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ADVENTURELAND, un job d ete a eeviter, Greg Mottola 2009


C'est l'été de l'année 1987 et James Brennan, un diplômé de l'université, rêve d'aller en Europe. Malheureusement, les plans de James viennent à une halte quand ses parents ne peuvent pas subventionner le voyage. James commence donc à travailler à un parc d'attractions où il rencontre une femme.

TELERAMA
Il lit de la poésie pour le plaisir ! C’est dire si James, ado atypique de Pittsburgh, est un gentil. Parce que ses parents sont tout d’un coup fauchés, il doit travailler pendant les vacances. Un mois à tenir des stands à Adventureland, la pire punition pour celui qui veut partir à Columbia faire des études de journalisme. Le parc d’attractions est vétuste et les autres jeunes employés qui y travaillent sont tous paumés, comme Emily la rebelle, dont James pourrait bien tomber amoureux…

Les comédies dramatiques qui se déroulent l’été juste avant l’entrée en fac sont une sous-catégorie des teenage movies américains. On en a vu beaucoup, mais Greg Mottola instille dans la sienne (qu’il a tournée entre Supergrave et Paul ) une petite musique originale, où le romantisme butte constamment sur le prosaïque. Le tout baigné d’une bande-son années 1980 qui remplit bien son rôle nostalgique : The Cure, David Bowie, le Velvet Underground…

Si les jeunes traînent leur spleen, de soirées imbibées en joints fumés à l’arrière des voitures, c’est que leurs parents sont tout aussi paumés qu’eux : alcooliques, séparés et mal remariés, veufs ou tout simplement démissionnaires, ils ne donnent aucun espoir dans l’avenir à leurs enfants. Ce sont les années Reagan, mais pas celles des yuppies. Jesse Eisenberg (qui ne cessera jamais de nous émouvoir) et Kristen Stewart (alors tout juste échappée de Twilight ) apportent à leur personnage une grâce fragile qui sauve toute scène de la mièvrerie. Commencée à Pittsburgh, la romance se termine un jour de pluie à New York, comme dans les meilleurs Woody Allen.
ADVENTURELAND, un job d ete a eeviter (E)
C'est l'été de l'année 1987 et James Brennan, un diplômé de l'université, rêve d'aller en Europe. Malheureusement, les plans de James ...

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ARRETE OU JE CONTINUE, Sophie Fillières 2014, Emmanuelle Devos, Mathieu Amalric


Un mari et une femme, dont le mariage est à la croisée des chemins, font une randonnée dans les bois, et la femme refuse de revenir.

TELERAMA
Cette sagacité incisive, on la retrouve dans cette histoire de couple désaccordé. Quelque chose ne fonctionne plus comme avant entre Pierre (Mathieu Amalric) et Pomme (Emmanuelle Devos). Lui est devenu dur, cassant, monolithique. Elle, plus fragile, ne demande sans doute qu'à se laisser glisser

“ Un mélange savant entre drame auteuriste français et hilarante comédie burlesquo-cruelle. Ça ne pourra bien sûr pas plaire à tout le monde.
ARRETE OU JE CONTINUE, Sophie Fillières 2014, Emmanuelle Devos, Mathieu Amalric (E)
Un mari et une femme, dont le mariage est à la croisée des chemins, font une randonnée dans les bois, et la femme refuse de revenir.

TELERAMA
Cett ...

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BEETLEJUICE, Tim Burton 1988, Michael Keaton, Winona Ryder (science fiction fantastique)@@


Adam et Barbara Maitland connaissent un bonheur sans nuage dans leur jolie maison quand un accident de la route les expédie dans l'autre monde. Devenus fantômes, ils reviennent hanter leur demeure. Cependant, leur calme est bientôt troublé par l'arrivée des nouveaux propriétaires, une famille de bourgeois new-yorkais excentriques et bruyants. Adam et Barbara ont bien l'intention de les faire déguerpir.

