A STAR IS BORN, Bradley Cooper 2018, Bradley Cooper, Lady GagaStar de country un peu oubliée, Jackson Maine découvre Ally, une jeune chanteuse très prometteuse. Tandis qu'ils tombent follement amoureux l'un de l'autre, Jack propulse Ally sur le devant de la scène et fait d'elle une artiste adulée par le public. Bientôt éclipsé par le succès de la jeune femme, il vit de plus en plus de mal son propre déclin. TELERAMA: Face à une Lady Gaga djà mure dans le showbiz, Bradley Cooper peine à concilier son travail de réalisateur et son numéro de chanteur alcoolique aux mauvaises manières — surnage une scène de cérémonie des Grammy Awards qui dégénère… Le film se laisse regarder, mais manque de l’humour acide prêté au répertoire de la vraie Lady Gaga. Star de country un peu oubliée, Jackson Maine découvre Ally, une jeune chanteuse très prometteuse. Tandis qu'ils tombent follement amoureux l'un de l'autre, Ja ... |
ALINE, Valerie Lemercier 2020, Valerie Lemercier, Sylvain MarcelÀ la fin des années 1960, au Québec, naît Aline (inspirée de Céline Dion), quatorzième et dernier enfant de Sylvette et Anglomard Dieu. Dans cette famille où la musique est reine, Aline se découvre un véritable talent pour le chant. Le producteur de musique Guy-Claude Kamar (inspiré par René Angélil), lorsqu'il entend cette magnifique voix, n'a plus qu'une idée en tête : faire d'Aline la plus grande chanteuse au monde. Entre le soutien de sa famille et son amour avec Guy-Claude, Aline va devenir l'une des plus grandes stars internationales de la chanson. TELERAMA: En s’inspirant librement de la vie de Céline Dion, « trésor national » au Canada, Valérie Lemercier réussit son meilleur film et offre la quintessence de son travail, sur scène comme au cinéma. À savoir : mettre en évidence la bizarrerie extrême de situations bien connues ou familières. En résulte une tragi-comédie fabuleuse, parfois monstrueuse, souvent surréaliste. À la fin des années 1960, au Québec, naît Aline (inspirée de Céline Dion), quatorzième et dernier enfant de Sylvette et Anglomard Di ... |
AMADEUS ,Milos Forman 1984, Tom HulceVienne, novembre 1823. Antonio Salieri, compositeur italien, se tranche la gorge en s'accusant d'avoir tué Wolfgang Amadeus Mozart. Enfermé dans un asile, ce vieil homme égaré se confesse au père Vogler. Trente-deux ans plus tôt, en 1781, Antonio Salieri a la faveur de l'empereur mélomane Joseph II. Musicien réputé, il est le compositeur officiel de la Cour. TELERAMA: Le film de Forman est chargé en dorures, candélabres, perruques poudreuses à faire passer la cour de l’empereur pour un troupeau de moutons. Mais ce n’est pas ce qu’on lui a reproché. Ce Mozart-là chamboule la dignité des gravures. Tom Hulce lui donne tout ce qu’il peut et, illustre inconnu en 1984, n’a pas été revu depuis. Il saute, glousse, joue du piano debout, à l’envers… C’est Elton John en brodequins ! Et il y a son rire. Un rire de gosse, de fou. Amadeus est rythmé par la musique de Mozart, mais c’est ce rire obscène qui le ponctue, le griffe, le signe. Raconter l’histoire d’un génie solaire par le biais de la jalousie d’un rival obscur (Salieri) était une assez riche idée. Ne rien cacher de la « mauvaise vie » qui sous-tendait sa belle musique : pas mal non plus, quitte à choquer. Mais le grand truc d’Amadeus, n’est-ce pas ce rire idiot, la perpétuelle touche de ridicule qui ramène au genre humain ce type habitué depuis des lustres à loger parmi les dieux ? Vienne, novembre 1823. Antonio Salieri, compositeur italien, se tranche la gorge en s'accusant d'avoir tué Wolfgang Amadeus Mozart. Enfermé dans un asile, ce vieil ho ... |
AMY, Asif Kapadia 2015, Tyler James Amy Winehouse (bio)@@Comme Jimi Hendrix, Jim Morrison et Janis Joplin, Amy Winehouse est morte à 27 ans. Peu de zones d’ombre demeurent autour de sa mort. La caméra suivait déjà la diva soul londonienne quand elle sortait de l’enfance, prenant des poses de princesse sexy pour chanter Happy Birthday à une copine. Et ne l’a plus quittée… Elle est l’une des premières icônes filmées partout et par tout le monde. Asif Kapadia s'est plongé dans l'oeuvre de cette incroyable chanteuse, récompensée par six Grammy Awards, avant de recueillir le témoignage de ses proches : ses copines d'enfance, sa famille, son producteur, Mark Ronson, le chanteur Pete Doherty et aussi son ex-mari, Blake Fielder. En explorant les archives visuelles, il a notamment déniché des vidéos inédites, comme ces instants volés par le caméscope familial. TELERAMA En piochant dans ce foisonnement de séquences, le cinéaste britannique d’origine indienne Asif Kapadia tisse une chronique dérangeante et triste à pleurer de la foire à la célébrité. Le documentariste a déniché une multitude d’images saisissantes, d’autant plus inédites qu’elles ont été filmées dans l’intimité de la chanteuse. Tous les proches sont de la partie et livrent leur témoignage en voix off. On se demande quels pactes diaboliques furent scellés pour qu’il nous soit permis de voir la jeune star voguer d’appartement en chambre d’hôtel, de cuite en cuite et d’amoureux en amoureux. Jusqu’au centre de désintoxication, filmé de l’intérieur par un amant particulièrement poison. Tous ces documents ont pour effet de nous river à l’écran, sans qu’on en soit fier pour autant. Leur vertu est de nous faire communier, comme rarement, avec la musique et ses sources. L’instant poignant où Amy chante le morceau Back to black, qu’elle vient d’écrire sur le coin d’une table, a peu d’équivalents dans l’histoire du documentaire rock. Comme Jimi Hendrix, Jim Morrison et Janis Joplin, Amy Winehouse est morte à 27 ans. Peu de zones d’ombre demeurent autour de sa mort. La caméra suivait dé ... |
