie familiale. Alors qu'elle s'apprête à la vendre, elle rencontre Martial, l'artisan-boucher de son père, bien décidé à se battre pour sauver le commerce. Séduite malgré elle par le charisme de Martial, Charly pourrait être amenée à changer d'avis. TELERAMA A priori, on pouvait être dubitatif à l’idée d’une comédie romantique réunissant une rédactrice en chef de magazine de mode (certes, fille de boucher, incarné par l’attendrissant Jean-François Stévenin dans l’un de ses derniers rôles) et un spécialiste de l’entrecôte persillée. Mais, à condition de ne pas être vegan, le charme opère. Un burlesque pimpant assaisonne cette histoire d’acceptation de son héritage par une femme qui en a soupé des types et des boulots manquant de chair. Face à Arnaud Ducret, solide dans l’exercice de la comédie, Géraldine Pailhas étincelle, en talons hauts ou en tablier de commerçante. Elle offre à cette romance, entre le Paris à la page et les traditionnels chapons farcis, un petit parfum d’âge d’or hollywoodien. Rédactrice en chef d'un magazine de mode, Charly hérite de la boucherie familiale. Alors qu'elle s'apprête à la vendre, elle rencontre Martial, l'artisan ... |
TENUE DE SOIREE, Bertrand Blier, Gerard Depardieu, Michel Blanc, Miou MiouAntoine et Monique survivent difficilement, petitement, jusqu'au jour où le tonitruant Bob surgit dans leur vie et les entraîne à sa suite dans une série de cambriolages rocambolesques et fructueux. Monique s'épanouit dans le luxe tandis qu'Antoine s'inquiète. Que veut Bob ? Antoine sent que Monique lui échappe, mais comprend bientôt que c'est à lui que Bob s'intéresse. Monique le pousse à accepter ses avances. Antoine renâcle, consent et y trouve son compte. TELERAMA Monique et Antoine vivent dans une caravane avec pour seule richesse l’espoir de lendemains meilleurs. Un soir, dans un dancing, ils rencontrent Bob, un cambrioleur fortuné et amoral… Dès la première scène, Bertrand Blier impose son style et son univers. Cocktail explosif de provocation et de bizarrerie vaguement surréaliste. Dans Tenue de soirée, le cinéaste retrouve grosso modo la structure des Valseuses. Avec cette histoire de cambrioleurs SDF qui ne pensent qu’au sexe et rencontrent sur leur chemin de riches oisifs dépressifs qu’ils détroussent illico, le cinéaste collectionne les bons mots et les situations drolatiques. Mais ce n’est pas tout. Comédie volontairement choquante, Tenue de soirée est également une fiction ambitieuse où, quelques années avant Trop belle pour toi, Blier lie de façon inextricable la réalité et le fantasme, la crudité et la réflexion sur l’identité sexuelle. Si l’histoire d’amour entre Bob et Antoine prête à quelques plaisanteries prévisibles, elle permet surtout au cinéaste d’entraîner son film vers des contrées étranges où les rêves des personnages, soudain incarnés à l’écran, parasitent le réel. Cinéaste provocateur, Blier est aussi un esthète qui voue une admiration sans bornes à Godard et à Buñuel. Tenue de soirée se situe très exactement à l’intersection de ces deux tendances. Antoine et Monique survivent difficilement, petitement, jusqu'au jour où le tonitruant Bob surgit dans leur vie et les entraîne à sa suite dans une série ... |
THE ARTIST, Michel Azanavicius 2011, Jean Dujardin, Berenice Bejo (musical)@@@Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l'histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l'orgueil et l'argent peuvent être autant d'obstacles à leur histoire d'amour. TELERAMA Un prix d'interprétation à Cannes, une brassée d'oscars (dont le tiercé gagnant film-réalisateur-acteur) : depuis sa sortie, The Artist a peu à peu acquis un véritable statut d'événement historique. Qu'est-ce qui, dans ce pari artistique — un film muet en noir et blanc —, a tant soulevé les foules ? C'est d'abord, et avant tout, un personnage : Jean Dujardin, alias George Valentin, star adulée des Années folles. On l'attendait bouffon, forçant sur la grimace et les oeillades. C'est tout le contraire. A peine décalé, juste un rien désuet, il apporte une candeur facétieuse, un charme fragile. La star, donc, fait des pirouettes comme Fred Astaire ou Errol Flynn, porte une moustache à la Douglas Fairbanks. Il ne lui manque que le son. En 1929, c'est pourtant l'essentiel. Malheur à ceux qui rateront le rendez-vous du parlant. Déchus, balayés... C'est à cette espèce disparue, cohorte de fantômes tremblants, les Mary Pickford, les John Gilbert, les Fatty Arbuckle, que The Artist rend hommage. L'âge d'or de Hollywood comme si vous y étiez. Un drôle d'objet anachronique, rêve de cinéphile, une mosaïque de références, assemblée avec une tendresse érudite, de Chaplin à Welles ou à Lubitsch, du burlesque au mélo. Cette déclaration d'amour au grand cinéma hollywoodien raconte aussi un irréversible bouleversement technologique et artistique... Comme aujourd'hui le passage à la 3D relief et au tout-numérique. D'une révolution à l'autre, Hazanavicius interroge la notion de modernité. Une scène de cauchemar, peut-être la plus belle, en dit long : le son y fait une irruption brève et brutale. Le héros, lui, reste... muet. Désormais exclu, obsolète, réduit au véritable silence : l'oubli. L'angoisse de l'artiste par excellence. — Cécile Mury Suivi, à 22h35, d'un documentaire du frère de Michel Hazanavicius, le comédien Serge Hazanavicius, qui retrace le mois précédant le succès du film aux Oscars, en février 2012 (lire ci-contre). Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, ... |
THE DUCHESS@@Fin du 18e siècle, en Angleterre. Comme Lady Diana, dont elle est l'ancêtre, Georgiana, duchesse du Devonshire, est une femme belle, charismatique et adulée par la population. Mariée au richissime duc, elle est contrainte d'accepter un ménage à trois avec la maîtresse de celui-ci, Bess, qui est aussi sa meilleure amie. Insatisfaite, elle s'engage dans la vie publique en faisant campagne pour le parti libéral et en luttant pour les droits des femmes. Fin du 18e siècle, en Angleterre. Comme Lady Diana, dont elle est l'ancêtre, Georgiana, duchesse du Devonshire, est une femme belle, charismatique et adulée par ... |
