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16 ANS, Philippe Lioret 2023, Sabrina Levoye, Teïlo Azaïs (societe racisme)@@


Nora et Léo se rencontrent le jour de la rentrée en classe de Seconde. Leurs regards s'enchâssent et tout est dit. Le frère de Nora, manutentionnaire à l'hypermarché local, est accusé de vol et viré sur-le-champ. Le directeur de l'hypermarché c'est Franck, le père de Léo. Les deux familles s'affrontent, les différences s'exacerbent et le chaos s'installe. Les vies de Nora et Léo s'embrasent.

TELERAMA
Au lycée, une passion naissante les rapproche, mais leurs familles les séparent… Tout en reprenant le motif éternel de Roméo et Juliette, ce drame se distingue par un ancrage réussi dans la réalité d’aujourd’hui, avec clan musulman contre cellule bourgeoise, éducation liberticide d’un côté et préjugés racistes de l’autre…

Tendu et même parfois un peu hâtif, le film touche par une sensibilité juste, comme toujours chez Philippe Lioret (Welcome, Le Fils de Jean). Ici, les amoureux qui mettent le feu aux poudres ont vraiment la flamme du désir en eux, et l’innocence aussi. Sabrina Levoye et Teïlo Azaïs brillent dans ces rôles de premier plan, comme, au second, Jean-Pierre Lorit, parfait en directeur de supermarché dépassé par les « mauvaises fréquentations » de son fils.
16 ANS, Philippe Lioret 2023, Sabrina Levoye, Teïlo Azaïs (societe racisme)@@ (E)
Nora et Léo se rencontrent le jour de la rentrée en classe de Seconde. Leurs regards s'enchâssent et tout est dit. Le frère de Nora, manutentionnaire à l'hypermarché local, est accusé de vol e ...

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1917, Sam Mendes 2019 (guerre)@@@


Lorsque la Première Guerre mondiale frappe le monde, deux soldats britanniques, caporal suppléant Schofield et caporal suppléant Blake, reçoivent une mission qui leur semble impossible: ils doivent traverser le territoire ennemi pour délivrer un message.

TEKERAMA
Filmée comme un long plan-séquence, la sidérante odyssée de deux soldats de la Grande Guerre, par le réalisateur de “Skyfall”, particulièrement inspiré.

C'est une boucle. Un film symétrique, qui s’ouvre et se referme sur un jeune soldat assis au pied d’un arbre. Entre le début et la fin de 1917, il s’écoule une heure cinquante-cinq. La durée ici n’a rien d’un détail, puisque le long métrage de l’inclassable réalisateur britannique Sam Mendes (American Beauty, Les Noces rebelles, Skyfall) se déroule en temps réel, tic-tac, tic-tac, et en un seul vrai-faux plan-séquence. Du premier arbre au second, sans coupures ni raccords apparents — à l’exception d’une intelligente « tricherie » permettant de passer du jour à la nuit —, la caméra reste rivée au première classe Schofield et à son camarade Blake, propulsant le spectateur dans une odyssée haletante. Bienvenue en enfer, dans la Somme, un jour de printemps…

À l’instar du scénario, la mission des deux désignés volontaires brille par sa simplicité : porter un message urgent à une poignée de kilomètres de leur unité, vers Écoust-Saint-Mein, où un bataillon anglais, dupé par un repli feint de l’ennemi, se jettera dès l’aube dans la gueule du loup. Dans Il faut sauver le soldat Ryan (1998), auquel on pense immanquablement, Steven Spielberg lançait ses troupes à la rescousse du dernier rescapé d’une fratrie décimée lors du débarquement, en juin 1944. Dans 1917, il s’agit d’empêcher le massacre de mille six cents frères d’armes — parmi lesquels le frangin, le vrai, du jovial troufion Blake. Tic-tac, tic-tac.

Pour guider les Tommies sur le terrain, pas l’ombre d’un Tom Hanks comme chez Spielberg. Les seuls acteurs « gradés » (Colin Firth, Mark Strong, Benedict Cumberbatch…) se voient cantonnés à des rôles secondaires de donneurs d’ordres, plus ou moins indifférents au sort de nos modestes héros. Soit deux jeunes gars ordinaires mais tenaces, incarnés par des (bonnes) têtes quasi inconnues : George MacKay (Schofield), taiseux romantique aux yeux clairs repéré dans Captain Fantastic ou Le Secret des Marrowbone, et Dean-Charles Chapman (Blake), bouille d’ado attardé aperçue dans Game of Thrones.

Leur sentier de la gloire tient dans un mouchoir de poche mais s’aventure sur des terrains accidentés : des tranchées, le no man’s land, une ferme abandonnée, une ville dévastée, une chute d’eau… 1917 progresse au gré des décors et des rencontres. Au gré des genres aussi. Le film de guerre bascule ainsi franchement dans l’horreur lorsque, ratatiné au fond d’un cratère, Schofield plonge accidentellement une main déjà déchirée par les barbelés dans l’abdomen béant d’un cadavre en putréfaction. Le conflit incrusté dans les entrailles de la terre, sidération assurée. Partout, les copains ont la mort aux trousses. Quand un avion allemand pique sur eux comme sur Cary Grant chez Hitchcock. Quand un tunnel miné manque de les ensevelir. Quand des bombes et des fusées éclairantes déchirent la nuit d’Écoust en ruines, donnant à une course-poursuite la beauté hallucinée d’un cauchemar apocalyptique. Les flammes de l’église dansent sur la musique de Thomas Newman, l’onirisme a soudain raison du réel.

Le danger pour Sam Mendes était de se limiter à un tour de force technique, ultra sophistiqué mais dénué d’émotion pour le grand public visé. Pourquoi s’astreindre au plan-séquence, au risque de verser dans le gadget, de tomber dans l’esbroufe façon Birdman (Alejandro Iñárritu, 2015) ou la théâtralité de La Corde (Hitchcock, 1950)  ? Cette illusion d’une scène unique qui s’étirerait sur près de deux heures crée ici un sentiment d’immersion subjective — au point de rappeler parfois un jeu vidéo — et de fatalité en marche. La caméra du grand chef opérateur Roger Deakins sidère par sa souplesse, passant devant, derrière, sur les flancs des personnages quasiment sans qu’on s’en aperçoive, et nous transporte avec eux dans un voyage au bout de la der des ders. D’un point A à un point B, d’un arbre à l’autre, 1917 n’a pas d’autre ambition que de narrer le périple dément de deux soldats chargés d’une mission vitale et absurde à la fois : empêcher une bataille… jusqu’à la prochaine. Tic-tac, tic-tac, murmure le temps qui les sépare encore de 1918.
1917, Sam Mendes 2019 (guerre)@@@ (E)
Lorsque la Première Guerre mondiale frappe le monde, deux soldats britanniques, caporal suppléant Schofield et caporal suppléant Blake, reçoivent une mission qui leur semble impossible: ils doivent traverser le t ...

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2 DAYS IN PARIS, Julie Delpy 2007, Adam Goldberg, Julie Delpy (societe)@@@


Française vivant à New York, Marion, 35 ans, est photographe et revient d'un voyage à Venise avec son petit ami, Jack. Ils passent deux jours à Paris, chez les parents de Marion. Mais entre les craintes de Jack, qui voit Paris comme une ville dangereuse, les réactions des parents de Marion et les rencontres des ex de cette dernière, le séjour n'est pas facile.

TELERAMA
Ce petit film a tout d’un grand. Avec une habileté qui ne paraît jamais calculée, Julie Delpy réussit, pour sa première réalisation, à marier la séduction du cinéma d’auteur français et celle du cinéma américain « intello », à la Woody Allen. Une fusion qui s’incarne en deux amoureux assortis-désassortis, Marion la Française et Jack le New-Yorkais caractériel. Ils passent leur temps à se prendre le bec sur des questions d’amour, de sexe et de culture, tout en marchant sous le ciel de Paris.

2 Days in Paris n’est pas qu’un heureux cocktail d’humour spirituel, de charme et de piment. Julie Delpy sait faire entrer la vie dans ce film qui dépasse son modèle, Before Sunset (2005), de Richard Linklater, dont elle fut actrice et coscénariste. On sent ici un investissement personnel qui renouvelle le jeu entre fiction et réalité. On découvre la réalisatrice-actrice impertinente, et même d’une grande bizarrerie à l’occasion. En faisant jouer le père et la mère de Marion par ses propres parents, elle revendique un non-conformisme héréditaire. De quoi faire basculer des situations toutes simples (sortie au marché, déjeuner…) du côté d’un happening où s’invite un petit vent de folie.
2 DAYS IN PARIS, Julie Delpy 2007, Adam Goldberg, Julie Delpy (societe)@@@ (E)
Française vivant à New York, Marion, 35 ans, est photographe et revient d'un voyage à Venise avec son petit ami, Jack. Ils passent deux jours à Paris, chez les parents de Marion. Mais entre les craintes de Jack, ...

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20 ANS D ECART, David Moreau 2013, Virginie Efira, Pierre Niney


Alice Lantins a 38 ans. Elle est belle, ambitieuse et fait preuve d'une impeccable conscience professionnelle au point d'en oublier sa vie privée. Bref, elle a tout pour devenir la prochaine rédactrice en chef du magazine `Rebelle', tout, sauf son image de femme coincée. Cependant, lorsque le jeune et charmant Balthazar, à peine 20 ans, va croiser le chemin d'Alice, le regard de ses collègues va inexplicablement changer. Alice va feindre la comédie d'une improbable idylle.

TELERAMA:
la mode des « cougars » sert d’amorce pour mener tambour battant une fantaisie sentimentale sur le thème « tout les sépare, mais… ». Les piques envers les milieux de la mode sont plutôt amusantes. Pierre Niney fait un jeune premier à l’aisance manifeste, mais qui ne comprend rien au milieu de la couture (c’était avant Yves Saint Laurent…), et Virginie Efira a, décidément, une verve comique bien à elle. Un produit manufacturé, donc, mais pimpant.

20 ANS D ECART, David Moreau, Virginie Efira, Pierre Niney (sentimental)@@ (E)
Alice Lantins a 38 ans. Elle est belle, ambitieuse et fait preuve d'une impeccable conscience professionnelle au point d'en oublier sa vie privée. Bref, elle a tout pour devenir la prochaine rédactrice en chef du magazine `Reb ...

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30 JOURS MAX, Tarek Boudali 2020, Tarek Boudali, Philippe Lacheau (comique thriller)@@


Rayane, un policier peureux et maladroit dont les collègues se moquent toujours, apprend par son médecin qu'il ne lui reste que 30 jours à vivre.

TELERAMA
Tarek Boudali (“Épouse-moi mon pote”) donne la réplique à son complice Philippe Lacheau (“Nicky Larson”) dans ce film loufoque qui se moque des polars “burnés” à la française.

Cette nouvelle série B loufoque confirme Boudali et Lacheau en tant qu’apprentis héritiers de Preston Sturges, maître de la comédie « screwball » au début des années 1940. Soit un amour des chutes, un sens du running gag, une utilisation boomerang du comique de répétition, autant de qualités disparues depuis des lustres du cinéma populaire français. Le tout assemblé selon une mécanique plus ou moins volontairement déréglée, donc imprévisible.

Condamné à mourir dans les trente jours à cause d’une morsure de rongeur, un policier introverti fait équipe avec un agent des stups misogyne et son collègue lèche-bottes (impayable Julien Arruti) pour coincer un dealer, surnommé « le rat ». L’intrigue compte à rebours n’est qu’un prétexte pour multiplier les idées de parodie policière, entre apparition navrante d’Hugo Lloris et hommage réussi au dévidoir de lance à incendie, dans Piège de cristal (John McTiernan, 1988).

Face au tout-venant de la comédie grand public, les productions « Bande à Fifi » possèdent un autre atout : l’absence de cynisme. Il suffit de noter l’attention portée à un hérisson, de passage pour quelques scènes. Ou le sort réservé au macho de service, incarné avec jubilation par Lacheau. Au concours de l’outrance, ce dernier s’avère néanmoins battu par un excellent José Garcia, méchant qui profère des menaces ultra-tranchantes dans un kebab à la lumière archi-tamisée. Histoire de nous venger de vingt ans de polars français « burnés », ceux d’Olivier Marchal, de Frédéric Schoendoerffer ou de Fred Cavayé. Ce n’est pas le moindre des mérites de 30 jours max.

30 JOURS MAX, Tarek Boudali 2020, Tarek Boudali, Philippe Lacheau (comique policier sante)@@ (E)
Rayane, un policier peureux et maladroit dont les collègues se moquent toujours, apprend par son médecin qu'il ne lui reste que 30 jours à vivre.

TELERAMA
Tarek Boudali (“Épouse-moi mon pote&rd ...

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36 QUAI DES ORFEVRES, Olivier Marchal 2004, Daniel Auteuil, Gérard Depardieu@


Depuis plusieurs mois, à Paris, un gang de braqueurs opère en toute impunité avec une rare violence. Le directeur de la police judiciaire, Robert Mancini, a été parfaitement clair avec les 2 lieutenants Léo Vrinks et Denis Klein : celui qui fera tomber ce gang le remplacera à son poste de `grand patron' du 36, quai des Orfèvres. La lutte est ouverte entre ces 2 grands flics, autrefois amis, qu'aujourd'hui tout sépare : leurs vies, leurs méthodes, leurs équipes et une femme, Camille Vrinks.

TELERAMA:
Le réalisateur a de la tendresse pour ce milieu pas tendre qu'il connaît bien. D'où la valeur ajoutée du vécu, le réalisme agressif, les détails qui ne s'inventent pas - la plaque « Quai des Orfèvres » volée pour fêter une mutation, la contestation silencieuse au moment des obsèques d'un policier abattu. Au meilleur du film, glaçant et opératique, on pense un peu à Michael Mann, le pathos (typiquement français ?) et la désespérance complaisante en plus.
36 QUAI DES ORFEVRES, Olivier Marchal 2004, Daniel Auteuil, Gérard Depardieu (policier)@@ (E)
Depuis plusieurs mois, à Paris, un gang de braqueurs opère en toute impunité avec une rare violence. Le directeur de la police judiciaire, Robert Mancini, a été parfaitement clair avec les 2 lieutenants L& ...

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4 MOIS 3 SEMAINES 2 JOURS, Cristian Mungiu 2007 (societe avortement)@@@


En 1987 en Roumanie, la journée éprouvante d'une étudiante qui aide son amie à se faire avorter clandestinement.

TELERAMA
C’est l’histoire de deux filles, l’une enceinte, l’autre pas, en Roumanie, peu avant la chute de Ceausescu. Cristian Mungiu chronique cet avortement clandestin à la manière d’un thriller.

Pour

Une petite chambre, dans une résidence universitaire. La lumière et les couleurs sont blafardes, le décor, d'une morne symétrie ; deux lits identiques, une table sous la fenêtre. Le lieu est banal, mais cadré pour évoquer la perspective étroite d'une cellule de prison. Deux filles, Gabita et Otilia, y préparent fébrilement un départ. Le récit de ce douloureux « voyage » de quelques heures, sans sortir de la ville, grise et oppressante, a valu une palme d'or méritée au réalisateur roumain Cristian Mungiu, lors du dernier festival de Cannes. Une odyssée minuscule, éprouvante et dangereuse, parmi des milliers d'autres, en 1987, peu avant la chute du régime de Ceausescu.

4 Mois, 3 semaines, 2 jours, ou le décompte exact d'une grossesse non désirée, dans un pays et à une époque où l'avortement est illégal. C'est la brune Gabita, passive et fragile, qui est enceinte. Mais c'est à la blonde Otilia, à son dévouement résolu, à l'extrême tension de ses mouvements que la caméra s'attache surtout. Otilia déniche l'hôtel où se cacher pour avorter. Otilia contacte et ramène « M. Bébé », l'inquiétant faiseur d'anges. Elle ira même jusqu'à partager avec son amie le paiement en nature du sordide marché qu'impose ce dernier, au cours d'un long et glaçant huis clos, scène cruciale du film.

Cette histoire intime progresse à la manière d'un thriller : le réalisateur entretient constamment une forme intense de suspense, autant sur l'état psychologique des héroïnes que sur leur sécu­rité matérielle. Cette tension, pourtant, ne doit rien aux habituels artifices censés doper l'attention. La mise en scène, véritable morceau de bravoure formel, découpe le temps au scalpel. Chaque scène se déroule en un seul plan-séquence aussi minutieux que dépouillé ; plan fixe ou caméra à l'épaule. Pas de pathos, pas de surlignage inutile pour évoquer la peur, l'oppression ou la solidarité. On n'anticipe rien, on ne voit que ce qui se montre : un ensemble de signes extérieurs, d'échanges et de malaises, une trajectoire nerveuse sur les pas d'Otilia dans une nuit hostile, une longue négociation avec une ordure ordinaire, une porte fermée, un dîner de famille...

Rien ne vient adoucir le prodigieux et habile effet de réalité. Ce parti pris esthétique radical se confond avec la matière même du propos : deux filles au corps inquiet, prises dans le cadre d'une société aliénante, et pourtant le franchissant sans cesse, comme on passe une frontière, de l'obéissance à la transgression. Portrait en creux de la fin du communisme en Roumanie, le film évite toute démonstration trop évidente. Sur la question de l'avortement, pourtant centrale, Cristian Mungiu fait montre d'une sorte de féminisme désenchanté : il ne cherche pas à transmettre une leçon de morale, un point de vue confortable, mais à observer le viscéral, douloureux élan de liberté qui s'exprime à travers Gabilia et Otilia, en elles. Cette prise de risque cloue la première au lit avec une sonde, et conduit la seconde à la rencontre d'elle-même, de son indépendance. Anamaria Marinca donne à ce beau personnage une densité électrisante. Elle est la révélation de ce drame banal et fascinant. — Cécile Mury

Contre

Un film emballant ? Non, un film emballé, ficelé, bouclé. Avec sa caméra qui semble programmée pour la virtuosité, Cristian Mungiu enserre tout dans une tension infaillible. On dirait un coureur qui ne reprend jamais son souffle. Il y a de l'artifice, comme une sorte de dopage, dans ce système de mise en scène si pressé d'imposer une forme, quel que soit le fond. Mungiu se plaît d'ailleurs à se débarrasser du fond : pendant la première partie de 4 Mois, 3 semaines, 2 jours, il nous prive de tout repère, de toute information sur ce qui se passe. Une façon de prouver qu'il peut retenir l'attention rien que par sa manière de filmer. Mais cette démonstration tombera à plat face à ceux qui iront voir le film en sachant, évidemment, qu'il s'agit d'une histoire d'avortement clandestin. Ça, Cristian Mungiu ne semble pas y avoir pensé, enfermé dans ses idées de cinéma un peu théoriques.

Il faut regretter que ce jeune Roumain apparaisse d'emblée comme un suiveur, ­même s'il ne marche pas dans les traces de n'importe qui : en ne quittant pas d'une semelle la jeune femme qui mène son film, en se servant de l'urgence et de l'angoisse qui la minent comme carburant, il applique des leçons des frères Dardenne. Au risque d'en faire de simples recettes de Palme d'or. Car les Dardenne couraient après quelqu'un : Rosetta ou L'Enfant sont d'abord des portraits d'êtres humains qui se battent avec le monde ou se débattent avec eux-mêmes, et qui nous touchent. Mungiu, lui, se contente de personnages simplistes. Otilia, la bonne copine qui s'occupe de tout, traîne la fatalité du monde avec elle. On comprend qu'elle doit s'endurcir, mais fallait-il en faire un tel bloc ? Quant à Gabita, la jeune fille enceinte, elle est irresponsable, incapable de faire face à ce qui lui arrive. Aucune chance ne lui est donnée de montrer un autre visage, et elle est finalement clouée au pilori par un plan terrible montrant le foetus expulsé sur le carrelage de la salle de bains. Mungiu sait-il qu'une telle image est du pain béni pour les anti-avortement ? On voudrait que ­cette palme soit celle de la jeunesse. C'est celle de l'immaturité. — Frédéric Strauss
4 MOIS 3 SEMAINES 2 JOURS, Cristian Mungiu 2007 (societe avortement)(palme d or)@@@ (E)
En 1987 en Roumanie, la journée éprouvante d'une étudiante qui aide son amie à se faire avorter clandestinement.

TELERAMA
C’est l’histoire de deux filles, l’une enceinte, l’au ...

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5eme SET, Quentin Reynaud 2021, Alex Lutz, Kristin Scott-Thomas, Ana Girardot (sport)@


Âgé de presque 38 ans, Thomas est un joueur de tennis qui n'a jamais connu de gloire. Pourtant, il était l'un des plus grands espoirs du tennis lorsqu'il avait 17 ans. À cause d'une défaite en demi-finale, il est traumatisé depuis et reste dans le bas du classement. Aujourd'hui, il se prépare pour ce qui devrait être son ultime tournoi et il refuse d'abdiquer. Soudainement pris d'un désir de sauver son honneur, il se lance dans une lutte improbable dont le résultat demeure incertain.

TELERAMA
Dans une partie de tennis, le cinquième set est celui de tous les dangers : « remontada » héroïque, écroulement pathétique, blessure… Dans une carrière de tennisman, c’est souvent le début de la fin. À 37 ans, Thomas ne peut se résoudre à raccrocher. Enlisé dans les profondeurs du classement depuis vingt ans, il n’est jamais parvenu à confirmer les espoirs placés en lui, quand il faisait, prodige de 17 ans, la couverture des magazines spécialisés. Plus personne ne croit en ses chances, à part lui-même.

Au cinéma, le tennis a déjà servi de toile de fond à des drames intimes ou de métaphore à des duels qui se jouaient hors du terrain. Ex-joueur semi professionnel, Quentin Reynaud s’est inspiré de son expérience pour filmer ce qui ne l’a ­jamais été : le corps qui lâche, la vie de famille sacrifiée, l’intendance obligée de suivre… Pour faire exister ce sportif qui vacille, il fallait, au contraire, un acteur bien solide. Scruté sous toutes les coutures par une caméra à l’épaule intrusive, Alex Lutz tient littéralement le film à bout de bras. Alors, hormis quelques défauts (dont le personnage de la mère et ex-entraîneuse du héros, jouée par Kristin Scott Thomas), le match tient en haleine et malmène, jusqu’au bout, les muscles des joueurs et les nerfs des spectateurs.
5eme SET, Quentin Reynaud 2021, Alex Lutz, Kristin Scott-Thomas, Ana Girardot (sport tennis)@@ (E)
Âgé de presque 38 ans, Thomas est un joueur de tennis qui n'a jamais connu de gloire. Pourtant, il était l'un des plus grands espoirs du tennis lorsqu'il avait 17 ans. À cause d'une défaite en demi-finale, ...

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7 ANS DE MARIAGE, Didier Bourdon 2002, Didier Bourdon, Catherine Frot (comique)@@


Mariés depuis sept ans, Audrey et Alain s'enlisent dans la routine. Ils ont une petite fille, Camille, et travaillent tous les deux. La vie quotidienne a usé leur désir. Audrey est cassante, rigide, tandis qu'Alain se promène en cachette sur les sites porno.Pour tenter de sauver son couple, il consulte un ami sexologue.

TELERAMA
Sept ans, le cap fatal du couple, paraît-il. Que faire ? Fréquenter le sex-shop. C’est donc très fin, classieux, du bon comique bien d’chez nous. Vive le célibat !

Les couples s’usent, c’est un fait. Comment ranimer la flamme ? Didier Bourdon, reconverti en sociologue de la libido conjugale, a le bon goût de dresser un état des lieux sans contorsions hypocrites. Entre Audrey et Alain, ses héros, mariés depuis sept ans, il est surtout question de fantasmes en berne et de frustrations inavouées.

Le regard mi-amusé, mi-perplexe de l’ex-Inconnu sur son couple cobaye fait mouche. Mais l’intervention d’un sexologue aux prescriptions « radicales » suffit à remettre le film sur les rails de la comédie convenue que l’on pouvait craindre. La « cure » prescrite passe par les boîtes à partouzes et les arrière-salles des sex-shops. C’est très tendance, mais, curieusement, ici, c’est la paillardise à l’ancienne qui s’insinue partout.

Complice de ses personnages maladroits, Didier Bourdon gâche cette empathie par des gags essoufflés et des situations presque aussi prévisibles que le canevas du scénario : madame va se décoincer, monsieur va se sentir dépassé, mais tout rentrera, forcément, dans l’ordre (conjugal). Le sexe, dans tout ça ? Un leitmotiv ressassé dans le seul but d’entretenir la maigre flamme d’un comique archiconsensuel.
7 ANS DE MARIAGE, Didier Bourdon 2002, Didier Bourdon, Catherine Frot (comique)@@ (E)
Mariés depuis sept ans, Audrey et Alain s'enlisent dans la routine. Ils ont une petite fille, Camille, et travaillent tous les deux. La vie quotidienne a usé leur désir. Audrey est cassante, rigide, tandis qu'Alain se p ...

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8 FEMMES, François Ozon 2002, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Fanny Ardant, Emmanuelle Béart


Années 1950, une grande demeure bourgeoise, on se prépare à fêter Noël. Cependant, une découverte macabre bouleverse ce jour de fête... Le maître de maison est retrouvé mort, assassiné dans son lit, un poignard planté dans le dos. Autour de lui, huit femmes avec, chacune, un secret jalousement gardé, qu'il faut mettre au jour, car l'une d'entre elles est coupable.

TELERAMA
Avant tout, le plaisir. La jubilation de voir, par exemple, Isabelle Huppert composer, avec outrance et humour, une vieille fille à lunettes, gourmande et frustrée (gourmande parce que frustrée). Ou Fanny Ardant, toute de rouge et noir vêtue, ôter ses longs gants, reprenant le strip-tease érotique immortalisé par Rita Hayworth dans Gilda.

Et on imagine bien – puisqu’on la partage – la joie de François Ozon d’avoir réuni ses huit comédiennes. Un second rôle (Firmine Richard). Une jeune actrice, Ludivine Sagnier, qu’il avait déjà dirigée dans Gouttes d’eau sur pierres brûlantes. Une légende du cinéma français, Danielle Darrieux, à qui il rend hommage en la plaçant en tête de son générique. Et, en rafale, cinq stars : Deneuve, Ardant, Huppert, Béart, Ledoyen.

Visiblement, ce ne sont pas les personnages de l’histoire qui ont intéressé François Ozon. Mais ces femmes, ces actrices. La fausse réserve de l’une, la fausse insolence de l’autre. Leur démarche. Leurs voix, musicales, s’opposant ou s’épousant. Le plus souvent, on demande aux comédiens de se glisser dans un rôle. Le réalisateur a exigé le contraire de ses actrices. À elles d’emplir ces silhouettes de leur présence. Ne pas hésiter à s’amuser. À exagérer. À faire en sorte que le spectateur n’oublie pas un instant où il est : dans une salle de cinéma, en train de les contempler, elles, ces actrices qui l’ont fait rêver depuis peu, depuis longtemps, depuis toujours. On est à cent lieues du réalisme, de la vraisemblance, du naturel. Ozon joue sur la volupté de l’artifice, quand il lui échappe, précisément, quand l’artifice devient une sorte d’art. Entre kitsch et nostalgie. De la rigueur rigolote (mais il en faut, de la rigueur, pour être rigolo). C’est dire que l’intrigue (inspirée d’un gros succès boulevardier de Robert Thomas) n’a qu’une importance relative. C’est le fameux « MacGuffin » de Hitchcock : un prétexte. Ici, il s’agit d’un meurtre.

Une enquête à la Agatha Christie
Dans les années 1950, la veille de Noël, dans une propriété cernée par la neige, survient la jeune fille de la maison. Tout habillée de rose Vichy, elle débarque de Londres, où elle fait ses études. Elle retrouve sa sœur cadette (fan de polars), sa mère (l’élégance même), sa grand-mère (avaricieuse), sa tante (acariâtre), la servante noire qui l’a élevée et une nouvelle femme de chambre, dont les yeux baissés cachent mal l’insolence. Passé les effusions, on s’étonne que le maître de maison ne se soit pas manifesté. Il en est bien incapable, puisqu’il gît dans son lit, un poignard dans le dos. Horreur ! Terreur ! Les fils du téléphone sont coupés : impossible de prévenir la police. Comment, d’ailleurs, pourrait-elle agir, puisque la neige isole la demeure, chaque minute davantage. Pourtant, dans le parc solitaire et glacé, quelqu’un s’avance vers les femmes terrorisées, serrées l’une contre l’autre : serait-ce l’assassin qui revient sur le lieu du crime ? Ouf, il s’agit de la sœur du défunt, alertée, comme c’est étrange, par un coup de fil anonyme. Elle prétend ne pas connaître la maison, mais, comme c’est bizarre, elle se dirige droit vers la chambre de son frère... L’assassin ne peut qu’être l’une des huit femmes, c’est sûr. Elles vont se livrer, contraintes et forcées, à une enquête à la Agatha Christie, chacune révélant un mobile pour avoir tué...

Comme il s’agit d’abord d’un jeu, François Ozon accentue – à mort, si l’on ose écrire – la sophistication. Ainsi, chacune des actrices est-elle, dès le départ, définie par une fleur. Puis par une couleur (rouge pour Ardant, vert pour Huppert, mauve pour Darrieux). Pour accentuer l’irréalisme, il a l’idée d’interrompre l’action par de petits intermèdes chantés et dansés. C’est Ludivine Sagnier qui ouvre le feu en interprétant un succès yéyé, Papa, t’es plus dans l’coup, avec Catherine Deneuve et Virginie Ledoyen en chorus girls : ça vaut le coup d’œil ! Puis c’est au tour d’Isabelle Huppert, tragique soudain, entre deux répliques vipérines, d’entonner le Message personnel, composé par Michel Berger pour Françoise Hardy.

Un humour plaisant, inhabituel en France, un humour noir, très british, imprègne le film. D’où ce dialogue incongru entre Deneuve et Ludivine Sagnier, sa fille : « Va chercher ta grand-mère dans le placard de la cuisine. – Mamie ? Dans le placard ? – Oui, elle y finit sa sieste ! » Dans ces moments, on retrouve – après le lyrisme apaisé de Sous le sable – Ozon, l’affreux jojo, le pourfendeur de la morale réac qu’avaient révélé son moyen métrage, Regarde la mer, et son premier long, Sitcom. Mais Sitcom cédait à une provoc potache assez niaise, et l’hommage au surréalisme y était appuyé et maladroit. La réussite de 8 Femmes tient à ce que les secrets monstrueux de cette famille sont révélés en une série de coups de théâtre si désarmants qu’ils en deviennent presque naturels. Ozon n’y va pourtant pas de main morte : crapuleries, extorsions, homosexualité, meurtre, inceste, sadomasochisme (avec le personnage d’Emmanuelle Béart, étonnante en femme de chambre soumise à l’autorité d’une maîtresse dont elle voudrait être l’amante).

Une méchanceté suave
Ces fantasmes deviennent burlesques par leur outrance même. Aussi savoureux que les références cinématographiques dont le metteur en scène parsème son film. Ce salon aux tapisseries insensées évoque, de toute évidence, les intérieurs cossus du Hollywood de jadis. Le grand escalier, ne serait-ce pas, cadré autrement, celui de Soupçons, de Hitchcock ? La coiffure de Catherine Deneuve évoque Lana Turner dans Le Mirage de la vie, de Douglas Sirk. Son portrait sur le mur, c’est presque Laura, de Preminger. Et les bottines d’Emmanuelle Béart rappellent Le Journal d’une femme de chambre, de Buñuel. Mais, loin de plomber le spectateur, toutes ces allusions ajoutent au spectacle. Elles le vivifient, le magnifient. Ozon s’est rabattu sur la pièce de Robert Thomas – qu’il a vigoureusement remaniée – parce qu’il n’avait pas réussi à racheter les droits de Femmes, de George Cukor. Film brillantissime qui reposait sur une méchanceté suave et une misogynie assumée. Ozon a gardé la méchanceté suave, mais remplacé la misogynie par une tendresse discrète.

Ces femmes sont seules. Parce que les mecs, ils sont morts ou partis. Mais vivants et présents, on devine qu’ils ne valaient pas bien cher. Lâches, vils, voleurs, trompeurs. Comment s’étonner, alors, que certaines essaient de trouver, auprès d’autres femmes, des sentiments que les hommes ne peuvent leur donner. Ce qui nous vaut une des plus belles séquences du film : des jambes qui s’emmêlent, une bagarre finissant par un baiser. Une étreinte ébauchée, sur un tapis sang et noir, entre une femme vêtue de « rouge optimiste » (teinte signée Christian Dior) et une autre, dans une robe magnifique, d’une couleur au nom curieux : « bleu canard »... Que nous disent-elles, ces femmes, lorsqu’elles se révèlent par les chansons qu’elles entonnent ? « À quoi ça sert de vivre libre, si on vit sans amour ? » : ça, c’est Fanny Ardant. « Je suis seule à crever, préparez votre temps. Pour vous, j’ai tout le mien » : c’est Isabelle Huppert. « Pour ne pas vivre seule, je t’aime et je t’attends pour avoir l’illusion de ne pas vivre seule » : Firmine Richard. « Je te pardonne et toi, jamais » : Deneuve.

« Il n’y a pas d’amour heureux... »
La morale de cette histoire immorale, c’est Danielle Darrieux qui la donne. Elle qui a toujours su, en une fraction de seconde, passer de la gaieté fragile à la gravité légère glisse à l’oreille de Ludivine Sagnier, sa petite-fille de cinéma : « Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard. Que pleurent, dans la nuit, nos cœurs à l’unisson. » Des vers d’Aragon, mis en musique par Brassens. Et résonne, alors, cette chanson superbe : Il n’y a pas d’amour heureux... Et puis Darrieux, la plus âgée de la troupe, conduit la plus jeune vers ses partenaires. Elles nous font face, ces huit femmes, elles nous regardent longuement. Enfermées dans cette demeure asphyxiante. Entre elles. En elles-mêmes. Sans issue de secours. Sans espoir. Huit femmes seules, à jamais.
8 FEMMES, François Ozon 2002, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Fanny Ardant, Emmanuelle Béart (thriller)@@@ (E)
Années 1950, une grande demeure bourgeoise, on se prépare à fêter Noël. Cependant, une découverte macabre bouleverse ce jour de fête... Le maître de maison est retrouvé mort, assassi ...

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A BRAS OUVERTS, Philippe de Chauveron 2017, Christian Clavier@@


Jean-Etienne Fougerole est un intellectuel humaniste marié à une riche héritière déconnectée des réalités. Alors qu'il fait la promotion dans un débat télévisé de son nouveau roman, invitant les plus aisés à accueillir chez eux les personnes dans le besoin, son opposant le met au défi d'appliquer ce qu'il préconise dans son ouvrage. Fougerole prend son adversaire au mot et accepte le challenge pour ne pas perdre la face. Dès le soir-même, on sonne à la porte de sa somptueuse maison.

TELERAMA:
Un intellectuel de gauche est contraint d'accueillir une ­famille de Roms... Philippe de Chauveron (Mais qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?) s'embourbe dans les poncifs. Mise en scène plate et interprétation terne
A BRAS OUVERTS, Philippe de Chauveron 2017, Christian Clavier (comique)@@ (E)
Jean-Etienne Fougerole est un intellectuel humaniste marié à une riche héritière déconnectée des réalités. Alors qu'il fait la promotion dans un débat télévis&eacu ...

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A L EPREUVE, Akim Isker 2024, Frankie Wallach, Bernard Campan


À 22 ans, Ambre, en pleine procédure judiciaire contre ses parents qui veulent récupérer la garde de son fils, n'a pas d'autres choix pour s'en sortir que d'accepter le pire des boulots à ses yeux : éboueure. Jusqu'où sera-t-elle prête à se salir les mains pour reconquérir son enfant et sa dignité ?

TELERAMA
Une jeune mère célibataire fauchée, Ambre, intègre l’unité d’élite des éboueurs qui intervient sur les nettoiements les plus difficiles. Ce téléfilm mêle les problématiques de misère sociale, de protection de l’enfance et de reconquête de soi par le travail avec finesse.

La liste défile jusqu’à son patronyme. Saïdi : « Ajourné. » Ambre a loupé ses examens de droit. Ce qui aurait pu n’être qu’une grosse déception ne l’est pas : Ambre est aussi la jeune maman célibataire d’un petit Nolan que ses grands-parents élèvent quand leur fille révise, tous vivant dans le même foyer. Face à l’échec, Ambre décampe, son fils sous le bras, avec l’intention de se débrouiller seule. Son entêtement la mène de galère d’appart en galère de travail, pour finir par atterrir dans un studio insalubre et intégrer le concours de la « Fonctionnelle », unité d’élite des éboueurs parisiens qui intervient sur les nettoiements les plus difficiles. Avec un enfant ballotté au gré des événements…

La scène d’ouverture donne le ton : dans le feu d’un nettoyage tendu aux abords d’une manifestation, à l’étroit entre camions, lance à eau et absence de soutien policier, la tension monte chez les éboueurs. Sans misérabilisme, le réalisateur Akim Isker tient cet angle réaliste ténu avec le même soin qu’il avait déjà montré dans L’Enfant de personne. Il mêle avec adresse les problématiques de misère sociale, de protection de l’enfance et celle de la reconquête de soi par le travail, dans un milieu éprouvant et encore machiste – qu’incarne bien le personnage de Bernard Campan, quoiqu’un peu poussif. Dans ce décor rarement vu en fiction — le « GIGN de la propreté » fait un terreau scénaristique rêvé —, le jeu partageur de Frankie Wallach, Zacharie Chasseriaud, Clémentine Célarié et des acteurs non professionnels, vrais employés de la Fonctionnelle, donne raison au collectif.
A L EPREUVE, Akim Isker 2024, Frankie Wallach, Bernard Campan (societe)@@ (E)
À 22 ans, Ambre, en pleine procédure judiciaire contre ses parents qui veulent récupérer la garde de son fils, n'a pas d'autres choix pour s'en sortir que d'accepter le pire des boulots à ses yeux : &eacut ...

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A LA CROISEE DES MONDES, la boussole d or, Chris Weitz 2007, Nicole Kidman, Daniel Craig (fantastique)@@


Lyra Belacqua est une fillette espiègle, élevée tant bien que mal au milieu des Érudits du prestigieux Jordan College d'Oxford. L'histoire commence lorsqu'elle parvient à empêcher l'empoisonnement de son effrayant et puissant oncle, Lord Asriel, et qu'elle assiste ensuite secrètement à un exposé plein de mystères sur le Grand Nord, qu'il donnera aux Érudits.

Lyra, une petite orpheline rebelle de 12 ans, vit dans un univers parallèle. Elle a pour compagnon Pantalaimon, une créature étrange capable de prendre toutes les formes animales. Mais son monde subit de profondes mutations. Le Magisterium, à la tête de l'Etat, pressure de plus en plus le peuple. Il est soupçonné d'avoir, en outre, fait enlever des enfants par les sinistres Enfourneurs. Des Gitans affirment qu'ils ont été enfermés dans une station expérimentale où sont pratiquées d'horribles expériences. Lorsque Roger, le meilleur ami de Lyra, disparaît à son tour, elle part à sa recherche pour le sauver...
A LA CROISEE DES MONDES, la boussole d or, Chris Weitz 2007, Nicole Kidman, Daniel Craig (fantastique)@@ (E)
Lyra Belacqua est une fillette espiègle, élevée tant bien que mal au milieu des Érudits du prestigieux Jordan College d'Oxford. L'histoire commence lorsqu'elle parvient à empêcher l'empoisonnement de ...

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A LA FOLIE, Andréa Bescond et Eric Métayer 2021, Marie Gillain, Ahmed Sylla (thriller)@


Alors qu'elle se trouve avec des amis dans un jardin, Anna poignarde soudain Damien, son compagnon. Elle est mise en examen pour tentative de meurtre et n'explique pas son geste. Chargé de l'enquête, l'inspecteur Noé Labidi tente de comprendre ce qui a conduit cette femme sans histoire à ce geste fatidique. Il s'entretient pour cela avec ses proches. Dès le début de leur relation, Damien s'était montré tour à tour enjôleur, distant, excessif, cassant, laissant souvent sa compagne déstabilisée. Son entourage a rapidement noté un changement dans l'attitude d'Anna.

TELERAMA
l fallait « que ça s’arrête ». Seule explication donnée par Anna au geste fou commis, en un éclair, pendant un repas entre amis : à table, entre la poire et le fromage, elle a subitement poignardé son conjoint. Anna est elle devenue folle ? Pourquoi cet acte meurtrier, incompréhensible, de la part d’une femme réputée équilibrée et sans histoires ?

Avec précision, Andrea Bescond et Éric Métayer détricotent, étape par étape les mécanismes psychologique d’une relation d’emprise destructrice : les débuts idylliques, follement romanesques, orchestrés par un homme fantasque et charmeur. Puis, peu à peu, insidieusement, le travail de sape, la menace, et les injonctions contradictoires qui démolissent, insécurisent la victime. À mesure que le fougueux Damien révèle le visage d’un véritable pervers narcissique, Anna s’enfonce dans la culpabilité, la dépression. Alourdi par des séquences trop didactiques, et l’utilisation récurrente d’une symbolique appuyée –l’amant représenté en torero dans une arène vide, la description de cette relation toxique se révèle néanmoins d’une grande justesse psychologique, et doit beaucoup à l’interprétation de Marie Gillain, solaire et fragile, et d’Alexis Michalik, parfait en beau salaud, parfaitement détestable.

A LA FOLIE, Andréa Bescond et Eric Métayer 2021, Marie Gillain, Ahmed Sylla (thriller sentimental)@@ (E)
Alors qu'elle se trouve avec des amis dans un jardin, Anna poignarde soudain Damien, son compagnon. Elle est mise en examen pour tentative de meurtre et n'explique pas son geste. Chargé de l'enquête, l'inspecteur Noé Lab ...

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A LA JOIE, Jerome Bonnell, Amel Charif, Pablo Pauly (sante)@@


Dans un Paris confiné, Véra fait la connaissance de Sam dont le charme ne la laisse pas insensible. Isolés, loin de leurs repères habituels, l'amour peut-il naître et se vivre sans le regard des autres ?

LE MONDE
Dans un pays ravagé par une peste qui obligeait chacun à rester cloîtré, une jeune femme ouvrit sa porte à un inconnu. Alors que la mort s’insinuait dans chaque interstice de la vie, ils s’aimèrent. A la joie, le beau film de Jérôme Bonnell, est un film d’époque – du printemps 2020 –, qui fait de cette tragédie dont on sort à peine un ailleurs dont l’étrangeté rend presque (et tout est dans le « presque ») certain ce qui hier encore était impossible.
La grâce des visages et des corps de ces amants de la pandémie de Covid-19, l’élégance de la mise en scène font d’A la joie un moment intense et doux, qui regarde en face aussi bien le désir que la douleur.
Véra (Amel Charif) commence à Montpellier sa carrière d’avocate (pour l’instant, elle plaide aux prud’hommes), quand le confinement la bloque à Paris. Même en ce prélude en apparence programmé, Jérôme Bonnell, également scénariste, injecte une dose de liberté. Si elle y avait mis un peu du sien, Véra aurait pu prendre le dernier train pour se confiner avec son fiancé ; elle préfère se couler dans le flottement universel du moment pour rester dans l’appartement d’une amie, où elle reçoit la visite d’un voisin. Sam (Pablo Pauly) est très loquace, plutôt drôle, un peu envahissant.
Les jeunes gens font en même temps l’apprentissage du confinement, dont les rituels sont reconstitués sous nos yeux, comme de très anciens souvenirs. La file d’attente devant le supermarché, l’initiation au port du masque, la quête de gel hydroalcoolique… l’acquisition de la maîtrise de ce nouveau quotidien, fait de contraintes inédites, sert en fait de clé des champs aux amants.
Ce paradoxe donne au film de Jérôme Bonnell une impulsion qui le propulse vers la réalisation de tous les souhaits, puisque, en réalité, il n’y en a qu’un qui compte vraiment : celui de rester ensemble, loin du monde. Cette célébration de la rencontre des corps – de la distance sanitaire à la fusion – est ordonnée avec une élégance qui lui permet d’éviter tous les pièges qui guettent lorsque l’on filme l’amour. Ce que Jérôme Bonnell, Amel Charif et Pablo Pauly montrent à l’écran est limpide : le règne du désir.
Et puis, un soir où ils applaudissent au balcon, sur le coup de 20 heures, Sam dit à Véra que la joie lui importe plus que le bonheur. Ce qui pourrait n’être que la version sophistiquée d’un proverbe pour gaufrette ou pour biscuit chinois se révèle être le premier présage des catastrophes à venir.

Sans se départir de son élégance, le cinéaste met en scène la descente, sur l’autre face du sommet. Impossible de la détailler ici sans gâcher les chocs successifs que la réalité porte à l’amour naissant entre Sam et Véra. Disons seulement que cette deuxième partie d’A la joie est aussi dure avec les amants que la pandémie le fut avec le pays, et que l’évocation presque nostalgique de l’année 2020 fait place à un regard atterré face à la magnitude du désastre.
Cinéaste fasciné par les distances qui séparent les êtres, par les moments qui en permettent le franchissement, Jérôme Bonnell trouve dans le confinement l’espace idéal pour exprimer la quintessence de sa manière. Il a trouvé en Pablo Pauly, charmant, fragile, et en Amel Charif, d’une élégance quasi impériale, les interprètes idéaux pour cette chronique d’un amour au temps de la pandémie.
A LA JOIE, Jerome Bonnell 2023, Amel Charif, Pablo Pauly (sante sentimental)@@@ (E)
Dans un Paris confiné, Véra fait la connaissance de Sam dont le charme ne la laisse pas insensible. Isolés, loin de leurs repères habituels, l'amour peut-il naître et se vivre sans le regard des autres ?

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A MA SOEUR, Catherine Breillat 2001, Anaïs Reboux, Roxane Mesquida (film e)@


Anaïs, douze ans, se trouve complexée par son poids. Tapie dans l'ombre ou laissée pour compte, elle souffre intérieurement. C'est l'été, la mer, les vacances en famille, l'apprentissage du premier amour. Cet apprentissage, Anaïs le fait en observant sa soeur aînée Eléna. Celle-ci, quinze ans, incarne la beauté du diable. Pas plus intelligente, ni plus bête que sa cadette, elle rejette l'idée de n'être qu'un objet de désir. La perte de la virginité des filles va ouvrir la porte au drame.

TELERAMA
Romance, le film le plus célèbre de Catherine Breillat (1), mettait en scène une femme transgressant les règles et les tabous sexuels fixés par les hommes. A ma soeur ! reprend la question plus en amont, à l'âge des premières fois, et d'une manière plus concrète : sur le front de la bataille que se livrent deux soeurs adolescentes, l'une boulotte et complexée, l'au­tre d'une beauté irrésistible, pendant leurs vacances d'été en famille. Au coeur du film, une scène monstre, rava­geuse, tant par sa longueur que par sa manière de conditionner la suite : le dépucelage de la jolie aînée sous l'oeil de la cadette - la séquence sera la matrice de Sex is comedy (2), sur la difficulté de tourner une scène intime...

Mais le film entier tient du jeu de massacre. Les personnages secondaires, jeune amant italien tout en roublardise macho et parents égocentriques, sont impardonnables. L'épilogue, très spectaculaire, rendra explicite l'idée de carnage, sous le triple signe du conte, du fait divers et de la psychanalyse. Avec une morale saisissante : de la pire catastrophe peut survenir le déclic qui change à jamais une victime en guerrière.
A MA SOEUR, Catherine Breillat 2001, Anaïs Reboux, Roxane Mesquida (adolescence film e)@@ (E)
Anaïs, douze ans, se trouve complexée par son poids. Tapie dans l'ombre ou laissée pour compte, elle souffre intérieurement. C'est l'été, la mer, les vacances en famille, l'apprentissage du premier am ...

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A PLEIN TEMPS, Eric Gravel 2021, Laure Calamy, Anne Suarez (societe)@@@


Julie se démène seule pour élever ses deux enfants à la campagne et garder son travail dans un palace parisien. Quand elle obtient enfin un entretien pour un poste correspondant à ses aspirations, une grève générale éclate, paralysant les transports. C'est tout le fragile équilibre de Julie qui vacille. Elle va alors se lancer dans une course effrénée, au risque de sombrer.

TELERAMA
Laure Calamy est à couper le souffle. Un haletant thriller du quotidien d’une femme, mère de famille et employée dans un hôtel de luxe.

Une femme dort. La caméra la filme de très près, avec douceur : le grain de sa peau, ses membres relâchés, ses paupières, son souffle régulier. Ce sera le seul moment du film où Julie ne court pas, essoufflée de se débattre avec le monde, avec le temps… Puis le réveil sonne. Commence, alors, la course contre la montre de cette mère de famille célibataire qui a choisi d’élever ses enfants en lointaine banlieue, mais qui travaille à Paris, comme première femme de chambre dans un palace.

La dure routine de Julie ? Créer du calme, du luxe et de la volupté pour des clients capricieux, sans jamais se permettre le moindre faux pas, alors que sa propre organisation repose sur un fil, et sur les horaires des transports en commun. Tout devient donc impossible quand la grève paralyse ces trains et métros qu’elle doit prendre chaque jour. Arriver à l’heure à son travail, s’absenter en douce pour un entretien d’embauche dans une boîte qui lui correspond mieux, faire du stop pour récupérer ses enfants chez la voisine : autant de trajets qui, par la tension de la mise en scène, composent un véritable thriller du quotidien, effrayant au point qu’on se demande si, au moment où, enfin, arrive un train, Julie ne va pas se laisser tomber du quai…


Soutenu par la musique électro d’Irène Drésel, le réalisateur Éric Gravel réussit un travail d’orfèvre : il s’attache à chaque geste, répétitif, des femmes de chambre, pour restituer l’exigence harassante d’un métier. Et à chaque pas, si volontaire, de son héroïne, révéler une mère aimante, au bord de l’épuisement. Dans le rôle de cette sprinteuse sans médaille, Laure Calamy force l’admiration, charnelle et réaliste. Nouvelle Annie Girardot du cinéma français, elle fait nôtres ses respirations comme ses aspirations.
A PLEIN TEMPS, Eric Gravel 2021, Laure Calamy, Anne Suarez (societe)@@ (E)
Julie se démène seule pour élever ses deux enfants à la campagne et garder son travail dans un palace parisien. Quand elle obtient enfin un entretien pour un poste correspondant à ses aspirations, une gr&e ...

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A QUOI PESET LES HOMMES, Sophie Allet-Coche 2010, Valerie Niehaus (comedie sentimentale)@@


Avocate spécialisée dans les divorces, Maja éprouve un certain mépris envers la gent masculine. Au tribunal, une affaire l'oppose à maître Wolf, son ancien amour de fac qui ne la reconnaît pas. Suite à un incident, Maja reçoit le don de lire dans les pensées des hommes. Elle en profite pour servir ses intérêts professionnels et personnels.
A QUOI PENSENT LES HOMMES, Sophie Allet-Coche 2010, Valerie Niehaus (comedie sentimentale)@@ (E)
Avocate spécialisée dans les divorces, Maja éprouve un certain mépris envers la gent masculine. Au tribunal, une affaire l'oppose à maître Wolf, son ancien amour de fac qui ne la reconnaît pas. ...

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ROYAL AFFAIR, Nikolaj Arcel 2012, Mads Mikkelsen, Alicia Vikander (histoire)@@@


Pourquoi madame Rose Evangelista a-t-elle prématurément quitté la maison de retraite où Bélisaire et Prudence Beresford sont venus voir leur tante Ada ?

TELERAMA
Prudence entame une enquête, au désespoir de son mari… Délicieuse adaptation d’Agatha Christie, où la comédie policière vire au conte fantastique et le couple Frot-Dussollier irradie.

Dans une maison de retraite cossue et quiète, Prudence fait la connaissance d’une femme étrange et exaltée. Rose lui parle de morts suspectes, d’une maison biscornue, du cadavre d’une petite fille dans la cheminée. Quelque temps après, Rose disparaît et, au grand désespoir de son mari, Prudence se lance à sa recherche.

Insensiblement, la comédie policière enjouée, tissée de répliques brillantes, filmée avec légèreté, vire au conte maléfique. Telle l’Alice de Lewis Carroll, Prudence découvre des lieux où le temps semble s’être arrêté. Et des silhouettes dont la folie douce pourrait facilement devenir furieuse…

Pascal Thomas peine un peu avec l’écheveau de fausses pistes imaginées par Agatha Christie, mais s’en tire comme un prestidigitateur, utilisant ses meilleures armes – dialogues, seconds rôles, lumière… – pour créer la magie. Jusqu’au dénouement, tout en faux-semblants, cette enquête policière manie la dérision avec sérieux et joue sur le double sens du mot « charme ». Aux côtés de Geneviève Bujold, qu’on a plaisir à revoir, le couple Frot-­Dussollier irradie de gaieté ludique.
A ROYAL AFFAIR, Nikolaj Arcel 2012, Mads Mikkelsen, Alicia Vikander (histoire)@@@ (E)
Pourquoi madame Rose Evangelista a-t-elle prématurément quitté la maison de retraite où Bélisaire et Prudence Beresford sont venus voir leur tante Ada ?

TELERAMA
Prudence entame une enquê ...

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A STAR IS BORN, Bradley Cooper 2018, Bradley Cooper, Lady Gaga


Star de country un peu oubliée, Jackson Maine découvre Ally, une jeune chanteuse très prometteuse. Tandis qu'ils tombent follement amoureux l'un de l'autre, Jack propulse Ally sur le devant de la scène et fait d'elle une artiste adulée par le public. Bientôt éclipsé par le succès de la jeune femme, il vit de plus en plus de mal son propre déclin.

TELERAMA:
Face à une Lady Gaga djà mure dans le showbiz, Bradley Cooper peine à concilier son travail de réalisateur et son numéro de chanteur alcoolique aux mauvaises manières — surnage une scène de cérémonie des Grammy Awards qui dégénère… Le film se laisse regarder, mais manque de l’humour acide prêté au répertoire de la vraie Lady Gaga.
A STAR IS BORN, Bradley Cooper 2018, Bradley Cooper, Lady Gaga (bio musical)@@@ (E)
Star de country un peu oubliée, Jackson Maine découvre Ally, une jeune chanteuse très prometteuse. Tandis qu'ils tombent follement amoureux l'un de l'autre, Jack propulse Ally sur le devant de la scène et fait d' ...

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A.I. INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, Steven Spielberg 2001, Haley Joel Osment, Jude Law (science fiction)@@


La fonte des glaces a considérablement réduit la surface habitable sur la Terre. Le strict contrôle des naissances a nécessité le développement de robots à l'aspect humain, les mécas. L'un d'eux, David, tout juste mis au point, est capable d'éprouver des sentiments. Il est adopté par Henry et Monica dont le fils, atteint d'une maladie incurable, a été cryogénisé. David ne souhaite qu'une seule chose : être aimé par sa maman.

TELERAMA
Spielberg pastiche Kubrick puis caricature Spielberg. Bref, on n'y croit plus et on s'ennuie.

Pour une fois, le nouveau Spielberg n'arrive pas auréolé d'un mégasuccès outre-Atlantique. A.I. (pour Artificial Intelligence) a plutôt été boudé par le public américain. Spielberg, artiste maudit ? Cela se saurait. Au premier coup d'oeil, ce nouvel opus témoigne de la même volonté de séduire les foules que les précédents : budget pharaonique, gros sujet (énoncé par le titre), gamme complète d'effets, du sentimental au spectaculaire. Si A.I. ne restera pas dans les records de fréquentation, c'est plutôt pour cause d'accident industriel, comme si le cinéaste avait raté son dosage, livrant un film incroyablement hétérogène, tour à tour assez peu et beaucoup trop « spielbergien ».

Assez peu « spielbergien », d'abord. C'est l'impression de la première heure (sur 2h26), trace la plus évidente de l'héritage de Stanley Kubrick ­ A.I. fut pendant des années un projet de ce dernier, inspiré par le romancier Brian Aldiss (lire page 64) et finalement légué faute de temps ou d'envie à son « ami Steven », qui l'a entièrement réécrit. Nous sommes au milieu du XXIe siècle. La carte de l'Amérique a sacrément changé, suite à la fonte des glaces. La vie quotidienne aussi, compte tenu du recours massif aux robots, dont les plus sophistiqués, les « mécas », ressemblent à des êtres humains. L'un deux, David, ersatz parfait de petit garçon blond, doté de la parole mais aussi de la « pensée » et de la faculté de s'émouvoir, fait son entrée chez les Swinton, un couple de provinciaux. Il devient, par programmation irréversible, leur « fils ».

Jamais Spielberg n'avait filmé ainsi une famille d'Américains moyens : dépressive, repliée, anxieuse, comme dans une étrange prémonition... Les Swinton ont peur ­ de David, entre autres, assez imprévisible ­, mais surtout ils font peur. Par leur volonté désespérée de ressembler à des parents comme les autres, ils évoquent de sinistres robots. Face à eux, David, la machine, distille un malaise beaucoup plus complexe. Le regard fixe, inquiet, interrogatif, en perpétuelle demande d'affection, il tourne autour de sa mère adoptive dans une maison circulaire, labyrinthique, asphyxiante. Kubrick projetait de faire jouer ce rôle par un vrai robot, mais la solution de Spielberg est à la fois plus simple et plus riche. Haley Joel Osment (l'acteur enfant du Sixième Sens), irréellement normal ou tragiquement inhumain, est ce qu'il y a de plus réussi dans A.I. : davantage qu'une intelligence, une sensibilité artificielle.

Le sentiment de gâchis n'en est que plus vif pendant l'incohérente et interminable suite du film. Quand les « parents » de David décident finalement de se débarrasser de lui au fond d'un bois, ce dernier entame une série d'aventures à grand spectacle s'étalant sur plus de deux mille ans, sous le double signe de Pinocchio (chercher la Fée bleue pour devenir un vrai petit garçon) et d'E.T. (téléphone maison, revoir maman). Mais plus le sujet initial du film ­ l'aspiration de la machine à la simple humanité ­ est formulé explicitement par David, plus il se réduit à un simple gadget scénaristique, sans profondeur ni portée philosophique. Exit le malaise et l'ambiguïté. Spielberg est désormais en terrain trop familier, sur les pas d'un personnage « positif » qui a un rêve et entend le réaliser, quelles que soient les épreuves à traverser.

L'image du parc d'attractions, si souvent utilisée pour décrire le cinéma de Spielberg, retrouve alors toute sa pertinence, sauf que, cette fois, plusieurs attractions-vedettes se révèlent défectueuses. Et d'abord cette grotesque flesh fair, grande fête violente où les humains détruisent leurs « mécas » avec hargne et jubilation ­ on se demande bien pourquoi... Autre flop : le robot gigolo voué au sexe et incarné par Jude Law qui devient un temps le complice de David. Sans doute trop puritain pour cette créature kubrickienne, Spielberg ne semble pas savoir quoi en faire.

Un seul moment de rémission, fugitif, vers la fin : le survol de New York largement immergé (après la fonte des glaces), Twin Towers comprises. Un mirage funèbre, forcément troublant. Quant à l'odyssée de David en quête de la Fée bleue, on n'en peut plus depuis longtemps. Le voir traverser des siècles de futur, scruter les fonds marins en compagnie de son nounours Teddy puis refaire à lui tout seul les rencontres du troisième type (Spielberg s'autocite plus que de raison) ne suscite qu'accablement. Et tout cet échafaudage de péripéties futuristes paraît encore plus vain quand le cinéaste arrive à sa destination finale : l'histoire d'un petit garçon qui a besoin du baiser de sa maman pour s'endormir. Soit une histoire déjà racontée, en deux mille une fois mieux, non pas par Kubrick, mais par Proust.
A.I. INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, Steven Spielberg 2001, Haley Joel Osment, Jude Law (science fiction)@@ (E)
La fonte des glaces a considérablement réduit la surface habitable sur la Terre. Le strict contrôle des naissances a nécessité le développement de robots à l'aspect humain, les mécas. L ...

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ABUS DE FAIBLESSE, Catherine Breillat 2013, Isabelle Huppert, Kool Shen sante)@@


Maud, cinéaste, est victime d'un AVC qui la laisse hémiplégique. Elle lutte pour ne pas sombrer. Un soir, alors qu'elle regarde une émission à la télévision, elle est fascinée par Vilko, un escroc qui pérore et parle de ses expériences. Elle décide de l'embaucher pour tenir le rôle principal de son nouveau film. D'abord réticent, Vilko accepte. Dès lors, se noue une relation étrange entre l'intellectuelle affaiblie et le jeune homme.

TELERAMA
Avec un art de l’abstraction bien à elle, Catherine Breillat stylise la terrifiante histoire d’emprise et d'escroquerie dont elle-même fut victime.

C'est l'affaire Sarkozy-Bettencourt qui a placé récemment la notion d'abus de faiblesse au centre de l'actualité. L'histoire vraie de Catherine Breillat a fait moins de bruit, mais elle est plus mystérieuse. La réalisatrice de Romance et 36 Fillette, restée hémiplégique après un accident vasculaire cérébral en 2005, s'est laissé déposséder d'une grande partie de son argent par Christophe Rocancourt, surnommé « l'arnaqueur de Hollywood », qu'elle voulait engager comme acteur - pour jouer un salaud. Même affaiblie et malade, elle restait le plus souvent consciente du montant astronomique des chèques qu'il lui réclamait et de la ruine qui la guettait.

Le film explore cette emprise étrange sans l'analyser, en exposant les faits depuis leur origine : l'hémorragie cérébrale, la rééducation, le retour vaille que vaille à l'activité créatrice. Maud, le double fictionnel de la cinéaste, n'est pas une douce. Encore convalescente, elle ricane, rudoie ses proches, tyrannise son assistant et veille aux moindres détails de sa nouvelle vie : « Quand on est handicapée, il faut un look SM ! » Sado et maso : la dualité au centre de la filmographie de Catherine Breillat culmine avec cette relation inconfortable, teintée de honte, entre Maud et Vilko, escroc à la présence animale. Il apporte la vie, l'appétit, le frisson, mais aussi la vulgarité, le vide, parfois la violence. Elle le valorise en le choisissant, mais elle le renvoie en même temps à ses limites intellectuelles.

Il manque, certes, au film du récit et de la chair : Catherine Breillat a toujours pratiqué un cinéma un peu abstrait. On comprend mal, par exemple, pourquoi il est si peu question du projet auquel Maud et Vilko sont supposés travailler : ils semblent se voir pour parler de tout et de rien, et pour qu'elle lui signe des chèques. Mais quand cette abstraction se radicalise, Abus de faiblesse se hisse à un tout autre niveau, flirte avec le fantastique et l'absurde. Maud s'installe dans une maison en chantier, pleine de cartons poussiéreux. Vilko l'y rejoint et dort dans un vieux lit d'enfant... Un petit monde clos et délabré qui figure leur dépendance mutuelle et sans issue, un décor mental digne de Bug, le chef-d'oeuvre de William Friedkin sur la folie et l'enfermement.

Kool Shen n'a rien à envier à Joey Starr, son ex-moitié rap de NTM : il sait être à la fois charmeur et effrayant en Narcisse sous pression. Isabelle Huppert, qui fut pressentie jadis par la cinéaste pour Parfait Amour !, accomplit, elle, un nouveau tour de force. Infirmité, froideur et ironie : elle crée un personnage hybride et fascinant, empruntant autant aux traits de caractère qu'on lui prête qu'à la gestuelle de Catherine Breillat. Elle exprime la douleur, mais sans la complaisance. Et retrouve, pour un finale magistral, les cimes sublimes où elle s'élevait parfois avec Claude Chabrol. Toutes les héroïnes de Breillat sont des guerrières, des survivantes. Celle-ci, un peu moins triomphante que d'autres, finit quand même par nous regarder droit dans les yeux.
ABUS DE FAIBLESSE, Catherine Breillat 2013, Isabelle Huppert, Kool Shen (sante)@@ (E)
Maud, cinéaste, est victime d'un AVC qui la laisse hémiplégique. Elle lutte pour ne pas sombrer. Un soir, alors qu'elle regarde une émission à la télévision, elle est fascinée par Vilk ...

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AD ASTRA, James Gray 2019, Brad Pitt, Tommy Lee Jones, Ruth Negga, Liv Tyler et Donald Sutherland (fantastique)@@@


L'astronaute Roy McBride s'aventure jusqu'aux confins du système solaire à la recherche de son père disparu et pour résoudre un mystère qui menace la survie de notre planète. Lors de son voyage, il sera confronté à des révélations mettant en cause la nature même de l'existence humaine, et notre place dans l'univers.

TELERAMA
Lors d’une mission spatiale, un astronaute tente de retrouver son père, qu’il croyait mort. Une odyssée fascinante, plus intimiste que spectaculaire.

Dans un avenir proche, Roy (Brad Pitt), astronaute d’élite, a pour mission de trouver une solution aux multiples explosions qui menacent la planète et seraient dues à des rayons cosmiques émanant de Neptune. Précisément la planète où son père, lui aussi astronaute, fut porté disparu seize ans auparavant… Ad astra est un voyage intérieur autant qu’interstellaire. En voix off, on entend les pensées de Roy, homme peu fait pour le monde ordinaire, fuyant les autres. Un héros qui semble inébranlable, physiquement et mentalement, mais qui s’interroge lui-même sur son détachement et sur son père, vénéré et maudit à la fois. Cette part d’introspection distingue le film, où la méditation l’emporte sur les scènes d’action, peu nombreuses — mais terrifiantes. C’est après la Lune, en allant vers Mars puis vers Neptune, que les obstacles se dressent, humains ou non. Le dessein de l’astronaute a changé, entre-temps. Il a appris que son père est sans doute vivant et qu’il représente un danger possible. À la fois obéissant et méfiant, soutenu et traqué, Roy se retrouve de plus en plus isolé dans sa quête.

Par son refus du spectaculaire, par sa réflexion trop explicite sur le legs paternel, le film prend le risque de décevoir. Mais l’odyssée est visuellement inspirée et servie par un Brad Pitt fascinant, engagé dans un long chemin menant de la fusion à la séparation.

Roy McBride a choisi de marcher dans les pas de Clifford, son père, en devenant astronaute à son tour. Clifford a disparu lors d'une mission dans l'espace seize ans plus tôt. Tout le monde le pense mort, jusqu'au jour où cette certitude est remise en cause par certains éléments. Roy est donc chargé de retrouver son père, qui aurait pris une voie dangereuse pour la survie de l'humanité. Roy doit réussir à entrer en contact avec son père. Pour mener à bien cette mission, il s'engage dans un voyage périlleux, physiquement et émotionnellement, qui l'emmène aux confins de la galaxie...
AD ASTRA, James Gray 2019, Brad Pitt, Tommy Lee Jones, Ruth Negga, Liv Tyler et Donald Sutherland (fantastique espace)@@@ (E)
L'astronaute Roy McBride s'aventure jusqu'aux confins du système solaire à la recherche de son père disparu et pour résoudre un mystère qui menace la survie de notre planète. Lors de son voyage, il ...

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ADALINE, Lee Toland Krieger 2015, Blake Lively, Michiel Huisman (science fiction)@@


Après un accident qui aurait dû lui être fatal, la belle Adaline cesse de vieillir. Aujourd'hui, bien qu'ayant vécu près de huit décennies, elle est toujours âgée de 29 ans. Après avoir mené une existence solitaire afin de ne jamais révéler son secret, une rencontre fortuite avec le philanthrope et charismatique Ellis Jones, va raviver sa passion de la vie et de l'amour.

TELERAMA
Blake Lively est l'atout charme de cette agréable fable fantastique qui délaisse vite sa dimension thriller (l'héroïne est sous la surveillance du FBI) pour privilégier le romantisme. Avec ironie parfois quand le personnage de Harrison Ford, ex-amant de la belle dans les sixties, devient... son beau-père aujourd'hui. Et beaucoup d'émotion, quand Adaline, dans l'éclat de sa jeunesse, se retrouve face à sa fille qui, elle, fait ses 82 ans (Ellen Burstyn). Une scène qui fait écho au finale d'Interstellar, où la même Ellen Burstyn retrouvait, à l'article de la mort, son père (Matthew McConaughey), resté, lui, quadra à la suite d'un voyage dans l'espace...
ADALINE, Lee Toland Krieger 2015, Blake Lively, Michiel Huisman (science fiction)@@ (E)
Après un accident qui aurait dû lui être fatal, la belle Adaline cesse de vieillir. Aujourd'hui, bien qu'ayant vécu près de huit décennies, elle est toujours âgée de 29 ans. Après ...

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ADAM, Max Mayer 2009, Hugh Dancy, Rose Byrne (sentimental)@@@


Adam, jeune homme brillant, passionné d'astronomie mais atteint d'une forme légère d'autisme, mène une existence réglée dans les moindres détails, jusqu'à la mort de son père avec qui il vivait. Alors qu'il essaye de s'adapter à sa nouvelle existence, Adam fait la connaissance de la jolie Beth qui vient d'emménager dans l'appartement voisin. C'est le premier d'une série de bouleversements qui vont changer son monde...

TELERAMA
ADAM, Max Mayer 2009, Hugh Dancy, Rose Byrne (sentimental sante)@@@ (E)
Adam, jeune homme brillant, passionné d'astronomie mais atteint d'une forme légère d'autisme, mène une existence réglée dans les moindres détails, jusqu'à la mort de son père av ...

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ADIEU LES CONS, Albert Dupontel 2020, Virginie Efira, Albert Dupontel (comique burlesque)@@


Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu'elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l'enfant qu'elle a eu adolescente, ayant accouché sous X sous la pression de ses parents. Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn-out, et Monsieur Blin, archiviste aveugle d'un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu'improbable.

TELERAMA
Comédie burlesque, auréolée de sept César, où éclate la loufoquerie et le talent d’un réalisateur inclassable.
C'est l’histoire d’une femme et d’un homme qui se lèvent et qui se cassent devant la violence d’une injustice. Dans le cabinet de son médecin, Suze (Virginie Efira), coiffeuse de 40 ans, apprend qu’elle est condamnée. Elle n’a plus une minute à perdre pour réussir, enfin, à retrouver cet enfant que ses parents l’avaient forcée, adolescente, à abandonner sous X. Au moment même où elle fait, une fois de plus, le siège d’une administration, un cadre supérieur tente de se suicider dans le bureau d’à côté : JB, vieux garçon et hackeur de génie (Albert Dupontel), vient de se voir voler la promotion qu’il méritait par un plus jeune que lui. Un coup de fusil maladroit et beaucoup d’agitation policière plus tard, les deux désespérés ne se quittent plus, s’épaulent, aidés par un archiviste aveugle, violemment allergique aux forces de l’ordre…

Le cinéma d’Albert Dupontel ne cesse de surprendre par sa tendresse iconoclaste et rageuse. Dans 9 Mois ferme et Au revoir là-haut, burlesque et romantisme brillaient et se mêlaient sous leur face la plus sombre. Adieu les cons parachève cette alchimie singulière, en un mélo aussi noir que rose.
À sa manière explosive, avec ses ambitieuses embardées dignes d’un cartoon, Dupontel est aussi le réalisateur le plus japonais du cinéma français : il n’en finit pas d’opposer traditions et progrès. Et il opère son propre tri : l’urbanisme a déshumanisé nos villes, mais l’informatique et la robotique offrent le pouvoir magique d’aider un jeune amoureux à déclarer sa flamme ou de gentils hors-la-loi à échapper à la police.
ADIEU LES CONS, Albert Dupontel 2020, Virginie Efira, Albert Dupontel (comique burlesque)@@ (E)
Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu'elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l'enfant qu'elle a eu adolescente, ayant accouché sous X sous la pression de ses parents. Sa q ...

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ADIOS BUENOS AIRES, Kral German, Julio Färber, Mariela Martínez


En 2001, dans une Argentine en plein marasme économique, ravagée par le chômage et la corruption, Julio n'a plus d'espoir. Propriétaire d'un petit magasin de chaussures, ce passionné de bandonéon décide de quitter au plus vite Buenos Aires, avec sa mère et sa fille, pour émigrer en Allemagne. Mais le destin va en décider autrement, quand Mariella, chauffeuse de taxi, emboutit sa voiture après avoir grillé un feu rouge, et entre avec fracas dans sa vie, sans intention d'en sortir. Pendant ce temps, dans les rues, les manifestations, sévèrement réprimées, se multiplient et l'Argentine sombre dans le chaos.
ADIOS BUENOS AIRES, Kral German 2023, Julio Färber, Mariela Martínez (societe argentine)@@@ (E)
En 2001, dans une Argentine en plein marasme économique, ravagée par le chômage et la corruption, Julio n'a plus d'espoir. Propriétaire d'un petit magasin de chaussures, ce passionné de bandonéon d&e ...

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ADOPTE UN VEUF, Francois Desagnat 2016, Andre Dussolier, Arnaud DucretBerangere Krief


Lorsqu'on est veuf depuis peu, il est difficile de s'habituer à sa nouvelle vie c'est le cas d'Hubert Jacquin, qui passe le plus clair de son temps dans son immense appartement à déprimer devant sa télé. Un beau jour, suite à un quiproquo, sa vie va être bouleversée. Manuela, une jeune et pétillante baroudeuse à la recherche d'un logement s'invite chez lui.

TELERAMA
André Dussollier coincé dans une comédie loufoque aux sketchs un peu (trop) faciles.
Un vieil homme solitaire et trois jeunes, dans une improbable colocation. Résultat : une succession de sketchs fadasses qui tient plus de la shortcom télévisuelle – Scènes de ménages mixée avec Nos chers voisins – que du cinéma.
ADOPTE UN VEUF, Francois Desagnat 2016, Andre Dussolier, Arnaud Ducret, Berangere Krief (sentimental) (E)
Lorsqu'on est veuf depuis peu, il est difficile de s'habituer à sa nouvelle vie c'est le cas d'Hubert Jacquin, qui passe le plus clair de son temps dans son immense appartement à déprimer devant sa télé. U ...

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ADVENTURELAND, job d ete a eviterviter, Greg Mottola 2009, Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Ryan Reynolds (societe)@@


C'est l'été de l'année 1987 et James Brennan, un diplômé de l'université, rêve d'aller en Europe. Malheureusement, les plans de James viennent à une halte quand ses parents ne peuvent pas subventionner le voyage. James commence donc à travailler à un parc d'attractions où il rencontre une femme.

TELERAMA
l lit de la poésie pour le plaisir ! C’est dire si James, ado atypique de Pittsburgh, est un gentil. Parce que ses parents sont tout d’un coup fauchés, il doit travailler pendant les vacances. Un mois à tenir des stands à Adventureland, la pire punition pour celui qui veut partir à Columbia faire des études de journalisme. Le parc d’attractions est vétuste et les autres jeunes employés qui y travaillent sont tous paumés, comme Emily la rebelle, dont James pourrait bien tomber amoureux…

Les comédies dramatiques qui se déroulent l’été juste avant l’entrée en fac sont une sous-catégorie des teenage movies américains. On en a vu beaucoup, mais Greg Mottola instille dans la sienne (qu’il a tournée entre Supergrave et Paul ) une petite musique originale, où le romantisme butte constamment sur le prosaïque. Le tout baigné d’une bande-son années 1980 qui remplit bien son rôle nostalgique : The Cure, David Bowie, le Velvet Underground…

Si les jeunes traînent leur spleen, de soirées imbibées en joints fumés à l’arrière des voitures, c’est que leurs parents sont tout aussi paumés qu’eux : alcooliques, séparés et mal remariés, veufs ou tout simplement démissionnaires, ils ne donnent aucun espoir dans l’avenir à leurs enfants. Ce sont les années Reagan, mais pas celles des yuppies. Jesse Eisenberg (qui ne cessera jamais de nous émouvoir) et Kristen Stewart (alors tout juste échappée de Twilight ) apportent à leur personnage une grâce fragile qui sauve toute scène de la mièvrerie. Commencée à Pittsburgh, la romance se termine un jour de pluie à New York, comme dans les meilleurs Woody Allen.
ADVENTURELAND, job d ete a eviterviter, Greg Mottola 2009, Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Ryan Reynolds (societe)@@ (E)
C'est l'été de l'année 1987 et James Brennan, un diplômé de l'université, rêve d'aller en Europe. Malheureusement, les plans de James viennent à une halte quand ses parents ne peuvent pa ...

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AEONFLUX, Karyn Kusama 2005, Charlize Theron, Frances McDormand (science fiction)@


Dans un XXVème siècle apocalyptique, une maladie a rayé la quasi-totalité de la population mondiale, à l'exception d'une ville fortifiée, Bregna, dirigée par une assemblée de scientifiques. Un groupe de rebelle vivant sous terre, les Monican, emmené par The Handler envoie leur meilleur élément, Aeon Flux pour assassiner l'un des plus hauts dirigeants du pouvoir en place.

TELERAMA
En justaucorps noir à la Fantômette, elle combat un Big Brother qui veut cloner les humains pour les avoir éternellement sous sa coupe. Assez poilant dans le genre SF un peu fauchée, mais limite ridicule souvent.

Dans un futur où les êtres humains sont manipulés, enfermés dans une réserve « naturelle » et clonés, un homme et une femme mettent leur amour au service d’un combat pour la liberté et l’authenticité de leur espèce. On dirait l’histoire de The Island, le blockbuster sympa de Michael Bay, mais c’est un petit film, assez fauché apparemment et pas antipathique. Cette adaptation d’un dessin animé joue la carte bande dessinée, avec des situations simples comme des vignettes et Charlize Theron en nouvelle Fantômette. Dommage que la jeune réalisatrice de Girlfight (2000) n’ait pas la souplesse de son actrice : elle surdramatise cette fantaisie et la fait plus d’une fois tomber dans le ridicule.
AEONFLUX, Karyn Kusama 2005, Charlize Theron, Frances McDormand (science fiction) (E)
Dans un XXVème siècle apocalyptique, une maladie a rayé la quasi-totalité de la population mondiale, à l'exception d'une ville fortifiée, Bregna, dirigée par une assemblée de scientifi ...

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AGENTS TRES SPECIAUX code UNCLE, Norman Felton Guy Ritchie 2015 (policier)@@


En pleine guerre froide, Napoleon Solo, agent de l'U.N.C.L.E. se voir jumeler à un membre du KGB, pour interrompre les activités d'une organisation criminelle qui menace l'ordre mondial.

TELERAMA
Reconstitution pop chic, humour flegmatique dans les scènes d’action, des styles bien vintage... tout est réuni pour que ce film devienne l’un des meilleurs de Guy Ritchie.
Après une poignée de polars branchés, grinçants mais pas toujours convaincants, Guy Ritchie avait séduit avec son premier Sherlock Holmes, puis à nouveau déçu avec le deuxième volet. Surprise : cette adaptation d’une série télé des années 1960 est son meilleur film à ce jour, pétillant, rythmé et délicieusement vintage. S’il abuse un peu d’un montage chichiteux, le réalisateur réussit des poursuites élégantes et utilise avec esprit le split screen (l’écran divisé, très à la mode en ce temps-là).

L’humour britannique fait le sel des rapports entre le brun et le blond : c’est avec flegme qu’ils se sauvent mutuellement la vie dans deux scènes particulièrement drôles. Et le final, explosif, ne repose que sur un coup de téléphone, à la manière des vieux James Bond. En jouant la carte du glamour et du charme, comme s’il se fichait que son block­buster en soit un, Guy Ritchie n’est pas loin de la belle désinvolture d’un Steven Soderbergh.
AGENTS TRES SPECIAUX code UNCLE, Norman Felton Guy Ritchie 2015 (policier)@@ (E)
En pleine guerre froide, Napoleon Solo, agent de l'U.N.C.L.E. se voir jumeler à un membre du KGB, pour interrompre les activités d'une organisation criminelle qui menace l'ordre mondial.

TELERAMA
Reconstitution po ...

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AI INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, Steven Spielberg 2001 (science fiction)@@


La fonte des glaces a considérablement réduit la surface habitable sur la Terre. Le strict contrôle des naissances a nécessité le développement de robots à l'aspect humain, les mécas. L'un d'eux, David, tout juste mis au point, est capable d'éprouver des sentiments. Il est adopté par Henry et Monica dont le fils, atteint d'une maladie incurable, a été cryogénisé. David ne souhaite qu'une seule chose : être aimé par sa maman.

TELERAMA
Spielberg pastiche Kubrick puis caricature Spielberg. Bref, on n'y croit plus et on s'ennuie.
Pour une fois, le nouveau Spielberg n'arrive pas auréolé d'un mégasuccès outre-Atlantique. A.I. (pour Artificial Intelligence) a plutôt été boudé par le public américain. Spielberg, artiste maudit ? Cela se saurait. Au premier coup d'oeil, ce nouvel opus témoigne de la même volonté de séduire les foules que les précédents : budget pharaonique, gros sujet (énoncé par le titre), gamme complète d'effets, du sentimental au spectaculaire. Si A.I. ne restera pas dans les records de fréquentation, c'est plutôt pour cause d'accident industriel, comme si le cinéaste avait raté son dosage, livrant un film incroyablement hétérogène, tour à tour assez peu et beaucoup trop « spielbergien ».

Assez peu « spielbergien », d'abord. C'est l'impression de la première heure (sur 2h26), trace la plus évidente de l'héritage de Stanley Kubrick ­ A.I. fut pendant des années un projet de ce dernier, inspiré par le romancier Brian Aldiss (lire page 64) et finalement légué faute de temps ou d'envie à son « ami Steven », qui l'a entièrement réécrit. Nous sommes au milieu du XXIe siècle. La carte de l'Amérique a sacrément changé, suite à la fonte des glaces. La vie quotidienne aussi, compte tenu du recours massif aux robots, dont les plus sophistiqués, les « mécas », ressemblent à des êtres humains. L'un deux, David, ersatz parfait de petit garçon blond, doté de la parole mais aussi de la « pensée » et de la faculté de s'émouvoir, fait son entrée chez les Swinton, un couple de provinciaux. Il devient, par programmation irréversible, leur « fils ».

Jamais Spielberg n'avait filmé ainsi une famille d'Américains moyens : dépressive, repliée, anxieuse, comme dans une étrange prémonition... Les Swinton ont peur ­ de David, entre autres, assez imprévisible ­, mais surtout ils font peur. Par leur volonté désespérée de ressembler à des parents comme les autres, ils évoquent de sinistres robots. Face à eux, David, la machine, distille un malaise beaucoup plus complexe. Le regard fixe, inquiet, interrogatif, en perpétuelle demande d'affection, il tourne autour de sa mère adoptive dans une maison circulaire, labyrinthique, asphyxiante. Kubrick projetait de faire jouer ce rôle par un vrai robot, mais la solution de Spielberg est à la fois plus simple et plus riche. Haley Joel Osment (l'acteur enfant du Sixième Sens), irréellement normal ou tragiquement inhumain, est ce qu'il y a de plus réussi dans A.I. : davantage qu'une intelligence, une sensibilité artificielle.

Le sentiment de gâchis n'en est que plus vif pendant l'incohérente et interminable suite du film. Quand les « parents » de David décident finalement de se débarrasser de lui au fond d'un bois, ce dernier entame une série d'aventures à grand spectacle s'étalant sur plus de deux mille ans, sous le double signe de Pinocchio (chercher la Fée bleue pour devenir un vrai petit garçon) et d'E.T. (téléphone maison, revoir maman). Mais plus le sujet initial du film ­ l'aspiration de la machine à la simple humanité ­ est formulé explicitement par David, plus il se réduit à un simple gadget scénaristique, sans profondeur ni portée philosophique. Exit le malaise et l'ambiguïté. Spielberg est désormais en terrain trop familier, sur les pas d'un personnage « positif » qui a un rêve et entend le réaliser, quelles que soient les épreuves à traverser.

L'image du parc d'attractions, si souvent utilisée pour décrire le cinéma de Spielberg, retrouve alors toute sa pertinence, sauf que, cette fois, plusieurs attractions-vedettes se révèlent défectueuses. Et d'abord cette grotesque flesh fair, grande fête violente où les humains détruisent leurs « mécas » avec hargne et jubilation ­ on se demande bien pourquoi... Autre flop : le robot gigolo voué au sexe et incarné par Jude Law qui devient un temps le complice de David. Sans doute trop puritain pour cette créature kubrickienne, Spielberg ne semble pas savoir quoi en faire.

Un seul moment de rémission, fugitif, vers la fin : le survol de New York largement immergé (après la fonte des glaces), Twin Towers comprises. Un mirage funèbre, forcément troublant. Quant à l'odyssée de David en quête de la Fée bleue, on n'en peut plus depuis longtemps. Le voir traverser des siècles de futur, scruter les fonds marins en compagnie de son nounours Teddy puis refaire à lui tout seul les rencontres du troisième type (Spielberg s'autocite plus que de raison) ne suscite qu'accablement. Et tout cet échafaudage de péripéties futuristes paraît encore plus vain quand le cinéaste arrive à sa destination finale : l'histoire d'un petit garçon qui a besoin du baiser de sa maman pour s'endormir. Soit une histoire déjà racontée, en deux mille une fois mieux, non pas par Kubrick, mais par Proust.
AI INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, Steven Spielberg 2001 (science fiction)@@ (E)
La fonte des glaces a considérablement réduit la surface habitable sur la Terre. Le strict contrôle des naissances a nécessité le développement de robots à l'aspect humain, les mécas. L ...

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AINSI VA LA VIE, Bob Reiner 2014, Michael Douglas, Diane Keaton (sentimental)@@@


Oren Little, agent immobilier bourru et égoïste, voit sa vie chamboulée lorsque son fils lui confie sa fille de 9 ans dont il ne soupçonnait pas l'existence. Oren tente alors de s'en débarrasser en l'imposant à sa voisine. Mais les choses ne sont pas toujours aussi simples. Ainsi va la vie.

TELERAMA:
Evidemment, il est touchant de voir des sex-symbols vintage, comme Michael Douglas et Diane Keaton, se chamailler pour finir par s'embrasser maladroitement. Et tant pis (ou tant mieux !) s'ils cabotinent... Rob Reiner, en revanche, accuse un sacré coup de vieux, en les plongeant dans un scénario et une mise en scène empâtés. Il est loin le temps de Quand Harry rencontre Sally... — G.O.
AINSI VA LA VIE, Bob Reiner 2014, Michael Douglas, Diane Keaton (sentimental)@@@ (E)
Oren Little, agent immobilier bourru et égoïste, voit sa vie chamboulée lorsque son fils lui confie sa fille de 9 ans dont il ne soupçonnait pas l'existence. Oren tente alors de s'en débarrasser en l'imposan ...

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ALBATROS, Xavier Beauvois 2020, Jeremie Renier, Marie-Julie Maille (drame)@@


Laurent, un commandant de brigade de la gendarmerie d'Etretat, prévoit de se marier avec Marie, sa compagne, mère de sa fille surnommée Poulette. Il aime son métier malgré une confrontation quotidienne avec la misère sociale. En voulant sauver un agriculteur qui menace de se suicider, il le tue. Sa vie va alors basculer.

TELERAMA
En 2005, Xavier Beauvois racontait les débuts d’un « bleu » de la police judiciaire dans Le Petit Lieutenant. Les forces de l’ordre inspirent décidément le cinéaste : le héros de ce film est un gendarme. Et, comme il y a seize ans, Beauvois réussit à concilier réalisme quasi documentaire et sens du romanesque, description d’un métier et développement de personnages intenses.

Durant presque une heure, Albatros chronique avec brio le quotidien professionnel et intime de Laurent, commandant exemplaire de brigade à Étretat, mais, aussi, de la petite communauté normande dont il supervise la sécurité — et dont Beauvois, installé dans la région, connaît intimement les aspirations et les difficultés. Une routine faite de petites incivilités et de grands drames. Beauvois filme avec la même empathie, le même soin apporté au cadre et à l’image (superbe travail du chef opérateur Julien Hirsch), l’identification d’un suicidé qui s’est jeté de la falaise, l’adolescent sermonné parce qu’il conduit son scooter sans casque, ou encore un éleveur qui porte plainte pour le vol de ses outils avant de pleurer de rage contre les nouvelles directives européennes qui menacent son exploitation.

Puis, à mi-parcours, à la suite d’une tragédie, le récit bascule dans une tout autre dimension — sur laquelle on restera évasif, tant cette rupture narrative et la surprise qu’elle provoque participent de la puissance du film. Tout juste dira-t-on qu’Albatros devient plus introspectif et plus spectaculaire, collant au corps et à l’âme brisés de Laurent (Jérémie Renier, juste et émouvant de bout en bout), mais aussi à la résilience de sa compagne, Marie (formidablement interprétée par Marie-Julie Maille, coscénariste et cheffe monteuse du film). Beauvois est, certes, moins convaincant dans cette deuxième partie qui flirte parfois avec les clichés. Mais son audace à bousculer ainsi son récit, à sortir de sa zone de confort pour prendre le large, ne manque pas de panache.
ALBATROS, Xavier Beauvois 2020, Jeremie Renier, Marie-Julie Maille (drame gendarmerie)@@ (E)
Laurent, un commandant de brigade de la gendarmerie d'Etretat, prévoit de se marier avec Marie, sa compagne, mère de sa fille surnommée Poulette. Il aime son métier malgré une confrontation quotidienne ave ...

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ALEXANDER THE LAST, Joe Swanberg 2009, Jess Weixler, Justin Rice (entimental film e)


Alex est une actrice attirée par sa partenaire à l'écran, Jamie, qui joue à ses côtés dans une pièce de théâtre locale. Alex est également mariée à un musicien indépendant nommé Elliott. Lorsque ce dernier part en tournée avec sa musique, Alex laisse Jamie dormir sur son canapé et flirte avec lui. Alex continue de tomber amoureuse de Jamie, tandis que celui-ci entretient une relation avec sa sœur. Le film se termine sur les remords d'Alex pour ses actes.

ALEXANDER THE LAST, Joe Swanberg 2009, Jess Weixler, Justin Rice (sentimental moeurs homosexualite film e) (E)
Alex est une actrice attirée par sa partenaire à l'écran, Jamie, qui joue à ses côtés dans une pièce de théâtre locale. Alex est également mariée à un musicie ...

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ALICE ET LE MAIRE, Nicolas Pariser 2019, Fabrice Luchini, Anais Demoustier


Le maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal. Il n'a plus une seule idée. Après trente ans de vie politique, il se sent complètement vide. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann.

TELERAMA:
En limitant son observation du monde politique à l’échelle de la municipalité, avec son lot d’inaugurations, de réunions voirie, de vernissages et de soirées à l’opéra, le cinéaste fait le choix de la modestie, qui est aussi le thème de la première fiche rédigée par la jeune philosophe à l’édile en manque de repères. Les nombreux lieutenants qui gravitent autour du duo (une première adjointe ultra autoritaire, un directeur de la communication bouffi d’ignorance) ne sont jamais condamnés à un rôle univoque. Nicolas Pariser se place clairement de leur côté, sans les juger.
Aucune naïveté pourtant chez l’auteur, qui montre bien, en s’en moquant avec malice, la victoire des communicants sur les décisionnaires et l’absence problématique de références culturelles classiques parmi les jeunes générations.
Refusant la facilité de la satire, le cinéaste fait l’audacieux pari de l’intelligence et de la lenteur dans une époque affolée par la réactivité.
ALICE ET LE MAIRE, Nicolas Pariser 2019, Fabrice Luchini, Anais Demoustier (societe)@@ (E)
Le maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal. Il n'a plus une seule idée. Après trente ans de vie politique, il se sent complètement vide. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe ...

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ALINE, Valerie Lemercier 2020, Valerie Lemercier, Sylvain Marcel


À la fin des années 1960, au Québec, naît Aline (inspirée de Céline Dion), quatorzième et dernier enfant de Sylvette et Anglomard Dieu. Dans cette famille où la musique est reine, Aline se découvre un véritable talent pour le chant. Le producteur de musique Guy-Claude Kamar (inspiré par René Angélil), lorsqu'il entend cette magnifique voix, n'a plus qu'une idée en tête : faire d'Aline la plus grande chanteuse au monde. Entre le soutien de sa famille et son amour avec Guy-Claude, Aline va devenir l'une des plus grandes stars internationales de la chanson.

TELERAMA:
En s’inspirant librement de la vie de Céline Dion, « trésor national » au Canada, Valérie Lemercier réussit son meilleur film et offre la quintessence de son travail, sur scène comme au cinéma. À savoir : mettre en évidence la bizarrerie extrême de situa­tions bien connues ou familières. En résulte une tragi-comédie fabuleuse, parfois monstrueuse, souvent surréaliste.
ALINE, Valerie Lemercier 2020, Valerie Lemercier, Sylvain Marcel (bio musical)@@ (E)
À la fin des années 1960, au Québec, naît Aline (inspirée de Céline Dion), quatorzième et dernier enfant de Sylvette et Anglomard Dieu. Dans cette famille où la musique est reine, Aline ...

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AMANDA, Mikhael Hers 2018, Vincent Lacoste


Paris, de nos jours. David, 24 ans, vit au jour le jour. Il jongle entre différents petits boulots et recule, pour un temps encore, l'heure des choix plus engageants. Le cours tranquille des choses vole en éclats quand sa sœur aînée meurt brutalement. Il se retrouve alors en charge de sa nièce de 7 ans, Amanda.

TELERAMA:
Par petites touches, toujours avec une infinie délicatesse, le cinéaste assume un mélodrame pur et dur sur la gestion du chagrin. Film lumineux sur le deuil, Amanda agit comme un baume miracle. On en ressort le cœur serré mais plein d’espoir.
AMANDA, Mikhael Hers 2018, Vincent Lacoste (societe enfance)@@@ (E)
Paris, de nos jours. David, 24 ans, vit au jour le jour. Il jongle entre différents petits boulots et recule, pour un temps encore, l'heure des choix plus engageants. Le cours tranquille des choses vole en éclats quand sa s&oe ...

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AMEN, Costa-Gavras, Ulrich Tukur, Mathieu Kassovitz (histoire)@@


Durant la Seconde Guerre mondiale, en Allemagne. Kurt Gerstein, médecin en poste à l'institut d'hygiène de la Waffen SS, devient le superviseur de l'approvisionnement en gaz Zyklon B des camps de la mort nazis. De passage à Auschwitz, il découvre, horrifié, la terrible réalité des chambres à gaz.

TELERAMA:
le film Amen est un pamphlet contre la lâcheté. Ce que pourfend Costa-Gavras, c'est ce que l'Eglise luthérienne d'Allemagne a appelé « le silence et l'abandon ». Et ce que Jean-Paul II a qualifié de fautes commises « par faiblesse ou par erreur d'appréciation, pour tout ce qui a été fait ou dit de manière indécise et inappropriée ». Les Etats se sont toujours humanisés avec lenteur...
AMEN, Costa-Gavras, Ulrich Tukur, Mathieu Kassovitz (histoire religion guerre shoah)@@ (E)
Durant la Seconde Guerre mondiale, en Allemagne. Kurt Gerstein, médecin en poste à l'institut d'hygiène de la Waffen SS, devient le superviseur de l'approvisionnement en gaz Zyklon B des camps de la mort nazis. De passa ...

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AMERICAN SNIPER, Clint Eastwood 2014, Bradley Cooper, Sierra Miller (guerre)@@@


Tireur d'élite des Navy SEAL, Chris Kyle est envoyé en Irak dans un seul but: protéger ses camarades. Sa précision chirurgicale sauve d'innombrables vies humaines sur le champ de bataille et, tandis que les récits de ses exploits se multiplient, il décroche le surnom de "La Légende."

TELERAMA
Tireur d’élite américain, Chris Kyle est rentré d’Irak en héros traumatisé. Une biographie percutante et sombre bilan de la guerre au Moyen-Orient, par Clint Eastwood.

Dans le titre, c’est le mot « American » qui compte le plus. Clint Eastwood raconte une histoire, une croisade, un conditionnement américains. Il le fait en tant qu’Américain, bien sûr, mais pas sans lucidité. Sa biographie du tireur d’élite Chris Kyle, envoyé en Irak quatre fois, est empreinte d’une désespérance de plus en plus funèbre.

L’enfance du tireur, au Texas, est marquée par une éducation à la serpe. Le père divise une fois pour toutes l’humanité en trois catégories : les loups, les brebis et les chiens de berger. Cette Amérique est bien la « société primitive de l’avenir » que décrivait jadis l’essayiste Jean Baudrillard. Une fabrique de soldats obsédés par la protection de leurs compatriotes.

Dans son diptyque sur la bataille du Pacifique, Mémoires de nos pères et Lettres d’Iwo Jima, le cinéaste consacrait un volet entier au point de vue japonais. Rien de tel, cette fois, avec les Irakiens. Mais le film dit sans équivoque la hideur de cette guerre, pendant et après, avec les images réalistes des vétérans mutilés et la tournure borderline que prend la vie de Chris Kyle une fois rentré. À la fin, l’omniprésence d’un fusil, comme chevillé au corps du jeune vétéran, jusque dans son étreinte avec son épouse, distille le malaise et annonce la violence – pas celle que l’on croit. Un grand moment de terreur insidieuse.
AMERICAN SNIPER, Clint Eastwood 2014, Bradley Cooper, Sierra Miller (guerre)@@@ (E)
Tireur d'élite des Navy SEAL, Chris Kyle est envoyé en Irak dans un seul but: protéger ses camarades. Sa précision chirurgicale sauve d'innombrables vies humaines sur le champ de bataille et, tandis que les r&eac ...

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AMOUR ET TURBULENCES, Nicolas Bedos 2013, Ludivine Sagnier (sentimental)@@


Julie, sculptrice, s'apprête à quitter New York pour Paris où elle va retrouver Franck, son futur mari avocat. Antoine, grand séducteur, quitte lui aussi la Grosse Pomme pour la Ville Lumière où il espère décrocher un poste important. Dans l'avion, complet, le hasard les place côte à côte. Et il se trouve que Julie et Antoine se sont aimés puis quittés. Au cours du vol, les souvenirs refont surface, les bons comme les moins bons.

TELERAMA:
Comme tous les héros de comédie romantique, Nicolas Bedos et Ludivine Sagnier jouent à chien et chat, le temps d'un vol Paris-New York ponctué de flash-back. Mais ce film d'Alexandre Castagnetti peine à trouver le rythme des love stories hollywoodiennes dont il s'inspire.
AMOUR ET TURBULENCES, Nicolas Bedos 2013, Ludivine Sagnier (sentimental)@@ (E)
Julie, sculptrice, s'apprête à quitter New York pour Paris où elle va retrouver Franck, son futur mari avocat. Antoine, grand séducteur, quitte lui aussi la Grosse Pomme pour la Ville Lumière où il e ...

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AMOUR, Michael Haneke 2012, Jean-Louis Trintignant, Emmanuelle Riva (societe)@@@


Anne et Georges, deux professeurs de musique, coulent une retraite paisible dans leur appartement parisien. Un temps heureux, avant qu'une petite attaque cérébrale ne frappe Anne. L'opération qu'on leur propose se solde par un échec et Anne est bientôt victime d'une seconde attaque. C'est le début d'un douloureux déclin pour elle et celui d'un difficile combat pour lui.

TELERAMA
Le film montre comment le dépérissement et l’imminence de la mort resserrent le lien et renforcent l’autarcie. Comment un couple redevient, dans l’épreuve finale, une cellule fusionnelle, excluant les autres.
Avec Michael Haneke, on voit toujours le plus terrible, le plus dérangeant. Mais, dans ce film-ci (Palme d’or à Cannes en 2012), on voit aussi le plus familier, le plus tendre. À la fois les extrémités du quotidien partagé et les gestes extrêmes de l’amour… De l’amour, ou autre chose d’insondable, voilà toute la question. « Tu es un monstre, mais tu es gentil », dit ainsi la mourante à son époux.
Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva sont au-delà des larmes, et d’autant plus impressionnants. Mais ils se fondent, humblement, dans le grand dessein de Haneke : livrer une sorte de témoignage fictionnel sur les confins de la condition humaine. Avec, de loin en loin, des images mentales qui nous hantent comme si elles étaient fichées dans nos cerveaux ­depuis toujours.
AMOUR, Michael Haneke 2012, Jean-Louis Trintignant, Emmanuelle Riva (societe sante vieillesse)@@@ (E)
Anne et Georges, deux professeurs de musique, coulent une retraite paisible dans leur appartement parisien. Un temps heureux, avant qu'une petite attaque cérébrale ne frappe Anne. L'opération qu'on leur propose se solde ...

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AMY, Asif Kapadia 2015, Tyler James Amy Winehouse (bio)@@


Comme Jimi Hendrix, Jim Morrison et Janis Joplin, Amy Winehouse est morte à 27 ans. Peu de zones d’ombre demeurent autour de sa mort. La caméra suivait déjà la diva soul londonienne quand elle sortait de l’enfance, prenant des poses de princesse sexy pour chanter Happy Birthday à une copine. Et ne l’a plus quittée… Elle est l’une des premières icônes filmées partout et par tout le monde.
Asif Kapadia s'est plongé dans l'oeuvre de cette incroyable chanteuse, récompensée par six Grammy Awards, avant de recueillir le témoignage de ses proches : ses copines d'enfance, sa famille, son producteur, Mark Ronson, le chanteur Pete Doherty et aussi son ex-mari, Blake Fielder. En explorant les archives visuelles, il a notamment déniché des vidéos inédites, comme ces instants volés par le caméscope familial.

TELERAMA
En piochant dans ce foisonnement de séquences, le cinéaste britannique d’origine indienne Asif Kapadia tisse une chronique dérangeante et triste à pleurer de la foire à la célébrité. Le documentariste a déniché une multitude d’images saisissantes, d’autant plus inédites qu’elles ont été filmées dans l’intimité de la chanteuse. Tous les proches sont de la partie et livrent leur témoignage en voix off.
On se demande quels pactes diaboliques furent scellés pour qu’il nous soit permis de voir la jeune star voguer d’appartement en chambre d’hôtel, de cuite en cuite et d’amoureux en amoureux. Jusqu’au centre de désintoxication, filmé de l’intérieur par un amant particulièrement poison.
Tous ces documents ont pour effet de nous river à l’écran, sans qu’on en soit fier pour autant. Leur vertu est de nous faire communier, comme rarement, avec la musique et ses sources. L’instant poignant où Amy chante le morceau Back to black, qu’elle vient d’écrire sur le coin d’une table, a peu d’équivalents dans l’histoire du documentaire rock.
AMY, Asif Kapadia 2015, Tyler James Amy Winehouse (bio musical)@@ (E)
Comme Jimi Hendrix, Jim Morrison et Janis Joplin, Amy Winehouse est morte à 27 ans. Peu de zones d’ombre demeurent autour de sa mort. La caméra suivait déjà la diva soul londonienne quand elle sortait de l& ...

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ANGE ET GABRIELLE, Anne Giafferi, Patrick Bruel, Isa belle Carre (sentimental)@@


Gabrielle élève seule sa fille Claire. À 17 ans celle-ci est enceinte de Simon qui refuse de se voir imposer ce bébé. Gabrielle prend les choses en main et décide de demander de l'aide au père de Simon. Elle débarque donc dans le bureau d'Ange, mais celui-ci, célibataire endurci et grand séducteur, n'a jamais assumé sa paternité et n'a aucune intention de le faire. C'est une première rencontre explosive mais Gabrielle ne manque ni de charme, ni de détermination.

TELERAMA:
Platement adaptée d’une pièce de théâtre (L’Eveil du chameau, de Murielle Magellan), cette comédie romantique peine à faire oublier ses origines boulevardières. Anne Giafferi voudrait évoquer les familles monoparentales, parler de reconnaissance paternelle et railler le machisme contemporain. Mais l’absence de férocité se retourne contre le film. Soucieux de préserver sa popularité, Bruel s’avère incapable d’insuffler la moindre méchanceté à son personnage — comme Yves Montand, acteur modèle pour la cinéaste, savait le faire. Ange et Gabrielle est à son image : pas fondamentalement déplaisant, mais bien inoffensif.
ANGE ET GABRIELLE, Anne Giafferi 2015, Patrick Bruel, Isa belle Carre (sentimental)@@ (E)
Gabrielle élève seule sa fille Claire. À 17 ans celle-ci est enceinte de Simon qui refuse de se voir imposer ce bébé. Gabrielle prend les choses en main et décide de demander de l'aide au pèr ...

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ANGELE ET TONY, Alix Delaporte 2010, Clotilde Hesme, Grégory Gadebois (sentimental)@@


Un port de pêche en Normandie. Angèle, une belle jeune femme à la dérive, en liberté conditionnelle et désargentée, débarque à Port-en-Bessin, en Normandie, dans une commune frappée par la crise économique, tandis que son fils de 10 ans vit chez ses grands-parents. Tony, un marin-pêcheur, dont le père s'est perdu en mer, l'héberge et la place à la halle aux poissons... Angèle a de bonnes raisons de se construire une nouvelle vie lorsqu'elle débarque dans celle de Tony, marin pêcheur solitaire. Malgré le désir qu'il a pour elle, Tony garde ses distances. Angèle le cherche. Tony l'observe.Trop belle, trop déroutante, il ne peut croire qu'elle est là pour lui.

TELERAMA
Les amours improbables, mais émouvantes, d’une belle plante paumée et d’un marin pêcheur bourru. Clotilde Hesme et Grégory Gadebois dans un superbe duo.

Personne ne pourrait y croire. Ni vous, ni nous, ni Tony. Quand Angèle débarque un jour dans sa vie, sortie de nulle part mais déterminée à s’incruster, il cherche l’erreur. Qu’est-ce qu’une belle fille comme elle, avec ses longues jambes, son vélo volé et son air paumé, vient faire avec un type comme lui ? Tony, le marin-pêcheur trapu, bourru et taiseux, résiste autant qu’il peut.

Dans les embruns d’un port normand, il s’agit pourtant d’amour, entre un ours solitaire et une poupée androgyne un peu cassée (Angèle a un secret), à petits pas décisifs. Angèle la sauvageonne en rupture d’éducation et en mal de repères apprend à distinguer une sole d’une limande. Plus tard, Tony lui fait répéter le rôle de… Blanche-Neige. C’est bien un conte de fées, touchant, insolite et modeste, que s’offre Alix Delaporte. Une histoire de renaissance et d’espoir, qui appuie parfois un peu trop là où ça fait sens — Angèle « remonte » la pente, encore et encore, avec détermination, sur sa bicyclette.

On se laisse malgré tout emballer par ce couple si mal assorti, mais si harmonieux. Car les acteurs ont de la grâce. En 2010, on connaissait déjà le talent nerveux, habité de Clotilde Hesme, mais on découvrait Grégory Gadebois. Très sobre, il s’éclaire peu à peu. Du type ordinaire à l’amant craquant, c’est une transfiguration. À la fin, on y croit dur comme fer.

ANGELE ET TONY, Alix Delaporte 2010, Clotilde Hesme, Grégory Gadebois (sentimental maritime)@@ (E)
Un port de pêche en Normandie. Angèle, une belle jeune femme à la dérive, en liberté conditionnelle et désargentée, débarque à Port-en-Bessin, en Normandie, dans une commune frap ...

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ANGELIQUE marquise des anges, Ariel Zeitoun 2013, Gerard Lanvin,Nora Arnezeder (sentimental film e)@


Fille d'un noble désargenté du Poitou, la belle Angélique a passé cinq ans au couvent, placée là par son père après une affaire de complot contre le roi Louis XIV.

ALLOCINE
Proposer une nouvelle adaptation d'Angélique était une gageure... un pari impossible sinon très difficile à relever... Armé d'un Joffrey /Gérard Lanvin on ne peut plus "mâle" (excellent) et d'une ravissante et talentueuse Angélique / Nora Arnezeder, cette relecture plus fidèle au roman nous donne quelques moments savoureux qui comblera la femme (ou l'homme?) romantique... et nous feraient presque oublier le couple Mercier/Hossein.... ...
ANGELIQUE marquise des anges, Ariel Zeitoun 2013, Gerard Lanvin,Nora Arnezeder, Mathieu Kassovitz (sentimental film e)@ (E)
Fille d'un noble désargenté du Poitou, la belle Angélique a passé cinq ans au couvent, placée là par son père après une affaire de complot contre le roi Louis XIV.

ALLOCINE

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ANGES ET DEMONS, Ron Howard 2009, Tom Hanks (etrange)@@


En plein conclave pour élire le successeur du défunt pape, le Vatican se retrouve au bord d'un séisme. Les Illuminati, confrérie secrète officiellement disparue depuis 4 siècles, ont enlevé les quatre cardinaux favoris pour l'élection. Ils menacent d'en tuer un par heure avant minuit, moment auquel la cité Papale, voire tout Rome, seront détruites par une bombe.

TELERAMA:
En quatre-vingt-dix minutes, le jeu de piste crypté autour des statues du Bernin resterait un pop corn movie plutôt distrayant, alibi culturel en prime. Il fait quarante-cinq minutes de plus... C'est trop, beaucoup trop pour des personnages aussi indigents. Après la polémique avec l'Opus Dei, la production n'a voulu fâcher personne, ni les scientifiques, ni les croyants. Ce qui n'empêche pas les grandiloquentes scènes finales, sur la place Saint-Pierre, de virer à l'étouffe-chrétien...
ANGES ET DEMONS, Ron Howard 2009, Tom Hanks (science fiction fantastique)@@ (E)
En plein conclave pour élire le successeur du défunt pape, le Vatican se retrouve au bord d'un séisme. Les Illuminati, confrérie secrète officiellement disparue depuis 4 siècles, ont enlevé l ...

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ANNIE COLERE, Blandine Lenoir 2022, Laure Calamy, Zita Hanrot (societe)@@@


Février 1974. Parce qu'elle se retrouve enceinte accidentellement, Annie, ouvrière et mère de deux enfants, rencontre le Mouvement pour la Liberté de l'Avortement et de la Contraception qui pratique les avortements illégaux aux yeux de tous. Accueillie par ce mouvement unique, fondé sur l'aide concrète aux femmes et le partage des savoirs, elle va trouver dans la bataille pour l'adoption de la loi sur l'avortement un nouveau sens à sa vie.

TELERAMA
Un film émouvant, et de merveilleux portraits de femmes, admirablement orchestré par Blandine Lenoir.

Février 1974. Tombée enceinte accidentellement, Annie, ouvrière et mère de deux enfants, pousse timidement la porte d’une librairie dont l’arrière-boutique accueille un petit groupe du MLAC — Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception —, qui pratique les avortements illégaux, mais de manière non clandestine, aux yeux de tous, comme un acte militant, un an avant la loi Veil. Cette Annie qui, dans son usine de matelas, répond à une syndicaliste « tous ces machins politiques, c’est pas pour moi », va découvrir l’engagement, mais surtout une solidarité féministe qui fait chaud au corps et ouvre l’esprit. Chronique d’une colère qui monte doucement mais sûrement chez une femme comme une autre…

Le film est une merveille. Le précipité d’une époque, façon Les Années, d’Annie Ernaux, qui mêle l’intime et le politique dans les scènes de groupe, comme dans celles, bouleversantes, d’avortement par cette méthode Karman où l’aspiration remplace les aiguilles à tricoter ou le violent curetage à l’hôpital par des médecins traitant les femmes de « salopes »… Hymne à la sororité — ici, le terme n’est pas galvaudé, mais à chaque seconde incarné —, ce film choral et lumineux s’attache au quotidien d’Annie, à sa révélation progressive, mais surtout aux visages, et aux cuisses ouvertes, des femmes. Il y a celle qui a déjà six enfants, mais à laquelle son mari refuse la pilule sous prétexte que « ça rend frigide ». Celle de 17 ans qui comprend à peine comment elle est tombée enceinte. Et Annie, bien sûr, lors de la première séquence d’avortement : un moment rare de cinéma, où Monique (merveilleuse Rosemary Standley) ne la quitte pas des yeux et lui chante une mélodie grecque.

Ailleurs, Laure Calamy, décidément l’actrice française qui sait mettre son talent énergique et le moindre de ses regards au service d’une cause, rit franchement en pratiquant l’auto-examen, étonnée de la beauté de son col de l’utérus et de l’existence de sa prostate ! Lutter avec ou contre les hommes, faire passer le message à sa propre fille, ou regarder Delphine Seyrig mettre les pieds dans le plat à la télé : chaque minute est enthousiasmante. Et il faut voir Zita Hanrot, bombe de féminisme, dans son meilleur rôle, expliquer la vie à un jeune médecin en slip… Ce film aussi passionnant que passionné recèle, enfin, l’une des plus belles répliques entendues au cinéma depuis longtemps : « C’est politique, la tendresse. »
ANNIE COLERE, Blandine Lenoir 2022, Laure Calamy, Zita Hanrot (societe avortement)@@@ (E)
Février 1974. Parce qu'elle se retrouve enceinte accidentellement, Annie, ouvrière et mère de deux enfants, rencontre le Mouvement pour la Liberté de l'Avortement et de la Contraception qui pratique les avortemen ...

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ANNIHILATIIN, Alex Garland, sorti en 2018. Natalie Portman (fantastique)@@


Lena, biologiste et ancienne militaire, participe à une mission destinée à comprendre ce qui est arrivé à son mari dans une zone où un mystérieux et sinistre phénomène se propage le long des côtes américaines. Une fois sur place, les membres de l’expédition découvrent que paysages et créatures ont subi des mutations, et malgré la beauté des lieux, le danger règne et menace leur vie, mais aussi leur intégrité mentale.

TELERAMA
Jugé trop intello par la Paramount, le thriller SF d’Alex Garland sort directement sur Netflix. Mais n’a rien d’une série B.

La présence de Natalie Portman en tête d’affiche d’une science-fiction à gros budget est, en principe, la garantie d’un beau succès au box-office. Annihilation ne sortira pourtant pas au cinéma – hormis dans quelques salles aux Etats-Unis, au Canada et en Chine. Ainsi en a décidé la Paramount qui, après avoir semble-t-il jugé le deuxième film réalisé par le scénariste Alex Garland trop « intello » et « compliqué », a préféré revendre les droits de diffusion à Netflix. Une bonne affaire pour la plateforme de vidéo par abonnement : Annihilation se révèle en effet une bonne surprise. Plus « compliquée », certes, que la grande majorité des blockbusters hollywoodiens, mais aussi beaucoup plus excitante.

Après la chute d’une météorite, des dérèglements écologiques mystérieux (et menaçants) ont été constatés dans des marais en Floride. Des soldats ont été envoyés en mission sur place mais personne n’en est revenu, à l’exception d’un vétéran d’Afghanistan. Problème : Kane (Oscar Isaac) ne se souvient pratiquement de rien et, surtout, est gravement malade. Son épouse, Lena (Natalie Portman, aussi convaincante dans les scènes d’action que dans les moments d’émotion), une biologiste de renom et ancienne militaire elle-même, décide de partir dans la « zone X » avec quatre autres femmes scientifiques, dans l’espoir de trouver un remède.

Pas la peine de nous accuser de « spoiler » le scénario : on sait, dès les premières minutes du récit construit en flash-back, que le voyage va très mal se terminer pour les quatre cinquièmes de l’expédition… Le suspense intéresse moins Alex Garland que les failles intimes de ses héroïnes – ce n’est pas un hasard si l’une des figures clés du récit est une psychologue (jouée de manière anxiogène par Jennifer Jason Leigh). Le combat de ces femmes pour survivre dans un environnement hostile est aussi une lutte contre leurs propres démons dépressifs. Et le fameux phénomène du « shimmer » qui modifie l’ADN de tous les organismes vivants présents dans la « zone X », peut s’interpréter comme une métaphore de la folie (options paranoïa et, surtout, schizophrénie) qui contamine peu à peu les personnages.

La végétation mutante créée par les décorateurs d’Annihilation et, plus particulièrement, les fleurs multicolores qui prolifèrent comme des tumeurs, est l’autre grand atout du film. Mais la faune n’est pas mal non plus : les créatures rencontrées (et, le plus souvent, affrontées) par Lena et ses compagnes empruntent autant aux monstres gore d’Alien ou de The Thing qu’aux chimères merveilleuses de Miyazaki. On songe même à Stalker de Tarkovski devant le décor de la caserne abandonnée, recouverte par les herbes folles. À partir de ces influences hétéroclites, Alex Garland constitue un univers esthétique cohérent, souvent splendide, avec des effets spéciaux étonnants qui poussent les images vers l’abstraction. Des effets de miroirs, de diffraction ou de pixellisation si réussis que l’on regrette de ne pas pouvoir les admirer sur grand écran…
ANNIHILATIIN, Alex Garland, sorti en 2018. Natalie Portman (fantastique)@@ (E)
Lena, biologiste et ancienne militaire, participe à une mission destinée à comprendre ce qui est arrivé à son mari dans une zone où un mystérieux et sinistre phénomène se propag ...

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ANOMALISA, Duke Johnson et Charlie Kaufman 2015 (animation)@@


Michael Stone, mari, père et auteur respecté de "Comment puis-je vous aider à les aider?" est un homme sclérosé par la banalité de sa vie.

TELERAMA
Comment se porte le mâle occidental, du moins le modèle fabriqué au XXe siècle et toujours en circulation, avec ses schémas rigides de réussite sociale et familiale ? Pas bien du tout. Le voici dans l’avion, en déplacement professionnel. Puis dans l’un de ces hôtels standards où l’on ne séjourne que pour le travail. Ce spécimen ressemble à beaucoup d’autres. Voilà pourquoi la technique de l’animation image par image, qui met en mouvement des pantins synthétiques, est d’emblée si éloquente. Le goût américain pour les procédures et les formules toutes prêtes n’a jamais semblé aussi étouffant et risible. Le travail du personnage parachève le tableau : consultant-expert du service clientèle en entreprise. Apparemment mû par une banale pulsion sexuelle, l’homme invite dans sa chambre une autre cliente de l’hôtel, complexée et admirative. Elle seule, par son aptitude inattendue à vivre et à partager l’instant présent, provoquera un court-circuit émotionnel, sinon existentiel…
Anomalisa est une rareté absolue : il faut imaginer un univers où se croiseraient Michel Houellebecq et David Lynch — auquel le film emprunte ses décrochages cauchemardesques. Charlie Kaufman, auteur de cette histoire, qu’il écrivit auparavant pour le théâtre, fut d’abord connu pour ses scénarios, dont celui d’Eternal Sunshine of the Spotless Mind, de Michel Gondry (2004). Il trouve, avec ce film, la forme idéale pour sa crudité, ses idées noires et son humour sardonique.
ANOMALISA, Duke Johnson et Charlie Kaufman 2015 (animation)@@ (E)
Michael Stone, mari, père et auteur respecté de "Comment puis-je vous aider à les aider?" est un homme sclérosé par la banalité de sa vie.

TELERAMA
Comment se porte le mâ ...

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ANTOINETTE DANS LES CEVENNES, Caroline Vignal 2020, Laure Calamy (aventure)@@


Antoinette attend l'été et la promesse d'une semaine en amoureux avec son amant, Vladimir, mais, au dernier moment, il annule: sa femme a réservé une randonnée en famille dans les Cévennes avec un âne. Abandonnée, Antoinette décide sur un coup de tête de partir, elle aussi, sur le chemin de Stevenson.

TELERAMA
Succès surprise largement mérité pour cette randonnée sur le chemin de Stevenson en compagnie de Laure Calamy et de son âne Patrick. Un film drôle et bourré de charme.

Avant de nous embarquer, avec un âne, sur des sentiers de randonnée, la réalisatrice prend soin de nous lancer sur une « fausse » piste : le désespoir de la maîtresse délaissée par l’homme marié. Maîtresse dans tous les sens du terme, puisque Antoinette est institutrice et que son amant n’est autre que le père d’une élève… Au lieu de passer comme promis les vacances dans ses bras, celui-ci doit partir en famille sur le « chemin de Stevenson » : 200 kilomètres que l’auteur de L’Île au trésor raconta dans Voyage avec un âne dans les Cévennes (1879). L’amoureuse décide de le suivre en cachette… Sur place, entre Patrick (ladite bourrique) et le petit peuple des randonneurs, Antoinette voit son horizon s’élargir.

Dans ce décor de grands espaces et de ciels d’été, la perspective d’un triste marivaudage itinérant s’évanouit au profit d’un périple initiatique sur les voies rocailleuses de l’introspection. Au fil du chemin, la fille esseulée s’émancipe tout en assumant son cœur d’artichaut. Caroline Vignal manie avec brio l’art du contre-pied, réussissant un film drôle et plein de charme, toujours surprenant. Pour son premier rôle principal, qui lui a valu le César de la meilleure actrice, Laure Calamy déploie enfin l’étendue de son registre. Aussi à l’aise dans le burlesque que dans les situations sur le fil, elle impressionne sans jamais cesser de nous toucher. Une héroïne de proximité.

SYNOPSIS
Antoinette n'a d'yeux que pour Vladimir, son amant. Ensemble, ils devaient passer une semaine romantique mais Vladimir annule tout. Il décide de passer à la place ses vacances dans les Cévennes avec sa femme et leur fille. Profondément déçue, Antoinette prend la décision folle de le suivre dans son lieu de villégiature. Mais sur place, elle ne retrouve pas sa trace et doit arpenter tout le parc national à sa recherche. Elle est accompagnée, dans ses pérégrinations, de Patrick, un âne particulièrement têtu...
ANTOINETTE DANS LES CEVENNES, Caroline Vignal 2020, Laure Calamy (aventure rural)@@ (E)
Antoinette attend l'été et la promesse d'une semaine en amoureux avec son amant, Vladimir, mais, au dernier moment, il annule: sa femme a réservé une randonnée en famille dans les Cévennes avec un & ...

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ANTONIA LA CHEF D ORCHESTRE, Maria Peters 2018, Christanne de Bruijn, Benjamin Wainwright (musical)@@@


Dans un New York de 1926, Antonia est une jeune femme passionnée et ambitieuse, qui rêve de devenir chef d'orchestre. Cependant, en dépit de son talent, tout le monde refuse de la prendre au sérieux car Antonia est une femme. Ce refus répétitif ne fait qu'endurcir sa volonté et elle s'engage dans le combat de sa vie au risque de mettre fin à sa liaison avec le séduisant Frank Thomsen.
(film complet)

LA PRESSE:
Il faut attendre la 75e minute de ce long métrage qui en compte 139 pour voir le personnage de Willy/Antonia prendre une baguette de conductrice et commencer à diriger un orchestre d’hommes pas très heureux de cette incongruité.
Incongruité parce qu’à l’époque, entre les deux guerres mondiales, les femmes ne dirigeaient pas les orchestres symphoniques. Mais Willy/Antonia (un double nom dont l’explication surgit dans l’histoire) a un sens de la détermination hors du commun. Elle fait son chemin contre vents et marées et en dépit de nombreux échecs.
Tantôt dure, tantôt belle, tantôt enrageante, tantôt débordante d’espoir, cette histoire, inspirée de faits réels, possède tous les attributs pour être un film grand public tout à fait charmant.
Le film nous est apparu parfois trop parfait, trop propre, trop conte de fées. L’usage des effets spéciaux numériques pour les plans urbains larges est à oublier. Et on ne sort jamais des ornières du film biographique classique avec ses bons et ses méchants, ses riches et ses pauvres, sa montée en puissance vers un coup dur avant un atterrissage en douceur.
On retiendra plutôt les passages singuliers tels que l’expression magnifique dans le visage d’Antonia en transe lorsqu’elle dirige l’orchestre, ou encore l’effet très réussi de la dernière scène (regardez l’ombre au sol) qui répond à la scène d’ouverture.
ANTONIA LA CHEF D ORCHESTRE, Maria Peters 2018, Christanne de Bruijn, Benjamin Wainwright (musical)@@@ (E)
Dans un New York de 1926, Antonia est une jeune femme passionnée et ambitieuse, qui rêve de devenir chef d'orchestre. Cependant, en dépit de son talent, tout le monde refuse de la prendre au sérieux car Antonia es ...

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APOCALYPSE NOW, Francis Ford Coppola 2001, Marlon Brando, Martin Sheen, Harrison Ford (histoire guerre)@@@


Pendant la guerre du Vietnam, un agent de l'armée américaine s'aventure au Cambodge à la recherche d'un tyran dangereux, le colonel Kurtz, autrefois un soldat modèle qui s'est converti plus tard à la cause de l'ennemi.

TELERAMA
Palme d’or à Cannes en 1979, Apocalypse Now s’est d’emblée imposé comme le film définitif sur la guerre du Vietnam. Mais, paradoxalement, ce chef-d’œuvre n’a pas eu de forme définitive avant son quarantième anniversaire, avec ce montage qui ajoute trente minutes à la première version et ôte vingt minutes à la version longue. Finalement, Coppola a réussi à atteindre l’équilibre dans l’excès, qui est ici partout.

On retrouve, bien sûr, dans Apocalypse Now Final Cut, les morceaux de bravoure qui scandent le voyage halluciné du capitaine Willard (Martin Sheen), traquant le colonel renégat Kurtz (Marlon Brando) au milieu du chaos. La musique des Doors s’enflamme comme les paysages. Le lieutenant-colonel Kilgore bombarde une plage du Vietnam avec l’US Army au son de La Chevauchée des Walkyries, de Wagner. Et lâche ces mots comme une bombe de plus : « J’adore l’odeur du napalm au petit matin »… Apocalypse Now a pris place dans l’histoire du cinéma. On redécouvre aujourd’hui, grâce à cet ultime montage, la dimension purement majestueuse de ce film monumental et aérien, fait d’immenses destructions et d’incroyables harmonies.
APOCALYPSE NOW, Francis Ford Coppola 2001, Marlon Brando, Martin Sheen, Harrison Ford (histoire guerre)@@@ (E)
Pendant la guerre du Vietnam, un agent de l'armée américaine s'aventure au Cambodge à la recherche d'un tyran dangereux, le colonel Kurtz, autrefois un soldat modèle qui s'est converti plus tard à la cause ...

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APPALOOSA, Ed Harris 2008, Ed Harris, Viggo Mortensen (western)@@


États-Unis, 19ème siècle. Virgil Cole est désigné comme le nouveau marshall d'une ville dirigée par Randall Bragg, propriétaire de ranch, qui sème la terreur. Ce dernier vient de tuer l'ancien marshall et le député de la ville. Arrêté par Cole et jugé, il est condamné à mort par pendaison, mais réussi à s'échapper au dernier moment. S'enchaîne alors une course-poursuite entre les deux hommes.

TELERAMA:
Bonne nouvelle : le western n’est pas mort. La trame d’Appaloosa évoque celle de Rio Bravo. L’ambiance, virile, est harmonieusement perturbée par une jeune veuve du nom d’Allison French (Renée Zellweger), dont les robes froufroutantes et les doigts de pianiste envoûtent sur-le-champ Virgil Cole, habitué jusque-là aux « putes et aux squaws ». L’alchimie entre les deux stars Ed Harris et Viggo Mortensen renforce la complicité, quasi filiale, entre les héros. Même s’il prend son sujet – la naissance de l’ordre et de la loi – au sérieux, Ed Harris est trop narquois pour le traiter sérieusement. Il expédie ainsi une scène de duel en deux minutes chrono (et fait même commenter l’action par son héros : « Ça a été rapide, non ? »), là où Leone aurait dilaté le temps avec emphase. Il affuble Virgil d’une obsession à vouloir améliorer son vocabulaire qui donne lieu à des dialogues absurdes. Il n’hésite pas à faire de son personnage féminin une femme volage et intéressée, à l’opposé des standards du genre. Avec ce mélange de classe et d’ironie qui le caractérise, Ed Harris nous rappelle, enfin, que les cow-boys se casent pour mourir.
APPALOOSA, Ed Harris 2008, Ed Harris, Viggo Mortensen (western)@@ (E)
États-Unis, 19ème siècle. Virgil Cole est désigné comme le nouveau marshall d'une ville dirigée par Randall Bragg, propriétaire de ranch, qui sème la terreur. Ce dernier vient de tuer ...

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APPRENTIS PARENTS, Sean Anders 2018, Mark Wahlberg, Rose Byrne (comique sentimental)@@


Lorsque Pete et Ellie décident de fonder une famille, ils se retrouvent dans le monde d'adoption par famille d'accueil. Ils espèrent accueillir un jeune enfant, mais lorsqu'ils rencontrent trois frères et soeurs, dont une ado rebelle de 15 ans, ils se retrouvent du jour au lendemain avec trois enfants.

TELERAMA
Un couple de quadras adopte une turbulente fratrie de gamins, abandonnés. Une comédie hollywoodienne gentillette, saturée de bons sentiments.

Le boulot de Pete et Ellie (Mark Wahlberg et Rose Byrne), aimable couple de quadras, consiste à retaper de vieilles ruines pour en faire des foyers de rêve. Alors pourquoi pas appliquer ce principe de rénovation quand on souhaite fonder une famille ? Les voilà qui accueillent une turbulente fratrie, une ado et deux gamins, abandonnés par leur mère toxico. Évidemment, rien ne se passe comme prévu…

On rêve de ce qu’un réalisateur inspiré aurait pu faire de ce sujet sensible — comment « faire famille », apprendre la confiance et l’attachement à des enfants traumatisés et rétifs ? La réponse complexe à ces questions ne se cache pas dans cette gentille comédie hollywoodienne, qui, sans être déshonorante, édulcore systématiquement tous les problèmes. Crises de doute et crises de nerfs ne sortent jamais du cadre lisse et pimpant d’un décor domestique de spot publicitaire, et il est bien difficile de s’attacher à ce clan recomposé, remaquillé de bons sentiments et d’optimisme factice.

APPRENTIS PARENTS, Sean Anders 2018, Mark Wahlberg, Rose Byrne (comique sentimental)@@ (E)
Lorsque Pete et Ellie décident de fonder une famille, ils se retrouvent dans le monde d'adoption par famille d'accueil. Ils espèrent accueillir un jeune enfant, mais lorsqu'ils rencontrent trois frères et soeurs, dont u ...

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APRES LE SILENCE, Jerome Cornuau 2022, Clovis Cornillac, Alice David, Caroline Anglade (societe)@@


Au chomage, angoiss√©e, Marina vient de se séparer, et son ex-compagnon demande la garde exclusive de leur fils. Une situation déjà douloureuse qui devient explosive lorsque Marina, aidée par son avocate, met enfin des mots sur ce qu'elle a subi pendant des ann√©es au sein de son couple: des viols.

TELERAMA
Une femme porte plainte pour viol contre son ancien compagnon, et ce n’est que le début du combat. Après le silence fait partie de ces fictions pédago qui, au nom des meilleures intentions, ont souvent tendance à forcer le trait. Dans son registre, pourtant, ce téléfilm-là fait preuve d’une remarquable finesse d’exécution. Le scénario dit bien le poids de la honte et le pouvoir de la solidarité. La réalisation conjugue habilement les visages et les voix. Le message n’en est que plus limpide et percutant.

Choix salutaire que de s’attacher au viol conjugal, qui constituait plus de la moitié des 24 800 cas de viols répertoriés en France en 2021, mais continue d’être confondu avec un prétendu devoir entre époux. Les victimes elles-mêmes ont du mal à prendre conscience qu’elles le sont. Pas étonnant, dans ce contexte de déni, que seules 2 % des affaires de ce type se soldent par une condamnation aux assises. Ainsi, l’héroïne, Marina, devra faire preuve d’empathie pour emmener deux autres femmes à la rejoindre sur le chemin du tribunal.

APRES LE SILENCE, Jérôme Cornuau 2022, Clovis Cornillac, Alice David, Caroline Anglade (societe harcelement metoo)@@ (E)
Au chomage, angoiss√©e, Marina vient de se séparer, et son ex-compagnon demande la garde exclusive de leur fils. Une situation déjà douloureuse qui devient explosive lorsque Marina, aidée par son avoca ...

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APRES MAI, Olivier Assayas 2012, Clément Métayer, Lola Creton (histoire societe)@@


Un jeune étudiant, Gilles, est pris dans l'effervescence politique et créatrice de son temps. Comme ses camarades, il est tiraillé entre un engagement radical et des aspirations plus personnelles.

TELERAMA
Trois ans après Mai 68, faut-il encore rêver à la révolution ? Olivier Assayas rend universel le kaléidoscope frémissant de ses propres souvenirs.

Quelque chose palpite dans les films d’Olivier Assayas. Quelque chose d’infiniment séduisant et d’immédiatement reconnaissable, qui tient à la fluidité des plans-séquences et à la qualité picturale des images. Cela confère, ici, une beauté élégiaque, très émouvante, à ce récit d’apprentissage, partiellement autobiographique. Gilles a 16 ou 17 ans en 1971. Trop jeune pour avoir lancé des pavés trois ans plus tôt. Mais pris comme tant d’autres dans la grande affaire de l’époque : résistance à l’ordre du monde, foi en un renversement possible. Il participe aux réunions gauchistes où s’affrontent confusément les factions, et même aux derniers soubresauts du combat politique. Mais il est aussi, à sa façon, absent au monde, flottant au gré des événements, refusant même les mains que lui tendent les filles, pourtant jolies comme des cœurs.

Gilles n’est lui-même que quand il peint — comme Assayas à l’époque. Cette passion devient vocation lors d’un passage central et lumineux du film, un voyage en Italie où le héros lâche la politique pour l’esthétique En choisissant l’art, le dessin puis le cinéma, Gilles montre que la révolution doit être intime et individuelle. Le film est un musée minutieux, un catalogue presque fétichiste des objets culturels d’alors — lesquels tranchent singulièrement avec ceux d’aujourd’hui, où les œuvres sont aussi des produits, et en prime dématérialisés… Disques vinyles — album solo de Syd Barrett en tête —, recueils de poésie, journaux engagés et disparus. Nul nombrilisme dans ce kaléidoscope frémissant et sexy de souvenirs personnels. Après Mai touchera tous ceux et celles qui, un jour, se sont interrogés sur leur engagement dans la société, sur leur vie affective et professionnelle, et leur capacité à en modifier le cours. Sans rire, ça fait beaucoup de monde…
APRES MAI, Olivier Assayas 2012, Clément Métayer, Lola Creton (histoire societe)@@ (E)
Un jeune étudiant, Gilles, est pris dans l'effervescence politique et créatrice de son temps. Comme ses camarades, il est tiraillé entre un engagement radical et des aspirations plus personnelles.

TELERAMA
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ARGO, Ben Affleck 2012, Bryan Cranston, John Goodman (histoire guerre)@@@


En 1979, la révolution fait rage en Iran. Le 4 novembre, une horde de militants envahit l'ambassade américaine et prend en otages 52 Américains. Six d'entre eux parviennent à s'échapper et à se réfugier au domicile de l'ambassadeur canadien. Au Département d'Etat, à Washington, et à la CIA, c'est le branle-bas le combat. Jack O'Donnell réveille le meilleur spécialiste de l'exfiltration de la CIA, Tony Mendez, un peu désarticulé par sa séparation d'avec sa femme et l'éloignement de son fils. Mendez finit par imposer une stratégie très risquée : se faire passer pour un cinéaste en repérages à Téhéran et ramener avec lui, par un vol long courrier, les six évadés rapidement formés à se prétendre techniciens de cinéma...

TELERAMA
Iran, révolution de 1979. La CIA conçoit un plan farfelu pour libérer six otages. Plus c’est gros, plus ça passe… Acteur mal-aimé mais cinéaste confirmé, Ben Affleck célèbre et fait vibrer la puissance du cinéma dans “Argo”, Oscar du meilleur film en 2013, disponible sur Netflix.

On a beau s’attendre à tout dans la catégorie « film basé sur une histoire vraie », il y a de quoi rester bouche bée. Merci, donc, à Bill Clinton, qui a déclassifié en 1997 cette incroyable affaire d’État, top secret depuis 1979. Le 4 novembre de cette année-là, l’ambassade américaine de Téhéran est prise d’assaut par des Iraniens que l’ayatollah Khomeyni a galvanisés en désignant les États-Unis comme ennemi numéro un de sa révolution islamique. Une longue prise d’otages s’ensuit. Six Américains parviennent à en réchapper et se réfugient à l’ambassade du Canada. Un spécialiste de la CIA imagine alors un plan imparable pour les exfiltrer : débarquer à Téhéran en se faisant passer pour un producteur en charge des repérages d’un grand film de science-fiction baptisé « Argo ». Et repartir avec les six Américains transformés en techniciens du cinéma portant passeport canadien.

Est-ce la peur du ridicule qui motiva le classement top secret ? On peut se le demander, et Argo laisse assez plaisamment planer le doute, tout en nous embarquant dans le récit haletant d’une impossible mission. Ce troisième film mis en scène par l’acteur Ben Affleck (après Gone Baby Gone, 2007, et The Town, 2010) est un exercice d’habileté étonnant. Un grand slalom entre sombre réalité et vraie loufoquerie du show-business. Dans le Téhéran de 1979, on pend des gens dans les rues. Et le spécialiste de l’exfiltration (joué par Ben Affleck lui-même) arrive là avec son story-board de film à la Star Wars, pour éviter à six Américains de finir au bout d’une corde. Le cinéma est-il capable de cela ? Son pouvoir de fascination est-il assez grand pour résoudre, comme par magie, une situation face à laquelle la puissance militaire se trouve désemparée ?

Une affaire personnelle
Cette force du cinéma hollywoodien est le beau sujet d’Argo mais aussi un étonnant moteur de suspense. Du coup, la dimension politique, évidente et pleine de résonances aujourd’hui, passe presque au second plan. Un paradoxe est en tout cas pointé : le mensonge est-il dans le vrai-faux film ou dans la révolution iranienne ? Qu’est-ce qui est le plus truqué ? Avec une ferveur sympathique, Ben Affleck nous dit que la vérité et la foi sont du côté du cinéma. C’est cette croyance-là qui compte. Il en fait une affaire personnelle. Là, il dépasse l’habileté, il met en jeu quelque chose de plus secret : son rapport à sa propre image.

Pour s’être retrouvé trop souvent dans de mauvais films, Ben Affleck a en effet très vite traîné une réputation d’acteur bidon. Quand il reçut un prix d’interprétation au festival de Venise, c’était pour Hollywoodland (2006), où il jouait un comédien auquel personne n’avait jamais cru, un pantin abandonné à la télé dans le rôle cruel de Superman… Pas crédible, Ben Affleck a redoré son blason en devenant réalisateur. Et avec Argo, il affronte franchement cette question de la crédibilité en se donnant le rôle du professionnel de l’exfiltration sur qui pèse le soupçon de n’être qu’un rigolo dans une opération tellement fantaisiste qu’elle semble une authentique supercherie. Comme son personnage, l’acteur-réalisateur se met en position de devoir faire ses preuves, convaincre les incrédules. Et il y est parvenu. Son film a été un grand succès, avec notamment l’Oscar du meilleur film à la clé, en 2013.

ARGO, Ben Affleck 2012, Bryan Cranston, John Goodman (histoire guerre terrorisme iran)@@@ (E)
En 1979, la révolution fait rage en Iran. Le 4 novembre, une horde de militants envahit l'ambassade américaine et prend en otages 52 Américains. Six d'entre eux parviennent à s'échapper et à se r&ea ...

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ARI, Léonor Serraille 2025, Andranic Manet, Pascal Rénéric (portrait)@@


Ari, 26 ans, réussit contre toute attente son concours de professeur des écoles. Neuf mois plus tard, fragilisé par des débuts difficiles dans une maternelle lilloise, il craque en pleine classe et se retrouve à l'hôpital. Son père, que ce énième échec rend furieux, le chasse du domicile familial. Fébrile et ébranlé, traversé de visions étranges, Ari erre dans la ville et se lance malgré lui dans une suite de retrouvailles.

TELERAMA
La réalisatrice de “Jeune Femme” signe le portrait bouleversant d’un jeune homme hypersensible au bord de la rupture de ban.

Reçu après trois tentatives infructueuses au concours de professeur des écoles, Ari s’effondre devant la classe de maternelle qu’il s’évertuait à vouloir initier à Robert Desnos — sa poésie, son parcours résistant, son goût pour l’opium… Évanouissement, pompiers, hôpital, démission, engueulade paternelle. Début en trompe-l’œil, puisque c’est moins à la difficile condition enseignante qu’à l’errance existentielle de son protagoniste, campé par le bouleversant Andranic Manet (Le Monde de demain, Mes provinciales), que s’attache le très beau film de Léonor Serraille.

À mesure que s’esquisse sous nos yeux le portrait impressionniste de ce grand échalas fragile et contemplatif, la tentation grandit de rebaptiser ce long métrage conçu pour la télévision Jeune Homme, tant il évoque Jeune Femme, première réalisation de la cinéaste qui, en 2017, avait largement contribué à révéler Lætitia Dosch au grand public. Déjà, le portrait d’une hypersensible au bord de la rupture de ban ; déjà, des relations intergénérationnelles compliquées et une parentalité fortuite ; déjà, l’empreinte de la fracture sociale. Ari, entièrement joué par les élèves du Conservatoire national supérieur d’art dramatique — de même que, avant lui, À l’abordage, de Guillaume Brac, et Sages-femmes, de Léa Fehner — a failli s’appeler Hippocampe. Comme le poème de la scène inaugurale, et comme le petit animal gracile auquel la nature a prêté le don de couver ses petits et de braver, bon an mal an, la rudesse des flots en se laissant dériver. Tel Ari, qui finit par sortir la tête de l’eau.
ARI, Léonor Serraille 2025, Andranic Manet, Pascal Rénéric (portrait)@@ (E)
Ari, 26 ans, réussit contre toute attente son concours de professeur des écoles. Neuf mois plus tard, fragilisé par des débuts difficiles dans une maternelle lilloise, il craque en pleine classe et se retrouve &a ...

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ARRETE MOI SI TU PEUX, Steven Spielberg 2002, Leonardo di Caprio


Frank Abagnale Jr croyait vivre dans une famille stable. Lorsqu'il apprend que ses parents ont décidé de divorcer, il ne supporte pas la situation et, sous le choc, fugue. Bien vite confronté aux réalités de la vie en solitaire, il tente de s'insérer, mais découvre qu'il est plus facile d'endosser de faux chèques que de travailler. Il prend l'identité d'un pilote de ligne et mène la belle vie. Un agent du FBI opiniâtre le suit à la trace en espérant un jour le coincer.

TELERAMA:
D'une histoire vraie, Spielberg a fait un de ses films les plus personnels. Et cette comédie « sans prétention » se révèle sa plus profonde rêverie autour de l'enfance et de ses sortilèges.
ARRETE MOI SI TU PEUX(debut), Steven Spielberg 2002, Leonardo di Caprio (policier justice)@@ (E)
Frank Abagnale Jr croyait vivre dans une famille stable. Lorsqu'il apprend que ses parents ont décidé de divorcer, il ne supporte pas la situation et, sous le choc, fugue. Bien vite confronté aux réalités ...

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ARSENE LUPIN, Jean-Paul Salome, Romain Duris, Kristin Scott-Thomas (bio thriller)@@


Arsène Lupin est un voleur insouciant, détroussant l'aristocratie parisienne grâce à son charme redoutable. Sa rencontre avec une ensorcelante aventurière, la comtesse de Cagliostro, va transformer le pickpocket débutant en voleur de haut vol. Lancé sur la piste du trésor perdu des rois de France, que convoite une obscure confrérie royaliste, le jeune virtuose multiplie les coups d'éclat.

TELERAMA
Un casting haut de gamme ne fait pas tout. À courir trop de lièvres à la fois, cette nouvelle adaptation tombe dans la surcharge et la confusion.
La dernière adaptation en date de Maurice Leblanc a au moins le mérite de renouveler complètement l'équipage de la grosse production costumée. Outre Romain Duris, charmant et leste dans le rôle-titre, et Pascal Greggory, grand méchant ambigu, Kristin Scott Thomas est idéalement romanesque en sorcière centenaire aux pouvoirs déclinants. Et Eva Green joue la vertu avec une classe qui annonce sa belle prestation de James Bond girl.

Malheureusement, ni le récit ni la réalisation ne leur rendent justice. La première partie, consacrée à l'enfance du héros, ruisselle de lumières scintillantes, entre emphase et pacotille. La suite court trop de lièvres à la fois, chasse au trésor à complications, complots royalistes, sac de noeuds oedipien et tours de sorcellerie. C'est le syndrome « ceinture et bretelles » du cinéma français à ambition populaire, le fantasme de plaire à tous les publics en mixant poursuites, romance, quête identitaire, explosions et fantastique au risque de la surcharge, du hachis et de la confusion. Manque la ligne nette d'un suspense qui courrait tout au long du film. Au lieu de cela, Jean-Paul Salomé essaie de nouvelles pistes jusque dans la dernière ligne droite. Ironiquement, il trouve quelque chose d'intéressant au stade de l'épilogue, quand Arsène Lupin est devenu lui-même, c'est-à-dire personne, un porte-masque insaisissable et solitaire : le héros d'un autre film.
ARSENE LUPIN, Jean-Paul Salome 2004, Romain Duris, Kristin Scott-Thomas (bio thriller)@@ (E)
Arsène Lupin est un voleur insouciant, détroussant l'aristocratie parisienne grâce à son charme redoutable. Sa rencontre avec une ensorcelante aventurière, la comtesse de Cagliostro, va transformer le pickp ...

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ARTEMISIA, Chiang Hsiu-Chiung 2008 (societe taiwan)@@


Une femme qui croit avoir choisi une voie atypique est surprise de constater que ses enfants s'éloignent de plus en plus des normes sociales. Ai-tsao est une veuve de près de 60 ans ; son mari, de plus de vingt ans son aîné, est décédé depuis près de vingt ans. Ai-tsao mène une vie confortable, s'occupant de sa mère âgée et s'occupant de ses deux enfants adultes. Ai-tsao est née dans une famille minoritaire conservatrice et excluante. Après être tombée amoureuse d'un professeur d'origine chinoise beaucoup plus âgé, elle a abandonné sa famille et s'est enfuie. Des décennies plus tard, la découverte de l'homosexualité de son fils et de la relation de sa fille avec un petit ami noir la fait s'interroger sur son passé. ×

Le premier film de Chiang Hsiu-Chiung, parfaitement scénarisé, est un drame matrilinéaire sur trois générations de femmes résilientes. Dans une performance puissante et sobre, la célèbre actrice et star d'opéra taïwanaise Pan Li Li incarne le rôle-titre d'Ai-tsao, une femme célibataire de 58 ans qui prend soin de sa mère.
ARTEMISIA, Chiang Hsiu-Chiung 2008 (societe taiwan)@@ (E)
Une femme qui croit avoir choisi une voie atypique est surprise de constater que ses enfants s'éloignent de plus en plus des normes sociales. Ai-tsao est une veuve de près de 60 ans ; son mari, de plus de vingt ans son aî ...

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ARTHUR ET LES MINIMOYS, Luc Besson 2006, Mylène Farmer (voix)(animation)@@


Afin de sauver la maison de sa grand-mère de l'action d'un entrepreneur, un garçon de 10 ans se lance sur les traces d'un trésor dont lui parlait son grand-père. Il pénètre alors un monde de créatures miniatures qui vivent en harmonie parfaite avec la nature.

TELERAMA
Un garçonnet se retrouve sous le jardin parmi des minicréatures à oreilles pointues… Écologie potagère et amour pur : 50 % pro, 50 % naïf, 100 % Besson.

Dans une campagne américaine des années 1960 qui fleure bon l’apple pie, un garçonnet veut sauver sa mamie de l’expropriation. En quête d’un trésor, il pénètre dans un monde peuplé de lutins plus combatifs et sages que les humains…

Habitude bessonienne, le scénario d’Arthur et les Minimoys est lilliputien. Mais, avec sa multitude de minicréatures, le cinéaste opère un syncrétisme d’heroic fantasy à large spectre, allant de Dark Crystal à Star Wars, du Seigneur des anneaux aux BD de Loisel. Et Selenia, la princesse techno-punk qu’il attache à son héros, est une séduisante synthèse en 3D de son éternel féminin.

Avec ce film plus personnel qu’il n’y paraît, Besson n’a pas besoin de se cacher derrière les fusillades, les cités futuristes ou dans les profondeurs marines pour dire sa peur de l’âge adulte. Pour cultiver sa part d’enfance, il va juste au bout du jardin et le fait devant un public « de son âge ».
ARTHUR ET LES MINIMOYS, Luc Besson 2006, Mylène Farmer (voix)(animation)@@ (E)
Afin de sauver la maison de sa grand-mère de l'action d'un entrepreneur, un garçon de 10 ans se lance sur les traces d'un trésor dont lui parlait son grand-père. Il pénètre alors un monde de cr&eacu ...

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AS BESTAS, Rodrigo Sorogoyen 2022, Luis Zahera, Denis Ménochet, Marie Colomb, Marina Foïs (societe)@@


Antoine et sa femme Olga gèrent une ferme biologique dans un village de Galice, la région nord-ouest de l'Espagne. Bien que le couple français fasse de son mieux pour s'intégrer dans la communauté, les habitants continuent de les considérer comme des intrus. Leur opposition à un parc éolien met les relations à cran, notamment avec les frères Xan et Lorenzo, qui ne sont que trop heureux de faire fuir le couple. Cependant, Antoine et Olga restent fermes, et la situation menace de dégénérer.

TELERAMA
Rodrigo Sorogoyen, réalisateur d’“El Reino”, signe un thriller à l’hyperréalisme terrifiant. Dès la séquence d’ouverture, on est parachuté dans le vif du sujet : une discussion animée, entre hommes, dans un bar de montagne. Comme ils jouent aux dominos, on pourrait s’attendre à une ambiance chaleureuse, à des rires. Erreur. C’est une scène de tension, qui monte peu à peu, dans un crescendo virtuose. Il y a un désaccord au sujet d’un absent, le fils Rubio qui travaillerait mal et serait un incapable. Celui qui profère cette critique domine les débats. Il est sec, intraitable, il a la voix qui porte. Il dicte quasiment aux autres ce qu’ils doivent penser. Menaçant, il interpelle soudain une personne sur le point de s’éclipser : « Hé, on t’ennuie, le Français ? Et on ne t’a pas appris à dire au revoir ? » Ce Français, on le reconnaît, c’est Denis Ménochet. On redoute qu’il se prenne, là, tout de suite, une balle dans le dos.

Un western doublé d’un thriller ? Si l’on veut. Mais néorural, bien d’aujourd’hui. Ancré de la manière la plus précise et hyperréaliste qui soit, dans les montagnes reculées de la Galice, région du nord-ouest de l’Espagne. Un couple d’expatriés, Antoine (Denis Ménochet) et Olga (Marina Foïs), a tout plaqué pour s’installer là-bas, en choisissant de se reconvertir dans la culture maraîchère écoresponsable. Ils retapent aussi des maisons du coin avec l’espoir que le hameau se repeuple. Ces bonnes intentions sont hélas mises à rude épreuve par un conflit avec des voisins agriculteurs, autour d’un projet d’éoliennes. Antoine et Olga y sont opposés.

Parmi ces voisins se trouve Xan (Luis Zahera, impressionnant), l’imprécateur découvert au début. Celui-ci vit avec sa mère et son frère, Lorenzo, diminué mentalement depuis un accident. Cette famille rustre, hargneuse, trime dur, pour gagner une misère. Eux vivent ici depuis toujours mais sont prêts à partir, grâce à la manne financière reçue en cas d’installation des éoliennes. Chacun a ses raisons. C’est toute l’intelligence du film que d’intégrer à l’intérieur du genre des problématiques socio-politiques et même anthropologiques, en phase directe avec les mutations de notre monde : les nouveaux types de mobilité sociale, le sentiment du « chez soi », le village gagné par la mondialisation… Depuis El Reino, on savait Rodrigo Sorogoyen capable d’embrasser les thèmes sans entraver le suspense. Il le confirme une fois encore, à travers le brio de sa mise en scène.

Chacun, donc, a ses raisons. Mais ne les défend pas de la même manière. L’instruit Antoine est un condescendant qui s’ignore, un dominant par le langage. Il commet malgré tout un faux pas en voulant piéger les deux vieux garçons rustauds. De provocations en persécutions, la peur finit par s’installer chez les Français. As bestas est terrifiant, mais pas que. L’enjeu du film change de nature dans son dernier tiers, après un événement dramatique dont on ne peut rien dire. Olga, plutôt en retrait jusque-là, passe alors au premier plan, d’un calme froid, d’une force mystérieuse. Presque inquiétante aux yeux de sa fille, qui fait son apparition. Et suscite une longue discussion orageuse, où elles s’expliquent durement. Personne n’a tort. La séquence frappe par la justesse et la profondeur des dialogues.

Malgré leur affrontement, un terrain d’entente reste possible, qu’on peut appeler « sororité ». Alors qu’entre les hommes ce n’est que sarcasmes, empoignades, théâtre viriliste, ivresse de la colère. Antoine est un bon mais peut parfois ressembler à ses ennemis. À travers la figure d’Olga se dessine une forme de combat très différent, subtil et déterminé, qui vise la masculinité. Et s’avère victorieux.


AS BESTAS, Rodrigo Sorogoyen 2022, Luis Zahera, Denis Ménochet, Marie Colomb, Marina Foïs (environnement racisme)@@ (E)
Antoine et sa femme Olga gèrent une ferme biologique dans un village de Galice, la région nord-ouest de l'Espagne. Bien que le couple français fasse de son mieux pour s'intégrer dans la communauté, les hab ...

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ASTERIX ET OBELIX au service de sa majeste, Laurent Tirard 2012, Gérard Depardieu, Edouard Baer (comique)@@


Vers 50 av. J.-C., Jules César lance une offensive contre la Bretagne et l'emporte facilement en attaquant, chaque jour, à dix-sept heures précises. La reine Cordelia se réfugie dans un petit village, assiégé par les Romains, avec tous les hommes libres de l'île. Voyant que la situation devient critique, elle envoie Jolitorax en Gaule chercher un tonneau de potion magique, l'arme secrète qui permet au village d'Astérix et Obélix de tenir face à l'armée romaine.

TELERAMA
Une distribution “all stars” plutôt à l’aise (mention à Baer, Lemercier, Gallienne) dans ce quatrième opus qui mêle intelligemment deux albums “Astérix chez les Bretons” et “Astérix et les Normands”.

Laurent Tirard a remis de l’humain dans cette quatrième adaptation pour le cinéma des albums d’Uderzo et Goscinny. Il mixe deux aventures, Astérix chez les Bretons et Astérix et les Normands, les situant dans une Angleterre d’opérette, imaginant un écheveau convaincant de micro-intrigues.

Les comédiens ont la part belle : Édouard Baer en Astérix raisonneur, Guillaume Gallienne en Jolitorax, son cousin grand-breton… Disparition de l’un, ébriété de l’autre, amourettes et fâcheries composent une fantaisie fidèle à l’esprit de la BD : une partie de rugby – l’une des rares pleines pages de l’album – devient une petite madeleine par la minutie de la reconstitution. On est loin
ASTERIX ET OBELIX au service de sa majeste, Laurent Tirard 2012, Gérard Depardieu, Edouard Baer (comique)@@ (E)
Vers 50 av. J.-C., Jules César lance une offensive contre la Bretagne et l'emporte facilement en attaquant, chaque jour, à dix-sept heures précises. La reine Cordelia se réfugie dans un petit village, assié ...

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ASTERIX MISSION CLEOPATRE, Alain Chabat 2002, Alain Chabat, Jamel Debouze, Christian Clavier


Pour impressionner Jules César, Cléopâtre parie avec lui qu'elle parviendra à faire construire, en trois mois seulement, le plus beau palais qu'il ait jamais visité. Elle confie cette importante tâche à l'architecte Numérobis, qui se désespère: s'il échoue, il sera jeté aux crocodiles.

TELERAMA:
Alain Chabat épouse, grande pompe et gros budget, toute la célèbre BD de Goscinny et d'Uderzo. Toute ? Non ! Car la facétieuse imagination de l'ex-Nul résiste encore et toujours à la luxueuse pesanteur d'une adaptation trop littérale autant qu'au risque d'une trahison pure et simple. Astérix et Obélix contre César, l'opus précédent réalisé par Claude Zidi, se contentait d'accumuler les baffes et les gros gags à effets spéciaux. Ici, c'est tout le contraire : autant de différence entre les deux films qu'entre les albums avec et sans Goscinny. La filiation ludique avec ce dernier est évidente. Voir (et savourer) les déclarations d'Itinéris (« Vous avez deux nouveaux messages »), les patronymes en tous genres, de Cartapus, espionne aux méthodes très personnelles, à Otis, le contremaître inventeur d'un engin qui monte et qui descend, en passant par Malococsis ou Sucettalanis…
ASTERIX MISSION CLEOPATRE, Alain Chabat 2002, Alain Chabat, Jamel Debouze, Christian Clavier(comique jeunesse)@@ (E)
Pour impressionner Jules César, Cléopâtre parie avec lui qu'elle parviendra à faire construire, en trois mois seulement, le plus beau palais qu'il ait jamais visité. Elle confie cette importante tâche ...

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AU COEUR DU MENSONGE, Claude Chabrol 1999, Sandrine Bonnaire, Jacques Gamblain, Valeria Bruni-Tedeschi, Antoine De Caunes (thriller sentimental)@


Des enfants découvrent dans un port de Bretagne le corps d'Eloïse, dix ans. Elle a été étranglée. La première personne interrogée par Frédérique Lesage, jeune commissaire récemment promue est René, professeur de dessin, dernière personne a avoir vu Eloïse. La rumeur à propos de René s'amplifie quand une seconde mort violente finit de tétaniser la ville.

TELERAMA
Laurie "Bambi" Bembenek, une ancienne pin-up devenue policière, est trop encombrante aux yeux de ses collègues masculins, qui mettent tout en oeuvre pour lui nuire. Afin d'échapper aux discriminations dont elle est la cible, elle épouse Elfred Schulz, un détective de la brigade au tempérament bien trempé. Mais le jour où l'ex-femme de Schulz est retrouvée morte, Laurie est aussitôt accusée de l'avoir assassinée. Emprisonnée, puis libérée sur parole, Laurie voit son cas exposé à la une de tous les journaux. Sa carrière semble irrémédiablement brisée. C'est sans compter l'opiniâtreté de l'enquêtrice, qui rêve de faire toute la lumière sur cette affaire...
AU COEUR DU MENSONGE, Claude Chabrol 1999, Sandrine Bonnaire, Jacques Gamblain, Valeria Bruni-Tedeschi, Antoine De Caunes (thriller) (E)
Des enfants découvrent dans un port de Bretagne le corps d'Eloïse, dix ans. Elle a été étranglée. La première personne interrogée par Frédérique Lesage, jeune commissaire r ...

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AU NOM DE LA TERRE, Edouard Bergeon, Guillaume Canet (drame)@@


Pierre a 25 ans quand il rentre du Wyoming pour retrouver Claire sa fiancée et reprendre la ferme familiale. Vingt ans plus tard, l'exploitation s'est agrandie, la famille aussi. C'est le temps des jours heureux, du moins au début. Les dettes s'accumulent et Pierre s'épuise au travail. Malgré l'amour de sa femme et ses enfants, il sombre peu à peu.

TELERAMA
Les images de l’élevage intensif de poulets dans lequel s’embourbe Pierre Jarjeau, agriculteur surendetté et épuisé, provoquent un électrochoc chez les spectateurs. Au nom de la terre est inspiré de l’histoire de Christian Bergeon. Son fils, le réalisateur Édouard Bergeon, l’a vu mourir après une longue descente aux enfers et l’ingestion de glyphosate, entre autres pesticides, dans un cocktail fatal.
AU NOM DE LA TERRE, Edouard Bergeon 2019, Guillaume Canet (drame societe rural)@@ (E)
Pierre a 25 ans quand il rentre du Wyoming pour retrouver Claire sa fiancée et reprendre la ferme familiale. Vingt ans plus tard, l'exploitation s'est agrandie, la famille aussi. C'est le temps des jours heureux, du moins au dé ...

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AUGUSTINE, Alice Winocour 2012; Vincent Lindon, Soko, Chiara Mastroiani (sante societe)@@


Paris, hiver 1885. A l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Augustine, 19 ans, atteinte de pertes de conscience accompagnées de mouvements désordonnés, vient consulter le professeur Jean-Martin Charcot, clinicien neurologue qui travaille sur une mystérieuse maladie, l'hystérie. Charcot pratique l'hypnose qui lui permet de déclencher les symptômes de la maladie et ainsi montrer que des traumatismes émotionnels en sont, au moins en partie, à l'origine.

TELERAMA
À la fin du XIXe siècle, le professeur Charcot soigne l’“hystérie” féminine. Augustine l’intéresse particulièrement… Un premier film maîtrisé (presque trop !), et une superbe interprétation.

Dans la société hyper rigide de cette France du XIXᵉ siècle finissant, en des temps où la psychanalyse balbutie encore, on qualifie d’« hystériques » de pauvres filles qui semblent possédées par le démon. Dans son laboratoire, le Pr Charcot tente, par l’hypnose, de les guérir. Parmi ses patientes, une jeune fille devient sa malade favorite.

À la vision des scènes à la Salpêtrière – défilé de femmes échevelées aux yeux fous –, on sent poindre le piège du naturalisme. Mais Alice Winocour y échappe très vite pour mieux miser sur le fantastique : la maison du Pr Charcot est une forteresse, sortie d’un film expressionniste. Les dîners entre le médecin et son épouse ressemblent à des réunions de vampires exsangues. Et les séances d’hypnose de Charcot sur Augustine deviennent des cérémonies violentes, dignes de L’Exorciste, de Friedkin. Et aussi des corps-à-corps à l’ambiguïté secrète : amoureuse de son médecin, Augustine finit par simuler devant son « public » des symptômes qu’elle n’éprouve plus. Cette jeune femme, dont Alice Winocour fait une féministe avant la lettre – elle devient maîtresse de son corps et de ses sentiments –, est interprétée par Soko. Audacieuse, elle ose tout ce que sa réalisatrice lui demande : on sent, entre elles, une osmose. C’est cette complicité qui, dans ce film à l’esthétisme un peu froid, émeut et séduit.
AUGUSTINE, Alice Winocour 2012; Vincent Lindon, Soko, Chiara Mastroiani (sante societe)@@ (E)
Paris, hiver 1885. A l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Augustine, 19 ans, atteinte de pertes de conscience accompagnées de mouvements désordonnés, vient consulter le professeur Jean-Martin Cha ...

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AVANT D ALLER DORMIR,Rowan Joffe 2014, Colin Firth, Nicole Kidman, Mark Strong@@


Suite à un accident 14 ans plus tôt, Christine est affectée d'un cas très rare d'amnésie : chaque matin, elle se réveille sans se souvenir de rien, ni même de son identité. Son dernier espoir réside dans son médecin, Ed Nasch, qui lui conseille de tenir un journal vidéo. Elle pourra ainsi enregistrer les informations qu'elle traque et se souvenir peu à peu de son passé, reconstituant progressivement le fil de son existence. Cependant, très vite, ses rares certitudes vont voler en éclats.

TELERAMA
Chaque matin, la mémoire de Christine (Nicole Kidman) s'est effacée. Heureusement, son mari, Ben (Colin Firth), est là. A moins qu'il ne faille se méfier de lui... Le réalisateur Rowan Joffe ne parvient à exploiter cet argument de thriller qu'en répétant toujours les mêmes scènes. Leur lourdeur rend vite le mystère assommant et artificiel.
AVANT D ALLER DORMIR,Rowan Joffe 2014, Colin Firth, Nicole Kidman, Mark Strong (thriller sante)@@ (E)
Suite à un accident 14 ans plus tôt, Christine est affectée d'un cas très rare d'amnésie : chaque matin, elle se réveille sans se souvenir de rien, ni même de son identité. Son dernier e ...

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AVEC AMOUR ET ACHARNEMENT, Claire Denis, Juliette Binoche, Vincent Lindon (sentimental)@@


C'est Paris et c'est déjà l'hiver. Sarah et Jean s'aiment, ils vivent ensemble depuis plusieurs années. C'est un amour qui les rend heureux et plus forts, car ils ont confiance l'un en l'autre. D'autant plus, le désir entre eux ne s'est jamais affadi. Un matin, Sarah croise par hasard François, son ancien amant, ce François qui lui a présenté Jean, ce François qu'elle a quitté pour Jean sans hésiter.

TELERAMA
Un couple. Ils s’aiment comme dans un rêve, sur fond de mer étale, de ciel bleu immuable. Comme s’il en avait toujours été ainsi. Mais déjà, la carte postale s’efface. Retour à la grande ville, en hiver. Retour à l’origine même de ce bonheur partagé, car elle n’a rien d’anodin. Sarah (Juliette Binoche) et Jean (Vincent Lindon) ont été présentés l’un à l’autre par un homme, François (Grégoire Colin), avec qui Sarah vivait…

Ce scénario, tiré d’un roman de Christine Angot (Un tournant de la vie, 2018), nous plonge dans le mystère et la mécanique — les deux, vraiment — des amours qui doivent tout à un tiers, décisif, encombrant, impossible à oublier. Le matin où Sarah aperçoit, dans une rue parisienne, cet ex pas vu depuis longtemps, elle se trouble profondément, bien davantage qu’elle ne l’aurait cru. Puis son compagnon lui annonce qu’il envisage de retravailler pour le même ex, et une sorte de vertige s’installe. À croire que l’homme désiré, c’est inévitablement l’autre, l’absent. Et que tout, décidément, se joue et se rejoue à trois.

À la frontière de l’anthropologie et du vaudeville, Claire Denis observe l’expérience tour à tour de haut (elle montre des humains piégés) et de très près, sur les visages et les corps en gros plan. Le film a ainsi reçu l’Ours d’argent de la meilleure réalisation au festival de Berlin. L’un des morceaux de bravoure tient à la mise en scène des retrouvailles entre Sarah et François, non loin de Jean, lors d’un événement professionnel nocturne. Le croisement des regards, le contact des peaux sont sans cesse différés. Le rapprochement à la fois redouté et attendu prend la résonance d’un bouleversement considérable qui, assurément, en annonce d’autres. En homme fatal, capable de faire peur, et d’entraîner vers la chute, Grégoire Colin, acteur sauvage et singulier, dont la révélation, jadis, dut beaucoup à la réalisatrice (dans Nénette et Boni, en 1996), n’a qu’à laisser opérer son magnétisme ambigu. Tandis que Juliette Binoche et Vincent Lindon excelleront, eux, dans la défiance et l’affrontement.

Avec Christine Angot, Claire Denis avait déjà écrit, pour Binoche, Un beau soleil intérieur (2017), sur la recherche, toujours à recommencer, de la fusion amoureuse en ces temps de rencontres faciles. Les deux œuvres se répondent, reposent sur le même alliage savant d’ironie cruelle et d’empathie. Mais ce film-ci permet de mieux cerner ce qui sépare la cinéaste et l’écrivaine. Car l’adaptation s’achemine vers un autre horizon que le roman, une conclusion quasi contraire. Angot, réputée implacable, s’offrait une fin étonnamment apaisée. Claire Denis, fidèle à son désenchantement altier, suggère plutôt qu’en amour, on ne progresse pas, on n’apprend rien. Mais que l’on peut, parfois, s’alléger…
AVEC AMOUR ET ACHARNEMENT, Claire Denis 2022, Juliette Binoche, Vincent Lindon (sentimental)@@ (E)
C'est Paris et c'est déjà l'hiver. Sarah et Jean s'aiment, ils vivent ensemble depuis plusieurs années. C'est un amour qui les rend heureux et plus forts, car ils ont confiance l'un en l'autre. D'autant plus, le d&eacut ...

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AVIATOR, Martin Scorcese 2005, Leonardo di Caprio@


Ce film couvre près de 20 ans de la vie tumultueuse d'Howard Hughes, industriel, milliardaire, casse-cou, pionnier de l'aviation civile, inventeur, producteur, réalisateur, directeur de studio et séducteur insatiable. Cet excentrique et flamboyant aventurier devint un leader de l'industrie aéronautique en même temps qu'une figure mythique, auréolée de glamour et de mystère.

TELERAMA:
Pari — réussi — de Scorsese : faire un film luxueux, classique, hollywoodien, tout en l’amenant à lui. D’où cette alternance de scènes grandioses et de moments intimistes où s’épanouit le héros scorsesien, proie fatale de démons intérieurs. Car le monde du cinéma est proche de l’univers mafieux qu’il a peint de film en film.
Qu’importe que Leonardo DiCaprio ne ressemble pas à ­Howard Hughes, puisque, porté par son metteur en scène, il parvient à le rendre plus vrai que le vrai. Même s’il fait semblant de le célébrer, Scorsese s’attache essentiellement à miner le rêve américain. Scorsese peint Hughes comme un colosse aux pieds d’argile : sa force le fascine autant que sa vulnérabilité.
AVIATOR, Martin Scorsese 2005, Leonardo di Caprio (espace saga)@@ (E)
Ce film couvre près de 20 ans de la vie tumultueuse d'Howard Hughes, industriel, milliardaire, casse-cou, pionnier de l'aviation civile, inventeur, producteur, réalisateur, directeur de studio et séducteur insatiable. C ...

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BANDIT, Allan Ungar 2022, Mel Gibson, Josh Duhamel, Elisha Cuthbert (thriller)@@


L'Américain Gilbert Galvan Jr. est l'un des plus grands voleurs de l'histoire du Canada. Adepte des déguisements, il a commis près de 63 braquages de banques et de bijouteries pouvant voler près de trois compagnies par jour. Il détient toujours le record du plus grand nombre de vols qualifiés consécutifs de l'histoire du Canada.

TELERAMA
Recordman du nombre de braquages consécutifs au Canada, Gilbert Galvan Jr méritait son biopic. Un petit divertissement gentiment formaté.
C‘est simple de braquer une banque. Vous mettez un faux nez, vous arrivez à la caisse, vous pointez un pistolet, vrai ou faux, sur la dame, vous lui demandez de remplir votre sac de billets. Pourquoi n’y a-t-on pas pensé plus tôt ? Pourquoi n’avons-nous jamais imité Gilbert Galvan Jr, recordman du nombre de braquages consécutifs au Canada (cinquante-neuf), dont Bandit est le biopic ?

Dans ce film, qui nous parvient directement à la télé sans être passé par nos salles, il est un grand enfant qui aime se déguiser et faire des farces. Longtemps tout se passe à merveille, on s’amuse bien. Mais l’on sait qu’il y a toujours une maîtresse à chignon pour sonner la fin de la récréation, c’est inévitable. En l’occurrence, les maîtresses à chignon sont des policiers.