APOCALYPSE, le crepuscule d Hitler, Isabelle Clarke, Daniel Costelle"Apocalypse : Le crépuscule d'Hitler" est le récit de la fin de la Seconde Guerre mondiale vue par Hitler à partir de 1943. Cet opus est composé d'images inédites de reportages cinématographiques d'époque restaurés et mis en couleur. TELERAMA La série Apocalypse, lancée en 2009, célèbre son dixième opus par un retour aux fondamentaux. Ce diptyque sur le crépuscule d’Adolf Hitler reprend la même recette, avec les mêmes défauts. Les écueils de cette collection reposant sur des archives colorisées ont déjà été relevés : ton sensationnaliste, images chocs, fond sonore édifiant. Ce volet ne déroge pas à cet historytainment, comme à la voix rauque du commentaire de Mathieu Kassovitz. Le paquet mis sur la forme n’empêche pas une narration décousue, nous trimballant du Führer au front, du front à l’arrière. Le début de cette fin n’est pas placé à la bataille de Stalingrad, mais à celle de Koursk, à l’été 1943. Ce premier épisode, qui revient aussi sur la chute de Mussolini et le bombardement de l’Allemagne, amorce l’impasse terminale. Le second se poursuit avec la longue séquence qui, de la déroute à la reddition, se traduit par une fuite en avant dans l’horreur. Hitler, qui réchappe à sept attentats, se suicide finalement en avril 1945. Cet épisode a été mille fois labouré, mais le bunker fatal est ici reconstitué en images virtuelles. Après ce quatrième Apocalypse centré sur lui, le filon Hitler semble, cette fois-ci, bel et bien épuisé. "Apocalypse : Le crépuscule d'Hitler" est le récit de la fin de la Seconde Guerre mondiale vue par Hitler à partir de 1943. Cet opus est compos&eacut ... |
ARSENE LUPIN, Jean-Paul Salome, Romain Duris, Kristin Scott-Thomas (bio thriller)@@Arsène Lupin est un voleur insouciant, détroussant l'aristocratie parisienne grâce à son charme redoutable. Sa rencontre avec une ensorcelante aventurière, la comtesse de Cagliostro, va transformer le pickpocket débutant en voleur de haut vol. Lancé sur la piste du trésor perdu des rois de France, que convoite une obscure confrérie royaliste, le jeune virtuose multiplie les coups d'éclat. TELERAMA Un casting haut de gamme ne fait pas tout. À courir trop de lièvres à la fois, cette nouvelle adaptation tombe dans la surcharge et la confusion. La dernière adaptation en date de Maurice Leblanc a au moins le mérite de renouveler complètement l'équipage de la grosse production costumée. Outre Romain Duris, charmant et leste dans le rôle-titre, et Pascal Greggory, grand méchant ambigu, Kristin Scott Thomas est idéalement romanesque en sorcière centenaire aux pouvoirs déclinants. Et Eva Green joue la vertu avec une classe qui annonce sa belle prestation de James Bond girl. Malheureusement, ni le récit ni la réalisation ne leur rendent justice. La première partie, consacrée à l'enfance du héros, ruisselle de lumières scintillantes, entre emphase et pacotille. La suite court trop de lièvres à la fois, chasse au trésor à complications, complots royalistes, sac de noeuds oedipien et tours de sorcellerie. C'est le syndrome « ceinture et bretelles » du cinéma français à ambition populaire, le fantasme de plaire à tous les publics en mixant poursuites, romance, quête identitaire, explosions et fantastique au risque de la surcharge, du hachis et de la confusion. Manque la ligne nette d'un suspense qui courrait tout au long du film. Au lieu de cela, Jean-Paul Salomé essaie de nouvelles pistes jusque dans la dernière ligne droite. Ironiquement, il trouve quelque chose d'intéressant au stade de l'épilogue, quand Arsène Lupin est devenu lui-même, c'est-à-dire personne, un porte-masque insaisissable et solitaire : le héros d'un autre film. Arsène Lupin est un voleur insouciant, détroussant l'aristocratie parisienne grâce à son charme redoutable. Sa rencontre avec une ensorcelante aventuri&e ... |
CHAPLIN, Richard Attenborough 1992, Robert Downey Jr., Geraldine Chaplin(bio histoire)@@Évocation de la vie et de l'aventure artistique de Charlot. Aventure qui débuta à l'âge de cinq ans, le jour où il remplaça, au pied levé, sa mère, artiste de music-hall atteinte d'une brusque crise de trac. Elle se termina le jour de Noël 1977, à Vevey en Suisse, où il mourut à l'âge de 28 ans. TELERAMA: Sorti en pleine furie de l’ère grunge, ce biopic à l’ancienne est néanmoins une évocation fastueuse, classique et romanesque du rêve américain et de la solitude de l’artiste. On en retient la photographie de Sven Nykvist, chef opérateur d’Ingmar Bergman, et la musique de John Barry, qui renvoie à un âge d’or du cinéma. Quant aux seconds rôles convaincants, de Milla Jovovich à Kevin Kline en passant par David Duchovny, ils incarnent le tout-Hollywood. Ce qu’on note aussi, aujourd’hui, c’est la tentative d’expliquer la fixation de Chaplin pour les très jeunes femmes et l’interprétation de Robert Downey Jr. Cet acteur désormais presque aussi célèbre que Charlot l’interprète en reprenant à la perfection sa gestuelle, et en donnant toute son âme à ce rôle. Évocation de la vie et de l'aventure artistique de Charlot. Aventure qui débuta à l'âge de cinq ans, le jour où il remplaça, au pied lev&ea ... |
CHRISTOPHE COLOMB, Frederic March 1949Christophe Colomb a mis six ans à convaincre la reine Isabelle Ire de Castille de larguer les amarres en direction de l'ouest. C'est l'histoire d'un entêtement qui allait changer la face du monde, que raconteavec un fort souci de vérité historique le réalisateur écossais David MacDonald en 1949. Christophe Colomb estincarné par Fredric March, une des grandes vedettes de l'époque. TELERAMA Génois de naissance, marin par passion, Christophe Colomb cherche à la cour d'Espagne l'appui nécessaire pour monter une grande expédition maritime. Il est en effet persuadé qu'il est possible d'atteindre les Indes en faisant tout bonnement le tour de la Terre par l'Ouest. La reine Isabelle l'écoute avec attention et se laisse peu à peu convaincre. Christophe Colomb se heurte cependant aux intrigues de son ennemi juré, Francis de Bobadilla. Le 3 août 1492, enfin, commandant trois caravelles, la Niña, la Pinta et la Santa Maria, Christophe Colomb prend la mer... Christophe Colomb a mis six ans à convaincre la reine Isabelle Ire de Castille de larguer les amarres en direction de l'ouest. C'est l'histoire d'un entêtement qui all ... |