TELERAMA
Ici, les morts cherchent à se débarrasser des vivants par l’intermédiaire d’un exorciste. Humour macabre, décors délirants, Michael Keaton hilarant…

Al'époque, peu avaient repéré le nom de Tim Burton (puisque son premier long métrage, Pee-Wee's Big Adventure, était encore inédit en France). Ce petit film frappadingue, carton aux Etats-Unis, fut donc ­accueilli avec des pincettes. Aujourd'hui, Beetlejuice est devenu incontournable. On y voit donc les jeunes époux Maitland vivre heureux dans la maison de leurs rêves et... mourir. Devenus fantômes, ils hantent leur coquette demeure, bientôt rachetée par des New-Yorkais qui la redécorent façon modern art. Horreur ! La guerre du goût commence, farces macabres de spectres traditionalistes contre provoc chic des avant-gardistes snobs.

Quel est le meilleur Tim Burton ?

On a classé ses films, du plus étrangement plat au plus bizarrement génial

C'est bien un match esthétique qu'arbitre Tim Burton dans cette comédie qui défie tous les académismes : épouvante, burlesque et grotesque se mêlent en un carnaval étonnant. La composition de Michael Keaton en démon lubrique est irrésistible, et la scène légendaire où les convives d'un dîner sont possédés par la Banana Boat Song, de Harry Belafonte, est un moment d'anthologie. Un classique...
BEETLEJUICE, Tim Burton 1988, Michael Keaton, Winona Ryder (science fiction fantastique)@@ (E)
Adam et Barbara Maitland connaissent un bonheur sans nuage dans leur jolie maison quand un accident de la route les expédie dans l'autre monde. Devenus fantômes, ils r ...

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COULEURS DE L INCENDIE, Clovis Cornillac 2022, Léa Drucker, Benoît Poelvoorde, Alice Isaaz, Clovis Cornillac, Olivier Gourmet (societe saga)@@@


Les funérailles du riche banquier Marcel Péricourt ont lieu en février 1927, avec apparemment tout Paris présent. Fille unique après le suicide de son frère, Madeleine Péricourt hérite de l'empire de son père et reprend seule l'affaire. Elle est la proie des conseils sans scrupules, de la cupidité, de la jalousie et de la corruption. Maintenant, elle se prépare à se venger.

TELERAMA
La suite d’“Au revoir là-haut”, ou la vengeance d’une déclassée : du bon spectacle populaire à l’ancienne.
On ne jouera pas, ici, au petit jeu des comparaisons avec le baroque Au revoir là-haut, d’Albert Dupontel : il tournerait en défaveur de cette « suite », cette fois scénarisée à cent pour cent par Pierre Lemaître, et à laquelle Clovis Cornillac offre une mise en scène d’un classicisme humble mais ample. On ressent, d’emblée, son plaisir à coller à la forme feuilletonesque de cette histoire d’une femme rompue qui se relève, Madeleine Péricourt, fille de Marcel et sœur d’Édouard, la gueule cassée d’Au revoir là-haut.

Le film s’ouvre en grandes pompes funèbres sur le cercueil de Marcel, et le saut dans le vide d’un enfant. Nous sommes en 1929 : Madeleine, devenue héritière de la banque familiale, va, rapidement, tout perdre à cause de la cupidité et de la perversion des hommes. La vengeance de cette fière déclassée se fera de plus en plus incendiaire avec l’aide de personnages secondaires, tous défavorisés par la vie ou la société, et que le réalisateur se plaît à anoblir à chaque séquence, douce ou burlesque : une géniale nounou qui ne parle pas un mot de français, une cantatrice au cœur fragile mais vaillant face à la peste brune qui monte, et l’ancien chauffeur de Madeleine qui a été le témoin écœuré de sa chute. Clovis Cornillac s’est donné le rôle de cet homme du peuple, manière Jean Gabin des années 30. Le couple qu’il finit par former avec Léa Drucker, magnifique colonne vertébrale, orgueilleuse et frémissante, du film, se détache du casting d’ensemble, où chacun s’amuse de sa partition un peu théâtrale et délicieusement datée : Fanny Ardant en diva, Olivier Gourmet en député ridicule façon vaudeville, Benoît Poelvoorde en traître à la Jules Berry et la délicate Alice Izaac en mode Viviane Romance. À la manière, justement, du cinéma français d’avant guerre attaché aux acteurs, aux décors et aux costumes, cette célébration du courage féminin et des petites gens n’a d’autre ambition que d’être un parfait spectacle populaire, et c’est cela, justement, qui est si plaisant.

