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ARSENE LUPIN, Jean-Paul Salome, Romain Duris, Kristin Scott-Thomas (bio thriller)@@


Arsène Lupin est un voleur insouciant, détroussant l'aristocratie parisienne grâce à son charme redoutable. Sa rencontre avec une ensorcelante aventurière, la comtesse de Cagliostro, va transformer le pickpocket débutant en voleur de haut vol. Lancé sur la piste du trésor perdu des rois de France, que convoite une obscure confrérie royaliste, le jeune virtuose multiplie les coups d'éclat.

TELERAMA
Un casting haut de gamme ne fait pas tout. À courir trop de lièvres à la fois, cette nouvelle adaptation tombe dans la surcharge et la confusion.
La dernière adaptation en date de Maurice Leblanc a au moins le mérite de renouveler complètement l'équipage de la grosse production costumée. Outre Romain Duris, charmant et leste dans le rôle-titre, et Pascal Greggory, grand méchant ambigu, Kristin Scott Thomas est idéalement romanesque en sorcière centenaire aux pouvoirs déclinants. Et Eva Green joue la vertu avec une classe qui annonce sa belle prestation de James Bond girl.

Malheureusement, ni le récit ni la réalisation ne leur rendent justice. La première partie, consacrée à l'enfance du héros, ruisselle de lumières scintillantes, entre emphase et pacotille. La suite court trop de lièvres à la fois, chasse au trésor à complications, complots royalistes, sac de noeuds oedipien et tours de sorcellerie. C'est le syndrome « ceinture et bretelles » du cinéma français à ambition populaire, le fantasme de plaire à tous les publics en mixant poursuites, romance, quête identitaire, explosions et fantastique au risque de la surcharge, du hachis et de la confusion. Manque la ligne nette d'un suspense qui courrait tout au long du film. Au lieu de cela, Jean-Paul Salomé essaie de nouvelles pistes jusque dans la dernière ligne droite. Ironiquement, il trouve quelque chose d'intéressant au stade de l'épilogue, quand Arsène Lupin est devenu lui-même, c'est-à-dire personne, un porte-masque insaisissable et solitaire : le héros d'un autre film.
ARSENE LUPIN, Jean-Paul Salome, Romain Duris, Kristin Scott-Thomas (bio thriller)@@ (E)
Arsène Lupin est un voleur insouciant, détroussant l'aristocratie parisienne grâce à son charme redoutable. Sa rencontre avec une ensorcelante aventuri&e ...

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AVEC AMOUR ET ACHARNEMENT, Claire Denis, Juliette Binoche, Vincent Lindon (sentimental)@@


C'est Paris et c'est déjà l'hiver. Sarah et Jean s'aiment, ils vivent ensemble depuis plusieurs années. C'est un amour qui les rend heureux et plus forts, car ils ont confiance l'un en l'autre. D'autant plus, le désir entre eux ne s'est jamais affadi. Un matin, Sarah croise par hasard François, son ancien amant, ce François qui lui a présenté Jean, ce François qu'elle a quitté pour Jean sans hésiter.

TELERAMA
Un couple. Ils s’aiment comme dans un rêve, sur fond de mer étale, de ciel bleu immuable. Comme s’il en avait toujours été ainsi. Mais déjà, la carte postale s’efface. Retour à la grande ville, en hiver. Retour à l’origine même de ce bonheur partagé, car elle n’a rien d’anodin. Sarah (Juliette Binoche) et Jean (Vincent Lindon) ont été présentés l’un à l’autre par un homme, François (Grégoire Colin), avec qui Sarah vivait…

Ce scénario, tiré d’un roman de Christine Angot (Un tournant de la vie, 2018), nous plonge dans le mystère et la mécanique — les deux, vraiment — des amours qui doivent tout à un tiers, décisif, encombrant, impossible à oublier. Le matin où Sarah aperçoit, dans une rue parisienne, cet ex pas vu depuis longtemps, elle se trouble profondément, bien davantage qu’elle ne l’aurait cru. Puis son compagnon lui annonce qu’il envisage de retravailler pour le même ex, et une sorte de vertige s’installe. À croire que l’homme désiré, c’est inévitablement l’autre, l’absent. Et que tout, décidément, se joue et se rejoue à trois.

À la frontière de l’anthropologie et du vaudeville, Claire Denis observe l’expérience tour à tour de haut (elle montre des humains piégés) et de très près, sur les visages et les corps en gros plan. Le film a ainsi reçu l’Ours d’argent de la meilleure réalisation au festival de Berlin. L’un des morceaux de bravoure tient à la mise en scène des retrouvailles entre Sarah et François, non loin de Jean, lors d’un événement professionnel nocturne. Le croisement des regards, le contact des peaux sont sans cesse différés. Le rapprochement à la fois redouté et attendu prend la résonance d’un bouleversement considérable qui, assurément, en annonce d’autres. En homme fatal, capable de faire peur, et d’entraîner vers la chute, Grégoire Colin, acteur sauvage et singulier, dont la révélation, jadis, dut beaucoup à la réalisatrice (dans Nénette et Boni, en 1996), n’a qu’à laisser opérer son magnétisme ambigu. Tandis que Juliette Binoche et Vincent Lindon excelleront, eux, dans la défiance et l’affrontement.

Avec Christine Angot, Claire Denis avait déjà écrit, pour Binoche, Un beau soleil intérieur (2017), sur la recherche, toujours à recommencer, de la fusion amoureuse en ces temps de rencontres faciles. Les deux œuvres se répondent, reposent sur le même alliage savant d’ironie cruelle et d’empathie. Mais ce film-ci permet de mieux cerner ce qui sépare la cinéaste et l’écrivaine. Car l’adaptation s’achemine vers un autre horizon que le roman, une conclusion quasi contraire. Angot, réputée implacable, s’offrait une fin étonnamment apaisée. Claire Denis, fidèle à son désenchantement altier, suggère plutôt qu’en amour, on ne progresse pas, on n’apprend rien. Mais que l’on peut, parfois, s’alléger…
AVEC AMOUR ET ACHARNEMENT, Claire Denis, Juliette Binoche, Vincent Lindon (sentimental)@@ (E)
C'est Paris et c'est déjà l'hiver. Sarah et Jean s'aiment, ils vivent ensemble depuis plusieurs années. C'est un amour qui les rend heureux et plus forts, car ...

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BEFORE MIDNIGHT, Richard Linklater 2013, Julie Delpy, Ethan Hawke (sentimental)@@


Une île grecque, une villa magnifique, en plein mois d'août. Céline, son mari Jesse et leurs deux filles passent leurs vacances chez des amis. On se promène, on partage des repas arrosés, on refait le monde. La veille du retour à Paris, surprise : les amis offrent au couple une nuit dans un hôtel de charme, sans les enfants. Les conditions sont idylliques mais les vieilles rancoeurs remontent à la surface et la soirée en amoureux tourne vite au règlement de comptes.

TELERAMA
Duo-duel conjugal mis en scène avec brio par Richard Linklater qui a une passion pour les mots et une fascination pour le temps qui passe.
Sur le thème du couple, le cinéaste indépendant américain Richard Linklater a conçu une étonnante trilogie inspirée par le vrai changement, et vieillissement, de ses comédiens Julie Delpy et Ethan Hawke. Il y eut, en 1995, Before Sunrise, où le jeune Jesse rencontrait, à Vienne, Céline. Dans Before Sunset, en 2004, ils se retrouvaient à Paris. Jesse était devenu écrivain, et père avec une autre. Neuf ans après, les voici parents d’adorables jumelles. Le passé les accompagne, socle de l’amour qui les porte. De plus en plus difficilement.

L’écrivain qu’est toujours Jesse cache peut-être un macho qui s’ignore. Ce qui pousse Céline dans ses retranchements de pasionaria féministe. Entre ces deux-là, l’échange se noue, se dénoue et se renoue sans cesse. Ils parlent en mangeant, en marchant… Leur duo-duel très écrit est saisi sur le vif par une caméra qui donne de l’élégance à ce cinéma du dialogue. On pourrait le trouver bavard, complaisant, mais une tension s’y invite : les plans durent, obligeant les acteurs à réussir leurs scènes de bout en bout. Élément fondateur de cette trilogie, le temps est ici une obsession fructueuse. Qui raconte l’instant présent comme le passage de la vie.
BEFORE MIDNIGHT, Richard Linklater 2013, Julie Delpy, Ethan Hawke (sentimental)@@@ (E)
Une île grecque, une villa magnifique, en plein mois d'août. Céline, son mari Jesse et leurs deux filles passent leurs vacances chez des amis. On se promè ...

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CLAIR DE FEMME, Costa Gavras 1979, Yves Montand, Romy Schneider (drame sentimental)@@


Michel, traumatisé par la mort imminente de son épouse, ne parvient pas à prendre l'avion qui doit l'emmener à Caracas. En descendant d'un taxi, il bouscule une jeune femme, Lydia, dont il fait tomber le sac. Il s'attache alors à cette inconnue, sans s'apercevoir qu'elle souffre tout autant que lui. Lydia rejoint Michel dans un cabaret où se produit le señor Galba, un dresseur de chiens. Les deux malheureux, éperdus de chagrin, se rendent alors dans le luxueux appartement de la belle-mère de Lydia. L'enfant de cette dernière semble y sombrer dans une folie définitive, par la faute de son père dont on fête pour l'heure l'anniversaire...

TELERAMA
Spécialiste des pamphlets politiques, Costa-Gavras tente ici un détour du côté du drame sentimental. Habitué aux démonstrations coups de poing, il est visiblement mal à l’aise dans ce conte d’amour et de deuil. L’univers insolite de Romain Gary, pétri de dérision romantique, y perd de sa densité. Pourtant, malgré la maladresse des dialogues et de certaines scènes, trop lourdement paroxystiques, on s’attache à la dérive de ces deux naufragés accrochés l’un à l’autre et cernés par la mort. Fragile, lumineuse, visiblement plus à l’aise que son partenaire Yves Montand, Romy Schneider crée le miracle : suscitant, dans la même minute, l’angoisse et l’espoir, elle bouleverse.



CLAIR DE FEMME, Costa Gavras 1979, Yves Montand, Romy Schneider (drame sentimental)@@ (E)
Michel, traumatisé par la mort imminente de son épouse, ne parvient pas à prendre l'avion qui doit l'emmener à Caracas. En descendant d'un taxi, il bous ...

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COLLATERAL, Michael Mann 2004, Tom Cruise (thriller)@@


vMax est taxi de nuit à Los Angeles. Un soir, il se lie d'amitié avec une dénommée Annie Farrell, une belle femme procureur montée à l'arrière de son véhicule.

TELERAMA
Folle nuit de violence, de chantage, de comédie, aussi, à travers Los Angeles. Par Michael Mann, l’un des plus brillants cinéastes américains au tournant du siècle.
Los Angeles, ruban de bitume aux noeuds innombrables, réseau de highways et de parkings. Un chauffeur de taxi dévoué, mais ayant du mal à conduire sa propre vie, accepte, en échange d’une généreuse poignée de dollars, d’accompagner la nuit durant un passager en costume gris et chemise blanche, a priori très civilisé. En réalité, un génie du mal. Max, pris en otage, doit s’exécuter, sinon il risque d’y passer. « C’est quoi, votre truc ? » demande-t-il un moment. « L’indifférence », répond Vincent, spectre melvillien en plus loquace.
Michael Mann (Heat, Révélations, Ali) s’impose comme l’un des cinéastes les plus stylés d’outre-Atlantique, apportant à chaque genre visité une forme inédite de maturité mélancolique. Ici, il orchestre un jeu aussi haletant que brillant avec les apparences et les codes du genre. Un quadrillage secret de Los Angeles, où la tension ne faiblit pas. Il filme cette ville de l’ultramodernité comme personne, saisissant la somme de sensations complexes et trompeuses qu’elle procure. Passage, chassé-croisé, connexion, glissement, dans le grand bain de la géométrie. Mann est encore aujourd’hui le grand urbaniste du cinéma contemporain.
COLLATERAL, Michael Mann 2004, Tom Cruise (thriller)@@ (E)
vMax est taxi de nuit à Los Angeles. Un soir, il se lie d'amitié avec une dénommée Annie Farrell, une belle femme procureur montée à l'arr ...

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COSMOPOLIS, David Cronenberg 2012, Robert Pattinson, Juliette Binoche (societe)@


Au fur et à mesure de la journée, le chaos s'installe et Eric Packer, golden boy de la haute finance, assiste, impuissant, à l'effondrement de son empire. Il est aussi certain qu'on va l'assassiner. Quand ? Où ? Il s'apprête à vivre les 24 heures les plus importantes de sa vie.

TELERAMA
S’inspirant d’un roman de Don DeLillo, David Cronenberg décrit avec une élégance froide le monde en décomposition qui est le nôtre. Dont le héros moribond est ce jeune golden boy usé et isolé, dès lors qu’il quitte sa limo, dans un désert sombre, reflet de son inconscient tourmenté. Jusqu’au moment où il fait face, enfin, à celui qui veut l’abattre. Un pauvre type moche, adipeux, hagard. Une victime qui semble le connaître par cœur. Son double inversé, bien sûr, qui le menace, qui le supplie. Et son cri — « Je voulais que vous me sauviez » — résonne comme une variante de « Pourquoi m’as-tu abandonné ? », la question que la créature finit toujours par poser à son créateur. Question sans réponse dans notre univers sans foi ni loi.
COSMOPOLIS, David Cronenberg 2012, Robert Pattinson, Juliette Binoche (societe)@ (E)
Au fur et à mesure de la journée, le chaos s'installe et Eric Packer, golden boy de la haute finance, assiste, impuissant, à l'effondrement de son empire. Il e ...