THE GENTEMEN, Guy Ritchie 2020, Hugh Grant, Henry GoldingMickey Pearson, baron de la drogue britannique d'origine américaine,, fatigué de ce monde mafieux, désire se retirer. Pour lui succéder, son choix se porte sur le milliardaire américain Matthew Berger à qui il montre son exploitation de cannabis en sous-sol. TELERAMA Retour aux sources pour l’inégal et survolté Britannique Guy Ritchie, dont le style tape-à-l’œil s’est propagé sans nuance jusqu’à l’heroic fantasy (Le Roi Arthur : La légende d’Excalibur, 2017) ou le conte oriental (version en prises de vues réelles d’Aladdin par Disney, 2019). Avec cette histoire de gangsters londoniens en tweed qui s’étripent au ralenti pour contrôler le marché du cannabis, on retrouve précisément les trois ingrédients d’Arnaques, crimes et botanique (1998), première comédie policière du réalisateur qui se rêvait alors en Tarantino anglais. D’une habileté toujours à la limite de la roublardise, le réalisateur met en abyme, avec un personnage de narrateur omniscient (Hugh Grant, délectable comme d’habitude), l’élaboration du film elle-même, des pages du scénario commentées en direct, jusqu’au rendez-vous final chez le producteur américain. L’autre plaisir coupable vient des acteurs, génialement cabotins. Colin Farrell écope d’un joli contre-emploi d’entraîneur de boxe vertueux à la tête d’un gang de loulous en survêtement à carreaux, Matthew McConaughey assure en baron de la fumette qui aimerait faire valoir ses droits à la retraite, épaulé dans sa charge mentale par l’électrique Michelle Dockery (Downton Abbey) qui joue une matriarche encore plus impitoyable que son mari… Enfin un personnage féminin qui ne fait pas tapisserie dans l’univers virilissime de Guy Ritchie. Mickey Pearson, baron de la drogue britannique d'origine américaine,, fatigué de ce monde mafieux, désire se retirer. Pour lui succéder, son choix se po ... |
THE GIRL IN THE BOOK, Marya Cohn 2015, Emily VancampAlice 28 ans, travaille dans une maison d'édition en tant qu'assistante. Elle est jolie et intelligente, mais de nature très destructive. Alice est une jeune femme qui ne se voit qu'au travers des yeux des hommes. Lorsqu'elle rencontre l'homme qui pourrait enfin la rendre heureuse, elle a peur, une fois de plus, de tout détruire. Lorsqu'elle ne travaille pas, Alice passe son temps à écrire. En effet, la jeune femme a une histoire extraordinaire à raconter. Seulement voilà, son histoire a déjà été racontée il y a 15 ans, par quelqu'un d'autre. Lorsque son passé va ressurgir dans son présent, la vie d'Alice va changer. Lorsqu'elle avait quatorze ans, Alice n'était qu'une adolescente réservée et mue par une passion pour l'écriture découlant déjà inconsciemment de l'influence de son père, découvreur de talents littéraires. Au cours d'une soirée, Milan, un auteur étranger que son père voyait promis à un grand avenir, fit la connaissance d'Alice et se proposa pour lui donner des cours particuliers d'écriture. Au fil de leurs séances, l'homme se rapprocha de plus en plus de l'adolescente en manipulant ses désirs amoureux naissants pour chercher à abuser d'elle dans l'indifférence générale. Le drame aurait pu s'arrêter là et être déjà la cause de destruction d'une vie mais il y a pire encore : Milan se servit de ses rencontres avec Alice pour élaborer une fiction bien trop proche de la réalité de leur relation qui devint un best-seller mondial "Waking Eyes"... Quinze ans plus tard, Alice est devenue l'assistante effacée d'un grand éditeur et sa vie sentimentale ne se résume qu'à des rencontres d'une nuit dans des bars. Lorsqu'elle est chargée par son patron de couvrir la réédition de "Waking Eyes" et donc de revoir Milan, la jeune femme perd encore un peu plus ses repères... Premier film touchant et délicat de Marya Cohn, "The Girl in The Book" prend la forme d'un va-et-vient temporel à la fluidité remarquable entre les Alice de ces deux époques pour construire le portrait d'une femme sur la brèche, ayant évolué constamment dans l'ombre d'hommes aux comportements abusifs jusqu'à ne plus se sentir exister que dans le désir des yeux de mâles inconnus. Bien sûr, cette expérience vécue il y a des années où, avec ce regard reptilien avide, cet auteur (le regretté et excellent Michael Nyqvist) a fondu sur cette souris blanche parfaite d'innocence, est la cause principale du comportement autodestructeur de la jeune femme. D'autant plus que le livre qui en est issu est une forme de vol aussi terrible, la condamnant quelque part à ne pas pouvoir s'échapper de cette héroïne si proche d'elle et à jamais figée sur le papier. Mais Alice a aussi à subir la domination d'un père qui, comme on l'a dit, est peut-être la clé de son amour pour les mots tout en étant un homme exécrable, décidant tout pour elle sans écouter la moindre protestation, ignorant sa détresse lorsqu'elle va à son encontre ou encore en entretenant une relation ignoble vis-à-vis des femmes qu'il voit comme des compagnes interchangeables. On rajoutera également à cette liste d'hommes odieux son actuel patron au caractère égocentrique que l'on sent très proche de celui du père et qui symbolise à lui tout seul la répétition d'un schéma d'entourage masculin dans lequel Alice est prisonnière. Malgré le coeur de son sujet vecteur d'un véritable malaise au fur et à mesure que les flashbacks dessinent la nature de la relation qui a uni Alice et Milan, "The Girl In The Book" a la bonne idée de ne pas oublier d'apporter un peu de légèreté à l'ensemble via l'humour des scènes entre l'héroïne et sa meilleure amie (parfaite antithèse en matière d'épanouissement personnel) et le film va peu à peu s'éclairer en nous racontant comment la jeune femme va parvenir à s'extirper des mâles dominants qui gouvernent sa vie pour en reprendre le contrôle. Cela viendra d'une rencontre amoureuse avec un homme bien entendu à l'opposé des autres figures masculines du film laissant envisager un avenir plus serein à Alice. Toutefois, cette nouvelle donne sentimentale sera à double tranchant pour la force du discours féministe émanant du film. D'un côté, elle sera forcément à la fois utile pour y apporter un peu de lumière et indispensable pour la prise de conscience de l'héroïne lorsque ses tendances autodestructrices lui feront toucher le