Pour Le Figaro, il s'agit d'une « fresque riche et foisonnante, un film d’époque en costume, féministe avant la lettre, captivant de bout en bout ». Pour le critique, le long-métrage est une sorte de « Monte-Cristo au féminin » qui même ne manque pas d'épaisseur « même pour les personnages secondaires »
COULEURS DE L INCENDIE, Clovis Cornillac 2022, Léa Drucker, Benoît Poelvoorde, Alice Isaaz, Clovis Cornillac, Olivier Gourmet (societe saga)@@@ (E)
Les funérailles du riche banquier Marcel Péricourt ont lieu en février 1927, avec apparemment tout Paris présent. Fille unique après le suicide d ...

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FLEUVE NOIR, Erick Zonca 2018, Vincent Cassel, Romain Duris


Au sein de la famille Arnault, Dany, le fils aîné, disparaît. François Visconti, commandant de police usé par son métier, est mis sur l'affaire. L'homme part à la recherche de l'adolescent alors qu'il rechigne à s'occuper de son propre fils, Denis, seize ans, qui semble mêlé à un trafic de drogue. Yan Bellaile, professeur particulier de Dany, apprend la disparition de son ancien élève et propose ses services au commandant. Il s'intéresse de très près à l'enquête. De trop près peut-être.

TELERAMA
Le film d’Erick Zonca, qui met aux prises Vincent Cassel en flic alcoolo et Romain Duris en prof toxique, divise les critiques de la rédaction.

Pour
qDans la grande famille des polars, il y a les réalistes et… les autres. Ceux dont les archétypes et les sentiments, exacerbés et plus noirs que nature, servent d’alibis pour des comédiens ravis de cabotiner comme les grands anciens : Louis Jouvet dans Quai des Orfèvres, d’Henri-Georges Clouzot, ou Anthony Perkins dans Psychose. Fleuve noir est de cette eau-là, toxique, marécageuse. Un adolescent a disparu, et François Visconti, le flic usé et alcoolique chargé du dossier, y voit le prétexte de deux fixations. D’abord sur la mère, perdue, et en charge de son autre enfant, handicapé. Puis sur un étrange voisin, un professeur fouineur, très (trop ?) concerné par l’enquête… Tout le monde est bizarre, se désire et se surveille dans ce thriller ivre de névroses, où il ne fait pas bon se prendre pour Zorro ni trop protéger son prochain… Sandrine Kiberlain, elle l’a dit, ne fut pas heureuse sur le tournage : à l’écran, cela donne des absences fascinantes à son personnage. Face à Romain Duris, tout en fantasmes inassouvis, Vincent Cassel compose un Columbo suintant le mal-être, le manque d’amour. De grands acteurs pour un film sur le ­besoin maladif d’aimer. — G.O.

Contre
oDès les premières séquences, la pauvre Sandrine Kiberlain semble implorer du regard une âme charitable qui voudra bien la délivrer d’un tel naufrage. On la comprend : rien ne fonctionne dans ce polar glauque. Ni l’intrigue (peu crédible), ni le rythme (apathique), ni le cabotinage (ridicule) de ses stars. Remercions toutefois Vincent Cassel et Romain Duris de nous avoir bien fait rigoler avec leur interprétation sans filtre d’un inspecteur alcoolo (pour le premier) et d’un enseignant pervers (pour le second). Même si ce n’était sans doute pas l’effet recherché…. — S. D.
FLEUVE NOIR (E)
Au sein de la famille Arnault, Dany, le fils aîné, disparaît. François Visconti, commandant de police usé par son métier, est mis sur l'affa ...

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FORTUNE DE FRANCE (serie tv)


Dans une époque où les protestants sont traqués, Jean de Siorac et Jean de Sauveterre se sont retirés derrière les remparts du château de Mespech. Entre tensions religieuses et la menace d'un voisin hostile, leur foyer est en péril.