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DIEU ET LE CHAMEAU, Peter Keller 2022, Luzer Twersky, Haitham Omari


Un juif orthodoxe de Brooklyn, en route pour célébrer Pessah à Alexandrie en Égypte, et un Bédouin à la recherche de son chameau sont condamnés à traverser le désert à pied et à s'unir pour survivre... Finement écrite, une comédie en forme de road-movie à l'humour revigorant.

TELERAMA
Jai raté quelque chose aux infos ? » demande le chauffeur de bus égyptien en voyant un juif orthodoxe passer à pied la frontière avec Israël, en plein désert du Sinaï. Accusé de représenter une nouvelle invasion, le voyageur Ben, venu de Brooklyn, n’ira pas loin avec le bus. Et continuera son chemin vers Alexandrie grâce à Adel, un Bédouin qui, au volant d’une vieille auto, cherche son chameau…

Produit en 2022, ce film a forcément « raté quelque chose aux infos » et le dialogue qu’il imagine entre un juif et un musulman semble aujourd’hui presque trop décalé avec sa tonalité comique. Quand surgit le nom de Gaza, la légèreté n’est d’ailleurs déjà plus possible et l’échange semble dans une impasse. Mais, comme le rappelle alors Ben à Adel, il ne s’agit pas de parler politique : ici, tout n’est affaire que de religion. Le scénario se distingue, sur ce sujet souvent caricaturé quand il s’agit de faire rire, par le sérieux de son approche et des explications données aux traditions, aux croyances. Plus on entre dans le dogme, plus se fait ressentir le besoin de retrouver l’individu, une humanité commune. Ce message, qui parvient à mêler respect et émancipation face au fait religieux, donne sa singularité à cette fable idéalisée mais éclairée.
DIEU ET LE CHAMEAU, Peter Keller 2022, Luzer Twersky, Haitham Omari@ (E)
Un juif orthodoxe de Brooklyn, en route pour célébrer Pessah à Alexandrie en Égypte, et un Bédouin à la recherche de son chameau sont cond ...

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IN THE MOOD FOR LOVE, Wong Kar-Wai 2000, Maggie Cheung, Tony Leung Chiu-Wai (sentimental)@@


Hong Kong, 1962. M. et Mme Chow emménagent dans leur nouvel appartement le même jour que leurs voisins, M. et Mme Chan. Sans comprendre comment cela a commencé, Chow Mo-Wan et Chan Li-Zhen apprennent que leurs époux respectifs ont une liaison. Cette découverte les choque, mais les rapproche.

TELERAMA
Sensualité et mélancolie jusqu’au sublime. Ce film a fait tant d’amoureux et connu un tel succès que son titre sonne comme une formule magique, un sésame pour quelque paradis perdu. Titre en VO d’un fameux tube jazzy qu’on ne sait comment traduire sans déperdition de sens ou d’élégance, titre de rêve pour ce film tout en langueur, en envies de, en espoirs que… In the Mood for Love, ou l’histoire de M. Chow et de Mme Chan, un homme et une femme d’humeur à s’aimer à Hong­kong, en 1962. Qui n’a encore à l’oreille cette valse entêtante et triste rythmant leurs chassés-croisés de voisins de palier, frôlements fugaces, saisis comme de soyeux instants d’éternité ?

Tout le film est fait d’intermittences, d’esquisses, d’atermoiements, tel un système de rimes visuelles et sonores, de répétitions aux discrètes variantes, où les acteurs changent de costume presque entre chaque plan. Ces infimes différences de tonalité, de « mood », parcourent toutes les virtualités d’un amour impossible et distillent un mélange de mélancolie et de sensualité qui atteint au sublime.
IN THE MOOD FOR LOVE, Wong Kar-Wai 2000, Maggie Cheung, Tony Leung Chiu-Wai (sentimental)@@ (E)
Hong Kong, 1962. M. et Mme Chow emménagent dans leur nouvel appartement le même jour que leurs voisins, M. et Mme Chan. Sans comprendre comment cela a commencé, ...

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JULIE EN 12 CHAPITRES, Joachim Trier 2021, Renate Reinsve, Anders Danielsen Lie


Julie va bientôt avoir 30 ans et sa vie est un véritable chaos. Elle a gâché son talent et son ami plus âgé Aksel, un dessinateur à succès, veut qu'ils fondent une famille. Un soir, alors que Julie se faufile à une fête, elle fait la connaissance d'Eivind, un homme plus jeune et plus charmant. Elle se sépare d'Aksel et se lance dans une nouvelle relation dans l'espoir d'une nouvelle perspective de vie. Mais elle doit se rendre à l'évidence : certains choix de vie sont déjà derrière elle.

TELERAMA
Les joies, les lubies et les amours d’une trentenaire aussi solaire que mélancolique. Une comédie romantique et poétique, qui ne manque pas de mordant. Avec la révélation Renate Reinsve, lauréate du prix d’interprétation féminine en 2021 à Cannes.
Allant et grâce poétique. Ce sont les qualités premières de cette comédie romantique et littéraire. La Julie du titre est dépeinte à travers douze chapitres, comme dans un roman. Douze moments qui englobent plusieurs années de son existence, autour de la trentaine. Dans le prologue, on apprend que la demoiselle était dans sa jeunesse une étudiante brillante, qui a suivi des études de médecine puis, insatisfaite, a changé de branche, en voulant devenir psychologue. Avant de changer à nouveau pour se lancer dans la photographie. Une pointe d’ironie filtre, laissant deviner une touche-à-tout qui papillonne, ne sachant pas exactement ce qu’elle veut.

C’est à la fois vrai et faux. Les facettes de Julie sont multiples. Joachim Trier fait d’elle un portrait psychologique et sentimental subtil, à travers son travail, ses liens de famille et surtout deux histoires d’amour successives. Le film est parfois mordant, proche de la satire sociologique. Mais il s’attache surtout à explorer la vie intérieure de Julie. Un être de contradictions. Qui brave la pression sociale l’astreignant à être mère mais peine à s’accomplir. Qui a du talent dans l’écriture mais renonce à le capitaliser. Un personnage solaire et mélancolique, indissociable de Renate Reinsve, révélation pleine de sensualité, Prix d’interprétation à Cannes, qu’on ne se lasse pas de suivre dans ses déambulations, à travers le temps et la ville aérée d’Oslo.

Captivant et fluide, Julie (en 12 chapitres) bascule dans son dernier tiers, offrant soudain une partition plus grave. Joachim Trier se refuse pourtant à toute noirceur, préférant se tourner du côté d’une sagesse qui n’a rien de mièvre. Bien malin qui peut dire à la fin si le trajet de Julie aboutit à une forme de gâchis. Ou à l’épanouissement discret et neuf d’un dandysme au féminin.
JULIE EN 12 CHAPITRES, Joachim Trier 2021, Renate Reinsve, Anders Danielsen Lie (societe)@ (E)
Julie va bientôt avoir 30 ans et sa vie est un véritable chaos. Elle a gâché son talent et son ami plus âgé Aksel, un dessinateur à su ...

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JUSTE CAUSE, Arne Glimcher 1995, Sean Connery, Kate Capshaw (thriller)@


Paul Armstrong, honorable professeur de droit de Harvard, farouchement opposé à la peine capitale, est contacté par une vieille femme noire de condition modeste qui l'implore d'assurer la défense de son petit-fils, Bobby Earl Ferguson, condamné à mort pour le viol et l'assassinat d'une fillette de 11 ans.

TELERAMA
Paul Armstrong, un brillant professeur de droit, partisan déclaré de l'abolition de la peine de mort, est contacté par une vieille dame, qui le prie de prendre la défense de son petit-fils, Bobby Earl Ferguson, condamné à mort huit ans auparavant pour le viol et l'assassinat d'une fillette de 11 ans. Armstrong hésite, mais sa femme, Laurie, parvient à le convaincre. Il rend visite à Bobby Earl et découvre un jeune homme cultivé et sympathique, qui avait avoué le meurtre uniquement pour échapper aux sévices que lui faisaient subir les deux enquêteurs. En outre, assure le condamné à mort, un tueur en série lui a confessé avoir commis l'odieux assassinat...
JUSTE CAUSE, Arne Glimcher 1995, Sean Connery, Kate Capshaw (thriller)@@ (E)
Paul Armstrong, honorable professeur de droit de Harvard, farouchement opposé à la peine capitale, est contacté par une vieille femme noire de condition modest ...

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KES, Ken Loach 1969,David Bradley, Colin Welland societe)@@


Billy Casper vit dans une petite ville minière du nord-est de l'Angleterre, à Barnsley, dans le Yorkshire. Il a une douzaine d'années et l'univers dans lequel il vit ne correspond pas à son attente. Sa mère ne s'occupe guère de lui son frère aîné Jude, le traite en souffre-douleur. Quelques petits travaux avant l'heure d'ouverture de l'école et de menus larcins lui procurent un peu d'argent de poche. A l'école, Billy est distrait indiscipliné, entouré de camarades et de professeurs plus hostiles qu'amicaux.. Un jour, Billy déniche un jeune rapace; il vole alors dans une librairie un traité de fauconnerie et entreprend de dresser l'oiseau. Il se donne tout entier à cette tâche et lorsqu'un professeur, attentif, lui demande d'exposer à la classe l'art de dresser un faucon, Billy réussit à intéresser tous ses camarades...Mais le gamin a détourné une petite somme d'argent que son frère lui avait confiée pour jouer aux courses : Jude se vengera en tuant l'oiseau, le seul ami de l'enfant.

cinephile54
Instantanément, les paroles du "Petit Prince" me sont venues en tête...Très beau film, sur non seulement l'attachement d'un enfant pour un faucon, mais sur les brimades, les vexations, la maltraitance, à l'école, à la maison, entre enfants et de la part de certains enseignants...Une période scolaire pas si lointaine, en Angleterre, il y a 50 ans, semblable à celle, en France quelques 10/20 ans antérieurement. Les coups de règles sur les mains existaient chez nous (les brimades aussi, pour peur que l'on soit différent...). Cet enfant, rejeté d'un peu partout, non protégé par sa mère, subissant la violence de son frère et celle des autres élèves, isolé, sans ami(e)s, va créer un lien avec un faucon. Le faucon est le symbole, l'emblème solaire chez les Incas du Pérou, En Egypte, il était le prince des oiseaux, de par sa force et sa beauté, Il est symbole solaire de supériorité, d'ambition, d'esprit, de lumière et de liberté...Très beau film...
KES, Ken Loach 1969,David Bradley, Colin Welland societe)@@ (E)
Billy Casper vit dans une petite ville minière du nord-est de l'Angleterre, à Barnsley, dans le Yorkshire. Il a une douzaine d'années et l'univers dans lequel ...

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LA BELLE NOISEUSE, Jacques Rivette 1991, Michel Piccoli, Emmanuelle Beart, Jane Birkin (societe)@@


Ami du peintre Edouard Frenhofer, Balthazar Porbus, un marchand de tableaux, lui rend visite dans sa propriété du Midi de la France. Porbus est accompagné d'un jeune peintre, Nicolas, fervent admirateur de son aîné, et de la compagne de celui-ci, Marianne. La jeune femme accepte de poser pour Frenhofer...

TELERAMA
Il faut voir ce chef-d’œuvre sur les mystères de la création artistique, la lutte de l'esprit et de la matière, les affres d'un peintre, ses rapports avec son modèle. Avec Emmanuelle Béart, sublime modèle soumis au pinceau de Michel Piccoli.
Ce fut, au Festival de Cannes 1991, un événement insolite à bien des égards. A 63 ans, Jacques Rivette, cinéaste-auteur exigeant, rigoureux, dont les films n'ont jamais vraiment atteint le grand public, se trouvait exposé aux feux de l'actualité internationale et recevait le grand prix de la compétition. Reconnaissance tardive sans doute, mais « La Belle Noiseuse » devint, du coup, le « chef-d'oeuvre connu » de Rivette, celui pour qui la création artistique (à travers le cinéma) a toujours été un mystère arraché au secret des âmes et à la vérité intérieure des êtres. Balzac avait déjà inspiré Rivette pour son Out one, noli me tangere, version moderne et très longue de L'Histoire des treize. Et, dans La Bande des quatre, comédie à suspense tournée en 1988, il était fait allusion à un tableau, La Belle Noiseuse (une noiseuse est une femme qui cherche des noises). Le film, présenté ce soir dans sa version longue de quatre heures (coupée par un entracte, lorsque Marianne, épuisée, s'endort pendant une séance de pose), est un extraordinaire jeu de fausses pistes pour un secret qui ne sera jamais vraiment dit. Un extraordinaire affrontement entre le peintre, que son ami, sorte de Méphisto, a poussé à l'acte jusqu'alors refusé, et le modèle entièrement nu, reprenant le rôle qui fut, autrefois, celui de l'épouse. Marianne est manipulée, humiliée, transformée en victime expiatoire, mais, en même temps, elle exerce un pouvoir quasi magique. Un rite de possession – qui finit par atteindre les autres protagonistes – permet à Frenhofer de traverser les apparences, tout au long d'un suspense haletant. Il n'y a, dans la mise en scène de Rivette, aucun artifice, aucun piège, aucun effet de manche. Mais, en temps réel, les mains du peintre Bernard Dufour prêtées au personnage de Piccoli, réalisent les esquisses et traquent la vérité du corps du modèle. Il y a quelque chose de sublime dans ce film et dans ses interprètes.


LA BELLE NOISEUSE, Jacques Rivette 1991, Michel Piccoli, Emmanuelle Beart, Jane Birkin (societe)@@ (E)
Ami du peintre Edouard Frenhofer, Balthazar Porbus, un marchand de tableaux, lui rend visite dans sa propriété du Midi de la France. Porbus est accompagné d'un ...