Subversif ? Non. Ce film est un divertissement bon marché, joli, assez drôle, convenu et formaté. Obsédé par l’idée d’être ludique, sympa et agréable, le réalisateur Allan Ungar a au moins l’honnêteté de ne jamais nous faire croire qu’il vise l’intelligence. L’idée n’est pas d’explorer le mensonge au sein d’un couple, la duplicité, le malaise identitaire d’un homme instable. Il s’agit simplement de gentiment divertir, et donc de faire du spectaculaire avec douceur : empiler les braquages rigolos. Les personnages, par conséquent, sont tous formidablement inconsistants, et l’on se surprend à éprouver de la compassion pour Mel Gibson, qui est coincé dans quelques scènes.
BANDIT, Allan Ungar 2022, Mel Gibson, Josh Duhamel, Elisha Cuthbert (thriller)@@ (E)
L'Américain Gilbert Galvan Jr. est l'un des plus grands voleurs de l'histoire du Canada. Adepte des déguisements, il a commis près de 63 braquages de banques et de bijouteries pouvant voler près de trois compagni ...

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BARBARA, Christian Petzold 2012, Nina Hoss, Ronald Zehrfeld @@@


En RDA, une chirurgienne-pédiatre est mutée par les autorités dans une clinique de province au milieu de nulle part.

TELERAMA
Tout en elle émeut, tout de suite. Sa beauté. Sa colère rentrée, sa tristesse mal dissimulée. Tout en elle intrigue, ­sitôt qu’elle apparaît. Barbara, chirurgienne pédiatre, débarque dans un coin paumé de l’Allemagne de l’Est, en 1980. Nommée là parce qu’elle était soupçonnée, à Berlin, de vouloir passer à l’Ouest…
Avec cette femme, le réalisateur allemand Christian Petzold retrouve sa première actrice fétiche, la remarquable Nina Hoss, et raconte avec elle une époque sombre de leur pays. Dans cette Allemagne de l’Est finissante, dont Barbara est la belle captive, tous les lieux, choisis avec un sens évocateur magistral, distillent une atmosphère menaçante. Il y résonne une vacuité absurde et la peur que le moindre geste soit vu, dénoncé. Rien ne doit déranger l’ordre immobile. Tout ce que fait Barbara, dès lors, devient signe. Ses trajets à vélo. L’attention qu’elle refuse de porter à un collègue qui, lui, la regarde. Aux yeux de cet homme, Barbara devient fascinante. Comme elle l’est pour l’agent local de la Stasi. Et pour nous. Elle est le mystère d’une grâce qui persiste, d’une liberté qui résistera peut-être. Un beau suspense.
BARBARA, Christian Petzold 2012, Nina Hoss, Ronald Zehrfeld (drame histoire)@@@ (E)
En RDA, une chirurgienne-pédiatre est mutée par les autorités dans une clinique de province au milieu de nulle part.

TELERAMA
Tout en elle émeut, tout de suite. Sa beauté. Sa colère ren ...

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BARBECUE, Eric Lavaine 2024, Lambert Wilson, Franck Dubosc (comique)@@


Pour ses 50 ans, Antoine a reçu un cadeau original : un infarctus. A partir de maintenant, il va devoir faire attention. Problème, Antoine a passé sa vie entière à faire attention : attention à sa santé, à ce qu'il mangeait, à sa famille, à accepter les travers de ses amis, et à avaler de trop nombreuses couleuvres. Désormais, il va adopter un nouveau régime. Cependant, en voulant changer sa vie, on change forcément celle des autres.

TELERAMA
Pour ses 50 ans, Antoine est victime d’un infarctus. Il va donc devoir être prudent. Or Antoine a passé sa vie entière à faire attention à tout. Il décide d’adopter un tout autre régime.

Le « film de potes » est un genre en soi : étude de caractères sur l’air de la complicité, mais aussi des vieilles rancœurs, des petites manies… Celui-ci nous est présenté par Antoine (Lambert Wilson, en cavaleur désinvolte), qui ironise en voix off sur son gang de cadres sup quinquagénaires. De Frank Dubosc, sobre pour une fois, à Florence Foresti, au naturel désopilant, la galerie de portraits s’adapte à un casting de luxe, où chacun joue (plutôt bien) une partition assez caricaturale. Petites bisbilles, grandes cuites, vagues coucheries et bilans existentiels. Au final, on a le même problème qu’Antoine : ces copains-là, on les a déjà trop fréquentés.

Antoine a beau avoir eu une vie saine, son coeur a failli lâcher au moment de fêter ses 50 ans. Désormais, il doit observer un repos complet. Mais l'été arrive et, comme tous les ans, ses amis viennent profiter de sa magnifique maison dans le Sud. Il y a Yves, du genre psycho-rigide, roi du barbecue, et sa femme Laure. De son côté, Baptiste ne sait pas que son ex-femme, Olivia, a choisi la même semaine que lui pour venir. Les retrouvailles sont explosives, surtout quand Baptiste apprend qu'Olivia a eu une liaison avec Antoine avant qu'ils se rencontrent. Il y a également Laurent et Jean-Michel, le boulet qui ne sait pas qu'il ne faut pas mettre du Château Petrus dans une sangria...
BARBECUE, Eric Lavaine 2024, Lambert Wilson, Franck Dubosc (comique)@@ (E)
Pour ses 50 ans, Antoine a reçu un cadeau original : un infarctus. A partir de maintenant, il va devoir faire attention. Problème, Antoine a passé sa vie entière à faire attention : attention à sa s ...

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BASTILLE DAY, James Watkins 2016, Idris Elba (policier)@@


Michael Mason, un pickpocket américain, devient l'homme le plus recherché par la CIA à Paris lorsqu'il vole ce qu'il croyait être un simple sac.

TELERAMA:
Sorti en juillet 2016, puis déprogrammé après l'attentat de Nice, Bastille Day n'a rien à voir avec un film français ayant connu un sort analogue, le réaliste Made in France, où un journaliste enquête sur une cellule djihadiste parisienne. Il s'agit plutôt d'une série B ronflante qui démarre sur une bonne idée : un pickpocket dérobe un sac qui contient une bombe. Le film sombre ensuite dans une grande tambouille politique qui voudrait rappeler la série 24 Heures chrono...
Dommage que le scénario soit si absur­de, car James Watkins dirige bien les scènes d'action. Comme cette bagarre à l'arrière d'une camionnette lancée à toute allure, sans conducteur. Ou une course-poursuite sur les toits de Paris, assez crédible parce que lente et malaisée : tout le monde n'est pas Jason Bourne.
BASTILLE DAY, James Watkins 2016, Idris Elba (policier)@@ (E)
Michael Mason, un pickpocket américain, devient l'homme le plus recherché par la CIA à Paris lorsqu'il vole ce qu'il croyait être un simple sac.

TELERAMA:
Sorti en juillet 2016, puis déprogramm ...

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BEAN, Mel Smith 1997, Rowan Atkinson, Rob Brownstein, Julia Pearlstein (comique)@@


Le richissime général Newton a fait don à la Galerie Grierson de cinquante millions de dollars pour rapatrier aux Etats-Unis le chef-d'uvre de la peinture américaine.

TELERAMA
Gardien à la National Gallery, Bean est dépêché à titre d'expert auprès d'un musée de Los Angeles qui vient d'acquérir une toile célébrissime, le portrait de sa mère par Whistler. Evidemment, les catastrophes s'accumulent...

Bean — la série télé — n'étant diffusé aux Etats-Unis que sur le câble, ses concepteurs ont eu l'idée (légitime) d'en tirer une version grand écran avec comme « cible » prioritaire le marché américain. Ainsi Bean, Britannique bon teint, se retrouve-t-il parachuté à L.A., où il multiplie les gaffes. Les accros à la série s'offusqueront de quelques libertés prises avec le personnage : Bean émet des grommellements qui s'approchent dangereusement du langage, dont il était jusque-là privé, et — sacrilège ! — il n'est pas aussi méchant (notamment avec les enfants) que d'habitude. C'est donc une version politiquement correcte du grand méchant Bean... Reste que l'incroyable expressivité de Rowan Atkinson est irrésistible : certaines scènes sont franchement ­bidonnantes.
BEAN, Mel Smith 1997, Rowan Atkinson, Rob Brownstein, Julia Pearlstein (comique)@@ (E)
Le richissime général Newton a fait don à la Galerie Grierson de cinquante millions de dollars pour rapatrier aux Etats-Unis le chef-d'uvre de la peinture américaine.

TELERAMA
Gardien à la Nat ...

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BEFORE MIDNIGHT, Richard Linklater 2013, Julie Delpy, Ethan Hawke (sentimental)@@@


Une île grecque, une villa magnifique, en plein mois d'août. Céline, son mari Jesse et leurs deux filles passent leurs vacances chez des amis. On se promène, on partage des repas arrosés, on refait le monde. La veille du retour à Paris, surprise : les amis offrent au couple une nuit dans un hôtel de charme, sans les enfants. Les conditions sont idylliques mais les vieilles rancoeurs remontent à la surface et la soirée en amoureux tourne vite au règlement de comptes.

TELERAMA
Duo-duel conjugal mis en scène avec brio par Richard Linklater qui a une passion pour les mots et une fascination pour le temps qui passe.
Sur le thème du couple, le cinéaste indépendant américain Richard Linklater a conçu une étonnante trilogie inspirée par le vrai changement, et vieillissement, de ses comédiens Julie Delpy et Ethan Hawke. Il y eut, en 1995, Before Sunrise, où le jeune Jesse rencontrait, à Vienne, Céline. Dans Before Sunset, en 2004, ils se retrouvaient à Paris. Jesse était devenu écrivain, et père avec une autre. Neuf ans après, les voici parents d’adorables jumelles. Le passé les accompagne, socle de l’amour qui les porte. De plus en plus difficilement.

L’écrivain qu’est toujours Jesse cache peut-être un macho qui s’ignore. Ce qui pousse Céline dans ses retranchements de pasionaria féministe. Entre ces deux-là, l’échange se noue, se dénoue et se renoue sans cesse. Ils parlent en mangeant, en marchant… Leur duo-duel très écrit est saisi sur le vif par une caméra qui donne de l’élégance à ce cinéma du dialogue. On pourrait le trouver bavard, complaisant, mais une tension s’y invite : les plans durent, obligeant les acteurs à réussir leurs scènes de bout en bout. Élément fondateur de cette trilogie, le temps est ici une obsession fructueuse. Qui raconte l’instant présent comme le passage de la vie.
BEFORE MIDNIGHT, Richard Linklater 2013, Julie Delpy, Ethan Hawke (sentimental)@@@ (E)
Une île grecque, une villa magnifique, en plein mois d'août. Céline, son mari Jesse et leurs deux filles passent leurs vacances chez des amis. On se promène, on partage des repas arrosés, on refait le monde. ...

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BEGINNERS, Mike Mills 2010, Erwan Mac Gregor, Melanie Laurent, Christopher Plummer(vieillesse sante)@@


Quelques mois après la mort de sa femme, Hal, alors âgé de 75 ans, annonce à son fils Oliver qu'il est homosexuel. Comme pour rattraper le temps perdu, Hal vit sa nouvelle existence de façon frénétique, laissant son fils légèrement essoufflé par tant de bouleversements.

TELERAMA
Comment le “coming out” et la mort d’un vieux père transforment la vie (amoureuse, notamment) d’un fils. L’histoire vraie du réalisateur Mike Mills devient une comédie mélancolique pleine de charme.

Un fils apprend que son père de 75 ans est homo et le voit démarrer en fanfare une nouvelle vie, amoureuse et sociale, alors même que le cancer, très vite, s’en mêle. Ça ressemble à une idée de scénariste, mais c’est l’histoire vraie de Mike Mills, le réalisateur — clippeur réputé et auteur d’Age difficile obscur, en 2005. Beginners (« débutants ») est comme son vrai premier film, où les personnages, quel que soit leur âge, sont des apprentis, en quête d’un nouvel élan.

Le récit commence par la mort de ce père spectaculaire, heureux in extremis, et remonte le temps : comment les parents s’étaient mariés en 1955 « pour de mauvaises raisons », lui renonçant à son homosexualité, elle à sa judaïté. Comment la tristesse s’est insinuée dans le couple et a influé, plus tard, sur la vie d’adulte du narrateur.

Mike Mills réussit à faire léger, et même drôle, avec toute cette mélancolie, à coups d’emprunts au clip et à la bande dessinée, ou à travers les dessins que le chagrin inspire au héros dans son métier d’illustrateur. Ewan McGregor est transfiguré, doux, fragile et quotidien. Acteur habituellement physique, il réussit à être avant tout celui qui regarde : le témoin bienveillant de la vie gay de son père — impérial Christopher Plummer, oscarisé pour ce rôle. Mais aussi le célibataire un peu désabusé qui s’étonne d’éprouver une telle bouffée de sentiments et de désirs pour une esseulée gracieuse, toujours entre deux avions (Mélanie Laurent). Ce croisement entre un drôle de mélodrame de la filiation et une comédie romantique légèrement fêlée distille un charme rare.
BEGINNERS, Mike Mills 2010, Erwan Mac Gregor, Melanie Laurent, Christopher Plummer(vieillesse sante)@@ (E)
Quelques mois après la mort de sa femme, Hal, alors âgé de 75 ans, annonce à son fils Oliver qu'il est homosexuel. Comme pour rattraper le temps perdu, Hal vit sa nouvelle existence de façon frén&eac ...

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BELLE COMME LA FEMME D UN AUTRE, Catherine Castel 2013, Olivier Marchal, Zabou Breitman, Audrey Fleurot (comique)@


Clémence vit le parfait amour avec Gabriel qui souhaite l'épouser, ce qui l'amène paradoxalement à penser que quelque chose sonne faux...

TELERAMA
Clémence est sur le point d’épouser Gabriel. Tout irait pour le mieux si elle n’était la proie d’une folle jalousie. Dans un accès de doute extrême, elle décide de mettre son futur mari à l’épreuve.

Dans L'Arnacoeur, de Pascal Chaumeil, un homme mettait à l'épreuve la fidélité des couples. Dans cette comédie de Catherine Castel, le scénario est quasi identique, sauf que Romain Duris a été remplacé par Audrey Fleurot, Vanessa Paradis, par Olivier Marchal, et que l'intrigue a été délocalisée à La Réunion. La copie n'a pas le charme du ­modèle.
BELLE COMME LA FEMME D UN AUTRE, Catherine Castel 2013, Olivier Marchal, Zabou Breitman, Audrey Fleurot (comique)@@ (E)
Clémence vit le parfait amour avec Gabriel qui souhaite l'épouser, ce qui l'amène paradoxalement à penser que quelque chose sonne faux...

TELERAMA
Clémence est sur le point d’épou ...

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BENEDETTA, Paul Verhoeven 2021, Virginie Efira, Charlotte Rampling, Lambert Wilson (religion moeurs)@@


Au 17ème siècle, alors que la peste se propage en Italie, la très jeune Benedetta Carlini rejoint le couvent de Pescia en Toscane. Dès son plus jeune âge, Benedetta est capable de faire des miracles. Son influence sur la vie du couvent est considérable. Alors que la peste ravage le pays, l'Église décide d'enquêter sur les affirmations de Benedettas, afin de découvrir si la nonne n'a pas plus de secrets qu'elle ne le prétend.

TELERAMA
Portrait d’une nonne lesbienne, mystique et béatifiée. Paul Verhoeven veut encore briser les tabous. Baroque et jouissif.
Coup de foudre entre deux femmes, dans un couvent. L’aînée, sœur Benedetta, a pris sous son aile Bartolomea, qui a réchappé des griffes de son père prédateur. Plus tard viendront les étreintes charnelles. D’un érotisme torride et scandaleux, cela va sans dire… Benedetta, religieuse mystique et saphique du XVIIe siècle, a réellement existé mais c’est comme si le réalisateur de Basic Instinct l’avait inventée, tant cette femme concentre tout ce qu’il aime de sulfureux, d’ambigu, d’amoral et de vital. Est-ce une sainte ou une manipulatrice ? Le film ne tranche pas. Cette nonne qui divise la communauté truque et ment peut-être, mais en toute bonne foi. Elle a des visions, elle y croit, voilà ce qui importe.

L’originalité du film est d’être profondément syncrétique, baroque, bancal un peu parfois, à la fois kitsch et somptueux, où le grotesque jouxte les envolées lyriques. De l’amour lesbien à la défécation, les tabous sont allègrement brisés. Et c’est toujours pour aller plus loin, plus haut, au-delà du bien et du mal. Verhoeven enchaîne les épisodes à une vitesse étourdissante. Dans sa manière de se défendre comme de conquérir le pouvoir, Benedetta ose tout, sans culpabilité, assumant toutes ses contradictions et ses désirs. Ainsi soit-elle.
BENEDETTA, Paul Verhoeven 2021, Virginie Efira, Charlotte Rampling, Lambert Wilson (religion moeurs)@@ (E)
Au 17ème siècle, alors que la peste se propage en Italie, la très jeune Benedetta Carlini rejoint le couvent de Pescia en Toscane. Dès son plus jeune âge, Benedetta est capable de faire des miracles. Son in ...

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BENIE SOIT SIXTINE, Sophie Reine 2024, Capucine Valmary, Adrien Dewitte (religion)@@@


Le téléfilm raconte le parcours d'une jeune femme prise au piège après son mariage avec un catholique intégriste. Une plongée glaçante au cœur d'un mouvement sectaire, librement adaptée du roman coup de poing de Maylis Adhémar, paru en août 2020 aux éditions Julliar.

Cette fiction choc de 90 minutes, réalisée par Sophie Reine, est un témoignage édifiant sur le long chemin vers l'émancipation d'une femme sous emprise. Au commencement, on trouve donc Sixtine, jeune femme pieuse et sage qui rencontre son futur époux lors d'une messe de mariage "à l'ancienne". Il est le gendre idéal, Saint-Cyrien, cheveux ras, engagé dans un mouvement religieux traditionaliste. C'est aussi un "excellent parti" qui séduit sa famille.

Mais Sixtine va voir sa vie basculer après son mariage avec Pierre-Louis. Une fois mariée, elle abandonne ses études pour se consacrer à son foyer, "comme il se doit". Sauf que le conte de fées tourne au cauchemar, puis au combat pour que Sixtine parvienne à s'extraire de valeurs religieuses réactionnaires et d'un mode de vie sectaire. Isolée, sous l'emprise d'une belle-famille intégriste qui va jusqu'à vouloir lui "voler" son enfant à naître, la jeune femme étouffe et ne voit qu'une seule issue : fuir pour sauver sa peau. Son émancipation sera semée d'embûches mais lui permettra de se reconstruire et de s'épanouir, en rejetant ce modèle imposé pour embrasser la vie.

Portée par les interprétations intenses de Capucine Valmary et Adrien Dewitte dans les rôles principaux, Bénie soit Sixtine ne laissera personne indifférent. D'autant que le premier roman très remarqué de la journaliste Maylis Adhémar, dont s'inspire le téléfilm, s'est lui même basé sur une histoire vraie, celle de sa propre vie. Née en 1985 dans une famille catholique traditionaliste, l'auteure y fait le récit poignant de sa lente émancipation d'un milieu étouffant l'individu sous le poids des interdits, du contrôle et de la culpabilité

Rare plongée dans la bourgeoisie catholique intégriste
Au delà d'une histoire individuelle bouleversante, le roman Bénie soit Sixtine et son adaptation sont aussi une plongée saisissante et rare dans une frange méconnue de la société : la bourgeoisie catholique intégriste, repliée sur elle-même et ses valeurs d'un autre temps. Un monde où la femme doit rester à sa place, soumise à son mari et dévouée à ses enfants. Où le refus de Vatican II côtoie la haine de "l'étranger" et de tout ce qui s'écarte de la norme traditionnelle.

En s'inspirant de son propre vécu, Maylis Adhémar porte ici un témoignage précieux sur les mécanismes d'emprise qui broient l'individu au sein de groupes radicaux, fussent-ils d'obédience catholique. Le processus d'émancipation, long et douloureux, est admirablement restitué, "sans manichéisme, tout en nuances" selon les premières critiques qui saluent l'interprétation de Capucine Valmary, vue précédemment dans Ovni(s).

Ainsi pour Télérama, "le téléfilm de Sophie Reine (scénario de Zoé Galeron et Dominique Garnier) touche surtout grâce à son portrait contrasté, délicatement incarné par Capucine Valmary". Le Parisien loue également "la lumineuse Capucine Valmary, 23 ans à peine", qui a d'ailleurs été récompensée du prix du jeune espoir féminin au Festival de la fiction TV de la Rochelle en 2024.
BENIE SOIT SIXTINE, Sophie Reine 2024, Capucine Valmary, Adrien Dewitte (religion)@@@ (E)
Le téléfilm raconte le parcours d'une jeune femme prise au piège après son mariage avec un catholique intégriste. Une plongée glaçante au cœur d'un mouvement sectaire, librement adapt& ...

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BIENVENUE A BORD, Eric Lavaine 2011, Frank Dubosc, Valerie Lemercier, Gerard Darmon (comique mer)@@


Isabelle, DRH d'une grande compagnie maritime, a commis l'erreur de choisir pour amant son patron. Avant d'embarquer pour la croisière inaugurale du fleuron de la flotte, il décide de la débarquer de sa vie et de son boulot ! Certaines femmes se vengent par le poison, l'arme à feu, ou la calomnie. Elle, elle choisit Rémy, chômeur flamboyant qui a tout raté sur terre et qui se dit qu'après tout sur mer. Isabelle le recrute comme animateur.

TELERAMA:
Dans la série « paquebot en folie », on pensait avoir touché le fond avec La Croisière, de Pascale Pouzadoux, sorti en mai dernier. Le nouvel opus d'Eric Lavaine va plus loin dans la grossièreté et la paresse. Pauvre Valérie Lemercier, déclassée au rang de la doublette Dubosc/Darmon. Navet de l'année.
BIENVENUE A BORD, Eric Lavaine 2011, Frank Dubosc, Valerie Lemercier, Gerard Darmon (comique mer)@@ (E)
Isabelle, DRH d'une grande compagnie maritime, a commis l'erreur de choisir pour amant son patron. Avant d'embarquer pour la croisière inaugurale du fleuron de la flotte, il décide de la débarquer de sa vie et de son bo ...

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BIENVENUE CHEZ LES CHTIS Dany Boon 2008, Dany Boon, Kad Merad


Un directeur de la Poste en Provence est, à son détriment, muté à Bergues, petite ville du Nord. Sa famille refusant de l'accompagner, Philippe ira seul. A sa grande surprise, il découvre un endroit charmant, une équipe chaleureuse et des gens accueillants. Il se lie d'amitié avec Antoine, le facteur et le carillonneur du village, à la mère possessive et aux amours contrariées.

TELERAMA:
La comédie de Dany Boon est devenue un monument national : plus de vingt millions d’entrées en salles, et la France entière se donnant du « biloute » à qui veut l’entendre. Pourquoi tant d’amour ? Cette version septentrionale de la crèche, avec son carillonneur, son vendeur de frites, ses postiers débonnaires et sa carbonade repeint habilement la réalité aux couleurs « locales ».
Alerte et tendre, sans cynis­me, cette comédie offre une brassée d’excellents gags, mais, surtout, un refuge à ses spectateurs : un monde clos et idéalisé, où le lien social n’est pas dégradé, où chacun a une place et une identité. Un anxiolytique efficace pour notre société déprimée.
BIENVENUE CHEZ LES CHTIS Dany Boon 2008, Dany Boon, Kad Merad (comique)@@ (E)
Un directeur de la Poste en Provence est, à son détriment, muté à Bergues, petite ville du Nord. Sa famille refusant de l'accompagner, Philippe ira seul. A sa grande surprise, il découvre un endroit charma ...

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BILLY ELLIOT, Stephen Daldry 2000, Jamie Bell


Dans un petit village minier du nord-est de l'Angleterre, Billy, 11 ans, découvre avec stupeur qu'un cours de danse partage désormais les mêmes locaux que son club de boxe. D'abord effaré, il devient peu à peu fasciné par la magie de la gestuelle du ballet, activité pourtant trop peu virile au regard de son père et de son frère Tony, mineurs en grève. Billy abandonne les gants de cuir pour assister discrètement aux leçons de danse professées par Mme Wilkinson.

TELERAMA:
Si l’on ferme les yeux sur un brin de roublardise sentimentale, ce premier film d’un metteur en scène de théâtre renommé – dont le talent se confirma avec The Hours – distille une sensibilité réelle. Quand Billy, par exemple, se trouve confronté à l’univers snob et codé d’une école de danse huppée à Londres. Quelques touches de réalisme social haussent le film au-dessus du mélodrame annoncé, et l’interprète, Jamie Bell, apporte au rôle un charisme brut, naturel, auquel il est difficile de résister.

BILLY ELLIOT, Stephen Daldry 2000, Jamie Bell (danse enfance)@@@ (E)
Dans un petit village minier du nord-est de l'Angleterre, Billy, 11 ans, découvre avec stupeur qu'un cours de danse partage désormais les mêmes locaux que son club de boxe. D'abord effaré, il devient peu à ...

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BLACK BOOK, Paul Verhoeven 2006, Garice Van Houten, Sebastian Koch (guerre)@@@


Lorsque sa cachette est détruite par une bombe, la chanteuse Rachel Stein tente, avec un groupe de Juifs, de gagner la Hollande Méridionale, déjà libérée. Mais une patrouille allemande les intercepte dans le delta du Biesboch. Tous les réfugiés sont abattus ; seule Rachel échappe au massacre.Elle rejoint alors la Résistance et, sous le nom d'Ellis de Vries, parvient à infiltrer le Service de Renseignements allemand et à se lier avec l'officier Mûntze. Séduit, celui-ci lui offre un emploi..

TELERAMA:
Une profonde noirceur habite ce Black Book bien nommé. Tout y est traîtrise, mensonge. Plus que la cruauté de la guerre, Verhoeven montre celle des individus, qui veulent tirer profit de l’horreur. Son héroïne même, avec toute sa générosité, est une individualiste qui sauve sa peau armée de sa propre morale : elle ne devient jamais une allégorie des martyrs de la Shoah, ni même des survivants, elle est à part, unique et seule. Son étonnant destin donne matière à un film feuilletonesque au charme presque rétro. Quand les cinéastes d’aujourd’hui abordent les films de guerre avec l’obsession du réalisme, Verhoeven ne craint pas de s’en tenir aux atouts de toujours : une histoire forte, des comédiens qui séduisent, des décors efficaces. Tantôt passe un parfum de série B, tantôt c’est un lyrisme sombre à la Visconti qui domine. L’ensemble compose un style unique, et reflète un appétit de cinéma qui fait plaisir à voir.
BLACK BOOK, Paul Verhoeven 2006, Garice Van Houten, Sebastian Koch (guerre shoah)@@@ (E)
Lorsque sa cachette est détruite par une bombe, la chanteuse Rachel Stein tente, avec un groupe de Juifs, de gagner la Hollande Méridionale, déjà libérée. Mais une patrouille allemande les intercept ...

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BLANCHE NEIGE ET LE CHASSEUR, Rupert Sanders 2012, Kristen Stewart, Chris Hemsworth (fantastique)@@


Blanche-Neige vient entacher la suprématie de l'orgueilleuse et maléfique reine Ravenna, prête à tout pour la détruire. La souveraine diabolique ignore que la jeune femme a été formée à l'art de la guerre par le chasseur qu'elle avait elle-même envoyé pour la supprimer. Alliant leurs forces, Blanche-Neige et le chasseur vont fomenter une rébellion et lever une armée pour reconquérir le royaume de Tabor et libérer son peuple du joug de l'impitoyable Ravenna.

TELERAMA
Le face-à-face de Kristen Stewart et Charlize Theron est réjouissant et fait oublier les défauts de mise en scène de cette version très remaniée de Blanche-Neige.

Dans des décors qui évoquent Le Seigneur des anneaux et Le Monde de Narnia, voilà Blanche-Neige en version fugitive, puis guerrière pour récupérer son royaume : elle rallie alors à sa cause toute la gent masculine, du chasseur censé la pourchasser à une bande de nains sauvages et déprimés...

On aurait aimé plus d’ampleur dans la mise en scène de Rupert Sanders, un petit génie britannique de la pub, mais il y a tout de même un morceau de bravoure par-ci, un bel effet spécial par-là. Et le casting est rutilant. Face à Kristen Stewart, frémissante à souhait, Charlize Theron en fait des tonnes dans le rôle de la belle-mère paranoïaque, narcissique jusqu’au bout de ses ongles métallisés et femme blessée qui a un compte à régler avec les hommes (pas idiot, ce petit « plus » psychanalytique). Vieillir quand on est la plus belle des sorcières ou lorsqu’on est une actrice-égérie de luxe, même douleur ? Charlize semble en rire : à un moment, elle caricature avec bonheur la pub où on l’adooore...


BLANCHE NEIGE ET LE CHASSEUR, Rupert Sanders 2012, Kristen Stewart, Chris Hemsworth (fantastique)@@ (E)
Blanche-Neige vient entacher la suprématie de l'orgueilleuse et maléfique reine Ravenna, prête à tout pour la détruire. La souveraine diabolique ignore que la jeune femme a été formée & ...

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BOHEMIAN RAPSHODY, Bryan Singer 2018, Rami Malek, Ben Hardy (saga musical)@@


Le chanteur Freddie Mercury, le guitariste Brian May, le batteur Roger Taylor et le guitariste John Deacon prennent d'assaut le monde de la musique lorsqu'ils forment le groupe de rock Queen en 1970. Entouré d'influences sombres, Mercury décide de quitter Queen pour poursuivre une carrière solo.

TELERAMA:
De la plus fantasque et exaltante des envolées du fameux groupe anglais Queen, ce biopic n’a gardé que le titre, pas la folie débridée. Bien rangée dans l’ordre chronologique, la vie de Freddie Mercury, l’âme du fameux quatuor, nous est présentée dans les règles du genre, une vignette après l’autre : de l’irrésistible ascension d’un jeune homme excentrique et inspiré, dans les années 1970, jusqu’à l’arrivée de la maladie, vers la fin de la décennie suivante.
Entre une rock star dépeinte avec tendresse, mais plutôt en victime de son entourage, et une pelote de grosses ficelles psychologiques, le récit confine à l’hagiographie. Le pire étant de s’attarder trop sur Mary Austin, que Freddie Mercury, gay flamboyant, demanda en mariage et à laquelle il resta attaché jusqu’au bout. Les faits sont véridiques, mais ici surexposés. Comme si, en plus de la moustache et des fausses dents, le réalisateur, Bryan Singer, cherchait à coller un déguisement de trop à son héros.
BOHEMIAN RAPSHODY, Bryan Singer 2018, Rami Malek, Ben Hardy (bio freddy Mercury saga musical)@@ (E)
Le chanteur Freddie Mercury, le guitariste Brian May, le batteur Roger Taylor et le guitariste John Deacon prennent d'assaut le monde de la musique lorsqu'ils forment le groupe de rock Queen en 1970. Entouré d'influences sombres, Mer ...

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BOITE NOIRE, Yann Goslan 2021, Pierre Niney, Andre Dussolier (policier)@@


Technicien au BEA, autorité responsable des enquêtes de sécurité dans l'aviation civile, Mathieu Vasseur est propulsé enquêteur en chef sur une catastrophe aérienne sans précédent. Erreur de pilotage, défaillance technique ou acte terroriste : l'analyse minutieuse des boîtes noires va pousser Mathieu à mener en secret sa propre investigation. Il ignore encore jusqu'où va le mener sa quête de vérité.

TELERAMA:
S’appuyant sur un scénario documenté et élaboré, Yann ­Gozlan déroule une intrigue toujours haletante. La force de son film, qui réveille le souvenir des thrillers d’inves­ti­gation d’Alan J. Pakula, tient beaucoup à l’identification du spectateur au personnage principal, jusqu’au moment où le doute s’installe. Cet obsessionnel, qui s’avère fragile, n’est-il pas un peu dingue ? En proie au complotisme, au délire d’interprétation ?
La paranoïa est telle qu’elle déborde sur la vie intime. Car l’épouse de Mathieu, femme brillante, et qui semble plus solide que lui, travaille dans le même secteur, mais dans une autre branche, avec un possible conflit d’intérêts. Boîte noire suggère ainsi l’idée inquiétante que l’obtention de la vérité ne se fait pas sans (auto)destruction.
BOITE NOIRE, Yann Goslan 2021, Pierre Niney, Andre Dussolier (policier espace)@@ (E)
Technicien au BEA, autorité responsable des enquêtes de sécurité dans l'aviation civile, Mathieu Vasseur est propulsé enquêteur en chef sur une catastrophe aérienne sans précédent ...

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BON RETABLISSEMENT, Jean Becker 2014, Gerard Lanvin, Anne-Sophie Lapix, Daniel Guichard (societe)@@


Suite à un accident, Pierre, la soixantaine, se retrouve cloué au lit avec une jambe dans le plâtre. Misanthrope au caractère bien trempé rêvant de silence et de solitude, voilà que le monde s'invite à son chevet. Il assiste alors impuissant à la valse quotidienne des médecins, infirmières et personnel hospitalier, puis de ses proches dont son frère Hervé. Au fil de rencontres inattendues, drôles ou touchantes, Pierre reconsidère certains a priori et pose sur les autres un regard différent.

TELERAMA:
Immobilisé un bout de temps à l’hôpital, un type misanthrope et ronchon voit défiler un drôle de petit monde à son chevet… Un film de Jean Becker pour une fois sans jardin, sans pêche à la grenouille, sans petits coups de blanc sous la tonnelle et sans l’ombre d’une carte Vermeil est donc possible. Dans la chambre de Gérard Lanvin (impec en bougon qui s’ouvre aux autres), le réalisateur invite un flic, une ado de banlieue qui a un secret, une infirmière noire et un jeune prostitué (Swann Arlaud, remarquable). Plus contemporain, l’humanisme de Jean Becker en ­devient un peu moins pépère. On préfère.
BON RETABLISSEMENT, Jean Becker 2014, Gerard Lanvin, Anne-Sophie Lapix, Daniel Guichard (sante)@@ (E)
Suite à un accident, Pierre, la soixantaine, se retrouve cloué au lit avec une jambe dans le plâtre. Misanthrope au caractère bien trempé rêvant de silence et de solitude, voilà que le monde s' ...

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BON VOYAGE, Jean-Paul Rappeneau 2003, Isabelle Adjani, Gerard Depardieu, Virginie Ledoyen (histoire)@@


Juin 1940. Frédéric rêve de devenir écrivain. Accusé d'un crime qu'il n'a pas commis, il s'évade bientôt de prison avec l'aide d'un petit voyou qu'il suit jusqu'à Bordeaux. Le jeune homme devra choisir entre une célèbre actrice et une étudiante passionnée, entre les politiques et les voyous, entre l'insouciance et l'âge adulte.

TELERAMA
Une journée de juin 1940 : le petit monde de la politique et des arts fuit Paris pour Bordeaux. Jean-Paul Rappeneau orchestre avec brio et élégance les chassés-croisés amoureux et aventureux de ses personnages.
Juin 1940. Pendant quelques jours, le Tout-Paris politico-affairisto-mondain se déverse en vrac à Bordeaux. Un grand dadais séduisant y débarque, sur les traces d’une actrice célèbre qu’il a aimée quand elle était inconnue (Isabelle Adjani). Il croise bientôt une jolie étudiante qui va faire dévier sa trajectoire. Plus un minis­tre opportuniste, un petit voyou en ­cavale et quelques autres spécimens d’humanité plus ou moins recommandables.

L’action passe, ici, par une arborescence d’aventures incessantes où chacun court après quelque chose ou quelqu’un. Pas de répit. Rappeneau bat et rebat les cartes de son jeu avec virtuosité. Le rythme, qui est tout pour ce cinéaste perfectionniste, crée l’urgence. C’est le charme de cette fresque en mouvement où, sur le ton de la comédie, des choses graves sont dites sur la débâcle des esprits.
BON VOYAGE, Jean-Paul Rappeneau 2003, Isabelle Adjani, Gerard Depardieu, Virginie Ledoyen (guerre thriller)@@ (E)
Juin 1940. Frédéric rêve de devenir écrivain. Accusé d'un crime qu'il n'a pas commis, il s'évade bientôt de prison avec l'aide d'un petit voyou qu'il suit jusqu'à Bordeaux. Le jeune homm ...

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BONNE MERE, Hafsia Herzi 2021, Halima Benhamed, Sabrina Benhamed (societe)@@


Nora, la cinquantaine, femme de ménage, veille sur sa famille dans une cité des quartiers nord de Marseille. Après une longue période de chômage, un soir de mauvaise inspiration, son fils aîné Ellyes s'est fourvoyé dans le braquage d'une station-service. Incarcéré depuis plusieurs mois, il attend son procès avec un mélange d'espoir et d'inquiétude. Nora fait tout pour lui rendre cette attente la moins insupportable possible.

TELERAMA
Deux ans après “Tu mérites un amour”, Hafsia Herzi repasse derrière la caméra avec ce film, balisé mais attachant, sur une mère courage marseillaise. Le regard est vif et tendre et le propos, généreux.
Ça va », « ça va aller »… Nora, femme de ménage ne ménageant pas sa peine, n’a que ces mots-là à la bou­che. Pas le choix : si elle tombe, qui va s’occuper des siens ? Le fils aîné, en prison, attend son procès pour braquage, la grande fille sans emploi a fait un bébé toute seule, sans compter l’ado romantique, encore au lycée… Au hit-parade des mères courageuses, l’héroïne de Bonne Mère – joli titre poly­sémique pour un film situé à Marseille – peut briguer la première place.

C’est à la fois la force et la faiblesse du deuxième long métrage de Hafsia Herzi, deux ans après ses débuts remarqués avec Tu mérites un amour. Sa force, parce qu’elle pose sur Nora un regard d’une tendresse absolue et communicative – la jeune réalisatrice, élevée par une maman solo, mijotait cet hommage depuis longtemps – et trouve le moyen de raconter son quotidien harassant sans le priver de lumière, d’humour, d’étincelles de vie. Et sa faiblesse, parce qu’on a l’impression d’avoir déjà vu, ailleurs, souvent, ce personnage de mater dolorosa sacrificielle, forcément digne et taiseuse.
BONNE MERE, Hafsia Herzi 2021, Halima Benhamed, Sabrina Benhamed (societe)@@ (E)
Nora, la cinquantaine, femme de ménage, veille sur sa famille dans une cité des quartiers nord de Marseille. Après une longue période de chômage, un soir de mauvaise inspiration, son fils aîné ...

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BONNIE AND CLYDE, Bruce Beresford 2013, Emile Hirsch, Holliday Grainger (thriller)(serie tv)@@


La vie de Bonnie & Clyde débute à leur rencontre et se termine à la mort de ceux-ci dans l'embuscade montée par l'ancien ranger Frank Hamer.

TELERAMA
ce Bonnie & Clyde ne fera pas d’ombre au film d’Arthur Penn avec Warren Beatty et Faye Dunaway. Emile Hirsch et la méconnue Holliday Grainger (qui a remplacé Miley Cyrus, sans doute pour le meilleur) s’en sortent pourtant très bien. Ils en font un peu trop dans le registre tragiquement héroïque, comme s’ils connaissaient depuis le début le destin qui leur sera réservé, mais ils jouent juste. Côté seconds rôles, Holly Hunter campe la mère de Bonnie en exagérant l’accent texan et William Hurt se glisse dans la peau de Frank Hamer – il apparaît à peine dans cette première partie de 90 minutes.

Bonnie & Clyde force ses élans romanesques, et insiste maladroitement sur la dimension poétique de la virée criminelle. Elle a en revanche le bon goût d’insuffler une pointe d’humour à son récit, en soulignant notamment l’amateurisme des deux tourtereaux, qui s’attaquent à des banques vides, dépression oblige. Sa réalisation profite avantageusement des paysages texans, mais s’égare régulièrement dans des « visions » vaguement prophétiques – Clyde rêve de ses futurs crimes – ou franchement sirupeuses – Bonnie se fantasme en danseuse et en comédienne à succès. Voix-off inutile de Clyde et ralentis intempestifs nuisent davantage encore à cette fiction pas désagréable, un peu longuette – 90 minutes auraient peut-être suffi – qui se laisse surtout regarder pour ses comédiens, en cette fin d’année pauvre en nouveautés.
BONNIE AND CLYDE, Bruce Beresford 2013, Emile Hirsch, Holliday Grainger (thriller terrorisme)(serie tv)@@ (E)
La vie de Bonnie & Clyde débute à leur rencontre et se termine à la mort de ceux-ci dans l'embuscade montée par l'ancien ranger Frank Hamer.

TELERAMA
ce Bonnie & Clyde ne fera pas d’omb ...

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BONS BAISERS DE GRECE, Felix Dunnemann 2008 (comedie sentimentale)@@


Vanessa est heureuse d'accepter la demande en mariage de Tim, mais décline sa proposition de voyage à Santorin, en Grèce, en raison de sa phobie de l'avion. Deux jours plus tard, Tim rompt leurs fiançailles sans explications. Vanessa surmonte sa peur et s'envole pour l'île grecque, où elle retrouve son compagnon en charmante compagnie. Pour le piéger, elle fait appel à Janis, qui se trouvait dans le même vol qu'elle.

TELERAMA
BONS BAISERS DE GRECE, Felix Dunnemann 2008 (comedie sentimentale)@@ (E)
Vanessa est heureuse d'accepter la demande en mariage de Tim, mais décline sa proposition de voyage à Santorin, en Grèce, en raison de sa phobie de l'avion. Deux jours plus tard, Tim rompt leurs fiançailles sans ...

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BOOMERANG, Francois Favrat, Melanie Laurent, Laurent Lafitte, Audrey Dana (dramme)@@


Presque 30 ans se sont écoulés depuis le décès de sa mère par noyade. C'est seulement à la suite de sa séparation qu'Antoine constate à quel point, malgré les années, cette perte l'a affligé.

TELERAMA
Morne adaptation d'un roman de Tatiana de Rosnay, où un quadra enquête sur la noyade de sa mère, trente ans auparavant. Ce portrait de famille en forme de polar enchaîne les flash-back faciles et les répétitions — le héros dit qu'on lui cache quelque chose, on lui répond qu'il est parano. Plus grave, la sous-utilisation de la topographie de Noirmoutier, île reliée à la terre par un passage submersible pourtant très métaphorique. — N.Di.
BOOMERANG, Francois Favrat 2014, Melanie Laurent, Laurent Lafitte, Audrey Dana (drame)@@ (E)
Presque 30 ans se sont écoulés depuis le décès de sa mère par noyade. C'est seulement à la suite de sa séparation qu'Antoine constate à quel point, malgré les années, cet ...

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BORG McENROE, Janus Metz Pedersen 2017, Shia LaBeouf, Sverrir Gudnason, Stellan Skarsgård (sport)@@


Un film sur une des plus grandes icônes du monde, Björn Borg, et son principal rival, le jeune et talentueux John McEnroe, ainsi que sur leur duel légendaire durant le tournoi de Wimbledon de 1980. C'est l'histoire de 2 hommes qui ont changé la face du tennis et sont entrés dans la légende, mais aussi du prix qu'ils ont eu à payer.

TELERAMA
Finale de Wimbledon en 1980. La mise en scène des matchs de tennis est, hélas, le point faible de ce biopic solidement interprété.
Par le niveau exceptionnel des échanges et, surtout, par son intensité dramatique, la finale de Wimbledon en 1980 entre Björn Borg et John McEnroe est considérée comme l’un des plus beaux matchs de l’histoire du tennis. La rencontre mythique, censée être l’apothéose de ce biopic, est malheureusement mise en scène comme un combat de boxe, avec des effets clippesques de très mauvais goût.

Le film convainc davantage quand il sort du court, et s’immisce dans la vie familiale tourmentée des deux ­légendes. On découvre que Borg (très bien interprété par l’Islandais Sverrir Gudnason, sosie troublant du champion suédois) cachait sous son apparence glaciale un tempérament volcanique. Et si Shia LaBeouf ne ressemble pas du tout à McEnroe, il restitue parfaitement le côté chien fou du génial gaucher, aussi énervant qu’attachant.
BORG McENROE, Janus Metz Pedersen 2017, Shia LaBeouf, Sverrir Gudnason, Stellan Skarsgård (sport tennis)@@ (E)
Un film sur une des plus grandes icônes du monde, Björn Borg, et son principal rival, le jeune et talentueux John McEnroe, ainsi que sur leur duel légendaire durant le tournoi de Wimbledon de 1980. C'est l'histoire de 2 ho ...

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BOYHOOD, Richard Linklater 2014@@


Mason, six ans, vit dans la banlieue d'Austin avec sa mère, Olivia, et sa soeur aînée, Samantha. Son compagnon parti, Olivia décide de reprendre sa vie en main et de s'installer à Houston où habite sa mère afin de suivre des études. C'est alors que celui-ci réapparaît. Cependant, Olivia a tourné la page et craqué pour l'un de ses professeurs. Mason verra son père, dont il se sent très proche, un week-end sur deux. Les années passent.

TELERAMA:
Montrer le passage des années sur les visages : un défi sur lequel butent une majorité de biopics et de fresques romanesques, malgré les progrès du maquillage et des retouches numériques. Richard Linklater, lui, a mis en œuvre une solution simple, quoique chronophage. Elle consiste à filmer les mêmes acteurs pendant douze ans. Boyhood est le résultat de cette expérience, la saga d’une famille d’Américains, au Texas, depuis le début des années 2000.
C’est bien une fiction, avec un scénario et deux vedettes, Patricia Arquette et Ethan Hawke. Mais le principe d’incertitude qui a régi le tournage, d’une année à l’autre, a induit un thème majeur : comment les enfants grandissent-ils ? Le petit dernier a 6 ans au début, 18 ans au bout de deux heures quarante. La possibilité d’assister à une telle transformation relève du prodige.
Le cinéaste brode, pour le reste, sur les événements « ordinaires » qui jalonnent une jeunesse, déménagements, remariages des parents, entrée au lycée puis à l’université… Parfois, ce presque rien est encore trop : le désenchantement qui gagne les adultes paraît schématique, appuyé, martelé. Boyhood témoigne, en tout cas, d’une belle constance obsessionnelle chez son auteur. Il a bouclé, en deux décennies, une trilogie sur le même couple à des âges différents, de Before Sunrise à Before Midnight, avec Julie Delpy et Ethan Hawke. Le voilà officiellement grand laborantin du temps qui passe dans le cinéma américain —
BOYHOOD, Richard Linklater 2014 (saga societe enfance)@@ (E)
Mason, six ans, vit dans la banlieue d'Austin avec sa mère, Olivia, et sa soeur aînée, Samantha. Son compagnon parti, Olivia décide de reprendre sa vie en main et de s'installer à Houston où habite s ...

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BRAQUAGE A L ANCIENNE, Zach Braff 2017, Morgan Freeman, Michael Caine (policier)@@


Se retrouvant sur la paille, trois retraités s'improvisent braqueurs. Pour Willie, Joe et Al, trois amis octogénaires, la retraite, c'est du passé. Quand ils apprennent que leurs pensions sont parties en fumée, ils décident de passer à l'action. Bousculant tous leurs principes, ils tentent l'impensable: braquer la banque qui a englouti toutes leurs économies.

TELERAMA:
Dans ce remake d'un film de 1979 avec Lee Strasberg, l'Amérique ressemble à l'Angleterre de Ken Loach : comme si Daniel Blake reprenait du poil de la bête en commettant un hold-up avec deux copains dans la même mouise que lui. Le grand âge apporte un décalage savoureux aux préparatifs des braqueurs néophytes et aux scènes d'action, dont une fuite en caddie de supermarché...
Le sel de cette comédie sociale vient aussi de ses dialogues qui stigmatisent une Amérique de plus en plus ingrate avec sa classe ouvrière. Une délicieuse association de malfaiteurs. — Guillemette Odicino
BRAQUAGE A L ANCIENNE, Zach Braff 2017, Morgan Freeman, Michael Caine (policier vieillesse)@@ (E)
Se retrouvant sur la paille, trois retraités s'improvisent braqueurs. Pour Willie, Joe et Al, trois amis octogénaires, la retraite, c'est du passé. Quand ils apprennent que leurs pensions sont parties en fumée, i ...

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BREAKING AND ENTERING (Par effraction), Anthony Minghella 2007, Jude Law, Juliette Binoche (thriller)@@


Will traverse une période difficile avec Liv, sa compagne. Il vient en plus d'installer son cabinet d'architecte paysagiste dans King's Cross, un quartier de Londres en pleine réhabilitation. Ses luxueux locaux attirent une bande du coin qui le cambriole à répétition. Excédé, Will finit par suivre l'un des jeunes voleurs jusque chez lui où le jeune homme, Miro, vit avec sa mère, Amira, une réfugiée bosniaque.

TELERAMA
Pour mettre fin aux vols dont son cabinet est victime, un architecte bobo (Jude Law) décide de mener lui-même l'enquête. Il suit l'un des voleurs et pénètre dans un monde insoupçonné, à quelques pâtés de maisons : celui d'une réfugiée bosniaque (Juliette Binoche), la mère du voleur, qui survit grâce à des travaux de couture...

Par effraction, denier long métrage d'Anthony Minghella, parle de la mixité urbaine, du télescopage entre deux univers qui se côtoient mais s'ignorent. Le jeune voleur est coupable, mais aussi victime : de l'histoire de son pays, de l'exclusion, de sa condition sociale qui lui interdit de devenir, lui aussi, architecte. Quant au héros, cette infortune lui ouvre des horizons. Anthony Minghella, l'auteur du Patient anglais, filme le déniaisage amoureux et social de son personnage avec ­subtilité. On regrette d'autant plus un ­dénouement un brin trop fleur bleue... — Juliette Bénabent
BREAKING AND ENTERING (Par effraction), Anthony Minghella 2007, Jude Law, Juliette Binoche (thriller)@@ (E)
Will traverse une période difficile avec Liv, sa compagne. Il vient en plus d'installer son cabinet d'architecte paysagiste dans King's Cross, un quartier de Londres en pleine réhabilitation. Ses luxueux locaux attirent une ba ...

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BROOKLYN AFFAIRS, Bruce Willis 2019, Alec Baldwin(policier)@@


Lionel Essrog, détective privé solitaire vivant avec le syndrome de Tourette, tente de résoudre le meurtre de son mentor et unique ami, Frank Minna. Armé de quelques indices et de son esprit obsessionnel, Lionel dévoile des secrets bien gardés.

TELERAMA:
Un parfum rétro traverse cette enquête dans New York, pas du tout formatée comme un divertissement d’aujourd’hui. La générosité guide le récit feuilletonesque, comme la direction d’acteurs, fraternelle et complice. Une envie de liberté s’exprime, jusque dans un club de jazz où les trompettistes improvisent. Un rire, une émotion, un frisson : l’important est de jouer sur toutes les notes du cinéma. Un homme-orchestre est aux commandes et son plaisir est ­communicatif.
BROOKLYN AFFAIRS, Bruce Willis 2019, Alec Baldwin(policier)@@ (E)
Lionel Essrog, détective privé solitaire vivant avec le syndrome de Tourette, tente de résoudre le meurtre de son mentor et unique ami, Frank Minna. Armé de quelques indices et de son esprit obsessionnel, Lionel ...

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RUCE TOUT PUISSANT, Tom Shadyac 2003, Jim Carrey, Morga Freeman


Bruce Nolan est présentateur d'une célèbre chaine de télé. Il mène une belle vie, tout le monde l'aime et il a une charmante femme à ses cotés. Mais Bruce n'est jamais content et ne réalise pas sa chance. Un jour où il remet sa vie en question. Le ciel l'entend et décide de lui faire don des ses pouvoirs pendant une semaine en le mettant au défi de mieux faire.

TELERAMA:
Avec la gestuelle corporelle et faciale qui fait son génie comique, Jim Carrey tient cette première heure, dans un registre déjà expérimenté dans The Mask : la révolte du souffre-douleur. C’est drôle jusqu’au moment où Bruce se retrouve face aux conséquences de sa conduite. Le monde est dans une pagaille noire. Bruce va donc réparer, devenir un brave type. S’ensuit, hélas, une dernière demi-heure calamiteuse de niaiserie sirupeuse.
BRUCE TOUT PUISSANT, Tom Shadyac 2003, Jim Carrey, Morga Freeman (science fiction)@@ (E)
Bruce Nolan est présentateur d'une célèbre chaine de télé. Il mène une belle vie, tout le monde l'aime et il a une charmante femme à ses cotés. Mais Bruce n'est jamais content et ne r& ...

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BURIED, Rodrigo Cortés 2010, Ryan Reynolds, Erik Palladino (horreur)@@


Paul Convoy, chauffeur routier en Irak, est victime d'une bande d'insurgés. Quelques heures plus tard, Paul se réveille dans un cercueil, avec un briquet, un cellulaire et son anxiété grandissante.

TELERAMA
En mission en Irak, un entrepreneur américain se réveille enfermé dans un cercueil. Il dispose de 90 minutes d’oxygène, d’un couteau, d’une bougie et d’un téléphone portable... Action !

Un film entier six pieds sous terre ? Un cercueil, un téléphone portable, un briquet et un malheureux enterré vivant suffisent à l'Espagnol Rodrigo Cortés pour réussir un suspense efficace et ultra malin, développant ce qu'avait esquissé Tarantino dans une séquence célèbre de Kill Bill 2 : le sentiment de claustrophobie transmis au spectateur par le biais d'un écran presque noir...

Kidnappé et mis en terre par des rebelles irakiens, un chauffeur routier américain, civil embringué dans le bourbier local, n'a désormais comme contact avec l'extérieur qu'un portable à la batterie défaillante. L'armée américaine interviendra-t-elle à temps ? Notre héros aura-t-il, d'ici là, assez de cran ou d'oxygène pour tenir le coup ? On craint que le cinéaste ne puisse tenir son huis clos mais, péripétie après péripétie — un serpent qui s'invite, par exemple, dans l'espace confiné —, on ne quitte pas les trois mètres carrés en sous-sol, sans pour autant que l'intérêt faiblisse. — Aurélien Ferenczi
BURIED, Rodrigo Cortés 2010, Ryan Reynolds, Erik Palladino (horreur)@@ (E)
Paul Convoy, chauffeur routier en Irak, est victime d'une bande d'insurgés. Quelques heures plus tard, Paul se réveille dans un cercueil, avec un briquet, un cellulaire et son anxiété grandissante.

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BURNING DAYS, Emin Alper 2022 (thriller turquie)@@


Emre, un jeune procureur intègre, est nommé dans la bourgade reculée de Yaniklar, en Turquie. Si l'accueil qu'il reçoit est plutôt sympathique, les choses ne se passent pas comme il l'espérait. Il doit faire face non seulement à une crise de l'eau mais aussi à différents scandales impliquant des notables...

TELERAMA
Dans une petite ville reculée d’Anatolie, un procureur croise le fer avec les traditions. Corruption, ambiguïté, chasse à l’homme : un sommet de tension signé Emin Alper.

Monsieur le procureur est jeune et scrupuleux dans son costume impeccable. Fraîchement arrivé de la capitale dans cette bourgade rurale et surchauffée de l’Anatolie, il s’inquiète d’être sans cesse invité à dîner par le maire, alors que s’annoncent de nouvelles élections. Partout, des gouffres : la terre, complètement asséchée, s’écroule et le manque d’eau attise la colère de la population. Le « divertissement » habituel des hommes ? Lourdement armés, au volant de pick-up, ils chassent le sanglier, y compris dans les rues de la ville, où le cadavre traîné de la bête laisse une grande trace de sang qui excite les plus jeunes. Le procureur convoque deux des chasseurs pour leur rappeler qu’on ne tire pas dans la ville, et comprend qu’on ne dérange pas ainsi les traditions locales. Le soir même, lors d’une scène magistrale de lenteur trouble, il se retrouve à table avec eux et subit, transpirant, leur hospitalité trop insistante, comme tombé dans un piège…

Plusieurs années après son western hypnotique, Derrière la colline, Emin Alper frappe encore plus fort avec ce thriller politique en plusieurs chapitres, dont la tension saisit dès la première image pour ne plus jamais retomber, portée par une musique digne de Bernard Herrmann. Avec cette histoire d’eau sale, c’est un peu comme si Nuri Bilge Ceylan avait mis au goût du jour, en Turquie profonde, le Chinatown de Roman Polanski…

Un reflet affolant
Sangliers sanguinolents, maisons qui nécessitent de la mort-aux-rats « dans tous les coins », et étendue désertique autour d’un lac marécageux : l’atmosphère est gluante de dangers, et chaque conversation, lourde de sous-entendus. Dans de somptueux plans larges qui lui donnent les contours d’un shérif solitaire, le jeune procureur, devenu juge et partie contre son gré (et après avoir bu beaucoup de raki) trouve un adjoint suave et énigmatique, en la personne du journaliste opposé à l’édile en place. S’installe entre eux une ambiguïté qui sera un autre péché pour la communauté, où règnent violence sexuelle et homophobie. Avec cette bourgade (fictive), le réalisateur offre un reflet affolant d’une Turquie rétrograde et rongée par la corruption. Le ministère de la Culture turc a d’ailleurs demandé le remboursement des aides accordées au film, succès en son pays. La fin, en forme de Fort Alamo puis de chasse à l’homme quasi fantastique, est ce que l’on peut voir de plus impressionnant, ces temps-ci, sur le lynchage populaire.
BURNING DAYS, Emin Alper 2022 (justice turquie)@@ (E)
Emre, un jeune procureur intègre, est nommé dans la bourgade reculée de Yaniklar, en Turquie. Si l'accueil qu'il reçoit est plutôt sympathique, les choses ne se passent pas comme il l'espérait. Il do ...

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C EST QUOI CETTE FAMILLE, Gabriel Julien-Laferrière 2016 (comique)@@@


Bastien, 13 ans, est au centre d'une famille recomposée : 6 demi-frères et soeurs, 8 parents et autant de maisons. Son emploi du temps familial est bien plus complexe que celui du collège.

TELERAMA:
Cette forme d’autogestion révolutionnaire – sur le papier – n’aboutit qu’à une succession peu inspirée de saynètes, à la manière des programmes courts télévisés (Scènes de ménages, Nos chers voisins).
C EST QUOI CETTE FAMILLE, Gabriel Julien-Laferrière 2016 (comique)@@@ (E)
Bastien, 13 ans, est au centre d'une famille recomposée : 6 demi-frères et soeurs, 8 parents et autant de maisons. Son emploi du temps familial est bien plus complexe que celui du collège.

TELERAMA:
Cette f ...

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C EST TOUT POUR MOI, Nawell Madani et Ludovic Colbeau-Justin 2017, Francois Berleand


Lila veut devenir danseuse depuis qu'elle est toute petite, malgré les réticences et les interdictions de son père, Omar. Elle débarque tout de même à Paris pour réaliser son rêve. Elle va alors se heurter à diverses désillusions en découvrant la réalité d'un monde très difficile d'accès. Lila ne se démotive pourtant pas et tente de se lancer dans une carrière d'humoriste, avec l'aide de son professeur, Fabrice. Elle n'a alors plus qu'une idée en tête : voir son nom en haut de l'affiche.

TELERAMA
Nawell Madani, humoriste révélée en 2012 au Jamel Comedy Club, s’inspire de son propre parcours, en l’enrichissant d’une belle séquence en prison qu’elle n’a heureusement pas vécue. La jeune femme ne craint pas d’user des ressorts du mélo et des clichés de la série B de « la réussite envers et contre tout », égratignant au passage le sexisme du milieu du stand-up. Bourrée de vannes, forcément, cette comédie balisée mais d’une belle énergie — à l’image de son interprète et coréalisatrice — bénéficie aussi de la présence de François Berléand en mentor sensible.
C EST TOUT POUR MOI, Nawell Madani et Ludovic Colbeau-Justin 2017, Francois Berleand (danse)@@ (E)
Lila veut devenir danseuse depuis qu'elle est toute petite, malgré les réticences et les interdictions de son père, Omar. Elle débarque tout de même à Paris pour réaliser son rêve. Elle ...

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CACHE, Michael Haneke 2005, Juliette Binoche, Daniel Auteuil (thriller psycho)@@


Georges, présentateur d'une émission littéraire à la télévision, reçoit des vidéos de sa maison filmée depuis la rue. On y voit ses allées et venues, ainsi que celles de sa femme et de son fils. Chaque cassette est emballée dans un inquiétant dessin représentant un personnage égorgé. Georges n'a aucune idée de l'identité de l'expéditeur.

TELERAMA
Les Laurent, bourgeois parisiens (Daniel Auteuil et Juliette Binoche), découvrent sur le seuil de leur maison d’étranges cassettes : ils sont observés constamment, mais par qui ? La culpabilité, les images et la conscience…
Dans un Paris qu'il a appris à connaître, Michael Haneke renoue avec les obsessions de sa période autrichienne : danger et manipulation des images, menace sur la cellule familiale réduite à deux parents et un fils. Le démon qui plane ici est un oeil. Chez les Laurent, on évacue rapidement l'hypothèse d'une mauvaise blague fomentée par un copain de Pierrot, angelot buté. Au sein du couple, il y a égalité dans la panique mais inégalité des réactions. Georges en sait plus, c'est lui que l'oeil vise. Anne en est réduite au rôle ingrat de questionneuse. C'est un épisode d'enfance qui vient rattraper son mari par la manche, mais celui-ci persiste à dire qu'on en veut à sa famille. L'épreuve révèle en lui, animateur d'une émission littéraire à succès, un citoyen d'une banalité confondante. Quand l'honnête homme cultivé perd les pédales surgissent l'abjection en habit de tous les jours (tel accès de racisme) et la peur de perdre ce qu'on a : carrière, famille, bien-être. Sur une trame perversement sophistiquée, Haneke a le don d'instiller un malaise élémentaire, qui prend aux tripes autant qu'à la tête.
CACHE, Michael Haneke 2005, Juliette Binoche, Daniel Auteuil (thriller psycho)@@ (E)
Georges, présentateur d'une émission littéraire à la télévision, reçoit des vidéos de sa maison filmée depuis la rue. On y voit ses allées et venues, ainsi que celles de ...

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CARAMEL, Nadine Labaki 2007, Nadine Labaki, Yasmine Al Masri, Joanna Moukarzel, Gisele Aouad (societe)@@


A Beyrouth, cinq femmes se croisent régulièrement dans un institut de beauté, microcosme coloré où plusieurs générations se rencontrent, se parlent et se confient. Au salon, les hommes, le sexe et la maternité sont au coeur de leurs conversations intimes et libérées.

TELERAMA
D'un film venu du Liban ces jours-ci, on imagine, a priori, une part d’engagement politique. Caramel, premier long métrage d’une cinéaste prometteuse, semble d’abord tout autre chose : une galerie de portraits de femmes, dans un salon de beauté de Beyrouth. Pourtant, cette comédie pleine de charme et de finesse esquisse aussi le dessin d’un Liban en pleine mutation, où le rôle et la place des femmes changent.

Leurs bijoux tintent et leur maquillage brille, elles sont voluptueuses et sensuelles, mais aussi timides et pudiques. Attachées à leurs valeurs orientales mais attirées par celles de l’Occident. Entre colorations, manucures et épilations à l’orientale, c’est-à-dire au caramel, Layale, jeune patronne sexy du salon Si Belle, attend fiévreusement les coups de fil de son amant – un homme marié. Autour de ce personnage, interprété avec grâce par la réalisatrice, gravitent plusieurs figures féminines, incarnées par de formidables actrices amateurs : une coiffeuse garçon manqué, une cliente prête à tout pour rester jeune, une couturière mélancolique, une vieille voisine un peu folle qui ramasse tous les papiers, contredanses comprises, parce qu’elle les prend pour les lettres de son fiancé français, confisquées par sa famille.

Ce Vénus beauté beyrouthin n’est pas sans faiblesses : parfois démonstratif (la quête sans fin de Layale pour trouver une chambre d’hôtel alors qu’elle n’est pas mariée), il manque surtout d’une histoire plus forte que les autres, qui agrégerait les pièces du puzzle. Mais malgré la sensation d’éparpillement, les portraits sonnent juste et livrent, comme un écho, toute la tendresse et l’agacement qu’éprouve Nadine Labaki pour son pays. Chacune à sa façon, ces femmes semblent en équilibre entre leurs rêves et le poids d’une culture qu’elles respectent mais dont les tabous les enferment : l’adultère, l’homosexualité, la ménopause, le célibat…

À Beyrouth, un couple non marié ne peut pas discuter dans une voiture sans éveiller aussitôt les soupçons de la police. À Beyrouth, une musulmane fiancée, même moderne et libérée, préfère se faire recoudre l’hymen plutôt qu’avouer à son promis qu’elle n’est plus vierge. Ses amies l’accompagnent dans cette virée, dépeinte avec humour, vers une clinique huppée de la ville : lunettes noires et accent français, elle s’y fait passer pour une Parisienne nommée… Julie Pompidou. Même si, au fond, aucune des héroïnes ne se libère vraiment de ses carcans, Caramel est une chronique chaleureuse et optimiste, qui respire la vie et l’espoir, la cire et le henné.
CARAMEL, Nadine Labaki 2007, Nadine Labaki, Yasmine Al Masri, Joanna Moukarzel, Gisele Aouad (societe femmes liban)@@ (E)
A Beyrouth, cinq femmes se croisent régulièrement dans un institut de beauté, microcosme coloré où plusieurs générations se rencontrent, se parlent et se confient. Au salon, les hommes, le se ...

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CASINO ROYALE, Martin Campbell 2006, Daniel Craig, Eva Green (James Bond)(aventure)@@@


Pour sa première mission, James Bond affronte le tout-puissant banquier privé du terrorisme international, Le Chiffre. Pour achever de le ruiner et démanteler le plus grand réseau criminel qui soit, Bond doit le battre lors d'une partie de poker à haut risque au Casino Royale. La très belle Vesper, attachée au Trésor, l'accompagne afin de veiller à ce que l'agent 007 prenne soin de l'argent du gouvernement britannique qui lui sert de mise, mais rien ne va se passer comme prévu.

TELERAMA
Les premières aventures du jeune James Bond, tout juste nommé “double zéro”. Peu de gadgets mais du spectaculaire.

Casino Royale est le premier roman écrit par Ian Fleming. James Bond y est tout jeunot, les services secrets anglais vien­nent de le faire accéder à la catégorie des fameux agents « double zéro », ceux qui sont fiers d’avoir le permis de tuer. Il fallait donc, en 2006, un petit nouveau pour interpréter ce 007 débutant : Daniel Craig. Il campe un James Bond sûrement proche de l’idée que s’en faisait Ian Fleming : une tête brûlée, un casse-cou, presque un voyou, qui cherche à dominer les autres pour oublier des origines sociales déva­lorisantes.

Pas de James Bond girls pépiantes et enamourées dans cet épisode. L’héroïne (Eva Green) n’est ni potiche ni neuneu, mais belle, vulnérable et trouble. Pas de gadgets non plus : Bond se bat avec ses poings. Avec sa tête, aussi, autour d’une table de poker. Que reste-t-il alors ? Un des plus beaux films de la série, à même de séduire les nostalgiques qui ne jurent que par Bons Baisers de Russie.
CASINO ROYALE, Martin Campbell 2006, Daniel Craig, Eva Green (James Bond)(aventure)@@@ (E)
Pour sa première mission, James Bond affronte le tout-puissant banquier privé du terrorisme international, Le Chiffre. Pour achever de le ruiner et démanteler le plus grand réseau criminel qui soit, Bond doit le ...

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CAT RUN, Paz Vega 2011, JanetMcteer (triller)@


Catalina, alias Cat, est une superbe escort girl engagée pour une soirée en compagnie du secrétaire d'état à La Défense des Etats- Unis. Mais lorsque l’homme d’Etat dérape et tue une autre fille dans un jeu érotique, le service de sécurité reçoit l’ordre d’éliminer tous les témoins de la scène.
Cat parvient à s’enfuir en dérobant un disque dur classé secret-défense extrêmement compromettant pour le politicien.
La jeune femme devient alors instantanément l’ennemi public n°1, un ennemi que les services secrets américains vont tout faire pour éliminer...

ALLOCINE
C'était censé être un film d'action... une comédie d'action... ou une comédie tout court et bas de gamme ? Parce que là, on est clairement dans le 3e type. Le synopsis m'avait vraiment plu, même s'il semblait improbable... mais là, c'est juste un film où des gros libidineux américains matent des nanas. Imaginez Trump en taille haricots verts, et vous avez 90% des acteurs véreux du film. C'est gras, sans finesse de jeux, sans justesse de scénario... Il n'y a rien, ça part dans tous les sens. A croire qu'ils étaient tous sous exta pour réaliser un truc pareil. Merci Amazon de nous offrir des navets pareils.
CAT RUN, Paz Vega 2011, JanetMcteer (thriller)@@ (E)
Catalina, alias Cat, est une superbe escort girl engagée pour une soirée en compagnie du secrétaire d'état à La Défense des Etats- Unis. Mais lorsque l’homme d’Etat dérape et tue ...

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CAVALE SENTIMENTALE, Aylin Tezel 2023, Chris Fulton (sentimental)@@@


Kira et Ian, fuyant leurs problèmes, se rencontrent sur l'île écossaise de Skye pour un week-end d'hiver. Ils se lient instantanément et profondément. De retour à Londres, ils tentent de reprendre une vie normale.

TELERAMA
la première fiction d’Aylin Tezel n’a rien d’une cavale. Mais tout d’une lente immersion dans une résurrection sentimentale. Kira débarque dans un hôtel de l’île de Skye pour ce qui aurait dû être un week-end en amoureux sans… son amoureux. Elle vient de rompre. Elle est en souffrance. Pour s’anesthésier, elle tente l’alcool au pub du coin. La jeune artiste plasticienne y rencontre Ian. Musicien local, très lesté par une peine intime lui aussi. Immédiatement magnétique, leur tête-à-tête d’une nuit se termine en cul-de-sac. Trop de blessures, trop d’empêchements. Alors ils reprennent le cours de leur vie à Londres, cheminant parallèlement.

Écrit, réalisé et interprété par Aylin Tezel, le téléfilm se révèle immédiatement émouvant comme la fin d’une histoire d’amour, mais surtout poétiquement fragile comme son début. La créatrice ne fait pas que raconter Kira et Ian, l’amour est dans ce que l’on dit, mais surtout dans ce que l’on ne dit pas, elle en fait une superbe démonstration à l’aide de comédiens remarquables, au service de ces silences déterminants. Et des choses qui retombent à leur place. Comme l’indique le titre original, Falling into Place.
CAVALE SENTIMENTALE, Aylin Tezel 2023, Chris Fulton (sentimental)@@@ (E)
Kira et Ian, fuyant leurs problèmes, se rencontrent sur l'île écossaise de Skye pour un week-end d'hiver. Ils se lient instantanément et profondément. De retour à Londres, ils tentent de reprendre un ...

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CE QUE VEULENT LES FEMMES, Nancy Meyers, 2000, Helene Hunt, Mel Gibson(comedie sentimentalle)@@@


Nick Marshall, cadre dans une agence publicitaire, ne parvient pas à satisfaire les attentes et les désirs des femmes, faute de les comprendre. Il aspire au poste de directeur de la création, mais ses supérieurs hiérarchiques engagent à sa place Darcy McGuire, sa grande rivale. Suite à une chute dans sa baignoire, Nick se met à entendre les pensées des femmes.

TELERAMA
Le tandem de choc Mel Gibson-Helen Hunt va se castagner dur en attendant le coup de cœur programmé. Plus inventif dans les moments de pure comédie que dans les variations sentimentales, le film progresse par à-coups : sur les figures libres déclenchées par la fructueuse idée de départ, il s’emballe, puis, dans les figures imposées de l’amoûûûr qui ne dit pas son nom, il s’alanguit quelque peu. Schéma classique. Fantaisie décontractée. Plaisant et oubliable.
CE QUE VEULENT LES FEMMES, Nancy Meyers, 2000, Helene Hunt, Mel Gibson(comedie sentimentalle)@@@ (E)
Nick Marshall, cadre dans une agence publicitaire, ne parvient pas à satisfaire les attentes et les désirs des femmes, faute de les comprendre. Il aspire au poste de directeur de la création, mais ses supérieurs ...

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CE QUI NOUS LIE, Cedric Klapisch 2017, Pio Marmaï, Ana Girardot(sentimental)@@


Jean a quitté sa famille et sa Bourgogne natale il y a dix ans pour faire le tour du monde. En apprenant la mort imminente de son père, il revient dans la terre de son enfance. Il retrouve sa soeur, Juliette, et son frère, Jérémie. Leur père meurt juste avant le début des vendanges. En l'espace d'un an, au rythme des saisons qui s'enchaînent, ces trois jeunes adultes vont retrouver ou réinventer leur fraternité, s'épanouissant et mûrissant en même temps que le vin qu'ils fabriquent.

TELERAMA
Paris, Barcelone, New York… : Cédric Klapisch n’a jamais filmé que les villes et leurs habitants. Là, il pose sa caméra en pleine nature, en Bourgogne. Et raconte la reprise du domaine familial, à Meursault, par deux frères et une sœur à peine trentenaires, à la suite de la disparition prématurée du père, mort d’avoir respiré des pesticides toute sa vie. Mais la vigne et le vin bio, qui n’avaient encore jamais fait l’objet d’une fiction aussi bien documentée, intéressent moins le réalisateur que les relations humaines.
Qu’il s’agisse de la fratrie ou du couple, Klapisch reste, avant tout, fidèle à ses marottes : certains protagonistes frisent la caricature (le beau-père notable, la mère intrusive, le vendangeur fanfaron) et les acteurs ignorent la sobriété. Les larmes sont également convoquées avec trop de ­facilité dans les scènes intimes, mais le cinéaste réussit, comme souvent, les scènes de groupe, notamment lors de la fête qui célèbre la fin des vendanges et donne envie de prendre un aller simple pour Beaune.
CE QUI NOUS LIE, Cedric Klapisch 2017, Pio Marmaï, Ana Girardot (sentimental rural)@@ (E)
Jean a quitté sa famille et sa Bourgogne natale il y a dix ans pour faire le tour du monde. En apprenant la mort imminente de son père, il revient dans la terre de son enfance. Il retrouve sa soeur, Juliette, et son frè ...

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CET ETE LA, Éric Lartigau 2022, Gael García Bernal, Chiara Mastroianni, Marina Foïs (societe comique)@


Dune a 11 ans. Comme chaque été, elle rejoint avec ses parents leur maison des Landes où l'attend Mathilde, 9 ans. Une amitié sans faille où les deux filles partagent toutes les questions de l'entrée dans l'adolescence. Un été où l'enfance s'éloigne un peu plus. Or, Dune sent que se diffuse le parfum d'un secret. Lequel ?

TELERAMA
Peinture délicate de deux gamines lors d’un été dans les Landes, qui sent l’océan, les secrets et la fin de l’enfance.

Il y a quelque chose de particulièrement délicat dans cette chronique d’un été dans les Landes où la petite Dune, 11 ans, réalise pourquoi Maman a perdu l’odorat et est si triste depuis un an, mais aussi pourquoi, en général, la vie des grandes personnes ressemble à un magnolia, cette fleur qui peut, suivant son dosage, embaumer ou répandre un parfum excessivement fort et entêtant…

Les deux jeunes pousses qui incarnent Dune et sa copine Mathilde sont confondantes de naturel en gamines qui veulent parler comme des adultes, et on croit à ce couple de parents formé par Marina Foïs et Gael García Bernal. Le film assume un tempo et une lumière poudrée de vacances hors du temps — cet été 2019 pourrait, tout autant, se dérouler en 1989 — et sent l’océan, les secrets, et la fin de l’enfance.
CET ETE LA, Eric Lartigau 2022, Gael García Bernal, Chiara Mastroianni, Marina Foïs (societe comique)@@ (E)
Dune a 11 ans. Comme chaque été, elle rejoint avec ses parents leur maison des Landes où l'attend Mathilde, 9 ans. Une amitié sans faille où les deux filles partagent toutes les questions de l'entré ...

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CHARLIE ET LA CHOCOLATRIE, Tim Burton 2005, Brigitte Millar, Johnny Depp (fantastique jeunesse)@@@


Issu d'une famille modeste, le jeune Charlie doit travailler pour aider les siens et doit économiser chaque penny durement gagné. Friand de sucreries, il décide de participer à un concours organisé par l'intimidant Willy Wonka, à la tête de la chocolaterie de la ville. Celui ou celle qui trouvera l'un des cinq tickets d'or que Willy a dissimulé dans les barres de chocolat de sa fabrique remportera l'équivalent d'une vie de sucreries !

TELERAMA
Johnny Depp en confiseur étrange, héros complexe d’un conte pour enfants, héritier possible d’Edward aux mains d’argent. Du grand Tim Burton !

À partir du meilleur conte de Roald Dahl, Burton a confectionné une confiserie extravagante, âcre, mais fondante. Charlie, le garçonnet dans sa masure de guingois, n’est riche que d’une famille extra et d’un rêve : pénétrer dans l’usine de Willy Wonka, le génie de la friandise. Un jour, miracle, Charlie trouve un ticket pour une visite guidée de la chocolaterie. Avec quatre autres jeunes « élus », il entre dans l’univers du confiseur mystère…

Fidèle à Roald Dahl, Burton s’en donne à cœur joie, à grands coups d’effets spéciaux, pour passer l’enfance à la moulinette. Dans ce parc d’attractions du meilleur mauvais goût, dans ce nouveau Neverland où Peter Pan dirigerait une maison de redressement, Tim Burton ne lésine pas sur les colorants, joue volontiers aux frontières de l’écœurement et comble les adultes avec des clins d’œil tordants à Michael Jackson, Kubrick ou Esther Williams.

Le meilleur Tim Burton ? On a classé tous ses films, du plus étrangement plat au plus bizarrement génial
Avec cela, le cinéaste ne prétendrait qu’à un diplôme de bon confiseur industriel. Mais il y a Willy Wonka. Tim en fait une créature 100 % burtonienne. En lui inventant une enfance corsetée par un monstrueux appareil dentaire, il le place dans la lignée d’Edward aux mains d’argent. ­Comme toujours chez lui, d’un handicap naît le talent. Et un rapport décalé avec le réel. Son Wonka est un créateur autiste, qui a mis le chocolat entre lui et le monde. Un tel personnage ne fond pas facilement, même à la chaleur d’un happy end. Quand Charlie lui offre une famille, Wonka la met sous cloche. Même aux commandes d’une grosse machine chocolatée, Tim Burton reste riche en cacao amer.
CHARLIE ET LA CHOCOLATRIE, Tim Burton 2005, Brigitte Millar, Johnny Depp (fantastique jeunesse)@@@ (E)
Issu d'une famille modeste, le jeune Charlie doit travailler pour aider les siens et doit économiser chaque penny durement gagné. Friand de sucreries, il décide de participer à un concours organisé par l'i ...

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CHARLIE ET SES DROLES DE DAMES, McG 2000, Camron Diaz, Drew Barrymore, Lucy Liu (comique thriller)@@


Trois magnifiques détectives privés sont appelés à sauver Eric Knox, milliardaire, lorsqu'il est enlevé de son bureau chez Knox Technologies. Alex, Dylan et Natalie utilisent une panoplie impressionnante de gadgets technologiques pour sauver Knox des griffes de son rival Roger Corwin.

TELERAMA
Tout droit sorties de la série télé phare des années 70/80 les trois Charlie’s Angels ne lésinent sur aucune cascade et cavalcade pour nous faire tourner la tête, le tout avec une autodérision réjouissante.
Bouffée soudaine de souvenirs d'après-midi frappés d'ennui devant la télé : c'était le milieu des années 70, Drôles de dames, postféministe avant l'heure, faisait fureur. Flirt du sex-appeal et de l'action. Les filles adoraient ; les mecs reluquaient. Le recyclage de cette série culte surfe allègrement sur la vague du revival 70's et du « beau-laid ». Lunettes larges fumées, robes soyeuses aux couleurs pétantes, tout cela est étudié comme dans une pub Versace. Ou comment saturer l'image de glamour spectaculaire.
CHARLIE ET SES DROLES DE DAMES, McG 2000, Camron Diaz, Drew Barrymore, Lucy Liu (comique thriller)@@ (E)
Trois magnifiques détectives privés sont appelés à sauver Eric Knox, milliardaire, lorsqu'il est enlevé de son bureau chez Knox Technologies. Alex, Dylan et Natalie utilisent une panoplie impressionnante d ...

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CHERCHEZ HORTENSE, Pascal Bonitzer 2012, Jean-Pierre Bacri, Kristin Scott, Isabelle Carre (societe)@@


Professeur de civilisation chinoise, Damien vit à Paris avec sa femme Iva, metteur en scène de théâtre, et leur fils Noé.

TELERAMA
Damien, professeur de civilisation chinoise, vit avec sa femme, Iva, metteur en scène de théâtre, et leur fils Noé. Leur histoire d’amour s’est enlisée dans une routine empreinte de lassitude.

Damien, prof de civilisation chinoise, marié à une metteuse en scène de théâtre, est prié par son épouse de faire intervenir son père, conseiller d’État, pour éviter l’expulsion d’une sans-papiers qu’elle connaît de loin. Or il n’arrive pas à effectuer cette démarche et s’enfonce dans les mensonges et les humiliations…

De Fabrice Luchini (Rien sur Robert) à Édouard Baer (Je pense à vous), en passant par Daniel Auteuil (Petites Coupures), la plupart des héros de Pascal Bonitzer connaissent la panne sèche et l’égarement. Jean-Pierre Bacri, livide, lessivé, mais formidablement présent, surclasse en intensité tous ses prédécesseurs. Pourquoi son personnage agit-il soudain ? Qu’y a-t-il derrière un sursaut d’énergie, un regain d’attention au monde et aux autres ? Comme dans ses films précédents, Bonitzer multiplie les références littéraires et psychanalytiques et les variations sur le pouvoir ou sur les doubles. Et cependant des ressources imprévues animent la savante mécanique : davantage de réalité (les sans-papiers, les contrôles d’identité) et, à la fois, d’idéalisme. C’est un régal de voir Bacri s’extirper à tâtons, avec toutes les peines du monde, de son marasme, et transformer sa déroute en victoire.

Iva met fin à une répétition qui ne la satisfait pas et se laisse raccompagner chez elle par l'un de ses acteurs, Antoine, qui l'embrasse inopinément. Troublée, elle retrouve son mari, Damien, un professeur de civilisation chinoise, et le somme de mettre enfin sa promesse à exécution. Damien se résigne à prendre rendez-vous avec son père, le président Hauer, une sommité du Conseil d'Etat, et à lui demander d'user de son influence pour pousser le dossier d'une réfugiée serbe, amie de sa belle-soeur. Sur le parvis du Conseil d'Etat, il offre du feu à Aurore, la jolie serveuse du restaurant où il a ses habitudes, et retrouve ses vieux copains de bistrot...
CHERCHEZ HORTENSE, Pascal Bonitzer 2012, Jean-Pierre Bacri, Kristin Scott, Isabelle Carre (societe)@@ (E)
Professeur de civilisation chinoise, Damien vit à Paris avec sa femme Iva, metteur en scène de théâtre, et leur fils Noé.

TELERAMA
Damien, professeur de civilisation chinoise, vit avec sa femme ...

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CHERI, Stephen Frears 2009, Michelle Pfeiffer, Rupert Friend (omique sentimental)@@


Dans le Paris du début du XXème siècle, Léa de Lonval finit une carrière heureuse de courtisane aisée en s'autorisant une liaison avec le fils d'une ancienne consoeur et rivale, le jeune Fred Peloux, surnommé Chéri. Six ans passent au cours desquels Chéri a beaucoup appris de la belle Léa, aussi Madame Peloux décrète-t-elle qu'il est grand temps de songer à l'avenir de son fils et au sien propre... Il faut absolument marier Chéri à la jeune Edmée, fille unique de la riche Marie-Laure.

TELERAMA
Léa est une courtisane plus que trentenaire. Fred, 19 ans, est le fils d'une richissime consoeur, épuisé par cinq années de débauche obstinée. Il la surnomme « Nounoune », elle l'appelle « Chéri ». Tous deux devraient, évidemment, s'éviter comme la peste. Mais Nounoune fait de Chéri son gigolo. Puis son amant. Puis son amour. Jusqu'au jour où il songe à se marier...

Stephen Frears a transformé le roman si français de Colette en un conte british. Au point de faire commenter l'action, de temps à autre, par quelques aphorismes ironiques. Du coup, Chéri devient un avatar de Dorian Gray, jeune homme à l'éternelle jeunesse, imaginé par Oscar Wilde. Le corps du comédien qui incarne Chéri est presque évacué ; ne reste que son visage, par moments banal, à d'autres faunesque, comme si le personnage ne cessait de fuir et de se fuir jusqu'au dénouement...

Peut-être Frears s'est-il laissé piéger en affichant trop ostensiblement costumes et ­décors. Car c'est lorsqu'il filme, dans un escalier, Michelle Pfeiffer, soudain défaite par le temps et le sentiment — lorsqu'il associe cette femme vieillissante à la Belle Epoque finissante —, qu'il vise droit et juste. — Pierre Murat

CHERI, Stephen Frears 2009, Michelle Pfeiffer, Rupert Friend (comique sentimental)@@ (E)
Dans le Paris du début du XXème siècle, Léa de Lonval finit une carrière heureuse de courtisane aisée en s'autorisant une liaison avec le fils d'une ancienne consoeur et rivale, le jeune Fred Peloux ...

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CHEZ LES BEAUX PARENTS (French Girl), James A. Woods et Nicolas Wright 2024, Évelyne Brochu, Zach Braff, Vanessa Hudgens, Ruby Collins (comedie sentimentale)@


Gordon, un romantique invétéré, doit renoncer à sa demande en mariage. Sa petite amie a accepté de se rendre au Québec afin de travailler pour son ex, un chef célèbre et sophistiqué. Bien décidé à sauver leur relation, Gordon quitte Brooklyn pour la ville natale de sa petite amie. Hors de son élément, il a du mal à charmer sa future belle-famille exigeante et francophone.

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Gordon Kinski est enseignant dans un lycée de Brooklyn. Il partage la vie de la cheffe canadienne Sophie Tremblay. Lorsque celle-ci passe un entretien pour rejoindre la brigade d'un restaurant étoilé, le Château Frontenac, dans sa ville natale de Québec, tout bascule pour Gordon. Non seulement, il va devoir quitter New York, mais de plus la future patronne de Sophie n'est autre que son ex-compagne, Ruby Collins, une cheffe charismatique et célèbre animatrice d'une émission de télévision très populaire. Sans parler des parents de Sophie que Gordon va tenter de charmer malgré la barrière de la langue...
CHEZ LES BEAUX PARENTS (French Girl)(la quebecoise), James A. Woods et Nicolas Wright 2024, Évelyne Brochu, Zach Braff, Vanessa Hudgens, Ruby Collins (comedie sentimentale)@ (E)
Gordon, un romantique invétéré, doit renoncer à sa demande en mariage. Sa petite amie a accepté de se rendre au Québec afin de travailler pour son ex, un chef célèbre et sophistiqu&eac ...

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CHICAGO, Rob Marshall 2002, Catherine Zeta-Jones, Renee Zellveger, Richard Gere (musical)@@


A Chicago, dans les années 20, Roxie Hart, une jeune femme qui rêve depuis toujours de monter sur la scène de l'Onyx Club, tout comme son idole, Velma Kelly, est accusée du meurtre de son amant indélicat et envoyée en prison. Derrière les barreaux, elle retrouve bientôt celle qu'elle admire : Velma Kelly, condamnée à une très longue peine pour avoir tué son mari et sa soeur, pris en flagrant délit d'adultère. Le très populaire avocat Billy Flynn va brillamment plaider leur cause et attirer l'attention des médias sur ces deux jeunes femmes à la superbe voix. Roxie, dont Billy a fait l'emblème de la naïveté abusée, devient en quelque temps une véritable star à Chicago...

TELERAMA
Le Chicago des années 1920 est ultra photogénique. Le cinéma en a répertorié les figures essentielles dans des postures glamour de légende. Les deux héroïnes qui se retrouvent en prison pour avoir tué leur « homme » n’y échappent pas. Roxie Hart, c’est la godiche blonde et naïve qui se fait avoir par tout le monde ; Velma Kelly, la garce brune qui ne se laisse bousculer par personne. Et la plus forte des deux n’est pas celle qu’on attend…
À l’origine, il s’agit d’un show, créé à Broadway par Bob Fosse en 1975. Une revue enchaînant les numéros musicaux plutôt qu’un véritable musical. Rob Mar­shall s’y est risqué en imaginant que les séquences chantées et dansées sont rêvées par l’héroïne, en contrepoint d’une réalité enluminée par les artifices d’un cinéma rien moins que naturaliste. Et ça marche. Entre le pastiche et l’hommage, le déjà-vu et la performance rénovée de frais, tout en flashs et rebonds incessants, Chicago est une expédition de reconnaissance, dans tous les sens du mot : on explore avec allégresse un genre passé de mode, et on y devine l’ombre portée de maîtres admirés.


CHICAGO, Rob Marshall 2002, Catherine Zeta-Jones, Renee Zellveger, Richard Gere (musical)@@ (E)
A Chicago, dans les années 20, Roxie Hart, une jeune femme qui rêve depuis toujours de monter sur la scène de l'Onyx Club, tout comme son idole, Velma Kelly, est accusée du meurtre de son amant indélicat et ...

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CHIEN DE LA CASSE, Jean-Baptiste Durand 2023, Anthony Bajon, Raphaël Quenard (enfance societe)@@


Dog et Mirales sont amis d'enfance. Ils vivent dans un petit village du sud de la France et passent la majeure partie de leurs journées à traîner dans les rues. Pour tuer le temps, Mirales a pris l'habitude de taquiner Dog plus que de raison.

TELERAMA
Deux amis, un tchatcheur et sa tête de turc, trompent l’ennui dans les rues du village. Arrive une jeune fille... Un premier film insolent et gracieux, récompensé du César 2024 du meilleur premier film.

Dog et Mirales tuent le temps, tout le temps. C’est comme si demain n’existait pas pour ces deux amis d’enfance qui traînent dans leur petit village du sud de la France, entre trafics et bières sur canapé. Histoire de s’occuper l’esprit, qu’il a très vif, Mirales n’a de cesse de taquiner Dog, de « casser » ce garçon naïf et impassible. S’il ne l’aimait pas à ce point, on pourrait dire que c’est du harcèlement. Et puis, un jour, une fille débarque dans le village : Elsa et Dog tombent amoureux, et Mirales ne le supporte pas.

Le jeune cinéma français n’a pas fini de nous étonner : ainsi ce tendre et insolent premier long métrage qui, sous la forme d’un drôle de western contemporain, raconte l’amitié d’une grande gueule et de son souffre-douleur dans les ruelles d’une petite commune endormie. Jean-Baptiste Durand, l’auteur-réalisateur, détourne également, avec beaucoup de grâce, les codes du thriller des « quartiers » à travers Mirales. Dealer intégré dans le bourg, cultivé et sensible sous son masque sardonique, il peut, tour à tour, s’attendrir devant un vieux monsieur qui se trompe de signe astrologique au moment d’acheter un jeu d’argent à gratter, disserter sur la littérature romantique, ou humilier encore et toujours son ami lors d’un dîner…

Thématiques du fort et du faible, de la masculinité, et de l’avenir bouché : tous ces sujets sont traités avec une vérité frappante, à coups de détails ordinaires et de dialogues qui respirent l’amour de la langue, classique ou argotique. Aux côtés de Galatéa Bellugi, si douce, Anthony Bajon livre une performance en creux, délicate et humble, laissant exploser le naturel singulier et le bagou hallucinant de son partenaire, Raphaël Quenard. Sorte de Patrick Dewaere qui aurait mariné dans l’encre de Michel Audiard, ce jeune acteur est la plus belle révélation des deux dernières années.
CHIEN DE LA CASSE, Jean-Baptiste Durand 2023, Anthony Bajon, Raphaël Quenard (enfance societe)@@ (E)
Dog et Mirales sont amis d'enfance. Ils vivent dans un petit village du sud de la France et passent la majeure partie de leurs journées à traîner dans les rues. Pour tuer le temps, Mirales a pris l'habitude de taquiner D ...

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CHIEN DE LA CASSE, Jean-Baptiste Durand 2023, Raohael Quenard, Antony Bajon,Galatea Bellucci (societe)@@


Dog et Mirales sont amis d'enfance. Ils vivent dans un petit village du sud de la France et passent la majeure partie de leurs journées à traîner dans les rues. Pour tuer le temps, Mirales a pris l'habitude de taquiner Dog plus que de raison.

TELERAMA
Deux amis, un tchatcheur et sa tête de turc, trompent l’ennui dans les rues du village. Arrive une jeune fille... Un premier film insolent et gracieux, récompensé du César 2024 du meilleur premier film.

Dog et Mirales tuent le temps, tout le temps. C’est comme si demain n’existait pas pour ces deux amis d’enfance qui traînent dans leur petit village du sud de la France, entre trafics et bières sur canapé. Histoire de s’occuper l’esprit, qu’il a très vif, Mirales n’a de cesse de taquiner Dog, de « casser » ce garçon naïf et impassible. S’il ne l’aimait pas à ce point, on pourrait dire que c’est du harcèlement. Et puis, un jour, une fille débarque dans le village : Elsa et Dog tombent amoureux, et Mirales ne le supporte pas.

Le jeune cinéma français n’a pas fini de nous étonner : ainsi ce tendre et insolent premier long métrage qui, sous la forme d’un drôle de western contemporain, raconte l’amitié d’une grande gueule et de son souffre-douleur dans les ruelles d’une petite commune endormie. Jean-Baptiste Durand, l’auteur-réalisateur, détourne également, avec beaucoup de grâce, les codes du thriller des « quartiers » à travers Mirales. Dealer intégré dans le bourg, cultivé et sensible sous son masque sardonique, il peut, tour à tour, s’attendrir devant un vieux monsieur qui se trompe de signe astrologique au moment d’acheter un jeu d’argent à gratter, disserter sur la littérature romantique, ou humilier encore et toujours son ami lors d’un dîner…

Thématiques du fort et du faible, de la masculinité, et de l’avenir bouché : tous ces sujets sont traités avec une vérité frappante, à coups de détails ordinaires et de dialogues qui respirent l’amour de la langue, classique ou argotique. Aux côtés de Galatéa Bellugi, si douce, Anthony Bajon livre une performance en creux, délicate et humble, laissant exploser le naturel singulier et le bagou hallucinant de son partenaire, Raphaël Quenard. Sorte de Patrick Dewaere qui aurait mariné dans l’encre de Michel Audiard, ce jeune acteur est la plus belle révélation des deux dernières années.
CHIEN DE LA CASSE, Jean-Baptiste Durand 2023, Raohael Quenard, Antony Bajon,Galatea Bellucci (societe)@@ (E)
Dog et Mirales sont amis d'enfance. Ils vivent dans un petit village du sud de la France et passent la majeure partie de leurs journées à traîner dans les rues. Pour tuer le temps, Mirales a pris l'habitude de taquiner D ...

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CHOCOLAT, Roschdy 2016, Omar Sy, James Thierree (societe)@@


Du cirque au théâtre, de l'anonymat à la gloire, l'incroyable destin du clown Chocolat, premier artiste noir de la scène française.
CHOCOLAT, Roschdy 2016, Omar Sy, James Thierree (societe cirque)@@ (E)
Du cirque au théâtre, de l'anonymat à la gloire, l'incroyable destin du clown Chocolat, premier artiste noir de la scène française. ...

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CHRONIQUE D UN SCANDALE, Richard Eyre 2006, Judy Dench, Kate Blanchett (thriller sentimental)@@


A l'occasion de la rentrée scolaire, Barbara Covett, une enseignante ayant presque atteint l'âge de la retraite, fait la connaissance de Sheba, la nouvelle professeur de dessin. Séduisante mais très maladroite, cette dernière a beaucoup de mal à imposer son autorité auprès des élèves. Barbara comprend son désarroi et met tout en oeuvre pour l'aider à surmonter son handicap. Les deux femmes se lient d'amitié.

TELERAMA
Avec un suspense psychologique, Chronique d’un scandale donne à ses spectateurs une confortable longueur d’avance sur ses deux héroïnes en laissant vite apercevoir leurs obsessions secrètes respectives. Cette avance sert d’abord le film comme une plus-value de cruauté : elle permet de mieux profiter des premières scènes de malentendu entre les deux femmes, puis de leurs moments de gêne, jusqu’aux sueurs froides.

Mais quand la vérité éclate, c’est le trou d’air, et une impression de redondance plombe les vingt dernières minutes. Ces réserves dites, les numéros de Cate Blanchett, en bobo fêlée, et de Judi Dench, en virago pathétique et impitoyable, assurent l’attraction.
CHRONIQUE D UN SCANDALE, Richard Eyre 2006, Judy Dench, Kate Blanchett (thriller sentimental moeurs sexualite)@@ (E)
A l'occasion de la rentrée scolaire, Barbara Covett, une enseignante ayant presque atteint l'âge de la retraite, fait la connaissance de Sheba, la nouvelle professeur de dessin. Séduisante mais très maladroite, ce ...

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CHRONIQUE D UE LIAISON PASSAGERE, Emmanuel Mouret 2022, Sandrine Kiberlain, Vincent Macaigne (sentimental)@@


Une mère célibataire et un homme marié deviennent amants. Engagés à ne se voir que pour le plaisir et à n'éprouver aucun sentiment amoureux, ils sont de plus en plus surpris par leur complicité naissante.

TELERAMA
Une célibataire entreprenante et un homme marié entament une relation où l’avenir est d’emblée exclu. Emmanuel Mouret signe une comédie réjouissante, portée par des acteurs remarquables.

«On va boire un verre ou deux mais je ressens une envie irrésistible de faire l’amour avec toi. » Charlotte (Sandrine Kiberlain), bloody mary à la main, affiche la couleur sans rougir. Le film vient à peine de commencer. « Ça va vite, là », confirme son rencard, ­Simon (Vincent Macaigne). La quinqua enthousiaste, mère célibataire libre comme l’air, le suit chaque fois qu’il s’éloigne. Le quadra lent à la détente, marié avec enfants, avance et ­recule, déchiré entre son désir et sa peur du « bazar ». Chronique d’une liaison passagère démarre sur ce feu d’artifice, alimenté par la fantaisie charmante de deux ­acteurs exceptionnels — elle, radieuse et conquérante en « femme brute », lui émouvant car désarçonné en « homme délicat ».

Alors que Charlotte et Simon passent un contrat explicite – jouir sans entraves –, l’auteur chronique, au fil de leurs rendez-vous, une cristallisation que chacun sait inéluctable. L’intérêt de ce suspense éventé ? Son éblouissante sophistication.

Le onzième long métrage d’Emmanuel Mouret (Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait) évoque un Woody Allen grand cru – les clins d’œil à Annie Hall (1977) foisonnent –, mais aussi le Lubitsch de Sérénade à trois (1933) pour l’élégance ludique et cet art de ne penser qu’à « ça » sans verser dans l’égrillard. Il faut dire que le sexe, s’il figure au centre ou, plutôt, au cœur (et c’est bien là qu’est l’os !) du propos, ­demeure obstinément dans le hors-champ de l’image. Le réalisateur filme la parole en mouvement avec une invention constante, entraînant ce pas de deux « éroticomique » vers la mélancolie. Les choses qu’on ne dit pas, les choses qu’on rate… En attendant, même si c’était éphémère – mais l’était-ce vraiment ? –, on aura été très heureux.
CHRONIQUE D UNE LIAISON PASSAGERE, Emmanuel Mouret 2022, Sandrine Kiberlain, Vincent Macaigne (sentimental)@@ (E)
Une mère célibataire et un homme marié deviennent amants. Engagés à ne se voir que pour le plaisir et à n'éprouver aucun sentiment amoureux, ils sont de plus en plus surpris par leur complici ...

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CIGARETTES ET BAS NYLON, Fabrice Cazeneuve 2011, Adelaide Leroux, Salome Stevenin, Melodie Richard (histoire)@@


À la fin de la Seconde Guerre mondiale, en Normandie, l'armée américaine installe des camps cigarettes pour accueillir les épouses françaises de soldats américains et les préparer à leur future vie aux États-Unis. Durant ces quelques jours, des amitiés naissent, des caractères se forgent, des drames surviennent.

LE MONDE
Elles sont fraîches et jolies, vêtues de robes fleuries. Elles ont rempli leur valise avec leur maigre trousseau et, excitées comme des gamines, ont rejoint le camp américain implanté sur la côte normande, étape obligée avant leur départ pour les Etats-Unis.
Nous sommes en 1945 et ces toutes jeunes filles s'apprêtent, la guerre terminée, à rejoindre leur amoureux américain connu pendant le Débarquement. Avant de monter sur le bateau pour leur traversée de l'Atlantique, ces jeunes épouses sont prises en main par des femmes de l'armée américaine chargées d'apprendre des rudiments de langage, l'hymne national et surtout les "bonnes manières" à ces Françaises réputées "légères".
Fondée sur des faits réels, Cigarettes et bas Nylon suit le parcours de quelques-unes de ces jeunes Normandes parties le coeur battant rejoindre en Amérique celui qu'elles avaient épousé parfois après un simple flirt. Pour certaines, le rêve deviendra réalité ; pour d'autres, les déconvenues les amèneront à rebrousser chemin et à tenter de se réinsérer dans leur famille et leur village qui voient une forme de trahison dans leur escapade.
Après un démarrage accrocheur, dû notamment au charme des jeunes interprètes, la fiction de Fabrice Cazeneuve et Jean-Claude Grumberg s'embourbe. L'idée de départ ne suffit pas à nourrir le scénario sur la longueur et les situations perdent autant en densité qu'en crédibilité. Reste néanmoins la qualité de jeu des comédiennes, au talent prometteur.

Fabrice Cazeneuve
CIGARETTES ET BAS NYLON, Fabrice Cazeneuve 2011, Adelaide Leroux, Salome Stevenin, Melodie Richard (histoire guerre)@@ (E)
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, en Normandie, l'armée américaine installe des camps cigarettes pour accueillir les épouses françaises de soldats américains et les préparer à le ...

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CINQ FOIS DEUX, Francois Ozon 2004, Valerie Bruni-Tedeschi, Stephane Freiss (societe)@@


Un couple divorce. Chacun expose au juge sa version des faits. Après l'entretien, Gilles et Marion se retrouvent dans une chambre. Gilles a envie de faire l'amour une dernière fois, mais Marion se refuse à lui. Gilles la force.

TELERAMA
Cinq instants de la vie d'un couple déroulée à l'envers. Cinq morceaux de puzzle amoureux, dans l'ordre inverse des élans du cœur, du divorce à la première rencontre, via trois « stations » : un dîner orageux, un accouchement difficile, un mariage apparemment joyeux. François Ozon est parti d'un concept limite toc et l'a transformé en un film qui prend à rebrousse-poil la love story traditionnelle. Les voici donc : lui, c'est Gilles, elle, Marion – écoutant le juge prononcer leur divorce. Première scène intense, glaçante, qui réduit deux existences, un temps unies, à un arsenal procédurier. Et puisque dans ce film tout marche à l'envers, les divorcés tentent illico une dernière étreinte, dans une chambre d'hôtel. L'amour physique aurait-il si peu à voir avec la vie à deux ? Ozon chorégraphie un duo de visages, puis de corps, qui devient une lutte : d'emblée, les deux comédiens – Stéphane Freiss, buté et misérable, Valeria Bruni Tedeschi, cassée mais déjà ailleurs – vont porter le film.
CINQ FOIS DEUX, Francois Ozon 2004, Valerie Bruni-Tedeschi, Stephane Freiss (societe)@@ (E)
Un couple divorce. Chacun expose au juge sa version des faits. Après l'entretien, Gilles et Marion se retrouvent dans une chambre. Gilles a envie de faire l'amour une dernière fois, mais Marion se refuse à lui. Gilles l ...

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CLOSE, Lukas Dhont 2022, Eden Dambrine, Gustav De Waele, Emilie Dequenne, Lea Drucker (societe)@@


Deux garçons de 13 ans, Leo et Rémi, sont inséparables. Ils passent pratiquement tous les jours ensemble et dorment parfois chez Rémi. Mais un évènement va bouleverser cette relation. Lors de leur rentrée au collège, un groupe de jeunes filles souhaitent savoir si les garçons sont en couple. C'est un véritable choc pour Leo et un coup de frein pour leur amitié. A la suite de cet incident, l'enfant va se remettre en question ainsi que la relation qui le lie à Rémi. Il s'éloigne de son ami de toujours, laissant celui-ci dans l'incompréhension. Jusqu'au jour où Leo décide de se rapprocher de la mère de son ami afin de trouver du soutien...

TELERAMA
Close, deuxième long métrage de Lukas Dhont, 30 ans, récompensé par un Grand Prix en 2022 au Festival de Cannes (ex-aequo avec Stars at Noon, de Claire Denis). Après Girl, portrait d’une jeune fille en transition, Caméra d’or en 2018, le Belge confirme son goût pour les titres réduits à l’essentiel (une syllabe, un programme) et la douceur qui trompe son monde, façon loup déguisé en mère-grand – c’est pour mieux te faire pleurer, mon enfant.

Dans sa première partie, la plus réussie, Close (« proche », en français) chronique le meurtre à bas bruit, ordinairement homophobe, d’une amitié idéale. Presque frères, Léo (Eden Dambrine) et Rémi (Gustav De Waele), 11 ans, partagent tout, batailles imaginaires et épées de bois, admiration réciproque, courses folles dans les champs de fleurs aux couleurs divines, chuchotis rieurs sur l’oreiller. L’amour ? Un jour peut-être, ou peut-être pas, ce n’est pas dit, ce n’est pas la question. Leur arrivée en sixième signe l’avis d’expulsion du paradis : deux gars qui se tiennent la main dans la cour de récré, ça fait « pédales », merci d’adopter les codes genrés appliqués par la majorité. Même si c’est parfois formulé sans malveillance (« Vous êtes ensemble ? », interroge simplement une collégienne dans une scène formidable), Léo, gêné, obtempère illico, intègre l’équipe de hockey sur glace, activité virile s’il en est, et s’éloigne progressivement de Rémi.

Derrière son festival de rayons de soleil sur ravissants marmots, Close convainc tant qu’il s’en tient à une autopsie de la tendresse masculine en milieu scolaire. Nettement moins lorsqu’il bascule dans la tragédie et abandonne Léo à la solitude, au remords et à un unique et répétitif principe de mise en scène, entièrement centré sur les activités physiques du gamin – travail aux champs et sport, ad libitum, se faire mal pour oublier l’autre douleur. S’il montre l’ambition louable de s’en remettre aux images plutôt qu’à des dialogues explicatifs, Lukas Dhont n’échappe pas à la lourdeur symbolique – un poignet cassé, puis réparé, en devient par exemple sursignifiant. Il délaye son mélo photogénique, fasciné par la souffrance muette de son jeune héros, dont il scrute le visage et souligne chaque regard jusqu’à la dernière seconde. Pour dévier un peu de l’itinéraire balisé, il faut s’en remettre aux actrices, Léa Drucker, et, surtout la bouleversante Émilie Dequenne, qui ne laisseront personne les yeux secs.
CLOSE, Lukas Dhont 2022, Eden Dambrine, Gustav De Waele, Emilie Dequenne, Lea Drucker (societe homosexualite)@@ (E)
Deux garçons de 13 ans, Leo et Rémi, sont inséparables. Ils passent pratiquement tous les jours ensemble et dorment parfois chez Rémi. Mais un évènement va bouleverser cette relation. Lors de leur r ...

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CLUB ZERO, Jessica Hausner 2023, Mia Wasikovska, Elsa Zilberstein, Sidse Babett Knudsen, Mathieu Demy (societe)@@


Nouvellement arrivée dans une école secondaire réservée à l'élite, mademoiselle Novak présente à son petit groupe d'élèves le programme de son cours, sur le thème de l'alimentation consciente. À terme, mademoiselle Novak prône une absence totale de nourriture par une reprogrammation du cerveau.

TELERAMA
Derrière la mise en scène arrogante et précieuse de la réalisatrice ne reste que son mépris pour les troubles alimentaires des héros adolescents d’un film vainement provocant.

On a pris un cours d’« alimentation consciente », lundi soir, en compétition officielle, avec l’Autrichienne Jessica Hausner et son Club Zero. Soit un groupuscule de lycéens, rassemblés dans une caricature d’école privée progressiste (intérieur luxe, lambris et design, uniformes de pseudo-scouts écolos), pour suivre une nouvelle option, sous la houlette de l’énigmatique mademoiselle Novak (Mia Wasikowska, tout en opacité mielleuse). Apprendre à mieux se nourrir, pour respecter l’environnement. Apprendre à moins se nourrir, et de moins en moins, pour purifier son corps, purifier et purifier encore, pour tendre vers l’extase… du rien.

Fable très formaliste sur les fantasmes hygiénistes de notre époque, ses mille et un régimes « détox-méditation-bien-être » et autres recettes de développement personnel à usages multiples, le film pousse férocement la satire jusqu’à une dérive sectaire. À mesure que grandit l’emprise de la prof-gourou sur ses ouailles, plus personne ne mange. À la rigueur, de temps en temps, on a le droit d’ingérer un peu son vomi, comme l’une des gosses de riches le démontre à ses parents dans une séquence où le plus écœurant n’est pas son immonde « repas », mais la provocation facile qu’il nous envoie au visage.

Ici, tout n’est que mépris et vanité, à l’image de ces jeunes héros aux regards de somnambules, dont le corps et le spleen sont traités avec la même distance glacée, la même obsession du cadre parfait que l’élégant environnement aux couleurs faussement solaires et boisées dans lequel ils évoluent. À force de soustraire, de dépouiller et de « purifier » ses images, Jessica Hausner fait subir à son film le même sort qu’à ses personnages : elle le laisse crever de faim.

Pour sa deuxième participation à la compétition (après Little Joe, en 2019), elle ne se contente pas d’emballer son dégoût généralisé – et cependant assez banal – de l’humanité (enfants, parents, riches, pauvres… autant de pantins ridicules et dérisoires) dans l’arrogante préciosité d’une mise en scène chic et mortifère. Elle use de son sujet somme toute tragique, les troubles alimentaires des adolescents, leur vulnérabilité, leur tentation de la radicalité, comme d’un objet décoratif de plus, à offrir aux ricanements des festivaliers. Jusqu’à la nausée.
CLUB ZERO, Jessica Hausner 2023, Mia Wasikovska, Elsa Zilberstein, Sidse Babett Knudsen, Mathieu Demy (societe education)@@ (E)
Nouvellement arrivée dans une école secondaire réservée à l'élite, mademoiselle Novak présente à son petit groupe d'élèves le programme de son cours, sur le thème ...

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COCO AVANT CHANEL, Anne Fontaine 2009, Audrey Tautou, Benoit Poelvoorde, Marie Gillain, Emmanuelle Devos (bio)@@


La jeune Coco Chanel travaille comme une couturière le jour et meneuse de cabarets la nuit. Elle rencontre alors un héritier fortuné qui fait d'elle sa maîtresse et sa styliste. Coco ne supporte plus les chapeaux à fleurs, les corsets serrés et des cordons qui définissent la mode féminine. Elle utilise alors les vêtements de son amant pour lancer une ligne de vêtements élégants; ce qui la propulse au sommet de la haute couture parisienne.

TELERAMA
Comment la jeune Coco devint Chanel… Moins un biopic qu’une vision sobre et élégante d’une femme et d’une créatrice de mode. Un classicisme épuré.
Trop ! Trop de tout ! » Coco ne sait pas encore qu’elle sera Chanel, mais elle sait déjà ce qu’elle ne deviendra pas : une poule mi-cocotte mi-actrice, dont les robes s’ornent de paillettes, de plumes et d’aigrettes… « Trop ! Trop de tout ! » Anne Fontaine a retenu les leçons de son personnage. Au point d’éliminer les clichés qui encombrent les biopics. Certes, on a droit à un orphelinat. Et à un music-hall miteux où Coco et sa sœur ressassent des rengaines équivoques. Mais ce sont des lieux où s’affirme, déjà, le regard de Gabrielle…
Mot d’ordre évident : l’élégance. Tout, des décors aux costumes, est joliment discret. Les sentiments eux-mêmes, si exacerbés soient-ils, semblent régis par une volonté de dignité. Et puis, soudain, brutalement, et superbement, métamorphosée en Chanel – celle qu’on connaît, celle des photos –, Audrey Tautou regarde. Non sans hauteur, elle contemple une collection qui les résume toutes. Et l’éternité qui défile…
COCO AVANT CHANEL, Anne Fontaine 2009, Audrey Tautou, Benoit Poelvoorde, Marie Gillain, Emmanuelle Devos (bio mode)@@@ (E)
La jeune Coco Chanel travaille comme une couturière le jour et meneuse de cabarets la nuit. Elle rencontre alors un héritier fortuné qui fait d'elle sa maîtresse et sa styliste. Coco ne supporte plus les chapeaux ...

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COCO CHANEL Anne Fontaine 2008, Audrey Tautou, Benoît Poelvoorde (middle)@@


La jeune Coco Chanel travaille comme une couturière le jour et meneuse de cabarets la nuit. Elle rencontre alors un héritier fortuné qui fait d'elle sa maîtresse et sa styliste. Coco ne supporte plus les chapeaux à fleurs, les corsets serrés et des cordons qui définissent la mode féminine. Elle utilise alors les vêtements de son amant pour lancer une ligne de vêtements élégants; ce qui la propulse au sommet de la haute couture parisienne.

TELERAMA:
Anne Fontaine a retenu les leçons de son personnage. Au point d’éliminer les clichés qui encombrent les biopics. Certes, on a droit à un orphelinat. Et à un music-hall miteux où Coco et sa sœur ressassent des rengaines équivoques. Mais ce sont des lieux où s’affirme, déjà, le regard de Gabrielle… Mot d’ordre évident : l’élégance. Tout, des décors aux costumes, est joliment discret. Les sentiments eux-mêmes, si exacerbés soient-ils, semblent régis par une volonté de dignité. Et puis, soudain, brutalement, et superbement, métamorphosée en Chanel – celle qu’on connaît, celle des photos –, Audrey Tautou regarde. Non sans hauteur, elle contemple une collection qui les résume toutes. Et l’éternité qui défile…

COCO CHANEL Anne Fontaine 2008, Audrey Tautou, Benoît Poelvoorde (bio histoire mode)@@ (E)
La jeune Coco Chanel travaille comme une couturière le jour et meneuse de cabarets la nuit. Elle rencontre alors un héritier fortuné qui fait d'elle sa maîtresse et sa styliste. Coco ne supporte plus les chapeaux ...

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COCO, Lee Unkrich 2017 (jeunesse animation pixar)@@


Malgré le fait que sa famille ait banni la musique depuis des générations, Miguel rêve de devenir un musicien accompli comme son idole Ernesto de la Cruz. Désespéré de prouver son talent et suite à une mystérieuse série d'événements, Miguel se retrouve dans le coloré et éblouissant territoire des morts.

TELERAMA
Lors du Jour des morts, fête traditionnelle mexicaine, un jeune garçon visite l’au-delà et rencontre ses défunts ancêtres. Ce film d’animation Pixar, aventure familiale tendre, drôle et mélancolique, est une féerie visuelle inspirée.

ÀSanta Cecilia vit une drôle de famille. Tous cordonniers, de génération en génération. Mais Papi a plaqué Mamie pour aller pousser la chansonnette. Depuis, plus personne n’a le droit de produire la moindre note, le plus petit accord de guitare. Miguel, le petit dernier, est décidé à braver le tabou. Son aventure le mènera au monde de ses défunts ancêtres : formidable mégapole de morts très vivants, de squelettes fantasques, attachants et cocasses…

Oubliez les tombes grisâtres et les pluies de la Toussaint. Coco prend sa source dans un trésor visuel de crânes, d’étoffes éclatantes et de créatures mythiques. De la petite ville de Santa Cecilia, au Mexique, toute de poussière dorée, où commence l’histoire, à la cité des morts, vision baroque de l’au-delà, le film utilise magnifiquement la palette de couleurs et de formes qui lui est offerte.

Hommage à la culture mexicaine, ce conte n’en est pas moins une pure création Pixar. Il brasse avec humour et mélancolie les thèmes qui, de Toy Story à Vice versa, finissent par former une grande fresque sur la famille, l’enfance, l’irréversibilité du temps, ce qui est perdu et ce qui persiste entre les êtres…
COCO, Lee Unkrich 2017 (jeunesse animation pixar)@@@ (E)
Malgré le fait que sa famille ait banni la musique depuis des générations, Miguel rêve de devenir un musicien accompli comme son idole Ernesto de la Cruz. Désespéré de prouver son talent et su ...

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COLLATERAL, Michael 2004, Tom Cruise, Jamie Foxx (thriller)@@


Max est taxi de nuit à Los Angeles. Un soir, il se lie d'amitié avec une dénommée Annie Farrell, une belle femme procureur montée à l'arrière de son véhicule.

TELERAMA
Folle nuit de violence, de chantage, de comédie, aussi, à travers Los Angeles. Par Michael Mann, l’un des plus brillants cinéastes américains au tournant du siècle.

Los Angeles, ruban de bitume aux noeuds innombrables, réseau de highways et de parkings. Un chauffeur de taxi dévoué, mais ayant du mal à conduire sa propre vie, accepte, en échange d’une généreuse poignée de dollars, d’accompagner la nuit durant un passager en costume gris et chemise blanche, a priori très civilisé. En réalité, un génie du mal. Max, pris en otage, doit s’exécuter, sinon il risque d’y passer. « C’est quoi, votre truc ? » demande-t-il un moment. « L’indifférence », répond Vincent, spectre melvillien en plus loquace.

Michael Mann (Heat, Révélations, Ali) s’impose comme l’un des cinéastes les plus stylés d’outre-Atlantique, apportant à chaque genre visité une forme inédite de maturité mélancolique. Ici, il orchestre un jeu aussi haletant que brillant avec les apparences et les codes du genre. Un quadrillage secret de Los Angeles, où la tension ne faiblit pas. Il filme cette ville de l’ultramodernité comme personne, saisissant la somme de sensations complexes et trompeuses qu’elle procure. Passage, chassé-croisé, connexion, glissement, dans le grand bain de la géométrie. Mann est encore aujourd’hui le grand urbaniste du cinéma contemporain.
COLLATERAL, Michael 2004, Tom Cruise, Jamie Foxx (thriller road movie)@@ (E)
Max est taxi de nuit à Los Angeles. Un soir, il se lie d'amitié avec une dénommée Annie Farrell, une belle femme procureur montée à l'arrière de son véhicule.

TELERAMA
Fol ...

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COLLISION, Paul Haggis 2004, Sandra Bullock, Don Cheadle (societe racisme)@@


Deux voleurs de voitures. Un serrurier mexicain. Deux inspecteurs de police qui sont aussi amants. Une femme au foyer et son mari. Tous vivent à Los Angeles. Eux et beaucoup d'autres ne se connaissent pas, leurs vies n'auraient jamais dû se croiser. Pourtant, dans les prochaines 36 heures, leurs destins vont se rencontrer, révélant ce que chacun voulait cacher ou ne pas voir.

TELERAMA
Dans le grand melting-pot de Los Angeles, des accrochages divers (taule froissée, coup de gueule chez un marchand d’armes, prise de bec au boulot ou au dodo) font monter la tension anti-Noirs, anti-Blancs, anti-Jaunes, « antiterroristes et assimilés »… A travers une ambitieuse mosaïque de personnages façon Short Cuts de Robert Altman, Paul Haggis semble parti pour attaquer la question du racisme dans les règles de l’art. Mais son film se limite très vite à une démonstration artificielle et répétitive. La violence surgissant, chacun est amené illico à une prise de conscience salutaire : il est grand temps de se convertir à l’altruisme interracial. Il suffisait d’y penser.

Ce discours généreux mais limité finit par miner des situations qui pourraient nous toucher bien plus directement si elles n’étaient pas forcées de faire sens tout le temps. Car les acteurs sont bons et la ville de Los Angeles est décrite avec une vérité nouvelle au cinéma.


COLLISION, Paul Haggis 2004, Sandra Bullock, Don Cheadle (societe)@@ (E)
Deux voleurs de voitures. Un serrurier mexicain. Deux inspecteurs de police qui sont aussi amants. Une femme au foyer et son mari. Tous vivent à Los Angeles. Eux et beaucoup d'autres ne se connaissent pas, leurs vies n'auraient jamai ...

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COMBIEN TU M AIMES, Bertrand Blier 2005, Monica Bellucci, Bernard Campan (societe moeurs film e)@@


Daniela est l'une des plus époustouflantes beautés que compte Pigalle. Et la plupart des clients ne se rendent au club de Charly que pour la voir. Un soir, un client nommé François s'approche de Daniela et lui demande combien elle prendrait pour devenir sa femme. Lorsqu'elle comprend que cet homme a gagné au Loto, elle est tentée par l'insolite proposition. Elle accepte donc. François est aux anges. Sa vie semble avoir changé : il peut s'offrir tout ce qu'il désire.

TELERAMA
Daniela est l'une des plus époustouflantes beautés que compte Pigalle. Et la plupart des clients ne se rendent au club de Charly que pour la voir. Un soir, un client, François, s'approche de Daniela et lui demande combien elle prendrait pour devenir sa femme. Lorsqu'elle comprend que cet homme a gagné au Loto, elle s'avère tentée par l'insolite proposition. Elle accepte donc. François est aux anges. Sa vie semble avoir changé : il peut s'offrir tout ce qu'il désire. Mais Charly n'apprécie guère de voir filer ainsi la sublime attraction de son club. Cherchant à fuir cet odieux personnage, Daniela s'en remet à François...
COMBIEN TU M AIMES, Bertrand Blier 2005, Monica Bellucci, Bernard Campan (societe moeurs film e)@@ (E)
Daniela est l'une des plus époustouflantes beautés que compte Pigalle. Et la plupart des clients ne se rendent au club de Charly que pour la voir. Un soir, un client nommé François s'approche de Daniela et lui de ...

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COMMENT J AI TUE MON PERE, Anne Fontaine 2001, Michel BOUQUET, Charles Berling (societe vieillesse)@@


Jean-Luc, la quarantaine, fils d'un petit médecin de province, est devenu l'un de ces spécialistes anti-vieillissement que la bourgeoisie versaillaise s'arrache à prix d'or. Tout lui réussit, jusqu'au jour où Maurice, son père, refait surface.

TELERAMA
Un médecin et sa femme brillent en société mais semblent éteints à l’intérieur. Le retour du père ravive une histoire douloureuse. La réalisatrice tisse une toile raffinée entre ses comédiens : Bouquet, spectre souriant, Berling, fuyant, et Régnier, beauté absente.

Curieuse des gens curieux, c’est le signe d’Anne Fontaine, qu’on a appris à connaître à travers des intrigues... intrigantes. Comme le coup de foudre d’un couple de teinturiers pour un jeune transformiste, dans Nettoyage à sec. Cette fois, c’est dans le milieu de la bourgeoisie versaillaise que la cinéaste s’aventure. Nul signe extérieur de bizarrerie parmi ces gens qui gardent quelque chose de feutré jusque dans leur manière d’être très riches. Le titre du film annonce un coup de Trafalgar pour ces bourgeois somnambuliques. Anne Fontaine va les réveiller, mais en douceur. Un vieil homme débarque dans ce monde, l’air d’un spectre souriant, c’est Maurice, le père de Jean-Luc. Est-il revenu pour empoisonner (la vie de) son fils, ou pour lui donner, tardivement, son affection ? Un étrange ballet commence entre les deux hommes. Rien de plus indécidable, dangereux et fascinant que les sentiments, glisse Anne Fontaine. Avec son goût pour l’énigme des hommes, elle réussit aussi deux portraits de femmes : la femme, Isa, et la maîtresse de Jean-Luc, Myriem (admirable Amira Casar), qui portent le fardeau de ce combat de coqs.
COMMENT J AI TUE MON PERE, Anne Fontaine 2001, Michel BOUQUET, Charles Berling (societe vieillesse)@@ (E)
Jean-Luc, la quarantaine, fils d'un petit médecin de province, est devenu l'un de ces spécialistes anti-vieillissement que la bourgeoisie versaillaise s'arrache à prix d'or. Tout lui réussit, jusqu'au jour o&ugra ...

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COMPARTIMENT N6, Juho Kuosmanen 2021 (road movie)@@@


Une jeune femme finlandaise échappe à une énigmatique histoire d'amour à Moscou en montant dans un train pour le port arctique de Mourmansk. Forcés de partager le long trajet et un minuscule wagon-lit avec un mineur russe, cette rencontre inattendue amène les occupants du compartiment n°6 à faire face à des vérités majeures sur les relations humaines.

TELERAMA:
Grand Prix à Cannes en 2021, ce road movie exerce le charme des plus beaux films roman­tiques : il restitue une attirance imprévue, informulée, entre deux êtres qui se croient confusément, l’un et l’autre, voués à la solitude. Au fil du trajet, et des escales sur ce territoire enneigé, qui dégèle lentement, l’attraction devient peur de la séparation, de la disparition : une adresse écrite sur un bout de papier suffit-elle pour ne pas se perdre à jamais, avant même d’avoir pu se connaître vraiment ? Voilà un irrésistible éloge de l’éphémère et de l’inconnu.
COMPARTIMENT N6, Juho Kuosmanen 2021 (road movie)@@@ (E)
Une jeune femme finlandaise échappe à une énigmatique histoire d'amour à Moscou en montant dans un train pour le port arctique de Mourmansk. Forcés de partager le long trajet et un minuscule wagon-lit avec ...

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CONCLAVE Edward Berger 2024, Ralph Fiennes, Stanley Tucci (thriller religion)@@


Quand le Pape décède de façon inattendue et mystérieuse, le cardinal Lawrence se retrouve en charge d'organiser la sélection de son successeur. Alors que les machinations politiques au sein du Vatican s'intensifient, il se rend compte que le défunt leur avait caché un secret qu'il doit découvrir avant qu'un nouveau Pape ne soit choisi. Ce qui va se passer derrière ces murs changera la face du monde.

TELERAMA
L’élection d’un pape dans l’enceinte du Vatican, relatée avec précision sous la forme d’un thriller haletant, délicieusement diabolique.

Comme conclave marquant, on se souvient de celui d’Habemus Papam, de Nanni Moretti. On y pense d’autant plus, ici, que le personnage principal partage un point commun – un sérieux doute sur sa foi et sa fonction – avec le divin pape que jouait Michel Piccoli. Si Conclave comporte aussi quelques notes sarcastiques, il appartient néanmoins à un genre fort différent : celui du thriller à tendance paranoïaque. Après la mort inattendue du Saint-Père, le cardinal Lawrence, profil d’humaniste consciencieux, est en charge d’organiser l’élection de son successeur. Ce n’est pas une mince affaire : un véritable panier de crabes l’attend, avec ses manœuvres politiques, ses secrets compromettants mal gardés et ses turpitudes.

On n’aurait pas cru pouvoir être ainsi captivé par une histoire de cardinaux réunis en huis clos au Vatican. Le scénario, délicieusement diabolique, est inspiré d’un roman digne de John le Carré, en vérité signé Robert Harris, auteur britannique à succès. La fiction n’en est pas moins d’une précision inédite : c’est sans doute la première fois qu’est décrit, de manière réaliste et en continu, tout le protocole du conclave, des conditions d’isolement pour les cardinaux qui doivent être coupés du monde à la succession sur plusieurs jours des scrutins (le pape étant élu à une majorité des deux tiers). Ce processus électoral est bien rendu, à travers une mise en scène aussi rigoureuse que soignée, rendant honneur au passage à l’élégante austérité des costumes et des décors de circonstance.

Casting prestigieux
Edward Berger, réalisateur allemand capable du meilleur (Jack) comme du moins bon (À l’Ouest rien de nouveau), sait tirer le meilleur de son casting prestigieux. De Ralph Fiennes à Stanley Tucci, de Sergio Castellitto à John Lithgow en passant par Isabella Rossellini, tous les comédiens livrent une performance impeccable dans ce théâtre de l’ambition et de l’humilité plus ou moins sincère, où se joue une lutte entre progressistes et ultra-conservateurs de l’Église. Avec des retournements de situations étonnants, dont l’un particulièrement osé, et plutôt réjouissant, dans le dénouement. De quoi dire amen au film.
CONCLAVE Edward Berger 2024, Ralph Fiennes, Stanley Tucci (thriller religion)@@ (E)
Quand le Pape décède de façon inattendue et mystérieuse, le cardinal Lawrence se retrouve en charge d'organiser la sélection de son successeur. Alors que les machinations politiques au sein du Vatican s'in ...

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CONTAGION, Steven Soderbergh 2011, Matt Damon (catastrophe sante)@@@


Quand Beth Emhoff revient dans le Minnesota après un voyage d'affaires à Hong Kong, elle pense que son malaise est dû au décalage horaire. Or, deux jours plus tard, Beth meurt et les médecins disent à son époux qu'ils ne savent pas ce qui a provoqué sa mort.

TELERAMA
L’un des films les plus regardés durant la première vague de Covid. Rarement un blockbuster d’anticipation aura été à ce point visionnaire, avec dix ans d’avance !

Avant même que l’image apparaisse, on entend quelqu’un tousser. Hum, hum, léger malaise assuré. Qui ne connaît pas Contagion ? Ce fut en effet l’un des films les plus regardés durant la première vague de pandémie de Covid, preuve moins de masochisme que de force cathartique de la fiction. Rarement un blockbuster d’anticipation aura été à ce point visionnaire (avec dix ans d’avance) sur la réalité exceptionnelle que nous étions tous en train de vivre, un peu partout sur la planète.

Difficile donc de ne pas le recommander à ceux qui ne l’ont pas encore (re)vu. Ils pourront s’étonner des similitudes avec les faits vécus : la recherche du patient zéro en Chine (à Macao), le taux de reproduction de la maladie, le confinement généralisé, le port du masque et même l’antidote miracle (le forsythia, en guise de chloroquine !), non pas vanté par Didier Raoult mais par un blogueur plus complotiste que lanceur d’alerte, joué par Jude Law.

Ils pourront aussi relever les différences. Dans le film, la tournure des événements est nettement plus catastrophique, puisqu’elle comprend le kidnapping d’une épidémiologiste (Marion Cotillard), des pillages, un monde au bord du chaos. Dans la réalité, les citoyens ont été plus responsables (ou serviles ?). Mais voir les choses en noir, c’est aussi la loi de ce genre de cinéma.

Le casting de luxe, dont l’une des stars succombe très vite, joue scrupuleusement sa partition, sans fausse note. Avec l’appui de son scénariste devin et très bien documenté, Scott Z. Burns, Steven Soderbergh démontre ici un sens de la pédagogie assez rare en même temps qu’un savoir-faire saisissant dans l’orchestration du récit.
CONTAGION, Steven Soderbergh 2011, Matt Damon (sante catastrophe)@@@ (E)
Quand Beth Emhoff revient dans le Minnesota après un voyage d'affaires à Hong Kong, elle pense que son malaise est dû au décalage horaire. Or, deux jours plus tard, Beth meurt et les médecins disent à ...

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COPIE CONFORME, Abbas Kiarostami 2010, Juliette Binoche, William Shimell (sentimental)@@


Une galeriste florentine accompagne dans la campagne toscane un essayiste anglais. Leur discussion sur le thème du vrai et du faux dans l'art prend une tout autre couleur lorsqu'on apprend que les deux individus, étrangers l'un pour l'autre, seraient en fait mariés.

TELERAMA
Une femme et un homme se promènent dans le sud de la Toscane. Viennent-ils de se rencontrer ? Sont-ils mariés depuis quinze ans ? Leur échange est-il un « original » ou bien la répétition d'une première fois et de bien des fois suivantes ? Le film décline ce thème de la copie : il s'agit aussi bien du rapport entre la vie (l'authentique ?) et l'art (l'imitation ?) que des périodes successives de l'existence. Ce cinéma renvoie à un modèle, Voyage en Italie , de Rossellini, qui suivait la dérive autour de Naples d'un couple de touristes, étrangers à tous les sens du terme.

Le voyage est aussi celui d'Abbas Kiarostami : il tourne pour la première fois hors d'Iran, dans une autre langue que la sienne et avec une star, Juliette Binoche. Grand metteur en scène mystérieux, guetteur de vérité accidentelle, Kiarostami déploie ici un style étrange, incertain, où la science des cadrages se mêle à une série de décalages, de dissonances dans le jeu des acteurs. Voulu ou non, le mélange sert le sentiment de malentendu qui gagne les personnages. Car, bien sûr, la « conformité » du film à Voyage en Italie est un leurre. Aux ruines de Pompéi, catalyseur inattendu des sentiments chez Rossellini, répond, chez Kiarostami, une Toscane livrée aux tristes pèlerinages conjugaux, arpentée en vain par les copistes du grand amour évanoui. — Louis Guichard
COPIE CONFORME, Abbas Kiarostami 2010, Juliette Binoche, William Shimell (sentimental)@@@ (E)
Une galeriste florentine accompagne dans la campagne toscane un essayiste anglais. Leur discussion sur le thème du vrai et du faux dans l'art prend une tout autre couleur lorsqu'on apprend que les deux individus, étrangers l'u ...

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CORSAGE, Marie Kreutzer 2022, Vicky Krieps, Florian Teichtmeister (histoire bio)@@@


Élisabeth d’Autriche (Vicky Krieps, sensationnelle) fête ses 40 ans, le début de la fin…

TELERAMA
Loin du biopic, cette rêverie glacée réinvente le destin de Sissi à l’aune du féminisme contemporain. Anachronique et fascinant.

Un jour, Sissi a eu 40 ans. Corsage raconte ce début de la fin, soit quelques mois dans la vie de l’impératrice d’Autriche, en 1877, avant qu’elle ne s’éclipse volontairement — dans le scénario, du moins, qui prend des libertés radicales avec les faits. Le film, en effet, n’émarge pas vraiment au genre du biopic, s’apparentant plutôt à un récit d’émancipation fantasmé à l’aune du féminisme contemporain. On doute que la souveraine ait jamais quitté un dîner officiel en faisant un doigt d’honneur ou traité le valet de son époux de « gros connard »… Mais si Quentin Tarantino peut tuer Hitler dans Inglourious Basterds (2009) ou sauver Sharon Tate dans Once Upon a Time… in Hollywood (2019), l’Autrichienne Marie Kreutzer a le droit, elle aussi, de réécrire l’histoire par la magie du cinéma.

Elle le fait littéralement, en imaginant une rencontre, a priori fictive, entre Sissi et un pionnier du cinématographe, Louis Le Prince (Finnegan Oldfield), qui lui propose de la filmer. « Je peux dire ce que je veux tant que je souris ? » s’étonne l’intéressée, prélude à une amusante séquence muette où la captive — de son genre et de son statut — se lâche comme jamais. Car sous le titre Corsage, c’est d’une existence absolument corsetée qu’il s’agit.

Invisibilisée et scrutée
Soumise à des diktats insoutenables de minceur, de pondération, de respectabilité, Élisabeth étouffe dans ses vêtements, sous sa tonne de cheveux, dans son rôle de représentation. L’autrice insiste sur ses repas — une louche de potage transparent, deux tranches d’orange fines comme du papier à cigarette… —, les séances d’habillement qui virent à la torture, sa pratique obsessionnelle du sport, détails fameux qui viennent se frotter à d’audacieuses inventions et à des décors parfois anachroniques (gymnase aux murs écaillés, interrupteurs électriques, téléphone…), produisant des étincelles de présent dans ces images d’une impressionnante beauté glacée.

Aux antipodes de la Sissi à la guimauve d’Ernst Marischka, qui révéla (et encagea un temps) la juvénile Romy Schneider en 1955, cette chronique étrange, sorte de rêverie languide et vengeresse, offre un rôle très physique à l’éblouissante Vicky Krieps, récompensée dans la section Un certain regard de Cannes, en 2022. L’actrice luxembourgeoise campe une femme à la fois invisibilisée et scrutée, au centre de tous les regards mais s’y dérobant sans cesse — voilée, voire remplacée par une doublure — et réussit à susciter tout autant l’antipathie que l’empathie. Reste l’issue du film… La vraie Élisabeth est morte en 1898, assassinée par un anarchiste. Celle-ci a droit à une libération anticipée, dont on dira seulement qu’elle laisse un goût amer. On n’est pas chez Tarantino.
CORSAGE, Marie Kreutzer 2022, Vicky Krieps, Florian Teichtmeister (histoire bio)@@@ (E)
Élisabeth d’Autriche (Vicky Krieps, sensationnelle) fête ses 40 ans, le début de la fin…

TELERAMA
Loin du biopic, cette rêverie glacée réinvente le destin de Sissi à ...

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COULEURS DE L INCENDIE, Clovis Cornillac 2022, Léa Drucker, Benoît Poelvoorde, Alice Isaaz, Clovis Cornillac, Olivier Gourmet (societe saga)@@@


Les funérailles du riche banquier Marcel Péricourt ont lieu en février 1927, avec apparemment tout Paris présent. Fille unique après le suicide de son frère, Madeleine Péricourt hérite de l'empire de son père et reprend seule l'affaire. Elle est la proie des conseils sans scrupules, de la cupidité, de la jalousie et de la corruption. Maintenant, elle se prépare à se venger.

TELERAMA
La suite d’“Au revoir là-haut”, ou la vengeance d’une déclassée : du bon spectacle populaire à l’ancienne.
On ne jouera pas, ici, au petit jeu des comparaisons avec le baroque Au revoir là-haut, d’Albert Dupontel : il tournerait en défaveur de cette « suite », cette fois scénarisée à cent pour cent par Pierre Lemaître, et à laquelle Clovis Cornillac offre une mise en scène d’un classicisme humble mais ample. On ressent, d’emblée, son plaisir à coller à la forme feuilletonesque de cette histoire d’une femme rompue qui se relève, Madeleine Péricourt, fille de Marcel et sœur d’Édouard, la gueule cassée d’Au revoir là-haut.

Le film s’ouvre en grandes pompes funèbres sur le cercueil de Marcel, et le saut dans le vide d’un enfant. Nous sommes en 1929 : Madeleine, devenue héritière de la banque familiale, va, rapidement, tout perdre à cause de la cupidité et de la perversion des hommes. La vengeance de cette fière déclassée se fera de plus en plus incendiaire avec l’aide de personnages secondaires, tous défavorisés par la vie ou la société, et que le réalisateur se plaît à anoblir à chaque séquence, douce ou burlesque : une géniale nounou qui ne parle pas un mot de français, une cantatrice au cœur fragile mais vaillant face à la peste brune qui monte, et l’ancien chauffeur de Madeleine qui a été le témoin écœuré de sa chute. Clovis Cornillac s’est donné le rôle de cet homme du peuple, manière Jean Gabin des années 30. Le couple qu’il finit par former avec Léa Drucker, magnifique colonne vertébrale, orgueilleuse et frémissante, du film, se détache du casting d’ensemble, où chacun s’amuse de sa partition un peu théâtrale et délicieusement datée : Fanny Ardant en diva, Olivier Gourmet en député ridicule façon vaudeville, Benoît Poelvoorde en traître à la Jules Berry et la délicate Alice Izaac en mode Viviane Romance. À la manière, justement, du cinéma français d’avant guerre attaché aux acteurs, aux décors et aux costumes, cette célébration du courage féminin et des petites gens n’a d’autre ambition que d’être un parfait spectacle populaire, et c’est cela, justement, qui est si plaisant.

Pour Le Figaro, il s'agit d'une « fresque riche et foisonnante, un film d’époque en costume, féministe avant la lettre, captivant de bout en bout ». Pour le critique, le long-métrage est une sorte de « Monte-Cristo au féminin » qui même ne manque pas d'épaisseur « même pour les personnages secondaires »
COULEURS DE L INCENDIE, Clovis Cornillac 2022, Léa Drucker, Benoît Poelvoorde, Alice Isaaz, Clovis Cornillac, Olivier Gourmet (societe saga)@@@ (E)
Les funérailles du riche banquier Marcel Péricourt ont lieu en février 1927, avec apparemment tout Paris présent. Fille unique après le suicide de son frère, Madeleine Péricourt hérite ...

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COUP DE FOUDRE A MANHATTAN, Wayne Wang 2002, Jennifer Lopez, Ralph Fiennes (sentimental)@@


Marisa Ventura est une mère célibataire qui vit seule avec son fils Ty dans le Bronx. Elle travaille comme gouvernante dans l'un des palaces les plus luxueux de Manhattan. La jeune femme espère gravir les échelons. Son intrépide collègue Stephanie et le majordome Lionel sont convaincus qu'elle en a les capacités.

TELERAMA:
L'épidémie Pretty Woman continuait de frapper : Ralph Fiennes (La Fin d’une liaison, The Constant Gardener) n’excelle pas dans la comédie romantique, mais sa partenaire donne au film son soupçon d’authenticité sociale et ethnique : c’est Jennifer Lopez qui tient à dire qu’elle est encore « Jenny from the block », en provenance directe des faubourgs latinos. Le charme volatil agira sur les indécrottables romantiques des deux sexes.
COUP DE FOUDRE A MANHATTAN, Wayne Wang 2002, Jennifer Lopez, Ralph Fiennes (sentimental)@@ (E)
Marisa Ventura est une mère célibataire qui vit seule avec son fils Ty dans le Bronx. Elle travaille comme gouvernante dans l'un des palaces les plus luxueux de Manhattan. La jeune femme espère gravir les échelon ...

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COUP DE FOUDRE, Diane Kurys 1983, Miou Miou, Isabelle Huppert, Guy Marchand (sentimental)@


En 1942, Lena, juive d'origine russe, est internée au camp de Perpignan. Pour en sortir, elle épouse Michel, un Français dont elle apprend ensuite qu'il est lui-même juif. Le couple improvisé réussit à fuir en Italie.

TELERAMA
Dans ce beau film féministe inspiré par l’histoire de sa propre mère, et toujours aussi pertinent des décennies après sa sortie, Diane Kurys raconte ainsi une folle échappée belle vers l’autonomie, hors des carcans traditionnels et de la férule masculine, à laquelle l’inoubliable duo Isabelle Huppert-Miou Miou donne toute la force, l’intensité et la fraîcheur nécessaires. Moins bien servis par le scénario, les hommes, très faillibles et imparfaits, qu’elles délaissent peu à peu, une scène quotidienne après l’autre, sont malgré tout défendus avec fougue et sensibilité par leurs interprètes, aujourd’hui tous deux disparus. Jean-Pierre Bacri incarne à la perfection son rôle de loser combinard et égocentrique, tandis que Guy Marchand parvient à rendre émouvant le mari obtus, frustré et autoritaire de Lena. Un « coup de foudre » qui tombe encore juste.
COUP DE FOUDRE, Diane Kurys, Miou Miou, Isabelle Huppert, Guy Marchand (sentimental)@@@ (E)
En 1942, Lena, juive d'origine russe, est internée au camp de Perpignan. Pour en sortir, elle épouse Michel, un Français dont elle apprend ensuite qu'il est lui-même juif. Le couple improvisé réussit ...

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CRIMES ET POUVOIR, Carl Franklin 2002, Ashley Judd, Morgan Freeman


Avocate redoutée, Claire Kubik mène à San Francisco une existence de rêve avec son mari Tom. Ils envisagent de fonder une famille. Jusqu'au jour où Tom est arrêté par des agents du FBI. Claire découvre que Tom est un ex-militaire en fuite et qu'ilse nomme en réalité Ronald Chapman. Accusé de crimes commis sur des civils, dont des meurtres, il doit être traduit devant un tribunal militaire pour répondre de ses actes. Alors qu'il clame son innocence, Claire décide de le défendre afin d'obtenir sa libération. N'ayant aucune connaissance dans la justice militaire, elle sollicite l'aide d'un autre avocat, Charlie Grimes. Ce dernier, connaissant bien l'armée et ce genre de tribunal, a cet aparté : « La justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique. »

TELERAMA:
La fonceuse associée à un vieux sage revenu de tout : ce scénario très classique fonctionne bien grâce à la mise en scène. Carl Franklin se contente ici de slalomer entre les clichés, mais il le fait joliment. Parmi les comédiens, tous impeccables, mention spéciale à Adam Scott. C’est lui l’avocat timide (mais il évolue durant le film…) que choisit l’armée pour mieux couler le coupable désigné.

CRIMES ET POUVOIR, Carl Franklin 2002, Ashley Judd, Morgan Freeman(policier)@@ (E)
Avocate redoutée, Claire Kubik mène à San Francisco une existence de rêve avec son mari Tom. Ils envisagent de fonder une famille. Jusqu'au jour où Tom est arrêté par des agents du FBI. Claire ...

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CRUELLA, Craig Gillespie 2021, Emma Stone, Emma Thompson


Londres, années 70. Estella est résolue à se faire un nom dans le milieu de la mode. Elle se lie d'amitié avec deux jeunes vauriens qui apprécient ses compétences d'arnaqueuse et mène avec eux une existence criminelle dans les rues de Londres. Un jour, ses créations se font remarquer par la baronne von Hellman, une grande figure de la mode. Mais leur relation va amener Estella à se laisser envahir par sa part sombre, au point de donner naissance à l'impitoyable Cruella.

TELERAMA:
Il était une fois Estella, une petite orpheline qui se métamorphose, s’impose et se venge, dans le milieu de la mode londonienne des années 1970… En inventant de toutes pièces une jeunesse à la Cruella des 101 Dalmatiens, le classique animé de 1961, Disney réussit son divertissement en images réelles le plus insolent, pimpant et rythmé depuis la nuit des temps. Avec une direction artistique léchée, pleine d’inventions visuelles, le film ne cesse de faire des clins d’œil malins au Diable s’habille en Prada, tout en s’amusant du mouvement punk-rock anglais. Même la styliste Vivienne Westwood pourrait jalouser certaines créations d’Estella-Cruella, version féminine du Joker de Marvel, incarnée par une Emma Stone convaincante. Face à elle, la grande Emma Thompson inscrit son personnage de snob odieuse aux panthéons des méchantes de cinéma. Du plaisir cousu main.
CRUELLA, Craig Gillespie 2021, Emma Stone, Emma Thompson (fantastique fiction)@@ (E)
Londres, années 70. Estella est résolue à se faire un nom dans le milieu de la mode. Elle se lie d'amitié avec deux jeunes vauriens qui apprécient ses compétences d'arnaqueuse et mène avec eu ...

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DANS LA BRUME ELECTRIQUE, Bertrand Tavernier 2009, Tommy Lee Jones, John Goodman (thriller)@@


Dave Robicheaux, détective, enquête sur un serial killer dont les victimes sont de très jeunes femmes. A la suite du dernier meurtre en date, il fait la rencontre d'une star hollywoodienne, Elrod Sykes, qui tourne un film dans la région. Celui-ci raconte à Dave une scène dont il a été témoin : la découverte du cadavre d'un homme enchaîné, gisant dans le Marais ?

TELERAMA
D'emblée, c’est une voix qui sort de la brume comme d’outre-tombe. Des mots rocailleux, prononcés par Tommy Lee Jones. L’acteur incarne idéalement le shérif Dave Robicheaux, personnage clé des histoires de James Lee Burke. Il doit élucider une série de meurtres sauvages commis dans la région par un détraqué qui s’en prend à de jeunes prostituées. Tâche d’autant moins facile qu’en Louisiane la culpabilité est générale. Une région envoûtante et dévastée. Gangrenée par la mafia locale. Dans ce marasme, Robicheaux apparaît comme un type bien, mais capable d’accès de violence. D’où vient cette violence ?

C’est l’enjeu du film : remonter à l’origine du mal. D’où l’omniprésence du passé (la guerre de Sécession), d’où le film tourné dans le coin, avec Elrod Sykes, une star hollywoodienne imbibée du matin au soir que Robicheaux prend sous son aile. Ces deux-là n’ont pas grand-chose en commun. Sinon une hantise : l’alcool. Tavernier fait bien ressentir le voyage immobile que procure l’alcool, ce passé ressassé, entre mémoire et oubli. Baigné de blues et de musique cajun, ce polar ondule. À défaut de paix, on y trouve l’accalmie.
DANS LA BRUME ELECTRIQUE, Bertrand Tavernier 2009, Tommy Lee Jones, John Goodman (thriller)@@ (E)
Dave Robicheaux, détective, enquête sur un serial killer dont les victimes sont de très jeunes femmes. A la suite du dernier meurtre en date, il fait la rencontre d'une star hollywoodienne, Elrod Sykes, qui tourne un fil ...

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DARK SHADOWS, Tim Burton 2012, Johnny Depp, Michelle Pfeiffer (fantastique)@@


En 1752, les Collins quittent Liverpool pour prendre la mer avec leur jeune fils Barnabas et commencer une vie en Amérique. Vingt années passent et Barnabas a le monde à ses pieds. Riche et puissant, c'est un séducteur invétéré, jusqu'à ce qu'il brise le coeur d'Angelique Bouchard.

TELERAMA
Parodie affectueuse où Tim Burton s’inspire d’un soap américain des années 1960 pour rendre hommage au fantastique à la Roger Corman. C’est drôle, pimpant, caustique. Johnny Depp y campe un vampire du XVIIIe siècle qui débarque dans les années 1970.

Au cinéma, il y a deux Johnny Depp : la star bankable de Pirates des Caraïbes ; et l’autre, la créature de Tim Burton. Le merveilleux monstre, l’excentrique marionnette que le cinéaste rhabille et repeint à chaque film aux couleurs de ses folies, d’Edward aux mains d’argent à Ed Wood ou Sweeney Todd. Cette fois, il est un vampire tout raide et collet monté dans son costume noir, plus proche de Bela Lugosi que de Robert Pattinson dans Twilight. Des ciels noirs et déchiquetés, un manoir aux innombrables passages secrets, des personnages tordus : Tim Burton réunit tous ses jouets préférés.

De Sleepy Hollow aux Noces funèbres, il a presque réinventé le sens du mot « macabre ». La mort, chez lui, est d’habitude un carnaval mélancolique et grinçant. Ici, pourtant, il réussit une autre approche. Dark Shadows est une franche comédie, parodie affectueuse des films fantastiques de Roger Corman. Et puis c’est l’adaptation d’un soap américain diffusé à l’orée des seventies, l’époque psychédélique où Burton situe son film. L’âge de la libération sexuelle, du rock, toutes choses qui suscitent chez notre vampire d’hilarantes réactions. Au-delà des gags, cette période offre au cinéaste l’occasion d’un euphorisant télescopage entre le gris gothique et sa palette de couleurs délirantes. Ce conte fantasque et réjouissant est peut-être avant tout une affaire de transmission, de générations : un film d’héritier irrévérencieux.
DARK SHADOWS, Tim Burton 2012, Johnny Depp, Michelle Pfeiffer (fantastique)@@ (E)
En 1752, les Collins quittent Liverpool pour prendre la mer avec leur jeune fils Barnabas et commencer une vie en Amérique. Vingt années passent et Barnabas a le monde à ses pieds. Riche et puissant, c'est un séd ...

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DE GAULLE, Gabriel Le Bomin 2019, Lambert Wilson, Isabelle Carre (bio histoire)@@


Mai 1940. La guerre s'intensifie, l'armée française s'effondre, les Allemands seront bientôt à Paris. La panique gagne le gouvernement qui envisage d'accepter la défaite. Charles de Gaulle, fraîchement promu général, veut infléchir le cours de l'Histoire. Sa femme, Yvonne de Gaulle, est son premier soutien, mais très vite les évènements les séparent. Yvonne et ses enfants se lancent sur les routes de l'exode. Charles rejoint Londres. Il veut faire entendre une autre voix: celle de la Résistance.

TELERAMA
Dans la comédie Mes jours de gloire, à l’affiche, Vincent Lacoste joue un jeune acteur paumé, soudain recruté pour tenir le premier rôle écrasant d’un biopic sur Charles de Gaulle… On y entrevoit tous les périls cocasses d’une telle entreprise, tant la silhouette si caractéristique du Général est susceptible de caricatures, même involontaires. De Gaulle, de Gabriel Le Bomin, film grandiloquent centré sur l’année 1940, illustre parfaitement l’écueil.

D’un côté, le scénario, au didactisme louable, expose avec clarté les circonstances historiques — la reddition de la France à l’Allemagne et, à l’opposé, la résistance incarnée coûte que coûte par de Gaulle, bientôt exilé à Londres. De l’autre côté, ces efforts butent sans cesse sur la mission impossible confiée à Lambert Wilson. Le visage modifié par des prothèses, il doit, en plus, prendre des poses précises pour que la ressemblance advienne — un peu —, ou offrir à la caméra le profil adéquat, si possible à contre-jour. Parfois, il s’attache à restituer la voix et la diction de son modèle, parfois non. Les scènes conjugales, larmoyantes, avec Yvonne de Gaulle (Isabelle Carré) sont les plus périlleuses, et le sort de la fille benjamine du couple, handicapée mentale, s’impose étrangement comme un thème majeur du film. D’où l’impression que tout est mis sur le même plan, la grande histoire et les malheurs privés… Par ailleurs, Lambert Wilson avait déjà joué pour le cinéma l’abbé Pierre et le commandant Cousteau. Il mérite beaucoup mieux que de devenir à lui seul une galerie du musée Grévin.


DE GAULLE, Gabriel Le Bomin 2019, Lambert Wilson, Isabelle Carre (bio histoire)@@ (E)
Mai 1940. La guerre s'intensifie, l'armée française s'effondre, les Allemands seront bientôt à Paris. La panique gagne le gouvernement qui envisage d'accepter la défaite. Charles de Gaulle, fraîchemen ...

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DE GUERRE LASSE, Olivier Panchot 2014, Jalil Lespert, Tchéky Karyo, Hiam Abbass! (societe)@@


Alex, fils d'un caïd pied-noir marseillais, s'est engagé dans la Légion pour échapper à un règlement de compte avec la mafia Corse... 4 ans plus tard, Alex déserte et revient sur Marseille pour retrouver Katia, son amour de jeunesse. Mais en ville les rapports de force ont changé : son père s'est retiré des affaires, laissant les Corses et les gangs des Quartiers Nord se partager le contrôle de la ville.

TELERAMA
Polar avec retour du fils maudit, tourné par Olivier Panchot à Marseille. Casting parfait, mise en scène tendue, beauté formelle : on est pris.

Le polar français n'a pas fini de se réinventer. La preuve avec ce film noir sur fond de Canebière qui ne craint pas de jouer avec les archétypes. Alex, fils d'un caïd pied-noir, qui s'est engagé dans la Légion pour échapper à un règlement de comptes avec la mafia corse, revient à Marseille... par amour. Son retour va ranimer la violence, et forcer son père à révéler un lourd secret.

Le passé familial, tu trop longtemps, est une bombe à retardement : de ce principe, actif depuis la tragédie grecque, Olivier Panchot fait un thriller où un traître sommeille derrière le visage d'un oncle, celui d'un frère, et où chaque mouvement de foule entretient la paranoïa (très beau travail sur le son). La guerre de clans irréconciliables devient une guerre intime. Jalil Lespert est particulièrement convaincant en homme dressé pour tuer alors qu'il ne cherche plus que la paix, et on aime retrouver Tchéky Karyo en vieux truand d'hier avec ses lunettes à chaînette. Des héros classiques mais transfigurés par une beauté formelle et une mise en scène de la violence à la fois sèche et lyrique. Et une morale : pour que les fils puissent retrouver le soleil, les pères doivent payer.
DE GUERRE LASSE, Olivier Panchot 2014, Jalil Lespert, Tchéky Karyo, Hiam Abbass! (societe)@@ (E)
Alex, fils d'un caïd pied-noir marseillais, s'est engagé dans la Légion pour échapper à un règlement de compte avec la mafia Corse... 4 ans plus tard, Alex déserte et revient sur Marseille pour ...

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DE ROUILLE ET D OS, Jacques Audiard 2012, Marion Cotillard, Matthias Shoenaerts (drame societe)@@@


Un soir, en boîte de nuit, Stéphanie, dresseuse d'orques au Marineland d'Antibes, croise le chemin d'Ali, videur et ex-boxeur dans des combats douteux. Lorsque la jeune femme perd ses jambes à la suite d'un accident, elle rappelle Ali qui va l'aider à se reconstruire.

TELERAMA
Le plus séduisant chez Jacques Audiard, c’est son insolence tranquille. Les scènes les plus casse-gueule, il les impose : Ali porte dans ses bras Stéphanie jusqu’à la mer et la ramène sur ses épaules, moignons bien visibles, devant des vacanciers médusés. Comme dans les grands films hollywoodiens d’hier (à la John Huston), ce sont les personnages qui passionnent ici. Audiard est bon dès qu’il suit à la trace les corps blessés de ses deux paumés : Marion Cotillard, perchée sur ses fausses guibolles, et Matthias Schoenaerts, qu’on verra, un goût « de rouille et d’os » aux lèvres, briser la glace à coups de poing pour sauver un enfant. Tous deux, alors, sembleront renaître à la vie.


DE ROUILLE ET D OS, Jacques Audiard 2012, Marion Cotillard, Matthias Shoenaerts (drame societe)@@@ (E)
Un soir, en boîte de nuit, Stéphanie, dresseuse d'orques au Marineland d'Antibes, croise le chemin d'Ali, videur et ex-boxeur dans des combats douteux. Lorsque la jeune femme perd ses jambes à la suite d'un accident, ell ...

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DECISION TO LEAVE, Park Chan Wook 2022, Tang Wei, Park Hae-Il (thriller)@@


Hae-Joon, détective chevronné, enquête sur la mort suspecte d'un homme survenue au sommet d'une montagne. Bientôt, il commence à soupçonner Sore, la femme du défunt, tout en étant déstabilisé par son attirance pour elle.

TELERAMA
Six ans après “Mademoiselle”, Park Chan-wook est de retour sur le grand écran avec ce polar d’un romantisme noir sidérant, qui lui a valu le prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2022.

Le héros, policier à Busan, constate, avec son lieutenant, que « c’est calme, en ce moment ». L’ennui guette, mais une étrange affaire réveille l’enquêteur : la chute mortelle d’un homme depuis le sommet d’une montagne à pic. Car les soupçons se portent sur sa jeune veuve, à l’attitude indéchiffrable, au passé trouble.

À l’évidence, Decision to Leave n’existerait pas sans le fameux Vertigo (Sueurs froides) d’Alfred Hitchcock. Le détective joué par James Stewart s’y laissait déborder par sa fascination pour l’épouse supposément suicidaire (Kim Novak) de son client, qu’il était chargé de surveiller et de protéger… Park Chan-wook propose une histoire originale, mais scindée comme Vertigo en deux parties distinctes, la seconde commençant également après la dépression du héros, persuadé d’avoir échoué dans sa mission.

Passionnante est la redistribution, par l’auteur coréen, d’une multitude d’ingrédients clés du chef-d’œuvre d’Hitchcock : les poursuites et la panique sur les toits, et le vertige récurrent de l’enquêteur ; les nombreuses scènes de filature et de planque ; l’intimité amoureuse, platonique et comme irréelle, naissant entre l’enquêteur et la suspecte. Le tout dans une Corée du Sud étonnamment californienne, même sous la neige, avec ses pins, ses rochers, ses plages, ses falaises.

Et c’est bien la part d’ombre de la suspecte qui embrase les sentiments du flic respectable. Et la droiture de l’homme qui aimante la jeune femme opaque. Le romantisme de leur attraction, longtemps maintenu à l’arrière-plan des péripéties, donne sa pleine mesure dans un finale stupéfiant.
DECISION TO LEAVE, Park Chan Wook 2022, Tang Wei, Park Hae-Il (thriller)@@ (E)
Hae-Joon, détective chevronné, enquête sur la mort suspecte d'un homme survenue au sommet d'une montagne. Bientôt, il commence à soupçonner Sore, la femme du défunt, tout en étant d&eacu ...

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DEEPWATER, Peter Berg 2016 (catastrophe)@@


La plateforme pétrolière Deepwater Horizon n'arrête pas de tourner pour tirer profit des 800 millions de litres de pétrole présents dans les profondeurs du golfe du Mexique. Mike Williams connaît les risques de son métier, mais fait confiance au professionnalisme de son patron Jimmy Harrell.

TELERAMA:
Après Du sang et des larmes (2013), où il dénonçait avec force les ratés de l’armée américaine en Afghanistan, Peter Berg s’empare à nouveau de l’histoire récente de son pays. La catastrophe maritime, il la raconte à partir d’un ­article du New York Times. Et il en résume, pour les profanes, les enjeux techniques dans une remarquable scène d’ouverture, façon C’est pas sorcier : avec une canette de Coca, une paille métallique et du miel… Ce qui intéresse le cinéaste n’est pas la destruction à tout-va, mais son impact sur l’homme ; sa conscience ­sociale, héritée du cinéma des années 1970, force l’admiration. Il décrit d’abord, dans un style hyperréaliste, une bureaucratie kafkaïenne, puis l’emballement d’une machine infernale. Ce qu’il fustige, surtout, c’est l’orgueil de décideurs assis sur un volcan (John Malkovich en responsable de la société BP), qui choisiront toujours le profit avant la sécurité. À l’instar du train de Snowpiercer, le Transperceneige, de Bong Joon-ho (2013), la plate-forme devient une allégorie fulgurante d’un capitalisme qui marche sur la tête.
DEEPWATER, Peter Berg 2016 (mer catastrophe)@@ (E)
La plateforme pétrolière Deepwater Horizon n'arrête pas de tourner pour tirer profit des 800 millions de litres de pétrole présents dans les profondeurs du golfe du Mexique. Mike Williams connaît les ...

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DELICIEUX, Eric Besnard 2021, Gregory Gadebois, Isabelle Carre, Benjamin Laverne, Guillaume De Tonquedec (societe)@@@


À l'aube de la Révolution Française, Pierre Manceron, cuisinier audacieux mais orgueilleux, est limogé par son maître le duc de Chamfort. La rencontre d'une femme étonnante, qui souhaite apprendre l'art culinaire à ses côtés, lui redonne confiance en lui et le pousse à s'émanciper de sa condition de domestique pour entreprendre sa propre révolution. Ensemble, ils vont inventer un lieu de plaisir et de partage ouvert à tous : le premier restaurant. Une idée qui leur vaudra clients et des ennemis.

TELERAMA:
L’idée est forte en goût : broder sur la réalité historique de la création du premier restaurant, lieu de partage démocratique de la gastronomie, à l’aube de la Révolution française. La mise en scène d’Éric Besnard manque de légèreté quand elle lorgne vers Ridicule, de Patrice ­Leconte, pour croquer l’aristocratie, et le féminisme incarné par Isabelle Carré apparaît comme un ingrédient certes piquant mais un peu trop idéal dans cette peinture d’époque. Pour autant, le menu reste roboratif et plaisant grâce, en grande partie, à Grégory Gadebois, au talent si charnu.
DELICIEUX, Eric Besnard 2021, Gregory Gadebois, Isabelle Carre, Benjamin Lavernhe, Guillaume De Tonquedec (societe)@@@ (E)
À l'aube de la Révolution Française, Pierre Manceron, cuisinier audacieux mais orgueilleux, est limogé par son maître le duc de Chamfort. La rencontre d'une femme étonnante, qui souhaite apprendre l' ...

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DERAPAGES INCONTROLES, Roger Michell 2002, Ben Affleck, Samuel L. Jackson (thriller)@@


Ce matin, Gavin Banek et Doyle Gipson n'ont pas une minute à perdre. Le premier, un jeune avocat, se rend au tribunal pour une affaire de la plus haute importance. Le second, un agent d'assurances en instance de divorce, est appelé à défendre ses droits. Une queue de poisson malvenue à New York entraîne une collision sans gravité apparente.

TELERAMA
Si vous êtes un jeune loup du barreau en possession d'un document ultraprécieux à exhiber à un procès où des millions de dollars sont en jeu, ne le confiez surtout pas, même un instant, au Black fauché en instance de divorce et au bord de faire une connerie que vous avez embouti le matin même au volant de votre belle voiture... Ce point de départ un poil téléphoné débou- che sur un film mi-chèvre mi-chou, une cuillère de thriller à suspense, une louche d'apologue moral. Un peu comme La Firme réécrit par le fils de Kieslowski... Faute d'exceller dans l'un des deux genres, le film déçoit. Les seconds rôles sont plus convaincants que Samuel L. Jackson, en service minimum, et Ben Affleck, qui, décidément, s'empâte... A.F.
DERAPAGES INCONTROLES, Roger Michell 2002, Ben Affleck, Samuel L. Jackson (thriller)@@ (E)
Ce matin, Gavin Banek et Doyle Gipson n'ont pas une minute à perdre. Le premier, un jeune avocat, se rend au tribunal pour une affaire de la plus haute importance. Le second, un agent d'assurances en instance de divorce, est appel&ea ...

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DES HOMMES ET DES DIEUX, Xavier Beauvois 2010, Michael Lonsdale, Lambert Wilson, Sean Connery (histoire religion Algerie)(palme d or)@@@


Au coeur de l'Atlas algérien, dans les années 1990, huit moines cisterciens français vivent en parfaite entente avec leurs frères musulmans dans le village de Tibhirine. La terreur s'installe dans la région après le massacre d'un groupe de travailleurs étrangers. Le GIA (Groupe islamique armé) est immédiatement suspecté et l'armée propose de protéger le monastère. Les moines refusent de quitter les lieux malgré la menace grandissante.

TELERAMA
Un petit groupe de croyants en terre étrangère, que leur dévouement a rendus proches d’une population déboussolée par la guerre civile, s’obstine à ne rien lâcher. Ce sacrifice, au cœur d’un fait divers célèbre, offre à Xavier Beauvois la matière de son meilleur film. Magnifiquement éclairé par Caroline Champetier, le film rime avec l’iconographie catholique. Ainsi, ces corps et visages qu’aurait pu peindre le Caravage : la scène où Luc, le moine médecin, ausculte le doyen de la communauté, vieillard aux membres fragiles. Ces références picturales sacralisent les tâches banales, élèvent les personnages. Deux séquences superbes : un chant choral lancé comme une réponse au bruit oppressant d’un hélicoptère. Puis un repas pendant lequel les frères communient littéralement autour d’un enregistrement du Lac des cygnes. Remplacer les cantiques par du Tchaïkovski donne la clé d’une grâce profane, où l’art est vécu comme un sacrement. Des hommes et des dieux est le digne représentant de cette foi-là.
DES HOMMES ET DES DIEUX, Xavier Beauvois 2010, Michael Lonsdale, Lambert Wilson, Sean Connery (histoire religion Algerie)(palme d or)@@@ (E)
Au coeur de l'Atlas algérien, dans les années 1990, huit moines cisterciens français vivent en parfaite entente avec leurs frères musulmans dans le village de Tibhirine. La terreur s'installe dans la régio ...

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DESERTS, Faouzi Bensaïdi 2023, Fehd Benchemsi, Abdelhadi Talbi (comique)@@


Amis de longue date, Mehdi et Hamid, travaillent pour une agence de recouvrement. Ils sillonnent les villages du grand Sud marocain dans leur vieille voiture et se partagent des chambres doubles dans des hôtels miteux. Ils ont exactement la même taille, les mêmes costumes-cravates, les mêmes chaussures. Un jour, dans une station essence au milieu du désert, une moto se gare devant eux. Un homme est menotté au porte-bagage, menaçant.

TELERAMA
Deux employés sillonnent les villages du Maroc pour recouvrer des dettes. Un western existentiel signé par l’acteur-réalisateur Faouzi Bensaïdi.

Mais qui sont ces deux types en costard, paumés et incapables de lire une carte qui, de toute manière, s’envole dans le vent du désert ? Mehdi et Hamid travaillent pour le compte d’une société de recouvrement, aux confins du Maroc, entre routes non balisées et pauvres paysans surendettés dans des bleds reculés. Ils pourraient être un duo de caïds un peu pitoyables à la Tarantino ou deux pieds nickelés qui auraient quitté la Finlande d’Aki Kaurismäki pour venir s’échouer dans la caillasse et le sable. Soumis aux résultats, ils sont autant les victimes du capitalisme que ceux auxquels ils viennent réclamer une poignée de dirhams, repartant, à la place, avec une chèvre ou un tapis…

Après son mélo poétique et social Volubilis en 2017, l’acteur-réalisateur Faouzi Bensaïdi impose un sens accru de la mise en scène : avec ce road-trip burlesque riche en saynètes noires, absurdes ou très bariolées. Il fait une utilisation somptueuse des paysages trop grands pour ses héros minuscules, de cette nature époustouflante de beauté sèche, de reliefs sauvages que même l’argent, omniprésent dans les échanges, ne saurait banaliser.

Et il surprend en donnant au rythme clopin-clopant de son film un virage des plus fascinants, existentiels, créant carrément un itinéraire bis à son histoire en collant aux basques d’un troisième personnage : un fugitif tout droit sorti d’un western et porteur de romantisme. Il y a vraiment du beau monde dans ce Déserts.
DESERTS, Faouzi Bensaïdi 2023, Fehd Benchemsi, Abdelhadi Talbi (comique road trip Maroc)@@ (E)
Amis de longue date, Mehdi et Hamid, travaillent pour une agence de recouvrement. Ils sillonnent les villages du grand Sud marocain dans leur vieille voiture et se partagent des chambres doubles dans des hôtels miteux. Ils ont exactem ...

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DEUX GOUTTES D EAU, Nicolas Cuche 2018 (policier)@@


Par un matin glacial, la jeune Audrey Favreau est découverte sauvagement assassinée dans son appartement. La commandante Valérie Laforge et son adjoint, le lieutenant Sam Barbieri, sont chargés de l'enquête. Ils soupçonnent Antoine, le fiancé de la victime, mais Antoine a un frère, Tom, qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Les enquêteurs se penchent sur la relation toxique qui lie les deux hommes pour trouver lequel est le coupable.

TELERAMA:
Sur la trame rusée d’un polar de l’ex-journaliste Jacques Expert, voici un téléfilm sombre et oppressant. Est-ce à cause de la lumière, basse et artificielle ? D’un déménagement qui soulève une poussière amère et renvoie les e­nquêteurs à leur propre fin ? Incapables de briser le lien quasi surnaturel qui unit les jumeaux, Barbieri (Michaël Youn, crédible) et Laforge (impeccable Sylvie Testud) flottent entre deux états. Une atmosphère de cendre se répand, qui camoufle habilement quel­ques (réelles) faiblesses scénaristiques.

DEUX GOUTTES D EAU, Nicolas Cuche 2018 (policier)@@ (E)
Par un matin glacial, la jeune Audrey Favreau est découverte sauvagement assassinée dans son appartement. La commandante Valérie Laforge et son adjoint, le lieutenant Sam Barbieri, sont chargés de l'enquête ...