TELERAMA
Périgord noir, 1557. Catholique, Henri II persécute les huguenots. Au château de Mespech, la famille Sioriac résiste. Cette série, adaptée de la fresque de Robert Merle, avec Nicolas Duvauchelle, ne fait pas dans la dentelle… mais bien rire les historiens.

Fortune de France, un classement Forbes hexagonal ? Que nenni ! Adaptée de la fresque de Robert Merle (1) par Christopher Thompson (Bus Palladium, Bardot), cette série historique nous plonge dans le Périgord noir. En 1557, la guerre civile guette le Royaume de France. Catholique, le roi Henri II fait persécuter les huguenots — nouveaux convertis au protestantisme qui dénoncent les excès de l’Église et rejette le culte des saints comme de la Vierge. Au château de Mespech, la famille Siorac entre en résistance et clame ses convictions. Les dénonciations étant légion dans la région, ne s’expose-t-elle pas à une mort certaine ?

Interminable, le prélude donne à voir ce que risquent ces « hérétiques » : le bûcher. Dans une scène épouvantablement surjouée par des figurants, des réformés hurlent à la mort tandis que les flammes leur lèchent les pieds. La suite ne s’annonce guère plus sobre. Au menu : rivalités, passions amoureuses, trahisons, combats, épidémies, morts violentes… Malgré son casting solide (Nicolas Duvauchelle, Guillaume Gouix, Grégory Fitoussi, Lucie Debay) et sa dimension romanesque, cette série en costumes ne fait pas dans la dentelle. Elle pourrait même fâcher les historiens. Non, non et non ! Aucun médecin n’est en mesure de guérir la peste noire en incisant un bubon avec du vinaigre. Ni à l’époque, ni même de nos jours. Autre aberration en forme d’anachronisme : une femme « maure » aux allures de gitane y chante une sorte de flamenco, deux cents ans trop tôt hélas. Rappelons que ce courant musical n’a émergé qu’à la fin du XVIIIe siècle…
FORTUNE DE FRANCE (E)
Dans une époque où les protestants sont traqués, Jean de Siorac et Jean de Sauveterre se sont retirés derrière les remparts du château de M ...

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GARCON, Claude Sautet 1983, Yves Montand, Jacques Villeret, Nicole Garcia (comique)@@


Alex, la soixantaine, chef de rang dans une grande brasserie parisienne, partage son appartement avec son collègue Gilbert. Leur vie est un véritable ballet entre les cuisines - où règne le redoutable chef, Francis - et la salle, où le client est roi. Séparé de sa femme, Alex accumule les conquêtes sans jamais s'attacher. Mais un jour, il retrouve Claire, une femme qu'il a connue dix-sept ans auparavant.

TELERAMA
Yves Montand s’ébroue à l’aise dans ce rôle de chef de rang d’une grande brasserie parisienne. Le plus amer des célèbres portraits de groupe à la Sautet.
Alex, chef de rang dans une brasserie ­parisienne, est un virtuose du plateau, un champion de la diplomatie entre salle et cuisines. Homme à femmes, ami fidèle, il cache ses fêlures de vieux garçon sexagénaire derrière une inaltérable bonne humeur…

Voix ample, pirouettes chaleureuses et sobres éclats de détresse : Montand s’ébroue à l’aise dans un rôle cousu pour lui, frère vieillissant mais toujours vert de celui de César et Rosalie. Autour de ce soleil gravite une attachante nébuleuse de comédiens subtils, de personnages crédibles, vivants, sincères.