fond mais, de l'autre, on réalisera que, malgré le bonheur qu'elle peut lui apporter, Alice se relèvera de ses erreurs pour, encore une fois, le regard d'un homme. Évidemment, celui-ci est heureusement bien plus bienveillant que ceux des ordures qui l'ont entourée jusqu'alors mais on aurait aimé que cette émancipation soit réellement libérée de toute influence masculine et qu'elle vienne seulement d'Alice elle-même. Aussi mignonne soit-elle (et elle l'est !), la conclusion du film participera aussi à l'affaiblissement du discours jusque dans sa forme en rentrant dans le rang habituel du happy-end typiquement américain qui détonne face à l'intelligence de tout ce qui l'a précédé. Mais ce mauvais choix final est aisément pardonnable tant "The Girl In The Book" est un premier film très prometteur et traitant avec une véritable justesse de toute la fragilité de la vie d'une héroïne gouvernée par une meute de mâles à l'égo démesuré. Enfin, comment ne pas conclure sans évoquer la remarquable prestation d'Emily VanCamp qui hérite probablement ici de son rôle le plus consistant (et le plus difficile) sur grand écran ? Citons aussi bien sûr Ana Mulvoy-Ten campant brillamment l'Alice adolescente et réservée mais l'investissement sans faille de celle que le grand public connaît essentiellement pour la série "Revenge" ou les "Captain America" en fait une révélation à suivre de très près. Alice 28 ans, travaille dans une maison d'édition en tant qu'assistante. Elle est jolie et intelligente, mais de nature très destructive. Alice est une jeune femme qu ... |
THE IMMIGRANT, James Gray 2013, Marion Cotillard, Joaquin PhoenixNew York, janvier 1921. Deux soeurs d'origine polonaise, Ewa et Magda Cybulski, débarquent à Ellis Island. Fuyant la misère en Europe, elles sont venues tenter leur chance aux États-Unis. Mais leurs espoirs tournent court quand Magda, atteinte de tuberculose, est placée en quarantaine. Seule et sans ressources, Ewa est menacée d'expulsion. Désespérée, elle tombe sous la coupe de Bruno, un souteneur dénué de scrupules mais sensible à son charme. New York, janvier 1921. Deux soeurs d'origine polonaise, Ewa et Magda Cybulski, débarquent à Ellis Island. Fuyant la misère en Europe, elles sont venues tenter ... |
THE KING S MAN Premiere mission, Matthew Vaughn 2021, Ralph Fiennes, Gemma Arterton (espionnage)@Lorsque les pires tyrans et génies criminels de l'Histoire se réunissent pour planifier l'élimination de millions d'innocents, un homme se lance dans une course contre la montre pour contrecarrer leurs plans. On découvre les origines de la toute première agence de renseignement indépendante. TELERAMA Pour ce troisième volet de la série Kingsman, le Britannique Matthew Vaughn reconduit la piquante formule mise au point à la fin des années 1990 avec son compatriote Guy Ritchie, quand les deux dépoussiéraient la comédie policière à grand renfort de violence parodique sur les traces de Tarantino. Espionnage et tweed sont toujours au menu de cet opus racontant la genèse de la saga sur fond de Première Guerre mondiale. Ayant échoué à empêcher l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, un aristocrate (Ralph Fiennes) met sur pied un réseau d’espions dans la boutique d’un tailleur londonien, pour contrecarrer le complot d’un génie du mal. Porté par une distribution aux petits oignons, ce film à grand spectacle passe l’Histoire à la moulinette avec un mauvais goût et une décontraction assez réjouissants. À l’image de ce duel homoérotique étiré jusqu’au malaise qui oppose le héros à Grigori Raspoutine – le toujours parfait Rhys Ifans, qu’on ne s’attendait pas à trouver dans une production Disney. Lorsque les pires tyrans et génies criminels de l'Histoire se réunissent pour planifier l'élimination de millions d'innocents, un homme se lance dans une cours ... |
THE PATRIOT le chemin de la liberte, Roland Emmerich 2000,, Mel Gibson (saga)@@Caroline du Sud, 1776. La colère gronde dans les rangs des Indépendantistes. Il semble que la guerre contre les Anglais soit désormais inévitable. Benjamin Martin, père veuf de 7 enfants, ne sait que trop bien le prix d'une guerre et s'élève contre cette idée. TELERAMA Benjamin Martin, veuf, élève ses sept enfants dans une superbe plantation de Caroline du Sud. L'année 1776 marque le début de la rébellion contre les Anglais. Si Benjamin refuse d'abord de rejoindre les insurgés, il ne tarde pas à changer d'avis lorsque le terrible colonel Tavington tue sous ses yeux son fils cadet, avant de détruire sa propriété. Accompagné de son aîné, Gabriel, il rejoint l'armée en déroute de Burwell. Benjamin recrute des miliciens et se lance dans une guérilla sans merci, qui durera quatre longues années. La rumeur circule bientôt qu'un insaisissable cavalier sème la panique dans les rangs des Tuniques rouges... Caroline du Sud, 1776. La colère gronde dans les rangs des Indépendantistes. Il semble que la guerre contre les Anglais soit désormais inévitable. Benja ... |
THE QUEEN, Stephen Frears 2006, Helen Mirren, James CromwellDimanche 31 août 1997. La princesse Diana meurt des suites d'un accident de voiture survenu sous le pont de l'Alma à Paris. Si cette disparition plonge la planète dans la stupeur, elle provoque en Grande-Bretagne un désarroi sans précédent. Alors qu'une vague d'émotion et de chagrin submerge le pays, Tony Blair, sent instantanément que quelque chose est en train de se passer, comme si le pays tout entier avait perdu une soeur, une mère ou une fille. Dimanche 31 août 1997. La princesse Diana meurt des suites d'un accident de voiture survenu sous le pont de l'Alma à Paris. Si cette disparition plonge la planè ... |