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LA CHANCE DE MA VIE, Nicolas Cuche 2011, Virginie Efira, Francois Xavier Demaison (sentimental)@@


Un dicton populaire ne dit-il pas que les cordonniers sont les plus mal chaussés ? Conseiller conjugal de talent, Julien a un sérieux souci car ses relations amoureuses ne durent pas plus de deux semaines ! Effectivement, Julien a le don de porter malheur à toutes celles qui croisent sa vie depuis sa plus tendre enfance. Ainsi, il a déjà envoyé des femmes à l'hôpital, brisé des carrières, fait fâcher ses petites amies avec leurs proches.

TELERAMA
Comment une comédie apparemment lambda se révèle-t-elle meilleure que la moyenne ? Avec une idée de scénario plutôt cocasse pour le genre sentimental (ici, la scoumoune intégrale se révélant le plus sûr chemin vers l’amour), des dia­logues bien troussés et une mise en scène tonique. Dans le rôle du porteur de poisse, François-­Xavier Demaison assure. Face à lui, Virginie Efira avait déjà son joyeux abattage. Et la musique, composée par Christophe La Pinta, est subtile et pimpante.
LA CHANCE DE MA VIE, Nicolas Cuche 2011, Virginie Efira, Francois Xavier Demaison (sentimental)@@ (E)
Un dicton populaire ne dit-il pas que les cordonniers sont les plus mal chaussés ? Conseiller conjugal de talent, Julien a un sérieux souci car ses relations amoureus ...

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LA COMTESSE AUX PIEDS NUS, Joseph L. Mankiewicz 1954, Ava Gardner, Humfrey Bogart (societe)@@@


À l'enterrement de Maria Vargas, sous la pluie, Harry Dawes se souvient. Kirk Edwards, producteur, et Harry Dawes, engagé pour réaliser un film, découvrent leur vedette un soir dans un cabaret de Madrid.

TELERAMA
Si ce film de Joseph L. Mankiewicz, diffusé ce soir Arte, colle à la peau de la brune incendiaire aux yeux verts, le tournage ne fut pas une partie de plaisir. Flash-back sur un drame flamboyant…
En cette fin d’hiver 1954, le soleil réchauffe le corps et les sens d’Ava Gardner devant la caméra Technicolor du chef opérateur Jack Cardiff et le regard du metteur en scène Joseph L. Mankiewicz. « Certaines scènes de La Comtesse aux pieds nus ont été pour moi les plus merveilleuses de ma vie professionnelle », écrira l’actrice dans ses Mémoires (Ava : Mémoires, par Ava Gardner, éd. Presses de la Renaissance, 1991.) « Celle, en particulier, où je devais danser une espèce de flamenco, vêtue d’un pull moulant et d’une jupe en satin ordinaire, aguichant mon cavalier, l’attirant plus près de moi, me dérobant à son étreinte. C’était la première fois que je dansais dans un film et je me suis entraînée tous les soirs, pendant trois semaines. Nous avons tourné la séquence dans une oliveraie de Tivoli, avec une centaine de Gitans frappant dans leurs mains tandis que le disque tournait sur un phonographe. Lorsque le phono a rendu l’âme, ils ont continué à taper dans les mains et c’est la prise que nous avons conservée. »

Cette scène où Ava / Maria Vargas, dansant pour son plaisir, est suivie amoureusement par la caméra de Cardiff, fait écho à celle du début de La Comtesse… où, l’héroïne s’exhibant dans un cabaret pour la satisfaction des clients, Mankiewicz se refuse à la filmer. Sujet fantasmatique, Maria Vargas n’existe que dans le regard des autres et se dérobe au nôtre. Lorsqu’elle voudra prendre son destin en main, la danseuse espagnole, devenue star hollywoodienne puis épouse d’un comte italien impuissant, ne pourra échapper à son destin. Si l’auteur d’Eve donna corps à la rumeur selon laquelle il se serait inspiré de la vie de Rita Hayworth pour écrire sa Comtesse, on peut trouver bien des similitudes entre Maria Vargas et son interprète.

“Nerveuse et vulnérable” sur le tournage
Quand elle est contactée par Mankiewicz, Ava Gardner vient de plaquer son époux Frank Sinatra et s’est installée à Madrid où elle entame une liaison avec le torero Luis Miguel Dominguin. Rebelle au star-system, incertaine de ses talents d’actrice, l’héroïne de Pandora choisit de mener une existence de nomade de luxe en Europe, n’acceptant des rôles que pour entretenir son train de vie dispendieux.

Le tournage en Italie de La Comtesse aux pieds nus n’est toutefois pas heureux. Mal embouché, Humphrey Bogart, qui incarne Harry Dawes, le cinéaste-confident de Maria Vargas, fait payer à sa partenaire l’abandon de son copain Sinatra. Goujat, il se montre méprisant envers Ava. Laquelle ne peut compter sur le soutien d’un Mankiewicz généralement à l’écoute de ses interprètes, mais accaparé par ses fonctions d’auteur-réalisateur-producteur. Devenu indépendant avec la création de sa société de production Figaro, le cinéaste doit prendre sur lui l’entière responsabilité du film. « Je ne pense pas que j’ai pu aider Ava comme j’aurais voulu le faire, reconnaîtra-t-il. Je suis impardonnable pour n’avoir pas perçu à quel point elle était nerveuse et vulnérable. » (dans Pictures Will Talk, The Life & Films of Joseph L. Mankiewicz, par Kenneth L. Geist, éd. Scribner, 1978).

Source d’inspiration pour Fellini
Et si cette insécurité renforçait la qualité vibrante du jeu d’Ava Gardner ? Et si Mankiewicz, avec cette œuvre lucide, lyrique et baroque, construite au fil de sept flash-back savamment imbriqués, signait là son œuvre la plus personnelle ? Sa critique cinglante du monde du cinéma, doublée d’une satire de la jet-set et d’une aristocratie en lambeaux, fait écho à son ode à une impossible liberté, la voix du cinéaste étant portée par Harry Dawes, double et alter ego.

Semi-échec aux États-Unis, où le film est mal distribué et jugé « trop bavard », critiqué par son auteur lui-même, qui doit à la censure d’avoir transformé l’homosexualité du comte en blessure de guerre, La Comtesse aux pieds nus n’en est pas moins immédiatement vénérée par la critique française et ses jeunes Turcs, Claude Chabrol et François Truffaut. Elle sera, cinq ans plus tard, une source d’inspiration pour Federico Fellini et sa Dolce vita. Sous les fastes d’une moderne Cendrillon qui tournerait mal, La Comtesse aux pieds nus est un diamant inaltérable de l’histoire du cinéma.
LA COMTESSE AUX PIEDS NUS, Joseph L. Mankiewicz 1954, Ava Gardner, Humfrey Bogart (societe)@@@ (E)
À l'enterrement de Maria Vargas, sous la pluie, Harry Dawes se souvient. Kirk Edwards, producteur, et Harry Dawes, engagé pour réaliser un film, découvr ...

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LA FEMME DE MON FRERE, Monia Chokri 2019, Anne-Elisabeth Bossé, Patrick Hivon (sentimental)@@


Montréal. Sophia, jeune et brillante diplômée sans emploi, vit actuellement chez son frère Karim. Leur relation fusionnelle est mise à l'épreuve lorsque Karim, séducteur invétéré, tombe éperdument amoureux d'Eloïse, qui est en fait la gynécologue de Sophia.

TELERAMA
Doctorante dépressive à l’humour abrasif, Sophia voit son avenir en flou, sans emploi ni argent. Dans ce monde où le savoir ne se monnaie plus guère, sa boussole est familiale. Fraternelle surtout. Sophia et son frère ont beau ne pas se ressembler, ils partagent, entre mille choses, une connaissance aiguë du célibat. Un jour, pourtant, le frère tombe amoureux de la jolie gynéco qui vient d’avorter sa sœur…

Actrice chez Denys Arcand et Xavier Dolan (Les Amours imaginaires), la Québécoise Monia Chokri réussit son passage au long métrage 1 avec cette comédie existentielle acide et volubile, en partie inspirée de sa propre vie. Prenant au pied de la lettre le sujet de thèse de son héroïne – « Intrications des dynamiques familiales et politiques chez les continuateurs d’Antonio Gramsci » –, elle passe avec aisance du cocon chaleureux et militant de la maison des parents au spleen d’une génération en mal d’idéaux ou à la férocité du monde universitaire. À peine a-t-on fini de rire qu’on est déjà cueilli par cette mélancolie rageuse qui empêche Sophia de grandir. Joué à merveille par Anne-Élisabeth Bossé (star au Québec) et Patrick Hivon, le couple frère-sœur incarne l’amour fusionnel sans que jamais l’ombre de l’inceste vienne planer sur le duo.
LA FEMME DE MON FRERE, Monia Chokri 2019, Anne-Elisabeth Bossé, Patrick Hivon (sentimental)@@@ (E)
Montréal. Sophia, jeune et brillante diplômée sans emploi, vit actuellement chez son frère Karim. Leur relation fusionnelle est mise à l'ép ...

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LA FULGUREE, Didier Bivel 2024, Camille Claris, Pierre Perrier (thriller)@


Lucie et Samuel célèbrent leur mariage en Auvergne, lorsque la foudre s'abat sur eux et cinq autres personnes. Samuel est tué sur le coup. Les autres survivent. Deux ans plus tard, les miraculés se retrouvent sur les lieux du drame.

TELERAMA
Lucie et Samuel Carrera célèbrent leur mariage à l'Auberge du Lac de Guéry, dans la montagne auvergnate, quand la foudre s'abat sur eux et cinq autres personnes. Samuel est tué sur le coup. Les autres survivent, mais deviennent des "fulgurés" aux séquelles étranges qui bouleversent leur existence. Lucie se voit dotée d'une capacité de mémorisation exceptionnelle, elle se souvient de tout à chaque instant de sa vie. Une faculté qui l'empêche de surmonter son traumatisme et de faire son deuil. Deux ans plus tard, les "miraculés du lac de Guéry" se retrouvent sur les lieux du drame. C'est alors qu'un mystérieux tueur commence à les éliminer les uns après les autres. Le commandant Julien Eider de la SR de Clermont mène l'enquête, stupéfait par l'hypermnésie de Lucie qui lui apporte une aide précieuse.
LA FULGUREE, Didier Bivel 2024, Camille Claris, Pierre Perrier (thriller)@ (E)
Lucie et Samuel célèbrent leur mariage en Auvergne, lorsque la foudre s'abat sur eux et cinq autres personnes. Samuel est tué sur le coup. Les autres survivent ...

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LA GRANDE SEDUCTION, Jean-François Pouliot 2003 (societe)@@


À Sainte-Marie-La-Mauderne, un petit village portuaire, les habitants, autrefois de fiers pêcheurs, sont maintenant contraints de vivre des allocations gouvernementales. Après le départ du maire vers la grande ville, Germain, un des habitants, décide de prendre les choses en main.

TELERAMA
Sainte-Marie-la-Manderne est un charmant petit village portuaire. Mais la vie a bien changé en quelques années dans cette région autrefois paradisiaque. La population, majoritairement constituée de pêcheurs, est touchée par un chômage massif. Le changement pourrait venir de l'implantation d'une usine...
LA GRANDE SEDUCTION, Jean-François Pouliot 2003 (societe)@@ (E)
À Sainte-Marie-La-Mauderne, un petit village portuaire, les habitants, autrefois de fiers pêcheurs, sont maintenant contraints de vivre des allocations gouvernementale ...

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LE GOUT DE LA CERISE, Abbas Kiarostami 1997(fable philosophique)@@@


La banlieue industrielle de Téhéran, les collines désertiques des environs. Un homme en Range Rover demande successivement l'aide de plusieurs personnes pour mener à bien son projet de suicide.

TELERAMA
Magnifique fable philosophique, tout en retenues et sous-entendus. Il prend successivement comme passagers un jeune soldat puis un séminariste. Des hommes qui parlent dans une voiture qui roule. Une pensée qui chemine. Pas besoin d’être un habitué de Kiarostami pour goûter à la richesse de cette fable, Palme d’or au Festival de Cannes 1997 (ex æquo avec L’Anguille, de Shôhei Imamura). Face à l’embrigadement du soldat et au dogme du religieux, le héros cherche à exercer son libre arbitre. En l’occurrence : son droit à mourir. Rarement mise en scène aura été si évidente. Tout fait sens, ouvre le champ des interprétations. Et il suffit de quelques plans pour suggérer un magnifique regain d’espoir, rappeler la beauté du ciel, le chuchotement de la pluie, bref, vanter le « goût de la cerise » qui ramènera, peut-être, le héros vers la vie…
LE GOUT DE LA CERISE, Abbas Kiarostami 1997(fable philosophique)@@@ (E)
La banlieue industrielle de Téhéran, les collines désertiques des environs. Un homme en Range Rover demande successivement l'aide de plusieurs personnes pour m ...

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LE JARDIN DES FINZI CONTINI, Vottorio de Sica 1970, Dominique Sanda, Helmut Berger (histoire guerre)@@


Italie, 1938. Ayant entrepris depuis peu de se convertir à l'antisémitisme, le régime fasciste multiplie les mesures vexatoires contre les Juifs italiens, mais la famille Finzi-Contini, pilier de l'aristocratie de Ferrare depuis des générations, ne croit pas à l'imminence de la menace. Les deux enfants adultes, Micól et Alberto, aiment bien donner des parties et jouer au tennis dans l'immense parc qui entoure le palazzo familial.

TELERAMA
Italie, 1938. Film obsédant de Vittorio De Sica, dont la mise en scène suggère la progression de l’antisémitisme et la corrosion du fascisme.
Dans la fin de carrière décevante de Vittorio De Sica, “Le Jardin des Finzi-Contini” est obsédant pour ses qualités esthétiques.
Le jardin des Finzi-Contini est ouvert : c’est l’occasion pour quelques jeunes gens de Ferrare d’entrer dans cette somptueuse propriété et d’y retrouver, sur le court de tennis, la belle Micòl. Mais, en 1938, dans l’Italie fasciste, les juifs sont exclus des écoles, des entreprises et… des clubs de tennis.