Comme dans ses films précédents, Claude Sautet coupe une belle tranche de vie, scrute le quotidien avec tendresse et lucidité. Mais, cette fois, son travail de ­sociologue amical et exigeant se gorge d’amertume. On sent comme une lassitude chez le réalisateur. La vieillesse et la solitude rôdent autour de la silhouette ­grisonnante d’Alex. Le film s’étire d’anecdote en anecdote sans vraiment s’épanouir. Après l’échec commercial de Gar­çon !, Sautet n’a pas tourné pendant cinq ans. Un tournant dans son œuvre, qui annonce une période différente, plus douloureuse, de Quelques jours avec moi (1988) à Nelly et Monsieur Arnaud (1995).
GARCON, Claude Sautet 1983, Yves Montand, Jacques Villeret, Nicole Garcia (comique)@@ (E)
Alex, la soixantaine, chef de rang dans une grande brasserie parisienne, partage son appartement avec son collègue Gilbert. Leur vie est un véritable ballet entre les ...

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LE GRAND SOMMEIL, Howard Hawks 1946, Humpfrey Bogart, Lauren Bacall


Le général Sternwood engage le détective privé Philip Marlowe pour régler une affaire de chantage dont il est victime. Un dénommé Geiger possèderait des photos compromettantes de sa fille cadette, Carmen. Cependant, Marlowe découvre que le maître chanteur a été assassiné. Rapidement, les cadavres s'accumulent et l'intrigue se complique. De nombreux personnage entrent en scène, dont Vivian, la soeur aînée de Carmen.

TELERAMA
Le détective Philip Marlowe est sollicité par le général Sternwood pour débusquer le maître-chanteur de ses filles. Entre la sœur aînée, Vivian et l’enquêteur, le coup de foudre est immédiat... Et Howard Hawks signe un chef-d’œuvre.

Lanecdote est notoire : Howard Hawks avoua après la sortie du film n’avoir jamais bien compris l’histoire et ignorer qui était l’assassin de la énième victime. À dire vrai, il s’en moquait comme de l’an 40. Peu importe le(s) coupable(s), pourvu qu’il y ait l’ivresse du sentiment et de l’action. Il faut donc se préparer à être perdu dans les fils de cette intrigue particulièrement tortueuse, roman du grand Raymond Chandler adapté par le non moins grand William Faulkner et deux autres scénaristes.

Privé loyal et moral, Philip Marlowe (devenu mythique en même temps que Bogart lui-même) est recruté par un général à la retraite pour enquêter et confondre un maître chanteur qui extorque de l’argent à ses deux filles. La cadette est une femme-enfant nymphomane (grand numéro de Martha Vickers) que son aînée (Lauren Bacall, voix langoureuse, narine frémissante), hautaine et distante dans un premier temps, peine à protéger et éloigner des vices. Elle-même cache bien son jeu dans ce petit monde corrompu, où personne ne semble fiable. Chapeau et imper sanglé, Marlowe fume et boit beaucoup, se touche le lobe de l’oreille, prend des coups et attire à lui les nombreuses filles qu’il croise dans ses trajets incessants, où il retombe immanquablement sur la fatale Lauren Bacall (dans la vraie vie, ils se marièrent juste avant la sortie du film).

Le rythme est étourdissant, les dialogues brillent d’ironie et de malice (avec des allusions sexuelles). On se bat moins ici au revolver qu’à la parole : les scènes sont des duels où chacun lâche un minimum d’infos pour en obtenir de plus cruciales. C’est ainsi que le récit avance à la vitesse de l’éclair dans une suite d’intérieurs. Univers reclus. Dehors, il pleut. Les rares scènes d’extérieurs nous plongent dans une nuit moite. On ne voit jamais le ciel ni la lumière du jour. Le film porte bien son titre.
LE GRAND SOMMEIL (E)
Le général Sternwood engage le détective privé Philip Marlowe pour régler une affaire de chantage dont il est victime. Un dénommé G ...

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LUKE LA MAIN FROIDE, Stuart Rosenberg 1967 Paul Newman, George Kennedy


Pour s'être livré à des actes de vandalisme, Luke Jackson purge une peine de deux ans de prison dans un camp de travail. Il s'y lie d'amitié avec un autre détenu, Dragline, et devient bientôt le prisonnier le plus populaire grâce à son flegme et sa joie de vivre communicative.