CLEMENCEAU, la force d aimer, Lorraine Levy 2023, Pierre Arditi, Emilie Caern, Francois Marthouret, Elizabeth BourgineCette histoire est celle d'un coup de foudre imprévu entre Georges Clemenceau, 82 ans, et Marguerite, une éditrice de 40 ans sa cadette. Elle ne s'achèvera qu'à la disparition du grand homme : quatre années durant lesquelles ils échangeront plus de 700 lettres, écrites le cœur battant. TELERAMA: Cousue de fil blanc, cette histoire d’amour entre deux êtres séparés par les années ne réserve malheureusement que peu de surprises. Le problème vient surtout des dialogues : trop explicatifs, ceux-ci s’encombrent de références incessantes aux événements de l’époque (le traité de Versailles, la politique de Poincaré…). Un manque de naturel qui empêche de croire tout à fait aux personnages et aux situations. Dommage, car les deux acteurs s’en tirent bien : Pierre Arditi en particulier s’avère assez crédible en Clemenceau bougon et amoureux. Cette histoire est celle d'un coup de foudre imprévu entre Georges Clemenceau, 82 ans, et Marguerite, une éditrice de 40 ans sa cadette. Elle ne s'achèvera qu' ... |
CLEOPATRE, Joseph L. Mankiewicz 1963, Elizabeth Taylor, Richard Burton (bio histoire)@César poursuit Pompée jusqu'en Égypte où le jeune souverain, Ptolémée, fait exécuter le fugitif. Écartée du trône d'Égypte par son frère, Cléopâtre demande l'aide de César pour rétablir son pouvoir. Celui-ci accepte, succombe à ses charmes et lui donne un fils, Césarion. De retour à Rome, César est assassiné. César poursuit Pompée jusqu'en Égypte où le jeune souverain, Ptolémée, fait exécuter le fugitif. Écartée du tr&o ... |
COCO CHANEL Anne Fontaine 2008, Audrey Tautou, Benoît Poelvoorde (middle)@@La jeune Coco Chanel travaille comme une couturière le jour et meneuse de cabarets la nuit. Elle rencontre alors un héritier fortuné qui fait d'elle sa maîtresse et sa styliste. Coco ne supporte plus les chapeaux à fleurs, les corsets serrés et des cordons qui définissent la mode féminine. Elle utilise alors les vêtements de son amant pour lancer une ligne de vêtements élégants; ce qui la propulse au sommet de la haute couture parisienne. TELERAMA: Anne Fontaine a retenu les leçons de son personnage. Au point d’éliminer les clichés qui encombrent les biopics. Certes, on a droit à un orphelinat. Et à un music-hall miteux où Coco et sa sœur ressassent des rengaines équivoques. Mais ce sont des lieux où s’affirme, déjà, le regard de Gabrielle… Mot d’ordre évident : l’élégance. Tout, des décors aux costumes, est joliment discret. Les sentiments eux-mêmes, si exacerbés soient-ils, semblent régis par une volonté de dignité. Et puis, soudain, brutalement, et superbement, métamorphosée en Chanel – celle qu’on connaît, celle des photos –, Audrey Tautou regarde. Non sans hauteur, elle contemple une collection qui les résume toutes. Et l’éternité qui défile… La jeune Coco Chanel travaille comme une couturière le jour et meneuse de cabarets la nuit. Elle rencontre alors un héritier fortuné qui fait d'elle sa ma&icir ... |
DE GAULLE, Gabriel Le Bomin 2019, Lambert Wilson, Isabelle Carre (bio histoire)@@Mai 1940. La guerre s'intensifie, l'armée française s'effondre, les Allemands seront bientôt à Paris. La panique gagne le gouvernement qui envisage d'accepter la défaite. Charles de Gaulle, fraîchement promu général, veut infléchir le cours de l'Histoire. Sa femme, Yvonne de Gaulle, est son premier soutien, mais très vite les évènements les séparent. Yvonne et ses enfants se lancent sur les routes de l'exode. Charles rejoint Londres. Il veut faire entendre une autre voix: celle de la Résistance. TELERAMA Dans la comédie Mes jours de gloire, à l’affiche, Vincent Lacoste joue un jeune acteur paumé, soudain recruté pour tenir le premier rôle écrasant d’un biopic sur Charles de Gaulle… On y entrevoit tous les périls cocasses d’une telle entreprise, tant la silhouette si caractéristique du Général est susceptible de caricatures, même involontaires. De Gaulle, de Gabriel Le Bomin, film grandiloquent centré sur l’année 1940, illustre parfaitement l’écueil. D’un côté, le scénario, au didactisme louable, expose avec clarté les circonstances historiques — la reddition de la France à l’Allemagne et, à l’opposé, la résistance incarnée coûte que coûte par de Gaulle, bientôt exilé à Londres. De l’autre côté, ces efforts butent sans cesse sur la mission impossible confiée à Lambert Wilson. Le visage modifié par des prothèses, il doit, en plus, prendre des poses précises pour que la ressemblance advienne — un peu —, ou offrir à la caméra le profil adéquat, si possible à contre-jour. Parfois, il s’attache à restituer la voix et la diction de son modèle, parfois non. Les scènes conjugales, larmoyantes, avec Yvonne de Gaulle (Isabelle Carré) sont les plus périlleuses, et le sort de la fille benjamine du couple, handicapée mentale, s’impose étrangement comme un thème majeur du film. D’où l’impression que tout est mis sur le même plan, la grande histoire et les malheurs privés… Par ailleurs, Lambert Wilson avait déjà joué pour le cinéma l’abbé Pierre et le commandant Cousteau. Il mérite beaucoup mieux que de devenir à lui seul une galerie du musée Grévin. Mai 1940. La guerre s'intensifie, l'armée française s'effondre, les Allemands seront bientôt à Paris. La panique gagne le gouvernement qui envisage d'acc ... |