Ce film unique est dédié à l’évocation minutieuse et poignante d’une chose invisible : le sentiment de la fin. Dans le jardin de la propriété où Micòl et Giorgio retrouvent leur enfance, De Sica filme des arbres majestueux qui ont plus de cinq cents ans, et de frêles silhouettes. Il est dans la fragilité du présent, comme à la surface d’une réalité qu’il effleure pour dire tout ce qu’elle a d’éphémère. Ce style très particulier est d’une beauté sublime mais il faut accepter le fatalisme de ce film où tout est déjà joué. À la victoire impitoyable des exterminateurs, rien ne s’oppose ici. La mort hante le splendide jardin. Tout en choisissant un registre éminemment intime, De Sica donne toute sa résonance à l’Histoire en marche. L’atmosphère d’époque qu’il reconstitue fait ressentir la raréfaction de l’air pour les juifs, les décors deviennent souricière, le piège n’a plus qu’à se refermer. Ce film dont chaque plan dit la douceur de vivre qui s’en va, et qui déploie une délicatesse aérienne pour raconter une tragédie, finit par être d’une puissance émotionnelle rare.
LE JARDIN DES FINZI CONTINI, Vottorio de Sica 1970, Dominique Sanda, Helmut Berger (histoire guerre)@@@ (E)
Italie, 1938. Ayant entrepris depuis peu de se convertir à l'antisémitisme, le régime fasciste multiplie les mesures vexatoires contre les Juifs italiens, mais ...

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LE LABYRINTHE, Wes Ball 2014 (science fiction)@


Quand Thomas reprend connaissance, il est pris au piège avec un groupe d'autres garçons dans un labyrinthe géant dont le plan est modifié chaque nuit. Il n'a plus aucun souvenir du monde extérieur, à part d'étranges rêves à propos d'une mystérieuse organisation appelée W.C.K.D. En reliant certains fragments de son passé, avec des indices qu'il découvre au sein du labyrinthe, Thomas espère trouver un moyen de s'en échapper.

TELERAMA
Encore un roman de fantasy pour ados, tendance dystopique, adapté par Hollywood. On craint le déjà-vu, mais le film emprunte astucieusement à tous les avatars du genre : de la série Lost à Hunger Games, sans oublier les thrillers postapocalyptiques. Le casting (de convaincantes jeunes pousses venues des séries télé) offre un bonus de plaisir si on est un peu physionomiste : chacune de ces nouvelles têtes est la copie à peine pubère d’une star : un Kevin Bacon de 18 ans, la petite sœur de Kristen Stewart ou un Will Smith débutant. Un bon « produit » comme Hollywood sait encore en fabriquer.
LE LABYRINTHE, Wes Ball 2014 (science fiction)@ (E)
Quand Thomas reprend connaissance, il est pris au piège avec un groupe d'autres garçons dans un labyrinthe géant dont le plan est modifié chaque nuit. I ...

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LE PASSAGER DE L ETE, Florence Moncorge-Gabin, Laura Smet, Francois Berleand, Mathilde Seigner, Gregori Derangere


Lorsqu'un ouvrier saisonnier, Joseph, vient proposer ses services à la ferme de Monique, celle-ci accepte. Pour cette femme austère, qui n'a jamais vu revenir son mari de la guerre, l'aide d'un homme est précieuse, surtout au début d'un été qui s'annonce chargé. Entre Monique, la patronne, Jeanne, sa fille institutrice, et la vieille belle-mère, Joseph prend peu à peu sa place. Sa réputation de travailleur et de bel homme ne tarde pas à atteindre le village, excitant curiosité et convoitise. Au fil des jours, Monique commence à le regarder différemment, en proie à des sentiments qu'elle ne pensait plus ressentir un jour. Alors que la saison avance, Joseph et Jeanne deviennent amis. Ils sont jeunes et elle peut lui apprendre à lire et à écrire. Entre cet homme et ces femmes vont se nouer des liens silencieux, ambigus et violents...

TELERAMA
LE PASSAGER DE L ETE, Florence Moncorge-Gabin, Laura Smet, Francois Berleand, Mathilde Seigner, Gregori Derangere (societe terre)@@ (E)
Lorsqu'un ouvrier saisonnier, Joseph, vient proposer ses services à la ferme de Monique, celle-ci accepte. Pour cette femme austère, qui n'a jamais vu revenir son mar ...

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LE SECRET OSER LE REVE, Andy Tennant 2020, Katie Holmes, Josh Lucas,


Suite à la mort de son mari, Miranda Wells éleve seule ses trois enfants. Un jour, une puissante tempête l'oblige à se soumettre à un défi dévastateur, tandis qu'elle fait la rencontre d'un homme mystérieux, Bray Johnson. En quelques jours seulement, la présence de Bray ravive l'esprit de la famille. Cependant, derrière cette nouvelle rencontre se cache un secret qui pourrait tout changer.

TELERAMA
Jeune veuve, Miranda a trois enfants à élever et peine à joindre les deux bouts. Elle entretient une relation avec Tucker. Une tempête dévastatrice chamboule toute la vie de Miranda, mais met sur son chemin un homme mystérieux, Bray, qui va insuffler un nouvel élan à toute la famille. A son insu, Bray instille dans l'esprit de Miranda des messages d'espoir, de compassion et de gratitude...
LE SECRET OSER LE REVE, Katie Holmes, Josh Lucas (thriller sentimental)@@@ (E)
Suite à la mort de son mari, Miranda Wells éleve seule ses trois enfants. Un jour, une puissante tempête l'oblige à se soumettre à un défi ...

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LE TRADUCTEUR, Rana Kazkaz et Anas Khalaf 2000, Ziad Bakri, Yumna Marwan (guerre)@


En 2000, Sami était le traducteur de l'équipe olympique syrienne à Sydney. Un lapsus lors de la traduction le contraint à rester en Australie, où il obtient le statut de réfugié politique. En 2011, la révolution syrienne éclate et le frère de Sami est arrêté pendant une manifestation pacifique. Malgré les dangers, il décide de tout risquer et de retourner en Syrie pour aller le libérer.

TELERAMA
“ La Violence de l'Homme n'a pas besoin de traduction, elle ne se dit et simule pas, son Expression et son Histoire est tristement Universelle ”
LE TRADUCTEUR, Rana Kazkaz et Anas Khalaf 2000, Ziad Bakri, Yumna Marwan (guerre)@@ (E)
En 2000, Sami était le traducteur de l'équipe olympique syrienne à Sydney. Un lapsus lors de la traduction le contraint à rester en Australie, où ...

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LES AMBITIEUX, Catherine Corsini 2006, Karin Viard, Eric Caravaca (sentimental)@@


Julien, un jeune auteur, rêve d'être édité. Petit miracle : il décroche un rendez-vous avec une éditrice redoutable, Judith Zahn. Si celle-ci ne lui reconnaît aucun talent, elle le trouve à son goût. Julien, espérant ainsi se faire publier, devient son amant. Un soir, il fouille dans les affaires de Judith et découvre l'histoire de son père, un révolutionnaire mort au combat en Amérique du Sud. Il décide d'en faire un livre sans rien dire à Judith...

TELERAMA
Comédie sentimentale douce-amère qui frise parfois la caricature, mais sauvée par le savoureux talent de ses interprètes, Éric Caravaca et Karin Viard.
Ala fois comédie sentimentale, chronique d'une machination et satire d'un milieu où sexe et pouvoir marchent ensemble, Les Ambitieux est une tambouille douce-amère dont le goût doit beaucoup aux acteurs et à leur savoureuse interprétation. Le film suit le parcours initiatique de Julien, un Rastignac au petit pied (Eric Caravaca est parfait en arriviste mou) dont la fausse modestie camoufle mal la dévorante ambition : devenir un écrivain reconnu. Monté à Paris, le voilà pris dans les filets de Judith, une redoutable éditrice (Karin Viard), dont il devient l'amant. A ses côtés et à son insu, Julien va enfin trouver le grand sujet de roman qui lui manquait : l'histoire rocambolesque du père de Judith...

Si Catherine Corsini (La Nouvelle Eve, La Répétition) frise souvent la caricature (le personnage de l'éditrice a finalement du mal à émouvoir), le mélange des genres donne du rythme au récit. Entre deux cocasseries, la réalisatrice parvient même à saisir quelques vérités sur les manigances de deux mondes (l'édition et la télévision) également minés par les luttes de pouvoir.
LES AMBITIEUX, Catherine Corsini 2006, Karin Viard, Eric Caravaca (sentimental)@@ (E)
Julien, un jeune auteur, rêve d'être édité. Petit miracle : il décroche un rendez-vous avec une éditrice redoutable, Judith Zahn. Si celle-c ...

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LES DERNIERS JOURS DU MONDE, Jean-Marie et Arnaud Larrieu 2008, Mathieu Amalric, Catherine Frot, Karin Viard (science fiction)@


Alors que s'annonce la fin du monde, Robinson Laborde se remet peu à peu de l'échec d'une aventure sentimentale pour laquelle il s'était décidé à quitter sa femme.
Malgré l'imminence du désastre, et peut-être pour mieux y faire face, il sélance dans une véritable odyssée amoureuse qui lentraîne sur les routes de France et dEspagne.

TELERAMA
Le désir, la mort, le paysage : la sainte ­trinité des frères Larrieu, qui adaptent cette fois un roman de Dominique Noguez. Un virus mortel décime la planète. À Biarritz, on s’apprête à fuir. Sauf Robinson (Mathieu Amalric), quadra obnubilé par sa maîtresse, une nymphe androgyne qui disparaît. Pour l’oublier, ou la retrouver, Robinson part sur les routes. Une odyssée l’attend, exaltante et tragique — la mort frappe partout. Son salut passe par les femmes qui se succèdent dans ses bras… Cette fin du monde imminente décuple le désir. C’est l’idée-force du film : le désir n’est pas que sexuel, il est aussi existentiel. Puisque la mort rôde, autant vivre chaque instant. Robinson traverse des villes, en transe ou dévastées. Fait un détour par des thermes au Japon et une montagne du Canada. Se retrouve au lit avec son plus vieil ami, un ténor (Sergi López). Le road-movie regorge de péripéties, où la fantaisie n’exclut pas l’émotion profonde. Car la situation de science-fiction renvoie à une expérience intime universelle. Lorsque l’amour est si fort que rien ne peut l’égaler, alors oui, qu’importe de mourir, là, tout de suite.
LES DERNIERS JOURS DU MONDE, Jean-Marie et Arnaud Larrieu 2008, Mathieu Amalric, Catherine Frot, Karin Viard (science fiction)@@@ (E)
Alors que s'annonce la fin du monde, Robinson Laborde se remet peu à peu de l'échec d'une aventure sentimentale pour laquelle il s'était décidé & ...

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LES LARMES DU SOLEIL, Antoine Fuqua 2003, Bruce Willis, Monica Bellucci (guerre)@@


Le lieutenant Waters s'envole pour la jungle nigérienne avec son escadron d'élite. Il a pour mission d'évacuer le docteur Lena Kendricks, une compatriote menacée par les guerres civiles. Sur place, Lena refuse d'abandonner ses patients et Waters décide d'emmener les réfugiés valides jusqu'à une zone de sécurité, tout en sachant qu'il ne pourra les faire sortir du pays.

TELERAMA
On peut avoir envie de vérifier que Monica reste désirable tartinée de boue et de sang. On peut s'avouer désarmé devant l'imposante présence d'un Bruce mutique et émacié. Mais rien ne peut empêcher de trouver complaisant à pleurer ce salmigondis aventuro-humanitaire où un massacre ethnique en Afrique sert à désigner, une fois de plus, l'armée américaine comme gardienne de l'humanité. G.O.
LES LARMES DU SOLEIL, Antoine Fuqua 2003, Bruce Willis, Monica Bellucci (guerre)@ (E)
Le lieutenant Waters s'envole pour la jungle nigérienne avec son escadron d'élite. Il a pour mission d'évacuer le docteur Lena Kendricks, une compatriote menac ...

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LES LECONS DE LA VIE, Mike Figgis 1994, Albert Finney, Greta Scacchi (societe)@@


Toute sa vie, Andrew Crocker-Harris a enseigné les lettres classiques dans un très chic établissement anglais, l'Abbey College. Dur et intransigeant, il n'est aimé ni des étudiants, ni de ses collègues. Mis à la retraite forcée par le recteur Frobisher, sous prétexte d'ennuis de santé, Crocker-Harris tente une dernière fois d'établir le contact avec ses élèves, dont il ignore qu'ils l'ont surnommé «le Hitler de la cinquième». Son échec est patent, hormis auprès d'un jeune étudiant, fin et sensible, Taplow. Pendant ce temps, Laura, sa femme, se désole. Quitter Abbey College signifie pour elle renoncer à son amant, Frank Hunter, le beau professeur de sciences... -- Critique : Les heurs et malheurs d'un professeur de grec détesté de ses élèves, qui le surnomment « le Hitler de la classe de 5e ». Adaptation de La Version de Browning, de Terence Rattigan, variante appliquée et balourde du Cercle des poètes disparus.

TELERAMA
Un Finney intense rendant son humanité à un homme seul, rigide et finalement émouvant. Hélas la réalisation "téléfilm" dessert un beau sujet

TELERAMA
LES LECONS DE LA VIE, Mike Figgis 1994, Albert Finney, Greta Scacchi (societe)@@@ (E)
Toute sa vie, Andrew Crocker-Harris a enseigné les lettres classiques dans un très chic établissement anglais, l'Abbey College. Dur et intransigeant, il n'est ...