TELERAMA
Luke est condamné au bagne. Charge contre les conditions pénitentiaires et prestation extraordinaire de Newman. Un rôle culte.
Il a le cool, Newman ! Et avec le rôle de Luke la main froide, il est passé maître en la matière. En un regard face caméra souligné d’un sourire narquois, l’acteur fait de ce personnage nihiliste (il décapite des parcmètres sans même chercher à récupérer l’argent), individualiste et asocial, un héros romantique sur lequel tout le monde projette ses propres fantasmes. Luke est condamné pour vandalisme et écope de deux ans de travaux forcés au sein d’un pénitencier du sud des États-Unis. Confronté à la bêtise et à la violence du système carcéral, Luke se bat avec ses armes dérisoires, l’ironie et le je-m’en-foutisme. Deux scènes magistrales posent le personnage : celle de la bagarre avec le caïd du camp, trop fort pour Luke mais face à qui il ne cédera pas, jusqu’à ramper dans la poussière mais décidé à se relever coûte que coûte. Autre scène d’anthologie, celle où il gobe cinquante œufs durs en une heure. Comble du pari inutile ! À la fin, étendu sur une table autour des coquilles vides, Luke sourit encore une fois face à l’inanité de son geste. Dans les deux scènes, Luke a tenu. Pourquoi ? Parce que sinon rien n’a d’importance, autant abandonner tout de suite…

Tourné à la fin des années 1960, alors que la révolution du Nouvel Hollywood frémit, le film est parfois un peu insistant avec ses zooms avant tonitruants, son personnage de maton inflexible aux lunettes miroir qui cachent son regard (la loi est aveugle…) et l’apparition de la mère de Luke trop chargée en pathos. Mais Paul Newman incarne avec une telle puissance l’absurdité de la condition humaine qu’on lui pardonnera beaucoup. Mister Cool gagne toujours à la fin.
LUKE LA MAIN FROIDE, Stuart Rosenberg 1967 Paul Newman, George Kennedy (E)
Pour s'être livré à des actes de vandalisme, Luke Jackson purge une peine de deux ans de prison dans un camp de travail. Il s'y lie d'amitié avec un autr ...

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PLACES, Nessim Chikhaoui 2021, Shaïn Boumedine, Julie Depardieu


Se destinant à intégrer Sciences Po, Elias se présente aux épreuves du concours d'entrée. Ayant oublié sa carte d'identité, il ne peut les passer. Recherchant un job en attendant de pouvoir se présenter à nouveau, il devient éducateur dans une Maison d'Enfants à Caractère Social par le biais d'un de ses amis. De là, commence une expérience de vie confrontée au monde de l'aide sociale à l'enfance. Elias ne sait pas encore à quel point cette expérience va changer sa vie.

TELERAMA
ans la lignée de Patients (2017), qui marqua par son regard sur la jeunesse et l’amitié dans le décor d’un centre de rééducation fonctionnelle, Placés est une fiction « de terrain » autour de grands adolescents réunis dans un pavillon de banlieue devenu une Mecs – Maison d’enfants à caractère social. C’est là qu’Elias (Nessim Chikhaoui) trouve un travail d’éducateur, après avoir été recalé au concours de Sciences Po sans avoir pu écrire une ligne – il avait oublié sa carte d’identité. En trébuchant sur son chemin vers un avenir adulte, Elias a trouvé son sujet : dans la maison des enfants placés, on réapprend à gravir les marches de la vie après avoir dégringolé.

Ces parcours compliqués débouchent, étonnamment, sur une comédie. Pour avoir fait lui-même l’expérience du personnage d’Elias, avant de devenir coscénariste des Tuche, le réalisateur Nessim Chikhaoui se retrouve comme chez lui pour son premier film. Il montre le pavillon-centre d’accueil comme la maison d’une vraie famille, avec des cris, des crises, des rires aussi, les devoirs qu’il faut faire et une soirée cadeaux à Noël. Le monde extérieur est quasiment oublié. Même pour Elias, il n’est que le prolongement d’un cercle de potes, qui se sont casés à la RATP. Placés recrée une bulle réparatrice pour transmettre l’essentiel : la possibilité, dans l’isolement que représente d’abord le placement, de renouer des liens. C’est dit avec des maladresses et un optimisme à l’emporte-pièce, sûrement simplificateur. Mais l’humour, la vivacité, la générosité racontent un vrai partage, qui peut tout changer.
PLACES, Nessim Chikhaoui 2021, Shaïn Boumedine, Julie Depardieu (E)
Se destinant à intégrer Sciences Po, Elias se présente aux épreuves du concours d'entrée. Ayant oublié sa carte d'identité, il ne p ...