EIFFEL, Martin Bourboulon 2020, Romain Duris, Emma Mackey (histoire bio)@@Venant tout juste de terminer sa collaboration sur la Statue de la Liberté, Gustave Eiffel est au sommet de sa carrière. Le gouvernement français veut qu'il crée quelque chose de spectaculaire pour l'Exposition Universelle de 1889 à Paris, mais Eiffel ne s'intéresse qu'au projet de métropolitain. Tout bascule le jour où il recroise son amour de jeunesse. Leur relation interdite l'inspire à changer l'horizon de Paris pour toujours. TELERAMA Eiffel s’est érigé sur une ambition XXL : créer un film romanesque et populaire autour de la construction de la tour parisienne qui symbolise la France aux yeux du monde. Le projet a mis plus de vingt ans à se monter, passant entre mille mains ici et aux États-Unis, subissant mille rafistolages, au point qu’on aurait pu le croire maudit. Fallait-il s’obstiner ? Il est permis d’en douter à la vue de ce roman-photo calibré pour l’export. « Inspiré de faits réels », comme le précise un carton, le long métrage finalement réalisé par Martin Bourboulon ( Papa ou maman 1 et 2) brode sa trame au fil d’une hypothèse romantique : Gustave Eiffel (Romain Duris), au faîte de sa gloire, concourt à l’Exposition universelle de 1889 pour les beaux yeux d’un amour de jeunesse, perdu puis retrouvé mais toujours impossible. La belle s’appelant Adrienne, le constructeur lui dédie secrètement son monument en forme de A — et pourquoi pas ? Les histoires de cœurs en fusion, sur le papier, on est pour. Hélas, malgré la présence d’Emma Mackey, transfuge inattendue de la série Sex Education, la passion fait long feu dans cette histoire rebattue et bourrée de clichés malgré un vague ripolinage féministe — derrière la volonté de faire « moderne », les vieilles habitudes perdurent : Duris, 47 ans, joue Eiffel sur plusieurs décennies face à une partenaire de 25 ans, quand Gustave et Adrienne n’avaient en réalité que dix ans d’écart. Pis, ce film patapouf et soporifique néglige son héroïne, la vraie, la Dame de fer conçue par un génie de l’ingénierie. Filmer le travail, forcément, c’est plus ingrat, et à quelques exceptions près — l’inondation des fondations de la tour, la pose du premier rivet… — Eiffel passe à côté de l’essentiel, focalisé sur les plans iconiques et plombé par des effets spéciaux au rendu archi factice. Venant tout juste de terminer sa collaboration sur la Statue de la Liberté, Gustave Eiffel est au sommet de sa carrière. Le gouvernement français veut qu'il cr ... |
ELVIS, Baz Luhrmann, Austin Butler, Tom Hanks (bio saga)@La vie et l'œuvre musicale légendaires d'Elvis Presley, à travers le prisme de ses rapports complexes avec son mystérieux manager, le colonel Tom Parker. TELERAMA Le réalisateur de “Moulin Rouge” retrace la vie d’Elvis Presley en se concentrant sur la relation toxique que le King entretenait avec son manager. Un spectacle remuant dont on ressort épuisé, mais qui réserve de bonnes surprises. Austin Butler incarne de manière convaincante le roi du rock à l’écran. Le comédien de 30 ans, peu connu du public français, a été récemment aperçu se faisant casser la figure par Brad Pitt dans Il était une fois à… Hollywood, de Quentin Tarantino. À ses côtés, Tom Hanks, méconnaissable en Colonel Parker, semble prendre grand plaisir à jouer une crapule, lui qui est plus habitué aux rôles de gentils et de héros ordinaires. Comme toujours avec le travail de Baz Luhrmann, il y a beaucoup d’esbroufe, beaucoup de mouvements, beaucoup de couleurs. Elvis est un film dont on ressort épuisé mais qui reste l’œuvre la plus regardable de son réalisateur. La vie et l'œuvre musicale légendaires d'Elvis Presley, à travers le prisme de ses rapports complexes avec son mystérieux manager, le colonel Tom Parker. ... |
FRANCE, Bruno Dumont 2021, Lea Seydoux, Benjamin Biolay film complet)Chronique de la vie frénétique d'une jeune journaliste vedette de la télévision, prise entre la célébrité et une spirale d'événements qui entraîneront sa chute. TELERAMA Avec ce portrait au vitriol d’une journaliste star, jouée par Léa Seydoux, Bruno Dumont entend dénoncer le narcissisme et le sensationnalisme contemporains, promus par le monde médiatique et les réseaux sociaux. Un film ne s’intitule pas innocemment France, quand bien même ce mot est le prénom de l’héroïne : notre société s’y annonce d’emblée comme thème principal. Cinéaste reconnu, Bruno Dumont reste pourtant un auteur non réconcilié, non conforme et non correct : comme portrait du pays, le tableau, au style violemment dissonant, est peu flatteur. Nous voilà dans un microcosme, une bulle : la cour d’une star de l’information en continu, alternant reportages chocs, sans aucune déontologie, et débats manichéens en studio. Ce petit monde médiatique hors-sol impose partout sa vision, modelant les représentations, l’imaginaire, et jusqu’à la réalité même. Or le personnage de France ne semble n’avoir été inventé que pour être mis à l’épreuve et découvrir l’envers abyssal de sa propre image. Il y aura d’abord un accident de la circulation, où sa responsabilité sera établie. Puis d’autres drames, à chaque fois décuplés par le chœur des réactions en ligne, avec descente aux enfers et rédemption programmées. Derrière le jeu de massacre : l’inquiétude morale, grande affaire du réalisateur, dont le métier fut d’enseigner la philosophie. Le succès tapageur de la vedette et son arrogance laissent ainsi apercevoir en elle des gouffres de doute, d’insatisfaction et d’angoisse, qui rendent son itinéraire complexe et nous attachent à elle, malgré tout. Dans les rouages d’un système sans âme, Bruno Dumont traque une part irréductible de nos consciences, un espoir infime de ressaisissement qui rappellent le titre d’un de ses premiers films : L’Humanité. Chronique de la vie frénétique d'une jeune journaliste vedette de la télévision, prise entre la célébrité et une spirale d'é ... |