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DEUX SOEURS POUR UN ROI, Natalie Portman 2008, Scarlett Johansson, Eric Bana (histoire bio saga)@@


Les amours tumultueuses du roi Henry VIII, mari d'Anne Boleyn. Tandis que son couple bat de l'aile, il s'éprend et devient l'amant de l'autre fille Boleyn, Mary, qui le soigne après une partie de chasse qui a mal tournée. Anne en vient alors à épouser secrètement l'homme dont elle est réellement amoureuse, Henry Percy.

TELERAMA:
Scarlett Johansson face à Natalie Portman. Pour confronter ces deux princesses du box-office, Justin Chadwick est allé fouiller dans le registre des amours célèbres, celles du roi d’Angleterre Henri VIII et de l’intrigante Anne Boleyn.
Scarlett Johansson compose une Mary douce et solide, presque campagnarde. Mais la vraie vedette reste Anne. Natalie Portman en fait une courtisane étincelante et fragile, première victime de son ambition. Elle y met tant de finesse et de vivacité qu’on se prend à oublier — un peu — l’académisme du récit.
DEUX SOEURS POUR UN ROI, Natalie Portman 2008, Scarlett Johansson, Eric Bana (histoire bio saga)@@ (E)
Les amours tumultueuses du roi Henry VIII, mari d'Anne Boleyn. Tandis que son couple bat de l'aile, il s'éprend et devient l'amant de l'autre fille Boleyn, Mary, qui le soigne après une partie de chasse qui a mal tourné ...

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DEUX, Filippo Meneghetti 2019, Barbara Sukowa, Léa Drucker, Martine Chevallier (societe)@@@


TELERAMA
Elles ont des rides, habitent sur le même palier et… sont amantes en secret. Un film pudique et sensible sur la hantise de la séparation.

Une femme âgée caresse les rides de son cou devant le miroir de la salle de bains. Une autre la rejoint et leurs baisers deviennent de plus en plus charnels. L’amour de Mado et Nina rayonne d’évidence, mais, aux yeux de tous, et surtout des enfants de Madeleine, Nina n’est qu’une voisine. Quand Madeleine, déchirée par cette double vie, est frappée par un AVC, Nina use des subterfuges les plus fous pour ne pas la perdre…

Cette histoire de passion secrète bénéficie d’une mise en scène pudiquement éloquente, glissant d’un appartement banal à l’autre, entre ombres et lumières d’une double vie. Le réalisateur franco-italien parvient à exprimer toute la souffrance, les entraves, mais aussi la complicité gamine de cet attachement indéfectible entre deux femmes qui ont l’âge d’être grands-mères, mais une éternelle jeunesse dans le regard quand elles dansent, pieds nus, sur une chanson italienne. Martine Chevallier, douce comme une enfant prise en faute, et Barbara Sukowa, mue par une énergie de lionne, sont exceptionnelles : elles donnent au moindre geste quotidien, au moindre tressaillement autant de précision que de vibration. Le jeune cinéaste filme leurs corps mûrs avec la tendresse exacte que ces deux amantes éprouvent l’une pour l’autre. Réussir à rester deux coûte que coûte : le suspense grandit, comme dans un thriller, faisant du ­coming out une nécessité vitale.
DEUX, Filippo Meneghetti 2019, Barbara Sukowa, Léa Drucker, Martine Chevallier (societe)@@@ (E)
TELERAMA
Elles ont des rides, habitent sur le même palier et… sont amantes en secret. Un film pudique et sensible sur la hantise de la séparation.

Une femme âgée caresse les rides de son cou dev ...

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DHEEPAN, Jacques Audiard 2015 (societe immigration)(palme d or)@@@


Fuyant la guerre civile au Sri Lanka, un ancien soldat du nom de Dheepan, une jeune femme esseulée et une petite fille orpheline se font passer pour une famille afin d'obtenir plus aisément l'asile politique en Europe.

TELERAMA
Difficile d’imaginer des héros plus contemporains que ces migrants, dont on suit l’installation incertaine en banlieue parisienne. Fuyant la guerre civile, ces trois Sri Lankais ont une fragilité supplémentaire : ils ne forment une famille qu’en apparence. Leurs liens prétendus servent à conforter leur statut de réfugiés. Le film saisit par cette longue ­parenthèse de calme relatif, quand la fausse famille tente de trouver ses marques dans une cité difficile. Avec cette immersion dans le monde de l’exil, auprès de personnages (et d’acteurs) d’une culture et d’une langue méconnues, Jacques Audiard nous happe.

Ce qui cloche, c’est l’articulation de cette chronique sociale avec le polar d’action ultra violent que Dheepan (Palme d’or 2015) devient soudain. Le film paraît alors se ­dérober au profit d’un autre, nettement plus convenu. Audiard a bien le droit d’aimer le cinéma de genre testostéroné. Mais après une première partie nuancée, ouverte, humaine, l’artillerie de la violence à grand spectacle grince terriblement. Il a aussi le droit de transformer une cité désolée en un nid de gangsters déchaînés. Mais après avoir atteint une vérité sociologique, le cinéaste alimente, finalement, les clichés sur les banlieues.
DHEEPAN, Jacques Audiard 2015 (societe immigration)(palme d or)@@@ (E)
Fuyant la guerre civile au Sri Lanka, un ancien soldat du nom de Dheepan, une jeune femme esseulée et une petite fille orpheline se font passer pour une famille afin d'obtenir plus aisément l'asile politique en Europe.

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DIAMANTS A HAUT RISQUE, Stephan Wagner 2012, Mišel Maticević, Ulrike C. Tscharre, Simon Licht (thriller)@@


Nina Hausen, directrice d'une agence d'escorts, est attaquée dans sa voiture par un inconnu après une promenade nocturne dans la forêt. Elle parvient à lui échapper en le blessant grièvement, mais découvre sur le siège arrière un petit sac contenant des diamants – la rançon versée dans une affaire d'enlèvement.
DIAMANTS A HAUT RISQUE, Stephan Wagner 2012, Mišel Maticević, Ulrike C. Tscharre, Simon Licht (thriller)@@ (E)
Nina Hausen, directrice d'une agence d'escorts, est attaquée dans sa voiture par un inconnu après une promenade nocturne dans la forêt. Elle parvient à lui échapper en le blessant grièvement, mais d& ...

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DIVERTIMENTO, Marie-Castille Mention-Shaar 2022, Zinedine Soualem, Nadia Kaci (musical)@@@


À 17 ans, Zahia Ziouani rêve de devenir cheffe d'orchestre. Sa sœur jumelle, Fettouma, est de son côté violoncelliste professionnelle. Bercées depuis leur plus tendre enfance par la musique symphonique classique, elles souhaitent à leur tour la rendre accessible à tous et dans tous les territoires.

TELERAMA
En 1995, deux jeunes musiciennes, Zahia et Fettouma Ziouani, décident de fonder à Stains (93) l’orchestre symphonique Divertimento. L’une est altiste, l’autre violoncelliste. Leurs objectifs ? Sortir la musique classique de sa cage dorée. Et donner à Zahia les moyens de réaliser son rêve de direction, empêché par un certain racisme social comme par la misogynie structurelle du monde musical…

Les mélomanes le savent, les sœurs Ziouani ont remporté leur pari. Divertimento, le film, en relève un autre : transformer la réalité en fiction sans verser dans le biopic édifiant. Marie-Castille Mention-Schaar (Les Héritiers, A Good Man) y parvient doublement en s’attachant au duo fusionnel formé par les jumelles plutôt qu’à la seule Zahia. Le cheminement de ces deux volontés, renversant un obstacle après l’autre et s’insufflant réciproquement l’énergie nécessaire, constitue la principale dynamique d’un film sans grande recherche formelle, mais très juste, parfois drôle, et souvent émouvant.

Coachées par leurs modèles pour la bonne tenue de la baguette et de l’archet, Oulaya Amamra et Lina El Arabi peaufinent leurs incarnations, et font ressortir, au-delà de leur complicité, les différences de caractère des sœurs Ziouani.

Les œuvres jouées, enfin, ont été choisies avec soin. Certaines sont très connues, comme ce Boléro de Maurice Ravel qui ouvre le film sur une révélation, et le referme sur une consécration. D’autres un peu moins. Mais si le film trouve son public, l’irrésistible Bacchanale de Camille Saint-Saëns pourrait bien (re)devenir un tube.
DIVERTIMENTO, Marie-Castille Mention-Shaar 2022, Niels Arestrup, Oulaya Amamra, Lina El Arabi (musical)@@@ (E)
À 17 ans, Zahia Ziouani rêve de devenir cheffe d'orchestre. Sa sœur jumelle, Fettouma, est de son côté violoncelliste professionnelle. Bercées depuis leur plus tendre enfance par la musique symphonique ...

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DIX POUR CENT, Dominique Besnehard et Fanny Herrero 2015, Camille Cottin, Cecile De France (serie tv)@@


Chaque jour, Mathias, Gabriel, et Andréa, agents dans l'agence artistique A.S.K., jonglent d'une situation délicate à une autre en défendant leur vision du métier, où la vie privée et la vie professionnelle se mêlent souvent.

TELERAMA
Une plongée dans l’univers effervescent des agents artistiques parisiens qui jonglent entre les exigences des stars et les défis de leur quotidien professionnel. Une série remarquablement écrite, aussi drôle que touchante.

Andréa, Mathias, Gabriel et Arlette représentent de nombreuses vedettes du cinéma français (mais aussi quelques has been) au sein de l’une des plus prestigieuses agences artistiques de Paris. Leur boulot ? Décrocher les meilleurs rôles et les plus gros cachets possible pour leurs « talents », moyennant une commission de 10 % sur les contrats obtenus. Mais aussi servir de psy et, accessoirement, de punching-ball à ces êtres angoissés et capricieux que sont les acteurs et les actrices. Au point de mettre en péril leur propre vie privée – quand il y a en a une…

Les souvenirs de Dominique Besnehard, ex-agent devenu producteur, ont inspiré Dix pour cent, série élégante et très drôle, sur les coulisses du septième art. Avec des personnages d’une belle complexité, un soin inhabituel apporté à l’écriture des seconds rôles, et des dialogues souvent irrésistibles. Le charme de cette satire bienveillante doit aussi beaucoup à l’autodérision des guest stars, qui ont accepté de jouer leur propre rôle.

Dans le premier épisode, peut-être le plus réussi de cette première saison (trois autres ont suivi), Cécile de France est ainsi recalée du casting du prochain Tarantino à cause de son « grand âge ». Et, dans le deuxième, plus léger mais très plaisant, Line Renaud et Françoise Fabian composent deux vieilles ennemies à la langue bien pendue…

L'agence artistique ASK dispose d'un beau portefeuille d'acteurs dont elle gère les carrières. La mort brutale de son président-fondateur change la donne entre ses quatre principaux collaborateurs, Mathias, l'ambitieux, Andréa, cinéphile flamboyante, Arlette, la vétérante, et Gabriel, l'affectif. Amis mais rivaux, ils s'affrontent sur un terrain miné : celui des relations avec les plus grandes stars du cinéma français, dont il s'agit de défendre les intérêts et de ménager les susceptibilités. L'une des bonnes surprises de la saison télé 2015, produite par Dominique Besnehard, ancien agent de stars.
DIX POUR CENT, Dominique Besnehard et Fanny Herrero 2015, Camille Cottin, Cecile De France (serie tv)@@ (E)
Chaque jour, Mathias, Gabriel, et Andréa, agents dans l'agence artistique A.S.K., jonglent d'une situation délicate à une autre en défendant leur vision du métier, où la vie privée et la vie ...

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DIX POUR CENT, Dominique Besnehard, Fanny Herrero, Cedric Klapisch 2015 (serie tv)@@


Chaque jour, Mathias, Gabriel, et Andréa, agents dans l'agence artistique A.S.K., jonglent d'une situation délicate à une autre en défendant leur vision du métier, où la vie privée et la vie professionnelle se mêlent souvent

TELERAMA
Une plongée dans l’univers effervescent des agents artistiques parisiens qui jonglent entre les exigences des stars et les défis de leur quotidien professionnel. Une série remarquablement écrite, aussi drôle que touchante.

Les acteurs Grégory Montel (Gabriel Sarda), Camille Cottin (Andréa Martel), Thibault de Montalembert (Mathias Barneville), Liliane Rovère (Arlette Azémar). Photo Emmanuelle Jacobson - FTV - Mon Voisin Productions - Mother Production - Ce Qui Me Meut

Andréa, Mathias, Gabriel et Arlette représentent de nombreuses vedettes du cinéma français (mais aussi quelques has been) au sein de l’une des plus prestigieuses agences artistiques de Paris. Leur boulot ? Décrocher les meilleurs rôles et les plus gros cachets possible pour leurs « talents », moyennant une commission de 10 % sur les contrats obtenus. Mais aussi servir de psy et, accessoirement, de punching-ball à ces êtres angoissés et capricieux que sont les acteurs et les actrices. Au point de mettre en péril leur propre vie privée – quand il y a en a une…

Les souvenirs de Dominique Besnehard, ex-agent devenu producteur, ont inspiré Dix pour cent, série élégante et très drôle, sur les coulisses du septième art. Avec des personnages d’une belle complexité, un soin inhabituel apporté à l’écriture des seconds rôles, et des dialogues souvent irrésistibles. Le charme de cette satire bienveillante doit aussi beaucoup à l’autodérision des guest stars, qui ont accepté de jouer leur propre rôle.

Dans le premier épisode, peut-être le plus réussi de cette première saison (trois autres ont suivi), Cécile de France est ainsi recalée du casting du prochain Tarantino à cause de son « grand âge ». Et, dans le deuxième, plus léger mais très plaisant, Line Renaud et Françoise Fabian composent deux vieilles ennemies à la langue bien pendue…
DIX POUR CENT, Dominique Besnehard, Fanny Herrero, Cedric Klapisch 2015 (serie tv)@@ (E)
Chaque jour, Mathias, Gabriel, et Andréa, agents dans l'agence artistique A.S.K., jonglent d'une situation délicate à une autre en défendant leur vision du métier, où la vie privée et la vie ...

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DJANGO, Etienne Comar 2016, Reda Kateb, Cecile de France (bio)@@


En 1943 pendant l'occupation allemande, le tsigane Django Reinhardt, véritable "guitare héros", est au sommet de son art. Chaque soir il fait vibrer le tout Paris aux Folies Bergères avec sa musique swing alors qu'en Europe, ses frères sont pourchassés et massacrés.

TELERAMA
Le succès de Django Reinhardt était tel que même les nazis le réclamaient. Faire tout un film de cet épisode s’avère une fausse bonne idée.
Quid du talent de Django, de ce qu'il a apporté à l'histoire du jazz ? On le voit jouer de la guitare, balancer un swing d'enfer. Un peu court et d'autant plus frustrant que le choix de Reda Kateb était parfait. Louise de Klerk (Cécile de France), agent double et trouble, personnage secondaire, mais beaucoup plus intéressant, vole presque la vedette à Django.
DJANGO, Etienne Comar 2016, Reda Kateb, Cecile de France (bio)@@ (E)
En 1943 pendant l'occupation allemande, le tsigane Django Reinhardt, véritable "guitare héros", est au sommet de son art. Chaque soir il fait vibrer le tout Paris aux Folies Bergères avec sa musique swing alor ...

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DONT COME KNOCKING, Wim Wenders 2005, Sam Shepard, Jessica Lange, Tim Roth (societe road movie)@@


Autrefois héros de nombreux westerns, Howard Spence, ex-gloire du septième art, ne décroche plus que des rôles secondaires. Il mène une existence solitaire et noie son dégoût de lui-même dans l'alcool, la drogue et les femmes. Un jour, il apprend par sa mère qu'il est probablement papa. Cette perspective allume une lueur d'espoir chez le séduisant sexagénaire : sa vie n'a peut-être pas été aussi vide qu'il le pensait.

TELERAMA
Vingt ans après “Paris, Texas”, Wim Wenders renouait avec Sam Shepard pour ce film boudé à sa sortie et pourtant traversé par des dialogues vibrants sur le temps qui passe et les regrets qui subsistent.

Vingt et un ans après Paris, Texas, Wim Wenders revenait sonder les désillusions du rêve américain avec ce beau road-movie aux accents crépusculaires, boudé par le public lors de sa sortie en salles. Howard Spence (Sam Shepard, également scénariste) est un acteur vieillissant, contraint de jouer dans des westerns désuets pour subvenir à ses besoins, et se convaincre qu’il n’est pas tout à fait démodé. Un beau jour, il déserte un plateau de tournage pour renouer avec son passé auprès de sa mère, d’une ex-compagne et d’un fils dont il vient d’apprendre l’existence.

Avec une ironie mordante, Wenders dessine une Amérique anachronique, où les cow-boys flirtent avec les jolies serveuses de diner, et où les musiciens de bar chantent (et imitent) encore Elvis Presley, pour un public de fans baignant dans la nostalgie des années 1960. Si le propos est alourdi par les bons sentiments, difficile de rester insensible face au jeu de Sam Shepard, dragueur invétéré, alcoolique notoire et père absent, mais aussi homme sensible et délicieusement romantique, surtout lorsqu’il s’agit de renouer avec Doreen (Jessica Lange, alors compagne de l’acteur), au gré de discussions magnifiques sur le temps qui passe et les regrets qui subsistent.
DONT COME KNOCKING, Wim Wenders 2005, Sam Shepard, Jessica Lange, Tim Roth (societe road movie)@@@ (E)
Autrefois héros de nombreux westerns, Howard Spence, ex-gloire du septième art, ne décroche plus que des rôles secondaires. Il mène une existence solitaire et noie son dégoût de lui-même ...

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DOUTE, John Patrick Shanley 2008, Meryl Streep, Philip Seymour Hoffman (religion)@@@


En 1964, la directrice d'une école catholique du Bronx, une nonne aux méthodes de discipline sévères, accuse de pédophilie un prêtre populaire.

TELERAMA
Hollywood n’applique pas toujours les stratégies commerciales les plus ostentatoires : qui a envie de voir la mère supérieure d’un collège religieux enquêter sur un prêtre présumé pédophile au cœur du Brooklyn des années 1950 ? Tiré d’une pièce de théâtre écrite par le réalisateur, Doute s’appuie sur un duo d’acteurs à tempérament. Au sermon, Philip Seymour Hoffman, plus sobre qu’à l’ordinaire ; à l’instruction, Meryl Streep, dont on guette avec affection chaque mimique, chaque regard… Tant pis si, quoi qu’ils fassent, c’est un peu trop : lui dans l’innocence affichée ; elle, dans la sévérité, alors qu’elle cache un cœur d’or — et, qui sait, un lourd secret. La présence d’un troisième personnage pour compter les points (la jeune Amy Adams, naïve à souhait) est une astuce narrative relativement efficace. Mais il manque de la profondeur à l’écriture, voire une ou deux scènes plus costaudes opposant le méchant prêtre à la sainte femme — les affrontements sont à crucifix mouchetés. La chair est faible, le script aussi, hélas.

En 1964, soeur Aloysius assure avec exigeance et ambition la direction d'une honorable école catholique du Bronx. Mais depuis peu, elle se montre extrêmement préoccupée par le comportement du prêtre de la paroisse, le père Flynn. En effet, cet homme a priori sympathique se serait livré à des attouchements sur un garçon noir de 12 ans. Soeur Aloysius veut à tout prix éclaircir cette affaire. Mais elle peine à trouver des preuves qui infirmeraient ou confirmeraient la culpabilité de Flynn. Un jour, soeur James lui fait de bouleversantes révélations. Pour la directrice de l'établissement, c'est le début d'un combat acharné contre le présumé pédophile...
DOUTE, John Patrick Shanley 2008, Meryl Streep, Philip Seymour Hoffman (religion)@@@ (E)
En 1964, la directrice d'une école catholique du Bronx, une nonne aux méthodes de discipline sévères, accuse de pédophilie un prêtre populaire.

TELERAMA
Hollywood n’applique pas to ...

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DOWNTON ABBEY, Michael Engler 2019, Michelle Dockery, Hugh Bonneville


Cette série dramatique suit la vie de la famille Crawley et de leurs domestiques à Downton Abbey, une demeure anglaise dans les années 1910. La série commence en 1912 avec le naufrage du Titanic, qui laisse l'avenir de Downton Abbey en danger, car les héritiers présomptifs de Robert Crawley, comte de Grantham -- son cousin James, et le fils de James, Patrick -- périssent lors de la catastrophe, laissant la famille sans héritier mâle.

TELERAMA:
Downton Abbey final offre des occasions de se réjouir. D’abord, les échanges à fleurets mouchetés rappellent tout le talent du scénariste et offrent aux comédiens une partition piquante — mention spéciale pour la joute que se livrent Maggie Smith et la nouvelle venue, Imelda Staunton. Ensuite, l’auteur parvient à dessiner avec soin, à travers le destin de chacun, différents visages de l’Angleterre de 1927, sans jamais verser dans la leçon d’histoire.
DOWNTON ABBEY, Michael Engler 2019, Michelle Dockery, Hugh Bonneville(saga)@@@ (E)
Cette série dramatique suit la vie de la famille Crawley et de leurs domestiques à Downton Abbey, une demeure anglaise dans les années 1910. La série commence en 1912 avec le naufrage du Titanic, qui laisse l'ave ...

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DRIVE MY CAR, Ryusuke Hamaguchi 2021 (road movie)@@@


Un acteur veuf et vieillissant cherche un chauffeur. L'acteur se tourne vers son mécanicien habituel, qui finit par lui recommander une jeune fille de 20 ans. Malgré leurs réticences initiales, une relation très spéciale se développe entre les deux.

TELERAMA
Mensonges, deuil, sensualité... Le film du réalisateur d’Asako I & II est un voyage hypnotique d’une grâce absolue.
Érotisme et mystère nimbent l’ouverture de Drive My Car. La femme est scénariste. Son mari est metteur en scène de théâtre. Leur lien est profond, renforcé par une épreuve qu’ils ont su surmonter. Peu après pourtant, le mari surprend sa femme dans les bras d’un autre, sans que celle-ci le sache. Il garde pour lui la terrible révélation. Mais un drame survient, qui serre davantage le nœud d’incertitude et de jalousie en lui.
Mensonges, long travail de deuil, tristesse… Assurément le sujet du film n’est guère souriant. Et pourtant quel plaisir, quelle volupté de suivre les méandres de cette construction sophistiquée, où plusieurs destins s’entrecroisent. Comme son titre le suggère, Drive My Car (« conduis ma voiture » ) donne à voir la route. En l’occurrence des trajets romanesques, un cheminement au sens large, autant géographique que mental. Un moment, le mari part travailler à Hiroshima où il a accepté de monter Oncle Vania. Le théâtre lui a assigné une jeune chauffeuse, qui parle peu mais conduit tout en douceur, depuis son adolescence où elle a appris à rouler, la peur au ventre, pour ne pas réveiller sa mère schizophrène, sur la banquette arrière. Entre la conductrice et son passager, une relation inédite s’instaure, ni amitié ni amour, sur la base d’échanges de plus en plus intimes.

Se laisser transporter, au sens propre comme au figuré, pour mieux affronter le passé, pour tenter de déchiffrer des secrets et des actes refoulés, mais aussi pour viser un horizon moins pesant, une possible reconstruction de soi. Voilà à quoi nous invite ce film splendide. Parce que les défunts occupent une place de choix ici, Drive My Car semble souvent au bord du surnaturel. C’est une hantise douce et triste, qui échappe à l’ordinaire, en donnant accès au monde intérieur des personnages.
DRIVE MY CAR, Ryusuke Hamaguchi 2021 (road movie)@@@ (E)
Un acteur veuf et vieillissant cherche un chauffeur. L'acteur se tourne vers son mécanicien habituel, qui finit par lui recommander une jeune fille de 20 ans. Malgré leurs réticences initiales, une relation très ...

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DUNKERQUE, Christopher Nolan 2017(histoire guerre)@@


Au début de la Seconde Guerre mondiale, en mai 1940, des troupes alliées se retrouvent encerclées par les troupes allemandes à Dunkerque, en France. L'Opération Dynamo est mise en place pour évacuer le Corps expéditionnaire britannique (CEB) vers l'Angleterre.

TELERAMA
Immersion totale au cœur de l’action de l’opération Dynamo, portée par un lyrisme efficace. Mais rien de bien nouveau, et une surdose de patriotisme.

Voir sur
Mai 1940. Sur la plage de Dunkerque, près de deux cent mille soldats anglais se retrouvent encerclés par les Allemands. Refusant la reddition, les Britanniques décident d’organiser une rocambolesque opération de repli.

Pour résumer cet événement, le réalisateur a choisi trois terrains de bataille et trois unités de temps. Une semaine sur la plage, où l’on suit le jeune soldat Tommy (Fionn Whitehead), qui échoue à partir. Un jour sur la mer, dans un petit voilier qui s’en va sauver des combattants. Enfin, une heure dans un Spitfire, fleuron de la Royal Air Force, avec un Tom Hardy glorieux aux commandes de l’appareil…

Totale immersion au cœur de l’action : c’est le leitmotiv de ce film de guerre. On ressent de plein fouet le sifflement des balles, le souffle des bombes, la poussée des vagues. Pas de répit, le danger est permanent, sans cesse relancé. L’équipage d’un destroyer qui se retrouve soudain noyé sous le coup d’une torpille. Un aviateur qui a réussi son amerrissage mais reste coincé dans son cockpit. Des hommes dans l’eau, brûlés vifs par une nappe de mazout en feu… Ce sont là les séquences marquantes d’un film qui n’apporte, malgré tout, rien de vraiment nouveau, à la différence d’Il faut sauver le soldat Ryan, de Steven Spielberg, ou de La Ligne rouge, de Terrence Malick, auquel on pense parfois, dans sa manière de flotter entre la vie et la mort. Plus gênant : l’emballement patriotique très appuyé lorsque surgit la flottille civile, valeureuse. Tout juste si, à la fin, l’hymne britannique ne se met pas à résonner…
DUNKERQUE, Christopher Nolan 2017(histoire guerre)@@@ (E)
Au début de la Seconde Guerre mondiale, en mai 1940, des troupes alliées se retrouvent encerclées par les troupes allemandes à Dunkerque, en France. L'Opération Dynamo est mise en place pour évacuer ...

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EASY VIRTUE, Stephan Elliott 2008, Colin Firth, Jessica Biel, Kristin Scott Thomas (sentimental)@@


John Whittaker, jeune Anglais de bonne famille, tombe fou amoureux de Larita, superbe aventurière américaine. Il l'épouse sur-le-champ et la ramène dans le manoir de ses parents. Si M. Whittaker n'est pas insensible au charme de sa belle-fille, l'allergie est instantanée du côté de Mme Whittaker. La guerre des piques commence. Larita comprend vite qu'elle doit riposter si elle ne veut pas perdre John. Les étincelles fusent.

TELERAMA
Elle est ardente, extravagante, moderne. Jessica Biel l'interprète comme la ­Katharine Hepburn des comédies de jadis... Si l'on excepte Colin Firth, le père de famille, silhouette presque tchekhovienne dans son insatisfaction navrée, les autres membres du clan brillent par leur cruauté. Kristin Scott Thomas est, une fois de plus, superbe en belle-mère abusive : une sorcière à la Disney. Notamment lorsqu'elle explique à ses domestiques, médusés, qu'une sonnette, c'est fait pour qu'ils viennent à elle et non pas l'inverse...
Joliment mis en valeur par Stephan Elliott (Priscilla, folle du désert), les dialogues crépitent : « Souris ! — Pas envie... — Tu es anglaise, fais semblant ! » Ou encore : « Ah, je pourrais te dévorer ! — Après le repas qu'on a fait ce soir, ça me paraît normal ! » Petites perles signées Noel Coward, dont la chanson Mad about the boy rythme tout le film. A l'époque, pour lui, c'était une sorte de coming out... — Pierre Murat
EASY VIRTUE, Stephan Elliott 2008, Colin Firth, Jessica Biel, Kristin Scott-Thomas (sentimental)@@ (E)
John Whittaker, jeune Anglais de bonne famille, tombe fou amoureux de Larita, superbe aventurière américaine. Il l'épouse sur-le-champ et la ramène dans le manoir de ses parents. Si M. Whittaker n'est pas insensi ...

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EIFFEL, Martin Bourboulon 2020, Romain Duris, Emma Mackey (histoire bio)@@


Venant tout juste de terminer sa collaboration sur la Statue de la Liberté, Gustave Eiffel est au sommet de sa carrière. Le gouvernement français veut qu'il crée quelque chose de spectaculaire pour l'Exposition Universelle de 1889 à Paris, mais Eiffel ne s'intéresse qu'au projet de métropolitain. Tout bascule le jour où il recroise son amour de jeunesse. Leur relation interdite l'inspire à changer l'horizon de Paris pour toujours.

TELERAMA
Eiffel s’est érigé sur une ambition XXL : créer un film romanesque et populaire autour de la construction de la tour parisienne qui symbolise la France aux yeux du monde. Le projet a mis plus de vingt ans à se monter, passant entre mille mains ici et aux États-Unis, subissant mille rafistolages, au point qu’on aurait pu le croire maudit. Fallait-il s’obstiner ? Il est permis d’en douter à la vue de ce roman-photo calibré pour l’export.

« Inspiré de faits réels », comme le précise un carton, le long métrage finalement réalisé par Martin Bourboulon ( Papa ou maman 1 et 2) brode sa trame au fil d’une hypothèse romantique : Gustave Eiffel (Romain Duris), au faîte de sa gloire, concourt à l’Exposition universelle de 1889 pour les beaux yeux d’un amour de jeunesse, perdu puis retrouvé mais toujours impossible. La belle s’appelant Adrienne, le constructeur lui dédie secrètement son monument en forme de A — et pourquoi pas ?

Les histoires de cœurs en fusion, sur le papier, on est pour. Hélas, malgré la présence d’Emma Mackey, transfuge inattendue de la série Sex Education, la passion fait long feu dans cette histoire rebattue et bourrée de clichés malgré un vague ripolinage féministe — derrière la volonté de faire « moderne », les vieilles habitudes perdurent : Duris, 47 ans, joue Eiffel sur plusieurs décennies face à une partenaire de 25 ans, quand Gustave et Adrienne n’avaient en réalité que dix ans d’écart.

Pis, ce film patapouf et soporifique néglige son héroïne, la vraie, la Dame de fer conçue par un génie de l’ingénierie. Filmer le travail, forcément, c’est plus ingrat, et à quelques exceptions près — l’inondation des fondations de la tour, la pose du premier rivet… — Eiffel passe à côté de l’essentiel, focalisé sur les plans iconiques et plombé par des effets spéciaux au rendu archi factice.
EIFFEL, Martin Bourboulon 2020, Romain Duris, Emma Mackey (histoire bio)@@ (E)
Venant tout juste de terminer sa collaboration sur la Statue de la Liberté, Gustave Eiffel est au sommet de sa carrière. Le gouvernement français veut qu'il crée quelque chose de spectaculaire pour l'Exposition U ...

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EL BUEN PATRON, Fernando León de Aranoa 2021, Javier Bardem, Manolo Solo (comique)@@


Julio Blanco est le propriétaire charismatique d'une entreprise qui fabrique des balances industrielles dans une ville de province en Espagne. Ses employés et lui attendent la visite imminente d'un comité qui décidera de l'obtention d'un prix local d'excellence. Tout se doit d'être parfait mais le sort semble s'acharner sur Blanco.

TELERAMA
Un patron d’usine qui se voudrait exemplaire enchaîne les compromissions. Un personnage d’une vérité impressionnante, pour une satire troublante.

Le cinéma espagnol a élevé au rang de trésor national cette comédie couverte de récompenses. Javier Bardem y poursuit sa collaboration avec le réalisateur des Lundis au soleil (2002) et d’Escobar (2017), qui lui offre une partition idéale au fil d’un scénario mené à la baguette. Grimé et plaisamment banalisé, l’acteur joue le patron paternaliste d’une petite entreprise tellement bien gérée sur tous les plans qu’elle concourt pour un énième prix d’excellence. Il ne reste plus à Juan Blanco qu’à exercer son pouvoir pour resserrer quelques boulons et virer un employé, sans cesser de louer la bonne entente familiale. Tout s’équilibre forcément, car, dans son usine, on fabrique des balances.

El buen patrón retrouve une tradition qu’a pu illustrer, chez nous, Louis de Funès : les grands personnages confiés à de grands comiques. Mais ce qui fait la réussite du film est justement que Javier Bardem n’est pas seulement un amuseur. Le gentil et méchant roublard qu’il campe y gagne une vérité indécidable. Ses petits arrangements avec la paix sociale virent au grand dérapage à cause de l’ouvrier qu’il met au chômage, un homme aussi bruyant que discret, aussi maladroit que rusé. Juan Blanco ne pourra éviter de se salir les mains, littéralement et copieusement, mais à force de les laver au savon, il retrouvera sa prestance — le jeu avec les symboles, comme ces balances qui représentent la justice, est savoureux.
EL BUEN PATRON, Fernando León de Aranoa 2021, Javier Bardem, Manolo Solo (comique)@@@ (E)
Julio Blanco est le propriétaire charismatique d'une entreprise qui fabrique des balances industrielles dans une ville de province en Espagne. Ses employés et lui attendent la visite imminente d'un comité qui déc ...

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ELEPHANT, Gus Van Sant 2003 (drame societe)@@@


Dans un quartier résidentiel des Etats-Unis, une voiture zigzague. Le père de John, qui mène son fils au lycée, est ivre au volant. Il s'arrête et cède la place à son fils. En arrivant, John croise ses amis qui vaquent à leurs occupations quotidiennes. Elias est en train de prendre des photos des élèves dans le parc. Michelle, élève complexée, aide le documentaliste. Des filles discutent au passage d'un beau garçon. Derrière ce calme apparent se noue un drame.

TELERAMA
Inspiré de la tuerie du lycée Columbine, le réalisateur amériacin continue son étude d’une mythologie de l’adolescence. Une envoûtante leçon de cinéma, Palme d’or à Cannes en 2003.

Eu égard à sa Palme d'or, son titre et sa source d'inspiration, la tuerie du lycée américain de Columbine en 1999, on pouvait attendre d'Elephant quelque chose d'imposant. Or, le film vous étreint d'abord de sa douceur, avec ses ciels d'automne sur fond de sonate Clair de lune et ses mouvements de caméra fluides comme ceux d'un oeil flottant, porté par le vent. Jamais le spectacle de la vie quotidienne dans une « high school » n'aura été aussi émouvant en soi. A elle seule, la somme des gestes et déplacements des « kids » esquisse une mythologie de l'adolescence.

Mais Elephant est aussi la reconstitution d'un carnage. Sur ce type d'événement qui tétanise régulièrement l'Amérique, le point de vue de Gus Van Sant n'est « que » celui d'un artiste : pour lui, la pulsion de mort qui couve fait partie intégrante du tableau, elle en est la couche d'impression invisible et le ressort secret de sa séduction. Le cinéaste filme les meurtriers comme il filme tous leurs condisciples. Le monstre, ce n'est pas quelqu'un. C'est l'instant X du passage à l'acte, la seconde qui vous transforme à jamais en bourreau. Mais cette seconde, si elle est montrable, demeure inexplicable. L'humilité de Gus Van Sant en la matière est absolue, et là réside la puissance du film : traiter tout le monde en adulte, ne rien dissimuler de ces abîmes que la réalité, si souvent, nous ouvre.

Dans un quartier résidentiel des Etats-Unis, une voiture zigzague. Le père de John, qui mène son fils au lycée, est ivre au volant. Il s'arrête et cède la place à son fils. En arrivant, John, se rendant chez le proviseur, croise ses amis qui vaquent à leurs occupations quotidiennes. Elias est en train de prendre des photos des élèves dans le parc. Il ira ensuite les développer dans le laboratoire du lycée. Michelle, élève complexée, aide le documentaliste. Des filles discutent au passage d'un beau garçon qui rejoint sa petite amie. Mais derrière ce calme apparent se noue un drame, deux élèves se préparant à commettre un massacre au sein de l'établissement...
ELEPHANT, Gus Van Sant 2003 (drame societe)(palme d or)@@@ (E)
Dans un quartier résidentiel des Etats-Unis, une voiture zigzague. Le père de John, qui mène son fils au lycée, est ivre au volant. Il s'arrête et cède la place à son fils. En arrivant, John c ...

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ELLE S APPELAIT SARAH, Gilles Paquet-Brenner 2010, Kristin Scott Thomas, Mélusine Mayance (guerre shoah)@@@


Julia Jarmond, journaliste américaine installée en France depuis 20 ans, enquête sur l'épisode douloureux du Vel d'Hiv. En remontant les faits, son chemin croise celui de Sarah, une petite fille qui avait 10 ans en juillet 1942. Ce qui n'était que le sujet d'un article devient alors, pour Julia, un enjeu personnel, dévoilant un mystère familial.

TELERAMA
Elle enquête sur une jeune fille qui, jadis, a survécu à la rafle du Vél d’Hiv… Un film d’une pudeur extrême, à l’exacte frontière entre bons et beaux sentiments.

Le jour où la police française parquait les Juifs au Vél’ d’Hiv, la petite Sarah a fait le mauvais choix, et ne s’en est pas remise. Des années plus tard, en voulant la tirer de l’oubli, une journaliste américaine fait le bon, au risque de tout détruire autour d’elle…

C’est donc, inspiré par le roman de Tatiana de Rosnay, un film sur la culpabilité. Et le pardon qu’on se refuse à soi-même, mais qu’on espère toujours des autres. Le réalisateur n’arrive pas à éviter l’artifice du scénario : ping-pong incessant et artificiel entre le passé et le présent. Chaque fois qu’il change d’époque, néanmoins, il repart à la recherche de l’émotion perdue, qu’il retrouve à force de pudeur et de retenue sans aucun débordement lacrymal…

Le film est un mélo, un vrai, puisqu’il repose, comme le veut le genre, sur une faute dont chacun ne peut ou ne veut se défaire. C’est aussi un « film du samedi soir », avec ses drames, ses sacrifices et ses outrances — le vieux fils qui apprend la vérité sur cette mère qu’il croyait connaître. Bref, du cinéma humaniste à l’ancienne, à la frontière exacte entre bons et grands sentiments.
ELLE S APPELAIT SARAH, Gilles Paquet-Brenner 2010, Kristin Scott Thomas, Mélusine Mayance Niels Arestrup (guerre shoah)@@@ (E)
Julia Jarmond, journaliste américaine installée en France depuis 20 ans, enquête sur l'épisode douloureux du Vel d'Hiv. En remontant les faits, son chemin croise celui de Sarah, une petite fille qui avait 10 ans e ...

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ELLE S EN VA, Emmanuelle Bercot 2013, Catherine Deneuve (societe)@@


Bettie, la soixantaine, se voit soudain abandonnée par son amant et en péril financier avec le restaurant familial. Elle prend sa voiture, croyant faire le tour du pâté de maisons. Ce sera une échappée.

TELERAMA:
Le scénario patine un peu par moments, mais la réalisatrice réussit joliment le passage de l’inquiétude à l’harmonie. Dans une maison où les rumeurs du monde perdent de leur importance, elle réunit ses héros épars et éparpillés. Dans un après-midi finissant, la mère de Bettie entonne une rengaine du temps passé, que chantaient les prostituées en goguette du Plaisir, de Max Ophuls. Soudain, dans cette quiétude fugace, l’improbable devient possible. Et puis il y a Deneuve, qui pleure de chagrin au volant de sa voiture. Qui hurle de rire en écoutant un jeune dragueur la draguer. Qui, entre rires et larmes, sirote une bière en racontant au veilleur de nuit d’un entrepôt de meubles la triste fin de son mari. Elle étincelle.
ELLE S EN VA, Emmanuelle Bercot 2013, Catherine Deneuve (societe)@@ (E)
Bettie, la soixantaine, se voit soudain abandonnée par son amant et en péril financier avec le restaurant familial. Elle prend sa voiture, croyant faire le tour du pâté de maisons. Ce sera une échappé ...

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ELLES, Malgoska Szumowska 2012, Juliette Binoche, Anais Dumoustier (societe film e)@@


Anne (Juliette Binoche) travaille dans un grand magazine féminin. Pour la prochaine parution, elle doit livrer à ses patrons le texte d'une enquête qu'elle a menée auprès d'étudiantes parisiennes qui payent leurs études grâce à la prostitution.

TELERAMA
Une rencontre avec deux étudiantes qui se prostituent bouscule les certitudes d’une journaliste. C’est aussi le cinéma qui est bousculé par ce film audacieux et sensible, porté par la vérité de ses interprètes. Binoche en tête.

Dans le cadre d'une enquête de terrain pour un magazine féminin, une jour­naliste parisienne (Juliette Binoche) recueille les témoignages de deux call-girls d'aujourd'hui (Anaïs Demoustier et Joanna Kulig). En essayant d'appréhender cette prostitution « nouvelle mode », dédramatisée et « cool », la quadragénaire Anne se ­retrouve face à des questions sur elle-même, mère de deux enfants, réalisant que le désir a déserté son couple et que les films pornos peuplent l'ordinateur de son mari.

Impossible de regarder de l'extérieur ces jeunes filles qui vendent leur corps pour acheter du maquillage et des cigarettes : sexe, matérialisme, consommation à outrance, nous vivons tous dans ce monde-là, nous en sommes tous complices. En nous tenant ce discours, la Polonaise Malgorzata Szumowska ne craint pas de bousculer, de provoquer. Venue du ­documentaire, elle ose des images crues pour regarder en face une réalité qu'on voudrait ignorer, ou alors fantasmer. Tendre avec personne, ce film est parcouru par l'énergie combative que cette jeune cinéaste a su transmettre à ses comédiennes, Binoche en tête. Le film n'est pas tendre avec elle non plus, avec son image. Mais elle y donne tout, présence, émotion. Bel engagement. Un mot qui retrouve ici des résonances ­politiques, féministes. Et cinématographiques.
ELLES, Malgoska Szumowska 2012, Juliette Binoche, Anais Dumoustier (societe film e)@@ (E)
Anne (Juliette Binoche) travaille dans un grand magazine féminin. Pour la prochaine parution, elle doit livrer à ses patrons le texte d'une enquête qu'elle a menée auprès d'étudiantes parisiennes qui ...

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EMBRASSE MOI, Oceanerosemarie 2017, Oceanerosemarie, Alice Pol (sentimental femmes)@@


Malgré un parcours sentimental chaotique et une énième rupture, Océane Rose Marie croit toujours en l'amour. Lorsqu'elle rencontre la charmante Cécile, photographe, son coeur s'enflamme illico ; elle est persuadée qu'elle a rencontré la femme de sa vie. De son côté, Cécile manifeste quelques réticences. Il est temps pour Océane de grandir un peu pour réussir à la conquérir. En est-elle capable ?

TELERAMA
La première comédie romantique lesbienne du cinéma français, ça se fête. Accueil­lante, chaleureuse, ainsi l'ont voulue les réalisateurs. Océanerosemarie, ­talent multiple, de chanteuse à chroniqueuse radio, a déjà fait parler d'elle pour son spectacle, « La lesbienne invi­sible ». Cyprien Vial a signé en 2015 un premier long métrage percutant, Bébé tigre. Le charme du film tient à son héroïne, volontairement confondue avec l'auteure-interprète, et qui s'appelle, comme elle, Océanerosemarie. A la fois bulldozer et coeur d'artichaut, elle cherche l'amour depuis longtemps. En pleine rupture, elle rencontre la femme de sa vie (Alice Pol). Mais les obstacles s'accumulent, et l'ex (Laure Calamy) en rajoute. La suite est rythmée et très respectueuse du programme des films d'amour ­comiques façonnés aujourd'hui à Hollywood. Ce qui en limite parfois l'originalité. — Louis Guichard
EMBRASSE MOI, Oceanerosemarie 2017, Oceanerosemarie, Alice Pol (sentimental femmes)@@ (E)
Malgré un parcours sentimental chaotique et une énième rupture, Océane Rose Marie croit toujours en l'amour. Lorsqu'elle rencontre la charmante Cécile, photographe, son coeur s'enflamme illico ; elle est p ...

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EMMANUELLE, Audrey Diwan 2024, Noemie Merlant (film e)@@


Emmanuelle est en quête d'un plaisir perdu. Elle s'envole seule à Hong Kong, pour un voyage professionnel. Dans cette ville-monde sensuelle, elle multiplie les expériences et fait la rencontre de Kei, un homme qui ne cesse de lui échapper.

TELERAMA
Thriller érotique mental et audacieux pour les uns, production lisse et déconnectée de la réalité pour les autres. La relecture du film culte de 1974 divise

POUR : Noémie Merlant, fascinante de bout en bout
Qu’attendre cinquante ans après d’une nouvelle version d’un film érotique aujourd’hui bien suranné, qui fut un phénomène de société en son temps ? On parlait alors de « libération sexuelle ». Non sans culot, cette relecture prend exactement le contre-pied et filme un blocage : l’héroïne n’arrive plus à jouir. En faisant d’elle non plus un objet sexuel mais le sujet du récit, Audrey Diwan change de perspective. La première scène d’amour, dans l’avion, tout en élégance feutrée et silencieuse, est en soi emblématique. Emmanuelle en est l’initiatrice – c’est elle qui invite un passager en s’enfermant dans la cabine des toilettes. Mais tandis que l’homme s’active dans son dos, elle reste impassible, froidement ailleurs.

Belle à faire peur, cette femme est une tueuse. Au sens néolibéral du terme. Regard d’acier, responsable du contrôle qualité, elle débarque dans un palace de Hong Kong pour juger si ses services sont bien optimums. Elle observe tout avec minutie, chronomètre, goûte, évalue et consigne son rapport de manière rigoriste. Elle a la sophistication d’une vamp hollywoodienne. Un peu vampire donc, et nullement puritaine. La libertine, en quête d’un plaisir perdu, tente deux expériences, mais qui s’avèrent décevantes. Seul ce bel inconnu qu’elle ne cesse de croiser à l’hôtel semble rallumer sa flamme…
Le pari, c’est de faire un thriller érotique et mental, qui temporise. Déambule, flotte entre fantasme et réalité, dans un monde soyeux qui tient du piège, où tout n’est que frôlement, glissement. Exercice de style assumé, le film est au bord de l’image publicitaire, sans jamais y sombrer. Il joue plutôt à cache-cache avec les clichés, le « déjà-vu », semble lancer des clins d’œil (à In the Mood for Love, de Wong Kar-wai), revisite des archétypes – une scène avec un glaçon « torride ». Se fait sensuel, sans être nécessairement charnel.

Lente et progressive, la montée de fièvre dépend d’un changement de trajectoire du personnage et d’une transformation. Parfaitement lisible sur le visage de Noémie Merlant (fascinante de bout en bout), plus détendu et lumineux au fil des séquences. Au-delà de l’orgasme, le film vise surtout une autre vie, une renaissance, en nous tenant en haleine. Pas de plaisir sans mystère. Pas de jouissance sans frisson. Ce qui, au passage, est une définition possible du cinéma. — Jacques Morice

CONTRE : Lisse comme une publicité interminable
Sur le papier, glacé, trois femmes puissantes, trois personnalités ayant porté haut et fort le désir féminin post-#MeToo, avec ce qu’il impose de nuances. Audrey Diwan, la cinéaste qui a su adapter Annie Ernaux à l’écran (L’Événement, Lion d’or à Venise) ; Rebecca Zlotowski, sa coscénariste, dont les films s’emploient à déconstruire nos représentations (de la cagole dans Une fille facile, de la belle-mère dans Les Enfants des autres) ; Noémie Merlant, l’actrice qui n’a jamais froid, ni aux yeux, ni aux fesses, qu’elle assume de dévoiler pour incarner des héroïnes qui le méritent. Bref, la crème de la crème des autrices féministes et cérébrales aux commandes d’une relecture du fleuron de l’érotisme pompidolien : on était prêt à adorer le résultat.

Trois fois hélas ! Plaisir en berne dans tous les sens du terme. L’héroïne ne peut pas jouir, le spectateur non plus. L’action patine, les scènes de sexe, sans invention, excitent modérément. Était-ce le but ? Sous couvert d’interroger les mécanismes de la libido, le film reproduit une imagerie éculée de palace feutré, de luxe outrancier, déconnecté de la réalité. Lisse comme une interminable publicité pour une compagnie aérienne extrême-orientale. Avec une litanie de métaphores liquides peu inspirées : spa, orage, inondation, et beaucoup de gouttelettes sur les fenêtres. On ne voit rien de Hong Kong, sinon un tripot enfumé, encore un cliché. En patronne d’hôtel interchangeable, Naomi Watts n’existe pas. À l’instar de Noémie Merlant, on attend le climax, la rencontre avec l’inconnu qui se refuse mystérieusement à elle. Le trouble n’arrivera jamais. Et la montagne de désir accouche d’une souris de frustration. — Jérémie Couston

EMMANUELLE, Audrey Diwan 2024, Noemie Merlant (film e)@@ (E)
Emmanuelle est en quête d'un plaisir perdu. Elle s'envole seule à Hong Kong, pour un voyage professionnel. Dans cette ville-monde sensuelle, elle multiplie les expériences et fait la rencontre de Kei, un homme qui ne ces ...

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EN ATTENDANT BOJANGLES, Regis Roinsard 2021, Romain Duris, Virginie Efira (societe)@@


Gary voit ses parents, Camille et Georges, danser tout le temps sur leur chanson préférée : "Mr. Bojangles" de la chanteuse américaine Nina Simone. Camille et Georges ont l'habitude de recevoir leurs amis chez eux, entre plaisir et fantaisie. Avec le temps, Georges et son fils voient que la maman va beaucoup trop loin. Elle va les contraindre à tout faire pour éviter l'inéluctable, coûte que coûte.

TELERAMA:
Camille (Virginie Efira) et Georges (Romain Duris) planent au-dessus des contingences de la vie. La seule qui vaille est celle qu’ils inventent ! Leur rencontre a tout d’un sketch délirant, leur première étreinte est une parade baroque, leur appartement, une scène de théâtre… Même leur progéniture, le petit Gary, semble d’abord une création, un lutin venu jouer son rôle dans ce monde de fantaisie. Le tourbillon est vertigineux, comme le vide qui s’ouvre parfois sous les pas de Camille, funambule en chef rattrapée par la gravité de l’existence…
Ils nous touchent en plein cœur, les héros de ce film qui prend la forme d’un étonnant hymne à l’amour. Si excen­triques soient-ils, Régis Roinsard sait les rendre proches de nous. Leur envie de célébrer le bonheur fait des étincelles. Leur joie tellement insensée qu’elle en devient folie menaçante donne des frissons. Tout est dans l’intensité, ludique ou dangereuse. Un beau programme que la caméra épouse en faisant battre cette histoire comme une musique, une valse exaltante, ondulante, changeante.
Avec des décors rétro et colorés, la comédie à la Philippe de Broca n’est pas loin, et Romain Duris n’a assurément ­jamais été plus proche du Belmondo de L’Homme de Rio. En une composition plus étourdissante encore, Virginie Efira plonge d’un même élan dans le versant solaire et le versant sombre de son personnage. Peu à peu, ces con­trastes scénarisés deviennent si extrê­mes que la complicité du réalisateur avec les personnages ne suffit plus : l’épilogue ne convainc qu’à moitié. Mais se trouver démuni face à la fin de toute chose, c’est bien le sujet d’En attendant Bojangles.
EN ATTENDANT BOJANGLES, Regis Roinsard 2021, Romain Duris, Virginie Efira (societe)@@ (E)
Gary voit ses parents, Camille et Georges, danser tout le temps sur leur chanson préférée : "Mr. Bojangles" de la chanteuse américaine Nina Simone. Camille et Georges ont l'habitude de recevoir leurs am ...

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EN CORPS, Cedric Klapish 2022, Marion Barbeau, Francois Civil (societe)@@@


Elise, 26 ans est une grande danseuse classique. Après s'être blessée pendant un spectacle, elle apprend qu'elle ne pourra plus danser, et sa vie va en être bouleversée. Elise va devoir apprendre à se réparer. Entre Paris et la Bretagne, au gré des rencontres et des expériences, des déceptions et des espoirs, elle va se rapprocher d'une compagnie de danse contemporaine. Cette nouvelle façon de danser va lui permettre de retrouver un nouvel élan et aussi une nouvelle façon de vivre.

TELERAMA
Reconstruction et possibilité d’une autre vie : le sujet comportait des risques de mièvrerie, mais, décidément, Cédric Klapisch sait offrir de la fraîcheur et de la fantaisie aux élans de la jeunesse. Si la danse a toujours été son jardin secret, le cinéaste trouve l’occasion de déployer ici ce qui reste son grand sujet de film en film : le besoin vital de faire corps avec soi-même et avec le monde. Chaque scène ajoute à la célébration des sens. Peler des légumes, composer un plat ou s’agglomérer en un ballet sur la rage de survivre, tout concourt à redonner le goût des autres. À l’image de la troupe de comédiens, mélange de générations et de personnalités fortes autour de la talentueuse danseuse Marion Barbeau, qui s’impose en actrice naturelle et frémissante. Denis Podalydès excelle en père pudique, et Muriel Robin en bonne fée boiteuse, ivre du talent des autres. Avec cette comédie sensible sur la fragilité érigée en force, Cédric Klapisch, toujours à l’écoute du rythme du monde, signe peut-être son meilleur film.

EN CORPS, Cedric Klapisch 2022, Marion Barbeau, Francois Civil (danse musical societe)@@@ (E)
Elise, 26 ans est une grande danseuse classique. Après s'être blessée pendant un spectacle, elle apprend qu'elle ne pourra plus danser, et sa vie va en être bouleversée. Elise va devoir apprendre à se ...

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EN GUERRE, Stephane Brize 2018, Vincent Lindon, Mélanie Rover (societe)@@


Le personnel de Perrin Industrie, usine d’Agen, est en danger : la maison mère, une multinationale, s’apprête à fermer le site et à délocaliser, laissant onze cents salariés sur le carreau. Négociations, grève, occupation des locaux… La guerre est déclarée, totale, éreintante, inégale.

TELERAMA
Film social d’une humanité incandescente. Perrin Industrie n’existe pas, elle est née de l’imagination de Stéphane Brizé et de son coscénariste, Olivier Gorce. Mais il suffirait de remplacer ce nom par Goodyear, Continental, Whirl­pool… pour se retrouver dans le documentaire.
Lutter pour survivre
Par bien des aspects, cette fiction puise ses qualités dans cet autre cinéma, en emprunte l’énergie convulsive, l’effet d’immersion. La source documentaire irrigue aussi, en profondeur, la description des mécanis­mes modernes de la casse sociale et de la rage désespérée qu’ils suscitent. « On est tous sur le même bateau », se défend l’un des dirigeants. Oui, mais « nous, on est dans les couchettes du bas avec les rats et la merde, et vous, vous êtes dans celles du haut », lui répond une gréviste. Dans « les couchettes du bas » veille Laurent Amédéo, délégué syndical, rivé à la lutte. ­Pugnace et poignant, Vincent Lindon habite le personnage. En guerre n’offre pas d’issues faciles, de réponses rassurantes, mais souligne l’urgence de faire face. Une insuffisante mais nécessaire condition de la survie.
EN GUERRE, Stephane Brize 2018, Vincent Lindon, Mélanie Rover (societe)@@ (E)
Le personnel de Perrin Industrie, usine d’Agen, est en danger : la maison mère, une multinationale, s’apprête à fermer le site et à délocaliser, laissant onze cents salariés sur le carrea ...

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EN PLEINE TEMPETE, George Clooney (film complet)


De retour d'une pêche décevante, Billy Tyne, capitaine du bateau Andrea Gail, décide de repartir en mer avant la fin de la saison de pêche. Tyne et son équipage de cinq hommes s'aventurent dans la zone du cap Flemish, riche en poissons mais dépressionnaire et dangereuse. Mais les éléments semblent s'acharner contre lui et son équipage : une terrible tempête se soulève, la plus grande jamais vue.

TELERAMA:
La trame, limpide, s’inspire du Vieil Homme et la Mer (1952), d’Ernest Hemingway. Ici, la déraison du capitaine (George Clooney, à contre-emploi) tient en un mélange d’appât du gain et d’orgueil blessé – il est menacé de renvoi par le propriétaire du bateau, incarnation du capitalisme –, qui le pousse toujours plus loin dans l’Atlantique Nord, au large de Terre-Neuve.
La deuxième heure, immersive jusqu’à transmettre le mal de mer, où l’espadonnier tangue face à des murs d’eau (mi-prises de vues réelles, mi-effets spéciaux numériques), a fait la réputation d’En pleine tempête, triomphe au box-office – contrairement à Poséidon, qui coulera la carrière de Petersen en 2006. Pour autant, il ne faut pas négliger ce qui précède ce morceau de bravoure : la communauté de familles éclatées (avec des seconds rôles solides tels William Fichtner, John Hawkes, John C. Reilly) se rassemble dans un bar près du port. Elle donne à ce film viscéral, qui sent le poisson – les espadons remplis de glace sur la jetée –, des allures de document ethnographique.

EN PLEINE TEMPETE, Wolfgang Petersen 2000, George Clooney, Mark Wahlberg (catastrophe maritime)@@ (E)
De retour d'une pêche décevante, Billy Tyne, capitaine du bateau Andrea Gail, décide de repartir en mer avant la fin de la saison de pêche. Tyne et son équipage de cinq hommes s'aventurent dans la zone du ca ...

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EN VOITURE CAMILLE, Bindu De Stoppani 2017, Luigi Diberti, Anna Ferzetti (roadmovie)@@@


Le père de Camille Edoardo, atteint de démence, cherche désespérément une Camille. Mais qui est cette Camille ? Parce qu'apparemment Edoardo ne parle pas de sa fille. Pour percer le mystère, Camille part avec son père en Bosnie, où Edoardo a effectué sa dernière grande mission en tant que journaliste de guerre dans les années 1990.

TELERAMA:
Saisissante, l’ouverture résume à merveille les enjeux du film. La maison sens dessus dessous, jonchée d’objets divers — parfois étiquetés avec des Post-it —, renvoie au cerveau en désordre du père. A l’aide d’un journal de voyage, de photos et d’une carte routière, la jeune femme essaie de reconstituer, littéralement, une cartographie des souvenirs paternels. Pourquoi, lors de ses crises, se retrouve-t-il les pieds dans l’eau à chercher « Camille » ? La réponse, astucieuse, sera dévoilée à la fin, dans la boue de la mémoire.
EN VOITURE CAMILLE, Bindu De Stoppani 2017, Luigi Diberti, Anna Ferzetti (road movie)@@@ (E)
Le père de Camille Edoardo, atteint de démence, cherche désespérément une Camille. Mais qui est cette Camille ? Parce qu'apparemment Edoardo ne parle pas de sa fille. Pour percer le mystère, Camille ...

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ENIGMA, Michael Apted 2001, Dougray Scott, Kate Winslet, Saffron Burrows (histoire guerre)@@@


L'action tourne autour du déchiffrage par les services secrets britanniques, à Bletchley Park, du code de la machine de chiffrement Enigma[2] utilisée par les Allemands au cours de la Seconde Guerre mondiale.

TELERAMA
Bon thriller d'espionnage qui s'inspire des efforts déployés pendant la Seconde Guerre mondiale par les Alliés pour briser le cryptage allemand, généré par la célèbre machine "Enigma".

Le scénario est "énigmatique" et plein de rebondissements entre trahisons, complots et espionnage. La proposition était de créer une intrigue complexe qui symbolisait la complexité de la machine qui donne son nom au film. Mais malgré sa complexité, le scénario est bien structuré, sans trous ni incohérences majeurs. Et pour ceux qui y prêtent attention, toutes les réponses seront expliquées de manière satisfaisante à la fin.

Un fait intéressant est que le film a été produit par Mick Jagger des Rolling Stones, qui fait même une apparition spéciale en tant qu'officier de la RAF lors d'un bal. Il a également prêté aux producteurs du film sa propre machine Enigma originale à quatre rotors, pour garantir l'exactitude historique de ce qui est vu sur scène. Mais malgré ce souci de la véracité de l'histoire, le film oublie de mentionner que le véritable déchiffreur des codes machine d'Enigma était Alan Turing.

Comme le montre le film, le massacre de Katyn a été révélé après la découverte des fosses communes de 4 500 officiers polonais et est considéré comme l'une des plus grandes atrocités historiques commises par la Russie stalinienne en 1940. Cependant, il n'y a aucune preuve que les détails de ces tombes aient été interceptés par les services de renseignement britanniques, bien que cela soit possible.
ENIGMA, Michael Apted 2001, Dougray Scott, Kate Winslet, Saffron Burrows (histoire guerre)@@@ (E)
L'action tourne autour du déchiffrage par les services secrets britanniques, à Bletchley Park, du code de la machine de chiffrement Enigma[2] utilisée par les Allemands au cours de la Seconde Guerre mondiale.

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ENSEMBLE C EST TOUT, Claude Berri 2007, Audrey Tautou, Guillaume Canet, Laurent Stocker@@


La jeune Camille Fauque a quitté sa famille bourgeoise pour vivre de son côté. Pour l'instant, elle habite une chambre de bonne et arrive à survivre en faisant des ménages. C'est dans le hall de son immeuble qu'elle fait la connaissance de Philibert, un aristocrate bègue qui vit dans un immense appartement familial en colocation avec Franck, un jeune cuisinier. Un soir d'hiver, Philibert rend visite à la charmante Camille, victime d'une forte grippe.

TELERAMA:
Le film décolle quand la vérité excède l'efficacité tire-larmes de l'intrigue. On pense à une escapade en province – où Berri se souvient qu'il a été l'ami de Pialat –, on pense à cette idée de repousser le moment où Canet et Tautou tomberont dans les bras l'un de l'autre, où le désir ne dit pas son nom. La vérité, on la doit aussi à une actrice qui s'affirmait comme la meilleure de sa génération. On ne voit pas qui mieux qu'Audrey Tautou, avec son franc-parler gouailleur, son physique à la fois délicat et assez banal, peut incarner une jeune fille d'aujourd'hui, confrontée à la précarité économique et sentimentale. Une héroïne populaire.
ENSEMBLE C EST TOUT, Claude Berri 2007, Audrey Tautou, Guillaume Canet, Laurent Stocker@@ (E)
La jeune Camille Fauque a quitté sa famille bourgeoise pour vivre de son côté. Pour l'instant, elle habite une chambre de bonne et arrive à survivre en faisant des ménages. C'est dans le hall de son immeubl ...

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ENTRE AMIS, Olivier Baroux 2015, Daniel Auteuil, Gérard Jugnot, Mélanie Doutey, François Berléand, Zabou Breitman (drame sentimental)@


Richard, Gilles et Philippe sont amis depuis près de 50 ans. Le temps d'un été, ils embarquent avec leurs compagnes sur un magnifique voilier pour une croisière vers la Corse. Pourtant la cohabitation à bord d'un bateau n'est pas toujours facile. D'autant que chaque couple a ses problèmes, et que la météo leur réserve de grosses surprises. Entre rires et confessions, griefs et jalousies vont remonter à la surface. Chacun va devoir faire le point sur sa vie et sur ses relations aux autres.

TELERAMA
Des acteurs en roue libre, de l'humour ultra-lourd... On se surprend à espérer que le bateau coule rapidement. Mais non, même pas !
ENTRE AMIS, Olivier Baroux 2015, Daniel Auteuil, Gérard Jugnot, Mélanie Doutey, François Berléand, Zabou Breitman (drame sentimental)@ (E)
Richard, Gilles et Philippe sont amis depuis près de 50 ans. Le temps d'un été, ils embarquent avec leurs compagnes sur un magnifique voilier pour une croisière vers la Corse. Pourtant la cohabitation à bo ...

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ENTRE LES MURS, Laurent Cantet 2008 (societe education racisme)@@@


François est un jeune professeur de français d'une classe de 4ème dans un collège ordinaire réputé difficile du 20ème arrondissement de Paris. Il doit affronter ses élèves Esméralda, Souleymane, Khoumba, et les autres. François n'hésite pas à sortir du cadre académique et à pousser les adolescents jusqu'à leurs limites afin de les motiver, quitte à prendre parfois le risque de l'excès.

TELERAMA
La chronique d’une classe de quatrième : c’était la règle que s’était fixée François Bégaudeau dans son livre. Laurent Cantet la garde. Face aux élèves qui « vannent » sans arrêt, François a fort à faire. Mais il possède une qualité : il incite à parler, il la joue collectif, pour filer la métaphore footballistique. D’où le feu d’artifices de la langue, avec tous ses rythmes et mixages possibles (verlan, arabe, etc.).

L’énergie est le maître mot, ce sur quoi le film s’appuie pour croire que rien n’est perdu. Énergie débordante d’une jeunesse plurielle. Lorsqu'Esmeralda, Souleymane ou Khoumba s’expriment, ce sont aussi leurs visages, leurs corps tout entiers qui entrent en action. Le film dégage quelque chose de musical et de chorégraphique à la fois. Comme si l’important, pour Cantet, était de sonner non pas vrai mais juste. Ni état des lieux alarmiste ni profession de foi à l’optimisme béat, Entre les murs montre surtout l’école comme le siège d’un formidable jeu social, y compris entre les professeurs. Un jeu de pouvoir, de feintes et de stratégies diverses, où chacun tente avec plus ou moins de bonheur de se distinguer.
ENTRE LES MURS, Laurent Cantet 2008 (societe education racisme)@@@ (E)
François est un jeune professeur de français d'une classe de 4ème dans un collège ordinaire réputé difficile du 20ème arrondissement de Paris. Il doit affronter ses élèves Esm&e ...

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ENTRE LES VAGUES, Anais Volpe 2022, Souheila Yacoub, Déborah Lukumuena (societe)@@


Alma et Margot, deux amies que rien ne peut séparer, ne sont même pas rivales dans leur désir brûlant d'être comédiennes toutes les deux. Même pas lorsque Alma est prise pour interpréter le rôle principal d'une pièce, et Margot pour faire sa doublure. C'est autre chose qui va décider de leur destin.

TELERAMA
Margot et Alma ont une vingtaine d’années, elles partagent l’une de ces amitiés fusionnelles, idéalistes et exubérantes qui fleurent encore l’adolescence. Le film, intimiste, exalté, un brin brouillon, nous lance d’abord sur une fausse piste : la chronique du quotidien remuant de deux filles d’aujourd’hui, qui partagent le même rêve : devenir comédiennes de théâtre. L’une, Alma (Déborah Lukumuena, découverte dans Divines, de Houda Benyamina), décroche un premier rôle, l’autre, Margot (Souheila Yacoub, que l’on retrouve dans En corps, de Cédric Klapisch), est embauchée comme doublure.

Très vite, pourtant, le secret d’Alma change la donne, et la nature du récit : elle est gravement malade. En équilibre instable entre mélodrame pataud et émotions véritables, entre l’emphase et la délicatesse, la réalisatrice Anaïs Volpé veut tout embrasser, la vie, l’amour, l’art et la mort… Une étreinte aussi désordonnée qu’attachante, dominée par l’énergie et le charisme de ses jeunes interprètes.

ENTRE LES VAGUES, Anais Volpe 2022, Souheila Yacoub, Déborah Lukumuena (societe)@@ (E)
Alma et Margot, deux amies que rien ne peut séparer, ne sont même pas rivales dans leur désir brûlant d'être comédiennes toutes les deux. Même pas lorsque Alma est prise pour interpréter l ...

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ENTRE LES VAGUES, Anaïs Volpé 2020, Souheila Yacoub, Déborah Lukumuena (sentimental)@@


Margot et Alma ont une vingtaine d’années, elles partagent l’une de ces amitiés fusionnelles, idéalistes et exubérantes qui fleurent encore l’adolescence. L’amitié entre deux aspirantes comédiennes tourne au mélo lorsque l’une d’entre elles se révèle atteinte d’une grave maladie.

TELERAMA
Un film touchant malgré ses maladresses, grâce au charisme de ses jeunes interprètes. Le film, intimiste, exalté, un brin brouillon, nous lance d’abord sur une fausse piste : la chronique du quotidien remuant de deux filles d’aujourd’hui, qui partagent le même rêve : devenir comédiennes de théâtre. L’une, Alma (Déborah Lukumuena, découverte dans Divines, de Houda Benyamina), décroche un premier rôle, l’autre, Margot (Souheila Yacoub, que l’on retrouve dans En corps, de Cédric Klapisch), est embauchée comme doublure.

Très vite, pourtant, le secret d’Alma change la donne, et la nature du récit : elle est gravement malade. En équilibre instable entre mélodrame pataud et émotions véritables, entre l’emphase et la délicatesse, la réalisatrice Anaïs Volpé veut tout embrasser, la vie, l’amour, l’art et la mort… Une étreinte aussi désordonnée qu’attachante, dominée par l’énergie et le charisme de ses jeunes interprètes.
ENTRE LES VAGUES, Anaïs Volpé 2020, Souheila Yacoub, Déborah Lukumuena (sentimental)@@@ (E)
Margot et Alma ont une vingtaine d’années, elles partagent l’une de ces amitiés fusionnelles, idéalistes et exubérantes qui fleurent encore l’adolescence. L’amitié entre deux aspira ...

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ENVOLE MOI, Christophe Barratier 2020, Victor Belmondo, Gerard Lanvin (societe sante)@@


Thomas passe toutes ses soirées dans des boîtes, puis ses journées au lit. Un jour, le docteur Reihard, son père, se tanne de son mode de vie. Il lui coupe donc tous ses vivres et lui impose de s'occuper d'un de ses jeunes patients, Marcus, un garçon de 12 ans qui vit seul avec sa mère. Depuis sa naissance, ce dernier souffre d'une maladie grave autour duquel il doit organiser ses journées entre un centre d'accueil médicalisé et ses fréquentes visites à l'hôpital.

TELERAMA:
Dans ses meilleurs moments, le film feel good initiatique de Barratier lorgne du côté d’Intouchables (Éric Toledano et Olivier Nakache) et de Pour un ­garçon (Chris et Paul Weitz). La complicité du duo Victor Belmondo et Yoann Eloundou crève l’écran, et on se laisse cueillir par la fraîcheur de certaines scènes et dialogues. Mais les ressorts scénaristiques, grossiers, et une louche de chantage à l’émotion plombent cette leçon de vie d’un angélisme confondant.

ENVOLE MOI, Christophe Barratier 2020, Victor Belmondo, Gerard Lanvin (societe sante)@@ (E)
Thomas passe toutes ses soirées dans des boîtes, puis ses journées au lit. Un jour, le docteur Reihard, son père, se tanne de son mode de vie. Il lui coupe donc tous ses vivres et lui impose de s'occuper d'un de s ...

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EO, Jerzy Skolimowski 2022, Sandra Drzymalska, Tomasz Organek (societe nature)@@


Le monde est un endroit très mystérieux vu à travers les yeux d'un animal. EO, un âne gris aux yeux mélancoliques, rencontre des bons et des méchants au cours de son long voyage dans la vie, connaît la joie et la douleur, endure la roue de la Fortune.

TÉLÉRAMA
Le chemin de croix d’un âne devenu le jouet des hommes… Des images à la misanthropie assumée, par le grand réalisateur polonais. Fascinant. Prix du jury à Cannes en 2022.

Magie d’un monde qui se crée et s’agrandit sous nos yeux. Alors que le cinéma d’auteur a tendance à se replier sur l’autofiction, pour le meilleur ou pour le pire, voici qu’un réalisateur de 84 ans propose tout l’inverse. Un film où l’homme n’est plus le nombril de l’Univers, et où le créateur se décentre au point de confier le premier rôle à un âne, appelé EO (« Hi-Han »).  D’abord propriété d’un cirque ambulant, et choyé par une aimante jeune femme de la troupe, le petit équidé aux yeux tristes est relâché à la suite de l’intervention de militants de la cause animale. Il y perd paradoxalement sa seule protectrice. Passant de main en main, de campagne en ville, et d’un danger à l’autre,  que va-t-il devenir dans un environnement le plus souvent hostile à son égard ?

Un double mouvement s’enclenche alors. D’un côté, un vaste champ d’expérimentations s’ouvre. Libéré de la rationalité du point de vue humain, Jerzy Skolimowski nous offre une aventure sensorielle enthousiasmante, jouant avec les couleurs et les lumières, l’endroit et l’envers, les stridences et la musique, le naturalisme et les images mentales les plus folles.  De l’autre côté, on suit passionnément le chemin de croix de l’âne, comme dans le classique de Robert Bresson,  Au hasard Balthazar (1966), film de chevet du réalisateur polonais, et auquel il emprunte sa trame. Voilà EO devenu le vilain petit canard d’un haras, puis le « véhicule » de randonneurs à la campagne. Il s’échappe, tremble dans la nuit des forêts, puis, en ville, se fait capturer par des pompiers. Il devient la mascotte d’une équipe de foot  dont les adversaires, battus, se vengeront sur l’animal innocent…

Nul besoin de choisir entre l’éblouissement et l’effroi : c’est du cinéma — du vrai — et « aucun animal n’a été blessé sur le tournage », est-il précisé noir sur blanc. Mais la fiction, elle, insiste à bon escient sur le sort de toutes les espèces croisées par EO, du cheval dressé au gibier de chasse, en passant par les chiens à la fourrière et les bovins en sursis, autant de créatures capturées, exploitées, torturées, consommées ou abandonnées par les hommes, comme si cela allait de soi. Rares sont les films de grand cinéaste ouvertement empreints d’antispécisme, cette pensée qui conteste notre place au sommet du règne animal. Il est donc réjouissant qu’un sorcier des images comme Skolimowski s’empare de ces questions.

Symétriquement, le tableau fascine, et amuse à l’occasion par son taux de misanthropie assumée. En dehors de la bienfaitrice initiale de l’âne, et d’un jeune curé italien, pas très catholique, nos congénères apparaissent tour à tour comme stupides, avides, violents. Ou emplis d’un sentiment d’importance quelque peu dérisoire. En guest-star tardive, Isabelle Huppert, plus icône que jamais, s’amuse ainsi à opacifier un improbable fragment de psychodrame incestueux, à le jouer tel que l’entrevoit le pauvre EO, c’est-à-dire comme une mascarade incompréhensible. Certains êtres vivants cassent des assiettes avec une grandiloquence théâtrale, d’autres sont conduits à l’abattoir… Jerzy Skolimowski, emblématique du renouveau du cinéma polonais dans les années 1960, parallèlement à la Nouvelle Vague française, a ensuite alterné éclipses et retours en beauté — Essential Killing éblouissait encore ses spectateurs en 2010. Aujourd’hui, EO, Prix du jury à Cannes, tient moins du film de vieux sage que du pur coup d’éclat.
EO, Jerzy Skolimowski 2022, Sandra Drzymalska, Tomasz Organek (societe nature)@@ (E)
Le monde est un endroit très mystérieux vu à travers les yeux d'un animal. EO, un âne gris aux yeux mélancoliques, rencontre des bons et des méchants au cours de son long voyage dans la vie, conna&ic ...

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ERIN BROKOVITCH Steven Soderbergh 2000


Mère élevant seule ses trois enfants, Erin Brockovich est employée comme archiviste dans un cabinet d'avocat. Elle va découvrir, dans un dossier mineur, qu'une société de distribution d'énergie, la Pacific Gas and Electric Company (PG&E), filiale d'une grosse société, rachète une à une les maisons d'une petite ville californienne de Hinkley dans le désert des Mojaves. Là-bas, de nombreux habitants souffrent d'importants problèmes de santé, tels que des cancers. Enquêtant sur place, elle parvient à montrer que ces maladies graves sont causées par l'eau potable contenant des rejets toxiques, notamment du chrome hexavalent (ou chrome-6), issus de l'eau de refroidissement de l'usine. Seule au début, elle mène le combat, rassemble des preuves, motive un à un les habitants, convainc son patron de l'ampleur de l'affaire, pour obtenir enfin un dédommagement important pour chacune des victimes de la part de la société fautive.

TELERAMA:
Cette Erin Brockovich pourrait être le symbole rassurant d'une Amérique où la vérité triomphe toujours du mensonge, le bien du mal. Mais en nous racontant comment son héroïne découvre et dénonce un scandale d'eau empoisonnée qui provoque des cancers, Steven Soderbergh n'essaie pas de faire le portrait d'une sainte ni celui d'une pasionaria sociale. C'est aux pouvoirs féminins qu'il rend d'abord hommage : comment Erin Brockovich s'habille, marche, parle, sourit...
Tout est là, ou presque. Car, plus qu'au contenu du dossier brûlant démêlé au fil de l'intrigue, le film s'intéresse à la manière de faire, aussi séduisante que percutante, du personnage et de son interprète, Julia Roberts. C'est elle le vrai sujet d'Erin Brockovich. Soderbergh n'a d'yeux que pour elle, mais son regard est franc, sans excès de réalisme ni d'arti­fices, juste et neuf, à l'unisson de cette comédienne qui renouvelle l'image de la star.
ERIN BROKOVITCH, Steven Soderbergh 2000, Julia Roberts, Albert Finney.(sante environnement)@@@.m2ts (E)
Mère élevant seule ses trois enfants, Erin Brockovich est employée comme archiviste dans un cabinet d'avocat. Elle va découvrir, dans un dossier mineur, qu'une société de distribution d'énerg ...

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ERREUR DE LA BANQUE EN VOTRE FAVEUR Michel Munz 2009, Gerard Lanvin, Jean-Pierre Darroussin@@


Julien Foucault, maître d'hôtel de la banque d'affaires Berthin-Schwartz, est licencié. Il décide d'en profiter pour réaliser son rêve : ouvrir un restaurant.

TELERAMA
En fondant leur histoire de David contre Goliath sur le délit d'initiés, le tandem accouche d'une comédie populo-pépère franchement datée. Face à trois odieux banquiers, Gérard Lanvin et toute la clientèle d'un petit troquet semblent rejouer — en plus mal — La Belle Equipe. Et mê­me Jean-Pierre Darroussin, le bon copain de gauche qui n'aime pas le pognon, devient agressif quand il croit perdre ses petites économies. Pas très marrant, finalement... — Guillemette Odicino
ERREUR DE LA BANQUE EN VOTRE FAVEUR Michel Munz 2009, Gerad Lanvin, Jean-Pierre Darroussin@@ (E)
Julien Foucault, maître d'hôtel de la banque d'affaires Berthin-Schwartz, est licencié. Il décide d'en profiter pour réaliser son rêve : ouvrir un restaurant.

TELERAMA
En fondant leur hist ...

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ESCROQUERIE AUX SENTIMENTS, Michelle Ouellet 2023, Shiva Negar, Dillon Casey, Drew Nelson, Mikaela Dyke


Ashley Morris apprend que son mari, Roger, la trompe lorsqu'elle le découvre en compagnie d'une autre femme le soir de sa fête d'anniversaire surprise. Un an plus tard, après son divorce, Ashley se consacre entièrement à sa carrière d'artiste. Elle décroche un contrat pour réaliser une toile dans le restaurant de Jacqueline...
ESCROQUERIE AUX SENTIMENTS, Michelle Ouellet 2023, Shiva Negar, Dillon Casey, Drew Nelson, Mikaela Dyke (E)
Ashley Morris apprend que son mari, Roger, la trompe lorsqu'elle le découvre en compagnie d'une autre femme le soir de sa fête d'anniversaire surprise. Un an plus tard, après son divorce, Ashley se consacre entièr ...

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ET L HOMME CREA LA FEMME, Frank Oz 2004, Nicole Kidman, Glenn Close, Matthiew Broderick, Bette Midler (comedie sentimentale)@@


Un mariage heureux, une carrière exemplaire, de beaux enfants : Joanna Eberhart mène une vie parfaite. Puis le chômage la plonge dans une profonde dépression. Afin de prendre un nouveau départ, Joanna et sa famille s'installent dans la banlieue résidentielle de Stepford, dans le Connecticut, une ville de rêve. Elle s'interroge bientôt sur l'attitude des femmes de cette ville, épouses et maîtresses de maison parfaites, archétypes des fantasmes masculins.

TELERAMA
Cette comédie grinçante sur la guerre des sexes et les villes « privées » à l'américaine ressemble à un épisode savoureux de La Quatrième Dimension, l'humour en plus. Nicole Kidman, plus radieuse et piquante que jamais, règne sur une distribution rien de moins qu'étoffée : Bette Midler, Glenn Close et Christopher Walken méritent à eux seuls le détour à Stepford...



ET L HOMME CREA LA FEMME, Frank Oz 2004, Nicole Kidman, Glenn Close, Matthiew Broderick, Bette Midler (comedie sentimentale)@@ (E)
Un mariage heureux, une carrière exemplaire, de beaux enfants : Joanna Eberhart mène une vie parfaite. Puis le chômage la plonge dans une profonde dépression. Afin de prendre un nouveau départ, Joanna et sa ...

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ET SI C ETAIT VRAI, Mark Waters 2005, Reese Witherspoon, Mark Ruffalo (sentimental)@@@


Dans l'appartement qu'il vient de louer, David, veuf, rencontre le fantôme de l'ancienne locataire, Elizabeth. Mais la jeune femme croit qu'elle est encore vivante. Une idylle impossible s'ébauche. David consulte un adepte de sciences occultes, qui lui conseille d'enquêter sur le passé de l'apparition. Accompagné d'Elizabeth, qui n'est visible que pour lui seul, il commence ses investigations.

TELERAMA
Série rose : un garçon rencontre une fille. Chamailleries, complicité, amour, le tout calibré, emballé et garanti dans le prix du ticket. Le film est adapté d'un roman français, le best-seller de Marc Levy. On cherchera néanmoins en vain une quelconque différence avec n'importe quel autre produit hollywoodien de flux. Certes, la demoiselle (Reese Witherspoon et ses jolies fossettes) est un spectre, forcée de partager son (ex- ?) appartement avec le nouvel occupant (Mark Ruffalo, en brave type mélancolique). Mais on sait depuis Ghost que les idylles spirites ne garantissent ni la qualité ni l'originalité d'un film. Et si c'était vrai... ne fait pas exception, entre situations téléphonées et attendrissements sucrés. Reste le charme tranquille des comédiens, unique attrait de ce film « fantôme ». C.Mu.
ET SI C ETAIT VRAI, Mark Waters 2005, Reese Witherspoon, Mark Ruffalo (fantastique fiction sentimental)@@@ (E)
Dans l'appartement qu'il vient de louer, David, veuf, rencontre le fantôme de l'ancienne locataire, Elizabeth. Mais la jeune femme croit qu'elle est encore vivante. Une idylle impossible s'ébauche. David consulte un adepte de s ...

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ETE 85, Francois Ozon 2020, Felix Lefebvre, Be,jamin Voisin (sentimental)@@


L'été de ses 16 ans, Alexis, lors d'une sortie en mer sur la côte normande, est sauvé héroïquement du naufrage par David, 18 ans. Alexis vient de rencontrer l'ami de ses rêves, mais le rêve ne durera peut-être pas plus qu'un été.

TELERAMA
Raconté à travers une mémoire fragmentée, un implacable et enivrant récit d’initiation amoureuse entre deux ados, l’un expérimenté, l’autre moins.
Implacable parcours d’initiation sentimentale
Car Alexis, le personnage qui traverse les émotions les plus fortes, est celui qui raconte, en ménageant le suspense : comment il s’est retrouvé dans le lit de David et employé dans la boutique tenue par la mère de son amant. Comment la jalousie l’a envahi. Comment l’idylle a viré au drame… La mémoire fragmentée de ce narrateur nourrit aussi une réflexion sur la manière de raconter les histoires, après d’autres films de François Ozon comme Frantz et Dans la maison. Mais la veine théorique demeure légère chez l’auteur. Les personnages comptent d’abord et avant tout, plongés dans le grand bain des premières fois.

Été 85 déploie un implacable parcours d’initiation sentimentale. Où le héros débutant apprend, à ses dépens, qu’il a inventé en grande partie l’objet de son amour. Et où l’ennui, ce monstre inattendu, se loge au cœur de la plus belle romance… « Le plus important, c’est d’échapper à son histoire », entend-on à la fin. Voilà une belle devise mystérieuse qui convient tant au film qu’au ­cinéaste, jamais vraiment là où on le croit.
ETE 85, Francois Ozon 2020, Felix Lefebvre, Be,jamin Voisin (sentimental)@@ (E)
L'été de ses 16 ans, Alexis, lors d'une sortie en mer sur la côte normande, est sauvé héroïquement du naufrage par David, 18 ans. Alexis vient de rencontrer l'ami de ses rêves, mais le rêve ...

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ETERNAL SUNSHINE of the spotless mind, Michel Gondry 2004, Jim Carrey, Kate Winslet (science fiction)@@@


Joel et Clementine ne voient plus que les mauvais côtés de leur tumultueuse histoire d'amour, au point que celle-ci fait effacer de sa mémoire toute trace de cette relation. Effondré, Joel contacte l'inventeur du procédé Lacuna, le Dr. Mierzwiak, pour qu'il extirpe également de sa mémoire tout ce qui le rattachait à Clementine.

TELERAMA
En 2004, l’astucieux scénariste Charlie Kaufman, le génial bricoleur Michel Gondry et le déchirant Jim Carrey télescopaient leurs talents dans un big bang créatif qui engendra sans doute le meilleur film du réalisateur.

On peut accepter ou non le gadget narratif qui fait entrer dans le vif du sujet : une invention futuriste à même de vous rendre étranger à la personne de votre choix. Si on tolère le truc, on risque fort de contracter un attachement durable à Eternal Sunshine of the Spotless Mind, deuxième (entre Human Nature et La Science des rêves) et meilleur long métrage de Michel Gondry. Sa première vie de clippeur surdoué y trouvait un prolongement idéal, avec un récit gigogne, affranchi de la chronologie.

Par un carton trouvé dans sa boîte aux lettres, un New-Yorkais (Jim Carrey, magnifique en gars triste) apprend donc que sa compagne (Kate Winslet), fêlée, fragile, vient de le faire effacer de sa mémoire. Pour surmonter la trahison, il se fait à son tour désintoxiquer de son ex, et le gros du film relate la nuit où les techniciens (dont la délicieuse Kirsten Dunst) s’activent autour de son corps endormi, relié aux ordinateurs effaceurs de souvenirs.

À coups de saynètes fantasmagoriques, le film fait défiler tout le roman du couple et nous promène dans un labyrinthe mental et sentimental, jusqu’à une zone que la technique n’avait pas prévue. Eternal Sunshine… donne ainsi un éclat romantique à un vieux truc de SF : chez Gondry, la machine à remonter le temps permet de retrouver le reflet intact de l’amour, enfoui dans les plis de la mémoire.
ETERNAL SUNSHINE of the spotless mind, Michel Gondry 2004, Jim Carrey, Kate Winslet (science fiction)@@@ (E)
Joel et Clementine ne voient plus que les mauvais côtés de leur tumultueuse histoire d'amour, au point que celle-ci fait effacer de sa mémoire toute trace de cette relation. Effondré, Joel contacte l'inventeur du ...

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EVASION, Mikael Hafstrom 2013, Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger (thriller justice)@@


Ray Breslin est un ingénieur spécialisé dans la conception de prisons ultrasécurisées. Il teste lui-même l'efficacité de ses bâtiments en se faisant enfermer puis en s'évadant. Contacté par une société privée souhaitant tester un concept révolutionnaire de prison hi-tech, il se retrouve prisonnier.

TELERAMA
Vingt-cinq ans après le nanar Haute Sécurité, Stallone retourne en taule. Et se fait la belle d'un pénitencier dernier cri, en compagnie d'Arnold. Mikael Håfström, qui s'en remet à la présence massive de ces deux « corps » du cinéma d'action des années 1980-1990, bâcle son scénario et néglige les personnages secondaires.
Aucun intérêt, sauf, à la rigueur, si l'on considère le film comme une métaphore de la carrière des deux acteurs. Au milieu des années 2000, on les croyait à fond de cale, ringardisés, perdus dans les limbes : ils sont bel et bien sortis du cachot — le « I'll be back » de Terminator n'était pas une promesse en l'air —, comme en témoigne, depuis 2010, le succès de la franchise Expendables. — Nicolas Didier
EVASION, Mikael Hafstrom 2013, Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger (thriller justice)@@ (E)
Ray Breslin est un ingénieur spécialisé dans la conception de prisons ultrasécurisées. Il teste lui-même l'efficacité de ses bâtiments en se faisant enfermer puis en s'évadant. Co ...

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EVERYBODY KNOWS Asghar Farhadi 2018, Penélope Cruz, Javier Bardem


À l'occasion du mariage de sa soeur, Laura revient avec ses enfants dans son village natal au coeur d'un vignoble espagnol. Alors que la fête se prépare dans une atmosphère des plus sereine, des évènements inattendus viennent bouleverser le séjour de Laura et font ressurgir un passé depuis trop longtemps enfoui.

TELERAMA
S’il tournait ici pour la deuxième fois hors d’Iran (cinq ans après Le Passé, en France), Farhadi est resté fidèle à son univers. Comme dans ses autres contes moraux, il montre comment un événement imprévu peut révéler à chacun ses failles intimes. Comment les non-dits, les secrets trop longtemps cachés précipitent la crise au sein de couples déjà désunis.
Il confirme par ailleurs qu’il est aussi un formidable directeur d’acteurs, malgré la barrière de la langue. Le casting réunit le gratin du cinéma espagnol, jusque dans les seconds rôles. Javier Bardem, en particulier, est impeccable dans son interprétation tout en nuances de Paco. Ce viticulteur au bon sens paysan se retrouve pris au piège d’une situation qu’il pensait, comme toujours, pouvoir contrôler : l’acteur semble alors porter tous les malheurs du monde sur ses larges épaules soudain bien fragiles… Les personnages si humains d’Asghar Farhadi ne sont jamais d’un bloc.
EVERYBODY KNOWS, Asghar Farhadi 2018, Penélope Cruz, Javier Bardem (drame societe))@@@ (E)
À l'occasion du mariage de sa soeur, Laura revient avec ses enfants dans son village natal au coeur d'un vignoble espagnol. Alors que la fête se prépare dans une atmosphère des plus sereine, des évèn ...

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EVERYBODY S FINE, Kirk Jones 2009, Robert De Niro, Drew Barrymore, Kate Beckinsale (societe)@@@


Huit mois après la mort de son épouse, Franck Goode souhaite se réunir avec ses quatre enfants devenus adultes. Quand ils annulent leur visite à la dernière minute, Franck, contre l'avis de son médecin, entreprend un voyage pour reprendre contact avec sa progéniture.

TELERAMA
Ce film au casting prestigieux et au propos tout doux n’a pas eu les honneurs des salles françaises, s’exportant directement en DVD. L’œuvre pourtant tient la route, portée par un De Niro très juste, comme d’habitude, dans la pudeur et la retenue en l’occurrence. Il est ici Frank Goode, un ex-ouvrier désormais retraité, veuf depuis huit mois. Isolé dans une maison trop grande pour lui, il attend avec impatience et un peu de fébrilité la visite de ses quatre enfants, qui ont tous réussi à s’élever socialement loin du foyer : peintre, chef d’orchestre, danseuse, chef de pub. Or les voilà qui annulent un à un… Frank décide alors de partir les voir chez eux, de New York à Las Vegas en passant par Chicago, histoire de voir s’ils ont « réussi leur vie » et s’ils sont aussi heureux qu’ils le prétendent. Même s’il n’a pas grand-chose à leur dire…

Longtemps fin et délicat, le film hélas tourne à la mièvrerie dans les dernières minutes, cédant à trop de symbolisme et de bons sentiments. C’est dommage, mais l’ensemble reste plutôt touchant.
EVERYBODY S FINE, Kirk Jones 2009, Robert De Niro, Drew Barrymore, Kate Beckinsale (societe)@@@ (E)
Huit mois après la mort de son épouse, Franck Goode souhaite se réunir avec ses quatre enfants devenus adultes. Quand ils annulent leur visite à la dernière minute, Franck, contre l'avis de son méde ...

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EVERYTHING EVERYWHERE ALL AT ONCE, Daniel Scheinert et Daniel Kwan 2022, Michelle Yeoh, Ke Huy Quan (science fiction)@@


Evelyn Wang tient une laverie avec son mari, Waymond qui veut divorcer. Evelyn est à bout. C'est alors qu'elle fait la connaissance d'Alpha Waymond. Ce dernier est une version alternative de Waymond. Il lui explique que de nombreux univers parallèles existent, car chaque choix fait engendre la création d'un nouvel univers. Les habitants de l'Alphaverse ont ainsi développé une technologie permettant d'accéder aux compétences, aux souvenirs et au corps de leurs homologues de l'univers parallèle.

TELERAMA
Michelle Yeoh appelée à sauver le “multivers” dans un clip géant tout en science-fiction fantastique. Cet ovni a été le grand vainqueur des Oscars 2023.
Il y a réellement « tout, partout, tout à la fois » (titre québécois du film) dans Everything, Everywhere, All at Once : un empilement jubilatoire d’idées, d’univers, de références (Eternal Sunshine, Matrix, Paprika, Rick & Morty…). Propriétaire d’une laverie automatique, Evelyn, immigrée quinquagénaire chinoise, surnage dans sa vie monotone. Tout bascule quand une version améliorée de son mari, venue d’un autre monde, l’embarque pour sauver le « multivers ». S’ensuit une débauche de burlesque grivois et de science-fiction qui fut le succès surprise – au rayon indépendant – du box-office américain cette année, prouvant que l’avenir du cinéma ne se limite pas aux superhéros, et qu’un tel délire visuel et narratif peut aussi trouver son public. Rebattue dans les blockbusters actuels, la théorie des univers multiples n’a peut-être jamais été mieux exploitée qu’ici.

Les scènes d’action chorégraphiées empruntent aux films de kung-fu qui ont révélé Michelle Yeoh. Vingt-deux ans après Tigre et Dragon, l’actrice chinoise retrouve ainsi un rôle majeur. Dans son incessante frénésie, le film lui permet de déployer la palette de ses talents, des cascades à la comédie, en passant par le mélo. Et les seconds rôles en or offerts à Jamie Lee Curtis, méconnaissable, et Ke Huy Quan, perdu de vue depuis Les Goonies, confirment la belle forme d’un casting majoritairement mature.

Malgré ces qualités indéniables, Everything… peine à se départir de son allure de clip géant. Les réalisateurs, Dan Kwan et Daniel Scheinert, ont signé les vidéos musicales les plus folles de la dernière décennie, dont ils recyclent quelques fulgurances. Michel Gondry, une de leurs influences revendiquées, l’avait fait avant eux. Mais chez l’ex-roi des clippeurs, passé aux longs métrages oniriques, c’est l’univers visuel qui sert la narration et non l’inverse…
EVERYTHING EVERYWHERE ALL AT ONCE, Daniel Scheinert et Daniel Kwan 2022, Michelle Yeoh, Ke Huy Quan (science fiction)@@ (E)
Evelyn Wang tient une laverie avec son mari, Waymond qui veut divorcer. Evelyn est à bout. C'est alors qu'elle fait la connaissance d'Alpha Waymond. Ce dernier est une version alternative de Waymond. Il lui explique que de nombreux u ...

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FATIMA Philippe Faucon 2020 Soria Zeroual


Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage. Un jour, elle chute. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu'il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles.

TELERAMA
Fatima, quadragénaire née au bled, fait partie de ces individus « invisibles » que la société ignore, alors qu'ils lui sont indispensables. Les cadrages épurés du cinéaste, son utilisation de la profondeur de champ soulignent la solitude de cette mère courage, écartée du monde en raison de son foulard, de son travail ingrat, qui la contraint à vivre en horaires décalés. Et, surtout, de son ignorance du français.
Comment Fatima pourra-t-elle surmonter la barrière d'une langue qui, en plus de la handicaper dans sa vie quotidienne, la coupe de ses propres enfants ? C'est l'enjeu dramatique de ce mélo social, débarrassé de tout pathos, où la gravité n'exclut pas l'humour — euphorisantes scènes de drague entre ados, qui rappellent que Philippe Faucon est l'un des cinéastes les plus doués pour saisir la fougue et les indécisions de la jeunesse. Du beau visage las de Soria Zeroual, superbe interprète de Fatima, émanent une délicatesse, une humanité qui illuminent le film. — Samuel Douhaire

FATIMA Philippe Faucon 2020 Soria Zeroual (islam societe)@@ (E)
Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans s ...

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FAUT PAS LUI DIRE, Solange Cicurel, Jenifer Bartoli, Camille Chamoux, Brigitte Fossey (societe)@@


Laura, Eve, Anouch et Yaël sont quatre cousines très différentes et très attachantes qui ont un point commun : elles mentent, mais toujours par amour. Quand les trois premières découvrent quelques semaines avant le mariage de leur petite cousine que son fiancé parfait la trompe, elles votent à l'unisson : faut pas lui dire.

TELERAMA
Laura, Eve, Anouch et Yaël ont beau être très différentes, elles sont inséparables. La très sérieuse Laura, mère divorcée, tombe sous le charme d'Alain tandis que Eve n'en peut plus du côté trop prévenant et ultra-prévisible de son mari David. La fantasque Anouch vit sa vie de femme libérée et Yaël s'apprête à épouser Maxime. Alors que la date du mariage approche, celle-ci se demande si elle fait le bon choix car avec son fiancé, elle ne fait quasiment plus l'amour. Par hasard, Laura tombe sur Maxime, en charmante compagnie. Une réunion de crise est organisée. Verdict : on ne dit rien à Yaël...

allocine:
Sympa à voir, pas le scénario du siècle bien entendu dans ce genre de film mais on prend plaisir à le regarder. Les actrices jouent bien, mention spéciale à Jenifer Bartoli.
FAUT PAS LUI DIRE, Solange Cicurel, Jenifer Bartoli, Camille Chamoux, Brigitte Fossey (comique sentimental)@@ (E)
Laura, Eve, Anouch et Yaël sont quatre cousines très différentes et très attachantes qui ont un point commun : elles mentent, mais toujours par amour. Quand les trois premières découvrent quelques sem ...

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FAUTEUIL D ORCHESTRE Daniele Thomson 2006, Albert Dupontel, Claude Brasseur, Cecile de France


Jessica est une jeune provinciale pleine de fraîcheur et d'innocence, montée à Paris pour trouver du travail et refaire sa vie. Tout l'émerveille, à commencer par l'avenue Montaigne, où elle vient d'être embauchée comme serveuse au Café des Théâtres.

TELERAMA
L'avenue Montaigne, à Paris : ses galeries d'art, ses spectacles, ses boutiques de luxe... Et son Café des Théâtres, pivot d'un vaste carrousel de numéros d'acteurs : Claude Brasseur en collectionneur d'art, Valérie Lemercier en vedette télé, Albert Dupontel en pianiste virtuose...
Tout ce petit monde, ou presque, a son vague à l'âme et son stock d'aphorismes percutants. Dans le genre film choral, Danièle Thompson avait déjà fait mieux avec La Bûche, chronique familiale aux alentours de Noël : plus drôle, plus amer, plus subtil. Ici, sous les yeux perpétuellement émerveillés de Jessica (Cécile de France), serveuse toute fraîche, la sarabande s'enlise un peu dans les lieux communs sur la vie, l'amour, la réussite... On retient pourtant la présence émouvante de Suzanne Flon, peu avant sa disparition et, surtout, Valérie Lemercier, qui étincelle de fantaisie et de charme en actrice de soap, pardon, de série « prestigiousse ». — Cécile Mury
FAUTEUIL D ORCHESTRE Daniele Thomson 2006, Albert Dupontel, Claude Brasseur, Cecile de France (societe)@@ (E)
Jessica est une jeune provinciale pleine de fraîcheur et d'innocence, montée à Paris pour trouver du travail et refaire sa vie. Tout l'émerveille, à commencer par l'avenue Montaigne, où elle vient d' ...

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FENCES, Denzel Washington 2018, Denzel Washington, Viola Davis (sport racisme)@


À Pittsburgh dans les années 50, Troy habite une maison ouvrière avec sa famille. Cet éboueur a toujours rêvé devenir joueur de baseball professionnel et il est convaincu qu'il a été victime de racisme à cause de la couleur de sa peau.

TELERAMA
As du base-ball, Troy n'a jamais pu devenir joueur professionnel : dans l'Amérique des années 1930, aucun club ne voulait engager un Noir. Le champion est devenu éboueur pour faire vivre sa famille. Vingt ans après, ses proches doivent supporter son aigreur. Et son autoritarisme...

Après avoir triomphé à Broadway dans le rôle de Troy, Denzel Washington adapte lui-même la pièce d'August Wilson. Sa mise en scène évoque souvent, hélas, du théâtre filmé. Très bavard, trop long, Fences est sauvé par ses seconds rôles : Viola Davis impressionne en femme bafouée. Et la subtilité des jeunes Jovan Adepo et Russell Hornsby apporte un contrepoint bienvenu au cabotinage de Washington.
FENCES, Denzel Washington 2018, Denzel Washington, Viola Davis (sport racisme)@@@ (E)
À Pittsburgh dans les années 50, Troy habite une maison ouvrière avec sa famille. Cet éboueur a toujours rêvé devenir joueur de baseball professionnel et il est convaincu qu'il a été vi ...

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FERDINAND, Carlos Saldanha 2017 (animation jeunesse)@@


Ferdinand est un taureau au grand coeur. Victime de son imposante apparence, il se retrouve malencontreusement capturé et arraché à son village d'origine.

TELERAMA
Un taureau de corrida qui déteste la violence et adore les fleurs : un pimpant divertissement animé des studios Blue Sky (les créateurs de “L’Âge de glace”)
Voici donc le long métrage d’animation sur le taureau le plus débonnaire de toute la péninsule ibérique. D’abord héros d’un classique pour enfants signé Munro Leaf, puis d’un mémorable court métrage Disney (les deux dans les années 1930), l’aimable ruminant gambade à présent dans l’univers un peu plus lisse et calibré des studios Blue Sky (L’Âge de glace, Rio…), mais reste toujours aussi drôle et pimpant. L’imposant bovidé préfère s’essayer au flamenco que de tenter d’embrocher des toreros. En fuyant son destin, il convertit au passage tous ses amis à cornes (dont une chèvre) aux vertus de la non-violence. Dans une Espagne de rêve, bucolique et colorée, le film enchaîne les gags et les personnages bien troussés (comme Angus, l’irascible et touffu taureau écossais), pour mieux célébrer ce refus de combattre et l’ériger en forme ultime de courage. Paix sur la terre et dans les arènes, un message pas si bête.

FERDINAND, Carlos Saldanha 2017 (animation jeunesse)@@ (E)
Ferdinand est un taureau au grand coeur. Victime de son imposante apparence, il se retrouve malencontreusement capturé et arraché à son village d'origine.

TELERAMA
Un taureau de corrida qui déteste l ...

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FETE DE FAMILLE, Cedric Kahn 2019, Catherine Deneuve, Emmanuelle Bercot, Vincent Macagne (societe)@@


Aujourd'hui, c'est l'anniversaire d'Andréa et elle aimerait qu'on ne parle que de choses joyeuses. Elle ne sait pas encore que l'arrivée surprise de sa fille aînée, Claire, disparue depuis trois ans et bien décidée à reprendre ce qui lui est dû, va bouleverser le programme et déclencher une tempête familiale.

TELERAMA
Une fête de famille vire au règlement de compte. Cédric Kahn orchestre un subtile et inconfortable jeu de masques.

Avec cette déclaration d’amour-haine à la famille, le cinéaste de La Prière révèle un sens comique inattendu. Et ses acteurs s’en donnent à cœur joie dans le registre vachard : Macaigne en cadet immature, faussement naïf et affreusement tyrannique ; Deneuve en matriarche angoissante de placidité et de bonne humeur forcée. Quant à Emmanuelle Bercot, elle n’a jamais été aussi subtilement dérangeante.

Àl’occasion de son anniversaire, Andréa accueille ses deux fils : Vincent, avec sa femme et ses enfants ; et Romain, accompagné par sa nouvelle (et énième) petite amie. En dépit de quelques menues prises de bec, le séjour s’annonce festif. Et puis, à l’improviste, débarque la fille aînée, Claire. De retour après des années d’absence, traumatisée par une relation amoureuse ratée, elle souhaite refaire sa vie. Et compte bien récupérer sa part d’héritage… Cédric Kahn fait monter le malaise, tandis que le comportement de l’intruse contamine la maisonnée. Mais, par ses ruptures de ton incessantes, le film déploie aussi une fantaisie brouillonne et chaleureuse qui vire parfois à la farce.

FETE DE FAMILLE, Cedric Kahn 2019, Catherine Deneuve, Emmanuelle Bercot, Vincent Macagne (societe)@@ (E)
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire d'Andréa et elle aimerait qu'on ne parle que de choses joyeuses. Elle ne sait pas encore que l'arrivée surprise de sa fille aînée, Claire, disparue depuis trois ans et bien d&eacu ...

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FIRST MAN ON THE MOON Damien Chazelle 2018@@


Pilote jugé « un peu distrait » par ses supérieurs en 1961, Neil Armstrong sera, le 21 juillet 1969, le premier homme à marcher sur la lune. Durant huit ans, il subit un entraînement de plus en plus difficile, assumant courageusement tous les risques d’un voyage vers l’inconnu total. Meurtri par des épreuves personnelles qui laissent des traces indélébiles, Armstrong tente d’être un mari aimant auprès d’une femme qui l’avait épousé en espérant une vie normale.

TELERAMA
Dans cette biographie de Neil Armstrong, la discipline incertaine, laborieuse, faillible, c’est la conquête spatiale elle-même. Le cinéaste insiste sans cesse sur la précarité des engins et vaisseaux pilotés par l’astronaute, du début des années 1960 à ses premiers pas sur la Lune, le 21 juillet 1969. Leitmotiv des scènes d’action : les antiques cadrans à aiguilles s’affolent, les carlingues tremblotent, fument, prennent feu… La réussite, lorsqu’elle survient, paraît toujours arbitraire.
Le visage de Ryan Gosling est l’autre facteur majeur de stylisation. Avec son jeu minimaliste, son refus de l’expressivité ordinaire, l’acteur bloque la sympathie et l’identification. Filmé en très gros plans, Gosling est lunaire bien avant d’alunir et il le demeure ensuite. Le film brille dès qu’il est question de la distance qui éloigne toujours plus le héros des siens et de la vie ordinaire. À l’époque, des mouvements sociaux dénoncent les dépenses publiques faramineuses consacrées à la conquête spatiale, tandis que des millions de citoyens vivent mal. Damien Chazelle s’attarde étonnamment sur cette critique-là, comme pour contredire la célèbre formule d’Armstrong : « Un grand pas pour l’humanité… » Scepticisme et froideur contribuent à élever First Man au-delà de l’hagiographie attendue, au profit d’une réelle étrangeté, et d’une grande tenue.
FIRST MAN ON THE MOON Damien Chazelle 2018 (espace histoire)@@ (E)
Pilote jugé « un peu distrait » par ses supérieurs en 1961, Neil Armstrong sera, le 21 juillet 1969, le premier homme à marcher sur la lune. Durant huit ans, il subit un entraînement de plus en plus di ...

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FISH TANK, Andrea Arnold 2009, Katie Jarvis, Michael Fassbender (societe)@@@


Mia, 15 ans, vit dans une cité populaire de la région de l'Essex, dans le nord-est de Londres, avec sa mère Joanne et sa petite soeur Tyler. Adolescente rebelle, elle a été exclue de l'école. Elle trouve refuge et épanouissement dans la danse hip-hop. Mais sa vie déjà bien difficile est à nouveau bouleversée quand sa mère rentre à la maison avec son nouvel amant, Connor, un Irlandais très extraverti. La vie de la nouvelle famille recomposée, d'abord idyllique, se complique lorsque Connor encourage Mia à développer son unique passion, la danse...

TELERAMA
Un portrait sensible et tumultueux qui mêle tableau social et poésie. Elle jure comme un charretier et décoche un coup de boule aux importunes. Mais un éclair d’innocence passe parfois dans ses yeux. C’est Mia (Katie Jarvis, une révélation), ado rageuse d’une banlieue prolétaire blanche d’Angleterre. Horizon barré. Mais Mia fait des merveilles dans le hip-hop. Et puis il y a Connor (Michael Fassbender), le nouveau mec de sa mère, qui s’installe un moment à la maison. À son contact, Mia relâche la tension.

Andrea Arnold avait signé un premier film, Red Road, conceptuel et assez froid. Cette fois, on s’attache aux personnages, tous pourvus de défauts mais non stigmatisés — pas même Connor. Le film prend des tours souvent inattendus, échappe au béton et gagne la campagne au bord de l’eau, dans un semblant de joie familiale. Le film décrit un processus de maturité, qui passe par la confiance en soi, le soutien, l’amour. La réalisatrice combine finement tableau social et imaginaire poétique. Au milieu des disputes affleurent de beaux instants de douceur. Pour preuve, ces séquences de ralentis, vagues de désir où Mia se sent portée, caressée, soulevée vers le haut comme une plume.


FISH TANK, Andrea Arnold 2009, Katie Jarvis, Michael Fassbender (societe)@@@ (E)
Mia, 15 ans, vit dans une cité populaire de la région de l'Essex, dans le nord-est de Londres, avec sa mère Joanne et sa petite soeur Tyler. Adolescente rebelle, elle a été exclue de l'école. Elle t ...

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FLEUR DU DESERT, Sherry Hormann 2009, Liya Kebede, Sally Hawkins (societe)@@


Issue d'une famille de nomades somaliens, Waris connaît une enfance rude mais heureuse car entourée des siens. Cependant, quand son père décide de la marier à l'âge de 13 ans, Waris prend la fuite. Traversant le désert au péril de sa vie, elle atteint la ville de Mogadiscio et retrouve sa grand-mère.

TELERAMA
Biopic pudique et bouleversant du mannequin Waris Dirie, depuis sa fuite de Somalie à son engagement contre l’exclusion. Desert Flower Filmproductions

C‘est une histoire vraie. Celle de Waris Dirie (Liya Kebede), jeune fille du désert somalien qui a fui un mariage arrangé en marchant toute seule plusieurs jours et a fini par atteindre Mogadiscio, qu’elle a ensuite quittée pour Londres. Là-bas, elle a servi d’esclave à une famille de diplomates, avant d’être repérée dans un fast-food par un photographe de mode, Terence Donovan, qui a fait d’elle un top-modèle.

Envahi de musique et illustratif, le film ne brille guère par sa mise en scène, mais aborde frontalement l’excision inhumaine dont a été victime Waris à l’âge de 3 ans, rituel contre lequel elle s’est battue par la suite, en tant qu’ambassadrice de bonne volonté pour l’ONU. Son parcours est raconté sous forme de flash-back successifs. La présence vive de Sally Hawkins, qui joue la copine chaleureuse à Londres, et celle de Timothy Spall (le photographe) affermissent le récit. La sexualité saccagée par l’excision, les complications douloureuses qui s’ensuivent, la honte surmontée et le combat militant, tout cela est évoqué sans fausse pudeur, en portant haut la force et le courage de son héroïne. Le film se termine par un chiffre qui fait froid dans le dos : six mille fillettes sont encore mutilées chaque jour dans le monde.
FLEUR DU DESERT, Sherry Hormann 2009, Liya Kebede, Sally Hawkins (societe)@@ (E)
Issue d'une famille de nomades somaliens, Waris connaît une enfance rude mais heureuse car entourée des siens. Cependant, quand son père décide de la marier à l'âge de 13 ans, Waris prend la fuite. Tr ...

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FLEUVE NOIR, Erick Zonca 2018, Vincent Cassel, Romain Duris (policier)@@


Au sein de la famille Arnault, Dany, le fils aîné, disparaît. François Visconti, commandant de police usé par son métier, est mis sur l'affaire. L'homme part à la recherche de l'adolescent alors qu'il rechigne à s'occuper de son propre fils, Denis, seize ans, qui semble mêlé à un trafic de drogue. Yan Bellaile, professeur particulier de Dany, apprend la disparition de son ancien élève et propose ses services au commandant. Il s'intéresse de très près à l'enquête. De trop près peut-être.

TELERAMA
Le film d’Erick Zonca, qui met aux prises Vincent Cassel en flic alcoolo et Romain Duris en prof toxique, divise les critiques de la rédaction.

Pour
qDans la grande famille des polars, il y a les réalistes et… les autres. Ceux dont les archétypes et les sentiments, exacerbés et plus noirs que nature, servent d’alibis pour des comédiens ravis de cabotiner comme les grands anciens : Louis Jouvet dans Quai des Orfèvres, d’Henri-Georges Clouzot, ou Anthony Perkins dans Psychose. Fleuve noir est de cette eau-là, toxique, marécageuse. Un adolescent a disparu, et François Visconti, le flic usé et alcoolique chargé du dossier, y voit le prétexte de deux fixations. D’abord sur la mère, perdue, et en charge de son autre enfant, handicapé. Puis sur un étrange voisin, un professeur fouineur, très (trop ?) concerné par l’enquête… Tout le monde est bizarre, se désire et se surveille dans ce thriller ivre de névroses, où il ne fait pas bon se prendre pour Zorro ni trop protéger son prochain… Sandrine Kiberlain, elle l’a dit, ne fut pas heureuse sur le tournage : à l’écran, cela donne des absences fascinantes à son personnage. Face à Romain Duris, tout en fantasmes inassouvis, Vincent Cassel compose un Columbo suintant le mal-être, le manque d’amour. De grands acteurs pour un film sur le ­besoin maladif d’aimer. — G.O.

Contre
oDès les premières séquences, la pauvre Sandrine Kiberlain semble implorer du regard une âme charitable qui voudra bien la délivrer d’un tel naufrage. On la comprend : rien ne fonctionne dans ce polar glauque. Ni l’intrigue (peu crédible), ni le rythme (apathique), ni le cabotinage (ridicule) de ses stars. Remercions toutefois Vincent Cassel et Romain Duris de nous avoir bien fait rigoler avec leur interprétation sans filtre d’un inspecteur alcoolo (pour le premier) et d’un enseignant pervers (pour le second). Même si ce n’était sans doute pas l’effet recherché…. — S. D.
FLEUVE NOIR, Erick Zonca 2018, Vincent Cassel, Romain Duris (policier)@@ (E)
Au sein de la famille Arnault, Dany, le fils aîné, disparaît. François Visconti, commandant de police usé par son métier, est mis sur l'affaire. L'homme part à la recherche de l'adolescent alor ...

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FLORENCE FOSTER JENKINS, Stephen Frears 2016, Meryl Streep, Hugn Grant(drame)


New York, 1944. Florence Foster Jenkins, riche héritière new-yorkaise et célèbre mondaine, est convaincue, à tort, d'avoir une très belle voix. Son mari et imprésario, St Clair Bayfield, comédien anglais aristocrate, tient coûte que coûte à ce que sa Florence bien-aimée n'apprenne pas la vérité. Cependant, lorsque Florence décide de se produire en public au Carnegie Hall, St Clair comprend qu'ils s'apprêtent à relever le plus grand défi de leur vie.

TELERAMA
Le personnage de la millionnaire américaine qui se rêvait cantatrice malgré une voix de crécelle avait inspiré Catherine Frot dans “Marguerite”. Meryl Streep l’incarne avec force cabotinage dans cette comédie trop sage. Mais Hugh Grant y est génial.
Depuis que Florence Foster Jenkins a inspiré le personnage de Catherine Frot dans Marguerite, la millionnaire new-yorkaise qui se rêvait cantatrice malgré sa voix de crécelle n'est plus une inconnue en France. Le biopic que Stephen Frears lui consacre a un gros handicap : il est sorti après le film de Xavier Giannoli, perdant l'attrait de la nouveauté et s'exposant à une comparaison risquée. Meryl Streep l’incarne avec force cabotinage dans cette comédie trop sage. Mais Hugh Grant y est génial. Car le plus original des deux, c'est le français.
Frears s'intéresse à la soprano de pacotille au soir de sa vie, en 1944, quand elle se pique de donner un récital au Carnegie Hall. Il ne manque pas un bibelot précieux à cette reconstitution du décor kitsch dans lequel la « diva » américaine recevait sa cour. La description de cet univers snob ne manque pas d'humour, et le fameux concert atteint une vraie intensité dramatique. Mais domine l'impression de feuilleter un beau livre d'images superficiel. Le réalisateur de The Queen, mordant d'habitude, adoucit ses coups, comme pour privilégier l'émotion à la satire. Une retenue que l'on aurait préféré voir dans le jeu de Meryl Streep...
Dommage, car le scénario développe un joli paradoxe : cette amoureuse de la musique qui chantait si faux a rendu ses proches plus sincères en donnant un sens à leur vie. A commencer par son mari, qui profite de l'argent de l'héritière pour se ­révéler le plus tendre des hommes. Hugh Grant, jamais vu aussi bon, apporte son ­irrésistible don comique, puis une émotion bouleversante à cet être médiocre, soudain admirable.
FLORENCE FOSTER JENKINS, Stephen Frears 2016, Meryl Streep, Hugn Grant(drame)@@@ (E)
New York, 1944. Florence Foster Jenkins, riche héritière new-yorkaise et célèbre mondaine, est convaincue, à tort, d'avoir une très belle voix. Son mari et imprésario, St Clair Bayfield, com& ...

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FLORIDE, Philippe Le Guay 2015, Jean Rochefort, Sandrine Kiberlain (sante sentimental)@@


Atteint de troubles de la mémoire, Claude Lherminier, octogénaire divorcé, habite seul dans sa grande maison de Haute-Savoie. Malgré tout, il garde le verbe haut et son élégance d'antan. Son quotidien se partage entre passer ses nerfs sur les aides à domicile qui rendent les armes chacune à leur tour devant ses provocations, et échafauder des plans pour ne pas être enterré à côté de son pire ennemi.

TELERAMA
On aurait préféré retrouver Jean Rochefort, toujours bon pied, bon œil, ailleurs que dans cette adaptation (pas terrible) de la pièce de Florian Zeller, Le Père, où le pathétique l'emporte constamment sur la cruauté. Sandrine Kiberlain, toute en émotion contenue, tente de faire contrepoint. En vain.
FLORIDE, Philippe Le Guay 2015, Jean Rochefort, Sandrine Kiberlain (sante vieillesse sentimental)@@ (E)
Atteint de troubles de la mémoire, Claude Lherminier, octogénaire divorcé, habite seul dans sa grande maison de Haute-Savoie. Malgré tout, il garde le verbe haut et son élégance d'antan. Son quotidi ...

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FRANTZ, Francois Ozon 2016, Pierre Niney, Paula Beer (histoire guerre)@@@


Au lendemain de la guerre 14-18, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Cependant, ce jour-là, un jeune Français, Adrien, est venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand. Cette présence à la suite de la défaite allemande va provoquer des réactions passionnelles dans la ville.

TELERAMA
Au sortir de la Grande Guerre, un Français rencontre la femme de Frantz, son ami allemand mort. Ozon joue avec leur inconscient et leurs illusions. D’une main de maître.

En 1919, sur la tombe de son fiancé mort au combat, elle trouve un homme en pleurs. Anna ne savait pas que Frantz avait un ami français. Les parents du mort repoussent, d’abord, ce jeune homme qui ajoute à leur chagrin. Mais Adrien évoque avec tant de flamme sa vie avec Frantz, à Paris, qu’ils en redemandent. Un jour, il s’enfuit. Anna part à sa recherche, en France…

Le film repose sur deux périples. Deux rêves qui ne peuvent que finir mal. Mais le grand personnage, c’est elle, qui s’éveille, se révèle, s’accepte — contrairement à lui.

Chez Ozon, les images contredisent les discours. Sans doute parce qu’il confronte l’inconscient de ses personnages avec ce qu’ils disent ou taisent. Le cinéaste con­temple leurs erreurs, leurs mensonges avec une indulgence dénuée de la pro­vocation de ses débuts. Il semble avoir ­atteint l’osmose délicate entre audace et lyrisme. Reste l’épouvante, intacte, devant les pères. Dans Frantz, ils sont tous des ­infanticides qui envoient leurs fils à la mort et trinquent à leur décès. Le ­moment le plus intense est celui où deux de ces ­victimes s’étreignent dans une tranchée. L’un assassiné, l’autre épargné, mais à ­jamais mort.
FRANTZ, Francois Ozon 2016, Pierre Niney, Paula Beer (histoire guerre)@@@ (E)
Au lendemain de la guerre 14-18, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Cependant, ce jour-là, un jeune Français, Adrien, est venu s ...

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GAGARINE PREMIER DANS L ESPACE, Pavel Parkhomenko 2013, Alseni Bathily Lyna Khoudri Jamil McCraven (espace bio)@@


Pour la première fois, un homme voyage dans l'espace et contribue à l'extraordinaire accomplissement du rêve de l'humanité. Pendant son vol, le jeune pilote réfléchit à sa vie, se souvient de son enfance difficile, ainsi que de son éducation et de sa famille.

GAGARINE PREMIER DANS L ESPACE, Pavel Parkhomenko 2013, Alseni Bathily Lyna Khoudri Jamil McCraven (espace bio)@@ (E)
Pour la première fois, un homme voyage dans l'espace et contribue à l'extraordinaire accomplissement du rêve de l'humanité. Pendant son vol, le jeune pilote réfléchit à sa vie, se souvient de ...

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GAINSBOURG vie heroique, Joann Sfar, 2010, Eric Elmosnino, Laetitia Casta (biopic)@@


Du jeune Parisien arborant l’étoile de David imposée aux juifs durant l'Occupation allemande jusqu'à l'apogée de l'auteur-compositeur-interprète des années 1980, le film est une biographie fantasmagorique de Serge Gainsbourg, créateur qui défraya la chronique et laissa son empreinte dans le monde de la chanson avec de nombreuses œuvres poétiques et subversives.
Il retrace la vie de Gainsbourg à travers la plupart de ses tendances artistiques, de son apprentissage de peintre jusqu'au « Gainsbarre » (et son avatar de « La Gueule » en carton/latex avec un long nez et des doigts immenses griffus) des dernières années en passant par le jazz de Saint-Germain-des-Prés et les yéyés.

TELERAMA
Après une première heure inventive (avec une Laetitia Casta étincelante et émouvante en Bardot), on sent ensuite un peu trop la construction, qui ressemble à une suite de sketchs…
Pour interpréter Gainsbourg, Joann Sfar a engagé Éric Elmosnino, mieux que bien. Et pour son double, audacieux et maléfique – une sorte de Gainsbarre, appelé « la Gueule » –, il a choisi, échappée de son imagination de dessinateur, une marionnette vivante, aux grandes oreilles et aux ongles démesurés…
Le charme du film tient à ce compagnonnage obligé : la terreur qui saisit Serge de devoir composer avec cet alter ego désiré et haï. D’autres idées surgissent dans la première heure. Toute cette fantaisie irréaliste aboutit à Bardot et à l’irruption d’une Laetitia Casta extra. Casta-Bardot, c’est l’apothéose de Gainsbourg (vie héroïque). Après les « shebam » et les « wizz », Sfar a un peu de mal à cacher ce qu’il avait dissimulé dès le début : un scénario fait de sketchs successifs.
Ce que l’on aime, c’est la réunion d’un fan éperdu et de son idole. La rencontre de leurs imaginaires. Et leur déraison. Seulement, comme le chantait Gainsbourg, « Pour être à vous / faut être à moitié fou »… Sfar l’a-t-il été assez ?
GAINSBOURG, Joann Sfar, 2010, Eric Elmosnino, Laetitia Casta (biopic)@@ (E)
Du jeune Parisien arborant l’étoile de David imposée aux juifs durant l'Occupation allemande jusqu'à l'apogée de l'auteur-compositeur-interprète des années 1980, le film est une biographie fan ...

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GANGS OF NEW YORK, Martin Scorcese 2002, Leonardo Di Caprio (histoire saga)@@


En 1846, le quartier de Five Points, un faubourg pauvre de New York, est le théâtre d'une guerre des gangs sanguinaire. Lorsque Bill le Boucher assassine le chef des Irlandais, père d'Amsterdam Vallon, il s'associe avec un policier véreux et prend le contrôle de la ville. Seize ans plus tard, Amsterdam retourne à New York pour venger la mort de son père, tuer Bill et mettre fin à son règne.

TELERAMA
Américains de souche contre immigrants, au milieu du XIXe siècle. Guerre des gangs, bastons sans merci… Sujet partiellement shakespearien, mais 100 % scorsésien. Des Affranchis à The Irishman, Martin Scorsese n’a cessé d’ausculter le crime organisé, structuré par les survivances claniques et les solidarités ethniques. Gangs of New York lui permet de remonter à la source de cette violence, qui le fascine et l’effraie.

Le combat de rue qui ouvre le film met la barre très haut en termes de puissance hypnotique. Cette scène fondatrice installe le récit dans une sorte de no man’s land temporel, une période anté-historique. Bien sûr, c’est New York à l’époque, mais ce pourrait être un autre monde, une société troglodyte… Chaque gravure animée est un morceau de bravoure, d’une rare invention visuelle. Comédien d’une trempe exceptionnelle, Daniel Day-Lewis, boucher prompt à tailler dans les chairs, humaines ou animales, mais aussi politicien populiste, orateur au verbe tonitruant, domine les débats
GANGS OF NEW YORK, Martin Scorcese 2002, Leonardo Di Caprio (histoire saga)@@ (E)
En 1846, le quartier de Five Points, un faubourg pauvre de New York, est le théâtre d'une guerre des gangs sanguinaire. Lorsque Bill le Boucher assassine le chef des Irlandais, père d'Amsterdam Vallon, il s'associe avec ...

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GANGSTER QUAD, Ruben Fleischer 2012, Josh Brolin, Ryan Gosling (thriller)@@


Le parrain de la mafia, Mickey Cohen, dirige Los Angeles et obtient tout ce qu'il veut grâce à la protection de ses hommes de mains, mais aussi de la police et des hommes politiques sous sa coupe. Seuls deux sergents du LAPD, John O'Mara et Jerry Wooters, font tout pour réduire son emprise à néant.

TELERAMA
L'été dernier, après la tuerie dans le multiplexe d'Aurora qui projetait le nouveau Batman, la bande-annonce de ce Gangster Squad était vite retirée des salles : on y voyait une tuerie dans un cinéma du Chinatown de Los Angeles, en 1950. La scène a été supprimée, retournée et remplacée par l'explosion d'un camion piégé... Mais on sent toujours, dans ce film de gangsters qui rappelle L.A. Confidential (1997) ou Les Incorruptibles (1987), une envie de rendre la violence plus frappante, pour construire un personnage d'ennemi public vraiment dangereux, effrayant. Il s'appelle Mickey Cohen, il a acheté la police et les juges, tué ceux qu'il ne pouvait corrompre. Los Angeles lui appartient et il veut faire de l'Amérique son empire...

C'est donc vraiment un scénario à la Batman qui se joue : face au pouvoir du Mal absolu, des justiciers d'un nouveau genre doivent intervenir, des flics avec permis de tuer comme des gangsters... Pas sûr que tout ça reflète l'histoire du véritable Mickey Cohen, joué ici par Sean Penn, avec une volonté de profondeur et d'authenticité inutile. Car le réalisateur, lui, joue plutôt sur les effets de séduction immédiate et sur le glamour du cinéma de studio, assorti aux décors rétro. La brutalité de la guerre contre le crime se coule ainsi dans des atmosphères soignées et un casting de séducteurs au milieu desquels papillonne une vamp. C'est plaisant, mais finalement presque naïf. Ce que le discours final sur les bienfaits de la loi ne cache plus du tout.

À Los Angeles, en 1950, la folie sanglante et la soif de pouvoir du gangster Mickey Cohen obligent la police à créer un gang de flics aux méthodes de justiciers voyous. Joli, plaisant, mais un peu naïf aussi.
GANGSTER QUAD, Ruben Fleischer 2012, Josh Brolin, Ryan Gosling (thriller)@@ (E)
Le parrain de la mafia, Mickey Cohen, dirige Los Angeles et obtient tout ce qu'il veut grâce à la protection de ses hommes de mains, mais aussi de la police et des hommes politiques sous sa coupe. Seuls deux sergents du LAPD, J ...

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GETAWAY OF LOVE, Tonino Zangardi et Luisa Porrino 2015, Marco Bocci, Claudia Gerini (sentimental)@


Le destin de Giuliana est radicalement changé lorsque deux voleurs pénètrent soudainement dans le supermarché où elle travaille et la prennent en otage.
GETAWAY OF LOVE, Tonino Zangardi et Luisa Porrino 2015, Marco Bocci, Claudia Gerini (sentimental)@ (E)
Le destin de Giuliana est radicalement changé lorsque deux voleurs pénètrent soudainement dans le supermarché où elle travaille et la prennent en otage. ...

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GLORIA MUNDI, Robert Guédiguian 2019, Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin (societe)@@@


Daniel sort de prison où il était incarcéré depuis de longues années et retourne à Marseille auprès de son ex-femme et sa fille enceinte. En venant à la rencontre du bébé, Daniel découvre une famille recomposée qui lutte par tous les moyens pour rester debout. Quand un coup du sort fait voler en éclat ce fragile équilibre, Daniel, qui n'a plus rien à perdre, va tout tenter pour les aider.

TELERAMA
Une naissance, des retrouvailles familiales. Mais dans Marseille en mutation, la jeune génération a enterré la solidarité. Un terrible mélodrame social.
Gloria Mundi s’ouvre sur la naissance de Gloria, fille de Mathilda. À la maternité, les proches défilent. Il manque le père de Mathilda, en prison. Il en sort peu après et cherche à reprendre contact, en faisant connaissance avec la famille recomposée. Son ex-femme et Richard, chauffeur de bus, n’hésitent pas à l’héberger. Du côté des enfants, c’est plus compliqué… Loin de l’Estaque, on est, cette fois, dans les nouveaux quartiers d’affaires (la Joliette) ou de passage (Plombières). Dans un Marseille en chantier, qui mute, hybride, glacial. Ce manque de chaleur est raccord avec la dégénérescence sociale décrite, la disparition de la solidarité, de l’entraide. En pleine guerre économique, les habitants sont prêts à tout pour survivre.

Le vingt et unième long métrage de Robert Guédiguian est un mélodrame social, implacable et simple. Où le cinéaste filme en priorité la jeunesse. Il la montre instable, précarisée, atomisée. Disparu le combat collectif d’antan. Disparu même le cocon du couple. Il ne reste que des individus sous pression, qui se font du mal et se trahissent pour satisfaire des pulsions…
GLORIA MUNDI, Robert Guédiguian 2019, Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin (societe)@@ (E)
Daniel sort de prison où il était incarcéré depuis de longues années et retourne à Marseille auprès de son ex-femme et sa fille enceinte. En venant à la rencontre du bébé ...

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GLORIA, Sebastian Lelio 2013, Paulina García, Sergio Hernandez (sentimental)@@@


Divorcée depuis douze ans, ses enfants partis, Gloria, employée de bureau âgée de 58 ans, vit seule à Santiago, au Chili. Bien décidée à continuer à profiter de la vie, adorant danser, elle passe nombre de soirées dans des clubs et multiplie les activités de loisir. Après bien des aventures sans lendemain, sa rencontre avec Rodolfo, sexagénaire propriétaire d'un centre récréatif, bouleverse son existence.

TELERAMA
Rien à voir avec l'héroïne de Cassavetes. Quoique... Si la Gloria de Sebastián Lelio ne tient pas la dragée haute à des gangsters, elle a tout de même un sacré tempérament et sait manier le pistolet... à peinture, pour se défouler ! A 58 ans, divorcée avec deux grands enfants qui n'ont plus besoin d'elle, elle n'est pas du genre à se morfondre. Tous les soirs, après le travail, elle fréquente les dancings de Santiago et, sur la piste, on ne voit qu'elle, avec ses grandes lunettes. Rodolfo la dévore des yeux et finit par l'aborder. Un nouvel amour avec ce sexagénaire décidé à se délester de son encombrante famille ? Gloria se lance. Gloria y croit...

Sebastián Lelio (La Sagrada Familia) peint cette histoire d'amour tardif avec une pointe d'amertume, mais en s'appuyant sur le sourire constant de Paulina García, star chilienne à la présence évidente. Au cinéma, la lâcheté masculine est souvent l'apanage d'« adulescents » qui hésitent à s'engager. Avec Rodolfo, c'est la même rengaine. Cet amoureux rêve de changement, mais il est faible... Dans cet hôtel où Gloria vient de lui faire l'amour — belles scènes où le cinéaste filme sans fard des corps plus tout jeunes —, soudain, il n'est plus là. Volatilisé... jusqu'à la prochaine promesse. Ah, s'il était capable, comme Gloria, de chanter à tue-tête dans sa voiture ou de découvrir, sur le tard, les vertus de la fumette ! Mais le passé, pour lui, est une prison. Le réalisateur filme le Chili tel qu'il est aujourd'hui : un pays moderne où les jeunes ressemblent à ceux du monde entier, mais où les générations d'avant prouvent qu'on ne gomme pas facilement trente ans de dictature. A moins d'avoir l'énergie de Gloria. Cette capacité à redémarrer. Retourner sur la piste. Et danser... — Guillemette Odicino


GLORIA, Sebastian Lelio 2013, Paulina García, Sergio Hernandez (sentimental)@@@ (E)
Divorcée depuis douze ans, ses enfants partis, Gloria, employée de bureau âgée de 58 ans, vit seule à Santiago, au Chili. Bien décidée à continuer à profiter de la vie, adorant d ...

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GODZILLA, Gareth Edwards 2014, Aaron Taylor-Johnson, Bryan Cranston, Juliette Binoche (science fiction fantastique)@@


Le physicien nucléaire Joseph Brody enquête sur de mystérieux phénomènes qui ont lieu au Japon. Refusant de s'en tenir à la version officielle qui évoque un tremblement de terre, le scientifique revient sur les lieux du drame accompagné par son fils Ford, soldat dans la Navy. Ils découvrent que les incidents ne sont pas liés à une catastrophe naturelle, mais à des monstres réveillés par des essais nucléaires dans le Pacifique au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

TELERAMA
ure se défend toujours.

Malgré des effets spéciaux spectaculaires, malgré le renfort de deux bébêtes encore plus vilaines que lui (les « Muto », pleines de papattes géantes), et la mobilisation de l’armée américaine au grand complet, le saurien increvable ne casse pas des briques. Beaucoup de moyens, très peu d’imagination.
GODZILLA, Gareth Edwards 2014, Aaron Taylor-Johnson, Bryan Cranston, Juliette Binoche (science fiction fantastique)@@ (E)
Le physicien nucléaire Joseph Brody enquête sur de mystérieux phénomènes qui ont lieu au Japon. Refusant de s'en tenir à la version officielle qui évoque un tremblement de terre, le scientifiq ...

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GOLIATH, Frederic Tellier 2021, Pierre Niney, Gilles Lellouche, Emmanuelle Bercot, Laurent Stocker (environnement)@@


France, professeure de sport le jour, ouvrière la nuit, milite activement contre l'usage des pesticides. Patrick, obscur et solitaire avocat parisien, est spécialiste en droit environnemental. Mathias, lobbyiste brillant et homme pressé, défend les intérêts d'un géant de l'agrochimie. Suite à l'acte radical d'une anonyme, ces trois destins, qui n'auraient jamais dû se croiser, vont se bousculer, s'entrechoquer et s'embraser.

TELERAMA
Un modeste avocat et une mère de famille affrontent l’industrie des pesticides, soutenue en haut lieu par un lobbyiste féroce. Écrit comme un thriller réaliste, ce film se révèle fort sur les enjeux de pouvoir.

Du cinéma français musclé mais en prise avec la réalité : voici la formule séduisante de ce thriller dans le milieu des fabricants de pesticides… L’incontournable Gilles Lellouche, toujours doué pour être « l’homme de terrain », interprète ici un avocat gentiment à la ramasse, qui va se révéler défenseur incorruptible des victimes de l’agrochimie. Ce sont leurs voix que veut faire entendre France (Emmanuelle Bercot), dont le mari subit les effets toxiques d’un ersatz du glyphosate. Mais ceux qui s’enrichissent en vendant des produits phytosanitaires assoient leur domination et placent leurs chiens de garde. Mathias est l’un d’eux, un lobbyiste sans foi ni loi.

Confier au si populaire Pierre Niney un personnage si antipathique est une très bonne idée. La férocité de Mathias rend palpitant ce qui se joue dans l’univers de politiciens où il gravite. Un pouvoir dans le pouvoir est dénoncé, empêchant que soient augmentées les distances minimales d’épandage des pesticides — potentiellement cancérigènes. La toute-puissance des lobbyistes est bien celle d’un terrible Goliath. Mais le David de l’histoire est moins réussi : sur ces victimes qui ont bien du mal à faire le poids, le réalisateur pose un regard qui cède au mélo. Une façon d’humaniser ces manœuvres chez les technocrates, au risque de leur faire perdre un peu de mordant.
GOLIATH, Frederic Tellier 2021, Pierre Niney, Gilles Lellouche, Emmanuelle Bercot, Laurent Stocker (environnement)@@ (E)
France, professeure de sport le jour, ouvrière la nuit, milite activement contre l'usage des pesticides. Patrick, obscur et solitaire avocat parisien, est spécialiste en droit environnemental. Mathias, lobbyiste brillant et ho ...

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GONE BABY GONE, Ben Affleck 2007 (thriller)@@


Dans une banlieue ouvrière de Boston, la petite Amanda a disparu. Après l'échec des recherches menées par la police, la tante et l'oncle de l'enfant décident de faire appel à des détectives privés du coin, Patrick Kenzie et Angie Gennaro. Patrick et Angie connaissent bien le quartier, au point de savoir que Hélène, la mère d'Amanda, est une droguée.

TELERAMA
Une plongée dans le monde interlope de la ville de naissance du réalisateur où l’on suit un détective privé aussi bizarre qu’attachant.

Du détective imaginé par Dennis Lehane, Casey Affleck fait une silhouette improbable. Et d’autant plus séduisante : voix un peu trop aiguë, parole souvent hésitante, et quelque chose de légèrement épouvanté dans le regard. Une sorte d’inaptitude au Mal, peut-être... Avec sa compagne, Patrick Kenzie, privé à l’honnêteté proverbiale, est engagé pour retrouver une gamine disparue, dont la mère est droguée. Ce qui l’amène à plonger dans le monde interlope de Boston... C’est ce que Ben Affleck, pour son premier film derrière la caméra, réussit le mieux : s’il patine dans les scènes d’action, il parvient à rendre sourdement inquiétante cette ville où il est né.

Affleck filme des trognes qu'il contemple, fasciné. Un univers de bouffis et d'abrutis divers qu'il parvient presque à rendre attachants. Il fait la part belle aux seconds rôles : cette drôle de mère à la cervelle en pois chiche, par exemple, qu'interprète Amy Ryan avec une maîtrise toute théâtrale. Ou ce flic qu'incarne Ed Harris, une fois de plus génial. On pourra trouver un rien trop appuyé - plus que dans le livre, en tout cas - ce classique affrontement du Bien et du Mal, avec épilogue démonstratif. D'autant que c'est lorsqu'il peint, au contraire, le flou des actes et des sentiments que Ben Affleck convainc le plus. Grâce, surtout, à ce curieux privé candide et flottant, que son propre frère rend bizarrement attachant et difficilement oubliable.
GONE BABY GONE, Ben Affleck 2007 (thriller)@@ (E)
Dans une banlieue ouvrière de Boston, la petite Amanda a disparu. Après l'échec des recherches menées par la police, la tante et l'oncle de l'enfant décident de faire appel à des détectives p ...

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GONE GIRL, David Fincher 2014, Ben Affleck, Rosamund Pike (thriller policier)@@@


Le matin de leur cinquième anniversaire de mariage, Amy, la femme de Nick Dunne, disparaît de leur maison cossue de banlieue de St-Louis. La police vient rapidement faire enquête et trouve plusieurs indices suspects qui pointent vers un crime violent.

TELERAMA
Où est Amy ? Disparue le matin de son anniversaire de mariage. Au domicile conjugal, impeccable maison suburbaine, tout est en ordre. Tout, sauf le salon, table basse renversée, chaos de verre brisé. Le mystère arrache la petite ville du Missouri à son ennui mortel, puis gagne le pays entier… Où est Amy ? La question mute sous l’effet de la fausse compassion, du voyeurisme. La si jolie, si blonde épouse était-elle heureuse ? Et surtout, de quel bois, vert ou pourri, se chauffait son couple ? Nick, le mari, est toujours à côté de la plaque, incapable de jouer pour les caméras son rôle d’homme brisé par l’angoisse. On lui en attribue vite un autre : suspect idéal.

En adaptant Les Apparences, le polar de Gillian Flynn, David Fincher excelle dans l’un de ses hobbies préférés : s’approprier des récits clés en main (comme Millénium, d’après Stieg Larsson), avec un diabolique talent de narrateur, une science exacte de la manipulation des images. Dans Gone Girl, l’horreur est bien là, mais elle se cache sous une ligne claire, dans la fluide succession de plans larges, d’une élégance soyeuse. La mécanique du thriller est parfaitement huilée, pleine d’ingénieux tiroirs secrets. Mais le jeu des apparences se poursuit bien au-delà du simple divertissement policier, vers un conte cruel dominé par l’interprétation de Rosamund Pike. Dans la valse des monstres, c’est elle qui donne le la.
GONE GIRL, David Fincher 2014, Ben Affleck, Rosamund Pike (thriller policier)@@@ (E)
Le matin de leur cinquième anniversaire de mariage, Amy, la femme de Nick Dunne, disparaît de leur maison cossue de banlieue de St-Louis. La police vient rapidement faire enquête et trouve plusieurs indices suspects qui p ...

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GOOD BYE LENIN, Wolfgang Becker 2003, Daniel Bruhl, Katrin Sass (histoire)@@@


Dans la nuit du 9 au 10 octobre 1989, le Mur est tombé, et dans les semaines qui ont suivi des millions de personnes ont littéralement changé de planète. Good Bye Lenin... Mais la camarade Christiane Kerner, une militante émérite vivant à Berlin-Est, n'en a rien su. Depuis la veille, elle était dans le coma. Terrassée par un infarctus foudroyant en découvrant une manif pacifique contre le régime sauvagement réprimée par la police. L'Histoire joue d'emblée un rôle essentiel dans ce film. Mais rien n'y est plus décisif que l'amour d'un fils pour sa mère.

TELERAMA
Good Bye Lenin ! est d'abord une belle démonstration de l'art et la manière de mêler avec légèreté l'intime et l'universel, le destin d'un peuple déboussolé et celui, tout aussi problématique, d'une famille aux abois... Quand Christiane Kerner va rouvrir les yeux, huit mois plus tard, il ne reste plus rien de cette « patrie socialiste » dont elle demeurait, avec une désarmante sincérité, l'avocate idéaliste. À Berlin-Est, on a procédé à un frénétique nettoyage par le vide. Sur les façades des immeubles où flottaient les immenses bannières écarlates célébrant le 40e (et dernier) anniversaire de la RDA se déploient désormais des publicités géantes pour Coca Cola. En huit mois, on a bazardé, liquidé, mis au rebut tout ce qui renvoyait à « l'ancien monde », et en particulier le moche, le tarte, le ringard, cette empreinte supposée indélébile du régime défunt sur le quotidien de chacun. Changer de vie, c'était aussi, symboliquement, se débarrasser des papiers peints marronnasses et des chandails made in Bulgaria... Problème. Les médecins ayant averti Alex, le fils de Christiane, que le moindre choc émotionnel pouvait lui être fatal, comment lui cacher l'invraisemblable vérité ? A partir de cette donnée qu'on peut prendre, d'abord, pour un simple « truc » scénaristique, Good Bye Lenin ! va développer une cascade de péripéties, où la satire pointilliste d'un système totalitaire ossifié jusqu'au ridicule fait contrepoids aux désillusions nées du trop brutal basculement collectif des Ossis.

Cette mère si fragile, il s'agit d'organiser sa survie par la plus aléatoire des méthodes : en inventant un énorme mensonge. En clair, Alex décide de faire revivre une RDA disparue, volatilisée, de réinventer entre les quatre murs d'une chambre un microcosme conforme à la vision de sa mère. On ne dévoilera pas à quelles improvisations funambules le fils recourt pour mener à bien son ingénieux travail de « reconstitution historique ». Reconstruire la société est-allemande à l'identique, c'est aussi simple et aussi compliqué, donc aussi drôle, que de partir en chasse d'une marque de cornichons est-allemande disparue des supermarchés de la nouvelle Allemagne... La comédie change d'échelle quand Alex décide de se servir de la télévision pour peaufiner l'illusion. Bricoler une actualité fictive dans de pseudo-journaux télévisés avec présentateur récitant les vérités truquées du catéchisme socialiste : cela devient du grand art. La télé, c'est l'arme absolue d'Alex, et le réalisateur de Good Bye Lenin ! s'en sert pour une savoureuse illustration du pouvoir de l'image quand il ne reste qu'elle pour faire croire à une réalité qui n'existe plus.

Comment rendre plus vrai que vrai ce qui n'était qu'un leurre mis en scène par la machine de propagande du Parti ? Tout se passe comme si Alex réinventait, sans le chercher, cet ordre ancien où l'on manipulait l'information avec la complicité plus ou moins consentante des figurants (ici les voisins de palier) « jouant » à acclamer les bienfaits du régime. Au comble d'une inspiration débridée, il ira jusqu'à changer radicalement le sens de la chute du Mur en une parodie carrément absurde des contrevérités distillées par un régime en déroute.
Surtout, entre deux gags, le réalisateur insuffle une émotion contenue, une forme de mélancolie, qui est cette « ostalgie » de certains Allemands de l'Est moins pour la vie d'avant, si triste et sans horizon, que pour tous ces repères disparus (une certaine marque de café ou le programme de télé favori des petits enfants de la RDA...) où s'accrochent les restes d'une identité perdue. Good Bye Lenin ! est une comédie intelligente, une fable futée, jamais manichéenne. Cela aurait suffi à assurer son succès. Si ce « petit » film, écrit par un scénariste débutant et réalisé par un metteur en scène de modeste réputation, a connu un triomphe sans égal en Allemagne, c'est sans doute parce qu'il reflète bien ce sentiment diffus que la « réunification » allemande, brutalement entrée dans les faits après la chute du Mur, reste toujours en jachère dans les esprits.
GOOD BYE LENIN, Wolfgang Becker 2003, Daniel Bruhl, Katrin Sass (histoire)@@@ (E)
Dans la nuit du 9 au 10 octobre 1989, le Mur est tombé, et dans les semaines qui ont suivi des millions de personnes ont littéralement changé de planète. Good Bye Lenin... Mais la camarade Christiane Kerner, une ...

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GOOD COP BAD COP, Erik Canuel 2006, Patrick Huard, Colm Feore (thriller)@


Ward et Boucher n'ont absolument rien en commun: l'un est un anglophone de Toronto, l'autre un francophone de Montréal; l'un ne déroge jamais aux procédures établies, l'autre est un rebelle qui refuse de suivre les règles.

TELERAMA
Rebelle ? Ripou ? Les deux ? L'image du policier est plus ambiguë que jamais. Démonstration en une trentaine de longs métrages présentés tout juillet à la Cinémathèque française, avec quelques classiques et de nombreuses raretés.
GOOD COP BAD COP, Erik Canuel 2006, Patrick Huard, Colm Feore (thriller)@ (E)
Ward et Boucher n'ont absolument rien en commun: l'un est un anglophone de Toronto, l'autre un francophone de Montréal; l'un ne déroge jamais aux procédures établies, l'autre est un rebelle qui refuse de suivre l ...

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GOTLAND, Hlynur Pálmason 2022, Elliott Crosset Hove, Ingvar E. Sigurðsson (societe religion)@@


Un jeune prêtre danois est envoyé dans une partie reculée de l'Islande pour construire une église et photographier la partie de la population qu'il croise sur son chemin.

TELERAMA
À la fin du XIXe siècle, un prêtre danois part pour l’Islande afin d’y bâtir une église, au risque de sa vie et de sa foi. Quelle puissance visuelle !

Àla fin du XIXe siècle, Lucas, un jeune pasteur, embarque pour l’Islande, alors colonie danoise, avec pour missions de construire une église et de réaliser les premières photographies de l’île, encore pour partie terra incognita, et de ses habitants. Un voyage qui va mettre sa foi à rude épreuve au contact des éléments, de la mort et de l’amour…

Pour son troisième long métrage, après Winter Brothers et Un jour si blanc, le réalisateur plasticien Hlynur Palmason a choisi le format carré des débuts du cinéma. Un retour aux sources pour représenter la puissante primitive d’une nature plus hostile que nourricière. Ses plans contemplatifs de volcan en éruption, de montagne aux arêtes tranchantes, de fleuves au débit tumultueux ou de plaines sans fin balayées par les vents sont si expressifs qu’ils font ressentir le froid extrême, l’humidité omniprésente (les Islandais, nous apprend le traducteur de Lucas, utilisent douze expressions différentes pour parler d’un « temps pluvieux » !), ou, dans de rares moments d’accalmie, la douceur d’un tapis de mousse. Sa vision matérialiste du monde, proche des westerns antispectaculaires de l’Américaine Kelly Reichardt, culmine dans les images, filmées au fil des saisons, de la décomposition d’un cheval jusqu’à sa disparition complète.

De cette matière si concrète se dégage une métaphysique du quotidien qui vient bouleverser la spiritualité, par trop théorique, de l’homme de Dieu perdu dans un territoire dont il ne comprend ni la langue, ni les mœurs. Cela pourrait être austère, c’est, au contraire, constamment vivant, sensuel, habité, grâce aux comédiens, en état de grâce, et aux cadres superbes de la cheffe opératrice Maria von Hausswolff, qui enregistrent les multiples variations des paysages dans le temps.

Après une première heure aux allures de film de survie, Godland s’apaise, temporairement, une fois Lucas arrivé à bon port — si l’on peut dire… — dans le village côtier dont il est censé devenir l’autorité morale. La petite communauté isolée bâtit alors, planche après planche, son lieu de culte. Un chantier collectif dont la chronique, chaleureuse et non dénuée d’humour, rappelle le cinéma de John Ford. Surtout quand Palmason symbolise cette union par un majestueux panoramique à 180 degrés qui relie les êtres et les choses, les hommes et les femmes, les enfants et les vieillards, le colon luthérien et ses ouailles colonisées dont il devient, un bref instant, le frère. Avant que l’incompréhension, le mépris et la violence ne reprennent le dessus dans un finale saisissant.
GOTLAND, Hlynur Pálmason 2022, Elliott Crosset Hove, Ingvar E. Sigurðsson (societe religion)@@ (E)
Un jeune prêtre danois est envoyé dans une partie reculée de l'Islande pour construire une église et photographier la partie de la population qu'il croise sur son chemin.

TELERAMA
À la fin du X ...

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GRACE A DIEU, Francois Ozon 2019, Melvil Poupaud, Denis Menochet (religion moeurs)@@


Alexandre vit à Lyon avec sa femme et ses enfants. Un jour, il découvre par hasard que le prêtre qui a abusé de lui aux scouts officie toujours auprès d'enfants.
GRACE A DIEU, Francois Ozon 2019, Melvil Poupaud, Denis Menochet (religion moeurs)@@ (E)
Alexandre vit à Lyon avec sa femme et ses enfants. Un jour, il découvre par hasard que le prêtre qui a abusé de lui aux scouts officie toujours auprès d'enfants. ...

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GRAN TORINO, Clint Eastwood 2008, Clint Eastwood


Walt Kowalski, un vétéran de la guerre de Corée, vient de perdre sa femme. Seul, misanthrope, bougon et raciste, il veille jalousement sur sa Ford Gran Torino, râlant sans cesse contre les habitants de son quartier, en majorité d'origine asiatique. Un jour, son jeune voisin, Tao, tente de lui voler sa voiture sous la pression d'un gang. Walt s'aperçoit bientôt que l'adolescent est littéralement harcelé par les jeunes caïds. Prenant la défense de Tao, Walt devient malgré lui le héros du quartier.
GRAN TORINO, Clint Eastwood 2008, Clint Eastwood (societe)@@ (E)
Walt Kowalski, un vétéran de la guerre de Corée, vient de perdre sa femme. Seul, misanthrope, bougon et raciste, il veille jalousement sur sa Ford Gran Torino, râlant sans cesse contre les habitants de son quartie ...

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GRAND MARIN, Dinara Drukarova 2022, Dinara Drukarova, Sam Louwyck (femmes maritime)@@


Installée dans un pittoresque village du sud de la France, Lili ne trouve pourtant pas son bonheur, elle qui rêve d'aventure au grand large. Un jour, elle décide de franchir le cap et s'envole pour le Grand Nord, où elle parvient rapidement à se faire embaucher par un capitaine de chalutier.

TELERAMA
Une femme quitte tout pour tenter l’aventure de la pêche au large de l’Islande. Le premier film de l’actrice Dinara Drukarova convainc par sa dimension documentaire, moins dans ses éléments de fiction.

Actrice russe révélée par les films de Vitali Kanevski (Bouge pas, meurs, ressuscite) à la fin des années 1980 avant de tourner en France avec, entre autres, Arnaud Despleschin ou Michael Haneke, Dinara Drukarova passe à la réalisation avec l’adaptation d’un livre autobiographique de Catherine Poulain. L’histoire d’une femme en quête de liberté (interprétée par Dinara Drukarova elle-même) qui quitte tout pour tenter l’aventure de la pêche au large de l’Islande.

La découverte du monde très masculin (pour ne pas dire très machiste) des marins hauturiers, la vie quotidienne à bord du bateau, le travail épuisant (et dangereux) sur le pont et dans la soute à trier les poissons : toute cette dimension documentaire captive. On est moins convaincu par les éléments de fiction, à terre comme en mer, avec des personnages et des situations par trop convenus.
GRAND MARIN, Dinara Drukarova 2022, Dinara Drukarova, Sam Louwyck (femmes maritime)@@ (E)
Installée dans un pittoresque village du sud de la France, Lili ne trouve pourtant pas son bonheur, elle qui rêve d'aventure au grand large. Un jour, elle décide de franchir le cap et s'envole pour le Grand Nord, o&ugrav ...

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GRAVITY, Alfonso Cuarón 2013, George Clooney, Sandra Bullock


En mission à bord de la navette Explorer, l'astronaute Matt Kowalski et la docteure Ryan Stone, experte en ingénierie médicale, sortent de l'appareil afin d'effectuer des réparations sur le télescope Hubble.
GRAVITY, Alfonso Cuarón 2013, George Clooney, Sandra Bullock (espace fiction)@@ (E)
En mission à bord de la navette Explorer, l'astronaute Matt Kowalski et la docteure Ryan Stone, experte en ingénierie médicale, sortent de l'appareil afin d'effectuer des réparations sur le télescope Hubbl ...

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GREEN BOOK Peter Farrelly 2018, Viggo Mortensen, Mahershala Ali


En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d'une tournée de concerts. Durant leur périple de Manhattan jusqu'au Sud profond, ils doivent se confronter aux humiliations, perceptions et persécutions, tout en devant trouver des établissements accueillant les personnes de couleurs.
GREEN BOOK Peter Farrelly 2018, Viggo Mortensen, Mahershala Ali (racisme road movie)@@@ (E)
En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d'un ...

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GREEN ZONE, Paul Greengrass 2010, Matt Damon, Amy Ryan (thriller)@


Bagdad, en 2003. Le lieutenant Roy Miller est chargé de retrouver les armes de destruction massive qui ont conduit à la guerre. Or, les missions s'enchaînent, sans résultat. En plein doute, Miller est alors contacté par un agent de la CIA, lequel compte bien ménager les anciens alliés de Saddam Hussein afin de rétablir la paix dans le pays. De son côté, une journaliste tente de découvrir la vérité alors qu'un représentant du gouvernement lui distille de fausses informations.

TELERAMA
Y-a-t-il des armes de destruction massive en Irak ? À cette question que se pose le héros de Green Zone, dont l’action se situe en 2003, les spectateurs connaissent la réponse. Matt Damon incarne le jeune sous-officier cherchant de possibles cachettes. Paul Greengrass a déjà dirigé l’acteur dans deux volets de la trilogie « Jason Bourne », cet agent secret en révolte contre ses supérieurs. Bourne contamine Green Zone.

Adapté de l’ouvrage d’un ancien correspondant du Washington Post, le film excelle dans la reconstitution de l’occupation américaine. Faut-il croire à des lendemains démocratiques ou refuser de démanteler l’appareil d’État baasiste ? Mais quand l’intrigue se concentre sur des scènes d’action, elle se banalise. Le style de Greengrass (caméra portée, montage kaléidoscopique) reste efficace, mais il n’exprime plus, comme dans ses précédents films, le climat général de paranoïa du monde moderne.
GREEN ZONE, Paul Greengrass 2010, Matt Damon, Amy Ryan (histoire guerre)@@ (E)
Bagdad, en 2003. Le lieutenant Roy Miller est chargé de retrouver les armes de destruction massive qui ont conduit à la guerre. Or, les missions s'enchaînent, sans résultat. En plein doute, Miller est alors contac ...

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GREENLAND LE DERNIER REFUGE, Ric Roman Waugh 2020, Gerard butler, Morena Baccarin (catastrophe)@@


La comète Clarke et ses nombreux débris s'écrasent sur la planète Terre. Le sol américain est le premier témoin de la catastrophe. Meurtrie mais vaillante, la famille Garrity, sélectionnée pour intégrer un bunker réquisitionné en secret par les autorités, doit fuir le pays pour rejoindre le Groenland et tenter d'échapper à cet imminent chaos.

TELERAMA
Une comète frappe la Terre, un ingénieur en bâtiment reçoit un QR code pour évacuer, mais pas ses voisins… Un film catastrophe à la fois classique et remis à jour par un regard plus vrai et plus sombre sur un sauve-qui-peut pas si général.

Pourquoi pas un QR code pour actualiser un film catastrophe classique ? Quand une comète qui devait frôler la Terre et créer un magnifique spectacle change brutalement de trajectoire, l’apéro-barbecue organisé par John Garrity pour ses voisins de la banlieue d’Atlanta est un peu gâché. Car cet ingénieur en bâtiment est le seul à recevoir sur son portable un message d’évacuation qui lui permettra d’embarquer, avec sa femme et son fils, dans un avion-cargo. Grâce à un QR code que tout le monde va s’arracher.

De tous les désastres qui peuvent nous tomber sur la tête, voici donc le pire : la vraie catastrophe, c’est la gestion de la catastrophe. L’idée qu’il y aura, jusqu’au bout, des inégalités et des guerres civiles en puissance donne une vérité et une noirceur nouvelles à ces situations de panique made in Hollywood. Dans le genre cinéma d’action avec Gerard Butler, Greenland sort du lot et délivre avec un zèle appréciable son lot de tensions réglementaires.

GREENLAND LE DERNIER REFUGE, Ric Roman Waugh 2020, Gerard butler, Morena Baccarin (catastrophe)@@ (E)
La comète Clarke et ses nombreux débris s'écrasent sur la planète Terre. Le sol américain est le premier témoin de la catastrophe. Meurtrie mais vaillante, la famille Garrity, sélectionn&eacu ...

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GROSSE FATIGUE, Michel Blanc 1993, Michel Blanc, Carole Bouquet (bio)@@@


Quand la célébrité devient un cauchemar pour une vedette qui tout a coup, sans comprendre, recoit gifles et coups de poing à la place des demandes d'autographes.

TELERAMA
De Michel Blanc, sur Michel Blanc et avec Michel Blanc, qui joue son rôle et se joue de ses rôles. Drôle et caustique.
Michel Blanc a-t-il perdu la tête ? Josiane Balasko l'accuse de viol. Son agent lui reproche de cachetonner en douce dans les supermarchés. Autant de frasques dont l'acteur n'a aucun souvenir. Il mène l'enquête et se découvre... un sosie.

Après le succès de Marche à l'ombre, Michel Blanc a attendu dix ans pour revenir à la réalisation. Grosse Fatigue est le résultat troublant de ces atermoiements : une comédie aussi rosse que trépidante, dont il est la cible privilégiée. D'abord, il semble se livrer, nu et cru, à notre curiosité. On croit à une sorte de journal intime un brin exhibitionniste, doublé d'une balade touristique people, mais, très vite, le film nous entraîne dans une drôle de mise en abyme.

La comédie se teinte de malaise. On ne sait plus qui est qui : double, vedette, fantasme ou simple interprète... Une star n'est-elle qu'une poupée russe, enchâssée dans ses multiples rôles, une personne privée d'elle-même par son personnage public ? Le film de Michel Blanc est une réflexion angoissée mais pleine d'autodérision sur la condition d'artiste, sur les dégâts du narcissisme et de la célébrité.

Michel Blanc est un acteur célèbre. Tout le monde le sait. Pourquoi, alors, se comporte-t-il étrangement ces derniers temps ? Ne l'a-t-on pas vu cachetonner dans des supermarchés ? N'est-il pas accusé d'avoir violé son amie Josiane Balasko et de persécuter Mathilda May et Charlotte Gainsbourg ? Michel Blanc ne comprend plus. Il sait bien qu'il n'a rien fait de tout ce qu'on lui reproche. Carole Bouquet lui suggère de prendre quelques jours de repos dans sa maison du Lubéron. Il pourrait aussi, pourquoi pas, lui écrire un scénario. L'acteur se plie à l'exercice en ronchonnant. Un hasard lui fait comprendre l'horrible vérité. Il est victime d'un parfait sosie, qui s'ingénie à profiter de leur incroyable ressemblance pour amasser de minables petits profits...


GROSSE FATIGUE, Michel Blanc 1993, Michel Blanc, Carole Bouquet (bio)@@@ (E)
Quand la célébrité devient un cauchemar pour une vedette qui tout a coup, sans comprendre, recoit gifles et coups de poing à la place des demandes d'autographes.

TELERAMA
De Michel Blanc, sur Michel ...

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HABEMUS PAPAM, Nanni Moretti 2011, Michel Piccoli@@@


Après la mort du Pape, le Conclave se réunit afin d'élire son successeur. Lorsqu'un cardinal est élu, les fidèles massés sur la place Saint-Pierre attendent en vain l'apparition au balcon du nouveau souverain pontife. Ce dernier ne semble pas prêt à supporter le poids d'une telle responsabilité. Angoisse ? Dépression ? Peur de ne pas se sentir à la hauteur ? Le monde entier est bientôt en proie à l'inquiétude tandis qu'au Vatican, on cherche des solutions pour surmonter la crise...

TELERAMA
Ce formidable cataclysme est une alliance de farce grinçante et de confession touchante propre au cinéma de Nanni Moretti. L’histoire d’une crise du pouvoir, collective et intime – le réalisateur lui aussi a été un acteur politique en Italie, avant de se retirer. Que signifient le silence et le refus du nouveau pape ? Nanni Moretti propose diverses réponses, drôles ou mélancoliques, métaphysiques ou très ordinaires.
On voit le pape déboussolé errer dans la ville, croiser une troupe de comédiens. Étrange vagabondage. Où les autres ont tendance à se dérober derrière des paroles séduisantes mais mécaniques. Comme cette séquence troublante dans une trattoria, où la conversation des comédiens n’est qu’une accumulation frénétique de répliques tirées de Tchekhov. Exactement comme à la télévision, où un expert finit par avouer qu’il improvise et qu’il ne sait rien… C’est ce blanc à l’antenne, ce grand vide qu’affronte et crée à la fois le souverain pontife en fuite. Une épreuve de vérité que l’on appellera une quête de soi, une dépression ou, pourquoi pas, une forme d’art.
HABEMUS PAPAM, Nanni Moretti 2011, Michel Piccoli@@@ (E)
Après la mort du Pape, le Conclave se réunit afin d'élire son successeur. Lorsqu'un cardinal est élu, les fidèles massés sur la place Saint-Pierre attendent en vain l'apparition au balcon du nouveau ...

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HAPPINESS THERAPY, David O Russell 2012, Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Robert de Niro(comique)@@



Diagnostiqué bipolaire, Pat Solitano a tout perdu : sa maison, son travail d'enseignant et sa femme Nikki. Lorsqu'il sort de l'hôpital, il n'a d'autre choix que de retourner vivre chez ses parents. Pat est résolu à reprendre ses affaires en main et à ne voir que le bon côté des choses. Il mène la vie dure à sa mère, qu'il adore, et à son père, un amateur de football qui verse dans les paris clandestins.
HAPPINESS THERAPY, David O Russell 2012, Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Robert de Niro(comique)@@ (E)

Diagnostiqué bipolaire, Pat Solitano a tout perdu : sa maison, son travail d'enseignant et sa femme Nikki. Lorsqu'il sort de l'hôpital, il n'a d'autre choix que de retourner vivre chez ses parents. Pat est résolu &a ...

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HAPPY BIRTHDAY, Susan Walter 2017, Sharon Stone, Tony Goldwyn (sentimental)@


Une femme essaye d'échapper à l'emprise d'une mère autoritaire et co-dépendante, alors qu'un avocat sexy et sophistiqué, fraîchement arrivé en ville, tente de lui ravir son coeur.
HAPPY BIRTHDAY, Susan Walter 2017, Sharon Stone, Tony Goldwyn (sentimental)@ (E)
Une femme essaye d'échapper à l'emprise d'une mère autoritaire et co-dépendante, alors qu'un avocat sexy et sophistiqué, fraîchement arrivé en ville, tente de lui ravir son coeur. ...

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HARLOTS, Alison Newman et Moira Buffini 2017 (serie tv film e)@@


1763, Londres. La ville est en plein essor. Malheureusement, les femmes n'ont toujours que deux choix pour survivre : le mariage ou la prostitution. Deux maisons closes, tenues par des femmes que tout oppose, se livrent une guerre sans merci.

TELERAMA
Découverte dans “Downton Abbey”, l’actrice britannique joue désormais dans “Harlots”, un drame historique disponible sur la plateforme StarzPlay, qui questionne le rapport au corps féminin dans un monde dominé par les hommes. Elle y incarne Charlotte Wells, une prostituée du Londres des années 1760. Rencontre.

Les habits d’époque siéent à Jessica Brown Findlay. L’actrice anglaise, connue pour son rôle de Lady Sybil dans Downton Abbey, continue de remonter le fil de l’histoire britannique dans Harlots, coproduction anglo-américaine diffusée sur les plateformes ITV outre-Manche, Hulu outre-Atlantique, et sur la nouvelle plateforme StarzPlay en France. Elle y incarne Charlotte Wells, jeune prostituée londonienne, impliquée en 1763 dans une guerre entre la maison close populaire de sa mère Margaret (Samantha Morton) et celle, haut de gamme, de sa concurrente Lydia Quigley (Lesley Manville). Alors que la deuxième saison de Harlots est en cours de diffusion dans les pays anglo-saxons – en attendant qu’une chaîne française s’y intéresse – nous avons pu discuter avec la comédienne de la sexualité telle que la série la met en scène, à la lumière du mouvement #MeToo (1).

Une série sur des prostituées peut-elle être porteuse de sens à l’heure de #MeToo ?

Quand il arrive quelque chose à une femme qui travaille dans l’industrie du sexe – qu’on la violente ou qu’on ne la respecte pas –, on a trop souvent tendance à modérer la gravité des faits. Comme si ce milieu échappait aux règles qui s’appliquent à nous tous. Les prostituées de Harlots se sentent impuissantes et invisibles, mais les mettre en scène et les interpréter crée une forme d’empowerment (2) en leur donnant la parole, en racontant leurs luttes, leur capacité à se relever, encore et encore, malgré la violence de leur vie. En montrant aussi qu’il faut les respecter. Parce qu’il s’agit d’une série historique, on se dit que c’était avant, que les choses ont changé. Et puis on regarde les lois qui régissent le travail de ces femmes aujourd’hui, et on réalise qu’il y a encore du boulot…

“‘Harlots’ participe à faire tomber le plafond de verre.”
La série se déroule à une époque où conservatisme religieux et puritanisme tentent de faire leur retour…

Et elle souligne combien ceux qui les incarnent sont loin d’être irréprochables, et à quel point leur soi-disant combat pour l’ordre moral peut créer une plus grande insécurité pour certains citoyens, à commencer par les prostituées. Ces hommes-là prétendent tout savoir de ces femmes, mais les réduisent à leur travail pour en faire des citoyens de seconde zone. Ce type de violence est encore très présente aujourd’hui, et de nombreuses minorités en souffrent.

Harlots est entièrement écrite et réalisée par des femmes. Est-ce important ?

Toute l’équipe de la série partage une même envie d’adopter le point de vue des femmes. En tant qu’actrice, je me suis sentie immédiatement en sécurité, dès la lecture des scénarios et pendant tout le tournage. J’ai su qu’on ne me forcerait jamais à jouer des scènes dans lesquelles je ne me sentirais pas à l’aise, et que je pourrais prendre la parole sans inquiétude. Or en ces temps troublés, il est indispensable de se sentir protégée. Coky Giedroyc, la principale réalisatrice de la série, nous a dit à son lancement que produire une œuvre télévisuelle essentiellement faite par des femmes est extrêmement risqué. Et que Harlots participe à faire tomber le plafond de verre. La série serait-elle différente si elle était écrite, produite, réalisée par des hommes ? Sans doute. Mais ça ne veut pas dire qu’elle serait moins bonne !


Comment faire une série sur des prostituées sans tomber dans une forme de racolage télévisuel ?

C’est toute l’ambition d’Harlots, parler de sexe non pour multiplier les scènes érotiques, mais pour aborder des questions de fond, comme la propriété du corps féminin dans un système social patriarcal. Comment exister quand on ne peut ni posséder d’argent, ni être propriétaire, et que le seul moyen de progresser dans la société est de faire un bon mariage… et donc de devenir la propriété de son mari ? Harlots s’applique aussi à ne pas limiter les relations entre ses héroïnes à une compétition. Il y est beaucoup question de solidarité et d’amitié entre femmes. Même quand elles s’affrontent, ce n’est pas par pure jalousie, mais pour des raisons complexes, comme des amours ou des entreprises passées qui ont mal tourné.

”Jamais un centimètre de peau n’est montré sans raison.”
Faut-il être plutôt sexy ou plutôt cru ?

Je n’aime pas cette opposition systématique, qui voudrait qu’une série sexy est racoleuse et qu’une autre, dure, brutale, est féministe. « Sexe » est un mot polysémique, qui veut dire mille choses, mille actes. Même une relation consentie peut devenir une agression. Harlots met en scène ces variations, débat de leurs limites, fait en sorte que le sexe soit aussi bien sexy que dégoûtant, voire horrifique et traumatisant. Chaque séquence sexuelle participe de la discussion sur la condition des femmes, aucune n’est gratuite. Il y a toujours une justification narrative, et jamais un centimètre de peau n’est montré sans raison. Ceci étant dit, à l’époque, les prostituées ne mettaient pas de culotte, et ne perdaient pas de temps à enlever leurs robes, leurs corsets, leurs bas…

Que faut-il montrer des violences que subissent les héroïnes de Harlots ?