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LES OLYMPIADES, Jacques Audiard 2021, Lucie Zhang, Makita Samba, Noemie Merlant (societe)@@


Paris 13e, quartier des Olympiades. Emilie rencontre Camille, qui est attiré par Nora, qui elle-même croise le chemin de Amber. Trois filles et un garçon. Ils sont amis, parfois amants, souvent les deux.

TELERAMA
Jacques Audiard signe une comédie voluptueuse doublée d’un conte moral, à l’esprit Nouvelle Vague.
Fini la malédiction de la violence. La douceur a pris le relais, et même ses aises, à l’image de cette jeune odalisque nue et détendue, qui chante micro à la main sur son canapé, à côté de son amant. C’est le prologue des Olympiades, comédie voluptueuse doublée d’un conte moral. Soit un sacré virage dans la carrière de l’auteur du Prophète et des Frères Sisters, la collaboration au scénario de Céline Sciamma et Léa Mysius (réalisatrice d’Ava et scénariste de Desplechin) expliquant peut-être cela. Comme l’annonce le titre, le décor est le quartier géométrique des Olympiades, dans le 13e arrondissement de Paris, avec ses tours, autour desquelles la caméra plane. Derrière chaque fenêtre, des personnes vivent, font l’amour, se sentent seules, espèrent. Le film en élit quatre, dont il entrecroise les destins. Ce sont de jeunes adultes. Trois filles et un garçon, cultivés mais pas installés. Qui se cherchent en cherchant l’amour.

La première qui émerge est la chanteuse, Émilie (Lucie Zhang). Une jolie Franco-Chinoise vive et sagace, qui a fait Science-Po mais se coltine un boulot pénible de vendeuse dans un centre d’appels. Elle a mis une annonce pour partager son appartement avec une colocataire. Mais c’est un Camille au masculin qui se présente (Makita Samba), prof de lycée. Elle refuse le candidat, se ravise puis passe rapidement au lit avec lui. Libres, décomplexés, Émilie et Camille sont du genre à coucher d’abord et à discuter ensuite. Le sexe, la séduction et le discours amoureux, voilà l’attrait de ce marivaudage, qui propose une forme de sensualité neuve. Un érotisme qui se glisse autant dans les dialogues que dans les scènes d’amour stricto sensu, charnelles mais aussi très pensées, chorégraphiées, différentes… Pour Nora (Noémie Merlant), le désir et le plaisir vont moins de soi. Cette jeune provinciale, un peu naïve et burlesque, qui travaillait dans l’immobilier à Bordeaux, a décidé de reprendre des études, à la fac de Tolbiac. À peine arrivée, elle est victime de cyberharcèlement à la suite d’une méprise. Elle retrouve Amber Sweet, la fille blonde (Jehnny Beth), prostituée à distance sur le Net, avec laquelle on l’a confondue. En ligne, toutes deux entament un dialogue, régulier, sans caractère sexuel, où chacune se livre, raconte ses expériences vécues. Des affinités affleurent.

À travers ce quatuor de personnages, Jacques Audiard dessine avec beaucoup d’élégance une carte du tendre, contemporaine et atemporelle. Il y a quelque chose d’aérien et de fluide dans sa manière de passer d’un protagoniste à l’autre, de l’amitié à l’amour, sans se départir d’un ancrage social précis, à savoir le quotidien multiracial du Paris d’aujourd’hui. Le film parle de sentiments mais parvient aussi, sans s’appesantir, à évoquer les galères de travail et de logement, le rôle de l’entourage. Par petites touches, il saisit les liens d’Émilie avec sa mère, sa grand-mère et la communauté chinoise. Idem du côté de Camille, dont la petite sœur arrive à surmonter son problème de bégaiement grâce au stand-up.

De l’humour, il y en a. Une tournure d’esprit que les quatre comédiens offrent avec une fraîcheur confondante, faisant rimer légèreté, sex-appeal, intelligence sensible. Il est d’ailleurs troublant qu’à travers eux, via le noir et blanc satiné et les intrigues de cœur, Les Olympiades rappelle l’esprit d’une famille qui semblait éloignée de Jacques Audiard : celle de la Nouvelle Vague. On a cru un instant reconnaître Delphine Seyrig en Noémie Merlant, on a pensé à Rohmer et Truffaut. Le film se termine sur un évanouissement digne de La Femme d’à côté ou de Stendhal. Autant dire que le romantisme n’est pas mort.
LES OLYMPIADES, Jacques Audiard 2021, Lucie Zhang, Makita Samba, Noemie Merlant (societe)@@ (E)
Paris 13e, quartier des Olympiades. Emilie rencontre Camille, qui est attiré par Nora, qui elle-même croise le chemin de Amber. Trois filles et un garçon. Ils s ...

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LITTLE BIRD, Zoe Leigh Hopkins 2024 (serie) (histoire)@@


Au Canada, une jeune femme issue des Premières Nations cherche sa famille d’origine. La série canadienne "Little Bird" raconte sur fond de quête identitaire la “rafle des années 1960” au Canada : plus de vingt mille enfants des communautés autochtones furent arrachés à leur famille pour les assimiler à la culture dominante. Prix du Public à Séries Mania 2023.
LITTLE BIRD, Zoe Leigh Hopkins 2024 (serie) (histoire)@@ (E)
Au Canada, une jeune femme issue des Premières Nations cherche sa famille d’origine. La série canadienne "Little Bird" raconte sur fond de quête ...

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MAMAN A DISPARU, François Basset 2023


Louise et Céline, deux soeurs que la vie a éloignées, se retrouvent après la disparition inquiétante de leur mère. Persuadées qu'elle n'a pas disparu sans raison, les soeurs aux caractères si opposés, décident ensemble d'enquêter et mettrons à jour des secrets de famille jusque-là bien enfouis.

TELERAMA
Elles sont sœurs, et pourtant… L’une est brune et teigneuse ; l’autre, blonde et empathique. La première, Céline, célibataire assumée, a quitté le fief familial du Pays basque pour devenir tatoueuse en ville et multiplie les inscriptions pour délits mineurs sur son casier judiciaire ; l’autre, Louise, l’aînée, vétérinaire de campagne dévouée, s’est réinstallée chez sa mère, Caroline, le temps de prendre du recul sur sa vie de couple devenue bancale. Une mère qui semblait souffrir de quelques troubles de la mémoire, avant de se volatiliser un beau matin, sans laisser de traces.


Contrainte de revenir au bercail, Céline règle ses comptes avec Louise. Principal objet de sa rancune : la mort de leur père. Un accident, s’obstine à penser la douce véto ; un suicide pour sa cadette, qui en impute la responsabilité à leur mère. Un capitaine de gendarmerie entre alors dans la danse des recherches pour disparition inquiétante, mais ce sont les deux frangines qui, bon gré mal gré, vont enquêter ensemble de leur côté, remuant un passé loin d’être purgé de ses mystères…

Deux belles et bonnes comédiennes, un cadre rural, des dialogues piquetés de cruauté entre des sœurs devenues ennemies… Cette fiction démarre de façon plutôt prometteuse dans le registre psychologique d’une sororité écornée, mais mollit en s’emberlificotant dans une intrigue vaporeuse (pour ne pas dire fumeuse), qui finit par générer un sentiment de décevante inconsistance.
MAMAN A DISPARU, François Basset 2023 (E)
Louise et Céline, deux soeurs que la vie a éloignées, se retrouvent après la disparition inquiétante de leur mère. Persuadées qu'el ...

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MOI TONYA, Craig Gillespie 2017, Margot Robbie, Sebastien Stan, Allison Janney (sport societe)@@


Le parcours de la sportive controversée Tonya Harding, championne de patinage artistique dans les années 80 et 90, première femme à réussir un triple axel dans une compétition majeure, mais surtout connue aujourd'hui pour sa célèbre rivalité avec la patineuse Nancy Kerrigan aux JO de 1994 et sa tentative, avec l'aide de son mari, de nuire à sa rivale.

TELERAMA
Tiré d’un fait divers qui passionna le monde, le documentaire fictif, signé Craig Gillepsie, réhabilite Tonya Harding, championne de patinage artistique déchue.
Le 6 janvier 1994, la jeune patineuse artistique Nancy Kerrigan est attaquée à la ­matraque à l’issue de son entraînement. Très vite, les soupçons se portent sur l’autre star de l’équipe américaine, Tonya Harding, accusée d’avoir commandité l’agression pour empêcher sa rivale de participer aux jeux Olympiques.

L’Australien Craig Gillespie a reconstitué ce fait divers sous la forme d’un faux documentaire. Chacun des protagonistes donne sa version de l’histoire, cherchant à se donner le beau rôle — ou le moins mauvais possible. Ce parti pris narratif est une manière habile de rappeler l’ultra-médiatisation de l’affaire Harding, qui passionna le monde entier. Il se révèle aussi un puissant moteur d’humour noir, notamment quand le montage, un rien roublard mais efficace, vient pointer les contradictions des uns et des autres.

Dans ce réjouissant jeu de massacre, seules sont épargnées l’entraîneuse très patiente interprétée par Julianne Nicholson. Et surtout Tonya Harding elle-même. Sans être complètement innocentée, la championne déchue, un temps la femme la plus haïe d’Amérique, est réhabilitée par le réalisateur et sa tête d’affiche, Margot Robbie, aussi bluffante patins aux pieds que sensible dans son jeu. Grâce à elle, la comé­die féroce de Moi, Tonya se ­révèle, aussi, un émouvant portrait de femme.
MOI TONYA, Craig Gillespie 2017, Margot Robbie, Sebastien Stan, Allison Janney (sport societe)@@ (E)
Le parcours de la sportive controversée Tonya Harding, championne de patinage artistique dans les années 80 et 90, première femme à réussir un tr ...

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MON MARI UN ASSASSIN, Lancelot von Naso 2013, Veronica Ferres


Minette et Paul sont mariés et semblent mener une vie de famille heureuse. Cependant, lorsque Paul commence peu à peu à s'éloigner de sa femme, celle-ci décide de le filer et parvient à épier le rendez-vous galant qu'il a donné à Nora, sa nouvelle conquête, dans une chambre d'hôtel. L'épouse trahie garde pour elle ce dont elle a été témoin, même lorsqu'elle croise à l'opéra celle qui a les faveurs de son époux.

TELERAMA
S’attaquant à l’hypocrisie du couple sur fond d’adultère et de disparition, ce polar aux airs hitchcockiens tire des ficelles déjà vues, mais parvient à nous happer dans son jeu de faux-semblants. Il ne manque qu’un peu de nerf à la mise en scène.

C'est lorsqu’elle s’attaque à l’hypocrisie bourgeoise que la fiction d’outre-Rhin est la plus inventive. La preuve avec ce thriller qui mêle intrigue sentimentale et énigme policière, tout en décrivant le modèle du couple comme le bastion de tous les mensonges et de toutes les férocités. Minette découvre que Paul, son mari, la trompe avec la jeune Nora. Pour préserver leur ­famille, elle ne dit rien, espère que cette liaison ne durera pas. Après une violente altercation entre Paul et sa maîtresse, celle-ci disparaît. Paul renoue avec sa femme : tout semble rentrer dans l’ordre. Apparaît l’ex-compagnon de Nora, qui prend contact avec Minette et se dit convaincu que Paul l’a assassinée…

Les ficelles de ce téléfilm aux allures hitchcockiennes ont beau avoir été mille fois utilisées, on se laisse prendre au jeu. Qui ment, qui dit la vérité, dans cette partie de chasse où chacun veille cyniquement sur ses intérêts ? Dommage que la mise en scène, alourdie par un rythme un peu poussif, ne soit pas toujours à la hauteur.
MON MARI UN ASSASSIN (E)
Minette et Paul sont mariés et semblent mener une vie de famille heureuse. Cependant, lorsque Paul commence peu à peu à s'éloigner de sa femme, celle-ci ...

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MUSIC BOX, Costa-Gavras 1989, Jessica Lange, Armin Mueller-Stahl (thriller guerre shoah)@@@


Ann Talbot, brillante avocate de Chicago, est amenée à défendre son père, poursuivi pour crimes de guerre. Michael Laszlo a fui la Hongrie à la fin de la Seconde Guerre mondiale et s'est refugié aux Etats-Unis. Après quarante-cinq ans de vie paisible et honnête, il est convoqué par le bureau des enquêtes spéciales. Des preuves accablantes ont été réunies contre lui et de nombreux témoins auraient reconnu en lui un tortionnaire nazi.
MUSIC BOX, Costa-Gavras 1989, Jessica Lange, Armin Mueller-Stahl (thriller guerre shoah)@@@ (E)
Ann Talbot, brillante avocate de Chicago, est amenée à défendre son père, poursuivi pour crimes de guerre. Michael Laszlo a fui la Hongrie à la f ...

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MY LADY, Richard Eyre 2017, Emma Thomson, Stanley Tucci, Fionn Whitehead (societe sante)@@@


Magistrate à la Haute Cour de Londres, Fiona est spécialiste en affaires familiales. Elle s’attache à faire primer « l’intérêt de l’enfant », comme le stipule le Children Act, voté au Royaume-Uni en 1989. À la veille d’un week-end, une requête urgente : un médecin demande à soigner de force un adolescent atteint de leucémie. Témoin de Jéhovah, Adam refuse toute transfusion sanguine. « L’intérêt » du jeune homme se trouve-t-il dans le respect de ses convictions religieuses ou dans la contrainte d’accepter le traitement médical qui pourrait lui sauver la vie ?