GAINSBOURG vie heroique, Joann Sfar, 2010, Eric Elmosnino, Laetitia Casta (biopic)@@Du jeune Parisien arborant l’étoile de David imposée aux juifs durant l'Occupation allemande jusqu'à l'apogée de l'auteur-compositeur-interprète des années 1980, le film est une biographie fantasmagorique de Serge Gainsbourg, créateur qui défraya la chronique et laissa son empreinte dans le monde de la chanson avec de nombreuses œuvres poétiques et subversives. Il retrace la vie de Gainsbourg à travers la plupart de ses tendances artistiques, de son apprentissage de peintre jusqu'au « Gainsbarre » (et son avatar de « La Gueule » en carton/latex avec un long nez et des doigts immenses griffus) des dernières années en passant par le jazz de Saint-Germain-des-Prés et les yéyés. TELERAMA Après une première heure inventive (avec une Laetitia Casta étincelante et émouvante en Bardot), on sent ensuite un peu trop la construction, qui ressemble à une suite de sketchs… Pour interpréter Gainsbourg, Joann Sfar a engagé Éric Elmosnino, mieux que bien. Et pour son double, audacieux et maléfique – une sorte de Gainsbarre, appelé « la Gueule » –, il a choisi, échappée de son imagination de dessinateur, une marionnette vivante, aux grandes oreilles et aux ongles démesurés… Le charme du film tient à ce compagnonnage obligé : la terreur qui saisit Serge de devoir composer avec cet alter ego désiré et haï. D’autres idées surgissent dans la première heure. Toute cette fantaisie irréaliste aboutit à Bardot et à l’irruption d’une Laetitia Casta extra. Casta-Bardot, c’est l’apothéose de Gainsbourg (vie héroïque). Après les « shebam » et les « wizz », Sfar a un peu de mal à cacher ce qu’il avait dissimulé dès le début : un scénario fait de sketchs successifs. Ce que l’on aime, c’est la réunion d’un fan éperdu et de son idole. La rencontre de leurs imaginaires. Et leur déraison. Seulement, comme le chantait Gainsbourg, « Pour être à vous / faut être à moitié fou »… Sfar l’a-t-il été assez ? Du jeune Parisien arborant l’étoile de David imposée aux juifs durant l'Occupation allemande jusqu'à l'apogée de l'auteur-compositeur-interpr&egra ... |
GATSBY LE MAGNIFIQUE, Baz Luhrmann 2013, Leonardo DiCaprio, Tobey Maguire (saga bio)@Gatsby le Magnifique est un roman de l'écrivain américain F. Scott Fitzgerald. Publié en 1925 aux États-Unis, il a été traduit en français à partir de 1926 sous ce titre. L'histoire se déroule à New York dans les années 1920. Il est souvent décrit comme le reflet des années folles dans la littérature américaine TELERAMA Ecrivain mythique, Scott Fitzgerald n’a eu guère de chance avec le cinéma. Même sans éclat, la première adaptation de Gatsby le Magnifique, avec Alan Ladd, était plus fidèle que cette version, plombée par l’esthétisme. Seul le narrateur (interprété par Sam Waterston) conserve comme un parfum du roman, spectateur attentif et apitoyé d’une double comédie des apparences. D’un côté, Tom l’affairiste et son aventure sexuelle avec la femme d’un garagiste. De l’autre, Gatsby, le nouveau riche, avec l’épouse de Tom, créature superficielle (que Mia Farrow rend insupportable). Tout est à sa place : décors, costumes, musiques et Redford, le Gatsby idéal. Mais on ne sent aucun frisson. Gatsby le Magnifique est un roman de l'écrivain américain F. Scott Fitzgerald. Publié en 1925 aux États-Unis, il a été traduit en fran&cce ... |
I M NOT THERE, Todd Haynes 2007, Bob Dylan, Cate Blanchett, Richard Gere (bio)@@Un voyage à travers les âges de la vie de Bob Dylan. Six acteurs incarnent Dylan tel un kaléïdoscope de personnages changeants : poète, prophète, hors-la-loi, imposteur, comédien, martyr et Born Again. Ils participent tous à l'esquisse d'un portrait de cette icône américaine définitivement insaisissable. TELERAMA Un film sur Dylan, mais sans Dylan, à travers six “doubles” fictifs. Une expérience excitante menée par Todd Haynes. Qui n’est pas là (« not there ») dans ce film sur Bob Dylan ? Dylan lui-même. Alors qui est là ? Les six avatars que lui a imaginés Todd Haynes, certifié expert en faux (Velvet Goldmine, Loin du paradis). Chacun des doubles endosse un peu de la réalité du modèle, ou l’un de ses masques : gamin noir et baratineur, chanteur protestataire, acteur macho, dandy androgyne, ermite usé. Plus un type aux cheveux fous en habit de poète. Pas sûr que la somme des six offre un Dylan global qui passe pour « vrai ». En l’absence du modèle (sinon par ses chansons, semées partout), les acteurs le réinterprètent. Casse-cou ? Plus c’est sur le fil, mieux ça marche. Les deux plus touchants : le gamin noir tapant Tombstone Blues sous un porche avec deux papys. Et Cate Blanchett imitant le phrasé qui tue dans Ballad of a Thin Man, dont Todd Haynes fait un clip hallucinant. Dylan-enfant, Dylan-femme… Quand il est moins inspiré, Haynes a recours à des ficelles : le faux documentaire sur Dylan folk avec Julianne Moore en Joan Baez ! De sa folle accumulation de détails, le film tient à la fois sa justesse et ses insuffisances maniéristes. On peut avoir l’impression d’errer dans un musée Dylan dont les salles communiquent. Ceux qui aiment Bob prendront ce train fantôme. Un voyage à travers les âges de la vie de Bob Dylan. Six acteurs incarnent Dylan tel un kaléïdoscope de personnages changeants : poète, prophè ... |
INVICTUS, Clint Eastwood 2009, Morgan Freeman, Matt DamonÀ l'issue de la chute de l'apartheid, le président Nelson Mandela, récemment élu, est confronté à une Afrique du Sud qui est racialement et économiquement divisée. À l'issue de la chute de l'apartheid, le président Nelson Mandela, récemment élu, est confronté à une Afrique du Sud qui est racialement e ... |
J ACCUSE, Roman Polanski, Jean Dujardin, Louis Garrel, Emmanuelle SeignerPendant les 12 années qu'elle dura, l'Affaire Dreyfus déchira la France, provoquant un véritable séisme dans le monde entier. L'affaire est racontée du point de vue du Colonel Picquart qui, une fois nommé à la tête du contre-espionnage, va découvrir que les preuves contre le Capitaine Alfred Dreyfus avaient été fabriquées. A partir de cet instant et au péril de sa carrière puis de sa vie, il n'aura de cesse d'identifier les vrais coupables et de réhabiliter Alfred Dreyfus. Pendant les 12 années qu'elle dura, l'Affaire Dreyfus déchira la France, provoquant un véritable séisme dans le monde entier. L'affaire est racont&eacut ... |