Il ne faut pas les ignorer. Ce serait trahir la réalité. Mais il n’est pas nécessaire de les mettre en scène frontalement, et on peut limiter la nudité en jouant sur le hors champ – faire entendre quelque chose d’atroce plutôt que de le montrer ou prendre le temps d’écouter la souffrance d’un personnage après une agression. C’est un bien meilleur moyen de faire comprendre l’impact de la violence, qu’en choquant les téléspectateurs avec une scène brutale de dix minutes – qui risque de faire fuir une partie d’entre eux ! Concentrez-vous sur l’humain, les émotions, l’empathie, et ils resteront.

Jessica Brown Findlay dans Harlots.
Jessica Brown Findlay dans Harlots. @ITV

“Il ne faut surtout pas réduire les hommes à des figurants ou à des stéréotypes.”
La mise en scène de Harlots est résolument moderne – jusque sa BO pop. Qu’est-ce que cela change ?

Les séries historiques cherchent souvent une forme d’élégance en multipliant les longs plans-séquences. Harlots se déroule dans un monde brutal, qui n’a aucune raison d’adopter cette esthétique. Le centre-ville de Londres, à l’époque, puait, les gens étaient malades, sales, malgré leurs beaux atours et leur maquillage. Nous préférons une caméra qui bouge, qui suit les héroïnes de près, jusqu’au cœur de la foule.

Il est question de deux maisons closes, une fortunée et l’autre qui espère se faire connaître. Peut-on lire dans cette opposition un commentaire sociétal ?

Plus qu’une question d’argent, il s’agit d’une histoire de pouvoir. Les hommes qui fréquentent la maison de Lydia Quigley peuvent changer les lois et faire infléchir la justice. Les avoir dans son camp permet non seulement de s’enrichir, mais aussi de survivre plus facilement à la violence de la société de l’époque. Cette réflexion devient plus intéressante encore quand on réalise pourquoi la maison Wells n’est pas aussi riche. Lydia a construit son succès en malmenant ses employées, en les déshumanisant complètement, en faisant de leur corps une pure marchandise. Margaret refuse au contraire de contraindre qui que ce soit à se prostituer, et demande toujours ce qu’elles veulent à ses employées.

Que faire des personnages masculins ?

Il ne faut surtout pas les réduire à des figurants ou à des stéréotypes – si possible maléfiques – sous prétexte que Harlots est une série sur des prostituées. Evidemment, certains exploitent ces femmes et abusent de leurs pouvoirs pour les maintenir dans une position de faiblesse. Et il serait ridicule de les rendre sympathiques. Mais ils ne sont pas seuls. D’autres hommes comprennent, voire aident les héroïnes, notamment le compagnon de Margaret, William (Danny Sapani). D’ailleurs, la deuxième saison leur donne plus de place.
HARLOTS, Alison Newman et Moira Buffini 2017 (serie tv film e)@@ (E)
1763, Londres. La ville est en plein essor. Malheureusement, les femmes n'ont toujours que deux choix pour survivre : le mariage ou la prostitution. Deux maisons closes, tenues par des femmes que tout oppose, se livrent une guerre sans merc ...

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HARRY POTTER et le Prince de sang mele, David Yates 2009, Daniel Radcliffe, Emma Watson (fantastique)@@


Cette sixième année scolaire de Harry Potter à l'école de sorciers commence par une dispute avec son ennemi juré Draco Malfoy, en qui les forces des ténèbres placent désormais leurs espoirs.

TELERAMA
Epidémie dévastatrice : les élèves magiciens sont atteints d’un mal étrange qui les rend tout choses ; ils complotent, rigolent puis éclatent en sanglots… Un nouveau maléfice de Voldemort ? Non, juste un bouillonnement hormonal incontrôlable. C’est la fête du kiss à Poudlard ! Ron tombe dans les pattes d’une pulpeuse érotomane, Hermione abandonne sa posture de sainte-nitouche et Ginny passe en mode allumeuse. Dans ce déferlement pubertaire, il n’y a que Harry pour rester maître de ses pulsions. Et encore, il ne faut pas trop lui titiller la baguette magique… Mais, étant l’élu – celui qui peut tuer Voldemort –, il doit se tenir sur ses gardes, surveillé de près par son maître Yoda, pardon, Dumbledore, qui n’est pas franchement un rigolo.

Avant le finale (Les Reliques de la mort, décliné en deux films), ce Prince de Sang-Mêlé est un épisode de transition qui s’attache plus à la vie à Poudlard qu’à la mythologie de l’épopée. Commencée il y a huit ans, la série évolue avec ses fans : ceux qui avaient 10 ans en 2001 en ont aujourd’hui 18 et sont plus sensibles aux émois amoureux d’une bande d’ados qu’aux tourments d’un apprenti sorcier. C’est la victoire du teen-movie sur l’heroic fantasy. Et la confirmation du judicieux choix de David Yates, aux commandes depuis L’Ordre du Phénix : il a su trouver le bon dosage entre noirceur et comédie. Car c’est le grand atout de cet épisode : on s’y amuse.

Les inconditionnels de cette « heptalogie » (œuvre en sept volumes) prestidigitatrice seront peut-être déçus par les raccourcis opérés par les scénaristes. Mais ils auront quand même droit à quelques morceaux de bravoure – notamment les attaques des Mangemorts. Et à une ébauche d’explication quant à l’attirance malsaine de Drago Malfoy pour le côté obscur de la magie et à son rapport ambigu de fascination-haine avec Harry, seul personnage de l’épisode à n’avoir pas de petite amie. Serait-il tout bêtement frustré ?
HARRY POTTER et le Prince de sang mele, David Yates 2009, Daniel Radcliffe, Emma Watson (fantastique)@@ (E)
Cette sixième année scolaire de Harry Potter à l'école de sorciers commence par une dispute avec son ennemi juré Draco Malfoy, en qui les forces des ténèbres placent désormais leurs es ...

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HAUTE COUTURE, Jocelyn Moorhouse 2015, Kate Winslet, Liam Hemsworth (societe)(Australie)@@


Après avoir conquis Paris et Milan, la styliste Myrtle Dunnage, "Tilly" pour les intimes, revient dans son village natal, l'obscur Dunagatar, dans l'arrière-pays australien, nid de cupidité endémique, de préjugés tenaces et de perversions drapées de respectabilité. Les habitants ont du mal à reconnaître dans la jeune élégante la petite bâtarde crasseuse qu'ils chassèrent autrefois du village pour un meurtre qu'elle ne se souvient pas avoir commis. Enviée pour ses talents de couturière, la belle Tilly rhabille la partie féminine du village, tout en tissant sa vengeance à coup d'aiguille. L'amour fougueux de Teddy, son ami d'enfance, l'en détournera-t-il ?

TELERAMA
Une satire sociale déjantée, jubilatoire et amère, dans l’Australie des années 1950, admirablement servie par le duo fille-mère Kate Winslet-Judy Davis.

Lookée Dior de pied en cap, les lèvres ourlées d’un rouge carmin de star, « Tilly » Dunnage n’est pas revenue à Dungatar depuis vingt-cinq ans lorsqu’elle y débarque un beau matin de 1951. Retrouvant dans une maison-taudis sa mère, Molly, dégaine de Ma Dalton et esprit en charpie, Tilly ne cache pas son envie d’affronter la bande d’hypocrites et de frustrés peuplant ce coin paumé d’Australie. « J’ai besoin que tu m’aides à me souvenir, maman », implore la fille styliste, sa machine à coudre sous le bras. Si Tilly a dû quitter, encore gamine, son village, c’est parce qu’on l’accusait du meurtre d’un autre enfant, méfait dont elle ne conserve aucun souvenir.

Le mystère assez vite résolu n’est qu’un prétexte pour la réalisatrice Jocelyn Moor­house à se livrer à une satire sociale admirablement servie par sa mise en scène esthétiquement soignée et une galerie de personnages typés (policier travesti, beau gosse futé, notable véreux), évoquant l’univers des frères Coen. À la fois femme fatale, fille perdue et magicienne, Tilly révèle les côtés sombres et lumineux d’une communauté dont on ne sait si elle cherche à s’en venger ou à s’en faire aimer. Remarquablement à l’aise dans ces différents registres, Kate Winslet forme avec l’impeccable Judy Davis un duo mémorable. Grâce à elles, Haute Couture, western féministe maquillé en tragi-comédie de mœurs, est d’une étoffe plutôt rare.
HAUTE COUTURE (The Dressmaker), Jocelyn Moorhouse 2015, Kate Winslet, Liam Hemsworth (societe)(Australie)@@ (E)
Après avoir conquis Paris et Milan, la styliste Myrtle Dunnage, "Tilly" pour les intimes, revient dans son village natal, l'obscur Dunagatar, dans l'arrière-pays australien, nid de cupidité endémique, d ...

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HECTOR ET LA RECHERCHE DU BONHEUR, Peter Cheksom 2014, Simon Pegg, Rosamund Pike, Jean Reno (societe)@@


De nature réservée, Hector est un psychiatre londonien à la vie confortable et bien rangée. Lorsqu'il prend conscience que ses patients, satisfaits de son travail, sont à la recherche du bonheur, Hector commence à s'interroger sur son bien-être. Une crise existentielle qui conduit le psychanalyste à vouloir connaître le secret de la félicité. Pour le découvrir, il décide d'abandonner son quotidien si tranquille et sa jolie compagne pour s'engager dans un tour du monde à la recherche du bonheur.
HECTOR ET LA RECHERCHE DU BONHEUR, Peter Cheksom 2014, Simon Pegg, Rosamund Pike, Jean Reno (societe)@@ (E)
De nature réservée, Hector est un psychiatre londonien à la vie confortable et bien rangée. Lorsqu'il prend conscience que ses patients, satisfaits de son travail, sont à la recherche du bonheur, Hector co ...

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HEUREUSEMENT QU ON S A, Anne Giafferi 2022, Fred Testot, Zinedine Soualem (societe)@@


Vincent a 13 ans et une admiration sans borne pour son père ; ce dernier, au chômage, s'occupe surtout de foot, prétendant devenir bientôt entraineur professionnel et ne s'occupe pas de sa famille. La mère de Vincent, gère tout, jusqu'au jour où, à bout, elle fait une tentative de suicide. Vincent va devoir prendre en charge Clément et Clara ; et comprendre peu à peu que ce père qu'il voyait comme un héros n'est en fait qu'un vantard, menteur, irresponsable et égoïste.

TELERAMA
Abandonné à lui-même entre une mère dépressive et un père démissionnaire, un garçon à l’aube de l’adolescence se retrouve contraint de s’occuper de ses frères et soeurs.

Ce téléfilm accompagne dans son malheur une petite meute de trois enfants, fratrie réjouissante et bien incarnée. Leur mère se repose à l’hôpital après une tentative de suicide et leur père (Fred Testot, très embêté) renonce à sa paternité dès lors qu’elle implique autre chose qu’accompagner sa progéniture au foot. Il disparaît. Et les enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes. Au nom d’une loi d’airain façon Sa Majesté des mouches, le grand prend l’ascendant sur les petits et les manipule gentiment : c’est humain et triste à la fois. Tandis que les adultes autour d’eux s’inquiètent à peine. Le voisin, qui a fait de la prison pour violences conjugales, explique à l’aîné que ça arrive, ce genre « d’accident de la vie », en justifiant le comportement du père. Puis sert un verre de rouge au préado…

Sur le plan de l’interprétation, les jeunes jouent bien, restent naturels, et leurs dialogues, fait rare dans la fiction française, sonnent juste. Une qualité à mettre au crédit de la scénariste et réalisatrice Anne Giafferri (Fais pas ci, fais pas ça), qui sait y faire avec les enfants. Sur le plan du récit, en revanche, on reste davantage sur notre faim. Les enfants persévèrent bon an mal an dans leur solitude à trois, jusqu’à une dernière partie qui flotte un peu, oubliant de procurer une conclusion véritable à cette histoire d’abandon. Pour le côté dossier, on aura au moins rappelé qu’il faut contacter le 119 pour signaler les cas de maltraitance d’enfants.
HEUREUSEMENT QU ON S A, Anne Giafferi 2022, Fred Testot, Zinedine Soualem (societe)@@ (E)
Vincent a 13 ans et une admiration sans borne pour son père ; ce dernier, au chômage, s'occupe surtout de foot, prétendant devenir bientôt entraineur professionnel et ne s'occupe pas de sa famille. La mère d ...

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HOLLYWOO, Frederic Berthe 2011, Florence Foresti, Jamel Debouze (comique)@@


Jeanne est la doublure française d'une actrice américaine qui joue dans une série télé à succès. Cependant, le jour où l'actrice américaine pète les plombs et annonce la fin de sa carrière, la vie de Jeanne bascule à son tour. Plus de travail, plus de revenu, plus rien. A moins qu'elle ne prenne son destin en mains et ne tente a priori l'impossible : partir à Los Angeles, rencontrer la star américaine et la convaincre de reprendre la direction des plateaux de tournage.

TELERAMA
L'histoire et les dialogues, centrés sur Florence Foresti, font presque de Jamel Debbouze son faire-valoir. Foresti joue Jeanne Rinaldi, une comédienne péteuse quoique loseuse, doubleuse française d’une vedette de série américaine, laquelle annonce qu’elle quitte la série. La Française moyenne part à Hollywood pour convaincre la people de revenir sur sa décision…

L’humour repose pour beaucoup sur le choc culturel. D’un côté, Malibu, les bimbos siliconées, les palmiers, le luxe clinquant ; de l’autre, la fille qui fait un tabac involontaire avec ses chaussures de chez André, qui se rassure comme elle peut avec sa Matmut et qui baragouine un anglais incompréhensible de manière totalement décomplexée. En roue libre, très bien dans la situation de la fille à l’air dégagé qui se prend un soufflet, Florence Foresti bouge, grimace (avec un zeste de Louis de Funès), chante… bref, déploie une palette plutôt variée, expressive surtout, de son humour. Mention spéciale à la séquence du « d » final de Hollywood qui tombe de la fameuse colline.
HOLLYWOO, Frederic Berthe 2011, Florence Foresti, Jamel Debouze (comique)@@ (E)
Jeanne est la doublure française d'une actrice américaine qui joue dans une série télé à succès. Cependant, le jour où l'actrice américaine pète les plombs et annonce la ...

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HORS NORMES, Olivier Nakache et Éric Toledano 2019, Vincent Cassel, Reda Kateb (societe)@@@


Bruno et Malik vivent depuis vingt ans dans un monde à part, celui des enfants et adolescents autistes. Au sein de leurs deux associations respectives, ils forment des jeunes issus des quartiers difficiles pour encadrer ces cas qualifiés 'd'hyper complexes'. Une alliance hors du commun pour des personnalités hors normes.

TELERAMA
Main dans la main, Reda Kateb et Vincent Cassel s’occupent de jeunes autistes. Jamais Éric Tolédano et Olivier Nakache n’ont, à ce point, imposé la belle évidence du mélange.

Cela fait vingt ans que Malik (Reda Kateb) forme des jeunes issus des quartiers difficiles pour encadrer les autistes sévères dont s’occupe Bruno (Vincent Cassel). Que, main dans la main, avec leurs structures respectives, les deux hommes consacrent leurs jours et leurs nuits à croire qu’aucun cas n’est désespéré…

Éric Toledano et Olivier Nakache (Intouchables, Samba, Le Sens de la fête) racontent le combat des deux associations qu’ils connaissent bien et dont ils ont seulement modifié les noms. Pour cela, ils osent un virage vers l’émotion, sous la forme d’un thriller humaniste où le suspense est constant. Comment stopper, par exemple, la fugue folle, la nuit, en plein périphérique, de ce jeune malade très violent envers les autres et lui-même ?

Hors normes brille aussi par ces moments chahuteurs et gais où tous les aidants, blancs, noirs, musulmans, décompressent et dînent ensemble dans le petit restaurant de deux frères… hassidiques. Face à un Reda Kateb magnifique de bonté énervée, Vincent Cassel livre une composition rare : légèrement courbé, comme encombré de son corps (pour une fois), il projette son habituelle tension naturelle, changée en attention, vers les autres. Autour d’eux, les vrais aidants et autistes composent la majorité de la distribution et inventent grâce au cinéma une nouvelle « norme » réjouissante.
HORS NORMES, Olivier Nakache et Éric Toledano 2019, Vincent Cassel, Reda Kateb (societe)@@@ (E)
Bruno et Malik vivent depuis vingt ans dans un monde à part, celui des enfants et adolescents autistes. Au sein de leurs deux associations respectives, ils forment des jeunes issus des quartiers difficiles pour encadrer ces cas quali ...

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HOURIA, Mounia Meddour 2022, Lyna Khoudri, Rachida Brakni (danse femmes)@@


Une jeune femme passionnée de danse classique subit un traumatisme. Elle rencontre alors d'autres femmes qui ont vécu des situations similaires et trouve un moyen créatif de canaliser sa passion.

TELERAMA
Quatre ans après “Papicha”, la réalisatrice Mounia Meddour livre un nouveau film à fleur de peau. Le corps meurtri, une danseuse doit se reconstruire. Malgré l’énergie de Lyna Khoudri, le film est trop démonstratif.

Papicha, le premier film de fiction en partie autobiographique de Mounia Meddour, en 2019, avait été un vent de fraîcheur dans le paysage du cinéma franco-maghrébin par son éloge de la sororité face à la montée de l’intégrisme religieux dans l’Algérie de la décennie noire, sa réalisation électrique et son élan vital. Il est à nouveau question de la difficile émancipation des femmes en terre d’Islam dans Houria, la mise au scène au plus près des visages et des corps procure la même sensation d’urgence, et Lyna Khoudri, à nouveau en tête d’affiche, impressionne toujours par son énergie folle et son émotion à fleur de peau. Mais le charme n’opère plus…

La réalisatrice, qui a dû reconstituer Alger à Marseille faute de pouvoir tourner toutes les scènes voulues sur place, a largement perdu l’authenticité quasi documentaire qui participait de la puissance de son coup d’essai. Mais le principal écueil de Houria est, sans doute, d’arriver en salles un an pile après En corps, alors qu’il raconte peu ou prou la même histoire que le film à succès de Cédric Klapisch : une jeune espoir du ballet classique, le corps brisé par un accident — ou, ici, par une agression —, se reconstruit au contact des autres et par la découverte de la danse contemporaine. Dans En corps, le parcours de résilience d’Élise (Marion Barbeau) se suffisait à lui-même. Celui de Houria s’inscrit dans un contexte politique et social si marqué (la tentation de l’émigration pour les jeunes Algériens d’une part, les stigmates de la guerre civile d’autre part) qu’il devient envahissant. Au risque d’un scénario par trop démonstratif.
HOURIA, Mounia Meddour 2022, Lyna Khoudri, Rachida Brakni (danse femmes)@@ (E)
Une jeune femme passionnée de danse classique subit un traumatisme. Elle rencontre alors d'autres femmes qui ont vécu des situations similaires et trouve un moyen créatif de canaliser sa passion.

TELERAMA
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HUGO CABRET, Martin Scorsese 2011, Asa Butterfield, Ben Kingsley (science fiction)@@@


Dans le Paris des années 30, le jeune Hugo est un orphelin de douze ans qui vit dans une gare. Son passé est un mystère et son destin une énigme. De son père, il ne lui reste qu'un étrange automate dont il cherche la clé - en forme de coeur - qui pourrait le faire fonctionner. En rencontrant Isabelle, il a peut-être trouvé la clé, mais ce n'est que le début de l'aventure.

TELERAMA
Avant le film de Martin Scorsese (en salles), il y a un livre écrit et illustré par l'Américain Brian Selznick. Il nous raconte comment “Hugo Cabret” a été adapté par le grand réalisateur.

C'est sous la plume de Brian Selznick qu'est né Hugo Cabret, dont l'adaptation de Martin Scorsese vient de sortir. Dessinateur de formation, attaché aux images mais aussi aux mots, ni simplement illustrateur, ni seulement écrivain, Brian Selznick se définit comme « faiseur de livres ». Il assure que son Hugo Cabret, publié en France aux éditions Bayard, ne sera pas un nouvel Harry Potter et n'aura donc pas de suite. Mais son passage au cinéma est une deuxième vie qu'il suit de près. Présent sur le tournage de Scorsese, il en a raconté les secrets dans un album (chez Bayard également). Il commente ici des photos associées aux mots clés de l'aventure Hugo Cabret, du livre au film.

J'ai le sentiment que Méliès a toujours fait partie de ma vie. J'ai découvert Le Voyage dans la lune quand j'avais quatre ans et le souvenir ne m'en a jamais quitté. Plus tard, je me suis documenté sur Méliès et j'ai découvert que sa vie avait eu tous les ingrédients d'un bon film : une grande ambition, une tragédie et un happy end. Mais quand j'ai commencé à écrire et dessiner mon livre, Hugo Cabret, on m'a beaucoup découragé de continuer. Pourquoi raconter en noir et blanc une histoire d'enfants qui s'intéressent à des films muets français ? Les enfants n'aiment pas les films muets et encore moins les films muets français ! Mais mon livre a été un grand succès et j'ai pu constater moi-même qu'il suscitait chez les enfants une réelle curiosité pour le cinéma muet, notamment pour les films de Méliès, mais aussi pour les autres films muets de son temps. Mon livre parle d'une époque, il donne aux enfants un contexte, un décor, et à partir de là, ça les intéresse de comprendre ce qu'on faisait comme genre de films.

En 2005, je suis allé au cimetière du Père Lachaise voir la tombe de Méliès. J'y ai laissé un message pour saluer sa mémoire, un dessin et quelques mots. Je viens de découvrir que c'est la petite fille de Méliès qui a maintenant ce message : elle l'a trouvé sur la tombe après mon passage et elle a l'a rapporté chez elle, encadré et accroché au mur ! »
HUGO CABRET, Martin Scorsese 2011, Asa Butterfield, Ben Kingsley (science fiction)@@@ (E)
Dans le Paris des années 30, le jeune Hugo est un orphelin de douze ans qui vit dans une gare. Son passé est un mystère et son destin une énigme. De son père, il ne lui reste qu'un étrange automate ...

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HUGUETTE, Antoine Garceau, Line Renaud, Romane Bohringer societe)@@ (film complet)


Professeure de français retraitée, Huguette, en proie aux difficultés financières depuis le décès de son mari, bascule dans la précarité. Sa voisine Marion, une infirmière quadragénaire, peine à concilier les exigences de son métier et l'éducation attentive de son fils de 15 ans, dont les résultats scolaires l'inquiètent. Les chemins des deux femmes se croisent le jour où Marion surprend Huguette dormant dans sa voiture. Expulsée, la vieille dame n'a nulle part où aller et Marion la recueille.
HUGUETTE, Antoine Garceau 2019, Line Renaud, Romane Bohringer (societe)@@ (E)
Professeure de français retraitée, Huguette, en proie aux difficultés financières depuis le décès de son mari, bascule dans la précarité. Sa voisine Marion, une infirmière quadr ...

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HUNTER KILLER, Donovan Marsh 2018, Gerard Butler, Gary Oldman (guerre)@@


Dans les profondeurs de l'océan Arctique, alors que le commandant sous-marinier Joe Glass tente de retrouver un sous-marin américain en détresse, il découvre que des terroristes russes préparent un coup d'État menaçant de bouleverser l'ordre du monde. Glass doit désormais réunir une troupe de Navy Seals afin de sauver le président russe retenu en otage et éviter la Troisième Guerre mondiale.

TELERAMA
Si le scénario ne fait pas dans la dentelle — notamment en matière de géopolitique —, il parvient à créer un suspense efficace. On retient son souffle devant les impressionnantes scènes de batailles sous-marine, entre manœuvres périlleuses et explosions sourdes.
HUNTER KILLER, Donovan Marsh 2018, Gerard Butler, Gary Oldman (guerre)@@ (E)
Dans les profondeurs de l'océan Arctique, alors que le commandant sous-marinier Joe Glass tente de retrouver un sous-marin américain en détresse, il découvre que des terroristes russes préparent un coup d' ...

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HURRICANE, Rob Cohen 2018, Jason Robards, Mia Farrow (catastrophe)@@


Une équipe de hackers infiltre une installation militaire secrète sur la côte des Etats-Unis, dans la petite ville de New Hope, en Alabama, alors qu'une tempête gigantesque est en approche. Un `chasseur d'ouragan' et une agent du trésor vont tenter de les arrêter.
HURRICANE, Rob Cohen 2018, Jason Robards, Mia Farrow (catastrophe)@@ (E)
Une équipe de hackers infiltre une installation militaire secrète sur la côte des Etats-Unis, dans la petite ville de New Hope, en Alabama, alors qu'une tempête gigantesque est en approche. Un `chasseur d'ouragan' ...

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I M NOT THERE, Todd Haynes 2007, Bob Dylan, Cate Blanchett, Richard Gere (bio)@@


Un voyage à travers les âges de la vie de Bob Dylan. Six acteurs incarnent Dylan tel un kaléïdoscope de personnages changeants : poète, prophète, hors-la-loi, imposteur, comédien, martyr et Born Again. Ils participent tous à l'esquisse d'un portrait de cette icône américaine définitivement insaisissable.

TELERAMA
Un film sur Dylan, mais sans Dylan, à travers six “doubles” fictifs. Une expérience excitante menée par Todd Haynes.
Qui n’est pas là (« not there ») dans ce film sur Bob Dylan ? Dylan lui-même. Alors qui est là ? Les six avatars que lui a imaginés Todd Haynes, certifié expert en faux (Velvet Goldmine, Loin du paradis). Chacun des doubles endosse un peu de la réalité du modèle, ou l’un de ses masques : gamin noir et baratineur, chanteur protestataire, acteur macho, dandy androgyne, ermite usé. Plus un type aux cheveux fous en habit de poète. Pas sûr que la somme des six offre un Dylan global qui passe pour « vrai ». En l’absence du modèle (sinon par ses chansons, semées partout), les acteurs le réinterprètent. Casse-cou ? Plus c’est sur le fil, mieux ça marche. Les deux plus touchants : le gamin noir tapant Tombstone Blues sous un porche avec deux papys. Et Cate Blanchett imitant le phrasé qui tue dans Ballad of a Thin Man, dont Todd Haynes fait un clip hallucinant. Dylan-enfant, Dylan-femme…

Quand il est moins inspiré, Haynes a recours à des ficelles : le faux documentaire sur Dylan folk avec Julianne Moore en Joan Baez ! De sa folle accumulation de détails, le film tient à la fois sa justesse et ses insuffisances maniéristes. On peut avoir l’impression d’errer dans un musée Dylan dont les salles communiquent. Ceux qui aiment Bob prendront ce train fantôme.
I M NOT THERE, Todd Haynes 2007, Bob Dylan, Cate Blanchett, Richard Gere (bio)@@ (E)
Un voyage à travers les âges de la vie de Bob Dylan. Six acteurs incarnent Dylan tel un kaléïdoscope de personnages changeants : poète, prophète, hors-la-loi, imposteur, comédien, martyr et Born ...

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IBIZA, Arnaud Lemort 2018, Christian Clavier, Mathilde Seignier (comique)@@


Philippe et Carole, tous deux divorcés, viennent de se rencontrer. Très amoureux, Philippe est prêt à tout pour se mettre les deux adolescents de Carole dans la poche. Il propose un accord au fils aîné: s'il obtient son baccalauréat, il pourra choisir leur lieu de vacances. Et ce sera Ibiza.

TELERAMA
Après deux comédies plutôt sympathiques, Arnaud Lemort se lance dans le blockbuster franchouillard. Son pitch ? Propulser au cœur des nuits chaudes d’Ibiza un podologue coincé et plan-plan (Christian Clavier).

La recette de cette pochade estivale ? Propulser au cœur des nuits chaudes d’Ibiza un podologue coincé et plan-plan (Christian Clavier), plus adepte des soirées Scrabble en baie de Somme que des sound systems. Sa mission: profiter de ces vacances olé olé pour se faire accepter des enfants adolescents de sa nouvelle compagne, Carole (Mathilde Seigner). Et accessoirement, tenter de s’acclimater à cette « île de junkies », où, à tous les coins de rue, on vous propose « de la chnouf ».

Après deux comédies plutôt sympathiques (Dépression et des potes, L’amour c’est mieux à deux), Arnaud Lemort se lance dans le blockbuster franchouillard, formaté pour en envoyer plein les yeux. Au menu, du gros son, des fiestas, des plages nudistes, des seconds rôles people (JoeyStarr, Cathy Guetta), et un scénario flemmard, conçu pour offrir à Clavier une heure et demie de cabotinage ininterrompu. Philippe prend de la MDMA, Philippe se casse la binette en overboard, Philippe atterit aux urgences... La marade consiste ici à jouer sans arrêt sur le décalage entre l’atmosphère débridée de l’île, et les comportements inappropriés du personnage. De quiproquos en gags poussifs, le séjour finira en baston et - littéralement - en hectolitres de purin déversés par des tuyaux d’arrosage sur un couple de bobos bio (Frédérique Bel et Louis-Do de Lencquesaing)... Bref, on se surprend à adopter le même air navré que les enfants de Carole jaugeant leur beau-père : « Il a l’air d’avoir 600 000 ans ». L’humour du film aussi.
IBIZA, Arnaud Lemort 2018, Christian Clavier, Mathilde Seignier (comique)@@ (E)
Philippe et Carole, tous deux divorcés, viennent de se rencontrer. Très amoureux, Philippe est prêt à tout pour se mettre les deux adolescents de Carole dans la poche. Il propose un accord au fils aîné ...

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ICE ROAD, Liam Neeson 2021, Laurence Fishburne (catastrophe)@@


Une mine de diamants s'effondre dans le Grand Nord canadien et piège près de trente mineurs. Pour cette mission de sauvetage périlleuse, Jim Goldenrod engage Mike McCann, un conducteur de camion expérimenté. Ils vont mener un convoi qui va emprunter la route de glace, un océan gelé et instable qui couvre les presque 500 km du lac Winnipeg. Aux intempéries et avaries mécaniques, s'ajoute une série d'attaques mystérieuses, qui prouvent que quelqu'un n'a pas intérêt à ce que ce sauvetage ait lieu.
ICE ROAD, Liam Neeson 2021, Laurence Fishburne (catastrophe)@@ (E)
Une mine de diamants s'effondre dans le Grand Nord canadien et piège près de trente mineurs. Pour cette mission de sauvetage périlleuse, Jim Goldenrod engage Mike McCann, un conducteur de camion expérimenté ...

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IL A DEJA TES YEUX, Lucien Jean-Baptiste 2016, Aissa Maiga, Lucien Jean-Baptiste


Paul est marié à Sali. Tout irait pour le mieux s'ils arrivaient à avoir un enfant. Jusqu'au jour où Sali reçoit l'appel qu'ils attendent depuis si longtemps : leur dossier d'adoption est approuvé. Il est adorable, il a six mois, il s'appelle Benjamin. Il est blond aux yeux bleus et il est blanc. Eux sont noirs !
IL A DEJA TES YEUX, Lucien Jean-Baptiste 2016, Aissa Maiga, Lucien Jean-Baptiste (racisme societe)@@ (E)
Paul est marié à Sali. Tout irait pour le mieux s'ils arrivaient à avoir un enfant. Jusqu'au jour où Sali reçoit l'appel qu'ils attendent depuis si longtemps : leur dossier d'adoption est approuvé. ...

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IMITATION GAME Morten Tyldum 2014, Benedict Cumberbatch@@


Londres, 1940. L'Angleterre est en guerre contre l'Allemagne nazie, dont les forces occupent une grande partie de l'Europe.

TELERAMA
En 1939, le mathématicien britannique Alan Turing entre au service de son pays pour décrypter le code secret des transmissions allemandes. C’est du portrait de ce pionnier de l’informatique que vient le grand frisson, par le génie Cumberbatch.

La machine s’appelait Enigma : permettant d’envoyer des messages cryptés, elle fut l’arme de l’Allemagne nazie pour diriger ses opérations militaires. L’homme s’appelait Alan Turing (1912-1954) : engagé pour briser le code des transmissions allemandes, ce mathématicien britannique devint un héros de l’ombre au service de son pays, avant d’être lui-même brisé. Condamné en 1952 pour homosexualité, il se suicida…

À travers le portrait de ce génie asocial, capable de dialoguer avec les mécanismes les plus complexes, mais pas du tout fait pour les relations humaines, une hypothèse forte s’affirme : l’homme qui vainquit une machine en était une lui-même. Benedict Cumberbatch parvient à exprimer l’efficience presque robotisée de ­Turing mais aussi sa solitude, sa souffrance. Il nous donne à compren­dre cet être à part, homme du futur ouvrant la voie aux nouvelles technologies, sacrifié au nom de lois héritées d’un passé archaïque. Imitation Game couronne la réhabilitation du mathématicien, que la reine Elizabeth II, en 2013, a reconnu comme héros de guerre et a gracié de façon posthume.

Mathématicien de génie, Alan Turing est chargé par les autorités britanniques, dès 1939, de briser Enigma, le code secret utilisé par les Allemands. Une mission de haute importance car cette découverte pourrait mettre fin à la guerre. Il travaille sans relâche au sein des équipes réunies à Bletchley Park. Les relations d'Alan Turing avec ses collègues, Hugh Alexander, Denniston et Nock, sont compliquées, tant le scientifique se montre asocial. Seule Joan Clarke, une jeune femme brillante et avide de liberté, semble le comprendre. Alan Turing finit par la demander en mariage alors qu'il est homosexuel. Un secret qu'il tente de cacher tant bien que mal...
IMITATION GAME Morten Tyldum 2014, Benedict Cumberbatch (espionnage)@@ (E)
Londres, 1940. L'Angleterre est en guerre contre l'Allemagne nazie, dont les forces occupent une grande partie de l'Europe.

TELERAMA
En 1939, le mathématicien britannique Alan Turing entre au service de son pays pour d&e ...

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IMOGENE MC CARTHERY, Alexandre Charlot 2010, Catherine Frot, Lambert Wilson


1962. Imogène McCarthery, indécrottable Écossaise, est employée au service des renseignements de l'Amirauté britannique. Chargée d'une mission ultra-secrète, elle retourne dans son village natal de Falkland, l'occasion pour elle d'affronter son passé et de revoir son premier amour, Samuel Tyler.
IMOGENE MC CARTHERY, Alexandre Charlot 2010, Catherine Frot, Lambert Wilson (societe) (E)
1962. Imogène McCarthery, indécrottable Écossaise, est employée au service des renseignements de l'Amirauté britannique. Chargée d'une mission ultra-secrète, elle retourne dans son village na ...

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IN HER CAR, Oleksii Yesakоv 2024, Anastasiya Karpenko, Igor Koltovskyy, Kateryna Hryhorenko, Nadiya Levchenko


Au lendemain de la déclaration de guerre en Ukraine, Lydia, psychologue, aide les personnes divisées par les hostilités à se rencontrer. Sa voiture agit comme un abri temporaire, un lieu de confession pour les passagers qui souhaitent retrouver un être cher. En aidant les autres, elle essaie de surmonter le traumatisme de la mort de sa s?ur qu'elle n'a pu empêcher.

TELERAMA:
On se serait passé des lourds flash-back qui brisent le huis clos et des contes de fées racontés en voix off pour faire écho au thème de chaque épisode. Reste l’instantané saisissant d’un pays qui chavire dans la terreur. Investie avec sang-froid par l’actrice Anastasia Karpenko, cette zone de turbulences devient l’endroit où réapprendre à cohabiter. In Her Car, qui fait l’objet d’un lancement simultané européen à l’occasion des deux ans du conflit, peut alors s’envisager comme le bras fictionnel de la politique d’union nationale défendue par Volodymyr Zelensky.
IN HER CAR, Oleksii Yesakоv 2024, Anastasiya Karpenko, Igor Koltovskyy, Kateryna Hryhorenko, Nadiya Levchenko (guerre)@@ (E)
Au lendemain de la déclaration de guerre en Ukraine, Lydia, psychologue, aide les personnes divisées par les hostilités à se rencontrer. Sa voiture agit comme un abri temporaire, un lieu de confession pour les pa ...

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IN THE AIR, Jason Reitman 2009, George Clooney, Vera Farmiga, Anna Kendrick (societe)@@@


Ryan Bingham s'est fait une réputation dans la sous-traitance du licenciement. Les plus grandes sociétés font appel à ses services pour dégraisser sans perdre de temps avec ces petits détails qui rendraient la société plus humaine - mais moins rentable. A part accumuler les "miles" lors de ses déplacements, son seul plaisir dans la vie est d'annoncer des ruptures de contrats de travail. Toujours en déplacement aux quatre coins des Etats-Unis, Ryan n'a aucune attache et sa vie tient dans une valise. Un jour, il rencontre une femme. Aussi cynique qu'hypocrite, il fait le nécessaire pour ne pas avoir à s'engager...

TELERAMA
Les deux premiers films de Jason Reitman, très réussis, traitaient de façon singulière du libre arbitre dans une société ultranormative : choisir ou non de fumer (Thank you for smoking), garder ou abandonner son enfant (Juno).

Le dilemme de In the air est nettement moins fort : accepter ou non de vivre seul, bâtir ou pas un foyer. Le héros paradoxal est, cette fois, George Clooney, cadre sup qui circule à travers les Etats-Unis pour virer des inconnus en lieu et place de DRH lâches… Son modèle de vie est itinérant ; son chez-soi, les cabines first class des lignes intérieures ; son but suprême, parvenir à dix millions de « miles », ces points de fidélité offerts par les compagnies aériennes. Les péripéties qui vont ébranler le credo du héros sont relativement attendues : rencontre amoureuse, formation d’une jeune collègue, famille oubliée qui se manifeste.

Mais Jason Reitman sait donner un vrai tonus à l’ensemble. Ses dialogues percutent, façon comédie américaine d’antan, et sa direction d’acteurs est au cordeau : Vera Farmiga, l’amante, et Anna Kendrick, la débutante aux dents longues, sont épatantes. Et puis il y a Clooney, dont le charme évoque encore une fois Cary Grant. Qui plus est, voir George le séducteur se faire larguer par une fille dont il tombe imprudemment amoureux, c’est un moment en forme de revanche qui se savoure, quel que soit le sexe du spectateur.

IN THE AIR, Jason Reitman 2009, George Clooney, Vera Farmiga, Anna Kendrick (societe espace)@@@ (E)
Ryan Bingham s'est fait une réputation dans la sous-traitance du licenciement. Les plus grandes sociétés font appel à ses services pour dégraisser sans perdre de temps avec ces petits détails qui re ...

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IN THE MOOD FOR LOVE, Wong Kar-Wai 2000, Maggie Cheung, Tony Leung Chiu-Wai (sentimental)@@


Hong Kong, 1962. M. et Mme Chow emménagent dans leur nouvel appartement le même jour que leurs voisins, M. et Mme Chan. Sans comprendre comment cela a commencé, Chow Mo-Wan et Chan Li-Zhen apprennent que leurs époux respectifs ont une liaison. Cette découverte les choque, mais les rapproche.

TELERAMA
Sensualité et mélancolie jusqu’au sublime. Ce film a fait tant d’amoureux et connu un tel succès que son titre sonne comme une formule magique, un sésame pour quelque paradis perdu. Titre en VO d’un fameux tube jazzy qu’on ne sait comment traduire sans déperdition de sens ou d’élégance, titre de rêve pour ce film tout en langueur, en envies de, en espoirs que… In the Mood for Love, ou l’histoire de M. Chow et de Mme Chan, un homme et une femme d’humeur à s’aimer à Hong­kong, en 1962. Qui n’a encore à l’oreille cette valse entêtante et triste rythmant leurs chassés-croisés de voisins de palier, frôlements fugaces, saisis comme de soyeux instants d’éternité ?

Tout le film est fait d’intermittences, d’esquisses, d’atermoiements, tel un système de rimes visuelles et sonores, de répétitions aux discrètes variantes, où les acteurs changent de costume presque entre chaque plan. Ces infimes différences de tonalité, de « mood », parcourent toutes les virtualités d’un amour impossible et distillent un mélange de mélancolie et de sensualité qui atteint au sublime.
IN THE MOOD FOR LOVE, Wong Kar-Wai 2000, Maggie Cheung, Tony Leung Chiu-Wai (sentimental)@@ (E)
Hong Kong, 1962. M. et Mme Chow emménagent dans leur nouvel appartement le même jour que leurs voisins, M. et Mme Chan. Sans comprendre comment cela a commencé, Chow Mo-Wan et Chan Li-Zhen apprennent que leurs épo ...

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INCROYABLE MAIS VRAI, Quentin Dupieux 2022, Lea Drucker, Alain Chabat, Anais Dumoustier (science fiction)@


La nouvelle maison des époux Alain et Marie, située en banlieue parisienne, est assortie d'un remarquable bonus. Quiconque descend dans un trou de la cave avance de douze heures dans le temps, tout en rajeunissant de trois jours. C'est surtout Marie qui profite de cette chance inespérée. Mais il y a aussi le patron d'Alain qui, au cours d'un repas, révèle qu'il s'est fait installer un pénis à commande électronique.

TELERAMA
INCROYABLE MAIS VRAI, Quentin Dupieux 2022, Lea Drucker, Alain Chabat, Anais Dumoustier (science fiction)@ (E)
La nouvelle maison des époux Alain et Marie, située en banlieue parisienne, est assortie d'un remarquable bonus. Quiconque descend dans un trou de la cave avance de douze heures dans le temps, tout en rajeunissant de trois jou ...

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INDIGENES, Rachid Bouchareb 2006, Samy Naceri, Jamel Debouze @@@


En 1943, alors que la France tente de se libérer de la domination nazie, quatre indigènes, soldats oubliés de la première armée française recrutée en Afrique ont un parcours spécifique. Abdelkader, Saïd, Messaoud et Yassin, réputés pour leur courage, sont envoyés en première ligne. Argent, amour pour la France ou pour l'armée française, foi en la liberté et l'égalité, leurs motivations divergent pour un même combat, libérer la France, les armes à la main.

TELERAMA
Indigènes répare une injustice, tout en étant une sorte d’Il faut sauver le soldat Ryan à la française, avec des scènes de bataille, manœuvres d’envergure ou combats isolés. Le réalisateur filme au plus près des soldats, de leur frayeur et de leur violence. Rien ne symbolise mieux leur lutte que le dernier tiers du film : seuls survivants de leur bataillon, les quatre et leur sergent blessé atteignent un village fantomatique d’Alsace. L’atmosphère fébrile d’attente rappelle le roman de Julien Gracq Un balcon en forêt. Deux soldats maghrébins harassés avalent la soupe fumante apportée par une vieille ménagère. Belle séquence à l’image du film : ni plus ni moins que la remise en cause d’une image d’Épinal.
INDIGENES, Rachid Bouchareb 2006, Samy Naceri, Jamel Debouze (histoire)@@@ (E)
En 1943, alors que la France tente de se libérer de la domination nazie, quatre indigènes, soldats oubliés de la première armée française recrutée en Afrique ont un parcours spécifique ...

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INES ET IVAN, l amour sur un fil, Alexandre Castagnetti 2024 (sentimental)@


Ayant récemment perdu son emploi, Inès est contrainte de quitter Paris pour emménager chez sa sœur, à Mouellade-sur-mer en Charente le temps de se refaire. À contrecœur, elle postule à un emploi d'hôtesse d'accueil dans une société textile de la région.

TELERAMA
Mélanger deux genres n’est jamais chose aisée. Mi-comédie romantique, mi-conte social, ce téléfilm hésite trop pour vraiment convaincre.
Le Covid a eu raison des ambitions entrepreneuriales d’Inès (Shemss Audat). Fauchée, la jeune femme s’installe chez sa sœur en Charente et accepte un poste d’hôtesse d’accueil. Mais lorsqu’elle se présente, on la prend pour la nouvelle DG chargée de restructurer l’entreprise créée par Yvan. Une comédie d’imposture dans le monde du travail ? Un schéma qui rappelle Working Girl. Mais là où le film de Mike Nichols assumait l’amour et l’humour en poussant tous les curseurs jusqu’à friser le burlesque dans certaines scènes d’anthologie, cette fiction ne choisit jamais vraiment entre le conte social et la romance. Un « ni ni » certes sympathique mais bien trop sage.
INES ET IVAN, l amour sur un fil, Alexandre Castagnetti 2024 (sentimental)@@ (E)
Ayant récemment perdu son emploi, Inès est contrainte de quitter Paris pour emménager chez sa sœur, à Mouellade-sur-mer en Charente le temps de se refaire. À contrecœur, elle postule à un emploi d ...

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INFIDELE, Adrian Lyne 2002, Diane Lane, Richard Gere, Olivier Martinez (drame sentimental film e)@@


Edward et Constance Sumner habitent dans la périphérie de New York une vaste demeure qui sent bon l'ordre et la sérénité. Ce lieu est à l'image de leur couple, si harmonieux qu'on pourrait le croire à l'abri de toute surprise. Un jour, à New York, un vent violent pousse littéralement Connie dans les bras d'un jeune étranger, Paul Martel, négociant en livres rares. Un appel téléphonique de celui-ci, un rendez-vous obtenu à l'arraché sèment en elle la confusion.

TELERAMA
Connie Sumner mène une vie assez rangée à New York, aux côtés de son mari, Edward, et de son petit garçon, Charlie. Un jour, elle fait la connaissance de Paul Martel, un jeune et séduisant Français qui achète et revend des livres anciens. Il la séduit immédiatement et, lorsqu'il la rappelle pour lui proposer un rendez-vous, elle cède. Ils deviennent très vite amants. Cette liaison torride transforme complètement Connie, et ses amies préviennent bientôt Edward de leurs soupçons sur la fidélité de sa femme. Ces craintes sont rapidement confirmées par le collègue d'Edward, qui lui avoue avoir surpris les amants. Edward se rend alors chez Paul et, au cours d'une violente altercation, le tue...
INFIDELE, Adrian Lyne 2002, Diane Lane, Richard Gere (drame sentimental film e)@@ (E)
Edward et Constance Sumner habitent dans la périphérie de New York une vaste demeure qui sent bon l'ordre et la sérénité. Ce lieu est à l'image de leur couple, si harmonieux qu'on pourrait le croire ...

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INGLORIOUS BASTERDS, Quentin Tarantino 2009, Brad Pitt, Mélanie Laurent (guerre)@@@


Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l'exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa. Shosanna s'échappe de justesse et s'enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d'une salle de cinéma. Quelque part ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine forme un groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis.

TELERAMA
La Résistance façon western. Quentin Tarantino ose un film de guerre féroce, polyglotte et gourmet.
Dans les films de guerre américains, on parle en général… américain. Inglourious Basterds, lui, se fait un principe d’honorer quatre langues – l’anglais, l’allemand, le français et l’italien. Le mérite en revient surtout au colonel Hans Landa, génie du mal qu’on adore haïr. Ce chasseur de Juifs polyglotte débarque dans une ferme sous l’Occupation et s’entretient avec le fermier en parlant un français impeccable. L’entretien vire à l’interrogatoire, les digressions servant d’instruments de torture cuisants…

Pour mettre fin à l’abjection du IIIe Reich, les méthodes diffèrent. La plus brutale est celle des fameux « Bâtards », groupe de scalpeurs américains mené par Brad Pitt. Plus civilisées, la technique du lieutenant britannique (Michael Fassbender) ou celle de l’actrice aristocrate devenue espionne (Diane Kruger). Tous ces personnages forment une parade où Tarantino exploite les archétypes de la Résistance et les réinvente à sa sauce. Changer le cours de l’Histoire, la fiction le peut. C’est ce pouvoir formidable que Tarantino célèbre, en utilisant directement la pellicule nitrate – extrêmement inflammable – comme arme réelle de combat contre le nazisme.

SYNOPSIS
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la jeune Shosanna, juive française, échappe au massacre de sa famille, perpétré par le colonel SS Hans Landa. Pendant ce temps, le lieutenant Aldo Raine, officier américain, rassemble un commando de soldats, tous juifs américains, qui doit l'accompagner en France occupée. Leur mission : tuer un maximum d'Allemands et rapporter leurs scalps. Ces hommes vont bientôt se retrouver à travailler avec l'actrice allemande Bridget von Hammersmark, agente secrète collaborant avec les Alliés, et un officier britannique, Archie Hicox, afin d'éliminer les plus hauts dignitaires du Troisième Reich, qui doivent assister à la première d'un film de propagande...
INGLORIOUS BASTERDS, Quentin Tarantino 2009, Brad Pitt, Mélanie Laurent (guerre)@@@ (E)
Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l'exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa. Shosanna s'échappe de justesse et s'enfuit à Paris où e ...

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INSEPARABLES, Varante Soudjian 2019, Ahmed Sylla, Alban Ivanov (comique)@


Mika, un petit escroc, a fait un rapide tour en prison, où il a fait la connaissance de Poutine , un détenu cinglé et imprévisible. Sitôt sa peine purgée, il décide de repartir à zéro et de refaire sa vie. Alors qu'il s'apprête à épouser la fille d'un riche homme d'affaires, son passé le rattrape : Poutine débarque sans prévenir ! Mika va vite réaliser qu'on ne se débarrasse pas aisément d'un tel boulet...
INSEPARABLES, Varante Soudjian 2019, Ahmed Sylla, Alban Ivanov (comique)@ (E)
Mika, un petit escroc, a fait un rapide tour en prison, où il a fait la connaissance de Poutine , un détenu cinglé et imprévisible. Sitôt sa peine purgée, il décide de repartir à z&eacu ...

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INSIDE MAN, Spike Lee 2006, Denzel Washington, Clive Owen (thriller)@@


Sous les traits de peintres en bâtiment, des braqueurs s'attaquent à la prestigieuse Manhattan Trust Bank. Ils prennent en otages toutes les personnes présentes sur les lieux et les contraignent à revêtir la même combinaison qu'eux. Un coffre intéresse tout particulièrement le cerveau de l'opération. Dehors, la police décide de déployer un impressionnant dispositif de sécurité pour appréhender les voleurs.

TELERAMA
Un braquage signé Spike Lee, oui, mais tout en trompe-l’œil. Quelques flottements, mais une Jodie Foster haut de gamme en médiatrice jet-set ultra cynique.

Dans le besoin urgent de « se refaire » après un échec commercial, Spike Lee signait là son premier film d’action, récit d’une prise d’otages dans une banque de Wall Street. Le scénario s’inspire d’Un après-midi de chien, de Sidney Lumet, sans en atteindre ni l’intensité ni l’épaisseur. Ce n’est pas non plus un pur exercice de style. Spike Lee parle en filigrane de l’Amérique post-11 Septembre (l’assaillant vient de l’intérieur) et se concentre sur le paradoxe d’un scénario où le braquage n’en est pas tout à fait un — le film abonde en simulacres inattendus, et c’est sa dimension la plus captivante.

Côté acteurs, le meilleur tient à une sous-intrigue, une histoire de secret honteux, qui voit intervenir Jodie Foster en médiatrice privée, spécialisée dans la jet-set. À la fois radieuse et réfrigérante, elle donne une classe maximale au cynisme le plus écœurant. Comme escompté, Inside Man fut un triomphe public. Et reste le plus grand succès de la carrière de Spike Lee.
INSIDE MAN, Spike Lee 2006, Denzel Washington, Clive Owen, Jodie Foster (thriller braquage)@@ (E)
Sous les traits de peintres en bâtiment, des braqueurs s'attaquent à la prestigieuse Manhattan Trust Bank. Ils prennent en otages toutes les personnes présentes sur les lieux et les contraignent à revêtir la ...

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INSOMNIA, Christopher Nolan 2002, Al Pacino, Robin Williams, Hilary Swank (thriller)@@


Will Dormer, un policier expérimenté et désabusé, est envoyé en Alaska pour enquêter sur le meurtre sordide d'une adolescente. Il monte une embuscade et repère le tueur et celui-ci parvient à s'enfuir. Will le prend en chasse, mais le perd de vue.

TELERAMA
Polar brillant, humain, haletant, sur la passerelle obscure entre innocence et culpabilité.
Pour Christopher Nolan « le cinéma s’apprend sur le tas, pas besoin d’un enseignement formel ». Alcon Après Following et Memento, où il avait joué avec nos neurones et nos nerfs, et avant de se planter avec Batman begins, Christopher Nolan montra avec ce thriller de très belle facture hollywoodienne qu'il pouvait exceller dans le classicisme. Un as de la crim cherche à coincer le meurtrier d'une jeune fille. Will Dormer, le superflic, n'enquête pas n'importe où ni n'importe quand : c'est dans un bled d'Alaska que la victime a été battue à mort. Et en cette saison, en Alaska, il ne fait jamais nuit. Un jour dérangeant pour un héros finissant dont la carrière accuse des zones d'ombre. Dormer a la conscience dans le brouillard. Et c'est dans la brume qu'à son tour il tue. Le voilà,
INSOMNIA, Christopher Nolan 2002, Al Pacino, Robin Williams, Hilary Swank (thriller)@@ (E)
Will Dormer, un policier expérimenté et désabusé, est envoyé en Alaska pour enquêter sur le meurtre sordide d'une adolescente. Il monte une embuscade et repère le tueur et celui-ci parvient &a ...

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INTERDIT AUX CHIENS ET AUX ITALIENS, Alain Ughetto 2022, voix de Ariane Ascaride, Alain Ughetto (animation)@@


Début du XXe siècle, dans le nord de l'Italie, à Ughettera, berceau de la famille Ughetto. La vie dans cette région étant devenue très difficile, les Ughetto rêvent de tout recommencer à l'étranger. Selon la légende, Luigi Ughetto traverse alors les Alpes et entame une nouvelle vie en France, changeant à jamais le destin de sa famille tant aimée. Son petit-fils retrace ici leur histoire.

TELERAMA
Ses aïeuls ont fui la pauvreté en Italie et migré en France. Le cinéaste retrace leur odyssée et leur rend hommage dans ce film magnifique, pétri de poésie.

C'est un dialogue imaginaire entre Alain Ughetto, le réalisateur, et Cesira, sa grand-mère morte et ressuscitée par une marionnette de 23 centimètres, d’une merveilleuse humanité et à laquelle Ariane Ascaride prête sa voix de tous les Suds. Ce film d’animation embrasse le mouvement migratoire d’une famille italienne au début du XXe siècle : il était une fois la figure exemplaire du grand-père Luigi Ughetto, né pauvre et tenace à Ughettera, dans le nord de l’Italie, où la vie est dure, et la météo sans pitié. Luigi, paysan puis ouvrier, connaîtra les chantiers, les guerres, les épidémies, rencontrera l’amour en la belle personne de Cesira, verra ses frères ou certains de ses nombreux enfants mourir, et traversera les Alpes pour s’inventer une nouvelle vie en France.

Évocation nostalgique, mais miraculeusement tangible, Interdit aux chiens et aux Italiens s’impose comme une grande œuvre mémorielle et voyageuse, du mont Viso au Valais suisse, de l’Ariège à la Drôme. Pétri d’une poésie constante, traversé d’un humour italien qui donne à la tragédie une forme plus douce, le film offre une véritable matière aux souvenirs. Charbon de bois, brocolis, châtaignes, que le réalisateur a collectés lors de repérages dans les paysages de son berceau familial, dessinent le décor et reconstruisent un monde disparu, quand de simples morceaux de sucre deviennent des briques pour ces migrants piémontais reconvertis en maçons. L’émotion vient du concret : d’un coup de pioche, un edelweiss atterrit dans le chignon d’une fiancée ; un cœur se trace sur une table nimbée de farine ; Cesira malaxe la polenta comme on façonne un amour ; l’un des fils pédale dans la cave sur un petit vélo pour offrir l’électricité à la maisonnée…

Une main, celle d’Alain Ughetto, s’immisce régulièrement dans le champ, comme un personnage à part entière, pour tendre un outil à l’un de ses aïeuls, l’aider ou le questionner. Le film devient ainsi un témoignage rare sur l’art du cinéma d’animation, le geste bricoleur (hérité du grand-père) et le rapport intime entre la créature et son créateur. Depuis Ma vie de Courgette, de Claude Barras (2016), aucune marionnette ne nous avait autant bouleversés, ni rappelé le pouvoir magique de réinvention du réel que celles-ci, aux petits nez ronds et aux cheveux en doux sillons. Interdit aux chiens et aux Italiens permet de toucher du doigt la grande Histoire grâce à la texture douce et expressive de l’intime.

INTERDIT AUX CHIENS ET AUX ITALIENS, Alain Ughetto 2022, voix de Ariane Ascaride, Alain Ughetto (animation)@@ (E)
Début du XXe siècle, dans le nord de l'Italie, à Ughettera, berceau de la famille Ughetto. La vie dans cette région étant devenue très difficile, les Ughetto rêvent de tout recommencer à ...

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INTIMITE, Patrice Chereau 2001, Kerry Fox, Mark Rylance, Philippe Calvario (film e sentimental)@@


Londres. Jay est réveillé par la sonnette. Une femme arrive. Ils font l'amour. Elle repart, sans qu'ils aient échangé un mot. Il retrouve cette inconnue chaque mercredi à heure fixe, pour des rapports purement sexuels. Il n'a pas envie de s'impliquer dans une nouvelle liaison. Doit-il continuer à la voir ou rompre ? Un mercredi qu'elle ne vient pas, Jay prend pourtant conscience de son addiction.

TELERAMA
Une relation amoureuse à cru et à cran décortiquée avec intensité par Patrice Chéreau.
Comment raconter, en 2001, une histoire d'amour au cinéma ? Pas une bluette à deux balles ni un sublime mirage, mais une histoire tangible, charnue, complexe, de plain-pied avec l'époque. Comment s'y prend-on ? On ignore si Patrice Chéreau s'est posé la question en ces termes, avant d'entreprendre son huitième long métrage, mais il est certain que le film, lui, y répond sans ambages.

D'abord par son point de départ : le sexe, et rien que le sexe, comme préalable à toute esquisse de sentiment. Les mercredis après-midi, Jay reçoit la visite de Claire dans son appartement décrépit. Ils échangent à peine quelques mots, ne se connaissent pas, mais ils se jettent l'un sur l'autre et font l'amour à même le sol, comme on livre une bataille. Ce n'est qu'un début, mais où se joue, déjà, l'un des paris du film : la représentation du désir physique, qui taraude si fort aujourd'hui le cinéma d'auteur, en France et ailleurs. Pari réussi, puisque ces scènes possèdent une beauté inédite : fébriles mais pas frénétiques, impudiques sans être obscènes, elles donnent à suivre, dans la durée, la déformation troublante des visages, le rougissement des peaux, la concentration quasi douloureuse des regards... Toutes choses habituellement occultées.

Le second pari de Chéreau consiste à mettre en scène l'histoire sur les lieux et dans la langue où elle a été imaginée, à l'origine, par l'écrivain anglo-indien Hanif Kureishi (1). Scénarisé, éclairé, monté par des Français, Intimité est joué à Londres, et en anglais, par des acteurs que l'on découvre : la Néo-Zélandaise Kerry Fox et le Britannique Mark Rylance. Elle, grave, impérieuse, d'une beauté mûre et légèrement abîmée qui se révèle au fil des minutes ; lui, blafard, défait, inquiet, séduisant. Sans préjuger de ce qu'aurait été le film avec des vedettes françaises et un décor parisien, il est flagrant que ces visages vierges (pour nous) et cette ville filmée avec l'avidité de l'étranger concourent à faire lever la pâte. Puisque rien n'est familier, tout est possible.

Pourtant, la première scène d'amour passée, un doute affleure. Claire est partie, Jay reste seul dans son désordre cafardeux, puis se rend à son travail ­ il est barman de nuit. Il retrouve ses collègues, son vieil ami Victor, complètement déglingué. Ces choses de la vie quotidienne qui renseignent sur le passé de l'homme et sur son sentiment de précarité (il a quitté femme et enfants sur un coup de tête, un an plus tôt), Patrice Chéreau les tire vers l'excès de style. La musique, ou plutôt les chansons (Clash, Iggy Pop, Bowie, etc.) envahissent la bande-son, couvrent les mots. La sophistication de la lumière et des mouvements de caméra, comme les prouesses du montage, sous influence Wong Kar-wai, sautent aux yeux. Rappelant certaines scories de Ceux qui m'aiment prendront le train, son précédent film, Chéreau paraît de nouveau en proie à son penchant véniel : le cinéma pour le cinéma. On voudrait lui souffler qu'il n'en faut pas tant pour nous accrocher aux tourments de ses amants anonymes.

Cette impression n'a pas le temps de s'installer, récusée par quelques séquences magiques de filature dans les rues de Londres. Cette fois, la manière fiévreuse du cinéaste fait corps avec la substance du film, de plus en plus fluide. Jay transgresse son pacte tacite avec Claire. Il suit la jeune femme, à son insu et, de fil en aiguille, découvre sa vie : comédienne de seconde zone, mariée, un enfant. En secret, il fait connaissance avec son mari, Andy, chauffeur de taxi au trente-sixième dessous, qu'il prend un étrange plaisir à humilier, à coups de sous-entendus.

Le jeu de cache-cache et d'étreintes clandestines se mue alors en un subtil affrontement à coeurs perdus où se mêlent la jalousie, le désespoir, la peur et le désir. Coécrits avec Anne-Louise Trividic, les dialogues brillent par leur habileté à fouiller les motifs secrets des personnages et leurs blessures existentielles. Paradoxalement, c'est lui, l'homme, qui n'a pas supporté d'en rester à une relation strictement sexuelle avec Claire. C'est lui qui s'ingénie à déprécier, à ruiner le couple de la jeune femme. Par dépit. Ou par nostalgie de ce à quoi il a renoncé lui-même. Ou par regret de l'ivresse des mercredis, déjà évanouie. Ou par amour.

Ce film, peut-être le plus personnel de Chéreau depuis L'Homme blessé, porte bien son titre. L'intimité avec un(e) autre, c'est ce à quoi chaque personnage aspire, s'accroche désespérément ou se blesse. Il y a même quelqu'un qui prétend en être mort : une vieille amie de Claire, campée avec beaucoup de charme par Marianne Faithfull. Toute la question est de savoir en quoi cette intimité consiste et à quel point elle peut durer... Commencée dans l'extase sensuelle et passée par toutes les couleurs de la cruauté et de la passion, l'aventure de Jay et de Claire se termine dans un climat de mélancolie et de deuil, une accalmie. Pourtant, une étincelle de vie s'est rallumée chez l'un comme chez l'autre, et il suffit peut-être, désormais, d'attendre le prochain orage.


INTIMITE (intimacy), Patrice Chereau 2001, Kerry Fox, Mark Rylance, Philippe Calvario (film e sentimental)@@ (E)
Londres. Jay est réveillé par la sonnette. Une femme arrive. Ils font l'amour. Elle repart, sans qu'ils aient échangé un mot. Il retrouve cette inconnue chaque mercredi à heure fixe, pour des rapports pure ...

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INTOLERABLE CRUAUTE, Joel Coen 2003, George Clooney, Catherine Zeta-Jones (societe)@@@


Avocat renommé, Miles Massey s'occupe surtout des affaires de divorces. Il réussit un coup de maître en dispensant l'un de ses clients de verser une pension à Marylin Rexroth, son ex-femme. Celle-ci est décidée à se venger...

TELERAMA
Miles Massey est avocat. Marylin Rexroth est une aventurière. Il est très riche. Elle entend bien le devenir. Entre eux, la lutte est inévitable… Qu’ils peignent l’Amérique profonde ou faussement classieuse, les Coen filment toujours les mêmes ploucs. Englués, ici, dans un Hollywood tapageur (vastes bureaux, immenses maisons à se flinguer). Ou dans un Las Vegas grotesque où l’on se marie en kilt au son d’une cornemuse qui massacre un tube ringard de Simon and Garfunkel. Même les deux héros n’échappent pas à leur verve destructrice : Marylin est une bombe sexuelle, mais presque vulgaire. Miles, beau et fier de l’être, vérifie constamment, dans son miroir et même dans sa cuillère à soupe, la blancheur de sa denture.

En quelques traits, les frères Coen savent dessiner un personnage : l’associé de Miles, qui immanquablement pleure aux mariages ; Joe le Siffleur, tueur asthmatique suffisamment crétin pour confondre son inhalateur avec son revolver ; l’inénarrable baron Krauss von Espy, héros d’un procès presque digne des frères Marx… Au fur et à mesure des pièges qui se referment — jamais sur qui l’on croit —, la sophistication se mue en folie douce à la Blake Edwards. En séduisant cauchemar.


INTOLERABLE CRUAUTE, Joel Coen 2003, George Clooney, Catherine Zeta-Jones (societe)@@@ (E)
Avocat renommé, Miles Massey s'occupe surtout des affaires de divorces. Il réussit un coup de maître en dispensant l'un de ses clients de verser une pension à Marylin Rexroth, son ex-femme. Celle-ci est déc ...

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INTOUCHABLES, Eric Toledano, Olivier Nakache 2011, Francois Cluzel, Omar Sy


Tout les oppose et il était peu probable qu'ils se rencontrent un jour, et pourtant. Philippe, un riche aristocrate devenu tétraplégique après un accident de parapente va engager Driss, un jeune homme d'origine sénégalaise tout droit sorti de prison, comme auxiliaire de vie à domicile. Pourquoi lui ? Tout simplement parce qu'il ne regarde pas Philippe avec le même regard de pitié que les autres candidats.
INTOUCHABLES, Eric Toledano, Olivier Nakache 2011, Francois Cluzel, Omar Sy (societe)@@@ (E)
Tout les oppose et il était peu probable qu'ils se rencontrent un jour, et pourtant. Philippe, un riche aristocrate devenu tétraplégique après un accident de parapente va engager Driss, un jeune homme d'origine s ...

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INVICTUS, Clint Eastwood 2009, Morgan Freeman, Matt Damon


À l'issue de la chute de l'apartheid, le président Nelson Mandela, récemment élu, est confronté à une Afrique du Sud qui est racialement et économiquement divisée.
INVICTUS, Clint Eastwood 2009, Morgan Freeman, Matt Damon (histoire bio racisme)@@@ (E)
À l'issue de la chute de l'apartheid, le président Nelson Mandela, récemment élu, est confronté à une Afrique du Sud qui est racialement et économiquement divisée. ...

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IRON MAN, Jon Favreau 2008, Robert Downey Jr, Terrence Howard (science fiction)@


Alors qu'il fait l'essai d'une arme de son invention en Afghanistan, le milliardaire Tony Stark est capturé par des insurgés qui le forcent à travailler pour eux. Mais à leur insu, le scientifique crée pour lui-même une armure superpuissante au moyen de laquelle il s'évade et rentre aux États-Unis.

TELERAMA
À la ville, Iron Man est un play-boy milliardaire et cynique, héritier d’un fabricant de missiles. Après s’être fait kidnapper, il décide de se consacrer à la paix. Savoureux film de superhéros, avec un Robert Downey Jr cabotin en diable. Moins connu que ses camarades Hulk ou Spider-Man, Iron Man est néanmoins un superhéros authentique, fragile à l'intérieur (il a un coeur artificiel) et super balèze à l'extérieur, comme tous les surhommes nés de l'imagination de Stan Lee dans les années 1960. Outre sa banale capacité à voler à la vitesse du son au secours de la veuve et de l'orphelin, sa spécialité est d'être lui-même son propre ennemi : la schizophrénie entre l'homme privé et l'homme public atteint ici un abîme inédit. Pour une fois, le premier n'est pas un binoclard pubère susceptible de faciliter l'identification avec le public adolescent des Marvel Comics. A la ville, Iron Man est un play-boy milliardaire et cynique, héritier d'un fabricant de missiles. Ce n'est qu'après s'être fait kidnapper par les talibans (armés par ses soins) que le businessman prend conscience de l'abomination de son activité...
Conscient de l'absence de méchant consistant, le réalisateur néglige les grands duels habituels et laisse le champ libre à ce cabotin de Robert Downey Jr, dont l'insolence, l'humour décalé et la vie privée chaotique (alcool et drogues l'ont longtemps rendu tricard à Hollywood) apportent au héros une saveur particulière.
IRON MAN, Jon Favreau 2008, Robert Downey Jr, Terrence Howard (science fiction)@@ (E)
Alors qu'il fait l'essai d'une arme de son invention en Afghanistan, le milliardaire Tony Stark est capturé par des insurgés qui le forcent à travailler pour eux. Mais à leur insu, le scientifique crée pou ...

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IRREDUCTIBLE, Jérôme Commandeur 2022, Christian Clavier, Gerard Depardieu, Gerard Darmon (comique)@@


Lorsque le gouvernement vote un plan d'économies massives, Vincent est poussé vers la sortie. Face à une inspectrice ministérielle un peu trop zélée, il refuse de capituler, bien décidé à conserver son travail "garanti à vie". La guerre des nerfs ne fait que commencer quand elle le mute dans les pires endroits du monde, jusqu'au Pôle Nord, pour enchaîner les postes improbables.

TELERAMA
Un fonctionnaire s’accroche à son poste mordicus… Une comédie satirique où la sympathie cultivée avec soin par Jérôme Commandeur devient une qualité.

Un fonctionnaire plutôt pantouflard s’accroche à son poste au point d’accepter une mutation au bout du monde, où il rencontre une aventurière…

Inspirée par un film italien (Quo vado ?, 2016), cette satire d’un esprit qu’on dit bien français ne se veut surtout pas méchante. À la réalisation et dans le rôle principal, Jérôme Commandeur met sa bonhomie au service d’un divertissement qui fait sourire, mais perd de vue le rythme général, trop pépère. Qu’importe, la sympathie sur laquelle l’humoriste a décidé de tout miser déclenche celle du spectateur...
IRREDUCTIBLE, Jérôme Commandeur 2022, Christian Clavier, Gerard Depardieu, Gerard Darmon (comique)@@ (E)
Lorsque le gouvernement vote un plan d'économies massives, Vincent est poussé vers la sortie. Face à une inspectrice ministérielle un peu trop zélée, il refuse de capituler, bien décidé ...

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PAS SI SIMPLE (ITS COMPLICATED), Nancy Meyers 2009, Meryl Streep, Alec Baldwin


Divorcés après 20 ans de mariage, Jane et Jake ont eu ensemble trois enfants, prêts à voler aujourd'hui de leurs propres ailes. Malgré les difficultés, les deux quinquagénaires ont fait ce qu'ils ont pu pour préserver entre eux des relations cordiales. À la tête d'un petit salon de thé prospère, Jane, qui rêve de se lancer dans de nouveaux projets, fait la connaissance d'Adam, un brillant architecte d'intérieur.
ITS COMPLICATED, Nancy Meyers 2009, Meryl Streep, Alec Baldwin (en anglais)(sentimental)@@ (E)
Divorcés après 20 ans de mariage, Jane et Jake ont eu ensemble trois enfants, prêts à voler aujourd'hui de leurs propres ailes. Malgré les difficultés, les deux quinquagénaires ont fait ce qu' ...

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IXJANA, Michal et Jerzy Skolimowski 2012, Sambor Czarnota, Magdalena Boczarska (thriller)@


Le héros du film est le jeune écrivain Marek Newski (Sambor Czarnota) qui, malgré le succès critique et commercial de son premier ouvrage, ressent une grande angoisse qui se traduit par des douleurs aiguës à la poitrine. Il pense que cette affliction a démarré après une fête donnée par son éditeur à la fin de laquelle il s'est disputé avec son meilleur ami Artur (Borys Szyc) pour une femme, Marlena (Magdalena Boczarska). Petit à petit, tout semble indiquer qu'il a tué son ami.

Marek décide alors d'enquêter pour découvrir la vérité sur ce qui s'est passé. Suivent une série de scènes délirantes, fruits de cauchemars, où la réalité se confond avec des faits imaginés ou des éléments de son livre. Magie noire, masques, le diable lui-même, pédophilie, drogues, peurs irrationnelles : les frères Skolimowski usent de tous ces outils dans le film, qui s'avère troublant par son excès sans arriver à dégager des éléments de cohérence.

Le poids du film repose en grande partie sur les interprètes. Leurs performances témoignent d'une influence importante du théâtre. Leur langage corporel notamment est très accentué, surtout celui de Czarnota. Il faut toutefois noter le beau travail de photographie d'Adam Sikora, qui a confectionné des images très contrastées et riches en couleurs vives formant un intéressant contrepoint par rapport à la noirceur de l'intrigue. En revanche, les quelques effets spéciaux utilisés, en particulier dans les scènes les plus surréalistes, semblent presque cocasses (un effet qu'on espère volontaire).
IXJANA, Michal et Jerzy Skolimowski 2012, Sambor Czarnota, Magdalena Boczarska (thriller)@ (E)
Le héros du film est le jeune écrivain Marek Newski (Sambor Czarnota) qui, malgré le succès critique et commercial de son premier ouvrage, ressent une grande angoisse qui se traduit par des douleurs aiguës & ...

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J ACCUSE, Roman Polanski 2019, Jean Dujardin, Louis Garrel, Emmanuelle Seigner (histoire bio Cap Dreyfus)@@


Pendant les 12 années qu'elle dura, l'Affaire Dreyfus déchira la France, provoquant un véritable séisme dans le monde entier. L'affaire est racontée du point de vue du Colonel Picquart qui, une fois nommé à la tête du contre-espionnage, va découvrir que les preuves contre le Capitaine Alfred Dreyfus avaient été fabriquées. A partir de cet instant et au péril de sa carrière puis de sa vie, il n'aura de cesse d'identifier les vrais coupables et de réhabiliter Alfred Dreyfus.
J ACCUSE, Roman Polanski 2019, Jean Dujardin, Louis Garrel, Emmanuelle Seigner (histoire bio Cap Dreyfus)@@ (E)
Pendant les 12 années qu'elle dura, l'Affaire Dreyfus déchira la France, provoquant un véritable séisme dans le monde entier. L'affaire est racontée du point de vue du Colonel Picquart qui, une fois nomm&e ...

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J ADORE CE QUE VOUS FAITES, Philippe Guillard 2020, Gerard Lanvin, Artus (comique)@@


Gérard Lanvin s'apprête à tourner l'un des films les plus importants de sa carrière dans le sud de la France sur le débarquement en 1944, avec le rôle principal. Un jour, il reçoit Momo Zapareto, l'homme qui vient entretenir sa piscine. Ce dernier se rend compte qu'il est face à son idole et lui demande s'il peut venir sur le tournage. Gérard Lanvin accepte, mais cette rencontre va rapidement se transformer en cauchemar pour l'acteur.

TELERAMA
Avec son argument grosso modo copié sur la série Dix pour cent, le quatrième long métrage de l’ex-rugbyman Philippe Guillard s’avère moins déplaisant que les précédents. Gérard Lanvin, dans son propre rôle (râleur mais bienveillant), se rend dans l’Aude pour tourner un blockbuster hollywoodien qui se déroule en août 1944, au moment du débarquement de Provence. Le voilà collé par un nettoyeur de piscine fan de ses films – l’humoriste Artus, en quasi-improvisation.

Le comique de répétition opère tant qu’il se situe vaguement dans la veine des scénarios de Francis Veber (L’Emmerdeur, Le Dîner de cons). En revanche, dès que l’écriture devient plus paresseuse, tout s’écroule. J’adore ce que vous faites ne parvient pas à tirer profit de la présence d’Antoine Bertrand, excellent comédien québécois, en réalisateur conseillant à Lanvin de jouer comme un ours polaire ou un rhinocéros – gag récurrent pas drôle. Et Guillard retombe finalement dans ses travers, avec une rafale de bons sentiments, même si la chute se révèle moins dégoulinante que d’habitude.
J ADORE CE QUE VOUS FAITES, Philippe Guillard 2020, Gerard Lanvin, Artus (comique)@@ (E)
Gérard Lanvin s'apprête à tourner l'un des films les plus importants de sa carrière dans le sud de la France sur le débarquement en 1944, avec le rôle principal. Un jour, il reçoit Momo Zaparet ...

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J AI FAILLI TE DIRE JE T AIME, Joaquin Llamas 2014, Paloma Bloyd, Daniele Liotti (sentimental)


Alex est un publicitaire en vogue qui a tout pour lui. Cependant, il broie du noir car sa fiancée vient de le plaquer. Un matin, il croise accidentellement la route de Niki, jeune étudiante pétillante et pleine de vie. C'est le coup de foudre. Petit détail : elle a 20 ans de moins que lui et va totalement chambouler sa vie !
J AI FAILLI TE DIRE JE T AIME, Joaquin Llamas 2014, Paloma Bloyd, Daniele Liotti (sentimental) (E)
Alex est un publicitaire en vogue qui a tout pour lui. Cependant, il broie du noir car sa fiancée vient de le plaquer. Un matin, il croise accidentellement la route de Niki, jeune étudiante pétillante et pleine de vie. ...

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JACK REACHER, Never go back, Christopher McQuarrie 2012, Tom Cruise, Rosamund Pike (thriller)@@


Alors qu'elles se trouvent tranquillement dans un parc, cinq personnes sont froidement abattues par un sniper posté dans un parking leur faisant face. Toutes les pistes mènent à James Barr. Les forces de police appréhendent le suspect numéro un et le placent immédiatement en détention. Alors qu'il est entendu par les inspecteurs chargés de l'enquête, Barr n'avoue rien, mais écrit sur une feuille : "Trouvez Jack Reacher"...

TELERAMA
Sorti de nulle part ­apparaît une sorte de cow-boy solitaire, intègre et rebelle, auréolé de mystère… Un peu frimeur, aussi, ce Reacher interprété par Tom Cruise. Mais l’acteur sait donner à ce personnage une singularité dans la famille des justiciers. Pour démarquer vraiment la star de ses films d’action standards, Christopher McQuarrie lui offre une mise en scène sous l’influence de Hitchcock. Une blonde froide et ardente se mêle à l’enquête, la tension dramatique s’appuie habilement sur les décors et le méchant (le cinéaste Werner Herzog…) est très réussi. De vraies plus-values pour ce thriller.
JACK REACHER, Never go back, Christopher McQuarrie 2012, Tom Cruise, Rosamund Pike (thriller)@@ (E)
Alors qu'elles se trouvent tranquillement dans un parc, cinq personnes sont froidement abattues par un sniper posté dans un parking leur faisant face. Toutes les pistes mènent à James Barr. Les forces de police appr&eac ...

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JACKIE, Pablo Larraín 2016, Natalie Portman, Peter Sarsgaard (bio histoire)@@


Le 22 novembre 1963: John F. Kennedy, 35e président des États-Unis, vient d'être assassiné à Dallas.

TELERAMA
Le réalisateur chilien met en scène Jackie Kennedy dans les jours qui suivirent l’assassinat de son époux président, en 1963. Habile réflexion sur l’image.

Le monde entier connaît ces images : une femme en rose rampe, affolée, sur le capot d’une voiture officielle ; une femme en noir mène la marche funèbre, à Washington… Jackie Kennedy est incrustée dans notre imaginaire collectif. Pour son premier film américain, le Chilien Pablo Larraín ne fait jamais semblant de l’ignorer.

Il n’a pas circonscrit par hasard son récit aux quelques jours qui suivirent l’assassinat de John F. Kennedy à Dallas, le 22 novembre 1963. Dans l’œil du cyclone, le point zéro d’un deuil et d’un trauma historique majeur, se tient Natalie Portman, exceptionnelle. Jackie n’est pas un biopic au sens usuel, la petite histoire d’une première dame dans les tourments de la grande. C’est un trompe-l’œil, une réflexion magistrale sur l’image. Et même une réflexion au sens strict : dans l’une des plus belles scènes du film, Jackie Kennedy se regarde dans un miroir. Elle ne nous offrira ainsi que son reflet, fragmenté et multiplié, enclos dans la stupeur d’une tragédie nationale dont l’Amérique n’est jamais vraiment sortie. Toutes les Jackie se superposent : la victime, la veuve, et surtout l’architecte de la postérité, à l’origine d’un mythe.

Jackie Kennedy accorde une interview à un journaliste quelques jours après la mort violente de son époux John Fitzgerald Kennedy, assassiné le 22 novembre 1963 à Dallas. Pour l'ex-First Lady, c'est l'occasion de relater les quelques jours qui ont suivis ces heures funestes. Par exemple, en dépit des mesures de sécurité considérables prises par l'équipe du président Lyndon B. Johnson, elle demande à accompagner le cercueil de son mari jusqu'au bout. Robert Kennedy, très proche de son frère et dont les rapports sont tendus avec le nouveau président, lui apporte son soutien indéfectible. La jeune veuve, âgée d'à peine 34 ans, est déterminée à ce que l'héritage de son époux lui survive...
JACKIE, Pablo Larraín 2016, Natalie Portman, Peter Sarsgaard (bio histoire)@@ (E)
Le 22 novembre 1963: John F. Kennedy, 35e président des États-Unis, vient d'être assassiné à Dallas.

TELERAMA
Le réalisateur chilien met en scène Jackie Kennedy dans les jours qui ...

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JACKPOT, Emily Atef 2020, Rosalie Thomass, Friedrich Mucke


Une femme trouve un sac contenant plus de 600 000 euros dans une voiture. Elle prend l'argent. Il y a quelqu'un à qui l'argent manque. L'homme est dangereux, il ne fait pas de compromis et ne paie pas de commission d'intermédiaire.

TELERAMA
Employée dans une fourrière automobile, Maren, qui a déjà été condamnée pour plusieurs vols, trouve dans une voiture tout juste saisie un sac contenant plus de 600 000 euros en espèces. Incapable de résister à la tentation, elle s'empare de cet argent tombé du ciel et le rapporte chez elle. Elle voit dans le pactole l'espoir de payer la rééducation de son mari Dennis, cloué dans un fauteuil roulant depuis un accident de travail. Malheureusement pour ce couple soudé, le propriétaire du magot, un truand nommé Henning, est prêt à tout pour le récupérer et offrir enfin à son épouse et à leur petite fille la vie prospère et tranquille dont ils rêvent tous les trois. Un jeu du chat et de la souris s'engage alors entre Maren et lui.
JACKPOT, Emily Atef 2021, Rosalie Thomass, Friedrich Mucke (thriller)@@ (E)
Une femme trouve un sac contenant plus de 600 000 euros dans une voiture. Elle prend l'argent. Il y a quelqu'un à qui l'argent manque. L'homme est dangereux, il ne fait pas de compromis et ne paie pas de commission d'intermédi ...

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JALOUSE, David Foenkinos 2017, Karin Viard (societe)@@


Nathalie Pêcheux, professeur de lettres divorcée, passe quasiment du jour au lendemain de mère attentionnée à jalouse maladive. Si sa première cible est sa ravissante fille de 18 ans, Mathilde, danseuse classique, son champ d'action s'étend bientôt à ses amis, ses collègues, voire son voisinage. Entre comédie grinçante et suspense psychologique, la bascule inattendue d'une femme.

TELERAMA
Beau regard sur la solidarité féminine envers et contre tous, avec une Karin Viard explosive, capable de faire rire des pires méchancetés.

Elle vous dira qu’elle ne l’est pas. Apparemment, Nathalie n’a que peu de raisons d’envier son prochain : encore très désirable à l’orée de la cinquantaine, professeur de philosophie en khâgne, elle devrait se réjouir de la beauté et des ­talents de danseuse classique de sa fille. Mais, justement, sa fille a 18 ans. Et qu’elle est jolie ! Et puis, il y a cette nouvelle collègue, si jeune et pleine d’idées, qui débarque dans son lycée : une ­petite garce arriviste, forcément. Quant à sa meilleure amie (Anne Dorval, parfaite), elle reste heureuse en ménage au bout de vingt ans de mariage, alors que Nathalie voit roucouler son ex-mari avec une autre… Nathalie ne contrôle plus son agressivité…

À un certain stade de la vie, le bonheur et la réussite des autres deviennent-ils intolérables ? Voici une comédie à l’italienne : grinçante, volontiers mélancolique, qui s’attache, avec un beau sens du détail quotidien, à un « monstre », féminin pour une fois, auquel Karin Viard prête ses traits si familiers. Qui mieux qu’elle, sachant exprimer dans une même scène le froid et la tendresse, pour faire rire sur un sujet pas drôle ? Des enfants qui ont grandi, des parents déjà disparus, aucune épaule sur laquelle s’appuyer… De quoi, en effet, être désemparé, déprimé.

La réussite de ce film coécrit et coréalisé par les frères Foenkinos, mordant mais empreint de solidarité féminine, apparaît particulièrement dans une scène de… cimetière : Nathalie y papote avec des mortes – des mères de substitution –, enfin sereine.
JALOUSE, David Foenkinos 2017, Karin Viard (societe)@@ (E)
Nathalie Pêcheux, professeur de lettres divorcée, passe quasiment du jour au lendemain de mère attentionnée à jalouse maladive. Si sa première cible est sa ravissante fille de 18 ans, Mathilde, danse ...

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JE SUIS TON HOMME, Maria Schrader 2021, Dan Stevens, Maren Eggert (science fiction)@@


Alma, une brillante scientifique, se révèle être une parfaite candidate pour se prêter à une expérience d'intelligence artificielle : pendant trois semaines, elle doit en effet vivre avec Tom, un robot à l'apparence humaine parfaite, qui a été spécialement programmé pour correspondre à sa définition de l'homme idéal. L'existence de cette machine anthropomorphe ne doit servir qu'un seul but : rendre Alma heureuse.

TELERAMA
Une intellectuelle et un androïde conçu pour être l’amoureux idéal... C’est le drôle de couple de ce film allemand, qui mêle comédie et philosophie.
Rencontrer l’amour et avoir une vie heureuse : cette quête éternelle trouve une illustration nouvelle et séduisante devant la caméra d’une cinéaste allemande dont on avait repéré le talent (avec Stefan Zweig, adieu l’Europe, 2016) mais pas encore la fantaisie. L’héroïne qu’elle a imaginée semble, d’abord, terriblement sérieuse. Alma est une spécialiste de la plus ancienne langue connue, le sumérien cunéiforme, et c’est seulement pour financer ses recherches au musée de Pergame, à Berlin, qu’elle a accepté de se mettre dans une situation cocasse : pendant trois semaines, elle va tester Tom, un androïde conçu pour répondre à tout ce qu’elle attend d’un homme. « Tes yeux sont deux lacs alpins où je veux me noyer », lui déclare d’emblée le bellâtre robotisé, la laissant consternée. Ce partenaire idéal semble avoir déjà besoin d’une mise à jour...

Dans cette comédie romantique pas comme les autres, l’évolution n’est pas là où on le croit. L’être artificiel, qui a longtemps fasciné romanciers et philosophes, n’est plus qu’un algorithme parmi d’autres, un objet connecté un peu plus sophistiqué et parfaitement crédible – comme l’acteur Dan Stevens qui interprète Tom. La singularité, aujourd’hui, est du côté de la femme. Contrairement à ce que Tom a statistiquement calculé, Alma ne fait pas partie des 93 % d’Allemandes dont le rêve est de prendre un bain au milieu des bougies et des pétales de roses, une coupe de champagne à la main. Tout en s’amusant avec beaucoup d’esprit des situations où se retrouve cette intellectuelle chargée d’expérimenter la relation amoureuse de demain, la réalisatrice Maria Schrader fait d’elle un symbole d’indépendance très actuel. Non, Alma n’est pas satisfaite, contrairement à cet homme qu’elle croise dans la rue, « testeur » lui aussi et enchanté par la poupée de chair conçue pour lui. Non, Alma ne veut pas ouvrir son cœur simplement parce que Tom a été réglé pour le faire battre. Elle veut comprendre ce qui se joue entre eux, vraiment – ou artificiellement.

Dans le sillage de ce beau personnage, admirablement incarné par Maren Eggert, I’m Your Man ouvre, sans renoncer à l’humour, est une réflexion sur l’être humain et sur le bonheur. À l’heure où la technologie nous habitue à flirter avec le futur, le film apporte une inconnue : nos aspirations, le mystère de ce que nous sommes. Dans un café, ce drôle de Tom, un peu extraterrestre quand même, s’étonne de voir un couple regarder en riant des vidéos d’enfants et d’adultes qui prennent d’abominables gadins. Ces images familières sur Internet défilent au ralenti et semblent soudain dire sur nous quelque chose d’important : notre joie spontanée de ne pas être des automates parfaitement réglés. Une découverte d’Alma va dans le même sens : l’écriture du IVe siècle avant Jésus Christ ne comportait pas seulement des significations précises mais des métaphores, la preuve que l’homme a toujours eu besoin de poésie. En convoquant le rire, l’imagination et la pensée, cette brillante comédie féministe peut se targuer d’être 100 % humaine.
JE SUIS TON HOMME, Maria Schrader 2021, Dan Stevens, Maren Eggert (science fiction)@@ (E)
Alma, une brillante scientifique, se révèle être une parfaite candidate pour se prêter à une expérience d'intelligence artificielle : pendant trois semaines, elle doit en effet vivre avec Tom, un robo ...

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JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES, Jeanne Herry 2023, Gilles Lelouche, Élodie Bouchez, Adèle Exarchopoulos, Leila Bekhti (societe)@@


Depuis 2014, en France, la Justice Restaurative propose à des personnes victimes et auteurs d'infraction de dialoguer dans des dispositifs sécurisés, encadrés par des professionnels et des bénévoles comme Judith, Fanny ou Michel. Nassim, Issa, et Thomas, condamnés pour vols avec violence, Grégoire, Nawelle et Sabine, victimes de homejacking, de braquages et de vol à l'arraché, mais aussi Chloé, victime de viols incestueux, s'engagent tous dans des mesures de Justice Restaurative.

TELERAMA
Des victimes dialoguant avec des criminels... La justice restaurative, explorée dans un film qui a du cœur, comme sa réalisatrice Jeanne Herry.
Une envie de dire ce qu’on a sur le cœur s’épanouit dans ce film bien dans l’air du temps. Il n’y est pas question de #MeToo mais de la justice restaurative. Un dispositif qui permet d’ouvrir un dialogue entre victimes et coupables, par-delà le jugement rendu, la peine prononcée. Cette nouvelle façon d’accompagner des situations terriblement nouées, comme le montrait déjà Les Repentis (2021) dans le contexte du terrorisme basque, est ici abordée à travers une fiction qui a la rigueur d’un documentaire. Interprétée par Adèle Exarchopoulos, une jeune femme violée par son frère pendant son enfance demande de l’aide avant de revoir celui-ci, quand elle apprend qu’il est sorti de prison et s’est réinstallé dans la ville où elle vit. Parallèlement, une rencontre est organisée entre quelques détenus condamnés pour vols avec violence et quelques personnes ayant été visées par d’autres agresseurs, dans le même genre de situations.

Derrière la caméra, Jeanne Herry s’affirme, après Pupille (2018), comme une cinéaste qui a du cœur. Et qui aime les comédiens. Attentionnée, concentrée sur les visages, elle réunit une distribution de premier ordre pour un film dépouillé, à la fois d’une belle qualité de regard et d’écoute. Il faut au spectateur la même attention pour comprendre les rouages de cette justice restaurative dont les principes sont portés par une juriste (Élodie Bouchez) et le responsable d’une association d’aide aux victimes (Denis Podalydès), entourés de volontaires. Entre le trop d’informations « techniques » et le trop peu, l’équilibre n’est pas toujours trouvé. Mais, au-delà du protocole, le film creuse un beau sujet : comment chacun peut retrouver le fil de sa propre histoire. Les victimes ont en elles une page qui n’a pas été tournée parce qu’elle pèse des tonnes. Au fil d’un échange rendu possible, la page s’allège, le récit renaît… Une cure en accéléré, mais aussi en toute délicatesse. Et dont il y a, pour le spectateur, beaucoup à tirer.
JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES, Jeanne Herry 2023, Gilles Lelouche, Élodie Bouchez, Adèle Exarchopoulos, Leila Bekhti (societe)@@ (E)
Depuis 2014, en France, la Justice Restaurative propose à des personnes victimes et auteurs d'infraction de dialoguer dans des dispositifs sécurisés, encadrés par des professionnels et des bénévoles ...

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JE VOUS TROUVE TRES BEAU, Isabelle Mergault 2005, Michel Blanc, Medeea Marinescu, Isabelle Mergault (sentimental)@@@


Aymé Pigrenet vient de perdre sa femme. Il n'est pas submergé par le chagrin, mais anéanti par le travail qu'il va devoir désormais effectuer tout seul à la ferme. Très vite, Aymé s'aperçoit qu'il ne peut pas s'en sortir. Il doit impérativement trouver une autre femme. Aymé décide alors de faire appel à une agence matrimoniale. La directrice de l'agence propose à Aymé de se rendre en Roumanie où là, les filles sont prêtes à tout pour quitter la misère dans laquelle elles vivent.

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Un agriculteur râleur (Michel Blanc) s’éprend d’une Roumaine qui s’installe à la ferme. Comédie où l’émotion prend joliment le pas sur l’humour rural.
Que se cache-t-il derrière cette déclaration forcément intrigante puisqu'elle s'adresse à Michel Blanc ? Une petite comédie sensible qui étonne par sa tendresse pastel et tranche avec l'image gouailleuse et chuinteuse que sa réalisatrice-scénariste, Isabelle Mergault, entretient sur les plateaux télé de Ruquier. Le scénario de ce premier film semble indigeste : Aymé, agriculteur renfrogné, se retrouve veuf, sa Ginette électrocutée par une machine à traire. Pragmatique et pressé, il s'adresse à une agence matrimoniale qui recrute de jeunes beautés roumaines prêtes à convoler pour vivre le french dream. C'est ainsi qu'Elena (Medeea Marinescu, lumineuse) débarque chez Aymé. Comme un rayon de soleil tardif dans un coeur en jachère...

L'éclosion d'un amour entre deux êtres que tout sépare : voilà bien un champ du cinéma maintes fois labouré. Pourtant, et même si Isabelle Mergault chausse aussi ses bottes en caoutchouc pour des scènes de comique rural inégal, c'est bien dans le registre de l'émotion qu'elle nous cueille. Avec des riens : un tablier de vaisselle, un baiser sur le front, une nuit étoilée. Au croisement de deux routes de campagne, une cabine téléphonique devient même le petit théâtre d'une poignante mise à nu d'Aymé, le rustre touché par la grâce que Michel Blanc rend si aimable, si aimant, constamment touchant. Comme Elena, comme Isabelle Mergault, on le trouve très beau.
JE VOUS TROUVE TRES BEAU, Isabelle Mergault 2005, Michel Blanc, Medeea Marinescu, Isabelle Mergault (sentimental)@@@ (E)
Aymé Pigrenet vient de perdre sa femme. Il n'est pas submergé par le chagrin, mais anéanti par le travail qu'il va devoir désormais effectuer tout seul à la ferme. Très vite, Aymé s'aper&cced ...

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JEANNE DU BARRY, Maiwenn 2023, Johnny Depp (histoire bio)@@


Jeanne, fille du peuple avide de culture et de plaisirs, met à profit ses charmes et son intelligence pour gravir un par un les échelons de la société. Elle devient la favorite du roi Louis XV, qui ignore sa condition de courtisane, mais retrouve auprès d'elle le goût de la vie. Les deux tombent éperdument amoureux.

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La réalisatrice reconstitue le destin hors norme de la favorite de Louis XV, dans un conte pétillant où se marient réalisme historique et fantaisie, présenté en ouverture du 76e Festival de Cannes.

Une fillette, frimousse d’ange sauvage à la mèche rebelle, pose dans un paysage doré par un soleil rasant. Devant son chevalet, un homme chapeauté la dessine. Moment paisible, moment de silence. On est loin du bruit et de la frénésie auxquels Maïwenn nous a habitués. Comparé à Polisse, Mon roi ou ADN, Jeanne du Barry est un film étrangement posé. Sans heurt, à distance des protagonistes, avec de la tenue dans la mise en scène. Le cadre y est pour beaucoup, Versailles imposant ici son décorum et ses protocoles. Ceux-là mêmes que Jeanne du Barry bouscule, presque, avec naturel, grâce à son esprit autant qu’à son corps. En y étant une intruse, ou une transfuge comme on dirait aujourd’hui. Le destin exceptionnel de cette courtisane, parvenue avec une relative facilité au rang suprême de favorite officielle du roi, méritait bien un film. Le voici sous la forme d’un biopic insolite, proche du conte.

Mais un conte où la fantaisie s’allie au réalisme. La réalisatrice s’est documentée, a travaillé étroitement avec une historienne universitaire, sélectionnant des faits de cour méconnus, tout en s’autorisant certaines libertés. Le souci de fidélité à l’époque, un rien écrasant, s’adapte parfaitement à la principale qualité du film : son espièglerie. L’héroïne, ingénue plus mutine que perverse, éloigne toute gravité, rendant à la fois merveilleuse et dérisoire la pompe de Versailles. Ses épisodes de vie antérieurs, résumés sur un ton allegro par une voix off sobre et littéraire à la fois, sont loin d’être ceux d’une privilégiée. Mais ce sont les hasards heureux qui sont soulignés. Comme ce visage fort gracieux qu’offre Jeanne Vaubernier, atout majeur lui apportant une confiance décisive. Cette fille de roturière, instruite, grande lectrice, échappe au déterminisme social. La rencontre avec un libertin notoire, le comte du Barry (Melvil Poupaud), lui permet son ascension, lui ouvrant les portes de la cour.

Le sexe ? La décence est l’élégance du film. Là ou d’aucuns auraient exploité le filon, Maïwenn se contente de deux scènes. L’une concentre et clôt en même temps le motif de la servitude : celle où le duc de Richelieu (Pierre Richard) trousse littéralement Jeanne. L’autre est plus directe encore mais rendue surréaliste par son aspect guindé : c’est celle de son examen d’entrée à la cour, à savoir une exploration clinique de son vagin, digne d’un office religieux. Pour le reste, le film est chaste, ponctué de quelques baisers presque romantiques. De séduction et de sentiment entre Jeanne et Louis XV (Johnny Depp, masque à la Buster Keaton), il est surtout question. Sur un mode qui reste celui d’une certaine insouciance, se passant de déclarations. Le roi parle peu, ses œillades disent assez – du jeu, du goût de vivre retrouvé. L’insouciance, c’est aussi celle d’un amour inconscient de l’être et qui meurt au moment même où il se révèle.

Après l’ascension, il y a bien la disgrâce, une mélancolie qui monte. Ce sont pourtant des notes vives d’euphorie, de grotesque bien vu sur les règles et les usages du monde des courtisans que l’on retient. De bagatelles en fêtes galantes, le film badine, fidèle à l’esprit du XVIIIe, effleure joliment les choses, reste à la surface. C’est sa force et sa limite. N’ayant à rougir de rien, avec autant d’audace que de narcissisme, Maïwenn s’y donne le beau rôle, s’y tient droite, se fondant parfaitement avec son personnage d’autodidacte ambitieuse. Désirante, curieuse de tout et finalement généreuse.

SYNOPSIS
Au XVIIIe siècle, dans le royaume de France, la courtisane Jeanne Vaubernier veut sortir de sa condition modeste. Dans ce but, elle utilise sa beauté et son intelligence pour se rapprocher du pouvoir. Jusqu'au jour où son amant, le comte du Barry, décide de lui présenter Louis XV, avec l'aide du duc de Richelieu. Dès leur première rencontre, c'est le coup de foudre, le roi tombant follement amoureux de la jeune femme. C'est grâce à elle qu'il retrouve la joie de vivre. Il l'installe parmi sa cour dans le palais de Versailles. Mais tout le monde ne voit pas l'arrivée de cette fille des rues d'un bon oeil...
JEANNE DU BARRY, Maiwenn 2023, Johnny Depp, Benjamin Lavernhe, Pierre Richard (histoire bio)@@ (E)
Jeanne, fille du peuple avide de culture et de plaisirs, met à profit ses charmes et son intelligence pour gravir un par un les échelons de la société. Elle devient la favorite du roi Louis XV, qui ignore sa cond ...

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JEUNE ADAM, David Maskenzie 2002, Ewan Macgregor, Tilda Swinton, Peter Mullan (drame film e)


À Glasgow, au début des années 50, Joe est engagé par un batelier pour travailler sur sa péniche. Un après-midi, les deux hommes découvrent le cadavre d'une jeune femme flottant sur l'eau.

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JEUNE ADAM, David Mackenzie 2002, Ewan Macgregor, Tilda Swinton, Peter Mullan (drame film e)@@ (E)
À Glasgow, au début des années 50, Joe est engagé par un batelier pour travailler sur sa péniche. Un après-midi, les deux hommes découvrent le cadavre d'une jeune femme flottant sur l'eau.

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JEUNE ET JOLIE Francois Ozon 2013, Marine Vacth (societe moeurs film e)@


Durant l'été, alors qu'elle est en vacances au bord de la mer, Isabelle fête ses 17 ans en famille, en présence aussi de la famille de Peter, un proche de ses parents, dont on apprendra plus tard qu'il est l'amant de sa mère. Elle perd sa virginité avec un jeune Allemand, Félix. À son retour à Paris, où elle retrouve le chemin du lycée, elle se livre volontairement et secrètement à la prostitution sous le pseudonyme de Lea.

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Une lycéenne se prostitue. Ce sujet de société, François Ozon le traite très peu comme tel. Les explications affleurent puis se dissipent. L'héroïne n'a pas besoin d'argent. Si ses parents sont divorcés, elle se sait aimée et protégée. Pour cette petite « belle de jour » contemporaine, coucher avec des hommes dans le cadre de rendez-vous monnayés est peut-être une manière de retoucher l'image d'une première étreinte sexuelle tout sauf concluante...

La question du plaisir, ou plutôt de son absence, plane ainsi, constamment. Jeune, jolie et frigide ? Cette hypothèse est la vraie transgression du film, par ailleurs dénué de scènes chocs et de provoc, mais pas de délicatesse. Les quatre titres de Françoise Hardy des années 1960 et 1970, bouffées sentimentales qui émaillent le récit, sont davantage qu'une ponctuation. Le mélange de jeunesse contemporaine et de chansons d'hier crée une drôle de temporalité : un présent déjà au passé. Le défilement rapide et marqué des saisons — tout se déroule en une seule année — ajoute à cette impression de fugacité. D'autant que le cinéma de François Ozon est de plus en plus fluide et élégant, surface presque lisse mais effet tenace. Voir ce superbe mouvement de caméra final, autour de l'héroïne, d'un miroir à l'axe d'une fenêtre : une manière de dire qu'il y a un temps pour se regarder soi et un temps pour regarder vers les autres. — Louis Guichard
JEUNE ET JOLIE, Francois Ozon 2013, Marine Vacth (societe moeurs film e)@@ (E)
Durant l'été, alors qu'elle est en vacances au bord de la mer, Isabelle fête ses 17 ans en famille, en présence aussi de la famille de Peter, un proche de ses parents, dont on apprendra plus tard qu'il est l'amant ...

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JEUX D ENFANTS, Yann Samuell 2003, Guillaume Canet, Marion Cotillard (societe)@@


Une vie entière pour se dire je t'aime. Plus de 80 ans pour démarrer une histoire d'amour à cause d'un jeu. Ou peut-être grâce à un jeu. Sophie et Julien ont défini les règles. Ils en sont les arbitres et souvent les victimes. Cap ou pas cap ? Cap ! Bien sûr ! Ils sont cap de tout : du meilleur comme du pire. Bafouer les tabous, défier tous les interdits, braver toutes les autorités, rire, se faire mal.

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Deux amis de toujours, ayant passé leur jeunesse à se lancer des défis d’enfants, se retrouvent à l’âge adulte sans pouvoir faire la différence entre leur jeu et la réalité de leur amour réciproque.
Complices depuis l'enfance, Julien et Sophie ont placé leur amitié sous le signe du défi : cap ? Pas cap ? Par exemple, de renverser le gâteau de la mariée quand ils sont gamins. Ou de draguer un(e) inconnu(e) qui passe quand ils sont plus grands. Mais comment avouer qu'on s'aime quand on ne fait que jouer ? Sujet potentiellement juste (la peur de l'engagement, le refus du monde adulte) gâché par une tendance lourde à « l'amélie-poulainisation ». La stylisation bariolée de la mise en scène prive les personnages de toute vraisemblance psychologique, et, partant, de tout attrait.
JEUX D ENFANTS, Yann Samuell 2003, Guillaume Canet, Marion Cotillard (societe)@@ (E)
Une vie entière pour se dire je t'aime. Plus de 80 ans pour démarrer une histoire d'amour à cause d'un jeu. Ou peut-être grâce à un jeu. Sophie et Julien ont défini les règles. Ils en so ...

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JINPA, un conte tibetain, Pema Tseden 2018 (conte moral)@@


Depuis dix ans, Jinpa, issu de l'ethnie des Kampa et muni d'un couteau traditionnel, veut venger l'assassinat de son père. Il se rend à Sanak pour recouvrer le meurtrier et le tuer. En route, il est pris en stop par un camionneur qui chemine dans le Kekexili, un plateau désertique du Tibet.

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Sur une route du Tibet, un camionneur rencontre un homme mystérieux nommé, comme lui, Jinpa. Un envoûtant voyage entre rêve et réalité, visuellement superbe.

Parmi les rares cinéastes en activité au Tibet, Pema Tseden a déjà signé le très réussi Tharlo, le berger tibétain (2018). Au générique de ce film-ci, c’est le nom de son producteur qu’on remarque : Wong Kar-wai. Dès les premières images, l’esprit du maître ­hongkongais semble présent. Ses ­fameuses lunettes fumées rectan­gulaires, on croit les reconnaître, portées par le héros de Jinpa, un conte tibétain. Ce camionneur très stylé, en cuir noir et pull violet, écoute sur sa radiocassette une version locale de O sole mio, chanson napolitaine devenue tube mondial. Un choix musical qui rappelle les mélanges exotiques de In the Mood for Love (2000). Comme le travail sur la lumière, qui rend les paysages arides du Tibet soudain chatoyants.

Dans cette ambiance sophistiquée et superbe, l’auteur imagine un récit où tout est, pareillement, affaire d’atmosphère. Au volant de son camion, Jinpa tue par mégarde un mouton, puis fait monter à bord un inconnu étrange – il a quitté son village pour aller tuer l’assassin de son père et il s’appelle, lui aussi, Jinpa… Le sang de la bête écrasée sur la route et la soif de vengeance, tout se répond, comme les prénoms, mystérieusement. Dans le ciel, les vautours tournoient au-dessus du monastère où fait halte le premier des deux Jinpa. Avec ce sentiment de menace omniprésente et insituable, le film tient en haleine. Le thème du double est bien le seul élément familier de cet envoûtant voyage au bout du monde, entre la lumière et les ombres, la réalité et le rêve.
JINPA, un conte tibetain, Pema Tseden 2018 (conte moral)@@ (E)
Depuis dix ans, Jinpa, issu de l'ethnie des Kampa et muni d'un couteau traditionnel, veut venger l'assassinat de son père. Il se rend à Sanak pour recouvrer le meurtrier et le tuer. En route, il est pris en stop par un camionn ...

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JOUR J, Reem Kherici 2017, Reem Kherici, Nicolas Duvauchelle (comique sentimental)@@@


Mathias et Alexia sont en couple depuis des années, et pour la première fois, il la trompe avec Juliette, une `wedding planer'. Quand Alexia découvre la carte de visite de Juliette dans la poche de Mathias, il perd ses moyens, il bafouille. Elle comprend tout de suite : Juliette est une organisatrice de mariage, il veut donc l'épouser ! Elle dit oui. Sans le vouloir, Mathias va se retrouver au milieu de sa femme et de sa maîtresse, contraint d'organiser son mariage imprévu !

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Reem Kherici s’inspire de Judd Apatow, avec un casting complice. Mention spéciale à Julia Piaton en Cameron Diaz française, et à Nicolas Duvauchelle qui révèle tout son charme.

Comment renouveler la comédie de mariage ? Par exemple avec un type obligé, par lâcheté, de confier l’organisation de ses noces à sa maîtresse d’un soir… La pétulante Reem Kherici pimente une histoire d’amour avec de la trivialité ­ (messieurs, vous ne regarderez plus les sèche-mains des cafés comme avant) pour séduire les fans de Judd Apatow. Convoler ou pas, se tromper de « femme de sa vie », venger la petite fille complexée que l’on a été : ces thèmes survolés amusent manifestement Julia Piaton, idéale en Cameron Diaz française, François-Xavier Demaison, en meilleur pote adulescent, et Chantal Lauby, en mère incontrôlable. Meilleur atout de cette farce ­romantique : Nicolas Duvauchelle révèle son charme et son tempo comiques.
JOUR J, Reem Kherici 2017, Reem Kherici, Nicolas Duvauchelle, FrXavier Demaison (comique sentimental)@@@ (E)
Mathias et Alexia sont en couple depuis des années, et pour la première fois, il la trompe avec Juliette, une `wedding planer'. Quand Alexia découvre la carte de visite de Juliette dans la poche de Mathias, il perd ses ...

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JOY, David O. Russell 2015, Jennifer Lawrence, Robert de Niro, Bradley Cooper (societe)@@


le film raconte l’histoire de Joy Mangano, mère célibataire de deux enfants, inventrice du balai-serpillière auto-essorant Miracle Mop dans les années 1990.

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En la dirigeant dans Happiness Therapy (2012) et American Bluff (2013), David O. Russell a fait de Jennifer Lawrence une comédienne oscarisée, reconnue au-delà du phénomène Hunger Games. Nouveau cadeau du réalisateur à sa muse, Joy est un couronnement : un film dont elle tient chaque scène, dans le rôle d’une mère de famille divorcée et endettée qui va devenir femme d’affaires et bâtir un petit empire. Le modèle avoué n’est rien de moins que Citizen Kane, où Orson Welles retraçait la carrière d’un magnat de la presse inspiré du vrai William Randolph Hearst, comme Joy s’inspire de la vraie Joy Mangano, qui fit fortune en se battant pour son invention : la serpillière magique…

Ce business cocasse permet au réalisateur de céder à son péché mignon, la comédie légèrement zinzin. Il entoure son héroïne d’une famille allumée, où brillent un Robert De Niro à bout de nerfs et une Isabella Rossellini farfelue à souhait. Le ton change dans la seconde partie du film, qui montre Joy dans toute son indépendance. Mais le portrait de cette femme forte a alors tendance à se figer, comme l’interprétation de Jennifer Lawrence. En devenant sérieux, David O. Russell perd l’inspiration…
JOY, David O. Russell 2015, Jennifer Lawrence, Robert de Niro, Bradley Cooper, Isabella Rosselini (societe)@@ (E)
le film raconte l’histoire de Joy Mangano, mère célibataire de deux enfants, inventrice du balai-serpillière auto-essorant Miracle Mop dans les années 1990.

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En la dirigeant dans Happin ...

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JOYEUX NOEL, Christian Carion 2005, Diane Kruger, Benno Fürmann, Guillaume Canet, Daniel Bruhl, Dany Boon@@@


Lorsque la guerre surgit au creux de l'été 1914, elle surprend et emporte dans son tourbillon des millions d'hommes. Nikolaus Sprink, prodigieux ténor à l'opéra de Berlin, va devoir renoncer à sa belle carrière et surtout à celle qu'il aime : Anna Sörensen, soprane et partenaire de chant.
Le prêtre anglican Palmer s'est porté volontaire pour suivre Jonathan, son jeune aide à l'église. Ils quittent leur Ecosse, l'un comme soldat, l'autre comme brancardier.
Le lieutenant Audebert a dû laisser sa femme enceinte et alitée pour aller combattre l'ennemi. Mais depuis, les Allemands occupent la petite ville du Nord où la jeune épouse a probablement accouché à présent.
Et puis arrive Noël, avec sa neige et son cortège de cadeaux des familles et des Etats majors. Mais la surprise ne viendra pas des colis généreux qui jonchent les tranchées françaises, écossaises et allemandes...

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Pour reconstituer un épisode véridique de fraternisation entre soldats allemands, français et britanniques la nuit de Noël 1914, Christian Carion (Une hirondelle a fait le printemps) a choisi des modalités tout sauf surprenantes. Avec une régularité scolaire, il passe d’un camp à l’autre et du drame à la légèreté. Il alterne, dans le même esprit appliqué, une histoire d’amour, une his­toire de fraternité et une histoire de paternité, toutes contrariées par la guerre. Et il façonne des seconds rôles « comme le cinéma français n’en fait plus » (vieux refrain), mais dont il reste à prouver qu’ils manquent : Dany Boon en aide de camp chtimi légèrement neuneu en fait des tonnes pour un effet Bourvil très manqué...
C’est assurément une chose bouleversante que des ennemis improvisent une paix éphémère et clandestine, renvoyant un conflit à son absurdité. Mais le film, telle une toile figurative des plus banales, n’a rien à ajouter à ce prodige.

JOYEUX NOEL, Christian Carion 2005, Diane Kruger, Benno Fürmann, Guillaume Canet, Daniel Bruhl, Dany Boon@@@ (E)
Lorsque la guerre surgit au creux de l'été 1914, elle surprend et emporte dans son tourbillon des millions d'hommes. Nikolaus Sprink, prodigieux ténor à l'opéra de Berlin, va devoir renoncer à sa be ...

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JOYLAND, Saim Sadiq 2022, Ali Junejo, Rasti Farooq (societe)@@@


Haider vit à Lahore avec sa femme Mumtaz, avec son père et son frère aîné Saleem. Sa femme travaille et Haider, sans emploi, s'occupe de ses nièces pour aider sa belle-soeur Nucchi. Un jour, il trouve du travail comme danseur dans un cabaret. Il s'éprend d'une des danseuses vedettes, Biba, une femme transgenre. De son côté, sa femme Mumtaz supporte mal sa vie de moins en moins libre.

TELERAMA
Audacieuse, cette chronique familiale superbement mise en scène bouscule les normes de la société patriarcale. Ou quand Haider, l’homme au foyer, rencontre Biba, la danseuse trans...

Ce film tourné à Lahore est une surprise parfaite. Le réalisateur, débutant doué, a imaginé une chronique familiale qui parle courageusement de sentiments et de sexe, de différences et de normes qui voudraient s’imposer jusque dans l’intimité. Le point de départ est un retournement de situation d’une savoureuse ironie… Pendant que sa femme travaille, le jeune Haider s’occupe des enfants de son frère et de la maison où tout le monde vit, sous l’autorité du grand-père, pour qui il est urgent de revenir à la bonne distribution des rôles. Mumtaz, l’épouse, doit donc abandonner son travail et, parce qu’il lui faut en trouver un, Haider s’improvise danseur. Il tombe alors amoureux de la chanteuse Biba, une transsexuelle.

Avec ce ménage à trois pakistanais jamais classique, Joyland s’ouvre à des notes joyeuses ou dramatiques, accueille la fantaisie mais aussi, peu à peu, une tension terrible. Haider, Mumtaz et Biba deviennent des personnages poignants dont la solitude est regardée en face. Chacun se retrouve, en effet, abandonné à des désirs impossibles, assigné par une société patri­arcale à une place faussée. Haider doit être l’homme viril, Mumtaz, la ­recluse qui procrée, et Biba rester une « curiosité », jamais considérée comme une vraie femme. Et tous doivent renoncer à leurs désirs. À travers ces portraits retentit un appel à la liberté, à la vérité, à la sensibilité. Trois mots que ce film superbement mis en scène porte haut.
JOYLAND, Saim Sadiq 2022, Ali Junejo, Rasti Farooq (societe inde)@@@ (E)
Haider vit à Lahore avec sa femme Mumtaz, avec son père et son frère aîné Saleem. Sa femme travaille et Haider, sans emploi, s'occupe de ses nièces pour aider sa belle-soeur Nucchi. Un jour, il trouv ...

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JUEGOS PSYCOLOGICOS, Olga Akatieva 2021, Pavel Priloutchny, Elizaveta Koronova, Daria Melnikova


Un couple amoureux se retire de la civilisation. Ils ne sont ensemble que depuis peu de temps, mais l'homme est sûr d'avoir rencontré son seul. L'arrivée soudaine de la sœur cadette, puis de l'ex-petit-ami de la jeune fille, ruine l'idylle romantique. Les héros deviennent les otages des désirs et des passions de chacun. La romance est remplacée par la passion, et le flirt innocent mène à une jalousie féroce. Des jeux psychologiques de plus en plus dangereux menacent de conduire à un dénouement cruel.
JUEGOS PSYCOLOGICOS, Olga Akatieva 2021, Pavel Priloutchny, Elizaveta Koronova, Daria Melnikova (film e) (E)
Un couple amoureux se retire de la civilisation. Ils ne sont ensemble que depuis peu de temps, mais l'homme est sûr d'avoir rencontré son seul. L'arrivée soudaine de la sœur cadette, puis de l'ex-petit-ami de la je ...

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JULIETA, Pedro Almodovar 2016, Emma Suarez, Adriana Ugarte (societe)@@


Valeria (Ana Valeria Becerril), 17 ans, est enceinte . Il vit à Puerto Vallarta , avec Clara (Joanna Larequi), sa demi-sœur , qui est calme et vit avec dépression et surpoids. Elle ne veut pas que sa mère, Abril (Emma Suárez), absente depuis longtemps, soit au courant de sa grossesse mais, en raison de contraintes financières et de l'écrasante responsabilité d'avoir un bébé à la maison, Clara décide d'appeler sa mère. April arrive avec un grand désir de voir ses filles, mais on découvre vite pourquoi Valeria ne voulait pas entrer en contact avec elle. C'est "l'histoire d'une femme adulte qui refuse de se sentir 'dépassée' par ses propres filles en termes générationnels, sans se rendre compte qu'elle a déjà été laissée pour compte dans des aspects plus importants, comme les aspects émotionnels et psychologiques, entre autres"

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Julieta, la cinquantaine, et son compagnon s’apprêtent à quitter Madrid pour le Portugal. Mais quelqu’un, dans la rue, parle à Julieta de sa fille, qu’elle n’a pas vue depuis des années…

Almodóvar atteint toute l’intensité romanesque dont il est capable, avec cette histoire gigogne brouillant les époques, un peu comme une fuite en avant dans le passé. Le train, théâtre au début d’une disparition bouleversante, puis décor récurrent, est aussi la métaphore du vrai sujet de ­Julieta : le passage du temps, la fugacité des liens, l’évanescence des êtres, qui apparaissent puis s’éclipsent de nos vies, parfois sans un mot.

À cette gravité, le maître espagnol donne une traduction étrangement séduisante. Pour évoquer les années 1980 et la prime jeunesse de l’héroïne, il ressuscite la merveilleuse débauche chromatique de sa ­période Movida. Quand elle devient une autre femme, transformée par le chagrin et les remords, il passe avec brio d’une ­actrice à une autre dans la même scène, qui rappelle les métamorphoses de Tippi Hedren dans Pas de printemps pour Marnie. Quant à la maison de pêcheur qui abritera le mariage de Julieta, c’est d’emblée une image mentale, aussi attirante qu’annonciatrice de naufrages… Jusqu’à sa conclusion abrupte, qui suggère une transmission de la culpabilité, le film fascine par cette alchimie entre la noirceur désenchantée du fond et l’éclat rédempteur de la forme.
JULIETA, Pedro Almodovar 2016, Emma Suarez, Adriana Ugarte (societe)@@@ (E)
Valeria (Ana Valeria Becerril), 17 ans, est enceinte . Il vit à Puerto Vallarta , avec Clara (Joanna Larequi), sa demi-sœur , qui est calme et vit avec dépression et surpoids. Elle ne veut pas que sa mère, Abril ( ...

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JUMANJI next level, Jake Kasdan 2019, Dwayne Johnson, Jack Black (science fiction)@@


Lorsque Spencer retourne dans le monde fantastique de Jumanji, ses amis Martha, Fridge et Bethany y retournent aussi pour le sauver, mais le jeu est maintenant brisé.

TELERAMA
Même si l’effet de répétition se fait un peu ressentir, le troisième opus de la franchise conserve les ingrédients qui ont fait son succès. Que fait un garçon quand il se retrouve soudain dans le corps d’une fille ? Et un geek dans la peau de Dwayne Johnson ? Une autruche peut-elle être dangereuse ? Parlez-vous le cheval ?... Idiotes, ces questions ? Pas tant que ça : si vous vous retrouvez en plein désert, certaines réponses peuvent s’avérer très utiles ! Cette troisième partie de Jumanji est toujours aussi délirante, même si l’effet de répétition la rend un peu pantouflarde au début. Pour les débutants, Jumanji, c’est ce jeu vidéo qui envoie ses participants dans un monde virtuel, dangereux évidemment, « pour de vrai ».

Chacun avec un avatar très éloigné de ce qu’il est dans le monde réel. Par exemple, cette fois-ci, la bimbo se retrouve en… cheval ! Nouveauté réjouissante : l’arrivée du duo Danny De Vito - Danny Glover, deux papys ronchons dont les avatars n’arrêtent pas de changer (mais qui, à chaque fois, jouent en cabotinant comme eux : Dwayne Johnson fait du Danny De Vito plus vrai que nature par exemple !).

Comme dans un bon vieux Spielberg des années 1980, le film va crescendo, d’une introduction très familiale intergénérationnelle jusqu’à des scènes assez bluffantes (surtout celle des passerelles envahies de singes qu’on jurerait sortie d’un Indiana Jones), pour finir avec une morale rassurante comme de bien entendu : « Vieillir, c’est un cadeau », nous assure Danny De Vito. Carpe diem, et tutti quanti.
JUMANJI next level, Jake Kasdan 2019, Dwayne Johnson, Jack Black (science fiction)@@ (E)
Lorsque Spencer retourne dans le monde fantastique de Jumanji, ses amis Martha, Fridge et Bethany y retournent aussi pour le sauver, mais le jeu est maintenant brisé.

TELERAMA
Même si l’effet de rép&ea ...

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JUMEAUX MAIS PAS TROP, Olivier Ducray et Wilfried Meance 2022, Ahmed Sylla, Bertrand Usclat (comique)@@


Deux frères jumeaux découvrent soudainement l'existence l'un de l'autre 33 ans après leur naissance. Pour Grégoire et Anthony, la surprise est d'autant plus grande que l'un est blanc, l'autre noir

TELERAMA
Une comédie sur le racisme plus subtile qu’il n’y paraît. L'un noir et l’autre blanc, Anthony et Grégoire découvrent, à 33 ans, qu’ils sont nés ensemble, au même endroit et à la même heure, en 1988. L’année de Jumeaux, le film où Arnold Schwarzenegger et Danny DeVito campaient des bébés éprouvettes génétiquement modifiés qui, bien que frères, avaient poussé dans différentes directions… L’année, aussi, de Quand les jumelles s’emmêlent, où Bette Midler et Lily Tomlin jouaient les doublons doublés. La gémellité est une des meilleures recettes de délire comique. C’est évidemment dans ce registre qu’on attendait Ahmed Sylla, l’étoile noire du stand-up, et Bertrand Usclat, le bon Blanc de Broute. Le pitch tordu de Jumeaux mais pas trop promettait de virer à la fantaisie absurde. C’est pourtant tout le contraire qu’offre leur comédie et c’est une bonne surprise.

Humour subtil
Aussi improbable soit-elle, la fraternité est bien réelle dans cette histoire où, statistiques scientifiques à la clef, sa possibilité est prouvée : elle est la « chance sur un million », comme dit le slogan du film, une sorte de jackpot génétique touché par Anthony et Grégoire. Sur le thème de la différence raciale, l’ADN commun de ces jumeaux fait résonner une note jamais dissonante. C’est également l’harmonie qui prime dans le duo formé par deux amuseurs qu’on découvre plutôt tendres et innocents. Ahmed Sylla et Bertrand Usclat, incroyablement charmants, interprètent leurs personnages comme de véritables nouveau-nés, prêts à commencer pour de bon leurs relations de frères séparés à la naissance. Le problème, c’est que la société a tout remis « dans l’ordre » : le Blanc est devenu un politicien macroniste sans cœur, promettant le meilleur, et le Noir, un réparateur d’électroménager sympa, soupçonné du pire.

Avec cette distribution des rôles, les réalisateurs Wilfried Méance et Olivier Ducray peuvent plaisamment forcer le trait. Ils ne le font presque pas assez, même si les gags tordants ne manquent pas. Mais ils ont raison de se méfier des pièges. S’ils réussissent cette comédie sur le racisme sans jamais flirter avec un humour raciste – ce dont ne peuvent se vanter les Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? et consorts –, c’est parce qu’ils y mettent tout le temps du cœur, dans les pas des deux frères différents nés de la même mère. Mais laquelle ? La bourgeoise charentaise passionnée d’art africain que compose savoureusement Isabelle Gélinas ferait bien l’affaire. Toute la distribution est parfaite, drôle et mine de rien subtile, à l’image du film.
JUMEAUX MAIS PAS TROP, Olivier Ducray et Wilfried Meance 2022, Ahmed Sylla, Bertrand Usclat (comique)@@ (E)
Deux frères jumeaux découvrent soudainement l'existence l'un de l'autre 33 ans après leur naissance. Pour Grégoire et Anthony, la surprise est d'autant plus grande que l'un est blanc, l'autre noir

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JUNO, Jason Reitman 2007, Elliot Page, Michael Cera (societe)@@


Juno Macguff, 16 ans, est une jeune fille qui n'a pas la langue dans sa poche mais qui, sous ses airs de dure, se cherche comme toutes les adolescentes de son âge. Alors que la plupart de ses copines de lycée passent leur temps sur internet ou au centre commercial, Juno ne fait rien comme les autres. C'est ainsi qu'un jour où elle s'ennuie, elle couche avec Bleeker, garçon aussi charmant que peu prétentieux.

TELERAMA
Comment raconter, sur trois saisons, les tribulations de Juno, une adolescente enceinte, sans tomber dans le mélodrame ­facile ou la gaudriole lourdingue façon American Pie ? En ciselant une comédie euphorisante et délicate, un portrait de fille comme on en voit peu, surtout dans cette tranche d'âge prêtant aux clichés, du plus branché au plus niais.

Juno rayonne dès la première image. Energique, râleuse, gouailleuse, jamais à court de vannes, elle se shoote à l'auto­dérision afin de tenir le coup. Ce petit miracle bavard et bravache s'appelle Ellen Page, une jeune actrice canadienne qui évoque Zazie, l'irrésistible mouflette de Raymond Queneau. Jason Reitman parvient à débarrasser la comédie grand public de son épaisse couche de maquillage, à donner chair et vie à des personnages et à un milieu trop souvent réduit à une caricature misérabiliste, voire à une image d'Epinal larmoyante.

C'est que le réalisateur, Jason Reitman, tient à ce que ses héros, attachants et imparfaits, aient toujours le choix : être enceinte ou pas, être prolo ou bourgeois, la crédibilité des personnages naît de cette liberté. A travers eux, il défend, plus que tout, le libre arbitre, la nécessité d'échapper à toute idéologie préfabriquée. Ce film sur une fille qui devient mère avant de devenir femme n'embellit pas la réalité, les rapports de couple, la famille, la sexualité... Mais les oxygène considérablement. — Cécile Mury

JUNO, Jason Reitman 2007, Elliot Page, Michael Cera (societe)@@ (E)
Juno Macguff, 16 ans, est une jeune fille qui n'a pas la langue dans sa poche mais qui, sous ses airs de dure, se cherche comme toutes les adolescentes de son âge. Alors que la plupart de ses copines de lycée passent leur temps ...

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JURASSIC WORLD, Colin Trevorrow 2015 (science fiction fantastique)@@


L'île Nublar accueille maintenant un parc thématique complètement fonctionnel sur les dinosaures, appelé Jurassic World. Après dix ans d'opération et un nombre de visiteurs en chute libre, une nouvelle attraction est créée dans le but d'attirer d'autres curieux, mais les résultats ne sont pas exactement ceux auxquels l'organisation s'attendait.

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Les scientifiques de Jurassic World ont réussi à créer un nouveau spécimen de dinosaure génétiquement modifié. Mais le monstre s’échappe et sème la terreur. Un nouvel épisode aussi réussi et divertissant que les précédents, proposé de surcroît en 3D.

Encore des dinosaures ? Après la saga Jurassic Park, on croyait avoir définitivement fait le tour de la clôture électrifiée. Mais non. Le bon vieux parc d’attractions rouvrait ses portes, rénové et modernisé : les effets spéciaux nous précipitent littéralement dans la gueule des monstres, caries et gouttes de salive comprises. Il y a même un nouveau spécimen à visiter, l’Indominus, génétiquement bricolé pour être encore plus gros, plus effrayant, et faire passer le T-Rex et tous ses potes raptors pour une bande de chihuahuas craintifs.

Peu d’innovation, en revanche, dans un scénario presque calqué sur le premier Jurassic Park. Pas très grave : truffé de clins d’œil spectaculaires, le film assume ouvertement son ADN, sans doute prélevé dans la barbe de Spielberg, ici coproducteur, mais surtout papa des premiers dinos.

Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Irrfan Khan, Vincent D'Onofrio, Nick Robinson, Jake Johnson, Omar Sy, Lauren Lapku.
Lauren Lapkus en 2016.
JURASSIC WORLD, Colin Trevorrow 2015 (science fiction fantastique)@@ (E)
L'île Nublar accueille maintenant un parc thématique complètement fonctionnel sur les dinosaures, appelé Jurassic World. Après dix ans d'opération et un nombre de visiteurs en chute libre, une nouvel ...

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JUSQU A LA GARDE, Xavier Legrand 2017, Léa Drucker, Denis Ménochet (societe)@@@


Miriam et Antoine Besson ont divorcé et Miriam demande la garde exclusive de leur fils Julien pour le protéger d'un père qu'elle qualifie de violent. Antoine plaide son cas comme un papa méprisé dont les enfants ont été retournés contre lui par leur mère.

TELERAMA
Mêlant l’effroi à des dialogues d’une justesse remarquable, Xavier Legrand fait de la guerre d’un couple pour la garde de son fils un thriller remarquable. Léa Drucker et Denis Ménochet sont formidables.

La violence est d’abord étouffée. C’est une tension palpable. Nous sommes dans le bureau de la juge. Miriam, muette, comme pétrifiée, et Antoine, un peu plus loquace, sont côte à côte mais s’affrontent, par l’intermédiaire de leurs avocats respectifs. On sent que chaque mot compte. Il est question de la garde du fils, Julien, 11 ans, qui préfère rester chez sa mère. Son père est meurtri de ne pas le voir, demande la garde par­tagée. L’avocate de la mère parle de « grande insécurité ». Sa consœur réagit, avance des arguments convaincants. On en vient à douter. La juge elle-même semble tiraillée.

Entrée saisissante. Par son réalisme et ses silences, son sens de la durée, la justesse tranchante des dialogues. Xavier Legrand poursuit avec ce film le propos entamé dans son court métrage, Avant que de tout perdre (multiprimé au festival de ­Clermont-Ferrand 2013). Une femme (Léa Drucker, déjà) y cherchait à fuir, avec ses deux enfants, la violence de son mari. Jusqu’à la garde est une ­variation sur le même thème : la violence conjugale. Ce fléau — près de trois femmes en meurent chaque semaine, en France — est rarement traité au ­cinéma : Xavier Legrand l’aborde sous l’angle de la peur. Les coups, il ne les montre pas. Mais ils restent une menace omniprésente.

C’est un pur thriller, domestique et familial. Passé le moment d’incertitude lors de l’audience dans le bureau de la juge, il apparaît assez vite que le père est un danger. Oppresseur, impérieux, tortueux. Il fait de plus en plus pression sur Julien pour lui soutirer des informations, a même recours au chantage. L’enfant, sur le qui-vive, cherche à protéger sa mère tout en ayant peur lui aussi. Il est poignant, ce gamin, rendu extrêmement émouvant grâce au jeu de Thomas Gioria et par le regard que Xavier Legrand pose sur lui. Sur tous ses personnages, d’ailleurs, y compris le père, représenté comme un colosse malheureux : un grand ­enfant blessé, en rage, qui cogne sur sa propre impuissance. Il suffit d’une scène de repas chez ses parents pour qu’on devine comment il a pu être ­rabaissé dans son enfance. Denis Ménochet apporte ce qu’il faut d’humanité à ce rôle ingrat. Face à lui, Léa Drucker s’impose en femme dense, tétanisée parfois mais prête à parer, protectrice plus que victime, qui se cuirasse.

Car c’est bien un combat qu’elle mène, face à une menace constante, un risque d’intrusion, d’invasion. D’emprise : ainsi, ce moment de suspension où le mari, anéanti, enlace sa femme, pour être consolé ou pour la broyer, on ne sait pas. Le malaise, l’anxiété, l’angoisse, la panique traversent la plupart des séquences de ce film épuré, où rien n’est en trop, sauf peut-être une scène de fête d’anniversaire un peu longue. Tout tend vers le piège, l’étau se resserre peu à peu, dans un crescendo ­absolument terrorisant. Et bouleversant.
JUSQU A LA GARDE, Xavier Legrand 2017, Léa Drucker, Denis Ménochet (societe)@@@ (E)
Miriam et Antoine Besson ont divorcé et Miriam demande la garde exclusive de leur fils Julien pour le protéger d'un père qu'elle qualifie de violent. Antoine plaide son cas comme un papa méprisé dont les e ...

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JUSQU ICI TOUT VA BIEN, Mohamed Hamidi 2019, Gilles Lellouche, Malik Benthala (societe comique)@@


Happy Few est une agence de communication parisienne en pleine expansion. À cause d'un problème avec le fisc qui menace sa survie, elle doit s'installer en banlieue et embaucher quelques personnes du coin. C'est le choc pour la plupart des employés, qui perçoivent cet endroit comme un lieu dangereux.

TELERAMA
Une boîte de com parisienne, contrainte de déménager en Seine-Saint-Denis. Quelques stéréotypes, mais de vrais moments de comédie, où Mohamed Hamidi (“La Vache”) réussit à aborder avec le sourire les problèmes économiques des quartiers populaires.

Les employés d’une boîte de com parisienne suivraient leur boss « au bout du monde ». Ou presque. À l’idée de franchir le périph pour aller s’installer à La Courneuve, l’enthousiasme s’émousse. C’est pourtant la seule option qui s’offre à leur patron (Gilles Lellouche) pour échapper au fisc : du fait d’avoir utilisé une domiciliation fantôme dans un quartier classé en zone franche afin de bénéficier d’exonérations fiscales, il est contraint de déménager sa société dans une cité du « 9-3 ».

On dirait une variante fictionnelle de Rendez-vous en terre inconnue : des Parisiens branchés plongés dans cette contrée étrange qu’est la banlieue. Tout est prétexte à incompréhensions et quiproquos, le moteur du film étant les préjugés de deux mondes qui s’ignoraient en évoluant à quelques kilomètres l’un de l’autre.

Dommage que le réalisateur de La Vache préfère étirer une intrigue assez convenue et jouer sur des ressorts psychologiques faciles… Restent quelques bons moments de comédie, par une troupe attachante. Mention spéciale à Malik Bentalha dans le rôle du maître-chien gaffeur… et cynophobe.
JUSQU ICI TOUT VA BIEN, Mohamed Hamidi 2019, Gilles Lellouche, Malik Benthala (societe comique)@@ (E)
Happy Few est une agence de communication parisienne en pleine expansion. À cause d'un problème avec le fisc qui menace sa survie, elle doit s'installer en banlieue et embaucher quelques personnes du coin. C'est le choc pour l ...

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JUST A GIGOLO, Olivier Baroux 2019, Kad Merad (comique)


Comment vivre heureux et riche sans travailler ? Être Gigolo. Seulement, après 25 ans de vie commune avec Denise, Alex le gigolo se fait congédier sans préavis et se retrouve à la rue. Forcé de s'installer chez sa soeur et son neveu de 10 ans, il n'a alors qu'une obsession : retrouver au plus vite une riche héritière.
JUST A GIGOLO, Olivier Baroux 2019, Kad Merad (comique) (E)
Comment vivre heureux et riche sans travailler ? Être Gigolo. Seulement, après 25 ans de vie commune avec Denise, Alex le gigolo se fait congédier sans préavis et se retrouve à la rue. Forcé de s'ins ...

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JUST A KISS, Ken Loach 2003 (comedie sentimentale)@@@


Casim Khan, émigré pakistanais de la deuxième génération, travaille comme DJ dans une discothèque de Glasgow et rêve de monter son propre club. Ses parents, Tariq et Sadia, musulmans pratiquants, ont décidé de le marier à sa cousine, Jamine, dont ils attendent l'arrivée en Écosse. Leur projet semble bien compromis quand Casim s'éprend de Roisin. Jeune enseignante, Roisin est différente de toutes les filles que Casim a fréquentées jusqu'alors.

TELERAMA
Les immigrés pakistanais de Glasgow, tiraillés entre deux générations, entre deux modèles. Au-delà du portrait d’une communauté, le film pointe, parfois un peu lourdement, les ravages des préjugés en tout genre, identitaires, religieux, moraux, politiques. Mais, grâce à la subtilité des interprètes, Loach réussit à faire de ses personnages bien plus que des symboles. Roisin est tout en force, beauté tendue, terrienne, autant que Casim est lunaire, délicat. Leur charme conjugué offre au film ses plus gracieux instants. Pour eux, Ken Loach s’aventure sur un terrain qu’il avait jusque-là vertueusement dédaigné : les scènes d’amour. Entre candeur et délicatesse, ces séquences ajoutent au récit quelque chose de vulnérable, de profondément touchant.
JUST A KISS, Ken Loach 2003 (comedie sentimentale)@@@ (E)
Casim Khan, émigré pakistanais de la deuxième génération, travaille comme DJ dans une discothèque de Glasgow et rêve de monter son propre club. Ses parents, Tariq et Sadia, musulmans pratiquan ...

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K 19 LE PIEGE DES PROFONDEURS, Kathryn Bigelow 2002, Harrisson Ford, Liam Neeson (thriller)@@


En juin 1961, en pleine Guerre froide, dans les eaux de l'Atlantique nord, Alexei Vostrikov, le capitaine du premier sous-marin nucléaire de l'arsenal soviétique, le K-19, découvre que le système de refroidissement du réacteur principal est défaillant. Coupés du monde extérieur et du reste de la flotte russe à cause d'une panne d'antenne, le capitaine Vostrikov et son second Mikhail Polenin doivent surmonter leurs différends pour faire face à la crise et éviter un accident nucléaire.

TELERAMA
En pleine guerre froide, un sous-marin nucléaire soviétique menace d’exploser. Claustrophobie assurée dans ce film plutôt original et haletant.
Un bon film de sous-marin doit rendre claustro. Celui-ci n’est pas mal, d’autant qu’il varie le catalogue des figures imposées (bip-bip du sonar, fissure des cadrans, etc.). K-19 retrace la mission d’un submersible soviétique au plus fort de la guerre froide, avec à sa tête un capitaine qui fait tourner à plein régime l’engin et l’équipage. Jusqu’au « pschitt » fatal d’une mégafuite et, avec elle, le risque d’un déclenchement de troisième guerre mondiale.

On tremble moins de mourir noyé qu’irradié. Char­mante perspective alimentée par le sacrifice obligé d’hommes qui se relaient dans un compartiment radioactif pour faire un peu de plomberie sauvage, et qui en ressortent vo­missant à tout-va. Le paradoxe voulant que ces sous-mariniers (se) crèvent pour préserver la paix. Voir aujourd’hui un tel blockbuster glorifier des soldats soviétiques oubliés de l’Histoire produit une étrange impression, la réalisatrice rappelant qu’on a eu chaud, mais qu’on n’est pas sorti d’affaire — même enterré, le nucléaire n’est pas mort.
K 19 LE PIEGE DES PROFONDEURS, Kathryn Bigelow 2002, Harrisson Ford, Liam Neeson (thriller)@@ (E)
En juin 1961, en pleine Guerre froide, dans les eaux de l'Atlantique nord, Alexei Vostrikov, le capitaine du premier sous-marin nucléaire de l'arsenal soviétique, le K-19, découvre que le système de refroidisseme ...

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KABIT, Law Fajardo 2024, Angela Morena, Josef Elizalde(film e)@


Laura accepte le rôle de cette pièce pour se rebeller contre sa mère. Le metteur en scène la pousse à faire ressortir sa vulnérabilité et sa colère, espérant qu'elle pourra montrer ces émotions sur scène.
KABIT, Law Fajardo (film e)@ (E)
Laura accepte le rôle de cette pièce pour se rebeller contre sa mère. Le metteur en scène la pousse à faire ressortir sa vulnérabilité et sa colère, espérant qu'elle pourra montr ...

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KABOUL, Kasia Adamik, OlgaChajdas 2025 (série tv)@@


5 août 2021. Les talibans entrent dans Kaboul, profitant du retrait des troupes américaines. Face à cette menace pour leurs droits, leurs libertés, leur vie, certains Afghans tentent de fuir le pays. C’est le cas de la famille Nazany, la mère étant procureure et la fille médecin. Chacun de ses membres va croiser la route de représentants des autorités françaises, italiennes, allemandes ou américaines, eux aussi conscients que chaque minute compte…

TELERAMA
Cette ambitieuse coproduction internationale a l’intelligence de centrer son récit sur les Afghans – et de les faire s’exprimer en dari dans la version en VOSTFR, contrairement à tous les autres personnages, limités à l’anglais. Elle parvient à recréer le chaos de ces quelques jours, en particulier l’afflux de population autour de l’aéroport de Kaboul, à dire l’impuissance des forces étrangères et à saisir ce qu’il peut rester d’humanité face à la catastrophe.

Son récit hyper rythmé tient en haleine et n’aseptise pas trop la violence des événements. Dommage qu’il multiplie trop les pistes narratives, tente de mêler le thriller d’espionnage au drame humain, et au passage perd un peu de sa force émotionnelle.
KABOUL, Kasia Adamik, OlgaChajdas 2025 (série tv)@@ (E)
5 août 2021. Les talibans entrent dans Kaboul, profitant du retrait des troupes américaines. Face à cette menace pour leurs droits, leurs libertés, leur vie, certains Afghans tentent de fuir le pays. C’ ...

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KILL BILL volume 1, Quentin Tarentino 2003, Uma Thurman, Sonny Chiba (thriller western)@@


Dans le désert, un mariage est organisé, entre une jeune femme, autrefois tueuse à gages mais bien décidée à mener une existence rangée, et son futur époux. Mais Bill, l'ancien chef de la belle, ne l'entend pas de cette oreille. Aussi envoie-t-il ses hommes pour massacrer son ancienne recrue et son entourage. Ce qui devait être un moment de grâce et de bonheur se transforme en un véritable carnage, à l'issue duquel toutes les personnes présentes sont laissées pour mortes. Cinq ans plus tard, enfin sortie de son coma, la mariée décide de venger la mort des siens. Elle n'a désormais plus qu'un seul objectif : assassiner un à un les membres du gang de Bill...

TELERAMA
Cinq ans après son mariage ruiné par une tuerie, elle décide de se venger. Tarantino au sommet de sa forme dans cette anthologie du film de genre, entre kung-fu, chambara et western spaghetti. Une mythologie de l’imaginaire plastiquement magnifique.

Celle qui veut tuer Bill n'a pas de nom. Ce qu'on sait d'elle : le jour de ses noces, enceinte jusqu'aux yeux, elle a vu débarquer ses anciens collègues, les tueurs du Détachement international des vipères assassines. On l'a crue morte. Quatre ans de coma plus tard, elle crie vengeance. La minceur du sujet n'est qu'apparente. Elle offre au cinéaste une liberté totale. Dans une chronologie chamboulée par des flash-backs, Tarantino vient à bout de son projet le plus personnel : une anthologie du cinéma de genre. Intro choc : l'élimination d'une rivale. Parenthèse sur un double suspense hospitalier.

Puis Tarantino enchaîne à sa façon : un dessin animé à la japonaise raconte le début de l'ascension d'O-Ren Ishii, reine du crime tokyoïte. Quand sa bande, les Crazy 88, pénètre dans la Villa bleue, quand avancent au ralenti, aux côtés de la chef de gang, ses adjointes, la belle Sofie Fatale et la perverse Gogo Yubari, l'image atteint une beauté saisissante. De cette oeuvre sensualiste - qui n'exclut pas le malaise mais procure des moments de jubilation - se dégage un sentiment insolite : la mélancolie promise par la chanson du générique. Le regret de l'enfance qui s'est éloignée, et le poids des trahisons des adultes.
KILL BILL volume 1, Quentin Tarantino 2003, Uma Thurman, Sonny Chiba (thriller western)@@ (E)
Dans le désert, un mariage est organisé, entre une jeune femme, autrefois tueuse à gages mais bien décidée à mener une existence rangée, et son futur époux. Mais Bill, l'ancien chef de ...

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KILL BILL volume 2, Quentin Tarentino 2004, Uma Thurman David Carradine (thriller)@@


Après sa sanglante escapade japonaise, La Mariée revient aux États-Unis afin de se venger une fois pour toutes de Bill. Pourtant, la quête est loin d'être terminée et les deux derniers lieutenants de son ennemi, Budd et Elle Driver, se dressent sur son chemin. La route de la vengeance est longue pour La Mariée qui devra se souvenir des apprentissages de Paï-Meï, son maître de kung fu.

TELERAMA
Au volant d'une décapotable, filmée en noir et blanc, dans un plan Hollywood fifties, la Mariée-Uma Thurman nous résume la situation. Elle avait été laissée pour morte par Bill et sa bande de tueurs, dont elle avait fait partie. Elle s'était vengée. Mais pas entièrement. Elle y retourne…Le romanesque - et même un certain romantisme - se glisse dans les scènes de pure violence de ce volume 2. À l'occasion, c'est vrai, on apprend quand même la meilleure façon de rendre aveugle une borgne, et quoi faire exactement de son œil.

Mais, en voyant au générique de fin défiler tous les cinglés qui ont traversé cette saga, on réalise la précision avec laquelle Tarantino construit ses histoires apparemment foutraques : incises et parenthèses reposent, en fait, sur un mécanisme d'horlogerie impeccable... Le tout dernier plan se veut rassurant : Uma Thurman, toujours dans sa décapotable, nous adresse un clin d'oeil amusé. Mais, dix ans après Reservoir Dogs, la philosophie de Tarantino reste la même : 1) quoi qu'on fasse, on cause toujours sa propre perte ; 2) la vie n'est définitivement pas un long fleuve tranquille. Il faut tuer pour vivre. Sinon, bang-bang, t'es mort.
KILL BILL volume 2, Quentin Tarantino 2004, Uma Thurman David Carradine (thriller)@@ (E)
Après sa sanglante escapade japonaise, La Mariée revient aux États-Unis afin de se venger une fois pour toutes de Bill. Pourtant, la quête est loin d'être terminée et les deux derniers lieutenants de ...

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KILLERS OF THE FLOWER MOON, Martin Scorses 2023, Robert De Niro, Leonardo Di Caprio


"Au tournant du 20ème siècle, le pétrole a apporté une fortune à la nation Osage, qui est devenue du jour au lendemain l'un des peuples les plus riches du monde. La richesse de ces Amérindiens a immédiatement attiré les intrus blancs, qui ont manipulé, extorqué et volé autant Osez l’argent autant qu’ils le peuvent avant de recourir au meurtre. »
KILLERS OF THE FLOWER MOON, Martin Scorsese 2023, Robert De Niro, Leonardo Di Caprio (histoire)@@@ (E)
"Au tournant du 20ème siècle, le pétrole a apporté une fortune à la nation Osage, qui est devenue du jour au lendemain l'un des peuples les plus riches du monde. La richesse de ces Amérindiens ...

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KILLING ME SOFTLY, Chen Kaige 2002, Heather Graham, Joseph Fiennes (film e)


Alice mène une vie heureuse avec son compagnon Jake dans leur appartement londonien, et occupe un poste enviable dans un laboratoire scientifique. Cependant, un jour, elle croise, en se rendant à son travail, un jeune homme dans la rue.
KILLING ME SOFTLY (Feu de glace), Chen Kaige 2002, Heather Graham, Joseph Fiennes (film e)@@ (E)
Alice mène une vie heureuse avec son compagnon Jake dans leur appartement londonien, et occupe un poste enviable dans un laboratoire scientifique. Cependant, un jour, elle croise, en se rendant à son travail, un jeune homme da ...

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KING KONG, Peter Jackson 2005, Naomi Watts, Jack Black@


New York, 1933. Ann Darrow est une artiste de music-hall dont la carrière a été brisée net par la Dépression. Se retrouvant sans emploi ni ressources, la jeune femme rencontre l'audacieux explorateur-réalisateur Carl Denham et se laisse entraîner dans la plus périlleuse des aventures. Ce dernier a dérobé à ses producteurs le négatif de son film inachevé. Il n'a que quelques heures pour trouver une nouvelle star et l'embarquer pour Singapour avec son scénariste, Jack Driscoll, et une équipe.
KING KONG, Peter Jackson 2005, Naomi Watts, Jack Black (fantastique science fiction)@@ (E)
New York, 1933. Ann Darrow est une artiste de music-hall dont la carrière a été brisée net par la Dépression. Se retrouvant sans emploi ni ressources, la jeune femme rencontre l'audacieux explorateur-r&eac ...

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KINGDOM OF HEAVEN, Ridley Scott 2005, Orlando Bloom, Liam Neeson, Eva Green, Jeremy Irons (saga histoire)@@


Quelque part dans le royaume de France en 1186, Balian, jeune forgeron accablé par l'existence, apprend qu'il est le fils de Godefroy d'Ibelin. Mais cette noble lignée le contraint de se rendre en Terre sainte pour défendre Jérusalem reconquise. Une fois en Palestine, il s'initie à l'art de la guerre et aux intrigues politiques, grâce à l'aide de Tiberias, le puissant conseiller militaire du roi.

TELERAMA
Un plaisir de cinéma naïf et sincère. Très efficace.
Cinq ans après Gladiator, Ridley Scott a rouvert ses manuels d'histoire, passant de la pax romana (relative) aux temps (troublés) des croisades. Il évacue toute lecture politique, même si des troupes d'occupation harcelées par des fous de Dieu, ça fait forcément penser à aujourd'hui... Les braves types de Kingdom of Heaven sont des humanistes avant la lettre : Balian, fils naturel d'un « seigneur françois », lancé vers la Terre sainte par son papa croisé ; Baudoin IV, souverain de Jérusalem, roi lépreux qui cache son visage putréfié sous un masque d'argent ; ou encore Saladin, l'adversaire chevaleresque, qui résiste aux tentations bellicistes, pour le bien de son peuple. Les méchants sont les Templiers qui menacent l'équilibre d'une Jérusalem multiconfessionnelle. Intrigues de cour qui offrent à Jeremy Irons, David Thewlis ou Brendan Gleeson des accents quasi shakespeariens. Et le siège final de Jérusalem est un beau morceau de bravoure...


KINGDOM OF HEAVEN, Ridley Scott 2005, Orlando Bloom, Liam Neeson, Eva Green, Jeremy Irons (saga histoire peplum)@@ (E)
Quelque part dans le royaume de France en 1186, Balian, jeune forgeron accablé par l'existence, apprend qu'il est le fils de Godefroy d'Ibelin. Mais cette noble lignée le contraint de se rendre en Terre sainte pour défe ...

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L ACCIDENT (Das Bleibt unter uns), Verena S. Freytag 2022, Hanno Koffler, Anna Unterberger


En Allemagne, une femme de ménage moldave tombe dans le coma après un accident survenu durant ses heures de travail. Son employeuse décide alors de s’occuper de sa fillette sans en référer aux autorités. Un drame poignant qui met en lumière la précarité des travailleurs immigrés.

TELERAMA
Un couple bourgeois se déchire après que leur femme de ménage sans papiers a été victime d’un accident pendant ses heures de travail. Un téléfilm platement mis en scène.

Berlin, de nos jours. Jana et Alexander, parents de deux enfants, forment un couple riche et sans histoires : lui a un poste important dans une grosse entreprise, elle s’occupe des enfants en s’efforçant de reprendre ses études. Jusqu’au jour où Natalia, leur femme de ménage moldave, est renversée par un vélo alors qu’elle faisait une course pour Jana. Elle tombe dans le coma. Jana, pour la protéger, n’informe pas la police que son employée n’avait pas de papiers et travaillait au noir. Elle décide d’accueillir Anna, la fille de 8 ans de Natalia. Mais Alexander, qui a des ambitions politiques et ne veut pas que l’accident s’ébruite, ne l’entend pas de cette oreille…

Le téléfilm se concentre tout du long sur la crise du couple : Madame se sent coupable et va tout faire pour aider l’accidentée et sa fille, Monsieur se dit de gauche mais ferme les yeux. Qui va l’emporter ? Hélas, on a un peu de mal à croire à ce personnage de bourgeoise qui découvre tout à coup que la société est fondée sur les inégalités. Platement mis en scène, cet Accident se révèle aussi saturé de bons sentiments qu’inoffensif sur le plan politique : à la fin, tout rentre dans l’ordre, il n’y a plus qu’à trouver une nouvelle femme de ménage. Ouf !
L ACCIDENT (Das Bleibt unter uns), Verena S. Freytag 2022, Hanno Koffler, Anna Unterberger (drame societe)@@ (E)
En Allemagne, une femme de ménage moldave tombe dans le coma après un accident survenu durant ses heures de travail. Son employeuse décide alors de s’occuper de sa fillette sans en référer aux autori ...

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L AFFAIRE MARIANNE VOSS, Uljana Havemann 2023(policier)@@


Vingt-quatre heures après sa disparition, Marianne Voss est retrouvée morte dans un bois par sa fille Heike et son mari Karsten. Les soupçons des enquêteurs se tournent immédiatement vers Karsten, qui est aussi le maire de la petite ville où vivait le couple, marié depuis 50 ans. Si les témoignages parlent d'un couple uni, le procès révèle des indices qui apportent une version différente de la réalité.

Produit conjointement par Arte et la ZDF, L’affaire Marianne Voss fait la différence grâce aux performances majuscules de Jörg Schüttauf, Valerie Koch, Thorsten Merten et Hannah Ehrlichmann, mais pas seulement. En effet, le téléfilm tire son épingle du jeu en jouant sur plusieurs temporalités : celle du procès et celle, matérialisée par les flash-backs, de l'histoire du couple Voss, entre moments de joie et vérités cachées... Autres forces, un suspense à tous les étages et un fait-divers bien réel comme origine. Une affaire dont tous les noms ont été changés, de même que plusieurs éléments, de quoi brouiller les pistes et en faire une fiction béton.
L AFFAIRE MARIANNE VOSS, Uljana Havemann 2023, Valerie Koch, Jorg Schuttauf(policier)@@ (E)
Vingt-quatre heures après sa disparition, Marianne Voss est retrouvée morte dans un bois par sa fille Heike et son mari Karsten. Les soupçons des enquêteurs se tournent immédiatement vers Karsten, qui est a ...

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L AGENCE TOUS RISQUES, Joe Carnahan 2010, Liam Neesson, Bradley Cooper (thriller)@@


Aucune équipe ne ressemble à celle de L'Agence Tous Risques. Quatre hommes, hyper qualifiés et autrefois membres respectés d'une unité d'élite de l'armée, sont chargés d'une mission classée top-secret destinée à les piéger, et qui les conduit en prison pour un crime qu'ils n'ont pas commis. Mais la somme de leurs talents leur permet une évasion sans accroc.

TELERAMA
La série télé des années Reagan habilement modernisée. Drôle, nerveuse, aux cascades hallucinantes, Joe Carnahan signe une adaptation réussie au casting quatre étoiles.

Ceux qui réussissent l'adaptation d'une série télé sur grand écran ont forcément du style : John Woo dans le deuxième volet de Mission : Impossible, ou McG et ses Drôles de dames. Du style, Joe Carnahan en a à revendre. Ses précédents polars, déjantés, tarantiniens (Narc, Mi$e à prix), en faisaient le candidat idéal pour moderniser les aventures de Futé, Hannibal, Looping et Barracuda, les Pieds Nickelés de L'Agence tous risques, madeleine cathodique de la génération X.

Le patriotisme paramilitaire de la série des années Reagan est avantageusement adouci par un scénario truffé d'humour et une mise en scène très énergique. Le réalisateur enchaîne les cascades, d'autant plus jouissives que parfaitement invraisemblables. On voit un char d'assaut voler, des containers déplacés à la grue comme des gobelets de bonneteau... Les acteurs eux-mêmes semblent boostés : Liam Neeson, épatant Hannibal Smith, a rajeuni de dix ans.

SYNOPSIS
L'Agence tous risques est une agence très respectée qui rassemble l'élite de l'armée américaine. Après une mission top secret destinée à les piéger, Hannibal, Futé et Barracuda se retrouvent emprisonnés aux quatre coins du monde, pour un crime qu'ils n'ont pas commis. Les quatre hommes hautement qualifiés, vétérans de la guerre en Irak, réussissent à s'évader sans accroc de leurs prisons militaires. Devenus des mercenaires au service du bien, ils retrouvent Looping, mus par une seule idée : confondre les véritables coupables, prouver leur innocence et retrouver le respect de leurs pairs...

L AGENCE TOUS RISQUES, Joe Carnahan 2010, Liam Neesson, Bradley Cooper (thriller)@@ (E)
Aucune équipe ne ressemble à celle de L'Agence Tous Risques. Quatre hommes, hyper qualifiés et autrefois membres respectés d'une unité d'élite de l'armée, sont chargés d'une mission cl ...

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L AMANT DE LADY CHATTEREY, Laure de Clermont-Tonnerre 2022, Emma Corrin, Joely Richardson, Ella Hunt, Matthew Duckett (film e)@


La noble Lady Constance Chatterley se découvre dans un mariage sans amour ni passion. Elle devient finalement intime avec le garde-chasse, Oliver Mellors, afin de tromper son ennui.
L AMANT DE LADY CHATTEREY, Laure de Clermont-Tonnerre 2022, Emma Corrin, Joely Richardson, Ella Hunt, Matthew Duckett (erotique)@@ (E)
La noble Lady Constance Chatterley se découvre dans un mariage sans amour ni passion. Elle devient finalement intime avec le garde-chasse, Oliver Mellors, afin de tromper son ennui. ...

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L AMANT DE LADY CHATTERLEY, Jed Mercurio 2015, Holliday Grainger, Richard Madden (erotique)@


Lorsque que Sir Clifford Chatterley revient brisé après la Première Guerre Mondiale, sa jeune et vive épouse Constance doit s´adapter à un changement de vie. Clifford, paralysé de la taille aux pieds suite à une dramatique opération de la colonne vertébrale, rejette toute affection, laissant Constance seule et isolée. En se promenant sur leur propriété elle rencontre Oliver Mellors, le garde-chasse. Revenant également de la guerre, il a trouvé refuge au sein de la nature.
L AMANT DE LADY CHATTERLEY, Jed Mercurio 2015, Holliday Grainger, Richard Madden (erotique)@ (E)
Lorsque que Sir Clifford Chatterley revient brisé après la Première Guerre Mondiale, sa jeune et vive épouse Constance doit s´adapter à un changement de vie. Clifford, paralysé de la taille au ...

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L AMANT DOUBLE, Francois Ozon 2017, Marine Vacth, Jeremie Renier, Jaqueline Bisset (societe)@@


Chloé, une jeune femme fragile, en proie à la dépression, suit une psychothérapie auprès de Paul, dont elle ne tarde pas à tomber amoureuse. Les mois passent et les jeunes gens s'installent ensemble. Chloé découvre cependant que son compagnon a totalement occulté une partie de son existence.

TELERAMA
François Ozon est l’un des rares cinéastes actuels à distiller, de film en film, l’idée déconcertante que ses images mentent. Qu’elles peuvent tromper. Avec lui, on a toujours deux films pour le prix d’un : celui qu’il exhibe, avec des tours de passe-passe visibles, tel un styliste surdoué. Et celui qu’il dissimule et réserve aux plus exigeants… Côté spectacle, François Ozon multiplie les références (Brian De Palma, Alfred Hitchcock), qu’il assume et magnifie grâce à une mise en scène qui ne cesse d’insuffler une douce et suffocante sensation de malaise. Ce formalisme n’est qu’un trompe-l’œil : il lui permet de s’infiltrer, comme un voleur, dans l’inconscient de personnages imprévisibles et ambigus — on songe au moment, presque drôle, où Chloé s’aperçoit que les deux frères psy se désirent bien plus qu’ils ne la désirent, elle… Dans ce périple cru, cruel, brutal, le cinéaste cerne ses héros avec une précision de clinicien. Conforme, sans doute, à l’idée qu’il se fait de l’humanité : un monde de névrosés, cabossés et fragiles, séduisants et séducteurs, à jamais inguérissables.
L AMANT DOUBLE, Francois Ozon 2017, Marine Vacth, Jeremie Renier, Jaqueline Bisset (societe)@@ (E)
Chloé, une jeune femme fragile, en proie à la dépression, suit une psychothérapie auprès de Paul, dont elle ne tarde pas à tomber amoureuse. Les mois passent et les jeunes gens s'installent ensemble ...

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L AMOUR C EST MIEUX A DEUX, Arnaud LEMORY 2010, Clovis Cornillac, Virginie Efira (sentimental)@@


Michel et Vincent sont deux amis d'enfance qui ont développé des conceptions du rapport aux femmes diamétralement opposées : éternel romantique, Michel croit au grand amour, alors que, Vincent, est un séducteur invétéré qui enchaîne les conquêtes.
L AMOUR C EST MIEUX A DEUX, Arnaud LEMORY 2010, Clovis Cornillac, Virginie Efira (sentimental)@@ (E)
Michel et Vincent sont deux amis d'enfance qui ont développé des conceptions du rapport aux femmes diamétralement opposées : éternel romantique, Michel croit au grand amour, alors que, Vincent, est un s&ea ...

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L AMOUR FLOU, Romane Bohringer 2018, Romane Bohringer, Philippe Rebbot (comedie sentimentale)@@


Papa et maman ne s’aiment plus. Comment ne pas laisser « deux petits pingouins sur la banquise de [leur] couple » ? Maman a une idée : un « sé-partement », ou un grand appart coupé en deux avec la chambre des enfants comme seule pièce communicante.

TELERAMA
Les comédiens Romane Bohringer et Philippe Rebbot bricolent ensemble une délicieuse autofiction de “séparation commune” avec un appartement pour lieu commun, mais sans clichés et plein de trouvailles comiques tendres et réjouissantes.

Ceci est la vraie histoire du couple d’acteurs Romane Bohringer et Philippe Rebbot : une autofiction d’une liberté folle, filmée par eux-mêmes et financée à la « qui tournera d’abord verra ensuite ». Résultat : ce film fait maison a été le plus rentable de tous les longs métrages français sortis en 2018, avant d’inspirer une série tout aussi réussie en 2021. À l’image, donc, les vrais parents et les vrais amis, qui jouent, pour certains, l’enthousiasme devant cette singulière solution et, pour d’autres, les oiseaux de mauvais augure… En éternel grand gamin, Philippe Rebbot se montre à nouveau irrésistible. Et on comprend que son humour est familial quand on entend ses frères transformer Philippe d’« ex de Romane » en « annexe de Romane »…
L AMOUR FLOU, Romane Bohringer 2018, Romane Bohringer, Philippe Rebbot (comedie sentimentale)@@ (E)
Papa et maman ne s’aiment plus. Comment ne pas laisser « deux petits pingouins sur la banquise de [leur] couple » ? Maman a une idée : un « sé-partement », ou un grand appart coupé en deux ...

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L AMOUR SANS PREAVIS, Marc Lawrence 2002, Hugh Grant, Sandra Bullock (sentimental)@@


Un millionnaire gâté et égocentrique est confronté à ses sentiments envers son avocate lorsque cette dernière donne sa démission.

TELERAMA
On prend goût aux gentilles querelles de la suffragette (Sandra Bullock, énergiquement ébouriffée) et du milliardaire (Hugh Grant, dans un réjouissant numéro de fils à papa loufoque). Quelques répliques à ­croquer (« Je n’avais pas pleuré comme ça depuis l’élection de George Bush — Lequel ? — Les deux ! »), du charme qui fond sous la dent, et on savoure. À consommer frais, sans sucre ajouté.
L AMOUR SANS PREAVIS, Marc Lawrence 2002, Hugh Grant, Sandra Bullock (sentimental)@@ (E)
Un millionnaire gâté et égocentrique est confronté à ses sentiments envers son avocate lorsque cette dernière donne sa démission.

TELERAMA
On prend goût aux gentilles querel ...

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L ANNEE DU REQUIN, Zoran et Ludovic Boukherma 2022, Marina Foïs, Kad Merad (comisque)@


L'apparition d'un requin à la pointe du cap Ferret va chambouler le départ anticipé à la retraite de Maja, une gendarme maritime. Pour elle, qui souhaitait un dernier défi avant de partir, cette mission tombe à pic. Elle pourra compter sur l'aide de ses deux jeunes collègues, Eugénie et Blaise.

TELERAMA
Un doc passionnant sur une talentueuse photographe ou un film de requins à la Pointe ? Le tout introduit par un doc sur le divorce : une soirée éclectique en perspective.
Un documentaire brillamment monté et mis en musique sur la vie et l’œuvre de la photographe tchèque Libuše Jarcovjáková qui a longtemps fureté dans le monde underground de Prague, de bars queer en mariages tziganes.
L ANNEE DU REQUIN, Zoran et Ludovic Boukherma 2022, Marina Foïs, Kad Merad (maritime comique)@@ (E)
L'apparition d'un requin à la pointe du cap Ferret va chambouler le départ anticipé à la retraite de Maja, une gendarme maritime. Pour elle, qui souhaitait un dernier défi avant de partir, cette mission to ...

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L ANNONCE, Julie Lopes Curval, Sophie Hiet 2016, Alice Taglioni, Eric Caravaca, Claude Perron (drame sentimental)@@


Empêtrée dans une relation destructrice avec Didier, actuellement en prison, Annette a répondu à une annonce : Homme doux, 46 ans, cherche jeune femme aimant la campagne. Entre elle et Paul, le courant passe. Annette insiste pour s'installer avec son fils dès Noël dans la ferme où Paul, sa soeur Nicole et son oncle Antoine tentent de passer à l'élevage bio. Séduit, et las de la solitude, l'agriculteur cède.

TELERAMA
Une manutentionnaire quitte son mari violent pour un agriculteur rencontré par annonce... Non, il ne s’agit pas de “L’amour est dans le pré”... mais d’un subtil portrait de femme.

Alors que son compagnon, violent et porté sur la bouteille, purge une peine de prison, Annette, manutentionnaire dans un supermarché, rencontre Paul, un paysan vivant dans une ferme isolée, grâce à une petite annonce. Avertissant seulement sa mère, elle décide de quitter le Nord pour le rejoindre en Auvergne, accompagnée de son fils âgé d’une dizaine d’années. En plein hiver (rude et neigeux), l’adaptation à ce nouvel univers promet d’être difficile. Annette parviendra-t-elle à prendre un nouveau départ ?

Ne pas trop se fier à ce synopsis : L’Annonce n’est pas un drame de l’incommunicabilité au naturalisme grisâtre. Pas plus qu’une version fictionnelle de L’amour est dans le pré fondée sur la confrontation de deux mondes que tout oppose. C’est avant tout un subtil portrait de femme au ton doux-amer, dans la lignée de ceux que Julie Lopes-Curval avait réalisés pour le cinéma (Bord de mer, Toi et moi, Le Beau Monde…), et bénéficiant du talent de la chef op Céline Bozon. Dans ce téléfilm de 2015, Alice Taglioni dévoile, à travers un rôle profond et complexe, ses talents d’actrice au sein d’un casting impeccable.
L ANNONCE, Julie Lopes Curval, Sophie Hiet 2016, Alice Taglioni, Eric Caravaca, Claude Perron (rural sentimental)@@@ (E)
Empêtrée dans une relation destructrice avec Didier, actuellement en prison, Annette a répondu à une annonce : Homme doux, 46 ans, cherche jeune femme aimant la campagne. Entre elle et Paul, le courant passe. Anne ...

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L APPARITION Xavier Giannoli 2017, aVincent Lindon, Galatea Bellugi@@


Jacques, grand reporter pour un quotidien français reçoit un jour un mystérieux coup de téléphone du Vatican. Dans une petite ville du sud-est de la France, une jeune fille de 18 ans a affirmé avoir eu une apparition de la Vierge Marie. La rumeur s'est vite répandue et le phénomène a pris une telle ampleur que des milliers de pèlerins viennent désormais se recueillir sur le lieu des apparitions présumées. Jacques accepte de faire partie d'une commission d'enquête pour en savoir plus.
L APPARITION Xavier Giannoli 2017, aVincent Lindon, Galatea Bellugi (societe religion)@@ (E)
Jacques, grand reporter pour un quotidien français reçoit un jour un mystérieux coup de téléphone du Vatican. Dans une petite ville du sud-est de la France, une jeune fille de 18 ans a affirmé avoir ...

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L ARNAQUEUR, Pascal Chaumeil 2010, Romain Duris, Vanessa Paradis, Julie Ferrier, François Damiens (thriller sentimental)@@


Si votre fille sort avec un sale type, si votre soeur s'est enlisée dans une relation destructrice, il existe aujourd'hui une solution radicale, elle s'appelle Alex. Son métier : briseur de couple professionnel. Sa méthode : la séduction. Sa mission : transformer n'importe quel petit ami en ex. Cependant, Alex a une éthique, il ne s'attaque qu'aux couples dont la femme est malheureuse. Alors accepter de briser un couple épanoui de riches trentenaires qui se marie dans une semaine pose question.

TELERAMA
Il drague sur commande. Elle va se marier. Imbroglio… et bingo ! Il y a du de Broca dans “L’Arnacœur”, du regretté Pascal Chaumeil, une comédie romantique au charme fou, avec le formidable duo Vanessa Paradis/Romain Duris.

Profession : briseur de ménages. Ça existe, ça ? Bien sûr que oui ! Prenez Alex (Romain Duris). Pas beau, mais du charme, une tchatche pas possible, le don de pleurer sur commande et une infrastructure aux petits oignons. À ses côtés, dans sa petite entreprise : sa sœur et son beau-frère – très beauf, mais on travaille avec qui on peut. Bon : imaginez que votre femme, votre ex, votre fille, votre sœur tombent raides dingues d’un de ces gigolos, ces affairistes ou ces escrocs dont elles s’amourachent, au risque de perdre cœur, fric et illusions… Vous engagez Alex et – moyennant un gros chèque – il rendra, en quelques jours, minable, invisible, trans­parent celui qui vous faisait si peur.