TELERAMA
Ian McEwan a lui-même adapté pour l’écran son court et magnifique roman sur la responsabilité individuelle. L’Intérêt de l’enfant, devenu My Lady — quel titre curieux… —, est le portrait poignant d’une femme confrontée, à l’aube de la soixantaine, à l’une des décisions les plus douloureuses de sa vie professionnelle, alors même que son mariage part en lambeaux. La finesse psychologique du romancier est illustrée sans fioritures par la sobre mise en scène de Richard Eyre, au prix, parfois, d’un certain statisme…

Ce sont les comédiens qui donnent au film son intensité. Face au troublant Fionn Whitehead (le jeune soldat de Dunkerque, remarquable), Emma Thompson livre une des performances les plus riches de sa carrière. Dans son jeu d’une précision millimétrée, la perfection technique, le contrôle du moindre geste, du moindre souffle ne brident jamais l’émotion ; ils la subliment.
MY LADY, Richard Eyre 2017, Emma Thomson, Stanley Tucci, Fionn Whitehead (societe sante)@@@ (E)
Magistrate à la Haute Cour de Londres, Fiona est spécialiste en affaires familiales. Elle s’attache à faire primer « l’intérêt d ...

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PERDRIX, Erwan Le Duc, Swann Arnaud, Fanny Ardant, Maud Wyler (sentimental)@


Pierre Perdrix vit des jours agités depuis l'irruption dans son existence de l'insaisissable Juliette Webb. Comme une tornade, elle va semer le désir et le désordre dans son univers et celui de sa famille.

TELERAMA
Ce premier long métrage s’appuie sur un schéma classique, sinon éculé, de la comédie romantique. Mais avec une finesse d’écriture, une habileté à mêler le burlesque absurde et la mélancolie, une précision de la mise en scène qui renouvellent le genre. Le duo Swann Arlaud-Maud Wyler, lui délicat dans un registre lunaire, elle délicieuse dans un rôle d’adorable peste, a un charme fou. Mais le film doit aussi beaucoup aux seconds rôles, des doux dingues attachants dignes de l’univers de Wes Anderson. Dans la famille Perdrix, je demande la mère (Fanny Ardant), une veuve inconsolable qui anime un courrier du cœur radiophonique depuis son garage ; le frère, un prof de biologie passionné par les lombrics (Nicolas Maury) ; et la nièce (Patience Munchenbach), une ado fugueuse qui rêve de devenir championne de ping-pong. La brigade de gendarmerie est au diapason, avec ses pandores neurasthéniques, plus occupés à philosopher qu’à résoudre les enquêtes. Ajoutez le gag récurrent des opérations commandos menées par des naturistes révolutionnaires et l’irruption de soldats d’opérette qui reconstituent une bataille entre nazis et résistants au cœur des Vosges, et vous obtenez une comédie délicieusement rafraîchissante.
PERDRIX, Erwan Le Duc, Swann Arnaud, Fanny Ardant, Maud Wyler (sentimental)@ (E)
Pierre Perdrix vit des jours agités depuis l'irruption dans son existence de l'insaisissable Juliette Webb. Comme une tornade, elle va semer le désir et le dés ...

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PETIT PAYSAN, Hubert Charuel 2017, Swann Arlaud, Sara Giraudeau (environnement nature)@@


Pierre, la trentaine, est éleveur de vaches laitières. Sa vie s'organise autour de sa ferme, sa soeur vétérinaire et ses parents dont il a repris l'exploitation. Alors que les premiers cas d'une épidémie se déclarent en France, Pierre découvre que l'une de ses bêtes est infectée. Il ne peut se résoudre à perdre ses vaches. Il n'a rien d'autre et ira jusqu'au bout pour les sauver.

TELERAMA
Pour Pierre, rien ne compte plus que ses vaches. Levé à l’aube tous les matins pour la traite, il trime toute la journée entre la pâture et les mille et une tâches de la ferme, sans compter les réveils en pleine nuit pour la mise bas d’un veau… Ce jeune éleveur consacre chaque minute de son existence à son troupeau. L’amour ? Pas le temps – ni même l’envie – de répondre aux avances de l’avenante boulangère du village. Les seules visites qu’il accepte sont celles de sa sœur, puisqu’elle est vétérinaire. Surtout, Pierre a peur : les premiers cas d’une épidémie viennent de se déclarer en France. Des troupeaux sont abattus par mesure de précaution. Découvrant que l’une de ses laitières est infectée, il est prêt à tous les mensonges pour empêcher qu’on tue ses vaches…

Hubert Charuel, lui-même fils d’éleveurs, mais qui préféra la Fémis à la ferme familiale, s’empare d’un sujet qu’il connaît intimement. On est d’abord frappé par sa capacité à convertir son matériau documentaire (des difficultés économiques aux lois sanitaires, jusqu’à la question épineuse de la robotisation de la traite) en fiction passionnante. Mais, en plus, son film échappe au naturalisme et tourne au thriller. C’est d’ailleurs annoncé dès la séquence d’ouverture, superbement onirique : Pierre se fraye difficilement un chemin dans sa chambre et sa cuisine, au milieu des vaches. Et il deviendra un héros de polar paranoïaque pour faire disparaître, la nuit, le cadavre d’un ruminant, bien plus difficile à enterrer que celui d’un homme chez Scorsese… Swann Arlaud, impressionnant, comme habité, devient l’incarnation d’un sacerdoce qui peut virer à l’enfer.
PETIT PAYSAN, Hubert Charuel 2017, Swann Arlaud, Sara Giraudeau (environnement nature)@@ (E)
Pierre, la trentaine, est éleveur de vaches laitières. Sa vie s'organise autour de sa ferme, sa soeur vétérinaire et ses parents dont il a repris l'expl ...

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PIEDS NUS DANS LE PARC, Gene Saks 1967, Robert Redford, Jane Fonda (sentimental)


Un couple de jeunes mariés qui emménagent à New York dans un deux pièces se reprochent mutuellement leur façon de vivre.

TELERAMA
La pièce de Neil Simon (un triomphe dans les années 1960) ne repose que sur ce gag, d’abord très drôle puis qui s’essouffle. Comme la mise en scène de Gene Saks est gentiment minimaliste, le charme repose sur les comédiens. Sur Charles Boyer et Mildred Natwick, seconds rôles aux petits oignons. Sur la jeunesse incandescente et la sensualité rieuse du couple Robert Redford-Jane Fonda. Elle, surtout, donne à son rôle de jeune épouse passionnée, maladroite et légèrement enquiquineuse, une gaieté, une grâce, une profondeur surprenantes. On oublie la minceur de l’intrigue et la vision moralement désuète qu’elle véhicule. Pour, au contraire, se réjouir de la réconciliation de ce couple un brin neuneu qui s’aimera toute la vie, simplement parce que Monsieur aura accepté, pour faire plaisir à Madame, de marcher pieds nus dans le parc, un mois de février, par moins 15. Au risque énorme, terrifiant… d’attraper un rhume !
PIEDS NUS DANS LE PARC, Robert Redford, Jane Fonda (sentimental)@@ (E)
Un couple de jeunes mariés qui emménagent à New York dans un deux pièces se reprochent mutuellement leur façon de vivre.

TELERAMA
La ...

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READY PLAYER ONE, Steven Spielberg 2018, Tye Sheridan, Olivia Cooke, Mark Rylance (science fiction)@@@


En 2045, la planète frôle le chaos et s'effondre, mais les gens trouvent du réconfort dans l'OASIS, un monde virtuel créé par James Halliday. Lorsque Halliday meurt, il promet son immense fortune à la première personne qui découvre un oeuf de Pâques numérique caché dans l'OASIS.

TELERAMA
Il y a deux Steven Spielberg. Le premier est un héritier du classicisme hollywoodien avec sa maîtrise du récit, ses scénarios aux valeurs humanistes, ses mises en scène élégantes et efficaces com­me dans le récent Pentagon Papers, ­vibrant hommage à la liberté de la presse. Le second est l’artisan d’un cinéma pop-corn et high-tech, destiné à séduire les enfants que nous sommes tous restés. Mission accomplie, haut la main, avec l’euphorisant Ready Player One, qui prouve que « papy Spielby », à 71 ans, a encore de sérieuses leçons de créati­vité et de modernité à donner aux jeunes générations.

Bienvenue en 2045, à Columbus, Ohio (Etat natal du réalisateur). Pour ne plus penser à leur vie sinistre, la plupart des hommes et femmes du futur passent le plus clair de leur temps avec un masque de réalité virtuelle sur les yeux, seul moyen de pénétrer dans l’Oasis, un jeu vidéo en ligne très addictif. Son fondateur, l’excentrique James Hal­liday, mort quelques années plus tôt, a décidé de léguer sa fortune au gamer qui découvrira « l’œuf de Pâques » dissimulé au cœur du jeu. Wade, un adolescent idéaliste, part à la chasse au trésor, tout comme les salariés de l’IOI, une multinationale du multimédia qui rêve de prendre le contrôle de l’Oasis et, au-delà, du « vrai » monde…

Le film enchaîne avec fluidité les ­allers-retours entre la réalité, très som­bre, de demain et les univers virtuels, tantôt merveilleux, tantôt apocalyptiques, de l’Oasis. Entre les acteurs et leurs avatars numériques. « Les seules ­limites de l’Oasis sont celles de votre imagination », disait son créateur. Spielberg et ses décorateurs ne s’en sont ­posé aucune pour créer des décors, des courses-poursuites, des combats toujours plus fous, toujours plus spectaculaires. Avec un petit supplément d’âme : l’un des charmes du film est d’allier la science-fiction à l’évocation tous azimuts, et délicieusement nostalgique, de la pop culture.

Des tubes de Van ­Halen (Jump) ou de Tears for Fears aux costumes bizarres des Aventures de Buckaroo Banzaï à travers la 8e dimension en passant par les premiers jeux ­vidéo Atari, Ready Player One est une madeleine de Proust géante – et particulièrement savoureuse – pour qui fut adolescent dans les années 80. La plupart de ses (innombrables) références ne durent que quelques secondes, le temps d’une image ou d’une réplique, mais d’autres constituent de véritables enjeux du scénario. Pour résoudre une des énigmes du jeu, Wade et ses amis doivent ainsi plonger dans l’univers de Shining. Grand moment de vertige ciné­philique, lorsque les décors et les personnages du chef-d’œuvre de Stanley Kubrick sont, à leur tour, transformés en avatars numériques…

Si futuriste soit-il, ce divertissement n’est pas complètement déconnecté du monde d’aujourd’hui. La sinistre compagnie IOI est l’équivalent des Google et Facebook actuels : un fleuron du ­capitalisme ultralibéral qui, derrière la ­façade d’entreprise « cool », rêve d’un monopole absolu, quasi totalitaire, sur son marché. Le blockbuster cache ­aussi une émotion inattendue avec le personnage de Halliday, le créateur de l’Oasis, mi-Steve Jobs (pour ses inventions visionnaires), mi-Willy Wonka (le démiurge excentrique de Charlie et la chocolaterie ). Un ex-ado solitaire, mal dans sa peau, qui trouve refuge dans l’imaginaire des jeux vidéo et des films et devient l’une des personnalités les plus admirées, mais aussi les plus riches de l’industrie du divertissement. On aimerait y voir un autoportrait de Steven Spielberg lui-même. Surtout quand cet éternel enfant, arrivé au soir de sa vie, milite pour un retour au pur plaisir du jeu et du partage…
READY PLAYER ONE, Steven Spielberg 2018, Tye Sheridan, Olivia Cooke, Mark Rylance (science fiction)@@@ (E)
En 2045, la planète frôle le chaos et s'effondre, mais les gens trouvent du réconfort dans l'OASIS, un monde virtuel créé par James Halliday. Lors ...

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REVOLUTIONARY ROAD (Les Noces rebelles), Sam Mendes 2008, Leonardo di Caprio, Kate Winslet (sentimental)@@


Aux Etats-Unis, dans les années 50, April et Frank Wheeler forment un couple à part, soucieux de vivre une vie différente avec des objectifs élevés. En emménageant dans leur belle maison, ils jurent qu'ils ne se laisseront pas envahir par la torpeur ambiante. Pourtant, les Wheeler finissent par vivre l'existence qu'ils redoutaient. Frank a un travail sans intérêt et April, femme au foyer, voit ses rêves d'évasion s'envoler.

TELERAMA
Une scène de bonheur — la rencontre —, et c’est déjà la crise. Étude du dysfonctionnement d’un couple, Les Noces rebelles entre directement dans le vif du sujet. Le roman allait encore plus vite. Dans La Fenêtre panoramique (1961), de Richard Yates, le moment d’ivresse inaugural n’est qu’un flash-back, un souvenir lointain. Le piège du conformisme s’est déjà refermé sur ces jeunes mariés des années 1950 qui se croyaient à part. Plus exactement sur elle, qui croyait avoir épousé un homme à part…

Quand la jeune femme (Kate Winslet) se persuade qu’il est encore temps pour le bonheur, et qu’elle propose à l’époux ­ (Leonardo DiCaprio) une nouvelle vie en Europe, les conséquences en chaîne de ce projet alimentent un (faux) suspense, de l’euphorie au désastre. S’il n’atteint pas des sommets bergmaniens (Scènes de la vie conjugale, bien sûr), Sam Mendes parvient à maintenir la tension et l’acuité de son regard. Au-delà de l’époque et de ses codes, il y a l’autopsie d’un amour au sens où la littérature et le cinéma modernes l’envisagent bien souvent, c’est-à-dire comme un mirage.
REVOLUTIONARY ROAD (Les Noces rebelles), Sam Mendes 2008, Leonardo di Caprio, Kate Winslet (sentimental)@@ (E)
Aux Etats-Unis, dans les années 50, April et Frank Wheeler forment un couple à part, soucieux de vivre une vie différente avec des objectifs élevé ...