THE SESSIONS, Ben Lewin 2012, John Hawkes, Helen Hunt (societe)@@Mark O'Brien, écrivain et poète atteint de la polio, cherche à perdre sa virginité. Paraplégique à vie, il prend contact avec une sexologue pour l'aider dans sa demande et contre toute attente, un lien va se tisser entre les deux. TELERAMA L'histoire véridique d'un Américain qui, atteint de la polio dans son enfance, a passé sa vie dans un poumon d'acier, et qui décide, à 38 ans, de perdre sa virginité. Il engage pour cela une « assistante sexuelle » — sex surrogate, un job inconnu chez nous. Le réalisateur pose un regard franc et presque candide sur ces sessions, séances d'initiation menées avec le sérieux de n'importe quelle thérapie. Avec délicatesse, tendresse et humour, aussi. Un registre où les comédiens apportent énormément. Helen Hunt compose un personnage de femme désinhibée, préoccupée de mettre en pratique son savoir, et finalement un peu chamboulée dans ses émotions. Face à elle, l'acteur John Hawkes déploie beaucoup d'esprit dans son rôle de handicapé, en évitant la performance. L'ensemble est juste et généreux. — Frédéric Strauss Mark O'Brien, écrivain et poète atteint de la polio, cherche à perdre sa virginité. Paraplégique à vie, il prend contact avec une sexologu ... |
THE SOCIAL NETWORK (Facebook) David Fincher 2010, Jesse Eisenberg, Andrew Garfield (mini)@@Une soirée bien arrosée d'octobre 2003. Mark Zuckerberg, un étudiant qui vient de se faire plaquer par sa petite amie, pirate le système informatique de l'Université de Harvard pour créer une base de données de toutes les filles du campus. Le succès est instantané : l'information se diffuse à la vitesse de l'éclair et le site devient viral, détruisant tout le système de Harvard et générant une controverse sur le campus. C'est pourtant à ce moment que naît ce qui deviendra Facebook. Une soirée bien arrosée d'octobre 2003. Mark Zuckerberg, un étudiant qui vient de se faire plaquer par sa petite amie, pirate le système informatique de ... |
THE UNBEARABLE LIGHTNESS OF BEING, Daniel Day-Lewis 1988, Juliette Binoche, Lena OlinPrague, 1968. Tomas, brillant neurochirurgien, collectionne les conquêtes. Il couche régulièrement avec Sabina, une artiste avec laquelle il s'entend bien sexuellement et intellectuellement. De passage en province, il remarque Tereza, une jeune femme fougueuse et presque ingénue, qui tombe sous son charme. Un beau jour, elle débarque à Prague et s'installe chez lui. Les deux tourtereaux se marient. Tomas n'en cesse pas moins de la tromper, ce que la jeune femme supporte mal. TELERAMA L'adaptation du succès de librairie de Milan Kundera n'est pas une fresque historique. L'Histoire entre par la force au coeur des vies privées, fleurit avec le printemps de Prague, déboule avec les chars. Les vagabondages sexuels, les liens d'amour qui se tissent et se défont symbolisent la tentative d'envol, d'insouciance de tout un peuple. Cette « insoutenable légèreté » qui, inexorablement, échoue. Tomas, le papillon, s'attache à Tereza et choisit la gravité. Tereza est le témoin impuissant de l'écrasement de son pays. Seule Sabina, qui s'exile, trouve la liberté. Mais au prix de la solitude. Le film est à l'image de ses trois personnages, interprétés par un trio d'acteurs formidables : terriblement pessimiste, mais séducteur et léger. Prague, 1968. Tomas, brillant neurochirurgien, collectionne les conquêtes. Il couche régulièrement avec Sabina, une artiste avec laquelle il s'entend bien sexue ... |
TOUT CE QUE LE CIEL PERMET, Douglas Sirk, 1963, Jane Wyman, Rock Hudson (sentimental)@@Veuve d'âge mûr, Carey Scott mène une vie terne et sans histoire dans une petite localité de Nouvelle-Angleterre, se consacrant au bonheur de ses deux enfants Ned et Kay, qui viennent d'entrer à l'Université. Carey rêve encore d'un grand amour. C'est dans cette disposition d'esprit qu'elle rencontre Ron Kirby, le séduisant pépiniériste - de quinze ans plus jeune qu'elle - engagé par ses soins pour s'occuper de son jardin. Veuve d'âge mûr, Carey Scott mène une vie terne et sans histoire dans une petite localité de Nouvelle-Angleterre, se consacrant au bonheur de ses deux enf ... |
TUER N EST PAS JOUER, John Glen 1987, Timothy Dalton (James Bond)(aventure)@@.James Bond est envoyé à Bratislava pour organiser le plus vite possible la fuite à l'Ouest du général soviétique Koskov, un membre éminent du KGB. Il découvre au dernier moment qu'une ravissante violoncelliste s'apprête à assassiner froidement le transfuge. Après avoir légèrement blessé la belle meurtrière, l'agent 007 parvient à expédier Koskov en Angleterre, via le pipeline transsibérien. TELERAMA Bond, épisode 15. Timothy Dalton devient 007. Le visage et les yeux allongés d'un félin, c'est un acteur « sérieux » : la preuve, il a joué Shakespeare. On lui concocte une histoire pleine de bruit et de fureur, où tout le monde (surtout les Russes, bien sûr !) trahit tout le monde. Avec une James Bond girl plus jolie que sexy et une Aston Martin volante, avec carrosserie ignifugée, missiles téléguidés et skis intégrés. — Pierre Murat James Bond est envoyé à Bratislava pour organiser le plus vite possible la fuite à l'Ouest du général soviétique Koskov, un membre é ... |
UN COEUR INVAINCU, Michael Winterbottom 2007, Angelina Jolie, Dan FuttermanLe 23 janvier 2002, le monde apprend l'assassinat de Daniel Pearl, un journaliste américain exécuté par des extrémistes pakistanais. Le reporter enquêtait sur Richard Reid, activiste et vendeur d'armes. Mariane, son épouse, rédige l'histoire de son enquête, de son enlèvement, de sa mort et de sa propre souffrance après la disparition de sa mari. TELERAMA La mort du reporter Daniel Pearl racontée par Michael Winterbottom, qui dose avec finesse suspense et réalisme. Souvenez-vous, c'était en février 2002 : la technologie moderne se mettait au service de la barbarie. Une vidéo de mise à mort circulait sur le Web et des milliers d'internautes s'agglutinaient devant l'écran. Face caméra, Daniel Pearl, reporter international pour le Wall Street Journal, était décapité à Karachi par un groupuscule d'islamistes. Quelque temps après, son épouse, la journaliste Mariane Pearl, décrivait dans un livre les quatre semaines qui ont séparé l'enlèvement de son mari de l'annonce de sa mort. Un mois d'une enquête éprouvante aux allures de course contre la montre. Dans les mains d'un quelconque faiseur de Hollywood, un tel récit aurait probablement servi de prétexte à un produit certifié conforme, avec scènes d'horreur, séquences émotion et épilogue patriotard. Heureusement pour la mémoire de Daniel Pearl, journaliste scrupuleux, le soin d'adapter Un coeur invaincu est revenu au Britannique Michael Winterbottom. Le choix n'a rien d'incongru : de Welcome to Sarajevo à The Road to Guantanamo, qui pointait les dérives de la croisade antiterroriste de Bush, le cinéaste a montré une certaine habileté à faire surgir la fiction d'une démarche documentaire. Cette fois encore, il incarne plus qu'il ne reconstitue la réalité. La force du film réside principalement dans cet exercice d'équilibriste : rester sur le fil d'un troublant réalisme sans jamais tomber dans un naturalisme douteux. Sale, grouillant et assourdissant, Karachi est filmé sur le mode du reportage, souvent caméra à l'épaule. La ville semble s'étendre comme une lèpre. D'interviews en tuyaux, Daniel vit sa dernière journée d'homme libre mais il est déjà le jouet du destin. Catapulté au coeur des événements, là où tout se passe, il avance à l'aveugle, ballotté par le cours des choses, déjà piégé. Au chaos de cette ville guêpier s'ajoute bientôt la désorganisation des services chargés de l'enquête. Dans la maison du couple Pearl, transformée en QG, commence un ballet désynchronisé : policiers locaux, membres des services de renseignement pakistanais et américains... Une collaboration difficile se met en place, non sans quelques ratés. Pour le cinéaste, c'est l'occasion de saisir à la volée la topographie de l'après-11 Septembre : bourbiers géopolitiques, sédiments de haine et diplomatie de la terre brûlée. De la complexité de ce nouveau monde, né dans les cendres de « Ground Zero », il glisse ici ou là quelques exemples : une image passe furtivement sur un écran de télé pour nous rappeler au bon souvenir de Guantánamo et de ses sbires accrédités. Ou bien c'est une scène d'interrogatoire musclé de la police pakistanaise qui énonce, en passant, une dérangeante vérité : la torture n'est pas l'apanage des méchants. De la maison des Pearl à Karachi, en état de siège permanent, à celle des parents de Daniel à Los Angeles, assaillie par une armada de journalistes, le film montre comment l'enlèvement est devenu en l'espace d'un mois un feuilleton à rebondissements mondialement diffusé. Lorsqu'un journal révèle la judéité de Daniel, Mariane est folle de colère : elle sait qu'il n'en faudra pas plus pour que les ravisseurs de son mari fassent de lui un « espion du Mossad ». Autant dire un condamné à mort. Plusieurs fois, on croit le dénouement tout proche, mais l'attente se poursuit, de demande de rançon en faux espoirs. Incontestablement efficace, cette tension dramatique nous laisse parfois mal à l'aise, nous qui connaissons trop bien la fin de l'histoire... Pourtant, une fois le martyre de Daniel révélé, le film évite tout sensationnalisme, préférant rendre hommage à la dignité de Mariane Pearl, au « coeur invaincu » par la haine. Grâce à Angelina Jolie, le film réussit ainsi son autre défi : le beau portrait d'une femme d'exception. De la présence intense (et inattendue) de l'actrice émane une énergie entêtée, tendue vers un seul objectif : connaître la vérité sur le sort de celui qu'elle aime. Et quand le pire arrive pour lui, le pire commence pour elle : apprendre à vivre avec. Le 23 janvier 2002, le monde apprend l'assassinat de Daniel Pearl, un journaliste américain exécuté par des extrémistes pakistanais. Le reporter enqu&ec ... |
UN DROLE DE PAROISSIEN, Jean-Pierre Mocky 1963, Bourvil, Jean Poiret (societe religion)@@Aristocrate déchu, Georges Lachesnaye a du mal à faire vivre sa famille. Il faut dire que, comme le veut la tradition familiale, il n'a jamais travaillé. La seule solution qu'il trouve pour subvenir au besoin des siens est de piller les troncs des églises. TELERAMA Deux millions quatre cent mille spectateurs… À sa sortie, en 1963, tel est le score au box-office de cette comédie irrévérencieuse qui nous semble aujourd’hui gentiment potache tant le catholicisme français ne représente plus grand monde. C’est d’ailleurs avec une gourmandise d’anthropologue qu’on (re) découvre ce Paris en noir et blanc où les édifices religieux sont noirs de pollution et les parvis d’églises bondés à la sortie de la messe. Le reste n’est pas moins savoureux : paresseux atavique et fils d’une bonne famille pieuse et désargentée, Bourvil imagine un stratagème à base de caramel mou pour piller la moitié (« seulement la moitié, c’est un principe », dit-il) des troncs destinés à recueillir les offrandes des fidèles. Entre Bourvil et Mocky, c’est le début d’une collaboration fructueuse et un rôle à contre-emploi pour le tendre benêt du cinéma français. Avec sa diction impeccable et ses airs de premier communiant, Bourvil est diaboliquement drôle. Idem pour son acolyte Jean Poiret, qui semble avoir pris beaucoup de plaisir à participer à cette entreprise de démolition d’une vieille trinité de parasites (selon Mocky) : l’aristocratie, l’Église et la police. Quand le réalisateur eut l’idée d’adapter au cinéma cette histoire de grenouilles de bénitier tendance renards rusés, il voulut tourner dans de vraies églises. Refus de l’évêché, peu pressé de faciliter la fabrication de cette satire anticléricale. Lorsque Mocky menaça de réaliser un film sur l’affaire du curé d’Uruffe, meurtrier de sa maîtresse de 19 ans, les autorisations nécessaires furent obtenues comme par miracle. Deo gratias. Aristocrate déchu, Georges Lachesnaye a du mal à faire vivre sa famille. Il faut dire que, comme le veut la tradition familiale, il n'a jamais travaillé. La se ... |
UN HOMME ET UNE FEMME, Claude Lelouch 1966, Jean-Louis Trintignant, Anouk Aimee (sentimental)@@@Jean-Louis est un veuf devenu père célibataire après le suicide de sa femme, et Anne est une veuve et une mère célibataire encore sous le choc de la mort accidentelle de son mari. TELERAMA Palme d’or à Cannes en 1966, succès public considérable, musique de Francis Lai aussi célèbre que la Marseillaise, ce film de Lelouch est virtuose jusqu’au tournis, romanesque jusqu’à l’agacement. Beaucoup d’eau, depuis, a coulé sur les planches de Deauville et a été chassée par les essuie-glace de Jean-Louis Trintignant, avalant les kilomètres sous la pluie pour rejoindre son Aimée. Ce qu’il reste ? Une histoire d’amour entre deux êtres blessés par la vie et hésitant à s’y cogner encore. Un couple d’acteurs d’une grande beauté, dont la retenue et la finesse font naître l’émotion. Jean-Louis est un veuf devenu père célibataire après le suicide de sa femme, et Anne est une veuve et une mère célibataire encore sous le choc de ... |