Vous avez dit sale type ? Pas du tout : Alex se considérerait même comme un bien­faiteur de l’humanité, puisqu’il n’accepte de briser que les couples dont les femmes sont – ou vont être – malheureuses. Sa nouvelle mission lui pose problème, cependant : son client, un père richissime, n’est pas très net, et sa cible, Juliette (Vanessa Paradis), semble vraiment très amoureuse…

Une comédie à l’ancienne repose sur une rencontre imprévue : une fille (le plus souvent riche) croise la route d’un type (généralement pauvre), et c’est le choc qui met le feu aux poudres ; leur vie vole en éclats, leurs habitudes, leurs certitudes. Sauf que les obstacles s’accumulent avant qu’ils ne s’avouent leur flamme. Juliette résiste à l’attirance qu’elle éprouve pour cet homme qui n’est pas du tout son genre : un petit mec vibrionnant qui, curieusement, semble connaître par cœur ses goûts et ses désirs. Quant à Alex, sa mécanique de vie – et sa vie mécanique – implose, soudain : le temps joue contre lui, l’espace lui échappe. Il ne contrôle plus rien : ni sa sœur, ni les gaffes de son beauf, ni l’amie alcoolique et nymphomane (Helena Noguerra) qui déboule dans la vie de Juliette…

C’est vraiment pas facile pour Alex : dans les grandes comédies américaines de jadis, le rival du héros était un mou, on se demandait pourquoi Katharine Hepburn ou Claudette Colbert l’avaient choisi pour fiancé. Ici, Jonathan (Andrew Lincoln) est joli, sexy, riche et gentil. Ce qui rend le choix de Juliette presque héroïque. Le happy end de rigueur n’est pas exempt, d’ailleurs, d’une certaine mélancolie.

Bon, d’accord, on n’est pas dans la subti­lité de Lubitsch. Mais – et c’est pas mal ! – chez le Philippe de Broca du Magnifique, avec, à la place de Belmondo, un Romain Duris élastique, gracieux, dont on ne sait trop quand on le préfère : piégeur ou piégé. C’est toute l’ambiguïté de cette comédie qui regorge qu’une qualité qui manque tant aux autres : le charme.

Alex est expert dans un domaine peu ordinaire : il est briseur de couples professionnel. Usant de son charme, il peut transformer n'importe quel petit ami en ex. Avec sa soeur Mélanie et son beau-frère Marc, il gère une petite entreprise chargée de venir en aide aux femmes malheureuses dans leur couple. Un jour, il est amené à s'occuper de la jolie Juliette, une riche héritière qui file le parfait amour avec Jonathan, un Anglais avec qui elle doit prochainement se marier. Alex refuse tout d'abord cette mission car il s'est donné comme mot d'ordre de ne pas s'en prendre aux femmes comblées. Mais des soucis financiers vont l'amener à revenir sur ses principes...
L ARNAQUEUR, Pascal Chaumeil 2010, Romain Duris, Vanessa Paradis, Julie Ferrier, François Damiens (thriller sentimental)@@ (E)
Si votre fille sort avec un sale type, si votre soeur s'est enlisée dans une relation destructrice, il existe aujourd'hui une solution radicale, elle s'appelle Alex. Son métier : briseur de couple professionnel. Sa méth ...

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L ART DU MENSONGE, Bill Condon 2019, Helen Mirren, Ian McKellen (thriller)@


Escroc professionnel, Roy Courtnay n'en croit pas sa chance ! Alors qu'il surfe sur un site de rencontre, il fait la connaissance d'une riche veuve, Betty McLeish, qui lui ouvre sa porte... et son coeur. Rien de plus facile que de la dépouiller ! Sauf qu'il n'avait pas prévu de se prendre d'affection pour sa cible... Contre toute attente, Roy s'engage dans la mission la plus délicate de sa carrière d'arnaqueur.

TELERAMA
Ian McKellen et Helen Mirren, deux cadors de l’art dramatique anglais, n’y peuvent rien, mais ce jeu de dupes entre un vieil escroc antipathique et une riche veuve touche le fond du déplaisant.

On s’attendait à un film d’arnaque bien ficelé et porté par deux cadors britanniques. Or ce jeu de dupes entre un vieil escroc antipathique et une riche veuve se met en place très mollement, alors qu’il est évident, dès le début, que le rapport de force va s’inverser. Au moment tant attendu (en bâillant) des révélations, les motivations de la victime sont explicitées par de mauvais flash-back. Même le traumatisme qu’elle a vécu ne semble être qu’un complaisant alibi de scénario. Quand Ian McKellen, en plein cabotinage, et Helen Mirren finissent par se battre à même le sol, le film touche le fond du déplaisant.
L ART DU MENSONGE, Bill Condon 2019, Helen Mirren, Ian McKellen (thriller)@@@ (E)
Escroc professionnel, Roy Courtnay n'en croit pas sa chance ! Alors qu'il surfe sur un site de rencontre, il fait la connaissance d'une riche veuve, Betty McLeish, qui lui ouvre sa porte... et son coeur. Rien de plus facile que de la d&eacu ...

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L ASCENSION, Ludovic Bernard 2017, Ahmed Sylla, Alice Belaidi (sport sentimental racisme)@@@


Nadia met Samy, son petit ami, au défi de faire quelque chose d'extraordinaire pour elle. Le jeune homme lui promet de gravir l'Everest. Il regrette aussitôt sa suggestion, mais entend bien tenir parole. Il quitte alors ses amis, sa famille et sa cité de la Seine-Saint-Denis, direction l'Himalaya.

TELERAMA
Un feelgood movie qui célèbre l’intégration et le dépassement de soi avec une discrétion qui déjoue toutes les critiques.
L'ascension s’inspire librement de l’exploit de Nadir Dendoune, jeune Franco-Algérien qui a gravi l’Everest sans aucune expérience de la montagne, en 2008. Dégoûté par les pannes à répétition de l’ascenseur social, il voulait prouver qu’une volonté de fer permet de se hisser plus haut. Dans le premier film de Ludovic Bernard (longtemps assistant-réalisateur de Luc Besson ou de Guillaume Canet), c’est par amour que le jeune Samy décide de gravir le toit du monde, abandonnant quelques mois ses potes et sa cité de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis.

L’histoire est édifiante, mais racontée avec une absence de calcul qui déjoue toutes les préventions. Reposant sur les épaules et l’abattage du jeune humoriste d’origine sénégalaise Ahmed Sylla, le film aurait pu n’être qu’une fable un peu trop volontariste sur l’intégration et le dépassement de soi. Mais le réalisateur s’est affranchi des revendications sociales pour s’intéresser d’assez près à l’aventure humaine et sportive en tant que telle. En célébrant au passage la photogénie de l’Himalaya.
L ASCENSION, Ludovic Bernard 2017, Ahmed Sylla, Alice Belaidi (sport sentimental racisme)@@@ (E)
Nadia met Samy, son petit ami, au défi de faire quelque chose d'extraordinaire pour elle. Le jeune homme lui promet de gravir l'Everest. Il regrette aussitôt sa suggestion, mais entend bien tenir parole. Il quitte alors ses ami ...

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L AUBERGE ESPAGNOLE, Cedric Klapisch 2002, Romain Duris, Cecile de France (sentimental)@@@


Xavier, 25 ans, part achever son DEA de sciences économiques à Barcelone dans le cadre du programme Erasmus. Il quitte sa petite amie Martine pour une année. Lorsqu'il débarque en Espagne, il fait la connaissance d'un jeune couple de Français chez qui il va habiter, le temps de trouver un logement. Il finit par trouver un appartement à partager avec six colocataires venus de toute l'Europe...

TELERAMA
La construction européenne, selon Klapisch : humour léger, trait satirique et précis…
Xavier suit sa dernière année d’études en économie à Barcelone, où il cohabite avec sept autres étudiants venus de toute l’Europe. Le moteur de l’action, c’est la construction européenne à l’échelle d’un appartement — assez vaste pour la contenir en entier, mais trop exigu pour éviter les frictions quotidiennes.

L’échantillon est trop parfait pour échapper aux clichés, mais Klapisch explore le caractère de chacun comme il dévoile la ville de Barcelone : avec une apparente désinvolture, par touches légères mais précises. Dans cette « auberge espagnole », on trouve de tout, mais rien n’est mieux que les scènes de comédie : le cours de rattrapage sur le plaisir féminin donné au héros éberlué par la copine lesbienne… Ainsi, l’espèce de dilettantisme narratif finit par dégager un vrai charme : celui que crée une distance amusée avec un sujet que des cinéastes plus « sérieux » auraient qualifié de « sociétal ».
L AUBERGE ESPAGNOLE, Cedric Klapisch 2002, Romain Duris, Cecile de France (sentimental)@@@ (E)
Xavier, 25 ans, part achever son DEA de sciences économiques à Barcelone dans le cadre du programme Erasmus. Il quitte sa petite amie Martine pour une année. Lorsqu'il débarque en Espagne, il fait la connaissance ...

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L ECHANGE, Clint Eastwood 2008, Angelina Jolie, John Malkovich (thriller)@@@


Los Angeles, 1928. Christine dit au revoir à son petit garçon, Walter, et s'en va travailler comme chaque matin. A son retour chez elle, Walter s'est volatilisé. Elle part immédiatement à sa recherche et remue ciel et terre pour le retrouver. Quelques mois plus tard, un petit garçon affirmant être Walter lui est rendu. Christine le ramène chez elle mais, au plus profond d'elle, elle est certaine qu'il n'est pas son fils. Qui est-il et, surtout, où est son fils ?

TELERAMA
Composite, sinon bancal (Eastwood loupe complètement la scène clé de son récit), le film reste intéressant pour ses zones d’ombre et pour son interprète inattendue, Angelina Jolie, qui exprime une vulnérabilité de plus en plus émouvante.

Ce phénomène étrange a bien eu lieu à Los Angeles, en 1928 : une mère, dont le fils avait été enlevé, s’est laissé convaincre par la police de reconnaître un enfant qu’elle savait ne pas être le sien. Mais la véracité n’est pas toujours une garantie de vérité à l’écran, et Clint Eastwood peine à mettre en scène ce moment inaugural, inconcevable bien que tiré d’une histoire réelle.

Puis l’art hollywoodien de raconter les histoires opère. L’héroïne recherche son fils, désespérément. La situation prend corps, sur fond de corruption des autorités judiciaires et politiques. Et beaucoup d’éléments intrigants viennent bousculer à bon escient le classicisme du film. Comme le choix d’Angelina Jolie pour tenir le rôle principal. Contre toute attente, la vamp la plus robotique des années 2000 exprime une vulnérabilité de plus en plus émouvante, échalas glissant sur ses patins à roulettes d’opératrice en chef des télécoms — belle idée qui dit en même temps l’aise et l’entrave. Le scénario ne lui épargne aucune cruauté, et elle rejoint à la fin les grandes figures du mélodrame à l’ancienne, élégante et radieuse dans son malheur.

A Los Angeles, en 1928, Christine Collins, mère célibataire, travaille au standard téléphonique du Pacific Electric. Un matin, sollicitée pour remplacer une collègue malade, elle laisse à la maison son fils Walter, 9 ans. Quand elle rentre le soir, elle découvre qu'il a disparu. Après l'avoir cherché dans tout le quartier, elle prévient la police, qui attend 24 heures avant de lancer des recherches. Quelques semaines plus tard, le chef de la brigade des mineurs, le capitaine Jones, lui annonce qu'on a retrouvé Walter. Tremblante, puis stupéfaite, Christine découvre sur le quai de la gare que l'enfant qu'on lui rend n'est pas le sien. Mais personne ne veut l'écouter, à l'exception d'un pasteur presbytérien, engagé dans une croisade contre la corruption de la police...
L ECHANGE, Clint Eastwood 2008, Angelina Jolie, John Malkovich (thriller)@@@ (E)
Los Angeles, 1928. Christine dit au revoir à son petit garçon, Walter, et s'en va travailler comme chaque matin. A son retour chez elle, Walter s'est volatilisé. Elle part immédiatement à sa recherche et r ...

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L EMBARRAS DU CHOIX, Eric Laveine 2016, Alexandra Lamy (comique)@@


La vie est jalonnée de petites et grandes décisions à prendre. Le problème de Juliette c'est qu'elle est totalement incapable de se décider sur quoi que ce soit. Alors, même à 40 ans, elle demande encore à son père et à ses deux meilleures amies de tout choisir pour elle.
L EMBARRAS DU CHOIX, Eric Laveine 2016, Alexandra Lamy (comique)@@ (E)
La vie est jalonnée de petites et grandes décisions à prendre. Le problème de Juliette c'est qu'elle est totalement incapable de se décider sur quoi que ce soit. Alors, même à 40 ans, elle dem ...

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L ENFANT, freres Dardenne 2005, Jérémie Renier, Déborah François (societe)(palme d or)@@@


Bruno, petit truand de vingt ans, peut-il s'occuper adéquatement de l'enfant qu'il a eu avec Sonia, dix-huit ans, lui qui est obsédé par l'argent de ses trafics ? Un grand film humaniste, sur l'amour et le pardon. Et une deuxième palme d'or pour les frères Dardenne !

TELERAMA
Né de parents à peine sortis de l'oeuf, sans travail ni maison, l'enfant n'a pas de visage, ou si peu. Un petit bout de nez enfoui sous une capuche. Il n'a pas de corps non plus. Juste deux mains qui pianotent sur le blouson maternel. L'enfant a bien un prénom : Jimmy, pour l'état civil. Dans le privé, on ne s'est encore jamais adressé à lui.

Ce n'est pas la première fois que les Dardenne viennent au chevet de l'enfance blessée. Rosetta et Le Fils prêtaient déjà main-forte à de jeunes cas sociaux désespérés. Avec L'Enfant, ils font preuve d'une qualité nouvelle : la bienveillance. La force du film vient de ce qu'il se situe à hauteur de nourrisson. A première vue, Jimmy n'est qu'un paquet de chiffons. Et pourtant, ce bébé est une personne. Une éponge qui absorbe les chagrins, un miroir qui renvoie les espoirs. Un être de première importance qui doit savoir pour devenir libre. Les frères Dardenne lui apprennent tout, sans le brusquer. Comme toujours, ils osent prôner le pardon. Ils n'ont pas le culte de la noirceur. Vagabonds romantiques, les parents de Jimmy maîtrisent à merveille l'art du rétablissement. Ils ont le sens du plaisir volé, du risque grisant et de l'avenir riant. Comme Charlot, que les frères Dardenne vénèrent, avec leur kid, ils affrontent les temps modernes, et valaient bien une ruée vers la Palme d'or. — Marine Landrot
L ENFANT, freres Dardenne 2005, Jérémie Renier, Déborah François (societe)(palme d or)@@@ (E)
Bruno, petit truand de vingt ans, peut-il s'occuper adéquatement de l'enfant qu'il a eu avec Sonia, dix-huit ans, lui qui est obsédé par l'argent de ses trafics ? Un grand film humaniste, sur l'amour et le pardon. Et un ...

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L ENQUETE CORSE, Alain Berberian 2004, Christian Clavier, Jean Reno (comique)@@


Détective parisien branché s'estimant aussi irrésistible avec les femmes que dans le business, Rémi François, alias Jack Palmer, a finalement accepté la mission que vient de lui confier un obscur petit notaire de province. Il doit mettre la main sur Ange Léoni, un citoyen corse introuvable qui a hérité d'un confortable pactole. Une véritable promenade de santé pour Jack Palmer rompu aux missions infiniment plus délicates.
L ENQUETE CORSE, Alain Berberian 2004, Christian Clavier, Jean Reno (comique)@@ (E)
Détective parisien branché s'estimant aussi irrésistible avec les femmes que dans le business, Rémi François, alias Jack Palmer, a finalement accepté la mission que vient de lui confier un obscur pe ...

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L ENVOL, Pietro Marcello 2022, Juliette Jouan, Raphaël Thiéry @@


En 1919, quelque part dans le Nord de la France, Juliette grandit seule avec son père, Raphaël, un soldat rescapé de la Première Guerre mondiale. Passionnée par le chant et la musique, la jeune fille solitaire fait un été la rencontre d'une magicienne qui lui promet que des voiles écarlates viendront un jour l'emmener loin de son village. Juliette ne cessera jamais de croire en la prophétie.

TELERAMA
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, dans un village picard, une jeune femme s’émancipe par le chant. Un conte musical élégant.

Fils de marin napolitain, peintre de formation, cinéaste autodidacte venu du documentaire, amoureux de la pellicule, Pietro Marcello compose des films organiques, quasi vibratoires, à la croisée de toutes ces influences socioculturelles. En 2019, son adaptation très libre et très personnelle de Martin Eden, transposé dans la baie de Naples, offrait au classique de Jack London un souffle inédit. Il est à nouveau question d’émancipation par l’art et de revanche sur la vie dans ce conte musical qui s’inspire lointainement des Voiles écarlates (1923), de l’écrivain soviétique Alexandre Grine (1880-1932). La gracieuse candidate à « l’envol » se prénomme Juliette, comme son interprète, la musicienne Juliette Jouan, qui fait ses débuts au cinéma avec ce rôle où elle donne aussi, merveilleusement, de la voix.

Le père bourru mais aimant est revenu au village après la Grande Guerre (Raphaël Thiéry joue un superbe colosse aux pieds d’argile et aux mains en or, gueule cassée et sculpteur sur bois). Et une drôle de « sorcière » (Noémie Lvovsky, magnifique) veille sur Juliette comme une mère de substitution. Élevée dans une ferme en Picardie, la jeune héroïne est un personnage bien plus moderne et audacieux que ne le laissaient présager les lieux et l’époque. L’imbrication du passé et du présent est, du reste, l’un des charmes du film, de la vie rurale du début du XXe siècle aux sujets d’actualité tels le matriarcat ou le féminicide…

L’hybridation s’invite aussi dans la composition de l’image à proprement parler, où l’on sent encore la patte du peintre. Autant par souci économique et écologique que par goût pour la superposition des couches et des matières, des images d’archives de l’armistice de 1918 dans la baie de Somme ou des plans d’un film de Julien Duvivier de 1930 sont insérés ici ou là. Commencé sous l’égide du Jean Renoir de Partie de campagne, L’Envol s’achève en musique sous les auspices inattendus de Jacques Demy, avec ce prince charmant-aviateur littéralement tombé du ciel incarné par Louis Garrel, deus ex machina d’un film décidément enchanteur.
L ENVOL, Pietro Marcello 2022, Juliette Jouan, Raphaël Thiéry (conte sentimental)@@@ (E)
En 1919, quelque part dans le Nord de la France, Juliette grandit seule avec son père, Raphaël, un soldat rescapé de la Première Guerre mondiale. Passionnée par le chant et la musique, la jeune fille solitai ...

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L ESPRIT DE FAMILLE, Eric Besnard 2019, Guillaume de Tonquedec, Francois Berleand, Josiane Balasko, Isabelle Carre (comique)@


Un écrivain doit faire face au brusque décès de son père, mais après l'enterrement, ce dernier lui réapparaît. Passées la sidération et l'incrédulité, il va devoir apprendre à vivre avec ce facétieux compagnon, toutefois, il est difficile d'expliquer la situation aux siens, car il est le seul à pouvoir le voir. Cette présence perturbante va créer un séisme dans la famille.
L ESPRIT DE FAMILLE, Eric Besnard 2019, Guillaume de Tonquedec, Francois Berleand, Josiane Balasko, Isabelle Carre (comique)@ (E)
Un écrivain doit faire face au brusque décès de son père, mais après l'enterrement, ce dernier lui réapparaît. Passées la sidération et l'incrédulité, il va devoir ...

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L ETE DERNIER, Catherine Breillat 2013, Lea Drucker (sentimental)@@@


Anne est une brillante avocate, spécialisée dans la défense des mineurs victimes d'abus et des adolescents en difficulté. Elle habite dans une grande villa sur les hauteurs de Paris avec son mari, Pierre, et leurs deux filles. Cependant, l'harmonie dans sa famille est perturbée par l'arrivée de Théo, fils de Pierre né d'un précédent mariage, qui emménage chez eux. Anne entame en effet une liaison avec cet adolescent de dix-sept ans rebelle et contestataire, et cela risque de tout détruire.

TELERAMA
Le désir, le plaisir, un possible scandale. La cinéaste balaie la morale dans ce thriller amoureux porté par Léa Drucker, éblouissante.

Un monstre de froideur implacable, jusque dans le bleu abyssal de son regard. C’est la première image qu’on a d’Anne (Léa Drucker, impressionnante, créatrice d’inédit). Les yeux dans les yeux, elle interroge une jeune fille tremblante sur un ton inquisiteur. « Est-ce que tu avais bu de l’alcool ce soir-là ? Tu es sortie avec combien de garçons cette année ? Moins de dix, plus de dix ? Et tu as couché avec combien d’entre eux ? » On imagine une commissaire de police. Anne est en vérité une éminente avocate pénaliste et veut tout savoir de la jeune fille, victime d’un viol, qu’elle s’est engagée à défendre. Voilà toute sa dureté soudain relativisée. Voilà un retournement saisissant, le premier et non le dernier d’un film où l’ambivalence sera reine, jusqu’à la dernière minute. De manière cristalline, tendue.

L’Été dernier tient en haleine comme un film à suspense. Sans meurtre mais avec la transgression d’un amour fou, scandaleux, qui frappe Anne et son beau-fils, Théo (Samuel Kircher, non loin du Tadzio de Mort à Venise), âgé de 17 ans. Celui-ci est un adonis indocile et un brin arrogant, qui vivait jusque-là chez sa mère. Après une incartade de trop, son père, mari d’Anne, a décidé de le ramener chez lui. Théo arrive dans cette grande maison, écrin idéal où Pierre et Anne, couple aisé, vivent avec leurs filles, joyeuses, vives, de 6 et 7 ans.

Cette peinture du bonheur familial ne manque pas d’ironie. Il y a même des moments franchement cocasses, comme cette première scène de sexe, entre Pierre et Anne, où celle-ci s’épanche et s’excite en racontant un souvenir de dégoût, comme si elle était à table ou dans un salon. On pourrait se croire chez Chabrol. Sauf que le film, et c’est toute sa force, ne va jamais là où on l’attend. Balayant sociologie et psychologie, dépassant la morale du bien et du mal, Catherine Breillat parvient à combiner l’ironie avec le souffle a priori incompatible d’un romantisme étincelant.

Ivresse amoureuse
Élan, énergie électrique, vertige, commencent à émerger sur le Dirty Boots de Sonic Youth. Dans une lumière dorée de fin de journée, Anne, Théo et les filles s’en reviennent en décapotable d’une belle journée au lac, où ils se sont baignés. Anne et Théo se sont rapprochés. Est-elle attirée par son charme de jeune pâtre grec ? Bientôt ils s’embrassent et plus encore. Voilà Anne qui défaillit, rajeunit à vue d’œil, retrouve son éclat de jeune fille. C’est une alchimie intérieure que la cinéaste fait miraculeusement ressentir : celle de l’ivresse amoureuse qui, quel que soit l’âge où on la vit, nous ramène à l’état d’exaltation de l’adolescence et à ses sensations d’absolu.

Des années séparent la blonde mûre en robe fourreau hitchcockienne et l’archange de la Renaissance et, pourtant, ils semblent avoir soudain le même âge. La réalisatrice de Romance et de Parfait Amour ! donne à leurs étreintes un cachet particulier. Les scènes de sexe ont toujours été pour elle un enjeu capital, sans être à coup sûr picturales – c’est lorsqu’elle a naguère sacrifié parfois son talent de peintre que son cinéma a pu s’affaiblir. Ici, sa mystique de l’amour, inspirée notamment du Caravage, s’exprime avec succès (bravo à Jeanne Lapoirie, sa cheffe opératrice) à travers un art du portrait. Les gros plans magnifient la carnation et ses variations, pâle, rose, nacrée. Grâce sans joliesse – avec bave, morve et larmes. Grâce violente de ces visages déformés, transfigurés par le plaisir. Avec ce point d’orgue : la tête renversée d’Anne, gorge offerte, yeux fermés, extase au bord de la stase, faisant d’elle une gisante sublime.

L’attrait du gouffre n’est jamais loin. Un danger continu plane et prend une autre dimension dans le dernier tiers du film. Où la part de « monstruosité » d’Anne reprend le dessus, contre toute attente, et point à partir d’un long plan-séquence, silencieux, de basculement terrifiant. Il ne faut pas y voir une condamnation de l’héroïne. Celle-ci a ses raisons – en lien avec l’amour de raison, justement. Qui ne vaut pas mieux ni moins bien que la passion. Breillat ne juge pas. Si son film est une apologie certaine du désir, magnétique, irrépressible, il suggère aussi que toute passion est forcément mortifère.

L’Été dernier galvanise et dérange, sans cesser d’échapper à toute vérité figée. Même le mari dans cette histoire est plus ambigu que son image réductrice de « normopathe », reproche que lui adresse un moment son épouse avec un sourire goguenard. On peut aimer le film pour des raisons diverses, en avoir des interprétations différentes, signe de profondeur. Aujourd’hui âgée de 75 ans, Catherine Breillat, qui a survécu, rappelons-le, à un AVC la laissant hémiplégique et qui fut sous l’emprise d’un escroc (comme elle l’a raconté dans Abus de faiblesse), nous offre un tel manifeste de vigueur amorale qu’il est difficile de ne pas être admiratif.

La vie sexuelle de Catherine B
Depuis son premier roman, écrit à 18 ans (L’Homme facile), et son premier long métrage (Une vraie jeune fille, 1976), Catherine Breillat a toujours défié la terre entière, en liant cérébralité et obsession sexuelle. Réfractaire à toute famille de pensée (y compris le féminisme, qu’elle soutient et discute à la fois), elle a construit une œuvre pleine d’aplomb, à nulle autre pareille (à redécouvrir jusqu’au 24 septembre dans le cadre d’une rétrospective à la Cinémathèque française). Murielle Joudet, critique de cinéma, l’a rencontrée pour un livre d’entretiens passionnant. Qui retrace toute sa carrière, passant au crible fin chacun de ses films (quinze en tout) et révélant la réalisatrice comme une guerrière d’une intelligence très souvent foudroyante, aux antipodes du prêt-à-penser conformiste. Sa mauvaise foi et son goût forcé du paradoxe peuvent agacer parfois. N’empêche. Sur l’amour, la sexualité, l’art et la violence, les acteurs, ce livre est une mine d’or qui se dévore.
Je ne crois qu’en moi. Catherine Breillat. Entretien avec Murielle Joudet, éd. Capricci, 232 p., 17 €.
L ETE DERNIER, Catherine Breillat 2013, Lea Drucker (sentimental)@@@ (E)
Anne est une brillante avocate, spécialisée dans la défense des mineurs victimes d'abus et des adolescents en difficulté. Elle habite dans une grande villa sur les hauteurs de Paris avec son mari, Pierre, et leur ...

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L ETRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON, David Fincher 2008, Brad Pitt, Kate Blanchett (science fiction)@@@


'Curieux destin que le mien'. Ainsi commence l'étrange histoire de Benjamin Button, cet homme qui naquit à 80 ans et vécut sa vie à l'envers, sans pouvoir arrêter le cours du temps. Situé à La Nouvelle-Orléans et adapté d'une nouvelle de F. Scott Fitzgerald, le film suit ses tribulations de 1918 à nos jours.

TELERAMA
Un homme (Brad Pitt, éternellement bien) vient au monde à 80 ans et s’achemine, au fil du temps, vers sa toute petite enfance. Une épopée surréaliste inspirée d’une nouvelle de Francis Scott Fitzgerald.

Dans la nouvelle de Fitzgerald, Benjamin Button, l’homme à l’horloge biologique inversée, naît vieillard, avec la taille et l’intellect d’un adulte. Le film propose une variante astucieuse : le bébé Button, né en 1918, a la peau ridée d’un nonagénaire, mais le gabarit d’un nouveau-né. La superposition des âges de la vie, renouvelée tout au long du récit, décuple la force expressive de chaque mutation.

David Fincher transcende aussi, par son lyrisme, des effets spéciaux pourtant spectaculaires. Un seul exemple : il se fait déjà tard dans la vie du héros. Soudain, après une ellipse de quelques années, et face à Cate Blanchett, l’amoureuse devenue vieillissante, voilà Brad Pitt jeune, exactement comme dans Thelma et Louise. Cette prouesse technologique laisse alors toute la place à l’enchantement tragique que l’adolescence retrouvée du personnage provoque à ce stade de l’histoire. Car Benjamin Button, ce n’est pas le mythe de l’éternelle jeunesse. La sophistication surréaliste de l’argument débouche sur l’expérience tout humaine du provisoire et de la perte. Ce blockbuster high-tech réussit finalement à faire jaillir, tels les grands mélodrames, la mélancolie déchirante des adieux.
L ETRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON, David Fincher 2008, Brad Pitt, Kate Blanchett (science fiction)@@@ (E)
'Curieux destin que le mien'. Ainsi commence l'étrange histoire de Benjamin Button, cet homme qui naquit à 80 ans et vécut sa vie à l'envers, sans pouvoir arrêter le cours du temps. Situé à La ...

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L ETRANGE HISTOIRE DU COUPEUR DE BOIS, Mikko Myllylahti 2022, Jarkko Lahti, Hannu-Pekka Björkman (thriller)@@


Bûcheron dans un village du nord de la Finlande, Pepe mène une vie tranquille. En quelques jours à peine, une série d'événements tragiques vient perturber la stabilité de son quotidien. Il perd son emploi, sa mère, sa femme, sa maison, ou encore sa voiture. Pourtant, rien ne semble l'atteindre, Pepe voit le verre à moitié plein en toute circonstances.

TELERAMA
Dans une petite ville finlandaise sous la neige, un bûcheron cherche son chemin. Une histoire parfois trop énigmatique mais joliment poétique, traversée de moments à la David Lynch.

La vigueur humaniste du cinéma finlandais mais aussi sa bizarrerie sont rassemblées dans cette première réalisation d’un scénariste qui aime beaucoup les histoires, comme le titre l’indique. Celle du bûcheron se développe d’une manière un peu surréaliste, au cœur de paysages enneigés où les coups de hache peuvent viser un coiffeur trop entreprenant avec ses clientes…

La cocasserie est grande, le trouble aussi quand surgit un mage hypnotiseur, personnage menaçant qui pourrait sortir d’un film de David Lynch, un des maîtres du réalisateur. Qui a su aussi, dans ce jeu de piste un peu trop énigmatique parfois, faire surgir de superbes visions de cinéma.
L ETRANGE HISTOIRE DU COUPEUR DE BOIS, Mikko Myllylahti 2022, Jarkko Lahti, Hannu-Pekka Björkman (thriller)@@ (E)
Bûcheron dans un village du nord de la Finlande, Pepe mène une vie tranquille. En quelques jours à peine, une série d'événements tragiques vient perturber la stabilité de son quotidien. Il per ...

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L ETUDIANTE ET MONSIEUR HENRI Ivan Calberac 2015, Noemie Schmidt, Constance Piponnier, Guillaume de Tonquedec, Claude Brasseur@@


A cause de sa santé vacillante, Monsieur Henri ne peut plus vivre seul dans son appartement parisien. Particulièrement bougon, il finit néanmoins par accepter la proposition de son fils Paul de louer une chambre à une jeune étudiante.
L ETUDIANTE ET MONSIEUR HENRI Ivan Calberac 2015, Noemie Schmidt, Constance Piponnier, Guillaume de Tonquedec, Claude Brasseur@@ (E)
A cause de sa santé vacillante, Monsieur Henri ne peut plus vivre seul dans son appartement parisien. Particulièrement bougon, il finit néanmoins par accepter la proposition de son fils Paul de louer une chambre à ...

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L EVENEMENT, Audrey Diwan 2021, Anamaria Vartolomei, Sandrine Bonnaire, Julien Frison (societe)@@@


En 1960, Anna, une étudiante brillante, tombe enceinte et voit ainsi s'éloigner la chance de terminer ses études et de se construire une belle carrière. À l'approche de ses examens finaux, alors que sa vie sociale commence à s'estomper et que son ventre grossit à une vitesse alarmante, elle est contrainte d'affronter la honte et la douleur d'un avortement. Même si cela signifie risquer une peine de prison.

TELERAMA
Lion d’or à Venise en 2021, Audrey Diwan sublime le long combat d’une étudiante pour avorter et reprendre son destin en main dans la France du début des années 1960. Une adaptation intense du livre d’Annie Ernaux.
Anamaria Vartolomei impressionne face à une Sandrine Bonnaire toujours sur le fil. Les deux actrices donnent sublimement chair aux héroïnes d’Annie Ernaux, porté à l’écran par Audrey Diwan. Rectangle Productions

Avec son deuxième film, Lion d’or à la Mostra de Venise, Audrey Diwan frappe fort en faisant sien le livre autobiographique d’Annie ­Ernaux. Elle offre aux mots neutres et crus de l’écrivaine une vraie chair de cinéma, en s’attachant à chaque pas de son héroïne grâce à un cadrage ­serré qui laisse, souvent, le reste du monde, flou, à l’arrière-plan. D’Anne, elle filme le dos, la nuque et nous place dans sa perspective affolée, avançant comme en territoire ennemi.

Elle filme aussi, bien sûr, le merveilleux visage, buté ou déformé par la douleur, de l’impressionnante Anamaria Vartolomei. En un compte à rebours angoissant s’égrènent les semaines de grossesse. Jamais film n’avait accompagné ­ainsi, jusqu’au bout, jusqu’à l’insoutenable, une héroïne soumise à la violence physique et psychologique d’un avortement clandestin. Mais avec, à chaque fois, des plans respectueux, dans la douleur comme dans la grâce. Par la singularité de sa reconstitution d’époque, à la fois précise et atmosphérique, L’Événement s’impose comme un film d’une totale modernité sur une fille enfin propriétaire de son corps.
L EVENEMENT, Audrey Diwan 2021, Anamaria Vartolomei, Sandrine Bonnaire, Julien Frison (societe)@@ (E)
En 1960, Anna, une étudiante brillante, tombe enceinte et voit ainsi s'éloigner la chance de terminer ses études et de se construire une belle carrière. À l'approche de ses examens finaux, alors que sa vie ...

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L EXTRAVAGANT VOYAGE DU JEUNE ET PRODIGIEUX T.S. SPIVET, Jean-Pierre Jeunet 2013, Kyle Catlett, Helena Bonham Carter (road movie)@@


T.S. Spivet, vit dans un ranch isolé du Montana avec ses parents, sa soeur Gracie et son frère Layton. Petit garçon surdoué et passionné de science, il a inventé la machine à mouvement perpétuel, ce qui lui vaut de recevoir le très prestigieux prix Baird du Musée Smithsonian de Washington. Sans rien dire à sa famille, il part, seul, chercher sa récompense et traverse les Etats-Unis sur un train de marchandises.

TELERAMA
Le voyage est tout à la fois exaltant et mélancolique. La tristesse y affleure, la fantaisie s'y invite. Le ton est grave et léger. Mais c'est bien ça que raconte Jeunet ici : l'étrangeté des êtres, des choses de la vie. Et des inventeurs. — Frédéric Strauss
L EXTRAVAGANT VOYAGE DU JEUNE ET PRODIGIEUX T.S. SPIVET, Jean-Pierre Jeunet 2013, Kyle Catlett, Helena Bonham Carter (road movie)@@ (E)
T.S. Spivet, vit dans un ranch isolé du Montana avec ses parents, sa soeur Gracie et son frère Layton. Petit garçon surdoué et passionné de science, il a inventé la machine à mouvement perp&e ...

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L HERMINE Christian Vincent 2015, Fabrice Luchini, Sidse Babett Knudsen (societe)@@


Michel Racine est un Président de cour d'assises redouté. Aussi dur avec lui qu'avec les autres, on l'appelle le Président à deux chiffres. Avec lui, on en prend toujours pour plus de dix ans. Tout bascule le jour où Racine retrouve Ditte Lorensen-Coteret. Elle fait partie du jury qui va devoir juger un homme accusé d'homicide. Six ans auparavant, Racine a aimé cette femme. Presque en secret. Peut-être la seule femme qu'il ait jamais aimée.
L HERMINE Christian Vincent 2015, Fabrice Luchini, Sidse Babett Knudsen (societe)@@ (E)
Michel Racine est un Président de cour d'assises redouté. Aussi dur avec lui qu'avec les autres, on l'appelle le Président à deux chiffres. Avec lui, on en prend toujours pour plus de dix ans. Tout bascule le jou ...

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L HEURE D ÉTÉ, Olivier Assayas 2008, Juliette Binoche, Charles Berling (societe)@@


C'est l'été. Frédéric, Adrienne, Jérémie, accompagnés de leurs enfants, fêtent les 75 ans de leur mère, Hélène Berthier. Celle-ci a consacré toute son existence au souvenir à et la gloire de son oncle, le peintre Paul Berthier. Hélène parle à Frédéric, son aîné, de l'héritage qu'elle va lui laisser : la maison et la collection d'objets d'arts. La disparition soudaine d'Hélène, quelques mois plus tard, les oblige à se confronter aux encombrants objets du passé. Frédéric prend en charge les problèmes de succession, mais demande à ses frère et soeur leur avis sur le devenir de la maison. Cette famille, à l'apparence si heureuse, va-t-elle pouvoir rester unie ?...

TELERAMA
Chronique élégiaque sur la question de vivre avec la culture. Sentant sa fin prochaine, la légataire d’un peintre réunit ses enfants. Faut-il disperser la collection ou continuer à vivre parmi les objets du passé ? De ces questions théoriques, Olivier Assayas tire une chronique fine, qui sonde l’identité intime de chacun à l’heure de la mondialisation. La qualité de l’interprétation invite à penser au cinéma de groupe, de troupe, d’un Claude Sautet. Par ailleurs, L’Heure d’été s’approche au plus près de l’art et des musées, tout en critiquant la « muséification » du monde… Et pour un cinéaste cinéphile comme Assayas, cette histoire d’héritage pictural interroge aussi la transmission du septième art. Le musée est bien le lieu de passage « marchandisé » des troupeaux de touristes qui attrapent des bribes de culture, mais c’est aussi le temple qui inspire la terreur de la mort…

L HEURE D ÉTÉ, Olivier Assayas 2008, Juliette Binoche, Charles Berling (societe)@@ (E)
C'est l'été. Frédéric, Adrienne, Jérémie, accompagnés de leurs enfants, fêtent les 75 ans de leur mère, Hélène Berthier. Celle-ci a consacré toute son existe ...

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L HISTOIRE DE MA FEMME, Ildiko Enyedi 2021, Lea Seydoux, Louis Garrel, Gijs Naber (sentimental)@@@


Dans l’Europe des années 1920, rendue presque intemporelle par un scénario où tout se joue au plan intime, un capitaine néerlandais aux commandes de navires marchands décide de prendre femme, comme il ordonnerait de mettre le cap sur une terre nouvelle. Dans un café de Malte, il parie qu’il épousera la première venue. Elle s’appelle Lizzy, elle est française, très belle et assez étrange pour accepter d’entrer sans explication dans ce qui n’est, au fond, pas un jeu. Marié, le capitaine Jakob continue ses voyages. Puis les écourte, jusqu’à les abandonner. Sa femme est devenue sa seule odyssée. Mais il a perdu le gouvernail.

TELERAMA
Un capitaine de navire marchand décide de prendre femme... Un film passionnément romanesque, qui explore les mystères des rapports entre les deux sexes.

Le couple, la fusion de deux êtres, l’amour, la différence entre les sexes : la Hongroise Ildikó Enyedi a pour nous, hommes et femmes, une curiosité exacerbée. Elle l’avait montré dans l’audacieux Corps et âme (2017), salué par un Ours d’or au Festival de Berlin. Une distinction qui a permis à cette cinéaste discrète de s’atteler à ce film ambitieux, adapté d’un roman culte de son compatriote Milán Füst (1888-1967). Elle y a mis ses obsessions les plus chères, tout en nous donnant à voir le plus clairement possible une histoire forcément trouble, celle d’un mari et de sa femme.

À travers les étreintes et les bras de fer de ces époux, le film semble s’inspirer des courants marins pour dessiner leurs forces contraires, leurs élans contrariés. En s’appuyant sur des comédiens remarquables, Ildikó Enyedi explore la fragile solidité masculine, incarnée par Gijs Naber, qui joue le capitaine, et effeuille les contrastes de la féminité avec Léa Seydoux en Lizzy, héroïne spontanée et indéchiffrable, aimante et distante, coupable et innocente. Entre le mari et sa femme, Louis Garrel représente le parfait danger dans cette traversée qu’est le mariage. Une carte du Tendre brillamment recomposée.
L HISTOIRE DE MA FEMME, Ildiko Enyedi 2021, Lea Seydoux, Louis Garrel, Gijs Naber (sentimental)@@@ (E)
Dans l’Europe des années 1920, rendue presque intemporelle par un scénario où tout se joue au plan intime, un capitaine néerlandais aux commandes de navires marchands décide de prendre femme, comme i ...

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L HOMME DE LA CAVE, Philippe Le Guay 2021, Francois Cluzet, Jeremie Renier, Berenice Bejo (thriller psychologique shoah)@


Simon et Hélène décident de vendre la cave de leur appartement. Un accord de vente est signé avec un certain M. Fonzic. Comme Simon est du genre à faire confiance, il donne les clés à l’acquéreur avant la rédaction de l’acte notarial. Quand il réalise que non seulement l’homme habite dans la cave, mais que cet ex-professeur d’histoire a été radié de l’Éducation nationale pour propos négationnistes, il est trop tard : la bête immonde s’est installée dans sa vie et n’a pas l’intention d’être délogée…

TELERAMA
Philippe Le Guay surprend en s’attaquant à un sujet qui résonne tristement avec l’actualité : la falsification de l’Histoire et son corollaire, le complotisme. Les forces sont en place pour un thriller psychologique où l’auteur des Femmes du 6e étage filme parfaitement l’angoisse d’une famille désarmée face à un individu malveillant, habitué à semer un doute nauséabond dans les esprits et à se victimiser.

Le réalisateur fait habilement circuler sa mise en scène dans l’immeuble, entre décors, en hauteur, du bonheur rongé par la vermine, et ce sous-sol où une simple chaudière devient un monstre tapi dans l’ombre. Il faut l’avouer : elle s’avère un peu trop insistante, répétitive et lourdement métaphorique… Et François Cluzet lui-même en rajoute dans l’ignominie mielleuse, tête baissée et rage rentrée jusqu’à l’explosion finale — un révisionniste, hélas, n’a pas forcément l’allure d’un taré pitoyable.

L HOMME DE LA CAVE, Philippe Le Guay 2021, Francois Cluzet, Jeremie Renier, Berenice Bejo (thriller psychologique shoah)@ (E)
Simon et Hélène décident de vendre la cave de leur appartement. Un accord de vente est signé avec un certain M. Fonzic. Comme Simon est du genre à faire confiance, il donne les clés à l&rsquo ...

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L HOMME FIDELE, Louis Garrel 2018, Louis Garrel, Laetitia Casta (sentimental)@@@


Abel et Marianne s’aiment et vivent ensemble depuis plus de trois ans. Mais, un matin, elle lui annonce une nouvelle à triple détente : elle est enceinte. Lui s’en réjouit. Sauf, ajoute-t-elle, que ce n’est pas lui le père, mais Paul, son meilleur ami, avec lequel elle a une liaison. Une catastrophe n’arrivant jamais seule, elle complète en annonçant qu’elle va se marier, c’est imminent, avec Paul. La séquence, vive, cocasse, est formidable, car elle déjoue totalement notre attente, tant à travers le ton exquis de Marianne, tout en candeur perverse, que dans l’acceptation et la docilité d’Abel, hébété, qui quitte sans rien dire l’appartement, chutant dans les escaliers. La suite sera dans le même esprit burlesque, mais mâtiné d’un autre genre, a priori incompatible : le film à suspense, façon Hitchcock.

Dix ans ont passé. Abel retrouve Marianne à l’enterrement de Paul. Peu après, l’ex-homme trompé cherche à reconquérir la veuve, comme dans une comédie du remariage. Mais il y a maintenant entre eux Joseph, le fils, 10 ans. Celui-ci voit d’un mauvais œil l’arrivée d’Abel et le lui fait bien comprendre, tout en lui glissant un secret lourd de conséquence : « Papa, c’est maman qui l’a tué. » Une invention d’enfant ? Le mini-Hercule Poirot, au regard quelque peu inquiétant, dispose même d’indices, à même d’inquiéter Abel.

TELERAMA
Louis Garrel aborde les thèmes du couple et de la filiation, et détourne avec finesse les figures paternelles de la Nouvelle Vague.
Vif, savoureux mais aussi légèrement angoissant, tel est donc ce second long métrage de Louis Garrel. Après Les Deux Amis (2015), qui sondait la complexité de l’amitié, l’acteur-réalisateur s’essaie à autre chose, de moins littéraire. Après le triangle amoureux, un quatuor, composé de deux femmes et de deux hommes, dont Paul, décédé, qu’on ne voit jamais mais qui vient toujours s’interposer d’une façon ou d’une autre dans les discussions. L’autre femme, c’est Eve (Lily-Rose Depp), la sœur de Paul, folle amoureuse d’Abel depuis l’adolescence et au charme ravageur.

Aux quatre adultes, il faut ajouter l’enfant, Joseph (Joseph Engel, formidable d’étrangeté), personnage central et véritable trouvaille du film. À travers lui, Louis Garrel explore la relation de (beau) parent à enfant, les liens du sang et l’adoption, de manière à la fois ludique et profonde. Avec ce thème de la filiation, le fils de Philippe Garrel s’inscrit clairement dans une histoire du cinéma, en s’amusant à citer ou à détourner tous les pères de la Nouvelle Vague, de Truffaut au Chabrol de La Femme infidèle. La fidélité du titre, il faut aussi l’entendre d’un point de vue artistique : Louis Garrel assume un héritage et le fait fructifier.

Marianne cache-t-elle réellement quelque chose ? Joseph est-il un enfant « normal » ? Ces questions décisives sont formulées comme des devinettes glacées dans ce film d’hiver, où Paris semble déserté, où tout est feutré. Finement ciselé, concis (jusque dans sa durée, exceptionnellement courte) : on se love avec plaisir dans un tel cocon.
L HOMME FIDELE, Louis Garrel 2018, Louis Garrel, Laetitia Casta (thriller sentimental)@@@ (E)
Abel et Marianne s’aiment et vivent ensemble depuis plus de trois ans. Mais, un matin, elle lui annonce une nouvelle à triple détente : elle est enceinte. Lui s’en réjouit. Sauf, ajoute-t-elle, que ce n&rsqu ...

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UN HOMME PARFAIT, Xavier Durringer 2022, Didier Bourdon, Valerie Karsenti (comique)@@


Florence, débordée par sa vie de famille et son travail, décide d'acheter un robot à l'apparence humaine et au physique parfait. Il répond à toutes ses attentes : entretenir la maison, s'occuper des enfants, et plus encore. Mais le robot va vite susciter de la jalousie chez Franck, son mari acteur je-m'en-foutiste au chômage. De peur de perdre sa femme, Franck décide de reprendre les choses en mains, d'autant que le robot semble trouver un malin plaisir à semer le trouble dans leur couple.

TELERAMA
Madame a acheté un blond musclé qui fait la cuisine et le ménage, le robot Human 3, alors Monsieur se crispe ! Avec une bonne distribution, cette comédie qui croque les différences entre hommes et femmes réussit à amuser. Jusqu’à un certain point.
Un peu de science-fiction française ? À la bonne franquette, bien sûr. Moins sophistiquée que La Soupe aux choux (1981), mais parfois inspirée, cette comédie imagine l’arrivée d’un androïde flambant neuf (modèle Uman 3) chez Frank et Florence. C’est elle qui l’a commandé sur Internet, parce que lui ne fait rien à la maison et qu’elle n’en peut plus de s’occuper de tout et des deux enfants en plus. Mais la solution miracle va vite poser problème. Face à la machine surnommée Bobby, un blond bien musclé qui cuisine, nettoie et range, Monsieur, acteur sans emploi en pleine andropause, développe un méchant complexe. Surtout quand il découvre que Bobby a un programme « Love-Love », alors que pour lui, c’est la panne sèche…

Avec Didier Bourdon dans le rôle du mari, Valérie Karsenti parfaite dans celui de l’épouse et Pierre-François Martin-Laval en robot, il y a facilement matière à rire. La simplicité même de la situation favorise la farce. Et le jeu avec les clichés sur les différences hommes-femmes est souvent bienvenu. Mais, esprit franchouillard oblige, le programme « Love-Love » devient envahissant. Tout semble vraiment se tenir là, dans cet « équipement standard » à l’entrejambe de l’androïde, qui obsède Frank et électrise les amies de Florence. Emportés par le pouvoir du phallus, les scénaristes ont abandonné toute autre piste en route.
L HOMME PARFAIT, Xavier Durringer 2022, Didier Bourdon, Valerie Karsenti (comique Intelligence Artificielle))@@@ (E)
Florence, débordée par sa vie de famille et son travail, décide d'acheter un robot à l'apparence humaine et au physique parfait. Il répond à toutes ses attentes : entretenir la maison, s'occuper des ...

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L ILE ROUGE, Robin Campillo 2023, Nadia Tereszkiewicz, Quim Gutiérrez, Charlie Vauselle, Amely Rakotoarimalala (saga)@@@


À Madagascar, au début des années 1970, sur la base aérienne de l'armée française d'Ivato, le petit Thomas, curieux de tout, surtout des conversations des adultes, mène sa vie d'enfant avec ses deux frères, auprès de son père militaire et de sa mère. Les familles de militaires mènent une vie tranquille entre expatriés, une vie faite de grandes tablées, de soirées arrosées, mais aussi de commérages et de médisance. Une vie d'où les Malgaches sont quasi absents.

TELERAMA
Dans une magnifique mise en scène, le réalisateur raconte son enfance à Madagascar, marquée par le colonialisme. Une chronique familiale et politique sensible.

Le titre de ce quatrième long métrage de Robin Campillo pourrait être celui d’un roman d’aventures jeunesse aux pages un peu jaunies. Un exemplaire de la Bibliothèque verte avec des pirates, du sable, une malle au trésor. Mais c’est avec la Bibliothèque rose que le film commence, car Thomas, 8 ans, dévore les aventures de Fantômette, l’adolescente intrépide qui rigole à la barbe des gangsters. Caché dans une grande caisse de déménagement restée posée au fond du jardin, il s’en raconte des passages à mi-voix avec son délicieux petit cheveu sur la langue. Nous sommes à hauteur d’enfant et le réalisateur nous informe, par une image magnifique, que nous allons y rester : à travers les interstices de la caisse en bois, il filme les yeux du garçonnet qui regardent, scrutent les adultes – plan large sur un avant-bras au soleil, plan serré sur maman qui passe, en souriant. Des yeux qui dévorent le moindre détail, engrangent les souvenirs, comme on enrichit une collection de cartes postales.

Bienvenue au « paradis » : Madagascar entre 1970 et 1972, sur la base militaire 181. La République malgache est indépendante depuis 1960, mais le père de Thomas, sous-officier, et ses collègues militaires sont toujours là, pour imposer encore un peu la présence française dans l’océan Indien. Drôle de présence, joyeuse pour eux, mais déjà spectrale, le début de la fin des colonies. Les expatriés, ravis de l’être, déjeunent dans le jardin entre amis : Colette, la mère, s’affaire autour de la table, planant un peu au-dessus du machisme ordinaire de son mari, qui ne traite pas Thomas comme ses grands frères : « Arrête de faire ta danseuse », dit-il avec son accent espagnol, alors qu’un de ses subordonnés, verbe haut et ballon de rouge à la main, souhaite la bienvenue à la fiancée d’un jeune soldat fraîchement muté de Metz : « Vous verrez, mon enfant, vous ne serez pas dépaysée ici, vous serez comme dans un cocon. Un vrai petit village gaulois plein d’amour et de… kérosène. » Et quand son épouse gironde (formidable Sophie Guillemin) lance « Moi, j’adore l’odeur du kérosène ! », on croirait entendre une version languide, sucrée, du « J’aime l’odeur du napalm au petit matin », dans Apocalypse Now, de Coppola.

Un autre jour, ou plutôt un soir, ces couples que les circonstances coloniales poussent à une intimité presque forcée danseront ; et les hommes feront les coqs, serrant de trop près les épouses des autres, étrangers à la notion même de consentement. À travers la vitre dépolie de la porte du salon, le petit Thomas, qui ne dort pas, ne perd pas une miette de ces silhouettes floues, qui ondulent dans une couleur ocre. Puis c’est dans les yeux bleus de sa mère un peu ivre qu’il plongera son regard : scène de complicité sublime, de lucidité quasiment surnaturelle entre une femme qui peine à cacher sa mélancolie et un enfant, qui, déjà, s’exprime comme un futur cinéaste.

On pourrait, ainsi, décrire chaque scène, tenter d’en reproduire la matière romanesque, la teinte si précise de nostalgie, car L’île rouge n’avance pas à la manière d’une narration classique : il procède par échos, par analogies sensorielles – un œil de bébé crocodile s’ouvre comme un obturateur sur une plage, une table en aragonite devient une vue aérienne sur les champs de Madagascar, et, héroïne d’un film dans le film, Fantômette prend chair pour démasquer les méchants. Robin Campillo use de la mise en scène comme d’un philtre magique : il trouve la texture exacte du souvenir, ses particules, sa vibration. Et le moindre petit gravier sous les talons des femmes bien habillées qui entrent dans le mess des officiers devient une image absolue de cinéma.

La violence, coloniale ou masculiniste, est partout, derrière chaque paysage de rêve. Même s’il ne la comprend pas, le petit Thomas l’enregistre, à la manière d’un sismographe : le curé militaire de la base pratique ainsi un exorcisme sur un jeune soldat qui a eu malheur de tomber amoureux d’une Malgache – il est donc, forcément, « possédé » par le diable. La petite Suzanne, copine de Thomas, lui confie, en murmurant, avoir vu le pauvre garçon tomber, assommé de chagrin, rompu par sa hiérarchie. Les enfants voient tout, alors que personne ne les voit. Ils se demandent pourquoi il faut quitter le « paradis », quand maman dit d’un air las « C’est fini. »

Car cette île est aussi celle de la dérive d’un couple vers la séparation, l’histoire, en creux, d’un futur divorce. Tout prend fin : le joug de la France sur Madagascar, le joug de Robert sur Colette. Avant d’achever son film sur un message d’indépendance politique sans ambiguïté, Robin Campillo filme un slow qui tourne mal entre un soldat et une Malgache, comme une dernière métaphore de l’emprise. Parallèlement, la dernière touche de l’hommage bouleversant à la mère consiste à suggérer qu’elle aussi sera bientôt libérée. Dans ce rôle, Nadia Tereszkiewicz est littéralement fascinante : mère au foyer aux allures d’Emma Bovary en tee-shirt éponge des années 70, présente mais déjà loin, regard azur qui semble tout comprendre de la bêtise des hommes, mais qui accepte, avec une mystérieuse douceur, qu’un petit garçon puisse vouloir se déguiser en Fantômette… Avec ce film proustien, le réalisateur de 120 Battements par minute livre une magnétique et universellle histoire d’émancipation. Et un récit initiatique des plus délicats sur la naissance d’un œil de cinéma.
L ILE ROUGE, Robin Campillo 2023, Nadia Tereszkiewicz, Quim Gutiérrez, Charlie Vauselle, Amely Rakotoarimalala (racisme saga)@@ (E)
À Madagascar, au début des années 1970, sur la base aérienne de l'armée française d'Ivato, le petit Thomas, curieux de tout, surtout des conversations des adultes, mène sa vie d'enfant avec s ...

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L INNOCENT, Louis Garrel 2022, Roschdy Zem, Anouk Grinberg (comique)@@


Abel panique. Il vient d'apprendre que sa mère Sylvie, la soixantaine, est sur le point de se marier avec un homme qui se trouve en prison. Aidé par sa meilleure amie Clémence, il va tout faire pour essayer de la protéger de son tout nouvel amoureux condamné à la prison.

TELERAMA
Quand sa mère prof de théâtre épouse un détenu, Abel panique. Louis Garrel, devant ou derrière la caméra, marie romance et film de casse avec brio.

Que de chemin parcouru par Louis Garrel, en si peu de temps ! Voilà un garçon qui a débuté comme acteur, au profil très Nouvelle Vague. Puis est passé derrière la caméra, enchaînant courts métrages et longs, ne cessant de se renouveler à travers des genres différents. Quoi de commun en effet entre Les Deux Amis, son premier film, et ce quatrième, L’Innocent ? Sans doute un amour fécond des comédiens, et du théâtre. Qui est justement ce qui permet la rencontre de Michel (Roschdy Zem), belle carrure et charme canaille du taulard, et de Sylvie (Anouk Grinberg), la soixantaine, prof de théâtre un peu fofolle en milieu carcéral. Ces deux-là s’aiment et décident, peu avant la libération de Michel, de se marier en prison. Au grand dam d’Abel (Louis Garrel), le fils de Sylvie, paniqué à l’idée de voir sa mère, abonnée aux repris de justice, s’embarquer dans une nouvelle galère. Loin de l’apaiser, le projet des tourtereaux d’ouvrir un magasin de fleurs alimente encore davantage sa parano…

Combiner la comédie romantique et le film de casse, tel est le pari. Risqué — cela réclame un savant dosage de légèreté et de tension. Et brillamment réussi. C’est avec le concours d’un romancier talentueux, Tanguy Viel, que Louis Garrel a élaboré cette intrigue rocambolesque, inspirée par l’expérience de sa propre mère, la comédienne et réalisatrice, Brigitte Sy, qui animait des cours de théâtre et s’est mariée en prison, lorsque Louis avait 18 ans. On est donc tenté de faire un parallèle avec les films du père, Philippe Garrel, eux aussi à forte teneur autobiographique, mais plus confidentiels, comme de la poésie. Dans le cinéma du fils, plus divertissant, taillé pour le grand public, l’intime avance masqué.
L INNOCENT, Louis Garrel 2022, Roschdy Zem, Anouk Grinberg (comique)@@ (E)
Abel panique. Il vient d'apprendre que sa mère Sylvie, la soixantaine, est sur le point de se marier avec un homme qui se trouve en prison. Aidé par sa meilleure amie Clémence, il va tout faire pour essayer de la prot&e ...

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L INSTRUCTION, RP Kahl 2023, Rainer Bock, Clemens Schick (histoire shoah)@@


Cette saisissante adaptation cinématographique de la pièce de théâtre "L'instruction" de Peter Weiss, reprend des dépositions d'accusés et de témoins du procès de Francfort, où furent jugés entre 1963 et 1965 les responsables des crimes commis à Auschwitz. Un puissant film choral.

En 1963, dans une Allemagne qui semble avoir oublié la guerre et le national-socialisme, l'ouverture du procès de Francfort met fin à l'amnésie collective : d'anciens soldats SS sont jugés pour leur implication dans le fonctionnement du camp d'Auschwitz, près de vingt ans après la fin des procès de Nuremberg. Témoins et accusés défilent à la barre durant cent quatre-vingts jours, les uns décrivant le pire dont l'humanité est capable, les autres se réfugiant derrière des procédures et des ordres, preuve d'un déni persistant.
L INSTRUCTION, RP Kahl 2023, Rainer Bock, Clemens Schick (histoire shoah)@@@ (E)
Cette saisissante adaptation cinématographique de la pièce de théâtre "L'instruction" de Peter Weiss, reprend des dépositions d'accusés et de témoins du procès de Francfort, o ...

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L INTERPRETE, Sydney Pollack 2005, Nicole Kidman, Sean Penn (politique societe)@@


Sylvia Broome est interprète au siège de l'ONU, à New York. Alors qu'elle passe dans sa cabine de travail, elle surprend une conversation en Ku, dialecte africain qu'elle est une des rares à connaître. Comprenant qu'il s'agit de la planification d'un assassinat visant le président de la République du Matobo, pendant la visite prévue de celui-ci aux États-Unis quelques jours plus tard, elle informe la police.

TELERAMA
Une interprète à l’ONU surprend un complot visant à assassiner un tyran africain. Une scène d’action remarquable (un attentat dans un bus) et le couple Sean Penn-Nicole Kidman au charme désarmant.
Interprète à l’ONU, Silvia surprend l’annonce d’un complot visant à assassiner, dans les murs de cette noble assemblée, un chef d’Etat africain, autrefois idéaliste, devenu un abominable tyran. Personne ne la croit, et surtout pas le flic chargé de la protéger - de la surveiller, plutôt. Non sans raison : Silvia dissimule des secrets, des failles qui en font un être vulnérable, donc dangereux. Comme dans Les Trois Jours du Condor, trente ans avant, Sydney Pollack brode des variations sur l’ambiguïté. Il sait à merveille suggérer ce sentiment d’incertitude devant une réalité qui se délite. Il sait aussi parer ses intrigues d’un romanesque émouvant et désuet. Du célèbre Out of Africa au récent et méconnu L’Ombre d’un soupçon, il n’a peint que des blessés de la vie, cachant mal leurs doutes et leur mélancolie. Nicole Kidman et Sean Penn perpétuent cette tradition, dont la complicité, puis l’affection sont saisies en scènes douces, sensibles et pudiques. Lorsque, sur la fin, les méandres d’un scénario tarabiscoté l’emportent, le film faiblit.

Pollack réussit néanmoins à rendre jusqu’au bout mystérieux le personnage de Silvia, que l’on devine partagée entre cynisme et foi maladive en l’humain. Proche des personnages imaginés par l’écrivain Romain Gary : ces indécrottables idéalistes qu’il appelait ses « clowns lyriques ».

SYNOPSIS
Silvia Broome est une brillante interprète new-yorkaise de l'Onu. Par hasard, elle surprend une conversation évoquant l'assassinat imminent du président africain Zuwanie. Comme ce dictateur doit bientôt venir rendre des comptes devant les Nations unies sur les méfaits de son régime totalitaire, Silvia avertit la police. Mais elle se heurte à Tobin Keller, un agent du FBI très sceptique, qui préfère vérifier minutieusement son témoignage. Lorsqu'un photographe français connaissant bien les exactions de Zuwanie disparaît après le rendez-vous que Silvia lui avait donné, Keller se demande à qui il peut faire confiance...
L INTERPRETE, Sydney Pollack 2005, Nicole Kidman, Sean Penn (politique societe)@@ (E)
Sylvia Broome est interprète au siège de l'ONU, à New York. Alors qu'elle passe dans sa cabine de travail, elle surprend une conversation en Ku, dialecte africain qu'elle est une des rares à connaître. Comp ...

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L ODYSSEE, Jérome Salle 2016, Lambert Wilson, Pierre Niney (bio)@@


En 1948, Jacques-Yves Cousteau, sa femme, et ses deux fils vivent au paradis, dans une jolie maison surplombant la mer Méditerranée. Cependant, Cousteau ne rêve que d'aventure. Grâce à son invention, un scaphandre autonome qui permet de respirer sous l'eau, il a découvert un nouveau monde.

TÉLÉRAMA
On est loin de l’évocation fantasque du commandant Cousteau, tout en chimères cruelles, que l’Américain Wes Anderson avait bricolée dans La Vie aquatique. Avec ce biopic français à gros budget, retour au réalisme basique, à la ­reconstitution pointilleuse, au défilement des années et des décennies. Pour voir vieillir à vue d’œil, de manière crédible, Lambert Wilson (Jacques-Yves Cousteau) et Audrey Tautou (Simone, l’épouse qui régentait La Calypso), on peut compter sur L’Odyssée. Si on espère davantage que des conventions, prudence… Il y a, pourtant, au milieu du film, une torsion inattendue. Jérôme Salle fait de la haine entre le fils Philippe (Pierre Niney) et le père un thème majeur. Parmi les griefs adressés au « grand homme » : égocentrisme carabiné et narcissisme forcené. Tout devient alors plus intéressant, d’autant que ces défauts sont largement illustrés. Et que Wilson et Niney excellent dans ce moment où ils ont vraiment quelque chose à jouer. Le mépris de « JYC » pour l’environnement (on vous parle d’un temps antérieur à Nicolas Hulot) est aussi traité, mais édulcoré. Il suffit de regarder Le Monde du silence du vrai Cousteau, Palme d’or à Cannes en 1956, pour se faire une idée des tortures infligées alors aux animaux par l’équipage de La Calypso.
L ODYSSEE, Jérome Salle 2016, Lambert Wilson, Pierre Niney, Audrey Tautou (maritime bio)@@ (E)
En 1948, Jacques-Yves Cousteau, sa femme, et ses deux fils vivent au paradis, dans une jolie maison surplombant la mer Méditerranée. Cependant, Cousteau ne rêve que d'aventure. Grâce à son invention, un scap ...

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L OEIL DU MAL, D.J. Caruso 2008, Shia LaBeouf, Michelle Monaghan (thriller)@


Jerry et Rachel ne se connaissent pas mais un cauchemar leur a donné rendez-vous. Parce que quelqu'un l'a fait passer pour un terroriste et qu'il est désormais recherché par toutes les polices, Jerry n'a pas d'autres choix que d'obéir à la mystérieuse voix qui contrôle chacun de ses faits et gestes. Rachel est elle aussi obligée d'obéir, sinon ce sera son fils, Sam, qui le paiera de sa vie.

TELERAMA
Téléphones portables, caméras de surveillance, guichets automatiques : dans ce monde submergé par la technologie, chaque citoyen est une cible facile à pister. Jerry, modeste employé, embringué malgré lui dans une sombre histoire impliquant l'armée, le FBI et le terrorisme international, en fait l'expérience. Voilà un thriller parano, avec son cortège de défouraillages et de cascades spectaculaires (dont une poursuite entre un drone et une voiture, le tout dans un tunnel).

Produit par Steven Spielberg, cet ersatz high-tech de La Mort aux trousses trouve le moyen de développer une intrigue efficace. L'oeil du mal voit tout, peut tout, et le film reflète une brassée de vieilles hantises remises au goût du jour, de la dictature à la toute-puissance des machines. Big Brother is - encore et toujours - watching you.

Jerry Shaw, employé dans une boutique de photocopies, apprend la mort de son jumeau, engagé dans l'armée. Quelques jours après ce drame, il voit son compte en banque crédité d'une fortune, découvre des armes chez lui et reçoit l'appel d'une femme, qui lui demande d'obéir à ses instructions. Jerry refuse et se retrouve arrêté par le FBI. Pendant ce temps, Rachel Holloman, mère célibataire dont le fils vient de partir en voyage avec l'orchestre d'enfants dont il fait partie, est contactée par une femme. Elle lui ordonne de se porter au secours du jeune homme si elle veut revoir son fils vivant. Jerry et Rachel font ainsi connaissance. Très vite, ils reçoivent de nouvelles instructions...
L OEIL DU MAL, D.J. Caruso 2008, Shia LaBeouf, Michelle Monaghan (thriller)@@ (E)
Jerry et Rachel ne se connaissent pas mais un cauchemar leur a donné rendez-vous. Parce que quelqu'un l'a fait passer pour un terroriste et qu'il est désormais recherché par toutes les polices, Jerry n'a pas d'autres ch ...

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L ORDRE ET LA MORALE, Mathieu Kassovitz 2011 (histoire drame)@@


En 1988, sur l'île d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, des troupes militaires françaises donnent l'assaut, après l'assassinat de quatre gendarmes, à la gendarmerie, puis la prise d'otages par des indépendantistes Kanak de 27 gendarmes mobiles.

TELERAMA
Avril 1988. Sur l’île d’Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, des indépendantistes kanaks prennent en otages trente gendarmes. Le 5 mai, les forces de l’ordre donnent l’assaut. Bilan : vingt et un morts. Mathieu Kassovitz reconstitue ce bain de sang façon engrenage infernal.

Le 22 avril 1988, des indépendantistes kanaks prennent en otages trente gendarmes sur l'île d'Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie. Le 5 mai, les forces de l'ordre donnent l'assaut. Bilan : vingt et un morts. Deux soldats et dix-neuf kanaks, certains achevés ou exécutés après leur reddition...

Le négociateur du GIGN Philippe Legorjus tenta d'éviter le bain de sang. Son témoignage, émouvant et amer, a inspiré Mathieu Kassovitz pour la reconstitution, façon engrenage infernal, de la tragédie. Dénonciation du néocolonialisme, rivalités fatales entre hauts gradés, manipulation de l'affaire à des fins de basse politique : rien ne manque à ce successeur des « fictions de gauche » des années 1970 - entre Boisset (en mieux) et Costa-Gavras (en moins bien).

Trop de dialogues plaqués sur l'intrigue, trop de manichéisme : l'armée de terre est présentée comme un ramassis de brutes... Mais Kassovitz convainc dans les extérieurs (une marche dans la forêt tropicale à la tension extrême, une pause étonnante de calme sur une plage aux allures de paradis perdu), et surtout dans les scènes d'action - sa spécialité. Le long assaut final devient un chaos assourdissant où la représentation presque abstraite des combats (de l'ennemi, on ne voit que les balles traçantes zébrant l'écran) prend aux tripes.
L ORDRE ET LA MORALE, Mathieu Kassovitz 2011 (histoire drame)@@ (E)
En 1988, sur l'île d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, des troupes militaires françaises donnent l'assaut, après l'assassinat de quatre gendarmes, à la gendarmerie, puis la prise d'otages par des ind&eacu ...

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L ORIGINE DU MAL, Sébastien Marnier 2022, Laure Calamy, Jacques Weber, Laura Tillier (etrange)@@


Dans une luxueuse villa en bord de mer, une jeune femme modeste retrouve une étrange famille: un père inconnu et très riche, son épouse fantasque, sa fille, une femme d'affaires ambitieuse, une ado rebelle ainsi qu'une inquiétante servante. Quelqu'un ment.

TELERAMA
Dans une luxueuse villa de la Côte d’Azur, une nouvelle venue, Laure Calamy, va dynamiter l’ordre établi par un monstrueux patriarche. Fascinant.

Dès le générique, le troisième long métrage de Sébastien Marnier (Irréprochable) joue avec les faux-semblants. Le vestiaire d’une conserverie de poissons, dans le nord de la France, où la nudité des ouvrières se révèle dans une lumière grisâtre, puis le parloir d’une prison où Stéphane (Laure Calamy) vient visiter sa compagne très possessive (Suzanne Clément) : les apparences sont celles d’un cinéma d’auteur naturaliste. Voilà le premier mensonge de ce polar qui en regorge, car, découvrant l’identité d’un père qu’elle n’a jamais connu, Stéphane l’ouvrière change de décor pour accoster sur une presqu’île de la Côte d’Azur, dans une villa digne d’Alfred Hitchcock. Invitée par Serge, son riche géniteur, dans sa sublime propriété dont les grands escaliers extérieurs n’en finissent pas de mourir jusqu’à une crique privée, Stéphane, des étoiles dans les yeux, fait la connaissance du gynécée de Serge : son épouse aux tenues extravagantes et à la « fièvre acheteuse » (Dominique Blanc) ; sa fille aînée George (Doria Tillier), peu accueillante ; sa petite-fille (Céleste Brunnquell), qui ne lâche pas son appareil photo ; Agnès, la bonne, qui écoute aux portes (Véronique Ruggia Saura). Une cellule matriarcale étrangement soudée contre un patriarche diminué par un AVC : Serge semble haï par ces dames, mais sans doute ont-elles d’excellentes raisons pour ça. Avec l’arrivée de Stéphane, nouveau pion sur l’échiquier, et désespérément en quête d’une famille, le mal qui couvait depuis si longtemps se répand comme un poison…

Tuer le père, bien sûr, mais pas seulement : si ce fascinant thriller familial fustige avec maestria le pire du patriarcat, il pose aussi la question de ses conséquences sur la vie des femmes, sur leur manière de se composer des masques, de construire une sororité, éventuellement immorale, pour résister au mâle. Ainsi, face à un Jacques Weber extraordinaire de monstruosité caressante en « ami de Charles Pasqua » qui garde son vin sous clé, et balance des phrases antisémites, vautré sur son canapé, Dominique Blanc, géniale, crée un personnage d’épouse comme téléporté du grand cinéma hollywoodien des années 1950 : une collectionneuse maladive, extravagante, qui semble se pétrifier petit à petit dans ses capes en fourrure et le décor incroyable de cette villa, véritable personnage en soi, entre brocante folle et musée d’histoire naturelle.

Il y a du Billy Wilder pour l’ironie carnassière, du Robert Aldrich pour la violence féminine, mais aussi du Brian de Palma, dans la mise en scène de Sébastien Marnier, qui serpente de pièce en pièce et divise soudain l’écran, épinglant les membres de cette famille comme des papillons dans une vitrine. Les riches, les pauvres, la convoitise, le poids du secret et les masques qui tombent (en même temps que les corps) : c’est aussi avec Claude Chabrol, évidemment, que ce film vénéneux flirte, et en particulier La Cérémonie. L’Origine du mal prouve enfin qu’une autre Laure Calamy se cache derrière son emploi habituel de femme nature et solaire. Car la famille, si impitoyablement autopsiée ici, peut aussi rendre dingue, a fortiori quand on n’en a pas…
L ORIGINE DU MAL, Sebastien Marnier 2022, Laure Calamy, Jacques Weber, Laura Tillier (etrange)@@@ (E)
Dans une luxueuse villa en bord de mer, une jeune femme modeste retrouve une étrange famille: un père inconnu et très riche, son épouse fantasque, sa fille, une femme d'affaires ambitieuse, une ado rebelle ainsi ...

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L OUBLI DES ECUREUILS, Marc Dietschreit, Nadine Heinze, Emilia Schüle, Günther Maria Halmer, Fabian Hinrichs, Anna Stieblich


L'Ukrainienne Marija travaille en Allemagne comme aide-soignante 24 heures sur 24 pour soutenir sa famille restée au pays. Ici, elle s'occupe 24 heures sur 24 de Curt, atteint de démence. Lorsque la fille contrôlante de Curt s'absente en raison d'un accident, Curt commence à penser que Marija est sa défunte épouse. Pour avoir la paix, Marija joue le jeu et elle se rend compte que Curt se sent mieux grâce à cela. Mais il y a aussi le fils de Curt, qui s'intéresse plus à Marija qu'à Curt.

Ecrit et réalisé par Marc Dietschreit et Nadine Heinze, « L’oubli des écureuils » suit le voyage en enfer de la jeune Marija, venue s’occuper d’un vieil homme sénile en Allemagne. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Les règles strictes imposées par la fille de Curt donnent le ton dès le début : blouse obligatoire, pas de maquillage ni de bijoux, visites interdites, strict respect des horaires de repas, et vérification des selles du viel homme ! Celui-ci est grincheux, et disons-le clairement, pas vraiment sympathique. Mais la jeune femme s’accroche à la tâche, et se prend d’affection pour Curt. Surgit alors Philipp, le fils de la famille, qui va tomber sous le charme de Marija.

Après visionnage, difficile de trancher entre » comédie humaine » et « voyage en enfer chez les bourgeois allemands ». Le film nous offre quelques scènes intenses et déchirantes, mais frôle également parfois le grotesque. C’est notamment le cas avec le personnage de Philipp, qui a défaut de vouloir/pouvoir épouser Marija, lui propose ni plus ni moins de lui servir d’escorte de luxe. Une chose est en revanche certaine : l’excellente prestation (comme toujours !) d’Emilia Schüle. L’actrice de la série « Ku’damm 56/59/63« , « Traumfabrik » ou encore « High Society » se fond avec aisance dans son personnage tout en nuances. Elle reste assurément l’atout numéro 1 du film.

Sorti en pleine pandémie l’année dernière en Allemagne, « L’oubli des écureuils » est probablement passé à côté de son public. Malgré ses quelques points faibles, le film parvient à maintenir l’intérêt du spectateur sans aucun problème. Et pour ceux qui se poseraient la question du titre, celui-ci fait référence à ces charmantes petites bêtes qui avant l’hiver font des provisions de noix, avant d’oublier où elles se trouvent, et de mourir de faim…
L OUBLI DES ECUREUILS, Marc Dietschreit, Nadine Heinze, Emilia Schüle, Günther Maria Halmer, Fabian Hinrichs, Anna Stieblich (drame)@ (E)
L'Ukrainienne Marija travaille en Allemagne comme aide-soignante 24 heures sur 24 pour soutenir sa famille restée au pays. Ici, elle s'occupe 24 heures sur 24 de Curt, atteint de démence. Lorsque la fille contrôlante de ...

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LA BELLE EPOQUE, Nicolas Bedos 2019, Daniel Auteuil, Guillaume Canet (science fiction)@@


Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d'un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l'époque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, 40 ans plus tôt, il rencontra le grand amour.

TEERAMA
Son cadeau ? Revivre le 1974 de sa jeunesse… mais dans un décor de cinéma. Nicolas Bedos met en abyme le temps qui passe. Sympathique. Ou en toc.

Pour

Le cinéma comme machine à remonter le temps : merveilleuse évidence qui sert à La Belle Époque un argument en or. Allergique à notre siècle « connecté », Victor (Daniel Auteuil), dessinateur de BD en manque d’inspiration et vieux mari en panne d’amour, se voit offrir un voyage vers… la date de son choix. Rien de surnaturel dans les séjours que commercialise Antoine (Guillaume Canet), puisque ses mises en scène doivent tout aux artifices de la fiction : décors, costumes, éclairages, comédiens, et hop, le tour est joué. Quand sa femme (Fanny Ardant, électrique) le jette dehors — « J’ai l’impression de vieillir plus vite quand je m’endors avec toi ! » —, Victor met le cap sur le jour de leur rencontre, en 1974…

Pantalon pattes d’eph’, moustache et blouson de cuir ajusté, voilà le sexagénaire qui revisite le bon vieux temps dans un faux café peuplé de faux clients mais vraiment enfumé — tout le monde clope et tout le monde fait l’amour, deux clichés d’époque dont le film s’amuse, pas dupe. Son acide épouse prend, dans la reconstitution, les traits de la piquante Dora Tillier, à qui l’on indique dialogues et didascalies via une oreillette depuis la régie. L’Homo nostalgicus tombera-t-il amoureux de la doublure ?

Le couple à l’épreuve du temps. La question taraudait déjà le premier long métrage de Nicolas Bedos, Monsieur et Madame Adelman, auquel cette ambitieuse Belle Époque, présentée hors compétition à Cannes 2019, offre un écho profondément émouvant. Si le vaudeville contemporain qui se joue en coulisses, centré sur le duo Canet-Tillier, convainc nettement moins, il y a un bonheur mélancolique à se réfugier dans ce passé retrouvé, et nécessairement réinventé par le biais du film dans le film, avec Daniel Auteuil. Dont on se souvient soudain quel acteur immense il peut être et combien, faute de rôles à sa mesure, il nous a manqué ces dernières années. — Marie Sauvion

Contre

La mode vintage, la nostalgie, le café bien français aux vitres moirées, le casting multigénérationnel… Un conformisme aimable infuse a priori dans cette « grande comédie populaire » autoproclamée. C’est moins simple, en vérité. Derrière l’apparat de son voyage temporel, peu vertigineux malgré ses promesses, le film renferme surtout deux histoires de couple. D’un côté, celui d’un metteur en scène, irascible et dédaigneux (Canet englué dans un rôle qu’il a déjà joué), et de sa comédienne fétiche. Un autoportrait de Nicolas Bedos en néo-beauf cynique ? Ce geste d’autodépréciation serait à saluer s’il n’était aussi pesant et caricatural. C’est l’autre couple, Auteuil et Ardant, qui est assurément le plus intéressant, le mieux incarné. Seulement voilà, Bedos saborde très souvent leur partition, en gâche l’émotion par une vulgarité systématique. En insistant trop sur son alter ego de « jeune » morveux, il passe à côté du « vieux » sentimental en lui. C’est dommage. — Jacques Morice
LA BELLE EPOQUE, Nicolas Bedos 2019, Daniel Auteuil, Guillaume Canet, Dora Thilier (science fiction)@@@ (E)
Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d'un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et ...

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LA BELLE ET LA BETE, Bill Condon 2017, Emma Watson, Dan Stevens, Luke Evans (fantastique animation)@@


Fin du XVIIIè siècle, dans un petit village français. Belle, jeune fille rêveuse et passionnée de littérature, vit avec son père, un vieil inventeur farfelu. S'étant perdu une nuit dans la fôret, ce dernier se réfugie au château de la Bête, qui le jette au cachot. Ne pouvant supporter de voir son père emprisonné, Belle accepte alors de prendre sa place, ignorant que sous le masque du monstre se cache un Prince Charmant tremblant d'amour pour elle, mais victime d'une terrible malédiction.

TELERAMA
Dans une version colorée comme une opérette, Bill Condon met en scène Emma Watson en Belle aventurière et féministe, et son film milite gaiement pour le droit à la différence.

« Il était encore une fois…  » Telle pourrait désormais être la devise des studios Disney, attachés depuis quelque temps à refaire leurs dessins animés en prises de vues réelles. Après Cendrillon et Le Livre de la jungle, voici donc la deuxième Belle et la deuxième Bête, dans un décalque chromo, mignonnet et pimpant du film de 1991. Des séquences de comédie musicale à l’aspect du prince maudit, on est invité à jouer au jeu des sept erreurs, tant les deux versions du fameux conte restent proches. Relevons pourtant dans ce spectacle coloré comme une opérette quelques nouveautés.

Gracieusement interprétée par Emma Watson, la Belle n’est plus seulement une prisonnière sentimentale, mais une aventurière féministe, qui finit par débarrasser son prétendant de ses poils superflus, et surtout de son machisme bougon. Fable traditionnelle sur le rapport à l’apparence et aux préjugés, le film s’enrichit aussi d’un plaidoyer inédit pour le droit à la différence. Du jamais-vu chez Disney : le personnage du valet, sorte de Figaro crypto-gay, multiplie les allusions malicieuses aux charmes de son maître, le viril Gaston.
LA BELLE ET LA BETE, Bill Condon 2017, Emma Watson, Dan Stevens, Luke Evans (fantastique musical)@@ (E)
Fin du XVIIIè siècle, dans un petit village français. Belle, jeune fille rêveuse et passionnée de littérature, vit avec son père, un vieil inventeur farfelu. S'étant perdu une nuit dans ...

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LA BELLE SAISON, Catherine Corsini 2015, Cecile de France, Izia (societe feminisme)@@


En 1971, Delphine, fille de paysans, monte à Paris pour s'émanciper et gagner son indépendance financière. Carole est parisienne. En couple avec Manuel, elle vit activement les débuts du féminisme. Lorsque Delphine et Carole se rencontrent, leur histoire d'amour fait basculer leurs vies.

TÉLÉRAMA
Années 1970… Une féministe parisienne s’enflamme pour une provinciale. Attachant, même si une juste cause ne suffit pas à faire un grand film.

Le film de Catherine Corsini est aussi sympathique que son interprète principale, Cécile de France. Radieuse, enthousiasmante, elle a visiblement cru au projet, en sa réalisatrice et en la cause qu’elle défendait : la liberté d’aimer selon son goût dans une société qui ne l’entend pas de cette oreille…

Au début de la décennie 1970, au moment où les féministes tentent de prendre hardiment des droits que Mai 68 leur a accordés sans trop y croire, Carole rencontre Delphine. Être amoureuse d’une femme ne lui serait jamais venu à l’idée, mais voilà qu’elle tombe raide dingue de la jeune provinciale, au point de la suivre à la campagne, où Delphine reprend la ferme familiale.

Tout à la passion de ses deux héroïnes, Catherine Corsini les filme en de longues étreintes, supposées lyriques, dans des champs inondés de soleil… Elle fait, hélas, la part trop belle à la mère de Delphine, qu’interprète, avec une « kolossale » sobriété, Noémie Lvovsky, droit sortie d’un conte corse de Prosper Mérimée. À ce film, certes tendre et généreux, on peut préférer Partir (2009), autre récit d’une passion amoureuse — entre Kristin Scott Thomas et Sergi López — que la réalisatrice filmait comme une tragédie. Ici, on ne dépasse pas le désir louable de braver l’intolérance.
LA BELLE SAISON, Catherine Corsini 2015, Cecile de France, Izia (societe feminisme)@@ (E)
En 1971, Delphine, fille de paysans, monte à Paris pour s'émanciper et gagner son indépendance financière. Carole est parisienne. En couple avec Manuel, elle vit activement les débuts du féminisme. ...

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LA BONNE EPOUSE, Martin Provost 2020, Juliette Binoche, Yolande Moreau (societe)@@


Depuis des décennies l'école ménagère de Boersch en Alsace se donne pour mission de former ses jeunes élèves à devenir des épouses modèles. Cepenedant, à la veille de mai 68, la tâche se complique pour la directrice, Paulette Van der Beck.

TELERAMA
La dirigeante d’une école ménagère, aux idées conservatrices et ruinée à cause de son défunt mari, doit prendre en main son destin. Une comédie réjouissante, portée par d’excellents comédiens, qui rappelle que les inégalités dénoncées il y a 50 ans n’ont pas toutes disparu.

Paulette dirige avec son mari une école ménagère dans la campagne alsacienne. En 1967, on enseigne aux jeunes filles les « piliers » qui en feront de parfaites compagnes : cuisine, repassage, couture, « oubli de soi »… Quand son époux trépasse, Paulette affronte des échéances et une liberté toutes neuves…

Martin Provost (Séraphine, Violette, Sage Femme) invite le vent frais de la révolution féministe à décoiffer La Bonne Épouse et offre à ses actrices une comédie en or. Étincelante, Juliette Binoche aborde Paulette par le corps, tout en contenance et manières au début, mais aussi par la voix, haut perchée, empêchée. L’entendre expliquer comment il convient de servir le thé tient du délice ! À ses côtés, Yolande Moreau et Noémie Lvovsky excellent, l’une en adolescente attardée fan d’Adamo, l’autre en nonne revêche. Chez les quinquas comme chez les élèves, le film débusque partout de la sororité. Quand on craint de voir Paulette et sa belle-sœur se brouiller pour les beaux yeux d’un banquier providentiel (Édouard Baer, étourdissant de charme), il règle la question avec une grâce touchante.

De l’achat d’un pantalon à l’obtention d’un premier chéquier, La Bonne Épouse fonce vers l’émancipation dans une joie communicative.
LA BONNE EPOUSE, Martin Provost 2020, Juliette Binoche, Yolande Moreau (societe)@@ (E)
Depuis des décennies l'école ménagère de Boersch en Alsace se donne pour mission de former ses jeunes élèves à devenir des épouses modèles. Cepenedant, à la veille de mai ...

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LA BRIGADE, Louis Julien Petit 2021, Audrey Lamy, Francois Cluzet (comique)@@@


Cathy a toujours rêvé de pouvoir diriger un restaurant, mais malheureusement, son souhait ne s'est pas encore réalisé même si les efforts ne manquent pas. Depuis qu'elle s'est brouillée avec une chef renommée, elle est à la recherche d'un emploi. Le seul travail qu'on lui propose est de diriger une cantine dans un foyer de jeunes mineurs non accompagnés étrangers en attente de papiers.

TELERAMA
Elle éblouit en cuisine, mais doit accepter un poste de cantinière dans un foyer pour migrants... Une comédie sociale généreuse un peu trop ficelée signée Louis-Julien Petit.

Elle a de l’or dans ses mains de cuisinière mais se retrouve au chômage, forcée d’accepter un poste de cantinière dans un foyer pour migrants… Avec ce scénario, le réalisateur de Discount et des Invisibles reste fidèle à la comédie sociale généreuse, engagée et tonique. Mais, emporté par son savoir-faire grandissant, il aboutit cette fois à un film trop ficelé, une sorte de conte réaliste mijoté à l’américaine et servi avec une efficacité hollywoodienne. C’est dommage pour l’ancrage dans le terroir des Hauts-de-France, banalisé par cet assaisonnement standard.

Heureusement, il y a Audrey Lamy, sa gouaille, son tempérament terre à terre et sa fantaisie qui, elle, ne perd pas le nord. Complice du réalisateur, elle mène cette comédie qui a tendance à en rajouter, mais elle garde sa ligne : une vérité où perce la dureté de la vie. Qu’il ne faut pas oublier ici.

LA BRIGADE, Louis Julien Petit 2021, Audrey Lamy, Francois Cluzet (comique)@@@ (E)
Cathy a toujours rêvé de pouvoir diriger un restaurant, mais malheureusement, son souhait ne s'est pas encore réalisé même si les efforts ne manquent pas. Depuis qu'elle s'est brouillée avec une chef ...

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LA CAGE DOREE, Ruben Alves 2012, Rita Blanco, Roland Giraud


Dans les beaux quartiers de Paris, Maria et José Ribeiro vivent depuis bientôt trente ans au rez-de-chaussée d'un bel immeuble haussmannien, dans leur chère petite loge. Ce couple d'immigrés portugais fait l'unanimité dans le quartier : Maria, excellente concierge, et José, chef de chantier hors pair, sont devenus au fil du temps indispensables à la vie quotidienne de tous ceux qui les entourent.
LA CAGE DOREE, Ruben Alves 2012, Rita Blanco, Roland Giraud@@@ (E)
Dans les beaux quartiers de Paris, Maria et José Ribeiro vivent depuis bientôt trente ans au rez-de-chaussée d'un bel immeuble haussmannien, dans leur chère petite loge. Ce couple d'immigrés portugais fait ...

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LA CHAMBRE DU FILS Nanni Moretti 2001, Nanni Moretti, Jasmine Trinca (middle)@@


Dans une ville portuaire du nord de l'Italie, Giovanni, psychanalyste, vit harmonieusement entre sa femme Paola, éditrice, leurs deux enfants adolescents, Irene et Andrea, et ses patients. Un matin, il est convoqué par le proviseur d'Andrea.

TELERAMA
C'est une famille unie, comme on dit, jusqu’à l’irruption d’une tragédie : la mort accidentelle du fils. Ce moment fatidique est retardé, différé le plus loin possible, jusqu’au mitan exact du film. Or, tout se passe comme si l’avant contenait l’après, comme si des signes imperceptibles d’alerte, de drame imminent se glissaient insidieusement. Qui sait si cet « avant » n’est pas un long flash-back ? Celui d’un père hanté par un sentiment de culpabilité et taraudé par le besoin de faire défiler les jours anciens, de revenir en arrière pour tenter de déjouer le destin. Il semble en tout cas que ces images d’avant, faussement neutres, aient une couleur de songe menaçant. On le réalise après coup (ou à la seconde vision, qui produit une tension recommencée). C’est aussi tout le film qui veut ça : rendre compte d’un rapport totalement perturbé, fracturé, au temps, à la paternité comme à la filiation.

Simplicité, justesse, rigueur. Modeste dans son ambition, clairement délimitée et ne reculant pas devant les scènes incontournables (la mise en bière éclipse mille scènes d’enterrement vues ailleurs), la réalisation de Moretti s’attache à des détails concrets qui font la différence. C’est bouleversant, mais sans pathos, la retenue et la pudeur attestant toujours un regard personnel. Le film donne même un incroyable sentiment d’harmonie et de fluidité. Les déplacements du père dans l’appartement, sa manière de l’arpenter, de caresser au passage les murs du bout des doigts, d’ouvrir de manière princière une à une les portes en quête d’espace comme pour sortir de chez lui (ou de lui-même) possèdent une vertu apaisante, qui se confirme dans le mouvement final, ample et étoilé, magnifique symbolique du travail de deuil.
LA CHAMBRE DU FILS Nanni Moretti 2001, Nanni Moretti, Jasmine Trinca (middle)@@ (E)
Dans une ville portuaire du nord de l'Italie, Giovanni, psychanalyste, vit harmonieusement entre sa femme Paola, éditrice, leurs deux enfants adolescents, Irene et Andrea, et ses patients. Un matin, il est convoqué par le prov ...

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LA CHANCE DE MA VIE, Nicolas Cuche 2011, Virginie Efira, Francois Xavier Demaison (sentimental)@@


Un dicton populaire ne dit-il pas que les cordonniers sont les plus mal chaussés ? Conseiller conjugal de talent, Julien a un sérieux souci car ses relations amoureuses ne durent pas plus de deux semaines ! Effectivement, Julien a le don de porter malheur à toutes celles qui croisent sa vie depuis sa plus tendre enfance. Ainsi, il a déjà envoyé des femmes à l'hôpital, brisé des carrières, fait fâcher ses petites amies avec leurs proches.

TELERAMA
Comment une comédie apparemment lambda se révèle-t-elle meilleure que la moyenne ? Avec une idée de scénario plutôt cocasse pour le genre sentimental (ici, la scoumoune intégrale se révélant le plus sûr chemin vers l’amour), des dia­logues bien troussés et une mise en scène tonique. Dans le rôle du porteur de poisse, François-­Xavier Demaison assure. Face à lui, Virginie Efira avait déjà son joyeux abattage. Et la musique, composée par Christophe La Pinta, est subtile et pimpante.
LA CHANCE DE MA VIE, Nicolas Cuche 2011, Virginie Efira, Francois Xavier Demaison (sentimental)@@ (E)
Un dicton populaire ne dit-il pas que les cordonniers sont les plus mal chaussés ? Conseiller conjugal de talent, Julien a un sérieux souci car ses relations amoureuses ne durent pas plus de deux semaines ! Effectivement, Juli ...

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LA CHUTE DE LONDRES, Babak Najafi 2016, Morgan Freeman, Gerard Buttler (catastrophe)@@


À la suite du décès du premier ministre britannique, ses funérailles d'État deviennent la cible d'un groupe terroriste qui souhaite anéantir certains des leaders mondiaux les plus puissants, détruire la capitale britannique et déployer une vision terrifiante de ce que le futur pourrait devenir.

TELERAMA
Devenu chef des services secrets après avoir sauvé la Maison-Blanche, l'agent Mike Banning se rend à Londres avec le président des Etats-Unis Benjamin Asher pour assister aux funérailles du Premier ministre britannique lors d'une cérémonie accueillant les plus grands hommes d'Etats du monde occidental. Mais une attaque terroriste survient durant l'événement et plonge la capitale anglaise dans le chaos. Alors que la plupart des dirigeants nationaux sont faits prisonniers, seuls Banning et Asher parviennent à s'échapper. Déterminés à mettre fin aux agissements des terroristes, les deux hommes unissent leurs forces avec une agente de MI6...
LA CHUTE DE LONDRES, Babak Najafi 2016, Morgan Freeman, Gerard Buttler (catastrophe)@@ (E)
À la suite du décès du premier ministre britannique, ses funérailles d'État deviennent la cible d'un groupe terroriste qui souhaite anéantir certains des leaders mondiaux les plus puissants, d&eacut ...

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LA CHUTE, Oliver Hirschbiegel 2004, Bruno Ganz@@


La secrétaire de Hitler est témoin des faits et gestes du dictateur nazi, alors que le Troisième Reich est en train de s'écrouler.
LA CHUTE, Oliver Hirschbiegel 2004, Bruno Ganz@@ (E)
La secrétaire de Hitler est témoin des faits et gestes du dictateur nazi, alors que le Troisième Reich est en train de s'écrouler. ...

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LA CINQUIEME VAGUE, Jonathan Blakeson 2016, Chloe Grace Moretz, Nick Robinson (catastrophe)@@


Quatre immenses vagues, chacune plus mortelle que la précédente, ont décimé la presque totalité de la population sur Terre. Terrifiée, se méfiant de tout, Cassie est en fuite et tente désespérément de sauver son jeune frère. Alors qu'elle se prépare à affronter la cinquième vague, aussi inévitable que fatale, elle va faire équipe avec un jeune homme qui pourrait bien représenter son dernier espoir, si toutefois elle peut lui faire confiance.
LA CINQUIEME VAGUE, Jonathan Blakeson 2016, Chloe Grace Moretz, Nick Robinson (catastrophe)@@ (E)
Quatre immenses vagues, chacune plus mortelle que la précédente, ont décimé la presque totalité de la population sur Terre. Terrifiée, se méfiant de tout, Cassie est en fuite et tente d&eacut ...

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LA CONFESSION, Nicolas Boukharief 2015, Romain Duris, Marine Vacht (societe)@@


Sous l'Occupation allemande, dans une petite ville française, l'arrivée d'un nouveau prêtre suscite l'intérêt de toutes les femmes. Barny, jeune femme communiste et athée, ne saurait cependant être plus indifférente. Poussée par la curiosité, la jeune sceptique se rend à l'église dans le but de défier cet abbé : Léon Morin. Habituellement si sûre d'elle, Barny va pourtant être déstabilisée par ce jeune prêtre, aussi séduisant qu'intelligent.

TELERAMA
Pas facile de venir après Léon Morin, prêtre (1961), le film de Melville avec Belmondo en soutane. Ni, de toute façon, après le roman de Béatrix Beck, autrice très originale, oubliée à tort. Le réalisateur du Convoyeur et de Made in France s’en sort pourtant avec ce qu’il sait le mieux faire : un thriller sentimental. Là où Jean-Pierre Melville misait sur le décalage et une certaine perversion, Nicolas Boukhrief choisit le mélodrame à suspense.
Nous revoici donc sous l’Occupation, dans une petite ville de province où l’arrivée d’un nouveau prêtre met en émoi toutes les femmes. Jeune employée à la poste, communiste athée, sans nouvelles de son mari prisonnier, Barny s’agace de l’aveuglement généralisé de ses collègues. Et décide de défier l’abbé dans le confessionnal. Le rapprochement se traduit par le recours croissant aux gros plans, à mesure que Barny défaille. À mesure aussi que l’oppression grandissante de l’occupant, ses représailles terribles contre la Résistance resserrent l’étau…
Servi par une photo délicate, le film est un face-à-face, au sens propre comme au figuré. Entre deux visages, l’un pâle, pur, magnifique, de Marine Vacth ; l’autre opaque, sombre, de Romain Duris. Il est clair, en revanche, qu’on se serait bien passé des moments montrant Barny, en fin de vie, confessant son secret à un jeune prêtre…


LA CONFESSION, Nicolas Boukharief 2015, Romain Duris, Marine Vacht (societe)@@@ (E)
Sous l'Occupation allemande, dans une petite ville française, l'arrivée d'un nouveau prêtre suscite l'intérêt de toutes les femmes. Barny, jeune femme communiste et athée, ne saurait cependant ê ...

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LA CONSPIRATION DU CAIRE, Tarik Saleh 2022 (thriller)@@@


Adam, simple fils de pêcheur, intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l'Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l'institution meurt soudainement. Adam se retrouve alors au coeur d'une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuse et politique du pays.

TELERAMA
Un étudiant se retrouve précipité dans les guerres de pouvoir d’un haut lieu de l’islam sunnite égyptien. Une métaphore brillante du régime d’al-Sissi.

Trois jours avant le début du tournage de Le Caire confidentiel, en 2015, Tarik Saleh avait dû quitter l’Égypte sur ordre des services de sécurité. Depuis, le cinéaste suédois né de père égyptien est indésirable au pays des pharaons. Et il devrait le rester pour longtemps, au vu de son nouveau long métrage, prix du scénario mérité au dernier Festival de Cannes. La Conspiration du Caire se révèle, en effet, une critique virulente des dérives de pouvoir autoritaire du maréchal Al-Sissi, et plus particulièrement de ses barbouzeries sanglantes.

Après avoir utilisé avec bonheur les codes du film noir dans Le Caire confidentiel, le réalisateur propose ici un genre cinématographique composite, que l’on pourrait qualifier de « thriller d’espionnage religieux ». Adam, fils d’un modeste pêcheur du nord du pays, obtient une bourse pour étudier à l’université cairote al-Azhar, haut lieu de l’islam sunnite dont le grand imam est plus ou moins l’équivalent du pape pour les catholiques. À la mort brutale de ce dernier, les services secrets sont bien décidés à influer sur l’élection en interne de son successeur en poussant un candidat proche de leurs idées… et en déstabilisant ses concurrents les plus dangereux. Un officier expérimenté, Ibrahim, jette son dévolu sur Adam, qui va devenir sa « taupe » au sein d’al-Azhar et l’instrument d’une manipulation politico-religieuse où tous les coups sont permis.

« Tu es un cœur pur, mais qu’al-Azhar va souiller de plus en plus », dit en substance l’assistant d’un enseignant à Adam. De fait, l’étudiant à la gueule d’ange, à qui on donnerait Allah sans confession, se transforme en agent double, voire triple, particulièrement doué, capable, même si c’est la mort dans l’âme, de trahir l’un de ses rares amis, dans un récit riche en rebondissements et en coups tordus que n’auraient pas renié les maîtres espions de John le Carré. L’ascension de ce novice moins naïf que prévu ressemble à celle du héros d’Un prophète, de Jacques Audiard, le trafic de drogue en moins, l’exégèse des paraboles coraniques en plus. Tarik Saleh filme d’ailleurs l’université islamique, reconstituée dans le décor étonnant et puissamment cinégénique de la mosquée Süleymaniye d’Istanbul, comme une prison où tout le monde soupçonne tout le monde. Une métaphore de l’Égypte et de sa société sous surveillance où la Sûreté d’État fait régner la terreur.

Face au jeune Tawfeek Bahrom, peut-être un peu tendre pour le rôle complexe d’Adam, Fares Fares, l’inoubliable interprète de l’inspecteur Nourredine dans Le Caire confidentiel, est méconnaissable, mais une nouvelle fois saisissant, dans la peau de l’officier traitant Ibrahim. Un personnage trouble, dur, cruel, finalement proche de son personnage du précédent film : un exécutant dévoué, vaguement désabusé, mais dont l’humanité pourrait se réveiller face à l’injustice ou l’ignominie de trop…

LA CONSPIRATION DU CAIRE, Tarik Saleh 2022 (thriller)@@@ (E)
Adam, simple fils de pêcheur, intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l'Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l'institution meur ...

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LA COULEUR DES SENTIMENTS Tate Taylor 2011, Emma Stone, Jessica Chastain@@@


Eugenia Skeeter Phelan est de retour dans sa petite ville de Jackson, Mississippi, au début des années 1960, après des études à l'université. Ses amies d'enfance se sont mariées, mais elle ne souhaite rien tant que de devenir écrivain. Elle prend la responsabilité de la chronique ménagère du journal local et, pour se familiariser avec son sujet, dont elle ignore tout, obtient de son amie Elizabeth la permission d'interroger sa domestique noire, Aibileen.
LA COULEUR DES SENTIMENTS Tate Taylor 2011, Emma Stone, Jessica Chastain@@@ (E)
Eugenia Skeeter Phelan est de retour dans sa petite ville de Jackson, Mississippi, au début des années 1960, après des études à l'université. Ses amies d'enfance se sont mariées, mais elle ne ...

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LA COUR DES MIRACLES, Carine May et Hakim Zouhani 2022, Rachida Brakni, Anaïde Rozam, Gilbert Melki (societe)@@


L'école primaire de Seine-Saint-Denis Jacques Prévert est menacée par l'arrivée d'un nouvel établissement scolaire bobo-écolo flambant neuf. Zahia la directrice de l'école, en quête de mixité sociale, s'associe à Marion, jeune instit pleine d'idées, pour créer la première école verte de banlieue et attirer les nouveaux habitants. Cependant, il va falloir composer avec une équipe pédagogique hétéroclite et pas vraiment tournée vers la nature.

TELERAMA
Une école primaire de Seine-Saint-Denis est confrontée à l’ouverture d’un établissement voisin pour bobos. Un film enjoué qui vise juste à propos de cette satanée carte scolaire devenue un fantasme d’intégration.

Bienvenue à Jacques-Prévert, école primaire en Seine-Saint-Denis, menacée par l’implantation, juste à côté, d’un nouvel établissement scolaire pour bobos fraîchement installés en banlieue. Zahia, la directrice de l’école, convaincue de l’utilité de la mixité sociale, panique : même les parents de son école lui demandent des dérogations pour scolariser leur progéniture, à la rentrée prochaine, au milieu des « petits blonds ». Grâce à Marion, nouvelle institutrice venue de la campagne avec un projet écologique, Jacques-Prévert pourrait se réinventer, garder ses élèves, et même en attirer de nouveaux. Mais il va falloir composer avec une équipe pédagogique singulière, y compris des nouveaux qui n’ont jamais enseigné.

On peut difficilement être plus dans l’actualité qu’avec cette comédie alerte où l’épatant Gilbert Melki est recruté comme prof non en quatre jours, mais en quatre minutes ! Repérés entre autres pour leur court métrage La Virée à Paname (2013), le duo Hakim Zouhani et Carine May livrent un film enjoué, solaire, mais qui vise juste à propos de cette satanée carte scolaire devenue un sésame, un passeport, un fantasme d’intégration. Grâce à leur regard, une simple cour d’école de banlieue devient un parfait condensé des préoccupations sociales. Autour de Rachida Brakni, crédible en directrice qui ne renonce pas, l’équipe des enseignants – dont le rappeur Disiz – brille par la complicité, au fil de dialogues tour à tour chamailleurs et solidaires. Mention spéciale pour Raphaël Quenard, figure hilarante et zen de cette chaleureuse sarabande qui s’abstient de nous faire croire au miracle de mixité sociale absolue, mais qui ne ferme jamais la porte à l’espoir.
LA COUR DES MIRACLES, Carine May et Hakim Zouhani 2022, Rachida Brakni, Anaïde Rozam, Gilbert Melki (societe)@@ (E)
L'école primaire de Seine-Saint-Denis Jacques Prévert est menacée par l'arrivée d'un nouvel établissement scolaire bobo-écolo flambant neuf. Zahia la directrice de l'école, en quête de ...

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LA DARONNE, Jean-Paul Salome 2020, Isabelle Huppert (comique thriller)@@


Patience Portefeux gagne sa vie en traduisant de l'arabe au français des écoutes téléphoniques pour la brigade des stups. Elle peine à payer la maison de retraite de sa mère à 3.000 euros par mois. Patience entre à son tour dans le business et devient la 'Daronne'. Sous ce nom, elle se met à vendre la marchandise d'un Go Fast.

TELERAMA
Elle travaille pour la police, mais se révèlera dans la pègre. Isabelle Huppert palpe les billets et emmène allègrement cette comédie tonique, adaptée du roman d’Hannelore Cayre.

Elle n’avait pas de quoi payer l’Ehpad de sa mère et la voilà devenue dealeuse de choc, pleine aux as… Mais comment Patience, qui traduisait gentiment pour la police les propos musclés de trafiquants arabes, s’est-elle muée en Daronne, sorte de mère sévère et de patronne pour des petits revendeurs de drogue à Barbès ? Très facilement… La fantaisie prend vite le pouvoir dans ce film qui passe d’une atmosphère à une autre, comme son héroïne passe du blouson de cuir à la djellaba flashy.

Un même amour du jeu réunit le réalisateur Jean-Paul Salomé et sa Daronne, Isabelle Huppert. Dans le polar noir et drôle qu’avait écrit Hannelore Cayre, ils ont trouvé matière à un divertissement plein de surprises. D’abord, le grand numéro d’actrice, sur lequel tout repose, s’accompagne d’un retour à la tradition des grands seconds rôles. Et, à travers eux, la note comique s’affirme. Savoureusement avec Jade-Nadja Nguyen, qui joue la gardienne chinoise de l’immeuble de Patience, complice de toutes les entourloupes ; royalement avec Hippolyte Girardot, irrésistible en commandant de la brigade des stups, tellement amoureux de Patience qu’il ne peut ­reconnaître en elle la Daronne…

L’histoire d’une rennaissance
Cette héroïne à double fond a droit à un film à double détente. Sous la drôlerie du déguisement, Jean-Paul Salomé soigne ce portrait d’une femme qui accomplit aussi une mue intérieure. À travers des souvenirs, une photo du passé, la traductrice sans le sou redécouvre une audace oubliée, un goût du risque, de la liberté. En changeant d’apparence et de vie, elle va à la rencontre de celle qu’elle était… Ce mouvement se mêle subtilement à la cocasserie pour nous conduire jusqu’à assister, avec un joli frisson, à la renaissance d’une parfaite aventurière.
LA DARONNE, Jean-Paul Salome 2020, Isabelle Huppert (comique thriller)@@, (E)
Patience Portefeux gagne sa vie en traduisant de l'arabe au français des écoutes téléphoniques pour la brigade des stups. Elle peine à payer la maison de retraite de sa mère à 3.000 euros par ...

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LA DEGUSTATION, Ivan Calbérac 2022, Isabelle Carré, Bernard Campan (sentimental)@@


Adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Ivan Calbérac créée au Théâtre de la Renaissance en 2019. Divorcé du genre bourru, Jacques tient seul une petite cave à vins, au bord de la faillite. Hortense, engagée dans l'associatif et déterminée à ne pas finir vieille fille, entre un jour dans sa boutique et décide de s'inscrire à un atelier dégustation.

TELERAMA
Une célibataire endurcie jette son dévolu sur un divorcé bourru qui rechigne à s’engager dans une relation. Heureusement, une bonne fée veille sur eux. Yvan Calbérac adapte lui-même sa pièce de théâtre, Molière 2019 de la meilleure comédie.

Profil de ravie de la crèche, une sage-femme célibataire (Isabelle Carré) engagée dans l’associatif rencontre le gérant (Bernard Campan) bourru et mal en point d’une petite cave à vins. Yvan Calbérac adapte ici lui-même la pièce de théâtre qu’il a créée, en 2019. Même si les deux personnages révèlent des failles insoupçonnées, cette comédie romantique cumule les stéréotypes avec bonhomie. Difficile d’être conquis.
LA DEGUSTATION, Ivan Calberac 2022, Isabelle Carré, Bernard Campan (sentimental)@@ (E)
Adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Ivan Calbérac créée au Théâtre de la Renaissance en 2019. Divorcé du genre bourru, Jacques tient seul une petite cave à ...

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LA FAILLE, Gregory Hoblit 2007, Antony Hopkins, Ryan Gosling (policier)


Willy Beachum est un ambitieux procureur adjoint de Los Angeles. Avant de prendre de nouvelles fonctions au sein d'un important cabinet privé, il désire terminer sur un coup d'éclat. Aussi, lorsqu'il apprend qu'un dénommé Ted Crawford a été arrêté pour avoir assassiné sa femme adultère, se saisit-il de l'affaire. Mais l'inspecteur Nunally le met en garde. En effet, le meurtrier, Ted Crawford, redoutable manipulateur, semble hors d'atteinte.
LA FAILLE, Gregory Hoblit 2007, Antony Hopkins, Ryan Gosling (policier)@@@ (E)
Willy Beachum est un ambitieux procureur adjoint de Los Angeles. Avant de prendre de nouvelles fonctions au sein d'un important cabinet privé, il désire terminer sur un coup d'éclat. Aussi, lorsqu'il apprend qu'un d&eac ...

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LA FAMILLE BELIER, Eric Lartigau 2014, Karin Viard, Francois Damiens, Louane Emera (sante societe)@@@


Dans la famille Bélier, tout le monde est sourd sauf Paula, 16 ans. Elle est une interprète indispensable à ses parents au quotidien, notamment pour l'exploitation de la ferme familiale. Un jour, poussée par son professeur de musique qui lui a découvert un don pour le chant, elle décide de préparer le concours de Radio France. Un choix de vie qui signifierait pour elle l'éloignement de sa famille et un passage inévitable à l'âge adulte.
LA FAMILLE BELIER, Eric Lartigau 2014, Karin Viard, Francois Damiens, Louane Emera (sante societe)@@@ (E)
Dans la famille Bélier, tout le monde est sourd sauf Paula, 16 ans. Elle est une interprète indispensable à ses parents au quotidien, notamment pour l'exploitation de la ferme familiale. Un jour, poussée par son ...

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LA FEE, Dominique Abel 2011, Fiona Gordon et Bruno Romy (comique)@@


Dom est veilleur de nuit dans un hôtel. Un soir, une femme arrive à l'accueil, sans valise, pieds nus. Elle s'appelle Fiona et c'est une fée. Le lendemain, après avoir réalisé deux des trois vœux accordés à Dom, elle disparaît.

TELERAMA
Troisième comédie du trio de clowns franco-belge Abel, Gordon, Romy qui imagine la rencontre d’une fée et d’un veilleur de nuit. Les fantômes de Tati et de Keaton rôdent toujours.

Ceux qui ont vu L’Iceberg (2006) et Rumba (2008), les précédentes fantaisies burlesques du trio de clowns franco-belge Abel, Gordon, Romy, où rôdaient déjà les fantômes de Tati et de Keaton, ne seront pas dépaysés, ni déçus. La nouveauté vient surtout du Havre, la ville portuaire aux rues géométriques imaginées par l’architecte Auguste Perret, que les auteurs de La Fée exploitent à merveille.

Comme Rohmer avait si bien su associer les atermoiements des jeunes filles en fleur avec le dédale des villes nouvelles (Cergy-Pontoise dans L’Ami de mon amie), le trio utilise la beauté cachée du Havre comme terrain de jeu de ses cascades corporelles : acteurs très physiques, Abel et Gordon s’amusent à triturer dans tous les sens leurs longs corps minces et élastiques, souvent dénudés.

Veilleur de nuit dans un hôtel miteux, Dominique Abel, grand dadais maladivement timide, reçoit la visite d’une fée rousse et dégingandée (Fiona Gordon), qui promet d’exaucer trois de ses vœux. La caméra bouge peu, chaque plan-séquence est composé au millimètre, avec un sens de la dérision permanent. Nostalgiques de l’âge d’or du « slapstick », d’un cinéma qui savait déclencher, en une simple dégringolade, le rire et les larmes, ces néo-Laurel et Hardy se révèlent des as du dérapage contrôlé, mélancolie incluse.
LA FEE, Dominique Abel 2011, Fiona Gordon et Bruno Romy (comique)@@ (E)
Dom est veilleur de nuit dans un hôtel. Un soir, une femme arrive à l'accueil, sans valise, pieds nus. Elle s'appelle Fiona et c'est une fée. Le lendemain, après avoir réalisé deux des trois vœ ...

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LA FEMME AU TABLEAU, Simon Curtis 2015, Helen Mirren, Ryan Reynolds, Daniel Bruhl


Ayant fui l'Europe pendant la guerre, Maria a vécu presque toute son existence aux États-Unis. À la mort de sa soeur aînée, elle désire récupérer les oeuvres d'art de sa famille qui ont été dérobées par les nazis.
LA FEMME AU TABLEAU, Simon Curtis 2015, Helen Mirren, Ryan Reynolds, Daniel Bruhl(histoire)@@@ (E)
Ayant fui l'Europe pendant la guerre, Maria a vécu presque toute son existence aux États-Unis. À la mort de sa soeur aînée, elle désire récupérer les oeuvres d'art de sa famille qui ont ...

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LA FEMME DE MON FRERE, Monia Chokri 2019, Anne-Elisabeth Bossé, Patrick Hivon (sentimental)@@@


Montréal. Sophia, jeune et brillante diplômée sans emploi, vit actuellement chez son frère Karim. Leur relation fusionnelle est mise à l'épreuve lorsque Karim, séducteur invétéré, tombe éperdument amoureux d'Eloïse, qui est en fait la gynécologue de Sophia.

TELERAMA
Doctorante dépressive à l’humour abrasif, Sophia voit son avenir en flou, sans emploi ni argent. Dans ce monde où le savoir ne se monnaie plus guère, sa boussole est familiale. Fraternelle surtout. Sophia et son frère ont beau ne pas se ressembler, ils partagent, entre mille choses, une connaissance aiguë du célibat. Un jour, pourtant, le frère tombe amoureux de la jolie gynéco qui vient d’avorter sa sœur…

Actrice chez Denys Arcand et Xavier Dolan (Les Amours imaginaires), la Québécoise Monia Chokri réussit son passage au long métrage 1 avec cette comédie existentielle acide et volubile, en partie inspirée de sa propre vie. Prenant au pied de la lettre le sujet de thèse de son héroïne – « Intrications des dynamiques familiales et politiques chez les continuateurs d’Antonio Gramsci » –, elle passe avec aisance du cocon chaleureux et militant de la maison des parents au spleen d’une génération en mal d’idéaux ou à la férocité du monde universitaire. À peine a-t-on fini de rire qu’on est déjà cueilli par cette mélancolie rageuse qui empêche Sophia de grandir. Joué à merveille par Anne-Élisabeth Bossé (star au Québec) et Patrick Hivon, le couple frère-sœur incarne l’amour fusionnel sans que jamais l’ombre de l’inceste vienne planer sur le duo.
LA FEMME DE MON FRERE, Monia Chokri 2019, Anne-Elisabeth Bossé, Patrick Hivon (sentimental)@@@ (E)
Montréal. Sophia, jeune et brillante diplômée sans emploi, vit actuellement chez son frère Karim. Leur relation fusionnelle est mise à l'épreuve lorsque Karim, séducteur invétér& ...

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LA FEMME DE TCHAIKOVSKI, Kirill Serebrennikov 2022 (musique bio)@@@


Antonina Miliukova, jeune femme brillante, épouse le compositeur Piotr Tchaïkovski. L'amour qu'elle lui porte tourne à l'obsession et la jeune femme est rejetée. Consumée par ses sentiments, Antonina accepte de tout endurer pour rester auprès de lui.

TELERAMA
De la passion à la folie, la vie de l’épouse du compositeur, brûlante de désir pour un mari qui la repoussait. Nouveau coup d’éclat du Russe dissident.

Une vraie femme parvient à ses fins avec n’importe quel homme ! » entend-elle siffler à ses oreilles. Soit un supplément de cruauté par-dessus son supplice : un amour dévorant et non partagé pour son époux, l’illustre compositeur Piotr Ilitch Tchaïkovski. Et ce depuis leur première rencontre, à Moscou, dans les années 1870. Voilà mises en lumière (et en ombres), par Kirill Serebrennikov, l’histoire méconnue d’Antonina, sa vie à la fois gâchée et embrasée. Elle était jeune, volontaire et pas spécialement pauvre avant de croiser le musicien. Elle est morte en 1917, dans un asile. Le génie ombrageux (dont l’œuvre n’est jamais au centre du film) n’avait répondu à sa déclaration d’amour épistolaire que dans le but de contracter un mariage de façade. S’en est suivi, pour elle, un enfer de frustration, d’humiliation, d’aveuglement, de déni. Un peu comme si l’homme aimé religieusement, fanatiquement par l’Adèle H., de François Truffaut (et fille de Victor Hugo), presque à la même époque – la fin du XIXe siècle –, avait été non seulement indifférent mais homosexuel.

Serebrennikov, Russe dissident, désormais exilé à Berlin, ouvertement gay, endosse avec frénésie le point de vue de la damnée. Il met sa virtuosité tourbillonnante, sa démesure baroque au service de cette chute, qui est aussi une résistance. Antonina est méprisée en tant que femme dans une époque et une société patriarcales (milieu artistique compris), un univers d’hommes, homosexuels ou non. Elle est rejetée en tant qu’épouse et modeste amatrice de musique. Mais sa puissance tient à la force de son désir pour Tchaïkovski. Un désir tout sauf éthéré, nourri d’admiration mais violemment sexuel, et qui tend vers l’infini au fur et à mesure que le compositeur se dérobe, puis cherche à se débarrasser de sa femme.

Comme l’héroïne truffaldienne, Antonina noircit du papier avec ses tourments et sa passion, mais elle n’est jamais montrée comme une figure de pureté, bien au contraire. Une fois interdite d’approcher son mari, elle tiendra même des propos antisémites à l’égard de l’entourage de Tchaïkovski. À l’avocat supposé la défendre et devenu son amant pis-aller, elle lancera sèchement : « Tu n’es rien pour moi. » Elle abandonnera à leur naissance les enfants qu’ils auront ensemble. Le monde dépeint par Serebrennikov est, en soi, entaché, corrompu, malade. Les mouches tournoient autour du compositeur vénéré du Lac des cygnes. Les rues de Moscou évoquent une cour des miracles où des indigents agonisent en hurlant, préfigurant de sort de l’héroïne. Une fatalité implacable domine les êtres humains, propension au malheur, à la violence et à la souffrance, dans laquelle on peut aisément lire une vision de la Russie éternelle, donc contemporaine. Les plans-séquences en surplomb des personnages disent ce destin qui les dépassent.

Œuvre au noir, leçon de ténèbres, La Femme de Tchaïkovski n’offre jamais une once de la chaleur et la douceur de Leto (2018), le chef-d’œuvre du cinéaste. Mais il brille par son ampleur tragique, la fièvre de sa mise en scène, l’énergie fantasmatique (à la gloire du corps masculin) qui s’y déploie et la puissance de l’interprétation. Dans le rôle du compositeur, un acteur d’origine américaine, Odin Lund Biron, sait donner à sa première apparition, avec son léger accent, cette singularité extrême qui déclenche une cristallisation amoureuse. Alyona Mikhailova aurait, elle, mérité un prix d’interprétation au dernier Festival de Cannes, où le film fut présenté, tant elle rejoint, par son intensité de chaque instant, les plus grandes tragédiennes du cinéma. Au-delà des circonstances de cette histoire, Serebrennikov livre une étude de la passion comme dérangement et dérèglement absolus, laissant en suspens une question taraudante : Antonina aurait-elle brûlé d’un tel feu si Tchaïkovski ne l’avait pas repoussée d’emblée et toujours ?

Lorsqu'Antonina Milioukova rencontre Piotr Tchaïkovski, le plus célèbre des compositeurs russes, elle tombe littéralement sous son charme. L'apprentie pianiste entre au conservatoire de Moscou et se rapproche de plus en plus du compositeur. Avec le temps, elle obtient ce qu'elle souhaite, une union avec celui qu'elle aime éperdument sans recevoir d'amour en retour. En effet ce dernier rejette la jeune femme malgré tous les sentiments qu'elle lui porte car sa priorité reste la musique et la composition. Malgré sa situation dramatique, Antonina décide de rester à ses côtés, quitte à endurer le pire...
LA FEMME DE TCHAIKOVSKI, Kirill Serebrennikov 2022 (drame sentimental bio)@@@ (E)
Antonina Miliukova, jeune femme brillante, épouse le compositeur Piotr Tchaïkovski. L'amour qu'elle lui porte tourne à l'obsession et la jeune femme est rejetée. Consumée par ses sentiments, Antonina accepte ...

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LA FEMME DU BOULANGER, Marcel Pagnol, Raimu, Ginette Leclerc, Charpin (societe)@@@


Une matinée d'effervescence au village de Sainte-Cécile, en Provence : Aimable Castanier, le nouveau boulanger, prépare sa toute première fournée et chacun veut donner son avis. Tout le monde remarque aussi la beauté de sa jeune épouse Aurélie, qui tient la caisse. Aurélie ne regarde que Dominique, le berger du marquis Castan de Venelles. Le coup de foudre se concrétise dès la nuit suivante par la fuite des tourtereaux sur un cheval volé.

TELERAMA
Le portrait d’Aimable Castanier, brave bougre oscillant entre stupeur et chagrin, bêtise et colère, est grandiose. Raimu, d’une drôlerie irrésistible, peut, ensuite, d’un frémissement de sa carcasse, vous tirer les larmes. Les dialogues de Pagnol, magnifiques, lui permettent ces sommets : « Cocu ? C’est un mot rigolo ! C’est un mot pour les riches. Moi, si ça m’arrivait, je serais pas cocu, je serais malheureux. »
Certes, le personnage du curé est caricatural, les femmes du village sont toutes des mégères, et la fin semble bâclée. Quant à la tirade de « la pomponnette », elle est un brin misogyne, émaillée d’un couplet à la limite du racisme. Mais La Femme du boulanger reste un formidable hymne à la Provence, au pastis, à la fougasse, à la fraternité et aux cœurs simples.
LA FEMME DU BOULANGER, Marcel Pagnol, Raimu, Ginette Leclerc, Charpin (societe)@@@@ (E)
Une matinée d'effervescence au village de Sainte-Cécile, en Provence : Aimable Castanier, le nouveau boulanger, prépare sa toute première fournée et chacun veut donner son avis. Tout le monde remarque auss ...

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LA FILLE AU BRACELET, Stephane Demoustier 2019, Anais Demoustier, Melissa Guers, Roschdy Zem (policier)@@


Bruno et Céline voient leur vie de famille basculer lorsque Lise, leur fille de 17 ans, est accusée du meurtre de son amie Flora. Deux ans après le crime, Lise vit avec un bracelet électronique, en compagnie de ses parents et de son petit frère, Jules. Alors que le procès approche, la vie de Bruno ne tourne qu'autour de ces quelques jours au cours desquels il sait que le destin de sa fille va se jouer, au beau milieu d'une cour d'assises.
LA FILLE AU BRACELET, Stephane Demoustier 2019, Anais Demoustier, Melissa Guers, Roschdy Zem (policier)@@ (E)
Bruno et Céline voient leur vie de famille basculer lorsque Lise, leur fille de 17 ans, est accusée du meurtre de son amie Flora. Deux ans après le crime, Lise vit avec un bracelet électronique, en compagnie de s ...

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LA FILLE INCONNUE, freres Dardenne 2016, Adele Haenel, Jeremie Renier (societe)@@


Jenny, jeune médecin généraliste, se sent coupable de ne pas avoir ouvert la porte de son cabinet à une jeune fille retrouvée morte peu de temps après. Apprenant par la police que rien ne permet de l'identifier, Jenny n'a plus qu'un seul but : trouver le nom de la jeune fille pour qu'elle ne soit pas enterrée anonymement, qu'elle ne disparaisse pas comme si elle n'avait jamais existé.

TELERAMA
Une médecin n’ouvre pas sa porte à une jeune femme, retrouvée morte le lendemain. Prise de remords, la praticienne décide d’enquêter sur l’inconnue. Après “Rosetta”, les frères Dardenne dressent un nouveau portrait de femme complexe et obstinée.

Comme toutes les héroïnes des frères Dardenne, Jenny a une obsession. Elle veut racheter son erreur. La seule que cette perfectionniste ait commise. Un soir, alors que son cabinet médical était déjà fermé, elle a refusé d’ouvrir à une patiente, se sentant trop fatiguée pour bien s’occuper d’elle. Le lendemain, elle apprend que la jeune femme est morte à quelques mètres de sa porte. Personne ne la connaît, personne ne réclame sa dépouille. Faute d’avoir pu la sauver, Jenny va tout faire pour lui restituer son identité.

La mise en scène des Dardenne, plus posée, plus classique, mais aussi plus sèche que d’habitude, semble moins animée de ce sentiment d’urgence qui bouleversait tant dans La Promesse ou Le Fils. Jenny elle-même est, a priori, moins aimable que ses « grandes sœurs » de cinéma. Adèle Haenel l’incarne comme un petit soldat à l’air buté, qui refoule ses sentiments. Plus profondément, Jenny a tout d’une sainte (laïque, certes, mais sainte quand même) : elle amène ses interlocuteurs à confesser leurs fautes, et par là même, à retrouver leur dignité. À devenir meilleurs… Au fil de cette enquête aussi policière que morale, le film ne cesse de monter en puissance dramatique. Jusqu’à la révélation complète, déchirante, de la vérité dans une des scènes les plus fortes que les cinéastes aient jamais tournées.
LA FILLE INCONNUE, freres Dardenne 2016, Adele Haenel, Jeremie Renier (societe)@@ (E)
Jenny, jeune médecin généraliste, se sent coupable de ne pas avoir ouvert la porte de son cabinet à une jeune fille retrouvée morte peu de temps après. Apprenant par la police que rien ne permet de ...

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LA FILLE QU ON APPELLE, Charlene Favier 2023, Alba Bellugi, Pascal Gregory, Jean-Pierre Martins (justice)


Ministre depuis peu, Quentin Le Bars a longtemps été le maire de cette ville de la côte où Laura a grandi, et où elle est revenue vivre après quelques années de galère à Paris. Hébergée par son père, Max, chauffeur de l'édile et ancien boxeur, elle s'est apprêtée pour le rendez-vous que celui-ci lui avait arrangé avec son patron afin de l'aider à obtenir un logement. Le maire, qui a plus du double de son âge, a décelé d'emblée une proie dans la jeune femme gracile.

TELERAMA
Entre polar et tragédie grecque, ce téléfilm sur une jeune femme victime d’un homme de pouvoir séduit, malgré sa froideur et une conclusion un peu bâclée.

La fille qu’on appelle, c’est celle dont on dispose à sa guise, dans le monde des hommes qui pensent avoir tous les droits. Elle prend ici les traits de Laura, 20 ans, mais l’indéfinition du titre fait de cette fille-là l’incarnation d’une tragédie immémoriale. Une vieille histoire qui se rejoue sous le soleil du Midi, où la jeune femme revient s’installer auprès de son père, boxeur déchu devenu chauffeur du maire : en échange d’une faveur immobilière, elle va être jetée en pâture à l’homme de pouvoir.

Sous la plume de Tanguy Viel, qui adapte ici son propre roman 1, et le regard de Charlène Favier, réalisatrice de Slalom, le sujet se pare tantôt de la lumière crue d’une arène, tantôt de la pénombre d’un film noir. Noir du casino où travaille et loge Laura, théâtre sordide des visites de l’édile (un Pascal Greggory vampirique) qui vient prendre son dû, et que sa victime suit, zombifiée, sous les regards fuyants. Clair-obscur du commissariat où elle vient déposer son témoignage, face à des flics qui lui reprochent de raconter des histoires. Blancheur implacable d’un épilogue où la cécité du père est enfin levée.

En préférant le symbolique au psychologique, La fille qu’on appelle se condamne à une certaine froideur. Le parti pris séduit, même si dans le dernier tiers, le téléfilm ne semble plus savoir quoi faire de ces archétypes et conclut trop abruptement. Ce qui n’empêche pas le regard détaché et défiant d’Alba Gaïa Bellugi de nous poursuivre après le mot « fin ».

Un matin, Laura Corre se présente à la police pour porter plainte contre Quentin Le Bars. Ministre depuis peu, l'homme a longtemps été le maire de la ville côtière où Laura a grandi, et où elle est revenue vivre après quelques années de galère à Paris. Hébergée par son père, Max, chauffeur de l'édile et ancien boxeur, elle s'est apprêtée pour le rendez-vous que celui-ci lui avait arrangé avec son patron afin de l'aider à obtenir un logement. Le maire, qui a plus du double de son âge, a décelé d'emblée une proie dans la jeune femme gracile, à la fois affranchie et intimidée par son pouvoir. Il a demandé à l'un de ses obligés, le gérant du casino local, d'octroyer à Laura l'un des studios sous les toits, et un travail derrière le bar : une prétendue faveur qu'elle paiera cher.
LA FILLE QU ON APPELLE, Charlene Favier 2023, Alba Bellugi, Pascal Gregory, Jean-Pierre Martins (justice) (E)
Ministre depuis peu, Quentin Le Bars a longtemps été le maire de cette ville de la côte où Laura a grandi, et où elle est revenue vivre après quelques années de galère à Paris. H ...

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LA FINALE, Robin SYKES 2018, Thierry Lhermitte, Rayane Bensetti (societe)@@


Gérant d'un restaurant parisien, Roland Verdi est atteint par la maladie d'Alzheimer. Sa famille est aux petits soins avec lui, sauf son petit-fils, J.B., qui n'a qu'un seul but : jouer sa finale de basket-ball à Paris. Mais les parents de J.B., bloqués ce week-end, lui demandent de surveiller son grand-père. Dès lors, rien ne va se passer comme prévu car J.B. va entraîner Roland avec lui dans son voyage.
LA FINALE, Robin SYKES 2018, Thierry Lhermitte, Rayane Bensetti (societe sante alzheimer sport)@@ (E)
Gérant d'un restaurant parisien, Roland Verdi est atteint par la maladie d'Alzheimer. Sa famille est aux petits soins avec lui, sauf son petit-fils, J.B., qui n'a qu'un seul but : jouer sa finale de basket-ball à Paris. Mais l ...

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LA FLEUR DU MAL, Claude Chabrol 2003, Benoît Magimel, Nathalie Baye (societe)@@


La culpabilité peut-elle se transmettre, comme certaines maladies, de génération en génération ? Quels effets une faute non expiée peut-elle avoir pour le coupable mais aussi pour ses descendants et sa famille ? A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, dans l'atmosphère délétère des règlements de compte liés à la collaboration, une femme est acquittée d'un crime qu'elle aurait peut-être commis. Un tract anonyme adressé à ses descendants vient faire ressurgir ce trouble passé.

TELERAMA
Tous les signes extérieurs de « chabrolité » clignotent : la chère province française (le Bordelais), la famille bourgeoise et le crime. Avec, en plus, une référence à l'Occupation, période qui a toujours passionné le cinéaste. Les Charpin-Vasseur traînent ainsi un héritage gratiné, avec notamment un aïeul grand collabo, assassiné en 1945 par sa propre fille, et une solide tradition de mariages consanguins.

Chabrol se débrouille pour gorger d'informations ses premières bobines et se délecte ensuite à mettre en scène ce que l'on sait déjà, jusqu'à un dénouement abrupt. La démarche avait fait ses preuves dans Merci pour le chocolat, le film d'avant. Mais elle s'applique ici avec moins de bonheur, tant le mystère et l'ombre font défaut. Que les personnages soient à ce point conscients de tous leurs désirs et de leurs mobiles, à même de les commenter, voilà une hypothèse intéressante sur le papier, mais dévitalisante en pratique. Reste ce sens du grotesque incident, qui éclabousse tout le monde. Les Charpin-Vasseur, Atrides cool, prennent leur place dans la galerie de monstres familiers de Chabrol, qui regarde les humains sans la moindre illusion, mais sans se situer lui-même plus haut ni virer au nihilisme désespéré. Dans sa botanique, la fleur du mal est juste une variété très répandue.
LA FLEUR DU MAL, Claude Chabrol 2003, Benoît Magimel, Nathalie Baye (societe)@@ (E)
La culpabilité peut-elle se transmettre, comme certaines maladies, de génération en génération ? Quels effets une faute non expiée peut-elle avoir pour le coupable mais aussi pour ses descendants et ...

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LA FOLLE HISTOIRE DE MAX ET LEON, Jonathan Barré 2016, David Marsais, Grégoire Ludig (comique)@@


La France, septembre 1939. Max et Léon, inséparables depuis l'enfance, ne pensent qu'à faire la fête et se la couler douce. Alors, quand sonne l'heure de la guerre et de l'incorporation, ils tentent de trouver un moyen de se faire réformer. En vain. Ils intègrent l'armée et sont immédiatement envoyés au front. Qu'importe, ils déserteront ! Nouvel échec. Bientôt, ils sont envoyés en mission en Syrie puis reviennent en France où on fait d'eux des espions.

TELERAMA
Comédie potache, héritière de “La Grande Vadrouille”, de “Papy fait de la résistance”, mais aussi de l’humour du “Saturday night live”.

Un grand abruti et un petit lâche deviennent, par le plus grand des hasards, des héros de la Résistance… Ceux, de 7 à 77 ans, qui connaissent et apprécient les blagues du duo du Palmashow vont s’amuser devant cette version potache de La Grande Vadrouille, sous l’influence de Papy fait de la résistance, du Saturday night live, mais aussi des Fugitifs, de Francis Veber.

Après les vingt premières minutes un peu molles, on apprécie le mauvais goût assumé des scènes dans la Kommandantur. Notamment grâce à Bernard Farcy en collabo et, surtout, à l’extraordinaire Nicolas Maury en « conseiller artistique » de la propagande nazie qui lance cette réplique : « Et dire qu’il est déjà 18 heures à Berlin ! »
LA FOLLE HISTOIRE DE MAX ET LEON, Jonathan Barré 2016, David Marsais, Grégoire Ludig (comique)@@ (E)
La France, septembre 1939. Max et Léon, inséparables depuis l'enfance, ne pensent qu'à faire la fête et se la couler douce. Alors, quand sonne l'heure de la guerre et de l'incorporation, ils tentent de trouver un ...

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LA FRACTURE, Catherine Corsini 2021, Valéria Bruni Tedeschi, Marina Foïs (histoire societe)@@


Par une nuit d'hiver de 2018, Raf, sur le point de rompre avec Julie, se casse le bras et se retrouve aux urgences d'un grand hôpital parisien. Au même moment, Yann sort blessé d'une manifestation de gilets jaunes. Ces trois personnages sont confrontés à une atmosphère pesante et inquiétante dans un service d'urgences bondé. Des manifestants en colère et blessés qui assiègent le bâtiment aggravent la situation.

TELERAMA
Panique et hurlements dans les urgences saturées d’un hôpital après une manifestation. Un fiévreux huis clos humain et politique, à l’humour rageur.

État d’urgences, au pluriel. Le film de Catherine Corsini arrive sur nos écrans comme une alarme assourdissante. Un réveil brutal et bienvenu, dans le train-train hypnotique et délétère de ce début de campagne présidentielle. Où sont les vraies fractures de la société ? Dans le chaos de l’hôpital public, au soir d’une manifestation des Gilets jaunes.

Unité de temps – une nuit sous tension maximale – et de lieu – les couloirs miteux d’un service d’urgences exsangue – pour raconter ce que l’on n’ose, d’ordinaire, imaginer et représenter sur notre sol démocratique : la guerre. Elle est partout, dans une mise en scène d’une énergie inouïe. La caméra capte la confusion, le manque et le trop-plein, comme on chevauche un animal fou, que la douleur a rendu dangereux.

État de sièges, au pluriel. Ceux des salles d’attente ou végètent les blessés de la manif, en attendant qu’un personnel soignant sous-payé, harassé cavale jusqu’à eux pour adoucir, un instant seulement, la violence du dehors. État de siège au singulier : dans la fumée des bombes lacrymogènes, des CRS campent aux portes et demandent qu’on leur livre des noms, des gens, des coupables.

Dans cet établissement parisien aux allures d’hôpital de campagne, Catherine Corsini a choisi de suivre une poignée de personnages, de capter la chorégraphie de leur colère. Ça tombe, ça gueule, ça frappe. Toutes les percussions du malaise social se répondent sans jamais faiblir, pendant que, dans un coin, une vieille patiente oubliée de tous, est en train de mourir doucement.

Un film de rage et d’humour
Et pourtant, ce formidable huis clos humain et politique n’est pas un film noir, mais de rage et d’humour. Il joue, avec une honnêteté brutale, une dérision brillante, à confronter les mondes, à les laisser se heurter sans solution évidente, dans le mouvement perpétuel des urgences : Yann, le routard Gilet jaune (Pio Marmaï, épatant), avec son mollet criblé d’éclats de grenade, et puis Raf et Julie, couple de bobos en crise, échouées là parce que la première s’est cassé la figure en courant après la seconde en pleine rue, et en pleine scène de ménage.

Les crises, c’est la spécialité de Raf, son carburant, sa came (sans compter un petit comprimé de Subutex périmé) et elles offrent l’un de ses plus beaux rôles à Valeria Bruni Tedeschi, qui n’a jamais porté sa folie burlesque, autant que sa puissance d’émotion, à de tels sommets. Avec ce personnage-miroir, ainsi que celui de sa compagne (Marina Foïs, impeccable en clown blanc exaspéré), la réalisatrice questionne la place de la gauche bourgeoise dans le marasme actuel, et ne lui fait pas de cadeau.

Lire notre critique

r “Un amour impossible”, de Catherine Corsini : un grand film d’époque sur la condition féminine

Grand morceau de bravoure – dans un film qui en regorge – l’engueulade entre Yann, le prolo provincial énervé, et Raf, l’artiste parisienne excentrique, ouvre sur un questionnement aigu, très contemporain. Qui est hors-sol, qui se trompe, qui se laisse manipuler, qui souffre vraiment ? Aucune démonstration pesante, aucune condescendance de classe, mais pas plus de mea culpa facile. Juste le constat que l’humanisme est, encore et toujours, un sport de combat. Du genre qui vous met souvent au tapis.

Et puis, dans cette ambiance électrique et dure, souvent d’une drôlerie irrésistible, il y a les gestes vrais de Kim, l’infirmière de garde depuis six nuits d’affilée – inoubliable Aïssatou Diallo Sagna, aide-soignante dans la vie. Sa compassion, sa douceur. Sa grâce. Son épuisement. Son beau visage qui ferme le film, comme une ultime raison de continuer la lutte.
LA FRACTURE, Catherine Corsini 2021, Valéria Bruni Tedeschi, Marina Fois (histoire societe sante)@@ (E)
Par une nuit d'hiver de 2018, Raf, sur le point de rompre avec Julie, se casse le bras et se retrouve aux urgences d'un grand hôpital parisien. Au même moment, Yann sort blessé d'une manifestation de gilets jaunes. Ces tr ...

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LA FUGITIVE, Elmar Fischer 2023, Artjom Gilz, Katharina Nesytowa (thriller espionnage allemagne)@@


Une jeune Russe demande l’asile en Allemagne en échange de renseignements sur une attaque informatique qu’elle aurait elle-même contribué à fomenter. Mais qui est-elle vraiment ? Un thriller sans temps mort au coeur de l’espionnage moderne.

Plusieurs années après s’être mystérieusement volatilisée, Galina, originaire de Moscou, renoue avec Tom, son amour d’autrefois. Désormais recluse en Suède avec sa fille, la jeune femme semble vivre sous la menace. Galina détient en effet des informations capitales sur un projet de cyberattaque russe visant un hôpital berlinois, qu’elle s’empresse de transmettre aux autorités allemandes par l’entremise de Friederike, la sœur de Tom, responsable d’une cellule de crise au ministère des Affaires étrangères. En échange de nouvelles révélations, qui permettraient de déjouer de futures attaques, celle qui se présente comme une lanceuse d’alerte exige une forte somme d’argent, l’asile en Allemagne ainsi qu’une protection judiciaire. Mais une enquête révèle bientôt que Galina, ancienne agente des services secrets russes, a été membre du groupe de hackeurs incriminé, laissant planer le doute sur ses intentions réelles... Malgré les soupçons, Tom, résolu à ne pas perdre une seconde fois celle qu’il a follement aimée, fera tout pour la ramener saine et sauve en Allemagne.

Luttes d’influence
Qui est vraiment Galina ? Hackeuse repentie traquée par ses anciens donneurs d’ordres ou espionne retorse maniant à merveille le double jeu ? Quel prix est-on prêt à payer pour sauver des vies humaines ? Dans ce thriller haletant signé Elmar Fischer (Prise au piège), qui plonge au cœur des luttes d’influence contemporaines et de l’espionnage moderne, difficile de déceler qui manipule qui… Au fil d’une cavale entre la Suède, la Pologne et l’Allemagne, Tom, tiraillé entre les soupçons de sa sœur et son amour intact pour Galina, comprendra que les sentiments ne pèsent pas lourd face à la raison d’État.
LA FUGITIVE, Elmar Fischer 2023, Artjom Gilz, Katharina Nesytowa (thriller espionnage allemagne)@@ (E)
Une jeune Russe demande l’asile en Allemagne en échange de renseignements sur une attaque informatique qu’elle aurait elle-même contribué à fomenter. Mais qui est-elle vraiment ? Un thriller sans temps ...

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LA FUGITIVE, Jim Donovan 2012, Marie Avgeropoulos, Christina Cox (societe moeurs drogue)


Après une soirée très arrosée, une adolescente est retrouvée morte à cause d'une trop forte quantité de drogue, prise à son insu. Le passé de junkie de sa meilleure amie Holly l'inculpe automatiquement et elle est directement envoyée en prison dans l'attente de son jugement. Innocente, la jeune fille parvient à s'échapper lors de son transfert, et compte bien retrouver le véritable coupable de ce drame.

TELERAMA
Holly et Blake, 17 ans, sont les meilleures amies du monde. Lors d'une soirée, Blake est agressée par un homme qui la drogue. Puis elle est retrouvée morte. En probation pour une affaire de stupéfiants, Holly est aussitôt accusée du meurtre de son amie, d'autant que l'on découvre des cachets suspects dans son sac. Lors de son transfert en prison, Holly parvient à échapper à la police. En fuite, elle mène l'enquête afin de retrouver le meurtrier de Blake...
LA FUGITIVE, Jim Donovan 2012, Marie Avgeropoulos, Christina Cox (societe moeurs drogue) (E)
Après une soirée très arrosée, une adolescente est retrouvée morte à cause d'une trop forte quantité de drogue, prise à son insu. Le passé de junkie de sa meilleure amie Holly l ...

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LA FULGUREE, Didier Bivel 2024, Camille Claris, Pierre Perrier (thriller catastrophe)@


Lucie et Samuel célèbrent leur mariage en Auvergne, lorsque la foudre s'abat sur eux et cinq autres personnes. Samuel est tué sur le coup. Les autres survivent. Deux ans plus tard, les miraculés se retrouvent sur les lieux du drame.

TELERAMA
Lucie et Samuel Carrera célèbrent leur mariage à l'Auberge du Lac de Guéry, dans la montagne auvergnate, quand la foudre s'abat sur eux et cinq autres personnes. Samuel est tué sur le coup. Les autres survivent, mais deviennent des "fulgurés" aux séquelles étranges qui bouleversent leur existence. Lucie se voit dotée d'une capacité de mémorisation exceptionnelle, elle se souvient de tout à chaque instant de sa vie. Une faculté qui l'empêche de surmonter son traumatisme et de faire son deuil. Deux ans plus tard, les "miraculés du lac de Guéry" se retrouvent sur les lieux du drame. C'est alors qu'un mystérieux tueur commence à les éliminer les uns après les autres. Le commandant Julien Eider de la SR de Clermont mène l'enquête, stupéfait par l'hypermnésie de Lucie qui lui apporte une aide précieuse.
LA FULGUREE, Didier Bivel 2024, Camille Claris, Pierre Perrier (thriller)@ (E)
Lucie et Samuel célèbrent leur mariage en Auvergne, lorsque la foudre s'abat sur eux et cinq autres personnes. Samuel est tué sur le coup. Les autres survivent. Deux ans plus tard, les miraculés se retrouvent sur ...

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LA GRANDE MAGIE, Noémie Lvovsky 2023, Denys Podalides, Judith Chemla, François Morel (fabtaisie musical)@@


Au début des années 1920, sur la côte française. Au bord de la rupture, un couple se rend à un spectacle de rue où la jeune épouse, Marta, accepte de se prêter au jeu d'un tour de magie. Epuisée par Charles, son mari insupportable, Marta profite de l'occasion pour prendre la poudre d'escampette...

TELERAMA
La femme d’un notable disparaît lors d’un tour de magie. Comment la faire revenir ? Drame, drôlerie, chansons, trivialité… Un film trop chargé qui manque de rythme.

De la magie, des forains itinérants, la France des années 1920, un joli hôtel de villégiature au bord de la mer, une bien-aimée qui s’évanouit dans la nature… Diantre, en voilà de belles promesses ! Parmi les personnages, il y a Charles (Denis Podalydès), mari guindé, jaloux et fort désappointé. C’est lui dont l’épouse (Judith Chemla) a disparu, celle-ci ayant profité d’un tour de magie pour prendre la poudre d’escampette. En guise de réponse à l’exigence pressante de Charles de faire revenir immédiatement sa femme, le magicien bonimenteur (Sergi López) lui donne une petite boîte en disant qu’elle se trouve à l’intérieur. Mais il l’avertit : Charles ne doit l’ouvrir qu’à condition d’une absolue confiance en elle, sinon elle disparaîtra à jamais…

Adaptée librement d’une pièce méconnue, publiée en 1948 par l’écrivain italien Eduardo De Filippo, La Grande Magie déborde d’atouts. Il y règne un état d’esprit bohème, un charme de guingois, une fantaisie généreuse, un plaisir des acteurs communicatif. La fable invite aussi à danser, puisqu’elle se compose aussi de petites chorégraphies et de chansons, finement mises en musique par Feu ! Chatterton. Reste que la réalisatrice des Sentiments a voulu exprimer trop de choses. Gaieté, drame, loufoquerie, folie, imaginaire, trivialité, variations autour de l’amour… Cela fait beaucoup et nuit à l’histoire, qui a tendance à se déliter et à s’éloigner de son fil principal, le plus intéressant : ce lien étrange et évolutif entre Charles et son épouse. Il manque, sans doute, à ce film qu’on aurait voulu aimer davantage, la densité et le rythme, conditions sine qua non pour l’étourdissement escompté.
LA GRANDE MAGIE, Noémie Lvovsky 2023, Denys Podalides, Judith Chemla, François Morel (fabtaisie musical)@@ (E)
Au début des années 1920, sur la côte française. Au bord de la rupture, un couple se rend à un spectacle de rue où la jeune épouse, Marta, accepte de se prêter au jeu d'un tour de magie. ...

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LA GRANDE SEDUCTION, Jean-François Pouliot 2003 (societe)@@


À Sainte-Marie-La-Mauderne, un petit village portuaire, les habitants, autrefois de fiers pêcheurs, sont maintenant contraints de vivre des allocations gouvernementales. Après le départ du maire vers la grande ville, Germain, un des habitants, décide de prendre les choses en main.

TELERAMA
Sainte-Marie-la-Manderne est un charmant petit village portuaire. Mais la vie a bien changé en quelques années dans cette région autrefois paradisiaque. La population, majoritairement constituée de pêcheurs, est touchée par un chômage massif. Le changement pourrait venir de l'implantation d'une usine...
LA GRANDE SEDUCTION, Jean-François Pouliot 2003 (societe)@@ (E)
À Sainte-Marie-La-Mauderne, un petit village portuaire, les habitants, autrefois de fiers pêcheurs, sont maintenant contraints de vivre des allocations gouvernementales. Après le départ du maire vers la grande vil ...

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LA GUERRE SELON CHARLIE WILSON, Mike Nichols 2007, Tom Hanks, Julia Roberts (histoire)@@


Au début des années 80, le délégué du Deuxième District du Texas Charlie Wilson était surtout connu à Washington comme un noceur et un bon vivant accumulant conquêtes et scandales. Cependant sa personnalité flamboyante dissimulait un sens politique aigu, une solide connaissance de la scène internationale, un patriotisme à toute épreuve et un attachement viscéral aux causes qu'on dit perdues.

TELERAMA
Au début des années 1980, un sénateur, une femme d’affaires et un flic décident d’abattre définitivement l’URSS en aidant les moudjahidin afghans… Histoire vraie et passionnante, gâchée par un scénario bavard et répétitif.

Au début des années 80, en Amérique, un petit clan décide d'abattre définitivement l'URSS, embourbée en Afghanistan, en armant les résistants afghans. Parmi ces zozos, on compte un sénateur noceur, le Charlie Wilson du titre, une femme d'affaires folle de Dieu et un gros vulgos de la CIA, snobé par les siens. Le trio parvient à faire passer l'aide financière aux moudjahidin de 5 à 100 millions de dollars en une décennie...

Sur le papier, c'est formidable. Mais le scénario d'Aaron Sorkin, certes politiquement compétent (on lui doit le feuilleton A la Maison-Blanche), est assez soporifique. On sent Mike Nichols, en vrai homme de spectacle, essayer de lutter contre cette mécanique bien huilée. Très en forme, que ce soit dans le psychologique (Closer) ou l'éthique (le feuilleton Angels in America), il pimente ces péripéties répétitives au moyen d'effets boulevardiers (portes claquées à gogo) ou franchement vaudevillesques (Julia Roberts utilisant le sexe comme arme essentielle de sa croisade religieuse). Mais il lui est difficile de lutter contre des dialogues surabondants et redondants. Tout est vrai, certes, mais on s'ennuie un brin...
LA GUERRE SELON CHARLIE WILSON, Mike Nichols 2007, Tom Hanks, Julia Roberts (histoire)@@ (E)
Au début des années 80, le délégué du Deuxième District du Texas Charlie Wilson était surtout connu à Washington comme un noceur et un bon vivant accumulant conquêtes et scandale ...

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LA HAUT, Pete Docter 2009 (animation)@@


Quand Carl, un grincheux de 78 ans, décide de réaliser le rêve de sa vie en attachant des milliers de ballons à sa maison pour s'envoler vers l'Amérique du Sud, il ne s'attendait pas à embarquer avec lui Russell, un jeune explorateur de neuf ans, toujours très enthousiaste et assez envahissant.

TELERAMA
En choisissant ce vieux Carl — bougon, sourd, casanier, avec dentier et déambulateur — comme personnage principal, Pixar s’offre le luxe d’afficher un handicap commercial. Le premier quart d’heure, résumé poignant des épisodes marquants de sa vie jusqu’à la mort récente de son épouse, est un film dans le film. Bien que travaillée par le deuil, la suite est plus aérienne. Harcelé par les promoteurs, le vieil homme (faux air de Walter Matthau) a opté pour une solution inattendue. Il arrache sa maison du sol, la fait décoller grâce à des ballons, avec l’espoir de réaliser le rêve partagé avec sa défunte femme : s’installer sur les hauteurs de gigantesques chutes, en Amérique du Sud.

Un papy qui veut se libérer d’un fardeau et un enfant parasite qui ne fait pas le poids : à deux, peut-être arriveront-ils à quelque chose. Initiatique, cette aventure les emmène dans la jungle et au creux d’un canyon en revisitant plusieurs genres. Le montage vif produit parfois des images quasi subliminales. Entre légèreté et pesanteur, ascension et chute, le film balance. Trouver le bon équilibre, tout est là. Cette apologie de l’émancipation et du voyage serait un peu courte si le détachement prôné ne visait, au fond, une stabilité synonyme de sérénité.

LA HAUT, Pete Docter 2009 (animation)@@ (E)
Quand Carl, un grincheux de 78 ans, décide de réaliser le rêve de sa vie en attachant des milliers de ballons à sa maison pour s'envoler vers l'Amérique du Sud, il ne s'attendait pas à embarquer avec ...

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LA JEUNE FILLE A LA PERLE, Peter Webber 1960, Colin Firth, Scarlett Johansson, Tom Wilkinson (bio)@@@


Le XVIIe siècle est l'âge d'or de la peinture hollandaise. La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Elle s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives.

TELERAMA
Les toiles de Vermeer invitant à la rêverie, il n'est guère étonnant qu'une romancière américaine, Tracy Chevalier, ait brodé une histoire autour de La Jeune Fille à la perle. Qui était cette inconnue à la peau veloutée et au turban bleu ? Une servante qui attira l'oeil du peintre et fit battre son coeur, répond le film, fidèle au roman, et très scrupuleux quant au rendu des clartés douces et des couleurs moelleuses. Eduardo Serra, à la photo, fait un travail remarquable, tout en discrétion, pour éviter la « bel- le image » qui fait écran.

Une fois n'est pas coutume, la reconstitution est très vraisemblable : on est immergé dans le quotidien d'une maison de Delft, au XVIIe siècle. Le temps s'écoule doucement, le tressaillement amoureux pointe, chaque regard rapproche le modèle du peintre et inquiète l'entourage. C'est un tantinet prévisible et appliqué, mais sans faux pas. Scarlett Johansson, l'actrice divine de Lost in translation, endosse à merveille le rôle-titre. Tant et si bien qu'à travers un plan-séquence magnifique, lent travelling avant sur elle en train de poser, son visage se confond avec celui du tableau. Une mise en abyme très troublante. Dans le genre, une perle.
LA JEUNE FILLE A LA PERLE, Peter Webber 2003, Colin Firth, Scarlett Johansson, Tom Wilkinson (bio)@@@ (E)
Le XVIIe siècle est l'âge d'or de la peinture hollandaise. La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Elle s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'effo ...

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LA LA LAND, Damien Chazelle 2017, Ryan Gosling, Emma Stone (musical)@@@


Au coeur de Los Angeles, une actrice en devenir prénommée Mia sert des cafés entre des auditions. De son côté, Sebastian, passionné de jazz, joue du piano dans des clubs miteux pour assurer sa subsistance. Tous deux sont bien loin de la vie rêvée à laquelle ils aspirent, mais ils développent des sentiments amoureux l'un pour l'autre.

TELERAMA
Une comédie musicale où un pianiste (Ryan Gosling) et une actrice (Emma Stone) s’aiment, souffrent et rêvent de gloire. Héritier de Jacques Demy, Damien Chazelle nous embarque au pays de “Chantons sous la pluie” version Los Angeles.
Ce tourbillon de chansons et de numéros dansés ambitionne de retrouver le lustre d’un Hollywood légendaire. Pour ne parler que de ces vingt dernières années, d’autres films ont plus ou moins échoué dans cette tentative : Nine (Rob Marshall), par académisme, et Moulin Rouge (de Baz Luhrmann), par outrance. La La Land y parvient grâce à un équilibre rare entre la dévotion perfectionniste et la relecture inquiète. Même si Ryan Gosling et Emma Stone ont travaillé de longs mois leur chant et leur danse, une fragilité émouvante dément, par instants, leur professionnalisme. Tout comme l’optimisme américain du film se laisse lézarder par la mélancolie. Au pays de Chantons sous la pluie, référence glorieuse, indépassable, Damien Chazelle le conquérant donne libre cours à son goût pour Jacques Demy et pour les amours impossibles.
LA LA LAND, Damien Chazelle 2017, Ryan Gosling, Emma Stone (musical)@@@ (E)
Au coeur de Los Angeles, une actrice en devenir prénommée Mia sert des cafés entre des auditions. De son côté, Sebastian, passionné de jazz, joue du piano dans des clubs miteux pour assurer sa subsis ...

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LA LEGENDE DU PIANISTE SUR L OCEAN, Giuseppe Tornatore 2000, Tim Roth, Melanie Thierry (mer musical)@@@


Un des machinistes du paquebot 'Virginian', découvre un bébé abandonné. Il l'adopte et l'élève comme son propre fils et le baptise "1900". L'enfant se révèle doué pour le piano et devient mondialement réputé comme étant un virtuose. Des producteurs tentent de l'enregistrer et de le faire partir en tournée dans le monde entier, mais 1900 refuse de quitter son navire. Lorsque le Virginian est condamné à être dynamité, 1900 disparaît dans l'explosion.

TELERAMA
Un génial pianiste de jazz, né sur un paquebot le premier jour du XXe siècle, passe en mer sa vie (musicale). D’un court monologue théâtral, Tornatore tire un film surdécoré, que sauve par instants l’épaisseur romanesque de Tim Roth.

Giuseppe Tornatore n’est pas Fellini. On ne va pas le lui reprocher mais a-t-il songé, tout de même, au Maestro lorsqu’il a filmé, lors d’une tempête, un piano valsant dans l’immense salle de bal d’un paquebot de luxe, style Et vogue le navire…

Inspirée d’un monologue théâtral d’Alessandro Barrico, voici l’histoire d’un bébé abandonné lors de l’arrivée à New York d’un bateau aussi luxueux que le Titanic. Un soutier le recueille, entre un cigare à moitié fumé et quelques papiers froissés. Et il le baptise Danny Boodman (comme lui) T.D. Lemon (comme la boîte dans laquelle il l’a déniché) « 1900 » (parce que nous sommes le premier jour du siècle nouveau).

Danny Boodman T.D. Lemon « 1900 » va grandir dans le ventre de ce navire sans jamais mettre pied à terre. À 7 ans, il manifeste des dons étonnants pour la musique. Ni classique ni moderne, proche du jazz, avec quelque chose au-delà… Des années plus tard, Jerry Roll Morton, qui, lui, l’a carrément inventé, le jazz, viendra le défier, sur ce bateau qu’il ne quitte jamais…

Ce duel musical donne lieu à une scène très rigolote, qui pourrait même être magnifique, si Tornatore ne s’obstinait à la gâcher par de stupides effets de caméra. Ah, ces travellings rapides sur le clavier pour suggérer le rythme, avec, en surimpression, la multiplication des mains de « 1900 », pour mieux exprimer sa virtuosité !

Tornatore n’est pas Fellini. Et Ennio Morricone n’est ni Mozart ni Verdi (pour le lyrisme). Il a composé une musique dont aucun hôtel ne voudrait, même pour sonoriser ses ascenseurs. Tics esthétiques d’un côté, soupe musicale de l’autre : on a du mal à résister. Et pourtant… Lorsque Tornatore consent à calmer ses ardeurs techniques, la sensibilité de Cinema Paradiso n’est pas loin. Le scénario est si romanesque, si original que le charme agit. Et Tim Roth, à la fois enfantin et fragile, arrive à donner à ce film inégal la grâce funambulesque qui lui manque.
LA LEGENDE DU PIANISTE SUR L OCEAN, Giuseppe Tornatore 2000, Tim Roth, Melanie Thierry (maritime musical)@@@ (E)
Un des machinistes du paquebot 'Virginian', découvre un bébé abandonné. Il l'adopte et l'élève comme son propre fils et le baptise "1900". L'enfant se révèle doué pour ...

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LA LOI DE TEHERAN, Saeed Roustayi 2021 (terrorisme islam)@


En Iran, la sanction pour possession de drogue est la même que l'on ait 30 g ou 50 kg sur soi : la peine de mort. Dans ces conditions, les narcotrafiquants n'ont aucun scrupule à jouer gros et la vente de crack a explosé. Bilan : 6,5 millions de personnes ont plongé. Au terme d'une traque de plusieurs

TELERAMA
Regorgeant d’idées de mise en scène, ce long métrage singulièrement efficace décrit une réalité insoupçonnée – la drogue fait des ravages en Iran –, entre enquête policière, film-dossier et drame social. Un choc.

le cinéma iranien ne nous a pas habitués à ça. Un flic replet, vite à bout de souffle, cavale après un dealer dans un dédale de ruelles, croit le coincer, puis le perd, ignorant que le criminel volatil vient en fait d’être enseveli vivant sur un chantier… Après cette sidérante entrée en matière, Saeed Roustaee, talentueux trentenaire à qui l’on doit Leila et ses frères, réalisé depuis, déroule un polar riche en ruptures de ton.

On s’attache d’abord à un policier des stups acharné à démanteler un réseau de trafiquants. Il procède méthodiquement, remontant la chaîne maillon par maillon, du consommateur — images folles d’accros au crack entassés en famille dans des cylindres de béton destinés à la construction — au grossiste. Descentes, arrestations, interrogatoires… un parcours miraculeusement décapé de ses clichés par la découverte d’une réalité insoupçonnée (l’Iran compte 6,5 millions de toxicomanes, selon le carton final), le foisonnement et l’épaisseur des personnages, l’abondance de dialogues.

Une mise en scène étourdissante
Cette manière d’« Iranian Connection » ne s’arrête pas une fois les bandits derrière les barreaux. On les accompagne dans une cellule surpeuplée, théâtre sordide où le « gros poisson » ferré par le héros accapare le devant de la scène. La Loi de Téhéran plonge alors dans les arcanes d’une justice impitoyable — que l’on détienne 5 grammes ou 500 kilos de drogue, c’est la peine de mort assurée — et le constat d’une misère sociale désespérante. Entre suspense, drame et film-dossier, on retient des scènes bouleversantes, comme lorsqu’un petit garçon tout fier improvise une démonstration de gymnastique au parloir de la prison, en guise d’adieu à son oncle sur le point d’être exécuté. Une œuvre gorgée d’idées de mise en scène et singulièrement efficace.

LA LOI DE TEHERAN, Saeed Roustayi 2021 (terrorisme islam)@ (E)
En Iran, la sanction pour possession de drogue est la même que l'on ait 30 g ou 50 kg sur soi : la peine de mort. Dans ces conditions, les narcotrafiquants n'ont aucun scrupule à jouer gros et la vente de crack a explosé ...

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LA LOI, Christian Faure 2014, Emmanuelle Devos, Lorant Deutch (histoire bio)@@


Ce 29 novembre 1974. L'Assemblée nationale adopte la loi légalisant l'interruption volontaire de grossesse. Derrière ce texte qui divise, une femme, Simone Veil, seule face à sa majorité. Retour sur les débats qui ont précédé le vote, période durant laquelle rien ne lui sera épargné : solitude, injures, tractations politiques.

TELERAMA
En 1974, lors du débat sur la loi lagalisant l’IVG, Simone Veil fait face à la violence que suscite son projet. Emmanuelle Devos convainc même si la mécanique narrative reste un rigide.

Le 26 novembre 1974, Simone Veil, ministre de la Santé, est à la tribune de l'Assemblée nationale pour défendre son projet de loi légalisant l'avortement. Face à une assemblée d'hommes, elle s'apprête à rappeler l'injustice dont sont victimes les trois cent mille Françaises qui avortent chaque année dans la clandestinité, risquant la mutilation et la mort.

Ce téléfilm raconte avec précision les trois jours et deux nuits de débats qui ont donné la mesure des dissonances au sein de la société française, tiraillée entre désir d'émancipation et réflexes archaïques. Au-delà du courage, souvent salué, de Simone Veil, il met en lumière l'habileté qui lui a permis d'emporter la bataille, en plaçant le débat sur le terrain de la santé publique et de l'ordre social plutôt que sur celui, plus risqué, de la lutte féministe. La stratégie politique ainsi décryptée est passionnante, mais on ne peut pas dire pour autant que la fiction se soit aisément faufilée dans les interstices de l'Histoire. L'incarnation d'Emmanuelle Devos convainc mais, pour des questions de respect de la vie privée, ne s'autorise que de très discrets glissements intimistes. Et l'intrigue parallèle, tissée autour d'une jeune journaliste, personnage « prétexte » chargé d'enquêter sur la réalité de l'avortement clandestin, sent trop l'artifice à visée pédagogique.

Le 29 novembre 1974, l'Assemblée française adopte la loi légalisant l'interruption volontaire de grossesse. Derrière ce texte se tient une femme, Simone Veil, seule contre sa majorité. Trois jours de débats précèdent le vote. Durant ces longues heures, la ministre de la Santé, nouvelle venue en politique, doit se défendre devant un Parlement presque exclusivement composé d'hommes. Ce projet, loin de faire l'unanimité, suscite la violence, jusqu'aux relents antisémites. Tractations politiques, injures et agressions accompagnent les débats, à l'intérieur et à l'extérieur de l'arène politique. Consciente d'avoir entre ses mains l'avenir de centaines de femmes, Simone Veil fait face, avec force et dignité...


LA LOI, Christian Faure 2014, Emmanuelle Devos, Lorant Deutch (histoire bio)@@ (E)
Ce 29 novembre 1974. L'Assemblée nationale adopte la loi légalisant l'interruption volontaire de grossesse. Derrière ce texte qui divise, une femme, Simone Veil, seule face à sa majorité. Retour sur les d& ...

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LA MACHINE A EXPLORER LE TEMPS, Simon Wells 2002, Jeremy Irons (science fiction)@


À New York, en 1899, Alexander Hartdegen, un brillant physicien de l'université de Columbia, fait la connaissance d'Emma, une charmante demoiselle dont il tombe follement amoureux. Un soir, dans Central Park, il trouve le courage de lui déclarer sa flamme et de lui offrir une bague de fiançailles.

ALLOCINE
C'est de la pure science-fictions sur le thème du voyage dans le temps. Ici il ne s'agit pas de voyage dans le passé (et tous les paradoxes qui vont avec) mais dans un avenir plus au moins lointain: un futur proche et surtout un beaucoup plus éloigné. Dans les 2 cas c'est une vision optimiste de l'avenir de la Terre, ce qu'on ne voit pas si souvent au cinéma, et en plus les paysages, les décors et les effets spéciaux sont très bien. La fin est très positive.
Après, on a plutot l'impression d'un film à budget moyen qu'un budget à 122 millions de dollars et le film est un peu naif, ils auraient pu faire moins basique.
Mais l'ensemble est pas mal.
LA MACHINE A EXPLORER LE TEMPS, Simon Wells 2002, Jeremy Irons (science fiction)@@ (E)
À New York, en 1899, Alexander Hartdegen, un brillant physicien de l'université de Columbia, fait la connaissance d'Emma, une charmante demoiselle dont il tombe follement amoureux. Un soir, dans Central Park, il trouve le cour ...

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LA MARCHE DE L EMPEREUR, Luc Jacquet 2005


Les manchots empereurs vivent en colonie en Antarctique. Au milieu de leurs congénères, chaque couple de manchots lutte contre les conditions extrêmes pour perpétuer l'espèce et protéger leur petit des nombreux obstacles et dangers qui les guettent. Chaque année est un cycle qui voit la naissance d'un seul petit manchot par couple, dont beaucoup n'atteindront pas l'âge adulte, voire n'auront pas la chance de naître. Outre le grand froid, le vent et les tempêtes, ils affrontent des prédateurs tels que le léopard de mer et le pétrel géant. Les parents alternent entre protection de l'œuf puis du petit dans l'intérieur des terres (plus stable et protégé que la banquise) et pêche sur le littoral. Des kilomètres de marche sont alors nécessaires pour utiliser les avantages de ces deux territoires alors que le manchot, bien plus à l'aise dans l'eau, est incapable de voler et se déplace avec difficulté sur le continent.
LA MARCHE DE L EMPEREUR, Luc Jacquet 2005(middle)@@@ (E)
Les manchots empereurs vivent en colonie en Antarctique. Au milieu de leurs congénères, chaque couple de manchots lutte contre les conditions extrêmes pour perpétuer l'espèce et protéger leur petit d ...

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LA MEMOIRE DANS LA PEAU, Doug Liman 2002, Matt Damon, Franka Potente (thriller mer)@@


Sur la côte adriatique, un bateau de pêche repère le corps inanimé d'un homme ballotté par les flots. Des marins s'empressent de le repêcher. Portant des traces de balles dans le dos, cet homme à l'identité inconnue a miraculeusement survécu. Cependant, il ne se souvient plus de rien, même pas de son nom ou des raisons pour lesquelles on a tenté de le tuer. Toutefois, un indice subsiste : de sa hanche est extraite une petite capsule holographique indiquant un numéro de compte à Zurich.
LA MEMOIRE DANS LA PEAU, Doug Liman 2002, Matt Damon, Franka Potente (thriller mer)@@ (E)
Sur la côte adriatique, un bateau de pêche repère le corps inanimé d'un homme ballotté par les flots. Des marins s'empressent de le repêcher. Portant des traces de balles dans le dos, cet homme à ...

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LA MOME, Olivier Dahan 2007, Marion Cotillard, Jean-Pierre Martins (musical bio)@@


Enfant, Édith commence à chanter avec son père, lui-même acrobate, lors d'une représentation. Sa voix captive l'audience. Pendant plusieurs années, elle continue de chanter dans les rues de Montmartre pour gagner sa vie. Puis elle fait la connaissance de Louis Leplée, patron d'un cabaret, qui lui propose de chanter dans son établissement. C'est aussi lui qui lui donnera le surnom de "la Môme". Commence alors pour Édith le début d'une longue carrière de Paris à New York.

TELERAMA
La vie de Piaf, de Belleville à New York, non sans dévoiler quelques vérités dérangeantes. Marion Cotillard, très impliquée, est fidèle à l’esprit de la chanteuse.

Dans cette biographie enflammée, partiale mais précise, impossible de dissocier l’existence de la femme blessée de son œuvre. Sa voix contient toute sa vie. L’enfant grandit dans les rues de Belleville, est abandonnée par sa mère, récupérée par son père, qui la confie à sa propre mère, tenancière de bordel en Normandie.

Le cinéaste sélectionne des moments-clés comme autant d’instantanés. Ascension, grandeur et déchéance, donc. Mais sans chronologie linéaire. Très tôt, la fin est montrée. Rien n’est caché de sa dégradation physique. Mais Piaf a le don de transformer sa laideur en beauté. L’exceptionnel, chez cette artiste, c’est sa foi inébranlable, en l’amour, en la chanson et… en sainte Thérèse. Tout près de la Piaf décadente (alcoolique, morphinomane), il y a la Piaf dévote. D’un extrême à l’autre, la même personne qui abhorre la tiédeur. Le bien et le mal, l’amour et le chagrin, le succès et l’excès… l’un exacerbe toujours l’autre. Marion Cotillard (Oscar et César de la meilleure actrice) s’offre sans compter, donnant l’illusion de risquer sa peau, au sens propre et au figuré.
LA MOME, Olivier Dahan 2007, Marion Cotillard, Jean-Pierre Martins (musical bio)@@ (E)
Enfant, Édith commence à chanter avec son père, lui-même acrobate, lors d'une représentation. Sa voix captive l'audience. Pendant plusieurs années, elle continue de chanter dans les rues de Montmartr ...