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RIEN NE SERT DE COURIR, Charles Walters 1966, Gary Grant, Samantha Eggar (comique)@


Arrivé à Tokyo deux jours avant les Jeux Olympiques, Sir William Rutland peine à trouver un logement en raison du nombre de touristes. Lorsqu'il répond à une annonce de colocation affichée à l'ambassade britannique, il rencontre Christine Easton, qui lui permet d'emménager à contrecœur.

TELERAMA
Quiproquos en colocation pour une comédie poussive, rehaussée par la classe et l'humour de l'immense C. Grant jouant dans son ultime film.
RIEN NE SERT DE COURIR, Charles Walters 1966, Gary Grant, Samantha Eggar (comique)@@ (E)
Arrivé à Tokyo deux jours avant les Jeux Olympiques, Sir William Rutland peine à trouver un logement en raison du nombre de touristes. Lorsqu'il répond ...

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SAGE FEMME, Martin Provost 2017, Catherine Frot, Catherine Deneuve societe)@@


Claire est la droiture même. Sage-femme, elle a voué sa vie aux autres. Déjà préoccupée par la fermeture prochaine de sa maternité, elle voit sa vie bouleversée par le retour de Béatrice, ancienne maîtresse de son père disparu, femme fantasque et égoïste, son exacte opposée.

TELERAMA
Un film d’une sensibilité rare, porté par deux grandes actrices, pari réussi de Martin Provost avec ce film dépouillé et généreux. L’histoire de ses héroïnes se raconte au passé. Claire, sage-femme à Mantes-la-Jolie, a connu Béatrice, une aventurière flambeuse, quand celle-ci était la maîtresse de son père… Le temps a passé. L’important, maintenant, c’est un jardin qui sent bon le Bassin parisien. Mais si Béatrice réapparaît, c’est que sa vie est comptée.

Entre les deux pôles de l’existence, la maternité et la recherche d’un dernier refuge, une parenthèse s’ouvre pour ces femmes qui vont apprendre l’une de l’autre. De superbes moments de cinéma en liberté racontent les surprises d’un bonheur réinventé, fugace et beau. Un film drôle, lumineux, poignant.
SAGE FEMME, Martin Provost 2017, Catherine Frot, Catherine Deneuve societe)@@ (E)
Claire est la droiture même. Sage-femme, elle a voué sa vie aux autres. Déjà préoccupée par la fermeture prochaine de sa maternité, ...

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SCANDALE, Jay Roach 2019, Charlize Theron, Nicole Kidman (societe)@@@


"Bombshell" est basé sur le scandale révélé en 2016 dans lequel le président de Fox News, Roger Ailes, a été accusé de harcèlement sexuel à l'encontre de journalistes. Le film raconte l'éviction et la chute de cet intouchable, grâce à la parole des journalistes Gretchen Carlson et Megyn Kelly, interprétées respectivement par Nicole Kidman et Charlize Theron. Gretchen Carlson, présentatrice phare de la chaîne, est la première à avoir publiquement accusé Roger Ailes de harcèlement sexuel.

TELERAMA
L’affaire de harcèlement sexuel qui secoua, en 2016, la chaîne américaine conservatrice et machine à broyer les femmes. L’histoire vraie de la lutte de journalistes contre leur patron, avec trois grandes actrices.
Que l’action se déroule dans un monde très conservateur, ­attaché à une partition rigide entre les sexes et habitué à la domination masculine, rend la révolte des femmes encore plus compliquée et le scénario plus subtil que prévu : les héroïnes doivent s’arracher à leurs propres idées reçues. Par ailleurs, voilà un cas fascinant de parallèle entre le fond et la forme, entre les personnages et le travail de leurs interprètes. Car, pour mieux ressembler aux femmes qu’elles jouent, Charlize Theron et Nicole Kidman sont couvertes de prothèses, de lentilles oculaires, de discrets ou volumineux postiches. Chacune livre une performance digne d’une vraie compétition, empreinte du perfectionnisme extrême qui caractérise également les prestations des vedettes de Fox News. Sauf que leur duel d’actrices ne sert pas, cette fois, les intérêts d’un patron prédateur antédiluvien, mais, au contraire, offre les images percutantes d’un changement de société en marche.
SCANDALE, Jay Roach 2019, Charlize Theron, Nicole Kidman (societe)@@@ (E)
"Bombshell" est basé sur le scandale révélé en 2016 dans lequel le président de Fox News, Roger Ailes, a été accusé ...

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SERRE MOI FORT, Mathieu Amalric 2021, Vicky Krieps, Arieh Worthalter (sentimental)@@


Parce qu'il lui est insupportable d'être quittée par ceux qu'elle aime, Clarisse quitte le domicile conjugal, laissant son mari Marc élever seul leurs deux enfants.

TELERAMA
Par un matin calme, Clarisse (renversante Vicky Krieps) abandonne son monde endormi, le mari, les deux enfants, la maison aux volets bleus. La belle échappée met le cap sur la mer au volant d’une curiosité américaine, une AMC Pacer break de 1979, tandis que le montage révèle en parallèle son désormais hors-champ : la tribu qui s’éveille, se presse autour du petit déjeuner, craint d’arriver en retard à l’école… La vie qui va sans elle.

Entre rêve et réalité
La mise en scène déchire progressivement un voile de tristesse : Clarisse invente. Son fils qui la réclame, les progrès de la grande au piano, son époux qui fait des crêpes, les scènes du quotidien où ceux qui restent continuent d’exister loin de son regard, puisqu’elle est « partie ». Tout se passe dans sa tête. Et rien, à la surface du film, ne différencie la réalité du rêve.

On pense au cinéma d’Alain Resnais, quel­que part entre Je t’aime, je t’aime et Smoking/No Smoking, devant cet éclatement devenu familier chez Mathieu Amalric, qui brouillait déjà les temporalités dans La Chambre bleue (2014) et signait, avec Barbara (2017), un envoûtant antibiopic aux miroitements de kaléidoscope. Tiré d’une pièce de Claudine Galea, Serre-moi fort l’emmène cette fois sur les cimes assumées du mélodrame — sortez les mouchoirs ! — et le confirme en guide de haute voltige. Son héroïne au cœur glacé attend le dégel en se fabriquant des souvenirs du futur, spectatrice de projections intérieures peuplées d’absents chéris. Bouleversant.
SERRE MOI FORT, Mathieu Amalric 2021, Vicky Krieps, Arieh Worthalter (sentimental)@@ (E)
Parce qu'il lui est insupportable d'être quittée par ceux qu'elle aime, Clarisse quitte le domicile conjugal, laissant son mari Marc élever seul leurs deux enfa ...

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TELLEMENT PROCHES, Eric Toledano et Olivier Nakache 2008, Vincent Elbaz, Isabelle Carre, Francois Xavier Demaison, Omar Sy (comique)@@


Famille : Groupe de personnes réunies par des liens de parenté et un fort sentiment de solidarité morale et matérielle.En 1993, Alain et Nathalie ont deux enfants : un bébé, Prosper, et un jeune garçon, Lucien, très turbulent et hyperactif. Problème de Lucien : son père, ancien GO du Club Med de Chamonix, ne fait rien pour le calmer. Problème de Nathalie : elle a trois enfants à la maison. Problème d'Alain : sa belle-famille.

TELERAMA
Éric Toledano et Olivier Nakache (En thérapie) jetaient leur dévolu sur la famille, en l’occurrence une fratrie, avec les pièces rapportées, le neveu hyperactif, la nièce élevée comme une bête de concours… Commencé en fanfare (une scène de dîner d’anthologie qui finit à coups de poêle), avec une méchanceté proche des comédies italiennes d’antan, le film passe ensuite progressivement de la carica­ture à la tendresse.

Les deux réalisateurs gardent néanmoins leur mordant pour dénoncer le racisme ordinaire, offrant à Omar Sy son premier vrai rôle… À travers le personnage de mère intégriste, incarné par Audrey Dana, ils brocardent aussi l’obsession des parents pour la réussite de leurs rejetons. Et laissent à Vincent Elbaz, plus à l’aise dans la comédie que dans le drame, le soin de ridiculiser cette manie si actuelle d’envoyer chez le psy des gosses qui sont juste pénibles.
TELLEMENT PROCHES, Eric Toledano et Olivier Nakache 2008, Vincent Elbaz, Isabelle Carre, Francois Xavier Demaison, Omar Sy (comique)@@ (E)
Famille : Groupe de personnes réunies par des liens de parenté et un fort sentiment de solidarité morale et matérielle.En 1993, Alain et Nathalie ont de ...

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THE SESSIONS, Ben Lewin 2012, John Hawkes, Helen Hunt (societe)@@


Mark O'Brien, écrivain et poète atteint de la polio, cherche à perdre sa virginité. Paraplégique à vie, il prend contact avec une sexologue pour l'aider dans sa demande et contre toute attente, un lien va se tisser entre les deux.

TELERAMA
L'histoire véridique d'un Américain qui, atteint de la polio dans son enfance, a passé sa vie dans un poumon d'acier, et qui décide, à 38 ans, de perdre sa virginité. Il engage pour cela une « assistante sexuelle » — sex surrogate, un job inconnu chez nous.
Le réalisateur pose un regard franc et presque candide sur ces sessions, séances d'initiation menées avec le sérieux de n'importe quelle thérapie. Avec délicatesse, tendresse et humour, aussi. Un ­registre où les comédiens apportent énormément. Helen Hunt compose un personnage de femme désinhibée, préoccupée de mettre en pratique son savoir, et finalement un peu chamboulée dans ses émotions. Face à elle, l'acteur John Hawkes déploie beaucoup d'esprit dans son rôle de handicapé, en évitant la ­performance. L'ensemble est juste et ­généreux. — Frédéric Strauss
THE SESSIONS, Ben Lewin 2012, John Hawkes, Helen Hunt (societe)@@ (E)
Mark O'Brien, écrivain et poète atteint de la polio, cherche à perdre sa virginité. Paraplégique à vie, il prend contact avec une sexologu ...

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THE TREE OF LIFE, Terence Malik 2011, Brad Pitt, Jessica Chastain, Sean Penn (conte)@@@


Architecte à succès, marié et père d'un enfant, Jack, la cinquantaine, semble las de l'existence. Plus fortes et plus vivantes que son morne présent, les images de son enfance à Waco, Texas, dans les années 1950, lui reviennent. Le voici enfant, aîné rebelle et taciturne de trois garçons, jouant dans la lumière radieuse de l'été. L'ordre règne dans leur grande maison ouverte sur la nature.
THE TREE OF LIFE, Terence Malik 2011, Brad Pitt, Jessica Chastain, Sean Penn (conte)@@@ (E)
Architecte à succès, marié et père d'un enfant, Jack, la cinquantaine, semble las de l'existence. Plus fortes et plus vivantes que son morne prés ...

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TRE PIANI, Nanni Moretti 2021, Margherita Buy, Riccardo Scamarcio (drame)@@


Lucio et Sara, habitent au rez-de-chaussée de l'immeuble. Ils confient souvent leur fille de sept ans, Francesca, à leurs voisins de palier âgés, Giovanna et Renato. Dans l'appartement du dessus, Monica, épouse de Giorgio constamment à l'étranger pour son travail, va devenir mère et lutte contre la solitude. Au dernier étage vivent Dora et Vittorio, tous deux magistrats, et leur fils de vingt ans, Andrea. Ce dernier, qui a renversé une femme, demande l'aide de ses parents.

TELERAMA
Un accident bouleverse la vie d’un immeuble romain. Avec ce récit en trois époques, Nanni Moretti est plus sombre que jamais, mais toujours émouvant.
Même s’il est allé puiser dans la littérature, c’est sans doute à la densité narrative des séries que Nanni Moretti entend se confronter, avec ces intrigues croisées, riches en personnages et en rebondissements. On suit, en trois époques, la vie des habitants d’un bel immeuble de Rome — dans le roman adapté, Trois Étages, de l’Israélien Eshkol Nevo, l’histoire se déroulait à Tel-Aviv. Il y a d’abord le choc et l’effroi d’un accident, une nuit : un adolescent de l’immeuble, ivre au volant, renverse une passante enceinte, défonce un mur de briques de verre du rez-de-chaussée et finit sa course dans un appartement.

Les conséquences de ce drame sont multiples : l’affrontement destructeur entre l’adolescent coupable d’homicide involontaire et ses parents, tous deux magistrats ; le soupçon d’agression sexuelle contre une ­fillette par un voisin de palier retraité à qui elle avait été confiée pendant les événements ; un idylle transgressive entre le père de cette enfant et la petite-fille encore mineure du même retraité…

Plus sombre que jamais
En dépit de cette profusion inattendue, Tre piani donne souvent l’impression de retrouver un Nanni Moretti ­familier, celui de La Chambre du fils (2001) plutôt que de Habemus papam (2011). Un Moretti certes plus sombre que jamais, mais émouvant, humaniste, sinon humble. Moins soucieux, cette fois, de briller par des trouvailles de mise en scène que d’accompagner ses personnages éprouvés vers une certaine résilience, ou, du moins, une consolation.
TRE PIANI, Nanni Moretti 2021, Margherita Buy, Riccardo Scamarcio (drame)@@ (E)
Lucio et Sara, habitent au rez-de-chaussée de l'immeuble. Ils confient souvent leur fille de sept ans, Francesca, à leurs voisins de palier âgés, Giovann ...

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UN HOMME PARFAIT, Xavier Durringer 2022, Didier Bourdon, Valerie Karsenti (comique)@@


Florence, débordée par sa vie de famille et son travail, décide d'acheter un robot à l'apparence humaine et au physique parfait. Il répond à toutes ses attentes : entretenir la maison, s'occuper des enfants, et plus encore. Mais le robot va vite susciter de la jalousie chez Franck, son mari acteur je-m'en-foutiste au chômage. De peur de perdre sa femme, Franck décide de reprendre les choses en mains, d'autant que le robot semble trouver un malin plaisir à semer le trouble dans leur couple.

