30 ANS SINON RIEN, Garry Winick 2004 (sentimental)Jenna, une adolescente de 13 ans, rêve de devenir célèbre. Suite à une humiliation, elle court s'enfermer dans un placard et s'endort en souhaitant devenir vite adulte. À son réveil, Jenna découvre que son rêve s'est réalisé : elle a 30 ans et est devenue aussi belle que populaire. Rédactrice dans un journal féminin, Jenna profite de sa nouvelle vie avant de réaliser que Matt, l'ami d'enfance auquel elle tenait tant, est sur le point de se marier. TÉLÉRAMA À 13 ans, on rêve d'être une pretty woman de 30 ans, avec une vie inspirée de Vanity Fair. Et une fois le voeu miraculeusement exaucé ? On pleurniche : on est devenu une supergarce. Pitié, on veut revenir en arrière, dans les années 80, vers papa, maman, son appareil dentaire, et son tendre copain d'enfance avec qui, c'est juré, on fera plein de bébés. Des bonbecs, des ballons de toutes les couleurs, Love is a battle field de Pat Benatar et Thriller de Michael Jackson : ce conte sur les bienfaits du revival a la couleur framboise et la consistance collante d'un gloss pour les lèvres spécial été Jenna, une adolescente de 13 ans, rêve de devenir célèbre. Suite à une humiliation, elle court s'enfermer dans un placard et s'endort en souhaitant deven ... |
36 QUAI DES ORFEVRES, Olivier Marchal 2004, Daniel Auteuil, Gérard Depardieu@Depuis plusieurs mois, à Paris, un gang de braqueurs opère en toute impunité avec une rare violence. Le directeur de la police judiciaire, Robert Mancini, a été parfaitement clair avec les 2 lieutenants Léo Vrinks et Denis Klein : celui qui fera tomber ce gang le remplacera à son poste de `grand patron' du 36, quai des Orfèvres. La lutte est ouverte entre ces 2 grands flics, autrefois amis, qu'aujourd'hui tout sépare : leurs vies, leurs méthodes, leurs équipes et une femme, Camille Vrinks. TELERAMA: Le réalisateur a de la tendresse pour ce milieu pas tendre qu'il connaît bien. D'où la valeur ajoutée du vécu, le réalisme agressif, les détails qui ne s'inventent pas - la plaque « Quai des Orfèvres » volée pour fêter une mutation, la contestation silencieuse au moment des obsèques d'un policier abattu. Au meilleur du film, glaçant et opératique, on pense un peu à Michael Mann, le pathos (typiquement français ?) et la désespérance complaisante en plus. Depuis plusieurs mois, à Paris, un gang de braqueurs opère en toute impunité avec une rare violence. Le directeur de la police judiciaire, Robert Mancini, a &e ... |
8 FEMMES, François Ozon 2002, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Fanny Ardant, Emmanuelle BéartAnnées 1950, une grande demeure bourgeoise, on se prépare à fêter Noël. Cependant, une découverte macabre bouleverse ce jour de fête... Le maître de maison est retrouvé mort, assassiné dans son lit, un poignard planté dans le dos. Autour de lui, huit femmes avec, chacune, un secret jalousement gardé, qu'il faut mettre au jour, car l'une d'entre elles est coupable. TELERAMA Avant tout, le plaisir. La jubilation de voir, par exemple, Isabelle Huppert composer, avec outrance et humour, une vieille fille à lunettes, gourmande et frustrée (gourmande parce que frustrée). Ou Fanny Ardant, toute de rouge et noir vêtue, ôter ses longs gants, reprenant le strip-tease érotique immortalisé par Rita Hayworth dans Gilda. Et on imagine bien – puisqu’on la partage – la joie de François Ozon d’avoir réuni ses huit comédiennes. Un second rôle (Firmine Richard). Une jeune actrice, Ludivine Sagnier, qu’il avait déjà dirigée dans Gouttes d’eau sur pierres brûlantes. Une légende du cinéma français, Danielle Darrieux, à qui il rend hommage en la plaçant en tête de son générique. Et, en rafale, cinq stars : Deneuve, Ardant, Huppert, Béart, Ledoyen. Visiblement, ce ne sont pas les personnages de l’histoire qui ont intéressé François Ozon. Mais ces femmes, ces actrices. La fausse réserve de l’une, la fausse insolence de l’autre. Leur démarche. Leurs voix, musicales, s’opposant ou s’épousant. Le plus souvent, on demande aux comédiens de se glisser dans un rôle. Le réalisateur a exigé le contraire de ses actrices. À elles d’emplir ces silhouettes de leur présence. Ne pas hésiter à s’amuser. À exagérer. À faire en sorte que le spectateur n’oublie pas un instant où il est : dans une salle de cinéma, en train de les contempler, elles, ces actrices qui l’ont fait rêver depuis peu, depuis longtemps, depuis toujours. On est à cent lieues du réalisme, de la vraisemblance, du naturel. Ozon joue sur la volupté de l’artifice, quand il lui échappe, précisément, quand l’artifice devient une sorte d’art. Entre kitsch et nostalgie. De la rigueur rigolote (mais il en faut, de la rigueur, pour être rigolo). C’est dire que l’intrigue (inspirée d’un gros succès boulevardier de Robert Thomas) n’a qu’une importance relative. C’est le fameux « MacGuffin » de Hitchcock : un prétexte. Ici, il s’agit d’un meurtre. Une enquête à la Agatha Christie Dans les années 1950, la veille de Noël, dans une propriété cernée par la neige, survient la jeune fille de la maison. Tout habillée de rose Vichy, elle débarque de Londres, où elle fait ses études. Elle retrouve sa sœur cadette (fan de polars), sa mère (l’élégance même), sa grand-mère (avaricieuse), sa tante (acariâtre), la servante noire qui l’a élevée et une nouvelle femme de chambre, dont les yeux baissés cachent mal l’insolence. Passé les effusions, on s’étonne que le maître de maison ne se soit pas manifesté. Il en est bien incapable, puisqu’il gît dans son lit, un poignard dans le dos. Horreur ! Terreur ! Les fils du téléphone sont coupés : impossible de prévenir la police. Comment, d’ailleurs, pourrait-elle agir, puisque la neige isole la demeure, chaque minute davantage. Pourtant, dans le parc solitaire et glacé, quelqu’un s’avance vers les femmes terrorisées, serrées l’une contre l’autre : serait-ce l’assassin qui revient sur le lieu du crime ? Ouf, il s’agit de la sœur du défunt, alertée, comme c’est étrange, par un coup de fil anonyme. Elle prétend ne pas connaître la maison, mais, comme c’est bizarre, elle se dirige droit vers la chambre de son frère... L’assassin ne peut qu’être l’une des huit femmes, c’est sûr. Elles vont se livrer, contraintes et forcées, à une enquête à la Agatha Christie, chacune révélant un mobile pour avoir tué... Comme il s’agit d’abord d’un jeu, François Ozon accentue – à mort, si l’on ose écrire – la sophistication. Ainsi, chacune des actrices est-elle, dès le départ, définie par une fleur. Puis par une couleur (rouge pour Ardant, vert pour Huppert, mauve pour Darrieux). Pour accentuer l’irréalisme, il a l’idée d’interrompre l’action par de petits intermèdes chantés et dansés. C’est Ludivine Sagnier qui ouvre le feu en interprétant un succès yéyé, Papa, t’es plus dans l’coup, avec Catherine Deneuve et Virginie Ledoyen en chorus girls : ça vaut le coup d’œil ! Puis c’est au tour d’Isabelle Huppert, tragique soudain, entre deux répliques vipérines, d’entonner le Message personnel, composé par Michel Berger pour Françoise Hardy. Un humour plaisant, inhabituel en France, un humour noir, très british, imprègne le film. D’où ce dialogue incongru entre Deneuve et Ludivine Sagnier, sa fille : « Va chercher ta grand-mère dans le placard de la cuisine. – Mamie ? Dans le placard ? – Oui, elle y finit sa sieste ! » Dans ces moments, on retrouve – après le lyrisme apaisé de Sous le sable – Ozon, l’affreux jojo, le pourfendeur de la morale réac qu’avaient révélé son moyen métrage, Regarde la mer, et son premier long, Sitcom. Mais Sitcom cédait à une provoc potache assez niaise, et l’hommage au surréalisme y était appuyé et maladroit. La réussite de 8 Femmes tient à ce que les secrets monstrueux de cette famille sont révélés en une série de coups de théâtre si désarmants qu’ils en deviennent presque naturels. Ozon n’y va pourtant pas de main morte : crapuleries, extorsions, homosexualité, meurtre, inceste, sadomasochisme (avec le personnage d’Emmanuelle Béart, étonnante en femme de chambre soumise à l’autorité d’une maîtresse dont elle voudrait être l’amante). Une méchanceté suave Ces fantasmes deviennent burlesques par leur outrance même. Aussi savoureux que les références cinématographiques dont le metteur en scène parsème son film. Ce salon aux tapisseries insensées évoque, de toute évidence, les intérieurs cossus du Hollywood de jadis. Le grand escalier, ne serait-ce pas, cadré autrement, celui de Soupçons, de Hitchcock ? La coiffure de Catherine Deneuve évoque Lana Turner dans Le Mirage de la vie, de Douglas Sirk. Son portrait sur le mur, c’est presque Laura, de Preminger. Et les bottines d’Emmanuelle Béart rappellent Le Journal d’une femme de chambre, de Buñuel. Mais, loin de plomber le spectateur, toutes ces allusions ajoutent au spectacle. Elles le vivifient, le magnifient. Ozon s’est rabattu sur la pièce de Robert Thomas – qu’il a vigoureusement remaniée – parce qu’il n’avait pas réussi à racheter les droits de Femmes, de George Cukor. Film brillantissime qui reposait sur une méchanceté suave et une misogynie assumée. Ozon a gardé la méchanceté suave, mais remplacé la misogynie par une tendresse discrète. Ces femmes sont seules. Parce que les mecs, ils sont morts ou partis. Mais vivants et présents, on devine qu’ils ne valaient pas bien cher. Lâches, vils, voleurs, trompeurs. Comment s’étonner, alors, que certaines essaient de trouver, auprès d’autres femmes, des sentiments que les hommes ne peuvent leur donner. Ce qui nous vaut une des plus belles séquences du film : des jambes qui s’emmêlent, une bagarre finissant par un baiser. Une étreinte ébauchée, sur un tapis sang et noir, entre une femme vêtue de « rouge optimiste » (teinte signée Christian Dior) et une autre, dans une robe magnifique, d’une couleur au nom curieux : « bleu canard »... Que nous disent-elles, ces femmes, lorsqu’elles se révèlent par les chansons qu’elles entonnent ? « À quoi ça sert de vivre libre, si on vit sans amour ? » : ça, c’est Fanny Ardant. « Je suis seule à crever, préparez votre temps. Pour vous, j’ai tout le mien » : c’est Isabelle Huppert. « Pour ne pas vivre seule, je t’aime et je t’attends pour avoir l’illusion de ne pas vivre seule » : Firmine Richard. « Je te pardonne et toi, jamais » : Deneuve. « Il n’y a pas d’amour heureux... » La morale de cette histoire immorale, c’est Danielle Darrieux qui la donne. Elle qui a toujours su, en une fraction de seconde, passer de la gaieté fragile à la gravité légère glisse à l’oreille de Ludivine Sagnier, sa petite-fille de cinéma : « Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard. Que pleurent, dans la nuit, nos cœurs à l’unisson. » Des vers d’Aragon, mis en musique par Brassens. Et résonne, alors, cette chanson superbe : Il n’y a pas d’amour heureux... Et puis Darrieux, la plus âgée de la troupe, conduit la plus jeune vers ses partenaires. Elles nous font face, ces huit femmes, elles nous regardent longuement. Enfermées dans cette demeure asphyxiante. Entre elles. En elles-mêmes. Sans issue de secours. Sans espoir. Huit femmes seules, à jamais. Années 1950, une grande demeure bourgeoise, on se prépare à fêter Noël. Cependant, une découverte macabre bouleverse ce jour de fête... ... |
ABIMES, David Twohy 2002, Matthew Davis, Bruce Greenwood (guerre catastrophe)@Durant le Deuxième conflit mondial, l'équipage de l'USS Tiger Shark, un sous-marin américain, doit se porter au secours de trois naufragés d'un navire britannique. Cette simple mission de routine va rapidement tourner en cauchemar, lorsque le submersible se retrouve dans la ligne de mire de plusieurs u-boats allemands. Au fond de l'Océan Atlantique, l'équipage du sous-marin devra par ailleurs faire face à une autre menace bien plus terrifiante... TELERAMA Pendant la Seconde Guerre mondiale, un sous-marin américain est envoyé au secours d'un navire-hôpital anglais coulé par les Allemands. Sur les lieux, l'équipage parvient in extremis à sauver trois rescapés, dont l'infirmière Claire Page. Alors que les passagers britanniques tentent de se faire accepter par l'équipage américain, des phénomènes anormaux se manifestent, et les marins sont désormais convaincus qu'ils sont à bord d'un bâtiment hanté dont ils ne sont plus maîtres. Le lieutenant Brice prend les commandes alors que le sous-marin est poursuivi par un destroyer allemand. A bord du submersible, l'angoisse gagne tout l'équipage... Durant le Deuxième conflit mondial, l'équipage de l'USS Tiger Shark, un sous-marin américain, doit se porter au secours de trois naufragés d'un navire b ... |
ADVENTURELAND, un job d ete a eviter, Greg Mottola 2009, Jesse Eisenberg, Kristen Stewart (sentimental)@@C'est l'été de l'année 1987 et James Brennan, un diplômé de l'université, rêve d'aller en Europe. Malheureusement, les plans de James viennent à une halte quand ses parents ne peuvent pas subventionner le voyage. James commence donc à travailler à un parc d'attractions où il rencontre une femme. TELERAMA Il lit de la poésie pour le plaisir ! C’est dire si James, ado atypique de Pittsburgh, est un gentil. Parce que ses parents sont tout d’un coup fauchés, il doit travailler pendant les vacances. Un mois à tenir des stands à Adventureland, la pire punition pour celui qui veut partir à Columbia faire des études de journalisme. Le parc d’attractions est vétuste et les autres jeunes employés qui y travaillent sont tous paumés, comme Emily la rebelle, dont James pourrait bien tomber amoureux… Les comédies dramatiques qui se déroulent l’été juste avant l’entrée en fac sont une sous-catégorie des teenage movies américains. On en a vu beaucoup, mais Greg Mottola instille dans la sienne (qu’il a tournée entre Supergrave et Paul ) une petite musique originale, où le romantisme butte constamment sur le prosaïque. Le tout baigné d’une bande-son années 1980 qui remplit bien son rôle nostalgique : The Cure, David Bowie, le Velvet Underground… Si les jeunes traînent leur spleen, de soirées imbibées en joints fumés à l’arrière des voitures, c’est que leurs parents sont tout aussi paumés qu’eux : alcooliques, séparés et mal remariés, veufs ou tout simplement démissionnaires, ils ne donnent aucun espoir dans l’avenir à leurs enfants. Ce sont les années Reagan, mais pas celles des yuppies. Jesse Eisenberg (qui ne cessera jamais de nous émouvoir) et Kristen Stewart (alors tout juste échappée de Twilight ) apportent à leur personnage une grâce fragile qui sauve toute scène de la mièvrerie. Commencée à Pittsburgh, la romance se termine un jour de pluie à New York, comme dans les meilleurs Woody Allen. Jesse Eisenberg (V. F. : Donald Reignoux ; V. Q. : Hugolin Chevrette) : James Brennan Kristen Stewart (V. F. : Noémie Orphelin ; V. Q. : Annie Girard) : Emily "Em" Lewin Bill Hader (V.F. : Serge Faliu ; V. Q. : Pierre Auger) : Bobby Kristen Wiig (V. F. : Anne Massoteau ; V. Q. : Viviane Pacal) : Paulette Ryan Reynolds (V. F. : Frédéric Popovic ; V. Q. : François Godin) : Mike Connell Michael Zegen (V. Q. : Nicolas Bacon) : Eric Jack Gilpin (V. Q. : Raymond Bouchard) : M. Brennan Wendie Malick (V. Q. : Claudine Chatel) : Mme. Brennan Martin Starr (V. F. : Stéphane Fourreau ; V. Q. : Philippe Martin) : Joel Paige Howard (V. Q. : Émilie Bibeau) : Sue O'Malley Matt Bush (V. Q. : Nicolas Charbonneaux-Collombet) : Tommy Frigo Barret Hackney (V. Q. : Olivier Visentin) : Munch Margarita Levieva (V. F. : Sandra Valentin ; V. Q. : Magalie Lépine-Blondeau) : Lisa P. Josh Pais : M. Lewin Mary Birdsong (V. Q. : Marie-Andrée Corneille) : Francy C'est l'été de l'année 1987 et James Brennan, un diplômé de l'université, rêve d'aller en Europe. Malheureusement, les plans de James ... |
ALBATROS, Xavier Beauvois 2020, Jeremie Renier, Marie-Julie Maille (drame)@@Laurent, un commandant de brigade de la gendarmerie d'Etretat, prévoit de se marier avec Marie, sa compagne, mère de sa fille surnommée Poulette. Il aime son métier malgré une confrontation quotidienne avec la misère sociale. En voulant sauver un agriculteur qui menace de se suicider, il le tue. Sa vie va alors basculer. TELERAMA En 2005, Xavier Beauvois racontait les débuts d’un « bleu » de la police judiciaire dans Le Petit Lieutenant. Les forces de l’ordre inspirent décidément le cinéaste : le héros de ce film est un gendarme. Et, comme il y a seize ans, Beauvois réussit à concilier réalisme quasi documentaire et sens du romanesque, description d’un métier et développement de personnages intenses. Durant presque une heure, Albatros chronique avec brio le quotidien professionnel et intime de Laurent, commandant exemplaire de brigade à Étretat, mais, aussi, de la petite communauté normande dont il supervise la sécurité — et dont Beauvois, installé dans la région, connaît intimement les aspirations et les difficultés. Une routine faite de petites incivilités et de grands drames. Beauvois filme avec la même empathie, le même soin apporté au cadre et à l’image (superbe travail du chef opérateur Julien Hirsch), l’identification d’un suicidé qui s’est jeté de la falaise, l’adolescent sermonné parce qu’il conduit son scooter sans casque, ou encore un éleveur qui porte plainte pour le vol de ses outils avant de pleurer de rage contre les nouvelles directives européennes qui menacent son exploitation. Puis, à mi-parcours, à la suite d’une tragédie, le récit bascule dans une tout autre dimension — sur laquelle on restera évasif, tant cette rupture narrative et la surprise qu’elle provoque participent de la puissance du film. Tout juste dira-t-on qu’Albatros devient plus introspectif et plus spectaculaire, collant au corps et à l’âme brisés de Laurent (Jérémie Renier, juste et émouvant de bout en bout), mais aussi à la résilience de sa compagne, Marie (formidablement interprétée par Marie-Julie Maille, coscénariste et cheffe monteuse du film). Beauvois est, certes, moins convaincant dans cette deuxième partie qui flirte parfois avec les clichés. Mais son audace à bousculer ainsi son récit, à sortir de sa zone de confort pour prendre le large, ne manque pas de panache. Laurent, un commandant de brigade de la gendarmerie d'Etretat, prévoit de se marier avec Marie, sa compagne, mère de sa fille surnommée Poulette. Il aime son m ... |
AMOUR EXTRA LARGE Peter et Bobby Farrelly 2001, Jack Black, Gwyneth PalthrowA la mort de son père, le petit Hal, 9 ans, est traumatisé par le dernier conseil que lui prodigue son géniteur : fréquenter exclusivement de belles et sveltes jeunes femmes. A 30 ans, détenteur d'un record du nombre d'aventures avec de superbes créatures, Hal reste un célibataire compulsif. Afin de mettre fin au vide affectif qui le ronge, il consulte le gourou Tony Robbins qui, au cours d'une séance d'hypnose, le conditionne afin qu'il ne perçoive plus que la beauté intérieure des femmes qu'il rencontre. La thérapie fonctionne à merveille et Hal tombe rapidement amoureux de l'adorable Rosemary, 135 kilos de charme... A la mort de son père, le petit Hal, 9 ans, est traumatisé par le dernier conseil que lui prodigue son géniteur : fréquenter exclusivement de belles et ... |
N AMERICAN AFFAIR, William Olsson 2009, Gretchen Mol, James Rebhorn, Cameron BrightL'amour et l'ambition politique vont ensemble à l'encontre de la tromperie dans cette histoire pleine de suspense. Sam Brady est un procureur fédéral prêt à faire ce qu'il faut pour arriver au sommet, y compris l'extorsion d'informations incriminant Mulroney, un officier de police corrompu. L'amour et l'ambition politique vont ensemble à l'encontre de la tromperie dans cette histoire pleine de suspense. Sam Brady est un procureur fédéral prê ... |
ANGES ET DEMONS, Ron Howard 2009, Tom Hanks (etrange)@@En plein conclave pour élire le successeur du défunt pape, le Vatican se retrouve au bord d'un séisme. Les Illuminati, confrérie secrète officiellement disparue depuis 4 siècles, ont enlevé les quatre cardinaux favoris pour l'élection. Ils menacent d'en tuer un par heure avant minuit, moment auquel la cité Papale, voire tout Rome, seront détruites par une bombe. TELERAMA: En quatre-vingt-dix minutes, le jeu de piste crypté autour des statues du Bernin resterait un pop corn movie plutôt distrayant, alibi culturel en prime. Il fait quarante-cinq minutes de plus... C'est trop, beaucoup trop pour des personnages aussi indigents. Après la polémique avec l'Opus Dei, la production n'a voulu fâcher personne, ni les scientifiques, ni les croyants. Ce qui n'empêche pas les grandiloquentes scènes finales, sur la place Saint-Pierre, de virer à l'étouffe-chrétien... En plein conclave pour élire le successeur du défunt pape, le Vatican se retrouve au bord d'un séisme. Les Illuminati, confrérie secrète officiel ... |
ANOMALISA, Duke Johnson et Charlie Kaufman 2015 (animation)@@Michael Stone, mari, père et auteur respecté de "Comment puis-je vous aider à les aider?" est un homme sclérosé par la banalité de sa vie. TELERAMA Comment se porte le mâle occidental, du moins le modèle fabriqué au XXe siècle et toujours en circulation, avec ses schémas rigides de réussite sociale et familiale ? Pas bien du tout. Le voici dans l’avion, en déplacement professionnel. Puis dans l’un de ces hôtels standards où l’on ne séjourne que pour le travail. Ce spécimen ressemble à beaucoup d’autres. Voilà pourquoi la technique de l’animation image par image, qui met en mouvement des pantins synthétiques, est d’emblée si éloquente. Le goût américain pour les procédures et les formules toutes prêtes n’a jamais semblé aussi étouffant et risible. Le travail du personnage parachève le tableau : consultant-expert du service clientèle en entreprise. Apparemment mû par une banale pulsion sexuelle, l’homme invite dans sa chambre une autre cliente de l’hôtel, complexée et admirative. Elle seule, par son aptitude inattendue à vivre et à partager l’instant présent, provoquera un court-circuit émotionnel, sinon existentiel… Anomalisa est une rareté absolue : il faut imaginer un univers où se croiseraient Michel Houellebecq et David Lynch — auquel le film emprunte ses décrochages cauchemardesques. Charlie Kaufman, auteur de cette histoire, qu’il écrivit auparavant pour le théâtre, fut d’abord connu pour ses scénarios, dont celui d’Eternal Sunshine of the Spotless Mind, de Michel Gondry (2004). Il trouve, avec ce film, la forme idéale pour sa crudité, ses idées noires et son humour sardonique. Michael Stone, mari, père et auteur respecté de "Comment puis-je vous aider à les aider?" est un homme sclérosé par la banalité ... |
APOCALYPSE NOW, Francis Ford Coppola 2001, Marlon Brando, Martin Sheen, Harrison Ford (histoire guerre)@@@Pendant la guerre du Vietnam, un agent de l'armée américaine s'aventure au Cambodge à la recherche d'un tyran dangereux, le colonel Kurtz, autrefois un soldat modèle qui s'est converti plus tard à la cause de l'ennemi. TELERAMA Palme d’or à Cannes en 1979, Apocalypse Now s’est d’emblée imposé comme le film définitif sur la guerre du Vietnam. Mais, paradoxalement, ce chef-d’œuvre n’a pas eu de forme définitive avant son quarantième anniversaire, avec ce montage qui ajoute trente minutes à la première version et ôte vingt minutes à la version longue. Finalement, Coppola a réussi à atteindre l’équilibre dans l’excès, qui est ici partout. On retrouve, bien sûr, dans Apocalypse Now Final Cut, les morceaux de bravoure qui scandent le voyage halluciné du capitaine Willard (Martin Sheen), traquant le colonel renégat Kurtz (Marlon Brando) au milieu du chaos. La musique des Doors s’enflamme comme les paysages. Le lieutenant-colonel Kilgore bombarde une plage du Vietnam avec l’US Army au son de La Chevauchée des Walkyries, de Wagner. Et lâche ces mots comme une bombe de plus : « J’adore l’odeur du napalm au petit matin »… Apocalypse Now a pris place dans l’histoire du cinéma. On redécouvre aujourd’hui, grâce à cet ultime montage, la dimension purement majestueuse de ce film monumental et aérien, fait d’immenses destructions et d’incroyables harmonies. Pendant la guerre du Vietnam, un agent de l'armée américaine s'aventure au Cambodge à la recherche d'un tyran dangereux, le colonel Kurtz, autrefois un soldat ... |
APOCALYPSE, le crepuscule d Hitler, Isabelle Clarke, Daniel Costelle"Apocalypse : Le crépuscule d'Hitler" est le récit de la fin de la Seconde Guerre mondiale vue par Hitler à partir de 1943. Cet opus est composé d'images inédites de reportages cinématographiques d'époque restaurés et mis en couleur. TELERAMA La série Apocalypse, lancée en 2009, célèbre son dixième opus par un retour aux fondamentaux. Ce diptyque sur le crépuscule d’Adolf Hitler reprend la même recette, avec les mêmes défauts. Les écueils de cette collection reposant sur des archives colorisées ont déjà été relevés : ton sensationnaliste, images chocs, fond sonore édifiant. Ce volet ne déroge pas à cet historytainment, comme à la voix rauque du commentaire de Mathieu Kassovitz. Le paquet mis sur la forme n’empêche pas une narration décousue, nous trimballant du Führer au front, du front à l’arrière. Le début de cette fin n’est pas placé à la bataille de Stalingrad, mais à celle de Koursk, à l’été 1943. Ce premier épisode, qui revient aussi sur la chute de Mussolini et le bombardement de l’Allemagne, amorce l’impasse terminale. Le second se poursuit avec la longue séquence qui, de la déroute à la reddition, se traduit par une fuite en avant dans l’horreur. Hitler, qui réchappe à sept attentats, se suicide finalement en avril 1945. Cet épisode a été mille fois labouré, mais le bunker fatal est ici reconstitué en images virtuelles. Après ce quatrième Apocalypse centré sur lui, le filon Hitler semble, cette fois-ci, bel et bien épuisé. "Apocalypse : Le crépuscule d'Hitler" est le récit de la fin de la Seconde Guerre mondiale vue par Hitler à partir de 1943. Cet opus est compos&eacut ... |
APPALOOSA, Ed Harris 2008, Ed Harris, Viggo Mortensen (western)@@États-Unis, 19ème siècle. Virgil Cole est désigné comme le nouveau marshall d'une ville dirigée par Randall Bragg, propriétaire de ranch, qui sème la terreur. Ce dernier vient de tuer l'ancien marshall et le député de la ville. Arrêté par Cole et jugé, il est condamné à mort par pendaison, mais réussi à s'échapper au dernier moment. S'enchaîne alors une course-poursuite entre les deux hommes. TELERAMA: Bonne nouvelle : le western n’est pas mort. La trame d’Appaloosa évoque celle de Rio Bravo. L’ambiance, virile, est harmonieusement perturbée par une jeune veuve du nom d’Allison French (Renée Zellweger), dont les robes froufroutantes et les doigts de pianiste envoûtent sur-le-champ Virgil Cole, habitué jusque-là aux « putes et aux squaws ». L’alchimie entre les deux stars Ed Harris et Viggo Mortensen renforce la complicité, quasi filiale, entre les héros. Même s’il prend son sujet – la naissance de l’ordre et de la loi – au sérieux, Ed Harris est trop narquois pour le traiter sérieusement. Il expédie ainsi une scène de duel en deux minutes chrono (et fait même commenter l’action par son héros : « Ça a été rapide, non ? »), là où Leone aurait dilaté le temps avec emphase. Il affuble Virgil d’une obsession à vouloir améliorer son vocabulaire qui donne lieu à des dialogues absurdes. Il n’hésite pas à faire de son personnage féminin une femme volage et intéressée, à l’opposé des standards du genre. Avec ce mélange de classe et d’ironie qui le caractérise, Ed Harris nous rappelle, enfin, que les cow-boys se casent pour mourir. États-Unis, 19ème siècle. Virgil Cole est désigné comme le nouveau marshall d'une ville dirigée par Randall Bragg, propriétaire de ... |
ARRETE MOI SI TU PEUX, Steven Spielberg 2002, Leonardo di CaprioFrank Abagnale Jr croyait vivre dans une famille stable. Lorsqu'il apprend que ses parents ont décidé de divorcer, il ne supporte pas la situation et, sous le choc, fugue. Bien vite confronté aux réalités de la vie en solitaire, il tente de s'insérer, mais découvre qu'il est plus facile d'endosser de faux chèques que de travailler. Il prend l'identité d'un pilote de ligne et mène la belle vie. Un agent du FBI opiniâtre le suit à la trace en espérant un jour le coincer. TELERAMA: D'une histoire vraie, Spielberg a fait un de ses films les plus personnels. Et cette comédie « sans prétention » se révèle sa plus profonde rêverie autour de l'enfance et de ses sortilèges. Frank Abagnale Jr croyait vivre dans une famille stable. Lorsqu'il apprend que ses parents ont décidé de divorcer, il ne supporte pas la situation et, sous le choc, f ... |
ASTERIX ET OBELIX au service de sa majeste, Laurent TirardVers 50 av. J.-C., Jules César lance une offensive contre la Bretagne et l'emporte facilement en attaquant, chaque jour, à dix-sept heures précises. La reine Cordelia se réfugie dans un petit village, assiégé par les Romains, avec tous les hommes libres de l'île. Voyant que la situation devient critique, elle envoie Jolitorax en Gaule chercher un tonneau de potion magique, l'arme secrète qui permet au village d'Astérix et Obélix de tenir face à l'armée romaine. TELERAMA Laurent Tirard a remis de l’humain dans cette quatrième adaptation pour le cinéma des albums d’Uderzo et Goscinny. Il mixe deux aventures, Astérix chez les Bretons et Astérix et les Normands, les situant dans une Angleterre d’opérette, imaginant un écheveau convaincant de micro-intrigues. Les comédiens ont la part belle : Édouard Baer en Astérix raisonneur, Guillaume Gallienne en Jolitorax, son cousin grand-breton… Disparition de l’un, ébriété de l’autre, amourettes et fâcheries composent une fantaisie fidèle à l’esprit de la BD : une partie de rugby – l’une des rares pleines pages de l’album – devient une petite madeleine par la minutie de la reconstitution. On est loin du burlesque de la contribution d’Alain Chabat (en 2002), mais plutôt dans le vaudeville. Très français, et donc très goscinnyen. Vers 50 av. J.-C., Jules César lance une offensive contre la Bretagne et l'emporte facilement en attaquant, chaque jour, à dix-sept heures précises. La reine C ... |
ASTERIX MISSION CLEOPATRE, Alain Chabat 2002, Alain Chabat, Jamel Debouze, Christian ClavierPour impressionner Jules César, Cléopâtre parie avec lui qu'elle parviendra à faire construire, en trois mois seulement, le plus beau palais qu'il ait jamais visité. Elle confie cette importante tâche à l'architecte Numérobis, qui se désespère: s'il échoue, il sera jeté aux crocodiles. TELERAMA: Alain Chabat épouse, grande pompe et gros budget, toute la célèbre BD de Goscinny et d'Uderzo. Toute ? Non ! Car la facétieuse imagination de l'ex-Nul résiste encore et toujours à la luxueuse pesanteur d'une adaptation trop littérale autant qu'au risque d'une trahison pure et simple. Astérix et Obélix contre César, l'opus précédent réalisé par Claude Zidi, se contentait d'accumuler les baffes et les gros gags à effets spéciaux. Ici, c'est tout le contraire : autant de différence entre les deux films qu'entre les albums avec et sans Goscinny. La filiation ludique avec ce dernier est évidente. Voir (et savourer) les déclarations d'Itinéris (« Vous avez deux nouveaux messages »), les patronymes en tous genres, de Cartapus, espionne aux méthodes très personnelles, à Otis, le contremaître inventeur d'un engin qui monte et qui descend, en passant par Malococsis ou Sucettalanis… Pour impressionner Jules César, Cléopâtre parie avec lui qu'elle parviendra à faire construire, en trois mois seulement, le plus beau palais qu'il ait ja ... |
AVIATOR, Martin Scorcese 2005, Leonardo di Caprio@Ce film couvre près de 20 ans de la vie tumultueuse d'Howard Hughes, industriel, milliardaire, casse-cou, pionnier de l'aviation civile, inventeur, producteur, réalisateur, directeur de studio et séducteur insatiable. Cet excentrique et flamboyant aventurier devint un leader de l'industrie aéronautique en même temps qu'une figure mythique, auréolée de glamour et de mystère. TELERAMA: Pari — réussi — de Scorsese : faire un film luxueux, classique, hollywoodien, tout en l’amenant à lui. D’où cette alternance de scènes grandioses et de moments intimistes où s’épanouit le héros scorsesien, proie fatale de démons intérieurs. Car le monde du cinéma est proche de l’univers mafieux qu’il a peint de film en film. Qu’importe que Leonardo DiCaprio ne ressemble pas à Howard Hughes, puisque, porté par son metteur en scène, il parvient à le rendre plus vrai que le vrai. Même s’il fait semblant de le célébrer, Scorsese s’attache essentiellement à miner le rêve américain. Scorsese peint Hughes comme un colosse aux pieds d’argile : sa force le fascine autant que sa vulnérabilité. Ce film couvre près de 20 ans de la vie tumultueuse d'Howard Hughes, industriel, milliardaire, casse-cou, pionnier de l'aviation civile, inventeur, producteur, réalis ... |
BABY DRIVER, Edgar Wright, Ansel Elgort, Kevin SpaceyChauffeur pour des braqueurs de banque, Baby a un truc pour être le meilleur dans sa partie : il roule au rythme de sa propre playlist. Lorsqu'il rencontre la fille de ses rêves, Baby cherche à mettre fin à ses activités criminelles pour revenir dans le droit chemin. Il est forcé de travailler pour un grand patron du crime et le braquage tourne mal. Désormais, sa liberté, son avenir avec la fille qu'il aime et sa vie sont en jeu. TELERAMA Comment Edgar Wright, auteur d’une réjouissante trilogie entamée avec Shaun of the Dead (2004), a-t-il pu tomber si bas ? Hommage appuyé ou plagiat, il reprend des pans entiers du Drive de Nicolas Winding Refn, dans cette histoire de jeune chauffeur mutique (Ansel Elgort, amorphe) qui pilote pour des braqueurs. Comme le type souffre d’acouphènes, il écoute de la musique sans arrêt : prétexte à une interminable playlist accompagnant courses-poursuites et fusillades. Les premières séquences sont chorégraphiées, mais ces velléités de comédie musicale s’estompent bien vite. Ne reste alors qu’un polar quelconque aux personnages sous-écrits et surjoués. Chauffeur pour des braqueurs de banque, Baby a un truc pour être le meilleur dans sa partie : il roule au rythme de sa propre playlist. Lorsqu'il rencontre la fille de ses r& ... |
BASIC INSTINCT 2, Michael Caton-Jones 2006, Sharon Stone, Charlotte Rampling (thriller erotique)Catherine Tramell, romancière américaine à succès, spécialisée dans les romans noirs mêlant sexe et violence, vit désormais à Londres. Après une chaude épopée à bord d'un bolide, elle se retrouve soupçonnée du meurtre de son fiancé. Le commissaire Roy Washburn la confie au docteur Michael Glass afin qu'il établisse son profil psychologique. Ce dernier rend un rapport accablant. LE MONDE Vu comme un jeu sur les codes du film noir, en particulier les manipulations d'une femme fatale que Sharon Stone dote de tous ses charmes troubles (...), le film n'est pas désagréable à voir. Catherine Tramell, romancière américaine à succès, spécialisée dans les romans noirs mêlant sexe et violence, vit désormais & ... |