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LA MONTANA RUSA, Emilio Martinez Lazaro 2012, Ernesto Alterio, Veronica Sanchez, Alberto San Juan (sentimental)@@


L'intrigue suit un triangle amoureux entre trois amis de longue date qui se retrouvent : un clown (Lorenzo), un animateur de télévision (Luis) et une violoniste frigide (Ada).
LA MONTANA RUSA, Emilio Martinez Lazaro 2012, Ernesto Alterio, Veronica Sanchez, Alberto San Juan (sentimental film e)@@ (E)
L'intrigue suit un triangle amoureux entre trois amis de longue date qui se retrouvent : un clown (Lorenzo), un animateur de télévision (Luis) et une violoniste frigide (Ada). ...

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LA MULE Clint Eastwood 2018, Clint Eastwood, Bradley Cooper@@


À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est non seulement fauché et seul, mais son entreprise risque d'être saisie. Il accepte alors d'être chauffeur, un petit boulot, en apparence, facile. Sauf que, sans le savoir, il s'est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain. Extrêmement performant, il transporte des cargaisons de plus en plus importantes. Ce qui pousse les chefs du cartel, toujours méfiants, à lui imposer un supérieur chargé de le surveiller.
LA MULE Clint Eastwood 2018, Clint Eastwood, Bradley Cooper (thriller drogue)@@ (E)
À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est non seulement fauché et seul, mais son entreprise risque d'être saisie. Il accepte alors d'être chauffeur, un petit boulot, en apparence, facile. Sauf que, sans le ...

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LA NUEE, Just Philippot, 2020, Suliane Brahim, Marie Narbonne, Laura Hébrard (catastrophe)@@


Virginie a du mal à concilier sa vie d'agricultrice avec celle de mère célibataire. Pour faire vivre sa famille et éviter la faillite de sa ferme, elle se consacre corps et âme à l'élevage de sauterelles comestibles. La vie est dure : les soucis financiers et les problèmes pratiques s'accumulent, les tensions avec ses enfants et ses voisins augmentent. Petit à petit, Virginie commence à développer un lien étrange et obsessionnel avec ses sauterelles.

TELERAMA
Dans sa petite exploitation écoresponsable, une mère de famille élève des sauterelles. Mais tout se dérègle… Un premier film horrifique fascinant.

Dans la famille des insectes, la sauterelle fait partie des « gentils ». Rien à craindre d’elle, a priori. Virginie, fermière atypique, a décidé d’en faire son animal d’élevage. Il s’agit de sauterelles comestibles dont elle tire une farine hyper protéinée, destinée à l’alimentation d’autres bêtes. C’est un type d’agriculture pionnière, peu coûteuse, écoresponsable. Cette mère de famille célibataire, courageuse, travaille durement et toute seule, pour que sa petite exploitation puisse la faire vivre avec ses deux enfants, encore en âge d’aller à l’école. L’aînée, adolescente, l’aide un peu puis rechigne, gardant un amer souvenir de la disparition de son père, qui s’est tué à la tâche avec ses chèvres…

Les gestes accomplis dans les serres abritant les sauterelles, les différentes étapes de la chaîne du travail, la vie au quotidien de la famille, les tracas mais aussi les moments de joie, tout cela est décrit de manière naturaliste. Reste qu’à travers des éléments tant visuels que sonores (la partition subtile de grésillements et de crissements), instillés tout au long de l’action, on pressent bien que La Nuée va décoller de la terre ferme vers le fantastique horrifique. Cette combinaison de réalisme et de film catastrophe est chose rare, sinon exceptionnelle dans le cinéma français. Pour son premier long métrage, Just Philippot frappe fort. En s’appuyant sur un scénario très original, il fait preuve d’une mise en scène aussi maîtrisée que réfléchie.

La violence qui se manifeste est d’autant plus marquante qu’elle reste longtemps réprimée. Elle couve. L’angoisse monte de manière lente et progressive, à mesure que l’éleveuse met la main dans un engrenage, contraire à ses principes, celui d’un productivisme à tous crins. Le film offre une allégorie aux interprétations multiples. Qui peut évoquer à la fois l’addiction au travail, l’enfermement dans une bulle, une folie faisant écho au dérèglement général — économique, climatique… Le tout se déploie avec une forme de beauté sanguinaire, monstrueuse. Dans sa manière de filmer l’insecte ailé sous différentes coutures, en très gros plan ou en nuée menaçante dans le ciel, le cinéaste fait assurément mouche, si l’on peut dire.

Son film émeut, aussi. Car on a largement le temps de s’attacher à chacun des personnages. Aux deux enfants inquiets ; confusément pour le cadet, lucidement pour l’aînée. Au viticulteur généreux qui vient souvent donner un coup de main, ami dévoué et possible amoureux. Et bien sûr à Virginie, à la fois bourreau et victime : Suliane Brahim (sociétaire de la Comédie-Française), fascinante de fébrilité, apporte une densité de chaque instant à ce personnage de femme av
LA NUEE, Just Philippot, 2020, Suliane Brahim, Marie Narbonne, Laura Hébrard (horreur catastrophe)@@ (E)
Virginie a du mal à concilier sa vie d'agricultrice avec celle de mère célibataire. Pour faire vivre sa famille et éviter la faillite de sa ferme, elle se consacre corps et âme à l'élevage de ...

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LA PANTHERE DES NEIGES, Sylvain Tesson (nature environnement) @@


La Panthère des neiges est un récit de Sylvain Tesson publié le 10 octobre 2019 aux éditions Gallimard et qui a reçu le prix Renaudot la même année

TELERAMA
De cette quête délicate, Tesson avait déjà tiré un récit étincelant, dans lequel il célébrait l’affût comme style de vie et déplorait le lien distendu de l’homme avec la nature. Bien plus qu’une adaptation de l’ouvrage à succès, le documentaire raconte avec son propre regard, aussi épuré que subtil, cette épopée. Entre observation amoureuse du vivant et récit d’aventures introspectif, l’itinérance est rehaussée par le spectacle hypnotique de paysages à la beauté primitive, graciles estampes minérales entre ciel et terre.
Bête à fantasmes, la panthère des neiges apporte au récit son fil narratif et sert de moteur au suspense, objet d’une excitation quasi enfantine et contagieuse, qui évoque le yéti de Tintin au Tibet ou la baleine blanche de Moby Dick. Un animal de légende teintant de son aura de mystère ce manifeste de vie contemplative, qui est aussi une célébration de la beauté à l’état sauvage.
LA PANTHERE DES NEIGES, Sylvain Tesson (nature environnement) @@ (E)
La Panthère des neiges est un récit de Sylvain Tesson publié le 10 octobre 2019 aux éditions Gallimard et qui a reçu le prix Renaudot la même année

TELERAMA
De cette quête d ...

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LA PART DES ANGES, Ken Loach 2012, Paul Brannigan, John Henshaw (societa)@@@


Écossais, tout juste 20 ans et un casier judiciaire déjà bien chargé, Robbie passe de nouveau devant le tribunal pour une bagarre de plus. Comme il va être père, le juge lui accorde la clémence et le condamne à des travaux d'intérêt général ainsi que trois losers de première catégorie.

TELERAMA
Visage balafré, jogging flottant, l’Écossais Robbie pourrait être le frère des héros nerveux et marginaux de Riff-Raff. Une copine enceinte, pas de boulot, une tendance à la bagarre : ça part mal. Dans un accès de violence, Robbie a agressé un inconnu. Le début, au tribunal, suggère un drame social, dur, poignant, comme ceux auxquels Loach nous a habitués. Pourtant, dès que Robbie est condamné — à des travaux d’intérêt général —, le film s’attache à son sauvetage. La rédemption prend un chemin inattendu : celui de la comédie. Grâce à son superviseur, amateur de pur malt, le voyou se ­découvre un talent de goûteur. Un avenir. Tournée des distilleries, dégustation… et illumination. Avec ses compagnons de peine, un ahuri, une kleptomane et un rustre, il bricole une arnaque…
Ken Loach rêve d’une revanche des pauvres mais évite tout sermon. Rien, dans cette équipée de branquignols, n’est pris trop au sérieux. Le naturel des acteurs rappelle l’ambiance des comédies italiennes des années 1950. Cette drôle de « cambriole pour les nuls », c’est presque une version en kilt du Pigeon, de Mario Monicelli. À une (énorme) différence près : les antihéros de jadis restaient dans leur mouise. Ceux d’aujourd’hui font flamber la fatalité sociale au whisky.
LA PART DES ANGES, Ken Loach 2012, Paul Brannigan, John Henshaw (societe)@@@ (E)
Écossais, tout juste 20 ans et un casier judiciaire déjà bien chargé, Robbie passe de nouveau devant le tribunal pour une bagarre de plus. Comme il va être père, le juge lui accorde la clémenc ...

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LA PASSAGERE, Héloïse Pelloquet 2022, Cécile de France, Félix Lefebvre (sentimental)@@


Chiara vit sur une île de la côte atlantique, endroit où son mari Antoine a grandi. Ensemble, ils forment un couple très heureux et profondément amoureux. Elle a même appris le métier d'Antoine, la pêche, et travaille régulièrement à ses côtés depuis désormais vingt ans. L'arrivée sur l'île de Maxence, un nouvel apprenti, va bousculer l'équilibre de leur relation, ainsi que les certitudes de Chiara.

TELERAMA
Une pêcheuse dans la force de l’âge redécouvre la liberté et la sensualité. Premier long métrage d’Héloïse Pelloquet, cette tempête des sentiments offre une belle partition aux interprètes.

Tout au bout d’une côte atlantique battue par les vents, Chiara est pêcheuse depuis vingt ans, depuis qu’elle a débarqué dans la vie d’Antoine, qui lui a enseigné ce labeur marin qui rougit les joues, blesse les doigts et forge les biceps. Quand le jeune Maxence devient l’apprenti du couple, jusque-là heureux, une tempête sensuelle fait chavirer Chiara…

La belle singularité de ce premier long métrage repose sur une manière délicate d’aborder l’adultère, et de faire d’une femme de 40 ans passés une vraie figure de liberté. Les films de métier sont souvent passionnants et c’est le cas de celui-ci, attaché au moindre geste, à chaque casier de crabes ou roulis sur le bateau, mais aussi à ces moments de pause entre amis dans un bar, où les corps salés oublient qu’ils sont rompus.

La réalisatrice réussit particulièrement les scènes d’amour, avec une mise en scène frontale qui n’exclut pas la joie complice entre les amants, et avec, surtout, une consécration du plaisir féminin. Même si quelques scènes manquent de finesse quant à la réaction de ce petit microcosme insulaire face à la femme adultère, l’épilogue surprend. Face au déjà charismatique Félix Lefebvre, révélé par Été 85, de François Ozon, Chiara a les traits et les frémissements de Cécile de France, décidément formidable dès qu’il s’agit, comme dans La Belle Saison, de Catherine Corsini (2015), d’interpréter l’éveil sensuel avec chaque pore de sa peau. Sa carnation, son incarnation donnent envie de suivre cette Passagère.
LA PASSAGERE, Héloïse Pelloquet 2022, Cécile de France, Félix Lefebvre (sentimental)@@ (E)
Chiara vit sur une île de la côte atlantique, endroit où son mari Antoine a grandi. Ensemble, ils forment un couple très heureux et profondément amoureux. Elle a même appris le métier d'Antoine, ...

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LA PASSION DE DODIN BOUFFANT, Tran Anh Hung 2023, Juliette Binoche, Benoît Magimel (gastronomie table)@


En France vers 1885, Eugénie travaille depuis 20 ans comme cuisinière pour le célèbre gastronome Dodin. De leur amour commun pour la gastronomie naissent des plats uniques, si savoureux et délicats qu'ils attirent de nombreux clients du monde entier.

TELERAMA
POUR
Célébrer le prestige culinaire français mais faire aussi un pari de cinéma, voilà le menu de ce film où les plats sont innombrables et les mots comptés, la musique quasiment absente... Des personnages qui s’affairent dans une cuisine du XIXe siècle, on ne saura, hormis leur talent aux fourneaux, que le strict nécessaire. Sorti d’un roman de Marcel Rouff, Dodin Bouffant est un gastronome (en partie inspiré par le célèbre Brillat-Savarin, 1755-1826), un notable dont l’unique ambition est de briller à table. Eugénie, sa compagne, n’a jamais voulu devenir sa femme pour mieux rester, par-dessus tout, sa cuisinière. Au lieu d’enfants, le couple a deux apprenties marmitonnes. Et consacre sa vie à estomaquer un cercle d’amis en les régalant de mets extraordinaires.

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Dans cette monomanie culinaire, Tràn Anh Hùng a trouvé une richesse étonnante. Dodin, c’est la cuisine comme spectacle, et le réalisateur a su le traduire en images avec brio. Eugénie, dont Juliette Binoche fait vibrer la réserve, c’est l’art de cuisiner en secret, en s’effaçant. Salué, très justement, par le Prix de la mise en scène à Cannes, voici un film festif, gustatif, contemplatif et méditatif. D’une originalité savoureuse de bout en bout. — Frédéric Strauss

o CONTRE
« Savoureux » si on aime les repas à 6 000 calories, peut-être. Mais, après deux heures et quatorze minutes de cuisson à l’étouffée pour le spectateur, c’est plutôt le terme de « faisandé » qui vient en bouche. On ne va pas au cinéma pour voir un épisode interminable de Top chef, disposerait-il d’un « directeur gastronomique » aussi prestigieux que le chef multi-étoilé Pierre Gagnaire et serait-il photographié comme La Laitière, de Vermeer — ou, pour être plus précis, comme une vieille publicité qui s’inspirait du célèbre tableau du maître hollandais. Au moins, dans la télé-réalité culinaire de M6, les candidats nous dispensent-ils des platitudes pseudo-philosophiques sur l’art du bien manger et le « printemps de la vie » assénées par les héros aux fourneaux de Tràn Anh Hùng et leurs convives dodus et bouffis. Et que dire du Prix de la mise en scène reçu au Festival de Cannes, sinon qu’un réalisateur qui ose enchaîner une nature morte de poire pochée avec un plan sur les fesses nues de Juliette Binoche mériterait plutôt la Palme du mauvais goût ? — Samuel Douhaire
LA PASSION DE DODIN BOUFFANT, Tran Anh Hung 2023, Juliette Binoche, Benoît Magimel (gastronomie table)@ (E)
En France vers 1885, Eugénie travaille depuis 20 ans comme cuisinière pour le célèbre gastronome Dodin. De leur amour commun pour la gastronomie naissent des plats uniques, si savoureux et délicats qu'ils ...

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LA PASSION VAN GOGH, Dorota Kobiela et Hugh Welchman 2017 (animation bio)@@


Paris, été 1891. Alors que la nouvelle de la mort de Vincent Van Gogh vient de tomber, Armand Roulin, fils d'un proche du peintre qui voyait d'un mauvais œil cette relation, est chargé de porter la nouvelle. Cependant, Armand réalise vite qu'il a mal jugé le peintre et se met en tête de comprendre son geste désespéré.

TELERAMA
Que d’efforts vains ! De vrais acteurs ont tourné une intrigue improbable : une lettre égarée de Vincent Van Gogh, qu’un facteur est chargé de remettre à Théo, son frère… Ensuite les soixante mille plans ont été repeints dans le style du peintre. Travail colossal et fausse bonne idée : on émerge fourbu de cet exercice de style, rendu encore plus vain par le dialogue français neuneu, dit notamment par Pierre Niney. Qu’est-il allé faire dans cette galère ?
LA PASSION VAN GOGH, Dorota Kobiela et Hugh Welchman 2017, Pierre Niney (animation bio)@@ (E)
Paris, été 1891. Alors que la nouvelle de la mort de Vincent Van Gogh vient de tomber, Armand Roulin, fils d'un proche du peintre qui voyait d'un mauvais œil cette relation, est chargé de porter la nouvelle. Cepen ...

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LA PETITE BANDE, Pierre Salvadori 2022 (societe nature)@@


La petite bande, c'est Cat, Fouad, Antoine et Sami, quatre collégiens de 12 ans. Par fierté et provocation, ils s'embarquent dans un projet fou : faire sauter l'usine qui pollue leur rivière depuis des années.

TELERAMA
Des enfants décident d’incendier l’usine qui pollue leur rivière. Salvadori fait des merveilles en filmant ce minigang pyromane, drôle et parfois cruel.

Qui n’a jamais rêvé de grandir à l’ombre protectrice d’un groupe de copains, à la vie, à la mort ? Pour le mal nommé Aimé, souffre-douleur d’un collège corse, ce fantasme semble aussi inaccessible que de pouvoir, rien qu’une fois, préserver son goûter de ses bourreaux gloutons. Et pourtant… À son grand étonnement, le garçon se voit proposer de rejoindre Cat, Fouad, Antoine et Sami pour participer à leur projet fou : incendier l’usine du coin, qui pollue la rivière.

Écolos, les préados ? Pas seulement… Salvadori ne plaque ni discours ni vision angélique d’adulte sur cette période de la vie où le simple désir de « parler à une fille » peut remplir des jours et des nuits, quand il ne pousse pas à faire tout et n’importe quoi. Surtout n’importe quoi. L’ode à la nature est pourtant bien là, à la fois discrète et partout. L’esprit d’aventure, le sentiment de liberté que l’on peut ressentir à 12 ans sont magnifiés par l’été corse, la beauté des forêts et des rivières de montagnes. Tels des Robinson-nés, les membres de la petite bande connaissent ce paysage aussi intimement que le cinéaste insulaire qui les dirige, et ça se voit. Dans ce paradis de maquis, que l’on pourrait perdre aussi sûrement que l’enfance, la joie de cette cocasse escouade aux genous écorchés enchante.

Entre les jeunes pyromanes amateurs — un casting pétillant de vitalité, de naturel et de drôlerie —, une symbiose étincelante naît dès les premiers instants, emportant tout sur son passage. Quant aux dialogues, ils crépitent comme un feu de camp le soir au fond des bois.
LA PETITE BANDE, Pierre Salvadori 2022 (societe nature)@@ (E)
La petite bande, c'est Cat, Fouad, Antoine et Sami, quatre collégiens de 12 ans. Par fierté et provocation, ils s'embarquent dans un projet fou : faire sauter l'usine qui pollue leur rivière depuis des années.

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LA PIANISTE, Michael Haneke 2001, Isabelle Huppert, Annie Girardot, Benoit Magimel (societe musical)@@


Une professeure de piano d'âge moyen dans un conservatoire de Vienne possède le talent, la discipline et la dureté nécessaires pour masquer son appétit sexuel pour le voyeurisme, les films pornographiques et la masturbation violente.
Erika Kohut, professeur de piano au conservatoire de Vienne, entend dresser les élèves comme elle fut dressée elle-même. Mais dressée à quoi ? A 40 ans passés, elle habite toujours seule avec sa mère, qui la cogne comme une petite fille dévoyée...

TELERAMA
Conçue pour impressionner, cette adaptation du roman d'Elfriede Jelinek par Michael Haneke y parvient parfaitement. Il suffit de voir Erika, petite dame aux allures de bas-bleu, s'enivrer d'un vieux Kleenex imbibé de sperme dans une cabine de sex-shop ou se taillader le sexe avec une lame de ­rasoir...

Mais le sordide grand-guignol exsude peu à peu une terrible vérité. Sur les ravages entre mère (bravo Girardot) et fille, comme sur l'enfermement dans une perversion sexuelle. Par son casting français, le film échappe à une interprétation strictement autrichienne - dénonciation de la haute culture viennoise par l'étalage des frustrations et des douleurs qu'elle sécrète. Et l'on a rarement vu Huppert (exceptionnelle) laisser filtrer une souffrance aussi abyssale.

LA PIANISTE, Michael Haneke 2001, Isabelle Huppert, Annie Girardot, Benoit Magimel (societe musical)@@ (E)
Une professeure de piano d'âge moyen dans un conservatoire de Vienne possède le talent, la discipline et la dureté nécessaires pour masquer son appétit sexuel pour le voyeurisme, les films pornographiques e ...

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LA PLACE D UNE AUTRE, Aurélia Georges, 2021, Sabine Azema (guerre)@@@


Paris, 1914. Pour échapper à la prostitution, la jeune Nélie Laborde s’engage comme auxiliaire de la Croix-Rouge. Témoin de la mort de Rose, une consœur de son âge attendue à Nancy comme lectrice auprès d’Éléonore de Lengwii, une riche bourgeoise de province, elle usurpe son identité. Devenue Rose, elle prend peu à peu ses marques dans la maisonnée, emplie de gratitude pour la maîtresse des lieux qui s’attache à elle. Mais un soir, la véritable Rose fait irruption et réclame la place qui lui était promise…

TELERAMA
Un beau film à suspense sur fond d’injustice sociale. Mais la rédaction est partagée.
Pour
Fille de lingère, de père inconnu, Nélie (Lyna Khoudri) échappe à la prostitution et à la misère en devenant infirmière auxiliaire durant la guerre de 14-18. Une nuit, une jeune femme suisse, Rose, meurt sous ses yeux à la suite d’un bombardement. Nélie décide alors de prendre sa place. Elle rejoint Nancy, où elle se présente auprès d’une riche veuve, Éléonore (Sabine Azéma), pour devenir sa lectrice. La maison bourgeoise devient un petit théâtre où se noue un lien étrange. Entre deux femmes de conditions, d’esprits et d’âges différents. La fausse Rose se montre séduisante, attentionnée, spirituelle. C’est le pari du film : faire de la menteuse une héroïne romanesque.
Nélie imite si bien celle qu’elle a rêvé d’être qu’elle le devient. À savoir : une femme indépendante, libérée du joug des hommes, qui trouve une forme de paix dans un endroit protégé. Cette affaire de femmes repose essentiellement sur une volonté acharnée de justice sociale. On n’oubliera pas de sitôt la séquence poignante où Nélie, acculée au fond d’un couloir, lève la main pour témoigner d’une brûlure sur sa paume, comme si elle prêtait serment devant un tribunal. — J.M.
Contre
L’histoire est forte, ou pourrait l’être… Mais elle est si mal racontée ! Tout en nous plongeant dans une intrigue tissée de mensonges et de dissimulations, la réalisatrice fait de son héroïne une oie blanche, une parfaite innocente. Le trouble est gâché par la réalisatrice, qui gomme la duplicité de Nélie. Par peur, sans doute, qu’on se mette à détester ce personnage, elle l’a rendu lisse jusqu’à l’inconsistance. — F.S.

LA PLACE D UNE AUTRE, Aurélia Georges, 2021, Sabine Azema (guerre)@@@ (E)
Paris, 1914. Pour échapper à la prostitution, la jeune Nélie Laborde s’engage comme auxiliaire de la Croix-Rouge. Témoin de la mort de Rose, une consœur de son âge attendue à Nancy comme ...

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LA PREMIERE ETOILE, Lucien Jean-Baptiste, Firmine richard(comique)@@


Jean-Gabriel, marié et père de trois enfants, vit de petits boulots et passe son temps au bar PMU du coin. Un jour, pour faire plaisir à sa fille, il promet un peu vite à toute la famille de les emmener en vacances au ski.
LA PREMIERE ETOILE, Lucien Jean-Baptiste, Firmine richard(comique)@@ (E)
Jean-Gabriel, marié et père de trois enfants, vit de petits boulots et passe son temps au bar PMU du coin. Un jour, pour faire plaisir à sa fille, il promet un peu vite à toute la famille de les emmener en vacanc ...

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LA PROMESSE, Terry George 2017, Oscar Isaac, Charlotte Le Bon (saga histoire genocide armenien)@@


1914, la Grande Guerre menace d'éclater tandis que s'effondre le puissant Empire ottoman. À Constantinople, Michael, jeune étudiant arménien en médecine et Chris, reporter photographe américain, se disputent les faveurs de la belle Ana. Tandis que l'Empire s'en prend violemment aux minorités ethniques sur son territoire, ils doivent unir leurs forces pour tenir une seule promesse : survivre et témoigner.

LE MONDE
Le film de Terry George aborde un moment de l’histoire contemporaine peu évoqué par le cinéma, celui du génocide arménien, premier massacre de masse planifié du XXe siècle.
Pour soutenir la dimension extraordinaire de cet événement, il adjoint un récit romanesque déjà beaucoup éprouvé, celui d’une aventure individuelle où la nécessité de la survie cohabite avec l’évolution d’un triangle amoureux.
Fresque néo-hollywoodienne sans aucune véritable invention, La Promesse pèche surtout par la construction maladroitement didactique d’un personnage principal (incarné par Oscar Isaac) auquel le spectateur doit s’identifier. Il fait donc office de guide touristique en le plongeant à sa suite au cœur des soubresauts de l’histoire sanglante. Il faut pour cela qu’il n’en sache pas plus que celui-ci, d’où l’air perpétuellement ahuri du héros hébété face à tant d’ignominies.
LA PROMESSE, Terry George 2017, Oscar Isaac, Charlotte Le Bon (saga histoire genocide armenien)@@ (E)
1914, la Grande Guerre menace d'éclater tandis que s'effondre le puissant Empire ottoman. À Constantinople, Michael, jeune étudiant arménien en médecine et Chris, reporter photographe américain, se ...

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LA PROPHETIE DE L HORLOGE, Eli Roth 2018, Owen Vaccaro, Jack Black (science fiction)@@


Lewis, un jeune garçon de 10 ans, va vivre avec son oncle dans une vieille maison grinçante qui contient un bruit mystérieux. Il apprend vite que son oncle Jonathan et sa voisine Zimmerman pratiquent la magie.

TELERAMA
Un petit orphelin est recueilli par un oncle excentrique (Jack Black, tout en faconde débonnaire) et sa voisine (Cate Blanchett, visiblement amusée de jouer la sorcière austère vêtue de mauve), qui l’accueillent dans une bien étrange maison. Ce conte fantastique pioche autant dans une magie blanche à la Harry Potter que dans la magie noire d’un univers à la Tim Burton. Sans égaler la richesse ludique de l’un ni la folie poétique de l’autre, le récit déborde de trouvailles réjouissantes (le tic-tac maléfique qui sourd des murs…) et de personnages attachants. De la belle horlogerie hollywoodienne.
LA PROPHETIE DE L HORLOGE, Eli Roth 2018, Owen Vaccaro, Jack Black (science fiction)@@ (E)
Lewis, un jeune garçon de 10 ans, va vivre avec son oncle dans une vieille maison grinçante qui contient un bruit mystérieux. Il apprend vite que son oncle Jonathan et sa voisine Zimmerman pratiquent la magie.

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LA PROPOSITION Anne Fletcher 2009, Sandra Bullock, Ryan Reynolds (comedie sentimentale)@@


Margaret, éditrice à succès, voit sa vie bouleversée en apprenant qu'elle risque d'être expulsée vers son pays natal, le Canada. Que faire ? Margaret a une idée lumineuse : déclarer qu'elle est fiancée à son assistant, Andrew, qu'elle exploite et maltraite depuis des années ! Le malheureux accepte de prendre part à cette grande supercherie, mais à certaines conditions...
LA PROPOSITION Anne Fletcher 2009, Sandra Bullock, Ryan Reynolds (comedie sentimentale)@@ (E)
Margaret, éditrice à succès, voit sa vie bouleversée en apprenant qu'elle risque d'être expulsée vers son pays natal, le Canada. Que faire ? Margaret a une idée lumineuse : déclarer qu' ...

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LA RAFLE, Rose Bosch 2010, Jean Reno, Melanie Laurent, Gad Elmaleh (histoire shoah)@


1942. Joseph a onze ans. Et ce matin de juin, il doit aller à l'école, une étoile jaune cousue sur sa poitrine. Entre bienveillance et mépris, Jo, ses copains juifs, leurs familles, vivent dans Paris occupé jusqu'à ce matin du 16 juillet 1942, où leur vie bascule. Plus de 13.000 Juifs sont raflés par les autorités françaises. D'abord entassées au Vélodrome d'Hiver, les familles sont internées au camp de Beaune-la-Rolande avant d'être déportées.

TELERAMA
Reconstitution de la tragiquement célèbre rafle du Vél’ d’Hiv, en juillet 1942. Un film généreux, sincère, mais plombé par de multiples maladresses.

Rose Bosch se penche sur l’un des moments les plus noirs de l’Occupation, la rafle du Vél’ d’Hiv. Elle a choisi l’histoire vraie de Shmuel Weismann et des siens. Une famille juive parmi les 13 152 personnes arrêtées les 16 et 17 juillet 1942. On reçoit en plein cœur les cris, la terreur. Et, dans le Vél’ d’Hiv, la vision est affolante : une antichambre de la mort et du chaos.

Le film a le mérite de s’attaquer à l’écrasante culpabilité de la police française : l’administration traque et livre ses victi­mes à la barbarie nazie. Mais, comme pour rassurer le spectateur, le film épargne la ­société autant qu’il accable les autorités. Curé, instituteur, con­cierge, tous sont solidaires, voire héroïques. Une France résistante comme le cinéma la rêvait jusqu’aux années 60. Rose Bosch oscille entre image d’Epinal et réquisitoire. Les séquences tire-larmes se succèdent. Plus le danger se fait pressant, plus les parenthèses attendrissantes deviennent gênantes. Pas sûr qu’on puisse concilier bons sentiments et horreur pure.
LA RAFLE, Rose Bosch 2010, Jean Reno, Melanie Laurent, Gad Elmaleh (histoire shoah)@ (E)
1942. Joseph a onze ans. Et ce matin de juin, il doit aller à l'école, une étoile jaune cousue sur sa poitrine. Entre bienveillance et mépris, Jo, ses copains juifs, leurs familles, vivent dans Paris occupé ...

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LA REVANCHE D UNE BLONDE, Robert Luketic 2001, Reese Witherspoon, Luke Wilson (comedie sentimentale)@


Elle Woods ne se contente pas d'être une vraie blonde au sourire éclatant et au look d'enfer. Malheureusement, les ambitions politiques de son fiancé s'accommodent mal d'une compagne blonde. C'est ainsi qu'un triste soir, Elle se voit larguée par l'homme de sa vie. Malgré cette rupture soudaine et inattendue, celle-ci est bien décidée à prouver ses capacités et s'inscrit en droit à Harvard pour faire la conquête de la plus prestigieuse université américaine.

TELERAMA
Ce n'est pas seulement la revanche d'une blonde, mais bien celle de toutes les blondes, qui, on le sait, ont remplacé les Belges dans l'acharnement des blagues de bistrot... Car Elle — avec une majuscule, s'il vous plaît, c'est son prénom — est une pimpante nénette californienne à l'imposante garde-robe, qui va montrer que ses congénères ont de la ­matière grise sous leur blondeur.
A la recherche du goujat qui l'a larguée pour une intello de la côte Est, notre héroïne décide de le suivre à Harvard, entamant ainsi des études de droit. Miss Barbie a des atouts : une victoire à Miss Hawaii, un diplôme de « merchandising de mode » et, c'est ­noté sur son CV, le bon goût d'« avoir empêché Cameron Diaz d'acheter un affreux pull angora dans une boutique de Bel Air ». Son adaptation à la vie du campus est source de gags réjouissants...
Le divertissement rose bonbon est léger comme une bulle de savon. Mais on ne résiste pas longtemps à l'abattage de la fine Reese Witherspoon, le plus joli menton en galoche de Hollywood, jamais dupe de la nunucherie de son personnage. Derrière elle, l'épatante Selma Blair, dans un second rôle, prouve que les brunes ne comptent pas pour des prunes. Tout le monde est content...
LA REVANCHE D UNE BLONDE, Robert Luketic 2001, Reese Witherspoon, Luke Wilson (comedie sentimentale)@ (E)
Elle Woods ne se contente pas d'être une vraie blonde au sourire éclatant et au look d'enfer. Malheureusement, les ambitions politiques de son fiancé s'accommodent mal d'une compagne blonde. C'est ainsi qu'un triste soir ...

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LA SAISON DES FEMMES, Leena Yadav 2016, Tannishtha Chatterjee, Radhika Apte (societe inde)@@


Rani, veuve, vit seule et dans la pauvreté en compagnie de sa belle-mère, dans un village reculé de l'état du Gujarat. Respectueuse des traditions, elle marie son fils Gulab, un jeune homme immature, avec Janali, une jeune fille timide du village voisin. Leur union s'avère un désastre car Gulab est, à l'instar des hommes du village, rustre, violent et alcoolique.

TELERAMA
Transperçant l’obscurité dans un drôle de véhicule aux néons fluo, des filles rient aux éclats, cheveux au vent. Nous sommes en Inde, dans un coin reculé de l’État du Gujarat. À bord, il y a Bijli, danseuse-prostituée à l’excentricité fellinienne. Rani, en lutte contre des traditions familiales aliénantes qui se transmettent de mère en fille. Lajjo, méprisée et battue par un époux alcoolique qui l’accuse d’être stérile.

Dans cette production dénonçant une société archaïque, chaque héroïne incarne le féminisme. Après deux longs métrages réalisés à Bollywood, Leena Yadav bifurque vers le film indépendant. Non sans risque. Car, pour briser des tabous, elle montre ce que le cinéma indien, même alternatif, ne montre (presque) jamais : une violence conjugale, insoutenable. Ou des corps dénudés, potentiellement choquants dans un pays qui refuse la sexualité à l’écran.

Si le film fascine, c’est par ses fulgurances (magnifiques scènes de fête foraine) et ses ruptures de ton, qui font passer, en un instant, de l’effroi au rire. Les discussions, savoureuses et roboratives, entre copines se serrant les coudes font penser aux héroïnes volubiles de Quentin Tarantino dans son Boulevard de la mort (2007). Et l’on est bouleversé par le moment, d’une intense sensualité, où l’une soigne le corps tuméfié de son amie, frappée par son ivrogne de mari. Une amitié intense qui glisserait presque vers l’amour.
LA SAISON DES FEMMES, Leena Yadav 2016, Tannishtha Chatterjee, Radhika Apte (societe inde)@@ (E)
Rani, veuve, vit seule et dans la pauvreté en compagnie de sa belle-mère, dans un village reculé de l'état du Gujarat. Respectueuse des traditions, elle marie son fils Gulab, un jeune homme immature, avec Janali, ...

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LA SIRENE, Sepideh Farsi 2022 (animation)@@


En 1980, les habitants de la ville iranienne d'Abadan ont résisté au siège des troupes irakiennes. Tandis qu'Omid, 14 ans, reste avec son grand-père, son frère aîné combat au front. Dans son travail de livreur de nourriture, Omid apprend à connaître une grande variété de personnes et leurs histoires.

TELERAMA
Tout droit venu du récent festival d’Annecy (où il a remporté le Prix de la meilleure musique originale, pour sa BO signée Éric Truffaz), ce beau film d’animation nous replonge dans les tourments du conflit Iran-Irak, en 1980. Nous voilà dans les rouges violents et les ocres enflammés d’Abadan, cité pétrolière du sud de l’Iran, assiégée par l’armée ennemie. Une esthétique à la fois limpide et convulsive, conçue par le dessinateur Zaven Najjar, permet à la réalisatrice Sepideh Farsi (Demain je traverse, Red Rose), dont c’est le premier long métrage animé, d’évoquer l’un des épisodes les plus traumatiques de l’histoire de son pays, à travers le parcours d’Omid, adolescent attachant, déterminé à sauver les siens. Une œuvre sensible et humaniste sur la guerre au quotidien, entre désolation et solidarité.
LA SIRENE, Sepideh Farsi 2022 (animation)@@ (E)
En 1980, les habitants de la ville iranienne d'Abadan ont résisté au siège des troupes irakiennes. Tandis qu'Omid, 14 ans, reste avec son grand-père, son frère aîné combat au front. Dans son t ...

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LA SOURCE DES FEMMES, Radu Mihaileanu 2011, Leïla Bekhti, Hafsia Herzi (societe)@@@


Cela se passe de nos jours dans un petit village, quelque part entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Les femmes vont chercher l'eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb, et ce depuis la nuit des temps.

TELERAMA
Dans la touffeur d'un pays musulman, des femmes usent leur santé, porteuses d'eau gravissant et descendant la montagne, pour la grande satisfaction des hommes, assis sur leurs privilèges. La révolte viendra et sera joyeuse ! Radu Mihaileanu (Le Concert) reste fidèle à sa répu­tation de cinéaste doué pour mettre le public dans sa poche tout en se mettant la critique à dos. Malgré ses bonnes intentions et ses messages mis en chansons, cette Source des fem­mes a du mal à nous enchanter. Tourné dans le décor unique d'un village rattaché à nul pays (pour concerner tout le monde et ne froisser personne), le film fait monter le débat sur les libertés comme une mayonnaise. Il s'agit de tout dire, de tout expliquer. Il y a là, certes, une géné­rosité presque maternelle - le réalisateur se place résolument du côté des femmes. Mais, en même temps, un manque de complexité, une façon artificielle d'emballer tout, y compris le spectateur. Qui a le droit, lui aussi, de revendiquer un peu de liberté.


LA SOURCE DES FEMMES, Radu Mihaileanu 2011, Leïla Bekhti, Hafsia Herzi (societe)@@@ (E)
Cela se passe de nos jours dans un petit village, quelque part entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Les femmes vont chercher l'eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb, et ce depuis la nuit des temps. < ...

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LA TAUPE, Tomas Alfredson 2011, Gary Oldman, Mark Strong@@


George Smiley est l'un des meilleurs agents du Cirque, quartier général des services secrets britanniques. Alors qu'il vient à peine de prendre sa retraite, le cabinet du premier ministre fait de nouveau appel à lui. Le centre de Moscou, leur ennemi juré, aurait un agent double, infiltré au sein du Cirque.
LA TAUPE, Tomas Alfredson 2011, Gary Oldman, Mark Strong (espionnage)@@ (E)
George Smiley est l'un des meilleurs agents du Cirque, quartier général des services secrets britanniques. Alors qu'il vient à peine de prendre sa retraite, le cabinet du premier ministre fait de nouveau appel à ...

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LA TÊTE DANS LES ÉTOILES, Emmanuel Gillibert 2023, Hakim JemiliFX DEmaison (comique)@


Ali, trentenaire de banlieue, vit encore chez sa mère avec sa fille de 8 ans. Sans ambition, il vit grâce à son travail de livreur. À la suite d'une livraison, il va se retrouver accidentellement propulsé dans l'espace, à bord de la station ISS. La conquête spatiale s'apprête à écrire un chapitre surprenant et inédit de son histoire avec cet homme claustrophobe, asthmatique et maladroit.

TELERAMA
Gardons les pieds sur terre : malgré le sympathique Hakim Jemili, astronaute à l’insu de son plein gré, ce nanar spatial à bord de la station internationale ne décolle jamais.

Allô Houston ? Nous avons un gros problème. Après le navrant Les Dents, pipi et au lit (2018), dont le scénario se vautrait sur le canap’ d’un sous-genre de la comédie française, à savoir le film de colocation, Emmanuel Gillibert et son frère Charles, producteur de nombreux films d’auteur français, s’emparent de la conquête spatiale. Ali, livreur pas très motivé chez « Délivroom », séparé de la mère de sa fille à qui il doit 9 000 euros de pension alimentaire, vit chez sa mère, fan d’Enrico Macias. La lose, en somme. Après une série de péripéties lourdingues et rocambolesques – dont la traversée de l’Europe en Blablacar jusqu’à la base spatiale de Baïkonour, au Khazakhstan –, le jeune homme se retrouve enfermé par accident au sein de l’ISS…

Ce n’est donc plus dans un appartement bordélique mais à bord de la navette spatiale internationale que l’on se retrouve confiné, bien contre notre gré. Les acteurs, mal dirigés, à commencer par le sympathique humoriste et acteur prometteur Hakim Jemili (Docteur ?, la série Validé, et un passage très réussi dans LOL : Qui rit, sort !) dans le rôle de ce grand dadais en chaussettes, n’en mènent pas large. De la journaliste arriviste (Beatrice Rosen) qui suit cette mission baptisée « Mission Pluton », au boss, interprété par François-Xavier Demaison, devant gérer face aux journalistes ce malencontreux élément parasitaire, tous peinent à nous faire croire en leur propre intérêt pour le scénario. Personne ne semble s’amuser, même lorsqu’un accident ultra téléphoné à bord de la navette transforme Ali, « le berbère de l’espace », en héros… Nous, cloués par l’ennui, aurions préféré être propulsés ailleurs à bord de la navette de déchets, l’un des gags scatologiques qui symbolise malheureusement la pesanteur de l’ensemble.
LA TETE DANS LES ETOILES, Emmanuel Gillibert 2023, Hakim Jemili, FX Demaison (comique espace)@ (E)
Ali, trentenaire de banlieue, vit encore chez sa mère avec sa fille de 8 ans. Sans ambition, il vit grâce à son travail de livreur. À la suite d'une livraison, il va se retrouver accidentellement propulsé d ...

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LA TETE EN FRICHE, Jean Becker 2010, Gerard Depardieu, Gisele Casadesus (sentimental vieillesse)@@


Germain, 45 ans, quasi analphabète, vit sa petite vie tranquille entre ses potes de bistrot, sa copine Annette, le parc où il va compter les pigeons et le jardin potager qu'il a planté derrière sa caravane, elle-même installée au fond du jardin de sa mère, avec laquelle les rapports sont très conflictuels.
LA TETE EN FRICHE, Jean Becker 2010, Gerard Depardieu, Gisele Casadesus (sentimental vieillesse)@@@ (E)
Germain, 45 ans, quasi analphabète, vit sa petite vie tranquille entre ses potes de bistrot, sa copine Annette, le parc où il va compter les pigeons et le jardin potager qu'il a planté derrière sa caravane, elle- ...

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LA TETE HAUTE, Emmanuelle Bercot 2014, Catherine Deneuve, Rod Paradot (societe)@@


Malony à qui sa très jeune mère, irresponsable, droguée et instable, n'assure pas un cadre affectif et éducatif satisfaisant se voit placé par la juge des enfants dans plusieurs établissements de plus en plus ...

TELERAMA
Le héros a 6 ans au début, lors de sa première visite dans le bureau de la juge pour enfants. Il y reviendra souvent : Malony est mal né, orphelin de père, élevé par une mère immature et pauvre. Planqué sous la capuche devenue le symbole planétaire d’un mal-être jeune, ou contraint de l’enlever, il garde, le plus souvent, la tête baissée. Comme le titre l’indique, le défi sera, pour ce fils incontrôlable, cet élève déscolarisé, ce danger en puissance, de pouvoir la relever un jour autrement qu’en proférant une insulte.

Emmanuelle Bercot souffle le chaud et le froid avec ce personnage dont tout le monde, entre centre pour délinquants et rechutes dans la violence, souhaite le salut — sauf lui-même. Mais le film est plus inspiré dans l’âpreté que dans l’optimisme. Le meilleur tient à la relation entretenue bon gré mal gré par l’ado avec « sa » juge (Catherine Deneuve). Elle le protège, le recadre, quitte à l’envoyer en prison. Cette figure d’autorité, que l’on retrouve au fil des ans derrière le même bureau, semble un repère inamovible dans la vie dérivante de Malony. D’où ce beau moment de vacillement tardif, quand il prend conscience qu’elle ne sera pas toujours là et qu’elle s’occupe d’autres cas que le sien…
LA TETE HAUTE, Emmanuelle Bercot 2014, Catherine Deneuve, Rod Paradot (societe)@@ (E)
Malony à qui sa très jeune mère, irresponsable, droguée et instable, n'assure pas un cadre affectif et éducatif satisfaisant se voit placé par la juge des enfants dans plusieurs établissement ...

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LA TORTUE ROUGE, Michael Dudok de Wit 2016 (animation)@@@


Un homme échoue sur une île déserte tropicale. Seul, il doit apprendre à survivre grâce à la nature, pas toujours accueillante avec pour seuls compagnons les oiseaux et de petits crabes facétieux. Cependant, alors qu'il tente de s'enfuir sur son radeau d'infortune, il fait la rencontre d'une mystérieuse tortue sortie de l'eau. Sa vie va changer à jamais.

TELERAMA
Entre l'homme et la nature, tout commence, donc, dans le fracas d'une guerre inégale. Sauf que La Tortue rouge est l'ample et émouvant récit d'une réconciliation. Mieux, d'une fusion amoureuse. Ce somptueux film d'animation (prix spécial à Cannes, dans la section Un certain regard) est bien plus qu'un récit écolo comme les autres. Il s'enivre de la beauté des éléments, du vivant comme du minéral, avec la force des grands récits mythologiques.

Lorsque la mer, enfin calmée, recra­che le héros, à peine vif, sur une île déserte, on croit pourtant voir poin­dre une énième histoire exotique, ­façon Robinson Crusoé. Fausse piste, ou plutôt erreur de perspective. L'être humain, ici, n'est pas le jouet du décor. Et la nature n'est pas une réserve d'accessoires à la disposition de son ingéniosité. C'est une puissance mys­térieuse, à la fois impassible et changeante, accueillante et rétive...

Au début, l'homme veut faire l'homme. Il croit à la chimère d'une con­quête, d'une mise au pas. Il s'acharne. Il fabrique un radeau de fortune, avec ce qui lui tombe sous la main. Mais la mer ne veut pas le laisser partir. Dix fois, cent fois, il échoue avant de gagner le large, coulé par une force énigmatique et invisible. Exactement comme le film qui, dix fois, cent fois, déjoue nos attentes, nos habitudes de spectateur. Il faut du temps, à lui comme à nous, pour changer de point de vue, laisser l'arrière-plan devenir l'es­sentiel : le cycle du ressac sur le sable lisse, le chant des bambous agités par le vent, le rythme des jours qui ­défilent, lents et réguliers, comme la respiration d'un dormeur. Animé « à la main » et à l'ancienne, à l'aquarelle et au fusain, ce conte contemplatif — et totalement sans paroles — s'exprime à travers la lumière changeante et le jeu des couleurs — or du soleil, plomb de l'orage, mercure d'une nappe d'eau douce...

L'île est-elle vraiment magique ? Epuisé, en haillons, l'homme sans nom et sans mots divague. Son sommeil, à même le sable, se peuple de visions. Mais c'est bien éveillé, sous le soleil, qu'il trouve celle qui, inlassablement, coule son embarcation et l'empêche de fuir. C'est une immense tortue rouge qui, comme dans l'un de ces mythes aussi vieux que les rochers et l'eau, se transforme en femme à l'immense chevelure rousse emmêlée. L'île devient, dès lors, le lieu d'une vie à deux — puis à trois, lorsqu'un enfant naît et gran­dit. Bonheur primitif, quotidien, rythmé par la course malicieuse des cra­bes voleurs, l'étirement des ombres, le ­crépitement des ondées passagères. Et cycle tranquille des siestes et des rires, de la pêche et de la cueillette. Rien d'ennuyeux dans la douceur naïve de ces silhouettes enfin apaisées qui épousent leur environnement, ­jus­que dans ses déchaînements de ­violence (inoubliable et spectaculaire ­séquence de tornade).

Du Néerlandais Michaël Dudok De Wit, on aimait le sens de l'épure, les jeux graphiques sur l'ombre et la lumière, toute une poésie méditative qu'il exprimait dans ses courts métrages. Dans Le Moine et le Poisson, une partie de pêche tournait au ballet cocasse entre le pêcheur rondouillard et sa proie, pour se terminer, déjà, par une rêveuse réconciliation. Dans Père et fille (oscar du meilleur court métrage 2001), tous les chemins menaient aussi à la mer, à sa ligne énigmatique, entre vie et mort. Mais son premier long métrage est plus réussi encore, avec son supplément d'animisme à la japonaise. Dans sa description de la nature, dans chaque souffle de vent et dans chaque brindille, le film reflète l'influence du studio Ghibli, des maîtres Isao Takahata et Hayao Miyazaki. Ce sont eux, d'ailleurs, qui ont sollicité le cinéaste, qui ont présidé à la naissance du film, produit, en France, par le studio Prima Linea. Démarche historique, puisque La Tortue rouge est leur toute première collaboration avec un artiste étranger et extérieur au studio. A ce conte original, ils ont trouvé une place de choix sur la carte de leur univers, à l'ouest des forêts magiques de Princesse Mononoké et de l'océan de Ponyo sur la falaise. Quelque part sur le tropique du chef-d'œuvre.
LA TORTUE ROUGE, Michael Dudok de Wit 2016 (animation)@@@ (E)
Un homme échoue sur une île déserte tropicale. Seul, il doit apprendre à survivre grâce à la nature, pas toujours accueillante avec pour seuls compagnons les oiseaux et de petits crabes facétie ...

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LA TRAVERSEE, Varante Soudjian 2022, Alban Ivanov, Audrey Pirault (maritime)@@


Deux éducateurs, Alex et Stéphanie, emmènent cinq adolescents déscolarisés faire une traversée de la Méditerranée afin de les réinsérer par les valeurs de la mer. Cependant, arrivés au port, ils tombent sur Riton, leur skipper, un ancien policier de la BAC, qui a tout quitté pour fuir la banlieue. Ces jeunes, c'est son pire cauchemar. Tous embarqués sur le même bateau, ils n'auront plus tout à fait la même vision du monde à la fin de cette traversée.

TELERAMA
« C’est comme ça qu’on est partis. Mon frère traînait. Ma mère pleurait. Mon père criait. Et moi j’étais survoltée. » Ainsi commence La Traversée, c’est-à-dire le voyage de l’adolescente Kyona et de son cadet, Adriel, depuis un village dont la douceur chatoyante s’efface soudain, noircie par la haine et les persécutions. Il faut fuir. Endurer les séparations, les deuils, le danger. Passer des frontières hostiles, affronter des ogres friands de misère humaine. Mais aussi, parfois, trouver un peu de répit dans la chaleur d’un amour naissant, d’une solidarité de hasard. Nous voilà dans un tableau vibrant et émouvant, un fleuve de couleurs d’une ­richesse et d’une beauté sidérantes, comme si le peintre Marc Chagall racontait le destin de deux enfants migrants. Peintre, plasticienne et réalisatrice, Florence Miailhe nous avait déjà éblouis avec une brassée de films courts (Hammam, Conte de quartier, Matières à rêver…). Elle reprend aujourd’hui sa technique d’animation très particulière (la peinture sur plaque de verre) pour un premier long métrage en tous points exceptionnel.

Coécrite avec la romancière Marie Desplechin, cette somptueuse odyssée s’inspire de l’histoire familiale de la cinéaste. Ses arrière-grands-parents, Juifs ukrainiens, fuirent les pogroms au début du XXᵉ siècle, puis sa mère et son oncle prirent les routes vers la zone libre, pour échapper aux nazis pendant l’Occupation. Mais les héros de La Traversée pourraient être afghans, syriens ou maliens : le film embrasse, avec toute la puissance du conte, l’éternelle errance des réfugiés.
LA TRAVERSEE, Varante Soudjian 2022, Alban Ivanov, Audrey Pirault (maritime)@@ (E)
Deux éducateurs, Alex et Stéphanie, emmènent cinq adolescents déscolarisés faire une traversée de la Méditerranée afin de les réinsérer par les valeurs de la mer. Cependa ...

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LA VACHE, Mohamed Hamidi 2016, Jamel Debbouze, Fatsah Bouyahmed, Lambert Wilson (road movie)@@@


Fatah, petit paysan algérien n'a des yeux que pour sa vache Jacqueline, qui'il rêve d'emmener à Paris, au Salon de l'agriculture.
LA VACHE, Mohamed Hamidi 2016, Jamel Debbouze, Fatsah Bouyahmed, Lambert Wilson (road movie)@@@ (E)
Fatah, petit paysan algérien n'a des yeux que pour sa vache Jacqueline, qui'il rêve d'emmener à Paris, au Salon de l'agriculture. ...

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LA VERITE SI JE MENS 2, Thomas Gilou 2001, José Garcia, Richard Anconina, Gilbert Melki, Gad Elmaleh, Bruno Solo (comique)@@


Dans le quartier du Sentier, Eddie Vuibert, Dov et Yvan sont confrontés aux procédés pour le moins expéditifs de leur nouveau client, `Eurodiscount', une chaîne européenne d'hypermarchés. Karine, lasse des turpitudes de son volage époux, Dov, le chasse du foyer. La bande de copains se disloque. Dov et Patrick partent tenter leur chance sous le soleil de Californie, tandis qu'Eddie et Yvan font les marchés.
LA VERITE SI JE MENS 2, Thomas Gilou 2001, José Garcia, Richard Anconina, Gilbert Melki, Gad Elmaleh, Bruno Solo (comique)@@ (E)
Dans le quartier du Sentier, Eddie Vuibert, Dov et Yvan sont confrontés aux procédés pour le moins expéditifs de leur nouveau client, `Eurodiscount', une chaîne européenne d'hypermarchés. Kari ...

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LA VERITE SI JE MENS 3, Thomas Gilou 2011, Richard Anconina, José Garcia, Bruno Solo, Gilbert Melki, Vincent Elbaz (comique)


Nos chaleureux amis ont migré du Sentier moribond à la banlieue florissante d'Aubervilliers. La petite bande est toujours aussi soudée, solidaire que lors des épisodes précédents, et la vie suit son cours, au gré des petits événements familiaux et des affaires. Dov semble toujours frivole, Eddie entreprenant, Yvan transi, Karine désinvolte, Sandra résolue, Chochana naïve et Serge irresponsable et mythomane.
LA VERITE SI JE MENS 3, Thomas Gilou 2011, Richard Anconina, José Garcia, Bruno Solo, Gilbert Melki, Vincent Elbaz (comique) (E)
Nos chaleureux amis ont migré du Sentier moribond à la banlieue florissante d'Aubervilliers. La petite bande est toujours aussi soudée, solidaire que lors des épisodes précédents, et la vie suit son ...

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LA VERITE, Kore-Eda Hirokazu 2019, Catherine Deneuve, Juliette Binoche (societe)@@


Catherine, icône du cinéma et mère de Juliette. La publication de ses mémoires ramène sa fille et sa famille des Etats-Unis dans la maison familiale. Les retrouvailles vont vite tourner à la confrontation : vérités cachées, rancunes inavouées, amours impossibles, tout se déballe sous le regard désabusé des hommes. Dans le même temps, Catherine tourne un film de science-fiction où elle incarne la fille âgée d'une mère éternellement jeune.

TELERAMA
Auréolé de sa Palme d’or (“Une affaire de famille”), le Japonais Hirokazu Kore-eda s’est vu proposer de tourner un film en France. Avec Catherine Deneuve, qui joue une diva au verbe assassin. Virtuose à tous les niveaux.

Sans parler un mot de français, Hirokazu Kore-eda, fort de la Palme d’or et du succès international d’Une affaire de famille (2018), s’est vu proposer de tourner un film ici. Avec Catherine Deneuve, s’il vous plaît. Le résultat surprend, séduit et saisit : l’auteur de Still Walking, même délocalisé, demeure un observateur subtil et malicieux des liens familiaux : mère/fille, en l’occurrence. Il réussit un film français, mais traversé par une ironie, une irrévérence venue d’ailleurs. Et d’abord à l’égard de son actrice-monument.

Deneuve joue Fabienne, une star du septième art au verbe assassin, ouvrant le film à un jeu constant entre réalité et fiction. La diva publie ses Mémoires, truffés de savoureux mensonges qui la mettent en valeur. À cette occasion, elle reçoit sa fille (Juliette Binoche). La jeune femme a grandi dans l’ombre de sa mère illustre : les retrouvailles s’avèrent houleuses. Mais, en virtuose de la composition, Kore-eda leur superpose un autre face-à-face mère/fille, beaucoup plus virtuel : Fabienne tourne, ces jours-là, un film de science-fiction où elle joue l’enfant d’une femme immortelle qui, donc, ne change pas et semble de la génération suivante. Les répliques de ce film dans le film portent sur la jeunesse éternelle de l’une et sur le vieillissement de l’autre, pourtant née après. Ce travail de cinéma est filmé comme un supplice nécessaire pour la vedette insubmersible, mais aussi comme une affirmation de soi pleine de panache.
LA VERITE, Kore-Eda Hirokazu 2019, Catherine Deneuve, Juliette Binoche (societe)@@ (E)
Catherine, icône du cinéma et mère de Juliette. La publication de ses mémoires ramène sa fille et sa famille des Etats-Unis dans la maison familiale. Les retrouvailles vont vite tourner à la confront ...

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LA VIE A PORTEE DE MAIN (THE LOST HUSBAND), Vicky Wight 2020, Katherine Center


Suite au décès de son mari, Libby tente de reprendre goût à la vie. Elle décide de déménager avec ses enfants au sein de la ferme tenue par sa tante au coeur du Texas. Afin de l'aider à oublier le passé, elle se fait embaucher sur la ferme dirigée par James. C'est une deuxième chance de trouver l'amour qui s'offre à elle.
LA VIE A PORTEE DE MAIN, Vicky Wight 2020, Katherine Center(societe)@@@ (E)
Suite au décès de son mari, Libby tente de reprendre goût à la vie. Elle décide de déménager avec ses enfants au sein de la ferme tenue par sa tante au coeur du Texas. Afin de l'aider à ...

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LA VIE D ADELE, Abdellatif Kechiche 2013, Lea Seydoux, Adèle Exarchopoulos (societe homosexualite)@@


A 15 ans, Adèle a deux certitudes : elle est une fille, et une fille, ça sort avec des garçons. Le jour où elle aperçoit le bleu des cheveux d'Emma sur la grand'place, elle sent que sa vie va changer. Seule face à ses questions d'adolescente, elle transforme son regard sur soi et le regard des autres sur elle. Dans son amour fusionnel avec Emma, elle s'accomplit en tant que femme, en tant qu'adulte. Mais Adèle ne sait pas faire la paix.

TELERAMA
C’est un visage qui nous happe, d’autant plus intensément que la caméra ne cesse de le scruter : celui d’Adèle, ses bonnes joues, sa bouche comme un four qui dévore avec boulimie la vie, les spaghettis bolognaises ou les lèvres de son amante, cette bouche qu’elle laisse à moitié ouverte, la nuit, quand elle s’abandonne au sommeil, grand bébé épuisé par la difficulté de grandir… Ce visage, Abdellatif Kechiche le montre dans tous les états, joie et peine, relief dévoré par les flots quand les émotions fondent sur lui : larmes et salive inondent l’épiderme au gré des expériences — et certaines seront des raz de marée.

La façon dont le cinéaste travaille la durée est unique : trois heures (le film aurait pu en durer six et on en redemanderait), dont une bonne partie à ce point fixée sur le visage de son héroïne qu’elle nous fait découvrir son état d’esprit. La durée permet cette précision dans les détails, qui enrichit follement l’empathie envers le personnage, voire l’impression de connaître la personne. Abdellatif Kechiche tient la chronique hors norme d’un amour passionnel : celui qui unit Adèle, lycéenne, puis institutrice, à Emma, apprentie artiste peintre. Ce roman d’apprentissage nous bouleverse.
LA VIE D ADELE, Abdellatif Kechiche 2013, Lea Seydoux, Adèle Exarchopoulos (societe homosexualite)@@ (E)
A 15 ans, Adèle a deux certitudes : elle est une fille, et une fille, ça sort avec des garçons. Le jour où elle aperçoit le bleu des cheveux d'Emma sur la grand'place, elle sent que sa vie va changer. Seul ...

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LA VIE D ARTISTE, Marc Fitoussi 2006, Denis Podalydes, Sandrine Kiberlain, Emilie Dequenne (societe)@@


Alice rêve de se voir sur un écran de cinéma ou de brûler les planches. Pour l'instant, elle prête sa voix à Yoko Johnson, la courageuse détective d'un dessin animé japonais. Bertrand, qui tente d'achever son second roman, aspire à la consécration littéraire. En attendant, il enseigne le français dans un lycée. Quant à Cora, animatrice d'un bar, elle espère devenir chanteuse. Tous les trois sont bien décidés à parvenir à leurs fins.

TELERAMA
Actrice en quête de rôles conséquents, Alice rêve de connaître un jour le succès. En attendant, elle court les castings que son agent veut bien lui trouver et surtout, pour vivre, elle prête sa voix à Yoko Johnson, personnage d'une très populaire série animée japonaise. Bertrand, lui, tente tant bien que mal d'achever son second roman et rêve d'accéder enfin à la consécration littéraire. Professeur de français dans un lycée, il fait la connaissance de Frédéric, un élève introverti qui lui soumet un texte. Cora, enfin, espère chambouler la chanson française. Animatrice dans un bar-karaoké, elle croise par hasard le chemin de Joseph Costals, ancienne gloire de la chanson française...
LA VIE D ARTISTE, Marc Fitoussi 2006, Denis Podalydes, Sandrine Kiberlain, Emilie Dequenne (societe)@@ (E)
Alice rêve de se voir sur un écran de cinéma ou de brûler les planches. Pour l'instant, elle prête sa voix à Yoko Johnson, la courageuse détective d'un dessin animé japonais. Bertrand, qu ...

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LA VIE DES AUTRES, Florian Henckel von Donnersmarck 2006, Ulrich Muhe, Sebastian Koch (histoire espionnage allemagne de l est)@@@


Allemagne de l'Est, 1983. Ayant exprimé le doute qu'un dramaturge célèbre soit loyal envers la ligne communiste, Gerd Wiesler, un officier de la Stasi, reçoit l'approbation d'espionner l'homme et sa maîtresse, l'actrice Crista-Maria.

TELERAMA
Gerd Wiesler enseigne les méthodes qui permettent d’arracher à un être humain tout ce qu’il cache derrière ses mines d’innocent. Avec Wiesler, les lâches qui comptent fuir à l’Ouest doivent tomber le masque. Simple affaire de savoir-faire. En quelques minutes, tout est là : l’atmosphère d’un pays, la peur de ceux qui y vivent, leur fragilité. D’emblée, un personnage s’impose : Wiesler, l’instrument parfait du régime, dont les yeux perçants sont un étau (excellent Ulrich Mühe, disparu l’été dernier).

Mais la machine inhumaine peut se dérégler, dès lors qu’y interfèrent désirs et sentiments, tout ce qui est humain, et donc incontrôlable. Von Donnersmarck se montre un habile conteur et donne toute sa saveur à l’histoire du revirement de Wiesler, touché par l’amour et l’art, réunis en une actrice finalement moins douée que lui pour jouer la comédie. On assiste à une partie d’échecs entre volonté de pouvoir et envies de possession, loi et transgression. Le spectacle est prenant, à la manière d’un thriller.

La justesse de cette reconstitution offre un accès inédit à une réalité qu’on n’a guère eu l’occasion de revisiter au cinéma, tout en prenant une dimension de fable universelle sur le totalitarisme.
LA VIE DES AUTRES, Florian Henckel von Donnersmarck 2006, Ulrich Muhe, Sebastian Koch (histoire espionnage allemagne de l est)@@@. (E)
Allemagne de l'Est, 1983. Ayant exprimé le doute qu'un dramaturge célèbre soit loyal envers la ligne communiste, Gerd Wiesler, un officier de la Stasi, reçoit l'approbation d'espionner l'homme et sa maîtres ...

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LA VIE EN MIETTES, Denis Malleval 2011, Audrey Fleurot (policier)@@


Jonathan et Lucie Hopkins sont mariés depuis quelques mois seulement, et déjà c'est un cauchemar. Elle est instable, se refuse à lui, disparaît régulièrement pour aller voir sa soeur. Il soupçonne Lucie de lui mentir. Jonathan est un homme fragile, élevé par sa mère seule, dans la misère, il aurait tant besoin d'un peu de tendresse. Il pense à divorcer.
LA VIE EN MIETTES, Denis Malleval 2011, Audrey Fleurot (policier)@@ (E)
Jonathan et Lucie Hopkins sont mariés depuis quelques mois seulement, et déjà c'est un cauchemar. Elle est instable, se refuse à lui, disparaît régulièrement pour aller voir sa soeur. Il soup& ...

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LA VOIE ROYALE, Frederic Mermoud 2023, Suzanne Jouannet, Marie Colomb, Maud Wyler (societe education)@@@


Sophie est une lycéenne brillante. Encouragée par son professeur de mathématiques, elle quitte la ferme familiale pour suivre une classe préparatoire scientifique.

TELERAMA
Lutte des classes et quête d’identité : à travers le parcours d’une étudiante de classe prépa, l’évocation sensible d’une jeunesse en souffrance.

Les films sur les affres et les victoires des étudiant-e-s de grandes écoles sont en train de devenir un genre en soi. On ne peut qu’y voir une excellente nouvelle, après cette période de confinement qui mit tant à mal les adolescents, les freinant dans leurs cursus ou les plongeant dans le doute quant à l’avenir, sinon dans la dépression.

Après l’excellent thriller de Sylvain Desclous De grandes espérances, sur une jeune femme issue d’un milieu modeste dont le chemin vers l’ENA est violemment contrarié, et avant Le Théorème de Marguerite, d’Anna Novion (sortie le 1er novembre), consacré à une élève en mathématiques à Normale sup particulièrement butée, Frédéric Mermoud s’attache à une autre jeune fille, tout aussi décidée à sortir du lot. Encouragée par son professeur de mathématiques, Sophie part à la grande ville pour suivre une classe préparatoire scientifique, avec, pour obsession, d’intégrer Polytechnique. Bien sûr, il y a les professeurs d’une exigence souvent humiliante, les nuits sans dormir à plancher, l’angoisse paralysante de l’échec, et la compétition acharnée, mais, surtout, cette fille d’éleveurs dont la ferme bat de l’aile découvre peu à peu une inconnue dans l’équation de la réussite : à quoi sert, vraiment, l’ascension sociale ?

Sans l’ombre d’une facilité de scénario— les relations entre élèves sont décrites avec finesse, que ce soit dans la lutte des classes ou dans les amours naissantes — et avec une mise en scène aux lignes franches et claires, La Voie royale est, avant tout, une remarquable étude de la quête d’une jeune fille pour conquérir l’estime de soi. Comment peut-elle rester elle-même ? Comment éviter qu’un diplôme, même ardemment désiré, l’éloigne des siens, de ce frère aîné devenu Gilet jaune ? La réponse de Sophie sera emballante par sa voix républicaine…

Ce film sur la jeunesse frappe aussi par son casting idoine, qui souffle un joli vent de nouveauté dans le cinéma français. La brune et poétique Suzanne Jouannet, repérée dans Les Choses humaines, d’Yvan Attal, vibre de volonté timide mais fière. Elle trouve en la blonde et fougueuse Marie Colomb (découverte dans As bestas, de Rodrigo Sorogoyen) une partenaire magnétique.

LA VOIE ROYALE, Frederic Mermoud 2023, Suzanne Jouannet, Marie Colomb, Maud Wyler (societe education)@@@ (E)
Sophie est une lycéenne brillante. Encouragée par son professeur de mathématiques, elle quitte la ferme familiale pour suivre une classe préparatoire scientifique.

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Lutte des classes et qu&ec ...

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LA VRAIE FAMILLE, Fabien Gorgeart 2020, Lelanie Thierry, Lyes Salem, Felix Moati (societe)@@


Anna, 34 ans, vit avec son mari, ses deux petits garçons et Simon, un enfant placé chez eux par l'Assistance sociale depuis l'âge de 18 mois, qui a désormais 6 ans. Un jour, le père biologique de Simon exprime le désir de récupérer la garde de son fils.

TELERAMA
Mère d’accueil, Anna doit rendre l’enfant qu’elle élève à sa “vraie ” famille… Un mélo sensible, inspiré de la propre mère du réalisateur Fabien Gorgeart et intensément interprété par Mélanie Thierry.

Veut-il faire le tour de la question ? Après Diane a les épaules, le réalisateur Fabien Gorgeart s’intéresse de nouveau à la maternité. En 2017, sa brune héroïne de comédie, interprétée par l’épatante Clotilde Hesme, acceptait de porter un enfant pour un couple d’amis gay, sans contrepartie ni (trop) d’états d’âme. Cette fois, son Anna est blonde et vit un drame, un mélo même, qui vaut à Mélanie Thierry de pleurer des rivières.

Au début, pourtant, cette jeune femme solaire nage dans le bonheur avec ses trois garçons. On découvre la famille en vacances, entre piscine, ping-pong et soirée disco, sans se douter que, parmi les marmots épanouis et remuants, se cache un moineau de passage : Simon, 6 ans, placé chez Anna et Driss (Lyes Salem) par l’aide sociale à l’enfance depuis ses 18 mois. La rentrée tombe comme un couperet, puisque le papa du chouchou, remis d’une longue dépression, veut récupérer la garde de son fiston.

Fabien Gorgeart n’en fait pas mystère, il s’inspire de l’histoire de sa propre mère, à qui un enfant aimé mais pas né de ses entrailles fut arraché un jour pour être rendu à sa « vraie famille ». Laissant délibérément le père biologique à la marge, comme une menace, ce film sensible se resserre sur le point de vue de la maman d’accueil, jusqu’à l’adopter complètement. Face au petit Gabriel Pavie, qui arracherait des larmes à un caillou, Mélanie Thierry déploie une intensité et, surtout, une part d’ombre donnant à ressentir à la fois la beauté et la dureté d’un métier pas comme les autres.
LA VRAIE FAMILLE, Fabien Gorgeart 2020, Lelanie Thierry, Lyes Salem, Felix Moati (societe)@@ (E)
Anna, 34 ans, vit avec son mari, ses deux petits garçons et Simon, un enfant placé chez eux par l'Assistance sociale depuis l'âge de 18 mois, qui a désormais 6 ans. Un jour, le père biologique de Simon expr ...

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LA ZONE D INTERET. Jonathan Glazer 2024 (histoire shoah)@@@


Le commandant d'Auschwitz Rudolf Höss et son épouse Hedwig réalisent sur un terrain directement adjacent au mur du camp leur vision d'une vie de rêve avec une famille nombreuse, une maison et un grand jardin. Cependant, lorsque Rudolf doit être muté à Oranienburg, leur petite vie idéale menace de s'effondrer et il cache l'information à son épouse. Quand Hedwig l'apprend, elle refuse de quitter sa maison de rêve.

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Le quotidien d’un officier SS zélé, en famille, dans une maison tout confort voisine du camp d’Auschwitz. Allégorie puissante ou esthétisation facile ? À (re)voir pendant le Festival Cinéma Télérama, du 22 au 28 janvier 2025, au prix de 4 euros la séance.

POUR
Si la Shoah était une maison, comment serait-elle ? C’est à partir de ce postulat un peu fou que La Zone d’intérêt prend forme. S’inspirant du roman de Martin Amis, Jonathan Glazer nous reçoit dans un « charmant » pavillon avec piscine, qui jouxte le camp d’Auschwitz. C’est là où vivent Rudolf Höss, le commandant du camp, sa femme, Hedwig, et leurs cinq enfants blonds. Une existence familiale qui tient du tableau idyllique. La maison comporte de grandes pièces, l’été resplendit, des massifs de fleurs de toutes les couleurs embaument le jardin. « C’est paradisiaque », constate la mère de Hedwig, qui a fait le voyage pour voir sa fille et qui est heureuse de la voir ainsi installée. La voilà si détendue qu’elle fait une sieste au soleil, dans un transat. Un toussotement la fait se réveiller. Elle se lève, un peu hagarde, et se hâte de rentrer. Au loin, derrière le mur surmonté de barbelés, on a vu de la fumée s’échapper d’une cheminée. Un four crématoire, sans doute.

Soit les délices d’un éden paisible, alors qu’on extermine à 50 mètres de là. Jonathan Glazer, remarqué pour la singularité d’un film fantastique inquiétant (Under the Skin), est un cinéaste rigoureux et consciencieux, qui sait parfaitement les enjeux moraux liés à la représentation de la Shoah. S’interdisant d’entrer dans le camp d’Auschwitz, il en filme uniquement les murs d’enceinte depuis l’extérieur, laissant apparaître quelques-uns de ses symboles macabres (cheminées, miradors). L’atrocité du génocide reste invisible mais elle résonne de partout, au quotidien. On l’entend, en sourdine, grâce à un travail remarquable sur le son. Ce sont des échos lointains et confus de soufflements, claquements, entrechocs, tirs, chiens qui aboient, ordres. Autrement dit une partition spécifique : celle de la machine de mort hitlérienne, de l’industrialisation du crime nazi. La nuit venue, ce bruit de fond s’amplifie.

Tels des nababs d’une villa de la Riviera
Comment est-ce possible d’habiter ici ? Comment supporter cela ? Le voisinage du mal, sa cohabitation, voilà l’une des clés d’entrées possibles de cette fiction fascinante et malaisante, conceptuelle et structurelle à la fois. Où il est surtout question d’architecture, de délimitation entre le dedans et le dehors, de cloisonnement, de compartimentage d’espaces. Le réalisateur vise à montrer le foyer du bourreau et de son épouse comme une construction organique, le logis représentant à la fois leur corps et leur cerveau. Le lieu de l’obsession ménagère, où tout doit être propre, rangé, sélectionné, évacué. Le lieu du plaisir de façade – les Höss se goinfrent, boivent, profitent du jardin et de la piscine tels des nababs d’une villa de la Riviera – radiographié de manière clinique. Un monde verrouillé de l’intérieur, abritant fierté mais aussi vide, névrose, déni, hantise à venir.

C’est la force de l’allégorie de susciter en nous toutes sortes de troubles et d’interrogations sur ce qui nous éloigne ou nous rapproche de ces monstres ordinaires. Sur ce qui est occulté, enfoui en eux. Avec ses plans géométriques au scalpel, de lumière qu’on éteint, de couloirs et d’escaliers, de fenêtres, de portes qu’on ouvre et ferme, La Zone d’intérêt ressemble parfois étrangement au ballet domestique de Jeanne Dielman…, le chef-d’œuvre de Chantal Akerman. Même sens de « l’installation » plastique, même scénographie, même métacinéma. Avec une perspective tout autre ici, où les métaphores filées, où les cendres et reliques exhumées, sont reliées à un contexte historique précis, documenté, cartographié, topographié. L’expérience a ceci de vertigineux qu’elle enferme et ouvre à la fois sur un abîme d’obscurité. — Jacques Morice

CONTRE
Il y a trente ans, lors de la sortie de La Liste de Schindler, Claude Lanzmann accusait Steven Spielberg de « trivialiser l’Holocauste », rappelant un interdit de représentation de la Shoah par la fiction. Interdit que László Nemes bravait, en 2015, avec Le Fils de Saul, où il choisissait de nous immerger de manière violemment frontale dans l’horreur. Jonathan Glazer, lui, opte pour l’exact contraire : l’installation cérébrale et glaçante, le formalisme géométrique, avec pour seule embardée émotionnelle, et particulièrement contestable, le sous-entendu de soudains remords de la part de la belle-mère, qui écourte sa visite dans cette « maison du bonheur ».

Le cinéaste utilise, certes, le hors-champ de manière radicale, et, reconnaissons-le, particulièrement dérangeante. Mais l’on peut aussi se demander si ce n’est pas le choix de la… facilité. Quoi de plus malin, en effet, que de se braquer sur la banalité du mal en son jardin, de réduire la machine de mort à une partition sonore, pour ne pas avoir à montrer ce qui se passe de l’autre côté ? Faire du quotidien des bourreaux son sujet revient à invisibiliser les victimes, et la réalité de leur extermination, et donc à se protéger, justement, de tout risque de cette « trivialité » dénoncée par Lanzmann. Avec La Zone d’intérêt, Jonathan Glazer peut ainsi exceller en restant dans sa zone de confort esthétique.— Guillemette Odicino
LA ZONE D INTERET. Jonathan Glazer 2024 (histoire shoah)@@@ (E)
Le commandant d'Auschwitz Rudolf Höss et son épouse Hedwig réalisent sur un terrain directement adjacent au mur du camp leur vision d'une vie de rêve avec une famille nombreuse, une maison et un grand jardin. Cepend ...

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LADY BIRD, Greta Gerwig 2917, Saoirse Ronan, Lucas Hedges, Timothée Chalamet (societe)@@@


Christine, Lady Bird, rêve de poursuivre ses études à New York. Elle est toutefois coincée à Sacramento pour sa dernière année du secondaire.

TELERAMA
Pour sa première réalisation en solo, l’actrice muse du cinéaste Noah Baumbach (“Frances Ha”), raconte avec grâce la dernière année de lycée d’une ado attachante dans l’Amérique de l’après-11 septembre. Saoirse Ronan est formidable.

Elle a 17 ans, des mèches rougeâtres, un plâtre rose au bras droit. Son nom est Lady Bird. En tout cas, elle aimerait bien. Même si sa mère s’obstine à l’appeler bêtement Christine, sous prétexte que c’est son vrai prénom, pourtant d’une effroyable banalité. À vrai dire, c’est sa vie entière que, depuis peu, Lady Bird trouve d’une effroyable banalité. Sa maison, son quartier, son lycée catholique, tous ses camarades (ou presque), ses parents, son frangin, sa classe sociale : moyen, moyen, et encore moyen. Elle ne rêve que de tumulte et d’évasion, d’école d’art sur la côte Est, à des milliers de kilomètres de la Californie et de son Sacramento natal.

Connue pour ses délicates performances d’actrice (notamment chez Noah Baumbach, de Greenberg à Frances Ha), Greta Gerwig passait à la réalisation avec la même grâce, la même sensibilité
Chronique plus ou moins autobiographique d’une dernière année de lycée, en équilibre fragile entre les vestiges de l’enfance et les promesses de l’âge adulte, le film embrasse tout avec la même tendresse railleuse, la même lucidité enchantée. Et derrière ces aventures faussement banales, la cinéaste distille une secrète mélancolie, de celle qui accompagne la fin d’une période, la mutation inévitable d’une famille et d’une relation filiale. Ce récit d’apprentissage est si habité, si bien ancré dans son contexte, son milieu, son époque, qu’il dépasse le simple portrait féminin pour devenir un grand et beau film choral.
LADY BIRD, Greta Gerwig 2917, Saoirse Ronan, Lucas Hedges, Timothée Chalamet (societe)@@@ (E)
Christine, Lady Bird, rêve de poursuivre ses études à New York. Elle est toutefois coincée à Sacramento pour sa dernière année du secondaire.

TELERAMA
Pour sa première r&ea ...

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LADY CHATTERLEY, Pascale Ferran 2006, Marina Hands, Jean-Louis Coulloc'h (erotique)@


Lady Chatterley est un film franco-belge réalisé par Pascale Ferran, sorti en 2006. Adaptation de la deuxième version du roman de D. H. Lawrence, Lady Chatterley et l'Homme des bois. Salué par la critique et notamment Le Monde et Les Inrockuptibles, le film a réalisé plus de 400 000 entrées en France.
LADY CHATTERLEY, Pascale Ferran 2006, Marina Hands, Jean-Louis Coulloc h (erotique)@ (E)
Lady Chatterley est un film franco-belge réalisé par Pascale Ferran, sorti en 2006. Adaptation de la deuxième version du roman de D. H. Lawrence, Lady Chatterley et l'Homme des bois. Salué par la critique et nota ...

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LARGUEES, se Lang 2018, Miou Miou, Camille Cottin, Camille Chamoux (comique)@@


Sœurs au caractère très différent, Rose et Alice décident de partir en vacances avec leur mère, Françoise, pour lui redonner la joie de vivre. Françoise vient d'être quittée par son mari pour une femme plus jeune et elle est en pleine dépression.

TELERAMA
Éloïse Lang prouve un vrai sens de la comédie dans ce film savoureux qui décline toutes les qualités et les défauts de la féminité moderne. Le trio d’actrice Miou-Miou, Camille Cottin et Camille Chamoux fait un bien fou.
Rose et Alice, deux sœurs aussi différentes que l’eau et l’huile, emmènent leur mère (Miou-Miou), fraîchement abandonnée par leur père, dans un club de vacances à La Réunion. Après bien des péripéties sentimentales, ce séjour va leur faire un bien fou…

Après Connasse, princesse des cœurs, qui ne tenait que sur le charisme de Camille Cottin, la réalisatrice confirmait son sens de la fantaisie avec cette version des Bronzés, qui décline toutes les qualités (et les défauts) de la féminité moderne. Et Cottin joue toujours comme personne les nanas agressives…
LARGUEES, se Lang 2018, Miou Miou, Camille Cottin, Camille Chamoux (comique)@@ (E)
Sœurs au caractère très différent, Rose et Alice décident de partir en vacances avec leur mère, Françoise, pour lui redonner la joie de vivre. Françoise vient d'être quitté ...

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LE BEBE ET LE OCHARD, Michael Verhoeven 2014, Herbert Knaup, Thomas Thieme (societe vieillesse)@@


Divorcé, chômeur, dépressif et misanthrope, Hans n'a vraiment rien d'un héros. Depuis que sa femme est partie avec sa fille après une infidélité, son existence se résume à boire devant la télévision, dans la solitude de son petit appartement. Il ne se résout à parler aux autres que pour quémander de l'argent. Un jour, en descendant les poubelles, il fait une rencontre pour le moins inattendue: un nourrisson abandonné dans la benne à ordures.
LE BEBE ET LE OCHARD, Michael Verhoeven 2014, Herbert Knaup, Thomas Thieme (societe vieillesse)@@ (E)
Divorcé, chômeur, dépressif et misanthrope, Hans n'a vraiment rien d'un héros. Depuis que sa femme est partie avec sa fille après une infidélité, son existence se résume à boire ...

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LE BLEU DU CAFTAN, Maryam Touzani 2022, Lubna Azabal, Saleh Bakri (societe Maroc)@@@


Halim est marié depuis longtemps à Mina, avec qui il tient un magasin traditionnel de caftans dans la médina de Salé, au Maroc. Le couple vit depuis toujours avec le secret d'Halim, son homosexualité qu'il a appris à taire. Afin de répondre à une clientèle exigeante, ils engagent un jeune homme talentueux comme apprenti. Mina réalise peu à peu à quel point son mari est ému par sa présence.

TELERAMA
Au Maroc, un tailleur doit cacher son homosexualité, connue seulement de son épouse. Jusqu’à ce qu’un apprenti jette le trouble... Maryam Touzani signe, avec son deuxième film, une grande œuvre.

Dans Adam (2019), Maryam Touzani racontait une émancipation et un retour de la vie dans le huis clos d’une modeste pâtisserie. La noblesse d’un petit artisanat en voie de disparition et le réveil de désirs longtemps refoulés sont, à nouveau, au cœur du deuxième, et splendide, long métrage réalisé par l’actrice marocaine. Avec une différence majeure : il est cette fois question d’homosexualité, sujet encore tabou en terre d’Islam.

Halim, tailleur traditionnel dans la médina de Salé, confectionne à la main des caftans richement brodés dans la boutique gérée par sa femme, Mina. Le couple est très complice, uni peut-être plus encore qu’aux premiers jours, mais vit depuis toujours avec le secret d’Halim, attiré par les hommes. Alors que les jours de Mina, en récidive d’un cancer, sont comptés, un étonnant triangle amoureux va se former avec l’arrivée d’un jeune apprenti, Youssef.

Tandis qu’Halim prépare le tissu de la tunique luxueuse dont la conception rythmera tout le récit, le couturier explique à son élève l’importance de la marge entre la ligne de découpe et le patron du vêtement : c’est « le centimètre du mâalem » (le maître artisan), qui fait la différence entre une création exceptionnelle et les produits standardisés des usines. Le film de Maryam Touzani se situe, lui aussi, dans cette bande étroite, et fragile, qui fait les grandes œuvres. Pour rester dans la métaphore couturière, la mise en scène a la précision millimétrée des dentellières pour rendre sensibles, dans des clairs-obscurs délicats, les désirs contraints d’Halim (Saleh Bakri, élégant et subtil), la douleur de Mina (Lubna Azabal, poignante), le trouble de Youssef (Ayoub Missioui, toujours juste). Si les émotions ne s’y expriment qu’avec la plus grande pudeur, Le Bleu du caftan déborde en revanche de sensualité. Pas besoin de scènes érotiques pour cela (les rencontres d’Halim avec ses amants passagers au hammam sont, d’ailleurs, laissées hors champ) : des gros plans de mains caressant un tissu ou palpant une broderie suffisent.
LE BLEU DU CAFTAN, Maryam Touzani 2022, Lubna Azabal, Saleh Bakri (societe homosexualite Maroc)@@@ (E)
Halim est marié depuis longtemps à Mina, avec qui il tient un magasin traditionnel de caftans dans la médina de Salé, au Maroc. Le couple vit depuis toujours avec le secret d'Halim, son homosexualité qu'il ...

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LE BONHEUR DES UNS, Daniel Cohen 2020, Berenice Bejo, Vincent Cassel, Florence Foresti, Francois Damiens (societe)@@


Léa, Marc, Karine et Francis sont deux couples d'amis de longue date. Le mari macho, la copine un peu grande-gueule, chacun occupe sa place dans le groupe. Or, l'harmonie vole en éclat le jour où Léa, la plus discrète d'entre eux, leur apprend qu'elle écrit un roman, qui devient un best-seller. Loin de se réjouir, petites jalousies et méchanceté commencent à fuser. C'est face au succès que l'on reconnait ses vrais amis. Le bonheur des uns ferait-il donc le malheur des autres ?

TELERAMA
Vincent Cassel, Bérénice Bejo, Florence Foresti, François Damiens... Malgré sa distribution calibrée pour rassembler, cette gentille comédie n’offre que quelques gags amusants.
Réalisée par Daniel Cohen (Comme un chef ) d’après sa propre pièce, jamais montée, cette comédie factice et plan-plan peut néanmoins compter sur l’abattage de son casting et une poignée de répliques amusantes et cruelles pour échapper au déshonneur auquel aurait pu la condamner, au hasard, son absence de peps ou la mocheté de l’image : Florence Foresti, orange, a l’air d’avoir été maquillée par Donald Trump.

Mieux vaut être seule que mal accompagnée. C’est la morale, frappée au coin du bon sens, que l’on retiendra de l’histoire de Léa (Bérénice Bejo, attachante malgré un rôle fade de gentille maso). Léa est l’épouse de Marc (Vincent Cassel, assez réjouissant en imbécile ­égoïste et macho) et l’amie de Karine (Foresti qui fait du Foresti, sa force et sa limite) et de Francis (François Damiens, extra tendre). Soit un entourage globalement infect, puisqu’il la prend tranquillou pour une courge et tombe de l’armoire lorsque la jeune femme écrit un best-seller couvert de louanges. Le bonheur de Léa fait le malheur de ses « amis », soudain verts de jalousie et décidés, eux aussi, à devenir des artistes… Là réside le principal attrait du film : les vains efforts des potes pour « exister » à leur tour, Karine s’échinant à pondre un roman, tandis que Francis passe de la musique électro (« entre David Guetta et Léo Ferré ») à la sculpture ou à la cuisine. Bref, pour peu qu’on soit bien luné, il y a deux ou trois rires à glaner. C’est toujours ça de pris.
LE BONHEUR DES UNS, Daniel Cohen 2020, Berenice Bejo, Vincent Cassel, Florence Foresti, Francois Damiens (societe)@@ (E)
Léa, Marc, Karine et Francis sont deux couples d'amis de longue date. Le mari macho, la copine un peu grande-gueule, chacun occupe sa place dans le groupe. Or, l'harmonie vole en éclat le jour où Léa, la plus dis ...

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LE BOULET, Alain Berberian 2002, Gerard Lanvin, Benoit Poelvoorde, Jose Garcia (comique)@@


Moltès, un taulard, se lie d'amitié avec Reggio, le gardien de prison. Chaque semaine, ils jouent au loto dans l'espoir de quitter cette vie minable. Un jour c'est le jackpot : ils gagnent le gros lot. Du coup, la femme de Reggio décide de partir en Afrique, avec le billet gagnant.

TELERAMA
Dans la série « on peut faire aussi gros que les Américains », voici donc, après Le Raid, Le Boulet, imposante comédie d'aventures et première production (coûteuse) de Thomas Langmann, fils de Claude Berri. Derrière l'affiche, le budget et les parts de marché espérées, on trouve quoi ? Un produit de synthèse pas désagréable, scénar à la Francis Veber travesti en blockbuster façon Jerry Bruckheimer (le nabab hollywoodien du film d'action), le tout assaisonné piquant, à la Tarantinade et au kung-fu fighting.

Soit un truand en cage (Lanvin, hiératique jusqu'à l'effacement) et un maton gaffeur (Benoît Poelvoorde) : le duo cavale dans le désert africain, à la recherche d'un billet de loto (gagnant) en vadrouille sur le Paris-Dakar. A leurs trousses, un tueur, le Turc ­José Garcia, coiffé comme Travolta dans Pulp Fiction. Quand il en rajoute dans l'effet spécial tonitruant, le film patine ­ à l'image d'une course-poursuite dans Paris, qui s'achève par la chute, spectaculaire mais inutile, de la grande roue de la place de la Concorde ; en revanche, quand il joue la carte de la BD joyeuse, s'appuyant sur le contraste entre les deux personnages principaux (le b.a.-ba du buddy movie, type L'Emmerdeur, La Chèvre ou Monstres & Cie), il fait mouche.

Le mérite en revient essentiellement à Benoît Poelvoorde. L'acteur belge sait très précisément jusqu'où aller pour ne pas transformer un abruti crédible en caricature de couillon. Qu'il se travestisse en Africain, perde son dentier dans un urinoir ou donne des ordres à un chameau ­ pas des situations évidentes, comme ça, sur le papier ­, il est irrésistible de beauferie rayonnante, de débilité satisfaite. Benoît Poelvoorde est la plus-value humaine d'un film un tantinet dopé à la créatine. Lui seul sait fédérer (en les déridant) les vieux fans de Bébel (venu pour voir Lanvin, mâchoire serrée, et les bagnoles de rallye) et les ados de la contre-culture Canal (dragués par une brève et marrante apparition de Jamel). La recette namuroise du grand écart, en quelque sorte...

LE BOULET, Alain Berberian 2002, Gerard Lanvin, Benoit Poelvoorde, Jose Garcia (comique)@@ (E)
Moltès, un taulard, se lie d'amitié avec Reggio, le gardien de prison. Chaque semaine, ils jouent au loto dans l'espoir de quitter cette vie minable. Un jour c'est le jackpot : ils gagnent le gros lot. Du coup, la femme de Reg ...

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LE BRIO Yvan Attal 2017, Camélia Jordana, Daniel Auteuil


Neïla Salah a grandi à Créteil et rêve de devenir avocate. Inscrite à la grande université parisienne d'Assas, elle se confronte dès le premier jour à Pierre Mazard, professeur connu pour ses provocations et ses dérapages. Pour se racheter une conduite, ce dernier accepte de préparer Neïla au prestigieux concours d'éloquence. A la fois cynique et exigeant, Pierre pourrait devenir le mentor dont elle a besoin. Encore faut-il qu'ils parviennent tous les deux à dépasser leurs préjugés.

TELERAMA
Pour se racheter une conduite, un professeur tyrannique et provocateur forme une étudiante issue d’une banlieue à un prestigieux concours d’éloquence. Le film révèla le talent de Camélia Jordana, César du meilleur espoir féminin en 2017.

Un professeur de droit, connu pour ses provocations racistes, doit former une banlieusarde, choquée par son comportement, à un concours d’éloquence. Bonne surprise que cette comédie antipréjugés et pro-intégration, où l’action naît du verbe, entre une rhétorique vieille France et la verve des quartiers. Mis à part une dernière scène démonstrative, ce film prouve que bien parler aide à mieux s’entendre. Face à Camélia Jordana, définitivement actrice, Daniel Auteuil fait des étincelles.
LE BRIO Yvan Attal 2017, Camélia Jordana, Daniel Auteuil (societe)@@@ (E)
Neïla Salah a grandi à Créteil et rêve de devenir avocate. Inscrite à la grande université parisienne d'Assas, elle se confronte dès le premier jour à Pierre Mazard, professeur connu pour ...

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LE CAHIER NOIR Valeria Sarmiento 2018, Lou de Laage, Stanislas Merhar


Un petit orphelin aux origines mystérieuses et sa jeune nourrice nous entraînent dans leur sillage à travers l'Europe : Rome, Paris, Parme, Venise, Londres. Toujours suivis, dans l'ombre et pour d'obscures raisons, par un Calabrais patibulaire et un inquiétant cardinal, ils nous font côtoyer de ténébreuses intrigues au Vatican, le marivaudage à la cour de Versailles, les affres d'une passion fatale, un funeste duel et les convulsions de la Révolution française.
LE CAHIER NOIR Valeria Sarmiento 2018, Lou de Laage, Stanislas Merhar (histoire road movie)@ (E)
Un petit orphelin aux origines mystérieuses et sa jeune nourrice nous entraînent dans leur sillage à travers l'Europe : Rome, Paris, Parme, Venise, Londres. Toujours suivis, dans l'ombre et pour d'obscures raisons, par u ...

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LE CAIMAN, Nanni Moretti 2006, Cecilia Dazzi, Silvio Orlando @@@


Bruno est au bord du gouffre. Il n'arrive plus à produire un film. Sa femme veut le quitter et il risque de perdre ses enfants, qu'il adore. Lors d'une des émissions-débats auxquelles il est encore invité, une femme lui confie son scénario, Le Caïman. Il va s'accrocher à ce nouveau film. Seul problème, Le Caïman est une biographie critique de Berlusconi, président du Conseil, propriétaire de toutes les télévisions privées et terreur de la Rai.

TELERAMA
Un producteur de série Z en pleine débine accepte un projet autour de Berlusconi. À la fois farce et mélo, un rappel à la raison et à l’engagement.
Cela débute par une pantalonnade. Cinéphile atypique qui a sans cesse lutté contre la « dictature du cinéma d’auteur », Bruno est un producteur de série Z qui s’en est toujours sorti. Aujour­d’hui, plus rien ne va. Son bras droit a démissionné. Et sa femme souhaite la sé­paration…
Une tragédie aux accents shakespeariens
Bruno, c’est l’Italie d’aujourd’hui, sa caricature. Un Latin charmeur, baratineur et truqueur, brutalement mis hors jeu. À l’image d’un pays d’opérette en plein marasme. Moretti a l’idée de faire le portrait de son pays en crise à travers la situation d’un homme. L’important, au fond, n’est pas tant Berlusconi que ce fameux « peuple » sur lequel le Cavaliere ne cesse de s’appuyer pour légitimer ses manœuvres. Moretti semble prendre son adversaire au mot : « Tenez, j’ai déniché un spécimen populaire, voyons comment il va se comporter… » Le Caïman crève l’abcès, se voulant un rappel à la réaction, à la raison et à l’engagement, également au sens physique du terme. Commencé dans la farce grossière, le film se ramifie, passe par des registres différents, y compris celui d’une tragédie aux accents shakespeariens, dévoilant soudain une forme perverse de fascisme démocratique.
À ce moment fantomatique, l’acteur Moretti refait surface, après s’être éclipsé pour la première fois d’une de ses fictions. Il incarne alors un Berlusconi dangereusement séduisant. Risque suprême et suprême loyauté que celle de se mettre dans la peau de son adversaire.
LE CAIMAN, Nanni Moretti 2006, Cecilia Dazzi, Silvio Orlando (societe italie)@@@ (E)
Bruno est au bord du gouffre. Il n'arrive plus à produire un film. Sa femme veut le quitter et il risque de perdre ses enfants, qu'il adore. Lors d'une des émissions-débats auxquelles il est encore invité, une fe ...

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LE CAS 39, Christian Alvart 2009, Renée Zellweger, Jodelle Ferland, Bradley Cooper (societe)@@


Emily Jenkins est assistante sociale. Elle pense avoir tout vu parmi les situations familiales les pires... jusqu'à ce qu'elle ait entre ses mains un dossier mystérieux, celui d'une enfant de 10 ans, Lilith Sullivan. L'assistante sociale est convaincue que Lilith est maltraitée par sa famille, ce qui sera vite confirmé quand les parents essayeront de tuer leur unique fille. Emily parvient à arracher la jeune fille à son foyer et décide de la garder avec elle en attendant une famille d'accueil.

TELERAMA
Mystères et rebondissements sont au rendez vous dans ce thriller surnaturel captivant, injustement critiqué car justement traité.
LE CAS 39, Christian Alvart 2009, Renée Zellweger, Jodelle Ferland, Bradley Cooper (societe)@@ (E)
Emily Jenkins est assistante sociale. Elle pense avoir tout vu parmi les situations familiales les pires... jusqu'à ce qu'elle ait entre ses mains un dossier mystérieux, celui d'une enfant de 10 ans, Lilith Sullivan. L'assista ...

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LE CAS RICHARD JEWELL, Clint Eastwood 2020, Paul Walter Hauser, Sam Rockwell (thriller)@@


Lorsque l'agent de sécurité Richard Jewell découvre un sac à dos suspect aux Jeux olympiques d'Atlanta de 1996, son rapport fait de lui un héros. Il est toutefois suspecté quelques jours plus tard d'avoir placé la bombe lui-même et devient par le fait même l'homme le plus détesté du pays.

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Cest un brave type rondouillard. Trop brave, peut-être… Le Cas Richard Jewell raconte l’injustice véridique que l’homme a subie, après l’attentat d’Atlanta, lors des jeux Olympiques de 1996. Alors simple agent de sécurité, c’est lui qui, ce jour-là, lance la procédure d’alerte et qui participe dans la foulée à l’évacuation urgente de la zone, limitant le nombre des victimes de l’explosion. Richard Jewell se retrouve aussitôt catapulté au rang de héros national. « Je ne faisais que mon job », nuance-t-il, en citoyen modeste qui vit encore chez sa mère (formidable Kathy Bates), fière de son fils. Mais la situation se retourne : le FBI, sous pression, se met à le soupçonner d’être le poseur de bombe. Le voilà victime d’une cabale grossière.

Amoureux zélé des armes et naïf à la fois, Jewell est un raté docile. La machination à l’œuvre a ceci de terrible que ce garçon joufflu et moustachu subit sans réagir, persuadé que le FBI fait bien son travail. Serait-il idiot ? L’originalité du film est d’être à la fois dans le cauchemar éveillé et la farce. Car tout paraît improbable dans cette affaire, y compris la personnalité du sauveur (Sam Rockwell). Le portrait brossé par Eastwood de cet avocat au look de vacancier (bermuda et sandales), qui semble lui aussi un peu bidon, défie les préjugés. Le tandem qu’il forme avec son client a assurément des vertus cocasses. Aucune héroïsation, ici, ni d’émotion outrancière — c’est la presse qui s’en charge. Clint East­wood choisit de tout relativiser avec une ironie bien dosée.
LE CAS RICHARD JEWELL, Clint Eastwood 2020, Paul Walter Hauser, Sam Rockwell (thriller)@@ (E)
Lorsque l'agent de sécurité Richard Jewell découvre un sac à dos suspect aux Jeux olympiques d'Atlanta de 1996, son rapport fait de lui un héros. Il est toutefois suspecté quelques jours plus tard d ...

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LE CHALLENGE, Gene Stupnitsky 2023, Jennifer Lawrence, Andrew Barth Feldman (societe)@@


Maddie est sur le point de perdre sa maison d'enfance et pense avoir trouvé la solution à ses problèmes financiers : des parents fortunés cherchent quelqu'un pour sortir avec Percy, leur fils introverti de 19 ans, afin de le décoincer avant qu'il ne parte pour l'université. À la grande surprise de Maddie, Percy rend ce challenge plus compliqué que prévu et le temps est compté. Elle a un été pour relever ce challenge ou se retrouver sans toit.

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Après “Good Boys”, le nouveau film de Gene Stupnitsky met en scène la star de la saga “Hunger Games” dans le rôle d’une jeune femme précaire qui va tenter de déniaiser un jeune homme en l’échange… d’une voiture.

Le Challenge, de Gene Stupnitsky, en salles depuis le mercredi 21 juin, vaut principalement pour le numéro burlesque de Jennifer Lawrence, star de la saga Hunger Games et du récent Don’t Look Up : Déni cosmique, d’Adam McKay. L’actrice déploie ici tout son talent comique dans le rôle de Maddie, jeune femme précaire résistant avec difficulté à la gentrification du quartier où elle réside, à Montauk, charmante bourgade en bord de mer, qu’elle n’a jamais quittée. La trentenaire trouve espoir par le biais d’une annonce : des parents cherchent à employer une jeune femme pour tenter de dépuceler Percy (Andrew Barth Feldman), 19 ans, leur geek de fils, avant son entrée à l’université. La récompense : une voiture. Or, Maddie, chauffeuse endettée, pressurée par les agents immobiliers du coin, vient de se faire confisquer la sienne.

Coucher avec un jeune vierge coincé contre un bolide ? Ce pari scénaristique risqué offre d’amusantes séquences, à commencer par celle où Maddie débarque dans le refuge pour animaux où travaille Percy, de glace face à ses hilarants sous-entendus lourdingues et ses atouts bombesques : longs cheveux blonds, escarpins vertigineux et robe moulante rose. Il y en aura d’autres, plus ou moins réussies : la bombe lacrymogène pulvérisée au visage de Maddie par Percy, le bain de minuit et la scène de baston à poil, le twerk à domicile, la cascade, le feu (littéralement) aux fesses, sur le capot d’une voiture…

Gene Stupnitsky, qui avait déjà exploré la poussée d’hormones auprès d’une bande de préados dans Good Boys, tacle ici gentiment, à travers un regard de boomer assumé, une jeunesse très premier degré, préférant consommer et réaliser des vidéos sur iPhone que d’avoir des relations sexuelles. Le réalisateur fait finalement évoluer son duo improbable vers une banale comédie romantique et échoue ainsi à faire du Challenge une comédie trash à la Supergrave.

LE CHALLENGE, Gene Stupnitsky 2023, Jennifer Lawrence, Andrew Barth Feldman (societe)@@ (E)
Maddie est sur le point de perdre sa maison d'enfance et pense avoir trouvé la solution à ses problèmes financiers : des parents fortunés cherchent quelqu'un pour sortir avec Percy, leur fils introverti de 19 ans ...

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LE CHANT DU LOUP, Antonin Baudry 2019, Francois Civil, Omar Sy, Mathieu Kassovitz, Reda Kateb (guerre)@@


Un jeune homme a le don rare de reconnaître chaque son qu'il entend. À bord d'un sous-marin nucléaire français, tout repose sur lui, l'Oreille d'Or. Réputé infaillible, il commet pourtant une erreur qui met l'équipage en danger de mort. Il veut retrouver la confiance de ses camarades, mais sa quête les entraîne dans une situation encore plus dramatique. Dans le monde de la dissuasion nucléaire et de la désinformation, ils se retrouvent tous pris au piège d'un engrenage incontrôlable.

TELERAMA
Dans un sous-marin nucléaire, un officier expert en analyse acoustique commet une erreur, qui aurait pu être fatale. Un premier long métrage, thriller guerrier impressionnant de réalisme mais aussi de profondeur psychologique.

Nous voici dans un sous-marin nucléaire français, plongés au cœur d’une opération dangereuse, au large de la Syrie. Tout l’équipage a les yeux braqués sur Chanteraide (François Civil), jeune militaire ­expert en guerre acoustique, qui se concentre sur un son menaçant, difficile à déchiffrer…

Un alliage d’hyperréalisme, de suspense spectaculaire et de mystère poétique porte ce surprenant film de guerre français, signé par un ancien diplomate, le scénariste remarqué de Quai d’Orsay (la BD puis le film de Bertrand Tavernier). Une série d’événements catastrophiques mènent l’Europe au bord de la guerre. Deux sous-marins coupés du monde entrent alors en action. Avec ce ­récit captivant de géopolitique-fiction, l’auteur brasse nombre de thèmes : le rapport homme-machine, les degrés d’efficacité de la dissuasion nucléaire, l’intelligence froide et l’intuition, la confiance et la peur, le sens du sacrifice. Dans une ambiance crépusculaire, Antonin Baudry balaie les vieux clivages (militarisme contre pacifisme) de manière élégante, en réactivant une forme d’héroïsme pudique.
LE CHANT DU LOUP, Antonin Baudry 2019, Francois Civil, Omar Sy, Mathieu Kassovitz, Reda Kateb (guerre mer)@@ (E)
Un jeune homme a le don rare de reconnaître chaque son qu'il entend. À bord d'un sous-marin nucléaire français, tout repose sur lui, l'Oreille d'Or. Réputé infaillible, il commet pourtant une erreur ...

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LE CHASSEUR ET LA REINE DES GLACES, Cedric Nicolas-Troyan 2016, Chris Hemsworth, Charlize Theron (fantastique)@@


Il y a fort longtemps, bien avant qu'elle ne tombe sous l'épée de Blanche Neige, la reine Ravenna avait dû assister, sans mot dire, à la trahison amoureuse qui avait contraint sa soeur Freya à quitter leur royaume, le coeur brisé. Celle que l'on appelait la jeune reine des glaces, à cause de son habilité à geler n'importe quel adversaire, s'employa alors des années durant à lever une armée de guerriers impitoyables, du fond de son palais glacé.

TELERAMA
Il était une fois un chasseur qui aimait une belle guerrière, au grand dam de la reine des glaces… La féerie manque de brio, mais les acteurs y croient.

En 2012, Blanche-Neige et le Chasseur réinventait le fameux conte dans une version gentiment noire. Cette fois, Hollywood dégaine son concept d’univers parallèle : le film se passe donc dans le monde de Blanche-Neige, mais sans elle ! Le chasseur (Chris Hemsworth) et une belle guerrière rousse (Jessica Chastain) s’aiment, mais leur romance est combattue par la reine des glaces (Emily Blunt), dont les sentiments ont été gelés. Cette féerie manque un peu de brio. Heureusement, les acteurs donnent vie à leurs personnages, aussi fantaisistes soient-ils, et mettent de la conviction dans cet hymne enfantin à l’amour.
LE CHASSEUR ET LA REINE DES GLACES, Cedric Nicolas-Troyan 2016, Chris Hemsworth, Charlize Theron (fantastique)@@ (E)
Il y a fort longtemps, bien avant qu'elle ne tombe sous l'épée de Blanche Neige, la reine Ravenna avait dû assister, sans mot dire, à la trahison amoureuse qui avait contraint sa soeur Freya à quitter leur ...

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LE CHEMIN DE LA LIBERTE, Phillip Noyce 2003 (saga)@@@


En 1931, à Jigalong, près du désert de Gibson, trois filles aborigènes, Molly, Gracie et sa soeur Daisy, vivent heureuses auprès de leurs mères. Sur ordre de Mr Neville, protecteur en chef des Aborigènes pour l'Australie occidentale, les fillettes sont arrachées à leur famille et transférées au camp de Moore River, situé à l'autre bout du continent. Là-bas, les trois filles décident de s'échapper et entament un périple de plus de 2.000 kilomètres.

TELERAMA
En 1931, trois jeunes métisses aborigènes arrachées à leurs familles, et placées de force en internat, s’enfuient… Une odyssée inspirée d’une histoire vraie que le réalisateur Phillip Noyce raconte avec tact.

Jusque dans les années 1970, l’Australie a fabriqué des générations d’orphelins, de jeunes métis volés à leurs mères aborigènes et « éduqués » dans des camps pour devenir domestiques et ouvriers agricoles chez les Blancs. Le film de Phillip Noyce, tiré du récit de Doris Pilkington, l’une des victimes de ce racisme institutionnel, raconte une histoire vraie : l’incroyable odyssée de trois petites Aborigènes fuyant à travers l’Australie, dans les années 1930. Molly, Gracie et Daisy (interprétées par d’attachantes actrices non professionnelles) vont parcourir à pied plus de 2 000 kilomètres pour fuir le camp de Moore River et rejoindre leur famille dans le bush, à Jigalong. Seules, la police aux trousses, longeant la clôture qui coupe le pays en deux et préserve les pâturages des lapins, luttant contre la soif, la faim, la fatigue et le découragement.

Le Chemin de la liberté dénonce une réalité terrible. Personnages, musique, décors, tout sue l’angoisse : l’inquiétant bureaucrate (Kenneth Branagh), responsable en toute bonne conscience de la politique eugéniste britannique ; l’étrange pisteur chargé de débusquer les fuyardes, mû par l’instinct du chasseur ; les étendues désertiques, jaunies, râpées, brûlées, à perte de vue… Une course-poursuite lyrique et poignante.
LE CHEMIN DE LA LIBERTE, Phillip Noyce (saga histoire australie)@@@ (E)
En 1931, à Jigalong, près du désert de Gibson, trois filles aborigènes, Molly, Gracie et sa soeur Daisy, vivent heureuses auprès de leurs mères. Sur ordre de Mr Neville, protecteur en chef des Abori ...

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LE CHIEN, Christian Monnier 2009, Florian Frin, Marie Le Cam, Jean-Marc Le Bars


Kevin est un jeune homme singulier au comportement parfois dangereux. Il vit avec Jean-Claude dans une ferme isolée au milieu d'une nature resplendissante. Les deux hommes cohabitent dans un mutisme déroutant. Quand Michèle rencontre Jean-Claude, elle voit en lui un amant de passage. Mais quand Kévin apparaît, Michèle y voit la chance de donner un sens à sa propre vie...
LE CHIEN, Christian Monnier 2009, Florian Frin, Marie Le Cam, Jean-Marc Le Bars (drame sante)@@ (E)
Kevin est un jeune homme singulier au comportement parfois dangereux. Il vit avec Jean-Claude dans une ferme isolée au milieu d'une nature resplendissante. Les deux hommes cohabitent dans un mutisme déroutant. Quand Mich&egrav ...

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LE CHOCOLAT, Lasse Hallström 2000, Juliette Binoche, Johnny Depp (conte)@@


Lansquenet est un petit village tranquille, dirigé par le comte Reynaud, un maire rigoriste et austère. En ce début des années 60, Vianne Rocher et sa fille Anouk décident d'ouvrir une chocolaterie près de l'église. Les effluves cacaotées qui sortent de la boutique et envahissent les rues ont vite raison de la sobriété des villageois, de plus en plus nombreux à succomber aux friandises de Vianne.

TELERAMA
En 1959, Vianne Rocher et sa fillette ouvrent une chocolaterie dans le village de Lansquenet. Mais le maire de la bourgade accepte mal cette étrangère un peu trop libre de moeurs, qu'il aimerait pouvoir chasser. Armande et Joséphine n'en ont cure : elles viennent régulièrement goûter au chocolat...
LE CHOCOLAT, Lasse Hallström 2000, Juliette Binoche, Johnny Depp (conte)@@ (E)
Lansquenet est un petit village tranquille, dirigé par le comte Reynaud, un maire rigoriste et austère. En ce début des années 60, Vianne Rocher et sa fille Anouk décident d'ouvrir une chocolaterie pr&egra ...

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LE CHOIX NOUS APPARTIENT, Hans-Christian Schmid 2022 (thriller)@@


Le 25 mars 1996, l'écrivain Jan Philipp Reemtsma est enlevé à son domicile. Ses ravisseurs demandent une rançon de 20 millions de marks, soit environ 10 millions d'euros. Coupés du monde, son fils Johann, 13 ans, et sa femme Ann-Kathrin vivent désormais 24 heures sur 24 avec les policiers chargés de l'affaire. Alors que la famille et les enquêteurs communiquent avec les ravisseurs grâce aux petites annonces d'un journal local, Jan Philipp utilise la littérature pour faire passer des messages.

TELERAMA
Ce drame relate un fait divers survenu en 1996 à Hambourg : l’enlèvement, pendant un mois, de l’universitaire et mécène Jan Philipp Reemtsma et ses conséquences pour sa femme et leur garçon assignés à domicile, auprès des policiers chargés de l’affaire. Il s’agit moins d’un thriller que de l’étude d’une cellule familiale confrontée à l’absence d’un de ses membres dont elle ignore si elle va le revoir vivant.

S’inspirant du livre autobiographique du musicien Johann Scheerer, le fils du couple qui avait 13 ans au moment des faits, le film se focalise plus précisément sur le vécu de l’adolescent dont les rapports avec son père, intellectuel exigeant, sont réinterrogés de façon sensible durant cette parenthèse critique. À la fois attaché à sa mère et en quête de modèles masculins, désireux de retrouver cet homme dont il quête l’affection et la reconnaissance, Johann, remarquablement interprété par le jeune Claude Heinrich, est un concentré d’émotions que saisit, à chaque plan, la caméra du réalisateur. En contrepoint, les ellipses du récit et de l’enquête, rythmée mécaniquement par le sujet de la rançon à remettre aux kidnappeurs, nous laissent quelque peu sur notre faim. De même que la peinture de ce milieu grand bourgeois et intellectuel, brossée de façon un peu trop superficielle.
LE CHOIX NOUS APPARTIENT, Hans-Christian Schmid 2022, Claude Heinrich, Adina Vetter, Justus von Dohnanyi, Hans Low@@ (E)
Le 25 mars 1996, l'écrivain Jan Philipp Reemtsma est enlevé à son domicile. Ses ravisseurs demandent une rançon de 20 millions de marks, soit environ 10 millions d'euros. Coupés du monde, son fils Johann, ...

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LE CLAN, Eric Fraticelli 2022, Eric Fraticelli, Denis Braccini (thriller corse)@@


Après avoir raté lamentablement leur dernier coup, Belette, Fred, Achille et Max, quatre truands, veulent frapper un grand coup. En effet, c'est ni plus ni moins Sophie Marceau que le quatuor souhaite enlever et prendre en otage. Pour s'offrir un maximum de chances de réussir ce kidnapping, ils élaborent donc un stratagème minutieux.

TELERAMA
Bien loin d’être découragés par leurs échecs répétés, quatre malfaiteurs décident de frapper un grand coup en tentant de kidnapper Sophie Marceau.

Après un coup foireux, quatre braqueurs corses totalement branquignols imaginent une opération de la dernière chance : kidnapper Sophie Marceau. Quelques scènes amusantes surnagent au milieu d’un océan de blagues consternantes. Éric Fraticelli surfe sur l’humour régionaliste et les bons sentiments pour nourrir une comédie « avé l’assent », légère comme un parpaing. Du moins les acteurs s’en donnent-ils à cœur joie…

Malgré les séjours répétés derrière les barreaux, Belette, Achille, Max et Fred n'en démordent pas et restent convaincus d'être nés pour enchaîner les magouilles et les mauvais coups. Pourtant, une fois de plus, leur dernière idée lumineuse ne se déroule pas selon les plans établis, et le quatuor manque lamentablement la réalisation de son objectif. Las des menues malversations, ils décident de frapper un grand coup. En effet, c'est Sophie Marceau que la petite bande souhaite enlever et prendre en otage. Pour s'offrir un maximum de chances de réussir ce kidnapping, ils élaborent donc un plan minutieux...
LE CLAN, Eric Fraticelli 2022, Eric Fraticelli, Denis Braccini (thriller corse)@@ (E)
Après avoir raté lamentablement leur dernier coup, Belette, Fred, Achille et Max, quatre truands, veulent frapper un grand coup. En effet, c'est ni plus ni moins Sophie Marceau que le quatuor souhaite enlever et prendre en ota ...

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LE CODE A CHANGE, Daniele Thomson 2009, Karin Viard, Dany Boon, Marina Fois, Patrick Bruel (comique)@@


Un dîner, c'est la dictature de l'apparence : on se fait beau, on rit, on raconte, on frime, on partage souvenirs et projets. Les angoisses sont cachées sous l'humour et les chagrins étouffés par les éclats de rire. Et pour quelques heures, on y croit ! C'est ça le principal. Si on a le bon code et que l'on respecte les autres, cordialité, hypocrisie, bonne humeur, on risque de passer une bonne soirée. Cependant, les masques tombent dès le chemin du retour.

TELERAMA
Des couples de bobos s’aiment et se déchirent autour d’un dîner. Il manque les détails qui donneraient à ce marivaudage choral une portée sociologique.
Depuis qu'elle est passée à la mise en scène, la scénariste Danièle Thompson reste fidèle à un style : des récits choraux, parfois au bord du film à sketchs. Des rondes de personnages qui disent le poids de la famille et les intermittences du coeur. Ça marchait bien dans La Bûche, un peu moins dans Fauteuils ­d'orchestre. Et presque plus du tout dans Le code a changé, centré autour d'un dîner d'amis parisiens : chacun s'y cache ou s'y révèle, du couple au bord de la rupture à la fille en bisbille avec son père...

Rien de pire qu'un dîner où l'on n'est pas vraiment invité et où l'on choisit pour vous le convive à écouter ? Mal parti, le film s'améliore par un vigoureux saut dans le temps - les mêmes, un an plus tard -, qui donne à quelques-uns des convives de vrais destins « à l'américaine » : la mort ou la maladie rôdent, sujets graves volontiers évités par le cinéma français.

Des rebondissements trop attendus
Jamais, pourtant, on n'arrive tout à fait à croire à ce que l'on nous montre. Curieux effet d'invraisemblance, déficit d'incarnation, comme si les comédiens (distribution « trans­famille » et poids lourds, de Marina Hands à Emmanuelle Seigner, de Dany Boon à Patrick Bruel) faisaient écran à leurs personnages, peu fouillés, simples vecteurs de situations dramatiques. On a parfois l'impression d'assister au « dîner des acteurs » après Le Bal des actrices... Ces bobos, plus bourgeois que bohèmes, sonnent faux.

La faute à des rebondissements trop attendus, mais pas seulement. Deux exemples : une avocate brillante mais fofolle (pitié pour Karin Viard, qui se pastiche elle-­même !) trouverait-elle vraiment le temps de faire son marché en pleine semaine ? Et prendriez-vous votre voiture pour traverser Paris le soir de la Fête de la musique ? Nous reviennent en mémoire la justesse d'observation du tandem Jaoui-Bacri, leur capacité à saisir l'époque. On en est loin.
LE CODE A CHANGE, Daniele Thomson 2009, Karin Viard, Dany Boon, Marina Fois, Patrick Bruel (comique)@@ (E)
Un dîner, c'est la dictature de l'apparence : on se fait beau, on rit, on raconte, on frime, on partage souvenirs et projets. Les angoisses sont cachées sous l'humour et les chagrins étouffés par les éclats ...

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LE COEUR DES HOMMES, Marc Esposito 2003, Jean-Pierre Daroussin, Bernard Campan, Marc Lavoine, Gerard Darmon (societe)@@


Alex, Antoine, Jeff et Manu, la cinquantaine proche ou sonnée, ont quelques années de vie commune. Amis depuis l'époque où ils jouaient dans la même équipe de foot, ils se voient régulièrement pour se raconter leurs vies, refaire le monde, rire, s'engueuler.

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Pas le cœur des hommes en général comme le donnerait à penser ce titre un peu trop « gros comme ça » , mais celui de quatre en particulier. Jeff, Manu, Alex et Antoine sont amis, de ceux qu’on qualifie « à la vie, à la mort ». Liés depuis vingt-cinq ans, ce temps où ils jouaient dans la même équipe de foot de banlieue. Jeff et Alex, patrons « de gauche » d’un mensuel sportif, cultivent un charme et un cynisme second degré. Antoine, prof de gym de lycée, et Manu, traiteur qui bosse 75 heures par semaine à son propre compte (de droite, donc, affirment les trois autres !), sont des tendres, c’est marqué dessus.

Quatre hommes à reconnaître comme nos pères, nos maris, nos amants ou nos frères, à la manière du quatuor d’Un éléphant, ça trompe énormément, il y a trente ans. Ils remplissent des grilles de Loto sportif en s’engueulant et en grignotant du pâté. Ils frôlent les 50 ans, sont drôles, quand ils ne sont pas agaçants. Prêts à mentir droit dans les yeux de leur femme sur leur emploi du temps mais foudroyés s’ils se découvrent trompés. Rien de neuf, d’autant que Marc Esposito ancien directeur de la rédaction de Première puis de Studio Magazine ne craint pas de parsemer leur vie sentimentale de clichés. De quoi ricaner ? Non, de quoi se souvenir qu’en matière de cœur les clichés sont souvent vrais.

Alex, le boulimique sexuel, un « malade » comme dit Jeff, rentre tous les soirs à bon port dans les bras de Nanou, dont aucune liaison ne saurait le détacher. Antoine se découvre incapable, non pas de comprendre, mais de pardonner une incartade sans lendemain de Lili, la femme de sa vie. Jeff réalise que ce qu’il éprouve pour Elsa (Zoé Félix, parfaite), 25 ans (de moins que lui), est bien au-delà du démon de midi. Et Manu rencontre une zinzin dans son magasin : Juliette, presque inquiétante derrière ses lunettes noires, si fébrile dans sa quête de bonheur. Une psychopathe pour le charcutier-traiteur ? Une déprimée qui fera son malheur ? Non, Esposito fait juste à Manu le cadeau d’une amoureuse qui ne craint pas de l’être (Florence Thomassin, rayonnante).

A la fin, lors de la (trop ?) classique scène de tablée chorale et ensoleillée, on se prend à compter les points, comme lorsque les quatre potes refaisaient les matchs de championnat au bistrot du coin. On s’agace qu’Esposito ait intercalé de la musique d’ascenseur entre chaque mouvement du cœur. On regrette que les quatre personnages n’aient pas tous la même épaisseur, surtout celui d’Antoine, dont le désespoir buté semble un peu fabriqué. Mais un film d’homme(s) qui s’attache à bien traiter les femmes, où Gérard Darmon attend, gourmand, dans son transat provençal de retraité tout frais qu’une beauté de la moitié de son âge lui fasse la « surprise » d’être enceinte et où Jean-Pierre Darroussin, assis sur un escalier en pleine nuit, s’avoue comblé puisque « l’amour et le rire, que demander de plus ? » est, assurément, un film aimable.
LE COEUR DES HOMMES, Marc Esposito 2003, Jean-Pierre Daroussin, Bernard Campan, Marc Lavoine, Gerard Darmon (societe)@@ (E)
Alex, Antoine, Jeff et Manu, la cinquantaine proche ou sonnée, ont quelques années de vie commune. Amis depuis l'époque où ils jouaient dans la même équipe de foot, ils se voient réguliè ...

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LE COLOSSE AUX PIEDS D ARGILE, Stéphanie Murat 2021, Éric Cantona, Françoise Fabian, Aure Atika (moeurs)@@


Sébastien est un ancien rugbyman. Entre 12 et 16 ans, tout le monde le voit comme un enfant plein de joie de vivre. Une caractéristique de son Sud-Ouest natal. Cette joie de vivre n'est qu'un écran de fumée destiné à protéger l'équilibre de sa famille. Quatre ans que Sébastien est violé. Quatre ans qu'il souffre et crie en silence car son prédateur n'est autre qu'un proche de ses parents, aimé de tous. Trente ans plus tard, Sébastien n'a pas réussi à parler, et ses démons le détruisent.

TELERAMA
Si vous êtes victimes ou témoins de violences sexuelles, il faut en parler. Parler, parler, parler. À un professeur, un psy, un ami, ou en appelant le 119. » Ainsi se termine ce téléfilm, récompensé au dernier Festival de Luchon, qui rappelle ce chiffre effrayant : un enfant sur cinq serait victime d’actes pédophiles aujourd’hui en France. Or beaucoup se taisent, protégeant ainsi leur agresseur.

Cette fiction pédagogique, purement utilitaire, insiste sur l’enjeu de libérer la parole. Elle raconte l’histoire vraie de Sébastien Boueilh, un ancien rugbyman qui fut régulièrement violé par un ami de ses parents à l’adolescence. Durant de longues années, ce grand gaillard ne dit rien à personne. Puis il parvient à se convaincre que sortir du silence pourrait non seulement l’aider personnellement, mais aussi amener d’autres victimes à s’ouvrir. En 2013, il fonde l’association Colosse aux pieds d’argile, qui intervient notamment dans les écoles et les clubs de sport. Aujourd’hui, son geste de sensibilisation est prolongé par ce programme sans grande valeur artistique, mais qui mérite d’être vu en famille. Un gros casting est mobilisé (Éric Cantona, Françoise Fabian, Aure Atika…) pour inciter les parents à le faire et à engager la discussion.
LE COLOSSE AUX PIEDS D ARGILE, Stéphanie Murat 2021, Éric Cantona, Françoise Fabian, Aure Atika (moeurs)@@ (E)
Sébastien est un ancien rugbyman. Entre 12 et 16 ans, tout le monde le voit comme un enfant plein de joie de vivre. Une caractéristique de son Sud-Ouest natal. Cette joie de vivre n'est qu'un écran de fumée desti ...

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LE COMBAT D ALICE, Thierry Binisti 2024, Nicolas Gob, Lucy Loste Berset (societe)@@


Veuf depuis deux ans, Joscelin s'étourdit dans le travail. Il faut qu'Alice, sa fille de 16 ans, se fasse renvoyer du lycée pour qu'il admette enfin qu'elle aussi va mal. Leurs rapports sont à la fois distants et tendus et l'adolescente est envoyée contre son gré à la campagne. Elle fait la connaissance de Doucette, une jolie vache dont la tendresse qu'elle porte à son veau la touche et l'apaise. Mais un jour, la bête est chargée dans une camionnette, direction l'abattoir.

TELERAMA
Comment raconter l’éveil au militantisme d’une ado sans sombrer dans les clichés sur la rébellion ? À cette question, Thierry Binisti apporte une réponse convaincante grâce à la performance de Lucy Loste Berset.

Alice est injoignable, pourtant l’adolescente ne devrait pas. Toute sa famille l’attend dans un cimetière lyonnais. C’est le jour anniversaire de la mort de sa mère, survenue il y a deux ans. Très inquiet, Joscelin, son père, finit par contacter le lycée. Ce qu’il apprend n’est pas de nature à le rassurer. Alice s’est battue avec une élève. Elle est sanctionnée par une exclusion temporaire et Joscelin décide de l’exfiltrer. À la campagne, chez ses grands-parents, l’ado se prend d’affection pour un petit veau et s’éveille à la conscience de la souffrance animale.

Ado en perdition, famille brisée par un décès, père impuissant… autant de signaux d’alerte, attention fiction larmoyante. Mais Le Combat d’Alice suit un chemin balisé en réussissant tout le contraire. Thierry Binisti, très juste dans la captation des émotions, tresse habilement la thématique de la lutte pour la dignité des animaux, la renaissance de la relation père-fille et le post-trauma du deuil. À travers la réconciliation chaotique d’Alice et de Joscelin, le réalisateur éclaire tous les enjeux agricoles du circuit court au bio jusqu’au militantisme vegan, sans sombrer dans la caricature. L’incarnation viscérale de Lucy Loste Berset et la touchante économie de jeu de Nicolas Gob y sont pour beaucoup.


LE COMBAT D ALICE, Thierry Binisti 2024, Nicolas Gob, Lucy Loste Berset (societe)@@ (E)
Veuf depuis deux ans, Joscelin s'étourdit dans le travail. Il faut qu'Alice, sa fille de 16 ans, se fasse renvoyer du lycée pour qu'il admette enfin qu'elle aussi va mal. Leurs rapports sont à la fois distants et tendus ...

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LE COME BACK, Marc Lawrence 2007, Hugues Grant, Drew Barrymore (sentimental musical)@@


Alex Fletcher, ex-chanteur et compositeur d'un groupe des années 1980. La star du moment, Cora Corman, lui offre une chance de faire son retour. Elle lui propose de composer un morceau pour son prochain album et de le chanter en duo. Il fait la rencontre de Sophie Fisher, la jeune femme qui se charge de ses plantes et qui s'avère avoir, elle, davantage de talent pour l'écriture. Une histoire d'amour va alors naître entre eux...
LE COME BACK, Marc Lawrence 2007, Hugues Grant, Drew Barrymore (sentimental)@@ (E)
Alex Fletcher, ex-chanteur et compositeur d'un groupe des années 1980. La star du moment, Cora Corman, lui offre une chance de faire son retour. Elle lui propose de composer un morceau pour son prochain album et de le chanter en duo. ...

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LE CONCERT, Radu Mihaileanu 2009, Aleksei Guskov, Mélanie Laurent


A l'époque de Brejnev, Andrei Filipov était le plus grand chef d'orchestre d'Union soviétique et dirigeait le célèbre Orchestre du Bolchoï. Cependant, après avoir refusé de se séparer de ses musiciens juifs, dont son meilleur ami Sacha, il a été licencié en pleine gloire. Il travaille toujours au Bolchoï 30 ans plus tard, mais comme homme de ménage.
LE CONCERT, Radu Mihaileanu 2009, Aleksei Guskov, Mélanie Laurent (sentimental)@@@ (E)
A l'époque de Brejnev, Andrei Filipov était le plus grand chef d'orchestre d'Union soviétique et dirigeait le célèbre Orchestre du Bolchoï. Cependant, après avoir refusé de se sép ...

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LE CONTE DE LA PRINCESSE KAGUYA, Isao Takahata 2013 (animation)@@


Un jour de printemps, Okina, un vieux coupeur de bambous, trouve dans le bourgeon d'une plante une créature lumineuse endormie et qui ressemble à une princesse. Alors qu'il la ramène chez lui, elle se transforme en une petite fille, et elle est immédiatement adoptée par Okina et son épouse. La petite fille grandit très vite, tandis que l'homme trouve sans cesse des pépites d'or et des vêtements dans le même champ.

TELERAMA
Une adaptation magnifique et poétique d’un conte ancestral japonais par le doyen du Studio Ghibli.
Le Conte de la princesse Kaguya est un classique de la tradition orale nippone. Tous les petits Japonais connaissent l’histoire de cette fillette minuscule, découverte au creux d’un bambou par un couple de forestiers. L’enfant devient en un rien de temps une jeune fille à la beauté lumineuse dont tous les hommes tombent amoureux. Mais Kaguya n’est heureuse qu’au milieu des fleurs sauvages et des animaux de la montagne…

Si Isao Takahata suit sagement le déroulement de l’histoire, côté forme, en revanche, ça décoiffe ! Le doyen du Studio Ghibli est remonté aux sources de la création : quand le film n’est encore qu’une suite d’aquarelles et de portraits. Des « brouillons » qu’il a choisi d’animer. Le résultat est extraordinaire et inaugure un genre inédit : l’estampe animée. Danses sous les cerisiers, bains dans la rivière, vols au-dessus des prairies en fleurs : l’histoire n’est qu’un prétexte pour célébrer les joies simples de la vie au grand air. Comme si, pour son ultime réalisation, cinq ans avant sa mort, Takahata avait tenu à nous rappeler que le bonheur est dans le pré.
LE CONTE DE LA PRINCESSE KAGUYA, Isao Takahata 2013 (animation Japon)@@ (E)
Un jour de printemps, Okina, un vieux coupeur de bambous, trouve dans le bourgeon d'une plante une créature lumineuse endormie et qui ressemble à une princesse. Alors qu'il la ramène chez lui, elle se transforme en une ...

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LE CRIME DE L ORIENT EXPRESS, Kenneth Branagh 2017, Kenneth Branagh, Johnny Depp (thriller)@@


L'Orient-Express quitte Istanbul à destination de Calais, qu'il atteindra au terme de trois jours de voyage. Le train s'élance avec, à son bord, le célèbre détective belge Hercule Poirot, qui a réussi à trouver une place au dernier moment. Au matin, l'un des passagers, un riche Américain, est retrouvé mort, le corps lardé de coups de couteau. L'assassin est parmi les voyageurs, puisque le wagon à destination de Calais est verrouillé et séparé du reste du train. Hercule Poirot mène l'enquête.

TELERAMA
Après le meurtre d’un étrange homme d’affaires, tous les passagers de l’Orient-Express deviennent des suspects pour Hercule Poirot. En s’emparant du personnage, le metteur en scène déploie tout son panache.

Les adaptations hollywoodiennes d’Agatha Christie sont un plaisir régressif : à chaque fois, c’est la même chose, mais c’est ça qu’on aime. Celle-ci évoque forcément celle que réalisa Sidney Lumet en 1974. Et son défilé de stars. Autour du meurtre d’un étrange homme d’affaires (Johnny Depp en mode gangster) papillonnent une dévote espagnole (Penélope Cruz), une vieille princesse russe (Judi Dench), une veuve américaine (Michelle Pfeiffer), un professeur allemand (Willem Dafoe), une sage gouvernante (Daisy Ridley, héroïne des derniers Star Wars)… Tous sont passagers de l’Orient-Express. Et tous suspects, bien sûr.

Tout de même, il y a une surprise : Kenneth Branagh. Pour interpréter Hercule Poirot, l’acteur arbore une formidable moustache et déploie un vrai panache. N’hésitant pas à voler la vedette à toute la troupe, il transforme l’excentricité vieillotte du détective belge en exubérance de showman. Il réussit même à placer sa passion pour le théâtre. En accentuant l’artifice des décors, il joue avec une intrigue elle-même montée de toutes pièces. Que l’on apprécie non pour son efficacité ou sa vraisemblance, mais pour son incroyable extravagance.
LE CRIME DE L ORIENT EXPRESS, Kenneth Branagh 2017, Kenneth Branagh, Johnny Depp (thriller)@@ (E)
L'Orient-Express quitte Istanbul à destination de Calais, qu'il atteindra au terme de trois jours de voyage. Le train s'élance avec, à son bord, le célèbre détective belge Hercule Poirot, qui a r&ea ...

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LE DIABLE N EXISTE PAS, Mohammad Rasoulof 2020 (drame)@@


Iran, de nos jours. Heshmat est un mari et un père exemplaire mais nul ne sait où il va tous les matins. Pouya, jeune conscrit, ne peut se résoudre à tuer un homme comme on lui ordonne de le faire. Javad, venu demander sa bien-aimée en mariage, est soudain prisonnier d'un dilemme cornélien. Bharam, médecin interdit d'exercer, a enfin décidé de révéler à sa nièce le secret de toute une vie. Ces quatre récits sont inexorablement liés.
LE DIABLE N EXISTE PAS, Mohammad Rasoulof 2020 (drame)@@ (E)
Iran, de nos jours. Heshmat est un mari et un père exemplaire mais nul ne sait où il va tous les matins. Pouya, jeune conscrit, ne peut se résoudre à tuer un homme comme on lui ordonne de le faire. Javad, venu de ...

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LE DIABLE S HABILLE EN PRADA, David Frankel 2006, Meryl Streep, Anne Hathaway, Stanley Tuci


Son diplôme de journalisme en poche, Andrea débarque à New York où elle décroche un premier emploi en tant qu'assistante de la rédactrice en chef d'un prestigieux magazine de mode. Un job de rêve. En apparence seulement car sa boss est en réalité un monstre tyrannique et caractériel ; Andrea, qui envisage son nouveau travail comme un tremplin vers une illustre carrière de journaliste, décide d'endurer les sévices de sa diablesse de patronne.
LE DIABLE S HABILLE EN PRADA, David Frankel 2006, Meryl Streep, Anne Hathaway, Stanley Tuci @@@ (E)
Son diplôme de journalisme en poche, Andrea débarque à New York où elle décroche un premier emploi en tant qu'assistante de la rédactrice en chef d'un prestigieux magazine de mode. Un job de rê ...

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LE DISCOURS D UN ROI, Tom Hooper 2010, Colin Firth, Helena Bonham Carter


D'après l'histoire vraie et méconnue du père de l'actuelle Reine Elisabeth, qui va devenir, contraint et forcé, le Roi George VI (Colin Firth), suite à l'abdication de son frère Edouard VIII (Guy Pearce).
LE DISCOURS D UN ROI, Tom Hooper 2010, Colin Firth, Helena Bonham Carter.@@@ (E)
D'après l'histoire vraie et méconnue du père de l'actuelle Reine Elisabeth, qui va devenir, contraint et forcé, le Roi George VI (Colin Firth), suite à l'abdication de son frère Edouard VIII (Guy Pe ...

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LE FABULEUX DESTIN D AMELIE POULAIN, Jean-Pierre Jeunet 2001, Audrey Tautou, Mathieu Kassovitz, Rufus, Andre Dussolier (conte)@@@


Amélie, une jeune serveuse dans un bar de Montmartre, passe son temps à observer les gens et à laisser son imagination divaguer. Elle s'est fixé un but : faire le bien de ceux qui l'entourent. Elle invente alors des stratagèmes pour intervenir incognito dans leur existence. Le chemin d'Amélie est jalonné de rencontres : Georgette, la buraliste hypocondriaque ; Lucien, le commis d'épicerie ; Madeleine Wallace, la concierge portée sur le porto et les chiens empaillés ; Raymond Dufayel, son voisin.

TELERAMA
Des grands yeux noirs, une coupe à la Louise Brooks, la voix d’André Dussollier, la musique de Yann Tiersen… Le film de Jean-Pierre Jeunet nous propulse dans des temps suspendus et poétiques. faut-il rappeler quel effet… fabuleux nous fit ce minois sorti de nulle part, avec ses grands yeux noirs et sa coupe à la Louise Brooks montmartroise ? Maintenant que l’on sait qu’Audrey peut disparaître pour aller rêver et respirer ailleurs que sur les écrans, sans se préoccuper de sa « carrière », on comprend mieux la grâce détachée qu’elle mit en Amélie.

Avec elle, et au milieu d’un parterre de vraies gueules, il y avait Nino Quincampoix, pardon Mathieu Kassovitz, qui avait tout sauf la haine, et un certain Jamel Debbouze en blouse de commis épicier qui disait à son patron « Colignon, tête à gnons ! » avec cette voix qui deviendrait reconnaissable entre toutes.

À l’époque, certains parlèrent de cinéma en bocal, de « film boule à neige », et même de carte postale d’une France passéiste et réac. Aujourd’hui, quoiqu’on pense du style de Jean-Pierre Jeunet, il paraît bien doux et inoffensif, le minois de cette France-là.
LE FABULEUX DESTIN D AMELIE POULAIN, Jean-Pierre Jeunet 2001, Audrey Tautou, Mathieu Kassovitz, Rufus, Andre Dussolier (conte)@@@ (E)
Amélie, une jeune serveuse dans un bar de Montmartre, passe son temps à observer les gens et à laisser son imagination divaguer. Elle s'est fixé un but : faire le bien de ceux qui l'entourent. Elle invente alors ...

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LE FAUSSAIRE, Maggie Peren 2022, Louis Hofmann, Luna Wedler, Nina Gummich, André Jung (histoire)@@


Berlin, 1942. Cioma Schönhaus, 20 ans à peine, vit dans l’illégalité. Si sa blondeur angélique le fait passer pour un Allemand ordinaire, il est en réalité le seul rescapé d’une famille de juifs déportés. Caché dans un grand appartement, cet idéaliste falsifie des papiers en guise de gagne-pain, afin d’aider des personnes qui tentent d’échapper aux rafles régulières des nazis.

TELERAMA
Si le sujet est grave, Maggie Peren lorgne vers le burlesque avec cette comédie historique. Plutôt que d’idéaliser son héros, la réalisatrice le filme comme un enfant investi d’une mission bien trop imposante pour ses frêles épaules. Il apparaît comme un baratineur au courage admirable, dont le talent de faussaire lui permet de se faire une place dans une société berlinoise très guindée.
Derrière le film d’espionnage, une histoire d’amour au charme imparable se déploie entre Cioma et Gerda, une jeune femme rencontrée lors de ses déplacements dans la capitale allemande. Leurs discussions sur leur jeunesse désœuvrée, qui rejoignent celles sur un avenir incertain, s’imposent finalement comme le point fort du récit. Si le charme de la mise en scène et des comédiens permet à ce Faussaire de fasciner jusqu’à la fin, la complexité de son scénario vient néanmoins alourdir l’ensemble, à cause d’un trop-plein de personnages dont on peine souvent à percevoir les intentions.

Inspiré de faits réels, le long-métrage nous renseigne sur la vie d'un homme ayant réellement existé, Cioma Schönhaus. Né le 28 septembre 1922 à Berlin et décédé le 22 septembre 2015 en Suisse, ce graphiste aura échappé à la déportation grâce à ses talents de faussaire. Ayant perdu ses grands-parents et ses parents dans les camps de la mort, ce n'est qu'à 70 ans qu'il va oser dire qu'il est juif et qu'il va partager son expérience auprès du grand public. Interprète de ce personnage au parcours comme aucun autre, Louis Hofmann a révélé dans les colonnes du Time of Israel n'avoir, avant ce projet, jamais eu connaissance de l’existence de Cioma Schönhaus : "Ça a été plus fort encore après la lecture des mémoires de Schönhaus. C’était un personnage incroyable. Son histoire est tellement porteuse de sens. Il a été une improbable source de lumière dans une période de ténèbres. J’ai essayé de trouver cette énergie, cette lumière en moi, pour interpréter ce rôle."
LE FAUSSAIRE, Maggie Peren 2022, Louis Hofmann, Luna Wedler, Nina Gummich, André Jung (histoire)@@ (E)
Berlin, 1942. Cioma Schönhaus, 20 ans à peine, vit dans l’illégalité. Si sa blondeur angélique le fait passer pour un Allemand ordinaire, il est en réalité le seul rescapé d’ ...

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LE FIDELE, Michaël R. Roskam 2017, Matthias Schoenaerts, Adèle Exarchopoulos (thriller sport)@@


Gino est braqueur, l’un des meilleurs du « plat pays » : précis, respecté et, surtout, discret. Quand il croise la route de Bénédicte (Adèle Exarchopoulos, incandescente), coureuse automobile et fille d’un puissant patron de cimenterie, on sent que ces deux animaux sauvages étaient faits pour se rencontrer.

TELERAMA
Gino est braqueur, l’un des meil­leurs du plat pays. Quand il croise la route de Bénédicte, coureuse automobile, c’est le coup de foudre. Un film de gangsters viril dopé à la passion amoureuse. Avec deux acteurs incandescents.

Après le magistral Bullhead, thriller crépusculaire dans un milieu pourri d’éleveurs de bovins, le jeune prodige flamand Michaël R. Roskam avait nettement moins convaincu avec son deuxième film, Quand vient la nuit, tourné à Hollywood. Epaulé par le duo de scénaristes de Jacques Audiard, dont on reconnaît la patte (un cocktail de déterminisme social, de passion amoureuse et de marginalité), il revient cette fois-ci sur ses terres pour confier à son acteur fétiche, Matthias Schoenaerts, un très beau rôle d’homme blessé, rendu mutique par un traumatisme d’enfance.

Le Fidèle, comme son titre le suggère, est plus qu’un film de gangsters virils à la Olivier Marchal. L’inéluctable descente aux enfers du couple, aussi chargée soit-elle en péripéties, reste, jusqu’au bout, éclairée par la puissance de leur amour.

LE FIDELE, Michaël R. Roskam 2017, Matthias Schoenaerts, Adèle Exarchopoulos (thriller sport)@@ (E)
Gino est braqueur, l’un des meilleurs du « plat pays » : précis, respecté et, surtout, discret. Quand il croise la route de Bénédicte (Adèle Exarchopoulos, incandescente), coureuse automo ...

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LE FILS DE SAUL, Laszlo Nemes 2015, Géza Röhrig, Sándor Zsótér (histoire shoah)@@@


Octobre 1944, Auschwitz-Birkenau. Saul Ausländer est membre du Sonderkommando, ce groupe de prisonniers juifs isolé du reste du camp et forcé d'assister les nazis dans leur plan d'extermination. Il travaille dans l'un des crématoriums quand il découvre le cadavre d'un garçon dans les traits duquel il reconnaît son fils. Alors que le Sonderkommando prépare une révolte, il décide d'accomplir l'impossible : sauver le corps de l'enfant des flammes et lui offrir une véritable sépulture.

TELERAMA
Saul est un prisonnier juif d’Auschwitz affecté aux Sonderkommandos, groupes de forçats en sursis contraints de conduire les nouveaux arrivants à la chambre à gaz puis de transporter leurs cadavres aux fours crématoires. Découvrant un enfant agonisant, il affirme qu’il s’agit de son fils et, quand celui-ci finit par expirer, s’obstine à trouver un rabbin pour dire une prière. Il y a donc une double fiction (celle du film et celle, peut-être, du personnage) au sein même de ce réel des camps réputé impossible à représenter — voir les polémiques virulentes à propos de Kapò (1960), de Gillo Pontecorvo, La Liste de Schindler (1993), de Steven Spielberg, ou La vie est belle (1997), de Roberto Benigni.

Le parti pris de László Nemes consiste à éviter de mettre en scène frontalement l’horreur : il filme avant tout le visage de son personnage en gros plan. C’est dans le hors-champ que l’enfer se déchaîne, suggéré par une bande-son peuplée de gémissements et de bruits de coups. En se tenant scrupuleusement à ce procédé jusqu’aux ultimes ­secondes, Nemes réalise un travail avant tout irréprochable. C’est à la fois sa prouesse et sa limite. Car Le Fils de Saul renvoie chaque spectateur à ses propres contradictions. A son désir, malgré tout, de regarder ce qui ne peut sans doute être vu qu’à travers quatre photos floues prises secrètement à Auschwitz-Birkenau en 1944 (et évoquées dans le film) par un certain Alex, Juif grec mort dans le camp, témoignage dérisoire et majeur qui ne montre presque rien et dit absolument tout.
LE FILS DE SAUL, Laszlo Nemes 2015, Geza Rohrig, Sándor Zsoter (histoire shoah)@@@ (E)
Octobre 1944, Auschwitz-Birkenau. Saul Ausländer est membre du Sonderkommando, ce groupe de prisonniers juifs isolé du reste du camp et forcé d'assister les nazis dans leur plan d'extermination. Il travaille dans l'un des ...

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LE GARCON AU PYJAMA RAYE, Mark Herman 2008 (histoire shoah)(vo)@@@


Bruno a tout juste 9 ans lorsque son père, un officier nazi remarqué par le Führer, se voit confier le commandement du camp de concentration d'Auschwitz. Le petit garçon n'apprécie guère de devoir quitter la belle et grande maison de Berlin pour se retrouver dans une demeure isolée et triste. De sa chambre, il aperçoit des hommes, des femmes et des enfants tous vêtus de pyjamas rayés. Personne ne lui explique qui ils sont, mais l'innocence aidant, il va se lier d'amitié avec un enfant juif...
LE GARCON AU PYJAMA RAYE, Mark Herman 2008 (histoire shoah)(vo)@@@ (E)
Bruno a tout juste 9 ans lorsque son père, un officier nazi remarqué par le Führer, se voit confier le commandement du camp de concentration d'Auschwitz. Le petit garçon n'apprécie guère de devoir qui ...

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LE GOUT DES AUTRES, Agnès Jaoui 2000, Jean-Pierre Bacri, Gérard Lanvin (sentimental)@@


Castella est un chef d'entreprise peu porté sur la culture. Pourtant, un soir, en allant par obligation assister à une représentation de "Bérénice", il tombe en adoration du texte et de l'actrice principale, Clara. Par une coïncidence, celle-ci va lui donner des cours d'anglais, nécessaires à son travail. Castella tente de s'intégrer à ce milieu artistique mais sans grand succès. On ne bouscule pas ainsi les cadres de références et les barrières culturelles sans faire d'histoires.

TELERAMA
Pluie de récompenses pour cette première réalisation de la cinéaste. Aidée par Bacri au scénario, elle fait exploser les clichés, les idées préconçues, et stigmatise nos petites mesquineries.

Six personnages à la raison sociale suffisamment affirmée pour qu’on puisse les affubler d’une étiquette : un chef d’entreprise rencontre une comédienne qui est amie avec une serveuse qui rencontre un garde du corps qui travaille avec un chauffeur qui conduit une décoratrice qui est la femme du chef d’entreprise… Mais Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri n’ont pas sitôt installé les cloisonnements qu’ils ébranlent leur édifice d’un joli coup de foudre. Idée sympathique : seule l’émotion artistique peut bouleverser le déterminisme social.

Agnès Jaoui s’est trouvé, en Manie la barmaid, un personnage à l’image de sa mise en scène : au service de ses partenaires. Il émane ici, comme de tous les films du tandem, des effluves consolateurs. Le problème, disait, dans Un air de famille (1996), le barman Darroussin à son patron Bacri, c’est « le manque de considération ». Le Goût des autres a l’intelligence de considérer beaucoup de monde…
LE GOUT DES AUTRES, Agnès Jaoui 2000, Jean-Pierre Bacri, Gérard Lanvin (sentimental)@@ (E)
Castella est un chef d'entreprise peu porté sur la culture. Pourtant, un soir, en allant par obligation assister à une représentation de "Bérénice", il tombe en adoration du texte et de l'actrice ...

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LE GRAND ALIBI, Pascal Bonitzer 2007, Miou-Miou, Lambert Wilson (thriller)@@


Dans la demeure cossue d’un notable de province, le sénateur Henri Pages, la maîtresse de maison reçoit des convives pour le week-end. Pierre, médecin brillant et coureur impénitent, est venu accompagné de son épouse effacée ; il se retrouve sous le même toit qu’Esther, son amante. Il y a là également Philippe, écrivain alcoolique, et Marthe, une amie de la famille. Une invitée de dernière minute sème le trouble dans la maisonnée : il s’agit de Lea, une actrice italienne qui a eu une liaison passionnée avec Pierre.

Le soir même, Pierre et Lea font l’amour, mais le lendemain il lui annonce son intention de ne pas prolonger leurs retrouvailles. L’après-midi, alors que Pierre vient de se baigner dans la piscine, un coup de feu retentit. Il est retrouvé agonisant au bord du bassin, sa femme Claire auprès de lui, hébétée, une arme à la main.

Claire est immédiatement soupçonnée, mais est-elle réellement coupable ? Les apparences peuvent être trompeuses, d’autant que d’autres qu’elle avaient des raisons de le tuer.

TELERAMA
Adapté d’un roman mineur de la reine du polar, ce film est un Cluedo bobo non dénué de charme et peuplé d’acteurs en verve, dont Miou-Miou, Valeria Bruni Tedeschi et Lambert Wilson.

Whodunit est l’expression anglo-saxonne pour ce genre de suspense criminel. Littéralement : « Qui l’a fait ? » On pourrait l’appliquer au film lui-même. Qui signe cette tragi-comédie policière chorale au style modeste ? Pascal Thomas, sur la lancée de ses adaptations d’Agatha Christie, comme Mon petit doigt m’a dit ? Perdu, il s’agit de Pascal Bonitzer, grand scénariste (pour Rivette, Téchiné), auteur de plusieurs films cruels jamais loin de l’autoportrait, comme Rien sur Robert ou Cherchez Hortense.

Cela élucidé, Le Grand Alibi n’est pas sans un petit charme, dans sa catégorie de Cluedo bobo, option maison de campagne et jardinage. Outre Lambert Wilson, en ponte de la psychiatrie et bourreau des cœurs, la troupe témoigne d’un solide sens de la composition florale, des boutons de rose (Céline Sallette, Agathe Bonitzer) aux tulipe et pivoine en fleurs (Valeria Bruni Tedeschi, Anne Consigny), du lierre persistant (Pierre Arditi) au cactus sauvage (Mathieu Demy). Une actrice se détache du lot : Miou-Miou, savoureuse en maîtresse de maison discrètement malveillante. Quant à l’intrigue elle-même, issue, donc, d’un Agatha Christie assez peu prisé, Le Vallon, elle fait la blague. Au bout du compte, encore un polar dont la résolution rappelle le coup de théâtre final de L’Invraisemblable Vérité, de Fritz Lang. Pourtant, c’est à Hitchcock que Pascal Bonitzer a emprunté son titre, justifiant cette audace par le fait que Le Grand Alibi (1950) est loin d’être un chef-d’œuvre…
LE GRAND ALIBI, Pascal Bonitzer 2007, Miou-Miou, Lambert Wilson, Pierre Arditi (thriller d apres Agatha Christie)@@ (E)
Dans la demeure cossue d’un notable de province, le sénateur Henri Pages, la maîtresse de maison reçoit des convives pour le week-end. Pierre, médecin brillant et coureur impénitent, est venu accompag ...

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LE GRAND BAIN, Gilles Lillouche 2016, Mathieu Amalric, Benoir Poelvoorde, Virginie Efira, Marina Fois, Guillaume Canet, Philippe Katerine (sport societe)@@@


Bertrand, la quarantaine, dépressif, retrouve un sens à sa vie en rejoignant une équipe de natation synchronisée masculine. Pour chacun des membres, les entraînements sont une soupape et un refuge.

TELERAMA
Sept types neurasthéniques sortent la tête de l’eau en se lançant dans la natation synchronisée. Tonique et émouvant.
C‘est donc l’histoire d’une bande d’hommes entre deux âges, cabossés par la vie, qui tentent de reprendre en main leur destin en se lançant dans la natation synchronisée. Autrement dit, un film sur des types en slip de bain et claquettes, suffisamment inconscients — ou désespérés — pour jouer les Esther Williams de piscine municipale. À partir d’un tel argument, on pouvait s’attendre à une pochade facile. Pourtant, avec ce Full Monty à la française, Gilles Lellouche orchestre un ballet aquatique à la fois improbable — il s’agit de préparer les championnats du monde — et émouvant. Ce qu’il célèbre, ce n’est pas la masculinité triomphante, mais celle qui ose exposer ses failles et prendre des coups.

La piscine est ce grand bain amniotique où ces vieux bébés vont renaître, s’affirmer, se réinventer, se dépasser, sous la houlette de deux femmes — Virginie Efira et Leïla Bekhti, parfaites dans les rôles du bon et du méchant coach. « Accepte la femme en toi ! », répète Virginie Efira, la plus maternante. Il leur faut cesser de vouloir correspondre à un idéal de virilité ancestral ou à un modèle de compétitivité, et privilégier le travail d’équipe, la solidarité qui réchauffe…

Les bons mots et les gags n’empêchent pas le film, en filigrane, d’égratigner les dérives de notre société individualiste et la course à la performance, et de porter un message de fraternité qui, derrière le second degré, assume le premier.

Bertrand, un quinquagénaire chômeur sous antidépresseurs, tombe par hasard sur une petite annonce de recrutement d'un nouveau membre pour un club amateur de natation synchronisée masculine à la piscine municipale. Il y rencontre Laurent, manager irascible, Marcus, patron malheureux d'une boîte vendant des piscines et des spas, Simon, rockeur raté, le naïf Thierry, fan de Julien Clerc et préposé au ramassage des bouées, Avanish, un Sri-Lankais qui communique dans sa langue avec tout le groupe. Avec leur tyrannique entraîneuse Amanda, en fauteuil roulant, et Delphine, une ancienne nageuse star, ils vont tenter de gagner le championnat du monde de la discipline...
LE GRAND BAIN, Gilles Lillouche 2016, Mathieu Amalric, Benoir Poelvoorde, Virginie Efira, Marina Fois, Guillaume Canet, Philippe Katerine (sport societe)@@@ (E)
Bertrand, la quarantaine, dépressif, retrouve un sens à sa vie en rejoignant une équipe de natation synchronisée masculine. Pour chacun des membres, les entraînements sont une soupape et un refuge.


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LE JOUR D APRES, Roland Emmerich 2004, Jake Gyllenhaal, Dennis Quaid (catastrophe)@@


Le climatologue Jack Hall avait prédit l'arrivée d'un autre âge de glace, mais n'avait jamais pensé que cela se produirait de son vivant. Un changement climatique imprévu et violent à l'échelle mondiale entraîne à travers toute la planète de gigantesques ravages : inondations, grêle, tornades et températures d'une magnitude inédite.

TELERAMA
New York glacé et sous les flots… Après “Independence Day”, Roland Emmerich ne décolle toujours pas du modèle des films catastrophe des années 1970.

C'est l’abomination de la désolation, comme d’hab. Après l’invasion des méchants Martiens (Independence Day) et celle du gros lézard vert (Godzilla), Roland Emmerich fait s’abattre un froid d’ère polaire sur New York et le reste de l’hémisphère Nord. Avant de geler, l’eau monte (il y a plus d’un M. Météo dans le film pour vous expliquer ça).

Des vagues sur la 5e Avenue, un paquebot qui barbote dans Manhattan, ça fait des effets spéciaux plus poétiques que les soucoupes volantes qu’on dézingue. Mais ces splendeurs façon National Geographic futuriste n’ont qu’un temps. La sauce psycho-mélo des destins foudroyés, ou congelés, prend le dessus et finit par tout recouvrir. Pour Roland Emmerich, tout peut arriver, sauf que le cinéma se renouvelle et dépasse le vieux modèle des films catastrophe des années 70.

LE JOUR D APRES, Roland Emmerich 2004, Jake Gyllenhaal, Dennis Quaid (catastrophe)@@ (E)
Le climatologue Jack Hall avait prédit l'arrivée d'un autre âge de glace, mais n'avait jamais pensé que cela se produirait de son vivant. Un changement climatique imprévu et violent à l'échell ...

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LE JOURNAL DE BRIDGET JONES, Sharon Maguire 2001, Renée Zellweger, Colin Firth, Hugh Grant (comique sentimental)@@@


Bridget Jones, célibataire, la trentaine, a deux ambitions dans la vie : perdre du poids et trouver le grand amour. Tandis que ses amis ne cessent de lui prodiguer des avis aussi inutiles que désespérés, Bridget fond pour son patron, le charmant et sexy Daniel Cleaver. Sa mère, quant à elle, semble toute décidée à la voir former un couple avec le détestable et ennuyeux Mark Darcy...

TELERAMA
Les tribulations d’une gentille célibataire londonienne, avec Renée Zellweger, irrésistiblement lunaire et gaffeuse. Un divertissement frivole et drôle.

Incroyable. Suis dans film avec vedettes masculines. D'abord Hugh Grant, mignonnet malgré efforts pour jouer salaud et bourreau des coeurs. Et puis Colin Firth, le vrai, dont je parle dans mon journal, joue mon taciturne amoureux. Incroyable ! Suis aux anges. Gags très très drôles. Normal : toutes les gaffes sont de moi... L'actrice, Renee Zellweger, très bien aussi. A toujours l'air un peu embrumée et, pour m'incarner, cette Texane imite l'accent londonien. Mais une question humiliante : pourquoi a-t-elle pris dix kilos pour le rôle ? Incroyable... »

Bridget Jones, héroïne british à la première personne d'un best-seller de la chroniqueuse Helen Fielding, adorerait sûrement l'adaptation de son « journal » au cinéma. C'est que, fidèle au bouquin, bien que moins ironique, le film s'adresse avant tout... à Bridget Jones. Elle a la hantise de finir toute seule dévorée par un berger allemand dans son deux-pièces perpétuellement en foutoir, se drape gravement dans une touchante futilité, chasse les kilos en trop et les amants potentiels avec une égale maladresse. Une trentenaire active, urbaine et très très sentimentale, reflet léger, léger de toute trentenaire, active, urbaine et très très sentimentale, aimant l'autodérision pas trop douloureuse et les chaussures Prada.

Du long métrage au livre, du livre à ses (innombrables) lectrices, la mise en abyme ne suscite aucun vertige sociologique, chaque étape ayant même tendance à renforcer la caricature. Mais la maladresse lunaire de Renee Zellweger et quelques épisodes hilarants (Bridget débarquant en Bunny dans une fête non déguisée...) épicent gentiment ce divertissement facile, dans la veine de Quatre Mariages et un enterrement. Et, le saviez-vous, la trame du livre comme du film est (vaguement !) inspirée du très noble Orgueil et préjugé, de Jane Austen. Incroyable, comme dirait Bridget.
LE JOURNAL DE BRIDGET JONES, Sharon Maguire 2001, Renée Zellweger, Colin Firth, Hugh Grant (comique sentimental)@@@ (E)
Bridget Jones, célibataire, la trentaine, a deux ambitions dans la vie : perdre du poids et trouver le grand amour. Tandis que ses amis ne cessent de lui prodiguer des avis aussi inutiles que désespérés, Bridget ...

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LE LOUP DE WALL STREET, Martin Scorsese 2013, Leonardo di Caprio (thriller)@@


Sa licence de courtier en poche, et les narines déjà pleines de cocaïne, Jordan Belfort est prêt à conquérir Wall Street. Ce jour d'octobre, un krach, le plus important depuis 1929, vient piétiner ses rêves de grandeur. C'est finalement à Long Island qu'il échoue et qu'il monte sa propre affaire de courtage. Son créneau : le hors-cote. Sa méthode : l'arnaque. Son équipe : des vendeurs ou des petits trafiquants.
LE LOUP DE WALL STREET, Martin Scorsese 2013, Leonardo di Caprio (thriller)@@ (E)
Sa licence de courtier en poche, et les narines déjà pleines de cocaïne, Jordan Belfort est prêt à conquérir Wall Street. Ce jour d'octobre, un krach, le plus important depuis 1929, vient piétin ...

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LE LYCEEN, Christophe Honoré 2022, Paul Kircher, Vincent Lacoste, juliette Binoche (societe)@@


Lucas a 17 ans quand son adolescence vole en éclats. Il voit sa vie comme une bête sauvage qu'il lui faut dompter. Alors que son frère est monté à Paris et qu'il vit désormais seul avec sa mère, Lucas va devoir lutter pour apprendre à espérer et aimer de nouveau.

TELERAMA
Un lycéen d’aujourd’hui apprend la mort de son père. Entre effondrement et renaissance, Christophe Honoré raconte un moment-clé de son adolescence, évoqué dans son spectacle “Le Ciel de Nantes”. Une raison de plus d’aimer le film ? Il a révélé le talent de Paul Kircher.

Au début de l’année, Christophe Honoré créait, au Théâtre de l’Odéon, un spectacle où se rejouaient les tragédies familiales ayant marqué son enfance et son adolescence. Le Ciel de Nantes racontait notamment les circonstances troublantes de la mort du père : comment un premier accident de voiture, avec le jeune fils comme passager, et finalement sans gravité, avait précédé de quelques jours une collision cette fois fatale… Cette mort apparaissait comme le déclencheur de la vocation du futur auteur et metteur en scène, le sous-texte de tous ses scénarios, romans et pièces à venir. Aujourd’hui, Le Lycéen renforce cette évidence, en abordant frontalement le même drame. Mais ce nouveau film (le quatorzième en vingt ans) suprend aussi. Car, en une saison où les autobiographies et reconstitutions d’époque plus ou moins nostalgiques se succèdent dans les salles, le cinéate choisit un autre chemin.

Son héros est en effet un lycéen d’aujourd’hui, et ce seul déplacement temporel ouvre des possibles, invite à la fiction. Dans le milieu social où Lucas grandit — la classe moyenne aisée, du côté de Chambéry — son homosexualité peut se dire, et se vivre. De même, il échappe aux injonctions archaïques quant à la manière dont un garçon doit se comporter. À la mort brutale de son père, l’adolescent (joué avec grâce par un jeune acteur imprévisible, Paul Kircher) prend ses distances avec son petit ami de l’internat, voudrait oublier le lycée, qui perd tout sens à ses yeux, et obtient de sa mère (Juliette Binoche) de passer une semaine à Paris, chez son frère aîné (Vincent Lacoste).

L’errance tourne à la dérive, puis à la chute libre
Un magnifique personnage illumine cette étape du deuil dans la capitale, loin de la maison familiale : Lilio (Erwan Kepoa Falé), le colocataire du frère, noir, artiste en situation d’échec et de précarité, dont la douceur et la bonté font chavirer Lucas. En quête éperdue d’une diversion à son hébétude et à son chagrin, le lycéen se jette dans cette passion impossible. Lilio, presque trentenaire, résiste calmement et totalement à ses assauts. S’ensuit pour l’adolescent une errance qui tourne à la dérive, puis à la chute libre.

« La résurrection, c’est quelque chose de perdu qui nous est redonné. Quelque chose qui éveille en nous le désir et le courage de vivre », tente d’expliquer un prêtre à Lucas, entré brièvement dans une église parisienne. Tout le film, forme comprise, tend vers cette étincelle de vie et d’envie, le plus souvent inaccessible, mais dont la quête apporte un frémisssement constant. Caméra portée, montage vif et elliptique, confidences face à la caméra, tels des monologues théâtraux : le cinéaste fait vibrer le grand moment initiatique traversé par son personnage, qui passera par l’aphasie et l’hôpital, mais aussi par la chaleur d’échanges inespérés dans des mondes inconnus de lui — Christophe Honoré le Breton a toujours eu le chic pour donner au Paris du quotidien un charme fou. Comme dans Electricity, la chanson de l’antique groupe Orchestral Manoeuvres in the Dark ici exhumée avec adresse, une énergie et une chaleur palpitent au cœur de l’hiver.
LE LYCEEN, Christophe Honoré 2022, Paul Kircher, Vincent Lacoste, juliette Binoche (societe)@@ (E)
Lucas a 17 ans quand son adolescence vole en éclats. Il voit sa vie comme une bête sauvage qu'il lui faut dompter. Alors que son frère est monté à Paris et qu'il vit désormais seul avec sa mèr ...

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LE MAJORDOME Lee Daniels 2013, Forest Whitaker Oprah Winfrey


Dans les années 1920, le jeune Cecil Gaines vit avec ses parents afro-américains dans une plantation de l'État de Géorgie. Un jour de récolte, il assiste au viol de sa mère par le fils de la propriétaire. Son père, qui proteste, est tué par ce dernier. Annabeth Westfall, la propriétaire, prend alors Cecil sous son aile, lui apprend à lire et à être un bon domestique.
LE MAJORDOME Lee Daniels 2013, Forest Whitaker Oprah Winfrey (middle racisme)@@@ (E)
Dans les années 1920, le jeune Cecil Gaines vit avec ses parents afro-américains dans une plantation de l'État de Géorgie. Un jour de récolte, il assiste au viol de sa mère par le fils de la propri& ...

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LE MANS 66, Matt Damon, Christian Bale@@


Dans les années 60, les constructeurs Ford et Ferrari se livraient une guerre sans merci. À cette époque, Henry Ford II reprenait l'entreprise familiale de son grand-père avec pour objectif d'imposer les voitures américaines sur le marché européen. Il a été assisté par Lee Iacocca. La rivalité entre les deux constructeurs connue sont apogée lors de la Course du Mans de 1966.
LE MANS 66, Matt Damon, Christian Bale (sport automobile)@@ (E)
Dans les années 60, les constructeurs Ford et Ferrari se livraient une guerre sans merci. À cette époque, Henry Ford II reprenait l'entreprise familiale de son grand-père avec pour objectif d'imposer les voitures ...

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LE MARCHAND DE SABLE, Steve Achiepo 2022, Ophelie Bau, Sams (societe)@@


Marqué par des années de prison, Djo, livreur de colis en banlieue parisienne, vit modestement chez sa mère avec sa fille. Un jour, une tante, qui a fui les conflits en Côte d'Ivoire, débarque chez eux avec ses trois enfants.

TELERAMA
Un livreur de colis devient, un peu par hasard, marchand de sommeil en banlieue. Un film plutôt réussi, malgré quelques lourdeurs.

Djo, un modeste livreur d’origine ivoirienne, devient marchand de sommeil en banlieue parisienne. Un peu par hasard, beaucoup pour offrir une vie meilleure à sa fille…

L’acteur Steve Achiepo (découvert dans Tout, tout de suite, de Richard Berry, où il incarnait le « barbare » Youssouf Fofana) a eu la plume un peu lourde dans l’écriture de son premier long métrage, aux dialogues trop didactiques et aux rebondissements parfois artificiels. Mais Le Marchand de sable (joli titre) séduit par sa dimension de thriller social sur le mal-logement, son atmosphère à la fois chaleureuse et angoissante et la qualité de son interprétation.

Aux côtés de Moussa Mansaly, très touchant dans le rôle de Djo, Ophélie Bau apporte une émotion intense à chacune de ses apparitions. Et Benoît Magimel parvient encore à surprendre en magouilleur faussement bonhomme.
LE MARCHAND DE SABLE, Steve Achiepo 2022, Ophelie Bau, Sams (societe)@@ (E)
Marqué par des années de prison, Djo, livreur de colis en banlieue parisienne, vit modestement chez sa mère avec sa fille. Un jour, une tante, qui a fui les conflits en Côte d'Ivoire, débarque chez eux avec ses trois enfants. ...

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LE MASQUE DE L ARAIGNEE, Lee Tamahori 2001 (thriller)@


Dans un pensionnat privé de la capitale, Megan Rose, une brillante élève, fille d'une actrice mondialement connue et d'un père sénateur, est enlevée. Tous les indices mènent à Gary Soneji, son professeur qui enseigne depuis deux ans dans l'établissement. L'agent spécial Jezzie Flannigan, responsable des services secrets et assignée à la protection de Megan, n'a rien vu venir et est sévèrement blâmée par ses supérieurs.

TELERAMA
Rien à retenir de ce polar de série avec flic culpabilisé qui poursuit un kidnappeur d’enfant. Même le coup de théâtre final fait “déjà-vu”.
Révélé par L'Ame des guerriers, sombre chronique des déclassés maoris dans la banlieue d'Auckland, Lee Tamahori semble avoir perdu la sienne en émigrant à Hollywood (Les Hommes de l'ombre, A couteaux tirés). Il n'y a pas grand-chose à retenir de ce polar de série où un flic, rongé de culpabilité depuis la mort de sa coéquipière, poursuit un tueur pervers qui kidnappe une enfant de 10 ans. Rien de neuf à l'horizon, même le coup de théâtre final fait « déjà vu »... Dommage pour Morgan Freeman, sous-employé.
LE MASQUE DE L ARAIGNEE, Lee Tamahori 2001, Morgan Freeman (thriller)@ (E)
Dans un pensionnat privé de la capitale, Megan Rose, une brillante élève, fille d'une actrice mondialement connue et d'un père sénateur, est enlevée. Tous les indices mènent à Gary Son ...

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LE METIS DE DIEU, Ilan Duran Cohen 2012, Laurent Lucas, Audrey Dana (bio religion)@@


Issu d'une famille juive, Jean-Marie Lustiger se convertit au catholicisme à 14 ans, contre l'avis de ses parents. Curé, il se lie d'amitié avec Jean-Paul II et gravit rapidement les échelons.
LE METIS DE DIEU, Ilan Duran Cohen 2012, Laurent Lucas, Audrey Dana (bio religion)@@ (E)
Issu d'une famille juive, Jean-Marie Lustiger se convertit au catholicisme à 14 ans, contre l'avis de ses parents. Curé, il se lie d'amitié avec Jean-Paul II et gravit rapidement les échelons. ...

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LE MYSTERE HENRI PICK,Rémi Bezançon 2019, Fabrice Luchini, Camille Cottin (thriller)@@


Dans une étrange bibliothèque au coeur de la Bretagne, une jeune éditrice découvre un manuscrit extraordinaire qu'elle décide aussitôt de publier.
Son auteur serait Henri Pick, le tenancier d'une pizzeria dans le même village, décédé deux ans plus tôt. Mais sa veuve et sa fille affirment ne jamais l'avoir vu lire ni écrire.
Le Mystère Henri Pick se veut être un thriller dans le monde du livre – thriller sans meurtre, où le crime serait d’avoir menti sur l’origine d’un livre.