L ODYSSEE, Jérome Salle 2016, Lambert Wilson, Pierre Niney (bio)@@En 1948, Jacques-Yves Cousteau, sa femme, et ses deux fils vivent au paradis, dans une jolie maison surplombant la mer Méditerranée. Cependant, Cousteau ne rêve que d'aventure. Grâce à son invention, un scaphandre autonome qui permet de respirer sous l'eau, il a découvert un nouveau monde. TÉLÉRAMA On est loin de l’évocation fantasque du commandant Cousteau, tout en chimères cruelles, que l’Américain Wes Anderson avait bricolée dans La Vie aquatique. Avec ce biopic français à gros budget, retour au réalisme basique, à la reconstitution pointilleuse, au défilement des années et des décennies. Pour voir vieillir à vue d’œil, de manière crédible, Lambert Wilson (Jacques-Yves Cousteau) et Audrey Tautou (Simone, l’épouse qui régentait La Calypso), on peut compter sur L’Odyssée. Si on espère davantage que des conventions, prudence… Il y a, pourtant, au milieu du film, une torsion inattendue. Jérôme Salle fait de la haine entre le fils Philippe (Pierre Niney) et le père un thème majeur. Parmi les griefs adressés au « grand homme » : égocentrisme carabiné et narcissisme forcené. Tout devient alors plus intéressant, d’autant que ces défauts sont largement illustrés. Et que Wilson et Niney excellent dans ce moment où ils ont vraiment quelque chose à jouer. Le mépris de « JYC » pour l’environnement (on vous parle d’un temps antérieur à Nicolas Hulot) est aussi traité, mais édulcoré. Il suffit de regarder Le Monde du silence du vrai Cousteau, Palme d’or à Cannes en 1956, pour se faire une idée des tortures infligées alors aux animaux par l’équipage de La Calypso. En 1948, Jacques-Yves Cousteau, sa femme, et ses deux fils vivent au paradis, dans une jolie maison surplombant la mer Méditerranée. Cependant, Cousteau ne rêve ... |
LA BANQUIERE, Francis Girod 1980, Romy Schneider, Jean-Louis Trintignant, Marie-France Pisier, Jean-Claude Brialy, Claude BrasseurEmma Eckhert est une belle femme aimant la vie, le luxe et la puissance. Ses spéculations en Bourse en font l'une des banquières les plus populaires de Paris : grâce aux affaires qu'elle réalise, elle ... TELERAMA Inspiré de la vie de Marthe Hanau, que l’on surnomma « la banquière des Années folles », ce ciné-roman est l’un des meilleurs de Francis Girod. Auréolée par la beauté têtue et la fierté déchirée de Romy Schneider, son héroïne rejoint une galerie d’insoumis à panache, où figurent René la Canne et Lacenaire. En banquier dandy et cynique, Trintignant a la rigidité glacée d’un von Stroheim. Mesguich joue un jeune loup de la politique ; Carmet, un journaliste véreux... Tous font de ce spectacle un éblouissement. Avec cette saga de satin qui navigue entre les rivières de diamants et les fioles de vitriol, Francis Girod signe un petit bijou où l’amour, le pouvoir, l’aventure et la tempête des passions se marient divinement avec l’éclat du baroque. Emma Eckhert est une belle femme aimant la vie, le luxe et la puissance. Ses spéculations en Bourse en font l'une des banquières les plus populaires de Paris : gr&aci ... |
LA JEUNE FILLE A LA PERLE, Peter Webber 1960, Colin Firth, Scarlett Johansson, Tom Wilkinson (bio)@@@Le XVIIe siècle est l'âge d'or de la peinture hollandaise. La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Elle s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives. TELERAMA Les toiles de Vermeer invitant à la rêverie, il n'est guère étonnant qu'une romancière américaine, Tracy Chevalier, ait brodé une histoire autour de La Jeune Fille à la perle. Qui était cette inconnue à la peau veloutée et au turban bleu ? Une servante qui attira l'oeil du peintre et fit battre son coeur, répond le film, fidèle au roman, et très scrupuleux quant au rendu des clartés douces et des couleurs moelleuses. Eduardo Serra, à la photo, fait un travail remarquable, tout en discrétion, pour éviter la « bel- le image » qui fait écran. Une fois n'est pas coutume, la reconstitution est très vraisemblable : on est immergé dans le quotidien d'une maison de Delft, au XVIIe siècle. Le temps s'écoule doucement, le tressaillement amoureux pointe, chaque regard rapproche le modèle du peintre et inquiète l'entourage. C'est un tantinet prévisible et appliqué, mais sans faux pas. Scarlett Johansson, l'actrice divine de Lost in translation, endosse à merveille le rôle-titre. Tant et si bien qu'à travers un plan-séquence magnifique, lent travelling avant sur elle en train de poser, son visage se confond avec celui du tableau. Une mise en abyme très troublante. Dans le genre, une perle. Le XVIIe siècle est l'âge d'or de la peinture hollandaise. La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Elle s'occ ... |
LE METIS DE DIEU, Ilan Duran Cohen, Laurent Lucas, Audrey Dana (bio histoire)@@Issu d'une famille juive, Jean-Marie Lustiger se convertit au catholicisme à 14 ans, contre l'avis de ses parents. Curé, il se lie d'amitié avec Jean-Paul II et gravit rapidement les échelons. Issu d'une famille juive, Jean-Marie Lustiger se convertit au catholicisme à 14 ans, contre l'avis de ses parents. Curé, il se lie d'amitié avec Jean-Paul II e ... |
LINCOLN, Steven Spielberg 2012, Daniel Day-Lewis, Sally Field, Tommy Lee Jones (histoire bio)@@... |