BEFORE MIDNIGHT, Richard Linklater 2013, Julie Delpy, Ethan Hawke (sentimental)@@@Une île grecque, une villa magnifique, en plein mois d'août. Céline, son mari Jesse et leurs deux filles passent leurs vacances chez des amis. On se promène, on partage des repas arrosés, on refait le monde. La veille du retour à Paris, surprise : les amis offrent au couple une nuit dans un hôtel de charme, sans les enfants. Les conditions sont idylliques mais les vieilles rancoeurs remontent à la surface et la soirée en amoureux tourne vite au règlement de comptes. TELERAMA Duo-duel conjugal mis en scène avec brio par Richard Linklater qui a une passion pour les mots et une fascination pour le temps qui passe. Sur le thème du couple, le cinéaste indépendant américain Richard Linklater a conçu une étonnante trilogie inspirée par le vrai changement, et vieillissement, de ses comédiens Julie Delpy et Ethan Hawke. Il y eut, en 1995, Before Sunrise, où le jeune Jesse rencontrait, à Vienne, Céline. Dans Before Sunset, en 2004, ils se retrouvaient à Paris. Jesse était devenu écrivain, et père avec une autre. Neuf ans après, les voici parents d’adorables jumelles. Le passé les accompagne, socle de l’amour qui les porte. De plus en plus difficilement. L’écrivain qu’est toujours Jesse cache peut-être un macho qui s’ignore. Ce qui pousse Céline dans ses retranchements de pasionaria féministe. Entre ces deux-là, l’échange se noue, se dénoue et se renoue sans cesse. Ils parlent en mangeant, en marchant… Leur duo-duel très écrit est saisi sur le vif par une caméra qui donne de l’élégance à ce cinéma du dialogue. On pourrait le trouver bavard, complaisant, mais une tension s’y invite : les plans durent, obligeant les acteurs à réussir leurs scènes de bout en bout. Élément fondateur de cette trilogie, le temps est ici une obsession fructueuse. Qui raconte l’instant présent comme le passage de la vie. Une île grecque, une villa magnifique, en plein mois d'août. Céline, son mari Jesse et leurs deux filles passent leurs vacances chez des amis. On se promè ... |
BIENVENUE CHEZ LES CHTIS Dany Boon 2008, Dany Boon, Kad MeradUn directeur de la Poste en Provence est, à son détriment, muté à Bergues, petite ville du Nord. Sa famille refusant de l'accompagner, Philippe ira seul. A sa grande surprise, il découvre un endroit charmant, une équipe chaleureuse et des gens accueillants. Il se lie d'amitié avec Antoine, le facteur et le carillonneur du village, à la mère possessive et aux amours contrariées. TELERAMA: La comédie de Dany Boon est devenue un monument national : plus de vingt millions d’entrées en salles, et la France entière se donnant du « biloute » à qui veut l’entendre. Pourquoi tant d’amour ? Cette version septentrionale de la crèche, avec son carillonneur, son vendeur de frites, ses postiers débonnaires et sa carbonade repeint habilement la réalité aux couleurs « locales ». Alerte et tendre, sans cynisme, cette comédie offre une brassée d’excellents gags, mais, surtout, un refuge à ses spectateurs : un monde clos et idéalisé, où le lien social n’est pas dégradé, où chacun a une place et une identité. Un anxiolytique efficace pour notre société déprimée. Un directeur de la Poste en Provence est, à son détriment, muté à Bergues, petite ville du Nord. Sa famille refusant de l'accompagner, Philippe ira seul ... |
BILLY ELLIOT, Stephen Daldry 2000, Jamie BellDans un petit village minier du nord-est de l'Angleterre, Billy, 11 ans, découvre avec stupeur qu'un cours de danse partage désormais les mêmes locaux que son club de boxe. D'abord effaré, il devient peu à peu fasciné par la magie de la gestuelle du ballet, activité pourtant trop peu virile au regard de son père et de son frère Tony, mineurs en grève. Billy abandonne les gants de cuir pour assister discrètement aux leçons de danse professées par Mme Wilkinson. TELERAMA: Si l’on ferme les yeux sur un brin de roublardise sentimentale, ce premier film d’un metteur en scène de théâtre renommé – dont le talent se confirma avec The Hours – distille une sensibilité réelle. Quand Billy, par exemple, se trouve confronté à l’univers snob et codé d’une école de danse huppée à Londres. Quelques touches de réalisme social haussent le film au-dessus du mélodrame annoncé, et l’interprète, Jamie Bell, apporte au rôle un charisme brut, naturel, auquel il est difficile de résister. Dans un petit village minier du nord-est de l'Angleterre, Billy, 11 ans, découvre avec stupeur qu'un cours de danse partage désormais les mêmes locaux que son c ... |
BON VOYAGE, Jean-Paul Rappeneau 2003, Isabelle Adjani, Gerard Depardieu, Virginie Ledoyen (histoire)@@Juin 1940. Frédéric rêve de devenir écrivain. Accusé d'un crime qu'il n'a pas commis, il s'évade bientôt de prison avec l'aide d'un petit voyou qu'il suit jusqu'à Bordeaux. Le jeune homme devra choisir entre une célèbre actrice et une étudiante passionnée, entre les politiques et les voyous, entre l'insouciance et l'âge adulte. TELERAMA Une journée de juin 1940 : le petit monde de la politique et des arts fuit Paris pour Bordeaux. Jean-Paul Rappeneau orchestre avec brio et élégance les chassés-croisés amoureux et aventureux de ses personnages. Juin 1940. Pendant quelques jours, le Tout-Paris politico-affairisto-mondain se déverse en vrac à Bordeaux. Un grand dadais séduisant y débarque, sur les traces d’une actrice célèbre qu’il a aimée quand elle était inconnue (Isabelle Adjani). Il croise bientôt une jolie étudiante qui va faire dévier sa trajectoire. Plus un ministre opportuniste, un petit voyou en cavale et quelques autres spécimens d’humanité plus ou moins recommandables. L’action passe, ici, par une arborescence d’aventures incessantes où chacun court après quelque chose ou quelqu’un. Pas de répit. Rappeneau bat et rebat les cartes de son jeu avec virtuosité. Le rythme, qui est tout pour ce cinéaste perfectionniste, crée l’urgence. C’est le charme de cette fresque en mouvement où, sur le ton de la comédie, des choses graves sont dites sur la débâcle des esprits. Juin 1940. Frédéric rêve de devenir écrivain. Accusé d'un crime qu'il n'a pas commis, il s'évade bientôt de prison avec l'aide d'un p ... |
BON VOYAGE, Jean-Paul Rappeneau 2003, Isabelle Adjani, Virginie LedoyenJuin 1940. Frédéric rêve de devenir écrivain. Accusé d'un crime qu'il n'a pas commis, il s'évade bientôt de prison avec l'aide d'un petit voyou qu'il suit jusqu'à Bordeaux. Le jeune homme devra choisir entre une célèbre actrice et une étudiante passionnée, entre les politiques et les voyous, entre l'insouciance et l'âge adulte. TELERAMA Jean-Paul Rappeneau orchestre avec brio et élégance les chassés-croisés amoureux et aventureux de ses personnages. L’action passe, ici, par une arborescence d’aventures incessantes où chacun court après quelque chose ou quelqu’un. Pas de répit. Rappeneau bat et rebat les cartes de son jeu avec virtuosité. Le rythme, qui est tout pour ce cinéaste perfectionniste, crée l’urgence. C’est le charme de cette fresque en mouvement où, sur le ton de la comédie, des choses graves sont dites sur la débâcle des esprits. Juin 1940. Frédéric rêve de devenir écrivain. Accusé d'un crime qu'il n'a pas commis, il s'évade bientôt de prison avec l'aide d'un p ... |
BONS BAISERS DE GRECE, Felix Dunnemann 2008 (comedie sentimentale)@@Vanessa est heureuse d'accepter la demande en mariage de Tim, mais décline sa proposition de voyage à Santorin, en Grèce, en raison de sa phobie de l'avion. Deux jours plus tard, Tim rompt leurs fiançailles sans explications. Vanessa surmonte sa peur et s'envole pour l'île grecque, où elle retrouve son compagnon en charmante compagnie. Pour le piéger, elle fait appel à Janis, qui se trouvait dans le même vol qu'elle. TELERAMA Vanessa est heureuse d'accepter la demande en mariage de Tim, mais décline sa proposition de voyage à Santorin, en Grèce, en raison de sa phobie de l'avion. De ... |
BOYHOOD, Richard Linklater 2014@@Mason, six ans, vit dans la banlieue d'Austin avec sa mère, Olivia, et sa soeur aînée, Samantha. Son compagnon parti, Olivia décide de reprendre sa vie en main et de s'installer à Houston où habite sa mère afin de suivre des études. C'est alors que celui-ci réapparaît. Cependant, Olivia a tourné la page et craqué pour l'un de ses professeurs. Mason verra son père, dont il se sent très proche, un week-end sur deux. Les années passent. TELERAMA: Montrer le passage des années sur les visages : un défi sur lequel butent une majorité de biopics et de fresques romanesques, malgré les progrès du maquillage et des retouches numériques. Richard Linklater, lui, a mis en œuvre une solution simple, quoique chronophage. Elle consiste à filmer les mêmes acteurs pendant douze ans. Boyhood est le résultat de cette expérience, la saga d’une famille d’Américains, au Texas, depuis le début des années 2000. C’est bien une fiction, avec un scénario et deux vedettes, Patricia Arquette et Ethan Hawke. Mais le principe d’incertitude qui a régi le tournage, d’une année à l’autre, a induit un thème majeur : comment les enfants grandissent-ils ? Le petit dernier a 6 ans au début, 18 ans au bout de deux heures quarante. La possibilité d’assister à une telle transformation relève du prodige. Le cinéaste brode, pour le reste, sur les événements « ordinaires » qui jalonnent une jeunesse, déménagements, remariages des parents, entrée au lycée puis à l’université… Parfois, ce presque rien est encore trop : le désenchantement qui gagne les adultes paraît schématique, appuyé, martelé. Boyhood témoigne, en tout cas, d’une belle constance obsessionnelle chez son auteur. Il a bouclé, en deux décennies, une trilogie sur le même couple à des âges différents, de Before Sunrise à Before Midnight, avec Julie Delpy et Ethan Hawke. Le voilà officiellement grand laborantin du temps qui passe dans le cinéma américain — Mason, six ans, vit dans la banlieue d'Austin avec sa mère, Olivia, et sa soeur aînée, Samantha. Son compagnon parti, Olivia décide de reprendre sa vie e ... |
BREAKING AND ENTERING (Par Effraction), Anthony Minghella 2006, Jude Law, Juliette Binoche, Robin WrightWill traverse une période difficile avec Liv, sa compagne. Il vient en plus d'installer son cabinet d'architecte paysagiste dans King's Cross, un quartier de Londres en pleine réhabilitation. Ses luxueux locaux attirent une bande du coin qui le cambriole à répétition. Excédé, Will finit par suivre l'un des jeunes voleurs jusque chez lui où le jeune homme, Miro, vit avec sa mère, Amira, une réfugiée bosniaque. TELERAMA Pour mettre fin aux vols dont son cabinet est victime, un architecte bobo (Jude Law) décide de mener lui-même l'enquête. Il suit l'un des voleurs et pénètre dans un monde insoupçonné, à quelques pâtés de maisons : celui d'une réfugiée bosniaque (Juliette Binoche), la mère du voleur, qui survit grâce à des travaux de couture... Par effraction, denier long métrage d'Anthony Minghella, parle de la mixité urbaine, du télescopage entre deux univers qui se côtoient mais s'ignorent. Le jeune voleur est coupable, mais aussi victime : de l'histoire de son pays, de l'exclusion, de sa condition sociale qui lui interdit de devenir, lui aussi, architecte. Quant au héros, cette infortune lui ouvre des horizons. Anthony Minghella, l'auteur du Patient anglais, filme le déniaisage amoureux et social de son personnage avec subtilité. On regrette d'autant plus un dénouement un brin trop fleur bleue... — Juliette Bénabent Will traverse une période difficile avec Liv, sa compagne. Il vient en plus d'installer son cabinet d'architecte paysagiste dans King's Cross, un quartier de Londres en plei ... |
BROKEBACK MOUNTAIN Ang Lee 2006, Anne HathawayAu Wyoming, en 1963, Jack et Ennis sont engagés pour garder un troupeau de moutons à Brokeback Mountain. Leur complicité se transforme en une attirance irrésistible et inattendue. La transhumance terminée, ils se séparent et épousent leurs fiancées respectives. Mais 4 ans plus tard, un seul regard suffit à raviver leur amour. TELERAMA: Ang Lee n'emprunte au genre que ses paysages et ses costumes. Brokeback Mountain est avant tout un intense mélodrame, une histoire d'empêchement, comme Sur la route de Madison. Cette religion du souvenir qui gagne peu à peu les deux personnages est très émouvante. On les voit s'évader en pleine nature lors de rares moments partagés, une fois qu'ils sont définitivement englués dans leurs destins respectifs. On pourrait penser qu'il s'agit d'échapper aux regards d'autrui. Mais il apparaît que leurs escapades sont autant de pèlerinages. Sans jamais oser retourner à Brokeback Mountain, ils reconstituent tacitement, invariablement, les conditions de leur première fois. Comme s'il n'y avait qu'un instant d'éternité dans toute une vie et, ensuite, des décennies vouées au culte de cet instant. Au Wyoming, en 1963, Jack et Ennis sont engagés pour garder un troupeau de moutons à Brokeback Mountain. Leur complicité se transforme en une attirance irr&eac ... |
RUCE TOUT PUISSANT, Tom Shadyac 2003, Jim Carrey, Morga FreemanBruce Nolan est présentateur d'une célèbre chaine de télé. Il mène une belle vie, tout le monde l'aime et il a une charmante femme à ses cotés. Mais Bruce n'est jamais content et ne réalise pas sa chance. Un jour où il remet sa vie en question. Le ciel l'entend et décide de lui faire don des ses pouvoirs pendant une semaine en le mettant au défi de mieux faire. TELERAMA: Avec la gestuelle corporelle et faciale qui fait son génie comique, Jim Carrey tient cette première heure, dans un registre déjà expérimenté dans The Mask : la révolte du souffre-douleur. C’est drôle jusqu’au moment où Bruce se retrouve face aux conséquences de sa conduite. Le monde est dans une pagaille noire. Bruce va donc réparer, devenir un brave type. S’ensuit, hélas, une dernière demi-heure calamiteuse de niaiserie sirupeuse. Bruce Nolan est présentateur d'une célèbre chaine de télé. Il mène une belle vie, tout le monde l'aime et il a une charmante femme à ... |
BURN AFTER READING, freres Cohen 2008, George Clooney, Brad PittOsborne Cox, analyste à la CIA, est convoqué dans le bureau de son supérieur, au siège de l'Agence, en Virginie, où il apprend son renvoi en raison de son penchant pour la bouteille. Cox rentre chez lui, à Georgetown, et annonce la nouvelle à sa femme. Il décide alors d'écrire ses mémoires pour se venger de ses anciens employeurs, mais perd un CD de sauvegardes compromettant dans un club de gym. Deux salariés s'en emparent. Osborne Cox, analyste à la CIA, est convoqué dans le bureau de son supérieur, au siège de l'Agence, en Virginie, où il apprend son renvoi en rais ... |
CAMPING, Fabien Onteniente 2006 Frank Dubosc, Gerard LanvinComme tous les ans, c'est le moment des retrouvailles autour de l'apéro d'usage pour les familles d'habitués. Sauf que cette année, les Pic n'ont plus leur emplacement 17, les Gatineau font tente à part et Patrick Chirac, le playboy de Dijon, se fait plaquer par sa femme. C'est dans ce camping que Michel Saint Josse, chirurgien esthétique à Paris, se retrouve bien malgré lui pour y subir les problèmes existentiels d'une espèce jusqu'alors inconnue de lui : le campeur. Comme tous les ans, c'est le moment des retrouvailles autour de l'apéro d'usage pour les familles d'habitués. Sauf que cette année, les Pic n'ont plus leur emp ... |
CATEGORY 7 tempête mondialeUne super-tempête croise un cyclone de catégorie 5 sur son passage et s'unit avec lui juste au-dessus de Washington. Après avoir détruit Chicago, elle s'étend maintenant à une échelle globale et prend de plus en plus de force et d'énergie. Au programme, la destruction de Paris, de l'Égypte, de New York etc. par des tornades. Les météorologues continuent de chercher la solution pour arrêter rapidement cette terrible tempête qui risque de faire des dégâts incroyables. TELERAMA Dévastée par une tempête d'une violence extrême, Chicago est en ruines. Loin de se calmer, l'ouragan gagne en intensité, s'appropriant la puissance d'autres perturbations. Désormais, c'est le monde entier qui est menacé. Alors que les catastrophes se succèdent, Judith Carr, la nouvelle directrice du FEMA, fait son possible pour atténuer les destructions et limiter le nombre de morts. Tommy Dixon, lui, continue de fournir de précieux renseignements aux météorologues, en étudiant de très près les tornades qui se forment dans le pays. Au même moment, dans les cieux, le pilote Mike Davis cherche à déterminer l'origine de ces phénomènes atmosphériques... Une super-tempête croise un cyclone de catégorie 5 sur son passage et s'unit avec lui juste au-dessus de Washington. Après avoir détruit Chicago, elle s' ... |
CE QUE VEULENT LES FEMMES, Nancy Meyers, 2000, Helene Hunt, Mel Gibson(comedie sentimentalle)@@@Nick Marshall, cadre dans une agence publicitaire, ne parvient pas à satisfaire les attentes et les désirs des femmes, faute de les comprendre. Il aspire au poste de directeur de la création, mais ses supérieurs hiérarchiques engagent à sa place Darcy McGuire, sa grande rivale. Suite à une chute dans sa baignoire, Nick se met à entendre les pensées des femmes. TELERAMA Le tandem de choc Mel Gibson-Helen Hunt va se castagner dur en attendant le coup de cœur programmé. Plus inventif dans les moments de pure comédie que dans les variations sentimentales, le film progresse par à-coups : sur les figures libres déclenchées par la fructueuse idée de départ, il s’emballe, puis, dans les figures imposées de l’amoûûûr qui ne dit pas son nom, il s’alanguit quelque peu. Schéma classique. Fantaisie décontractée. Plaisant et oubliable. Nick Marshall, cadre dans une agence publicitaire, ne parvient pas à satisfaire les attentes et les désirs des femmes, faute de les comprendre. Il aspire au poste de ... |
CHICAGO, Rob Marshall 2002, Catherine Zeta-Jones, Renee Zellveger, Richard Gere (musical)@@A Chicago, dans les années 20, Roxie Hart, une jeune femme qui rêve depuis toujours de monter sur la scène de l'Onyx Club, tout comme son idole, Velma Kelly, est accusée du meurtre de son amant indélicat et envoyée en prison. Derrière les barreaux, elle retrouve bientôt celle qu'elle admire : Velma Kelly, condamnée à une très longue peine pour avoir tué son mari et sa soeur, pris en flagrant délit d'adultère. Le très populaire avocat Billy Flynn va brillamment plaider leur cause et attirer l'attention des médias sur ces deux jeunes femmes à la superbe voix. Roxie, dont Billy a fait l'emblème de la naïveté abusée, devient en quelque temps une véritable star à Chicago... TELERAMA Le Chicago des années 1920 est ultra photogénique. Le cinéma en a répertorié les figures essentielles dans des postures glamour de légende. Les deux héroïnes qui se retrouvent en prison pour avoir tué leur « homme » n’y échappent pas. Roxie Hart, c’est la godiche blonde et naïve qui se fait avoir par tout le monde ; Velma Kelly, la garce brune qui ne se laisse bousculer par personne. Et la plus forte des deux n’est pas celle qu’on attend… À l’origine, il s’agit d’un show, créé à Broadway par Bob Fosse en 1975. Une revue enchaînant les numéros musicaux plutôt qu’un véritable musical. Rob Marshall s’y est risqué en imaginant que les séquences chantées et dansées sont rêvées par l’héroïne, en contrepoint d’une réalité enluminée par les artifices d’un cinéma rien moins que naturaliste. Et ça marche. Entre le pastiche et l’hommage, le déjà-vu et la performance rénovée de frais, tout en flashs et rebonds incessants, Chicago est une expédition de reconnaissance, dans tous les sens du mot : on explore avec allégresse un genre passé de mode, et on y devine l’ombre portée de maîtres admirés. A Chicago, dans les années 20, Roxie Hart, une jeune femme qui rêve depuis toujours de monter sur la scène de l'Onyx Club, tout comme son idole, Velma Kelly, es ... |
CHRONIQUE D UN SCANDALE, Richard Eyre 2006, Judy Dench, Kate Blanchett (thriller sentimental)@@A l'occasion de la rentrée scolaire, Barbara Covett, une enseignante ayant presque atteint l'âge de la retraite, fait la connaissance de Sheba, la nouvelle professeur de dessin. Séduisante mais très maladroite, cette dernière a beaucoup de mal à imposer son autorité auprès des élèves. Barbara comprend son désarroi et met tout en oeuvre pour l'aider à surmonter son handicap. Les deux femmes se lient d'amitié. TELERAMA Avec un suspense psychologique, Chronique d’un scandale donne à ses spectateurs une confortable longueur d’avance sur ses deux héroïnes en laissant vite apercevoir leurs obsessions secrètes respectives. Cette avance sert d’abord le film comme une plus-value de cruauté : elle permet de mieux profiter des premières scènes de malentendu entre les deux femmes, puis de leurs moments de gêne, jusqu’aux sueurs froides. Mais quand la vérité éclate, c’est le trou d’air, et une impression de redondance plombe les vingt dernières minutes. Ces réserves dites, les numéros de Cate Blanchett, en bobo fêlée, et de Judi Dench, en virago pathétique et impitoyable, assurent l’attraction. A l'occasion de la rentrée scolaire, Barbara Covett, une enseignante ayant presque atteint l'âge de la retraite, fait la connaissance de Sheba, la nouvelle professeur ... |
CIRCLE OF EIGHT, Stephen Cragg 2009, John Bishop, Kirk BovillJessica vient d'arriver à Los Angeles, où elle emménage au huitième étage d'un immeuble, le Dante. Malgré l'amabilité de ses nouveaux voisins, quelque chose l'inquiète dans ce bâtiment. Entre Ed, le propriétaire trop serviable, Randall, un voisin dont la caméra est très intéressée par elle, et Evan, un artiste qui vit reclus, la jeune femme n'a pas de quoi être rassurée. TELERAMA Jessica arrive à Los Angeles et trouve un appartement tout à fait à son goût au huitième étage de l'immeuble "Le Dante". Ses nouveaux voisins, essentiellement des jeunes gens de son âge, se montrent très aimables et l'aident à se sentir à l'aise. Pourtant, quelque chose dans le bâtiment l'inquiète. Le propriétaire, Ed, est bien trop serviable, son voisin Randall ne pointe jamais sa caméra ailleurs que vers elle et Evan, un artiste qui vit reclus, semble dissimuler quelque secret. Quand les locataires commencent à mourir assassinés d'horrible manière, Jessica entreprend de percer le mystère de l'immeuble. Une quête qui va l'amener à faire de terribles découvertes... Jessica vient d'arriver à Los Angeles, où elle emménage au huitième étage d'un immeuble, le Dante. Malgré l'amabilité de ses nouvea ... |
COCO CHANEL Anne Fontaine 2008, Audrey Tautou, Benoît Poelvoorde (middle)@@La jeune Coco Chanel travaille comme une couturière le jour et meneuse de cabarets la nuit. Elle rencontre alors un héritier fortuné qui fait d'elle sa maîtresse et sa styliste. Coco ne supporte plus les chapeaux à fleurs, les corsets serrés et des cordons qui définissent la mode féminine. Elle utilise alors les vêtements de son amant pour lancer une ligne de vêtements élégants; ce qui la propulse au sommet de la haute couture parisienne. TELERAMA: Anne Fontaine a retenu les leçons de son personnage. Au point d’éliminer les clichés qui encombrent les biopics. Certes, on a droit à un orphelinat. Et à un music-hall miteux où Coco et sa sœur ressassent des rengaines équivoques. Mais ce sont des lieux où s’affirme, déjà, le regard de Gabrielle… Mot d’ordre évident : l’élégance. Tout, des décors aux costumes, est joliment discret. Les sentiments eux-mêmes, si exacerbés soient-ils, semblent régis par une volonté de dignité. Et puis, soudain, brutalement, et superbement, métamorphosée en Chanel – celle qu’on connaît, celle des photos –, Audrey Tautou regarde. Non sans hauteur, elle contemple une collection qui les résume toutes. Et l’éternité qui défile… La jeune Coco Chanel travaille comme une couturière le jour et meneuse de cabarets la nuit. Elle rencontre alors un héritier fortuné qui fait d'elle sa ma&icir ... |
COLLATERAL, Michael Mann 2004, Tom Cruise (thriller)@@vMax est taxi de nuit à Los Angeles. Un soir, il se lie d'amitié avec une dénommée Annie Farrell, une belle femme procureur montée à l'arrière de son véhicule. TELERAMA Folle nuit de violence, de chantage, de comédie, aussi, à travers Los Angeles. Par Michael Mann, l’un des plus brillants cinéastes américains au tournant du siècle. Los Angeles, ruban de bitume aux noeuds innombrables, réseau de highways et de parkings. Un chauffeur de taxi dévoué, mais ayant du mal à conduire sa propre vie, accepte, en échange d’une généreuse poignée de dollars, d’accompagner la nuit durant un passager en costume gris et chemise blanche, a priori très civilisé. En réalité, un génie du mal. Max, pris en otage, doit s’exécuter, sinon il risque d’y passer. « C’est quoi, votre truc ? » demande-t-il un moment. « L’indifférence », répond Vincent, spectre melvillien en plus loquace. Michael Mann (Heat, Révélations, Ali) s’impose comme l’un des cinéastes les plus stylés d’outre-Atlantique, apportant à chaque genre visité une forme inédite de maturité mélancolique. Ici, il orchestre un jeu aussi haletant que brillant avec les apparences et les codes du genre. Un quadrillage secret de Los Angeles, où la tension ne faiblit pas. Il filme cette ville de l’ultramodernité comme personne, saisissant la somme de sensations complexes et trompeuses qu’elle procure. Passage, chassé-croisé, connexion, glissement, dans le grand bain de la géométrie. Mann est encore aujourd’hui le grand urbaniste du cinéma contemporain. vMax est taxi de nuit à Los Angeles. Un soir, il se lie d'amitié avec une dénommée Annie Farrell, une belle femme procureur montée à l'arr ... |
COMME T Y ES BELLE Lisa Azuelos 2006, Valerie Benguigi, Michele Laroque, Geraldine NalacheIsa, Alice, Léa et Nina partagent leurs vies entre les histoires de coeur, des enfants à élever, des régimes à répétition et des fêtes familiales et religieuses à honorer. Isa, Alice, Léa et Nina partagent leurs vies entre les histoires de coeur, des enfants à élever, des régimes à répétition et des f& ... |
COUP DE FOUDRE A MANHATTAN, Wayne Wang 2002, Jennifer Lopez, Ralph Fiennes (sentimental)@@Marisa Ventura est une mère célibataire qui vit seule avec son fils Ty dans le Bronx. Elle travaille comme gouvernante dans l'un des palaces les plus luxueux de Manhattan. La jeune femme espère gravir les échelons. Son intrépide collègue Stephanie et le majordome Lionel sont convaincus qu'elle en a les capacités. TELERAMA: L'épidémie Pretty Woman continuait de frapper : Ralph Fiennes (La Fin d’une liaison, The Constant Gardener) n’excelle pas dans la comédie romantique, mais sa partenaire donne au film son soupçon d’authenticité sociale et ethnique : c’est Jennifer Lopez qui tient à dire qu’elle est encore « Jenny from the block », en provenance directe des faubourgs latinos. Le charme volatil agira sur les indécrottables romantiques des deux sexes. Marisa Ventura est une mère célibataire qui vit seule avec son fils Ty dans le Bronx. Elle travaille comme gouvernante dans l'un des palaces les plus luxueux de Manha ... |
COUP DE FOUDRE PAR SMS, Karoline Herfurth 2016Auteure à succès de livres pour enfants, Clara a vu sa vie basculer en perdant son fiancé Ben, tué par un chauffard ivre. Deux ans plus tard, revenue vivre à Berlin aux côtés de sa meilleure amie Katja, Clara, toujours inconsolable et en manque d'inspiration, trouve du réconfort en continuant d'envoyer des SMS à son fiancé décédé. Elle ignore que le numéro a été réattribué à Mark, un jeune journaliste sportif qui s'ennuie avec sa compagne. TELERAMA Une jeune femme se met à communiquer par textos sur l’ancien numéro de son petit ami décédé, qui a été réattribué. L’apparition de la star canadienne dans son propre rôle reste la seule surprise que réserve cette romance sirupeuse. éception que ce nouveau long métrage de Jim Strouse, après une romcom pêchue, The Incredible Jessica James (2017), disponible sur Netflix. Romance sirupeuse, Love Again reprend la trame d’un livre allemand de Sofie Cramer, déjà adapté sur les écrans outre-Rhin sous le titre Coup de foudre par SMS (Karoline Herfurth, 2016). Deux ans après la mort de son petit ami, une jeune femme (Priyanka Chopra Jonas, de la série Quantico) se met à communiquer par texto sur l’ancien numéro du défunt, qui a été réattribué au téléphone pro d’un critique musical célibataire (Sam Heughan, de la série Outlander). De cette accroche pseudo-fantastique, le film ne fera pas grand-chose, si ce n’est la transformer en secret encombrant – l’un des rouages de toute comédie romantique –, qui provoquera une rupture à mi-parcours. La curiosité vient plutôt de la présence, dans son propre rôle, de Céline Dion (également productrice), faisant office de conseillère matrimoniale durant les interviews, séquences à l’interprétation calamiteuse – chacun sa spécialité. Le nom au générique de la star, qui vient d’annuler sa prochaine tournée pour raisons de santé, explique sans doute la distribution du film dans les salles françaises. Et le script résonne, bien entendu, avec son histoire personnelle – la disparition de son mari, René Angélil, en 2016. On comprend, aussi, ce qui a pu intéresser Jim Strouse. Réalisateur injustement méconnu, sa singularité est de brosser le portrait de familles décomposées – par le deuil ou par le divorce –, que ce soit dans le beau Grace Is Gone (2007) ou dans le sous-estimé People Places Things (2015). Le projet s’avère, hélas, trop formaté pour qu’il puisse imposer sa patte de cinéaste indépendant spécialiste des créateurs urbains. Ici, l’héroïne est illustratrice d’albums pour enfants, tandis que celle de The Incredible Jessica James était dramaturge et celui de People Places Things, dessinateur de comic books. Mais, contrairement à ses prédécesseurs, Love Again peine à connecter scénario et œuvre des personnages. Même les références culturelles plus prestigieuses – une représentation à l’opéra d’Orphée et Eurydice, de Gluck – ne sont là que pour décorer. Auteure à succès de livres pour enfants, Clara a vu sa vie basculer en perdant son fiancé Ben, tué par un chauffard ivre. Deux ans plus tard, revenue vi ... |
CRIMES ET POUVOIR, Carl Franklin 2002, Ashley Judd, Morgan FreemanAvocate redoutée, Claire Kubik mène à San Francisco une existence de rêve avec son mari Tom. Ils envisagent de fonder une famille. Jusqu'au jour où Tom est arrêté par des agents du FBI. Claire découvre que Tom est un ex-militaire en fuite et qu'ilse nomme en réalité Ronald Chapman. Accusé de crimes commis sur des civils, dont des meurtres, il doit être traduit devant un tribunal militaire pour répondre de ses actes. Alors qu'il clame son innocence, Claire décide de le défendre afin d'obtenir sa libération. N'ayant aucune connaissance dans la justice militaire, elle sollicite l'aide d'un autre avocat, Charlie Grimes. Ce dernier, connaissant bien l'armée et ce genre de tribunal, a cet aparté : « La justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique. » TELERAMA: La fonceuse associée à un vieux sage revenu de tout : ce scénario très classique fonctionne bien grâce à la mise en scène. Carl Franklin se contente ici de slalomer entre les clichés, mais il le fait joliment. Parmi les comédiens, tous impeccables, mention spéciale à Adam Scott. C’est lui l’avocat timide (mais il évolue durant le film…) que choisit l’armée pour mieux couler le coupable désigné. Avocate redoutée, Claire Kubik mène à San Francisco une existence de rêve avec son mari Tom. Ils envisagent de fonder une famille. Jusqu'au jour où ... |
CYCLONE CATEGORIE 6 le choc des tempetes, Dick Lowry 2004 (catastrophe)@Amy Harkin enquête sur la longue vague de sécheresse qui sévit sur Chicago, sans se douter que le climat va encore empirer. Tornades, tempête chaude, front arctique : trois fronts atmosphériques dévastateurs menacent la ville. Personne ne sera prévenu à temps si Mitch, chef des opérations à la Midwest Electric, n'arrive pas à restaurer d'urgence le courant de la ville. Las Vegas se fait détruire par des tornades ainsi que Saint Louis. TELERAMA Amy Harkin enquête sur la longue vague de sécheresse qui sévit sur Chicago, sans se douter que le climat va encore empirer. Tornades, tempête chaude, front arctique : trois fronts atmosphériques dévastateurs menacent la ville. Personne ne sera prévenu à temps si Mitch, chef des opérations à la Midwest Electric, n'arrive pas à restaurer d'urgence le courant de la ville. Las Vegas se fait détruire par des tornades ainsi que Saint Louis. Amy Harkin enquête sur la longue vague de sécheresse qui sévit sur Chicago, sans se douter que le climat va encore empirer. Tornades, tempête chaude, fron ... |
DA VINCI CODE, Ron Howard 2006, Tom Hanks, Audrey TautouUne nuit, le professeur Robert Langdon, éminent spécialiste de l'étude des symboles, est appelé d'urgence au Louvre : le conservateur du musée a été assassiné, mais avant de mourir, il a laissé de mystérieux symboles... Avec l'aide de la cryptologue Sophie Neveu, Langdon va mener l'enquête et découvrir des signes dissimulés dans les oeuvres de Léonard de Vinci. TELERAMA: La fidélité au roman se révèle la pire des trahisons. Elle plombe d'ennui un récit qui était plutôt ludique et surtout très nerveux sous la plume du fabricant de fiction Dan Brown. L'ironie, c'est qu'à force de soumission aveugle à une histoire dont il ne retient que des ingrédients, Ron Howard finit par passer à côté de la dimension cinématographique du livre. Dan Brown faisait de la littérature comme on pique un 100 mètres, Ron Howard fait du cinéma de marathonien poussif. Son art du remplissage étouffe tout, notamment la description d'un Opus Dei trempant dans le sang et les dollars. Ce brin d'audace dont on pouvait faire crédit à Dan Brown n'est plus ici qu'une sous-intrigue fade, à peine compréhensible. Ce Da Vinci Code ne ressemble à rien, sinon à la pub qui lui est faite : un produit de grande conso fabriqué sur un modèle interchangeable. Une nuit, le professeur Robert Langdon, éminent spécialiste de l'étude des symboles, est appelé d'urgence au Louvre : le conservateur du musée a ... |
DANCER IN THE DARK, Lars Von Trier 2000, Bjork, Catherine DeneuveDans les années 1960, Selma Jezkova, immigrée tchécoslovaque, s'est installée dans une petite ville des États-Unis avec son fils Gene, âgé de 12 ans. Elle travaille dur et sans relâche pour tenter de réunir l'argent qui doit lui permettre de payer à son fils une opération des yeux avant son treizième anniversaire. Gene, en effet, souffre d'une maladie héréditaire qui le prédestine comme sa mère à la cécité. Pour y parvenir, Selma travaille comme emboutisseuse dans une usine métallurgique, au-delà de ses capacités et au mépris des règles de sécurité. Elle ne s'offre comme distraction que la participation à une comédie musicale montée par la chorale amateur de son quartier. Un jour, Selma et Bill, son voisin, échangent leur secrets : elle devient aveugle et il cache à sa femme Linda qu'il est ruiné. Bill vole finalement à Selma les économies qui devaient servir à sauver son fils ; une série d'événements désastreux s'ensuit alors. TELERAMA: Le magnétisme brutal de l’héroïne tient avant tout à son interprète, Björk, qui s’est immolée pour le rôle. Avec elle, le moindre mouvement devient chorégraphie, le moindre bruit, musique. Même le silence peut casser les oreilles, comme dans cette ahurissante séquence où Selma vient de commettre un meurtre malgré elle. Et pourtant, ce sublime ballet mutique assourdit autant qu’une fanfare cacophonique… Dans les années 1960, Selma Jezkova, immigrée tchécoslovaque, s'est installée dans une petite ville des États-Unis avec son fils Gene, âg&e ... |