UN HOMME IDEAL, Yann Gozlan 2014, Pierre Niney, Ana GirardotMathieu, 25 ans, aspire depuis toujours à devenir un auteur reconnu. Un rêve qui lui semble inaccessible car malgré tous ses efforts, il n'a jamais réussi à être édité. En attendant, il gagne sa vie en travaillant chez son oncle qui dirige une société de déménagement. Son destin bascule le jour où il tombe par hasard sur le manuscrit d'un vieil homme solitaire qui vient de décéder. Mathieu hésite avant finalement de s'en emparer, et de signer le texte de son nom. TELERAMA Porté par le césar reçu par Pierre Niney, Un homme idéal caracole dans les hauteurs du box-office. Je ne sais pas si le film annonce le renouveau d'un cinéma de genre à la française, mais je sens bien que son réalisateur, Yann Gozlan, s'intéresse plus aux scènes d'action — une voiture file dans la nuit, un type vole des objets dans une maison silencieuse, etc. — qu'à la psychologie des personnages. La preuve : le nombre conséquent d'invraisemblances qui traversent cette histoire d'emprunt littéraire : un apprenti écrivain s'approprie le manuscrit d'un mort, rencontre le succès, jusqu'à ce que… Les fans du comédien (dont, personnellement, je trouve le jeu un peu entravé par les flottements du scénario) et les amateurs de thriller particulièrement indulgents s'en contentent sans doute, mais la naïveté avec laquelle est montré (une fois de plus ?) le monde de l'édition fait souvent sourire, a fortiori qui n'est pas saisi par le suspense. Un thriller machiavélique n'a pas vocation à décrire scrupuleusement un milieu, mais j'ai tendance à croire qu'une bonne dose de crédibilité, même apportée par des touches légères, ne lui porte pas préjudice... En attendant, voici le point sur les huit (et demie) petites ou grosses invraisemblances qui m'ont choqué pendant le film. Et si vous en voyez d'autres, faites-moi signe ! 1/ Le syndrome de la page blanche. En trois ans, Mathieu Vasseur (Pierre Niney) n'a rien écrit. Pas une ligne. Ce blocage est nouveau. Il se posait moins de questions quand il parachevait son premier roman non publié, L'Homme de dos. Pourquoi n'envisage-t-il pas d'autres solutions ? Les recherches qu'il a menées a posteriori sur la guerre d'Algérie — pour assumer la sortie de Sables noirs, ce premier livre qu'il s'est contenté de... recopier — le montrent en bon élève et gros bosseur. Qu'il choisisse un autre thème historique, s'y consacre entièrement, et quelque chose en sortira tout seul. Sinon, qu'est-ce qui l'empêche d'aller chercher un autre roman inconnu au bataillon (voire refusé aux éditions du Cercle, un manuscrit, ça se chipe facilement) et de le plagier allègrement ? Ou de piquer les confidences d'une admiratrice ? Il ne serait pas le premier à être quand même publié... 2/ L'avance somptuaire de l'éditeur. Outre qu'elles ont pompé leur couverture sur la collection blanche de Gallimard (ok, c'est un film sur le plagiat et l'imposture), les éditions du Cercle ont le chéquier généreux : quel éditeur multiplierait les avances pour un second roman sans avoir même discuté du projet avec l'auteur ? A fortiori après un premier ouvrage qui a frappé par sa véracité historique. Stéphane Marsan (Laurent Grévill) n'a pas pu ne pas demander à son jeune auteur s'il continuerait ou non dans la même veine... Un type qui signe plusieurs chèques les yeux fermés ? Présentez-le-moi, please ! 3/ La conversation téléphonique du romancier avec sa banquière. Vous en connaissez beaucoup, des banquiers qui raccrochent au nez de leur client en gros découvert ? 4/ Le farniente absolu du personnage d'Ana Girardot. Mathieu Vasseur a rencontré Alice Fursac (Ana Girardot, donc) alors qu'elle donne une conférence sur la littérature en fac. Une grosse tête. Plus tard, au cocktail de sortie de Sables noirs, elle fustige l'hypocrisie du milieu, visant les pique-assiette qui sont là sans avoir lu le livre. Une moraliste. Mais pendant tout le reste du film, on ne la verra jamais avec un livre à la main ou évoquant le moindre projet personnel. Elle bronze en bikini, prépare le déjeuner, etc. Transformation d'une intello en potiche : moins soixante au test de Bechdel. 5/ Pourquoi l'ami menaçant de Léon Vauban, le véritable auteur du livre emprunté, ne s'est-il pas manifesté avant les trois longues années d'imposture de Mathieu Vasseur ? Il ne lit pas les journaux ? Il attend une séance de signature dans une librairie du Midi, proche de chez les Fursac. Mais une signature — et qui attire du monde —, trois ans après la parution d'un roman, c'est sérieux ? 6/ Pourquoi le héros cède-t-il d'emblée aux menaces de ce maître-chanteur, sans chercher à savoir de quelles preuves il dispose réellement ? Et même si ce dernier avouait à un journaliste (d'investigation) que Sables noirs pille le vécu d'un type ayant réellement existé, quel impact cela pourrait-il avoir ? L'imposteur pourrait dire l'avoir rencontré, avouer sa dette... 7/ Vitrine qui claque dans le salon, bruit mat d'un corps mort jeté dans le jardin (sans parler de son emmaillotage-ficelage préalable à son évacuation nocturne), le héros n'est pas adroit dans son entreprise criminelle. Sa chance : les Fursac, ses hôtes, dorment sans doute tous avec des boules Quies... 8/ Pierre Niney nage pendant des heures dans l'eau glacée, retrouve son chemin, arrive à la maison au petit matin. OK. Et il ne laisse pas de traces de boue dans le salon ? 8 (et demie)/ La police — déjà alerté par un car-jacking simulé et un vrai meurtre — peut-elle vraiment confondre les corps, même carbonisés, de Marc Barbé (le maître chanteur) et de Pierre Niney ? Mathieu, 25 ans, aspire depuis toujours à devenir un auteur reconnu. Un rêve qui lui semble inaccessible car malgré tous ses efforts, il n'a jamais réuss ... |