TELERAMA
Madame a acheté un blond musclé qui fait la cuisine et le ménage, le robot Human 3, alors Monsieur se crispe ! Avec une bonne distribution, cette comédie qui croque les différences entre hommes et femmes réussit à amuser. Jusqu’à un certain point.
Un peu de science-fiction française ? À la bonne franquette, bien sûr. Moins sophistiquée que La Soupe aux choux (1981), mais parfois inspirée, cette comédie imagine l’arrivée d’un androïde flambant neuf (modèle Uman 3) chez Frank et Florence. C’est elle qui l’a commandé sur Internet, parce que lui ne fait rien à la maison et qu’elle n’en peut plus de s’occuper de tout et des deux enfants en plus. Mais la solution miracle va vite poser problème. Face à la machine surnommée Bobby, un blond bien musclé qui cuisine, nettoie et range, Monsieur, acteur sans emploi en pleine andropause, développe un méchant complexe. Surtout quand il découvre que Bobby a un programme « Love-Love », alors que pour lui, c’est la panne sèche…

Avec Didier Bourdon dans le rôle du mari, Valérie Karsenti parfaite dans celui de l’épouse et Pierre-François Martin-Laval en robot, il y a facilement matière à rire. La simplicité même de la situation favorise la farce. Et le jeu avec les clichés sur les différences hommes-femmes est souvent bienvenu. Mais, esprit franchouillard oblige, le programme « Love-Love » devient envahissant. Tout semble vraiment se tenir là, dans cet « équipement standard » à l’entrejambe de l’androïde, qui obsède Frank et électrise les amies de Florence. Emportés par le pouvoir du phallus, les scénaristes ont abandonné toute autre piste en route.
UN HOMME PARFAIT, Xavier Durringer 2022, Didier Bourdon, Valerie Karsenti (comique)@@ (E)
Florence, débordée par sa vie de famille et son travail, décide d'acheter un robot à l'apparence humaine et au physique parfait. Il répond &agrav ...

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UNE AFFAIRE DE FAMILLE, Hirokazu Kore-eda 2018, (societe)@@@


Vivant au seuil de la pauvreté en marge de Tokyo, la famille Shibata se débrouille grâce au vol à l'étalage. Un jour, alors qu'Osamu et son fils Shota viennent de commettre un autre vol ils découvrent une fillette dans une ruelle sombre. Ils décident de la ramener à la maison.

TELERAMA
Un portrait de groupe poignant, drôle et lumineux. Palme d’or 2018, à Cannes.
C‘est pas un enlèvement, puisqu’on ne demande pas de rançon. » C’est ainsi, en une phrase et deux haussements d’épaules, que la question est réglée : la petite voisine, 5 ans et une belle collection de bleus et de brûlures sur la peau, vient de trouver un nouveau foyer. Cette mouflette, Osamu, maigrichon entre deux âges, vif et malin, l’a quasiment ramassée dans la rue. Il l’a croisée, livrée à elle-même, alors qu’il revenait d’un raid de ravitaillement au supermarché (sans passer à la caisse, et en oubliant de piquer le shampooing), avec son propre fils préadolescent.

L’adorable Cosette japonaise ne perd pas au change : la famille dans laquelle elle est aussitôt absorbée, réchauffée et câlinée est un vrai cocon de tendresse, encore qu’elle ne corresponde pas (du tout) aux normes classiques en matière d’éducation… Papa vole à l’étalage, aidé par son gamin, lequel ne fréquente aucune école. Maman fait les poches des clients dans la blanchisserie industrielle où elle travaille, et la fille aînée s’exhibe dans un peep-show, déguisée en écolière. Tout ce petit monde attachant, tranquillement amoral, s’entasse au jour le jour chez Mamie, elle-même plutôt douée pour l’arnaque.
UNE AFFAIRE DE FAMILLE, Hirokazu Kore-eda 2018, (societe)@@@ (E)
Vivant au seuil de la pauvreté en marge de Tokyo, la famille Shibata se débrouille grâce au vol à l'étalage. Un jour, alors qu'Osamu et son fils S ...

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UNE JEUNE FILLE QUI VA BIEN, Sandrine Kiberlain, 2021, Rebecca Marder, Anthony Bajon (societe)@


Irène, une jeune fille juive, vit l'élan de ses dix-neuf ans à Paris pendant l'été 1942. Sa famille la regarde découvrir le monde, ses amitiés, son nouvel amour et sa passion de plus en plus grande pour le théâtre. Irène a pour objectif de devenir actrice et ses journées s'enchaînent l'une après l'autre dans l'insouciance de sa jeunesse. Ses amis et son petit ami la soutiennent totalement dans son projet.

TELERAMA
À Paris, en 1942, Irène va devenir comédienne... La beauté de la jeunesse et la noirceur d’une époque réunies en un film d’une vérité bouleversante.
Sandrine Kiberlain a beaucoup de personnalité. Si elle choisit de raconter sa passion pour le métier de comédienne, c’est en nous transportant dans Paris occupé, en 1942. Irène (Rebecca Marder) est une jeune fille qui va bien : elle étudie au Conservatoire, le théâtre lui donne des ailes, l’amour aussi, ses 19 ans bousculent tout dans l’appartement familial et prennent le pouvoir… Au moment même où l’Allemagne et le gouvernement de Vichy redoublent d’autorité pour imposer de nouvelles mesures contre les Juifs. Comme Irène.

Avec un goût très sûr, la cinéaste débutante s’est affranchie des lourdeurs de la reconstitution historique. Comme son héroïne, elle est dans la vivacité, elle fait vibrer le passé qu’elle recrée. C’est l’air du temps qu’elle semble vouloir saisir. Et dans l’air, suggère Sandrine Kiberlain, il y a un miracle : Irène. Elle est la lumière, la joie, le charme, la fantaisie, le jeu, l’envie de rôles, l’ouverture au monde. Elle est tous les possibles. Mais dans l’air de 1942, il y a aussi un crime contre l’humanité. L’ombre noire d’un génocide se rapproche de tous ceux qui portent l’étoile jaune.

En orchestrant comme un crescendo la confrontation entre l’élan de la vie et l’arrêt de mort programmé par l’idéologie nazie, le film redonne à cette période une vérité saisissante. Tourné vers la jeunesse d’hier, il la célèbre pour mieux raviver la blessure de son sacrifice, en s’adressant, de façon jamais sentencieuse, à la jeunesse d’aujourd’hui. Car ce portrait inoubliable, entre ombre et lumière, semble porté par la légèreté d’Irène, sa force et son courage d’aller bien. Le titre a la résonance d’un message de résistance éternel.
UNE JEUNE FILLE QUI VA BIEN, Sandrine Kiberlain, 2021, Rebecca Marder, Anthony Bajon (societe)@@@ (E)
Irène, une jeune fille juive, vit l'élan de ses dix-neuf ans à Paris pendant l'été 1942. Sa famille la regarde découvrir le monde, ses ami ...

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UNE VIE CACHEE, Terrence Malik 2019, August Diehl, Valerie Pachner, Bruno Ganz (sentimental guerre)@@


Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est passible de la peine capitale. Néanmoins, porté par sa foi inébranlable et son amour pour sa femme, Fani, et ses enfants, Franz reste un homme libre. Une vie cachée raconte l'histoire de ces héros méconnus.

TELERAMA
Le fond est cruel : Terrence Malick n’élude pas la violence, les coups endurés en prison par le réfractaire. Mais la forme est celle d’une psalmodie douce, éminemment musicale (soutenue par Bach, Haendel, Dvorák…). Où l’infiniment grand, le ciel, ce qui nous dépasse, se conjugue avec la vie à portée de main — et d’abord le visage de Fani, l’épouse bien-aimée de Franz. C’est donc vers la lumière et une forme d’élévation spirituelle, non de désespoir, que tend cette œuvre pourtant funeste, éloge d’un engagement extrême. Celui d’un résistant solitaire défendant jusqu’au bout sa conscience morale et sa liberté, sans bruit, sans cris, sans même chercher à être un jour entendu… Mais, aujourd’hui, le film fait de cet inconnu un symbole d’héroïsme absolu. — Jacques Morice
UNE VIE CACHEE, Terrence Malik 2019, August Diehl, Valerie Pachner, Bruno Ganz (sentimental guerre)@@@ (E)
Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est pa ...

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VERS DE NOUVEAUX HORIZONS, Nikolaus Leytner 2022, Maria Hofstätter, Leonard Stirsky Hadler.


Un soir, dans la campagne autrichienne, des policiers interviennent pour mettre fin à une rave party. Avec l’aide de son compagnon Stani, policier lui aussi, la jeune recrue Johanna arrête un dealer de drogue surnommé le « Sicilien ». Mais celui-ci parvient mystérieusement à s’évader juste après l’intervention. Quant à Johanna, elle est retrouvée morte au bas d’une falaise… L’enquête conclut à un simple accident. Stani, désespéré, fait appel à la marraine de Johanna, la commissaire à la retraite Grete Öller, pour l’aider à découvrir la vérité. D’abord réticente, celle-ci accepte. Qui a tué Johanna ? Est-ce la même personne qui a liquidé le Sicilien, retrouvé mort quelques jours après la jeune femme ?

TELERAMA
Clope au bec au volant de sa voiture déglinguée, la flic retraitée Grete Öller a de faux airs de capitaine Marleau — mais sans le bagout de Corinne Masiero… Difficile, en fin de compte, de vraiment s’attacher au personnage. Et comme l’enquête se révèle aussi lente au démarrage que décevante dans sa conclusion, on ne ressent pas grand-chose devant ce téléfilm tourné entre l’Autriche et la République tchèque. Tout au plus la vague envie de manger un schnitzel. Pas sûr que ce soit le but recherché.
VERS DE NOUVEAUX HORIZONS, Nikolaus Leytner 2022, Maria Hofstätter, Leonard Stirsky Hadler (E)
Un soir, dans la campagne autrichienne, des policiers interviennent pour mettre fin à une rave party. Avec l’aide de son compagnon Stani, policier lui aussi, la jeune ...

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VICTORIA, Jstine Triet 2016, Virginie Efira, Vincent Lacoste


Victoria Spick, avocate pénaliste en plein néant sentimental, débarque à un mariage où elle y retrouve son ami Vincent et Sam, un ex-dealer qu'elle a sorti d'affaire. Le lendemain, Vincent est accusé de tentative de meurtre par sa compagne. Seul témoin de la scène, le chien de la victime. Victoria accepte à contrecoeur de défendre Vincent tandis qu'elle embauche Sam comme jeune homme au pair. Le début d'une série de cataclysmes pour Victoria.

TELERAMA
Cette Victoria, dépressive, la quarantaine, est-elle l’héroïne d’une comédie ? Oui, car elle est burlesque, jusque dans ses dénis, cette avocate pénaliste, mère séparée de surcroît. Son baby-sitter la lâche, ses plans sexe tournent au fiasco, et son ex-mari divulgue une part de son intimité sur un blog. Et voilà que son meilleur ami, soupçonné d’avoir poignardé sa femme, lui demande de le défendre…

Le trop-plein, la confusion des genres et des sentiments, le travail, la famille et l’amour entremêlés : tout cela était déjà dans La Bataille de Solférino , premier film de Justine Triet. Victoria, chronique qui varie les tempos, est plus écrit, plus accrocheur, dans la lignée de modèles hollywoodiens (Billy Wilder, Blake ­Edwards). Il offre des reflets justes du monde contemporain, entre rire, angoisse, addictions, quête narcissique et obligation de tout gérer et juger, en vitesse accélérée. On n’avait encore jamais vu ­Virginie Efira ainsi : baro­que ou réservée, éclatante ou éteinte, conquérante ou amorphe.
VICTORIA, Justine Triet, Virginie Efira, Vincent Lacoste (comique)@@ (E)
Victoria Spick, avocate pénaliste en plein néant sentimental, débarque à un mariage où elle y retrouve son ami Vincent et Sam, un ex-dealer qu'el ...

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WORKING GIRL, Mike Nichols 1988, Melanie Griffith, Harrison Ford (comique)@@


Tess McGill, secrétaire dans une société de courtage new-yorkaise, enrage de ne pas être estimée à sa juste valeur et rêve de promotion. Sa rébellion lui vaut d'être mutée au service `Fusions et Acquisitions', dont Katharine Parker, une femme ambitieuse et au premier abord sympathique, vient de prendre la tête.

TELERAMA
Les rondeurs de Melanie Griffith contre le “pétard osseux” (dans le texte !) de Sigourney Weaver. Sous la bonne humeur, le cynisme mis à nu.
« J’ai une tête pour les affaires et un corps pour le péché », minaude Melanie Griffith. En une phrase bien troussée, elle résume la duplicité de cette pétillante comédie. On nous offre, à première vue, l’histoire réconfortante d’une revanche sociale : un conte de fées moderne avec bergère-dactylo qui se transforme en princesse du business. Mais, comédie d’imposture (Tess réussit en usurpant l’identité de sa patronne), le film aussi se fait passer pour un autre. Il nous parle de courage, de volonté, de grands sentiments, alors qu’il ne s’agit que d’un arrivisme en vogue, en ce long hiver reaganien que traversait alors l’Amérique. Éloge joyeusement cynique de la réussite, Working Girl, pour ne pas dire « self-made-girl », n’en est pas moins divertissant : le rythme est enlevé, les caractères sont bien croqués, les manigances, ficelées serré. Et Melanie Griffith excelle dans ce rôle ambigu de Rastignac en tailleur sexy.
WORKING GIRL, Mike Nichols 1988, Melanie Griffith, Harrison Ford (comique)@@ (E)
Tess McGill, secrétaire dans une société de courtage new-yorkaise, enrage de ne pas être estimée à sa juste valeur et rêve de promoti ...