DANGEREUSE SEDUCTION, James Foley 2007, Halle Berry, Bruce WillisAyant changé son identité afin d'enquêter sur le meurtre d'un ami, une journaliste croise la route d'un puissant cadre supérieur. TELERAMA: ... énièmes chassés-croisés amoureux d'étudiants friqués et obsédés par leur virginité, à part peut-être une fête de fin d'année sur le thème de Titanic, assortie de quelques gags qui évitent le naufrage total... Ayant changé son identité afin d'enquêter sur le meurtre d'un ami, une journaliste croise la route d'un puissant cadre supérieur. TELERAMA: ... |
DANS LES CORDES, Charles S. Dutton 2004, Meg Ryan, Omar Epps, Timothy Daly... |
DEMINEURS, Kathryn BigelowLe lieutenant James est à la tête de la meilleure unité de déminage de l'armée américaine. Leur mission est de désamorcer des bombes dans des quartiers civils ou des théâtres de guerre, au péril de leur vie, alors que la situation locale est encore explosive. TELERAMA La guerre comme une drogue… À Bagdad, dans les années 2000, une unité spéciale de trois soldats américains est chargée de désamorcer des mines. Un grain de sable qui tombe, la main qui coupe le mauvais fil, et c’est la fin. Bravant l’hypocrisie, la réalisatrice tend un miroir au spectateur : qu’attend-il d’un film de guerre, sinon le spectacle de la mort et le suspense allant avec ? Kathryn Bigelow aurait pu briller en chimie ou en physique : pressurisation, combustion, déflagration, voilà à quoi la dame la plus « virile » de Hollywood carbure. Dans ce film multi-oscarisé, il n’y a pas, a priori, de regard géopolitique sur l’intervention américaine. C’est pourtant bien d’engagement qu’il est question. Celui du sergent-chef William James (Jeremy Renner), soldat volontaire, un peu fou mais consciencieux, qui, de retour aux États-Unis, trouve l’existence bien morne hors de sa passion addictive. Le lieutenant James est à la tête de la meilleure unité de déminage de l'armée américaine. Leur mission est de désamorcer des bombes ... |
DEUX JOURS A TUER Jean Becker 2008, Albert Dupontel, Pierre VaneckAntoine Méliot, la quarantaine, a tout pour être heureux : une belle épouse, deux enfants adorables, des amis sur lesquels il peut compter à tout instant, une jolie demeure dans les Yvelines et de l'argent. Il décide de tout saboter en un week-end : son bonheur, sa famille, ses amis. Que s'est-il passé chez cet homme pour qu'il change si étrangement de comportement ? TELERAMA Il y a dans Deux Jours à tuer une grosse entourloupe du récit qu'il est interdit de dévoiler. Elle remet en cause ce qui nous est montré à l'écran, et qui n'est pas très agréable à regarder. On s'explique. Albert Dupontel, copatron d'une agence de pub, envoie un beau jour tout valdinguer : son job, vu comme un carnaval d'hypocrisies, sa famille, perçue comme une prison de mensonges et de non-dits. Sommet du jeu de massacre, un dîner où notre bonhomme dit tout haut ce qu'il pense de ses amis. Puis il prend la tangente, direction un père ermite qui pêche à la mouche en Irlande... Atavisme familial, salutaire prise de conscience ou delirium tremens ? La réponse affleure peu à peu, et elle est accablante. On pourrait arguer que le personnage a plutôt raison sur le fond (oui, l'existence est un jeu de dupes) et tort sur la forme (la conscience de l'absurde n'oblige pas à injurier ses proches). Mais c'est justement l'inverse que soutient Jean Becker au terme d'une manipulation éhontée : son héros a des raisons d'être odieux, alors même que les valeurs qu'il rejette (famille modèle, amis riches, propriété foncière) seraient les bonnes. Pas très ragoûtant... — Aurélien Ferenczi Antoine Méliot, la quarantaine, a tout pour être heureux : une belle épouse, deux enfants adorables, des amis sur lesquels il peut compter à tout instant ... |
DOGVILLE, Lars Von Trier 2003, Nicole KidmanDans une bourgade américaine des Rocheuses, au bout d’une route qui ne mène nulle part, vit une poignée de petites gens. L’intellectuel de la communauté, Tom Edison, un jeune homme qui se rêve écrivain, convie les habitants à des conférences sur la morale. Une nuit, il entend des coups de feu dans la montagne, suivis par l’arrivée d’une belle jeune femme élégante, aux abois, poursuivie par des gangsters. Tom l’aide à se cacher dans la mine désaffectée. Le lendemain, il réunit les habitants de Dogville et leur demande de faire preuve d’humanité en protégeant la fugitive, Grace. Pour mettre en scène cette fable mélodramatique, découpée en un prologue et neuf chapitres, il a choisi un dispositif relevant du théâtre. Dogville est entièrement filmé dans un espace restreint, éclairé comme une scène, où sont posés quelques éléments de décor TELERAMA: Dogville n'est pas un film sur le sacrifice, ni d'inspiration chrétienne. Plutôt une fable sur la noirceur des instincts et des appétits humains, source inépuisable d'aberrations et de catastrophes. Nicole Kidman, au sommet de son art, fait mieux que d'endurer trois heures de turpitudes stylisées : opposant sa discrète perversité à celle de Lars von Trier, elle crée un personnage indéchiffrable, qui domine de haut les simples mortels, autant par sa capacité à souffrir que par son aptitude à faire souffrir. — Louis Guichard Dans une bourgade américaine des Rocheuses, au bout d’une route qui ne mène nulle part, vit une poignée de petites gens. L’intellectuel de la commu ... |
EASY VIRTUE, Stephan Elliott 2008, Colin Firth, Jessica Biel, Kristin Scott Thomas (sentimental)@@John Whittaker, jeune Anglais de bonne famille, tombe fou amoureux de Larita, superbe aventurière américaine. Il l'épouse sur-le-champ et la ramène dans le manoir de ses parents. Si M. Whittaker n'est pas insensible au charme de sa belle-fille, l'allergie est instantanée du côté de Mme Whittaker. La guerre des piques commence. Larita comprend vite qu'elle doit riposter si elle ne veut pas perdre John. Les étincelles fusent. TELERAMA Elle est ardente, extravagante, moderne. Jessica Biel l'interprète comme la Katharine Hepburn des comédies de jadis... Si l'on excepte Colin Firth, le père de famille, silhouette presque tchekhovienne dans son insatisfaction navrée, les autres membres du clan brillent par leur cruauté. Kristin Scott Thomas est, une fois de plus, superbe en belle-mère abusive : une sorcière à la Disney. Notamment lorsqu'elle explique à ses domestiques, médusés, qu'une sonnette, c'est fait pour qu'ils viennent à elle et non pas l'inverse... Joliment mis en valeur par Stephan Elliott (Priscilla, folle du désert), les dialogues crépitent : « Souris ! — Pas envie... — Tu es anglaise, fais semblant ! » Ou encore : « Ah, je pourrais te dévorer ! — Après le repas qu'on a fait ce soir, ça me paraît normal ! » Petites perles signées Noel Coward, dont la chanson Mad about the boy rythme tout le film. A l'époque, pour lui, c'était une sorte de coming out... — Pierre Murat John Whittaker, jeune Anglais de bonne famille, tombe fou amoureux de Larita, superbe aventurière américaine. Il l'épouse sur-le-champ et la ramène dans ... |
EMILY IN PARIS, Darren Star 2021, Lily Collins, Lucien Laviscount, Ashley Park (serie tv)@Emily Cooper, jeune directrice marketing à Chicago, est engagée dans une célèbre agence de marketing parisienne afin de mettre sa perspective américaine au service de ses futurs clients. TELERAMA Dans “Emily in Paris”, à voir sur Netflix, Darren Star, le créateur de “Sex & the City”, envoie une jeune Américaine (Lily Collins) candide refaire sa vie sentimentale dans la capitale française. Entre serveurs imbuvables, cigarettes à la salle de sport et séducteurs pédants, une série très sucrée et bourrée de stéréotypes… qu’on n’arrive pourtant pas à détester tout à fait. Dans les séries américaines, Paris ressemble souvent à une pub pour parfum avec loupiottes scintillantes et accordéons, marchés animés et cafés vintage en bord de Seine. Les personnages y prennent des lignes de métro imaginaires, passent de Bastille à Concorde au détour d’une rue, se déplaçant élégamment dans une carte postale qui n’a pas grand-chose à voir avec le quotidien de 90 % des habitants de la capitale. Les derniers épisodes de Sex & the City, en 2004, restent un sommet du genre, façon coulisses de fashion week. Son créateur Darren Star, amoureux de Paris, a décidé d’y tourner intégralement Emily in Paris, mise en ligne ce vendredi 2 octobre sur Netflix. L’héroïne, Emily Cooper (Lily Collins), est une jeune Chicagoane envoyée dans la capitale par son employeur, une puissante société de marketing pour l’industrie du luxe, et chargée d’inculquer les « bonnes manières » à sa branche parisienne. Au menu : pains au chocolat, incompréhensions linguistiques, clash culturel et romance. Une grosse meringue artificielle La bande annonce d’Emily in Paris nous préparait au pire. La série serait à n’en pas douter le punching-ball de la critique française, un sommet de hate watching, cette pratique qui consiste à regarder un programme pour le seul plaisir (pervers) d’en dire du mal. Sa première saison ne « déçoit » pas, la caricature grotesque de la capitale est bien au rendez-vous… Et pourtant, on peine à détester cette grosse meringue sérielle, artificielle de bout en bout, sauvée par l’énergie de l’écriture de Darren Star et le charisme de son interprète principale. On ne doute pas un instant de la sincérité du showrunner et de son amour pour Paris, où il réside dans les plus beaux hôtels, ne sortant jamais d’un périmètre allant du Panthéon (où habite Emily) à Opéra. Il s’amuse ici à y parachuter le cliché d’une Américaine – trop enthousiaste, trop souriante, trop entreprenante, trop premier degré... –, qui of course va joyeusement se casser les dents sur une population mondialement réputée pour sa mauvaise humeur. À Paris, tout le monde a une maîtresse Emily in Paris ressemble à un grand Loto des stéréotypes parisiens. Préparez-vous à cocher les cases : absence d’ascenseur, serveur désagréable, merde de chien sur les trottoirs, bidet dans la salle de bain, cigarettes jusqu’à la salle de sport, boulangerie rustique... La série bat des records quand elle s’attaque au mode de vie français vu d’Amérique : arrivée au bureau à 10h30, restaurant tous les soirs (« on travaille pour vivre, pas l’inverse », « sans plaisir, qui sommes-nous ? ») ; tout le monde a une maîtresse et c’est normal, les hommes sont des « séducteurs » pédants, clairement pas à jour sur #MeToo. Il faut un sacré sens du second degré et une bienveillance à toute épreuve envers nos amis d’outre-Atlantique pour garder ses nerfs. L’impressionnante garde-robe d’Emily, qui coûte certainement quelques centaines de milliers de dollars, n’a aucune chance de rentrer dans sa chambre de bonne. Autour d’elle, tout le monde est incroyablement beau, soit très riche, soit intellectuel, soit chef cuisinier, soit artiste. À un tel degré de caricature, on est contraint de lâcher prise... Contre toute attente, on se laisse pourtant convaincre par l’énergie de Lily Collins, rapidement « attachiante », et par l’interprétation globalement correcte d’une distribution essentiellement française, qui joue en « vrai » français et non dans la purée francophone que servent souvent les séries américaines. Côté clash des cultures, Emily in Paris est du niveau d’un débat lancé après quelques coupes de champagne au bar du Crillon. Mais un jeune public hexagonal en quête de sucrerie post-Gossip Girl y trouvera peut-être de quoi occuper un week-end pluvieux. Emily Cooper, jeune directrice marketing à Chicago, est engagée dans une célèbre agence de marketing parisienne afin de mettre sa perspective amé ... |
EN PLEINE TEMPETE, George Clooney (film complet)De retour d'une pêche décevante, Billy Tyne, capitaine du bateau Andrea Gail, décide de repartir en mer avant la fin de la saison de pêche. Tyne et son équipage de cinq hommes s'aventurent dans la zone du cap Flemish, riche en poissons mais dépressionnaire et dangereuse. Mais les éléments semblent s'acharner contre lui et son équipage : une terrible tempête se soulève, la plus grande jamais vue. TELERAMA: La trame, limpide, s’inspire du Vieil Homme et la Mer (1952), d’Ernest Hemingway. Ici, la déraison du capitaine (George Clooney, à contre-emploi) tient en un mélange d’appât du gain et d’orgueil blessé – il est menacé de renvoi par le propriétaire du bateau, incarnation du capitalisme –, qui le pousse toujours plus loin dans l’Atlantique Nord, au large de Terre-Neuve. La deuxième heure, immersive jusqu’à transmettre le mal de mer, où l’espadonnier tangue face à des murs d’eau (mi-prises de vues réelles, mi-effets spéciaux numériques), a fait la réputation d’En pleine tempête, triomphe au box-office – contrairement à Poséidon, qui coulera la carrière de Petersen en 2006. Pour autant, il ne faut pas négliger ce qui précède ce morceau de bravoure : la communauté de familles éclatées (avec des seconds rôles solides tels William Fichtner, John Hawkes, John C. Reilly) se rassemble dans un bar près du port. Elle donne à ce film viscéral, qui sent le poisson – les espadons remplis de glace sur la jetée –, des allures de document ethnographique. De retour d'une pêche décevante, Billy Tyne, capitaine du bateau Andrea Gail, décide de repartir en mer avant la fin de la saison de pêche. Tyne et son &e ... |
ERIN BROKOVITCH Steven Soderbergh 2000Mère élevant seule ses trois enfants, Erin Brockovich est employée comme archiviste dans un cabinet d'avocat. Elle va découvrir, dans un dossier mineur, qu'une société de distribution d'énergie, la Pacific Gas and Electric Company (PG&E), filiale d'une grosse société, rachète une à une les maisons d'une petite ville californienne de Hinkley dans le désert des Mojaves. Là-bas, de nombreux habitants souffrent d'importants problèmes de santé, tels que des cancers. Enquêtant sur place, elle parvient à montrer que ces maladies graves sont causées par l'eau potable contenant des rejets toxiques, notamment du chrome hexavalent (ou chrome-6), issus de l'eau de refroidissement de l'usine. Seule au début, elle mène le combat, rassemble des preuves, motive un à un les habitants, convainc son patron de l'ampleur de l'affaire, pour obtenir enfin un dédommagement important pour chacune des victimes de la part de la société fautive. TELERAMA: Cette Erin Brockovich pourrait être le symbole rassurant d'une Amérique où la vérité triomphe toujours du mensonge, le bien du mal. Mais en nous racontant comment son héroïne découvre et dénonce un scandale d'eau empoisonnée qui provoque des cancers, Steven Soderbergh n'essaie pas de faire le portrait d'une sainte ni celui d'une pasionaria sociale. C'est aux pouvoirs féminins qu'il rend d'abord hommage : comment Erin Brockovich s'habille, marche, parle, sourit... Tout est là, ou presque. Car, plus qu'au contenu du dossier brûlant démêlé au fil de l'intrigue, le film s'intéresse à la manière de faire, aussi séduisante que percutante, du personnage et de son interprète, Julia Roberts. C'est elle le vrai sujet d'Erin Brockovich. Soderbergh n'a d'yeux que pour elle, mais son regard est franc, sans excès de réalisme ni d'artifices, juste et neuf, à l'unisson de cette comédienne qui renouvelle l'image de la star. Mère élevant seule ses trois enfants, Erin Brockovich est employée comme archiviste dans un cabinet d'avocat. Elle va découvrir, dans un dossier mineur, ... |
ERREUR DE LA BANQUE EN VOTRE FAVEUR Michel Munz 2009, Gerad Lanvin, Jean-Pierre Darroussin@@Julien Foucault, maître d'hôtel de la banque d'affaires Berthin-Schwartz, est licencié. Il décide d'en profiter pour réaliser son rêve : ouvrir un restaurant. TELERAMA En fondant leur histoire de David contre Goliath sur le délit d'initiés, le tandem accouche d'une comédie populo-pépère franchement datée. Face à trois odieux banquiers, Gérard Lanvin et toute la clientèle d'un petit troquet semblent rejouer — en plus mal — La Belle Equipe. Et même Jean-Pierre Darroussin, le bon copain de gauche qui n'aime pas le pognon, devient agressif quand il croit perdre ses petites économies. Pas très marrant, finalement... — Guillemette Odicino Julien Foucault, maître d'hôtel de la banque d'affaires Berthin-Schwartz, est licencié. Il décide d'en profiter pour réaliser son rêve : ouvr ... |
ET APRES, Gilles Bourdos 2007, Romain Duris, John Malkovitch, Evangeline Lilly (societe)@À huit ans, Nathan est entré dans le tunnel lumineux de la mort imminente pour avoir voulu sauver une fillette. Déclaré mort, le petit garçon se réveille inexplicablement. Vingt ans plus tard, Nathan est devenu un brillant avocat new yorkais. Meurtri par les circonstances douloureuses de son divorce, il s'est barricadé dans son travail, loin de son ex-femme Claire et de sa fille. TELERAMA Dans ses films précédents, Gilles Bourdos parvenait à chaque fois à imposer son style. Par exemple, quand il adaptait Inquiétudes, de Ruth Rendell, le roman, déjà pervers, se muait en un cauchemar où un paranoïaque, obsédé par la blancheur physique et la pureté morale, semait des cadavres dans des murs immaculés... On retrouve dans Et après des traces de tourment et de déraison. Qui plus est, la photo de Mark Pin Bing Lee (le chef op de Hou Hsiao-hsien et d'In the mood for love, de Wong Kar-wai) est d'une beauté glaçante. Et Romain Duris se donne un mal de chien pour être, à la fois, troublé et troublant. Sauf que, cette fois, aussi habile qu'elle soit, la mise en scène ne transcende rien. Même joliment adapté, le livre de Guillaume Musso reste jusqu'au bout ce qu'il est : un roman de gare où le héros, revenu du « tunnel silencieux de la mort imminente » (pour parler comme le livre), croise un curieux toubib, sorte de messager de la mort, qui va lui révéler sa « mission »... On patauge dans un mysticisme crétinisant et, hélas, on y reste. À huit ans, Nathan est entré dans le tunnel lumineux de la mort imminente pour avoir voulu sauver une fillette. Déclaré mort, le petit garçon se ... |
ET SI C ETAIT VRAI, Mark Waters 2005, Reese Witherspoon, Mark Ruffalo (sentimental)@@@Dans l'appartement qu'il vient de louer, David, veuf, rencontre le fantôme de l'ancienne locataire, Elizabeth. Mais la jeune femme croit qu'elle est encore vivante. Une idylle impossible s'ébauche. David consulte un adepte de sciences occultes, qui lui conseille d'enquêter sur le passé de l'apparition. Accompagné d'Elizabeth, qui n'est visible que pour lui seul, il commence ses investigations. TELERAMA Série rose : un garçon rencontre une fille. Chamailleries, complicité, amour, le tout calibré, emballé et garanti dans le prix du ticket. Le film est adapté d'un roman français, le best-seller de Marc Levy. On cherchera néanmoins en vain une quelconque différence avec n'importe quel autre produit hollywoodien de flux. Certes, la demoiselle (Reese Witherspoon et ses jolies fossettes) est un spectre, forcée de partager son (ex- ?) appartement avec le nouvel occupant (Mark Ruffalo, en brave type mélancolique). Mais on sait depuis Ghost que les idylles spirites ne garantissent ni la qualité ni l'originalité d'un film. Et si c'était vrai... ne fait pas exception, entre situations téléphonées et attendrissements sucrés. Reste le charme tranquille des comédiens, unique attrait de ce film « fantôme ». C.Mu. Dans l'appartement qu'il vient de louer, David, veuf, rencontre le fantôme de l'ancienne locataire, Elizabeth. Mais la jeune femme croit qu'elle est encore vivante. Une idyll ... |
EVASION, Sylvester Stallone, Arnold Scharzeneger (policier)@@Ray Breslin est un ingénieur spécialisé dans la conception de prisons ultrasécurisées. Il teste lui-même l'efficacité de ses bâtiments en se faisant enfermer puis en s'évadant. Contacté par une société privée souhaitant tester un concept révolutionnaire de prison hi-tech, il se retrouve prisonnier. TELERAMA Vingt-cinq ans après le nanar Haute Sécurité, Stallone retourne en taule. Et se fait la belle d'un pénitencier dernier cri, en compagnie d'Arnold. Mikael Håfström, qui s'en remet à la présence massive de ces deux « corps » du cinéma d'action des années 1980-1990, bâcle son scénario et néglige les personnages secondaires. Aucun intérêt, sauf, à la rigueur, si l'on considère le film comme une métaphore de la carrière des deux acteurs. Au milieu des années 2000, on les croyait à fond de cale, ringardisés, perdus dans les limbes : ils sont bel et bien sortis du cachot — le « I'll be back » de Terminator n'était pas une promesse en l'air —, comme en témoigne, depuis 2010, le succès de la franchise Expendables. — Nicolas Didier Ray Breslin est un ingénieur spécialisé dans la conception de prisons ultrasécurisées. Il teste lui-même l'efficacité de ses bâ ... |
EVERYBODY S FINE, Kirk Jones 2009, Robert De Niro, Drew Barrymore, Kate Beckinsale (societe)@@Huit mois après la mort de son épouse, Franck Goode souhaite se réunir avec ses quatre enfants devenus adultes. Quand ils annulent leur visite à la dernière minute, Franck, contre l'avis de son médecin, entreprend un voyage pour reprendre contact avec sa progéniture. TELERAMA Ce film au casting prestigieux et au propos tout doux n’a pas eu les honneurs des salles françaises, s’exportant directement en DVD. L’œuvre pourtant tient la route, portée par un De Niro très juste, comme d’habitude, dans la pudeur et la retenue en l’occurrence. Il est ici Frank Goode, un ex-ouvrier désormais retraité, veuf depuis huit mois. Isolé dans une maison trop grande pour lui, il attend avec impatience et un peu de fébrilité la visite de ses quatre enfants, qui ont tous réussi à s’élever socialement loin du foyer : peintre, chef d’orchestre, danseuse, chef de pub. Or les voilà qui annulent un à un… Frank décide alors de partir les voir chez eux, de New York à Las Vegas en passant par Chicago, histoire de voir s’ils ont « réussi leur vie » et s’ils sont aussi heureux qu’ils le prétendent. Même s’il n’a pas grand-chose à leur dire… Longtemps fin et délicat, le film hélas tourne à la mièvrerie dans les dernières minutes, cédant à trop de symbolisme et de bons sentiments. C’est dommage, mais l’ensemble reste plutôt touchant. Huit mois après la mort de son épouse, Franck Goode souhaite se réunir avec ses quatre enfants devenus adultes. Quand ils annulent leur visite à la dern ... |
FANFAN LA TULIPE Gérard Krawczyk 2003, Vincent Perez, Penelope Cruz, Dider Bourdon, Guillaume GallienneDans la France du XVIIIe siècle, Fanfan, un jeune aventurier intrépide et fougueux, s'engage dans l'armée du roi, encouragé par la belle Adeline, la fille d'un sergent recruteur. En route vers le campement, il fait fuir des brigands qui tentaient de dévaliser le carrosse royal de Madame de Pompadour et d'Henriette, la fille du roi. Il y voit un signe du destin et tente alors de déjouer un complot historique. A la clé, la gloire et un amour inattendu. TELERAMA Ce Fanfan tire à hue et à dia, une bobine dans le cinéma d'action surspeedé, l'autre dans le marivaudage-à-mots-d'auteur. Encore faut-il que les mots soient drôles : est-ce la marque de Luc Besson dialoguiste si, à plusieurs reprises, différents protagonistes ont l'air de parler comme certains personnages incarnés par Jean Reno, de façon elliptique et péremptoire ? Les rares bonheurs surgissent quand le récit prend vraiment le temps de respirer, l'espace des scènes de séduction entre Vincent Perez (pas mal, quoique trop raisonneur) et Penélope Cruz (assez lumineuse et sous-employée). Ou quand brillent certains seconds rôles, comme Guillaume Gallienne, qui s'approprie le rôle tenu jadis par Jean Parédès. C'est dans la décontraction potache que Fanfan aurait pu trouver sa voie. Entre déconnade et baston, il eût fallu choisir. Dans la France du XVIIIe siècle, Fanfan, un jeune aventurier intrépide et fougueux, s'engage dans l'armée du roi, encouragé par la belle Adeline, la fil ... |
FAUTEUIL D ORCHESTRE Daniele Thomson 2006, Albert Dupontel, Claude Brasseur, Cecile de FranceJessica est une jeune provinciale pleine de fraîcheur et d'innocence, montée à Paris pour trouver du travail et refaire sa vie. Tout l'émerveille, à commencer par l'avenue Montaigne, où elle vient d'être embauchée comme serveuse au Café des Théâtres. TELERAMA L'avenue Montaigne, à Paris : ses galeries d'art, ses spectacles, ses boutiques de luxe... Et son Café des Théâtres, pivot d'un vaste carrousel de numéros d'acteurs : Claude Brasseur en collectionneur d'art, Valérie Lemercier en vedette télé, Albert Dupontel en pianiste virtuose... Tout ce petit monde, ou presque, a son vague à l'âme et son stock d'aphorismes percutants. Dans le genre film choral, Danièle Thompson avait déjà fait mieux avec La Bûche, chronique familiale aux alentours de Noël : plus drôle, plus amer, plus subtil. Ici, sous les yeux perpétuellement émerveillés de Jessica (Cécile de France), serveuse toute fraîche, la sarabande s'enlise un peu dans les lieux communs sur la vie, l'amour, la réussite... On retient pourtant la présence émouvante de Suzanne Flon, peu avant sa disparition et, surtout, Valérie Lemercier, qui étincelle de fantaisie et de charme en actrice de soap, pardon, de série « prestigiousse ». — Cécile Mury Jessica est une jeune provinciale pleine de fraîcheur et d'innocence, montée à Paris pour trouver du travail et refaire sa vie. Tout l'émerveille, &agrav ... |
GEOSTORM, Dean Devlin 2017, Gerard Butler, Abbie Cornish, Jim Sturgess, Ed Harris (catastrophe)@Après que des catastrophes naturelles ont menacé la Terre, des scientifiques ont créé des satellites qui peuvent contrôler le climat. Le jour où ces satellites ne fonctionnent plus, un designer doit travailler main dans la main avec son frère pour sauver le monde d'une terrible tempête. TELERAMA Sans doute impactée par la démission de Nicolas Hulot, la Terre est au plus mal. Les catastrophes naturelles se multiplient. Personne ne semble capable d’enrayer l’extinction de la planète, pas même Elise Lucet. C’est alors qu’un scientifique génial, Jake (Gerard Butler, aussi expressif qu’un castor sous tranquillisants), trouve une idée qu’il croit géniale : contenir les intempéries grâce à des satellites munis de missiles préventifs. Enième blockbuster au charabia écolo d’une naïveté confondante, Geostorm est un nanar de grande ampleur qui ne nous épargne aucun poncif du genre. Acteurs à côté de la plaque (on souffre pour Andy Garcia), morceaux de bravoure ridicules, dialogues consternants, effets spéciaux peu crédibles, humour vieillot, musique pompière atroce… Ersatz inutile des superproductions des années 1990-2000, le film fait dans la surenchère stérile en épuisant le champ catastrophique des possibles. Après que des catastrophes naturelles ont menacé la Terre, des scientifiques ont créé des satellites qui peuvent contrôler le climat. Le jour o&ug ... |
GOOD BYE LENIN, Wolfgang Becker 2003, Daniel Bruhl, Katrin Sass (histoire)@@@Dans la nuit du 9 au 10 octobre 1989, le Mur est tombé, et dans les semaines qui ont suivi des millions de personnes ont littéralement changé de planète. Good Bye Lenin... Mais la camarade Christiane Kerner, une militante émérite vivant à Berlin-Est, n'en a rien su. Depuis la veille, elle était dans le coma. Terrassée par un infarctus foudroyant en découvrant une manif pacifique contre le régime sauvagement réprimée par la police. L'Histoire joue d'emblée un rôle essentiel dans ce film. Mais rien n'y est plus décisif que l'amour d'un fils pour sa mère. TELERAMA Good Bye Lenin ! est d'abord une belle démonstration de l'art et la manière de mêler avec légèreté l'intime et l'universel, le destin d'un peuple déboussolé et celui, tout aussi problématique, d'une famille aux abois... Quand Christiane Kerner va rouvrir les yeux, huit mois plus tard, il ne reste plus rien de cette « patrie socialiste » dont elle demeurait, avec une désarmante sincérité, l'avocate idéaliste. À Berlin-Est, on a procédé à un frénétique nettoyage par le vide. Sur les façades des immeubles où flottaient les immenses bannières écarlates célébrant le 40e (et dernier) anniversaire de la RDA se déploient désormais des publicités géantes pour Coca Cola. En huit mois, on a bazardé, liquidé, mis au rebut tout ce qui renvoyait à « l'ancien monde », et en particulier le moche, le tarte, le ringard, cette empreinte supposée indélébile du régime défunt sur le quotidien de chacun. Changer de vie, c'était aussi, symboliquement, se débarrasser des papiers peints marronnasses et des chandails made in Bulgaria... Problème. Les médecins ayant averti Alex, le fils de Christiane, que le moindre choc émotionnel pouvait lui être fatal, comment lui cacher l'invraisemblable vérité ? A partir de cette donnée qu'on peut prendre, d'abord, pour un simple « truc » scénaristique, Good Bye Lenin ! va développer une cascade de péripéties, où la satire pointilliste d'un système totalitaire ossifié jusqu'au ridicule fait contrepoids aux désillusions nées du trop brutal basculement collectif des Ossis. Cette mère si fragile, il s'agit d'organiser sa survie par la plus aléatoire des méthodes : en inventant un énorme mensonge. En clair, Alex décide de faire revivre une RDA disparue, volatilisée, de réinventer entre les quatre murs d'une chambre un microcosme conforme à la vision de sa mère. On ne dévoilera pas à quelles improvisations funambules le fils recourt pour mener à bien son ingénieux travail de « reconstitution historique ». Reconstruire la société est-allemande à l'identique, c'est aussi simple et aussi compliqué, donc aussi drôle, que de partir en chasse d'une marque de cornichons est-allemande disparue des supermarchés de la nouvelle Allemagne... La comédie change d'échelle quand Alex décide de se servir de la télévision pour peaufiner l'illusion. Bricoler une actualité fictive dans de pseudo-journaux télévisés avec présentateur récitant les vérités truquées du catéchisme socialiste : cela devient du grand art. La télé, c'est l'arme absolue d'Alex, et le réalisateur de Good Bye Lenin ! s'en sert pour une savoureuse illustration du pouvoir de l'image quand il ne reste qu'elle pour faire croire à une réalité qui n'existe plus. Comment rendre plus vrai que vrai ce qui n'était qu'un leurre mis en scène par la machine de propagande du Parti ? Tout se passe comme si Alex réinventait, sans le chercher, cet ordre ancien où l'on manipulait l'information avec la complicité plus ou moins consentante des figurants (ici les voisins de palier) « jouant » à acclamer les bienfaits du régime. Au comble d'une inspiration débridée, il ira jusqu'à changer radicalement le sens de la chute du Mur en une parodie carrément absurde des contrevérités distillées par un régime en déroute. Surtout, entre deux gags, le réalisateur insuffle une émotion contenue, une forme de mélancolie, qui est cette « ostalgie » de certains Allemands de l'Est moins pour la vie d'avant, si triste et sans horizon, que pour tous ces repères disparus (une certaine marque de café ou le programme de télé favori des petits enfants de la RDA...) où s'accrochent les restes d'une identité perdue. Good Bye Lenin ! est une comédie intelligente, une fable futée, jamais manichéenne. Cela aurait suffi à assurer son succès. Si ce « petit » film, écrit par un scénariste débutant et réalisé par un metteur en scène de modeste réputation, a connu un triomphe sans égal en Allemagne, c'est sans doute parce qu'il reflète bien ce sentiment diffus que la « réunification » allemande, brutalement entrée dans les faits après la chute du Mur, reste toujours en jachère dans les esprits. Dans la nuit du 9 au 10 octobre 1989, le Mur est tombé, et dans les semaines qui ont suivi des millions de personnes ont littéralement changé de planète ... |
GRAN TORINO, Clint Eastwood 2008, Clint EastwoodWalt Kowalski, un vétéran de la guerre de Corée, vient de perdre sa femme. Seul, misanthrope, bougon et raciste, il veille jalousement sur sa Ford Gran Torino, râlant sans cesse contre les habitants de son quartier, en majorité d'origine asiatique. Un jour, son jeune voisin, Tao, tente de lui voler sa voiture sous la pression d'un gang. Walt s'aperçoit bientôt que l'adolescent est littéralement harcelé par les jeunes caïds. Prenant la défense de Tao, Walt devient malgré lui le héros du quartier. Walt Kowalski, un vétéran de la guerre de Corée, vient de perdre sa femme. Seul, misanthrope, bougon et raciste, il veille jalousement sur sa Ford Gran Torino, ... |
HITMAN Agent 47, Xavier Gens 2007, Timothy Olyphant, Dougray Scott (thriller)@Crâne rasé, code barre tatoué sur la nuque, costume noir, chemise blanche et cravate rouge : l'agent 47 est le plus mystérieux et le plus insaisissable des tueurs professionnels. Réputé pour la minutie avec laquelle il va jusqu'au bout de ses missions, il obéit toujours à un protocole strict : extrême vigilance, extrême discrétion et extrême soin apporté à l'exécution de ses contrats. TELERAMA L'agent 47 est un tueur professionnel entraîné à tuer depuis son enfance. Il est connu par les plus importantes organisations criminelles du monde pour son sérieux. Jamais il n'a commis d'erreur. Il a d'ailleurs bâti sa réputation sur une extrême minutie, qui lui permet d'opérer à chaque fois dans la plus grande discrétion. Mais lorsqu'Interpol se mobilise pour l'intercepter, il doit modifier ses plans. D'autant que les services secrets russes ont décidé eux aussi de le neutraliser. Pourtant, l'agent 47 n'entend pas se laisser décrédibiliser. Contraint d'aller à l'encontre de ses méthodes habituelles, il va montrer que rien ne peut l'empêcher de mener à bien ses contrats... Crâne rasé, code barre tatoué sur la nuque, costume noir, chemise blanche et cravate rouge : l'agent 47 est le plus mystérieux et le plus insaisissable d ... |
I M NOT THERE, Todd Haynes 2007, Bob Dylan, Cate Blanchett, Richard Gere (bio)@@Un voyage à travers les âges de la vie de Bob Dylan. Six acteurs incarnent Dylan tel un kaléïdoscope de personnages changeants : poète, prophète, hors-la-loi, imposteur, comédien, martyr et Born Again. Ils participent tous à l'esquisse d'un portrait de cette icône américaine définitivement insaisissable. TELERAMA Un film sur Dylan, mais sans Dylan, à travers six “doubles” fictifs. Une expérience excitante menée par Todd Haynes. Qui n’est pas là (« not there ») dans ce film sur Bob Dylan ? Dylan lui-même. Alors qui est là ? Les six avatars que lui a imaginés Todd Haynes, certifié expert en faux (Velvet Goldmine, Loin du paradis). Chacun des doubles endosse un peu de la réalité du modèle, ou l’un de ses masques : gamin noir et baratineur, chanteur protestataire, acteur macho, dandy androgyne, ermite usé. Plus un type aux cheveux fous en habit de poète. Pas sûr que la somme des six offre un Dylan global qui passe pour « vrai ». En l’absence du modèle (sinon par ses chansons, semées partout), les acteurs le réinterprètent. Casse-cou ? Plus c’est sur le fil, mieux ça marche. Les deux plus touchants : le gamin noir tapant Tombstone Blues sous un porche avec deux papys. Et Cate Blanchett imitant le phrasé qui tue dans Ballad of a Thin Man, dont Todd Haynes fait un clip hallucinant. Dylan-enfant, Dylan-femme… Quand il est moins inspiré, Haynes a recours à des ficelles : le faux documentaire sur Dylan folk avec Julianne Moore en Joan Baez ! De sa folle accumulation de détails, le film tient à la fois sa justesse et ses insuffisances maniéristes. On peut avoir l’impression d’errer dans un musée Dylan dont les salles communiquent. Ceux qui aiment Bob prendront ce train fantôme. Un voyage à travers les âges de la vie de Bob Dylan. Six acteurs incarnent Dylan tel un kaléïdoscope de personnages changeants : poète, prophè ... |