MARIE STUART reine d Ecosse, Josie Rourke 2018, Saoirse Ronan, Margot Robbie (histoire bio)@@Reine de France à 16 ans et veuve à 18 ans, Mary Stuart refuse de céder à la pression de se remarier. Elle décide de retourner dans son Écosse natale pour récupérer son trône. Mais l'Écosse et l'Angleterre tombent sous la domination d'Elizabeth I. TELERAMA Marie Stuart et Elisabeth Ire, cernées par l’ambition des hommes, devront agir comme eux. Au lieu du duel de rousses sur fond d’armoiries, Josie Rourke dézingue le patriarcat. Splendide. Josie Rourke, première femme à avoir dirigé une grande institution théâtrale londonienne, le Donmar Warehouse, ne cède pas à la facilité d’un énième portrait de Marie Stuart en reine martyre, pas plus qu’elle ne fait d’Elisabeth Ire, sa cousine et rivale, un impitoyable bourreau. Plutôt que sur leur affrontement, elle insiste sur la gémellité de leurs destins de souveraines, toutes deux maudites d’avoir accédé au trône avec le mauvais sexe. Leurs règnes furent radicalement différents ? L’une était catholique et elle enfanta un roi, l’autre, anglicane et sans descendance ? Certes, mais pour Marie comme pour Elisabeth, les allées du pouvoir devinrent des coupe-gorge. Leur unique scène en commun résume bien l’esprit de ce film visuellement splendide. Au milieu de nulle part, traquée par ses ennemis, Marie (Saoirse Ronan), diaphane et fière dans son dénuement, demande de l’aide à Elisabeth (Margot Robbie). Puissante mais vulnérable, celle-ci apparaît en collerette dentelée et perruque fauve, les lèvres rouge sang comme des plaies ouvertes sur un visage de craie, plus clown triste que Reine de cœur. Au lieu du duel de rousses attendu, cette rencontre s’impose comme un sommet d’émotion et dit l’impossibilité tragique d’une solidarité féminine au faîte du pouvoir. Cernées par l’ambition criminelle des hommes de leur cour, les deux femmes n’ont, pour garder leur trône, pas d’autre choix que de gouverner à la façon des mâles dominants. Reine de France à 16 ans et veuve à 18 ans, Mary Stuart refuse de céder à la pression de se remarier. Elle décide de retourner dans son Éc ... |
MONSIEUR MAX, Gabriel Aghion, Jean-Claude Brialy, Dominique Blanc@@En 1944, le poète Max Jacob est arrêté par la Gestapo. Alice, une jeune orpheline qu'il a choyée quarante ans auparavant, va tenter l'impossible pour le sauver. Une fiction poignante, avec Jean-Claude Brialy dans son dernier grand rôle. En 1944, le poète Max Jacob est arrêté par la Gestapo. Alice, une jeune orpheline qu'il a choyée quarante ans auparavant, va tenter l'impossible pour le ... |
NOUREEV Ralph Fiennes 2018, Oleg Ivenko, Adele ExarchopoulosJeune prodige du célèbre ballet du Kirov, Rudolf Noureev est à Paris en juin 1961 pour se produire sur la scène de l'Opéra. Jeune prodige du célèbre ballet du Kirov, Rudolf Noureev est à Paris en juin 1961 pour se produire sur la scène de l'Opéra. ... |
ROCKET MAN, Dexter Fletcher 2019, Taron Egerton, Jamie Bell (bio)@Rocketman nous raconte la vie hors du commun d'Elton John, depuis ses premiers succès jusqu'à sa consécration internationale. Le film retrace la métamorphose de Reginald Dwight, un jeune pianiste prodige timide, en une superstar mondiale. Il est aujourd'hui connu sous le nom d'Elton John. Son histoire inspirante, sur fond des plus belles chansons de la star, nous fait vivre l'incroyable succès d'un enfant d'une petite ville de province devenu icône de la pop culture mondiale. TELERAMA Joué par l’acteur de “Kingsman”, Taron Egerton, le chanteur star se voit ériger une statue de son vivant... Mais à coups de pathos et de clichés. un biopic d’une pop star mondiale des années 70 et 80, quelques mois après le triomphe planétaire de Bohemian Rhapsody, sur Freddy Mercury. Avec, qui plus est, le même réalisateur, Dexter Fletcher, aux commandes, Au moins, on ne peut pas reprocher à Rocketman de minorer l’homosexualité d’Elton John, comme c’était le cas pour Mercury. Le sujet est abordé tôt et frontalement, à travers l’histoire (qui tournera mal) de la star avec son manager américain John Reid. On peut aussi relever l’originalité relative consistant à distiller les chansons célèbres non pas selon la progression chronologique du récit, mais en fonction de la dramaturgie et de l’humeur : certaines se retrouvent dans la bouche d’autres personnages que le chanteur – un peu façon Mamma Mia, autour du répertoire d’Abba. Pour le reste, la lourdeur et les clichés dominent, qu’il s’agisse des numéros de comédie musicale, abondamment et mécaniquement démarqués du tout-venant, et plus encore de la psychologie. Car le film rejoint le bataillon des biopics qui plongent la tête la première dans l’enfance du héros pour expliquer pourquoi et comment il en est devenu un. En l’occurrence, la réponse s’avère d’une banalité affligeante, pourtant martelée tout au long du film : le petit Elton (qui s’appelait alors Reginald) a manqué d’amour, à la fois de la part de sa mère et de son père. Conventionnelles aussi, les scènes d’excès en tout genre, alcool, drogues, fêtes, orgies, que seule l’exubérance quasi burlesque de l’interprète, Taron Egerton, sauvent. Le jeune acteur de Kingsman, qui ressemble peu à Elton John mais chante lui-même les morceaux, devient, en revanche, embarrassant lorsqu’il pleure – et il pleure trop souvent. Face à lui, Jamie Bell (ex Billy Elliot) incarne un charmant et improbable Bernie Taupin, le parolier d’une vie. Tout de même, quelle idée d’ériger une statue en l’honneur d’un chanteur vivant et toujours en activité (il termine actuellement son ultime tournée mondiale) ! La leçon de vie et de morale culmine avec un texte en surimpression, qui nous apprend qu’Elton John est « sobre depuis 28 ans », pas fâché de l’être, et qu’il vit désormais avec quelqu’un « qui l’aime vraiment ». Vraiment ? Rocketman nous raconte la vie hors du commun d'Elton John, depuis ses premiers succès jusqu'à sa consécration internationale. Le film retrace la métamor ... |