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SOUS LE MEME TOIT, Dominique Farrugia 2016, Gilles Lellouche, Louise Bourgoin (comique)@@


Delphine et Yvan divorcent. Alors que sa situation financière ne lui permet pas de retrouver un domicile, Yvan se rappelle qu'il détient 20 pourcent de la maison de son ex-femme. Il revient alors vivre chez Delphine, dans ses 20 pour cents. Les deux ex vont découvrir les joies de la colocation forcée.

TELERAMA
Les deux jeunes mariés de Dominique Farrugia, Delphine et Yvan, se séparent ving ans après leur première apparition. Une version comique de la cohabitation forcée entre divorcés teintée de mélancolie : qu’il est difficile de renier les rêves de jeunesse...
En 1996, Dominique Farrugia comptait les points entre deux jeunes mariés : Delphine 1, Yvan 0. Vingt ans plus tard, au ­moment où Monsieur et Madame se séparent, le score n’a pas beaucoup changé : Delphine 80 % et Yvan seulement 20 % des parts de la maison commune… Comme Yvan attend toujours « d’exploser » en tant qu’agent de joueur de foot et que son pote n’a pas l’intention de l’héberger à vie, ce perdant attachant s’incruste, à temps partiel, chez son ex…

Après L’Economie du couple, de Joachim Lafosse (2016), voilà la version comique de la cohabitation forcée entre divorcés. Mais Sous le même toit est aussi nimbé d’une douce mélancolie sur les rêves de jeunesse qu’il est difficile de renier. Devant Gilles Lellouche, parfait en grand gamin qui ne changera jamais, Louise Bourgoin éclate de rire. Car Jacques Brel avait raison : il faut bien du talent pour être vieux sans être adulte.
SOUS LE MEME TOIT, Dominique Farrugia 2016, Gilles Lellouche, Louise Bourgoin (comique)@@ (E)
Delphine et Yvan divorcent. Alors que sa situation financière ne lui permet pas de retrouver un domicile, Yvan se rappelle qu'il détient 20 pourcent de la maison de s ...

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THE BEATLES GET BACK, Peter Jackson 2021 (mini serie)


The Beatles: Get Back est une télésérie documentaire musicale américano-britannico-néo-zélandaise réalisée par Peter Jackson. Les trois épisodes sont diffusés en primeur les 25, 26 et 27 novembre 2021 sur la plate-forme Disney+ et sont tirés de plus 60 heures d'images inédites et de 150 heures d'audion 1, tournées et enregistrées entre le 2 et le 31 janvier 1969 par Michael Lindsay-Hogg, sur les plateaux de cinéma de Twickenham à Londres, ainsi que dans le studio de fortune de la compagnie Apple Corps, lors des séances de répétitions et d'enregistrements des Beatles, ponctuées par leur ultime concert, à peine public, sur le toit de leur immeuble.
THE BEATLES GET BACK, Peter Jackson 2021 (mini serie) (E)
The Beatles: Get Back est une télésérie documentaire musicale américano-britannico-néo-zélandaise réalisée par Peter Jackson ...

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THEOREME, Pier Paolo Pasolini 1968, Terence Stamp, Silvana Mangano (societe)@@


Un jeune homme fait irruption dans la vie apparemment tranquille d'une riche famille milanaise. Il noue avec chacun des membres de la famille des relations très fortes. Quand il s'en va, chacun se retrouve face à lui-même et la famille explose.