IN THE MOOD FOR LOVE, Wong Kar-Wai 2000, Maggie Cheung, Tony Leung Chiu-Wai (sentimental)@@Hong Kong, 1962. M. et Mme Chow emménagent dans leur nouvel appartement le même jour que leurs voisins, M. et Mme Chan. Sans comprendre comment cela a commencé, Chow Mo-Wan et Chan Li-Zhen apprennent que leurs époux respectifs ont une liaison. Cette découverte les choque, mais les rapproche. TELERAMA Sensualité et mélancolie jusqu’au sublime. Ce film a fait tant d’amoureux et connu un tel succès que son titre sonne comme une formule magique, un sésame pour quelque paradis perdu. Titre en VO d’un fameux tube jazzy qu’on ne sait comment traduire sans déperdition de sens ou d’élégance, titre de rêve pour ce film tout en langueur, en envies de, en espoirs que… In the Mood for Love, ou l’histoire de M. Chow et de Mme Chan, un homme et une femme d’humeur à s’aimer à Hongkong, en 1962. Qui n’a encore à l’oreille cette valse entêtante et triste rythmant leurs chassés-croisés de voisins de palier, frôlements fugaces, saisis comme de soyeux instants d’éternité ? Tout le film est fait d’intermittences, d’esquisses, d’atermoiements, tel un système de rimes visuelles et sonores, de répétitions aux discrètes variantes, où les acteurs changent de costume presque entre chaque plan. Ces infimes différences de tonalité, de « mood », parcourent toutes les virtualités d’un amour impossible et distillent un mélange de mélancolie et de sensualité qui atteint au sublime. Hong Kong, 1962. M. et Mme Chow emménagent dans leur nouvel appartement le même jour que leurs voisins, M. et Mme Chan. Sans comprendre comment cela a commencé, ... |
INDIGENES, Rachid Bouchareb 2006, Samy Naceri, Jamel Debouze @@@En 1943, alors que la France tente de se libérer de la domination nazie, quatre indigènes, soldats oubliés de la première armée française recrutée en Afrique ont un parcours spécifique. Abdelkader, Saïd, Messaoud et Yassin, réputés pour leur courage, sont envoyés en première ligne. Argent, amour pour la France ou pour l'armée française, foi en la liberté et l'égalité, leurs motivations divergent pour un même combat, libérer la France, les armes à la main. TELERAMA Indigènes répare une injustice, tout en étant une sorte d’Il faut sauver le soldat Ryan à la française, avec des scènes de bataille, manœuvres d’envergure ou combats isolés. Le réalisateur filme au plus près des soldats, de leur frayeur et de leur violence. Rien ne symbolise mieux leur lutte que le dernier tiers du film : seuls survivants de leur bataillon, les quatre et leur sergent blessé atteignent un village fantomatique d’Alsace. L’atmosphère fébrile d’attente rappelle le roman de Julien Gracq Un balcon en forêt. Deux soldats maghrébins harassés avalent la soupe fumante apportée par une vieille ménagère. Belle séquence à l’image du film : ni plus ni moins que la remise en cause d’une image d’Épinal. En 1943, alors que la France tente de se libérer de la domination nazie, quatre indigènes, soldats oubliés de la première armée française ... |
INFIDELE, Adrian Lyne 2002, Diane Lane, Richard Gere)(drame erotique)(vo)@Edward et Constance Sumner habitent dans la périphérie de New York une vaste demeure qui sent bon l'ordre et la sérénité. Ce lieu est à l'image de leur couple, si harmonieux qu'on pourrait le croire à l'abri de toute surprise. Un jour, à New York, un vent violent pousse littéralement Connie dans les bras d'un jeune étranger, Paul Martel, négociant en livres rares. Un appel téléphonique de celui-ci, un rendez-vous obtenu à l'arraché sèment en elle la confusion. TELERAMA Connie Sumner mène une vie assez rangée à New York, aux côtés de son mari, Edward, et de son petit garçon, Charlie. Un jour, elle fait la connaissance de Paul Martel, un jeune et séduisant Français qui achète et revend des livres anciens. Il la séduit immédiatement et, lorsqu'il la rappelle pour lui proposer un rendez-vous, elle cède. Ils deviennent très vite amants. Cette liaison torride transforme complètement Connie, et ses amies préviennent bientôt Edward de leurs soupçons sur la fidélité de sa femme. Ces craintes sont rapidement confirmées par le collègue d'Edward, qui lui avoue avoir surpris les amants. Edward se rend alors chez Paul et, au cours d'une violente altercation, le tue... Edward et Constance Sumner habitent dans la périphérie de New York une vaste demeure qui sent bon l'ordre et la sérénité. Ce lieu est à l' ... |
INVICTUS, Clint Eastwood 2009, Morgan Freeman, Matt DamonÀ l'issue de la chute de l'apartheid, le président Nelson Mandela, récemment élu, est confronté à une Afrique du Sud qui est racialement et économiquement divisée. À l'issue de la chute de l'apartheid, le président Nelson Mandela, récemment élu, est confronté à une Afrique du Sud qui est racialement e ... |
IRON MAN, Jon Favreau 2008, Robert Downey Jr, Terrence Howard (science fiction)@Alors qu'il fait l'essai d'une arme de son invention en Afghanistan, le milliardaire Tony Stark est capturé par des insurgés qui le forcent à travailler pour eux. Mais à leur insu, le scientifique crée pour lui-même une armure superpuissante au moyen de laquelle il s'évade et rentre aux États-Unis. TELERAMA À la ville, Iron Man est un play-boy milliardaire et cynique, héritier d’un fabricant de missiles. Après s’être fait kidnapper, il décide de se consacrer à la paix. Savoureux film de superhéros, avec un Robert Downey Jr cabotin en diable. Moins connu que ses camarades Hulk ou Spider-Man, Iron Man est néanmoins un superhéros authentique, fragile à l'intérieur (il a un coeur artificiel) et super balèze à l'extérieur, comme tous les surhommes nés de l'imagination de Stan Lee dans les années 1960. Outre sa banale capacité à voler à la vitesse du son au secours de la veuve et de l'orphelin, sa spécialité est d'être lui-même son propre ennemi : la schizophrénie entre l'homme privé et l'homme public atteint ici un abîme inédit. Pour une fois, le premier n'est pas un binoclard pubère susceptible de faciliter l'identification avec le public adolescent des Marvel Comics. A la ville, Iron Man est un play-boy milliardaire et cynique, héritier d'un fabricant de missiles. Ce n'est qu'après s'être fait kidnapper par les talibans (armés par ses soins) que le businessman prend conscience de l'abomination de son activité... Conscient de l'absence de méchant consistant, le réalisateur néglige les grands duels habituels et laisse le champ libre à ce cabotin de Robert Downey Jr, dont l'insolence, l'humour décalé et la vie privée chaotique (alcool et drogues l'ont longtemps rendu tricard à Hollywood) apportent au héros une saveur particulière. Alors qu'il fait l'essai d'une arme de son invention en Afghanistan, le milliardaire Tony Stark est capturé par des insurgés qui le forcent à travailler pour e ... |
PAS SI SIMPLE (ITS COMPLICATED), Nancy Meyers 2009, Meryl Streep, Alec BaldwinDivorcés après 20 ans de mariage, Jane et Jake ont eu ensemble trois enfants, prêts à voler aujourd'hui de leurs propres ailes. Malgré les difficultés, les deux quinquagénaires ont fait ce qu'ils ont pu pour préserver entre eux des relations cordiales. À la tête d'un petit salon de thé prospère, Jane, qui rêve de se lancer dans de nouveaux projets, fait la connaissance d'Adam, un brillant architecte d'intérieur. Divorcés après 20 ans de mariage, Jane et Jake ont eu ensemble trois enfants, prêts à voler aujourd'hui de leurs propres ailes. Malgré les difficu ... |
JACKPOT, Tom Vaughan 2008, Cameron Diaz, Ashton KutcherJoy ne va pas bien. Son petit ami vient de la quitter. De son côté, Jack a perdu son emploi. Ils ne se connaissent pas, mais lors d'une nuit pleine d'excès à Las Vegas, ils se laissent aller sans retenue. Le lendemain, ils se réveillent mari et femme. Catastrophés, ils se mettent très vite d'accord pour se séparer à l'amiable. Tout se complique lorsque le couple réalise que Jack a gagné trois millions de dollars en jouant avec une pièce prêtée par Joy. TELE LOISIRS Un film prévisible mais plaisant, grâce au tandem explosif formé par Cameron Diaz et Ashton Kutcher. Joy ne va pas bien. Son petit ami vient de la quitter. De son côté, Jack a perdu son emploi. Ils ne se connaissent pas, mais lors d'une nuit pleine d'excès &agr ... |
JOYEUX NOEL, Christian Carion 2005, Diane Kruger, Benno Fürmann, Guillaume Canet, Daniel Bruhl, Dany Boon@@@Lorsque la guerre surgit au creux de l'été 1914, elle surprend et emporte dans son tourbillon des millions d'hommes. Nikolaus Sprink, prodigieux ténor à l'opéra de Berlin, va devoir renoncer à sa belle carrière et surtout à celle qu'il aime : Anna Sörensen, soprane et partenaire de chant. Le prêtre anglican Palmer s'est porté volontaire pour suivre Jonathan, son jeune aide à l'église. Ils quittent leur Ecosse, l'un comme soldat, l'autre comme brancardier. Le lieutenant Audebert a dû laisser sa femme enceinte et alitée pour aller combattre l'ennemi. Mais depuis, les Allemands occupent la petite ville du Nord où la jeune épouse a probablement accouché à présent. Et puis arrive Noël, avec sa neige et son cortège de cadeaux des familles et des Etats majors. Mais la surprise ne viendra pas des colis généreux qui jonchent les tranchées françaises, écossaises et allemandes... TELERAMA Pour reconstituer un épisode véridique de fraternisation entre soldats allemands, français et britanniques la nuit de Noël 1914, Christian Carion (Une hirondelle a fait le printemps) a choisi des modalités tout sauf surprenantes. Avec une régularité scolaire, il passe d’un camp à l’autre et du drame à la légèreté. Il alterne, dans le même esprit appliqué, une histoire d’amour, une histoire de fraternité et une histoire de paternité, toutes contrariées par la guerre. Et il façonne des seconds rôles « comme le cinéma français n’en fait plus » (vieux refrain), mais dont il reste à prouver qu’ils manquent : Dany Boon en aide de camp chtimi légèrement neuneu en fait des tonnes pour un effet Bourvil très manqué... C’est assurément une chose bouleversante que des ennemis improvisent une paix éphémère et clandestine, renvoyant un conflit à son absurdité. Mais le film, telle une toile figurative des plus banales, n’a rien à ajouter à ce prodige. Lorsque la guerre surgit au creux de l'été 1914, elle surprend et emporte dans son tourbillon des millions d'hommes. Nikolaus Sprink, prodigieux ténor à ... |
JUST A KISS, Ken Loach 2003 (comedie sentimentale)@@@Casim Khan, émigré pakistanais de la deuxième génération, travaille comme DJ dans une discothèque de Glasgow et rêve de monter son propre club. Ses parents, Tariq et Sadia, musulmans pratiquants, ont décidé de le marier à sa cousine, Jamine, dont ils attendent l'arrivée en Écosse. Leur projet semble bien compromis quand Casim s'éprend de Roisin. Jeune enseignante, Roisin est différente de toutes les filles que Casim a fréquentées jusqu'alors. TELERAMA Les immigrés pakistanais de Glasgow, tiraillés entre deux générations, entre deux modèles. Au-delà du portrait d’une communauté, le film pointe, parfois un peu lourdement, les ravages des préjugés en tout genre, identitaires, religieux, moraux, politiques. Mais, grâce à la subtilité des interprètes, Loach réussit à faire de ses personnages bien plus que des symboles. Roisin est tout en force, beauté tendue, terrienne, autant que Casim est lunaire, délicat. Leur charme conjugué offre au film ses plus gracieux instants. Pour eux, Ken Loach s’aventure sur un terrain qu’il avait jusque-là vertueusement dédaigné : les scènes d’amour. Entre candeur et délicatesse, ces séquences ajoutent au récit quelque chose de vulnérable, de profondément touchant. Casim Khan, émigré pakistanais de la deuxième génération, travaille comme DJ dans une discothèque de Glasgow et rêve de monter son p ... |
KILLING ME SOFTLY (Feu de Glace), Chen Kaige 2002, Heather Graham, Joseph Fiennes (erotique)Alice Loudon mène une vie quelque peu ordinaire mais heureuse avec son compagnon Jake dans leur appartement londonien. Elle occupe un poste enviable dans un laboratoire scientifique. Cependant, un jour, elle croise, en se rendant à son travail, un jeune homme dans la rue. Elle se sent aussitôt attirée par sa beauté et son aspect mystérieux. Alice se laisse emporter par son instinct et, sans même lui demander son nom, le suit jusqu'à son appartement où ils font l'amour sans retenue. Cet homme étrange se nomme Adam Tallis et a récemment sauvé la vie de plusieurs personnes lors d'une expédition en montagne. Alice délaisse alors sa relation confortable et stable avec Jake pour se marier deux mois plus tard avec Adam. Cependant, elle ne tarde pas à avoir des doutes sur la véritable personnalité de son nouvel amant en apprenant les décès suspects de trois de ses anciennes petites amies. Alice Loudon mène une vie quelque peu ordinaire mais heureuse avec son compagnon Jake dans leur appartement londonien. Elle occupe un poste enviable dans un laboratoire scie ... |
KING KONG, Peter Jackson 2005, Naomi Watts, Jack Black@New York, 1933. Ann Darrow est une artiste de music-hall dont la carrière a été brisée net par la Dépression. Se retrouvant sans emploi ni ressources, la jeune femme rencontre l'audacieux explorateur-réalisateur Carl Denham et se laisse entraîner dans la plus périlleuse des aventures. Ce dernier a dérobé à ses producteurs le négatif de son film inachevé. Il n'a que quelques heures pour trouver une nouvelle star et l'embarquer pour Singapour avec son scénariste, Jack Driscoll, et une équipe. New York, 1933. Ann Darrow est une artiste de music-hall dont la carrière a été brisée net par la Dépression. Se retrouvant sans emploi ni ressou ... |
L AMANT DE LADY CHATTEREY, Laure de Clermont-Tonnerre 2022, Emma Corrin, Joely Richardson, Ella Hunt, Matthew DuckettLa noble Lady Constance Chatterley se découvre dans un mariage sans amour ni passion. Elle devient finalement intime avec le garde-chasse, Oliver Mellors, afin de tromper son ennui. La noble Lady Constance Chatterley se découvre dans un mariage sans amour ni passion. Elle devient finalement intime avec le garde-chasse, Oliver Mellors, afin de tromper so ... |
L AMOUR SANS PREAVIS, Marc Lawrence 2002, Hugh Grant, Sandra Bullock (sentimental)@@Un millionnaire gâté et égocentrique est confronté à ses sentiments envers son avocate lorsque cette dernière donne sa démission. TELERAMA On prend goût aux gentilles querelles de la suffragette (Sandra Bullock, énergiquement ébouriffée) et du milliardaire (Hugh Grant, dans un réjouissant numéro de fils à papa loufoque). Quelques répliques à croquer (« Je n’avais pas pleuré comme ça depuis l’élection de George Bush — Lequel ? — Les deux ! »), du charme qui fond sous la dent, et on savoure. À consommer frais, sans sucre ajouté. Un millionnaire gâté et égocentrique est confronté à ses sentiments envers son avocate lorsque cette dernière donne sa démission. |
L AUBERGE ESPAGNOLE, Cedric KlapischXavier, 25 ans, part achever son DEA de sciences économiques à Barcelone dans le cadre du programme Erasmus. Il quitte sa petite amie Martine pour une année. Lorsqu'il débarque en Espagne, il fait la connaissance d'un jeune couple de Français chez qui il va habiter, le temps de trouver un logement. Il finit par trouver un appartement à partager avec six colocataires venus de toute l'Europe... Xavier, 25 ans, part achever son DEA de sciences économiques à Barcelone dans le cadre du programme Erasmus. Il quitte sa petite amie Martine pour une année. L ... |
L EMMERDEUR Francis Veber 2008, Jacques Brel, Lino Ventura@@Ralph Milan est un tueur à gages implacable. Caché dans une chambre d'hôtel, il opère sa nouvelle mission : exécuter Louis Randoni, un fâcheux témoin, mais les préparatifs de Milan sont contrariés par la présence de François Pignon. Dans la pièce voisine, ce voyageur dépressif, abandonné par sa femme, tente de se suicider en se pendant à la tuyauterie de la salle de bains et provoque une inondation dans la chambre de Milan. Ralph Milan est un tueur à gages implacable. Caché dans une chambre d'hôtel, il opère sa nouvelle mission : exécuter Louis Randoni, un fâche ... |
L ORIGINE DU MONDE, Laurent Lafitte 2020, Karin ViardUn jour, sans crier gare, le coeur de Jean-Louis s'arrête de battre. Jean-Louis devrait être mort mais il parle, marche, vit sa vie comme si de rien n'était. Affolé, il demande son avis à Michel, son ami vétérinaire qui bien sûr ne parvient pas à expliquer ce phénomène étrange. Valérie, son épouse, n'est d'aucune aide. Désespéré, le couple tente de trouver des réponses auprès de Margaux, la coach de vie de Valérie, un peu guérisseuse et en lien avec les forces occultes. TELERAMA Pour Avocat aisé, Jean-Louis collectionne les babioles comme autant de symboles de sa réussite. Mais il s’interroge : et si son existence n’était qu’un mensonge ? Il se sent tiède, dépassionné, mort à l’intérieur. Une coach illuminée promet de le sauver s’il lui apporte une photo… du sexe de sa mère ! Sous les aspects d’un vaudeville féroce, le film devient alors une sorte de conte dont les monstres ne sont pas forcément ceux que l’on croit. En adaptant la pièce de Sébastien Thiéry, Laurent Lafitte prouve qu’il sait tenir un récit, le faire basculer quand nécessaire dans une inquiétante étrangeté fantastique, étirer les scènes jusqu’au malaise et brouiller les pistes, en injectant le ton décalé, chic, si personnel, qu’on lui connaît depuis son hilarant spectacle Comme son nom l’indique (2008). Ses idées de mise en scène font s’entrechoquer la beauté factice du luxe bourgeois et la laideur de la jalousie sociale. Derrière l’outrance se cache un questionnement sur la recherche d’identité, incarné par des acteurs généreusement servis. — Sébastien Mauge Contre Désormais ex-pensionnaire sensible et cultivé de la Comédie-Française, Lafitte a étrangement choisi un vaudeville petit-bourgeois d’une insondable vulgarité pour passer derrière la caméra. Dialogues trop écrits et situations faussement provocatrices ne suscitent que rires gras et embarras. L’introspection du personnage, si détestable qu’on peine à le plaindre, se limite à la purge d’un banal complexe d’Œdipe mal résolu. — Jérémie Couston Un jour, sans crier gare, le coeur de Jean-Louis s'arrête de battre. Jean-Louis devrait être mort mais il parle, marche, vit sa vie comme si de rien n'était. Aff ... |
LA CHAMBRE DU FILS Nanni Moretti 2001, Nanni Moretti, Jasmine Trinca (middle)@@Dans une ville portuaire du nord de l'Italie, Giovanni, psychanalyste, vit harmonieusement entre sa femme Paola, éditrice, leurs deux enfants adolescents, Irene et Andrea, et ses patients. Un matin, il est convoqué par le proviseur d'Andrea. TELERAMA C'est une famille unie, comme on dit, jusqu’à l’irruption d’une tragédie : la mort accidentelle du fils. Ce moment fatidique est retardé, différé le plus loin possible, jusqu’au mitan exact du film. Or, tout se passe comme si l’avant contenait l’après, comme si des signes imperceptibles d’alerte, de drame imminent se glissaient insidieusement. Qui sait si cet « avant » n’est pas un long flash-back ? Celui d’un père hanté par un sentiment de culpabilité et taraudé par le besoin de faire défiler les jours anciens, de revenir en arrière pour tenter de déjouer le destin. Il semble en tout cas que ces images d’avant, faussement neutres, aient une couleur de songe menaçant. On le réalise après coup (ou à la seconde vision, qui produit une tension recommencée). C’est aussi tout le film qui veut ça : rendre compte d’un rapport totalement perturbé, fracturé, au temps, à la paternité comme à la filiation. Simplicité, justesse, rigueur. Modeste dans son ambition, clairement délimitée et ne reculant pas devant les scènes incontournables (la mise en bière éclipse mille scènes d’enterrement vues ailleurs), la réalisation de Moretti s’attache à des détails concrets qui font la différence. C’est bouleversant, mais sans pathos, la retenue et la pudeur attestant toujours un regard personnel. Le film donne même un incroyable sentiment d’harmonie et de fluidité. Les déplacements du père dans l’appartement, sa manière de l’arpenter, de caresser au passage les murs du bout des doigts, d’ouvrir de manière princière une à une les portes en quête d’espace comme pour sortir de chez lui (ou de lui-même) possèdent une vertu apaisante, qui se confirme dans le mouvement final, ample et étoilé, magnifique symbolique du travail de deuil. Dans une ville portuaire du nord de l'Italie, Giovanni, psychanalyste, vit harmonieusement entre sa femme Paola, éditrice, leurs deux enfants adolescents, Irene et Andrea, e ... |
LA CHUTE, Oliver Hirschbiegel 2004, Bruno Ganz@@La secrétaire de Hitler est témoin des faits et gestes du dictateur nazi, alors que le Troisième Reich est en train de s'écrouler. La secrétaire de Hitler est témoin des faits et gestes du dictateur nazi, alors que le Troisième Reich est en train de s'écrouler. ... |
LA FAILLE, Gregory Hoblit 2007, Antony Hopkins, Ryan Gosling (policier)Willy Beachum est un ambitieux procureur adjoint de Los Angeles. Avant de prendre de nouvelles fonctions au sein d'un important cabinet privé, il désire terminer sur un coup d'éclat. Aussi, lorsqu'il apprend qu'un dénommé Ted Crawford a été arrêté pour avoir assassiné sa femme adultère, se saisit-il de l'affaire. Mais l'inspecteur Nunally le met en garde. En effet, le meurtrier, Ted Crawford, redoutable manipulateur, semble hors d'atteinte. Willy Beachum est un ambitieux procureur adjoint de Los Angeles. Avant de prendre de nouvelles fonctions au sein d'un important cabinet privé, il désire terminer sur ... |
LA GRANDE SEDUCTION, Jean-François Pouliot 2003 (societe)@@À Sainte-Marie-La-Mauderne, un petit village portuaire, les habitants, autrefois de fiers pêcheurs, sont maintenant contraints de vivre des allocations gouvernementales. Après le départ du maire vers la grande ville, Germain, un des habitants, décide de prendre les choses en main. TELERAMA Sainte-Marie-la-Manderne est un charmant petit village portuaire. Mais la vie a bien changé en quelques années dans cette région autrefois paradisiaque. La population, majoritairement constituée de pêcheurs, est touchée par un chômage massif. Le changement pourrait venir de l'implantation d'une usine... À Sainte-Marie-La-Mauderne, un petit village portuaire, les habitants, autrefois de fiers pêcheurs, sont maintenant contraints de vivre des allocations gouvernementale ... |
LA JEUNE FILLE A LA PERLE, Peter Webber 1960, Colin Firth, Scarlett Johansson, Tom Wilkinson (bio)@@@Le XVIIe siècle est l'âge d'or de la peinture hollandaise. La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Elle s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives. TELERAMA Les toiles de Vermeer invitant à la rêverie, il n'est guère étonnant qu'une romancière américaine, Tracy Chevalier, ait brodé une histoire autour de La Jeune Fille à la perle. Qui était cette inconnue à la peau veloutée et au turban bleu ? Une servante qui attira l'oeil du peintre et fit battre son coeur, répond le film, fidèle au roman, et très scrupuleux quant au rendu des clartés douces et des couleurs moelleuses. Eduardo Serra, à la photo, fait un travail remarquable, tout en discrétion, pour éviter la « bel- le image » qui fait écran. Une fois n'est pas coutume, la reconstitution est très vraisemblable : on est immergé dans le quotidien d'une maison de Delft, au XVIIe siècle. Le temps s'écoule doucement, le tressaillement amoureux pointe, chaque regard rapproche le modèle du peintre et inquiète l'entourage. C'est un tantinet prévisible et appliqué, mais sans faux pas. Scarlett Johansson, l'actrice divine de Lost in translation, endosse à merveille le rôle-titre. Tant et si bien qu'à travers un plan-séquence magnifique, lent travelling avant sur elle en train de poser, son visage se confond avec celui du tableau. Une mise en abyme très troublante. Dans le genre, une perle. Le XVIIe siècle est l'âge d'or de la peinture hollandaise. La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Elle s'occ ... |
LA MALEDICTION DU PHARAON, Russell Mulcahy 20061922. Un jeune archéologue s'engouffre dans le désert égyptien afin de percer le secret de la tombe de Toutankhamon, mais il n'est pas le seul à s'intéresser à cette tombe. Un autre homme est lui aussi sur le chemin de la cache. TELERAMA Danny Freemont a réussi à mettre au jour le tombeau du pharaon Toutankhamon. Cet événement sans précédent lui vaut gloire et fortune. Mais son triomphe est de courte durée. Tous les objets d'art, des trésors inestimables, ainsi que le site archéologique dans son ensemble, sont entièrement confisqués par les autorités égyptiennes. Profitant de la situation plus que confuse, Sinclair, l'éternel rival de Freemont, dérobe le dernier fragment de la fameuse tablette d'émeraude. En réussissant à la recomposer, il convoque toutes les forces du mal et ouvre une mystérieuse porte qui mène à un royaume inconnu... 1922. Un jeune archéologue s'engouffre dans le désert égyptien afin de percer le secret de la tombe de Toutankhamon, mais il n'est pas le seul à s'int&e ... |
LA MARCHE DE L EMPEREUR, Luc Jacquet 2005Les manchots empereurs vivent en colonie en Antarctique. Au milieu de leurs congénères, chaque couple de manchots lutte contre les conditions extrêmes pour perpétuer l'espèce et protéger leur petit des nombreux obstacles et dangers qui les guettent. Chaque année est un cycle qui voit la naissance d'un seul petit manchot par couple, dont beaucoup n'atteindront pas l'âge adulte, voire n'auront pas la chance de naître. Outre le grand froid, le vent et les tempêtes, ils affrontent des prédateurs tels que le léopard de mer et le pétrel géant. Les parents alternent entre protection de l'œuf puis du petit dans l'intérieur des terres (plus stable et protégé que la banquise) et pêche sur le littoral. Des kilomètres de marche sont alors nécessaires pour utiliser les avantages de ces deux territoires alors que le manchot, bien plus à l'aise dans l'eau, est incapable de voler et se déplace avec difficulté sur le continent. Les manchots empereurs vivent en colonie en Antarctique. Au milieu de leurs congénères, chaque couple de manchots lutte contre les conditions extrêmes pour perp ... |
LA MORT DANS LA PEAU, Paul Greengrass 2004, Matt Damon, Joan AllenVoici deux ans que Jason Bourne, ancien agent et tueur à gages de la CIA, et sa petite amie, Marie, fuient leurs ennemis en se méfiant de tout et de tous. Ils décident de trouver refuge dans le petit village de Goa, mais leur bonheur est de courte durée. En effet, Jason s'est toujours promis de punir ceux qui reviendraient lui nuire. TELERAMA Le grand succès de la série tient à un habile nettoyage du film d’espionnage parano : poursuites effrénées et affrontements dans un brouillard d’indices. Paul Greengrass applique cette fois son approche néodocumentaire et nerveuse au capharnaüm technologique des services secrets américains à Berlin. Mais l’atout majeur de la saga reste Matt Damon. Les affres et la terreur de ce sprinter forcé, au physique d’ado introverti, ont contribué à modifier l’ADN du héros d’action américain. Voici deux ans que Jason Bourne, ancien agent et tueur à gages de la CIA, et sa petite amie, Marie, fuient leurs ennemis en se méfiant de tout et de tous. Ils d&eacut ... |
LA PLAGE, Danny Boyle 2000, Leonardo di CaprioRichard, jeune Américain, amateur de sensations inédites a choisi l'Asie comme terrain d'élection, dans l'espoir d'y vivre des aventures fortes et exaltantes. Dans un hôtel miteux de Bangkok boudé par les touristes, il fait la connaissance d'un couple de Francais, Françoise et Etienne. Dans la nuit, un homme au regard halluciné fait irruption dans sa chambre et évoque une île secrète, une plage paradisiaque, où il aurait vécu plusieurs années au sein d'une petite communauté d'esprits libres. TELERAMA Dans un petit hôtel de Bangkok, Richard, un jeune routard américain, fait la connaissance d'Etienne et Françoise, un couple de Français. Peu après, il rencontre un certain Daffy, un illuminé qui aurait passé plusieurs années sur une île paradisiaque. Au petit matin, Richard retrouve le corps sans vie de Daffy ainsi qu'une carte de la fameuse île. Intrigué par le récit que Daffy lui a fait la veille et le mystère qui plane sur cet éden insulaire, Richard persuade Etienne et Françoise de se mettre, avec lui, en quête de ce paradis. Après bien des difficultés, le trio découvre enfin la terre promise, mais ne tarde pas à déchanter... Richard, jeune Américain, amateur de sensations inédites a choisi l'Asie comme terrain d'élection, dans l'espoir d'y vivre des aventures fortes et exaltantes. ... |
LA PROPOSITION Anne Fletcher 2009, Sandra Bullock, Ryan ReynoldsMargaret, éditrice à succès, voit sa vie bouleversée en apprenant qu'elle risque d'être expulsée vers son pays natal, le Canada. Que faire ? Margaret a une idée lumineuse : déclarer qu'elle est fiancée à son assistant, Andrew, qu'elle exploite et maltraite depuis des années ! Le malheureux accepte de prendre part à cette grande supercherie, mais à certaines conditions... Margaret, éditrice à succès, voit sa vie bouleversée en apprenant qu'elle risque d'être expulsée vers son pays natal, le Canada. Que faire ... |
LA TORTUE ROUGE, Michael Dudok de Wit 2016 (animation)@@@Un homme échoue sur une île déserte tropicale. Seul, il doit apprendre à survivre grâce à la nature, pas toujours accueillante avec pour seuls compagnons les oiseaux et de petits crabes facétieux. Cependant, alors qu'il tente de s'enfuir sur son radeau d'infortune, il fait la rencontre d'une mystérieuse tortue sortie de l'eau. Sa vie va changer à jamais. TELERAMA Entre l'homme et la nature, tout commence, donc, dans le fracas d'une guerre inégale. Sauf que La Tortue rouge est l'ample et émouvant récit d'une réconciliation. Mieux, d'une fusion amoureuse. Ce somptueux film d'animation (prix spécial à Cannes, dans la section Un certain regard) est bien plus qu'un récit écolo comme les autres. Il s'enivre de la beauté des éléments, du vivant comme du minéral, avec la force des grands récits mythologiques. Lorsque la mer, enfin calmée, recrache le héros, à peine vif, sur une île déserte, on croit pourtant voir poindre une énième histoire exotique, façon Robinson Crusoé. Fausse piste, ou plutôt erreur de perspective. L'être humain, ici, n'est pas le jouet du décor. Et la nature n'est pas une réserve d'accessoires à la disposition de son ingéniosité. C'est une puissance mystérieuse, à la fois impassible et changeante, accueillante et rétive... Au début, l'homme veut faire l'homme. Il croit à la chimère d'une conquête, d'une mise au pas. Il s'acharne. Il fabrique un radeau de fortune, avec ce qui lui tombe sous la main. Mais la mer ne veut pas le laisser partir. Dix fois, cent fois, il échoue avant de gagner le large, coulé par une force énigmatique et invisible. Exactement comme le film qui, dix fois, cent fois, déjoue nos attentes, nos habitudes de spectateur. Il faut du temps, à lui comme à nous, pour changer de point de vue, laisser l'arrière-plan devenir l'essentiel : le cycle du ressac sur le sable lisse, le chant des bambous agités par le vent, le rythme des jours qui défilent, lents et réguliers, comme la respiration d'un dormeur. Animé « à la main » et à l'ancienne, à l'aquarelle et au fusain, ce conte contemplatif — et totalement sans paroles — s'exprime à travers la lumière changeante et le jeu des couleurs — or du soleil, plomb de l'orage, mercure d'une nappe d'eau douce... L'île est-elle vraiment magique ? Epuisé, en haillons, l'homme sans nom et sans mots divague. Son sommeil, à même le sable, se peuple de visions. Mais c'est bien éveillé, sous le soleil, qu'il trouve celle qui, inlassablement, coule son embarcation et l'empêche de fuir. C'est une immense tortue rouge qui, comme dans l'un de ces mythes aussi vieux que les rochers et l'eau, se transforme en femme à l'immense chevelure rousse emmêlée. L'île devient, dès lors, le lieu d'une vie à deux — puis à trois, lorsqu'un enfant naît et grandit. Bonheur primitif, quotidien, rythmé par la course malicieuse des crabes voleurs, l'étirement des ombres, le crépitement des ondées passagères. Et cycle tranquille des siestes et des rires, de la pêche et de la cueillette. Rien d'ennuyeux dans la douceur naïve de ces silhouettes enfin apaisées qui épousent leur environnement, jusque dans ses déchaînements de violence (inoubliable et spectaculaire séquence de tornade). Du Néerlandais Michaël Dudok De Wit, on aimait le sens de l'épure, les jeux graphiques sur l'ombre et la lumière, toute une poésie méditative qu'il exprimait dans ses courts métrages. Dans Le Moine et le Poisson, une partie de pêche tournait au ballet cocasse entre le pêcheur rondouillard et sa proie, pour se terminer, déjà, par une rêveuse réconciliation. Dans Père et fille (oscar du meilleur court métrage 2001), tous les chemins menaient aussi à la mer, à sa ligne énigmatique, entre vie et mort. Mais son premier long métrage est plus réussi encore, avec son supplément d'animisme à la japonaise. Dans sa description de la nature, dans chaque souffle de vent et dans chaque brindille, le film reflète l'influence du studio Ghibli, des maîtres Isao Takahata et Hayao Miyazaki. Ce sont eux, d'ailleurs, qui ont sollicité le cinéaste, qui ont présidé à la naissance du film, produit, en France, par le studio Prima Linea. Démarche historique, puisque La Tortue rouge est leur toute première collaboration avec un artiste étranger et extérieur au studio. A ce conte original, ils ont trouvé une place de choix sur la carte de leur univers, à l'ouest des forêts magiques de Princesse Mononoké et de l'océan de Ponyo sur la falaise. Quelque part sur le tropique du chef-d'œuvre. Un homme échoue sur une île déserte tropicale. Seul, il doit apprendre à survivre grâce à la nature, pas toujours accueillante avec pour seu ... |
LA TOUR MONTPARNASSE INFERNALE, Charles Nemes 2000, Eric Judor, Ramzy Bedia, Marina FoisEric et Ramzy lavent les vitres de la Tour Montparnasse. La journée s'achève et seule Marie-Joëlle se trouve encore dans les bureaux désertés ; elle attend son oncle, un patron despotique. Eric tente en vain de séduire la jeune femme avec de nombreuses mimiques. L'oncle arrive enfin, entouré de ses fidèles. Soudain, des malfaiteurs surgissent dans le but de dérober le contenu d'un coffre-fort. TELERAMA Le titre annonce une parodie du cinéma d’action américain, et un sens du gag à cheval sur le burlesque et l’Almanach Vermot. Côté pastiche, c’est le service minimal. Cambriolage, prise d’otages et dynamitage au cinquantième étage : une collection de clichés à peine revus et corrigés, et très platement filmés. Le décor « hollywoodien » est à la fois mal conçu et mal exploité visuellement, ni vrai ni faux, ni bande dessinée, ni grand spectacle. L’esprit foufou d’Éric et de Ramzy vient heureusement pirater ce film mou. C’est d’ailleurs leur rôle dans l’histoire : deux laveurs de carreaux de la tour Montparnasse, gaffeurs et toujours à côté de la plaque, court-circuitent un braquage. Les deux compères finissent par retourner à leur profit la nullité des situations et la faiblesse de la mise en scène, emportées par une loufoquerie qui fait feu de tout bois. C’est souvent plaisant et assez sympathique : au lieu de chercher à devenir de grands acteurs comiques qu’on prendra au sérieux, Éric et Ramzy s’amusent avec leur film comme des gamins qui cassent leur jouet. Eric et Ramzy lavent les vitres de la Tour Montparnasse. La journée s'achève et seule Marie-Joëlle se trouve encore dans les bureaux désertés ; ell ... |