UN HOMME PRESSE, Herve Mimran 2018, Fabrice Luchini, Leila Bekhti (societe)@@@.Alain est un homme puissant et important dont le temps est précieux et qui n'aime d'ailleurs pas le perdre. Dans sa vie aucune place pour les loisirs et la famille. Lorsqu'un jour, un AVC le stoppe net dans son élan. Pendant son séjour à l'hôpital, il va être pris en main par Jeanne, une jeune orthophoniste. Alors qu'elle l'aide à retrouver l'usage de la parole, elle lui fait prendre conscience de la situation et que pour se reconstruire il doit apprendre la patience. TELERAMA Victime d’un AVC, un homme d’affaires est forcé de reconsidérer ses choix de vie... Malgré un joli travail sur les dialogues, “détraqué” par l’aphasie du héros, et l’interprétation de Fabrice Luchini, cette mielleuse histoire de rédemption déçoit. Il est coriace, surmené, tendu, obsédé par son travail, un poste prestigieux dans l’industrie automobile. Alain néglige les signes d’alerte, et puis s’effondre. Victime d’un accident vasculaire cérébral, il s’empêtre dans le langage, confond les mots et perd le fil de sa vie. Présentée avec tact, cette aphasie donne à Fabrice Luchini l’occasion de se livrer (sans trop cabotiner) à quelques absurdes envolées verbales, d’une drôlerie quasi oulipienne. Hélas, cet habile numéro d’acteur sert une histoire de rédemption prévisible et mièvre : ou comment, à force de fréquenter une gentille orthophoniste (Leïla Bekhti) et au terme d’un parcours très plat, l’homme odieux devient un brave type. La preuve : il apprend à dire « merci » à son chauffeur. Sacré progrès social. Alain est un homme puissant et important dont le temps est précieux et qui n'aime d'ailleurs pas le perdre. Dans sa vie aucune place pour les loisirs et la famille. Lorsqu'u ... |
UN LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES, Jean-Pierre Jeunet, Audrey Tautou (guerre)@@En 1919, Mathilde a 19 ans. Deux ans plus tôt, son fiancé Manech est parti sur le front de la somme. Comme des millions d'autres, il est mort au champ d'honneur. C'est écrit noir sur blanc sur l'avis officiel. Pourtant, Mathilde refuse d'admettre cette évidence. Si Manech était mort, elle le saurait. Elle se raccroche à son intuition comme au dernier fil ténu qui la relierait encore à son amant. Mathilde refuse de lâcher et se lance dans une véritable contre-enquête. TELERAMA Du roman, le film garde la trame de faux polar dont l’enquêtrice principale serait une Bretonne têtue, suffragette qui s’ignore. Mais Jean-Pierre Jeunet n’en fait que l’arrière-plan. Ce qui l’intéresse, c’est créer un monde. Avec son enfer (les tranchées), son paradis (une maison en Bretagne) et, entre les deux, une Belle Époque soigneusement stylisée. La sauvagerie de la guerre de 1914 est bien rendue. Mais cette surenchère esthétique est la limite du film : un trop-plein qui nuit à l’épaisseur des personnages et de l’émotion. On le mesure a contrario quand deux scènes osent la durée. D’abord la rencontre embarrassée entre Jérôme Kircher et Jodie Foster, histoire d’amour périphérique et l’un des plus beaux moments du film. Puis le dîner auquel s’invite Albert Dupontel – Audrey Tautou s’y endort… On comprend que son personnage est d’abord celui d’une enfant plus capricieuse que passionnée… En 1919, Mathilde a 19 ans. Deux ans plus tôt, son fiancé Manech est parti sur le front de la somme. Comme des millions d'autres, il est mort au champ d'honneur. C'est ... |
UN MONDE PARFAIT, Clint Eastwood, Kevin Kostner@@En 1963, un policier du Texas poursuit Butch Haynes et Terry Pugh, deux dangereux voleurs récidivistes en cavale. Ces derniers ont pris en otage, un jeune témoin de Jehovah de sept ans du nom de Phillipe qui, le temps de cette folle équipée, va devenir leur ami. TELERAMA Avec cette cavale initiatique filmée à hauteur d’enfant, Clint Eastwood touche juste. Évadés d’un pénitencier, Butch et Terry kidnappent un enfant pour protéger leur cavale… La beauté solaire et froissée de ce film vient d’un certain regard. Comme Butch prend la peine de s’agenouiller devant le petit Phillip pour lui parler d’égal à égal, Clint Eastwood filme à hauteur d’enfant. Chacun à leur manière, ses héros cherchent des yeux un père impossible. Le thème est classique, mais Un monde parfait envoie valser tous les clichés. Phillip n’est pas un de ces gamins roublards qui vous assènent leurs répliques toutes cuites. C’est un ovni mystérieux, dont les émetteurs réagissent avant tout au silence. Butch, le hors-la-loi, vit dans une innocence poétique malgré ses crimes. Enfin, Red Garnett, le faible ranger, renouvelle l’image du flic selon Eastwood, jusqu’alors cantonné dans le registre dur de l’inspecteur Harry. La cavale initiatique de ces trois âmes blessées se déroule juste avant l’assassinat de Kennedy. L’histoire individuelle rivalise avec l’histoire nationale, sous l’emprise d’une seule force : l’émotion brute. En 1963, un policier du Texas poursuit Butch Haynes et Terry Pugh, deux dangereux voleurs récidivistes en cavale. Ces derniers ont pris en otage, un jeune témoin de J ... |
UN POISSON NOMME WANDA, Charles Crichton 1988, John Cleese, Kevin Kline, Jamie Lee Curtis (comique)@La belle Wanda, assistée de Ken le bégayeur et d'Otto son stupide amant, ont réussi un joli hold up grâce à George, dit le cerveau. Mais celui-ci, trop vite dénoncé par Wanda, moisit en prison, avec le secret de la cachette du butin. Wanda se met alors en quête de séduire Archie, un avocat coincé, pour qu'il obtienne la libération de George. TELERAMA Des gags irrésistibles, une troupe d’acteurs déjantés... pour une comédie anglaise devenue culte. John Cleese, de la dynamite, Jamie Lee Curtis, une bombe, Kevin Kline, totalement allumé. Explosif ! Amis des bêtes, s'abstenir : outre Wanda, le poisson rouge, qui passe un très sale quart d'heure entre les babines de Kevin Kline (« Il vaut mieux éviter les verts. Ils ne sont pas encore mûrs »), on assiste à divers écrabouillages malencontreux d'innocents quadrupèdes. En revanche, si vous avez toujours rêvé de voir John Cleese se déhancher en sous-vêtements, susurrant n'importe quoi en simili-russe (« glasnost... Gorbatchev... »), cette hilarante comédie est pour vous. Il y a bien une intrigue, sombre histoire de magot très convoité, mais l'essentiel est ailleurs. Instillant un peu de l'humour absurde des Monty Python, Charles Crichton orchestre une sarabande de gags givrés et burlesques, de comédiens en grande forme : Cleese, toujours guindé et farfelu, Jamie Lee Curtis en gourgandine malicieuse, et Kevin Kline dans un superbe numéro de psychopathe susceptible (« Ne me traite jamais, jamais de débile »). La belle Wanda, assistée de Ken le bégayeur et d'Otto son stupide amant, ont réussi un joli hold up grâce à George, dit le cerveau. Mais celui-ci, ... |