RUSH, Ron Howard, Chris Hemsworth, Daniel Bruhl, Olivia Wilde, Alexandra Maria Lara (bio sport)@@Au début des années 1970, sur les circuits de Formule 3, James Hunt pilote une Lotus nerveuse et vit comme si chaque jour était le dernier. Un jour, sur le circuit de Cristal Palace, il se frotte à l'Autrichien Niki Lauda. Hunt et Lauda dominent nettement leurs concurrents et les deux pilotes se lancent dans un âpre duel duquel James Hunt sort vainqueur. Bientôt, l'ambitieux Niki Lauda intègre une écurie de Formule 1. TELERAMA Rush est un biopic sportif avec toutes les conventions, voire tous les clichés du genre. Mais avec un sens du spectacle qui fait la différence. Montage syncopé, images des bolides au plus près des carrosseries, bande-son vrombissante… Ça dépote ! Le faiseur hollywoodien Ron Howard, plus inspiré que d’habitude, admire la volonté surhumaine de Lauda. Mais on ressent davantage encore sa fascination pour le fantasque Hunt. Le pilote au look de rock star est l’incarnation flamboyante des années 1970, dont l’énergie et la démesure sont ressuscitées avec un luxe de détails impressionnant. Au début des années 1970, sur les circuits de Formule 3, James Hunt pilote une Lotus nerveuse et vit comme si chaque jour était le dernier. Un jour, sur le cir ... |
SURVIVING PICASSO, James Ivory 1996, Anthony Hopkins (bio)@Evocation des amours de Francoise Gilot et du peintre Picasso de 1943 à 1953 avec en filigrane la difficulté ou l'impossibilité de vivre avec un génie. TELERAMA Qu’apprend-on au long de ces cent vingt-cinq minutes qui paraissent durer le double ? Que Picasso était un monstre pour son entourage. On nous dit aussi que les femmes de sa vie étaient des saintes... La seule qui échappe à la caricature, c’est Dora Maar, sans doute parce qu’elle est interprétée par Julianne Moore. Grâce à elle, on se met à voir Picasso tel qu’Ivory le souhaitait : un être fascinant et cruel, un manipulateur maléfique. Mais Julianne Moore disparaît très vite. Malgré Anthony Hopkins, qui s’agite beaucoup, le film retrouve alors son rythme de croisière. Paresseux. Evocation des amours de Francoise Gilot et du peintre Picasso de 1943 à 1953 avec en filigrane la difficulté ou l'impossibilité de vivre avec un génie. ... |
THE QUEEN, Stephen Frears 2006, Helen Mirren, James CromwellDimanche 31 août 1997. La princesse Diana meurt des suites d'un accident de voiture survenu sous le pont de l'Alma à Paris. Si cette disparition plonge la planète dans la stupeur, elle provoque en Grande-Bretagne un désarroi sans précédent. Alors qu'une vague d'émotion et de chagrin submerge le pays, Tony Blair, sent instantanément que quelque chose est en train de se passer, comme si le pays tout entier avait perdu une soeur, une mère ou une fille. Dimanche 31 août 1997. La princesse Diana meurt des suites d'un accident de voiture survenu sous le pont de l'Alma à Paris. Si cette disparition plonge la planè ... |
THE SOCIAL NETWORK (Facebook) David Fincher 2010, Jesse Eisenberg, Andrew Garfield (mini)@@Une soirée bien arrosée d'octobre 2003. Mark Zuckerberg, un étudiant qui vient de se faire plaquer par sa petite amie, pirate le système informatique de l'Université de Harvard pour créer une base de données de toutes les filles du campus. Le succès est instantané : l'information se diffuse à la vitesse de l'éclair et le site devient viral, détruisant tout le système de Harvard et générant une controverse sur le campus. C'est pourtant à ce moment que naît ce qui deviendra Facebook. Une soirée bien arrosée d'octobre 2003. Mark Zuckerberg, un étudiant qui vient de se faire plaquer par sa petite amie, pirate le système informatique de ... |
TINA, Brian Gibson 1993, Angela Bassett, Anna Mae Bullock, Laurence Fishburne (bio)@@Élevée à Nutbush, dans le Tennessee, Anna Mae Bullock grandit dans une famille désunie, ses parents la quittant et l'abandonnant à un jeune âge. Après la mort de sa grand-mère, Anna Mae s'installe à St. Louis. Après avoir vu le charismatique musicien Ike Turner se produire un soir, Anna Mae tente de devenir une chanteuse professionnelle. Elle gagne sa place dans le groupe de Turner, qui commence à la conseiller. Une romance inattendue se développe entre les deux. TELERAMA Beau récit hollywoodien des soixante ans de carrière de Tina Turner, racontés par la diva elle-même. Entre success story, résilience et reconquête. Dotée d’une voix exceptionnelle, la petite Anna Mae Bullock perturbe les gospels de l’église par des vocalises beaucoup trop swing. Adolescente, elle rejoint sa mère à Saint Louis et tombe sous le charme de l’idole locale, Ike Turner. Engagée comme choriste, elle finit dans le lit de l’artiste, qui l’épouse. Mais derrière le succès du duo Ike et Tina Turner se cache une vie conjugale difficile : Ike se drogue, se comporte en tyran domestique… C’est l’un des tours de force de Hollywood d’avoir le pouvoir de tout transformer en fiction, y compris l’histoire (musicale) récente : l’épopée de Tina Turner, libérée par sa seule obstination du joug d’un mari violent, devient ici un mélo qui s’achève par un happy end en forme d’apothéose. Cette success story pourra servir de modèle à toutes les femmes battues d’Amérique et d’ailleurs. Mais, au-delà du scénario prévisible qui prend fait et cause pour Tina, Brian Gibson a réussi un film musical, porté par l’énergie de ses deux interprètes : Angela Bassett et Laurence Fishburne. Les amateurs de musique soul reconnaîtront les tubes des années 1960 et 1970, et se régaleront de voir comment le producteur mythique Phil Spector façonna Tina avec River Deep, Mountain High. Élevée à Nutbush, dans le Tennessee, Anna Mae Bullock grandit dans une famille désunie, ses parents la quittant et l'abandonnant à un jeune &acir ... |
VAN GOGH, Maurice Pialat 1991 Jacques Dutronc Gerard Sety@Après son internement à l'asile, Vincent Van Gogh s'installe à Auvers-sur-Oise chez le docteur, amateur d'art et protecteur des peintres. Entre les relations conflictuelles qu'il entretient avec son frère Théo et sa santé mentale vacillante, Vincent continue son oeuvre. Après son internement à l'asile, Vincent Van Gogh s'installe à Auvers-sur-Oise chez le docteur, amateur d'art et protecteur des peintres. Entre les relations c ... |