LA VEUVE COUDERC, Pierre Granier-Deferre 1971, Alain Delon, Simone Signoret (dramme)@@Jean, bagnard en cavale, trouve refuge dans la ferme de la veuve Couderc. Il devient l'amant de cette femme plus âgée et lui avoue qu'il est recherché. La belle-famille de la veuve, qui la déteste, ne tarde pas à dénoncer Jean. Bientôt, la ferme est cernée par la police. TELERAMA Tout au long de sa carrière, Pierre Granier-Deferre (1927-2007) rendit de bons et loyaux services au star system français. Son début des années 1970 fut même brillant, avec, coup sur coup, deux adaptations de Simenon, Le Chat, où s’affrontaient Jean Gabin et Simone Signoret, puis cette Veuve Couderc, qui invente le duo Signoret-Delon. Elle a 50 ans et s’évertue à en paraître soixante, il a 36 ans et encore la fougue d’un jeune premier. Leur différence d’âge est au cœur d’une intrigue qui joue sur l’attraction taboue que vont vivre leurs personnages, dans la France rurale de 1934. Un vagabond cachant un passé de bagnard offre ses services à une femme vêtue de noir, détestée par la famille de son défunt mari, qui veut récupérer sa ferme. Parce qu’il trouve trop bien sa place, l’étranger attise une violence qui couve, comme les œufs dans la couveuse achetée par la veuve. C’est elle, la figure de proue de ce drame annoncé, elle dont l’histoire lourde d’épreuves donne tout son prix au rêve de bonheur qui renaît. Le film se met pourtant surtout au service d’Alain Delon, en fait un séducteur irrésistible, un héros romantique ! Cette glorification qu’on qualifierait aujourd’hui de masculiniste a mal vieilli, mais Delon est évidemment à la hauteur. Il est en route vers son mythe et, dans le beau regard de Signoret, la fascination ne semble jamais feinte. Jean, bagnard en cavale, trouve refuge dans la ferme de la veuve Couderc. Il devient l'amant de cette femme plus âgée et lui avoue qu'il est recherché. La belle ... |
LA VIE DES AUTRES, Florian Henckel von Donnersmarck 2006, Ulrich Muhe, Sebastian KochAllemagne de l'Est, 1983. Ayant exprimé le doute qu'un dramaturge célèbre soit loyal envers la ligne communiste, Gerd Wiesler, un officier de la Stasi, reçoit l'approbation d'espionner l'homme et sa maîtresse, l'actrice Crista-Maria. TELERAMA Gerd Wiesler enseigne les méthodes qui permettent d’arracher à un être humain tout ce qu’il cache derrière ses mines d’innocent. Avec Wiesler, les lâches qui comptent fuir à l’Ouest doivent tomber le masque. Simple affaire de savoir-faire. En quelques minutes, tout est là : l’atmosphère d’un pays, la peur de ceux qui y vivent, leur fragilité. D’emblée, un personnage s’impose : Wiesler, l’instrument parfait du régime, dont les yeux perçants sont un étau (excellent Ulrich Mühe, disparu l’été dernier). Mais la machine inhumaine peut se dérégler, dès lors qu’y interfèrent désirs et sentiments, tout ce qui est humain, et donc incontrôlable. Von Donnersmarck se montre un habile conteur et donne toute sa saveur à l’histoire du revirement de Wiesler, touché par l’amour et l’art, réunis en une actrice finalement moins douée que lui pour jouer la comédie. On assiste à une partie d’échecs entre volonté de pouvoir et envies de possession, loi et transgression. Le spectacle est prenant, à la manière d’un thriller. La justesse de cette reconstitution offre un accès inédit à une réalité qu’on n’a guère eu l’occasion de revisiter au cinéma, tout en prenant une dimension de fable universelle sur le totalitarisme. Allemagne de l'Est, 1983. Ayant exprimé le doute qu'un dramaturge célèbre soit loyal envers la ligne communiste, Gerd Wiesler, un officier de la Stasi, re&cced ... |
LA VIE REVEE DES AUTRES, Didier Le Pêcheur et Jérôme Cornuau 2024, Arthur Dupont, Charlie Bruneau (drame)@Franck et Karine Petit décident de tout quitter pour réaliser leur rêve : vivre dans un chalet à la montagne. Sauf que, à leur arrivée, ils apprennent que la construction de leur chalet n'est pas terminée. Estelle et Patrick Fleutiot, le couple de promoteurs qui leur loue ce chalet, leur proposent une alternative. TELERAMA Librement inspiré de l’affaire Flactif, qui avait défrayé la chronique en 2003, ce téléfilm entend montrer les mécanismes de l’envie et de la jalousie qui furent à l’œuvre dans ce fait divers à l’issue sinistre. Il y avait matière à une réflexion subtile sur le pouvoir de l’argent, le ressentiment de classe, le poids des différences sociales... Hélas, le film, dépourvu d’ambiguïté, prend le spectateur par la main à chaque scène, rendant l’ensemble monocorde et prévisible : on a compris au bout de cinq minutes ce qui allait se passer. Plus irritant que captivant, même si la fin, sobre et glaciale, s’avère assez réussie. Franck et Karine Petit décident de tout quitter pour réaliser leur rêve : vivre dans un chalet à la montagne. Sauf que, à leur arrivée, ils ... |
LADY CHATTERLEY, Pascale Ferran 2006, Marina Hands, Jean-Louis Coulloc'h (erotique)@Lady Chatterley est un film franco-belge réalisé par Pascale Ferran, sorti en 2006. Adaptation de la deuxième version du roman de D. H. Lawrence, Lady Chatterley et l'Homme des bois. Salué par la critique et notamment Le Monde et Les Inrockuptibles, le film a réalisé plus de 400 000 entrées en France. Lady Chatterley est un film franco-belge réalisé par Pascale Ferran, sorti en 2006. Adaptation de la deuxième version du roman de D. H. Lawrence, Lady Chatterl ... |
LE BON LA BRUTE ET LE TRUAND, Sergio Leone, Clint Eastwwod, Lee Van Cleef@@@Pendant la Guerre de Sécession, trois hommes, préférant s'intéresser à leur profit personnel, se lancent à la recherche d'un coffre contenant 200 000 dollars en pièces d'or volés à l'armée sudiste. Sentenza, la Brute, qui tue sans états d’âme ; Tuco, le Truand, truculent ; et Blondin, alias l’homme sans nom, le Bon… TELERAMA Sergio Leone achève sa trilogie spaghetti et révolutionne le western en initiant un genre qu’il mènera à la perfection. Son propos est parfois simpliste, mais pourquoi bouder le plaisir de revoir le poncho d’Eastwood et les trognes de ses acolytes ? Avec ce film, Sergio Leone clôt sa trilogie spaghetti. L’Ouest, terre sans morale. Tous pourris, y compris l’ami Eastwood, qui a mis au point avec le Truand, dont la tête est mise à prix, un numéro très lucratif : il l’arrête, touche la prime et le libère aussitôt, partageant l’argent de la justice… Leone dit aussi sa haine de la guerre. Mais c’est dans la mise en forme qu’il est décidément le plus novateur. Son style n’a pas pris une ride : utilisation brillante de l’écran large, dilution du temps par un montage savant. Le règlement de comptes final, un duel à trois dans un cimetière, est un modèle du genre. Pendant la Guerre de Sécession, trois hommes, préférant s'intéresser à leur profit personnel, se lancent à la recherche d'un coffre conten ... |
LE BOULET, Alain Berberian 2002, Gerard Lanvin, Benoit Poelvoorde, Jose Garcia (comique)@@Moltès, un taulard, se lie d'amitié avec Reggio, le gardien de prison. Chaque semaine, ils jouent au loto dans l'espoir de quitter cette vie minable. Un jour c'est le jackpot : ils gagnent le gros lot. Du coup, la femme de Reggio décide de partir en Afrique, avec le billet gagnant. TELERAMA Dans la série « on peut faire aussi gros que les Américains », voici donc, après Le Raid, Le Boulet, imposante comédie d'aventures et première production (coûteuse) de Thomas Langmann, fils de Claude Berri. Derrière l'affiche, le budget et les parts de marché espérées, on trouve quoi ? Un produit de synthèse pas désagréable, scénar à la Francis Veber travesti en blockbuster façon Jerry Bruckheimer (le nabab hollywoodien du film d'action), le tout assaisonné piquant, à la Tarantinade et au kung-fu fighting. Soit un truand en cage (Lanvin, hiératique jusqu'à l'effacement) et un maton gaffeur (Benoît Poelvoorde) : le duo cavale dans le désert africain, à la recherche d'un billet de loto (gagnant) en vadrouille sur le Paris-Dakar. A leurs trousses, un tueur, le Turc José Garcia, coiffé comme Travolta dans Pulp Fiction. Quand il en rajoute dans l'effet spécial tonitruant, le film patine à l'image d'une course-poursuite dans Paris, qui s'achève par la chute, spectaculaire mais inutile, de la grande roue de la place de la Concorde ; en revanche, quand il joue la carte de la BD joyeuse, s'appuyant sur le contraste entre les deux personnages principaux (le b.a.-ba du buddy movie, type L'Emmerdeur, La Chèvre ou Monstres & Cie), il fait mouche. Le mérite en revient essentiellement à Benoît Poelvoorde. L'acteur belge sait très précisément jusqu'où aller pour ne pas transformer un abruti crédible en caricature de couillon. Qu'il se travestisse en Africain, perde son dentier dans un urinoir ou donne des ordres à un chameau pas des situations évidentes, comme ça, sur le papier , il est irrésistible de beauferie rayonnante, de débilité satisfaite. Benoît Poelvoorde est la plus-value humaine d'un film un tantinet dopé à la créatine. Lui seul sait fédérer (en les déridant) les vieux fans de Bébel (venu pour voir Lanvin, mâchoire serrée, et les bagnoles de rallye) et les ados de la contre-culture Canal (dragués par une brève et marrante apparition de Jamel). La recette namuroise du grand écart, en quelque sorte... Moltès, un taulard, se lie d'amitié avec Reggio, le gardien de prison. Chaque semaine, ils jouent au loto dans l'espoir de quitter cette vie minable. Un jour c'est le ... |
LE CAIMAN, Nanni Moretti 2006, Cecilia Dazzi, Silvio Orlando @@@Bruno est au bord du gouffre. Il n'arrive plus à produire un film. Sa femme veut le quitter et il risque de perdre ses enfants, qu'il adore. Lors d'une des émissions-débats auxquelles il est encore invité, une femme lui confie son scénario, Le Caïman. Il va s'accrocher à ce nouveau film. Seul problème, Le Caïman est une biographie critique de Berlusconi, président du Conseil, propriétaire de toutes les télévisions privées et terreur de la Rai. TELERAMA Un producteur de série Z en pleine débine accepte un projet autour de Berlusconi. À la fois farce et mélo, un rappel à la raison et à l’engagement. Cela débute par une pantalonnade. Cinéphile atypique qui a sans cesse lutté contre la « dictature du cinéma d’auteur », Bruno est un producteur de série Z qui s’en est toujours sorti. Aujourd’hui, plus rien ne va. Son bras droit a démissionné. Et sa femme souhaite la séparation… Une tragédie aux accents shakespeariens Bruno, c’est l’Italie d’aujourd’hui, sa caricature. Un Latin charmeur, baratineur et truqueur, brutalement mis hors jeu. À l’image d’un pays d’opérette en plein marasme. Moretti a l’idée de faire le portrait de son pays en crise à travers la situation d’un homme. L’important, au fond, n’est pas tant Berlusconi que ce fameux « peuple » sur lequel le Cavaliere ne cesse de s’appuyer pour légitimer ses manœuvres. Moretti semble prendre son adversaire au mot : « Tenez, j’ai déniché un spécimen populaire, voyons comment il va se comporter… » Le Caïman crève l’abcès, se voulant un rappel à la réaction, à la raison et à l’engagement, également au sens physique du terme. Commencé dans la farce grossière, le film se ramifie, passe par des registres différents, y compris celui d’une tragédie aux accents shakespeariens, dévoilant soudain une forme perverse de fascisme démocratique. À ce moment fantomatique, l’acteur Moretti refait surface, après s’être éclipsé pour la première fois d’une de ses fictions. Il incarne alors un Berlusconi dangereusement séduisant. Risque suprême et suprême loyauté que celle de se mettre dans la peau de son adversaire. Bruno est au bord du gouffre. Il n'arrive plus à produire un film. Sa femme veut le quitter et il risque de perdre ses enfants, qu'il adore. Lors d'une des émissions- ... |
LE CAS 39, Christian Alvart 2009, Renée Zellweger, Jodelle Ferland, Bradley Cooper (societe)@@Emily Jenkins est assistante sociale. Elle pense avoir tout vu parmi les situations familiales les pires... jusqu'à ce qu'elle ait entre ses mains un dossier mystérieux, celui d'une enfant de 10 ans, Lilith Sullivan. L'assistante sociale est convaincue que Lilith est maltraitée par sa famille, ce qui sera vite confirmé quand les parents essayeront de tuer leur unique fille. Emily parvient à arracher la jeune fille à son foyer et décide de la garder avec elle en attendant une famille d'accueil. TELERAMA Mystères et rebondissements sont au rendez vous dans ce thriller surnaturel captivant, injustement critiqué car justement traité. Emily Jenkins est assistante sociale. Elle pense avoir tout vu parmi les situations familiales les pires... jusqu'à ce qu'elle ait entre ses mains un dossier mystérie ... |
LE CHEMIN DE LA LIBERTE, Phillip Noyce 2003 (saga)@@@En 1931, à Jigalong, près du désert de Gibson, trois filles aborigènes, Molly, Gracie et sa soeur Daisy, vivent heureuses auprès de leurs mères. Sur ordre de Mr Neville, protecteur en chef des Aborigènes pour l'Australie occidentale, les fillettes sont arrachées à leur famille et transférées au camp de Moore River, situé à l'autre bout du continent. Là-bas, les trois filles décident de s'échapper et entament un périple de plus de 2.000 kilomètres. TELERAMA En 1931, trois jeunes métisses aborigènes arrachées à leurs familles, et placées de force en internat, s’enfuient… Une odyssée inspirée d’une histoire vraie que le réalisateur Phillip Noyce raconte avec tact. Jusque dans les années 1970, l’Australie a fabriqué des générations d’orphelins, de jeunes métis volés à leurs mères aborigènes et « éduqués » dans des camps pour devenir domestiques et ouvriers agricoles chez les Blancs. Le film de Phillip Noyce, tiré du récit de Doris Pilkington, l’une des victimes de ce racisme institutionnel, raconte une histoire vraie : l’incroyable odyssée de trois petites Aborigènes fuyant à travers l’Australie, dans les années 1930. Molly, Gracie et Daisy (interprétées par d’attachantes actrices non professionnelles) vont parcourir à pied plus de 2 000 kilomètres pour fuir le camp de Moore River et rejoindre leur famille dans le bush, à Jigalong. Seules, la police aux trousses, longeant la clôture qui coupe le pays en deux et préserve les pâturages des lapins, luttant contre la soif, la faim, la fatigue et le découragement. Le Chemin de la liberté dénonce une réalité terrible. Personnages, musique, décors, tout sue l’angoisse : l’inquiétant bureaucrate (Kenneth Branagh), responsable en toute bonne conscience de la politique eugéniste britannique ; l’étrange pisteur chargé de débusquer les fuyardes, mû par l’instinct du chasseur ; les étendues désertiques, jaunies, râpées, brûlées, à perte de vue… Une course-poursuite lyrique et poignante. En 1931, à Jigalong, près du désert de Gibson, trois filles aborigènes, Molly, Gracie et sa soeur Daisy, vivent heureuses auprès de leurs m&egrav ... |
LE CHOCOLAT, Lasse Hallström 2000, Juliette Binoche, Johnny Depp (conte)@@Lansquenet est un petit village tranquille, dirigé par le comte Reynaud, un maire rigoriste et austère. En ce début des années 60, Vianne Rocher et sa fille Anouk décident d'ouvrir une chocolaterie près de l'église. Les effluves cacaotées qui sortent de la boutique et envahissent les rues ont vite raison de la sobriété des villageois, de plus en plus nombreux à succomber aux friandises de Vianne. TELERAMA En 1959, Vianne Rocher et sa fillette ouvrent une chocolaterie dans le village de Lansquenet. Mais le maire de la bourgade accepte mal cette étrangère un peu trop libre de moeurs, qu'il aimerait pouvoir chasser. Armande et Joséphine n'en ont cure : elles viennent régulièrement goûter au chocolat... Lansquenet est un petit village tranquille, dirigé par le comte Reynaud, un maire rigoriste et austère. En ce début des années 60, Vianne Rocher et sa f ... |
LE CODE A CHANGE, Daniele Thomson 2009, Karin Viard, Dany Boon, Marina Fois, Patrick Bruel (comique)@@Un dîner, c'est la dictature de l'apparence : on se fait beau, on rit, on raconte, on frime, on partage souvenirs et projets. Les angoisses sont cachées sous l'humour et les chagrins étouffés par les éclats de rire. Et pour quelques heures, on y croit ! C'est ça le principal. Si on a le bon code et que l'on respecte les autres, cordialité, hypocrisie, bonne humeur, on risque de passer une bonne soirée. Cependant, les masques tombent dès le chemin du retour. TELERAMA Des couples de bobos s’aiment et se déchirent autour d’un dîner. Il manque les détails qui donneraient à ce marivaudage choral une portée sociologique. Depuis qu'elle est passée à la mise en scène, la scénariste Danièle Thompson reste fidèle à un style : des récits choraux, parfois au bord du film à sketchs. Des rondes de personnages qui disent le poids de la famille et les intermittences du coeur. Ça marchait bien dans La Bûche, un peu moins dans Fauteuils d'orchestre. Et presque plus du tout dans Le code a changé, centré autour d'un dîner d'amis parisiens : chacun s'y cache ou s'y révèle, du couple au bord de la rupture à la fille en bisbille avec son père... Rien de pire qu'un dîner où l'on n'est pas vraiment invité et où l'on choisit pour vous le convive à écouter ? Mal parti, le film s'améliore par un vigoureux saut dans le temps - les mêmes, un an plus tard -, qui donne à quelques-uns des convives de vrais destins « à l'américaine » : la mort ou la maladie rôdent, sujets graves volontiers évités par le cinéma français. Des rebondissements trop attendus Jamais, pourtant, on n'arrive tout à fait à croire à ce que l'on nous montre. Curieux effet d'invraisemblance, déficit d'incarnation, comme si les comédiens (distribution « transfamille » et poids lourds, de Marina Hands à Emmanuelle Seigner, de Dany Boon à Patrick Bruel) faisaient écran à leurs personnages, peu fouillés, simples vecteurs de situations dramatiques. On a parfois l'impression d'assister au « dîner des acteurs » après Le Bal des actrices... Ces bobos, plus bourgeois que bohèmes, sonnent faux. La faute à des rebondissements trop attendus, mais pas seulement. Deux exemples : une avocate brillante mais fofolle (pitié pour Karin Viard, qui se pastiche elle-même !) trouverait-elle vraiment le temps de faire son marché en pleine semaine ? Et prendriez-vous votre voiture pour traverser Paris le soir de la Fête de la musique ? Nous reviennent en mémoire la justesse d'observation du tandem Jaoui-Bacri, leur capacité à saisir l'époque. On en est loin. Un dîner, c'est la dictature de l'apparence : on se fait beau, on rit, on raconte, on frime, on partage souvenirs et projets. Les angoisses sont cachées sous l'humour ... |
LE COME BACK, Marc Lawrence 2007, Hugues Grant, Drew Barrymore (sentimental)@@Alex Fletcher, ex-chanteur et compositeur d'un groupe des années 1980. La star du moment, Cora Corman, lui offre une chance de faire son retour. Elle lui propose de composer un morceau pour son prochain album et de le chanter en duo. Il fait la rencontre de Sophie Fisher, la jeune femme qui se charge de ses plantes et qui s'avère avoir, elle, davantage de talent pour l'écriture. Une histoire d'amour va alors naître entre eux... Alex Fletcher, ex-chanteur et compositeur d'un groupe des années 1980. La star du moment, Cora Corman, lui offre une chance de faire son retour. Elle lui propose de composer ... |
LE CONCERT, Radu Mihaileanu 2009, Aleksei Guskov, Mélanie LaurentA l'époque de Brejnev, Andrei Filipov était le plus grand chef d'orchestre d'Union soviétique et dirigeait le célèbre Orchestre du Bolchoï. Cependant, après avoir refusé de se séparer de ses musiciens juifs, dont son meilleur ami Sacha, il a été licencié en pleine gloire. Il travaille toujours au Bolchoï 30 ans plus tard, mais comme homme de ménage. A l'époque de Brejnev, Andrei Filipov était le plus grand chef d'orchestre d'Union soviétique et dirigeait le célèbre Orchestre du Bolchoï. ... |
LE DIABLE S HABILLE EN PRADA, David Frankel 2006, Meryl Streep, Anne Hathaway, Stanley TuciSon diplôme de journalisme en poche, Andrea débarque à New York où elle décroche un premier emploi en tant qu'assistante de la rédactrice en chef d'un prestigieux magazine de mode. Un job de rêve. En apparence seulement car sa boss est en réalité un monstre tyrannique et caractériel ; Andrea, qui envisage son nouveau travail comme un tremplin vers une illustre carrière de journaliste, décide d'endurer les sévices de sa diablesse de patronne. Son diplôme de journalisme en poche, Andrea débarque à New York où elle décroche un premier emploi en tant qu'assistante de la rédactrice e ... |
LE JOUR DE MA MORT, Thierry De Peretti 2006Quand une voyante a prédit à Lisa une mort le 15 août dans la peur et la violence, celle-ci a haussé les épaules. Pourtant, ce matin, alors que le jour se lève sur une ville déserte et écrasée de chaleur, la police est aux abois : le tueur de femmes aux trois victimes frappera à nouveau d'ici minuit. Et Lisa se sent soudain moins sereine. D'autant qu'elle en est sûre : un homme s'est introduit dans l'immeuble vide. Il va faire très chaud, ce 15 août. TELERAMA Lisa va-t-elle mourir le 15 août, comme une voyante le lui a prédit ? On aimerait trembler, mais scénario paresseux, acteurs en difficulté… On en rirait presque. Lors de vacances au Maroc, une voyante prédit à Lisa qu’elle mourra le 15 août, dans des conditions extrêmement violentes. La jeune fille n’en a cure et chambre ses copines plus crédules. Arrive la date fatidique, dans un Paris désert pour cause de canicule. Sans suer une seule goutte, Lisa, qui est étudiante, prépare sa soutenance de thèse dans son vaste appartement avec terrasse. Une silhouette l’observe de loin. Dans le même temps, la police est aux aguets car un tueur en série a déjà commis trois crimes de jeunes femmes. Le tandem de policiers enquêteurs sont en réalité deux ex. Elle (Naidra Ayadi), bien que se remettant d’un burn-out qui fait douter son coéquipier (Frédéric Diefenthal) de ses capacités, multiplie les fulgurances… si l’on peut dire. Tellement paresseux, le scénario met les acteurs en difficulté. Lorsque Naidra Ayadi dit, l’air pénétré, « ce type fait payer les femmes puissantes qui ne considèrent pas leur genre comme une fatalité », elle ânonne. Réplique du partenaire, profondément interloqué : « un mas-cu-li-niste ? ! » Voilà pour le mobile du criminel, finalement très accessoire. Les seconds rôles ont encore moins de complexité, tel le personnage du voisin directement étiqueté suspect no 1. Et l’amoureux qui a menti à Lisa sur son identité nous téléguide vers une fausse piste évidente. Aucune tension dans ce qui devrait être un compte à rebours vers l’horreur. À se demander si le récit ne va pas basculer dans le burlesque. Surtout quand l’héroïne hurle en grimaçant au téléphone : « Mais le tueur, il veut me tuer, putain ! » Quand une voyante a prédit à Lisa une mort le 15 août dans la peur et la violence, celle-ci a haussé les épaules. Pourtant, ce matin, alors que le ... |
LE MONDE DE NARNIA, 03 l odyssee du passeur d aurore, C S Lewis 2005L'été arrivé, les enfants Pevensie doivent se séparer. Peter étudie avec le professeur Digory Kirke, Susan est partie avec ses parents aux États-Unis, et Edmund et Lucy se retrouvent chez leur oncle et leur tante. Leur cousin Eustache leur mène la vie dure, mais une peinture va changer tout cela. Edmund, Lucy et Eustache sont transportés sur le navire Le Passeur d'Aurore, et retrouvent le roi Caspian dans la quête du pays d'Aslan au-delà des mers. TELERAMA Pour accéder à Narnia, dans les deux premiers volets, il suffisait de traverser un placard. Cette fois, le temps d'une belle scène d'inondation, c'est une peinture marine qu'il faut traverser, et plouf !, direct dans l'océan, au coeur de l'aventure, avec des monstres aquatiques, des minotaures qui parlent, une souris escrimeuse, un dieu-lion, et de facétieux nains dotés d'un seul (mais énorme) pied. Inventé dans les années 1950 par l'écrivain anglais C.S. Lewis, ce monde parallèle et magique est une vraie mine d'or pour le cinéma : maléfices, quêtes héroïques, créatures empruntées à diverses mythologies, du Grand Nord à la Grèce antique. La saga a trouvé son rythme, aimable mélange d'humour naïf et de grand spectacle. Des quatre héros des premiers films, il ne reste que Lucy et Edmund, encore assez jeunes pour faire la traversée. Ça tombe bien : on trouvait leurs aînés un peu fades. A la place, un nouveau venu plutôt rigolo, cousin râleur et grassouillet, se retrouve embarqué malgré lui dans l'odyssée, et accidentellement transformé en dragon. A Narnia, ce sont des choses qui arrivent. Le Monde de Narnia ou Les Chroniques de Narnia au Québec est une série de films américains, inspirée par la série de romans Le Monde de Narnia de l'écrivain C. S. Lewis. Cette saga est composée de trois opus : 2005 : Le Monde de Narnia : Le Lion, la Sorcière blanche et l'Armoire magique L'été arrivé, les enfants Pevensie doivent se séparer. Peter étudie avec le professeur Digory Kirke, Susan est partie avec ses parents aux &Eacut ... |
LE PIANISTE, Roman Polanski 2002, Adrien Brody, Thomas Kretschmann(histoire)@@@Programme campus Varsovie, au mois d'octobre 1939. un jeune pianiste juif, Wladyslaw Szpilman, est enfermé dans le ghetto avec sa famille. Il assiste, impuissant, aux humiliations que subissent quotidiennement les siens. Grâce à une aide extérieure, il échappe de justesse à la déportation mais voit partir toute sa famille. Le jeune homme se cache alors dans les maisons vides et observe passivement les derniers habitants se révolter contre l'occupation allemande. Programme campus Varsovie, au mois d'octobre 1939. un jeune pianiste juif, Wladyslaw Szpilman, est enfermé dans le ghetto avec sa famille. Il assiste, impuissant, aux humili ... |
LE SOURIRE DE MONA LISA, Mike Newell 2003, Julia Roberts (societe)@@En 1953, Katherine Watson, une jeune femme libre d'esprit, fraîchement diplômée de l'université de Bekerley, intègre la prestigieuse école pour filles de Wellesley pour enseigner l'histoire de l'art. TELERAMA Il manquait un Cercle des poètes disparus en version féminine, voire féministe ? Pas sûr, mais il apparut sur les écrans en 2003, plus nunuche que l’original. Julia Roberts, prof d’histoire de l’art à peine relookée années 50 (elle est en avance sur son temps, elle aime déjà la peinture de Pollock…), convertit à la liberté de penser des jeunes filles programmées pour être épouses au foyer. La star, en pilote automatique d’un bout à l’autre, sait qu’elle ne craint pas grand-chose de sa challenger d’alors, Kirsten Dunst, affligée d’un rôle cliché de fausse peste. Personne n’y gagne. En 1953, Katherine Watson, une jeune femme libre d'esprit, fraîchement diplômée de l'université de Bekerley, intègre la prestigieuse école p ... |
LE TRADUCTEUR, Rana Kazkaz et Anas Khalaf 2000, Ziad Bakri, Yumna Marwan (guerre)@En 2000, Sami était le traducteur de l'équipe olympique syrienne à Sydney. Un lapsus lors de la traduction le contraint à rester en Australie, où il obtient le statut de réfugié politique. En 2011, la révolution syrienne éclate et le frère de Sami est arrêté pendant une manifestation pacifique. Malgré les dangers, il décide de tout risquer et de retourner en Syrie pour aller le libérer. TELERAMA “ La Violence de l'Homme n'a pas besoin de traduction, elle ne se dit et simule pas, son Expression et son Histoire est tristement Universelle ” En 2000, Sami était le traducteur de l'équipe olympique syrienne à Sydney. Un lapsus lors de la traduction le contraint à rester en Australie, où ... |
LE VENT SE LEVE, Ken Loach 2006, Cillian Murphy, Padraic Delaney, Liam Cunningham (histoire guerre)@@@Irlande, 1920. Des paysans s'unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour mater les velléités d'indépendance du peuple irlandais. Par sens du devoir et amour de son pays, Damien abandonne sa jeune carrière de médecin et rejoint son frère Teddy dans le dangereux combat pour la liberté. TELERAMA On réduit trop souvent l’œuvre de Ken Loach à la défense des opprimés. En omettant de dire que le combat à mener est toujours compliqué, violent — il oblige à des sacrifices. C’est le sujet même de cette fresque (Palme d’or). Dans la lande irlandaise, en 1920. Teddy et Damien, deux frères très proches, sont engagés dans la lutte pour l’indépendance de leur pays. Lorsque les Britanniques torturent le premier, le second le soigne puis le remplace dans ses responsabilités, quitte à effectuer le sale boulot. Puis survient le moment où la guerre d’indépendance vire à la guerre fratricide, au double sens du mot. Des divisions surgissent. Les partisans du traité de paix avec les Britanniques jurent que c’est un premier pas, les autres que c’est un recul. Pour Loach, marxiste devant l’éternel, ce débat occulte surtout une chance historique : la possibilité de la révolution socialiste. L’échec est ici d’autant plus poignant que les deux frères sont traités avec la même compassion. C’est toute la force du film, qui tend vers une forme de tragédie shakespearienne. Loach combine le général (l’histoire politique et militaire) et le particulier. Il reste toujours concret, direct et sec, d’un classicisme digne des grands, comme Ford. Il y a bien quelques phases d’exaltation. Mais l’amertume domine le tableau, intense avec ses couleurs de tweed, ses intérieurs de ferme plongés dans la pénombre, ses ciels bas et lourds. « Nous sommes des étranges créatures pour nous-mêmes », dit Damien. Le vent orageux qui se lève ici est chargé de cendres. Irlande, 1920. Des paysans s'unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour ... |
LES AMBITIEUX, Catherine Corsini 2006, Karin Viard, Eric Caravaca (sentimental)@@Julien, un jeune auteur, rêve d'être édité. Petit miracle : il décroche un rendez-vous avec une éditrice redoutable, Judith Zahn. Si celle-ci ne lui reconnaît aucun talent, elle le trouve à son goût. Julien, espérant ainsi se faire publier, devient son amant. Un soir, il fouille dans les affaires de Judith et découvre l'histoire de son père, un révolutionnaire mort au combat en Amérique du Sud. Il décide d'en faire un livre sans rien dire à Judith... TELERAMA Comédie sentimentale douce-amère qui frise parfois la caricature, mais sauvée par le savoureux talent de ses interprètes, Éric Caravaca et Karin Viard. Ala fois comédie sentimentale, chronique d'une machination et satire d'un milieu où sexe et pouvoir marchent ensemble, Les Ambitieux est une tambouille douce-amère dont le goût doit beaucoup aux acteurs et à leur savoureuse interprétation. Le film suit le parcours initiatique de Julien, un Rastignac au petit pied (Eric Caravaca est parfait en arriviste mou) dont la fausse modestie camoufle mal la dévorante ambition : devenir un écrivain reconnu. Monté à Paris, le voilà pris dans les filets de Judith, une redoutable éditrice (Karin Viard), dont il devient l'amant. A ses côtés et à son insu, Julien va enfin trouver le grand sujet de roman qui lui manquait : l'histoire rocambolesque du père de Judith... Si Catherine Corsini (La Nouvelle Eve, La Répétition) frise souvent la caricature (le personnage de l'éditrice a finalement du mal à émouvoir), le mélange des genres donne du rythme au récit. Entre deux cocasseries, la réalisatrice parvient même à saisir quelques vérités sur les manigances de deux mondes (l'édition et la télévision) également minés par les luttes de pouvoir. Julien, un jeune auteur, rêve d'être édité. Petit miracle : il décroche un rendez-vous avec une éditrice redoutable, Judith Zahn. Si celle-c ... |
LES BRONZES AMIS POUR LA VIE Jean-Marie Poire 2006, Christian Clavier, Thiery Lhermitte, Gerard Jugnot, Michel Blanc (middle)@@Vingt-sept ans après leur rencontre au Club Med, Popeye, Jean-Claude Dus, Nathalie et Bernard, Gigi et Jérôme se retrouvent en Sardaigne dans le club de vacances que Popeye gère avec une incompétence abyssale. Événement cinématographique du début de l'année 2006, le troisième volet des "Bronzés", réalisé par Patrice Leconte, le complice des débuts, renoue avec l'esprit satirique et potache de ses prédécesseurs. Vingt-sept ans après leur rencontre au Club Med, Popeye, Jean-Claude Dus, Nathalie et Bernard, Gigi et Jérôme se retrouvent en Sardaigne dans le club de vacance ... |
LES CERF VOLANTS DE KABOUL Marc Forster 2007, Khalid Abdalla, Atossa Leoni (mini)@@@Hassan, le fils des domestiques, protège Amir, peureux fils d'un commerçant de Kaboul. Les deux garçons sont comme des frères. Mais un jour, au lieu de secourir son ami agressé, Amir prend la fuite. Cette trahison résonne avec l'histoire qui se joue au même moment en Afghanistan : les Soviétiques envahissent le pays, tandis qu'Amir et son père le quittent. Vingt ans après, Amir l'exilé reçoit un appel de son ami Rahim Khan, lui disant qu'il peut encore réparer ses fautes. Hassan, le fils des domestiques, protège Amir, peureux fils d'un commerçant de Kaboul. Les deux garçons sont comme des frères. Mais un jour, au lieu de ... |
LES CHORISTES Christophe Barratier 2003, Gerad JugnotEn 1948, Clément Mathieu, professeur de musique sans emploi, accepte un poste de surveillant dans un internat de rééducation pour mineurs; le système répressif appliqué par le directeur, Rachin, bouleverse Mathieu. En 1948, Clément Mathieu, professeur de musique sans emploi, accepte un poste de surveillant dans un internat de rééducation pour mineurs; le système r& ... |
LES DERNIERS JOURS DU MONDE, Jean-Marie et Arnaud Larrieu 2008, Mathieu Amalric, Catherine Frot, Karin Viard (science fiction)@Alors que s'annonce la fin du monde, Robinson Laborde se remet peu à peu de l'échec d'une aventure sentimentale pour laquelle il s'était décidé à quitter sa femme. Malgré l'imminence du désastre, et peut-être pour mieux y faire face, il sélance dans une véritable odyssée amoureuse qui lentraîne sur les routes de France et dEspagne. TELERAMA Le désir, la mort, le paysage : la sainte trinité des frères Larrieu, qui adaptent cette fois un roman de Dominique Noguez. Un virus mortel décime la planète. À Biarritz, on s’apprête à fuir. Sauf Robinson (Mathieu Amalric), quadra obnubilé par sa maîtresse, une nymphe androgyne qui disparaît. Pour l’oublier, ou la retrouver, Robinson part sur les routes. Une odyssée l’attend, exaltante et tragique — la mort frappe partout. Son salut passe par les femmes qui se succèdent dans ses bras… Cette fin du monde imminente décuple le désir. C’est l’idée-force du film : le désir n’est pas que sexuel, il est aussi existentiel. Puisque la mort rôde, autant vivre chaque instant. Robinson traverse des villes, en transe ou dévastées. Fait un détour par des thermes au Japon et une montagne du Canada. Se retrouve au lit avec son plus vieil ami, un ténor (Sergi López). Le road-movie regorge de péripéties, où la fantaisie n’exclut pas l’émotion profonde. Car la situation de science-fiction renvoie à une expérience intime universelle. Lorsque l’amour est si fort que rien ne peut l’égaler, alors oui, qu’importe de mourir, là, tout de suite. Alors que s'annonce la fin du monde, Robinson Laborde se remet peu à peu de l'échec d'une aventure sentimentale pour laquelle il s'était décidé & ... |