TELERAMA
Le jeu de piste est plutôt malin et la comédie policière, étoffée par quelques personnages bien croqués.
LE MYSTERE HENRI PICK,Rémi Bezançon 2019, Fabrice Luchini, Camille Cottin (thriller)@@ (E)
Dans une étrange bibliothèque au coeur de la Bretagne, une jeune éditrice découvre un manuscrit extraordinaire qu'elle décide aussitôt de publier.
Son auteur serait Henri Pick, le tenancier d'une ...

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LE NOUVEAU STAGIAIRE, Nancy Meyers 2015, Robert De Niro, Anne Hathaway (societe travail)@@@


Ben Whittaker, un veuf de 70 ans s'aperçoit que la retraite ne correspond pas vraiment à l'idée qu'il s'en faisait. Dès que l'occasion se présente de reprendre du service, il accepte un poste de stagiaire sur un site Internet de mode, créé et dirigé par Jules Ostin.
LE NOUVEAU STAGIAIRE, Nancy Meyers 2015, Robert De Niro, Anne Hathaway (societe travail)@@@ (E)
Ben Whittaker, un veuf de 70 ans s'aperçoit que la retraite ne correspond pas vraiment à l'idée qu'il s'en faisait. Dès que l'occasion se présente de reprendre du service, il accepte un poste de stagiaire ...

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LE PACTE DES LOUPS, Christopher Gans 2001, Samuel Le Bihan, Vincent Cassel (histoire)@@


En 1766, le chevalier Grégoire de Fronsac, missionné par Louis XV, est envoyé dans le Gévaudan pour traquer et abattre une bête mystérieuse qui terrorise la région depuis deux ans, n'épargnant ni femmes ni enfants. Accompagné de Mani, son frère de sang, un indien Mohawk de la Nouvelle-France, Fronsac est rapidement confronté à l'hostilité des nobles de la région.

TELERAMA
L’enquête de deux émissaires du roi autour de la bête du Gévaudan. Cape et épée, kung-fu, western, épouvante : le réalisateur Christophe Gans a voulu tout mettre.

Ce parangon possible d’un nouveau type de cinéma millénariste, synthèse de tous les genres (kung-fu, cape et épée, western…), fut un gros succès. La légendaire bête du Gévaudan (un loup ? un dragon ? un fou ? le diable ?), la campagne enténébrée et arriérée, le château aux chandelles et les costumes XVIIIe : la maison ne recule devant aucun sacrifice, servant généreusement personnages pittoresques et action pure.

Refusant de singer les Américains, Christophe Gans cherche à revivifier l’esprit feuilletonesque des aventures d’antan. Intrigues de pouvoir, double fond politique et religieux, lutte entre obscurantisme et humanisme des Lumières : le réalisateur a voulu tout mettre. Au risque de tasser : l’ancien et le nouveau, le bon et le mauvais goût, le ciné adulte et le ciné bis.

Cette générosité fédératrice va de pair avec un souci quasi convulsif de la citation. Le Pacte des loups est peut-être le premier film grand public français où les références au cinéma de genre, mais aussi à la BD, sont aussi nombreuses. Rappelant les DJ armés de leurs samples, il recycle, en vrac, Merveilleuse Angélique et Sergio Leone, Victor Hugo et Jin-Roh, Scaramouche et Dario Argento, Alien et Bruce Lee, Tarzan… Un tel syncrétisme ne peut produire qu’un film-monstre, au mieux bigarré, au pis boursouflé. Il marque une date, tout en nous laissant curieusement sur une faim de loup.
LE PACTE DES LOUPS, Christopher Gans 2001, Samuel Le Bihan, Vincent Cassel (histoire)@@ (E)
En 1766, le chevalier Grégoire de Fronsac, missionné par Louis XV, est envoyé dans le Gévaudan pour traquer et abattre une bête mystérieuse qui terrorise la région depuis deux ans, n'ép ...

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LE PASSAGER DE L ETE, Florence Moncorge-Gabin 2006, Laura Smet, Francois Berleand, Mathilde Seigner, Gregori Derangere


Lorsqu'un ouvrier saisonnier, Joseph, vient proposer ses services à la ferme de Monique, celle-ci accepte. Pour cette femme austère, qui n'a jamais vu revenir son mari de la guerre, l'aide d'un homme est précieuse, surtout au début d'un été qui s'annonce chargé. Entre Monique, la patronne, Jeanne, sa fille institutrice, et la vieille belle-mère, Joseph prend peu à peu sa place. Sa réputation de travailleur et de bel homme ne tarde pas à atteindre le village, excitant curiosité et convoitise. Au fil des jours, Monique commence à le regarder différemment, en proie à des sentiments qu'elle ne pensait plus ressentir un jour. Alors que la saison avance, Joseph et Jeanne deviennent amis. Ils sont jeunes et elle peut lui apprendre à lire et à écrire. Entre cet homme et ces femmes vont se nouer des liens silencieux, ambigus et violents...

TELERAMA
LE PASSAGER DE L ETE, Florence Moncorge-Gabin 2006, Laura Smet, Francois Berleand, Mathilde Seigner, Gregori Derangere (E)
Lorsqu'un ouvrier saisonnier, Joseph, vient proposer ses services à la ferme de Monique, celle-ci accepte. Pour cette femme austère, qui n'a jamais vu revenir son mari de la guerre, l'aide d'un homme est précieuse, surt ...

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LE PETIT LOCATAIRE, Nadege Loiseau 2016, Karin Viard, Philippe Rebbot (comique sentimental)@


Le test est positif ! Nicole, 49 ans, est enceinte. Catastrophe ou bonne nouvelle ? Toute la famille est sens dessus dessous.
LE PETIT LOCATAIRE, Nadege Loiseau 2016, Karin Viard, Philippe Rebbot (comique sentimental)@@ (E)
Le test est positif ! Nicole, 49 ans, est enceinte. Catastrophe ou bonne nouvelle ? Toute la famille est sens dessus dessous. ...

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LE PETIT PRINCE, Mark Osborne 2015 (animation)@@


Pour réussir son entrée à la prestigieuse Académie Werth, une petite fille et sa maman emménagent dans une nouvelle maison. Les vacances studieuses de la petite fille, rythmées par l'emploi du temps rigoureux établi par sa maman, sont perturbées par un voisin, un vieil aviateur aussi excentrique que généreux, qui lui raconte sa rencontre avec un petit prince lors d'une de ses expéditions. Avec lui, elle découvre un monde extraordinaire où tout est possible.

TELERAMA
En fait, le Petit Prince existe peu dans cette histoire. L'héroïne de ce film est une gamine comme Hollywood les a toujours aimées : agaçante et sur­voltée, mi-Dorothy du Magicien d'Oz, ­mi-Shirley Temple. C'est elle qui se révolte contre une mère en perpétuel « burn-out ». Qui pousse un vieil excentrique à entreprendre des expériences loufoques. Et qui, tel un chef militaire, retrouve le Petit Prince, devenu — c'est le pompon ! — un grand dadais d'ado, au cerveau lobotomisé par de méchants capitalistes. De quoi faire se retourner Saint-Ex dans sa tombe... Et c'est ce qui gêne : cette masse de talents (tout ce que l'animation internationale compte de mieux) réunis pour cette variation contestable qui devient vite une trahison.


LE PETIT PRINCE, Mark Osborne 2015 (animation)@@ (E)
Pour réussir son entrée à la prestigieuse Académie Werth, une petite fille et sa maman emménagent dans une nouvelle maison. Les vacances studieuses de la petite fille, rythmées par l'emploi du temps ...

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LE PIANISTE, Roman Polanski 2002, Adrien Brody, Thomas Kretschmann(histoire)@@@


Programme campus Varsovie, au mois d'octobre 1939. un jeune pianiste juif, Wladyslaw Szpilman, est enfermé dans le ghetto avec sa famille. Il assiste, impuissant, aux humiliations que subissent quotidiennement les siens. Grâce à une aide extérieure, il échappe de justesse à la déportation mais voit partir toute sa famille. Le jeune homme se cache alors dans les maisons vides et observe passivement les derniers habitants se révolter contre l'occupation allemande.
LE PIANISTE, Roman Polanski 2002, Adrien Brody, Thomas Kretschmann(histoire)@@@@ (E)
Programme campus Varsovie, au mois d'octobre 1939. un jeune pianiste juif, Wladyslaw Szpilman, est enfermé dans le ghetto avec sa famille. Il assiste, impuissant, aux humiliations que subissent quotidiennement les siens. Grâce ...

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LE PIRE VOISIN DU MONDE, Marc Forster 2022, Tom Hanks, Rachel Keller (societe)@@


Otto Anderson, vieux bougon, n'a plus aucune raison de vivre depuis la mort de sa femme. Alors qu'il s'apprête à en finir, il est dérangé dans ses plans par une famille, jeune et pleine d'énergie, qui s'installe dans la maison voisine : il fait alors la connaissance de Marisol, douée d'un sacré sens de la répartie, et comprend qu'il a trouvé une adversaire à sa hauteur ! Tandis qu'elle le pousse à porter un autre regard sur la vie, une amitié improbable se noue entre eux.

TELERAMA
Dans un lotissement de Pittsburgh, un vieux râleur suicidaire retrouve goût à la vie grâce à la famille hispanophone d’en face. En salles depuis le 1er février, une adaptation sirupeuse et indigeste, par Marc Forster, d’un best-seller suédois. Attention, spoilers.

L‘achat, par un suicidaire, de 1,50 mètre de corde dans un magasin de bricolage tient du poncif de l’humour noir. En revanche, que le type fasse un scandale à la caisse pour quelques centimes – question de principe – car il doit payer au mètre s’avère plus original. Le Pire Voisin au monde est l’adaptation d’un best-seller de Fredrik Backman, déjà porté à l’écran en Suède avec le plébiscité Mr. Ove (Hannes Holm, 2015).

C’est l’histoire d’un homme d’une soixantaine d’années (Tom Hanks), propriétaire d’une maison mitoyenne dans un humble lotissement de Pittsburgh, accessible par une voie privée derrière une barrière. Obtus, il en est plus ou moins le gardien : contrôle des stationnements, des poubelles de tri sélectif, des animaux domestiques. Au gré de ses diverses tentatives de suicide (gaz d’échappement, train, fusil), sa vie défile en flash-back façon best-of (ou « worst-of »), sur une musique sirupeuse, jusqu’à l’indigestion de mélo. En toute logique, cette transposition est signée par le Marc Forster gnangnan de Jean-Christophe et Winnie (2018) plutôt que par celui, bourrin, de World War Z (2013).

Le film, qui dépasse pourtant les deux heures, donne l’impression de survoler tous les sujets. Il multiplie les emprunts grossiers à Gran Torino (2008), de et avec Clint Eastwood : héros qui marmonne des injures, prêt d’outils, fétichisme de la voiture. Tom Hanks se révèle peu convaincant en vieux grincheux – chacun sa spécialité –, avant de revenir dans sa zone de confort en jouant le brave gars.

De manière factice, le quartier représente un microcosme des États-Unis : un couple afro-américain, une famille hispanophone, un ado transgenre – plus, pour la caution comique, un personnage ridicule qui marche en faisant des montées de genoux. Censé garantir l’ouverture au monde, et donc le retour à la vie du senior misanthrope, le lotissement apparaît replié sur lui-même, comme une sorte de petit théâtre qui évoque involontairement The Truman Show.

LE PIRE VOISIN DU MONDE, Marc Forster 2022, Tom Hanks, Rachel Keller (societe)@@@ (E)
Otto Anderson, vieux bougon, n'a plus aucune raison de vivre depuis la mort de sa femme. Alors qu'il s'apprête à en finir, il est dérangé dans ses plans par une famille, jeune et pleine d'énergie, qui s'ins ...

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LE PLAN B, Alan Poul 2010, Jennifer Lopez, Alex O Loughlin, Michaela Watkins (comedie sentimentale)@


La quarantaine approchant et n'ayant toujours pas trouvé le prince charmant, Zoe décide de se faire inséminer pour avoir un enfant. En sortant de chez son gynéco, elle rencontre pourtant Stan, le garçon idéal, avec qui elle commence à flirter. Quand ils se rendent compte qu'ils sont tombés amoureux, Zoe découvre qu'elle est enceinte ! D'abord sous le choc, Stan décide, par amour, de faire face.

TELERAMA
Doit-elle lui révéler qu'elle est enceinte, qui plus est d'un autre que lui ? De son côté, Stan tente de comprendre le comportement de la jeune femme qui, pour lui cacher sa grossesse, agit parfois de façon étrange. Il finit par se douter de quelque chose...
LE PLAN B, Alan Poul 2010, Jennifer Lopez, Alex O Loughlin, Michaela Watkins (comedie sentimentale)@ (E)
La quarantaine approchant et n'ayant toujours pas trouvé le prince charmant, Zoe décide de se faire inséminer pour avoir un enfant. En sortant de chez son gynéco, elle rencontre pourtant Stan, le garçon id ...

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LE PRENOM, Alexandre de La Patellière, Matthieu Delaporte 2012, Patrick Bruel (societe)@@


Vincent, la quarantaine bien entamée, va être papa pour la première fois. Invité à dîner chez sa soeur et son beau-frère, il retrouve Claude, un ami d'enfance. La soirée se déroule dans la joie et la bonne humeur jusqu'au moment où Vincent annonce le prénom du futur bébé. Le dîner familial sombre alors dans le chaos et devient le théâtre de violents règlements de comptes.

TELERAMA
Comédie de boulevard assez vive qui épingle les conformismes en révélant une part insoupçonnée de chaque personnage.
Ah, le prénom des enfants ! Sujet très sensible… Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière ont décidé d’adapter eux-mêmes leur pièce à succès, sans changer les acteurs, à l’exception de Charles Berling. Cela reste du « boulevard » malin. On est chez Pierre (Charles Berling), normalien, intello donneur de leçons, et Élisabeth (Valérie Benguigui, récompensée par un César), sa femme. Le couple reçoit Vincent (Patrick Bruel), le frère d’Élisabeth, à la réussite insolente, bientôt papa ; son épouse, Anna (Judith El Zein), toujours en retard ; et Claude (Guillaume de Tonquédec, lui aussi lauréat d’un César), un ami (faussement) gentillet.

On entre dans le vif du sujet lorsque Vincent provoque un séisme en lâchant le prénom de son futur enfant. La discussion s’envenime, rigolarde et vacharde. Les auteurs épinglent toutes sortes de préjugés et de conformismes (politiques, sociaux, sentimentaux…). Chacun en prend pour son grade et finit à un moment par révéler une personnalité insoupçonnée. Le Prénom reflète plutôt bien nos petitesses, nos vanités et nos frustrations, que l’on soit bobo ou bling-bling. Hormis Berling, un peu too much, les acteurs sont tous bien. Surtout Bruel, qui se joue de son image avec une visible délectation.


LE PRENOM, Alexandre de La Patellière, Matthieu Delaporte 2012, Patrick Bruel (societe)@@ (E)
Vincent, la quarantaine bien entamée, va être papa pour la première fois. Invité à dîner chez sa soeur et son beau-frère, il retrouve Claude, un ami d'enfance. La soirée se déroul ...

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LE PRESTIGE, Christopher Nolan 2005, Christian Bale, Hugh Jackman, Michael Caine, Scarlett Johansson (thriller histoire)@@


Deux magiciens du 19e siècle s'engagent dans une lutte sans merci non seulement pour se surpasser l'un l'autre, mais pour détruire l'adversaire. L'un deux est accusé du meurtre de son rival qui s'est noyé au cours d'un tour de magie, après être tombé d'une trappe dans une cuve remplie d'eau et verrouillée, l'exécution du tour ayant apparemment mal tourné.

TELERAMA
Dans l’Angleterre victorienne, deux magiciens rivalisent de génie, jusqu’à mener un combat d’illusions, parfois cruelles. Une belle histoire qui, malgré quelques complexités de narration inutiles, séduit vraiment.

Magie et cinéma font bon ménage, surtout dans notre esprit. Sur l’écran, la rencontre est rare. On se jette donc avec une faim de loup sur ce Prestige appétissant : deux prestidigitateurs s’y font la guerre à coups d’illusions, d’abord par pure jalousie professionnelle, puis par la force d’une sorte d’envoûtement au fond un peu sorcier. C’est la logique même de la magie, comme on nous l’explique dans la scène d’ouverture : au début, une simple promesse (« Regardez cette colombe ! »), puis vient le tour (la colombe disparaît) et enfin l’escalade merveilleuse, qu’on appelle le « prestige » : la colombe réapparaît.

Christopher Nolan a transposé ce beau programme dans la fiction, mais en brouillant les pistes, notamment la chronologie de l’histoire, comme pour rappeler que s’il a réalisé Batman begins (2005), il est aussi l’auteur du tordu et culte Memento (2000). Le Prestige opère la synthèse des deux, à la fois joli film grand public offrant un spectacle permanent sur fond d’Angleterre victorienne et film d’auteur un peu artificiellement torturé dans sa narration mais hanté par une vraie fascination pour les étranges pouvoirs du chiffre 2. Le duo de magiciens se désaccorde en effet lorsque l’un d’eux réussit un tour où il semble se dédoubler. Pour Christopher Nolan, qui travaille avec son frère Jonathan, il y a là toutes sortes de perspectives de vertige, qu’il explore tour à tour, jusqu’au prestige, qui vaut le détour.
LE PRESTIGE, Christopher Nolan 2005, Christian Bale, Hugh Jackman, Michael Caine, Scarlett Johansson (thriller histoire)@@ (E)
Deux magiciens du 19e siècle s'engagent dans une lutte sans merci non seulement pour se surpasser l'un l'autre, mais pour détruire l'adversaire. L'un deux est accusé du meurtre de son rival qui s'est noyé au cour ...

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LE PRESTIGE, Christopher Nolan 2006, Christian Bale, Hugh Jackman, Scarlett Johansson (thriller)@@


Deux magiciens du 19e siècle s'engagent dans une lutte sans merci non seulement pour se surpasser l'un l'autre, mais pour détruire l'adversaire. L'un deux est accusé du meurtre de son rival qui s'est noyé au cours d'un tour de magie, après être tombé d'une trappe dans une cuve remplie d'eau et verrouillée, l'exécution du tour ayant apparemment mal tourné.

TELERAMA
Dans l’Angleterre victorienne, deux magiciens rivalisent de génie, jusqu’à mener un combat d’illusions, parfois cruelles. Une belle histoire qui, malgré quelques complexités de narration inutiles, séduit vraiment.

Magie et cinéma font bon ménage, surtout dans notre esprit. Sur l’écran, la rencontre est rare. On se jette donc avec une faim de loup sur ce Prestige appétissant : deux prestidigitateurs s’y font la guerre à coups d’illusions, d’abord par pure jalousie professionnelle, puis par la force d’une sorte d’envoûtement au fond un peu sorcier. C’est la logique même de la magie, comme on nous l’explique dans la scène d’ouverture : au début, une simple promesse (« Regardez cette colombe ! »), puis vient le tour (la colombe disparaît) et enfin l’escalade merveilleuse, qu’on appelle le « prestige » : la colombe réapparaît.

Christopher Nolan a transposé ce beau programme dans la fiction, mais en brouillant les pistes, notamment la chronologie de l’histoire, comme pour rappeler que s’il a réalisé Batman begins (2005), il est aussi l’auteur du tordu et culte Memento (2000). Le Prestige opère la synthèse des deux, à la fois joli film grand public offrant un spectacle permanent sur fond d’Angleterre victorienne et film d’auteur un peu artificiellement torturé dans sa narration mais hanté par une vraie fascination pour les étranges pouvoirs du chiffre 2. Le duo de magiciens se désaccorde en effet lorsque l’un d’eux réussit un tour où il semble se dédoubler. Pour Christopher Nolan, qui travaille avec son frère Jonathan, il y a là toutes sortes de perspectives de vertige, qu’il explore tour à tour, jusqu’au prestige, qui vaut le détour.

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LE PRESTIGE, Christopher Nolan 2006, Christian Bale, Hugh Jackman, Scarlett Johansson (thriller)@@ (E)
Deux magiciens du 19e siècle s'engagent dans une lutte sans merci non seulement pour se surpasser l'un l'autre, mais pour détruire l'adversaire. L'un deux est accusé du meurtre de son rival qui s'est noyé au cour ...

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LE PRINCE DU PACIFIQUE, Alain Corneau 2000, Thierry Lhermitte, Patrick Timsit (comique)@@


Un jeune prince polynésien reconnaît en un capitaine de l'armée française le sauveur de son peuple dont il est question dans les légendes.

TELERAMA
Aventures, nature somptueuse, noble message, Lhermitte en héros, Timsit en escroc, Berléand en salaud : Corneau fait plaisir avec cette vieille recette.

Le prince en question est un enfant, et le Pacifique baigne une île polynésienne qui ressemble à un paradis de carte postale. Décalage exotique auquel s'ajoute un décalage dans le temps : l'action se déroule en 1918, un officier vient pour enrôler des « indigènes » dans une guerre qui les concerne bien peu. Ce militaire amidonné par le sens du devoir est une caricature. C'est fait exprès. Comme pour le bagnard cynique et roublard qui lui sert de bras droit (tordu) et le potentat galonné local, un imbécile psychopathe imprévisible. Le petit prince croit aux légendes. Cela bouleversera le destin de chacun mais pas la nature du projet : une comédie d'aventures visant le public familial (dans la foulée évidente d'Un Indien dans la ville), avec des gags qui se déclinent au premier degré, et des péripéties bon enfant. Le producteur Thierry Lhermitte a mis de gros moyens dans ce film un brin démodé c'est son charme et sa limite heureusement secoué par un trio d'acteurs jouant le jeu à fond la caisse. Mention (très) spéciale à François Berléand, dans la peau d'un extravagant salaud déjanté.
LE PRINCE DU PACIFIQUE, Alain Corneau 2000, Thierry Lhermitte, Patrick Timsit (comique)@@ (E)
Un jeune prince polynésien reconnaît en un capitaine de l'armée française le sauveur de son peuple dont il est question dans les légendes.

TELERAMA
Aventures, nature somptueuse, noble message, ...

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LE PROMENEUR DU CHAMP DE MARS, Robert Guédiguian 2005, Michel Bouquet (bio histoire)@@@


Livrant ses derniers combats face au cancer, le président Mitterrand prend contact avec Antoine Moreau pour rédiger ses mémoires. Passionné, le jeune journaliste tente d'éclairer les zones d'ombre de son passé. Le vieil homme semble plus préoccupé par l'imminence de sa propre mort.

TELERAMA
Modifiant celui du livre qu’il adapte, le titre choisi par Robert Guédiguian est tout sauf anodin : le nom de Mitterrand disparaît. De tout le film, on ne l’entendra pas. Et le rythme adopté est donc celui du promeneur. Avec le président, on prend le train, on survole la Beauce en hélicoptère, mais le plus souvent on marche, sans hâte. Plus que l’exercice purement politique de la « fonction suprême », on voit ici la mort au travail, son questionnement (comment finir ?) et l’intimité des coulisses. Ces lieux sacrés sont visités avec précaution et sensualité. Comme un visiteur toucherait le cuir des fauteuils ou des livres en se demandant l’instant d’après ce qu’il fait là.

Dans la peau du scribe chargé de consigner paroles et mémoires du président, Jalil Lespert oscille entre la présence et l’effacement. « Pourquoi m’avait-il choisi ? » dit-il en voix off. Ce malaise est le pendant d’une fascination que semble partager le cinéaste. Mais Guédiguian, s’il sacrifie à quelques scènes symboliques (le discours à la mine de Liévin), se garde de prendre position. Délibérément, il vide son film de tout signe d’actualités. La puissance théâtrale de Michel Bouquet fait le reste, impossible à discerner de celle de son modèle. Formidable travail d’acteur, qui rejoint l’essence de la politique, cet art de maîtriser le temps.

Antoine Moreau, un jeune journaliste, est contacté par le président de la République, qui souhaite se confier, alors que son mandat se termine. Intrigué par cette invitation, le jeune homme se rend au palais de l'Elysée pour découvrir un personnage un peu distant, qui ne paraît pas prêt à se livrer. Aux grandes questions politiques et existentielles que se pose le jeune homme, le président répond par des idées beaucoup plus prosaïques et ne semble pas résolu à résumer sa pensée en quelques phrases. Mais les rendez-vous se multiplient, et le contact se noue, peu à peu, entre le journaliste et l'homme politique. Une relation qui s'établit autour de petites phrases et se cimente au fil des rendez-vous entre les deux hommes...
LE PROMENEUR DU CHAMP DE MARS, Robert Guediguian 2005, Michel Bouquet (bio histoire)@@@ (E)
Livrant ses derniers combats face au cancer, le président Mitterrand prend contact avec Antoine Moreau pour rédiger ses mémoires. Passionné, le jeune journaliste tente d'éclairer les zones d'ombre de son p ...

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LE REFUGE, Francois Ozon 2009, Isabelle Carre (sentimental)@@


Mousse et Louis sont jeunes, beaux, riches et ils s'aiment. Mais la drogue a envahi toute leur vie. Louis meurt d'une overdose. Mousse survit, mais elle apprend qu'elle est enceinte.

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Mousse ne se savait pas enceinte. C’est à peine si elle se croit vivante après la mort par overdose de son mec. Ce bébé, elle n’y tient pas plus que ça, mais elle le garde. Dans son refuge (une maison au soleil, près de l’océan), elle accueille le frère du mort, en route pour l’Espagne. Paul est beau, gay, gentil. Curieusement, auprès de lui, Mousse va vivre une « éducation sentimentale »…

Depuis Le Temps qui reste (2005), le cinéma grinçant et transgressif de François Ozon s’est épuré, comme s’il se débarrassait des oripeaux de l’adolescence. Les fantoches de Sitcom, les boules de nerfs de 8 Femmes ont cédé la place à des êtres cabossés et fragiles. La crudité investit Le Refuge, mais le film fait lentement cheminer les personnages vers la lumière. Tout y est lyrique, sensible, étonnamment doux. Comme en attente. Entre parenthèses… Avec une empathie qu’il ne manifeste que dans de rares films, le cinéaste capte donc les hésitations, les fluctuations — les vagissements — d’adultes qui semblent naître en même temps que leur bébé. Une génération finie mais pas prête : pour tout assumer, assurer, elle demande juste un peu de temps. C’est désarmant et passionnant.
LE REFUGE, Francois Ozon 2009, Isabelle Carre (sentimental)@@ (E)
Mousse et Louis sont jeunes, beaux, riches et ils s'aiment. Mais la drogue a envahi toute leur vie. Louis meurt d'une overdose. Mousse survit, mais elle apprend qu'elle est enceinte.

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Mousse ne se savait pas enceinte. C ...

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LE RETOUR DE MARY POPPINS, Rob Marshall 2018, Emily Blunt, Lin-Manuel Miranda


Michael et Jane sont maintenant adultes. Michael et ses trois enfants vivent sur la rue Cherry Tree Lane.

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Soixante ans après ses débuts à l’écran, Mary Poppins affiche une forme olympique sous les traits d’Emily Blunt, qui renouvelle le personnage avec malice. Les bambins turbulents d’autrefois ont grandi. Michael, père de trois enfants, se relève à peine de son veuvage, et sa sœur se bat pour les travailleurs. La banque menace de saisir leur maison…
(Re)tombée du ciel, la plus charmante des nounous tient ses promesses. Pas de signe ostentatoire de modernité ni de second degré superflu. Rompu au film musical, Rob Marshall (Chicago, Nine) enchaîne les scènes en écho aux souvenirs enchantés du film de 1964. Difficile, malgré quelques longueurs, de résister à la déferlante de chansons entraînantes et d’inventivité chorégraphique. Signe des temps, malgré tout : avec les larmes des orphelins et la menace du déclassement, l’émerveillement se teinte de mélancolie.
LE RETOUR DE MARY POPPINS, Rob Marshall 2018, Emily Blunt, Lin-Manuel Miranda (jeunesse fiction)@@ (E)
Michael et Jane sont maintenant adultes. Michael et ses trois enfants vivent sur la rue Cherry Tree Lane.

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Soixante ans après ses débuts à l’écran, Mary Poppins affiche une forme olympi ...

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LE RETOUR DU HEROS, Laurent Tirard 2018,Jean Dujardin, Melanie Laurent Idris Elba et Richard Madden (sentimental histoire)@@


Elisabeth est droite, sérieuse et honnête. Le capitaine Neuville est lâche, fourbe et sans scrupules. Elle le déteste. Il la méprise. Cependant, en faisant de lui un héros d'opérette, elle est devenue, malgré elle, responsable d'une imposture qui va très vite la dépasser.

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Laurent Tirard  signe un piquant marivaudage en costumes à la manière de Philippe de Broca, qui, sous la dentelle, est en fait une comédie d’arnaque très moderne !

Élisabeth est certaine que le fiancé de sa sœur, le capitaine Neuville, ne tiendra pas ses engagements ni sa promesse d’écrire à la jeune fille alors qu’il part à la guerre. Elle s’improvise donc Cyrano, écrit à la place du soldat, y prend goût, puis fait mourir sa créature épistolaire. Mais le capitaine revient. Commence, alors, un duel à fleurets mouchetés entre le lâche héros d’opérette et la femme de tête.

On pensait la recette perdue, et voilà que Laurent Tirard invite à un piquant marivaudage en costumes, qui évoque les grandes heures du cinéma français. D’un côté, un homme dans toute sa fausse splendeur, couard et prétentieux jusqu’au grotesque, de l’autre, une femme bien plus moderne que ses dentelles d’époque. Ils cavalent de jardins en salons, dans une joute incessante de dialogues mordants, écrits avec une précision devenue rarissime dans les comédies actuelles.

Dujardin, plus Gassman que Belmondo, bombe le torse et fait le coq. Mélanie Laurent, aussi charmante qu’incisive, soupire d’agacement devant l’imposture qu’elle a contribué à créer, rit sous cape, s’attendrit, puis se reprend. Et, finalement, cette comédie pas si romantique suggère que rien ne vaut un bon partenariat en affaires.
LE RETOUR DU HEROS, Laurent Tirard 2018,Jean Dujardin, Melanie Laurent Idris Elba et Richard Madden (sentimental histoire)@@ (E)
Elisabeth est droite, sérieuse et honnête. Le capitaine Neuville est lâche, fourbe et sans scrupules. Elle le déteste. Il la méprise. Cependant, en faisant de lui un héros d'opérette, elle est ...

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LE REVENANT, Alejandro Gonzalez inarriitu 2015, Leonardo di Caprio, Tom Hardy (drame)@@


Durant une expédition dans une Amérique profondément sauvage, le légendaire trappeur Hugh Glass est brutalement attaqué par un ours et laissé pour mort par les membres de sa propre équipe. Dans sa quête de survie, Glass endure une souffrance inimaginable ainsi que la trahison de son homme de confiance, John Fitzgerald. Guidé par la volonté et l'amour de sa famille, Glass doit affronter un hiver brutal dans une inexorable lutte pour survivre et trouver la rédemption.
LE REVENANT, Alejandro Gonzalez inarriitu 2015, Leonardo di Caprio, Tom Hardy (drame)@@ (E)
Durant une expédition dans une Amérique profondément sauvage, le légendaire trappeur Hugh Glass est brutalement attaqué par un ours et laissé pour mort par les membres de sa propre équipe. Da ...

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LE ROI LION, Jon Favreau 2019, voix de Rayane Bensetti, Anne Sila (animation jeunesse)@@


Au fond de la savane africaine, tous les animaux célèbrent la naissance de Simba, leur futur roi. Les mois passent. Simba idolâtre son père, le roi Mufasa, qui prend à cœur de lui faire comprendre les enjeux de sa royale destinée. Mais tout le monde ne semble pas de cet avis.

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Remake du célèbre dessin animé, avec de vrais lions et beaucoup de trucages. Une prouesse technologique qui reste malgré tout en dessous de son modèle.

Après les remakes en prises de vues réelles d’Aladdin et de Dumbo (entre beaucoup d’autres), et un peu avant Mulan (l’an prochain), Disney continue de recycler son mythique catalogue d’animation. Voici venu le tour du Roi lion (1994), habile mélange de drame shakespearien en milieu félin, de comédie burlesque à base de phacochère péteur (merci, Pumba), et de chansons exaltées (merci, Elton John).

Nous voilà donc revenus dans la savane, dans la famille royale des lions, pour une copie quasi conforme de l’original. Mais avec un casting de « vrais » animaux, transformés en comédiens par la magie des effets spéciaux. Cette prouesse technologique, au service des aventures de Simba, le prince orphelin, constitue à la fois le clou du spectacle et sa limite.

C’est beau comme un documentaire de National Geographic (ou, pour le coup, de Disneynature) avec un supplément de gags, d’action, de musique (la même bande originale, dans une nouvelle version), et la voix de Beyoncé (entre autres) en bonus. Il manque cependant quelque chose d’essentiel à ce spectaculaire ­safari visuel : la distance du dessin, l’humour, toute l’expressivité que les animateurs avaient offert aux personnages. Aussi magnifiques soient-ils, les « vrais » lions paraissent toujours moins vivants que leurs congénères imaginaires.
LE ROI LION, Jon Favreau 2019, voix de Rayane Bensetti, Anne Sila (animation jeunesse)@@ (E)
Au fond de la savane africaine, tous les animaux célèbrent la naissance de Simba, leur futur roi. Les mois passent. Simba idolâtre son père, le roi Mufasa, qui prend à cœur de lui faire comprendre les ...

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LE RUBAN BLANC, Michael Haneke 2009, Christian Friedel, Ernst Jacobi(palme d or)@@@


Un village de l'Allemagne du Nord protestante, à la veille de la première guerre mondiale. D'étranges accidents surviennent et prennent peu à peu le caractère d'un rituel punitif.

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Haneke étudie, encore, le mal à l’œuvre. Et le rigorisme moral qui mène au terrorisme… Brillant. Palme d’or 2009.
La voix qui nous raconte cette histoire est rauque. Comme éraillée par le temps. Mais, en cette année 1913 où le ramènent ses souvenirs, l’instituteur était un tout jeune homme. Un bon garçon joufflu à la Peter Ustinov, qui, dans le village où il enseignait, venait de rencontrer une pure, timide et radieuse jeune fille. Il faisait sa cour. Il se préparait à être heureux. Et puis il y avait eu ce câble. Solide et invisible, tendu entre deux arbres, il avait fait chuter le docteur qui rentrait tranquillement chez lui à cheval. Quelle farce stupide, avait-on pensé… Seulement, quelques semaines après, il y avait eu le fils du riche propriétaire, roué de coups. Puis un bébé laissé devant une fenêtre ouverte, en plein hiver. Plus grave encore : le gamin attardé de la sage-femme à qui on avait brûlé les yeux. L’horreur doucereuse…

Lent et somptueux, ce film étrange se déroule dans la pureté éclatante de paysages qui semblent inaccessibles à la noirceur. Sorte de suspense permanent, où rien, à la fin, ne serait révélé vraiment. Réflexion terrifiée sur des êtres frustrés, inexorablement poussés à la haine de l’autre… Michael Haneke est un rigoriste. Un exigeant. Un moraliste sombre. Dans ses films les plus réussis (Benny’s Video, Caché) ou franchement discutables (Funny Games), il n’a fait que filmer la violence à l’œuvre. Chez lui, le mal court, toujours. Il se répand comme un gaz invisible. Il s’attrape comme un virus mortel. Cette fois, il en traque l’origine. Il en dévoile les racines. Il en mesure les conséquences. Ce village allemand à la veille de la grande catastrophe, qu’il a imaginé de A à Z, lui sert de laboratoire pour dénoncer tous les terrorismes passés, présents et futurs.

Aux racines du mal
Dans ce chaudron s’agitent oppresseurs et opprimés : propriétaire terrien indifférent face à des paysans qui semblent nés pour accepter les coups du sort ; parents inconscients élevant dans la terreur leurs enfants qui, eux, paraissent accepter tous les coups, au propre comme au figuré. Un même désir de révolte couve, pourtant, chez les « victimes ». Alors que chez les « bourreaux » domine la certitude d’agir pour le bien de ceux qu’ils oppriment. Mais le réalisateur montre constamment à quel point l’autorité dont ils usent et abusent cache mal le vide qui les submerge. Ces puissants sont tous des fantômes d’êtres à la carapace desséchée. Il y a une scène bouleversante où le pasteur – celui qui fait porter un ruban blanc à ses enfants pour leur rappeler le sens de la pureté – est ému, soudain, par son fils cadet, venu timidement dans son bureau lui offrir ce qu’il a de plus cher au monde. Les larmes montent brusquement aux yeux du pasteur, on le sent un instant, rien qu’un instant, au seuil de l’humain. Mais non, il résiste à la grâce et le voilà bien vite rendu à lui-même. Humain, pour quoi faire ? Après tout, c’est à Dieu de l’être, pas forcément à Ses créatures…

La noirceur s’infiltre jusque dans les cœurs
Ce que filme Michael Haneke, ce sont des êtres en enfer qui, pour s’y sentir moins seuls, tentent d’y entraîner les autres. « Tu dois atrocement souffrir pour être si odieux », dit la sage-femme à son amant, le docteur, qui vient de la briser, de la réduire à néant, lors d’une scène de rupture dont l’atrocité rendrait presque affables les affrontements conjugaux de Bergman dans Scènes de la vie conjugale… Les enfants, eux, résistent tant bien que mal : les yeux du petit Rudi s’agrandissent d’étonnement lorsqu’il apprend de sa sœur ce qu’est la mort (inoubliable séquence qui laisse pantois). Malgré lui, Martin pleure devant ce père justicier qui l’humilie pour avoir cédé « à l’appel de sa jeune chair »…

Que deviendront-ils, vingt ans, trente ans plus tard, ces enfants brisés au nom du bien ? Quand on les quitte, omniprésents et silencieux, ils ressemblent à un inquiétant chœur antique – comme les gamins blonds aux yeux vides d’un vieux film de SF en noir et blanc, Le Village des damnés. Le Ruban blanc (Palme d’or en 2009) est lui aussi tourné en noir et blanc (superbe, signé Christian Berger). Une angoisse sourde naît de ces plans-séquences où tout semble constamment caché – derrière des portes closes et des esprits verrouillés. Mais sous son apparente austérité, la fureur y brûle. Haneke filme magistralement la noirceur qui s’infiltre dans les cœurs. D’où elle ne s’évadera plus.
LE RUBAN BLANC, Michael Haneke 2009, Christian Friedel, Ernst Jacobi(palme d or)@@@ (E)
Un village de l'Allemagne du Nord protestante, à la veille de la première guerre mondiale. D'étranges accidents surviennent et prennent peu à peu le caractère d'un rituel punitif.

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Han ...

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LE RUSSE AIME LES BOULEAUX, Pola Schirin Beck 2022, Aylin Tezel, Sohel Altan Gol (thriller histoire shoah)@@


D'origine azerbaïdjanaise et de confession juive, Mascha est arrivée avec sa famille en Allemagne à l'âge de 11 ans pour fuir la guerre et les massacres. Pour oublier les épreuves qu'elle a traversées, notamment la perte de ses parents, elle trouve du réconfort auprès de ses amis et son petit ami Elias. Lorsque celui-ci meurt brutalement, elle décide de partir en Israël, en quête d'un lieu où elle se sentirait enfin chez elle.

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Avec son deuxième long métrage – inédit en France –, la réalisatrice Pola Beck adapte le roman de l’Allemande Olga Grjasnowa. Soit la trajectoire déracinée, entre Allemagne et Israël, d’une Azerbaïdjanaise de confession juive, jeune interprète pour l’ONU parlant couramment cinq langues, réfugiée à Cologne depuis son adolescence (Aylin Tezel, insaisissable). Cette identité fragmentée façon puzzle détermine Le Russe aime les bouleaux : intrigue polyglotte (allemand ou anglais, arabe ou hébreu), quête de soi à travers une orientation bisexuelle, déconstruction narrative qui entremêle jusqu’au vertige présent et flash-back.

À la manière du cinéaste Nadav Lapid (Le Policier, 2011), le film évoque, de Tel-Aviv à Jérusalem, la militarisation de la société israélienne : une scène glaçante dans le désert, où la partenaire de l’héroïne lui montre comment faire corps avec un fusil d’assaut. En toile de fond, le conflit israélo-palestinien fait écho, pour elle, à celui entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie dans le Haut-Karabakh. Même si l’énigme tend à être résolue, ce beau personnage, miné par les guerres permanentes et les drames intimes, conserve jusqu’à la fin une part de mystère.

LE RUSSE AIME LES BOULEAUX, Pola Schirin Beck 2022, Aylin Tezel, Sohel Altan Gol (thriller histoire shoah)@@ (E)
D'origine azerbaïdjanaise et de confession juive, Mascha est arrivée avec sa famille en Allemagne à l'âge de 11 ans pour fuir la guerre et les massacres. Pour oublier les épreuves qu'elle a traversées, ...

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LE RYTHME DE LA VENGEANCE, Reed Morano 2019, Jude Law, Blake Lively (thriller)@@


Lorsque sa famille est tuée dans un tragique accident d'avion, Stephanie Patrick sombre dans la peine. Elle découvre toutefois que ce n'était peut-être pas un accident et se lance rapidement dans une quête de vengeance pour trouver les responsables et les punir.

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Malgré son échec au box-office américain, ce film d’espionnage à gros budget reste une curiosité. C’est l’une des rares productions du studio britannique EON à ne pas mettre en scène James Bond. C’est aussi, comme Instinct de survie (de Jaume Collet-Serra), une performance physique de Blake Lively, qui semble vouloir à tout prix gommer son image d’intrigante de la série Gossip Girl (2007-2012). Elle joue une jeune femme d’un milieu aisé, devenue prostituée, cherchant à venger sa famille après l’explosion d’une bombe dans un avion. Et se révèle touchante en tueuse qui fait ses gammes, incapable de commettre un assassinat de sang-froid.

L’intrigue internationale et l’intensité des scènes d’action rappellent la saga Jason Bourne. À l’art du montage de Paul Greengrass, Reed Morano, connue pour son travail de directrice de la photographie, substitue un art du plan-séquence. Elle filme une bagarre avec un agent du MI-6 (Jude Law) comme une scène de ménage, dans la cuisine d’une baraque au bord d’un loch près d’Inverness, en Écosse. Puis une renversante course-poursuite en voiture à Tanger, au Maroc, où la caméra reste dans l’habitacle avec la conductrice. Braquer sans cesse l’objectif sur son visage — décomposé au début, rayonnant à la fin — donne ainsi au Rythme de la vengeance la dimension d’un film sur le deuil.
LE RYTHME DE LA VENGEANCE, Reed Morano 2019, Jude Law, Blake Lively (thriller)@@ (E)
Lorsque sa famille est tuée dans un tragique accident d'avion, Stephanie Patrick sombre dans la peine. Elle découvre toutefois que ce n'était peut-être pas un accident et se lance rapidement dans une quête d ...

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LE SECRET DE LA CITE PERDUE, Aaron et Adam Nee 2022, Sandra Bullock, Brad Pitt (fantastique)@


L'auteure recluse Loretta Sage écrit sur des lieux exotiques dans ses romans d'aventures, qui présentent un beau modèle de couverture nommé Alan. Lors d'une tournée de promotion de son nouveau livre avec Alan, Loretta se fait kidnapper par un milliardaire excentrique qui cherche le trésor perdu d'une ville antique. Déterminé à prouver qu'il peut être un héros dans la vraie vie et pas seulement sur les pages de ses livres, Alan part à sa rescousse.

TELERAMA
Une autrice intello de romans de gare à succès (Sandra Bullock) se retrouve l’otage d’un illuminé (Daniel Radcliffe) qui la catapulte sur une île pour l’aider à trouver un trésor. Entre BD et série B, une comédie d’aventure qui conjugue très bien romantisme et satire primesautière.

Les romans d’aventures d’une ancienne archéologue, Loretta (Sandra Bullock), sont des best-sellers. Elle se réjouit à peine de ce succès, un malentendu selon cette veuve solitaire et déprimée, qui se qualifie de « sapiosexuelle » et vit chaque lancement de livre comme une épreuve. En pleine promotion, engoncée dans une combinaison rose à paillettes, suivant les conseils pressants de son agente, elle est kidnappée par un milliardaire illuminé (Daniel Radcliffe). Qui l’emmène illico sur une île de l’Atlantique, pour retrouver le trésor caché d’une cité perdue évoquée dans son roman. D’après lui, elle est la seule à pouvoir l’aider.

Ce film loufoque, qui rappelle À la poursuite du diamant vert, de Robert Zemeckis, séduit par son mordant satirique et sa fraîcheur. Dans l’esprit de la BD et de la série B, il repose sur un jeu savoureux avec les archétypes du film d’action et les clichés de genre. Un mannequin musculeux (Channing Tatum) veut ainsi se prouver qu’il peut être à la hauteur du héros qu’il incarne sur les couvertures des livres de Loretta. Il part à sa recherche. Sauf qu’il est naïf, peureux et très niais. Dans un premier temps…

La lettrée et le bêta se retrouvent dans la jungle et apprennent à se connaître. Le film conjugue citations latines, romantisme et allusions sexuelles. Une scène d’extirpation de sangsues, où l’héroïne s’émeut du corps nu de Channing Tatum, ne manque pas de piquant. Les acteurs prennent un plaisir manifeste à cette (auto)parodie, y compris Brad Pitt, qui fait une apparition cocasse en mercenaire zen. L’ensemble, primesautier et enlevé, est une agréable surprise.
LE SECRET DE LA CITE PERDUE, Aaron et Adam Nee 2022, Sandra Bullock, Brad Pitt (fantastique)@@ (E)
L'auteure recluse Loretta Sage écrit sur des lieux exotiques dans ses romans d'aventures, qui présentent un beau modèle de couverture nommé Alan. Lors d'une tournée de promotion de son nouveau livre avec A ...

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LE SEIGNEUR DES ANNEAUX, la communaute de l anneau, Peter Jackson 2001, Elijah Wood, Sean Astin (science fiction fantastique)@@


Un jeune et timide hobbit, Frodon Sacquet, hérite d'un anneau magique. Sous ses apparences de simple bijou, il s'agit en réalité d'un instrument de pouvoir absolu qui permettrait à Sauron, le Seigneur des ténèbres, de régner sur la Terre du Milieu et de réduire en esclavage ses peuples. Frodon doit parvenir, avec l'aide de la Communauté de l'Anneau, composée de huit compagnons venus de différents royaumes, jusqu'à la Montagne du Destin pour le détruire.

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Pour sauver le monde, ils doivent détruire un anneau sur le lieu de sa création. Première partie d’une saga qui relève un défi majeur : rester fidèle aux écrits de Tolkien.

De l’univers du Seigneur des anneaux, le livre de Tolkien, que reste-t-il à l’écran ? Dès le prologue, qui narre avec un luxe d’effets spéciaux les origines du bijou maudit, le bât blesse : le Mal s’incarne là où, dans le roman, on ne le pressent qu’à travers ses redoutables serviteurs. Dès lors, le rêve est amputé de sa partie précieuse, l’invisible. Peter Jackson s’en tient à l’heroic fantasy la plus classique, peignant une série de chromos kitsch. De cette imagerie naît parfois la magie, comme dans la chevauchée de l’elfe blanc aux cheveux sombres… Le merveilleux n’est pas absent de ce film gigantesque, mais il est intermittent. Reconnaissons à cette première partie la lourde tâche d’être l’épisode d’exposition. Le réalisateur néo-zélandais fut plus à l’aise dans Les Deux Tours, le deuxième volet. Avant le bouquet final, Le retour du roi.
LE SEIGNEUR DES ANNEAUX, la communaute de l anneau, Peter Jackson 2001, Elijah Wood, Sean Astin (science fiction fantastique)@@ (E)
Un jeune et timide hobbit, Frodon Sacquet, hérite d'un anneau magique. Sous ses apparences de simple bijou, il s'agit en réalité d'un instrument de pouvoir absolu qui permettrait à Sauron, le Seigneur des t&eacut ...

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LE SENS DE LA FETE, Éric Toledano et Olivier Nakache 2017, Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Rouve, Gilles Lellouche (societe)@@


Max est traiteur depuis trente ans. Des fêtes il en a organisées des centaines. Aujourd'hui c'est un sublime mariage dans un château du 17e siècle, un de plus, celui de Pierre et Héléna. Comme d'habitude, Max a tout coordonné, mais la loi des séries va venir bouleverser un planning sur le fil où chaque moment de bonheur et d'émotion risque de se transformer en désastre ou en chaos.
LE SENS DE LA FETE, Éric Toledano et Olivier Nakache 2017, Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Rouve, Gilles Lellouche (societe)@@ (E)
Max est traiteur depuis trente ans. Des fêtes il en a organisées des centaines. Aujourd'hui c'est un sublime mariage dans un château du 17e siècle, un de plus, celui de Pierre et Héléna. Comme d'habit ...

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LE SIXIEME ENFANT, Leopold Legrand 2022, Sara Giraudeau, Benjamin Lavernhe (thriller social)@@


Franck est un ferrailleur qui vit avec Meriem en banlieue parisienne. Ils ont cinq enfants, un sixième est en route, et sont confrontés à de graves problèmes d'argent. Julien et Anna sont avocats et ne peuvent malheureusement pas avoir d'enfants. C'est l'histoire d'un arrangement impensable.

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Un couple d’avocats achète le bébé à naître d’une famille gitane… Un émouvant thriller social et intime magnifié par une très juste interprétation de ses comédiens.

Au petit matin, Franck sort, pour aller travailler, de sa caravane, où ses cinq enfants et sa femme, Meriem, dorment encore. Mais sa revente de câbles tourne mal avec le propriétaire d’une casse, Franck s’enfuit au volant de son camion, et c’est l’accident. Grâce à Julien, avocat commis d’office, le ferrailleur n’est pas incarcéré. Reconnaissant, il invite Julien et son épouse, Anna, avocate elle aussi, à un verre de l’amitié. Le courant passe entre ces deux hommes et ces deux femmes que la société n’aurait sans doute jamais mis en contact. Au point que, quelques jours plus tard, Franck ose une proposition folle : Meriem attend un sixième enfant, ce nouveau bébé est un luxe que le couple ne peut pas se permettre financièrement, et il sait que Julien et Anna ne peuvent pas avoir d’enfant…

Orfèvrerie d’écriture, le premier long métrage de Léopold Legrand réussit à traiter un thème particulièrement délicat avec une précision psychologique qui évite le mélo. Thriller social et intime, le film explore chaque motivation, chaque hésitation autour de l’« arrangement », et d’abord celles des deux femmes, devenues étrangement complices : Meriem, taraudée par ses croyances religieuses mais résolue au bonheur d’une autre, et Anna, de plus en plus obsédée par ce bébé à naître, envers et contre la loi…

La tension monte, calée sur la progression de la gestation, et sur la déraison qui gagne Anna. Face à Judith Chemla, bouleversante de lucide résignation, Sara Giraudeau prouve qu’elle est l’une de nos actrices les plus fines. Une bonne idée consiste, aussi, à laisser les hommes à la marge, forcément seconds rôles d’une telle histoire, tout en donnant aux deux maris (Damien Bonnard et Benjamin Lavernhe) une solide partition à jouer. Ces quatre magnifiques interprètes apportent au film autant de vérité que d’émotion.
LE SIXIEME ENFANT, Leopold Legrand 2022, Sara Giraudeau, Benjamin Lavernhe (thriller social mere porteuse)@@ (E)
Franck est un ferrailleur qui vit avec Meriem en banlieue parisienne. Ils ont cinq enfants, un sixième est en route, et sont confrontés à de graves problèmes d'argent. Julien et Anna sont avocats et ne peuvent ma ...

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LE SOMMET DES DIEUX, Patrick Imbert 2021


À Katmandou, le reporter japonais Fukamachi croit reconnaître Habu Jôji, cet alpiniste que l'on pensait disparu depuis des années. Il semble tenir entre ses mains un appareil photo qui pourrait changer l'histoire de l'alpinisme. Pour tenter de résoudre ce mystère, Fukamachi se lance sur les traces de Habu. Il découvre un monde de passionnés assoiffés de conquêtes impossibles et décide de l'accompagner jusqu'au voyage ultime vers le sommet des dieux.

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La passion dévorante d’un homme pour la montagne. Ce film d’animation adapté avec brio d’un manga célèbre atteint des sommets de grâce. Adapté d’un manga à succès, ce film d’animation français a su résoudre la quadrature du cercle. Ou comment réduire une saga de plus de mille six cents pages riche en intrigues et en personnages secondaires pour en tirer un film d’animation d’une heure et demie, sans la trahir. Les scénaristes français ont hardiment taillé dans la masse pour n’en garder que la substantifique moelle : la passion dévorante, obsessionnelle, quasi mystique de Habu pour les cimes. Un « haut mal » qui l’habite, le consume et dont il ne veut surtout pas guérir.

Photoréaliste quand il s’agit des décors, l’animation laisse heureusement aux personnages leur part d’imaginaire, ce côté BD qui permet au spectateur de se les approprier, de se sentir proche d’eux. Recherchée, travaillée à petites touches, cette intimité prend tout son sens lors des scènes d’action souvent à couper le souffle. Hymne à l’inhumaine beauté des montagnes, la dernière partie du film est remarquable et nous transporte littéralement sur le toit du monde. Une impression pleine, entière, rarement éprouvée devant un écran.
LE SOMMET DES DIEUX, Patrick Imbert 2021 (animation sport montagne)@@@ (E)
À Katmandou, le reporter japonais Fukamachi croit reconnaître Habu Jôji, cet alpiniste que l'on pensait disparu depuis des années. Il semble tenir entre ses mains un appareil photo qui pourrait changer l'histoire d ...

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LE SOURIRE DE MONA LISA, Mike Newell 2003, Julia Roberts (societe)@@


En 1953, Katherine Watson, une jeune femme libre d'esprit, fraîchement diplômée de l'université de Bekerley, intègre la prestigieuse école pour filles de Wellesley pour enseigner l'histoire de l'art.

TELERAMA
Il manquait un Cercle des poètes disparus en version féminine, voire féministe ? Pas sûr, mais il apparut sur les écrans en 2003, plus nunuche que l’original. Julia Roberts, prof d’histoire de l’art à peine relookée années 50 (elle est en avance sur son temps, elle aime déjà la peinture de Pollock…), convertit à la liberté de penser des jeunes filles programmées pour être épouses au foyer. La star, en pilote automatique d’un bout à l’autre, sait qu’elle ne craint pas grand-chose de sa challenger d’alors, Kirsten Dunst, affligée d’un rôle cliché de fausse peste. Personne n’y gagne.
LE SOURIRE DE MONA LISA, Mike Newell 2003, Julia Roberts (societe)@@ (E)
En 1953, Katherine Watson, une jeune femme libre d'esprit, fraîchement diplômée de l'université de Bekerley, intègre la prestigieuse école pour filles de Wellesley pour enseigner l'histoire de l'art. ...

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LE TEMOIN AMOUREUX, Patrick Dempsey (sentimental)@@


Pour Tom, la vie est belle, que ce soit au niveau des affaires, des amis ou des femmes. Pourtant, lorsque sa meilleure amie Hannah part en voyage d'affaires pour six semaines, il se surprend à trouver sa vie bien vide. C'est donc décidé: quand elle rentrera, il la demandera en mariage.
LE TEMOIN AMOUREUX, Patrick Dempsey 2008 (sentimental)@@ (E)
Pour Tom, la vie est belle, que ce soit au niveau des affaires, des amis ou des femmes. Pourtant, lorsque sa meilleure amie Hannah part en voyage d'affaires pour six semaines, il se surprend à trouver sa vie bien vide. C'est donc d&e ...

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LE TEMPS DES SECRETS, Christophe Barratier 2022 (socete)@@


Marseille, juillet 1905. Le jeune Marcel Pagnol vient d'achever ses études primaires. Dans trois mois, il entrera au lycée. Trois mois, une éternité quand on a cet âge. C'est le temps des vacances, les vraies, les grandes. Enfant de la ville, ce retour tant attendu à ses chères collines d'Aubagne et d'Allauch, celles de "La Gloire de mon père" et "Le Château de ma mère" le transporte de bonheur. Il y retrouve la nature, les grands espaces et surtout son ami Lili.


TELERAMA
Les aventures du petit Marcel Pagnol en vacances dans la garrigue : une adaptation-carte postale aussi mièvre que possible dans la Provence d’antan.

Avis aux amateurs de balades rétro dans la garrigue : les panoramas touristiques du massif de l’Étoile, près de Marseille, constituent le seul intérêt de cette énième adaptation du folklore autobiographique pagnolesque. Christophe Barratier, le réalisateur des Choristes, se contente de regarder gambader les bambins et s’attendrir les adultes, tous proprets dans leurs costumes d’époque : c’est plat, lisse et vieillot comme une carte postale de nos belles régions autrefois.
LE TEMPS DES SECRETS, Christophe Barratier 2022 (socete)@@ (E)
Marseille, juillet 1905. Le jeune Marcel Pagnol vient d'achever ses études primaires. Dans trois mois, il entrera au lycée. Trois mois, une éternité quand on a cet âge. C'est le temps des vacances, les vrai ...

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LE TERMINAL, Steven Spielberg 2004, Tom Hanks, Catherine Zeta-Jones (comique)@@@


Un immigrant fuyant la guerre qui ravage sa patrie minuscule d'Europe de l'Est se retrouve dans le terminal d'un aéroport de New York. Quand la guerre détruit totalement sa nation d'origine, l'homme comprend que son passeport et tous ses papiers d'identité ne sont plus valides. Tel un sans-abri, il s'installe dans le terminal, se lie d'amitié avec le personnel de l'aéroport et va jusqu'à tomber amoureux d'une hôtesse de l'air...

TELERAMA
Le cinéma de divertissement est devenu pour Spielberg un exercice d’élégance qui permet d’évoquer les choses importantes sans s’appesantir. Cette légèreté-là brille dans Le Terminal, comédie à l’ancienne, ­apparemment. Son héros, Viktor Navorski, vient d’un pays imaginaire d’Europe centrale où la guerre vient d’éclater et où les frontières sont fermées. Viktor, qui parle avec un accent slave made in Hollywood, se retrouve coincé à New York dans l’aéroport JFK, magnifique décor de studio. Des tracasseries avec la police l’attendent, mais il a un passeport pour l’amour avec une hôtesse de l’air.

Travailler de ses mains pour gagner sa vie, économiser à la sueur de son front pour courtiser et séduire une femme : Viktor incarne des valeurs qui appartiennent au passé, mais qui, pour Spielberg, ne sont pas dépassées. Il s’agit pour le cinéaste de ­revendiquer l’héritage des pères, ceux qui nous ont appris à vivre, à survivre parfois. Car Spielberg raconte aussi comment naître en Krakosie ou ailleurs vous donne une identité qui peut, un jour, vous valoir d’être enfermé, prisonnier d’autres hommes, nés sous d’autres cieux. Le Terminal devient un microcosme où les mots de fraternité, de liberté et de mémoire résonnent fort.
LE TERMINAL, Steven Spielberg 2004, Tom Hanks, Catherine Zeta-Jones (comique)@@@ (E)
Un immigrant fuyant la guerre qui ravage sa patrie minuscule d'Europe de l'Est se retrouve dans le terminal d'un aéroport de New York. Quand la guerre détruit totalement sa nation d'origine, l'homme comprend que son passeport ...

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LE TEST, Emmanuel Poulain-Arnaud 2020, Alexandra Lamy, Philippe Katerine (societe)@@


Annie est heureuse de s’occuper de son mari et de ses quatre enfants — deux grands garçons, une adolescente et le petit dernier. Mais le jour où cette mère un brin rigide découvre un test de grossesse positif dans la salle de bains, de drôles de révélations s’enchaînent…

TELERAMA
Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas autant ri devant une comédie familiale. De manière alerte et avec beaucoup d’esprit dans les dialogues comme dans le comique de situation, le réalisateur Emmanuel Poulain-Arnaud et son coscénariste, Noé Debré, bousculent les stéréotypes : un adultère surprend par sa… sagesse, et c’est le fils qui ne paie pas de mine (Joaquim Fossi, une révélation) qui s’avère avoir une vie sexuelle des plus remplies ! En mère qui finit par se détendre (sacrément), Alexandra Lamy est enthousiasmante.
LE TEST, Emmanuel Poulain-Arnaud 2020, Alexandra Lamy, Philippe Katerine (societe)@@ (E)
Annie est heureuse de s’occuper de son mari et de ses quatre enfants — deux grands garçons, une adolescente et le petit dernier. Mais le jour où cette mère un brin rigide découvre un test de grossesse ...

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LE TOURBILLON DE LA VIE, Olivier Treiner 2022, Lou de Laage, Raphael Personnaz, Aliocha Schneider, Esther Garrel (societe)@@


À la fin de sa vie, Julia s'interroge sur le rôle que le hasard a joué durant son existence. À plusieurs reprises, il a fait basculer son destin. Elle se demande alors si les autres versions d'elle-même qui n'ont jamais existé seraient fières de ce qu'elle est devenue.
Lorsque, ado, Julia décide d’aller célébrer la chute du Mur, à Berlin, sa « ligne de vie » se divise une première fois. Julia n⁰ 1 oublie son passeport dans sa chambre et, au moment d’aller le chercher, se fait coincer par une prof : ses amis partent sans elle. Julia n⁰ 2, elle, sera du voyage : sa meilleure amie (Esther Garrel) lui a rappelé de prendre ses papiers. En toute logique, Julia n⁰ 2 adulte finit par revenir s’installer à Berlin tandis que Julia n⁰ 1, plus sage, reste à Paris. L’occasion de présenter une Julia 1a, 1b et même 1b’ en fonction de ses rencontres. Pas d’inquiétude (ni d’algèbre, en définitive), l’ensemble reste lisible… et chaque Julia arbore sa propre coupe de cheveux.

TELERAMA
Si Julia, ado, n’était pas allée à Berlin, se serait-elle installée en Allemagne ? Le cinéaste Olivier Treiner imagine les milles et une vies qu’aurait pu mener une jeune femme. Un film plein d’énergie auquel on pardonnera quelques énormités “lelouchiennes”.
Dans ce Tourbillon de la vie, point de Jeanne Moreau : l’héroïne blonde est incarnée par Lou de Laâge. Plutôt trois (ou même quatre) fois qu’une car plusieurs versions de Julia, son personnage, cohabitent dans le film en fonction des petits hasards qui façonnent une vie.

Le Tourbillon de la vie consacre beaucoup de temps aux relations amoureuses de son héroïne, au point que le dispositif rappelle parfois celui d’Il était temps, de Richard Curtis (2013). À ceci près que Julia n’a pas la chance de pouvoir naviguer entre ses vies – le spectateur, si. Le film s’emploie à montrer que ce qui peut sembler être la vie idéale à un moment vient avec son lot de catastrophes. Olivier Treiner passe pour un Richard Curtis qui aurait revu tous les Lelouch après avoir lu Kundera. Avec la gourmandise du premier film, le réalisateur met en scène une sorte de ballet entre les différentes versions des personnages qui, dans certaines réalités, ne s’adressent pas la parole.

C’est du cinéma de papa grande époque, on est un peu, voire beaucoup, tenus par les sentiments (et les violons d’une bande originale kitschissime – quand ce n’est pas carrément le Va pensiero de Verdi pour mettre tout le monde d’accord, dans la scène finale). Plus simple, le film aurait pu être sincèrement bouleversant. Reste, séquence par séquence, une émotion certaine et des personnages qui se révèlent. Grégory Gadebois, par exemple, est immense dans toutes les versions du père renfrogné qu’il compose. Mais le spectateur ne le voit pas tout de suite, un peu comme Julia qui ne découvre son père que sur le tard.
LE TOURBILLON DE LA VIE, Olivier Treiner 2022, Lou de Laage, Raphael Personnaz, Aliocha Schneider, Esther Garrel (societe)@@@ (E)
À la fin de sa vie, Julia s'interroge sur le rôle que le hasard a joué durant son existence. À plusieurs reprises, il a fait basculer son destin. Elle se demande alors si les autres versions d'elle-même qui ...

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LE VENT DES SABLES, Stéphane Kappes 2024, Marie-Josée Croze, Tom Leeb, Alexandre Brasseur (policier)@@


A quelques jours du départ du Vendée globe, le sponsor du favori de la compétition est retrouvé mort, ligoté avant d’être jeté à l’eau, à quelques mètres de la ligne de départ. Judith Kamara, enfant du pays, et Olivier Finet, flic très soigneux, débarquent de la SRPJ d’Angers pour répondre à la question rituelle, moteur de tout téléfilm policier du samedi soir homologué : qui a bien pu faire le coup ? Serait-ce la compagne, ou l’amant, désireux de se débarrasser d’un mari encombrant et bigrement riche ? Serait-ce le skipper, ou un membre de son équipe, eux aussi cupides ? Ou pourquoi pas l’enquêtrice Kamara elle-même, tenez ?

TELERAMA
Pour tenir les spectatrices et spectateurs en haleine une heure trente durant, Frédéric Faurt et Lionel Pasquier (déjà responsables de plusieurs Meurtres à… et Crimes à…) n’écartent aucune piste. Les deux scénaristes n’ont pas non plus lésiné sur tout ce qui sépare les deux flics dépareillés à la tête de l’enquête. L’une, torturée par son passé, est taiseuse, l’autre a besoin de s’exprimer et de réfléchir à haute voix. L’un est méticuleux et procédurier, l’autre est plutôt rentre-dedans et instinctive. L’un est hypocondriaque… enfin, chacun a saisi l’idée. Point de vent d’innovation sur Le Vent des sables.
LE VENT DES SABLES, Stéphane Kappes 2024, Marie-Josée Croze, Tom Leeb, Alexandre Brasseur (policier)@@ (E)
A quelques jours du départ du Vendée globe, le sponsor du favori de la compétition est retrouvé mort, ligoté avant d’être jeté à l’eau, à quelques mètres de la ...

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LE VENT SE LEVE, Ken Loach 2006, Cillian Murphy, Padraic Delaney, Liam Cunningham (histoire guerre)@@@


Irlande, 1920. Des paysans s'unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour mater les velléités d'indépendance du peuple irlandais. Par sens du devoir et amour de son pays, Damien abandonne sa jeune carrière de médecin et rejoint son frère Teddy dans le dangereux combat pour la liberté.

TELERAMA
On réduit trop souvent l’œuvre de Ken Loach à la défense des opprimés. En omettant de dire que le combat à mener est toujours compliqué, violent — il oblige à des sacrifices. C’est le sujet même de cette fresque (Palme d’or). Dans la lande irlandaise, en 1920. Teddy et Damien, deux frères très proches, sont engagés dans la lutte pour l’indépendance de leur pays. Lorsque les Britanniques torturent le premier, le second le soigne puis le remplace dans ses responsabilités, quitte à effectuer le sale boulot. Puis survient le moment où la guerre d’indépendance vire à la guerre fratricide, au double sens du mot. Des divisions surgissent. Les partisans du traité de paix avec les Britanniques jurent que c’est un premier pas, les autres que c’est un recul. Pour Loach, marxiste devant l’éternel, ce débat occulte surtout une chance historique : la possibilité de la révolution socialiste. L’échec est ici d’autant plus poignant que les deux frères sont traités avec la même compassion. C’est toute la force du film, qui tend vers une forme de tragédie shakespearienne.
Loach combine le général (l’histoire politique et militaire) et le particulier. Il reste toujours concret, direct et sec, d’un classicisme digne des grands, comme Ford. Il y a bien quelques phases d’exaltation. Mais l’amertume domine le tableau, intense avec ses couleurs de tweed, ses intérieurs de ferme plongés dans la pénombre, ses ciels bas et lourds. « Nous sommes des étranges créatures pour nous-mêmes », dit Damien. Le vent orageux qui se lève ici est chargé de cendres.
LE VENT SE LEVE, Ken Loach 2006, Cillian Murphy, Padraic Delaney, Liam Cunningham (histoire guerre)@@@ (E)
Irlande, 1920. Des paysans s'unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour mater les velléités d'indépendance du p ...

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LE VETERAN, Robert Lorenz 2021, Liam Neeson (road movie)@@


Le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, Jim Hanson, un fermier et ancien combattant du Viêtnam, traverse une période difficile. Sa femme vient de mourir d'un cancer et la banque est sur le point de saisir sa propriété.

TELERAMA
Deuxième long de Robert Lorenz, producteur et assistant-réalisateur du grand Clint . Un récit initiatique, tout en retenue, dans le sillage d’“Un monde parfait”
Robert Lorenz signe son deuxième long métrage, neuf ans après Une nouvelle chance (2012). Inédit dans les salles françaises, « Le Vétéran » roule d’un ranch de l’Arizona à une ferme de l’Illinois : cet ancien marine, endetté et endeuillé (Liam Neeson, bien sûr), protège un enfant mexicain qui a passé la frontière illégalement avec un cartel de la drogue à ses trousses.

Le film laisse d’abord augurer un bain de sang mais glisse, insensiblement, vers un récit initiatique façon Un monde parfait (Eastwood, 1993), entre partage d’un hamburger et apprentissage du tir au pistolet. Le cinéaste opte pour un style nonchalant, fait durer les plans, rend les scènes d’action immersives et les autres, mélancoliques.

Ce principe d’économie s’applique même au héros, conscient de ses forces et de ses faiblesses, passant son temps à fuir pour esquiver l’adversaire, réduisant les affrontements au strict minimum. Vieillissant, conservateur, misanthrope, l’homme est un avatar de Clint, auquel Neeson emprunte, furtivement, quelques tics, de la mâchoire serrée au regard électrique.
LE VETERAN, Robert Lorenz 2021, Liam Neeson (road movie)@@ (E)
Le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, Jim Hanson, un fermier et ancien combattant du Viêtnam, traverse une période difficile. Sa femme vient de mourir d'un cancer et la banque est sur le poin ...

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LE VOYAGE DU DR DOLITTLE, Stephen Gaghan 2020, (fantastique)@


Après avoir perdu sa femme il y a sept ans, l'excentrique docteur John Dolittle s'exile derrière les hauts murs de son manoir, avec pour seule compagnie sa ménagerie d'animaux exotiques, mais quand ...

TELERAMA
Libéré de ses obligations d’Iron Man, Robert Downey Jr se frotte à un autre super-héros : le Dr Dolittle, créé par l’écrivain anglais Hugh Lofting au début du XXe siècle, possède le don de communiquer avec les animaux. L’excentrique aventurier part ici à la recherche d’un remède destiné à sauver la reine Victoria…

Dotée d’un budget impérial de 175 millions de dollars, cette comédie trépidante, un tantinet lassante à force de gags, réunit un ours polaire frileux, un perroquet qui parle avec la voix d’Emma Thompson, un gorille en analyse, un phasme espion et un dragon qui pète ! On aurait 8 ans, on jubilerait.
LE VOYAGE DU DR DOLITTLE, Stephen Gaghan 2020, (fantastique)@@ (E)
Après avoir perdu sa femme il y a sept ans, l'excentrique docteur John Dolittle s'exile derrière les hauts murs de son manoir, avec pour seule compagnie sa ménagerie d'animaux exotiques, mais quand ...

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LEILA ET SES FRERES, Saeed Roustayi 2022 @@@


Leila passe sa vie à prendre soin de ses parents et de ses quatre frères. Dans un pays sous le coup de sanctions économiques internationales, sa famille est criblée de dettes. Alors que tous essayent désespérément de joindre les deux bouts, Leila découvre que son père cache son héritage. Il veut se servir de l'argent pour devenir le nouveau patriarche du clan, plus haut grade dans la tradition perse.

TELERAMA
En Iran, les mésaventures d’une famille de Pieds nickelés qui magouille pour sa survie. Une tragi-comédie virtuose… ou d’une lourdeur complaisante ?

Pour
S’il dialogue avec Parasite, la Palme d’or 2019, ce n’est pas seulement parce que Leïla et ses frères dépeint lui aussi, et brillamment, une famille de chômeurs contraints de magouiller pour échapper à la misère et à la promiscuité. En effet, son auteur, Saeed Roustaee, utilise également l’un des motifs du film sud-coréen : les W.C. Chez Bong Joon-ho, ils étaient curieusement surélevés, trône absurde sur lequel les personnages parvenaient, moyennant contorsions, à capter le WiFi. Le jeune prodige du cinéma iranien y trouve, pour sa part, une manière d’ascenseur social : en poussant ses frangins à racheter les toilettes d’un centre commercial afin d’en faire une boutique, Leïla espère bien remédier, enfin, à la merditude des choses.

À peine plus d’un an après la sortie française de son deuxième long métrage La Loi de Téhéran, époustouflant polar sur le business de la drogue et son impitoyable répression au pays des mollahs, Saeed Roustaee frappe fort avec cette saga familiale qui tient à la fois de la comédie italienne et de l’hommage assumé au Parrain de Coppola. Découvert en compétition à Cannes, où il a dû, contre toute attente, se contenter du prix Fipresci décerné par la critique internationale, Leïla et ses frères présente surtout des points communs avec Life and a Day, premier film de l’auteur, un drame social encore inédit chez nous et qui pourrait sortir prochainement : mise en scène de l’exiguïté domestique, profusion étourdissante des dialogues, violence iconoclaste des échanges. « Pourquoi vous ne crevez pas, tous les deux ? » hurle ainsi la dévouée Leïla (remarquable et émouvante Taraneh Alidoosti) à ses parents avant de gifler son père.

Harpagon sans fortune, le vieil Ismaël (Saeed Poursamimi) tyrannise sa progéniture, adulte mais précaire, composée de quatre fils, soit huit bras cassés, et d’une fille restée célibataire par sa faute. Le monstrueux papa entend dépenser les économies d’une vie, quarante pièces d’or, dans un cadeau de mariage censé bluffer des cousins méprisants. Comment le convaincre d’utiliser sa cassette à meilleur escient ? En passant par le prisme intime d’une famille qui se tue à survivre, le réalisateur décrit une société écartelée entre des usages hors d’âge et une époque obsédée par l’argent. Au suspense policier de La Loi de Téhéran, il en substitue un autre, pas moins haletant, lié à une inflation hors de contrôle. Ou comment un tweet de Donald Trump peut faire flamber le cours de l’or et réduire des projets en cendres.

Entre l’évacuation d’une usine fermée pour cause de faillite et un mariage luxueux, théâtre de toutes les vanités et d’une terrible humiliation, la virtuosité de Saeed Roustaee dans les scènes d’ampleur continue d’impressionner. Mais le film éblouit plus encore par sa remarquable étude de caractères et sa mécanique de précision : une façon de décortiquer, avec une minutie cruelle, les manigances et les soubresauts de la tribu d’incapables, servie par des acteurs exceptionnels. À mesure qu’ils s’enfoncent dans les sables mouvants de la fatalité, on constate avec quel amour le cinéaste les regarde : comme de grands gosses qui mangent une glace, assis sur des marches, ébahis devant de superbes jeunes femmes descendant d’un 4 × 4 hors de prix. Marie Sauvion

Contre
Le succès international d’Asghar Farhadi (Une séparation, Un héros…) a changé le visage du cinéma iranien. Une nouvelle norme esthétique et narrative s’est imposée aux contemporains et successeurs possibles du réalisateur en vue. L’auscultation d’une société dysfonctionnelle à travers une avalanche de péripéties et de coups de théâtre est ainsi devenue la formule la plus répandue — ce n’était nullement le cas quand le contemplatif Abbas Kiarostami « régnait » sur cette cinématographie.

Dans Leïla et ses frères, on reconnaît sans peine la recette Farhadi, mais en version outrancière. Avec la vanité comme seul trait de caractère du patriarche et l’avidité comme seule motivation de ses grands enfants, le tableau de famille s’enlise dans la complaisance et la caricature — à en croire l’auteur, la pauvreté implique nécessairement, et directement, la malhonnêteté. Les multiples retournements de situation qui jalonnent cette lourde et interminable fable n’en paraissent que plus forcés. Louis Guichard
LEILA ET SES FRERES, Saeed Roustayi 2022 @@@ (E)
Leila passe sa vie à prendre soin de ses parents et de ses quatre frères. Dans un pays sous le coup de sanctions économiques internationales, sa famille est criblée de dettes. Alors que tous essayent déses ...

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LES AMBITIEUX, Catherine Corsini 2006, Karin Viard, Eric Caravaca (sentimental)@@


Julien, un jeune auteur, rêve d'être édité. Petit miracle : il décroche un rendez-vous avec une éditrice redoutable, Judith Zahn. Si celle-ci ne lui reconnaît aucun talent, elle le trouve à son goût. Julien, espérant ainsi se faire publier, devient son amant. Un soir, il fouille dans les affaires de Judith et découvre l'histoire de son père, un révolutionnaire mort au combat en Amérique du Sud. Il décide d'en faire un livre sans rien dire à Judith...

TELERAMA
Comédie sentimentale douce-amère qui frise parfois la caricature, mais sauvée par le savoureux talent de ses interprètes, Éric Caravaca et Karin Viard.
Ala fois comédie sentimentale, chronique d'une machination et satire d'un milieu où sexe et pouvoir marchent ensemble, Les Ambitieux est une tambouille douce-amère dont le goût doit beaucoup aux acteurs et à leur savoureuse interprétation. Le film suit le parcours initiatique de Julien, un Rastignac au petit pied (Eric Caravaca est parfait en arriviste mou) dont la fausse modestie camoufle mal la dévorante ambition : devenir un écrivain reconnu. Monté à Paris, le voilà pris dans les filets de Judith, une redoutable éditrice (Karin Viard), dont il devient l'amant. A ses côtés et à son insu, Julien va enfin trouver le grand sujet de roman qui lui manquait : l'histoire rocambolesque du père de Judith...

Si Catherine Corsini (La Nouvelle Eve, La Répétition) frise souvent la caricature (le personnage de l'éditrice a finalement du mal à émouvoir), le mélange des genres donne du rythme au récit. Entre deux cocasseries, la réalisatrice parvient même à saisir quelques vérités sur les manigances de deux mondes (l'édition et la télévision) également minés par les luttes de pouvoir.
LES AMBITIEUX, Catherine Corsini 2006, Karin Viard, Eric Caravaca (sentimental)@@ (E)
Julien, un jeune auteur, rêve d'être édité. Petit miracle : il décroche un rendez-vous avec une éditrice redoutable, Judith Zahn. Si celle-ci ne lui reconnaît aucun talent, elle le trouve &agrav ...

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LES AMOURS D ANAIS, Charline Bourgeois-Tacquet 2021, Denis Podalydès, Valeria Bruni-Tedeschi et une Anaïs Demoustier (sentimental homosexualite)@@


Anaïs, la trentaine, est étudiante en thèse et vit à 100 à l'heure entre son ex-petit ami, un homme d'âge mûr et marié qu'elle a rencontré lors d'une soirée, ses problèmes domestiques et la recherche de petits boulots. Des événements inattendus vont l'obliger à reconsidérer sa façon de concevoir sa vie.

TELERAMA
Anaïs (Demoustier, irrésistible) est un tourbillon. Malgré les épreuves, elle court après le bonheur, l’amour et… la femme de son amant. Délicieux portrait d’un feu follet.

Anaïs n’est d’abord qu’un tourbillon de paroles contradictoires et d’actes à l’avenant. Bien que pressée, elle arrive en retard à tous ses rendez-vous — avec la propriétaire de son appartement à qui elle doit des mois de loyer, ou avec son ex-amoureux dont elle refusait de partager le sommeil et le quotidien… Et puis elle se sauve, court vers le moment suivant, le coup de cœur d’après. Cette héroïne feu follet (Anaïs Demoustier, irrésistible) donne sa forme enlevée au premier long métrage de Charline Bourgeois-Tacquet, tout en élans et ellipses.

Pourtant, la vitalité joyeuse du personnage est mise à l’épreuve quand Anaïs découvre la rechute du cancer de sa mère, et du même coup, la fin d’une certaine éternité familiale qu’elle croyait encore à portée de train. Dans le même temps, la jeune femme, doctorante en lettres, désargentée, cède aux avances d’un éditeur en âge d’être son père (Denis Podalydès). Mais, vite déçue par la « pusillanimité » de cet homme installé, elle succombe à une fascination imprévue pour sa compagne écrivaine, Émilie (Valeria Bruni Tedeschi).

En gardant son rythme et sa verve, le film approche alors un certain vertige de l’identité quand celle-ci se confond avec le désir : impossible de savoir si Anaïs aspire à être Émilie ou bien à être avec elle… Le dénouement de cette quête de soi est un morceau de bravoure, donnant à entendre la voix même de la raison, mais subtilement déréglée par un mélange de doute et d’espoir fou.
LES AMOURS D ANAIS, Charline Bourgeois-Tacquet 2021, Denis Podalydès, Valeria Bruni-Tedeschi, Anaïs Demoustier (sentimental homosexualite)@@ (E)
Anaïs, la trentaine, est étudiante en thèse et vit à 100 à l'heure entre son ex-petit ami, un homme d'âge mûr et marié qu'elle a rencontré lors d'une soirée, ses problè ...

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LES AMOURS IMAGINAIRES, Xavier Dolan 2010, Niels Schneider, Monia Chokri (thriller sentimental)@@@


Francis et Marie sont amis, dandys, célibataires et aventureux. Ils tombent tous les deux amoureux du même garçon, Nicolas, aussi délicat qu'indéchiffrable. Le jeune homme devient leur obsession et bientôt un objet de rivalité entre les deux.

TELERAMA
Francis est homo, doux comme un agneau et un rien gommeux. Marie est hétéro, sèche comme un coup de trique et sapée vintage. Les deux Québécois sont obsédés par le même homme : un adonis allumeur.
Xavier Dolan, 21 ans, s'attaque à un thème éternel : le caractère illusoire du sentiment amoureux. Que dire de neuf ? Le jeune cinéaste détourne la question en misant sur la forme et orchestre le ballet chimérique des amoureux de l'amour. Ralentis chics à la Wong Kar-wai, acteurs filmés de dos comme chez Gus Van Sant, couleurs almodóvariennes : de l'alchimie de ces emprunts naît un style bien à lui, désinvolte et sophistiqué. Entre la cristallisation telle que la décrit Stendhal et la désillusion, il ne se passe rien, ou presque. Mais, dans ce laps de temps, les personnages se sont inventé mille et un scénarios. Le film croque avec causticité les mésaventures de ses héros. De l'ironie au désenchantement, on n'est jamais très loin. Sous leur vernis branché et le raffinement de leur discours, Marie et Francis sont, au fond, deux créatures esseulées. Des scènes de lit se dégage une vraie mélancolie. Un chagrin sans chiqué. — Mathilde Blottière
LES AMOURS IMAGINAIRES, Xavier Dolan 2010, Niels Schneider, Monia Chokri (thriller sentimental)@@@ (E)
Francis et Marie sont amis, dandys, célibataires et aventureux. Ils tombent tous les deux amoureux du même garçon, Nicolas, aussi délicat qu'indéchiffrable. Le jeune homme devient leur obsession et bient&oc ...

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LES AVENTURES D UN MATHEMATICIEN, Thorsten Klein 2020, Philippe Tlokinski, Esther Garrel


Durant la Seconde Guerre mondiale, le mathématicien polonais Stan Ulam et son frère Adam sont boursiers à l'université de Harvard. Stan Ulam est approché par son ami John von Neumann pour participer au projet Manhattan à Los Alamos. Le film traite du projet Manhattan, et pose la question morale de l'utilisation d'armes nucléaires.

TELERAMA
Connaissez-vous Stanislaw Ulam, mathématicien juif polonais exilé aux États-Unis, qui, non content d’être l’un des géniteurs de l’informatique, contribua de manière décisive aux recherches sur l’arme atomique pendant la Seconde Guerre mondiale (au sein du « projet Manhattan »), puis durant la guerre froide (autour de la fameuse bombe H) ? Ce film intelligent et méditatif, parfois un brin austère, retrace les épreuves intimes et les questionnements moraux d’un savant face à l’effroyable portée de ses découvertes. À travers ce parcours, le cinéaste allemand Thor Klein dresse le portrait subtil d’une génération de jeunes et brillants scientifiques, ayant presque tous fui l’Europe nazie pour devenir les Prométhée tourmentés du XXe siècle. Attachant, le comédien Philippe Tlokinski contribue à humaniser ces aventures fort cérébrales.
LES AVENTURES D UN MATHEMATICIEN, Thorsten Klein 2020, Philippe Tlokinski, Esther Garrel(histoire guerre)@@ (E)
Durant la Seconde Guerre mondiale, le mathématicien polonais Stan Ulam et son frère Adam sont boursiers à l'université de Harvard. Stan Ulam est approché par son ami John von Neumann pour participer au pro ...

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LES BEAUX JOURS, Marion Vernoux 2013, Fanny Ardant, Patrick Chesnais, Laurent Lafitte (societe moeurs)@@@


Caroline vient de prendre sa retraite. Plus tôt que prévu, ses filles l'inscrivent au centre Les Beaux Jours qui propose divers ateliers. Julien, la quarantaine sans attache, ne cache pas son attirance pour Caroline qui finit par se laisser séduire.

TELERAMA
Voilà une comédie sentimentale proche de la fable. Réaliste, mais pas encombrée d’explications psychologiques. L’emballement de Caroline et de Julien n’est pas la conséquence d’un manque – la sexagénaire a un mari qu’elle aime. Les épisodes s’enchaînent sans heurt ni fausse note. Dans leurs regards, leurs gestes, leur manière de plaisanter ensemble, les deux comédiens font très bien ressentir le désir et la complicité amoureuse. Fanny Ardant se montre affriolante et émouvante, sans perdre de sa malice. L’amour donne ici des ailes en modifiant la perception du temps qu’il reste…

Marion Vernoux filme cette histoire dans un présent si proche de l’insouciance que Caroline veille à peine à dissimuler son infidélité. Lorsque son mari l’apprend, le film passe à un registre plus douloureux, mais sans s’appesantir. C’est un autre atout que de faire du cocu un personnage qui compte. Patrick Chesnais est royal, toujours digne quoique malheureux, séduisant malgré lui.

LES BEAUX JOURS, Marion Vernoux 2013, Fanny Ardant, Patrick Chesnais, Laurent Lafitte (societe moeurs)@@@ (E)
Caroline vient de prendre sa retraite. Plus tôt que prévu, ses filles l'inscrivent au centre Les Beaux Jours qui propose divers ateliers. Julien, la quarantaine sans attache, ne cache pas son attirance pour Caroline qui finit p ...

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LES BIEN AIMES, Christophe Honoré 2011, Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve (sentimental musical)@@


Du Paris des sixties au Londres des années 2000, Madeleine, puis sa fille Véra vont et viennent autour des hommes qu'elles aiment. Mais toutes les époques ne permettent pas de vivre l'amour avec légèreté. Comment résister au temps qui passe et qui s'attaque à nos sentiments les plus profonds ?

TELERAMA
Des années 1960 aux années 2000, entre Paris, Prague et Londres, les destinées sentimentales d’une mère (Ludivine Sagnier et Catherine Deneuve), pionnière de la légèreté, et de sa fille (Chiara Mastroianni), héritière malheureuse de la liberté sexuelle. Le film le plus romanesque de Christophe Honoré.

Que faisiez-vous le 11 septembre 2001 ? Parmi les grandes scènes du nouveau film de Christophe Honoré, il y a celles où l'héroïne, Véra (Chiara Mastroianni), à la poursuite d'un amour impossible, échoue ce jour-là, non pas à New York mais à Montréal, pour cause d'avion dérouté. L'épisode est stupéfiant, n'en citons qu'un détail : descendue au milieu de la nuit au bar de son hôtel, confrontée aux images en boucle de l'effondrement des tours, la jeune femme demande s'il est possible de « changer de chaîne », comme si elle voulait zapper la catastrophe, qui encombre ses propres tourments...

Il y a sans doute quelque chose de scandaleux dans l'égoïsme des personnages que met en scène Honoré depuis Dans Paris : obsédés par quelqu'un qui leur échappe ou qu'ils ont perdu, ils ne veulent rien (sa)voir d'autre. Ce « scandale », aussi vieux que le sentiment amoureux, le cinéaste l'a toujours assumé pleinement, zappant lui aussi les sujets de société. Il en a tiré des merveilles de lyrisme acidulé – voir La Belle Personne et évidemment Les Chansons d'amour. Avec Les Bien-Aimés, il s'agit d'autre chose. On discerne toutes les fêlures que cache l'égoïsme des amoureux, cette fois rattrapés par le monde et par le temps : l'histoire court, chronologiquement, de 1963 à 2008.

En faisant défiler les époques, Honoré dessine des lignes de vie croisées, parallèles ou brisées, et fait apercevoir un drôle de gouffre entre les générations. C'est dans la durée que le film prend toute sa force. La première période, consacrée à la mère (Ludivine Sagnier pour les années 1960-1970, puis Catherine Deneuve), peut ainsi apparaître comme un prologue charmant. Il faut que les destins s'esquissent : en pionnière de la légèreté, la mère saura s'inventer une vie de retrouvailles avec son amour contrarié, intermittent (Milos Forman), n'hésitant pas à se marier avec un autre (Michel Delpech). Tandis que sa fille, héritière fêtarde de la liberté sexuelle, sans attaches ni contraintes, s'épuisera à vouloir quelqu'un qui la rejette.

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Si destinées il y a, le cinéma d'Honoré reste heureusement celui des instants : disjoints, distendus, suspendus. Le tragique de l'existence a l'élégance de se laisser lire en filigrane, à travers les multiples citations – Demy, Truffaut, Buñuel, Ophuls. Et plus encore à travers les chansons originales d'Alex Beaupain. Elles explorent de façon radieuse tout un nuancier de sentiments déchirants – le dégrisement de la fin de la jeunesse, des abîmes de solitude... Mais aussi les contradictions que recèle chacun de ces sentiments.

C'est curieux comme un être peut régner sur toute notre vie, dit en substance Deneuve, au moment du bilan. Voilà une définition possible du (de la) bien-aimé(e). Chacun(e) a le sien ou la sienne, pour le meilleur ou pour le pire. Toute à sa passion impossible, Véra laisse éternellement mariner un collègue (Louis Garrel) qui l'a élue, elle, mais en qui elle ne voit qu'un ami de beuverie, voire un cousin du désespoir. Chaque personnage se retrouve, tôt ou tard, seul à chanter dans les rues sa hantise amoureuse, qui est à la fois un poison et une raison de vivre. Un pays perdu et nécessaire. On peut vivre sans l'autre, mais on ne peut vivre sans l'aimer, telle est la morale de ce magnifique traité du manque.
LES BIEN AIMES, Christophe Honoré 2011, Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve (sentimental musical)@@ (E)
Du Paris des sixties au Londres des années 2000, Madeleine, puis sa fille Véra vont et viennent autour des hommes qu'elles aiment. Mais toutes les époques ne permettent pas de vivre l'amour avec légèret&ea ...

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LES BIENFAITS DE LA COLERE, Mike Binder, Kevin Kostner, Joan Allen (sentimental)@@


Rendue cynique par l'abandon inexpliqué de son mari, Terry Wolfmeyer (Joan Allen),une femme au foyer déverse, sa rogne sur ses quatre filles (Erika Christensen, Evan Rachel Wood, Keri Russell, Alicia Witt) et s'engage dans une liaison avec son voisin (Kevin Costner).
LES BIENFAITS DE LA COLERE, Mike Binder, Kevin Kostner, Joan Allen (sentimental)@@ (E)
Rendue cynique par l'abandon inexpliqué de son mari, Terry Wolfmeyer (Joan Allen),une femme au foyer déverse, sa rogne sur ses quatre filles (Erika Christensen, Evan Rachel Wood, Keri Russell, Alicia Witt) et s'engage dans une ...

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LES BRONZES AMIS POUR LA VIE Jean-Marie Poire 2006, Christian Clavier, Thiery Lhermitte, Gerard Jugnot, Michel Blanc (middle)@@


Vingt-sept ans après leur rencontre au Club Med, Popeye, Jean-Claude Dus, Nathalie et Bernard, Gigi et Jérôme se retrouvent en Sardaigne dans le club de vacances que Popeye gère avec une incompétence abyssale.
Événement cinématographique du début de l'année 2006, le troisième volet des "Bronzés", réalisé par Patrice Leconte, le complice des débuts, renoue avec l'esprit satirique et potache de ses prédécesseurs.
LES BRONZES AMIS POUR LA VIE Jean-Marie Poire 2006, Christian Clavier, Thiery Lhermitte, Gerard Jugnot, Michel Blanc (comique)@@ (E)
Vingt-sept ans après leur rencontre au Club Med, Popeye, Jean-Claude Dus, Nathalie et Bernard, Gigi et Jérôme se retrouvent en Sardaigne dans le club de vacances que Popeye gère avec une incompétence abyssa ...

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LES BUDDENBROOKS Le declin d'une famille, Heinrich Breloer 2008 (saga)@@


Les Buddenbrook, sous-titré Le déclin d'une famille est l'un des premiers romans de Thomas Mann, paru en 1901 à Berlin, chez Fischer. Grâce à cette œuvre de jeunesse Thomas Mann reçut le prix Nobel de littérature en 1929, alors que cette récompense concerne généralement l'œuvre complète d'un auteur.

TELERAMA
Adapté du roman-fleuve de Thomas Mann, ce téléfilm à la réalisation linéaire raconte le triste destin d’une riche famille de Lübeck, qui a fait fortune dans le négoce du grain.

En 1929, le romancier Thomas Mann recevait le prix Nobel de littérature pour ce roman-fleuve relatant sur plusieurs générations le déclin d’une riche famille de négociants en grain de Lübeck, entre 1835 et 1877. Une saga foisonnante, doublée d’une chronique sociale aiguisée. En adaptant ce monument pour la télévision, Heinrich Breloer (déjà auteur de Thomas Mann et les siens) fait preuve d’une certaine maîtrise formelle et assume le parti pris nécessaire de la simplification. Le réalisateur relègue au second plan les soubresauts de l’Histoire et la peinture sociale de l’époque — réduite à quelques repères schématiques — pour se concentrer sur le destin intime du consul Buddenbrook, de sa femme et de leurs trois enfants : le solide Thomas, sur lequel reposent les espoirs paternels ; Christian, le fantasque et inconscient cadet ; Antonie, la frivole et séduisante fille de la maison.

Sur près de trois heures, le récit déroule, à la manière d’une tragédie grecque, un processus inexorable : la désagrégation morbide d’une lignée emblématique d’un ordre social finissant, dont les membres, considérés comme les « maillons d’une chaîne », sacrifient leur bonheur personnel sur l’autel de traditions séculaires. Tonie, en cédant à la pression du mariage ; Thomas, en portant le fardeau de l’entreprise familiale… L’époque est parfaitement reconstituée (des décors aux costumes), l’interprétation, très correcte, mais la réalisation, linéaire et un brin empesée, prive l’ensemble d’un véritable souffle romanesque.

SYNOPSIS
A Lübeck, riche cité hanséatique, la famille Buddenbrook a fait fortune dans le négoce du grain. En 1835, son installation dans un bel hôtel particulier est l'occasion d'une fête où se réunissent les trois générations : l'aïeul Johann et son épouse Antoinette, leur fils le consul et sa femme Elisabeth, et les petits-enfants : Thomas, Christian et Antonie. Le destin de cette nouvelle génération semble tout tracé : Thomas, l'aîné, dirigera l'entreprise, Christian le secondera et Antonie épousera à son tour un négociant. Les Buddenbrook ne le savent pas encore, mais leur monde apparemment immuable est sur le point de s'effondrer. Avec la mort de Johann, c'est le début du déclin...
LES BUDDENBROOKS Le declin dune famille, Heinrich Breloer 2008 (saga)@@ (E)
Les Buddenbrook, sous-titré Le déclin d'une famille est l'un des premiers romans de Thomas Mann, paru en 1901 à Berlin, chez Fischer. Grâce à cette œuvre de jeunesse Thomas Mann reçut le prix N ...

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LES CERF VOLANTS DE KABOUL, Marc Forster 2007, Khalid Abdalla, Atossa Leoni (societe afghanistan)@@@


Hassan, le fils des domestiques, protège Amir, peureux fils d'un commerçant de Kaboul. Les deux garçons sont comme des frères. Mais un jour, au lieu de secourir son ami agressé, Amir prend la fuite. Cette trahison résonne avec l'histoire qui se joue au même moment en Afghanistan : les Soviétiques envahissent le pays, tandis qu'Amir et son père le quittent. Vingt ans après, Amir l'exilé reçoit un appel de son ami Rahim Khan, lui disant qu'il peut encore réparer ses fautes.

TELERAMA
Au début des années 70, au cœur de Kaboul, deux amis, Amir et Hassan, partagent le bonheur d’un après-midi à faire voler des cerfs-volants. Une bouleversante histoire d’amitié, tirée du roman du même nom de Khaled Hosseini.

Voilà une curiosité : un film américain, soutenu par une major, avec des comédiens d'origine égyptienne, iranienne ou afghane, et dont les deux tiers des dialogues sont en dari, la langue afghane. Hollywood au pays des talibans, on craint le pire... Mais Marc Forster (À l'ombre de la haine) s'empare avec ferveur d'un livre remarqué de Khaled Hosseini et signe une authentique épopée romanesque.

En 1979, le jeune Amir, fils d'un notable de Kaboul, est inséparable de Hassan, fils des domestiques. Rêveur et craintif, Amir vit en réalité sous la protection de son ami, qu'il trahira un jour honteusement. Vingt ans plus tard, installé en Californie, Amir reçoit un coup de téléphone qui va le ramener sur la terre de son enfance. Les marchés colorés et les concours de cerfs-volants y ont fait place à un paysage de ruines et de terreur... Ces deux Kaboul décrivent le martyre de l'Afghanistan sous le joug soviétique, puis sous le régime des talibans. Histoire d'exil et de pardon, de fraternité et d'intégration, Les Cerfs-volants de Kaboul est souvent d'une véracité saisissante.
LES CERF VOLANTS DE KABOUL, Marc Forster 2007, Khalid Abdalla, Atossa Leoni (societe afghanistan)@@@ (E)
Hassan, le fils des domestiques, protège Amir, peureux fils d'un commerçant de Kaboul. Les deux garçons sont comme des frères. Mais un jour, au lieu de secourir son ami agressé, Amir prend la fuite. Cette ...

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LES CHANSONS D AMOUR, Christophe Honore 2007, Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Chiara Mastroiani (musical)@@


Par amour, Julie accepte de faire ménage à trois avec la collègue de son petit ami Ismaël. Mais cette situation finit par devenir pesante pour la jeune femme qui aimerait être à nouveau seule avec lui. Mais quand Julie décède brutalement, tout devient bancal pour ce trio amoureux et surtout dans la vie d'Ismaël qui essaie difficilement de gérer son deuil.

TELERAMA
Un film musical traversé par le drame, mais illuminé par la beauté palpitante des chansons d’Alex Beaupain et par la grâce des interprètes : Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Clotilde Hesme, sans oublier Chiara Mastroianni… Un casting très pop pour un film enchanteur.

faisait plusieurs années que Christophe Honoré, enfant terrible et crâneur, doué en tout (écrivain, critique, cinéaste, etc.), promettait sans convaincre totalement. Le brio dessert parfois. Il a fallu attendre Dans Paris (2006) pour qu’Honoré fasse la différence. Un an après, avec Les Chansons d’amour, il offrait le meilleur de lui-même, et ce qu’il a toujours voulu atteindre : une forme de légèreté pop qui permette de dire l’amour et le sexe, la famille et le deuil, sans céder au pathos. La comédie musicale, Honoré tournait autour depuis 17 fois Cécile Cassard, où Romain Duris reprenait une chanson d’un film de Jacques Demy, Lola. On pense de nouveau à Demy ici, modèle français inégalé, intimidant, mais pas pour Honoré, qui perpétue sans complexe le genre en lui apportant du sang neuf.

C’est dans le lit conjugal de la belle Julie (Ludivine Sagnier) et du beau Ismaël (Louis Garrel) que s’invite la première note de fantaisie. Elle s’appelle Alice (Clotilde Hesme) et rejoint avec naturel les tourtereaux sous les draps. Chacun est sagement couché, un livre à la main. Un clin d’œil à Dans Paris et, avant lui, aux vieux films de Godard ou Truffaut. Mais cette fois Christophe Honoré pimente le badinage, l’amour se fait à trois. Un chassé-croisé cocasse s’improvise sous l’édredon où chacun tente de trouver sa place, la plus érotique qui soit. Manège osé et plein d’insouciance à la fois, où Honoré s’amuse à chambouler les codes du cinéma et les combinaisons de la chair. L’amour libre, comme on disait naguère ? Pas tout à fait. Plutôt l’amour sans tabous, mais avec de nouvelles règles, de nouvelles formes de cinéma, d’abord fondées sur le jeu. Car sans jeu, point de jeunesse. Ce couple-là, Honoré y tient et le soigne jusqu’au bout. L’élan, la pirouette, le ping-pong verbal animent la plupart des chansons du film, dialogues vifs et espiègles à deux ou à trois pour des jeux tour à tour galants, cruels, vicieux (« du bout de ta langue/nettoie-moi partout ») ou mélancoliques. Un dimanche de la vie, c’est toute la famille de Julie réunie au complet autour de la galette des Rois qui se lance dans une complainte magnifique sur la pluie qui tombe à Paris. Premier temps fort musical où le film décolle, prend de la hauteur. Les paroles circulent, limpides. La grâce est déjà là.

Une grâce bientôt rompue par un drame. Soudain et glaçant. Sur le deuil et la difficulté de le surmonter, Honoré a déjà beaucoup donné, faisant de ce thème le point d’ancrage de toute son œuvre, cinématographique comme littéraire. On pourrait lui reprocher, s’il n’avait pas ici même parachevé son geste avec le concours précieux d’Alex Beaupain, auteur-compositeur du film. Il faut beaucoup de tact pour une telle alchimie. Beaupain en a : sa musique est une ligne claire, fine sans être maniérée. Les chansons font corps avec les acteurs, leur timbre est fébrile. Ronde cristalline ou marche obsédante, à chaque fois la voix est en avant et avec elle les soupirs, les murmures, le parler-chanter, dans une lignée qui va de Dominique A à Jean-Louis Murat, en passant par Daniel Darc.

Dans cet univers enchanteur, les filles ont la beauté de fées sexuées, blondes, brunes ou fauves. Les garçons, celle d’anges sensuels. Tous les acteurs sans exception, jeunes ou moins jeunes, semblent touchés par la grâce. Mais c’est indéniablement Louis Garrel le plus bluffant. Très bon dans le chant comme dans la pantomime façon cinéma muet, virevoltant ou las, il révèle ici une gamme très variée de sentiments et de sensations. Un peu danseur, un peu acrobate, il joue divinement avec les lois de la gravité, sait être léger comme une plume, mais sait aussi peser et porter sur son dos un fardeau écrasant de douleur. Un Léaud des temps modernes.

On pense de fait beaucoup à la Nouvelle Vague, mais entre autres : Les Chansons d’amour procure la même impression troublante qu’un palimpseste, un mille-feuille de réminiscences musicales et cinématographiques. Pour autant, Honoré ne se retourne pas vers le passé, il s’inscrit bien dans le Paris métissé d’aujourd’hui, un Paris d’hiver, de brume et de gel. Un Paris documentaire, filmé une fois encore de façon très sensible. La vitalité est bien le principe directeur de ce film intemporel et très actuel à la fois, traversé par la mort, mais qui refuse justement tout ce qui lui est associé, de la peur à la résignation. Voilà un hymne à tous les possibles, qui propose diverses manières de vivre ensemble à deux, à trois, en famille, en société, entre homos et hétéros. Il compte large. Comme un film populaire.
LES CHANSONS D AMOUR, Christophe Honore 2007, Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Chiara Mastroiani (drame musical)@@ (E)
Par amour, Julie accepte de faire ménage à trois avec la collègue de son petit ami Ismaël. Mais cette situation finit par devenir pesante pour la jeune femme qui aimerait être à nouveau seule avec lui. ...

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LES CHORISTES Christophe Barratier 2003, Gerad Jugnot


En 1948, Clément Mathieu, professeur de musique sans emploi, accepte un poste de surveillant dans un internat de rééducation pour mineurs; le système répressif appliqué par le directeur, Rachin, bouleverse Mathieu.

TELERAMA
La clé du succès : un air de simplicité, un parfum de modestie. Le plus étonnant est de voir que le réalisateur se place hors de toute compétition avec le cinéma d’aujourd’hui : peu lui importe d’en remontrer par sa façon de filmer ou par son originalité. Ce qui compte, c’est ce qu’il va raconter, avec du cœur et des chœurs…

Après guerre, notre guide est un modeste surveillant (Jugnot, idéal), qui prend ses quartiers dans un internat où tout le monde n’attend que de le bizuter. Mais il va imposer le respect et l’enseigner à ces enfants qui ne l’ont pas appris. Le petit pion, qui cache un musicien sensible, saura, à travers l’apprentissage du chant, transformer des garnements en choristes dont chacun sera fier.

C’est une fable sur le pouvoir des humbles, le mérite des déclassés dont on désespère, et il semble qu’elle ait fait grand bien dans une France qui gagne et se condamne à ne croire qu’aux chefs. Le message passe en douceur, car Christophe Barratier chante aussi l’espoir de l’enfance. Mais son chœur nous parle, sans doute, d’une solidarité à réapprendre.
LES CHORISTES, Christophe Barratier 2003, Gerad Jugnot (societe)@@@ (E)
En 1948, Clément Mathieu, professeur de musique sans emploi, accepte un poste de surveillant dans un internat de rééducation pour mineurs; le système répressif appliqué par le directeur, Rachin, bou ...

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LES CHOSES HUMAINES, Yvon Attal 2023, Alex.Attal, Charlotte Gainsbourg, Pierre Arditi, Mathieu Kassovitz (drame societe)@@@


Un jeune homme est accusé d'avoir violé une jeune femme. Qui est ce jeune homme et qui est cette jeune femme ? Est-il coupable ou est-il innocent ? Est-elle victime ou uniquement dans un désir de vengeance, comme l'affirme l'accusé ?

TÉLÉRAMA
Chez Yvan Attal, les adaptations se suivent et ne se ressemblent pas. Deux ans après Mon chien stupide, qui scrutait la crise existentielle d’un quinquagénaire né sous la plume de John Fante, l’acteur-réalisateur puise chez la romancière Karine Tuil la matière noire d’un drame sur la zone grise, au cœur des débats sur le consentement. Alexandre (Ben Attal, qui a parfois, c’est troublant, la même voix que son père) a-t-il violé Mila (Suzanne Jouannet), la fille du nouveau compagnon de sa mère, durant une soirée floutée par l’alcool et la fumette ? Elle l’accuse, il nie, c’est parole contre parole.
LES CHOSES HUMAINES, Yvon Attal 2023, Alex.Attal, Charlotte Gainsbourg, Pierre Arditi, Mathieu Kassovitz (drame societe)@@@ (E)
Un jeune homme est accusé d'avoir violé une jeune femme. Qui est ce jeune homme et qui est cette jeune femme ? Est-il coupable ou est-il innocent ? Est-elle victime ou uniquement dans un désir de venge ...

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LES CHOSES QU ON DIT LES CHOSES QU ON FAIT, Emmanuel Mouret 2020, Camelia Jordana, Emilie Dequenne @@


Daphné, enceinte de trois mois et en vacances à la campagne, se retrouve seule pour accueillir Maxime, le cousin de son compagnon. Ce dernier, François, a dû repartir précipitamment à Paris pour remplacer un collègue de travail hospitalisé.
LES CHOSES QU ON DIT LES CHOSES QU ON FAIT, Emmanuel Mouret 2020, Camelia Jordana, Emilie Dequenne @@ (E)
Daphné, enceinte de trois mois et en vacances à la campagne, se retrouve seule pour accueillir Maxime, le cousin de son compagnon. Ce dernier, François, a dû repartir précipitamment à Paris pour remp ...

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LES CHOSES SIMPLES, Eric Besnard 2023, Lambert Wilson, Gregory Gadebois, Marie Gillain (sentimental)@@


Vincent est un célèbre entrepreneur à qui tout réussit. Un jour, une panne de voiture sur une route de montagne interrompt provisoirement sa course effrénée. Pierre, qui vit à l'écart du monde moderne au milieu d'une nature sublime, lui vient en aide et lui offre l'hospitalité. La rencontre entre ces deux hommes que tout oppose va bouleverser leurs certitudes respectives. Et ils vont se surprendre à rire.

TELERAMA
Le réalisateur français nous fait le coup du retour aux sources façon pub pour les Knacki Herta en confrontant un rat des villes (Lambert Wilson) à un rat des champs (Grégory Gadebois). Affligeant.

Nos espoirs étaient minces. Éric Besnard, un quart de siècle au service du navet de plein champ-contrechamp, aurait-il soudain appris à écrire un scénario avec un soupçon d’originalité ? Question rhétorique, vous l’aurez compris, au vu de cette énième comédie du dimanche soir actuellement en salles sur un chef d’entreprise en burn-out qui vient se ressourcer chez un solide gaillard vivant au fond des bois. Et quelles sont donc ces « choses simples » si précieuses ? Marcher pieds nus dans l’herbe, manger une omelette en contemplant le vent dans les mélèzes, fabriquer un tabouret, cueillir des fleurs sauvages, cultiver son potager, vivre sans portable…

Soit le quotidien de Pierre (Grégory Gadebois), ours mal léché qui voit d’un très mauvais œil l’arrivée de Vincent (Lambert Wilson), champion de la starteupenaichionne, dans son chalet avec vue sur la tranquillité. Allez, soyons honnête, la pub pour les Knacki Herta réserve un mini-twist quant aux réelles intentions du rat des villes et du rat des champs. Pas de quoi se frapper les cuisses avec une saucisse non plus. À dire vrai, cette révélation rend les deux personnages bien plus conformistes qu’ils ne prétendaient l’être et la morale sacrément moins disruptive. Le choix d’une vie en harmonie avec la nature et déconnectée du monde capitaliste n’étant plus du tout une option. Il faut quand même rassurer les vendeurs de contenu et de cerveau disponible qui ont mis des billes dans cette bouse.
LES CHOSES SIMPLES, Eric Besnard 2023, Lambert Wilson, Gregory Gadebois, Marie Gillain (sentimental)@@ (E)
Vincent est un célèbre entrepreneur à qui tout réussit. Un jour, une panne de voiture sur une route de montagne interrompt provisoirement sa course effrénée. Pierre, qui vit à l'écart ...

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LES COWBOYS, Thmas Bidegrain 2015, Francois Damiens, Finnegan Oldfield (societe)@@@


Alain est l'un des piliers d'une communauté "western" dans l'est de la France. Il danse avec Kelly, sa fille de 16 ans, sous l'oeil attendri de sa femme et de leur jeune fils Kid. Or, ce jour-là, Kelly disparaît.

TELERAMA
Pour son premier film, le scénariste de Jacques Audiard signe une libre adaptation de “La Prisonnière du désert”, de John Ford. Un western entre la France et le Moyen-Orient, où les Arabes sont les Indiens d’aujourd’hui. Angoissant et émouvant.

Transposer La Prisonnière du désert, classique du western, dans un contexte français et contemporain : pour sa première réalisation, le scénariste Thomas Bidegain (Un prophète, d’Audiard) a mis la barre très haut.

En 1994, dans l’Ain, des fans de musique country se rassemblent pour une fête. Mais la petite communauté est aussitôt frappée par la tragédie : Kelly, 16 ans, s’enfuit avec un islamiste radical qui rêve de djihad. Son père, Alain, part à sa recherche avec son jeune fils, Kid. Entre la Belgique et le Moyen-Orient, leur quête durera plus de quinze ans…

Stetson vissé sur le crâne, Alain considère les musulmans comme le personnage de John Wayne voyait les Comanches, jadis : avec mépris, puis haine. C’est l’idée forte du film : les Arabes sont les Indiens d’aujourd’hui, injustement stigmatisés en bloc pour les atrocités commises par une minorité d’entre eux. Les clins d’oeil au western sont, parfois, potaches (le joint comme version postmoderne du calumet de la paix !), parfois puissants : quand les deux « cow-boys » pénètrent dans une cité de banlieue sous le regard méfiant de « barbus » qui les suivent sur les toits, on se croirait en plein Far West.

Écrit avec une utilisation audacieuse des ellipses, Les Cowboys n’est pas seulement un « film de scénariste » : l’angoisse et l’émotion naissent, aussi, de la mise en scène et de la direction d’acteurs. François Damiens est un impressionnant bloc de douleur. Et Finnegan Oldfield crève l’écran en fils aimant qui sacrifie sa jeunesse avant de devenir le trait d’union entre deux cultures…
LES COWBOYS, Thmas Bidegrain 2015, Francois Damiens, Finnegan Oldfield (societe)@@@ (E)
Alain est l'un des piliers d'une communauté "western" dans l'est de la France. Il danse avec Kelly, sa fille de 16 ans, sous l'oeil attendri de sa femme et de leur jeune fils Kid. Or, ce jour-là, Kelly disparaî ...

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LES CYCLADES, Marc Fitoussi 2022, Laure Calamy, Olivia Cote, Kristin Scott Thomas (societe)@@@


Adolescentes, Blandine et Magalie étaient inséparables. Les années ont passé et elles se sont perdues de vue. Alors que leurs chemins se croisent de nouveau, elles décident de faire ensemble le voyage dont elles ont toujours rêvé. Direction la Grèce, son soleil, ses îles mais aussi ses galères car les deux anciennes meilleures amies ont désormais une approche très différente des vacances et de la vie.

TELERAMA
Dans les îles grecques, les retrouvailles de deux amies aux choix de vie radicalement opposés, l’une frénétiquement hédoniste, l’autre déprimée et rigide. Un duo aussi désaccordé que savoureux, des actrices enthousiasmantes.

Si les voyages forment la jeunesse, que font-ils aux adultes à l’heure des premiers bilans ? Quand Blandine et Magalie se retrouvent à l’aéroport, elles ne savent guère à quoi s’attendre. Et la part d’inconnu tient moins à leur destination qu’à leur relation. Adolescentes, il y a longtemps, elle s’adoraient et rêvaient de se rendre ensemble à Amorgos, l’île grecque mise en lumière par le film Le Grand Bleu, de Luc Besson, dont elles étaient folles… Puis elles se sont perdues de vue, banalement, et les décennies ont défilé. Leurs retrouvailles tardives ne tiennent qu’à une ruse du fils de Blandine : inquiet de voir sa mère en dépression, il a retrouvé sa meilleure amie d’antan, et organisé comme une thérapie leur escapade vers les Cyclades.

La comédie de caractère, genre antédiluvien, reprend des couleurs avec ce duo mal accordé, drôlement dissonant. Plus encore que les aléas cocasses du voyage, la personnalité des deux femmes structure le récit. Magalie est exubérante, spectaculaire, intarissable, inépuisable. Blandine est prudente, rigide, sombre, lasse. L’écriture précise et fine de Marc Fitoussi révèle selon un rythme imprévisible les complexités cachées derrière de telles apparences. Blandine, qui travaille dans le secteur médical, a été brisée par le départ de son époux et le remariage de ce dernier avec une jeune femme. Magalie est déterminée à profiter pleinement de la vie à chaque instant, avec ou sans emploi (elle se veut critique musicale, experte en disco), avec ou sans partenaire régulier.

L’auteur-réalisateur avait déjà raconté des histoires dominées par une héroïne captivante, jouée par Isabelle Huppert (Copacabana, La Ritournelle) ou Sandrine Kiberlain (Pauline détective). Il a ensuite illustré la même adresse en réalisant des épisodes de la populaire série Dix pour cent. Aujourd’hui, le tandem l’inspire, qui prête aux reparties cinglantes. Et il est savoureux de retrouver, face à face, les deux actrices enthousiasmantes d’Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal, distribuées tout autrement. Laure Calamy (Magalie) et Olivia Côte (Blandine) étaient antagonistes dans ce film-là, la première douloureusement accro à un homme indisponible, la seconde mariée au même. Cette fois-ci, les souvenirs de jeunesse tissent entre elles un lien résistant, et la blessure amoureuse est passée de l’une à l’autre.

Avec l’apparition d’une trosième femme, plus âgée (Kristin Scott Thomas, déchaînée en hippie chic établie sur l’île de Mykonos), la fantaisie grinçante prend des nuances plus sombres. L’horizon de la maladie et de l’affaiblissement du corps apporte un contrepoint à l’abstinence prolongée de Blandine et à la frénésie sexuelle de Magalie. Cette figure d’aînée parvient ainsi à s’intégrer à un film qui manque, par ailleurs, d’une forme aussi gracieuse que La Ritournelle ou Pauline détective : comme souvent avec les lieux très touristiques, la photogénie des îles grecques n’est pas en soi une garantie de style. Mais Marc Fitoussi réussit à tenir le cap de la profondeur psychologique. La vitalité de Magalie laisse peu à peu entrevoir une spirale de l’échec, une impossibilité à construire, tandis que Blandine, même éteinte, redécouvre en elle des ressources d’affection… De  quoi préparer un épilogue digne des plus charmantes comédies humanistes, où l’allégresse côtoie une émotion inattendue.
LES CYCLADES, Marc Fitoussi 2022, Laure Calamy, Olivia Cote, Kristin Scott Thomas (societe)@@@ (E)
Adolescentes, Blandine et Magalie étaient inséparables. Les années ont passé et elles se sont perdues de vue. Alors que leurs chemins se croisent de nouveau, elles décident de faire ensemble le voyage dont ...

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LES DENTS PIPI ET AU LIT. Emmanuel Gillibert 2017, Arnaud Ducret, Louise Bourgoin (comique)@@


Antoine est un célibataire endurci, fêtard et séducteur. Il vit dans un magnifique appartement parisien avec Thomas, son colocataire, où les soirées arrosées battent leur plein toutes les semaines. Lorsque Thomas part vivre à Los Angeles, il trouve à Antoine un nouveau colocataire pour le remplacer.

TELERAMA
Une cohabitation forcée entre une jeune divorcée avec enfants et un quadra célibataire immature… Pour son premier film, le publicitaire Emmanuel Gillibert s’empare de ce sous-genre de la comédie française et réussit à le rater sur tous les plans.

Après Libre et assoupi (2014) et Adopte un veuf (2016), Sous le même toit (2017) et Daddy Cool (2017), le film de colocation est en passe de devenir un sous-genre de la comédie française. Ce premier long métrage du publicitaire Emmanuel Gillibert – frère du producteur Charles Gillibert (Sils Maria, Mustang, L’Avenir), fondateur de CG Cinéma – raconte la cohabitation forcée entre un quadra célibataire immature (Arnaud Ducret, en roue libre) et une jeune mère divorcée (Louise Bourgoin), accompagnée de ses enfants de 5 et 8 ans. Facile de deviner la fin, mais le problème n’est pas là.

Les Dents, pipi et au lit ! débute lors d’une soirée arrosée, où les participants sont présentés les uns après les autres, en plan-séquence. Cette ouverture, pâle imitation de celle de La Grande Bellezza (Paolo Sorrentino, 2013), est aussi le seul moment de cinéma du film. Les premières scènes, dans lesquelles le héros et ses potes mâles spéculent sur le physique de la nouvelle coloc, sont d’un machisme achevé et aujourd’hui anachronique – le mot « bonne » est prononcé ad nauseam.

Emmanuel Gillibert s’avère incapable de filmer le moindre envenimement entre les petits et le vieux gamin – comme le faisait, par exemple, Nicholas Stoller dans Nos pires voisins 2 (2016). Conscient qu’il ne peut s’en tenir à un huis clos dans l’appartement, il embarque alors ses personnages pour un improbable réveillon de Noël en famille, où il enchaîne les séquences navrantes – Ducret sur le toit, avec barbe blanche et costume rouge. Adulte contre enfants plus fêtes de fin d’année : une définition de la fainéantise scénaristique.
LES DENTS PIPI ET AU LIT. Emmanuel Gillibert 2017, Arnaud Ducret, Louise Bourgoin (comique)@@ (E)
Antoine est un célibataire endurci, fêtard et séducteur. Il vit dans un magnifique appartement parisien avec Thomas, son colocataire, où les soirées arrosées battent leur plein toutes les semaines. L ...

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LES DESASTREUSES AVENTURE DES ORPHELINS BAUDELAIRE, Brad Silberling 2004, Jim Carrey, Meryl Streep (fantastique)@@


Après que les trois jeunes frères et sœurs Baudelaire sont devenus orphelins à la suite de l'incendie de leur manoir, ils sont emmenés chez leur parent éloigné, le comte Olaf. Malheureusement, Olaf est un homme cruel et intrigant qui ne s'intéresse qu'à l'héritage que l'aînée des Baudelaire, Violette, doit recevoir.

TELERAMA
Quand elle se noue les cheveux, Violette, 14 ans, invente des gadgets incroyables. Klaus, 12 ans, a retenu par cœur tous les livres de la bibliothèque. Prunille, elle, n’est encore qu’un bébé, mais ses dents acérées coupent tout ce qui dépasse. Devenus orphelins de manière pas si accidentelle que ça, les trois jeunes Baudelaire échouent chez des parents lointains…

L’auteur des livres rivaux, en succès, de Harry Potter avait bien précisé que tous ses romans commenceraient mal, finiraient mal et que « tout y irait mal d’un bout à l’autre, ou peu s’en faut ».

Ceux qui ont vu les films de Tim Burton apprécieront. Car c’est son habituel décorateur, Rick Heinrichs, qui a créé cet univers gothique et lunaire afin de refléter l’émerveillement et la sourde angoisse de l’enfance. Et Jim Carrey cabotine avec ­délices dans le rôle du comte Olaf, proche parent des orphelins, qu’il tente obstinément d’occire pour s’approprier leur fortune. C’est l’héritier en métamorphoses d’Alec Guinness et de Peter Sellers. Il est dément.
LES DESASTREUSES AVENTURES DES ORPHELINS BAUDELAIRE, Brad Silberling 2004, Jim Carrey, Meryl Streep (fantastique)@@ (E)
Après que les trois jeunes frères et sœurs Baudelaire sont devenus orphelins à la suite de l'incendie de leur manoir, ils sont emmenés chez leur parent éloigné, le comte Olaf. Malheureusement, ...

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LES DEUX ALFRED, Denis Podalydes 2020, Sandrine Kiberlain, Bruno Podalydes@@


Alexandre, qui se trouve au chômage, a deux mois pour prouver à sa femme qu'il peut financièrement être autonome et prendre soin de ses deux jeunes enfants.
LES DEUX ALFRED, Denis Podalydes 2020, Sandrine Kiberlain, Bruno Podalydes (comique) @@ (E)
Alexandre, qui se trouve au chômage, a deux mois pour prouver à sa femme qu'il peut financièrement être autonome et prendre soin de ses deux jeunes enfants. ...

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LES DEUX PAPES, Fernando Meirelles 2019, Jonathan Price, Anthony Hopkins (docu religion)@@


Une histoire intime d'une des transitions de pouvoir les plus dramatiques des 2000 dernières années. Frustré par la direction de l'Église, le cardinal Bergoglio demande la permission de se retirer en 2012 du pape Benedict.

TELERAMA
Le film aurait pu s’appeler « Doutes et crise de foi sous les ors du Vatican », tant il s’agit, ici, de révéler l’humanité sous la soutane. À partir d’un épisode charnière de l’histoire récente de l’Église – la renonciation, en 2013, de Benoît XVI, et l’élection du pape François –, Fernando Meirelles tricote un face-à-face intimiste imaginaire entre deux personnages antagonistes. L’un est au pouvoir mais n’entend plus le message divin. Le second estime que « devenir pape s’apparente au martyre », mais va courageusement embrasser son destin.

Conservatisme contre progressisme, tradition contre modernité, poids de la fonction… De la résidence d’été du pape à la chapelle Sixtine, les deux hommes s’affrontent sur le terrain des idées, mais révèlent aussi leurs doutes, les secrets de leur passé – restitués sous forme de flash-back moyennement convaincants... Petit à petit, Benoît, « le rottweiler de Dieu » (Anthony Hopkins), et « l’évèque des bidonvilles » (Jonathan Pryce) voient leur confrontation idéologique virer à la révélation amicale et à l’introspection édifiante. Chacun va influencer l’autre, pour le meilleur, entre une sénérade au piano, quelques considérations sur les Beatles, et une part de pizza dégustée à la bonne franquette... Le scénario d’Anthony Mc Carten (Bohemian Rhapsody, Les Heures sombres) prend vie grâce à une mise en scène nerveuse, clipée, séduisante, qui ancre le sujet dans la modernité, désacralise la fonction suprême, et confère une part de second degré bienvenu – et inattendu – au film.

Cette inventivité visuelle facétieuse, et le formidable numéro de duettistes de Hopkins et Pryce ne dissipent pas totalement le malaise face à un récit qui évacue prestement les scandales au cœur du Vatican (Vatileaks, pédophilie, corruption...) et brosse de François un portrait un poil trop idéal. Visiblement fan du personnage, Meirelles le dépeint en danseur de tango, amateur de foot, réformateur à la compassion infinie, et à la modestie sans limites, bref, n’en jetez plus. Même le passé sujet à polémique du cardinal argentin sous la junte, évoqué de manière sensible mais très didactique, semble uniquement exploité pour en faire ressortir les qualités humaines... De cette passation de pouvoir historique, le réalisateur de La Cité de Dieu tire un “buddy movie papal” plaisant, plein d’esprit, mais étonnamment angélique.​​​​​​
LES DEUX PAPES, Fernando Meirelles 2019, Jonathan Price, Anthony Hopkins (docu religion)@@ (E)
Une histoire intime d'une des transitions de pouvoir les plus dramatiques des 2000 dernières années. Frustré par la direction de l'Église, le cardinal Bergoglio demande la permission de se retirer en 2012 du pape ...

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LES EGARES, Andre Techine 2003, Emmanuelle Beart, Gaspard Hulliel (drame)@@


L'exode de juin 1940. Parmi les Parisiens paniqués par l'arrivée des Allemands, Odile, une institutrice veuve, tente de rejoindre la province avec ses deux enfants, Philippe, adolescent, et la petite Cathy. Ils n'ont pas fait cinquante kilomètres qu'une attaque de stukas les oblige à abandonner tous leurs biens. C'est alors qu'un étrange adolescent au crâne rasé, Yvan, 17 ans, d'une débrouillardise à toute épreuve, les emmène loin du danger des routes mitraillées.

TELERAMA
Suspense sensuel en juin 1940, le film capte la griserie de l’éphémère et raconte une fraternité impossible. Béart est parfaite en chef de famille sévère et perdue. Un endroit à l'abri de tout : certains vont au cinéma pour ça, d'autres en font pour ça aussi. Les Egarés, de Téchiné, semble n'exister qu'afin d'accomplir cette utopie d'un havre protégé du chaos et des contingences, où puissent se rejouer encore et toujours les seules choses qui vaillent, l'ivresse des sentiments et du désir, la découverte de soi. Le monde est un champ de bataille, courage, fuyons ! En juin 1940, à l'heure de la débâcle, Odile, institutrice veuve, et ses deux enfants se réfugient, avec un adolescent rencontré sur la route, dans une maison isolée.

La guerre et la foule laissées hors champ, Téchiné peut recomposer librement, dans ce huis clos aéré, une cellule familiale sans père et symboliquement incestueuse, comme sa filmographie en regorge. Une microcommunauté dont chacun transgresse les règles, dans un flottement édénique. Emmanuelle Béart suggère cela idéalement, aussi crédible en chef de famille sévère qu'en amante éperdue. Mais si le cinéaste célèbre à travers elle les vertus et les vertiges de l'égarement, c'est en toute lucidité. La beauté du film tient beaucoup à la sensation d'éphémère qu'il distille, comme la prescience d'une cause perdue. Pour vivre heureux, vivons cachés, mais qui le peut ?
LES EGARES, Andre Techine 2003, Emmanuelle Beart, Gaspard Hulliel (drame)@@@ (E)
L'exode de juin 1940. Parmi les Parisiens paniqués par l'arrivée des Allemands, Odile, une institutrice veuve, tente de rejoindre la province avec ses deux enfants, Philippe, adolescent, et la petite Cathy. Ils n'ont pas fait ...

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LES ENCHANTES, Stanislas Carre De Malberg 2022, Gregory Montel, Daphne Richard (sentimental)


Le papa, c'est Thierry, il est né déficient mental. La petite, c'est Luce. À eux deux, ils forment un bloc d'amour indestructible. Jusqu'au jour où Luce, six ans, va à l'école et prend conscience du handicap de son père. Craignant que le savoir ne les éloigne à jamais, elle décide de ne plus apprendre.
LES ENCHANTES, Stanislas Carre De Malberg 2022, Gregory Montel, Daphne Richard (sentimental)@@@ (E)
Le papa, c'est Thierry, il est né déficient mental. La petite, c'est Luce. À eux deux, ils forment un bloc d'amour indestructible. Jusqu'au jour où Luce, six ans, va à l'école et prend conscience du ...

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LES ENFANTS DES AUTRES, Rebecca Zlotowski 2022, Virginie Efira, Roschdy Zem (sentimental)@@


Rachel a 40 ans, pas d'enfant. Elle aime sa vie : ses élèves du lycée, ses amis, ses ex, ses cours de guitare. En tombant amoureuse d’Ali, elle s’attache à Leila, sa fille de 4 ans. Elle la borde, la soigne, et l’aime comme la sienne. Mais aimer les enfants des autres, c’est un risque à prendre…

TELERAMA
Virginie Efira, une quadragénaire sans enfants s’attache à la fille de son compagnon, Roschdy Zem. Un sujet rarement abordé au cinéma, traité avec une justesse lumineuse par Rebecca Zlotowski.

Il existe un curieux terme médical, plutôt humiliant, pour désigner une femme sans enfant ou du moins qui n’a pas accouché : nullipare. Déjouer la part négative contenue dans ce terme est clairement le projet de ce film plein d’allant, qui débute sur l’image d’une tour Eiffel illuminée. Ce n’est pas un conte de fées, encore que brille l’étincelle de l’amour. Voici Rachel, une femme de 40 ans, de confession juive. Elle est enseignante de français dans un collège parisien. Épanouie malgré un certain manque : elle est sans enfant et désireuse d’en avoir. Elle sait que pour elle le compte à rebours est lancé. Une opportunité se présente lorsqu’elle rencontre Ali (Roschdy Zem, séduisant au naturel) dans un cours de guitare. Tous deux s’éprennent l’un de l’autre. Une histoire sérieuse débute. Lui a une enfant, une fille de 5 ans, Leïla. Au fil des jours, Rachel s’attache de plus en plus à elle. En attendant de tomber peut-être enceinte, elle couve Leïla comme si c’était sa propre enfant.

Ce statut compliqué de « belle-mère » a été très rarement abordé au cinéma, sinon de manière caricaturale. Rebecca Zlotowski (Grand Central, Une fille facile) s’en empare de manière originale, en traitant chacune des situations auxquelles Rachel se retrouve confrontée avec justesse. Une justesse vibrante, toute musicale, où la joie et le tourment semblent indémêlables. Car bien sûr, il y a des paroles blessantes, un sentiment d’exclusion, une place difficile à trouver. La force des Enfants des autres tient beaucoup à cet équilibre que la réalisatrice a su trouver : de l’émotion, mais en évitant avec soin le pathos du mélodrame. La BO, riche et harmonieuse (avec des chansons d’Yves Simon, Doris Day, Georges Moustaki…), donne le ton, entre réalisme et romanesque.

Les ouvertures à l’iris, les fondus au noir font penser à Truffaut. Mais à un Truffaut qui serait résolument politique. Car la réalisatrice envisage Rachel comme une héroïne offensive, désirante et désirable, un symbole de femme de cœur, d’intelligence et d’action. Le contraire d’une victime. Le personnage est très investi dans son travail, faisant tout pour pousser vers le haut l’un de ses élèves en difficulté. Aussi audacieuse que son personnage, Rebecca Zlotowski en vient à rendre crédible un type de lien très loin des clichés entre Rachel et la mère de Leïla (Chiara Mastroianni) : un lien adulte et responsable.

On devine çà et là que l’auteure a glissé beaucoup d’éléments autobiographiques. Mais cette dimension personnelle se fond dans la fiction, universelle, facile d’accès. Virginie Efira livre une prestation rayonnante, pleine d’énergie vitale. Un moment, la caméra la suit dans la rue et filme son visage en plans rapprochés, assez longuement. C’est une séquence libre, généreuse, comme un cadeau. Amour, amitié, complicité, sororité, tout cela transparaît alors dans le regard de la cinéaste sur celle qui l’a si joliment inspirée.
LES ENFANTS DES AUTRES, Rebecca Zlotowski 2022, Virginie Efira, Roschdy Zem (sentimental)@@ (E)
Rachel a 40 ans, pas d'enfant. Elle aime sa vie : ses élèves du lycée, ses amis, ses ex, ses cours de guitare. En tombant amoureuse d’Ali, elle s’attache à Leila, sa fille de 4 ans. Elle la borde, la ...

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LES ENFANTS DES JUSTES, Fabien Onteniente 2022, Mathilde Seigner, Gerard Lanvin@@


Dordogne, 1942; la ferme de Virgile et Blanche est proche de la ligne de démarcation et Virgile aide volontiers ceux qui veulent passer en zone libre; le couple recueille Sarah et Simon, deux enfants juifs; des liens indéfectibles se nouent.
LES ENFANTS DES JUSTES, Fabien Onteniente 2022, Mathilde Seigner, Gerard Lanvin (histoire guerre)@@ (E)
Dordogne, 1942; la ferme de Virgile et Blanche est proche de la ligne de démarcation et Virgile aide volontiers ceux qui veulent passer en zone libre; le couple recueille Sarah et Simon, deux enfants juifs; des liens indéfecti ...

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LES ESPIONS D A COTE, Greg Mottola 2016, Jon Hamm, Gal Gadot.


Un couple habitant en banlieue emménage dans un nouveau quartier. Ils se retrouvent entraînés dans un complot international d'espionnage quand ils découvrent que leurs voisins -- qui auparavant semblaient être parfaits -- sont en fait des agents secrets.

TELERAMA
Jeff Gaffney, DRH dans une grande entreprise qui travaille pour le Département de la défense, et sa femme Karen, forment un couple sans histoires, qui coule des jours heureux dans une petite banlieue résidentielle d'Atlanta, en compagnie de ses deux enfants. Alors que leurs enfants sont en colonie de vacances, ils font connaissance avec leurs nouveaux voisins, les Jones, un couple glamour, sophistiqué et très amical. Rapidement, les Gaffney en viennent à soupçonner leurs trop charmants voisins d'être des agents secrets en mission. Ils se mettent à les suivre, pénètrent illégalement dans leur maison se retrouvent pris au coeur d'une opération spéciale qui les dépasse...

LES ESPIONS D A COTE, Greg Mottola 2016, Jon Hamm, Gal Gadot (espionnage comique)@@ (E)
Un couple habitant en banlieue emménage dans un nouveau quartier. Ils se retrouvent entraînés dans un complot international d'espionnage quand ils découvrent que leurs voisins -- qui auparavant semblaient êt ...

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LES FANTASMES, Stéphane et David Foenkinos 2021, Monica Bellucci, Carole Bouquet, Nicolas Bedos, Karin Viard, Josephine Japy, Denis Podalydes (societe)@@


Face à leurs fantasmes, six couples tentent d'explorer les faces cachées de leur vie intime. Six questionnements sur l'accès au plaisir. Du jeu de rôle à l'abstinence, en passant par l'exhibition, ces histoires parallèles abordent le thème du désir des uns et des autres, ainsi que ses manifestations de nos jours.

TELERAMA
Six couples, six fantasmes sexuels, de l’hypophilie à l’autagonistophilie… Des mots compliqués pour parler de « déviances » plus ou moins étonnantes ou connues, comme être excité quand l’autre pleure ou par le fait d’être regardé (on est loin des films Titane ou Crash…).

Les frères Foenkinos (Jalouse) lorgnent du côté de Dino Risi et de ses Monstres, sans jamais atteindre le niveau de tragique et de cruauté du film à sketchs italien. Car ils semblent empêtrés par toutes les stars qu’ils ont convoquées et à qui le scénario n’offre que des situations superficielles. Pourtant, tourné en 2020, entre les deux confinements, Les Fantasmes avait de la matière à creuser (qu’est-ce qu’aimer dans un monde aseptisé ?, comment se désirer et se toucher par temps de pandémie ?…), mais il reste terriblement déconnecté de l’air du temps et pauvrement anecdotique.

Finalement, le comble de ce film qui se veut chic, avec sa pléiade de vedettes, et osé avec ses histoires scabreuses, c’est que le sketch le plus réussi met en scène les tout jeunes et pas encore devenus stars William Lebghil et Joséphine Japy qui sont, eux, excités par… l’abstinence ! Il aurait été alors malin de finir sur cet épisode où le plaisir surgit du renoncement (et de la distanciation sociale !), pour donner un sens très actuel et plus profond à l’ensemble.
LES FANTASMES, Stéphane et David Foenkinos 2021, Monica Bellucci, Carole Bouquet, Nicolas Bedos, Karin Viard, Josephine Japy, Denis Podalydes (societe)@@ (E)
Face à leurs fantasmes, six couples tentent d'explorer les faces cachées de leur vie intime. Six questionnements sur l'accès au plaisir. Du jeu de rôle à l'abstinence, en passant par l'exhibition, ces histo ...

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LES FEMMES DE SES REVES, Peter Farrelly et Bobby Farrelly 2007, Ben Stiller, Michelle Monaghan (societe)@@


Eddie refuse de s'engager depuis toujours. Lassé de voir tous les autres s'épanouir et subissant la pression de son entourage, il décide de sauter le pas avec la belle Lila. Seulement quelques semaines après leur rencontre, il lui passe donc la bague au doigt. Malheureusement, lors de leur voyage de noces au Mexique, cette femme idéale se transforme en véritable monstre. Le quotidien d'Eddie devient un cauchemar.

TELERAMA
Les frères Farrelly traquent avec obstination la face cachée des êtres, le grouillement organique que masque la beauté physique. La vraie nature de Lila, par exemple, belle blonde cumulant a priori toutes les qualités, apparaît seulement après qu’Eddie l’a épousée. Le voyage de noces d’Eddie et Lila au Mexique tourne donc au cauchemar. Qu’est-ce qui transforme la femme idéale en monstre ? Le regard de l’autre. Qui peut aussi transformer une belle inconnue en femme idéale : dépité, Eddie craque pour une jolie brune qui lui semble plus familière que sa Miss Catastrophe. La séduire alors qu’il vient de se marier, ce qu’elle ignore ?

Feydeau et Labiche à Hollywood… Sous la mécanique de gags « hénaurmes » ou sophistiqués affleure une vision assez amère du couple. L’altérité, qui séduit de prime abord, effraie dès qu’on la voit en pleine lumière. Et si l’amour consistait à courir après sa propre ombre, celle qui vous ressemble et vous complète ? Aucun philosophe grec n’est crédité au scénario, pas de trace du Banquet au générique. Pourtant, sans le savoir, les Farrelly sont des platoniciens.

Depuis des années, Eddie cherche la femme parfaite. Et justement, il est persuadé d'avoir trouvé celle-ci sous les traits de la belle et sensuelle Lila. Il met donc fin à son célibat prolongé et l'épouse quelques semaines seulement après leur rencontre. Ses amis et parents sont d'ailleurs conquis par la jeune femme. Mais leur lune de miel au Mexique vire au cauchemar. Lila ne cache plus sa vraie nature. Eddie comprend qu'il a choisi la pire des compagnes. Au bord de la crise de nerfs, il fait la connaissance de Miranda et s'enflamme une fois de plus, convaincu d'avoir découvert l'âme soeur. Mais comment séduire la belle alors que Lila est toujours là ?...
LES FEMMES DE SES REVES, Peter Farrelly et Bobby Farrelly 2007, Ben Stiller, Michelle Monaghan (societe)@@ (E)
Eddie refuse de s'engager depuis toujours. Lassé de voir tous les autres s'épanouir et subissant la pression de son entourage, il décide de sauter le pas avec la belle Lila. Seulement quelques semaines après leur ...

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LES FEMMES DU 6eme ETAGE, Philippe Le Guay 2011, Fabrice Luchini@ (societe)@@


Paris, années 60. Jean-Louis Joubert, agent de change rigoureux et père de famille coincé, découvre qu'une joyeuse cohorte de bonnes espagnoles vit au sixième étage de son immeuble bourgeois. Maria, la jeune femme qui travaille sous son toit, lui fait découvrir un univers exubérant et folklorique à l'opposé des manières et de l'austérité de son milieu. Touché par ces femmes pleines de vie, il se laisse aller et goûte avec émotion aux plaisirs simples pour la première fois.
LES FEMMES DU 6eme ETAGE, Philippe Le Guay 2011, Fabrice Luchini@ (societe)@@ (E)
Paris, années 60. Jean-Louis Joubert, agent de change rigoureux et père de famille coincé, découvre qu'une joyeuse cohorte de bonnes espagnoles vit au sixième étage de son immeuble bourgeois. Maria, ...

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LES FEMMES DU SQUARE, Julien Rambaldi 2022, Eye Haïdara, Ahmed Sylla comique social)@@


Pour échapper à la vengeance de malfrats, Angèle, une Ivoirienne d'une trentaine d'années, parvient à se faire embaucher comme nounou par Hélène, une mère célibataire qui vit dans un quartier parisien bourgeois. Cependant, très vite, la jeune femme se rend compte que sa nouvelle situation est synonyme de précarité.

TELERAMA
Jolie comédie sociale sur les nounous africaines ou arabes, avec une héroïne incarnée avec une énergie et un bagout incomparables par Eye Haïdara.

Le réalisateur explore une terra incognita, celle des nounous africaines ou arabes qui s’occupent des enfants pendant que leurs mères travaillent pour gagner dix fois plus qu’elles. Et il crée un personnage irrésistible : Angèle, Ivoirienne d’une trentaine d’années, reine de la tchatche, impératrice du culot, capable de tous les métiers. Il y a quelque chose d’Erin Brokowich dans cette héroîne au look sexy assumé, qui slalome entre ennuis liés à son passé et volonté de s’improviser avocate d’une bonne cause. Comédie sociale un peu trop écrite par moments, mais joliment chaleureuse, le film donne le beau rôle à des femmes généralement laissées dans l’ombre, et magnifie l’incomparable Eye Haïdara (Le Sens de la fête, En thérapie, saison 2).
LES FEMMES DU SQUARE, Julien Rambaldi 2022, Eye Haïdara, Ahmed Sylla comique social)@@ (E)
Pour échapper à la vengeance de malfrats, Angèle, une Ivoirienne d'une trentaine d'années, parvient à se faire embaucher comme nounou par Hélène, une mère célibataire qui vit da ...

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LES FIGURES DE L OMBRE, Theodore Melfi 2016, Octavia Spencer (histoire espace)@@


Ce film narre le destin extraordinaire, au début des années 60, des trois scientifiques afro-américaines qui ont permis aux États-Unis de prendre la tête de la conquête spatiale, grâce à la mise en orbite de l'astronaute John Glenn. Maintenues dans l'ombre de leurs collègues masculins et dans celle d'un pays en proie à de profondes inégalités, leur histoire longtemps restée méconnue est enfin portée à l'écran.

TELERAMA
Alors qu’elle prépare un vol spatial historique, la Nasa engage trois ingénieures afro-américaines, qui doivent se battre pour se faire respecter. Theodore Melfi porte à l’écran cette histoire méconnue, remarquablement interprétée par des comédiennes hors pair.

Au plus fort de la conquête spatiale, la Nasa engage trois ingénieures afro-américaines. Dans les coulisses de l’exploit, elles calculent la trajectoire de John Glenn, qui va être le premier Américain à entrer dans l’espace, en 1962.

Maintenues dans l’ombre parce que femmes et noires, les mathématiciennes du programme Mercury sont les héroïnes de ce film, qui les remet dans la lumière et fait même d’elles des stars, interprétées par des actrices pleines de tempérament. Une belle revanche, dans l’air du temps. On regrette pourtant que ces portraits séduisants n’en disent pas assez sur l’exceptionnel parcours qu’avaient suivi ces employées de la Nasa.
LES FIGURES DE L OMBRE, Theodore Melfi 2016, Octavia Spencer (histoire espace)@@ (E)
Ce film narre le destin extraordinaire, au début des années 60, des trois scientifiques afro-américaines qui ont permis aux États-Unis de prendre la tête de la conquête spatiale, grâce à ...

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LES FILLES DU DOCTEUR MARCH, Greta Gerwig 2019 (histoire social usua)@@@


Pendant la guerre de Sécession, dans le Massachusetts, Mme March et ses quatre filles, Jo, Beth, Amy et Meg tentent de se débrouiller tandis que leur père combat au front.

TELERAMA
’une major du cinéma américain produise aujour­d’hui ce remake des Quatre Filles du docteur March (déjà adapté trois fois) suggère une féminisation possible de Holly­wood : non seulement il s’agit d’héroïnes, mais la réalisation revient, cette fois, à une femme. D’un autre côté, difficile de prêter à cette histoire (publiée à partir de 1868 par Louisa May Alcott) une grande modernité. Les filles y restent dans l’attente plus ou moins avouée du prince charmant (pour trois sœurs sur quatre), et la mère, dans l’attente du père, parti au loin, là où le devoir l’appelle…

Greta Gerwig fut l’égérie gracieuse et gauche d’un renouveau du cinéma indépendant new-yorkais (Frances Ha, de Noah Baumbach, en 2012). Elle est ensuite devenue une réalisatrice en vue, avec Lady Bird (2017), portrait sensible d’une adolescente en révolte. Ici, face au matériau suranné du récit, elle en reste à un sage classicisme dans sa mise en scène. Son apport, son dépoussiérage tiennent tout entiers à sa direction d’acteurs, et plus encore au choix de ses interprètes. Aucune faute de goût dans ce générique scintillant et très à la page, des invitées prestigieuses aux jeunes stars en puissance. Meryl Streep joue de bon cœur la vieille tante féroce. Laura Dern (la mère) semble s’étonner de savoir si bien incarner la bonté inconditionnelle. Une génération en dessous, Emma Watson (Meg) et Florence Pugh (Amy) excellent et Louis Garrel (le prince charmant pauvre), s’amuse élégamment. Mais rien n’égale les pres­tations habitées de Timothée Chalamet (le prince charmant riche) et de Saoirse Ronan (Jo, la fille écrivaine). Lui demeure à la hauteur romantique de ses grands rôles dans Call me by your name et Un jour de pluie à New York. Elle, intense, parvient à troubler la joliesse ambiante, comme si son personnage, le plus émancipé de la famille, lui conférait une respon­sabilité supérieure.
LES FILLES DU DOCTEUR MARCH, Greta Gerwig 2019 (saga histoire social usua)@@@ (E)
Pendant la guerre de Sécession, dans le Massachusetts, Mme March et ses quatre filles, Jo, Beth, Amy et Meg tentent de se débrouiller tandis que leur père combat au front.

TELERAMA
’une major du cin&e ...

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LES FOLIES FERMIERES, Jean-Pierre Améris 2021, Alban Ivanov, Sabrina Ouazani (societe)@@


David, jeune paysan du Cantal, vient d'avoir une idée : pour sauver son exploitation de la faillite, il va monter un cabaret à la ferme. Le spectacle sera sur scène et dans l'assiette, avec les bons produits du coin. Il en est sûr, ça ne peut que marcher. Ses proches, sa mère et surtout son grand-père, sont plus sceptiques.

TELERAMA
Dans ce feel good movie inspiré d’une histoire vraie, un éleveur cantalou sauve son exploitation en y ouvrant un cabaret où défilent de surprenants artistes de foire. Une réussite inclusive et pleine de bienveillance.

Bonne surprise que ce feel good movie, inspiré de l’histoire vraie d’un éleveur du Tarn, qui a sauvé son exploitation grâce à une diversification spectaculaire : l’ouverture, sur place, d’un cabaret. Jean-Pierre Améris délocalise l’intrigue dans le Cantal, où un producteur laitier au bord de la liquidation (Alban Ivanov, taillé pour le rôle) rencontre une spécialiste de la pole dance (Sabrina Ouazani, tout en bagout). Il s’agit, en somme, de revitaliser le domaine, en transformant les bottes de paille en bancs et les palettes de bois en tables.

La vertu première du film consiste à mettre en lumière une population rurale, sans mépris de classe, en jonglant avec les codes des émissions fédératrices de télé-réalité. La phase de recrutement, façon « freaks » du music-hall, se révèle un mélange osé de L’amour est dans le pré et de La France a un incroyable talent. Mention spéciale à l’hypnotiseur-télépathe, qui aurait bien mérité quelques scènes supplémentaires.

Crémière magicienne et sosie de Dalida
Cela dit, Améris n’occulte en rien la dimension sociale : le mal-être des agriculteurs reste d’une actualité brûlante, avec la flambée du prix des matières premières. Les Folies fermières ne cherche pas à se placer, par opportunisme commercial, dans le sillage des succès du cinéma français à la campagne, comme Petit Paysan (Hubert Charuel, 2017) et Au nom de la terre (Édouard Bergeon, 2019). Il est, au contraire, mû par l’intérêt sincère du réalisateur pour les inadaptés sociaux (Les Émotifs anonymes, 2010) et les artistes de foire (L’Homme qui rit, 2012).

Si les personnages trouvent une profondeur inattendue, c’est qu’ils existent moins par leur fonction que par leur passion : une crémière magicienne, ou un vendeur de magasin de bricolage, sosie de Dalida. L’évolution de l’héroïne, devenue meneuse de revue, se raconte, d’ailleurs, par l’enchaînement de ses numéros. La (petite) réussite du film tient dans le regard du cinéaste sur ces pieds nickelés. Un regard jamais moqueur, toujours bienveillant et inclusif.
LES FOLIES FERMIERES, Jean-Pierre Améris 2021, Alban Ivanov, Sabrina Ouazani (societe)@@ (E)
David, jeune paysan du Cantal, vient d'avoir une idée : pour sauver son exploitation de la faillite, il va monter un cabaret à la ferme. Le spectacle sera sur scène et dans l'assiette, avec les bons produits du coin. Il ...

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LES FRERES SISTERS, Jacques Audiard 2018, John Reilly, Joaquin Phoenix (western)@@


Dans l'Oregon, dans les années 1850, les frères Eli et Charlie Sisters, deux chasseurs de primes, traquent un chercheur d'or ayant volé leur patron, le Commodore. Charlie accepte son destin meurtrier tandis qu'Eli commence à montrer des signes de fatigue face à cette violence. Ils sont accompagnés par le détective Morris et Hermann Kermit Warm, un chimiste qui, en pleine ruée vers l'or, a développé une formule permettant de localiser le précieux métal.
LES FRERES SISTERS, Jacques Audiard 2018, John Reilly, Joaquin Phoenix (western)@@ (E)
Dans l'Oregon, dans les années 1850, les frères Eli et Charlie Sisters, deux chasseurs de primes, traquent un chercheur d'or ayant volé leur patron, le Commodore. Charlie accepte son destin meurtrier tandis qu'Eli comme ...

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LES GARDIENNES, Xavier Beauvois 2017, Nathalie Baye, Laura Smet, Iris Bry (histoire guerre)@@


En 1915, à la ferme du Paridier, les femmes ont pris la relève des hommes partis au front. Travaillant sans relâche, leur vie est rythmée entre le dur labeur et le retour des hommes en permission. Hortense, la doyenne, engage une jeune fille de l'assistance publique pour les seconder.

TELERAMA
Voyage dans le passé : l’auteur du roman adapté, Ernest Pérochon, a sombré dans l’oubli ; le monde représenté à l’écran, la vieille paysannerie française, est presque effacé. Et le réalisateur, Xavier Beauvois, loin de l’injonction contemporaine à l’efficacité, croit à la durée, aux silences, à l’expressivité des plans, paysages, natures mortes, fragments de corps…

La singularité du film se déploie donc peu à peu : c’est comme une parenthèse hors du temps (la Première Guerre mondiale, du côté des femmes), où les vies restent suspendues à une éventuelle mauvaise nouvelle, et où tout est reporté à un hypothétique futur, « après la guerre ». Quand les héroïnes ne travaillent pas aux champs, elles se rongent les sangs. Quand les hommes reviennent pour une permission, ils sont fantomatiques…

Mais la meilleure part tient à un événement dont Xavier Beauvois a indiqué qu’il était en partie survenu durant le tournage. En orpheline recrutée par les fermières pour pallier l’absence des hommes, la débutante Iris Bry, mélange de modestie et d’éclat, devient la véritable héroïne des Gardiennes. Dans le scénario, la petite employée est accusée à tort de mauvais comportement, puis sacrifiée sur l’autel des convenances. Or la mise en scène contredit cet évincement. Rejetée par les personnages, la jeune fille est élue par le cinéaste. Mieux, c’est à elle que revient d’incarner l’émancipation à venir des femmes et, à la fin de la guerre, le retour impromptu de la joie.
Ce film adapté du roman d’Ernest Pérochon marque la naissance d’un actrice, Iris Bry.
LES GARDIENNES, Xavier Beauvois 2017, Nathalie Baye, Laura Smet, Iris Bry (histoire guerre)@@ (E)
En 1915, à la ferme du Paridier, les femmes ont pris la relève des hommes partis au front. Travaillant sans relâche, leur vie est rythmée entre le dur labeur et le retour des hommes en permission. Hortense, la doy ...

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LES GRAINES DU FIGUIER SAUVAGE, Mohammad Rasoulof 2024 Mahsa Rostami, Niousha Akhshi (societe)@@@


Iman vient d'être promu juge d'instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran quand un immense mouvement de protestations populaires commence à secouer le pays. Dépassé par l'ampleur des évènements, il se confronte à l'absurdité d'un système et à ses injustices mais décide de s'y conformer. A la maison, ses deux filles, Rezvan et Sana, étudiantes, soutiennent le mouvement quand sa femme, Najmeh, tente de ménager les deux camps. Lorsque son arme de service disparaît mystérieusement.

TELERAMA
Tourné secrètement en Iran alors que les femmes réclamaient “vie et liberté”, émaillé d’images des manifestations, un thriller d’une force politique inouïe.

Le cinéma peut-il changer le monde ? Voilà que cette vieille interrogation, que d’aucuns peuvent trouver naïve, revient avec force, ravivée par ce film iranien d’une puissance inouïe, tant d’un point de vue esthétique que politique. C’est en résistant manifeste que Mohammad Rasoulof est parvenu à le réaliser avant de partir clandestinement de son pays fin avril, pour venir le présenter au Festival de Cannes, où il a obtenu le Prix spécial du jury. L’auteur remarquable d’Un homme intègre (2017) et du Diable n’existe pas (2021), persécuté par la République islamique, savait sans doute en faisant ce film-ci qu’il atteindrait un point de non-retour et que ce combat de l’intérieur serait le dernier. Sans que ce soit un baroud d’honneur, bien au contraire.

Soit une famille de la petite bourgeoisie, à Téhéran. Un couple, avec ses deux filles, l’une étudiante, l’autre lycéenne. Le foyer semble vivre en harmonie. Les parents sont aimants quoique stricts. Le père, Iman, vient d’être nommé enquêteur au tribunal révolutionnaire. Il est heureux. Encore une étape à franchir et il pourra bientôt devenir juge d’instruction, son vœu le plus cher. Hélas, ce travailleur zélé déchante vite. Il se rend compte qu’il est contraint de signer de manière quasi automatique des mandats d’exécution capitale, sans avoir la possibilité d’étudier sérieusement les dossiers. Cet homme est certes rigoriste mais moral. Il se retrouve embrigadé dans un système absurde et violent, qui lui pose de sérieux problèmes de conscience. Il commence de surcroît son nouveau métier au pire moment, dans un contexte d’extrême tension : un peu partout dans le pays, les femmes sont descendues dans la rue, protestent et manifestent. C’est un soulèvement, qui provoque un vent de panique chez les mollahs. Ceux-ci répondent par une violente répression.

“À bas la théocratie ! Femme, vie, liberté !”
Et bam ! Voilà que Mohammad Rasoulof balance avec courage toute une série de grenades. À savoir ces vidéos filmées de manière sauvage qui ont circulé partout sur les réseaux sociaux, révélant les rassemblements massifs de femmes, les conductrices extirpées des véhicules, les matraquages systématiques, un pays au bord de l’embrasement. Un climat insurrectionnel où l’on entend distinctement des slogans forts : « À bas la théocratie ! À bas le dictateur ! Femme, vie, liberté ! » Le décès retentissant de Mahsa Amini, étudiante arrêtée et battue à mort en septembre 2022 pour « port de vêtements inappropriés », est directement évoqué. Qu’un film soit raccord avec une actualité récente si brûlante et si importante, en intégrant au cœur même de la fiction de tels documents explosifs, est rarissime. Et l’on n’est pas au bout de nos surprises.

Car ce qui se déroule dans la rue vient directement impacter le huis clos, savamment orchestré, dans l’appartement familial. Un monde en soi, de surveillance, de choses qu’il faut taire, de secrets échangés, d’interrogatoires, d’accords passés. Le foyer jusque-là uni commence à se fissurer. Tandis qu’Iman étouffe ses scrupules et se soumet de plus en plus à l’ordre établi, ses deux filles, elles, soutiennent le mouvement des femmes. Au grand dam de la mère, qui se range plutôt du côté de son mari, tout en ayant un double discours, voulant ménager les deux camps. Sans parvenir pour autant à calmer l’ardeur qui monte chez les uns et les autres, surtout chez le père, de plus en plus agité par la disparition inexpliquée de son arme de service. Une séquence, saillante, résume sa confusion et l’écart (voire le gouffre) générationnel. Il s’arrête à un feu de circulation sur la route, à côté d’une autre voiture. Au volant, il voit une jeune femme, non seulement sans voile, mais les cheveux très courts, portant casquette et piercing. Iman reste interloqué, puis baisse sa vitre, est sur le point de dire quelque chose, mais se ravise. Son regard noir d’homme qui bout annonce un basculement.

Les Graines du figuier sauvage prend de fait la direction très inattendue d’un vrai thriller, aussi implacable que riche de métaphores. Avec paranoïa galopante, course-poursuite en voiture, séquestration et cache-cache angoissant dans un village labyrinthique en ruine. Le finale est impressionnant, guidé par la cadette, rebelle souveraine et inventive, symbole d’une jeunesse dans laquelle le cinéaste a foi. C’est elle, associée au mouvement lancé par les femmes, qui pourra libérer le pays de son régime d’oppression. La victoire est proche, à n’en pas douter. Déjà actée par ce film.


LES GRAINES DU FIGUIER SAUVAGE, Mohammad Rasoulof 2024 Mahsa Rostami, Niousha Akhshi (societe)@@@ (E)
Iman vient d'être promu juge d'instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran quand un immense mouvement de protestations populaires commence à secouer le pays. Dépassé par l'ampleur des & ...

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LES GRANDES ONDES, Lionel Baier 2013, Michel Vuillermoz, Valerie Donzelli (comique)@@


Avril 1974, Julie Dujonc-Renens, jeune journaliste féministe, et Joseph-Marie Cauvin, grand reporter roublard à la radio suisse, sont envoyés au Portugal pour enquêter sur l'aide de la Confédération helvétique aux pays pauvres. La cohabitation à bord du bus conduit par Bob, ingénieur du son proche de la retraite, fait des étincelles.

TELERAMA
En 1974, une équipe de la radio suisse en reportage au Portugal tombe par hasard en pleine “révolution des œillets”. Une belle comédie, portée par des acteurs inspirés, Michel Vuillermoz en tête.

Le sujet vaut son pesant d’emmenthal. En avril 1974, trois Suisses sont envoyés au Portugal. Sujet : que font ces braves gens « sous-développés » avec le soutien économique de l’opulente Confédération helvétique ? Des logements, des écoles ? Pas folichon, comme mission. D’autant que, sur place, nos pieds nickelés ont beau sillonner les routes, entassés dans un Combi Volkswagen cent pour cent seventies, ils dénichent peu de preuves de ladite générosité suisse… Or, pendant qu’ils battent la campagne, un événement historique majeur se prépare à leur insu : la révolution des Œillets, qui mettra fin à la dictature salazariste.

De cette quête bringuebalante, de ce « rien » qui débouche sur un heureux bouleversement politique, le réalisateur (suisse) Lionel Baier fait un road movie rythmé, une étude de caractères pleine de vivacité et de tendresse. Un film « d’époque » qui préfère capter l’impact enivrant d’une révolution inattendue plutôt que de se livrer à une reconstitution nostalgique des années 1970. D’ornières en déconvenues, de coups de gueule en gags inventifs (et une scène de comédie musicale), ces héros deviennent plus poétiques, plus attachants. En particulier Cauvin, vétéran de toutes les guerres, hâbleur, vantard et macho, qui se révèle un homme à bout, fêlé par la solitude, fêlé tout court. Dans ce rôle délicat, où le comique se nimbe d’émotion, Michel Vuillermoz est magnifique. En adorable « emmerdeuse » (c’est Cauvin qui le dit), Valérie Donzelli fait des étincelles.
LES GRANDES ONDES, Lionel Baier 2013, Michel Vuillermoz, Valerie Donzelli (comique)@@ (E)
Avril 1974, Julie Dujonc-Renens, jeune journaliste féministe, et Joseph-Marie Cauvin, grand reporter roublard à la radio suisse, sont envoyés au Portugal pour enquêter sur l'aide de la Confédération ...

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LES GRANDS ESPRITS, Olivier Ayache-Vidal 2017, Denis Podalydès, Abdoulaye Diallo, Léa Drucker (societe)@@


François Foucault, professeur agrégé de lettres au lycée Henri-IV, mène la vie dure à ses élèves. Sans pitié dans ses notations, il l'est également au moment où il rend les copies. Il va devoir faire preuve d'un peu plus d'humilité quand il est contraint d'enseigner pendant un an dans un collège de banlieue. Pour cet homme évoluant dans un milieu bourgeois, le voilà déstabilisé. Pour ne rien arranger, ses collègues, qui le trouvent arrogant, n'aiment pas ses méthodes.

TELERAMA
Un prof parisien est envoyé en banlieue. Pressé d’émouvoir et d’arrondir les angles, ce film touche pourtant par sa vérité et la qualité de ses interprètes.
Un jour qu’il pérore sur la nécessité d’envoyer dans les banlieues les meilleurs professeurs, François Foucault est pris au mot par l’Éducation nationale. Le voilà obligé de quitter son prestigieux lycée parisien et de passer le périphérique. Sa mission : analyser les problèmes des enseignants et ceux des élèves dans un établissement difficile, tout en y faisant la classe…

Le scénario va malheureusement faire trop vite fondre le cœur de l’intransigeant François Foucault. Ce grand esprit s’éprend d’une collègue, en couple avec un prof de maths borné, et découvre que les sales gosses qu’il initie aux Misérables ont des talents cachés. Si la démonstration est un brin convenue, on sent l’envie sincère de redonner espoir en l’éducation. Entre les élèves et la caméra, une rencontre a lieu, qui apporte de la vérité aux sujets abordés : la discipline, la pédagogie… Quant à Denis Podalydès, dans le rôle de l’enseignant contraint de revoir ses classiques, il trouve, avec une belle évidence, la note juste.
LES GRANDS ESPRITS, Olivier Ayache-Vidal 2017, Denis Podalydès, Abdoulaye Diallo, Léa Drucker (societe)@@ (E)
François Foucault, professeur agrégé de lettres au lycée Henri-IV, mène la vie dure à ses élèves. Sans pitié dans ses notations, il l'est également au moment où il ...

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LES HERBES SECHES, Nuri Bilge Ceylan 2023 (societe Turquie)@@@


Après avoir enseigné pendant quatre ans dans l'école locale d'un village reculé d'Anatolie, Samet et son collègue Kenan sont confrontés à des accusations de harcèlement sexuel de la part de deux élèves.

TELERAMA
Une fresque sensible et littéraire sur le temps qui passe et les sentiments qui renaissent.
En 2014, Winter Sleep (Palme d’or au Festival de Cannes) avait, au fil des semaines, rassemblé 360 000 spectateurs en France. Autant d’amateurs prêts à passer plus de trois heures dans une salle de cinéma, et majoritairement reconnaissants envers le réalisateur, Nuri Bilge Ceylan, pour la beauté, la puissance et la profondeur de son œuvre. Neuf ans plus tard, après une crise sanitaire ayant entraîné d’innombrables changements dans nos habitudes culturelles, sommes-nous toujours les habitants de cette contrée rare où l’on attend d’un film qu’il nous imprègne, nous trouble et nous éclaire durablement, en échange du temps long qu’on lui consacre ? Souhaitons-le, car Les Herbes sèches, neuvième long métrage du grand cinéaste turc, possède à nouveau cette force majestueuse et mélancolique qui fait la différence.

Que tombe et retombe la neige sur les montagnes de l’Anatolie, donc. En l’occurrence, sur un collège isolé, fréquenté par des enfants de paysans, et où les cours reprennent après la coupure des vacances d’hiver. Dans la salle des profs, les habitués se retrouvent autour d’un modeste buffet. Les conversations évoquent la période passée loin des élèves : « C’est fou comme on s’habitue à ne rien faire de ses journées ! » constate avec légèreté une enseignante. Ces seules paroles banales sur l’écoulement du temps, et sur le sens qu’on peut, ou non, lui donner, rappellent d’emblée l’esprit de Tchekhov, certainement l’auteur (toutes disciplines confondues) dont Nuri Bilge Ceylan est le plus proche.

Le vague à l’âme inhérent à la fuite invisible des jours, des mois et des saisons se précise à travers deux des personnages principaux. Samet, encore jeune, professeur de dessin, ronge son frein dans le froid et ne fait qu’attendre, depuis des années, son hypothétique mutation à Istanbul. Son collègue et colocataire du même âge, également célibataire, a manqué de peu une promotion — il voulait devenir le principal de l’établissement. La faible intensité de leurs existences, telle qu’ils la ressentent, et dont ils se lamentent ou plaisantent, est l’un des sujets du film. Elle est telle que Samet, le cœur à marée basse, est foudroyé par la lettre d’amour trouvée dans le sac d’une élève lors d’une fouille disciplinaire : il s’acharne même à croire, un temps, que cette lettre lui est adressée. Et cette méprise ne restera pas sans conséquences…

Puis l’intensité espérée sans conviction par les deux hommes semble prendre le visage d’une autre enseignante, native de la région, et revenue y travailler depuis peu. Nuray (Merve Dizdar, Prix d’interprétation féminine à Cannes en 2023) est le plus beau personnage des Herbes sèches. À la fois ardente et brisée, blessée dans sa chair, elle revient d’un enfer et se convertit peu à peu à la résignation, réinstallée chez ses parents. Mais au fond d’elle-même, elle croit toujours à l’action et à l’engagement. Dans l’univers plutôt masculin de Nuri Bilge Ceylan, où les petitesses des protagonistes sont largement évoquées, cette héroïne incarne l’idéalisme et la part de romanesque à même de transcender le film. Elle sait ainsi déjouer la rivalité primaire qu’elle ne manque pas de susciter entre les deux amis célibataires. Au passage, alors que tant de réalisateurs ont désormais recours aux textos en plein écran pour expliciter les interactions entre les personnages, Ceylan ne filme que l’effet sur les visages des messages échangés par smartphone. Avec une éloquence subtile.

À l’instant où le récit intimiste prend toute son ampleur, jusqu’à devenir haletant (lors d’un dîner chez Nuray), le cinéaste ménage une parenthèse inédite dans sa filmographie : il met soudain à nu les ressorts de la fiction, nous rappelle délibérément, et brièvement, qu’il ne s’agit « que » de cinéma. Le décrochage déroute sur le moment, et renforce l’admiration a posteriori, tant il s’apparente à une forme supérieure d’honnêteté artistique, comme il arrivait à l’Iranien Abbas Kiarostami d’en faire preuve, notamment dans Le Goût de la cerise (1997). Et lorsque la narration reprend, peu après, elle n’en est que plus captivante.

La mise en scène fusionne les paysages expressifs de l’Anatolie (de nouveau magnifiquement filmés) et le point de vue anthropologique de l’auteur. Dans cette région, est-il signifié en voix off, la végétation, à peine débarrassée de la neige, est aussitôt attaquée par un soleil trop vif. Dès le printemps, le dessèchement menace la nature, et ainsi en va-t-il également des humains. La faculté d’être ému, d’éprouver des sentiments passionnés déserte la plupart les adultes, une fois passée la prime jeunesse. Elle apparaît donc comme un trésor perdu, que Samet, sans doute « l’herbe sèche » la plus voyante du film, recherche désespérément. Tout au long de cette fresque d’une richesse impressionnante, la quête impossible de cet homme rappelle la phrase d’André Gide à la fin de son roman L’Immoraliste : « J’aurais voulu pleurer, mais je sentais mon cœur aussi aride que le désert. »

Les deux Turquie
La géographie des films de Nuri Bilge Ceylan se partage essentiellement entre l’Anatolie rurale, où l’auteur est né, a été élevé, et la grande ville cosmopolite, Istanbul, où il est désormais établi. Ces deux pôles, présentés par le cinéaste comme en tous points opposés, ne vont pourtant jamais l’un sans l’autre. Dans Les Herbes sèches, qui se déroule intégralement à la campagne, Samet l’enseignant renouvelle, à chaque fin d’année scolaire, sa demande de mutation à Istanbul, seul lieu qui lui permettrait, croit-il, de vivre pleinement. Mais la femme qu’il courtise lui suggère qu’il y emmènerait, à coup sûr, son désabusement et son ennui. Au contraire, dans le superbe Uzak (2004), le héros stambouliote méprise son jeune cousin fruste venu d’Anatolie pour squatter son appartement… Avant de regretter amèrement, une fois reparti l’encombrant garçon, cette évocation vivante des ses racines.

SYNOPSIS
Professeur d'art originaire d'Istanbul, Samet enseigne depuis près de quatre ans dans une petite école située dans une bourgade isolée en plein coeur de l'Anatolie. Alors qu'il attend désespérément sa mutation, le jeune homme voit ses espoirs soudain réduits à néant par de sombres accusations proférées par deux adolescentes, élèves de l'établissement où il est employé. En effet, ces dernières prétendent avoir été victimes d'attouchements sexuels commis par deux enseignants. Profondément touché, Samet sombre peu à peu dans la dépression, jusqu'à ce qu'une rencontre bouleverse son existence...
LES HERBES SECHES, Nuri Bilge Ceylan 2023 (societe Turquie)@@@ (E)
Après avoir enseigné pendant quatre ans dans l'école locale d'un village reculé d'Anatolie, Samet et son collègue Kenan sont confrontés à des accusations de harcèlement sexuel de la pa ...