UN SAC DE BILLES Christian Duguay 2017, Patrick Bruel, Elsa ZylbersteinDans la France occupée, Maurice et Joseph, deux jeunes frères juifs livrés à eux-mêmes, sont envoyés par leurs parents dans la zone libre, et font preuve de malice, de courage et d'ingéniosité pour échapper aux occupants et tenter de réunir leur famille à nouveau. Dans la France occupée, Maurice et Joseph, deux jeunes frères juifs livrés à eux-mêmes, sont envoyés par leurs parents dans la zone libre, ... |
UNE HISTOIRE VRAIE, David LynchAlvin habite dans un village de l'Iowa avec sa fille Rosie. Son frère Lyle demeure dans le Wisconsin. Les deux frères ne se sont pas adressés la parole depuis une dizaine d'années. Après une mauvaise chute, Alvin décide de se réconcilier avec son frère aîné malade et entreprend un périple à bord d'une tondeuse à gazon. Son voyage est ponctué de rencontres inattendues. Une Histoire vraie est une ballade onirique et cocasse dans les confins de l'Amérique rurale. Alvin habite dans un village de l'Iowa avec sa fille Rosie. Son frère Lyle demeure dans le Wisconsin. Les deux frères ne se sont pas adressés la parole depuis ... |
UNE VIE CACHEE, Terrence Malik 2019, August Diehl, Valerie Pachner, Bruno Ganz (sentimental guerre)@@Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est passible de la peine capitale. Néanmoins, porté par sa foi inébranlable et son amour pour sa femme, Fani, et ses enfants, Franz reste un homme libre. Une vie cachée raconte l'histoire de ces héros méconnus. TELERAMA Le fond est cruel : Terrence Malick n’élude pas la violence, les coups endurés en prison par le réfractaire. Mais la forme est celle d’une psalmodie douce, éminemment musicale (soutenue par Bach, Haendel, Dvorák…). Où l’infiniment grand, le ciel, ce qui nous dépasse, se conjugue avec la vie à portée de main — et d’abord le visage de Fani, l’épouse bien-aimée de Franz. C’est donc vers la lumière et une forme d’élévation spirituelle, non de désespoir, que tend cette œuvre pourtant funeste, éloge d’un engagement extrême. Celui d’un résistant solitaire défendant jusqu’au bout sa conscience morale et sa liberté, sans bruit, sans cris, sans même chercher à être un jour entendu… Mais, aujourd’hui, le film fait de cet inconnu un symbole d’héroïsme absolu. — Jacques Morice Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est pa ... |
VA, VIS ET DEVIENS, Radu Mihaileanu 2005, Yael Abecassis, Roschdy Zem1984. Des centaines de milliers d'Africains de vingt-six pays frappés par la famine se retrouvent dans des camps, au Soudan. À l'initiative d'Israël et des États-Unis, une vaste action, l'opération Moïse, est menée pour emmener des milliers de Juifs d'Éthiopie (Falashas) vers Israël. Une mère chrétienne pousse son fils de 9 ans à se déclarer juif, pour le sauver de la famine et de la mort. L'enfant arrive en Terre sainte. 1984. Des centaines de milliers d'Africains de vingt-six pays frappés par la famine se retrouvent dans des camps, au Soudan. À l'initiative d'Israël et des &Eacu ... |
VANAJA, Rajnesh Domalpalli 2006 (folklore)@@@Vanaja est un film dramatique en langue télougou de 2006 écrit et réalisé par Rajnesh Domalpalli sur une histoire qui a constitué sa thèse de maîtrise en beaux-arts à l'Université de Columbia. Vanaja est un film dramatique en langue télougou de 2006 écrit et réalisé par Rajnesh Domalpalli sur une histoire qui a constitué sa thèse ... |
VOYAGE AU BOUT DE L ENFER, Michael Cimino 1978, Robert De Niro, Christopher Walken(guerre)@En 1968, Mike, Steven, Nick, Stan et Axel travaillent dans l'aciérie du bourg de Clairton, Pennsylvanie, ils forment une bande très liée. A Clairton, les histoires de coeur vont de bon train : Steven épouse Angela, bien qu'elle soit enceinte d'un autre, et Nick flirte avec Linda qui semble troubler Mike. Hors cette tranquillité est rattrapée par la guerre du Vietnam lorsque Mike, Steven et Nick sont mobilisés pour partir au combat. En 1968, Mike, Steven, Nick, Stan et Axel travaillent dans l'aciérie du bourg de Clairton, Pennsylvanie, ils forment une bande très liée. A Clairton, les histo ... |
YAO, Philippe Godeau 2018, Omar Sy, Lionel BasseDepuis son village au nord du Sénégal, Yao est un jeune garçon de 13 ans prêt à tout pour rencontrer son héros : Seydou Tall, un célèbre acteur français. Invité à Dakar pour promouvoir son nouveau livre, ce dernier se rend dans son pays d'origine pour la première fois. Pour réaliser son rêve, le jeune Yao organise sa fugue et brave 387 kilomètres en solitaire jusqu'à la capitale. Touché par cet enfant, l'acteur décide de fuir ses obligations et de le raccompagner chez lui. TELERAMA Jolie petite histoire, se dit-on d’abord, en voyant l’acteur et écrivain Seydou Tall (Omar Sy) partir au Sénégal sans son fils, où un gamin, qui l’admire, l’attend en espérant un autographe. Venu jusqu’à Dakar depuis son village, le petit Yao verra sa persévérance récompensée. Et le grand Seydou Tall, né en France dans une famille sénégalaise, retrouvera un peu les siens à travers ce jeune fan dont il pourrait être le père. Mais rien ne sera vraiment aussi simple… Entre l’homme et l’enfant surgit une réalité capable de faire dérailler toutes les histoires écrites d’avance. À Dakar, l’acteur vedette se retrouve coincé dans sa limousine, au milieu des hommes qui prient dans les rues. Plus tard, son taxi l’abandonne pour respecter la tradition d’un repas en famille. Au lieu de montrer seulement ce qui rapproche Seydou Tall et Yao, Philippe Godeau raconte la distance entre leurs vies, cherche leur vérité. Le Parisien est noir mais il pense comme un Blanc. Pour Omar Sy, c’est un rôle lié à son histoire familiale. Abandonnant les effets comiques, il séduit par sa sobriété, en harmonie avec ce film simple, attachant, jamais simplificateur. Depuis son village au nord du Sénégal, Yao est un jeune garçon de 13 ans prêt à tout pour rencontrer son héros : Seydou Tall, un cél ... |