LES ENCHANTES, Stanislas Carre De Malberg, Gregory Montel, Daphne Richard (sentimental)Le papa, c'est Thierry, il est né déficient mental. La petite, c'est Luce. À eux deux, ils forment un bloc d'amour indestructible. Jusqu'au jour où Luce, six ans, va à l'école et prend conscience du handicap de son père. Craignant que le savoir ne les éloigne à jamais, elle décide de ne plus apprendre. Le papa, c'est Thierry, il est né déficient mental. La petite, c'est Luce. À eux deux, ils forment un bloc d'amour indestructible. Jusqu'au jour où Luce ... |
LES INTRANQUILLES, Joachim Lafosse 2021, Leïla Bekhti, Damien Bonnard (drame societe)@@@Leïla, mère de famille, se bat au quotidien pour tenter de sauver le couple qu'elle forme avec Damien, un mari bipolaire. Ils s'aiment profondément, mais les effets de la maladie se ressentent durement dans leur quotidien. Il tente de poursuivre sa vie avec elle sachant qu'il ne pourra peut-être jamais lui offrir ce qu'elle désire. TELERAMA Le bonheur d’une famille se délite sous l’effet de la bipolarité du père. Un film intense, inspiré par les souvenirs d’enfance du cinéaste. Que peut l’amour contre plus fort que lui ? C’est, davantage que la maladie mentale en elle-même, la question centrale du long métrage présenté en compétition à Cannes, possiblement le meilleur de Joachim Lafosse à ce jour. Le réalisateur belge s’intéresse depuis ses débuts à l’éclatement de la famille ( Nue propriété en 2006, L’Économie du couple en 2016) mais aussi à la manipulation et à la toxicité ( Élève libre en 2008, À perdre la raison en 2012). Peut-être parce qu’il s’inspire ici de ses souvenirs d’enfance (son père est bipolaire) sans les tenir trop à distance, il signe avec Les Intranquilles un film moins clinique, moins froidement acéré qu’à l’accoutumée. Sa mise en scène, pourtant, reste impitoyable dans l’art de dépeindre le délitement du clan et l’usure des sentiments. Sous des cieux apparemment radieux, les joies les plus simples se colorent ainsi de malaise, de danger, voire de honte pour Amine (formidable Gabriel Merz Chammah, petit-fils d’une certaine Isabelle Huppert). Les hauts et les bas de Damien transforment le quotidien en grand huit infernal et Leïla, en infirmière malgré elle. L’amoureuse sensuelle vire vigie et virago, répétant à son fils « Ne t’inquiète pas, ça va aller » comme un mantra auquel personne ne croit. Quand Damien exulte, elle se rembrunit, et vice versa. Imprévisible, fiévreux ou abattu, Damien Bonnard excelle en homme luttant pour ne pas se dissoudre dans le lithium, et Leïla Bekhti, constamment sur le qui-vive, bouleverse en victime collatérale. Que peut l’amour ? Tout, rien, pas assez. Leïla, mère de famille, se bat au quotidien pour tenter de sauver le couple qu'elle forme avec Damien, un mari bipolaire. Ils s'aiment profondément, mais les eff ... |
LES LARMES DU SOLEIL, Antoine Fuqua 2003, Bruce Willis, Monica Bellucci (guerre)@@Le lieutenant Waters s'envole pour la jungle nigérienne avec son escadron d'élite. Il a pour mission d'évacuer le docteur Lena Kendricks, une compatriote menacée par les guerres civiles. Sur place, Lena refuse d'abandonner ses patients et Waters décide d'emmener les réfugiés valides jusqu'à une zone de sécurité, tout en sachant qu'il ne pourra les faire sortir du pays. TELERAMA On peut avoir envie de vérifier que Monica reste désirable tartinée de boue et de sang. On peut s'avouer désarmé devant l'imposante présence d'un Bruce mutique et émacié. Mais rien ne peut empêcher de trouver complaisant à pleurer ce salmigondis aventuro-humanitaire où un massacre ethnique en Afrique sert à désigner, une fois de plus, l'armée américaine comme gardienne de l'humanité. G.O. Le lieutenant Waters s'envole pour la jungle nigérienne avec son escadron d'élite. Il a pour mission d'évacuer le docteur Lena Kendricks, une compatriote menac ... |
LES NOCES REBELLES Sam Mendes 2009, Kate Winslet, Leonardo DiCaprio (sentimental)@@Aux Etats-Unis, dans les années 50, April et Frank Wheeler forment un couple à part, soucieux de vivre une vie différente avec des objectifs élevés. En emménageant dans leur belle maison, ils jurent qu'ils ne se laisseront pas envahir par la torpeur ambiante. Pourtant, les Wheeler finissent par vivre l'existence qu'ils redoutaient. Frank a un travail sans intérêt et April, femme au foyer, voit ses rêves d'évasion s'envoler. TELERAMA Une scène de bonheur — la rencontre —, et c’est déjà la crise. Étude du dysfonctionnement d’un couple, Les Noces rebelles entre directement dans le vif du sujet. Le roman allait encore plus vite. Dans La Fenêtre panoramique (1961), de Richard Yates, le moment d’ivresse inaugural n’est qu’un flash-back, un souvenir lointain. Le piège du conformisme s’est déjà refermé sur ces jeunes mariés des années 1950 qui se croyaient à part. Plus exactement sur elle, qui croyait avoir épousé un homme à part… Quand la jeune femme (Kate Winslet) se persuade qu’il est encore temps pour le bonheur, et qu’elle propose à l’époux (Leonardo DiCaprio) une nouvelle vie en Europe, les conséquences en chaîne de ce projet alimentent un (faux) suspense, de l’euphorie au désastre. S’il n’atteint pas des sommets bergmaniens (Scènes de la vie conjugale, bien sûr), Sam Mendes parvient à maintenir la tension et l’acuité de son regard. Au-delà de l’époque et de ses codes, il y a l’autopsie d’un amour au sens où la littérature et le cinéma modernes l’envisagent bien souvent, c’est-à-dire comme un mirage. Aux Etats-Unis, dans les années 50, April et Frank Wheeler forment un couple à part, soucieux de vivre une vie différente avec des objectifs élevé ... |
LES RANDONNEURS A SAINT TROPEZ, Philippe Harel,Karin Viard, Benoit Poelvoorde, Vincent Elbaz (comique)@Les randonneurs Cora, Nadine, Mathieu et son frère Louis, qui se sont connus il y a dix ans en Corse, ont aujourd'hui la quarantaine. Toujours très liés, ils ont décidé de repartir une nouvelle fois en vacances ensemble, juste tous les quatre, comme avant. La randonnée, il faut bien l'avouer, ça n'était pas vraiment leur truc. Cet été, c'est décidé, ce sera Saint-Tropez. TELERAMA OOù l’on retrouve les randonneurs aux prises avec le monde impitoyable des plages de la Côte d’Azur. Pas vraiment le pied. Les randonneurs sont fatigués. On avait aimé leurs premières vacances au bord de la crise de nerfs, quelque part au fond d'une forêt corse. Hélas, l'air de la plage leur réussit moins bien. La petite bande de copains a beau tomber, comme par hasard, sur Eric, l'ancien guide de montagne reconverti dans le bling-bling azuréen, les retrouvailles font flop. Là où, la première fois, Philippe Harel réussissait une étude de caractères hilarante, juste et vacharde, ne subsiste qu'une déclinaison paresseuse, à peine ironique, des clichés tropéziens. Le récit n'avance pas et nos héros s'ennuient, versions pâlies de leurs personnages originels. GO de ces Bronzés un brin dépressifs, le rôle de Benoît Poelvoorde, expert hâbleur, a subi une improbable mutation, du réjouissant boy-scout qui sévissait en Corse à une figure d'arsouille clinquante nettement plus attendue. Il en est de cette comédie comme de toutes les vacances décevantes : on oublie et on attend les prochaines. Les randonneurs Cora, Nadine, Mathieu et son frère Louis, qui se sont connus il y a dix ans en Corse, ont aujourd'hui la quarantaine. Toujours très liés, ils o ... |
LES VISITEURS 2 EN AMERIQUE, Jean-Marie Poiré, Jean Reno, Christian ClavierLes deux lascars aboutissent en l'an 2000 à Chicago, dans une chambre reconstruite dans un grand musée à l'occasion d'une exposition sur le Moyen-Âge. Cet événement culturel a été organisé par la conservatrice Julia Malfète qui n'est autre que la descendante de Rosaline et constitue la clé de leur retour chez eux. Les deux lascars aboutissent en l'an 2000 à Chicago, dans une chambre reconstruite dans un grand musée à l'occasion d'une exposition sur le Moyen-Âge. Ce ... |
LOL, Lisa Azuelos 2009, Sophie Marceau, Christa Theret (sentimental)@@Une lycéenne parisienne en rupture avec son petit ami se fait chanter la pomme par le meilleur ami de celui-ci. Ses rapports tendus avec sa mère, divorcée encore amoureuse de son ex-mari et courtisée par un policier, viennent compliquer les choses. TELERAMA Les soubresauts amoureux des ados du 16e(arrondissement parisien) au début du XXIe siècle). Des dialogues aux situations, tout sonne juste, drôle et enlevé. Après le très réussi Comme t'y es belle, et son vibrionnant trio de mères juives débordées, Lisa Azuelos continue son étude des moeurs bourgeoises et parisiennes avec la même justesse d'observation. Film générationnel, à l'instar de La Boum ou du Péril jeune, LOL pourra être ressorti dans vingt ans pour montrer comment vivaient les adolescents du 16e (arrondissement de Paris) au début du XXIe (siècle). La tribu des « chalalas » : bien nés, fringues griffées, mèche rebelle. La caméra colle donc aux basques de Lola et sa bande, au lycée, au café, et à Londres, lors d'un hilarant voyage scolaire. Mais aussi dans le duplex de 200 mètres carrés de sa mère - architecte-divorcée-trois-enfants -, interprétée avec un naturel désarmant par Sophie Marceau, la quarantaine resplendissante dans son pull en cachemire (sa « matière » préférée). Des dialogues aux situations, tout sonne vrai, drôle et enlevé. Et subtilement superficiel. Car il n'y a rien de plus anodin en apparence et de plus complexe en réalité que l'alchimie d'une comédie romantique, fût-elle d'apprentissage. Une lycéenne parisienne en rupture avec son petit ami se fait chanter la pomme par le meilleur ami de celui-ci. Ses rapports tendus avec sa mère, divorcée enco ... |
MAMMA MIA, Phyllida Lloyd 2008, Meryll Streep,Amanda Seyfried, Pierce Brosnan, Colin FirthC'est en 1999, sur l'île grecque de Kalokairi que l'aventure commence, dans un hôtel méditerranéen isolé, la villa Donna, tenu par Donna, sa fille Sophie et le fiancé de Sophie, Sky. Juste à temps pour son mariage prochain, Sophie poste nerveusement trois invitations destinées à trois hommes bien différents dont elle pense que l'un d'eux est son père. De trois points du globe, trois hommes s'apprêtent à retourner sur l'île et vers la femme qui les avait enchantés 20 ans auparavant. C'est en 1999, sur l'île grecque de Kalokairi que l'aventure commence, dans un hôtel méditerranéen isolé, la villa Donna, tenu par Donna, sa fille ... |
MATCH POINT,Woody Allen 2005, Jonathan Rhys Meyers, Scarlett Johansson (sentimental)@Chris Wilton est un jeune professeur de tennis dans un club branché de Londres, où il fait la connaissance de Tom Hewett, un fils de bonne famille. Ce dernier l'invite chez ses parents et lui présente sa soeur Chloe. Mais Chris est irrésistiblement attiré par Nola, la fiancée de Tom. Chris Wilton est un jeune professeur de tennis dans un club branché de Londres, où il fait la connaissance de Tom Hewett, un fils de bonne famille. Ce dernier l'invit ... |
MERCI POUR LE CHOCOLAT, Claude Chabrol 2000, Jacques Dutronc, Isabelle HuppertAndré, pianiste virtuose, et Mika, PDG des chocolats Muller, se sont mariés à Lausanne. Auparavant, André a épousé Lisbeth dont il a eu un fils, Guillaume. Le jour de ses six ans, alors qu'ils étaient de passage en Suisse chez Mika, Lisbeth s'est tuée sur la route. La jeune Jeanne, qui prépare le concours de piano de Budapest, apprend qu'elle aurait été échangée le jour de sa naissance avec Guillaume. A la recherche de ses origines, l'ambitieuse débutante va ébranler l'édifice familial. TÉLÉRAMA Comment ferait-on sans lui ? Claude Chabrol, 70 ans, cinquante-deux films au compteur, est le seul cinéaste de sa génération celle de la Nouvelle Vague à continuer à nous fixer un rendez-vous quasi annuel. Mieux, deux ou trois fois par décennie, ce rendez-vous dépasse le simple agrément de retrouvailles pépères, pour atteindre au Graal de tout spectateur de cinéma : une fête de l'ambiguïté et de la manipulation, un pur plaisir de jeu. André, pianiste virtuose, et Mika, PDG des chocolats Muller, se sont mariés à Lausanne. Auparavant, André a épousé Lisbeth dont il a eu un ... |
MES TRES CHERS ENFANTS, Alexandra Leclère 2020, Josiane Balasko, Didier BourdonChantal et Christian vivent une retraite paisible. Mais depuis que leurs enfants Sandrine et Stéphane ont quitté le nid, ils ne les voient pas beaucoup. Les occasions de se réunir en famille sont de plus en plus rares. TELERAMA: Avec cette petite comédie plaisante sur la famille, Alexandra Leclère retrouve ce qui faisait le sel de son tout premier film, Les Sœurs fâchées (2004) : un couple d’acteurs en grande forme et un humour vachard gentiment caricatural, certes émaillé de quelques gags ratés, mais derrière lequel pointe un sentiment mélancolique prégnant. Et une certaine justesse dans l’émotion, avec en creux cette vérité difficile à avaler : passé un certain âge, il faut réapprendre à vivre pour soi et non plus pour ses enfants. Finalement, on est ému par le combat touchant du couple Balasko/Bourdon, qui masque en partie une mise en scène sans relief. Chantal et Christian vivent une retraite paisible. Mais depuis que leurs enfants Sandrine et Stéphane ont quitté le nid, ils ne les voient pas beaucoup. Les occasions ... |
MESRINE L INSTINCT DE MORT Jean-François Richet 2008, Vincent CasselDes années 60 à Paris, au début des années 70 au Canada, le parcours criminel hors norme d'un petit voyou de Clichy nommé Jacques Mesrine... De retour de la guerre d'Algérie, Jacques Mesrine refuse le travail que lui propose son père. Avec un ami d'enfance, il débute sa carrière de voyou auprès de Guido, le parrain local. Il prendra rapidement du galon, entre cambriolages et évasions spectaculaires. Des années 60 à Paris, au début des années 70 au Canada, le parcours criminel hors norme d'un petit voyou de Clichy nommé Jacques Mesrine... De r ... |
MEURS UN AUTRE JOUR, (James Bond) Lee Tamahori 2002, Pierce Brosnan, Halle Berry (aventure)@@James Bond s'apprête à dévoiler au monde entier que le colonel Moon détient des armes de guerre hautement sophistiquées. Cependant, celui-ci se montre rusé et fait prisonnier l'agent 007. Grâce à l'agent de la CIA Falco, James Bond réussit à s'évader du pénitencier. Au même moment, le colonel Moon tente de déstabiliser les pourparlers entre la Corée du Nord et la Corée du Sud afin de déclencher une nouvelle guerre contre le Japon. James Bond s'apprête à dévoiler au monde entier que le colonel Moon détient des armes de guerre hautement sophistiquées. Cependant, celui-ci se mo ... |
MILLION DOLLAR BABY, Clint Eastwood 2004, Hilary Swank, Morgan Freeman (sport)@@Frankie Dunn dirige un gymnase en décrépitude, secondée par son fidèle ami Eddie Dupris, un ancien boxeur depuis longtemps à la retraite. Malgré sa grande pauvreté, Maggie Fitzgerald, une pugiliste de 31 ans travaillant comme serveuse, tente de convaincre Frankie de devenir son entraîneur. TELERAMA Un coach philosophe, une boxeuse énergique. Sommet de classicisme, le film repousse les limites du mélo pour exalter les valeurs chères à Clint. Oscar de la meilleure actrice en 2005 pour la poignante Hilary Swank. C'est l’histoire de Frankie, l’entraîneur de boxe, et de Maggie, la fille qui met les autres filles K.-O., mais c’est une tierce personne qui la raconte, Scrap, l’employé modèle qui surveille le ring et dort dans la salle de gym. Cette voix off installe d’emblée le vingt-sixième film de Clint Eastwood dans le plus séduisant des classicismes. Million Dollar Baby est bien l’héritier du « film de boxe », mais avec une différence de taille : le héros est une héroïne. Ce changement de sexe bouscule les relations entre des personnages archétypaux, insuffle de la vie dans une mécanique narrative hyper rodée. Donc, Frankie — Clint lui-même — accepte de coacher Maggie, une jeune femme qui n’a que son punch pour atout. L’ascension de Maggie constitue le corps (à tous les sens du terme) du film, et il permet à Eastwood d’illustrer des thèmes chers à l’Amérique et à lui-même : le goût de l’épreuve, la valeur du travail individuel et le mérite qui l’accompagne, la transmission d’un savoir. Et puis cette croyance forte et simple que les êtres ont sinon un destin, du moins une voie qui exprimera au mieux leurs aptitudes. La dernière demi-heure du film change la donne. À l’éloge des valeurs qui fondaient le film et le parcours de Maggie (ces valeurs fascinantes et ambiguës, l’individualisme en tête, qui sont celles d’Eastwood) se substitue un discours plutôt réactionnaire sur une société sans morale. On peut trouver cet épilogue plus faible. Frankie Dunn dirige un gymnase en décrépitude, secondée par son fidèle ami Eddie Dupris, un ancien boxeur depuis longtemps à la retraite. Malgr&e ... |
MINORITY REPORT, Steven Spielberg 2002, Tom Cruise (policier)@En 2054, la société du futur a éradiqué les crimes en se dotant d'un système de prévention, de détection et de répression le plus sophistiqué du monde. Dissimulés de tous, trois extras-lucides transmettent les images des crimes à venir aux policiers de la Précrime. Cependant, un jour, John, le chef de brigade, reçoit l'impossible : sa propre image assassinant un inconnu. Démarre alors une course contre la montre pour prouver son innocence. En 2054, la société du futur a éradiqué les crimes en se dotant d'un système de prévention, de détection et de répression le ... |
MISS DETECTIVE, Donald Petrie 2000, Sandra Bullock, Candice Bergen, Benjamin BrattGracie Hart est un agent du FBI qui travaille dans un commando d'élite. La jeune femme est un véritable garçon manqué. Elle est mal habillée, jamais maquillée, adore se battre et boire des bières avec ses potes. Le jour de l'élection de Miss USA, un terroriste appelé le Citoyen menace de faire exploser une bombe. Prévenu, le FBI cherche un agent pouvant s'infiltrer lors de la cérémonie. L'agent Matthews pense Gracie. TELERAMA Sandra Bullock en flic au pays des miss. Au secours ! Gracie Hart est un agent du FBI qui travaille dans un commando d'élite. La jeune femme est un véritable garçon manqué. Elle est mal habillée, jam ... |
MISS FBI DIVI A, Sandra BullockAprès avoir brillamment sauvé le concours de Miss USA, Gracie Hart, devenue trop reconnaissable pour effectuer des missions de terrain, se retrouve obligée d'accepter de devenir l'égérie du FBI qui a besoin d'une nouvelle image. Elle prend alors rapidement goût à la célébrité. Mais lorsque son amie, Cheryl Frasier (Miss Rhode Island) et le présentateur, Stan Fields, sont kidnappés à Las Vegas, elle reprend du service pour les sauver avec l'aide de son garde du corps l'agent Sam Fuller. Miss FBI : Divinement armée ou Miss Personnalité 2 : Armée et Fabuleuse au Québec (Miss Congeniality 2: Armed and Fabulous) constitue la suite de Miss Détective (2000), également avec Sandra Bullock. Après avoir brillamment sauvé le concours de Miss USA, Gracie Hart, devenue trop reconnaissable pour effectuer des missions de terrain, se retrouve obligée d'a ... |
MON MEILLEUR AMI, Patrice Leconte 2006, Daniel Auteuil, Dany Boon (societe)@@Un marchand d'art, n'a aucun vrai ami. C'est du moins ce que soutient Catherine, son associée, au cours d'un repas entre copains. Vexé de se voir décrit comme un homme pour qui les objets comptent davantage que les humains, François fait un pari : il a dix jours pour trouver un meilleur ami. Un marchand d'art, n'a aucun vrai ami. C'est du moins ce que soutient Catherine, son associée, au cours d'un repas entre copains. Vexé de se voir décrit comme ... |
MONSIEUR BATIGNOLE, Gerard Jugnot 2002, Gerard Jugnot, Jean-Paul Rouve (guerre)@@Paris, été 1942. La France est sous l'occupation allemande. Edmond Batignole, un charcutier-traiteur sans ambition, participe malgré lui à la déportation d'une famille juive. TELERAMA Plus beauf que jamais, Gérard Jugnot campait ici un boucher parisien qui fait son beurre sous l’Occupation. Ce monsieur Batignole a la conscience d’un tiroir-caisse, mais se retrouve face à un petit garçon qui compte beaucoup sur lui : Simon, le fils de ses voisins juifs… Comme son personnage, qui balance entre le modeste et le minable, le réalisateur Jugnot risque l’entre-deux. Son film raconte, au fond, l’histoire d’un homme sur une pente savonneuse, un moteur de comédie classique. Mais là, c’est vers l’horreur sombre de l’Histoire que pourrait glisser ce monsieur Batignole. Il y a une audace inattendue dans le portrait de ce « résistant malgré lui », petit commerçant au bord de la crapulerie qui s’improvise ange gardien. Paris, été 1942. La France est sous l'occupation allemande. Edmond Batignole, un charcutier-traiteur sans ambition, participe malgré lui à la dép ... |
MONSTER S BALL, Marc Forster 2001, Billy Thornton, alle BerryHank Grotowski travaille au quartier des condamnés à mort au sein de la prison locale. Son fils Sonny y fait également ses débuts. Hank a appris à être distant et froid tandis que Sonny fait preuve d'une grande sensibilité.Tous deux sont en charge de l'exécution capitale de Lawrence Musgrove, un Noir dont la femme Leticia et le fils Tyrell viennent régulièrement lui rendre visite. Hank et Leticia vont être amenés à faire connaissance. Cette rencontre va bouleverser leur existence. TELERAMA (A l'ombre de la haine) Attention, film américain pour adultes : lents mouvements de caméra, vrais personnages, scènes de sexe non embuées de rose et, par-dessus tout, gravité du thème. Hank a pour boulot d'escorter dans le couloir de la mort les condamnés à la chaise électrique. Ce jour-là, c'est un Black. Pour Hank, d'une lignée géorgienne où l'on est geôlier de père en fils, plutôt un « nègre » qu'un « Afro-Américain ». Hank essaie d'initier son fiston Sonny à la rudesse du métier. Mais Sonny craque et se suicide. Fin du prologue et désarroi de Hank, démissionnaire. Ebauche d'un vrai sujet : comment briser la fatalité de la transmission du mal par les mâles. Mais Forster a un autre contrat à tenir : organiser l'idylle programmée entre Hank et Leticia, veuve du susdit condamné à mort. Il va sans dire que leur love story phagocyte le film ; mais la conviction que mettent Halle Berry et Billy Bob Thornton à jouer le standard du couple-imprévu-au-départ lui donne, à défaut d'un souffle, une seconde chance. Hank Grotowski travaille au quartier des condamnés à mort au sein de la prison locale. Son fils Sonny y fait également ses débuts. Hank a appris à ... |
MONSTER S BALL, Marc Forster 2001, Halle Berry, Billy Bob ThorntonHank Grotowski travaille au quartier des condamnés à mort au sein de la prison locale. Son fils Sonny y fait également ses débuts. Hank a appris à être distant et froid tandis que Sonny fait preuve d'une grande sensibilité.Tous deux sont en charge de l'exécution capitale de Lawrence Musgrove, un Noir dont la femme Leticia et le fils Tyrell viennent régulièrement lui rendre visite. Hank et Leticia vont être amenés à faire connaissance. Cette rencontre va bouleverser leur existence. TELERAMA Attention, film américain pour adultes : lents mouvements de caméra, vrais personnages, scènes de sexe non embuées de rose et, par-dessus tout, gravité du thème. Hank a pour boulot d'escorter dans le couloir de la mort les condamnés à la chaise électrique. Ce jour-là, c'est un Black. Pour Hank, d'une lignée géorgienne où l'on est geôlier de père en fils, plutôt un « nègre » qu'un « Afro-Américain ». Hank essaie d'initier son fiston Sonny à la rudesse du métier. Mais Sonny craque et se suicide. Fin du prologue et désarroi de Hank, démissionnaire. Ebauche d'un vrai sujet : comment briser la fatalité de la transmission du mal par les mâles. Mais Forster a un autre contrat à tenir : organiser l'idylle programmée entre Hank et Leticia, veuve du susdit condamné à mort. Il va sans dire que leur love story phagocyte le film ; mais la conviction que mettent Halle Berry et Billy Bob Thornton à jouer le standard du couple-imprévu-au-départ lui donne, à défaut d'un souffle, une seconde chance. Hank Grotowski travaille au quartier des condamnés à mort au sein de la prison locale. Son fils Sonny y fait également ses débuts. Hank a appris à ... |
MOONFALL, Roland Emmerich 2022, Halle Berry, Patrick Wilson (catastrophe)Une force mystérieuse provoque la chute de la Lune, qui menace de s'écraser sur la Terre. L'ancienne astronaute, Jo Fowler pense avoir la solution pour empêcher cette catastrophe, mais peu de gens croient en elle. Seuls un astronaute qu'elle a connu autrefois, Brian Harper, et un théoricien du complot, K.C. Houseman sont de son côté. Le trio va alors tenter une mission impossible dans l'espace. TELERAMA KC (John Bradley, Samwell Tarly de Game of Thrones), prototype caricatural du geek solitaire à lunettes et chat, célibataire fan de maman et employé dans un fast-food, découvre que la Lune est en train de dévier de son orbite. Persuadé que l’astre est une « mégastructure » artificielle construite par des aliens (et pourquoi pas ?), il l’étudie en effet de près depuis plusieurs années, et tente d’alerter la Nasa qui, de nouveau, fait la sourde oreille – en cela, le film fait écho au récent Don’t Look Up : déni cosmique, à voir sur Netflix, dans lequel personne ne prend au sérieux des scientifiques ayant fait la découverte d’une comète fonçant droit sur nous. Qu’à cela ne tienne, KC fait fuiter l’info sur les réseaux sociaux. Panique générale, la population tente de fuir, le changement d’orbite montrant déjà ses dramatiques effets sur les océans : inondations spectaculaires et raz de marée. Impression d’avoir déjà vu ça mille fois ? C’est le cas… Mais il faut bien que quelqu’un se colle au sauvetage de la planète. On s’en serait douté, c’est Harper qui en est le seul capable, avec KC (enfin considéré) et sa collègue Jo Fawler – Halle Berry, en service minimum, ne prenant même pas la peine de faire semblant de croire à ce qu’elle raconte, s’adressant, l’œil éteint, à Donald Sutherland : « Vous voulez dire que la Lune est le grand mensonge de l’humanité ? » Notons à ce stade une spectaculaire scène de décollage en urgence de la navette Endeavour, alors qu’une immense vague menace de la submerger. Cela ne suffit cependant pas à sauver ce gloubi-boulga spatial qui lorgne sur 2001 et tente quelques saillies humoristiques (poussives) à la Gardiens de la galaxie… Quitte à viser la Lune pour rencontrer des clones, mieux vaut revoir Moon, de Duncan Jones, délicieusement métaphysique et neurasthénique. Une force mystérieuse provoque la chute de la Lune, qui menace de s'écraser sur la Terre. L'ancienne astronaute, Jo Fowler pense avoir la solution pour empêcher ... |
MOULIN ROUGE Baz Luhrmann 2001, Nicole Kidman, Ewan McGregor (musical)@@A la fin du XIXe siècle, dans le Paris de la Belle Epoque, Christian, un jeune poète désargenté, s'installe dans le quartier de Montmartre et découvre un univers où se mêlent sexe, drogue et french cancan, mais se rebelle contre ce milieu décadent en menant une vie de bohème. Il rêve d'écrire une grande pièce, et le peintre Henri de Toulouse-Lautrec est prêt à lui donner sa chance. A la fin du XIXe siècle, dans le Paris de la Belle Epoque, Christian, un jeune poète désargenté, s'installe dans le quartier de Montmartre et déc ... |
MULHOLLAND DRIVE David Lynch 2001, Noami Watts,Laura Harring@Une femme brune reste amnésique après un accident de voiture. Elle erre dans les rues de Los Angeles dans un état second avant de se réfugier dans un appartement. Là, elle est découverte par Betty, une blonde saine du Midwest qui est venue dans la Cité des Anges à la recherche de la gloire en tant qu'actrice. Une femme brune reste amnésique après un accident de voiture. Elle erre dans les rues de Los Angeles dans un état second avant de se réfugier dans ... |
MYSTIC RIVER, Clint Eastwood 2003, Sean Penn, Tim Robbins, Laura Linney, Kevin Bacon (policier)@@Boston, 1975. Jimmy, Sean et Dave sont trois amis d'enfance, mais un jour Dave est enlevé par deux hommes sous les yeux de ses deux amis impuissants. Les ravisseurs abusent sexuellement de Dave pendant quatre jours, jusqu'à ce que ce dernier réussisse à leur échapper.25 ans plus tard, alors que les trois amis ont suivi des voies différentes, leurs chemins vont à nouveau se croiser lors d'un autre événement tragique : le meurtre de Katie, la fille de Jimmy. Boston, 1975. Jimmy, Sean et Dave sont trois amis d'enfance, mais un jour Dave est enlevé par deux hommes sous les yeux de ses deux amis impuissants. Les ravisseurs abusent ... |
N OUBLIE JAMAIS, Nick Cassavetes 2004, Ryan Gosling, Rachel McAdams (sentimental)@@Dans les années 1940 en Caroline du Sud, Noah Calhoun, ouvrier d'usine, et Allie, une fille riche, sont désespérément amoureux. Mais ses parents n'approuvent pas. Lorsque Noah part servir pendant la Seconde Guerre mondiale, cela semble marquer la fin de leur histoire d'amour. TELERAMA Souffrant de la maladie d'Alzheimer, Allie vit dans une maison de retraite. Chaque jour, Duke, un vieil homme, lui lit inlassablement le même livre. Il s'agit du carnet dans lequel Allie a écrit son histoire, avec ses mots, lorsqu'elle a appris sa maladie. Pour ne pas oublier ses sentiments, elle a consigné ses émotions, et Duke lui relit ses lignes tracées avec conviction. A travers elles, on la découvre dans les années 1930, éperdument amoureuse d'un jeune homme, Noah, que sa mère fera tout pour éloigner d'elle, sa situation n'étant pas jugée assez bonne. Grâce à son carnet, Allie maintient un certain lien avec son passé et garde sa dignité d'être humain... Dans les années 1940 en Caroline du Sud, Noah Calhoun, ouvrier d'usine, et Allie, une fille riche, sont désespérément amoureux. Mais ses parents n'appro ... |
N OUBLIE JAMAIS, Nick Cassavetes 2004, Ryan Gosling, Rachel McAdams (societe)@@@Dans les années 1940 en Caroline du Sud, Noah Calhoun, ouvrier d'usine, et Allie, une fille riche, sont désespérément amoureux. Mais ses parents n'approuvent pas. Lorsque Noah part servir pendant la Seconde Guerre mondiale, cela semble marquer la fin de leur histoire d'amour. TELERAMA On devine ce que doit être Les Pages de notre amour, de Nicholas Sparks : un roman de gare. Nick Cassavetes, réalisateur honnête qu'on avait cru doué (Décroche les étoiles, She's so lovely), l'a honnêtement transposé pour en faire un honnête roman-photo... Tous les jours, dans cet hospice luxueux, le vieux Duke raconte à une dame, atteinte de la maladie d'Alzheimer, une histoire qu'elle oublie aussi vite. La même histoire. Une histoire d'amour, évidemment. Celle d'Allie et Noah. Années 40. Le sud des Etats-Unis. Allie est jeune, riche, gâtée : presque une héroïne de Scott Fitzgerald. Noah est pauvre, aimé par un père magnifique (Sam Shepard) et amoureux d'Allie pour la vie. Lorsque la société les sépare, il lui écrit une lettre par jour pendant un an, toutes dérobées par la mère de la jeune fille (Joan Allen, superbe en marâtre snob). Mais un jour, sur le point d'épouser le Jules parfait, Allie retrouve son Jim... On devrait être en larmes. On n'est ému qu'à la fin, lors des scènes entre James Garner et Gena Rowlands. Grâce à elle. Parce qu'elle a été l'épouse de John Cassavetes, qu'elle est la mère du réalisateur et qu'elle parviendrait à être magique en récitant l'annuaire. Le reste, précisément, est un brin téléphoné. Et esthétisant : envols d'oiseaux, couchers de soleil rougeoyants, etc. Rachel Mc Adams (Allie jeune) serait charmante sans ses rires répétés, donc agaçants. Ryan Gosling, en revanche, est une vraie révélation. Toujours juste, en dépit de la ridicule barbe dont on l'a affublé dans la deuxième partie, sans doute pour le vieillir un peu. Dans les années 1940 en Caroline du Sud, Noah Calhoun, ouvrier d'usine, et Allie, une fille riche, sont désespérément amoureux. Mais ses parents n'appro ... |
NE LE DIS A PERSONNE, Guillaume Canet 2006Sa femme Margot a été sauvagement assassinée par un serial killer. Totalement détruit, Alex ressasse jour après jour le souvenir bouleversant de son amour perdu. Huit ans ont passé. Alex reçoit un e-mail anonyme. Il clique : une image... le visage d'une femme au milieu d'une foule, filmé en temps réel. Celui de Margot.. TELERAMA Guillaume Canet réussit à transposer dans Paris le best-seller de Harlan Coben, qui raconte l’enquête d’un pédiatre confronté à la “résurrection” de sa femme, assassinée. Au vu du boiteux Mon idole, son premier film en tant que réalisateur, on ne pensait pas Guillaume Canet capable d’adapter avec autant d’aisance le best-seller haletant de l’Américain Harlan Coben. Première surprise, il réussit à transposer dans Paris et sa région l’enquête de ce pédiatre soudain confronté à la « résurrection » de sa femme, assassinée huit ans auparavant. S’il commet des maladresses de mise en scène (flash-backs mièvres et lourdeurs dans le dénouement), ses courses-poursuites, en revanche, filmées au ras du périph, sont réalistes et accrocheuses. Surtout, en bon faiseur obéissant à la grande tradition du polar à la française, il sait s’en remettre à ses acteurs, triés sur le volet jusque dans les seconds rôles et les participations amicales : Kristin Scott Thomas, qui distille avec un aplomb irrésistible chacune de ses répliques de lesbienne bobo, François Berléand, idéal ersatz de Columbo, ou Nathalie Baye, explosive en avocate coriace. Bref, Guillaume Canet remplit son contrat. Deux César (celui du meilleur réalisateur et celui du meilleur acteur pour François Cluzet) et un gros succès public à la clé. François Cluzet : Alexandre Beck André Dussollier : Jacques Laurentin Marie-Josée Croze : Margot Beck Kristin Scott Thomas : Hélène Perkins Nathalie Baye : Élisabeth Feldman François Berléand : Éric Levkowitch Jean Rochefort : Gilbert Neuville Gilles Lellouche : Bruno Guillaume Canet : Philippe Neuville Sa femme Margot a été sauvagement assassinée par un serial killer. Totalement détruit, Alex ressasse jour après jour le souvenir bouleversant de ... |
NEE POUR DANSER 2, David Petrarca 2006, Jaqueline Bisset, Izabella Miko (danse)@Grâce aux nombreux efforts qu'elle a consentis, Sara est parvenue à intégrer la prestigieuse école de danse Juilliard. Alors que son rêve de devenir ballerine va se réaliser, elle découvre le hip-hop grâce à Miles, un nouvel ami. Sara hésite et ne sait plus vers quelle carrière se tourner... TELERAMA A force d'efforts et de sacrifices, Sara est parvenue à intégrer la prestigieuse école de danse Juilliard, à New York, qui regroupe l'élite des danseurs classiques. Alors que son rêve de devenir ballerine semble enfin pouvoir se réaliser, Sara se retrouve confrontée à un dilemme, né de sa rencontre avec Miles, un danseur de hip-hop. Doit-elle poursuivre la danse classique ou se tourner vers sa nouvelle passion ?... Grâce aux nombreux efforts qu'elle a consentis, Sara est parvenue à intégrer la prestigieuse école de danse Juilliard. Alors que son rêve de deveni ... |