TELERAMA
Une famille de la haute bourgeoisie milanaise reçoit chez elle un étrange visiteur. Ami ? Cousin ? Prophète ? Saint ? L’homme transit ses hôtes. La servante funèbre, la mère fatale, le fils fragile, la fille romantique, le père sportif : tous cèdent à son charme. Lorsque l’amant total s’en va, il laisse derrière lui ses proies transfigurées. Crise mystique, délire artistique, dérèglement sexuel : à chacun son symptôme.

A la sortie du film, en 1968, Pasolini révéla la véritable identité du héros, Dieu. Sa question est simple et douloureuse : comment l’homme peut-il créer (des voitures, des sentiments, des enfants, des films) après l’œuvre grandiose de Dieu, créateur du monde ? Cette parabole éblouissante s’appelle Théorème. Tout y est mathématique, jusque dans l’agencement des plans, le visiteur hypnotique disparaît exactement à la moitié du film ! Pasolini tord le septième art dans tous les sens. Il commence en noir et blanc, puis nous éclabousse de couleurs avec l’arrivée du visiteur salvateur. A force d’expériences, chimiques, sensorielles, sexuelles, il finit par atteindre le sacré, son véritable cheval de bataille, « parce que c’est la part de l’homme qui résiste le moins à la profanation du pouvoir qui est la plus menacée par les institutions »…
THEOREME, Pier Paolo Pasolini 1968, Terence Stamp, Silvana Mangano (societe)@@ (E)
Un jeune homme fait irruption dans la vie apparemment tranquille d'une riche famille milanaise. Il noue avec chacun des membres de la famille des relations très fortes. Quan ...

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VANYA, 42e rue, Louis Malle 1994, Andre Gregory, Julianne Moore


New York, sur la 42e rue. Une troupe de comédiens s'est donné rendez-vous devant le New Amsterdam, un gigantesque théâtre désaffecté. Quelques notes de jazz, des retrouvailles : ils viennent y répéter "Oncle Vania", célèbre pièce d'Anton Tchekhov, sous la direction d'André Gregory, grand metteur en scène. On ne s'aperçoit de rien, mais la vie rapidement se mêle au théâtre, dans une oeuvre de maturité sur la création et le temps qui passe.

TELERAMA
Si le théâtre filmé a rarement bonne presse, quelques cinéastes ont su faire mentir les conventions. Ainsi de Louis Malle, qui réalise avec cette adaptation d’Oncle Vania un de ses chefs-d’œuvre. La pièce de Tchekhov est simple : au milieu de la campagne russe, le poison de la vie qu’on n’a pas eue s’est infiltré dans l’esprit d’Ivan, jaloux de son beau-frère autrefois admiré. Plane aussi la tristesse des amours déçues d’Astrov, de Sonia et d’Elena. Quelques derniers pas de danse, avec pour seul remède à la vanité un ballet de petites cruautés orgueilleuses, de regrets et de sanglots.

Quelle plus belle conclusion pour Louis Malle que cette ultime adaptation ? L’écrivain russe et le cinéaste français partageaient la même ironie du désespoir et une défiance certaine envers la bourgeoisie. L’intuition géniale ? Avoir déplacé l’intrigue au cœur de Manhattan dans le vide d’un théâtre abandonné, le New Amsterdam. Avant sa rénovation, c’est un écrin aussi majestueux que vétuste, qui magnifie le faste et la déliquescence de ces notables de province au soir de leur vie. Et puis il y a la troupe, remarquable : Wallace Shawn, bien sûr, mais surtout Brooke Smith et Julianne Moore, bouleversantes en fausses rivales. Il faut dire que Louis Malle vient ici « capter » et magnifier la véritable expérience, un peu folle, du metteur en scène André Gregory (qui joue son propre rôle), la représentation consistant à répéter la pièce encore et encore avec les mêmes comédiens… pendant cinq ans ! Un de ces personnages en marge ou transgressifs qui ont toujours attiré le réalisateur du Feu follet (1963), mort un an après la sortie de Vanya, 42ᵉ Rue.
VANYA, 42e rue (E)
New York, sur la 42e rue. Une troupe de comédiens s'est donné rendez-vous devant le New Amsterdam, un gigantesque théâtre désaffecté. Quelq ...