NES EN 68, Olivier Ducastel 2008, Laetitia Casta, annick Renier1968. Catherine, Yves et Hervé ont vingt ans, sont étudiants à Paris et s'aiment. La révolte du mois de mai bouleverse leur existence. Gagnés par l'utopie communautaire, ils partent avec quelques amis s'installer dans une ferme abandonnée du Lot. L'exigence de liberté et la recherche de l'accomplissement individuel les conduisent à faire des choix qui finissent par les séparer. TELERAMA De 1968 à 2007, des utopies communautaires à l'élection de Sarkozy, en passant par les luttes pour le droit à l'avortement et celles d'Act Up, l'épopée de trois amis, une fille, deux garçons, puis de leurs enfants - amours, ruptures, maladies, morts, retrouvailles... Le récit avance au pas de charge, plein à craquer de jalons historiques. Beaucoup de défauts surgissent au vol, entre les inégalités criantes d'interprétation et la trop grande fonctionnalité de certaines scènes, chargées de dire tel fait marquant sans parvenir à le transmuer en matière romanesque. Mais la perspective est assez nette, une fois mises bout à bout ces quatre décennies de vie en France : le salut serait désormais dans la seule sphère privée - les avancées en la matière ne sont pas éludées. Sur la distance, la modestie de la réalisation prend aussi valeur de style. Ducastel et Martineau (Jeanne et le garçon formidable, Drôle de Félix) manifestent une telle tendresse pour leurs personnages que le film diffuse, à l'arrivée, un fragile halo d'émotion. 1968. Catherine, Yves et Hervé ont vingt ans, sont étudiants à Paris et s'aiment. La révolte du mois de mai bouleverse leur existence. Gagnés par ... |
NOWHERE IN AFRICA, Caroline Link 2001, Merab Ninitze, Juliane KohlerQuand elle avait cinq ans, l'écrivaine Stefanie Zweig a quitté l'Allemagne de Hitler avec sa mère pour rejoindre son père au Kenya, dans une pauvre ferme du bush où celui-ci, ayant perçu la menace mortelle du nazisme, avait trouvé un emploi. Plus tard, elle a tiré du grand amour qu'elle a immédiatement éprouvé pour les gens et les lieux un roman autobiographique, qui fut un best-seller en Allemagne. TELERAMA Grands bourgeois juifs, les Redlich fuient in extremis l'Allemagne nazie en 1938. Au Kenya, où ils ont trouvé refuge, ils n'ont plus rien. Walter, l'avocat, trime comme fermier. Jettel, son élégante épouse, supporte mal l'exil et la vie rurale. Pendant ce temps, Regina, leur fillette, découvre, fascinée, les coutumes et le rythme africains. Elle apprend à aimer passionnément son pays d'accueil. Cette histoire de choc culturel est traitée sur le mode de la fresque dépaysante. Il y a de sensibles interprètes, de belles images et de grands sentiments. Une sorte d'Out of Africa vu à travers les yeux d'une enfant, puis d'une ado. Mais ces qualités recèlent des faiblesses qui se retournent contre le film : les grands sentiments paraissent bien mièvres, la rencontre avec l'Afrique ressemble à une collection de jolis poncifs, du serviteur noir sagace-et-dévoué aux panoramas touristiques sur un Kenya qu'on aurait préféré moins décoratif. Dommage. C.Mu. Quand elle avait cinq ans, l'écrivaine Stefanie Zweig a quitté l'Allemagne de Hitler avec sa mère pour rejoindre son père au Kenya, dans une pauvre ferm ... |
O BROTHER Joel Coen 2000, George Clooney, Holly Hunter@@Le Mississippi profond, dans les années 30. Trois bagnards enchainés parviennent à s'évader du bagne. Ulysse Everett McGill, accompagné du gentil et simple Delmer et de l'éternel râleur Pete, tentent l'aventure de leur vie pour retrouver leur liberté. Dans leur fuite effrénée, les trois compères parviennent à se libérer de leurs pénibles chaînes grâce à l'aide du cousin de Pete, qui s'empresse de les trahir. Le Mississippi profond, dans les années 30. Trois bagnards enchainés parviennent à s'évader du bagne. Ulysse Everett McGill, accompagné du gentil ... |
OCEAN 12 Steven Soderbergh 2004, George Clooney, Julia RobertsTrois ans ont passé depuis le braquage historique du casino Bellagio de Las Vegas. Depuis, Danny Ocean et ses associés se sont dispersés dans la nature avec l'intention de mener une existence honnête. Remarié à Tess, ce dernier joue profil bas jusqu'au jour où l'un de ses anciens complices la balance à Terry Benedict. Le propriétaire du Bellagio n'y va pas par quatre chemins : la bande doit, sous peine de mort, lui restituer le magot. Trois ans ont passé depuis le braquage historique du casino Bellagio de Las Vegas. Depuis, Danny Ocean et ses associés se sont dispersés dans la nature avec l' ... |
OCEAN 13 Steven Soderbergh 2007, George Clooney, Matt Darmon, Brad Pitt@Douce vengeance sous le ciel de Las Vegas. Danny Ocean et sa bande ne pouvaient avoir qu'un seul motif pour tenter leur braquage le plus audiacieux à ce jour : sauver un des leurs. Mais la chance ne suffit pas toujours lorsque l'on veut faire sauter The Bank. Le cruel propriétaire de casino Willy Bank ne s'attendait pas à une telle riposte lorsqu'il trahit en envoya l'ami et mentor de Danny, Reuben Tishkoff. Douce vengeance sous le ciel de Las Vegas. Danny Ocean et sa bande ne pouvaient avoir qu'un seul motif pour tenter leur braquage le plus audiacieux à ce jour : sauver un des ... |
ONODA, Arthur Harari 1944, Yûya Endô, Kanji Tsuda (guerre)@@Fin 1944. Le Japon est en train de perdre la guerre. Sur ordre du mystérieux Major Taniguchi, le jeune Hiroo Onoda est envoyé sur une île des Philippines juste avant le débarquement américain. La poignée de soldats qu'il entraîne dans la jungle découvre bientôt la doctrine inconnue qui va les lier à cet homme : la Guerre Secrète. Pour l'Empire, la guerre est sur le point de finir. Pour Onoda, elle s'achèvera 10 000 nuits plus tard. Fin 1944. Le Japon est en train de perdre la guerre. Sur ordre du mystérieux Major Taniguchi, le jeune Hiroo Onoda est envoyé sur une île des Philippines juste ... |
ORGUEIL ET PRJUGES Joe Wright 2005, Keira Knightley, Matthew Macfadyen (saga)@@La campagne anglaise à la fin du XVIIIe siècle. Mrs. Bennet et son mari sont ravis d'apprendre qu'un jeune homme fortuné - et célibataire - vient de s'installer dans le manoir voisin. Désargentés, les Bennet se font fort de marier l'une de leurs cinq filles au nouvel arrivant... Ce dernier ne tarde pas à s'éprendre de la belle Jane, l'aînée de la famille, lors d'un bal de campagne. La campagne anglaise à la fin du XVIIIe siècle. Mrs. Bennet et son mari sont ravis d'apprendre qu'un jeune homme fortuné - et célibataire - vient de s'i ... |
ORPHELINE, Arnaud des Pallieres 2016, Adele Haenel, Adele ExarchopoulosPortrait d'une femme à quatre âges de sa vie. Petite fille de la campagne, prise dans une tragique partie de cache-cache. Adolescente ballottée de fugue en fugue, d'homme en homme, puisque tout vaut mieux que le triste foyer familial. Jeune provinciale qui monte à Paris et frôle la catastrophe. TELERAMA Marcel Proust avait sa théorie des « moi » successifs : les personnes différentes, étrangères les unes aux autres, que nous devenons, au cours de notre vie. Il y a une idée de cet ordre dans le pari d'Arnaud des Pallières : restituer les métamorphoses d'une femme en la faisant jouer, tour à tour, par quatre actrices. On découvre l'héroïne presque trentenaire (Adèle Haenel). Puis on remonte le temps. On la voit à 20 ans (Adèle Exarchopoulos), jeune adolescente (Solène Rigot) et finalement enfant (Vega Cuzytek). Le réalisateur de Michael Kohlhaas (adaptation de Kleist avec Mads Mikkelsen, en 2013) vient du documentaire de création. Depuis Drancy Avenir (son premier long métrage, en 1996), ses films sont conçus comme des expériences. Orpheline n'a donc rien à voir avec ces fictions en plusieurs époques où l'on vieillit peu à peu le comédien. C'est moins le changement physique qui intéresse le cinéaste (trois des interprètes sont, en fait, très proches en âge) que la captation, à chaque étape, d'une nouvelle personnalité, d'un autre rapport au monde. En ce sens, la démarche rappellerait plutôt I'm not there (2007), où Todd Haynes faisait jouer Bob Dylan par six acteurs différents (dont Cate Blanchett...). L'unité secrète du portrait, au-delà des changements de visage (et même de prénom !) tient à une mise en scène qui, chez Arnaud des Pallières, n'avait jamais atteint un tel degré d'incarnation. Aucune des quatre actrices n'est moins captivante que les autres. Leur éclat et l'acuité du regard porté sur elles assurent une continuité. Et le scénario puise dans l'histoire personnelle de la coscénariste, Christelle Berthevas, fil conducteur intime et singulier. Enfant, l'héroïne est le témoin muet d'un drame qui la coupe symboliquement de sa famille et en fait cette « orpheline » des périodes suivantes. Le récit ne perd en intensité que dans les méandres amenés par le fait divers : à 20 ans, la jeune femme est mêlée à une affaire criminelle. Le plus beau, le plus troublant restent la demande d'amour immense, à la fois pathétique et motrice, qui taraude le personnage. Un puits sans fond, qui la fait se jeter dans les bras et le lit des hommes dès l'adolescence, quitte à les effaroucher où à en faire des pères de substitution — plusieurs belles scènes sur ce thème. Cette demande compulsive devient un danger pour l'héroïne au moment d'assurer sa subsistance, de se construire. Dès lors, le suspense final, où on la retrouve adulte, comme au tout début, porte moins sur les suites du dossier judiciaire que sur la possibilité d'une indépendance, enfin. — Louis Guichard Portrait d'une femme à quatre âges de sa vie. Petite fille de la campagne, prise dans une tragique partie de cache-cache. Adolescente ballottée de fugue en fugu ... |
OUISTREHAM, Emmanuel Carrère 2021, Juliette Binoche, Hélène Lambert (societe)@@@Marianne Winckler, écrivaine reconnue, entreprend un livre sur le travail précaire. Elle s'installe près de Caen et, sans révéler son identité, rejoint une équipe de femmes de ménage. Confrontée à la fragilité économique et à l'invisibilité sociale, elle découvre aussi l'entraide et la solidarité qui unissent ces travailleuses de l'ombre. TELERAMA Vivre la vie d’une femme de ménage, quelques mois, telle fut l’expérience de Florence Aubenas, relatée dans son livre Le Quai de Ouistreham, en 2010. Qu’Emmanuel Carrère signe l’adaptation ajoute une dimension à la fois troublante et évidente. D’une part, il a écrit autrefois le récit d’une longue imposture — L’Adversaire, en 2000, sur l’affaire Jean-Claude Romand. D’autre part, il a réfléchi à la possibilité de se mettre à la place de ceux qui souffrent le plus dans D’autres vies que la mienne (2009). Immense Juliette Binoche Dès que Marianne (la Aubenas de la fiction) se retrouve intégrée à une brigade de nettoyage de ferries trans-Manche, le cinéaste fait entrer en résonance une multitude de détails concrets (du vocabulaire de l’encadrement à la saleté nauséabonde des lieux à nettoyer, en passant par les douleurs physiques causées par le travail) qui disent crûment l’exploitation, l’humiliation, la relégation. Ce monde d’aubes glacées, de trajets épuisants, est d’autant plus vrai que s’y expriment, par ailleurs, une solidarité, une entraide. Les collègues de Marianne finissent par s’attacher à cette femme plus âgée qu’elles, sans liens ni perspectives. La simulatrice, qui ambitionne de rendre visibles les invisibles du ferry, est aussi une traîtresse en puissance : elle trompe la confiance de ses nouvelles amies. Cette contradiction et l’hypothèse d’être démasquée font l’objet d’un suspense au fur et à mesure que Marianne s’identifie à son « personnage » : on devient qui on imite. Au livre d’origine, le film superpose enfin une « couche » supplémentaire de jeu, le travail d’une grande actrice. Dans l’épure totale, entourée de non-professionnels remarquables, Juliette Bionche trouve là l’un de ses rôles les plus marquants. Marianne Winckler, écrivaine reconnue, entreprend un livre sur le travail précaire. Elle s'installe près de Caen et, sans révéler son identit&eac ... |
PALAIS ROYAL, Valérie Lemercier 2005, Valérie Lemercier, Lambert Wilson, Catherine Deneuve (comique)@@Une orthophoniste toute simple, mais mariée à Arnaud, petit frimeur et macho, fils cadet du monarque, devient reine malgré elle à la mort du monarque. Cependant, celle-ci n'est pas du tout apte à porter la couronne et devenir la première dame du pays. Un tourbillon de catastrophes va alors s'abattre sur le palais royal. Une orthophoniste toute simple, mais mariée à Arnaud, petit frimeur et macho, fils cadet du monarque, devient reine malgré elle à la mort du monarque. C ... |
PARIS, Cedric Klapisch 2008, Juliette Binoche, Romain Duris (societe)@@Pierre, un jeune parisien, est malade et se demande s'il est condamné. Tandis qu'il sombre dans la mélancolie, malgré le soutien de sa sœur Elise, son état lui donne un regard neuf et différent sur les personnes qu'il croise au quotidien. Pierre, un jeune parisien, est malade et se demande s'il est condamné. Tandis qu'il sombre dans la mélancolie, malgré le soutien de sa sœur Elise, son &e ... |
PARTIR, Catherine Corsini 2009, Kristin Scott Thomas, Sergi LopezUne histoire d'amour d'une femme mariée malheureuse avec un ancien détenu a des conséquences dangereuses. TELERAMA Le mari, la femme, l'amant... Et une passion soudaine, irrésistible, bousculant la quiétude ensoleillée de Nîmes. Presque un roman de Françoise Sagan, en théorie. Ou un film de François Truffaut sur l'enfer amoureux. Mais ici, ce n'est pas le sentiment qui domine, si intense soit-il, mais l'argent. Suzanne et Ivan, ce couple improbable (« la bourgeoise et le prolo », ricane le mari), ont beau s'aimer — la réalisatrice filme crûment leurs étreintes —, ils se heurtent moins au qu'en-dira-t-on qu'au fric tout-puissant. C'est si facile, quand on est un notable respecté, de passer quelques coups de fil pour priver d'argent l'épouse infidèle, et de travail le rival détesté... Catherine Corsini croit au poids des classes sociales sur les êtres. Suzanne mise son avenir, sa vie auprès de cet ouvrier. Et c'est précisément cette « faute » (elle le quitte pour un « inférieur ») que ne peut excuser son mari... Kristin Scott Thomas a toujours eu l'art de suggérer le trouble d'un personnage. Ici, elle change de visage — parfois extrêmement belle, parfois presque moche — en fonction des sentiments qui l'assaillent. Avec elle, pour elle, Catherine Corsini a réussi un film au lyrisme sobre. Une tragédie miniature, construite en courtes scènes, qui, entre deux retours au noir — des entractes —, semblent filer droit vers l'inéluctable. Une histoire d'amour d'une femme mariée malheureuse avec un ancien détenu a des conséquences dangereuses. TELERAMA Le mari, la femme, l'amant... E ... |
PERSEPOLIS, Marjane Satrapi, Vincent Paronnaud 2007, Sean Penn, Iggy Pop (animation histoire)@@Basé sur le roman graphique de Satrapi sur sa vie avant et après la révolution iranienne. Le film montre la transformation de Satrapi en une adolescente rebelle. Ce film aborde également les tensions politiques en Iran dans les années 70 et 80, avec des membres de sa famille qui seront détenus puis exécutés. Basé sur le roman graphique de Satrapi sur sa vie avant et après la révolution iranienne. Le film montre la transformation de Satrapi en une adolescente rebell ... |
PIRATES DES CARAIBES jusqu au bout du monde, Gore Verbinski 2007, Johnny Depp, Orlando BloomL'âge d'or de la piraterie touche à sa fin. Même le terrifiant Vaisseau Fantôme et son capitaine maudit Davy Jones servent à présent Lord Cutler Beckett et la Compagnie anglaise des Indes Orientales. L'invincible Hollandais Volant écume désormais les sept mers, massacrant sans pitié pirates de tous bords et sabordant leurs navires. TELERAMA On en était où, déjà ? Johnny Depp, pirate dandy et timbré, venait d’être avalé par le Kraken, un monstre à tentacules. Keira Knightley ne se pardonnait pas d’avoir trahi le beau boucanier. Quant à Orlando Bloom, il avait retrouvé son papa et promis de revenir le sauver. Le deuxième volet de la trilogie, Le Secret du coffre maudit, nous avait laissée trempée et sur notre faim. En allant « jusqu’au bout du monde », Pirates des Caraïbes 3 charge la chaloupe jusqu’à la gueule pour clore toutes ces pistes du récit restées flottantes. On a parfois l’impression que Gore Verbinski a forcé sur le rhum. Entre deux malédictions et une kyrielle d’abordages qui laissent baba, il accuse de légers coups de barre. Mais l’ivresse a aussi des conséquences burlesques et surréalistes. Multipliant les Johnny Depp ou transformant des cailloux en une marée de crabes, Verbinski ose déboussoler. Des bas-fonds suintants de Singapour à un étonnant congrès de piraterie, son film d’aventures multiples a un sacré souffle. À sa proue, survoltés, Keira Knightley et Geoffrey Rush volent la vedette à un Johnny Depp un peu mécanique. Romantique derrière les hectolitres d’embruns et les réjouissants décors, ce dernier volet laisse poindre de grands thèmes − sacrifice, deuil, amours noyées. Et l’on pense un instant à la fin de Titanic lorsque le Black Pearl croise de petites embarcations mal éclairées dont les passagers dérivent vers le royaume des morts. L'âge d'or de la piraterie touche à sa fin. Même le terrifiant Vaisseau Fantôme et son capitaine maudit Davy Jones servent à présent Lord Cut ... |
PODIUM, Yann Moix 2004, Benoît Poelvoorde, Jean-Paul Rouve@Depuis des années, Bernard Frédéric voue un culte au chanteur Claude François. Sa passion l'a poussé à devenir un de ses sosies. Aujourd'hui professionnel, Bernard sillonne les routes de France, écumant les salles de concert et de gala. TELERAMA Le roman de Yann Moix, par Yann Moix. Bienvenue dans le monde des sosies. Un peu faiblard, mais Jean-Paul Rouve en Polnareff est carrément ébouriffant. Il faut reconnaître à Jean-Paul Rouve et Benoit Poelvoorde le talent de savoir porter des costumes ridicules. Le film a d'abord été un livre, contant donc l'histoire d'un sosie de Claude François, mais peut-être plus si affinités. En réalisant lui-même l'adaptation, Yann Moix continue de jouer un peu sur tous les tableaux, à l'image d'un générique où défilent de trépidantes images d'archives sur fond de Cloclo chantant en anglais (chic décalé ?). Manière d'exciter le chaland tout en le tenant à distance, qu'il soit fan du chanteur (à la fois mascotte kitsch et fétiche populaire), amateur de faux-semblant ou adepte du ricanement pas dupe. Ce faisant, l'auteur autoadapté garde en poche un manifeste d'intérêt sincère (ça peut servir), et en guise de doublure, le thème universel de l'imposture qui pourrait faire un vrai sujet. Mais Yann Moix simplifie le programme. Avec peu d'idées de cinéma, la meilleure étant survendue : Bernard Frédéric, le sosie provisoirement retiré des kermesses, vit dans un pavillon témoin, d'où gags. Puis plus grand-chose. On passe le costar chantilly pailleté taillé sur mesure à Benoît Poelvoorde, et vas-y mon grand. L'acteur échalas s'éclate. Aussi peu convaincant a priori en faux Cloclo que Jean-Paul Rouve est criant en simili Polnareff, il compense ce handicap en dévorant le rôle avec une énergie féroce. Si bien qu'il n'en reste à la fin que des miettes, sous l'oeil larmoyant de la pauvre Julie Depardieu, dont le bon sens d'épouse un peu consternée était jusque-là notre refuge. Depuis des années, Bernard Frédéric voue un culte au chanteur Claude François. Sa passion l'a poussé à devenir un de ses sosies. Aujourd'h ... |
PREDICTIONS, Alex Proyas 2009, Nicolas Cage, Rose Byrne.(catastrophe)@Pour fêter l'anniversaire d'une école, une capsule temporelle contenant des messages écrits par des enfants 50 ans auparavant est déterrée et ouverte. Chaque enfant emporte chez lui un message, mais celui du petit Caleb est illisible car il s'agit d'une série incohérente de chiffres. D'abord amusé, son père John, statisticien, essaye de trouver une signification. TELERAMA John, un statisticien veuf et alcoolique, accompagne son fils Caleb à la fête organisée pour l'anniversaire de son école. Au menu des réjouissances figure l'exhumation d'une capsule contenant des messages écrits par des écoliers cinquante ans plus tôt. Chaque enfant repart chez lui avec une lettre. Malheureusement, celle de Caleb, une suite de chiffres incohérente, est illisible. John, amusé, se met en tête de la décoder. Bientôt, il s'aperçoit qu'il s'agit d'une liste chronologique des catastrophes les plus meurtrières du siècle, et que trois d'entre elles, notamment un cataclysme planétaire, ne se sont pas encore produites. Une course contre la montre débute... Pour fêter l'anniversaire d'une école, une capsule temporelle contenant des messages écrits par des enfants 50 ans auparavant est déterrée et ouve ... |
PRETE MOI TA MAIN Eric Lartigau 2006, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat, Bernadette Laffon@@La vie est facile pour Luis, 43 ans, célibataire heureux, épanoui dans son métier de nez vedette chez un créateur de parfums, couvé par sa mère et ses cinq soeurs... Cela aurait pu durer toute une vie, mais voilà... Lassées de le materner, celles-ci décident qu'il est temps pour lui de se marier. La vie est facile pour Luis, 43 ans, célibataire heureux, épanoui dans son métier de nez vedette chez un créateur de parfums, couvé par sa m&egra ... |
PRISONNIERS DU TEMPS, Richard Donner 2003Adapté du best-seller de Michael Crichton.Alors qu'il effectue des fouilles archéologiques dans la vallée de la Dordogne, en France, le célèbre archéologue Edward Johnston teste sa nouvelle invention... et se retrouve projeté au 14ème siècle en plein coeur de la guerre de Cent ans qui oppose les Français et les Anglais. Ses jeunes assistants et son fils Chris sont les seuls à pouvoir le sauver. TELERAMA “ Très à l'image du roman de Crichton, aussi tartignole que dispensable mais plutôt sympathique et divertissant. Curieux objet. ” Adapté du best-seller de Michael Crichton.Alors qu'il effectue des fouilles archéologiques dans la vallée de la Dordogne, en France, le célèbre a ... |
RATATOUILLE, Brad Bird 2007 (animation jeunesse)@@Rémy n'est pas un jeune rat comme les autres. Il a un véritable don, celui de cuisiner, marier les saveurs, découvrir de nouveaux arômes et un rêve : devenir un grand chef et le premier rat de goût. Il est prêt à tout pour vivre sa passion, notamment venir s'installer avec sa famille sous les cuisines d'un des plus grands restaurants parisiens : celui d'Auguste Gusteau, la star des fourneaux. Rémy n'est pas un jeune rat comme les autres. Il a un véritable don, celui de cuisiner, marier les saveurs, découvrir de nouveaux arômes et un rêve ... |
RETOUR A COLD MOUNTAIN, Anthony Minghella 2003, Jude Law, Nicole Kidman, Renée Zellweger (saga)@@Dans une Amérique déchirée par la guerre de Sécession, un homme et une femme vont accomplir l'un vers l'autre le plus extraordinaire des voyages. Fille de pasteur, Ada a consacré toute sa jeunesse à la musique, aux arts et au bien-être d'un père veuf, qu'elle aime plus que tout au monde. Simple ouvrier, Inman est un homme farouche, avare de paroles, étranger à la société policée, pétrie de culture et traditions sudistes, dont s'entoure Ada. TELERAMA Retour au mélodrame pour Anthony Minghella (Le Patient anglais) après un détour plutôt réussi par le polar de luxe (son Talentueux M. Ripley). La patiente est cette fois américaine, elle porte une pâleur délicieuse (c'est Nicole Kidman) et attend son soldat. A peine sont-ils tombés raides dingues l'un de l'autre que la guerre de Sécession les a séparés, lui brave charpentier sudiste envoyé au front, elle fille du pasteur de Cold Mountain. Fuyant les champs de bataille, le jeune homme n'a qu'une envie, revenir au bled, rude éden baigné de ruralité américaine bon teint, on allait dire ancestrale. C'est la première chose qui frappe en voyant se dérouler ce film sans âge à la vitesse d'une charrette tirée par deux mules : on montre à présent les années 1860 étasuniennes comme certains réalisateurs français le Moyen Age. Avec force boue, sang, éructations et autres signes ostensibles de barbarie. Sans parler du véritable concours d'accent sudiste auquel se livrent avec entrain la plupart des acteurs. En ce domaine, la palme (l'oscar ?) revient haut la main à la pétulante Renée Zellweger, dans un numéro entre Bécassine et Calamity Jane. On se distrait comme on peut, car Minghella pimente assez laborieusement les diverses épreuves que rencontre Jude Law sur son chemin plus secouantes peut-être sur le papier du roman. Quand il s'essaie à l'humour (par exemple avec Philip Seymour Hoffman en curé burlesque), on a envie d'appeler au secours les frères Coen, qui eux n'hésitaient pas à découper leur Ulysse dans du carton-pâte (O Brother). Quand il dessine un vrai méchant de cinéma (Ray Winstone, alias Teague, la terreur du village), c'est un peu mieux. Pour le reste, on compte les jours à l'instar de Nicole Kidman qui, elle, passe le temps à se métamorphoser en belle des champs. Ce gros mélo qui tache laissera sur leur faim même les fans du Patient anglais. Au milieu, et un peu en dehors, Kidman en demeure la figure immaculée, emblème paradoxal d'un film qui ne décolle jamais vers les limbes de la légende. Dans une Amérique déchirée par la guerre de Sécession, un homme et une femme vont accomplir l'un vers l'autre le plus extraordinaire des voyages. Fille ... |
REVOLUTIONARY ROAD (Les Noces rebelles), Sam Mendes 2008, Leonardo di Caprio, Kate Winslet (sentimental)@@Aux Etats-Unis, dans les années 50, April et Frank Wheeler forment un couple à part, soucieux de vivre une vie différente avec des objectifs élevés. En emménageant dans leur belle maison, ils jurent qu'ils ne se laisseront pas envahir par la torpeur ambiante. Pourtant, les Wheeler finissent par vivre l'existence qu'ils redoutaient. Frank a un travail sans intérêt et April, femme au foyer, voit ses rêves d'évasion s'envoler. TELERAMA Une scène de bonheur — la rencontre —, et c’est déjà la crise. Étude du dysfonctionnement d’un couple, Les Noces rebelles entre directement dans le vif du sujet. Le roman allait encore plus vite. Dans La Fenêtre panoramique (1961), de Richard Yates, le moment d’ivresse inaugural n’est qu’un flash-back, un souvenir lointain. Le piège du conformisme s’est déjà refermé sur ces jeunes mariés des années 1950 qui se croyaient à part. Plus exactement sur elle, qui croyait avoir épousé un homme à part… Quand la jeune femme (Kate Winslet) se persuade qu’il est encore temps pour le bonheur, et qu’elle propose à l’époux (Leonardo DiCaprio) une nouvelle vie en Europe, les conséquences en chaîne de ce projet alimentent un (faux) suspense, de l’euphorie au désastre. S’il n’atteint pas des sommets bergmaniens (Scènes de la vie conjugale, bien sûr), Sam Mendes parvient à maintenir la tension et l’acuité de son regard. Au-delà de l’époque et de ses codes, il y a l’autopsie d’un amour au sens où la littérature et le cinéma modernes l’envisagent bien souvent, c’est-à-dire comme un mirage. Aux Etats-Unis, dans les années 50, April et Frank Wheeler forment un couple à part, soucieux de vivre une vie différente avec des objectifs élevé ... |
SECRETS ET MENSONGES, Mike Leigh 1996, Timothy Spall, Brenda BlethynAprès la mort de sa mère adoptive, une jeune femme noire se met à la recherche de sa mère biologique. Après la mort de sa mère adoptive, une jeune femme noire se met à la recherche de sa mère biologique. ... |
SENSO 45 (Black Angel), Tinto Brass 2002, Anna Galiena, Gabriel Garko (guerre erotique)@Italie, 1945. Le régime fasciste touche à sa fin. Livia Mazzoni, séduisante épouse d'un haut fonctionnaire, pénètre dans le véhicule de l'avocat Ugo Oggiano. En échange de ses faveurs, l'homme la conduit jusqu'à Venise retrouver son amant. Tout au long du voyage, elle se remémore les souvenirs brûlants de ses rencontres avec Helmut Schultz, un lieutenant de la Wehrmacht avec qui elle vécut une histoire d'amour charnelle et autodestructrice. TELERAMA Italie, 1945. Le régime fasciste touche à sa fin. Livia Mazzoni, séduisante épouse d'un haut fonctionnaire, pénètre dans le véhicul ... |
SEPT VIES, Gabriele Muccino 2008, Will Smith (societe sante)@Habité par un secret douloureux, Ben Thomas cherche sa rédemption en transformant radicalement la vie de sept personnes choisies au hasard et qu'il juge bonnes. En se faisant passer pour un inspecteur des impôts, il tente de leur apporter du réconfort, de les sauver de leur triste destin, et ce par tous les moyens et quel qu'en soit le prix. Une fois son plan mis en place, plus rien ne pourra l'arrêter. C'est du moins ce qu'il croit. Habité par un secret douloureux, Ben Thomas cherche sa rédemption en transformant radicalement la vie de sept personnes choisies au hasard et qu'il juge bonnes. En se ... |
SHALL WE DANCE, Peter Chelsom 2004, Richard Gere, Jennifer Lopez, Stanley Tucy (musical)@.jpgJohn est un brillant avocat de Chicago, marié et père d'une jeune fille. Un soir, cet homme a qui tout réussit rencontre Paulina, une jeune femme sensuelle, et se retrouve par hasard à un cours de danse de salon avec elle. Etonné du plaisir qu'il y prend, il s'inscrit à ce cours sans le dire à ses proches. Le voyant souvent absent, sa femme le soupçonne d'avoir une liaison. TELERAMA Un riche avocat, à qui tout réussit, s'ennuie : Richard Gere. Une danseuse désespérée se résigne à donner des cours dans une salle miteuse : Jennifer Lopez. Tout le mince suspense de ce mélo sirupeux repose sur la nature de leur relation : est-elle amoureuse ou bien juste fondée sur la danse ? Entre deux cabrioles sentimentales, les dialoguistes en sont réduits à disserter sur les problèmes de sudation de chacun. Et le climax émotionnel est atteint quand Richard, au beau milieu du concours de danse tant attendu, déchire la robe kitschissime de sa partenaire... Grégoire Hardy John est un brillant avocat de Chicago, marié et père d'une jeune fille. Un soir, cet homme a qui tout réussit rencontre Paulina, une jeune femme sensuelle, et ... |
SHERLOCK HOLMES, Guy Ritchie 2009, Robert Downey Jr., Jude Law (policier)@Aucune énigme ne résiste longtemps à Sherlock Holmes. Flanqué de son fidèle ami le Docteur John Watson, l'intrépide et légendaire détective traque sans relâche les criminels de tous poils. Ses armes : un sens aigu de l'observation et de la déduction, une érudition et une curiosité tous azimuts; accessoirement, une droite redoutable. TELERAMA Au début, ça surprend : un Sherlock sans casquette qui met ses adversaires au tapis. Du grand n’importe quoi ? Au contraire : dans les romans de Conan Doyle, Holmes ne porte jamais de casquette et affiche une élégance un peu bohème, exactement celle de Robert Downey Jr dans ce film. Le locataire du 221b Baker Street est aussi, en fait, un athlète accompli… On se pince : le peu raffiné Guy Ritchie est le premier réalisateur à nous montrer le détective sous son vrai jour, et le scénario obéit à l’esprit des romans, un mystère ésotérique dont la solution est rationnelle. Le meilleur atout du film reste la complicité gamine et indéfectible entre le détective et Watson. Ping-pong verbal et saillies fusent de toutes parts… Robert Downey Jr fait de Sherlock un super-héros à l’intelligence très british. Jude Law est, lui, le meilleur Watson jamais vu. Ils donnent à ce blockbuster une certaine classe. Aucune énigme ne résiste longtemps à Sherlock Holmes. Flanqué de son fidèle ami le Docteur John Watson, l'intrépide et légendaire d ... |
SHOOTER TIREUR D ELITE, Antoine Fuqua 2007, Mark Wahlberg, Michael Pena (policier)@Un tireur d'élite des Marines, Bob Lee Swagger, quitte l'armée après une mission qui a mal tourné et disparaît sans laisser de traces. Swagger reprend du service quand des autorités gouvernementales le persuadent d'agir contre un complot contre le président des États-Unis. TELERAMA Que du classique dans ce thriller musclé et réac sur le fond, plutôt sobrement mis en scène par Antoine Fuqua. On se doutait bien qu'avec sa carrure d'ex-mannequin pour slips et boxer shorts Mark Wahlberg pouvait avoir l'étoffe d'un super héros. Il nous le prouve ici en reprenant la double succession de Bruce Willis et d'Arnold Schwarzenegger : jeu minimaliste dans le registre « on m'la fait pas », énergie increvable de l'homme désigné pour défendre la justice seul contre tous, dégaine de play-boy des armées. Que du classique, donc, dans ce thriller musclé, plutôt sobrement mis en scène par Antoine Fuqua. Le bon petit soldat joué par Wahlberg, qui dégomme les têtes proprement, finit cependant par devenir un vrai boucher quand on lui refuse son happy end : il a démasqué des hommes politiques corrompus, chargés du sale boulot de l'Amérique au Moyen-Orient, et il découvre qu'ils vont malgré tout s'en sortir. Cette note de pessimisme, voire de réalisme, est, au bout du compte, ce qui fait l'originalité de Shooter. Sans que ça bouscule les lois du genre : le film d'action virile américain restera toujours réac sur le fond. Un tireur d'élite des Marines, Bob Lee Swagger, quitte l'armée après une mission qui a mal tourné et disparaît sans laisser de traces. Swagger rep ... |
SIGNES, Night Shyamalan 2001, Mel Gibson, Joaquin Phoenix (science fiction)@Bucks County, Pennsylvanie. Après la perte de sa femme, Graham Hess a rendu sa charge de pasteur. Tout en s'occupant de sa ferme, il tente d'élever de son mieux ses deux enfants, Morgan et Bo. Son jeune frère Merrill, une ancienne gloire du base-ball, est revenu vivre avec lui pour l'aider. Un matin, la petite famille découvre l'apparition dans ses champs de gigantesques signes et cercles étranges. Des extra-terrestres seraient-ils à l'origine de tels phénomènes surnaturels ? TELERAMA Quand Mel Gibson, au matin du film, découvre son champ saccagé de très harmonieuse manière — un cercle parfait et d'autres figures —, toutes les hypothèses sont permises. Un plan aérien nous offre une piste : la vérité est ailleurs et elle vient d'en haut. Vous avez dit extraterrestre ? Quelle espèce d'envahisseurs menace le fermier Graham Hess, récemment veuf, son frère et ses charmants — quoiqu'un peu inquiétants — bambins ? Ce cher M. Night a l'art de faire tintinnabuler les clochettes de l'angoisse à partir de petits riens (le vent, le noir). Il est, l'a-t-on assez dit, d'origine indienne. Mais peu d'Orient, en vérité, imprègne sa ciné-mystique. Son sujet, c'est la crise de foi. Le Graham Hess joué par Mel Gibson n'est pas un veuf ordinaire. En perdant sa femme, il a aussi perdu la foi. Il y a du Graham Greene dans ce personnage de pasteur dépasteurisé, comme il y a beaucoup de morceaux old age (signes de l'Amérique rurale, éternelle ?) dans le doux potage new age de ce cher M. Night. Si ce n'est que Graham Greene aurait bouffé sa Remington plutôt que d'imaginer pareil épilogue. Il faut dire qu'il était anglais et n'a pas connu le 11 Septembre. Ce film est une manifestation du syndrome « post 9-11 », mise en scène par un monsieur très doué qui tourne poliment autour du pot avant de sortir la batte de base-ball... — François Gorin Bucks County, Pennsylvanie. Après la perte de sa femme, Graham Hess a rendu sa charge de pasteur. Tout en s'occupant de sa ferme, il tente d'élever de son mieux ses d ... |
SISSI, naissance d une imperatrice, Xaver Schwarzenberger 2009, Cristiana Capotondi, David Rott, Martina Gedeck (histoire)@Alors que Sissi s'échappe de la surveillance maternelle pour aller pêcher, elle rencontre sans le reconnaître l'héritier impérial qui tombe immédiatement sous le charme de cette jeune fille spontanée. La vie de Sissi va alors changer à tout jamais. TELERAMA François-Joseph, empereur autrichien, est promis à Nené, une jeune femme originaire de Bavière. Pourtant, lorsqu'il rencontre Sissi, la soeur cadette de Nené, il en tombe aussitôt amoureux. Les deux jeunes gens convolent rapidement, malgré les réticences de l'archiduchesse Sophie, la mère de François-Joseph. Elle est convaincue que Sissi est incapable de se conformer aux règles de bienséance que lui impose son nouveau statut. En effet, un vent de liberté semble désormais souffler sur la cour autrichienne, Sissi n'étant pas femme à se laisser diriger... Alors que Sissi s'échappe de la surveillance maternelle pour aller pêcher, elle rencontre sans le reconnaître l'héritier impérial qui tombe imm&eac ... |
SLUMDOG MILLIONAIRE, Dany Boyle 2009, Dev PatelDepuis son enfance dans les bidonvilles de Mumbai, Jamal Malik poursuit son rêve : retrouver Latika, une jeune orpheline dont il est amoureux. Alors qu'il commence à perdre espoir, il imagine une solution surprenante pour retrouver son amour : participer au plus grand show télévisé du pays, Qui veut gagner des millions ? . Il atteint la question finale à 20 millions de roupies mais il est arrêté par la police, qui le soupçonne de tricherie. Depuis son enfance dans les bidonvilles de Mumbai, Jamal Malik poursuit son rêve : retrouver Latika, une jeune orpheline dont il est amoureux. Alors qu'il commence à p ... |
SPY GAME, JEU D ESPIONS, Tony Scott 2001, Robert Redford, Brad Pitt(policier)@@A l'heure de quitter la CIA, Nathan Muir apprend que son ex-partenaire, le jeune tom Bishop, vient d'être capturé en Chine lors d'une opération audacieuse. Accusé d'espionnage, il sera exécuté dans les 24 heures. La CIA, craignant un incident international, refuse de le sauver. Oubliant les rancoeurs, Nathan décide de s'en occuper lui-même. Pour lui commence alors sa mission la plus personnelle et la plus dangereuse. A l'heure de quitter la CIA, Nathan Muir apprend que son ex-partenaire, le jeune tom Bishop, vient d'être capturé en Chine lors d'une opération audacieuse. Accu ... |
SULLY, Clint Eastwood 2016, Tom HanksLe 15 janvier 2009, le monde a assisté au miracle sur l'Hudson accompli par le commandant Sully Sullenberger : en effet, celui-ci a réussi à poser son appareil sur les eaux glacées du fleuve Hudson, sauvant ainsi la vie des 155 passagers à bord. Cependant, alors que Sully était salué par l'opinion publique et les médias pour son exploit inédit dans l'histoire de l'aviation, une enquête a été ouverte, menaçant de détruire sa réputation et sa carrière. TELERAMA Le cinéaste explore la figure du héros américain à travers le destin du pilote qui a amerri sur l’Hudson en 2009. Un biopic vibrant avec Tom Hanks. c'est une histoire qui se joue en moins de quatre minutes. Clint Eastwood en fait un film captivant d’une heure et demie, sans le moindre remplissage. L’enflure, il ne connaît pas. Il a toujours préféré la rigueur du classicisme, une forme de sobriété efficace qu’on retrouve chez ce commandant Chesley Sullenberger, alias Sully. Le 15 janvier 2009, à la suite d’un choc avec une nuée d’oies sauvages, le vol 1549 de l’US Airways perd ses deux moteurs peu après son décollage de l’aéroport LaGuardia, à New York. Devant l’impossibilité de se poser sur une piste proche, le commandant décide d’un amerrissage d’urgence sur le fleuve Hudson. Miracle : tous les passagers et le personnel de bord en sortent sains et saufs. Sully est un sauveur. Pourtant, les assureurs jugent qu’il a été imprudent et qu’il aurait eu le temps de poser l’appareil. Une enquête est menée, des avocats sont appelés, un passage devant une commission est prévu. Toute cette partie procédurière, méconnue, Eastwood la reconstitue aussi bien que l’amerrissage, montré à plusieurs reprises avec un élément en plus chaque fois : phobiques de l’avion s’abstenir ! À travers Sully, le cinéaste s’intéresse une fois encore à la notion d’héroïsme, en la relativisant, en pointant paradoxalement son caractère de « normalité ». « On a fait notre job », dit Sully. Manière de dire que l’héroïsme existe surtout grâce à un collectif. Le 15 janvier 2009, le monde a assisté au miracle sur l'Hudson accompli par le commandant Sully Sullenberger : en effet, celui-ci a réussi à poser son appareil ... |
TAKEN Pierre Morel 2008, Liam NissonQue peut-on imaginer de pire pour un père que d'assister impuissant à l'enlèvement de sa fille via un téléphone portable ? C'est le cauchemar vécu par Bryan, ancien agent des services secrets américains, qui n'a que quelques heures pour arracher Kim des mains d'un redoutable gang spécialisé dans la traite des femmes. Premier problème à résoudre : il est à Los Angeles, elle vient de se faire enlever à Paris... TELERAMA Bryan Mills, agent des services secrets aujourd'hui retraité, est un père de famille inquiet. Il n'a pas réussi à dissuader sa fille de 18 ans, Kim, de partir en vacances à Paris avec une copine. Le hasard veut qu'il soit au téléphone avec la jeune fille au moment même où elle se fait enlever par des membres de la mafia albanaise. Ces spécialistes de la traite des femmes destinent Kim et son amie à la prostitution. Bryan retrouve aussitôt ses réflexes d'agent spécial et quitte Los Angeles pour se précipiter à Paris, avec pour seuls indices les éléments de sa dernière conversation avec sa fille. Il est vite confronté à des personnages particulièrement dangereux.. Que peut-on imaginer de pire pour un père que d'assister impuissant à l'enlèvement de sa fille via un téléphone portable ? C'est le cauchema ... |
TAKING LIVES, D.J.Caruso 2004, Angelina Jolie, Ethan Hawke (thriller erotique)@L'agent du FBI Illeana Scott, profiler, est envoyée à Montréal pour aider la police locale à appréhender un redoutable serial-killer. Selon elle, l'homme pourrait bien être un usurpateur d'identité. Cependant, seule dans une ville qu'elle ne connaît pas, avec des collègues qui la traitent avec condescendance, la jeune femme perd peu à peu confiance en elle. Et sa relation avec un des témoins de l'enquête ne va faire que compliquer les choses. TELERAMA “ Un thriller de facture classique et parfois maladroit qui reste diaboliquement efficace. Pas mal! ” L'agent du FBI Illeana Scott, profiler, est envoyée à Montréal pour aider la police locale à appréhender un redoutable serial-killer. Selon elle, ... |
TELLEMENT PROCHES, Eric Toledano et Olivier Nakache 2008, Vincent Elbaz, Isabelle Carre, Francois Xavier Demaison, Omar Sy (comique)@@Famille : Groupe de personnes réunies par des liens de parenté et un fort sentiment de solidarité morale et matérielle.En 1993, Alain et Nathalie ont deux enfants : un bébé, Prosper, et un jeune garçon, Lucien, très turbulent et hyperactif. Problème de Lucien : son père, ancien GO du Club Med de Chamonix, ne fait rien pour le calmer. Problème de Nathalie : elle a trois enfants à la maison. Problème d'Alain : sa belle-famille. TELERAMA Éric Toledano et Olivier Nakache (En thérapie) jetaient leur dévolu sur la famille, en l’occurrence une fratrie, avec les pièces rapportées, le neveu hyperactif, la nièce élevée comme une bête de concours… Commencé en fanfare (une scène de dîner d’anthologie qui finit à coups de poêle), avec une méchanceté proche des comédies italiennes d’antan, le film passe ensuite progressivement de la caricature à la tendresse. Les deux réalisateurs gardent néanmoins leur mordant pour dénoncer le racisme ordinaire, offrant à Omar Sy son premier vrai rôle… À travers le personnage de mère intégriste, incarné par Audrey Dana, ils brocardent aussi l’obsession des parents pour la réussite de leurs rejetons. Et laissent à Vincent Elbaz, plus à l’aise dans la comédie que dans le drame, le soin de ridiculiser cette manie si actuelle d’envoyer chez le psy des gosses qui sont juste pénibles. Famille : Groupe de personnes réunies par des liens de parenté et un fort sentiment de solidarité morale et matérielle.En 1993, Alain et Nathalie ont de ... |
THE BANDWAGON (Tous en scene) Vincente Minnelli 1953, Fred Astaire, Cyd CharisseTony Hunter, star hollywoodienne sur le déclin, se rend à Broadway pour jouer dans une version de Faust montée par un metteur en scène en vogue. Sa partenaire, Gabrielle Gerard, est une danseuse classique. Les répétitions commencent, mais Tony se dispute avec tout le monde et quitte la troupe. TELERAMA “Lorsqu’on a tenu Cyd dans ses bras, on reste à tout jamais enlacé à elle.” Fred Astaire, son partenaire dans “Tous en scène” Tous en scène et son pas de deux, avec Fred Astaire, sur l’air de Dancing in the Dark la consacrent enfin. Cyd retrouve, de Brigadoon à Beau fixe sur New York, Gene Kelly, qui dit d’elle : « De ballerine classique elle est passée aux chorégraphies les plus sophistiquées et les plus sensuelles. » Fred Astaire, qui la préfère à toute autre, la réclame à nouveau pour La Belle de Moscou. « Rien n’entame son incandescence, s’émerveille-t-il. Lorsqu’on a tenu Cyd dans ses bras, on reste à tout jamais enlacé à elle. » Mais, en cette fin des années 1950, c’est la comédie musicale qui bat de l’aile. La danseuse pense réussir sa reconversion de comédienne et s’illustre dans Traquenard, film noir étincelant de Nicholas Ray, avant de jouer de malchance. Alfred Hitchcock lui préfère Eva Marie Saint pour La Mort aux trousses. La mort de sa partenaire Marilyn Monroe interrompt le tournage de Something’s Got to Give… Lorsqu’enfin elle aborde un rôle, passionnant, de femme amorale dans Quinze Jours ailleurs, de Vincente Minnelli, la censure fait couper ses meilleures scènes. Pour Cyd Charisse, c’en est trop. À quoi bon lutter davantage, d’autant que le Nouvel Hollywood l’enterre avec les studios ? Résignée à entretenir la nostalgie d’un âge d’or en honorant de sa présence quelques soaps et de nombreux festivals, la star justifiera jusqu’à sa mort, en 2008, le mot du danseur russe David Lichine qui vit en elle « le rêve de tout chorégraphe et la plus grande ballerine américaine ». Tony Hunter, star hollywoodienne sur le déclin, se rend à Broadway pour jouer dans une version de Faust montée par un metteur en scène en vogue. Sa part ... |
THE HOLIDAY, Nancy Meyers 2006, Cameron Diaz, Kate Winslet, Jude Law, Jack BlackUne Américaine, Amanda, et une Anglaise, Iris, toutes deux déçues des hommes, décident d'échanger leurs appartements sans se connaître. Iris va débarquer dans une demeure de rêve tandis que la distinguée Amanda découvre une petite maison de campagne sans prétentions. Les deux femmes pensent passer de paisibles vacances loin de la gent masculine mais c'était sans compter l'arrivée du frère d'Iris dans la vie d'Amanda, et la rencontre de Miles pour Iris. Une Américaine, Amanda, et une Anglaise, Iris, toutes deux déçues des hommes, décident d'échanger leurs appartements sans se connaître. Iri ... |
THE HOURS, Stephen Daldry 2002, Meryl Streep, Julianne Moore, Nicole Kidman@@Les écrits de Virginia Woolf touchent une ménagère et inspirent une New-Yorkaise qui est amoureuse d'un poète mourant. Les écrits de Virginia Woolf touchent une ménagère et inspirent une New-Yorkaise qui est amoureuse d'un poète mourant. ... |
THE IMPOSSIBLE, Juan Antonio Bayona 2012, Naomi Watts, Ewan McGregor (catastrophe)@@Un couple et ses trois garçons partent en vacances en Thaïlande, à Khao Lak, ils arrivent l'avant-veille du terrible Tsunami du 26 décembre 2004. Surpris par la vague géante au moment où ils sont dans la piscine de l'hôtel, ils vont être séparés mais vont survivre malgré de graves blessures. Au milieu du chaos, de toutes ces personnes traumatisées perdues et endeuillées, ils continuent leurs recherches. Un couple et ses trois garçons partent en vacances en Thaïlande, à Khao Lak, ils arrivent l'avant-veille du terrible Tsunami du 26 décembre 2004. Surpris ... |
THE PAINTED VEIL John Curran 2006,Noami WattsLondres, 1920. Après un mariage trop vite accepté pour convenances sociales, Kitty part avec son mari, Walter, médecin bactériologiste, pour vivre à Shanghai où il doit mener des recherches. Rapidement, la jeune femme tombe amoureuse d'un autre homme. Lorsque Walter découvre l'adultère dont il est victime, il promet à Kitty de lui accorder un divorce qui ne mentionnera pas son infidélité. Londres, 1920. Après un mariage trop vite accepté pour convenances sociales, Kitty part avec son mari, Walter, médecin bactériologiste, pour vivre &agra ... |
THE PATRIOT le chemin de la liberte, Roland Emmerich 2000,, Mel Gibson (saga)@@Caroline du Sud, 1776. La colère gronde dans les rangs des Indépendantistes. Il semble que la guerre contre les Anglais soit désormais inévitable. Benjamin Martin, père veuf de 7 enfants, ne sait que trop bien le prix d'une guerre et s'élève contre cette idée. TELERAMA Benjamin Martin, veuf, élève ses sept enfants dans une superbe plantation de Caroline du Sud. L'année 1776 marque le début de la rébellion contre les Anglais. Si Benjamin refuse d'abord de rejoindre les insurgés, il ne tarde pas à changer d'avis lorsque le terrible colonel Tavington tue sous ses yeux son fils cadet, avant de détruire sa propriété. Accompagné de son aîné, Gabriel, il rejoint l'armée en déroute de Burwell. Benjamin recrute des miliciens et se lance dans une guérilla sans merci, qui durera quatre longues années. La rumeur circule bientôt qu'un insaisissable cavalier sème la panique dans les rangs des Tuniques rouges... Caroline du Sud, 1776. La colère gronde dans les rangs des Indépendantistes. Il semble que la guerre contre les Anglais soit désormais inévitable. Benja ... |
THE QUEEN, Stephen Frears 2006, Helen Mirren, James CromwellDimanche 31 août 1997. La princesse Diana meurt des suites d'un accident de voiture survenu sous le pont de l'Alma à Paris. Si cette disparition plonge la planète dans la stupeur, elle provoque en Grande-Bretagne un désarroi sans précédent. Alors qu'une vague d'émotion et de chagrin submerge le pays, Tony Blair, sent instantanément que quelque chose est en train de se passer, comme si le pays tout entier avait perdu une soeur, une mère ou une fille. Dimanche 31 août 1997. La princesse Diana meurt des suites d'un accident de voiture survenu sous le pont de l'Alma à Paris. Si cette disparition plonge la planè ... |
THE SENTINEL, Clark Johnson 2006, Michael Douglas@Après avoir sauvé la vie du président des Etats-Unis, Pete Garrison, un agent des services secrets, est chargé d'assurer la protection de la première dame du pays, avec laquelle il entretient une liaison. Bientôt, Pete découvre qu'un complot se prépare contre le Président. Mais sa position délicate ne lui permet pas de communiquer l'information. TELERAMA Un traître à la Maison-Blanche ! Quelqu'un complote en interne pour tuer le Président. Tout accuse Pete Garrison (Michael Douglas), pourtant une légende vivante des services secrets, aujourd'hui chargé de la protection rapprochée de la first lady. Bien décidé à identifier le vrai coupable, le vieux briscard prend la fuite, avec deux super agents à ses trousses (Kiefer Sutherland et Eva Longoria)... En s'entourant du meilleur de la télé, y compris un réalisateur qui s'est fait les muscles sur The Shield, le producteur Michael Douglas s'est voulu au top de la tendance. Pour masquer, sans doute, son essoufflement d'acteur excessivement lifté. Mais c'est encore le scénario qui date le plus, en mettant le complot sur le dos d'ex du KGB ! The Sentinel, le premier thriller terroriste post-11Septembre à revenir au bon vieux temps de la guerre froide. Après avoir sauvé la vie du président des Etats-Unis, Pete Garrison, un agent des services secrets, est chargé d'assurer la protection de la premi&egrav ... |
THE SOCIAL NETWORK (Facebook) David Fincher 2010, Jesse Eisenberg, Andrew Garfield (mini)@@Une soirée bien arrosée d'octobre 2003. Mark Zuckerberg, un étudiant qui vient de se faire plaquer par sa petite amie, pirate le système informatique de l'Université de Harvard pour créer une base de données de toutes les filles du campus. Le succès est instantané : l'information se diffuse à la vitesse de l'éclair et le site devient viral, détruisant tout le système de Harvard et générant une controverse sur le campus. C'est pourtant à ce moment que naît ce qui deviendra Facebook. Une soirée bien arrosée d'octobre 2003. Mark Zuckerberg, un étudiant qui vient de se faire plaquer par sa petite amie, pirate le système informatique de ... |
TOMB RAIDER, Roar Uthaug 2018, Alicia Vikander, Dominic WestLara Croft, 21 ans, n'a ni projet, ni ambition : fille d'un explorateur excentrique porté disparu depuis sept ans, cette jeune femme rebelle et indépendante refuse de reprendre l'empire de son père. Convaincue qu'il n'est pas mort, elle met le cap sur la destination où son père a été vu pour la dernière fois : la tombe légendaire d'une île mythique au large du Japon. Le voyage se révèle des plus périlleux et il lui faudra affronter d'innombrables ennemis et repousser ses propres limites. TELERAMA Les deux précédentes transpositions du jeu vidéo, avec Angelina Jolie, réalisées par Simon West, en 2001, puis par Jan de Bont, en 2003, manquaient d’une vision, s’embourbant dans des intrigues paranormales et un ésotérisme de bazar. Ce redémarrage peut se voir comme une variation contemporaine sur le mythe d’Orphée et Eurydice. Persuadée que son explorateur de père, disparu depuis sept ans, est encore en vie, la jeune Lara Croft (Alicia Vikander) s’embarque pour une île funéraire du Japon, sorte d’antichambre de l’Enfer. Très impliquée physiquement, l’actrice encaisse les coups, les contusions, les blessures durant ses affrontements, suffocants et souvent au corps-à-corps, avec les mâles pilleurs de tombes menés par Walton Goggins (« gueule » vue dans les séries The Shield et Justified). Par son sens de l’action, le cinéaste en fait une héroïne plus tangible et plus incarnée que ne l’était la version Angelina Jolie, très poupée de cire, tout en rendant hommage aux origines vidéoludiques de la franchise — la scène, quasi absurde, de l’épave d’avion perchée en haut d’une cascade, plateforme qui n’en finit plus de s’écrouler. En 2015, Roar Uthaug signait The Wave, film catastrophe norvégien recommandable, dans lequel un géologue, après avoir échappé à un tsunami en se réfugiant sur les hauteurs d’un fjord, retournait en contrebas à la recherche de sa famille. C’était, déjà, un voyage au royaume des morts. Lara Croft, 21 ans, n'a ni projet, ni ambition : fille d'un explorateur excentrique porté disparu depuis sept ans, cette jeune femme rebelle et indépendante refuse de ... |
OUT CE QUI BRILLE Géraldine Nakache 2009, Géraldine Nakache, Leila Bekthi@@Ely et Lila sont comme deux soeurs. Elles se connaissent depuis l'enfance, partagent tout et rêvent ensemble d'une autre vie. Elles vivent dans la même banlieue, à dix minutes de Paris. Aujourd'hui, Ely et Lila ne veulent plus être à dix minutes de leurs vies. De petites embrouilles en gros mensonges, elles vont tout faire pour essayer de pénétrer un monde qui n'est pas le leur où tout leur semble possible. Ely et Lila sont comme deux soeurs. Elles se connaissent depuis l'enfance, partagent tout et rêvent ensemble d'une autre vie. Elles vivent dans la même banlieue, &agrav ... |
TOUT PEUT ARRIVER, Jack Nicholson, Diane Keaton (sentimental)@@Harry Sanborn, directeur d'une maison de disques new-yorkaise, ne sort qu'avec des filles de moins de 30 ans. Durant un rendez-vous romantique avec sa nouvelle petite amie, Marin, il tombe sous le charme de sa mère féministe divorcée, Erica Barry. Cependant, un médecin trentenaire séduisant veille au grain. TELERAMA Un film qui s’intéresse avec humour à la sexualité des sexagénaires. Keaton, féministe sexy, trouve l’extase dans les bras de Nicholson, vieux cabot hilarant shooté au Viagra. Cette comédie romantique a frôlé en son temps le happening si l’on rapporte l’âge de ses protagonistes, la soixantaine, aux 125 millions de dollars gagnés au box-office américain. Diane Keaton, riche écrivaine qui croyait avoir « fermé boutique », retrouve sa verdeur dans les bras de Jack Nicholson, superpatron vermoulu, toujours entre deux infarctus et deux amantes. Le Viagra comme stimulant pour l’un, la ménopause comme contraceptif pour l’autre : Nancy Meyers, une des rares cinéastes femmes puissantes de Hollywood au début des années 2000, parle sans détour de la sexualité après la jeunesse, amortissant toutefois le « choc » avec beaucoup de luxe — villa de millionnaire sur Long Island. Un blockbuster romantique Antijeuniste et antimachiste, le film parvient à faire drôle sur les deux fronts. Diane Keaton est fêtée par le scénario, courtisée même par Keanu Reeves, mais elle a tendance à surjouer. C’est Nicholson qui décroche la timbale, poussant son numéro présénile vers des sommets de cabotinage masochiste, fesses à l’air dans les couloirs de la clinique. Dommage que ce burlesque de l’âge mûr s’estompe peu à peu au service du cahier des charges usuel des blockbusters romantiques. Et que le film s’étire plus que de raison : on se serait passé du happy end à Paris, vu comme le symbole de l’antiquaille toujours désirable… Harry Sanborn, directeur d'une maison de disques new-yorkaise, ne sort qu'avec des filles de moins de 30 ans. Durant un rendez-vous romantique avec sa nouvelle petite amie, Marin, ... |
TOY BOY, David Mackenzie 2009, Ashton Kutcher, Anne Heche (comedie sentimentale)@Véritable séducteur, Nikki mène une vie facile avec jolies filles, belles voitures et villas de luxe. Tout en multipliant les conquêtes, il se fait entretenir par une riche avocate d'Hollywood, chez qui il passe le plus clair de son temps à faire la fête et à prendre du bon temps. Tout se passe bien pour Nikki jusqu'au jour où il rencontre Heather, une somptueuse serveuse qui lui fait tourner la tête pour de bon. TELERAMA On est loin de Macadam Cowboy, qui montrait tout le tragique de la prostitution masculine. Dans le nouveau film de David Mackenzie (My name is Hallam Foe), le bel Ashton Kutcher, troublant de naturel dans un rôle taillé sur mesure, tombe avec gaieté les avocates milliardaires dans le seul but de squatter leurs luxueuses villas de Beverly Hills. Madame est satisfaite, le gigolo est logé-nourri-blanchi : tout le monde y trouve son compte. Mais un vrai happy end se mérite à Hollywood. Ashton Kutcher va donc tomber amoureux d'une serveuse de bar aussi perverse que lui. D'où une comédie finalement plus acide que romantique sur la solitude et la peur de l'engagement. Véritable séducteur, Nikki mène une vie facile avec jolies filles, belles voitures et villas de luxe. Tout en multipliant les conquêtes, il se fait entre ... |
TRE PIANI, Nanni Moretti 2021, Margherita Buy, Riccardo Scamarcio (drame)@@Lucio et Sara, habitent au rez-de-chaussée de l'immeuble. Ils confient souvent leur fille de sept ans, Francesca, à leurs voisins de palier âgés, Giovanna et Renato. Dans l'appartement du dessus, Monica, épouse de Giorgio constamment à l'étranger pour son travail, va devenir mère et lutte contre la solitude. Au dernier étage vivent Dora et Vittorio, tous deux magistrats, et leur fils de vingt ans, Andrea. Ce dernier, qui a renversé une femme, demande l'aide de ses parents. TELERAMA Un accident bouleverse la vie d’un immeuble romain. Avec ce récit en trois époques, Nanni Moretti est plus sombre que jamais, mais toujours émouvant. Même s’il est allé puiser dans la littérature, c’est sans doute à la densité narrative des séries que Nanni Moretti entend se confronter, avec ces intrigues croisées, riches en personnages et en rebondissements. On suit, en trois époques, la vie des habitants d’un bel immeuble de Rome — dans le roman adapté, Trois Étages, de l’Israélien Eshkol Nevo, l’histoire se déroulait à Tel-Aviv. Il y a d’abord le choc et l’effroi d’un accident, une nuit : un adolescent de l’immeuble, ivre au volant, renverse une passante enceinte, défonce un mur de briques de verre du rez-de-chaussée et finit sa course dans un appartement. Les conséquences de ce drame sont multiples : l’affrontement destructeur entre l’adolescent coupable d’homicide involontaire et ses parents, tous deux magistrats ; le soupçon d’agression sexuelle contre une fillette par un voisin de palier retraité à qui elle avait été confiée pendant les événements ; un idylle transgressive entre le père de cette enfant et la petite-fille encore mineure du même retraité… Plus sombre que jamais En dépit de cette profusion inattendue, Tre piani donne souvent l’impression de retrouver un Nanni Moretti familier, celui de La Chambre du fils (2001) plutôt que de Habemus papam (2011). Un Moretti certes plus sombre que jamais, mais émouvant, humaniste, sinon humble. Moins soucieux, cette fois, de briller par des trouvailles de mise en scène que d’accompagner ses personnages éprouvés vers une certaine résilience, ou, du moins, une consolation. Lucio et Sara, habitent au rez-de-chaussée de l'immeuble. Ils confient souvent leur fille de sept ans, Francesca, à leurs voisins de palier âgés, Giovann ... |
TROIE, Wolfgang Petersen 2004, Brad Pitt, Diane Kruger (peplum)@@Dans la Grèce antique, l'enlèvement d'Hélène, reine de Sparte, par Paris, prince de Troie, est une insulte que le roi Ménélas ne peut supporter. L'honneur familial étant en jeu, Agamemnon, frère de Ménélas et puissant roi de Mycènes, réunit toutes les armées grecques afin de faire sortir Hélène de Troie. L'issue de la guerre de Troie dépendra notamment d'un homme, Achille. Arrogant, rebelle, et réputé invicible, celui-ci n'a d'attache pour rien ni personne si ce n'est sa propre gloire. TELERAMA Côté casting, on n’a pas lésiné, avec Brad Pitt comme produit d’appel. Mais côté lecture d’Homère, on est loin du compte. Un péplum plan-plan. Dans la foulée de Gladiator, Hollywood s'est mis en tête que l'épopée antique pouvait redevenir un filon. Troie a fait la preuve du contraire. La délicatesse fait défaut dans ce spectacle, qui rappelle les films en Technicolor qu'on voit aujourd'hui au second degré... Pâris, joli coeur, embarque Hélène à Troie, et le roi Ménélas, cocufié, va s'en offusquer auprès de son frère Agamemnon, qui commence la guerre. Ces barbus courroucés vont chercher Achille, qui s'amusait avec son glaive, mais doit faire face à son destin... On rame vers Troie, et on se demande ce que Wolfgang Petersen cherche à prouver dans cette galère. Le péplum servirait-il désormais à requinquer la foi dans la politique extérieure américaine ? Curieusement, Petersen, semblant retrouver ses origines allemandes, ravive dans la seconde partie le souvenir d'une autre mythologie, celle des Nibelungen. D'Achille et de son interprète, Brad Pitt, il fait son Siegfried. Un héros mélancolique, flanqué d'un cousin tout ce qu'il y a de germanique. C'est par cette rêverie détournée que Troie ravive, in extremis, la magie des univers légendaires. Dans la Grèce antique, l'enlèvement d'Hélène, reine de Sparte, par Paris, prince de Troie, est une insulte que le roi Ménélas ne peut supp ... |
UN COEUR INVAINCU, Michael Winterbottom 2007, Angelina Jolie, Dan FuttermanLe 23 janvier 2002, le monde apprend l'assassinat de Daniel Pearl, un journaliste américain exécuté par des extrémistes pakistanais. Le reporter enquêtait sur Richard Reid, activiste et vendeur d'armes. Mariane, son épouse, rédige l'histoire de son enquête, de son enlèvement, de sa mort et de sa propre souffrance après la disparition de sa mari. TELERAMA La mort du reporter Daniel Pearl racontée par Michael Winterbottom, qui dose avec finesse suspense et réalisme. Souvenez-vous, c'était en février 2002 : la technologie moderne se mettait au service de la barbarie. Une vidéo de mise à mort circulait sur le Web et des milliers d'internautes s'agglutinaient devant l'écran. Face caméra, Daniel Pearl, reporter international pour le Wall Street Journal, était décapité à Karachi par un groupuscule d'islamistes. Quelque temps après, son épouse, la journaliste Mariane Pearl, décrivait dans un livre les quatre semaines qui ont séparé l'enlèvement de son mari de l'annonce de sa mort. Un mois d'une enquête éprouvante aux allures de course contre la montre. Dans les mains d'un quelconque faiseur de Hollywood, un tel récit aurait probablement servi de prétexte à un produit certifié conforme, avec scènes d'horreur, séquences émotion et épilogue patriotard. Heureusement pour la mémoire de Daniel Pearl, journaliste scrupuleux, le soin d'adapter Un coeur invaincu est revenu au Britannique Michael Winterbottom. Le choix n'a rien d'incongru : de Welcome to Sarajevo à The Road to Guantanamo, qui pointait les dérives de la croisade antiterroriste de Bush, le cinéaste a montré une certaine habileté à faire surgir la fiction d'une démarche documentaire. Cette fois encore, il incarne plus qu'il ne reconstitue la réalité. La force du film réside principalement dans cet exercice d'équilibriste : rester sur le fil d'un troublant réalisme sans jamais tomber dans un naturalisme douteux. Sale, grouillant et assourdissant, Karachi est filmé sur le mode du reportage, souvent caméra à l'épaule. La ville semble s'étendre comme une lèpre. D'interviews en tuyaux, Daniel vit sa dernière journée d'homme libre mais il est déjà le jouet du destin. Catapulté au coeur des événements, là où tout se passe, il avance à l'aveugle, ballotté par le cours des choses, déjà piégé. Au chaos de cette ville guêpier s'ajoute bientôt la désorganisation des services chargés de l'enquête. Dans la maison du couple Pearl, transformée en QG, commence un ballet désynchronisé : policiers locaux, membres des services de renseignement pakistanais et américains... Une collaboration difficile se met en place, non sans quelques ratés. Pour le cinéaste, c'est l'occasion de saisir à la volée la topographie de l'après-11 Septembre : bourbiers géopolitiques, sédiments de haine et diplomatie de la terre brûlée. De la complexité de ce nouveau monde, né dans les cendres de « Ground Zero », il glisse ici ou là quelques exemples : une image passe furtivement sur un écran de télé pour nous rappeler au bon souvenir de Guantánamo et de ses sbires accrédités. Ou bien c'est une scène d'interrogatoire musclé de la police pakistanaise qui énonce, en passant, une dérangeante vérité : la torture n'est pas l'apanage des méchants. De la maison des Pearl à Karachi, en état de siège permanent, à celle des parents de Daniel à Los Angeles, assaillie par une armada de journalistes, le film montre comment l'enlèvement est devenu en l'espace d'un mois un feuilleton à rebondissements mondialement diffusé. Lorsqu'un journal révèle la judéité de Daniel, Mariane est folle de colère : elle sait qu'il n'en faudra pas plus pour que les ravisseurs de son mari fassent de lui un « espion du Mossad ». Autant dire un condamné à mort. Plusieurs fois, on croit le dénouement tout proche, mais l'attente se poursuit, de demande de rançon en faux espoirs. Incontestablement efficace, cette tension dramatique nous laisse parfois mal à l'aise, nous qui connaissons trop bien la fin de l'histoire... Pourtant, une fois le martyre de Daniel révélé, le film évite tout sensationnalisme, préférant rendre hommage à la dignité de Mariane Pearl, au « coeur invaincu » par la haine. Grâce à Angelina Jolie, le film réussit ainsi son autre défi : le beau portrait d'une femme d'exception. De la présence intense (et inattendue) de l'actrice émane une énergie entêtée, tendue vers un seul objectif : connaître la vérité sur le sort de celui qu'elle aime. Et quand le pire arrive pour lui, le pire commence pour elle : apprendre à vivre avec. Le 23 janvier 2002, le monde apprend l'assassinat de Daniel Pearl, un journaliste américain exécuté par des extrémistes pakistanais. Le reporter enqu&ec ... |
UN SECRET, Claude Miller 2007, Patrick Bruel, Cecile de France, Julie Depardieu (societe)@@@Dans les années 1950, parce qu’il déçoit ses parents, François s’invente un frère. Son double inversé : musclé, audacieux. Il ne sait pas qu’il a vraiment existé… TELERAMA Avec un vrai sens du romanesque, Claude Miller filme la lente montée du nazisme dans cette France des premiers congés payés, où les juifs s’aveuglent sur leur sort. Lente montée du désir entre deux êtres qui n’ont pas le droit de s’aimer. Montée de l’autodestruction chez Hannah (Ludivine Sagnier), dont le visage s’asphyxie de scène en scène. À l’instar de la musique de Zbigniew Preisner, tout le film semble s’extraire doucement de l’ombre. Claude Miller est un vrai doux, mais un faux tendre. Ses films dissimulent une insolence secrète — on la trouve dans un épilogue inattendu et féroce. Et de la dérision, tout emmêlée de tendresse, dans la scène superbe où le père, survivant de tant de morts, s’effondre, à cause de celle d’un chien. Les voies de nos chagrins sont impénétrables. Dans les années 1950, parce qu’il déçoit ses parents, François s’invente un frère. Son double inversé : musclé, audacie ... |
UNE GRANDE ANNEE, Ridley Scott, Russell Crowe, Marion CotillardMax Skinner, redoutable banquier d'affaires de la City, hérite de la propriété et du vignoble de son oncle, en Provence. Il se rend donc sur les lieux de ses vacances d'enfant. C'est à ce moment que Max apprend qu'il n'a plus de job. Il pose donc ses valises dans la très vieille demeure provençale. Son désir de vendre très cher la propriété doit s'incliner face à l'amère réalité : elle ne produit qu'une redoutable piquette. Max Skinner, redoutable banquier d'affaires de la City, hérite de la propriété et du vignoble de son oncle, en Provence. Il se rend donc sur les lieux de ses v ... |
VA, VIS ET DEVIENS, Radu Mihaileanu 2005, Yael Abecassis, Roschdy Zem1984. Des centaines de milliers d'Africains de vingt-six pays frappés par la famine se retrouvent dans des camps, au Soudan. À l'initiative d'Israël et des États-Unis, une vaste action, l'opération Moïse, est menée pour emmener des milliers de Juifs d'Éthiopie (Falashas) vers Israël. Une mère chrétienne pousse son fils de 9 ans à se déclarer juif, pour le sauver de la famine et de la mort. L'enfant arrive en Terre sainte. 1984. Des centaines de milliers d'Africains de vingt-six pays frappés par la famine se retrouvent dans des camps, au Soudan. À l'initiative d'Israël et des &Eacu ... |
VANAJA, Rajnesh Domalpalli 2006 (folklore)@@@Vanaja est un film dramatique en langue télougou de 2006 écrit et réalisé par Rajnesh Domalpalli sur une histoire qui a constitué sa thèse de maîtrise en beaux-arts à l'Université de Columbia. Vanaja est un film dramatique en langue télougou de 2006 écrit et réalisé par Rajnesh Domalpalli sur une histoire qui a constitué sa thèse ... |