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LES HEURES SOUTERRAINES, Philippe Harel 2014, Marie-Sophie Ferdane, Mehdi Nebbou@@


À Paris, un beau lundi de septembre, Mathilde voit se lever le jour avec angoisse. Cadre dans une grande entreprise, cette jeune veuve qui élève seule ses trois garçons, subit depuis des mois le harcèlement brutal de son chef, qui cherche à la pousser à la démission. Dans un hôtel de Normandie, au lendemain d'un morne week-end amoureux, Thibault, médecin urgentiste dans la capitale, se décide à rompre avec Lila, dont il ne supporte plus l'indifférence.
LES HEURES SOUTERRAINES, Philippe Harel 2014, Marie-Sophie Ferdane, Mehdi Nebbou (societe)@@ (E)
À Paris, un beau lundi de septembre, Mathilde voit se lever le jour avec angoisse. Cadre dans une grande entreprise, cette jeune veuve qui élève seule ses trois garçons, subit depuis des mois le harcèlemen ...

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LES HIRONDELLES DE KABOUL, Zabou Breitman et Éléa Gobbé-Mévellec 2019 (animation)@@


On suit deux couples mariés qui sont diamétralement opposés dans deux quartiers différents de Kaboul occupé par les talibans à l'été 2001: Atiq et Mussarat sont mariés depuis 20 ans

TELERAMA
Magnifique film d’animation adapté du roman de Yasmina Khadra dans l’Afghanistan de 1998, déjà occupé par les talibans. Les aquarelles d’Éléa Gobbé-Mévellec, parfois abstraites, offrent un superbe tableau de la résistance à la terreur.

Été 1998 ; Kaboul est, déjà, occupée par les talibans : la peur rôde à chaque coin de rue, où des femmes sont lapidées, des hommes pendus. Atiq, ex-moudjahid devenu chef d’une prison pour femmes, veille sur Mussarat, son épouse malade, même si un collègue lui conseille de la répudier. Zunaira et Mohsen, jeune couple d’enseignants très amoureux qui n’ont plus le droit d’enseigner, refusent de croire au pire. En signe d’insurrection, Zunaira recouvre les murs de leur logement miséreux de peintures vivantes et sensuelles. Un jour, poussé par la panique et la foule, son mari commet un geste irréparable qui fait chavirer sa raison…

Cette adaptation du roman de l’Algérien Yasmina Khadra est un superbe tableau de la résistance à la terreur. Soutenue par la musique d’Alexis Rault, l’animation offre des contours plus doux, et bouleversants, que les images réelles. Ce ne sont que ruines, pierres et rares silhouettes qui composent le décor, brun et gris, de la ville devenue fantôme, alors qu’une séquence plus colorée rappelle combien Kaboul, avant, était grouillante de vie. Les femmes ? Enfermées derrière le grillage de leur burqa, l’aquarelle ­inspirée d’Éléa Gobbé-Mévellec leur donnant une forme presque abstraite. La scène de la lapidation est, à ce titre, d’une beauté terrible : sous les pierres, une Afghane s’affaisse pour ne devenir, à son tour, qu’un objet minéral dans la poussière. La fin est encore plus palpitante quand, comme l’évoque si bien le titre, tous ces voiles noirs s’assemblent pour permettre un envol.
LES HIRONDELLES DE KABOUL, Zabou Breitman et Éléa Gobbé-Mévellec 2019 (animation afghanistan)@@ (E)
On suit deux couples mariés qui sont diamétralement opposés dans deux quartiers différents de Kaboul occupé par les talibans à l'été 2001: Atiq et Mussarat sont mariés depuis 20 ...

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LES HUIT MONTAGNES, Felix van Gegeningen et Charlotte Vandermeerssch 2022, Luca Marinelli, Alessandro Borghi (societe)@@


Pietro est un enfant unique, il vit à Turin avec son père ingénieur et sa mère enseignante. Un été, il va passer des vacances à Grana, petit village de la Vallée d'Aoste, avec sa mère. Il y rencontre Bruno, le seul enfant du village. Les deux garçons ont le même âge et se lient rapidement d'amitié.

TELERAMA
Deux destins opposés, dans ce film coréalisé par Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, comme les avis de nos critiques.

POUR
La splendeur des paysages alpins vole la vedette à d’excellents acteurs italiens dans cette fiction adaptée du deuxième roman de Paolo Cognetti, ancré dans le Val d’Aoste. Si la fièvre des sommets pousse généralement les cinéastes au défi, c’est tout le contraire ici. Aucun sentiment de performance ne traverse les images, dont le tournage en altitude a pourtant dû coûter bien des efforts. L’immensité spectaculaire est offerte dans la sérénité, alors même qu’elle est le décor d’une saga familiale qui traverse une trentaine d’années. Autour de deux gamins, Pietro et Bruno, la vie va faire souffler le vent des bouleversements. Sans bousculer les montagnes.

Les contraires balisent le récit, qui oppose, tour à tour, l’enfance et l’âge adulte, la ville et la campagne, les voyages et l’enracinement… Pietro est l’écolier de Turin qui étudiera et voudra écrire, s’ouvrir au monde. Tandis que Bruno développera une ferme d’alpage sur les terres familiales. Par-delà les différences, le film s’attache à raconter ce que les deux amis ont de semblable. Une fraternité qui passe par Giovanni, le père de Pietro devenu un peu celui de Bruno. L’homme qui leur apprend la randonnée. Le réalisateur et la réalisatrice, qui, en mai dernier, s’embrassaient fougueusement sur la scène du Festival de Cannes au moment de recevoir le prix du jury, ont réussi un très beau film sur le lien. Au cœur des montagnes, ils le questionnent dans un mouvement naturel : aller de l’avant puis revenir sur les sentiers déjà foulés, c’est chercher, peu à peu, cet autre chemin que dessine notre vie, qui nous rattache à des lieux, des présences. Avant même que le scénario nous transporte au Népal, une forme de sagesse guide ce film romanesque vers une spiritualité méditative. Une quête existentielle à partager dans son ampleur impressionnante, profondément émouvante — Frédéric Strauss

CONTRE
Brassant les thématiques très actuelles du retour à la nature, de la sobriété heureuse, de la transmission de valeurs, avec d’autres réflexions intemporelles sur la vie, l’amour et la fidélité, ce film embarrasse par son absence de second degré. La pauvreté des dialogues (« parfois l’amour s’étiole, parfois il meurt d’un coup », « pour trouver sa place dans le monde, on emprunte des chemins imprévisibles ») n’a d’égal que la solennité de la voix off, récitée par Pietro adulte, devenu écrivain voyageur, sur la voie du pardon – son père n’était pas tendre avec lui. Le défilé de belles images des Alpes aux quatre saisons est trop souvent redondant avec les états d’âme des personnages, heureux en été, déprimés l’hiver. Le couple de réalisateurs, qui traversait alors une crise conjugale, raconte avoir vécu les huit mois de tournage dans les montagnes du Val d’Aoste comme une épiphanie. On aurait aimé que la thérapie fonctionne aussi pour les spectateurs, réduits aux dindons de la fresque — Jérémie Couston
LES HUIT MONTAGNES, Felix van Gegeningen et Charlotte Vandermeerssch 2022, Luca Marinelli, Alessandro Borghi (societe)@@@ (E)
Pietro est un enfant unique, il vit à Turin avec son père ingénieur et sa mère enseignante. Un été, il va passer des vacances à Grana, petit village de la Vallée d'Aoste, avec sa m&egr ...

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LES INFILTRES, Martin Scorsese 2006, Leonardo DiCaprio, Matt Damon, Jack Nicholson (thriller)@@@


Un policier de Boston, Billy Costigan, s'infiltre dans l'organisme criminel qui contrôle le sud de la ville, et gagne la confiance de son chef, Frank Costello, pendant qu'un criminel de carrière, Colin Sullivan, s'est infiltré et enquête, lui, sur les activités du département de police.

TELERAMA
Leonardo DiCaprio et Matt Damon sont entraînés dans une vertigineuse traque, sous l’oeil goguenard d’un Jack Nicholson impérial. Sublime fresque, âpre et violente, que Scorsese filme comme un opéra fiévreux et funèbre.

Que Martin Scorsese se soit inspiré du film hongkongais Infernal Affairs pour ses Infiltrés n’a rigoureusement aucune importance, tant il a imprégné l’intrigue de son style à lui, ce mélange d’hystérie spectaculaire et de moralisme plus ou moins secret, que l’on avait découvert dès Mean Streets, il y a longtemps, et que l’on avait retrouvé, de plus en plus maîtrisé, dans les opéras violents qu’étaient Les Affranchis et Casino. Ce regard précis, aiguisé et cruel, sur des humains en pleine dégringolade, fétus de paille dans un empire du crime qui se délite, fait des Infiltrés l’un des plus beaux drames shakespeariens qui soient. « Lourde est la couronne », murmure, à un moment, le triste empereur de cet univers décomposé.

Colin et Billy ne sont pas des frères de sang, mais ils sont jumeaux dans l’âme. Scorsese a, d’ailleurs, réussi à faire se ressembler physiquement Matt Damon et Leonardo DiCaprio, tous deux épatants, DiCaprio, surtout, que l’on avait déjà vu magnifique sous la direction du cinéaste (dans Gangs of New York et The Aviator), mais jamais à ce point-là. Les deux postulent pour entrer dans la police de Boston. Mais si Colin-Damon est accueilli avec respect au sein des Enquêtes spéciales, Billy-DiCaprio est bousculé, humilié par ses chefs qui ne l’engagent que pour jouer les sous-marins, les espions, les infiltrés, bref, les méprisables, auprès de Frank Costello (Jack Nicholson), parrain vieillissant de la toute-puissante pègre irlandaise.

Ce que nul ne sait, c’est que Matt Damon le surdoué est le fils spirituel du mafieux Nicholson, qu’il rapporte à son « père » tout ce qu’il sait – et notamment les pièges qui le menacent –, sans savoir que ce dernier qu’il admire, qu’il prend pour un seigneur féodal, cache bien des secrets. Dès lors, durant deux heures trente qui passent en un éclair, Scorsese filme en scènes courtes, ardentes, avides, dans une adéquation parfaite entre la violence des images, celle des dialogues et celle des actes, la peur. La peur permanente qui étreint ces êtres sans foi ni loi – ces médiocres que sa mise en scène rend fascinants –, s’épiant, rusant, jouant à pas vu, pas pris en se traquant les uns les autres. Cette angoisse, corps et cœur du film, enveloppe insidieusement les personnages, les extrait d’eux-mêmes, les rend infirmes ou dépendants : Damon devient impuissant, DiCaprio se drogue...

Faits comme des rats
Terreur incrédule de Matt Damon, contraint, peu à peu, à ourdir des plans machiavéliques pour éviter de se retrouver piégé. Jusqu’à piéger lui-même un supérieur pour s’en sortir... Horreur non moins incrédule de DiCaprio découvrant que l’un des hommes de confiance de Nicholson, tué lors d’une fusillade, était un infiltré comme lui, ce qu’il ne savait pas, contrairement au mort qui s’était compromis en cherchant à lui sauver la vie. Traqueurs ou traqués qu’importe, tous sont faits comme des rats.


Les rats... Jack Nicholson les imite, un instant, lors d’une de ces scènes au cabotinage contrôlé dont il a le secret. « Tous ces rats, ça m’épuise », dit-il. Et c’est bien ce que montre Scorsese, une société de rats, malins et vicieux, qui semblent guetter l’instant propice pour se sauter à la gorge. « Comment ça s’écrit, citoyen ? » demande un malfrat irlandais particulièrement inculte. Ce n’est évidemment pas un hasard si Scorsese fait de ce mot, mal orthographié sur une enveloppe, la preuve qui fera comprendre à Leonardo DiCaprio quel rôle joue Matt Damon. Plus encore que dans Les Affranchis, on est dans un univers qui ne veut plus rien dire, où l’ordre social ne repose que sur des simulacres (la police honore en grande pompe des flics qu’elle a fait assassiner) et où les fils n’existent, en fait, que pour tuer des pères qui les auront mis au monde pour les berner et les trahir. Martin Scorsese a bien retenu la leçon de Hitchcock : l’intrigue – les flics veulent empêcher Jack Nicholson de vendre des microprocesseurs à des Chinois ! – est un mac guffin. Un prétexte. L’important, c’est le périple de deux gamins, se raccrochant tant bien que mal – plutôt mal, en fait – à une identité qu’on leur a volée.
LES INFILTRES, Martin Scorsese 2006, Leonardo DiCaprio, Matt Damon, Jack Nicholson (thriller)@@@ (E)
Un policier de Boston, Billy Costigan, s'infiltre dans l'organisme criminel qui contrôle le sud de la ville, et gagne la confiance de son chef, Frank Costello, pendant qu'un criminel de carrière, Colin Sullivan, s'est infiltr&e ...

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LES INNOCENTES, Anne Fontaine 2015, Lou de LAAGE, Agata Buezk


Pologne, décembre 1945. Mathilde Beaulieu, une jeune interne de la Croix-Rouge chargée de soigner les rescapés français avant leur rapatriement, est appelée au secours par une religieuse polonaise. D'abord réticente, Mathilde accepte de la suivre dans son couvent où trente Bénédictines vivent coupées du monde. Elle découvre que plusieurs d'entre elles, tombées enceintes dans des circonstances dramatiques, sont sur le point d'accoucher.
LES INNOCENTES, Anne Fontaine 2015, Lou de LAAGE, Agata Buezk (societe guerre)@@@ (E)
Pologne, décembre 1945. Mathilde Beaulieu, une jeune interne de la Croix-Rouge chargée de soigner les rescapés français avant leur rapatriement, est appelée au secours par une religieuse polonaise. D'abord ...

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LES INNOCENTS, Bernardo Bertolucci 2003, Eva Green, Louis Garrel


Isabelle et son frère Théo, restés seuls à Paris pendant les vacances de leurs parents, invitent chez eux Matthew, un étudiant américain. Dans cet appartement où ils sont livrés à eux-mêmes, ils vont fixer les règles d'un jeu qui les amènera à explorer leur identité émotionnelle et sexuelle. Au fil des heures, la partie s'intensifie, les sens et les esprits s'exacerbent, avec pour toile de fond la France déchirée de Mai 68.

TELERAMA
On ne peut pas reprocher à Bertolucci, qui a vécu Mai 68 à Paris, de rester allusif. Partageur, il s’adresse d’abord aux profanes, serait-ce à coups de chromos : la France du Général en surchauffe, et en particulier la Cinémathèque, foyer précoce de contestation. Un jour de manif, un jeune Californien timide rencontre ainsi de faux jumeaux parisiens, dont le dandysme et l’arrogance le séduisent intensément. Ce sera donc un Mai 68 en chambre, tire-au-flanc et voluptueux, avec mille citations cinéphiles aphrodisiaques. Bertolucci sait utiliser toute cette imagerie (beaucoup d’extraits de films canoniques) comme un cocon imaginaire et protecteur, redoublant celui de l’appartement.
Le titre français, Innocents, prend peu à peu tout son sens. Car les ébats d’Eva Green, de Michael Pitt et de Louis Garrel, abrutis de joints et de vin, puis le saccage nonchalant du domicile parental, auraient pu concourir à une libération, en écho à celle du dehors. Or c’est bien davantage une régression, un enfantillage, une parenthèse édénique, avant que le monde ne revienne par la fenêtre, littéralement…
LES INNOCENTS, Bernardo Bertolucci 2003, Eva Green, Louis Garrel (film e)@@ (E)
Isabelle et son frère Théo, restés seuls à Paris pendant les vacances de leurs parents, invitent chez eux Matthew, un étudiant américain. Dans cet appartement où ils sont livrés &agrav ...

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LES INTRANQUILLES, Joachim Lafosse 2021, Leïla Bekhti, Damien Bonnard (drame societe)@@@


Leïla, mère de famille, se bat au quotidien pour tenter de sauver le couple qu'elle forme avec Damien, un mari bipolaire. Ils s'aiment profondément, mais les effets de la maladie se ressentent durement dans leur quotidien. Il tente de poursuivre sa vie avec elle sachant qu'il ne pourra peut-être jamais lui offrir ce qu'elle désire.

TELERAMA
Le bonheur d’une famille se délite sous l’effet de la bipolarité du père. Un film intense, inspiré par les souvenirs d’enfance du cinéaste. Que peut l’amour contre plus fort que lui ? C’est, davantage que la maladie mentale en elle-même, la question centrale du long métrage présenté en compétition à Cannes, possiblement le meilleur de Joachim Lafosse à ce jour. Le réalisateur belge s’intéresse depuis ses débuts à l’éclatement de la famille ( Nue propriété en 2006, L’Économie du couple en 2016) mais aussi à la manipulation et à la toxicité ( Élève libre en 2008, À perdre la raison en 2012). Peut-être parce qu’il s’inspire ici de ses souvenirs d’enfance (son père est bipolaire) sans les tenir trop à distance, il signe avec Les Intranquilles un film moins clinique, moins froidement acéré qu’à l’accoutumée. Sa mise en scène, pourtant, reste impitoyable dans l’art de dépeindre le délitement du clan et l’usure des sentiments.
Sous des cieux apparemment radieux, les joies les plus simples se colorent ainsi de malaise, de danger, voire de honte pour Amine (formidable Gabriel Merz Chammah, petit-fils d’une certaine Isabelle Huppert). Les hauts et les bas de Damien transforment le quotidien en grand huit infernal et Leïla, en infirmière malgré elle. L’amoureuse sensuelle vire vigie et virago, répétant à son fils « Ne t’inquiète pas, ça va aller » comme un mantra auquel personne ne croit. Quand Damien exulte, elle se rembrunit, et vice versa. Imprévisible, fiévreux ou abattu, Damien Bonnard excelle en homme luttant pour ne pas se dissoudre dans le lithium, et Leïla Bekhti, constamment sur le qui-vive, bouleverse en victime collatérale. Que peut l’amour ? Tout, rien, pas assez.
LES INTRANQUILLES, Joachim Lafosse 2021, Leïla Bekhti, Damien Bonnard (drame societe)@@@ (E)
Leïla, mère de famille, se bat au quotidien pour tenter de sauver le couple qu'elle forme avec Damien, un mari bipolaire. Ils s'aiment profondément, mais les effets de la maladie se ressentent durement dans leur quotidien ...

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LES INVISIBLES, Louis-Julien Petit 2019, Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noemie Lvovsky, Déborah Lukumuena et Sarah Suco (comique)@@


À la suite d'une décision municipale, l'Envol, centre d'accueil pour femmes SDF, va fermer. Il ne reste plus que trois mois aux travailleuses sociales pour réinsérer coûte que coûte les femmes dont elles s'occupent: falsifications, pistons, mensonges: désormais, tout est permis.

TELERAMA
Quatre ans après “Discount”, Louis-Julien Petit orchestre une comédie sociale réjouissante.
Lady Di, Brigitte Macron, Beyoncé et les autres trépignent devant les grilles de l’Envol. Enfin, pas les vraies, mais des sans-abri qui se choisissent un pseudo lorsqu’elles viennent trouver un peu de répit dans ce centre d’accueil de jour pour femmes. Une douche, un café, quelques heures au chaud. Mais, un jour, le couperet tombe : seulement 4 % des femmes accueillies à l’Envol ont réussi à se réinsérer. Bien trop peu pour la municipalité, qui en conclut qu’il faut fermer le centre. Révoltées, les travailleuses sociales Manu et Audrey décident d’y installer clandestinement un atelier thérapeutique et un dortoir…

Après Discount, dans lequel les employés d’un supermarché low cost se rebiffaient, Louis-Julien Petit orchestre l’acte 2 d’une désobéissance civile jubilatoire. Un tour de force : transposer une saisissante matière documentaire sur le quotidien des femmes sans domicile fixe en pétillante comédie sociale, portée par Audrey Lamy et Corinne Masiero, remarquables de sincérité en assistantes sociales risque-tout. À leurs côtés, on découvre une dizaine de femmes qui ont connu la grande précarité ou la rue et qui tiennent là pour la plupart leur premier rôle, parfois inspiré de leur propre vie. Dirigées avec humour et filmées avec cœur, représentées comme rarement au cinéma, elles se révèlent : non plus des « invisibles », mais des êtres aux vies, aux personnalités et à la vitalité précieuses.
LES INVISIBLES, Louis-Julien Petit 2019, Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noemie Lvovsky, Déborah Lukumuena et Sarah Suco (comique)@@ (E)
À la suite d'une décision municipale, l'Envol, centre d'accueil pour femmes SDF, va fermer. Il ne reste plus que trois mois aux travailleuses sociales pour réinsérer coûte que coûte les femmes dont el ...

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ES IRREDUCTIBLES, Renaud Bertrand 2005, Kad Merad, Jacques Gamblain


Gérard et Michel n'ont pas le moral. La quarantaine passée, ils ont perdu leur emploi et peinent à en trouver un autre. Leur âge joue contre eux et, même s'ils ont une solide expérience professionnelle, ils n'ont pas leur bac, ce qui leur ferme bien des portes. Michel décide d'y remédier. Il tente de convaincre Gérard de faire de même. Les deux compères finissent par s'inscrire au lycée. Rapidement, Michel et Gérard font face à l'ironie de leurs amis et voisins. Souhaitant coûte que coûte renouer avec la vie professionnelle, les deux quadras ne se démontent pas. Elèves assidus, ils voient arriver le jour de l'examen avec une certaine anxiété...
LES IRREDUCTIBLES, Renaud Bertrand 2005, Kad Merad, Jacques Gamblain (societe comique)@ (E)
Gérard et Michel n'ont pas le moral. La quarantaine passée, ils ont perdu leur emploi et peinent à en trouver un autre. Leur âge joue contre eux et, même s'ils ont une solide expérience professionnell ...

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LES JEUNES AMANTS, Carine Tardieu 2020, Fanny Ardant, Cecile de France, Melvil Poupaud (societe)@@@


Shauna, 70 ans, libre et indépendante, a mis sa vie amoureuse de côté. Elle est cependant troublée par la présence de Pierre, cet homme de 45 ans qu'elle avait tout juste croisé des années plus tôt. De plus, contre toute attente, Pierre ne voit pas en elle "une femme d'un certain âge", mais une femme désirable qu'il n'a pas peur d'aimer. Cependant, un détail : Pierre est marié et père de famille.

TELERAMA
L’histoire d’amour entre une septuagénaire et un homme de vingt-cinq ans de moins, par deux grands interprètes. Fanny Ardant semble revenir de La Femme d’à côté, de Truffaut, et Melvil Poupaud, des Sentiments, de Noémie Lvovsky – le second film s’inspirait du premier… Les Jeunes Amants s’inscrit dans cette tradition du cinéma français qui exalte les passions impossibles, ou présumées comme telles. Conçu par la regrettée Sólveig Anspach (Haut les cœurs !), disparue en 2015, il est finalement réalisé par Carine Tardieu (Ôtez-moi d’un doute).

Une femme septuagénaire rencontre un homme croisé jadis dans des circonstances tragiques. Il a vingt-cinq ans de moins qu’elle, mais une attirance grandit entre eux, à leur propre surprise. Ils choisissent de la vivre…

Le personnage masculin, en premier lieu, singularise l’histoire. Melvil Poupaud, acteur à l’audace discrète, réussit l’alliage de la solidité et de l’abandon. Il est ici ce chirurgien habitué à rassurer tout le monde mais qu’on voit fondre en larmes dans la scène la plus inattendue, la plus bouleversante — un des premiers rendez-vous des amants. Portrait incident d’un homme en pleurs, le film est aussi celui d’une femme en danger. Fanny Ardant surprend à son tour en assumant soudain l’envers de son rôle d’architecte flamboyante : les signes d’une maladie neurodégénérative s’immisçant dans la romance.

Une même finesse caractérise les personnages secondaires. La fille de l’héroïne (Florence Loiret-Caille) laisse poindre une gêne, sinon une amertume, mais qui resteront subtilement incertaines, mélangées à l’affection. Et l’épouse du chirurgien (Cécile de France) n’éprouve de jalousie et de douleur qu’en apprenant l’âge avancé de l’amante… Ainsi le film trouve et tient la note, entre acuité psychologique et belles embardées romanesques.
LES JEUNES AMANTS, Carine Tardieu 2020, Fanny Ardant, Cecile de France, Melvil Poupaud (societe)@@@ (E)
Shauna, 70 ans, libre et indépendante, a mis sa vie amoureuse de côté. Elle est cependant troublée par la présence de Pierre, cet homme de 45 ans qu'elle avait tout juste croisé des années plu ...

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LES MAGNETIQUES, Vincent Maël Cardona 2019, Thimotée Robart, Marie Colomb (thriller social)@@


Une bande de copains en mal de sensations fortes diffuse une radio libre depuis leur ville natale à la campagne. Jérôme la dirige avec un charisme unique tandis que Philippe, le génie technique, vit dans l'ombre de Jérôme, son grand frère. Lorsqu'il est appelé au service militaire, Philippe n'a d'autre choix que de partir pour Berlin-Ouest. Il est déterminé à continuer à diffuser, mais réalise qu'il vient de vivre les derniers moments glorieux d'un monde en voie d'extinction.

TELERAMA
D’une petite radio bretonne aux nuits électro berlinoises, l’éveil d’un taiseux magnifique dans les années 1980. Un récit d’apprentissage intense, porté par un formidable jeune acteur.

Ça commence comme beaucoup d’évocations nostalgiques au cinéma : par le grain un peu sale d’une vidéo amateur, un souvenir vacillant, enfumé et joyeux, dans la salle d’un petit café, où tout le monde assiste à un tournant de l’Histoire. L’image de François Mitterrand se révèle, ligne après ligne, sur un écran de télévision. Mai 1981, le premier président socialiste de la Ve République vient d’être élu, et le réalisateur Vincent Maël Cardona nous lance volontairement sur une (presque) fausse piste : une reconstitution en milieu rural (un coin paumé de Bretagne), le bilan sentimental d’une époque révolue, avec ses rêves fragiles et ses objets fétiches — entre autres, les cassettes audio et leurs fameuses bandes « magnétiques ».

De tels détails, dans ce film intimiste et vibrant, apportent du relief aux jeunes héros et nourrissent leur ambiguïté : deux frères, au seuil de l’âge adulte et d’une décennie, dans la lumière toujours froide, sourde et bleutée de leur petite ville, comme suspendue entre aube et crépuscule, entre les promesses et les impasses de l’avenir. Le crépuscule, c’est plutôt pour Jérôme, l’aîné hâbleur et torturé (formidable Joseph Olivennes), dont le charisme farouche et les excès convulsifs dominent la fratrie. Quant à Philippe, le cadet, les autres le remarquent à peine, taiseux et doux, dans l’ombre du rebelle familial. Philippe, amoureux en secret de Marianne (convaincante Marie Colomb), la fille interdite, la copine de son frangin. Philippe, amoureux de la musique, devant sa console pleine de manettes, de bobines et de magie. Il est le véritable héros de l’histoire. Celui que l’on entend peu, et que le film nous invite à écouter, littéralement, de plus en plus fort. D’abord en arrière-plan, dans le petit studio de la radio pirate où il passe la bande-son de l’époque, de Joy Division à Marquis de Sade, tandis que Jerôme philosophe et poétise au micro, en ces temps où les ondes se libèrent pour quelques années folles, avant de devenir libérales et commerciales.

Puis, quand il échoue à se faire réformer et se retrouve obligé de faire son service militaire dans une unité stationnée à Berlin-Ouest, la « voix » de Philippe s’affirme, comme les sons avec lesquels il joue si brillamment, inventant, mixant, du rock à l’abstraction. Dès lors, la chronique d’une fratrie devient un récit d’apprentissage, un portrait sensible de jeune homme, au singulier. Les vibrations de ses rencontres, de ses émotions répondent à celles d’une ville étrangère, d’un vrai studio de radio, et des nuits berlinoises où la musique électro est en train de naître. Si cette tranche de vie est aussi vivante, sans cesse galvanisée par de très belles idées de mise scène — dont une formidable déclaration d’amour improvisée et musicale en direct sur les ondes —, c’est grâce à Thimotée Robart, la révélation du film, qui interprète Philippe. Ce jeune comédien (repéré en 2019 dans Vif-argent, de Stéphane Batut) a tout d’un grand : le charme, le rythme, la densité. Il réussit l’hommage fervent d’un garçon d’aujourd’hui à un garçon d’hier. D’une génération incertaine à une autre.
LES MAGNETIQUES, Vincent Maël Cardona 2019, Thimotée Robart, Marie Colomb (thriller social)@@ (E)
Une bande de copains en mal de sensations fortes diffuse une radio libre depuis leur ville natale à la campagne. Jérôme la dirige avec un charisme unique tandis que Philippe, le génie technique, vit dans l'ombre d ...

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LES MALVENUS, Sandrine Veysset 2023, Géraldine Pailhas, Jonathan Zaccaï (societe)@@


Après le procès concernant l'héritage du mas familial qui l'oppose à son frère, Luc concrétise enfin son désir de quitter Paris pour vivre son rêve d'enfant: se lancer dans l'héliciculture; sa femme et lui quittent la ville pour la campagne.

TELERAMA
La cohabitation entre un couple de néoruraux et leurs voisins issus d’un milieu plus populaire. Observation sociale minutieuse, suspense bien tendu et finesse psychologique : une réussite, signée Sandrine Veysset et Virginie Despentes.

Luc convainc Carole de quitter Paris pour s’installer à la campagne, dans le mas où il a grandi. Il se lancera dans l’héliciculture (l’élevage des escargots), elle donnera des cours de tai-chi. Un joli rêve néorural qui vire à la guerre des nerfs quand un couple et leur fils ado investissent l’autre partie de la bâtisse. Amateurs de chasse, de gros chiens et de barbecues, Fred et Marisa viennent froisser la pastorale chic et zen imaginée par leurs voisins.

Sur quel terreau prospère la violence de classe ? Entre mépris impossible à contenir des uns et agressivité latente des autres, la cohabitation fait ici l’objet d’une observation minutieuse, doublée d’un thriller nuancé. Avec sa finesse habituelle, Sandrine Veysset met en scène la singularité des êtres sous le masque social, et, avec l’aide de Virginie Despentes à l’écriture, passe habilement entre les mailles du cliché.

Quand Luc navigue plus facilement d’un milieu à l’autre, Carole, héritière d’une vision hiérarchique de la société, ne parvient pas à surmonter sa répulsion. Quant à Fred et Marisa, on ne sait jamais si leur ton railleur est défensif ou malveillant. Rappelant par endroits le film As bestas, de l’Espagnol Rodrigo Sorogoyen, Les Malvenus trace son propre chemin et maintient jusqu’au bout un suspense psychologique où le pire semble toujours sur le point d’être évité.
LES MALVENUS, Sandrine Veysset 2023, Géraldine Pailhas, Jonathan Zaccaï (societe)@@ (E)
Après le procès concernant l'héritage du mas familial qui l'oppose à son frère, Luc concrétise enfin son désir de quitter Paris pour vivre son rêve d'enfant: se lancer dans l'hél ...

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LES MISERABLES, Josee Dayan 2000, Gérard Depardieu, Christian Clavier, John Malkovich, Virginie Ledoyen, Enrico Lo Verso, Charlotte Gainsbourg (histoire saga)@@


L'action se déroule en France au début du XIXe siècle, délimitée par les deux grands combats que sont la Bataille de Waterloo (1815) et les émeutes de juin 1832. On y suit la vie de Jean Valjean, du retour du bagne jusqu’à sa mort. Autour de lui gravitent de nombreux personnages, témoins de la misère de ce siècle, misérables eux-mêmes ou proches de la misère.

TELERAMA
LES MISERABLES, Josee Dayan 2000, Gérard Depardieu, Christian Clavier, John Malkovich, Virginie Ledoyen, Enrico Lo Verso, Charlotte Gainsbourg (histoire saga)@@ (E)
L'action se déroule en France au début du XIXe siècle, délimitée par les deux grands combats que sont la Bataille de Waterloo (1815) et les émeutes de juin 1832. On y suit la vie de Jean Valjean, du ...

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LES MISERABLES, Ladjly 2019, Damien Bonnard, Alexis Manenti (societe racisme)@@@


Stéphane, tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la brigade anti-criminalité de Montfermeil, dans le 93. Il va faire la rencontre de ses nouveaux coéquipiers, Chris et Gwada, deux "Bacqueux" d'expérience, et découvre rapidement les tensions entre les différents groupes du quartier. Alors qu'ils se trouvent débordés lors d'une interpellation, un drone filme leurs moindres faits et gestes.

TELERAMA
Le cinéaste Ladj Ly, habitant de ce quartier, offre une hauteur de vue exceptionnelle pour un sujet aussi explosif. C'est rare, la mesure et la nuance pour traiter d’un sujet explosif. Encore plus rare quand un film épique en résulte, dont chaque minute captive. Voilà le prodige qu’offre aujourd’hui Les Misérables, où une cité de Montfermeil, à l’est de Paris, devient le condensé de toutes les tensions sociales, puis une poudrière, sans qu’on passe jamais par les codes et les caricatures du cinéma dit de banlieue.

Qui a volé le lionceau du cirque tenu par les Gitans ? Au lendemain de la victoire estivale des Bleus à la Coupe du monde de foot, dans un climat supposé adouci par cet événement, les températures grimpent et les esprits s’échauffent dans la France d’aujourd’hui, multiethnique et métissée. La colère des Gitans est, dans un premier temps, presque théâtrale, au diapason d’une présentation percutante des divers groupes qui peuplent la cité des Bosquets, comme une scène propice à l’éloquence. Il y a les musulmans radicaux et leurs échoppes communautaires ; le faux maire, caïd en chef portant un maillot estampillé « Le Maire », le verbe tonitruant, interlocuteur régulier de la police locale ; les faux repentis, sortis de prison et singeant l’exemplarité ; la bande des enfants, « les microbes », aux origines maliennes pour la plupart.

La hauteur de vue du réalisateur Ladj Ly, fils de ce quartier, se lit d’emblée dans son choix d’endosser le regard d’un flic (Damien Bonnard), nouvel arrivant à la brigade anticriminalité — la « BAC ». Car pour le jeune révolté des Bosquets que fut le cinéaste, la police était l’ennemie, qui abusait de son pouvoir. Accompagner, cette fois avec une certaine empathie, la patrouille et les interventions de la brigade apporte un équilibre rare entre les forces en présence, qui restera l’un des grands atouts des Misérables.

Autre signal fort, les trois flics de cette brigade que l’on suit dépendent hiérarchiquement d’une femme. Jeanne Balibar, exceptionnelle dans une seule et longue scène de commissariat, située au début du film, incarne une autorité réfléchie, calme, non dénuée d’humour et de charme. Après cela, les démonstrations de force de ces messieurs sur le terrain ne sonnent plus de la même manière. Ladj Ly esquisse donc un au-delà du virilisme ordurier si souvent relayé à l’écran (voir les polars de ou avec Olivier Marchal), et que le nouveau venu déplore chez l’un de ses collègues en place depuis longtemps — le sensationnel Alexis Manenti, également coscénariste.

Du reste, ces trois policiers habitent le même quartier que ceux qu’ils surveillent, se retrouvent le soir dans les mêmes intérieurs sans aucun luxe. Ni salauds fascisants ni modèles de vertu, ils ne tombent jamais d’accord entre eux sur leurs modes d’intervention. C’est la bavure de l’un d’eux, un tir de flash-ball ravageur sur le visage d’un enfant, dans le cadre de l’enquête sur le vol du lionceau, qui provoquera l’engrenage de violence.

La hauteur de vue du cinéaste est aussi celle d’un… drone, dirigé par un autre enfant de la cité, qui, incidemment, enregistre la terrible bavure. Ladj Ly restitue ainsi avec acuité la guerre des images qu’est devenu le quotidien des policiers. Tout le monde filme, la vidéo sert d’arme de défense, de riposte, de chantage ou de négociation. Ici, après le geste fatal, elle déclenche une traque et un réflexe corporatif de la brigade. Les valeurs s’inversent alors de manière alarmante : le jeune blessé compte moins que les images de l’accident fatal, à récupérer à tout prix.

Victor Hugo rédigea Les Misérables dans cette ville de Montfermeil — une scène le rappelle avec humour. Et le récit distille les allusions au roman, à commencer par son personnage de Gavroche noir, tombé par terre après l’impact du flash-ball, puis voué à la révolte. Mais ce titre s’impose encore par sa pertinence pour évoquer un monde situé du mauvais côté de toutes les inégalités sociales. Un monde abandonné à ses expédients, à ses derniers retranchements — la drogue et son commerce, l’islamisme. Un monde que policiers et émeutiers partagent finalement. Ladj Ly montre leur face-à-face devenu incendiaire, terrifiant, mais choisit, en un dernier geste sublime, de le suspendre. Le pire peut attendre. Une chance infime demeure. L’énergie que libère ce grand film ne restera pas que celle du désespoir.
LES MISERABLES, Ladjly 2019, Damien Bonnard, Alexis Manenti (societe racisme)@@@ (E)
Stéphane, tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la brigade anti-criminalité de Montfermeil, dans le 93. Il va faire la rencontre de ses nouveaux coéquipiers, Chris et Gwada, deux "Bacqueux" d'e ...

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LES NOCES REBELLES Sam Mendes 2009, Kate Winslet, Leonardo DiCaprio (sentimental)@@


Aux Etats-Unis, dans les années 50, April et Frank Wheeler forment un couple à part, soucieux de vivre une vie différente avec des objectifs élevés. En emménageant dans leur belle maison, ils jurent qu'ils ne se laisseront pas envahir par la torpeur ambiante. Pourtant, les Wheeler finissent par vivre l'existence qu'ils redoutaient. Frank a un travail sans intérêt et April, femme au foyer, voit ses rêves d'évasion s'envoler.

TELERAMA
Une scène de bonheur — la rencontre —, et c’est déjà la crise. Étude du dysfonctionnement d’un couple, Les Noces rebelles entre directement dans le vif du sujet. Le roman allait encore plus vite. Dans La Fenêtre panoramique (1961), de Richard Yates, le moment d’ivresse inaugural n’est qu’un flash-back, un souvenir lointain. Le piège du conformisme s’est déjà refermé sur ces jeunes mariés des années 1950 qui se croyaient à part. Plus exactement sur elle, qui croyait avoir épousé un homme à part…

Quand la jeune femme (Kate Winslet) se persuade qu’il est encore temps pour le bonheur, et qu’elle propose à l’époux ­ (Leonardo DiCaprio) une nouvelle vie en Europe, les conséquences en chaîne de ce projet alimentent un (faux) suspense, de l’euphorie au désastre. S’il n’atteint pas des sommets bergmaniens (Scènes de la vie conjugale, bien sûr), Sam Mendes parvient à maintenir la tension et l’acuité de son regard. Au-delà de l’époque et de ses codes, il y a l’autopsie d’un amour au sens où la littérature et le cinéma modernes l’envisagent bien souvent, c’est-à-dire comme un mirage.
LES NOCES REBELLES Sam Mendes 2009, Kate Winslet, Leonardo DiCaprio (sentimental)@@ (E)
Aux Etats-Unis, dans les années 50, April et Frank Wheeler forment un couple à part, soucieux de vivre une vie différente avec des objectifs élevés. En emménageant dans leur belle maison, ils jurent ...

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LES NOCES REBELLES, Sam Mendes 2008, Leonardo di Caprio, Kate Winslet (drame sentimental)@@


Aux Etats-Unis, dans les années 50, April et Frank Wheeler forment un couple à part, soucieux de vivre une vie différente avec des objectifs élevés. En emménageant dans leur belle maison, ils jurent qu'ils ne se laisseront pas envahir par la torpeur ambiante. Pourtant, les Wheeler finissent par vivre l'existence qu'ils redoutaient. Frank a un travail sans intérêt et April, femme au foyer, voit ses rêves d'évasion s'envoler.

TELERAMA
Filmé magistralement par Sam Mendes, le couple mythique de “Titanic” excelle dans cette radiographie implacable du naufrage d’un mariage, abîmé par la routine et les espoirs déçus.

Une scène de bonheur — la rencontre —, et c’est déjà la crise. Étude du dysfonctionnement d’un couple, Les Noces rebelles entre directement dans le vif du sujet. Le roman allait encore plus vite. Dans La Fenêtre panoramique (1961), de Richard Yates, le moment d’ivresse inaugural n’est qu’un flash-back, un souvenir lointain. Le piège du conformisme s’est déjà refermé sur ces jeunes mariés des années 1950 qui se croyaient à part. Plus exactement sur elle, qui croyait avoir épousé un homme à part…

Quand la jeune femme (Kate Winslet) se persuade qu’il est encore temps pour le bonheur, et qu’elle propose à l’époux (Leonardo DiCaprio) une nouvelle vie en Europe, les conséquences en chaîne de ce projet alimentent un (faux) suspense, de l’euphorie au désastre. S’il n’atteint pas des sommets bergmaniens (Scènes de la vie conjugale, bien sûr), Sam Mendes parvient à maintenir la tension et l’acuité de son regard. Au-delà de l’époque et de ses codes, il y a l’autopsie d’un amour au sens où la littérature et le cinéma modernes l’envisagent bien souvent, c’est-à-dire comme un mirage.
LES NOCES REBELLES, Sam Mendes 2008, Leonardo di Caprio, Kate Winslet (drame sentimental)@@ (E)
Aux Etats-Unis, dans les années 50, April et Frank Wheeler forment un couple à part, soucieux de vivre une vie différente avec des objectifs élevés. En emménageant dans leur belle maison, ils jurent ...

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LES NUITS DE MASHHAD, Ali Abbasi 2022, (thriller)@@


Iran 2001, une journaliste de Téhéran plonge dans les faubourgs les plus mal famés de la ville sainte de Mashhad pour enquêter sur une série de féminicides. Elle va s'apercevoir rapidement que les autorités locales ne sont pas pressées de voir l'affaire résolue.

TELERAMA
Les prostituées d’une ville sainte sont assassinées à l’approbation quasi générale. Un film choc qui met l’Iran à nu… trop littéralement, peut-être.

POUR
L’histoire, aussi incroyable que véridique, semble écrite en lettres de feu… En Iran, dans la ville sainte de Mashhad, lieu de pèlerinage pour les musulmans chiites, un tueur en série a sévi à partir du mois d’août 2000, pendant toute une année. Il s’appelait Saeed Hanaei et assassinait des prostituées. De cette affaire criminelle qui expose crûment la noirceur cachée de la société iranienne, Ali Abbasi a osé s’emparer avec réalisme. Né à Téhéran en 1981, ce réalisateur formé en Scandinavie (où il avait tourné Border) a été contraint de reconstituer les faits en Jordanie. Mais les images auxquelles il nous confronte n’en sont pas moins d’une véracité sidérante. Les visages maquillés des femmes, leurs corps, la maison du meurtrier, ouvrier et père de famille, sa cruauté : plus rien n’est caché.

Mené comme un thriller, Les Nuits de Mashhad est un choc éclairant. Un monde nous est ouvert où la misère des prostituées se réfugie dans l’ombre, où la misogynie s’étale, où la violence est un droit qui s’exerce sur les femmes, à peine considérées comme des êtres humains quand elles se vendent. Mis en scène avec une parfaite maîtrise, le film s’affirme comme un geste de dévoilement très réfléchi. Car, tout en nous montrant la vérité, le réalisateur nous dit, avec pessimisme et lucidité, qu’elle n’éclatera jamais.

Le personnage de Rahimi, la journaliste jouée par l’étonnante Zar Amir Ebrahimi, Prix d’interprétation à Cannes, trouve là toute son importance. En suivant l’enquête des policiers, elle y voit une mascarade. Une chasse à l’homme qui ne veut mener nulle part. Le serial killer peut laver Mashhad de ses pécheresses sans être dérangé : ses crimes sont une bénédiction pour la ville... Même quand la justice sera rendue, ce sera seulement dans l’intérêt du pouvoir. Des victimes, personne ne veut rien savoir. Sauf Rahimi. Fragile et solitaire, elle garde les yeux ouverts. Un beau symbole pour ce film aussi prenant que politique, courageusement engagé. – Frédéric Strauss

CONTRE
Certes, le constat terrible d’Ali Abbasi sur la société iranienne en général, et la condition des femmes en particulier, ne manque pas d’intérêt. Le problème est que le cinéaste ne recule devant aucun effet choc pour appuyer son propos. Tourner en gros plan l’agonie d’une femme qu’on étrangle pour mieux faire ressentir les souffrances qui lui sont infligées, pourquoi pas. Mais quand le procédé se répète pour une deuxième, puis une troisième victimes, le réalisateur fait preuve d’une complaisance malsaine pour le spectacle de la violence.

Dès la première séquence, où une femme apparaît seins nus face à un miroir, on devine la volonté d’Ali Abbasi de montrer l’Iran tel qu’on ne l’a jamais vu à l’écran. Sauf que l’Iran des bas-fonds, du crime et de la misère, on l’a découvert au cinéma l’an dernier dans un film formidable, réalisé, lui, sur place, La Loi de Téhéran, sans que son auteur, Saeed Roustaee, n’ait eu besoin de rajouter du glauque au sordide. – Samuel Douhaire
LES NUITS DE MASHHAD, Ali Abbasi 2022, (thriller)@@@ (E)
Iran 2001, une journaliste de Téhéran plonge dans les faubourgs les plus mal famés de la ville sainte de Mashhad pour enquêter sur une série de féminicides. Elle va s'apercevoir rapidement que les au ...

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LES OLYMPIADES, Jacques Audiard 2021, Lucie Zhang, Makita Samba, Noemie Merlant (societe)@@


Paris 13e, quartier des Olympiades. Emilie rencontre Camille, qui est attiré par Nora, qui elle-même croise le chemin de Amber. Trois filles et un garçon. Ils sont amis, parfois amants, souvent les deux.

TELERAMA
Jacques Audiard signe une comédie voluptueuse doublée d’un conte moral, à l’esprit Nouvelle Vague.
Fini la malédiction de la violence. La douceur a pris le relais, et même ses aises, à l’image de cette jeune odalisque nue et détendue, qui chante micro à la main sur son canapé, à côté de son amant. C’est le prologue des Olympiades, comédie voluptueuse doublée d’un conte moral. Soit un sacré virage dans la carrière de l’auteur du Prophète et des Frères Sisters, la collaboration au scénario de Céline Sciamma et Léa Mysius (réalisatrice d’Ava et scénariste de Desplechin) expliquant peut-être cela. Comme l’annonce le titre, le décor est le quartier géométrique des Olympiades, dans le 13e arrondissement de Paris, avec ses tours, autour desquelles la caméra plane. Derrière chaque fenêtre, des personnes vivent, font l’amour, se sentent seules, espèrent. Le film en élit quatre, dont il entrecroise les destins. Ce sont de jeunes adultes. Trois filles et un garçon, cultivés mais pas installés. Qui se cherchent en cherchant l’amour.

La première qui émerge est la chanteuse, Émilie (Lucie Zhang). Une jolie Franco-Chinoise vive et sagace, qui a fait Science-Po mais se coltine un boulot pénible de vendeuse dans un centre d’appels. Elle a mis une annonce pour partager son appartement avec une colocataire. Mais c’est un Camille au masculin qui se présente (Makita Samba), prof de lycée. Elle refuse le candidat, se ravise puis passe rapidement au lit avec lui. Libres, décomplexés, Émilie et Camille sont du genre à coucher d’abord et à discuter ensuite. Le sexe, la séduction et le discours amoureux, voilà l’attrait de ce marivaudage, qui propose une forme de sensualité neuve. Un érotisme qui se glisse autant dans les dialogues que dans les scènes d’amour stricto sensu, charnelles mais aussi très pensées, chorégraphiées, différentes… Pour Nora (Noémie Merlant), le désir et le plaisir vont moins de soi. Cette jeune provinciale, un peu naïve et burlesque, qui travaillait dans l’immobilier à Bordeaux, a décidé de reprendre des études, à la fac de Tolbiac. À peine arrivée, elle est victime de cyberharcèlement à la suite d’une méprise. Elle retrouve Amber Sweet, la fille blonde (Jehnny Beth), prostituée à distance sur le Net, avec laquelle on l’a confondue. En ligne, toutes deux entament un dialogue, régulier, sans caractère sexuel, où chacune se livre, raconte ses expériences vécues. Des affinités affleurent.

À travers ce quatuor de personnages, Jacques Audiard dessine avec beaucoup d’élégance une carte du tendre, contemporaine et atemporelle. Il y a quelque chose d’aérien et de fluide dans sa manière de passer d’un protagoniste à l’autre, de l’amitié à l’amour, sans se départir d’un ancrage social précis, à savoir le quotidien multiracial du Paris d’aujourd’hui. Le film parle de sentiments mais parvient aussi, sans s’appesantir, à évoquer les galères de travail et de logement, le rôle de l’entourage. Par petites touches, il saisit les liens d’Émilie avec sa mère, sa grand-mère et la communauté chinoise. Idem du côté de Camille, dont la petite sœur arrive à surmonter son problème de bégaiement grâce au stand-up.

De l’humour, il y en a. Une tournure d’esprit que les quatre comédiens offrent avec une fraîcheur confondante, faisant rimer légèreté, sex-appeal, intelligence sensible. Il est d’ailleurs troublant qu’à travers eux, via le noir et blanc satiné et les intrigues de cœur, Les Olympiades rappelle l’esprit d’une famille qui semblait éloignée de Jacques Audiard : celle de la Nouvelle Vague. On a cru un instant reconnaître Delphine Seyrig en Noémie Merlant, on a pensé à Rohmer et Truffaut. Le film se termine sur un évanouissement digne de La Femme d’à côté ou de Stendhal. Autant dire que le romantisme n’est pas mort.
LES OLYMPIADES, Jacques Audiard 2021, Lucie Zhang, Makita Samba, Noemie Merlant (societe)@@ (E)
Paris 13e, quartier des Olympiades. Emilie rencontre Camille, qui est attiré par Nora, qui elle-même croise le chemin de Amber. Trois filles et un garçon. Ils sont amis, parfois amants, souvent les deux.

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LES ONDES DU SOUVENIR, Sylvie Ayme 2020, Gaëlle Bona, David Kammenos (histoire social)@@


Dans les environs de Longwy, des jeunes jouent aux explorateurs dans une usine sidérurgique abandonnée. Soudainement, la grille d'un vieux conduit de ventilation finit par céder et laisse apparaître un squelette dissimulé à l'intérieur. Clara, Guillaume et François vont démarrer leur enquête.

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Troisième volet d’une collection de téléfilms dans le Grand Est. Plein de scories mais supérieur à la moyenne des polars régionaux de France Télévisions.

Le précédent volet de cette série de téléfilms de Sylvie Ayme s’achevait sur une séquence violente, dont la sécheresse rappelait les films noirs d’Anthony Mann ou de Richard Fleischer. La tendance se confirme avec ce troisième épisode au cadre industriel (typique des polars de série B), qui débute par une bonne scène d’exploration urbaine avec drone au cœur d’une aciérie désaffectée et se termine en course-poursuite autour du haut-fourneau. Entre les deux, la capitaine de police et l’anthropologue judiciaire enquêtent, mollement, sur un cadavre découvert à l’intérieur d’un conduit de ventilation de l’usine.

Malgré ses scories, pourquoi cette collection reste supérieure à la moyenne des policiers régionaux de France Télévisions ? Parce qu’elle parvient à saisir la dimension mythique du passé sidérurgique, en alliant travail de documentation solide (sur Lorraine Cœur d’acier, la radio pirate de la CGT), décor expressif (les vitraux Majorelle, à Longlaville, dans l’ex-siège des aciéries de Longwy) et excellent suspect (Lionnel Astier en ancien flic membre du Service d’action civique). Sans doute, aussi, que l’ambiance lorraine pluvieuse est, en France, celle qui se rapproche le plus du polar nordique.

Aux environs de Longwy, dans une usine sidérurgique abandonnée, sous les verrières brisées, des jeunes jouent aux explorateurs. La grille d'un vieux conduit de ventilation finit par céder laissant apparaître un squelette dissimulé à l'intérieur. Clara, Guillaume et François démarrent leur enquête : le corps est rapidement identifié, il s'agit d'Hervé Chaumont, ancien ouvrier sidérurgiste, militant syndical et l'un des bénévoles de la radio libre "Lorraine coeur d'acier", voix de la contestation ouvrière des années 1970-1980...
LES ONDES DU SOUVENIR, Sylvie Ayme 2020, Gaëlle Bona, David Kammenos (histoire social)@@ (E)
Dans les environs de Longwy, des jeunes jouent aux explorateurs dans une usine sidérurgique abandonnée. Soudainement, la grille d'un vieux conduit de ventilation finit par céder et laisse apparaître un squelette d ...

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LES PARFUMS, Grégory Magne 2019, Emmanuelle Devos, Grégory Montel


Anne Walberg est une célébrité dans le monde du parfum. Elle crée des fragrances et vend son incroyable talent à des sociétés en tout genre. Elle vit en diva, égoïste, au tempérament bien trempé. Guillaume est son nouveau chauffeur et le seul qui n'a pas peur de lui tenir tête. Sans doute la raison pour laquelle elle ne le renvoie pas.

TELERAMA
La naissance d’une affinité élective entre une créatrice de parfums et son chauffeur. Emmanuelle Devos domine cette plaisante comédie de caractère.
Comme il y eut Miss Daisy et son chauffeur, cette comédie française pourrait être sous-titrée « Miss Devos et son chauffeur ». Car l’héroïne incarnée par Emmanuelle Devos s’y fait sans cesse véhiculer, entre son domicile et ses divers lieux de travail, par le même homme dûment rémunéré. Elle crée des parfums pour des industriels. Il (Grégory Montel) la transporte et supporte son arrogance désabusée. Mais derrière ce présent un peu morose, il y a une vie antérieure pour elle — elle fut un nez recherché par les plus grands parfumeurs du monde, avant une éclipse mystérieuse. De son côté, le chauffeur aspire à un second souffle dans l’ombre de la diva.
Entre autres qualités, l’horizon du récit ne se laisse pas si facilement deviner, car le sujet est plutôt rare à l’écran : la naissance d’une affinité élective fondée sur le travail, et non sur une attirance amoureuse. Les fragrances rencontrées ou à inventer donnent aux deux personnages, d’abord antagonistes, un monde à partager. Dans les intrigues secondaires, sensiblerie et maladresses guettent parfois. Mais l’important reste la captivante présence-absence d’Emmanuelle Devos, sobre et subtile dans sa façon de flirter (ou de le laisser croire) avec l’autoportrait au sein d’une autre industrie que la parfumerie : le cinéma.
LES PARFUMS, Grégory Magne 2019, Emmanuelle Devos, Grégory Montel (societe luxe)@@ (E)
Anne Walberg est une célébrité dans le monde du parfum. Elle crée des fragrances et vend son incroyable talent à des sociétés en tout genre. Elle vit en diva, égoïste, au temp&eac ...

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LES PASSAGERS DE LA NUIT, Mikhael Hers 2022, Charlotte Gainsbourg


Paris, années 80. Elisabeth vient d'être quittée par son mari et doit assurer le quotidien de ses deux adolescents, Matthias et Judith. Elle trouve un emploi dans une émission de radio de nuit, où elle fait la connaissance de Talulah, jeune fille désoeuvrée qu'elle prend sous son aile. Talulah découvre la chaleur d'un foyer et Matthias la possibilité d'un premier amour, tandis qu'Elisabeth invente son chemin, pour la première fois peut-être.

TELERAMA
Les années 1980 se parent d’une magie inattendue alors qu’une mère seule, anéantie, prend un nouveau départ… Un grand film d’actrices, par l’auteur sensible de “Amanda” et de “Ce sentiment de l’été”.
a douce lumière de mi-­saison qui baigne la totalité du film a peu à voir avec l’esthétique tape-à-l’œil généralement associée aux années 1980. Cette décennie-là, qui a mené l’auteur-réalisateur de ses 5 à ses 15 ans, est figurée par un impressionnisme subtil, du grain de la photographie aux discrètes archives insérées dans la fiction. Comme s’il s’agissait d’un continent englouti, Mikhaël Hers (Amanda) en restitue amoureusement l’atmosphère, les sons, presque la texture, par des détails infimes.
Si le film bouleverse autant, c’est que beaucoup d’événements évoqués y ont la saveur exaltante d’un début, quand bien même ils sont déjà une fin, à l’insu des personnages. Après le départ de la fille aînée, une relation neuve s’établit entre la mère et son fils, d’égal à égal, comme une promesse, mais, bientôt, il faudra quitter les lieux, se séparer. Dans les coulisses de l’émission nocturne, synonyme de conquête pour l’héroïne, l’animatrice, elle, voit déjà venir le déclin. Quant à la jeune fille recueillie, aussitôt le fils follement épris d’elle, elle disparaît… Mikhaël Hers sait donner aux moments furtifs un air d’éternité.

LES PASSAGERS DE LA NUIT, Mikhael Hers 2022, Charlotte Gainsbourg (societe)@@@ (E)
Paris, années 80. Elisabeth vient d'être quittée par son mari et doit assurer le quotidien de ses deux adolescents, Matthias et Judith. Elle trouve un emploi dans une émission de radio de nuit, où elle fait ...

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LES PETITES VICTOIRES, Mélanie Auffret 2023, Michel Blanc, Julia Piaton (comique societe)@@


Entre ses obligations de maire et son rôle d'institutrice au sein du petit village de Kerguen, les journées d'Alice sont déjà bien remplies. L'arrivée dans sa classe d'Emile, un sexagénaire au caractère explosif, enfin décidé à apprendre à lire et à écrire, va rendre son quotidien ingérable. Surtout qu'Alice, qui n'avait rien vu venir, va devoir aussi sauver son village et son école.

TELERAMA
Maire d’une petite commune bretonne, une jeune institutrice débordée par ses tâches doit accueillir un nouvel élève bien peu commode dans sa classe. Le tandem Julia Piaton - Michel Blanc fait mouche dans cette comédie tendre et engagée.

Dans un village breton nommé Kerguen – en vérité, Le Juch, près de Douarnenez –, tout a fermé, la boulangerie, le café… Bientôt ce sera l’école, mais elle est défendue par une institutrice sympa et un vieux ronchon qui a décidé d’apprendre à lire ! Un petit charme traverse cette comédie de proximité où le problème de la désertification rurale n’est pas qu’un sujet prétexte et s’illustre de façon fantaisiste. La réalisation flotte un peu, certaines scènes tombent à plat. La bonne ambiance n’est pourtant pas gâchée, Michel Blanc s’amuse et amuse, les enfants sont mignons, et la manière qu’a l’actrice Julia Piaton d’emmener cette petite bande rend son sourire communicatif.
LES PETITES VICTOIRES, Mélanie Auffret 2023, Michel Blanc, Julia Piaton (comique societe)@@@ (E)
Entre ses obligations de maire et son rôle d'institutrice au sein du petit village de Kerguen, les journées d'Alice sont déjà bien remplies. L'arrivée dans sa classe d'Emile, un sexagénaire au caract ...

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LES PETITS MOUCHOIRS, Guillaume Canet 2010, Marion Cotillard, François Cluzet, Benoit Magimel, Valérie Bonneton, Gilles Lellouche et Laurent Lafitte (drame)@@


A la suite d'un événement bouleversant, une bande de copains décide, malgré tout, de partir en vacances au bord de la mer comme chaque année. Leur amitié, leurs certitudes, leur culpabilité, leurs amours en seront ébranlées. Ils vont enfin devoir lever les petits mouchoirs qu'ils ont posés sur leurs secrets et leurs mensonges.

TELERAMA
Leur copain est mourant, eux partent en vacances. Guillaume Canet s’offre un casting de luxe mais n’a rien à dire. Prétentieux et vain.
Après Mon idole et Ne le dis à personne - dont le succès a masqué les défauts -, c'est de régression qu'il faut parler avec Les Petits Mouchoirs, troisième film de Guillaume Canet, aussi vide qu'est ap­paremment grande sa prétention à faire date : durée hors normes, casting all stars (Cluzet, Cotillard, Magimel en tête), bande-son soul dont le coût seul doit excéder le budget d'un premier film d'auteur.

Un groupe de potes, vieux trentenaires, jeunes quadras, part en vacances au Cap-Ferret tandis que l'un des leurs gît sur un lit d'hôpital (et de douleur). Ont-ils le droit de s'amuser ou, plutôt, de se pourrir la vie à coups de petites névroses quand l'autre est entre la vie et la mort ? On ne sait pas. Guillaume Canet si, qui don­ne la réponse via un improbable personnage d'ostréiculteur philosophe. Ont-ils le droit d'être aussi anti­pathiques, lourdement caricaturés et désespérément incultes ? On sait que non. Canet s'est-il rendu compte que tous les mecs de son film sont lourdauds, décérébrés, le regard scotché à leur nombril (ou plus bas) ? Et toutes les filles effacées ou hystériques ? Sauf Marion Cotil­lard, sans doute sauvée à ses yeux parce que son comportement amoureux est celui d'un mec...

L'étanchéité du groupe au monde réel est symbolisée par une image fugitive, et ici incongrue : Marion Cotillard dépliant maladroitement Le Monde. Pourquoi un journal, pourquoi un livre, pourquoi une conversation intéressante en vacances, alors qu'il y a la bouffe et le ski nauti­que ? Si Les Petits Mouchoirs est un film générationnel, alors, pour une fois, on est heureux de ne plus faire partie de cette génération-là...
LES PETITS MOUCHOIRS, Guillaume Canet 2010, Marion Cotillard, François Cluzet, Benoit Magimel, Valérie Bonneton, Gilles Lellouche et Laurent Lafitte (drame)@@ (E)
A la suite d'un événement bouleversant, une bande de copains décide, malgré tout, de partir en vacances au bord de la mer comme chaque année. Leur amitié, leurs certitudes, leur culpabilité, ...

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LES PILIERS DE LA TERRE, Ridley Scott (saga histoire)@@


la mini-série se concentre sur la construction d'une cathédrale dans la ville fictive de Kingsbridge pendant une période tumultueuse de l'histoire anglaise connue sous le nom d' Anarchie au 12e siècle.
LES PILIERS DE LA TERRE, nouveau depart, Ridley Scott (mini serie tv saga histoire)@@ (E)
la mini-série se concentre sur la construction d'une cathédrale dans la ville fictive de Kingsbridge pendant une période tumultueuse de l'histoire anglaise connue sous le nom d' Anarchie au 12e siècle. ...

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LES PIRES, Lise Akoka et Romane Guéret 2022, Mallory Wanecque, Loic Pech, Timéo Mahaut (social)@@


Alors qu'un tournage se prépare dans une banlieue défavorisée de Boulogne-sur-Mer, un casting est organisé afin de choisir les acteurs appelés à interpréter les différents personnages. Après les essais, la stupeur s'empare des habitants du quartier. En effet, quatre des adolescents retenus sont considérés comme de mauvaises graines, et les interrogations se multiplient dans la cité quant aux raisons qui ont poussé les casteurs à faire ce choix surprenant. Lily, Maylis, Jessy et Ryan, qui constituent l'inattendu quatuor appelé à jouer les premiers rôles, n'en reviennent pas eux-mêmes...

TELERAMA
Le tournage d’un film social, où les acteurs sont des enfants malmenés par la vie. Une mise en abyme réussie.
On dirait que vous prenez que les pires… » Fine observatrice au visage impassible, Maylis (Mélina Vanderplancke) dit ça comme elle dit tout le reste, l’air de s’en foutre. Avec d’autres jeunes de la cité Picasso, à Boulogne-sur-Mer, l’adolescente participe à un casting d’acteurs non professionnels et note l’intérêt du réalisateur, un Belge chaleureux, pour les gamins cabossés, difficiles, les « cas sociaux ». Comme le petit Ryan (bouleversant Timéo Mahaut), genoux écorchés et grandes billes bleues, dont la tchatche ch’ti révèle, entre deux très gros mots, qu’il a vécu en famille d’accueil avant d’être placé chez sa sœur aînée. Une recrue idéale pour Gabriel (Johan Heldenbergh), le metteur en scène, qui entend raconter une histoire « pas facile facile », tournée en décors naturels avec des interprètes forcément criants de vérité.

Expertes du casting sauvage — c’était le sujet de leur remarquable court métrage Chasse royale (2016) —, Lise Akoka et Romane Gueret signent, avec ce premier long récompensé par le Grand Prix Un certain regard au dernier Festival de Cannes, une de ces mises en abyme qui passionnent les cinéastes. Sorte de « Nuit américaine des cassos », pour faire référence au classique de François Truffaut (1973), Les Pires chronique, à la manière d’une comédie dramatique sociale plutôt ensoleillée, le tournage d’un drame social franchement sombre. Moins pour sonder les affres d’un créateur (Huit et demi, de Federico Fellini) ou rire de catastrophes en série sur un plateau (Ça tourne à Manhattan, de Tom DiCillo) que pour interroger la pratique même de filmer, et la responsabilité qui en découle.

Ce questionnement, les autrices le prennent en charge notamment par le regard à la fois empathique et sans complaisance qu’elles posent sur leur homologue fictif, Gabriel. Qui aime ses acteurs en herbe mais tient plus encore, à 54 ans, à réussir son premier film, quitte à manipuler son monde — ainsi lorsqu’il exige de Ryan « une vraie rage » et accule le petit garçon à une éprouvante crise de nerfs. Concernant les clichés, la cinégénie de la misère — « Magnifique », s’emballe le réalisateur devant la façade lépreuse d’une barre de cité — ou la traque de l’émotion chez des amateurs, a fortiori des enfants, dépourvus de technique, le miroir tendu au septième art semble impitoyable.

Pourtant, loin de se limiter à cette peinture assez cruelle, Les Pires saisit aussi le meilleur de l’aventure : la beauté de ces gamins soudain considérés comme des héros, sachant que les parcours des interprètes et des personnages se recoupent parfois ; l’éclosion du talent de Lily (Mallory Wanecque) ; la joie de fabriquer une œuvre collective. La fierté de Ryan, enfin, qui assurait ne jamais pleurer (« Parce que j’ai jamais mal ») et dont les larmes « jouées » paraissent témoigner d’une réparation par l’entremise de la fiction. Le vertige du cinéma, entre effraction et catharsis, dans toute sa splendeur.
LES PIRES, Lise Akoka et Romane Guéret 2022, Mallory Wanecque, Loic Pech, Timéo Mahaut (social)@@@ (E)
Alors qu'un tournage se prépare dans une banlieue défavorisée de Boulogne-sur-Mer, un casting est organisé afin de choisir les acteurs appelés à interpréter les différents personnages. ...

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LES POUPEES RUSSES, Cedric Klapisch 2005, Romain Duris, Cecile de France


Xavier a 30 ans. Il a réalisé son rêve d'enfant, devenir écrivain, mais il semble un peu perdu. Gagner sa vie avec l'écriture n'est pas si simple. Il a quelques problèmes avec sa banque. Il a aussi des réticences à se fixer avec une fille et enchaîne les aventures amoureuses avec inconséquence. Il enchaîne aussi de façon confuse et anarchique les petits boulots liés à l'écriture.

TELERAMA
Après le bazar communautaire de L’Auberge espagnole, voici le temps du désordre amoureux et des poupées qui se multiplient, à la russe. Un vrai bataillon de jeunes filles autour du même Xavier, éternel ado qu’on voit ici se démener pour ne jamais perdre sa légèreté, fût-elle coupable. Bon programme. À l’image de son héros, Klapisch semble cultiver le plaisir de rester amateur : sa caméra se balade et improvise au gré de ses humeurs.
C’est le charme de ce film qui suit Xavier/Romain Duris, qui lui-même suit son cœur et, parfois, cherche simplement un lit pour dormir, chez Martine, Isabelle ou Wendy… Mais, si bien entouré, le héros des Poupées russes n’en est que plus solitaire. L’histoire de ce jeune hom­me qui aime les jeunes femmes a une gravité diffuse : au cœur de l’apprentissage sentimental très juvénile qu’il met en scène, Klapisch cache la malédiction du séducteur, le destin de collectionneur d’un don Juan new-look. Et leste sa comédie d’une émotion inattendue. Annonciatrice des questionnements et bouleversements promis par le temps qui passe, comme on le verra dans Casse-tête chinois et maintenant dans la série Salade grecque, qui arrive sur Prime Video le 14 avril.
LES POUPEES RUSSES, Cedric Klapisch 2005, Romain Duris, Cecile de France (societe)@ (E)
Xavier a 30 ans. Il a réalisé son rêve d'enfant, devenir écrivain, mais il semble un peu perdu. Gagner sa vie avec l'écriture n'est pas si simple. Il a quelques problèmes avec sa banque. Il a aussi d ...

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LES PROMESSES, Thomas Kruithof 2021, Isabelle Huppert, Reda Kateb (politique)@@


Maire d'une ville du 93, Clémence livre avec Yazid, son directeur de cabinet, une bataille acharnée pour sauver le quartier des Bernardins, une cité minée par l'insalubrité et les "marchands de sommeil". Ce sera son dernier combat, avant de passer la main à la prochaine élection.

TELERAMA
Finement écrit, le film observe la vie politique à l’échelle d’une ville du 93. Il est porté par un duo, Huppert et Kateb, qui tient toutes ses promesses.

Avant de raccrocher l’écharpe, Clémence, maire d’une commune de Seine-Saint-Denis (Isabelle Huppert), veut lancer un projet cher à son cœur, la rénovation d’une cité insalubre. Elle arrache un accord verbal au « monsieur Grand Paris » du gouvernement : si les copropriétaires excédés des immeubles concernés payent enfin leurs charges, l’État investira les millions nécessaires. Reste à convaincre les habitants du sérieux de cette énième promesse.

Ramassé, étayé, le film examine la pratique politique à l’échelle locale, avec des enjeux immédiats, concrets, et du suspense. Clémence, dont on ignore l’étiquette, se démène pour ses administrés, secondée par un directeur de cabinet, Yazid (Reda Kateb), justement issu de la cité pour laquelle ils intriguent.

La séduction évidente du film réside dans ce tandem, uni par une admiration réciproque et une amitié qu’on aimerait à toute épreuve. Habile, Kruithof rebat sans cesse les cartes, dévoilant au fur et à mesure les contradictions de ses personnages. Clémence, prête à passer la main sans regret au début, voit soudain miroiter un poste de ministre qui la déboussole. Yazid, en qui son parti trouvera peut-être un jour un Obama français, peut aussi humilier un adolescent et prôner un cynisme pragmatique.

Le long métrage, lui, résiste à la facilité du « tous pourris » de même qu’à la tentation d’une ironie chabrolienne pour observer la friction entre l’intérêt général et les arrangements particuliers. Parfaits dans cette sincérité, Huppert et Kateb forment, au sein d’une distribution impeccable, un duo qui tient toutes ses promesses.
LES PROMESSES, Thomas Kruithof 2021, Isabelle Huppert, Reda Kateb (politique)@@ (E)
Maire d'une ville du 93, Clémence livre avec Yazid, son directeur de cabinet, une bataille acharnée pour sauver le quartier des Bernardins, une cité minée par l'insalubrité et les "marchands de sommei ...

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LES RASCALS, Jimmy Laporal-Trésor 2022 (soiete)@@


Milieu des années 1980, à Paris. En balade dans la capitale, un groupe de jeunes banlieusards croise par hasard un jeune skinhead impliqué dans une rixe avec l'un d'entre eux. Les coups ne tardent pas à pleuvoir, sous l'œil discret et attentif de la petite soeur du jeune extrémiste pris à partie...

TELERAMA
Paris, 1984. Deux bandes rivales, fils d’immigrés d’un côté, skinheads de l’autre, s’affrontent sur fond de racisme et de loi du talion. Un film puissant sur la banalisation du mal.

Paname, 1984. À Châtelet-Les-Halles, dans la rue ou chez le disquaire, les bandes s’affrontent. Venus de banlieue et tous fils d’immigrés, les Rascals écoutent du rock, du hip-hop et s’habillent à la James Dean. Leurs ennemis, nuque bien dégagée, bras levé et punk dans les oreilles : les skinheads, graines de fascistes en rangers et bombers, légitimées par la récente percée du Front national (11 %) aux élections européennes. Le décor, musical et politique, est planté. Heureuse surprise que ce premier film, qui retrouve une formule qu’on croyait oubliée en combinant un style visuel éclatant et un propos à la fois engagé et nuancé. On pense autant aux Guerriers de la nuit, de Walter Hill (1979), qu’à Ma 6-T va crack-er, de Jean-François Richet (1997).

Dans cette banale histoire de vengeance réciproque, chacun a ses raisons et tout le monde a tort. Si le cœur du réalisateur, d’origine antillaise, penche bien à gauche, c’est à l’extrême droite qu’il réserve le traitement le plus original et le plus complexe. Notamment à travers le personnage de Frédérique (Angelina Woreth, impeccable), sœur d’un skinhead passé à tabac par les Rascals, qui va développer en retour une haine légitime et une fascination irrationnelle pour l’idéologie fasciste, théorisée sur les bancs de la fac d’Assas le jour et dans des meetings politiques la nuit par des professeurs duplices et dangereusement manipulateurs… Un film coup de poing, dans tous les sens du terme, sur la banalisation du mal.
LES RASCALS, Jimmy Laporal-Trésor 2022 (soiete)@@ (E)
Milieu des années 1980, à Paris. En balade dans la capitale, un groupe de jeunes banlieusards croise par hasard un jeune skinhead impliqué dans une rixe avec l'un d'entre eux. Les coups ne tardent pas à pleuvoir, ...

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LES REINES DU RING, Jean-Marc Rudnicki 2013, Marilou Berry, Nathalie Baye, Audrey Fleurot, Andre Dussolier (sport)@


Après avoir purgé une peine de prison, Rose, 30 ans, trouve un emploi de caissière dans un supermarché. Elle n'a qu'une idée en tête : retrouver Mickaël, son fils confié à une maison d'accueil. Mais le gamin, passionné de catch, ne l'accueille pas à bras ouverts. Pour se rapprocher de lui, Rose décide de partager sa passion. Avec trois collègues du supermarché, elle monte une équipe de catch.

TELERAMA
le film est porté par des actrices énergiques. Après Stars 80, un nouveau feel good movie coproduit par Thomas Langmann. A l'honneur, le catch. Spectaculaire, populaire et à nouveau tendance, le catch serait-il un bon plan pour faire des entrées ? Le scénario suggère qu'il peut faire des miracles dans la vie de quatre caissières en panne d'ego ou en quête d'amour. Sans un gramme de finesse et dans un style ultra formaté, le film déborde pourtant d'énergie, avec kitsch assumé et dialogues percutants. Difficile de résister au plaisir coupable de voir le « coach » André Dussollier éructer en jogging et maillot de corps, ou Nathalie Baye débarquer sur le ring en « Wonder Colette »... Les trois autres comédiennes se lâchent aussi, assumant tous les excès. Mention spéciale à Corinne Masiero, la « Bouchère de Béthune », gothique mais fan de La Petite Maison dans la prairie...

SYNOPSIS
Nordiste de 30 ans, Rose a perdu de vue son fils Mickaël à cause d'un long séjour en prison. Hôtesse dans un supermarché, elle passe désormais ses journées derrière sa caisse ou entre les rayons. Mais Rose n'a qu'une idée en tête : renouer avec Mickaël. Pour attirer l'attention de l'adolescent, âgé de 11 ans et passionné par le catch, la jeune femme envisage une reconversion des plus audacieuses, embarquant dans son projet ses collègues et amies. Pourquoi ne pas monter une équipe féminine ? Le petit groupe délaisse alors son uniforme pour un tout autre déguisement. Mais avant d'en découdre avec leurs adversaires, elles vont devoir apprendre à maîtriser le coup de la corde à linge...
LES REINES DU RING, Jean-Marc Rudnicki 2013, Marilou Berry, Nathalie Baye, Audrey Fleurot, Andre Dussolier (sport boxe catch)@@ (E)
Après avoir purgé une peine de prison, Rose, 30 ans, trouve un emploi de caissière dans un supermarché. Elle n'a qu'une idée en tête : retrouver Mickaël, son fils confié à une mais ...

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LES REPENTIS, Icíar Bollaín 2021, Blanca Portillo, Luis Tosar, María Cerezuela (histoire societe)@@


Dix ans après avoir perdu son époux, un homme politique tué dans un attentat de l'organisation terroriste basque ETA, Maixabel Lasa reçoit une lettre surprenante. En effet, un des membres du commando responsable de l'assassinat, emprisonné dans un établissement de haute sécurité, souhaite la rencontrer.

TELERAMA
Deux ex-indépendantistes basques rencontrent l’épouse d’un homme qu’ils ont tué… À partir de l’histoire vraie de Maixabel Lasa, ce film superbement interprété ouvre une réflexion importante et émouvante sur la violence.

L‘air du temps et l’écho des attentats subis en tous pays traversent ce film espagnol qui évoque la nécessité et la difficulté de renouer avec la vie après avoir été confronté à la violence meurtrière. Le 29 juillet 2000, l’ex-préfet socialiste Juan María Jauregui est abattu par l’ETA, l’organisation basque indépendantiste. Deux membres du commando responsable de cette exécution seront arrêtés, jugés, condamnés, emprisonnés. Plus d’une dizaine d’années après les faits, ces deux hommes expriment le souhait de pouvoir parler avec les victimes des actions terroristes auxquelles ils ont renoncé. La veuve de Juan María Jauregui, Maixabel Lasa, accepte de les rencontrer tour à tour…

Dans la reconstitution de cette histoire vraie, la réalisatrice Icíar Bollaín a trouvé matière à des face-à-face d’une authentique force dramatique, soutenus par des comédiens exceptionnels, Blanca Portillo et Luis Tosar en tête. À cette qualité d’ensemble rare mais classique vient s’ajouter une forme de neutralité qui, paradoxalement, devient un atout. Aux échanges qui ont lieu, aucune signification n’est donnée, ni politique ni religieuse. Les mots ne réparent rien, n’effacent rien : ils sont précieux simplement parce qu’il est devenu possible de les dire, de les écouter. Le dialogue ne veut rien prouver, mais il prend la place de la violence, qui n’aura pas le dernier mot. Maixabel Lasa s’accroche à cette petite certitude-là, vue par certains comme une trahison. À travers ce beau portrait de femme qui veut affronter la vie de victime devenue la sienne quand elle a perdu sa vie de couple, des pistes de réflexion s’ouvrent. Qui peuvent devenir un chemin.
LES REPENTIS, Icíar Bollaín 2021, Blanca Portillo, Luis Tosar, María Cerezuela (histoire societe)@@ (E)
Dix ans après avoir perdu son époux, un homme politique tué dans un attentat de l'organisation terroriste basque ETA, Maixabel Lasa reçoit une lettre surprenante. En effet, un des membres du commando responsable ...

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LES SAVEURS DU PALAIS, Christan Vincent 2012, Catherine Frot, Jean d Ormesson@@@


Une cuisinière périgourdine hors pair, Hortense Laborie, est nommée responsable des repas personnels du président de la République au palais de l'Élysée. Son caractère intransigeant lui permet de s'imposer et surtout de faire face à la jalousie des chefs de cuisine déjà en place. Le président est rapidement conquis mais c'est dans la périphérie du pouvoir que les difficultés sont les plus nombreuses.
LES SAVEURS DU PALAIS, Christan Vincent 2012, Catherine Frot, Jean d Ormesson (societe table gastronomie)@@@ (E)
Une cuisinière périgourdine hors pair, Hortense Laborie, est nommée responsable des repas personnels du président de la République au palais de l'Élysée. Son caractère intransigeant lu ...

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LES SEIGNEURS, Olivier Dahan, Jose Garcia, Jean-Pierre Marielle, Franck Dubosc, Gad Elmaleh, Joey Starr, Omar Sy


Patrick, une ancienne gloire du football, doit transformer des pêcheurs en footballeurs quasi professionnels.
LES SEIGNEURS, Olivier Dahan, Jose Garcia, Jean-Pierre Marielle, Franck Dubosc, Gad Elmaleh, Joey Starr, Omar Sy (sport foot)@ (E)
Patrick, une ancienne gloire du football, doit transformer des pêcheurs en footballeurs quasi professionnels. ...

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LES SOUS DOUES EN VACANCES


Le bac en poche, Bébél pensait partir aux Seychelles avec sa petite amie Jennifer, mais celle-ci a préféré s'en aller avec un autre. Une semblable mésaventure est arrivée à Claudine. L'un comme l'autre restent à Paris. Ils deviennent les cobayes du love computer, une invention d'un producteur-musicien désireux de mesurer l'effet que produisent ses chansons sur les couples.

TELERAMA
L'été, à Paris. Bébel sert de cobaye au "love computer", un appareil que Memphis, chanteur et producteur de disques, utilise pour tester l'effet de ses chansons sur des couples en train de danser. L'ordinateur détecte un fluide très favorable entre Bébel et Claudine. Memphis, également intéressé par Claudine, parvient à lui faire croire que Bébel est homosexuel. Déçue, la belle accepte de partir avec le "crooner" à Saint-Tropez, où il l'embauche comme professeur de japonais. Bébel cherche par tous les moyens à revoir Claudine. Il entraîne une bande de copains et s'installe avec eux chez un couple de farfelus, voisins de Memphis. Mais Bébel et sa bande doivent aussi travailler pour payer leurs nombreuses dépenses. N'importe quel petit boulot fait l'affaire...
LES SOUS DOUES EN VACANCES, Claude Zidi 1982, Daniel Auteuil, Guy Marchand, Charlotte de Turkheim (comique) (E)
Le bac en poche, Bébél pensait partir aux Seychelles avec sa petite amie Jennifer, mais celle-ci a préféré s'en aller avec un autre. Une semblable mésaventure est arrivée à Claudine. L ...

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LES SOUVENIRS, Jean-Paul Rouve 2014, Michel Blanc, Annie Cordy (societe)@@


Romain, 23 ans, a une belle relation avec sa grand-mère, 85 ans, qui se demande bien ce qu'elle fait dans une maison de retraite. Elle se sent tellement mal qu'elle décide de s'échapper.

TELERAMA
L’acteur-réalisateur adapte David Foekinos, tout en tendresse et mélancolie. Une ode à l’enfance et ce qu’il en reste.
Etre un jeune homme attentionné n'est pas de tout repos quand on a un père dépressif sans le savoir, une mère qui veut continuer à vibrer et, surtout, une grand-mère qui fugue vers ses souvenirs... Jean-Paul Rouve adapte le roman de David Foenkinos et ce n'est pas surprenant tant cette histoire de famille résonne avec Quand je serai petit, son film précédent. En fond musical, Charles Trenet chante Que reste-t-il de nos amours ?, mais ce qui compte, pour le cinéaste, c'est bien l'enfance et ce qu'il en reste. Les souvenirs ont du bon : c'est en recréant ceux d'une vieille dame que le héros trouve l'amour de sa vie dans une école maternelle. Et c'est en se rappelant une belle phrase, dite à 20 ans, qu'un vieil amoureux sauve son couple...

Rien de révolutionnaire, donc, mais Rouve le mélancolique, doué pour la tendresse réelle, sait rire aussi de la déprime. Le casting est à l'image de la complicité intergénérationnelle que prône le film : des valeurs sûres (Michel Blanc, Chantal Lauby), des jeunes prometteurs (le rigolo William Lebghil de la série Soda) et une grande dame du music-hall de 86 ans, Annie Cordy, qui rappelle qu'elle est aussi une grande comédienne. Tour à tour mutine et absente, robuste et soudain chancelante, elle est l'âme de ce film, la grand-mère de chacun.
LES SOUVENIRS, Jean-Paul Rouve 2014, Michel Blanc, Annie Cordy (societe)@@@ (E)
Romain, 23 ans, a une belle relation avec sa grand-mère, 85 ans, qui se demande bien ce qu'elle fait dans une maison de retraite. Elle se sent tellement mal qu'elle décide de s'échapper.

TELERAMA
L’ac ...

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LES SUFFRAGETTES, Sarah Gavron 2015, Carey Mulligan, Meryl Streep (histoire)@@


Londres, 1912. Des groupes de suffragettes s'organisent pour faire valoir le droit des femmes qui ne peuvent pas voter et qui sont maltraitées par leurs employeurs. Des actions violentes et spectaculaires secouent les manchettes, attirant l'attention des forces de l'ordre.

TELERAMA
C’est une guerre des sexes que la réalisatrice raconte, en exaltant la solidarité féminine. Sa volonté de montrer que le combat d’hier est toujours d’actualité finit par devenir démonstrative, mais reste efficace.
LES SUFFRAGETTES, Sarah Gavron 2015, Carey Mulligan, Meryl Streep (histoire)@@@ (E)
Londres, 1912. Des groupes de suffragettes s'organisent pour faire valoir le droit des femmes qui ne peuvent pas voter et qui sont maltraitées par leurs employeurs. Des actions violentes et spectaculaires secouent les manchettes, att ...

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LES TUCHE 2, Olivier Baroux 2016, Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty, Claire Nadeau (comique)@@


Les Tuche, une famille française modeste, voit sa vie changer après avoir gagné 100 millions d'euros au loto. Cinq ans après les péripéties de Monaco et grâce à l'argent de ses parents, le benjamin de la fratrie, Donald, dit « Coin-coin » part un mois à Los Angeles pour améliorer son anglais. De son côté, Stéphanie vit avec George Diouf, un footballeur qu’elle avait rencontré à Monaco mais depuis qu’il a été transféré au PSG il la trompe et elle rentre à Bouzolles vivre chez ses parents. Wilfried suit les traces de son père, chômeur invétéré, il tente de se lancer dans le rap mais n’a toujours pas sorti son premier album. Quant à Jeff, il gère son entreprise à Bouzolles où les employés « travaillent moins pour gagner plus ».

TELERAMA
Suite des aventures de la famille chti, qui a gagné au Loto et part en road trip américain. Différences culturelles, caprices de nouveaux riches, coming out du fils, etc. Surprise, c’est drôle et assez attachant. Jean-Paul Rouve est irrésistible.

Les Tuche ont toujours gagné au Loto et s’offrent à présent un voyage en Amérique… Jean-Paul Rouve assure en Jeff Tuche parce qu’il tient sa caricature, mêle idiotie profonde et vraie humanité. Plusieurs gags sur les différences culturelles sont attendus, mais tout est fait avec suffisamment de joie et d’esprit, moqueur et tendre à la fois, pour qu’on rie franchement. À l’image du coming out inattendu du fils Tuche, personnage qui se veut rappeur et s’est donc rebaptisé Tuche Daddy (c’est bête mais drôle…), joué avec une voix de nez par Pierre Lottin. Le rigolo road trip apprend aux Tuche que l’Amérique n’est pas pour eux : le pays glorifie l’enrichissement par le travail, et eux préfèrent l’enrichissement par le rien-faire. On adhère volontiers à leur parti.
LES TUCHE 2, Olivier Baroux 2016, Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty, Claire Nadeau (comique)@@ (E)
Les Tuche, une famille française modeste, voit sa vie changer après avoir gagné 100 millions d'euros au loto. Cinq ans après les péripéties de Monaco et grâce à l'argent de ses parents, ...

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LES VISITEURS 2 EN AMERIQUE, Jean-Marie Poiré, Jean Reno, Christian Clavier


Les deux lascars aboutissent en l'an 2000 à Chicago, dans une chambre reconstruite dans un grand musée à l'occasion d'une exposition sur le Moyen-Âge. Cet événement culturel a été organisé par la conservatrice Julia Malfète qui n'est autre que la descendante de Rosaline et constitue la clé de leur retour chez eux.
LES VISITEURS 2 EN AMERIQUE, Jean-Marie Poiré 2001, Jean Reno, Christian Clavier (comique)@@ (E)
Les deux lascars aboutissent en l'an 2000 à Chicago, dans une chambre reconstruite dans un grand musée à l'occasion d'une exposition sur le Moyen-Âge. Cet événement culturel a été organ ...

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LES VISITEURS 3 LA REVOLUTION, Jean-Marie Poiré 2016, Jean Reno, Christian Clavier (comique)@@


Bloqués dans les couloirs du temps, Godefroy de Montmirail et son fidèle serviteur Jacquouille sont projetés dans une époque de profonds bouleversements politiques et sociaux : la Révolution française. Plus précisément, la Terreur, période de grands dangers pendant laquelle les descendants de Jacquouille La Fripouille, révolutionnaires convaincus, confisquent le château et tous les biens des descendants de Godefroy de Montmirail, aristocrates arrogants en fuite dont la vie ne tient qu'à un fil.
LES VISITEURS 3 LA REVOLUTION, Jean-Marie Poiré 2016, Jean Reno, Christian Clavier (comique)@@ (E)
Bloqués dans les couloirs du temps, Godefroy de Montmirail et son fidèle serviteur Jacquouille sont projetés dans une époque de profonds bouleversements politiques et sociaux : la Révolution françai ...

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LES YEUX JAUNES DES CROCODILES, Cecile Telerman 2014, Julie Depardieu, Emmanuelle Beart, Patrick Bruel, Jacques Weber@@


Deux soeurs que tout oppose. Joséphine, historienne spécialisée dans le XIIe siècle, confrontée aux difficultés de la vie, et Iris, outrageusement belle, menant une vie de Parisienne aisée et futile. Un soir, lors d'un dîner mondain, Iris se vante d'écrire un roman. Prise dans son mensonge, elle persuade sa soeur, abandonnée par son mari et couverte de dettes, d'écrire ce roman qu'Iris signera, lui laissant l'argent. Le succès du livre va changer à jamais leur relation et leurs vies.
LES YEUX JAUNES DES CROCODILES, Cecile Telerman 2014, Julie Depardieu, Emmanuelle Beart, Patrick Bruel, Jacques Weber (societe)@@ (E)
Deux soeurs que tout oppose. Joséphine, historienne spécialisée dans le XIIe siècle, confrontée aux difficultés de la vie, et Iris, outrageusement belle, menant une vie de Parisienne aisée et ...

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LIBERTE SAUVAGE (Wild Freedom), Alex Ranarivelo 2017, Sharon Stone (film complet)


Stella Davis, veuve, est propriétaire d'un ranch qu'elle tente de tenir à flots en faisant appel à des prisonniers qui l'aident à s'occuper de chevaux sauvages. Elle doit faire face à de menaçants bureaucrates qui veulent mettre fin au programme de réinsertion qu'elle anime.
LIBERTE SAUVAGE (WILD FREEDOM), Alex Ranarivelo 2017, Sharon Stone (western)(film complet)@@ (E)
Stella Davis, veuve, est propriétaire d'un ranch qu'elle tente de tenir à flots en faisant appel à des prisonniers qui l'aident à s'occuper de chevaux sauvages. Elle doit faire face à de menaçants b ...

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LINCOLN, Steven Spielberg 2012, Daniel Day-Lewis, Sally Field, Tommy Lee Jones (histoire bio)@@


LINCOLN, Steven Spielberg 2012, Daniel Day-Lewis, Sally Field, Tommy Lee Jones (histoire bio)@@ (E)
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LION Garth Davis 2016, Dev Patel, Rooney Mara, Nicole Kidman


A 5 ans, Saroo se retrouve seul dans un train traversant l'Inde qui l'emmène malgré lui à des milliers de kilomètres de sa famille. Perdu, le petit garçon doit apprendre à survivre seul dans l'immense ville de Calcutta. Après des mois d'errance, il est recueilli dans un orphelinat et adopté par un couple d'Australiens. 25 ans plus tard, Saroo est devenu un véritable Australien mais pense toujours à sa famille en Inde.
LION, Garth Davis 2016, Dev Patel, Rooney Mara, Nicole Kidman (societe saga inde australie)@@@ (E)
A 5 ans, Saroo se retrouve seul dans un train traversant l'Inde qui l'emmène malgré lui à des milliers de kilomètres de sa famille. Perdu, le petit garçon doit apprendre à survivre seul dans l'immen ...

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LITTLE BIRD, Zoe Leigh Hopkins 2024 (serie) (histoire)@@


Au Canada, une jeune femme issue des Premières Nations cherche sa famille d’origine. La série canadienne "Little Bird" raconte sur fond de quête identitaire la “rafle des années 1960” au Canada : plus de vingt mille enfants des communautés autochtones furent arrachés à leur famille pour les assimiler à la culture dominante. Prix du Public à Séries Mania 2023.
LITTLE BIRD, Zoe Leigh Hopkins 2024 (serie) (histoire)@@ (E)
Au Canada, une jeune femme issue des Premières Nations cherche sa famille d’origine. La série canadienne "Little Bird" raconte sur fond de quête identitaire la “rafle des années 1960” a ...

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LITTLE MISS SUNSHINE, Jonathan Dayton et Valerie Faris 2006, Abigail Breslin, Greg Kinnear (road movie)@@


L'histoire des Hoover. La fille de sept ans, Olive, se rêve en reine de beauté. Quand elle décroche une invitation à concourir pour le titre très sélectif de `Little Miss Sunshine' en Californie, toute la famille décide de faire corps derrière elle. Les voilà donc entassés dans leur break Volkswagen rouillé, ils mettent le cap vers l'ouest et entament un voyage de trois jours qui les mettra aux prises avec des événements inattendus.

TELERAMA
Avec sa brochette de grands acteurs, cette comédie grinçante sur la famille et le rêve américain a été un succès inattendu et mérité.
Vingt ans après la sortie triomphale de « Little Miss Sunshine », les aventures d’Olive, aspirante mini-miss, et de sa famille foutraque suscitent toujours la même affection.

Sur le papier, c’est la chronique d’une famille de losers caractérisés. On craint une énième critique du rêve américain, typique du cinéma indépendant. Or le film propose autre chose, une thérapie de groupe impromptue, sauvage et ambulante. Ladite famille est en effet forcée de cohabiter dans un van brinquebalant pour traverser l’Amérique et conduire la benjamine sur le lieu d’un concours de mini-Miss — le clou du film.

Les innombrables incidents de parcours ne sont pas qu’une suite de gags efficaces. Ils participent de ce remarquable travail d’affinage des personnages auquel se livrent les acteurs. Greg Kinnear, le père pathétique, Toni Collette, la mère malmenée, Steve Carell, l’oncle suicidaire, acquièrent une humanité inattendue dans semblable satire. Cette fois, les perdants ne se transformeront pas, in extremis, en gagnants paradoxaux. Non, ils découvriront les charmes insoupçonnés du hors-jeu. Comme dans cette séquence récurrente qui montre la smala poussant le van hors d’âge pour le faire redémarrer. D’une contrainte humiliante découle un élan, une joie à être ensemble qu’aucun membre de la famille n’avait vue venir. Ainsi le chaos peut-il tourner à la fête, et la dés­union faire la force. Rien ne va et pourtant, soudain, tout roule.
LITTLE MISS SUNSHINE, Jonathan Dayton et Valerie Faris 2006, Abigail Breslin, Greg Kinnear (road movie)@@ (E)
L'histoire des Hoover. La fille de sept ans, Olive, se rêve en reine de beauté. Quand elle décroche une invitation à concourir pour le titre très sélectif de `Little Miss Sunshine' en Californie, tou ...

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LOIN DE LA TERRE BRULEE, Guillermo Arriaga 2009, Charlize Theron, Kim Basinger, Jennifer Lawrence (drame societe)@@@


Dans le désert du Nouveau-Mexique, une caravane explose mystérieusement. Gina et Nick, son amant secret, meurent. Une quinzaine d'années plus tard, à Portland, Sylvia, jeune femme perdue qui multiplie les conquêtes amoureuses, est poursuivie par un homme étrange.
LOIN DE LA TERRE BRULEE, Guillermo Arriaga 2009, Charlize Theron, Kim Basinger, Jennifer Lawrence (drame societe)@@@ (E)
Dans le désert du Nouveau-Mexique, une caravane explose mystérieusement. Gina et Nick, son amant secret, meurent. Une quinzaine d'années plus tard, à Portland, Sylvia, jeune femme perdue qui multiplie les conqu&e ...

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LOL, Lisa Azuelos 2009, Sophie Marceau, Christa Theret (sentimental)@@


Une lycéenne parisienne en rupture avec son petit ami se fait chanter la pomme par le meilleur ami de celui-ci. Ses rapports tendus avec sa mère, divorcée encore amoureuse de son ex-mari et courtisée par un policier, viennent compliquer les choses.

TELERAMA
Les soubresauts amoureux des ados du 16e(arrondissement parisien) au début du XXIe siècle). Des dialogues aux situations, tout sonne juste, drôle et enlevé.
Après le très réussi Comme t'y es belle, et son vibrionnant trio de mères juives débordées, Lisa Azuelos continue son étude des moeurs bourgeoises et parisiennes avec la même justesse d'observation. Film générationnel, à l'instar de La Boum ou du Péril jeune, LOL pourra être ressorti dans vingt ans pour montrer comment vivaient les adolescents du 16e (arrondissement de Paris) au début du XXIe (siècle). La tribu des « chalalas » : bien nés, fringues griffées, mèche rebelle.
La caméra colle donc aux basques de Lola et sa bande, au lycée, au café, et à Londres, lors d'un hilarant voyage scolaire. Mais aussi dans le duplex de 200 mètres carrés de sa mère - architecte-divorcée-trois-enfants -, interprétée avec un naturel désarmant par Sophie Marceau, la quarantaine resplendissante dans son pull en ­cachemire (sa « matière » préférée). Des dialogues aux situations, tout sonne vrai, drôle et enlevé. Et subtilement superficiel. Car il n'y a rien de plus anodin en apparence et de plus complexe en réalité que l'alchimie d'une comédie romantique, fût-elle d'apprentissage.
LOL, Lisa Azuelos 2009, Sophie Marceau, Christa Theret (sentimental)@@ (E)
Une lycéenne parisienne en rupture avec son petit ami se fait chanter la pomme par le meilleur ami de celui-ci. Ses rapports tendus avec sa mère, divorcée encore amoureuse de son ex-mari et courtisée par un polic ...

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LOLA ET SES FRERES, Jean-Paul Rouve 2017, Ludivine Sagnier, José Garcia (sentimental)@@


Lola a deux frères : Benoît, qui se marie pour la troisième fois, et Pierre, qui arrive en retard au mariage. Excuses, reproches, eugueulades, brouilles, chacun essaye de vivre sa vie de son côté. Benoît va devenir père sans y être prêt. Lola fait la rencontre de Zoher alors qu'elle s'occupe de son divorce. Quant à Pierre, ses problèmes professionnels s'enveniment. Tout dans leur vie devrait les éloigner, mais ces trois-là sont inséparables.
LOLA ET SES FRERES, Jean-Paul Rouve 2017, Ludivine Sagnier, José Garcia (sentimental)@@ (E)
Lola a deux frères : Benoît, qui se marie pour la troisième fois, et Pierre, qui arrive en retard au mariage. Excuses, reproches, eugueulades, brouilles, chacun essaye de vivre sa vie de son côté. Benoî ...

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LOLO, Julie Delpy 2015 Julie Delpy, Dany Boon@@


Pendant qu'elle passait ses vacances entre copines, Violette tombe sur Jean-René. La rencontre aussi charmante qu'improbable se mue en une histoire romantique et passionnelle. De retour en ville, la réalité est tout autre.
LOLO, Julie Delpy 2015 Julie Delpy, Dany Boon (societe)@@ (E)
Pendant qu'elle passait ses vacances entre copines, Violette tombe sur Jean-René. La rencontre aussi charmante qu'improbable se mue en une histoire romantique et passionnelle. De retour en ville, la réalité est tout aut ...

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LOOPER, Rian Johnson 2012, Bruce Willis, Emily Blunt (science fiction)@@


En 2044, aux États-Unis, la crise économique a favorisé l'essor du crime organisé pendant que certaines personnes ont développé des pouvoirs surnaturels. C'est dans ce contexte qu'opère Joe, tueur à gages pour le compte de la Mafia. Il est chargé d'éliminer ceux que la technologie de 2074 permet d'envoyer dans le passé, là où plus personne ne retrouvera leur trace. Un jour, alors qu'il se prépare à remplir un nouveau contrat, Joe réalise que l'homme envoyé du futur n'est autre que lui-même.

TELERAMA
Dans l’Amérique de 2044, les voyages temporels confrontent un tueur à gages à l’homme qu’il deviendra. Tout est original dans ce film de science-fiction ambitieux, doublé d’une belle rêverie sur l’enfance.

Bienvenue dans l’Amérique du futur, figurée par… un champ de maïs. Si Rian Johnson s’aventure dans la science-fiction, c’est moins pour filmer quelques motos volantes que pour libérer son séduisant imaginaire de conteur. Au coin du champ de maïs, un tueur attend. C’est Joe (Joseph Gordon-Levitt), un « looper » : il gagne sa vie en flinguant des types que la mafia lui envoie. Ils arrivent d’un futur lointain et il les fait disparaître en 2044, pour ne laisser aucune trace d’eux. La boucle (loop, en anglais) est bouclée. Mais le jour où Joe se retrouve face à lui-même âgé de trente ans de plus, il n’arrive pas à tuer ce Joe vieillissant, incarné par Bruce Willis…

Looper mêle avec esprit deux aspects du cinéma d’anticipation. Il y a du spectacle pétaradant, le futur comme fantaisie : la tendance Bruce Willis en quelque sorte. Il y a aussi du raffinement, un plaisir plus cérébral, le futur comme trip qui a du style : la tendance Joseph Gordon-Levitt. Rian Johnson réunit le tout au fil d’une rêverie sur l’enfance pleine d’étrangeté, sombre et brillante. Entre les deux Joe, un enfant fait le lien. L’un veut le tuer pour changer l’avenir, l’autre reconnaît en lui le gamin abandonné qui hante son passé. Les élucubrations les plus audacieuses débouchent ici sur des émotions vives, directes, mélancoliques parfois.
LOOPER, Rian Johnson 2012, Bruce Willis, Emily Blunt (science fiction)@@ (E)
En 2044, aux États-Unis, la crise économique a favorisé l'essor du crime organisé pendant que certaines personnes ont développé des pouvoirs surnaturels. C'est dans ce contexte qu'opère Joe, ...

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LOST IN TRANSLATION, Sofia Coppola 2003, Bill Murray, Scarlett Johansson (societe)@@@


Bob Harris est un acteur américain dont la carrière semble s'essouffler. Il part à Tokyo tourner un spot publicitaire, non seulement pour gagner de l'argent mais également pour s'éloigner de sa femme. Sur place, il a bien du mal à s'accoutumer à la ville et passe la majorité de son temps dans son hôtel de luxe. Là-bas, il y rencontre Charlotte, une jeune Américaine tout juste diplômée qui est venue accompagner son mari photographe, John.

TELERAMA
Un homme, une femme. Un regard, un hôtel. On croit connaître la chanson. Et voilà que Sofia Coppola nous la chante à sa façon, limpide, unique. La femme, c’est Charlotte (Scarlett Johansson, en pleine éclosion), jeune mariée au visage bouffi de sommeil. Celui qui la regarde, c’est Bob, acteur du double de son âge, les traits figés dans une moue de perplexité caoutchouteuse.

Météorites déboussolées, ivres d’ennui et de solitude, Bob et Charlotte tournoient sur eux-mêmes avant de s’entrechoquer en douceur. Leur attraction est d’abord régie par le décalage horaire. Sofia Coppola donne à palper comme personne cette étrange maladie du voyageur condamné à vivre à contretemps, perdu dans un brouillard énergisant. Elle capte aussi la douleur fugace mais intense de l’étranger privé de ses repères. La plus petite connivence devient rassurante. Un seul regard est source d’apaisement.

Bob et Charlotte se rejoignent par solidarité métaphysique, unis par la beauté de leur silence dans le brouhaha tokyoïte. Interprétés par deux acteurs au jeu translucide et pénétrant, ils semblent éterniser le calme avant la tempête. Bob et Charlotte s’aiment-ils, s’aimantent-ils ou s’épaulent-ils simplement ? Sofia Coppola nous laisse résoudre l’énigme tout seuls, face à nous-mêmes, longtemps après la mystérieuse scène finale.
LOST IN TRANSLATION, Sofia Coppola 2003, Bill Murray, Scarlett Johansson (societe)@@@ (E)
Bob Harris est un acteur américain dont la carrière semble s'essouffler. Il part à Tokyo tourner un spot publicitaire, non seulement pour gagner de l'argent mais également pour s'éloigner de sa femme. Sur ...

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LOULOU, Emilie Noblet 2013, Louise Massin, Oussama Keddham (societe)@@


À 36 ans, Loulou vit avec insouciance entre un boulot de vendeuse dans une boutique indienne et sa relation avec son fils de 10 ans, Alex, dont elle partage la garde avec son ex-compagnon. Alors que ce dernier a reconstruit un foyer stable, Loulou galère pour joindre les deux bouts. Quand Alex lui avoue qu'il préfère passer ses vacances avec son père et sa belle-mère, elle se met en tête de le reconquérir en lui offrant un voyage inoubliable dans les châteaux de la Loire.
LOULOU, Emilie Noblet 2013, Louise Massin, Oussama Keddham (societe)@ (E)
À 36 ans, Loulou vit avec insouciance entre un boulot de vendeuse dans une boutique indienne et sa relation avec son fils de 10 ans, Alex, dont elle partage la garde avec son ex-compagnon. Alors que ce dernier a reconstruit un foyer ...

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LOVE ACTUALLY, Richard Curtis 2003, Bill Nighy, Hugh Grant (sentimental)@@@


En cette veille de Noël, l'amour est partout, mais souvent imprévisible. Pour le nouveau Premier ministre britannique, il va prendre la forme d'une jeune collaboratrice. Pour l'écrivain au coeur brisé, il surgira d'un lac. Pour le témoin de mariage de son meilleur ami, pour ce veuf et son beau-fils, pour cette jeune femme qui adore son collègue, l'amour est l'enjeu, le but, mais aussi la source d'innombrables complications.

TELERAMA
À Londres, peu avant Noël, quelques personnages, solitaires ou blessés, retrouvent l’espoir… Le premier film du scénariste de “Quatre mariages et un enterrement” avec Hugh Grant dans le rôle de Tony Blair soudain amoureux. Cette comédie de Noël est sucrée comme un pudding et propose ce qui se faisait de mieux au rayon acteurs chez sa Très Gracieuse Majesté.

L’irrésistible Bill Nighy, dans le pantalon moulant d’une star du rock has been, réenregistre un de ses tubes en version de Noël, puis en fait la promo d’une manière peu anglicane. Hugh Grant, Premier ministre à l’humour ultra british, se déhanche sur les Pointer Sisters et vante les valeurs de son pays. Liam Neeson donne des conseils de séduction à son beau-fils, incarné par un rouquin qui depuis a fait du chemin. ­Emma Thompson voit son mari (Alan ­Rickman) lui échapper, mais se retient de pleurer. De rire, aussi, quand sa fille lui annonce fièrement quel personnage elle va jouer dans la crèche : un homard. Colin Firth apprend le portugais par amour. Il y a même une saynète dans laquelle Rowan Atkinson, en vendeur appliqué, rendrait dingue le dalaï-­lama lui-même…
LOVE ACTUALLY, Richard Curtis 2003, Bill Nighy, Hugh Grant (sentimental)@@@ (E)
En cette veille de Noël, l'amour est partout, mais souvent imprévisible. Pour le nouveau Premier ministre britannique, il va prendre la forme d'une jeune collaboratrice. Pour l'écrivain au coeur brisé, il surgira d ...

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LUISE, Matthias Luthardt 2023 (guerre sentimental alsace)@@


Octobre 1918. La Première Guerre mondiale s'étire. Luise, 25 ans, vit seule dans une ferme isolée en Alsace, territoire allemand depuis 50 ans. Hélène, jeune Française en fuite vers les Pays-Bas, y trouve refuge, poursuivie par un soldat allemand, Hermann, qu'elle aurait blessé pour une raison mystérieuse. Il la retrouve et s'impose dans la ferme bien que cela fasse de lui un déserteur. Luise accepte de les héberger tous les deux sans rien connaître de leur passé.

TELERAMA
Romance saphique dans une Alsace rurale et occupée, à la fin de la Première Guerre mondiale. L’idée séduit, mais le scénario, trop faiblard, nuit au film.
Voilà un film qui ne tient pas les promesses suggérées par les luxuriantes moustaches second Empire du capitaine allemand de sa scène introductive… Dans une Alsace rurale et encore occupée, à la toute fin de la Première Guerre mondiale, Luise, fermière Elsässerin, rencontre Elsa, Française en fuite. Les deux jeunes femmes se découvrent puis s’aiment, sous le regard puritain d’un déserteur allemand. Cette atmosphère, au départ, séduit. Mais les personnages sont à peine écrits et les dialogues en français sonnent un peu faux. L’amour entre Elsa et Luise vire au tragique, puis s’égare vers une parabole biblique autour de la mort d’un renard qui visite le poulailler attenant. Le récit stagne jusqu’à un final qui vise le grandiose mais n’atteint qu’une certaine balourdise.
LUISE, Matthias Luthardt 2023 (guerre sentimental alsace)@@ (E)
Octobre 1918. La Première Guerre mondiale s'étire. Luise, 25 ans, vit seule dans une ferme isolée en Alsace, territoire allemand depuis 50 ans. Hélène, jeune Française en fuite vers les Pays-Bas, y ...

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MA FEMME S APPELLE REVIENS, Patrice LECONTE 1982, Michel Blanc, Anemone


Abandonné par sa femme, un homme rencontre une photographe de mode qui souffre aussi d'être délaissée.
MA FEMME S APPELLE REVIENS, Patrice Leconte 1982, Michel Blanc, Anemone (comique)@ (E)
Abandonné par sa femme, un homme rencontre une photographe de mode qui souffre aussi d'être délaissée. ...

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MA PART DU GATEAU, Cedric Klapisch 2011, Gilles Lellouche, Karin Viard, Audrey Lamy


France, une mère de famille dunkerquoise, licenciée économique, quitte son mari et ses enfants pour monter sur Paris et y chercher du travail. Sur place, elle fera la rencontre d'un courtier, événement fortuit qui ne sera pas sans conséquence pour elle.

TELERAMA
France fait le ménage chez un trader et... Une rencontre improbable ? Oui.

La France est en crise. Elle tire le diable par la queue, on la maltraite, et voilà qu'on la licencie. Si quelqu'un l'incarnait, ce pourrait être France (Karin Viard), ouvrière à Dunkerque, mère de famille courage, généreuse, vivante, mais qui veut soudain en finir. Un drame ? Non, une comédie sociale qui fait de la résistance, quitte à sombrer dans la caricature. Klapisch a certes démontré par le passé qu'il avait une conscience politique solide et qu'il était capable de s'engager, du côté des sans-papiers notamment. Mais on ne s'attendait pas à le voir réagir ainsi, presque à chaud, à l'injustice sociale et aux conséquences désastreuses de la spéculation.

La bonne idée, c'est d'oser l'improbable : provoquer la rencontre - professionnelle d'abord - de cette ouvrière avec celui qui est responsable de sa mouise. Non plus son ennemi « historique », le patron, mais le trader qui a favorisé la liquidation de sa boîte. Schéma simple, frontal, digne d'une comédie de Capra. C'est ainsi que France se retrouve femme de ménage dans le vaste et lumineux appartement d'un puissant solitaire (Gilles Lellouche), qui jongle avec les millions depuis son ordinateur.

France a beau subir l'exclusion et la honte, elle s'accroche. Perdante mais toujours battante. Dans ce registre, Karin Viard déborde d'énergie, n'hésitant pas à en faire trop, à être exubérante. France le vaut bien puisqu'elle n'a rien : l'humour, c'est sa part du gâteau. Face à elle, le trader est censé ne pas avoir d'état d'âme, être un fantasme, quelqu'un d'à peine réel, loin au-dessus des « vraies gens ». C'est là que le bât blesse : Gilles Lellouche est un acteur on ne peut plus terrien. Non seulement il y a erreur de casting, mais toute la première partie le montrant dans la City à Londres, puis à Venise, lors d'un week-end de flambe avec l'une de ses conquêtes, est pesante. Et, surtout, totalement étrangère au coeur du sujet, à savoir ce qui se joue entre la prolo et le trader.

Une complicité naît parce qu'elle le dépanne en faisant la baby-sitter. Une cravate à nouer les rapproche. Enfin, un dîner bien arrosé, où lui se décoince un peu. On s'attendait à davantage de péripéties cocasses ou troublantes, à un enchaînement plus écrit, pour mettre en scène ce désir plus fort que les antagonismes sociaux - et qui s'en nourrit. Klapisch passe trop vite sur ces motifs (par peur ?), préférant miser sur une colère sociale, surjouée à la fin, avec tous ces ouvriers rassemblés pour soutenir une « France » devenue hors-la-loi. En terme de cinéma, c'est très démonstratif et maladroit. En termes politiques, c'est autre chose, mais quoi ? Klapisch et Mélenchon, même combat ?
MA PART DU GATEAU, Cedric Klapisch 2011, Gilles Lellouche, Karin Viard, Audrey Lamy (comique)@@@ (E)
France, une mère de famille dunkerquoise, licenciée économique, quitte son mari et ses enfants pour monter sur Paris et y chercher du travail. Sur place, elle fera la rencontre d'un courtier, événement for ...

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MAD MAX fury road, George Miller 2015, Charlize Theron, Tom Hardy (science fiction fantastique)@@


Hanté par un lourd passé, Mad Max estime que le meilleur moyen de survivre est de rester seul. Cependant, il se retrouve embarqué par une bande qui parcourt la Désolation à bord d'un véhicule militaire piloté par l'Imperator Furiosa. Ils fuient la Citadelle où sévit le terrible Immortan Joe qui s'est fait voler un objet irremplaçable. Enragé, ce Seigneur de guerre envoie ses hommes pour traquer les rebelles impitoyablement.

TELERAMA
Trente ans après, le cow-boy motorisé reprend la route sous les traits de Tom Hardy dans un blockbuster à l’imaginaire débridé.

Mel Gibson en cuir, Tina Turner en furie…, la trilogie Mad Max, achevée en 1985, avait laissé des images hautes en couleur. Réinventé par son créateur, l’univers des guerriers motorisés se tourne vers une fantaisie où Mad Max (désormais incarné par Tom Hardy) devient le chevalier servant d’une camionneuse nommée Imperator Furiosa, qui veille sur de jeunes beautés dans un monde apocalyptique où des affreux les poursuivent sur de monstrueux engins…

Tout au long de cette course-poursuite effrénée, les mots échangés comptent peu. Le seul langage, c’est l’image. Le désert et, dans cette immensité, des gros plans de gueules de toutes sortes — masques carnavalesques ou peaux parcheminées de vieilles dames venant soutenir l’équipe des femmes au sein de laquelle Mad Max trouve sa place avec une virilité douce, assez nouvelle.

Le spectacle est un cocktail : du western à Lawrence d’Arabie, du Duel de Spielberg aux héroïnes d’Enki Bilal, dont Charlize Theron a l’apparence, les meilleures comparaisons viennent à l’esprit. Ce cinéma amoureux de tous les imaginaires est celui d’une créativité tous azimuts, saluée par six Oscars (notamment pour les décors, le maquillage-coiffure et les costumes). Un vrai trip, halluciné, mais qui tient la route.
MAD MAX fury road, George Miller 2015, Charlize Theron, Tom Hardy (science fiction fantastique)@@ (E)
Hanté par un lourd passé, Mad Max estime que le meilleur moyen de survivre est de rester seul. Cependant, il se retrouve embarqué par une bande qui parcourt la Désolation à bord d'un véhicule milita ...

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MADELEINE COLLINS, Antoine Barraud 2021, Virginie Efira, Bruno Salomone (drame sentimental)@@


Judith mène une double vie entre la Suisse et la France. D'un côté Abdel, avec qui elle élève une petite fille, de l'autre Melvil, avec qui elle a deux garçons plus âgés. Peu à peu, cet équilibre fragile fait de mensonges, de secrets et d'allers-retours se fissure dangereusement. Prise au piège, Judith choisit la fuite en avant, l'escalade vertigineuse.

TELERAMA
Un thriller tout en finesse, auquel Virginie Efira apporte une part de folie. Dans « Madeleine Collins », il fallait une actrice qui sache se montrer séduisante, perverse, inquiétante et suffisamment attachante pour que le spectateur tremble avec le personnage... Plurimédia

Être quelqu’un d’autre, qui n’en a jamais rêvé ? Judith y parvient : elle a une double vie. Traductrice de haut vol, elle vit à Paris, en compagnie d’un chef d’orchestre réputé et de leurs deux garçons. Mais, auprès de son mari, lui-même fort occupé, elle prétexte des conférences un peu partout en Europe pour rejoindre, à Genève, un autre homme, Abdel, et une fillette. Cette deuxième vie est plus instable. Abdel, qui sait tout, semble lui reprocher son attitude et son attachement trop grand à la fillette.

On est d’abord intrigué, car certaines pièces du puzzle manquent. À mesure qu’elles se placent, on comprend que cette double vie cache une part de folie. C’est un pari lui-même un peu fou mais réussi que le réalisateur Antoine Barraud (Les Gouffres, Le Dos rouge) entreprend avec ce thriller fondé sur une escalade haletante, où l’héroïne se trouve en mouvement permanent. On la voit composer avec talent, escamoter finement. On la voit aussi s’agripper à un fil de plus en plus fragile.

Pour cette fuite en avant, il fallait une actrice qui sache se montrer séduisante, perverse, inquiétante et suffisamment attachante pour que le spectateur tremble avec le personnage devant la perspective d’être démasqué. Virginie Efira fait cela à merveille, donnant l’impression que les autres sont aussi fous, ou flous, qu’elle. Sophistiqué et élégant, Madeleine Collins prône l’idée qu’aucune identité n’est stable, que chacun joue plusieurs rôles.
MADELEINE COLLINS, Antoine Barraud 2021, Virginie Efira, Bruno Salomone (drame sentimental)@@ (E)
Judith mène une double vie entre la Suisse et la France. D'un côté Abdel, avec qui elle élève une petite fille, de l'autre Melvil, avec qui elle a deux garçons plus âgés. Peu à pe ...

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MADEMOISELLE CHAMBON, Stephane Brize 2009, Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain (sentimental)@@


Un homme bien marié se porte volontaire dans l'école de son fils et commence à tomber amoureux d'une professeure.

TELERAMA
Une histoire d’amour banale et puissante, incarnée par Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon, funambules magistraux dans une interprétation épurée.
Rien d’original dans l’histoire de ce maçon taiseux qui tombe amoureux de l’institutrice de son fils en l’écoutant jouer du violon… Mais cette trame est sublimée en un récit romantique, efficace grâce à son dépouillement.

Comme dans Le Bleu des villes et Je ne suis pas là pour être aimé, Stéphane Brizé cultive un minimalisme formel qui rehausse la complexité de ses personnages et des liens qui les unissent. Sandrine Kiberlain anime Véronique Chambon d’une flamme vacillante, on la devine presque résignée à la solitude et pourtant prête à s’embraser. Quant à Vincent Lindon, il pousse à l’extrême une économie de jeu déjà appréciée dans Ceux qui restent, d’Anne Le Ny, et cette épure fait éclore une rare délicatesse. Ainsi, lors de ce repas familial où Jean regarde si intensément Mademoiselle Chambon et où sa femme comprend tout… Pas de dialogue, presque pas de mouvement, et tout est dit. Le film de Stéphane Brizé est à l’image de cette scène, qui joue sur l’étirement du temps pour faire jaillir l’émotion.
MADEMOISELLE CHAMBON, Stephane Brize 2009, Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain (sentimental)@@ (E)
Un homme bien marié se porte volontaire dans l'école de son fils et commence à tomber amoureux d'une professeure.

TELERAMA
Une histoire d’amour banale et puissante, incarnée par Sandrine Kiberl ...

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MADRE, Rodrigo Sorogoyen 2020, Marta Nieto, Jules Porier (sentimental)@@@


Elena vit en Bretagne et travaille dans un bar, là où son fils a été enlevé quand il avait 6 ans. Elle rencontre Jean, 16 ans, l'âge que son fils devrait avoir et qui ressemble beaucoup au défunt.

TELERAMA
Dix ans après avoir perdu son fils, une femme s’attache à un adolescent.
Un film espagnol, l’histoire déchirante d’une mère qui perd son enfant… Nous ne sommes pourtant pas chez Almodóvar, mais chez un autre Madrilène, au tempérament bien différent. Rodrigo Sorogoyen s’est imposé en mettant en scène la brutalité des mœurs politiques ibériques, dans El Reino (2018). Il demeure dans l’âpreté la plus impressionnante avec Madre, qui s’ouvre sur un tour de force visuel éprouvant. Pendant quinze minutes et dans un plan filmé d’une seule traite, sur la corde raide, Elena essaie de secourir son fils de 6 ans qui l’appelle depuis une plage des Landes, où, en vacances avec son père, il se retrouve soudain seul, en danger 1.

En montrant en temps réel ce bras de fer avec l’urgence, Sorogoyen ouvre son film sur l’extrême. Et il s’y tient. Sur la plage du Vieux-Boucau, dans les Landes, Elena est seule, dix ans plus tard. Elle travaille dans un bar, elle est là où elle aurait voulu être le jour où son fils a appelé, avant de disparaître. La mer gronde, comme si la peur éprouvée ce jour-là et l’horreur vécue étaient encore présentes. L’immensité de la plage dit l’immensité de l’absence, l’immensité de la douleur et de l’impuissance de cette mère. L’histoire d’Elena se raconte désormais à une échelle inhumaine ; elle a survécu en s’endurcissant, au milieu de gens qui ne sont plus que de frêles silhouettes, des ombres sur fond d’océan.

Dans cet univers intériorisé, mental, où le chagrin comme la colère sont refoulés, la vie va pourtant renaître : en croisant un adolescent de 16 ans, Jean, Elena s’attache à lui. Et lui, à elle. Ce n’est pas un mélodrame qui commence. Pas un amour interdit, comme vont s’en inquiéter les parents de Jean. Ni une liaison où la folie se nicherait. Avec une intensité maintenue de bout et bout, Sorogoyen accompagne Elena et Jean (admirables Marta Nieto et Jules Porier) au-delà des apparences, jusqu’à la vérité d’un lien fondamental. Il fait apparaître un instinct plus fort que tout, une protection qu’il s’agit pour Elena de pouvoir donner et, pour Jean, d’accueillir afin de la rendre en retour. Avec cette mère blessée, devenue une sorte d’animal sauvage, et cet adolescent qui aime ce qu’elle a de différent, le cinéaste refait tout le chemin vers l’humain. Ce chemin si rude, si beau, on le suit dans leurs pas. Et c’est inoubliable.
MADRE, Rodrigo Sorogoyen 2020, Marta Nieto, Jules Porier (sentimental)@@@ (E)
Elena vit en Bretagne et travaille dans un bar, là où son fils a été enlevé quand il avait 6 ans. Elle rencontre Jean, 16 ans, l'âge que son fils devrait avoir et qui ressemble beaucoup au déf ...

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MADRES PARALELAS, Pedro Almodóvar 2021, Penelope Cruz, Milena Smit (societe)@@@


Deux femmes, Janis et Ana, se rencontrent dans une chambre d'hôpital, sur le point d'accoucher. Elles sont toutes les deux célibataires et sont tombées enceintes par accident. Janis, d'âge mûr, n'a aucun regret et durant les heures qui précèdent l'accouchement, elle est folle de joie. Ana en revanche, est une adolescente effrayée, pleine de remords et traumatisée. Janis essaie de lui remonter le moral alors qu'elles marchent telles des somnambules dans le couloir de l'hôpital.

TELERAMA
Avec “Madres paralelas”, le roi Pedro joue une nouvelle fois avec nos émotions.
La géométrie simple suggérée par le titre cache bien des zigzags autour de ces deux « mères parallèles », l’une quadragénaire, l’autre à peine sortie de l’adolescence. Après leur rencontre dans une maternité de Madrid et leurs accouchements simultanés, elles éprouveront, en effet, toutes sortes de sentiments aigus l’une pour l’autre. Et une tragédie viendra briser, au milieu du film, la symétrie apparente de leurs trajectoires. Depuis longtemps, chez Pedro Almodóvar, la surface est trompeuse. L’image reste séduisante, la lumière, flatteuse, et les décors, accueillants, mais la mélancolie et le chaos couvent.

Malgré un travail de photographe pour papier glacé et un magnifique appartement, la vie de Janis (Penélope Cruz) baigne ainsi dans une indéfinissable tristesse, une inquiétude diffuse. La mère célibataire gère son quotidien (femme de ménage, nounou à domicile ) avec froideur. Elle s’est accommodée de la perspective d’élever seule son enfant, puisque le père, amant désiré, n’était pas libre. Et voici qu’elle se met à douter, comme cet homme, revu de loin en loin, que le bébé soit véritablement le sien. La belle Janis sourit peu, comme si la méfiance et l’intranquillité l’avaient submergée.

Enterrer les morts et réparer les vivants
C’est que l’Espagne dépeinte par le cinéaste n’en finit pas de panser les plaies causées par des décennies de franquisme, jusqu’au milieu des années 70. Pays non réconcilié, puisque l’ancien dictateur a toujours des fans, mais surtout meurtri. L’arrière-plan très présent de Madres paralelas et la hantise de Janis sont la fosse commune où furent jetés certains de ses aïeux par des phalangistes, près de son village. Depuis, une loi d’amnistie invitant les Espagnols à un « pacte de l’oubli » (en 1977) a rendu difficile ou impossible l’ouverture de telles fosses. Janis se bat pour faire déterrer les victimes et les rendre à leurs familles. Un juriste et anthropologue en position de l’aider est ainsi apparu dans sa vie — et devenu le père supposé de son enfant.

Le thème de la restitution, Almodóvar le développe aussi au premier plan, et au présent, à travers l’histoire d’un échange malencontreux des deux bébés à la maternité. Contre toute attente, le réalisateur issu de la Movida, et chantre, alors, des familles électives, biscornues, fondées sur les seules affinités, signe donc, aujourd’hui, un éloge des liens du sang : tout le film tend à ramener chacun(e), vivant ou mort, auprès de sa famille biologique, d’une manière ou d’une autre. Mais ce mouvement n’a rien d’un repli. Il tient davantage d’un nécessaire travail de mémoire, de connaissance de soi et des autres.

Milena Smit, une héritière de la Movida

L’articulation, passablement rocambolesque, entre les deux intrigues peut apparaître comme un point faible de Madres paralelas : l’échange de nourrissons évoquerait, en creux, les trafics de bébés organisés avec la complicité de l’État sous Franco. Or ce parallèle-là n’est jamais explicité par les personnages. Si le film n’a pas tout le temps l’éclat magique des deux précédents longs métrages d’Almodóvar (Julieta, Douleur et gloire), il reste un modèle d’intensité. Le destin en marche, le tragique des existences s’y expriment comme chez bien peu de cinéastes aujourd’hui, remarquablement incarnés par Penélope Cruz (prix d’interprétation féminine à la Mostra de Venise) et ses partenaires, moins connus (Milena Smit, la jeune mère, Israel Elejalde, l’anthropologue). Tous s’acheminent vers un tableau final inoubliable, aussi bouleversant que réparateur.
MADRES PARALELAS, Pedro Almodovar 2021, Penelope Cruz, Milena Smit (societe)@@@ (E)
Deux femmes, Janis et Ana, se rencontrent dans une chambre d'hôpital, sur le point d'accoucher. Elles sont toutes les deux célibataires et sont tombées enceintes par accident. Janis, d'âge mûr, n'a aucun regr ...

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MAESTRO(S), Bruno Chiche 2022, Yvan Attal, Pierre Arditi, Miou Miou (musicla)@@


Chez les Dumar, on est chef d'orchestre de père en fils: François, le patriarche, achève une longue et brillante carrière internationale, tandis que Denis, le fils, vient de remporter une énième Victoire de la Musique Classique.

TELERAMA
Digne héritier de son célèbre père, un chef d’orchestre apprend, atterré, qu’il doit annoncer une mauvaise nouvelle à ce dernier suite à une méprise. Les relations père-fils sont ici analysées sous l’angle de la musique.

Tout est dans ce « s » entre parenthèses puisque, chez les Dumar, le père et le fils sont tous les deux de grands chefs d’orchestre, avec des conceptions différentes de leur art. Une énorme bourde sert de ressort un peu commode au scénario : une secrétaire confond papa et son rejeton et annonce au premier au lieu du second qu’il a été choisi pour diriger l’orchestre de la Scala de Milan…

La tradition versus la modernité, la filiation compliquée, l’orgueil masculin… Cette comédie dramatique déroule sa partition sans surprise, mais on peut trouver du plaisir dans la confrontation d’Yvan Attal et Pierre Arditi. Le numéro de ce dernier, en pater susceptible qui refuse de céder la place, donne toute sa résonance au titre.
MAESTRO(S), Bruno Chiche 2022, Yvan Attal, Pierre Arditi, Miou Miou (musical)@@ (E)
Chez les Dumar, on est chef d'orchestre de père en fils: François, le patriarche, achève une longue et brillante carrière internationale, tandis que Denis, le fils, vient de remporter une énième Vic ...

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MAESTRO, Bradley Cooper 2023, Bradley Cooper, Carey Mulligan (bio sentimental)@@@


Le chef d'orchestre et compositeur américain Leonard Bernstein tombe sous le charme de l'actrice costaricienne Felicia Montealegre lors de leur rencontre en 1946. Cet amour complexe est aussi grandiose que téméraire.

TELERAMA
L’acteur et réalisateur de “A Star is Born” entre cette fois dans la peau du compositeur de génie de “West Side Story”. Entre création et vie privée, Cooper a le bon goût de faire briller une Carey Mulligan déchirante.
r Très Bien

Cinq ans après sa revisite folk du classique A Star is Born, Bradley Cooper embrasse goulûment le genre casse-binette du biopic avec Maestro, présenté en compétition officielle sous pavillon Netflix à la 80e Mostra de Venise en septembre et désormais disponible sur la plateforme. Soit l’histoire d’un géant, le compositeur et chef américain Leonard Bernstein (1918-1990), auquel Cooper lui-même prête sa fougue et ses yeux bleus.

L’acteur-réalisateur fait le show à la hollywoodienne, avec prothèse nasale, mimétisme millimétré, préparation monstre (il fait illusion tant au piano qu’à la baguette, en particulier lors d’une longue séquence de direction d’orchestre oscillant entre possession et performance sportive) et bénédiction des héritiers, qui ont ouvert leur maison de famille. Franchement ? Ça marche.

Du coup de fil qui a changé sa destinée en 1943 – un chef malade et hop, voilà l’assistant appelé au pupitre du Philharmonique de New York – à la mort de son épouse Felicia Montealegre, Maestro survole la légende sur trois décennies, entre success et love story pas gnangnan. Pour y parvenir, le scénario alterne ellipses longue durée et plongées signifiantes dans l’intimité du couple formé par le musicien – dont le film révèle l’homosexualité dès le début – et la comédienne, mère de leurs trois enfants.

S’il est évidemment question de travail et de création, c’est bien ce compagnonnage au long cours, parfois transformé en triangle des Bermudes par un gars à joli minois, qui passionne Cooper. Après Lady Gaga, il offre cette fois un rôle en or à la merveilleuse Carey Mulligan (Promising Young Woman, She Said), pas là pour jouer les utilités – mais pour faire pleurer nos yeux, ça oui.

Cumulant les casquettes (il est aussi producteur, avec Scorsese et Spielberg, c’est chic), Bradley Cooper assure en homme-orchestre, notamment dans une première partie très enlevée qui s’autorise des embardées du côté de la comédie musicale. Les scènes de réception mondaines rendues dans leur brouhaha joyeux, les raccourcis stylisés (où le protagoniste passe, par exemple, directement de sa chambre à une loge de Carnegie Hall), autant de réussites qui vous embarquent pour deux heures neuf de mélo en musique.

La Deuxième de Mahler, West Side Story, la Mass, composée pour Kennedy… évidemment, la bande originale, sublime et familière, contribue à ce tourbillon d’émotion. In fine, Maestro en fait beaucoup, peut-être trop, mais trouve la note juste dans l’attention qu’il porte à Felicia et à sa place essentielle, fut-elle en coulisse
MAESTRO, Bradley Cooper 2023, Bradley Cooper, Carey Mulligan (bio sentimental)@@@ (E)
Le chef d'orchestre et compositeur américain Leonard Bernstein tombe sous le charme de l'actrice costaricienne Felicia Montealegre lors de leur rencontre en 1946. Cet amour complexe est aussi grandiose que téméraire.

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MAISON DE RETRAITE, Thomas Gilou 2022, Kev Adams, Gérard Depardieu (sentimental)@@


Afin d'éviter la case prison, Milann, 30 ans, est contraint d'effectuer 300 heures de travaux d'intérêt général dans une maison de retraite. Ses premières semaines sont un véritable enfer, mais il se fait rapidement adopter par les retraités qui lui apprennent leur vision de la vie. Au fil des semaines, Milann découvre que l'établissement profite de la vulnérabilité de ses pensionnaires pour les arnaquer. Il décide alors d'organiser une grande évasion, mais il n'est pas au bout de ses peines.

TELERAMA
Dans cette tentative maladroite de célébrer les grands aînés, la comédie dramatique de Thomas Gilou enchaîne les gags vulgaires, et sort en salles alors que le scandale Orpea occupe l’actualité. « Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s’est passé » : l’aphorisme de Groucho Marx, qui sert quasiment de sous-titre au long métrage, donne presque envie d’écrire que dans chaque film raté, il y a, peut-être, de bonnes intentions qui se demandent ce qui s’est passé.
MAISON DE RETRAITE, Thomas Gilou 2022, Kev Adams, Gérard Depardieu, Marthe Villalongua, Daniel Prevost (sentimental vieillesse)@@ (E)
Afin d'éviter la case prison, Milann, 30 ans, est contraint d'effectuer 300 heures de travaux d'intérêt général dans une maison de retraite. Ses premières semaines sont un véritable enfer, mai ...

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MAL DE PIERRES, Nicole Garcia 2016, Marion Cotillard, Louis Rarrel (drame sentimental)@@@


Gabrielle a grandi dans la petite bourgeoisie agricole où son rêve d'une passion absolue fait scandale. À une époque où l'on destine d'abord les femmes au mariage, elle dérange, et on la croit folle. Ses parents la donnent à José, un ouvrier saisonnier, chargé de faire d'elle une femme respectable.

TELERAMA
Années 1950. Une jeune femme mal mariée découvre la passion… Nicole Garcia réussit son meilleur film. Marion Cotillard est superbe, entre intensité et retenue…
Dans la Provence des années 1950, où sa mère dirige une exploitation agricole, Gabrielle bout de frustration et de rage. Elle épouse un homme qu’elle n’aime pas et, dans un sanatorium, s’éprend d’un militaire, blessé en Indochine…

Toute la première partie, librement inspirée du roman de Milena Agus, est âpre, intranquille : sûrement ce que Nicole Garcia a réussi de mieux. La sensualité accable tant elle écrase. L’amour sans espoir du mari aussi… Ensuite, la folie amoureuse qui s’empare de Gabrielle, son étonnement, une fois enceinte, de ne jamais recevoir de réponse de son amant à ses lettres reposent sur l’osmose visible de la réalisatrice avec la comédienne Marion Cotillard. Chez Nicole Garcia, les hommes sont beaux, virils et rassurants, en dépit de leurs failles secrètes. Alors que les femmes, sous un regard empreint de tendresse, n’en finissent pas de tomber.

On sait l’étonnante expressivité du visage de Marion Cotillard, dont elle se sert non pour exhiber les sentiments, mais pour les réfréner au maximum. L’émotion qu’elle dégage est toujours nette, précise, affinée. C’est ce cache-cache constant entre épure et intensité qui rend le film troublant.
MAL DE PIERRES, Nicole Garcia 2016, Marion Cotillard, Louis Rarrel (drame sentimental)@@@ (E)
Gabrielle a grandi dans la petite bourgeoisie agricole où son rêve d'une passion absolue fait scandale. À une époque où l'on destine d'abord les femmes au mariage, elle dérange, et on la croit folle. ...

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MAMAN, Alexandra Leclère 2012,Josiane Balasko, Marina Fois, Mathilde Seignier (comique)@@


TELERAMA
La réalisatrice des “Sœurs fâchées” s’essaie au drame bergmanien : erreur fatale, le film est lourd et embarrassant pour tout le monde.

Les Soeurs fâchées, premier film d'Alexandra Leclère, était une comédie alerte, aigrelette, remarquablement jouée par Isabelle Huppert et Catherine Frot. Le Prix à payer (avec Nathalie Baye et Christian Clavier) était lourdingue mais restait prudemment ancré dans la farce. Cette fois, l'auteur vise le drame bergmanien : un huis clos, face à l'océan, entre deux soeurs quadras mal dans leur peau et leur mère peu ­aimante, qu'elles ont kidnappée pour lui réclamer des comptes.

Ce changement de braquet est fatal à tout le monde. Mal filmée – comme s'il fallait en rajouter –, Josiane Balasko ne trouve pas la note. Mathilde Seigner et Marina Foïs s'en sortent tant qu'il s'agit de rancune, pas du tout avec la veine « réparatrice » du scénario. Le tout est très gênant, mais, contrairement aux intentions affichées, ce n'est jamais à cause du sujet.
MAMAN, Alexandra Leclère 2012,Josiane Balasko, Marina Fois, Mathilde Seignier (comique)@@ (E)
TELERAMA
La réalisatrice des “Sœurs fâchées” s’essaie au drame bergmanien : erreur fatale, le film est lourd et embarrassant pour tout le monde.

Les Soeurs fâchées, premi ...

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MAMMA MIA, Phyllida Lloyd 2008, Meryll Streep,Amanda Seyfried, Pierce Brosnan, Colin Firth


C'est en 1999, sur l'île grecque de Kalokairi que l'aventure commence, dans un hôtel méditerranéen isolé, la villa Donna, tenu par Donna, sa fille Sophie et le fiancé de Sophie, Sky. Juste à temps pour son mariage prochain, Sophie poste nerveusement trois invitations destinées à trois hommes bien différents dont elle pense que l'un d'eux est son père. De trois points du globe, trois hommes s'apprêtent à retourner sur l'île et vers la femme qui les avait enchantés 20 ans auparavant.
MAMMA MIA, Phyllida Lloyd 2008, Meryll Streep,Amanda Seyfried, Pierce Brosnan, Colin Firth (musical)@@@ (E)
C'est en 1999, sur l'île grecque de Kalokairi que l'aventure commence, dans un hôtel méditerranéen isolé, la villa Donna, tenu par Donna, sa fille Sophie et le fiancé de Sophie, Sky. Juste à te ...

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MANCHESTER BY THE SEA, Kenneth Lonergan 2016, Casey Affleck, Michelle WilliamsKyle Chandler (thriller social)@@@


L'histoire des Chandler, une famille de classe ouvrière, du Massachusetts. Après le décès soudain de son frère Joe, Lee est désigné comme le tuteur de son neveu Patrick. Il se retrouve confronté à un passé tragique qui l'a séparé de sa femme Randi et de la communauté où il est né et a grandi.

TELERAMA
Un homme, séparé de sa femme et qui a fui sa ville natale, vient de perdre son frère et doit devenir, malgré lui, le tuteur de son neveu âgé de 16 ans.

Pour les Américains de la côte Est, Manchester by the Sea est un port de pêche et une station balnéaire. Pour le héros trentenaire, Lee, c’est un champ de ruines. Homme à tout faire dans une entreprise de plomberie en banlieue de Boston, il a fui le monde de sa jeunesse. À la mort de son grand frère, il doit pourtant reprendre en urgence la route de son village natal, où il est désigné tuteur de son neveu adolescent. Un voyage dans le passé commence, sur les lieux de l’effroyable tragédie qui a détruit la vie de Lee et l’a lesté à jamais d’un sentiment de culpabilité.

Casey Affleck, acteur fascinant, donne au film une grande dignité : alors que tout, rencontres et réminiscences, devrait provoquer des torrents de larmes ou des cris de douleur chez le personnage, le comédien résiste, lointain, impassible. C’est une éthique de jeu, mais qui dessine aussi un héros endurci jusqu’à l’os, minéralisé par le chagrin, sans plaisirs ni désirs.

La galerie des endeuillés recèle une autre figure passionnante, l’ado désormais sans père, dont Lee est supposé devenir le tuteur. Il se montre cynique, revêche, occupé à une sexualité compulsive, avant une volte-face imprévisible, bascule du récit… Manchester by the Sea dépasse la chronique émouvante d’un retour au pays. Au-delà de son ancrage réaliste — communauté de marins prolétaires, lumière hivernale —, le drame se fait lyrique, devient peu à peu un conte, presque une chanson folk.
MANCHESTER BY THE SEA, Kenneth Lonergan 2016, Casey Affleck, Michelle WilliamsKyle Chandler (drame social)@@@ (E)
L'histoire des Chandler, une famille de classe ouvrière, du Massachusetts. Après le décès soudain de son frère Joe, Lee est désigné comme le tuteur de son neveu Patrick. Il se retrouve confro ...

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MANON, Henri-Georges Clouzot 1948, Cécile Aubry, Michel Auclair, Serge Reggiani, Raymond Souplex (histoire shoah)@@


Sur un bateau qui vient d'appareiller de Marseille, des Juifs, rescapés du génocide, embarquent pour immigrer illégalement vers Israël alors sous mandat britannique. Un des lieutenants du bord découvre deux passagers clandestins. Il les mène au capitaine, qui décide de livrer le couple à la police d'Alexandrie à son arrivée. Cependant, il se laisse attendrir par la jeune femme et finit par convier dans sa cabine les deux jeunes amants. Ceux-ci se mettent alors à conter leur histoire.

TELERAMA
Voilà une modernisation réussie (à l’inverse de celle de Jean Aurel, quelques années plus tard) du roman de l’abbé Prévost. On est en 1944, en plein marché noir. Desgrieux est un jeune FFI et Manon, qui aime le luxe, fréquente les maisons closes.

On retrouve la noirceur de Clouzot, sa fascination-répulsion pour Manon, petit animal doué pour le plaisir. Cécile Aubry, qu’il giflera beaucoup sur le tournage, est le double de Bardot dans La Vérité, qu’il giflera aussi, mais qui, elle, lui rendra coup pour coup. La scène dans le désert, où Michel Auclair traîne sur son épaule une Manon agonisante, est caractéristique du cinéma de l’auteur. Et de l’époque.
MANON, Henri-Georges Clouzot 1948, Cécile Aubry, Michel Auclair, Serge Reggiani, Raymond Souplex (histoire shoah)@@ (E)
Sur un bateau qui vient d'appareiller de Marseille, des Juifs, rescapés du génocide, embarquent pour immigrer illégalement vers Israël alors sous mandat britannique. Un des lieutenants du bord découvre deux ...

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MARIA REVE, Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller 2022, Karin Viard, Grégory Gadebois, Noée Abita (comedie sentimentale)@@


Maria prend un nouveau départ professionnel et commence à travailler comme femme de ménage dans une école d'art parisienne. Elle y découvre un nouveau monde fascinant. Elle fait également la connaissance d'Hubert, le concierge. Ils s'entendent tout de suite. Enthousiasmée, elle découvre sa propre force créatrice et son désir de nouveauté. Un lien profond se développe entre eux, tandis que sa joie de vivre renaît.

TELERAMA
Dans cette douce comédie sentimentale où l’art libérateur tient le premier rôle Karin Viard et Grégory Gadebois donnent le meilleur d’eux-mêmes. Belle surprise, même si on regrette l’omniprésence d’une musique lourdement explicative.

Maria, femme de ménage depuis vingt ans, est engagée à l’École des beaux-arts, un labyrinthe légèrement défraîchi de couloirs, de salles où l’on pose nu(e), et d’installations à messages d’artistes en devenir, qui, d’abord, décontenancent cette femme timide, puis, rapidement, lui procurent des émotions inédites. Surtout, il y a le bureau du concierge des lieux, le serviable et fantasque Hubert, qui se déhanche en douce sur des airs d’Elvis Presley. Entre deux passages de serpillière, Maria découvre que le sexe féminin peut être une œuvre d’art, et que son mari, ce gentil bougre, la fait beaucoup moins rêver que ce drôle d’Hubert…

Si le thème de l’émancipation tardive n’est pas d’une grande nouveauté, cette rêverie amoureuse tranche par son contexte, statues de pierre et moulages de plâtre filmés par une caméra caressante, et flux artistiques nettement plus contemporains, comme cette machine qui recrée les mouvements de Maria, puis des amants potentiels, en les fusionnant en un spectacle de vagues de chaleur et de lumière. Seul gros bémol, et c’est le cas de le dire : la musique, omniprésente, qui ne cesse de paraphraser les images. Heureusement, le scénario, lui, est délicat, et il offre l’occasion à Karin Viard et à Grégory Gadebois de donner le meilleur d’eux-mêmes. Leur talent pour transformer la maladresse en charme est l’un des meilleurs atouts de ce film plus proche de Marie Laurencin que de Picasso — mais c’est déjà bien.
MARIA REVE, Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller 2022, Karin Viard, Grégory Gadebois (comedie sentimentale)@@ (E)
Maria prend un nouveau départ professionnel et commence à travailler comme femme de ménage dans une école d'art parisienne. Elle y découvre un nouveau monde fascinant. Elle fait également la connais ...

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MARIE ANTOINETTE, Sofia Coppola 2006, Kirsten Dunst, Jason Schwartzman (Versailles histoire bio)@@@


Évocation de la vie de la reine d'origine autrichienne, épouse mal-aimée de Louis XVI. Au sortir de l'adolescence, une jeune fille découvre un monde hostile et codifié, un univers frivole où chacun observe et juge l'autre sans aménité. Mariée à un homme maladroit qui la délaisse, elle est rapidement lassée par les devoirs de représentation qu'on lui impose. Elle s'évade dans l'ivresse de la fête et les plaisirs des sens pour réinventer un monde à elle.

TELERAMA
Sous les froufrous de la cour, Sofia Coppola enregistre les battements d’un cœur juvénile, celui de la jeune Marie-Antoinette (Kirsten Dunst), reine de la frivolité, mais aussi femme-enfant perdue dans un monde insensé.

La démarche de Sofia Coppola apparaît vite et clairement. Scénario conforme, dans ses grandes lignes, à celui établi par les historiens (une épaisse biographie signée Antonia Fraser a servi de référence). Mais, pour le reste, quartier libre. Sofia Coppola ne fait pas semblant d’être française ni d’avoir vécu au XVIIIe siècle. Non seulement on parle anglais à Versailles, et comme des Californiens (ce ne sera pas la première ni la dernière fois), mais on y déambule, drague, danse et déprime sur des morceaux de punk-rock et de pop (de Bow Wow Wow à Phoenix en passant par The Cure et New Order). Tout est passé au filtre des références de la réalisatrice, de ses goûts et de ses couleurs – orgie de pâtisseries pastel et de tissus assortis. Sans oublier la paire de Converse abandonnée au milieu des chaussures d’époque.

Les films en costumes se partagent souvent entre l’impasse de la reconstitution mortifère et l’écueil des efforts trop voyants pour l’éviter. Marie-Antoinette, théoriquement exposé au second risque, inquiète un peu, au début. L’installation de la princesse à Versailles (à l’âge de 14 ans) paraît s’étirer plus que de raison, entre la monumentalité muséifiée du lieu et le volontarisme du dépoussiérage. Et puis « ça » arrive sans crier gare. Quoi ? Que l’agencement des plans, des scènes, l’insistance des anecdotes (Louis XVI incapable d’honorer son épouse) et l’écume des musiques produisent ensemble bien davantage que leur simple somme. Que tout un flux d’émotions imprévues advienne, au-delà de l’appareillage d’un sujet trop connu et de son traitement iconoclaste.
Cette plus-value mystérieuse qui se répand peu à peu comme un parfum au-dessus de la cour de France a de quoi raviver l’antédiluvienne politique des auteurs. Car il s’agit de la même essence délicate que dans Virgin Suicides et Lost in Translation. Vu le contexte, il est presque miraculeux que la cinéaste l’ait reconstituée. Superproduction, Marie-Antoinette est pourtant un nouveau voyage au centre d’une psyché juvénile. L’auscultation d’un indicible sentiment de désarroi et d’isolement malgré un continuum de fastes et de fêtes.

Que la jeune femme s’appelle Marie-Antoinette n’est jamais secondaire. Mais Sofia Coppola a trouvé naturellement les passerelles entre le Versailles Grand Siècle et l’Occident contemporain. Exemple : le déni d’intimité (le couple royal doit tout faire en public ou presque) ne saurait nous laisser indifférents. De même, le culte névrotique voué un temps par la reine (période fermière) à la nature, tocade de privilégiée qui n’engendre qu’une nouvelle bulle. Instrumentalisée par sa mère l’impératrice d’Autriche (Marianne Faithfull), Marie-Antoinette suit le parcours d’une jeune star d’aujourd’hui, princesse people ou gagnante d’une émission de télé-réalité, qui obtient tout sans avoir rien décidé. Folle de fringues, grisée de luxe et de champagne, abreuvée de témoignages d’amour, puis de haine.

Ivresse du gaspillage
Comme Ludwig de Visconti (sur Louis II de Bavière) ou Le Soleil de Sokourov (sur l’empereur japonais Hirohito), le film dit le drame des puissants au cuir trop tendre, que la géopolitique assomme ou effraie. Installés au pouvoir à 20 ans à peine, Louis XVI et Marie-Antoinette ne songent qu’à se retrancher dans leurs petits mondes respectifs. Leur immaturité et leur inconscience (merveilleusement rendues par Jason Schwartzman et Kirsten Dunst) donnent d’autant mieux le vertige que Sofia Coppola n’insiste jamais sur les signes avant-coureurs de la disgrâce. Toujours au plus près de son héroïne, elle la suit avec le sérieux qu’il convient, dans ses lubies, ses amours (avec un beau comte suédois, donc), sa mélancolie, sa frivolité. Ivresse du déballage, du gaspillage – de robes, de perruques, de décors.

Une vie passe à toute vitesse, de l’adolescence à la trentaine, à grignoter des macarons, à s’assommer de plaisirs ruineux ou à batifoler avec les enfants endimanchés dans les jardins du Petit Trianon. Une vie comme un brouillon de lycéenne, mais il n’y aura pas de version « au propre ». Sofia Coppola a choisi d’arrêter son récit au moment du départ de Versailles, bien lui en a pris. Marie-Antoinette se termine par l’image stupéfiante de deux enfants contraints de quitter à jamais leur terrain de jeux, mais qui, au lieu de fondre en larmes, manifestent une impressionnante dignité. Roi et reine, soudain. Et trop tard.

En 1770, la jeune princesse autrichienne Marie-Antoinette apprend que sa mère, l'impératrice Marie-Thérèse, a conclu avec le roi de France un accord prévoyant l'union des deux familles régnantes. Immédiatement, à 14 ans, elle doit tout abandonner pour se rendre à Versailles. Une fois en France, elle rencontre le Dauphin, à qui elle est promise. Malgré le faste de leurs noces, les deux jeunes gens ne parviennent pas à consommer leur union. Peu exercée à manier l'hypocrisie de la cour, Marie-Antoinette constate que la noblesse de Versailles ne l'apprécie guère. Sa vie bascule à nouveau lorsque Louis XV meurt. Marie-Antoinette accède alors au trône de France aux côtés du placide Louis XVI. Mais les folles dépenses qu'elle engage à la cour la rendent vite impopulaire...
MARIE ANTOINETTE, Sofia Coppola 2006, Kirsten Dunst, Jason Schwartzman (histoire bio)(vo)@@@ (E)
Évocation de la vie de la reine d'origine autrichienne, épouse mal-aimée de Louis XVI. Au sortir de l'adolescence, une jeune fille découvre un monde hostile et codifié, un univers frivole où chacun ...

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MARIE STUART reine d Ecosse, Josie Rourke 2018, Saoirse Ronan, Margot Robbie (histoire bio)@@


Reine de France à 16 ans et veuve à 18 ans, Mary Stuart refuse de céder à la pression de se remarier. Elle décide de retourner dans son Écosse natale pour récupérer son trône. Mais l'Écosse et l'Angleterre tombent sous la domination d'Elizabeth I.

TELERAMA
Marie Stuart et Elisabeth Ire, cernées par l’ambition des hommes, devront agir comme eux. Au lieu du duel de rousses sur fond d’armoiries, Josie Rourke dézingue le patriarcat. Splendide.
Josie Rourke, première femme à avoir dirigé une grande institution théâtrale londonienne, le Donmar Warehouse, ne cède pas à la facilité d’un énième portrait de Marie Stuart en reine martyre, pas plus qu’elle ne fait d’Elisabeth Ire, sa cousine et rivale, un impitoyable bourreau. Plutôt que sur leur affrontement, elle insiste sur la gémellité de leurs destins de souveraines, toutes deux maudites d’avoir accédé au trône avec le mauvais sexe. Leurs règnes furent radicalement différents ? L’une était catholique et elle enfanta un roi, l’autre, anglicane et sans descendance ? Certes, mais pour Marie comme pour Elisabeth, les allées du pouvoir devinrent des coupe-gorge.
Leur unique scène en commun résume bien l’esprit de ce film visuellement splendide. Au milieu de nulle part, traquée par ses ennemis, Marie (Saoirse Ronan), diaphane et fière dans son dénuement, demande de l’aide à Elisabeth (Margot Robbie). Puissante mais vulnérable, celle-ci apparaît en collerette dentelée et perruque fauve, les lèvres rouge sang comme des plaies ouvertes sur un visage de craie, plus clown triste que Reine de cœur. Au lieu du duel de rousses attendu, cette rencontre s’impose comme un sommet d’émotion et dit l’impossibilité tragique d’une solidarité féminine au faîte du pouvoir. Cernées par l’ambition criminelle des hommes de leur cour, les deux femmes n’ont, pour garder leur trône, pas d’autre choix que de gouverner à la façon des mâles dominants.


MARIE STUART reine d Ecosse, Josie Rourke 2018, Saoirse Ronan, Margot Robbie (histoire bio)@@ (E)
Reine de France à 16 ans et veuve à 18 ans, Mary Stuart refuse de céder à la pression de se remarier. Elle décide de retourner dans son Écosse natale pour récupérer son trône. Ma ...

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MARINETTE, Virginie Verrier 2023, Garance Marillier, Émilie Dequenne, Sylvie Testud (sport bio)@@


Marinette Pichon a le foot dans la peau dès son plus jeune âge. Élevée par une mère courageuse qui doit faire face à un mari violent, elle surmonte les difficultés et se forge une détermination sans faille. Alors qu'elle mène de front petits boulots et carrière sportive, elle est sélectionnée en équipe de France puis repérée par un grand club américain. Marinette débarque alors avec sa mère aux Etats-Unis, poursuivant le rêve de devenir la meilleure joueuse du monde.

TELERAMA
La championne de foot avait un père violent. La vie de Marinette Pichon dans un biopic plein de finesse.
Marinette : un titre tendre pour une sportive au nom encore bien méconnu. Il faut sans doute être fan de football pour savoir que Marinette Pichon est une grande championne, au palmarès inouï – elle détenait jusqu’en 2020 le record du nombre de buts marqués en Equipe de France, hommes et femmes confondus. Ce biopic, second long métrage de Virginie Verrier (À deux heures de Paris), vient réparer de fort belle manière le manque de reconnaissance et l’invisibilité dont cette femme a pâti. En révélant son parcours pour le moins édifiant, digne à la fois d’un roman de Zola et d’un conte de fées.

Elle est encore toute petite lorsqu’elle se sent irrémédiablement attirée par le ballon rond, source de passion joyeuse. Ce sont les années 80, époque où, pour une fille, il est encore très rare et mal vu de pratiquer le foot. Deux esprits bienveillants vont jouer un rôle décisif : sa mère (Émilie Dequenne), courageuse, indifférente au qu’en-dira-t-on, et un entraîneur (Fred Testot), lui aussi sans œillères, qui l’encourage, en détectant tôt son talent d’attaquante. Marinette joue alors avec les garçons, au Saint-Memmie Olympique, un club de la Marne. Tout pourrait couler de source, sauf qu’à la maison un véritable enfer l’attend. Son père, alcoolique violent, cogne sa mère, tente de violer sa belle-mère. Avant d’être arrêté, jugé et envoyé en prison.

Marinette dépasse largement le cadre strict du sport pour mettre en lumière, avec justesse et sobriété, un destin exceptionnel. Celui d’une jeune fille frondeuse qui a dû surmonter maintes épreuves et préjugés pour s’affirmer comme joueuse et progresser vers le haut niveau. Sans craindre de faire son coming out. Sans craindre, non plus, de dire haut et fort l’inégalité de traitement entre hommes et femmes, le manque de considération des hautes instances du foot, l’absence scandaleuse de statut professionnel. C’est son engagement, sur la scène publique comme sur le terrain, qui est ici loué. Côté pelouse, le pari était périlleux. Car reproduire les actions de jeu, les buts marquants de Marine, est une tâche quasi impossible. La réalisatrice recourt à l’ellipse et aux plans serrés, qui lui permettent de privilégier les qualités individuelles de la joueuse au bandeau, sa rage de vaincre et son enthousiasme.

Ne pas croire qu’une fois lancée, la carrière sportive de Marinette Pichon a été un long fleuve tranquille. Elle atteint certes la gloire lorsqu’elle est recrutée par un grand club américain – son arrivée à Philadelphie, avec sa mère, tient de l’enchantement. Mais elle connaît, par la suite, d’autres déboires. Cette héroïne enfin révélée au grand jour, Garance Marillier l’incarne à merveille. L’actrice formidable de Grave (de Julia Ducournau, en 2016) fait ici son retour au premier plan. Elle est non seulement crédible en footballeuse, mais fine et émouvante, dans ses rencontres amoureuses comme dans l’adversité. En faisant passer le formidable élan d’une battante victorieuse.
MARINETTE, Virginie Verrier 2023, Garance Marillier, Émilie Dequenne, Sylvie Testud (sport bio)@@@ (E)
Marinette Pichon a le foot dans la peau dès son plus jeune âge. Élevée par une mère courageuse qui doit faire face à un mari violent, elle surmonte les difficultés et se forge une déter ...

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MARTIN EDEN, Pietro Marcello 2019, Luca Marinelli@@


Martin Eden, jeune marin d'origine modeste, sauve un bourgeois d'une agression sur le port de Naples. Pour le remercier, le jeune homme l'invite chez lui, où Martin rencontre sa soeur, Elena, et en tombe amoureux. Martin décide d'étudier et de devenir écrivain, tout en continuant à travailler pour vivre. Sa relation avec Elena se consolide. A la fête de fin d'études de cette dernière, Martin rencontre Brissenden, qui l'introduit dans les milieux socialistes et l'initie à la philosophie.
MARTIN EDEN, Pietro Marcello 2019, Luca Marinelli (sentimental)@@ (E)
Martin Eden, jeune marin d'origine modeste, sauve un bourgeois d'une agression sur le port de Naples. Pour le remercier, le jeune homme l'invite chez lui, où Martin rencontre sa soeur, Elena, et en tombe amoureux. Martin décid ...

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MARY MARTHA, Phillip Noyce 2013, Hilary Swank, Brenda Blethyn


Aux États-Unis, une mère apprend que son fils est maltraité par deux camarades à l'école et décide de l'emmener avec elle en Afrique pour passer de meilleurs moments ensemble. Tout se tourne au drame lorsque l'adolescent est victime de la malaria dont il meurt au bout de trois jours malgré le long trajet jusqu'à l’hôpital. Effondrée, elle rencontre une femme anglaise qui a également perdu son fils au Mozambique à cause de cette maladie. Toutes deux vont alors combattre cette maladie infectieuse.
MARY MARTHA, Phillip Noyce 2013, Hilary Swank, Brenda Blethyn (societe)@@@ (E)
Aux États-Unis, une mère apprend que son fils est maltraité par deux camarades à l'école et décide de l'emmener avec elle en Afrique pour passer de meilleurs moments ensemble. Tout se tourne au dram ...

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MARY, Marc Webb 2017, Chris Evans, Mckenna Grace


Au décès de sa soeur, Frank Adler s'est vu confier la garde de sa nièce Mary. L'enfant considère Frank comme son père. Jusqu'ici, il a pu lui faire l'école à la maison mais, désormais trop grande, Mary doit intégrer l'école primaire. Rapidement, la petite fille s'ennuie. Elle est brillante et a un don pour les mathématiques. L'institutrice conseille à Frank de l'inscrire dans une école pour surdoués. Frank refuse l'idée de faire de Mary un singe savant.

TELERAMA
Retour à la comédie dramatique pour Marc Webb, une fable rafraîchissante, une ode à la famille et à l’épanouissement, ce film dégage une poésie pleine de douceur et d’humanisme.
MARY, Marc Webb 2017, Chris Evans, Mckenna Grace (societe)@@@ (E)
Au décès de sa soeur, Frank Adler s'est vu confier la garde de sa nièce Mary. L'enfant considère Frank comme son père. Jusqu'ici, il a pu lui faire l'école à la maison mais, désormais ...

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MASCARADE, Nicolas Bedos 2022, Pierre Niney, Isabelle Adjani, François Cluzet, Marine Vacth, Emmanuelle Devos (drame comique)@@


Le séduisant Adrien était promis à une carrière de danseur, jusqu'à un terrible accident de moto. Aujourd'hui, il est entretenu par Martha, ancienne vedette du cinéma vivant sur la Côte d'Azur. Tout va changer lorsqu'Adrien fait la rencontre de la belle et jeune Margot. Cette dernière vit d'escroqueries et de manipulations. Ils vont alors s'associer pour monter une arnaque diabolique grâce à une mascarade sentimentale. Ils ciblent alors Simon, un agent immobilier.

TELERAMA
Coups bas, mensonges, et grosses ficelles mènent le bal dans le quatrième long métrage de Nicolas Bedos, aussi pathétique que son microcosme bling-bling.

«C'est long, c’est chiant, c’est roboratif. Et c’est la Palme d’or. » Lâchée dans une séquence de soirée mondaine, cette réplique tient d’une forme d’aveu suicidaire tant elle pourrait s’appliquer à Mascarade — sauf pour la récompense cannoise, évidemment, puisque le quatrième long métrage de Nicolas Bedos était projeté hors compétition sur la Croisette en mai dernier. Par un curieux hasard, d’ailleurs, cette variation française sur la lutte des classes et la guerre des sexes navigue vaguement, jusque dans une scène de vomi en bateau, dans les eaux territoriales de Sans filtre, la Palme 2022 signée Ruben Östlund.

Reste que, quoi qu’on pense du cap formel outrancier et marxiste tenu par le Suédois, Nicolas Bedos, lui, semble s’être jeté à l’amer sans boussole. Production luxueuse et ricanante, Mascarade grenouille sur la Côte d’Azur et prétend démasquer une ronde de personnages pas ragoûtants : une despotique actrice en mode Sunset Boulevard (Isabelle Adjani, autrement mieux aimée en diva sur le déclin par Peter von Kant, de François Ozon), son gigolo humilié (Pierre Niney), la machiavélique escort girl dont il s’éprend (Marine Vacth) et un pigeon bon à plumer (François Cluzet)…

Une embarassante libido
Inutilement alambiqué, le récit se traîne entre procès, flash-back et retournements courus d’avance. Il se complaît, surtout, dans la vulgarité et la médiocrité de ses héros-victimes, mais pour en dire quoi ? Après s’être interrogé, avec une certaine mélancolie, sur le couple à l’épreuve du temps (Monsieur et Madame Adelman, La Belle Époque), puis frotté au comique d’OSS 117 (Alerte rouge en Afrique), Nicolas Bedos joue à se faire peur avec un micromonde rance et privé d’amour. Mascarade ne manque en revanche pas de libido et fantasme Marine Vacth en garce d’un film noir qui se réclamerait de #MeToo, tout en posant un regard embarrassant sur les femmes « périmées ».
MASCARADE, Nicolas Bedos 2022, Pierre Niney, Isabelle Adjani, François Cluzet, Marine Vacth, Emmanuelle Devos (drame comique)@@ (E)
Le séduisant Adrien était promis à une carrière de danseur, jusqu'à un terrible accident de moto. Aujourd'hui, il est entretenu par Martha, ancienne vedette du cinéma vivant sur la Côte d'Azur ...

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MAUVAISE FOI, Roschdy Zem, Cecile de France, Pascal Elbe, Jean-Pierre Cassel (sentimental)@@


Clara est juive, Ismaël est arabe. Ils forment un couple heureux et épanoui. Lorsque Clara tombe enceinte, c'est le plus beau jour de leur vie. Tout va bien jusqu'à ce que leur entourage s'en mêle !
MAUVAISE FOI, Roschdy Zem 2006, Cecile de France, Pascal Elbe, Jean-Pierre Cassel (sentimental)@@ (E)
Clara est juive, Ismaël est arabe. Ils forment un couple heureux et épanoui. Lorsque Clara tombe enceinte, c'est le plus beau jour de leur vie. Tout va bien jusqu'à ce que leur entourage s'en mêle ! ...

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MAUVAISES HERBES, Kheiron 2017, Catherine Deneuve, Andre Dussolier (societe)@@


Waël, un ancien enfant des rues, vit en banlieue parisienne de petites arnaques qu'il commet avec Monique, une femme à la retraite qui tient visiblement beaucoup à lui. Sa vie prend un tournant le jour où un ami de cette dernière, Victor, lui offre, sur insistance de Monique, un petit job bénévole dans son centre pour enfants exclus du système scolaire. Waël se retrouve peu à peu responsable d'un groupe de six adolescents expulsés pour absentéisme, insolence ou encore port d'arme.
MAUVAISES HERBES, Kheiron 2017, Catherine Deneuve, Andre Dussolier (societe)@@ (E)
Waël, un ancien enfant des rues, vit en banlieue parisienne de petites arnaques qu'il commet avec Monique, une femme à la retraite qui tient visiblement beaucoup à lui. Sa vie prend un tournant le jour où un ami de ...

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MEN WOMEN AND CHILDREN, Jason Reitman 2014, Ansel Elgort, Jennifer Garner (societe)@@


Un adolescent est accro au porno en ligne, l'autre aux jeux vidéo. Une mère parano cyber-espionne sa fille. Une autre poste des photos sexy de la sienne sur Internet, dans l'espoir naïf et irresponsable d'en faire une star...

TELERAMA
Jason Reitman (Juno, Young Adult) s'attaque au grand sujet de société du moment : l'influence et les conséquences du tout-numérique (ses pompes, ses oeuvres, son wi-fi, ses ­réseaux sociaux) sur les moeurs de l'Occident en général, d'une poignée d'Américains moyens en particulier.

Pour illustrer l'invasion des « nouvelles communications » dans le quotidien, l'image et l'action sont sans cesse parasitées par des incrustations de pages Facebook, Instagram, Twitter ou par des textos. Outre le fait que ce « gadget » visuel est devenu -- depuis que la série anglaise Sherlock l'a presque inventé -- un agaçant gimmick à la mode, il trahit aussi l'insistance pesante du propos. Des difficultés sexuelles du lycéen pornophile à la vie privée malmenée de la bimbo ou du gamer, Jason Reitman secoue le marronnier de l'ultramoderne solitude. Comme il est habile, malin, il emballe son lot de poncifs dans une chronique chorale bien troussée, un succédané doux-amer de Short Cuts, de Robert Altman. Grâce à un casting plutôt convaincant, d'Adam Sandler à Jennifer Garner, il surfe d'une saynète à l'autre comme on se balade parfois au hasard sur Internet : en haut débit, mais en dilettante. -- Cécile Mury

MEN WOMEN AND CHILDREN, Jason Reitman 2014, Ansel Elgort, Jennifer Garner (societe)@@ (E)
Un adolescent est accro au porno en ligne, l'autre aux jeux vidéo. Une mère parano cyber-espionne sa fille. Une autre poste des photos sexy de la sienne sur Internet, dans l'espoir naïf et irresponsable d'en faire une sta ...

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MENTION PARTICULIERE, Christophe Campos 2017, Marie Dal Zotto, Bruno Salomone (sante)@@


Laura, 20 ans, est une jeune femme trisomique qui décide de passer son baccalauréat, comme n'importe quelle jeune fille de son âge. Elle va devoir braver les difficultés, les doutes de son entourage et le regard parfois cruel des autres. Jour après jour, épreuve après épreuve, elle va se battre pour obtenir la chance de vivre la vie qu'elle s'est choisie.

TELERAMA
Trois ans après avoir eu son bac et un diplôme de journaliste, Laura se lance dans un nouveau combat. Stagiaire à la radio, la jeune femme refuse de se voir assignée aux photocopies et à la distribution de cafés en raison de sa trisomie. Elle réclame un traitement normal, l’obtient et se voit confier des recherches pour l’antenne de France Toulouse. Une vie normale, dont Laura rêve aussi ailleurs, notamment dans le domaine amoureux. Mais ce désir d’indépendance contrarie son père. Surprotecteur et surinvesti dans l’éducation de ses filles, il souffre à la simple pensée de couper le cordon. En victime d’un syndrome aigu du nid vide, il va déstabiliser l’équilibre familial.

Ce deuxième volet s’inscrit dans la lignée du premier. Il aborde frontalement avec tendresse et humour les préjugés liés à la trisomie. Mais n’occulte pas pour autant les réelles difficultés que doit surmonter la jeune héroïne. Un double parti pris bien servi par une sincérité dans le propos et une simplicité dans le traitement. Cette sobriété bienvenue met en exergue la généreuse interprétation de l’ensemble des comédiens. Notamment celle de Bruno Salomone dans la partition du père et celle de ­Marie Dal Zotto dans le rôle de Laura.
MENTION PARTICULIERE, Christophe Campos 2017, Marie Dal Zotto, Bruno Salomone (sante)@@ (E)
Laura, 20 ans, est une jeune femme trisomique qui décide de passer son baccalauréat, comme n'importe quelle jeune fille de son âge. Elle va devoir braver les difficultés, les doutes de son entourage et le regard p ...

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MERCI POUR LE CHOCOLAT, Claude Chabrol 2000, Jacques Dutronc, Isabelle Huppert


André, pianiste virtuose, et Mika, PDG des chocolats Muller, se sont mariés à Lausanne. Auparavant, André a épousé Lisbeth dont il a eu un fils, Guillaume. Le jour de ses six ans, alors qu'ils étaient de passage en Suisse chez Mika, Lisbeth s'est tuée sur la route. La jeune Jeanne, qui prépare le concours de piano de Budapest, apprend qu'elle aurait été échangée le jour de sa naissance avec Guillaume. A la recherche de ses origines, l'ambitieuse débutante va ébranler l'édifice familial.

TÉLÉRAMA
Comment ferait-on sans lui ? Claude Chabrol, 70 ans, cinquante-deux films au compteur, est le seul cinéaste de sa génération ­ celle de la Nouvelle Vague ­à continuer à nous fixer un rendez-vous quasi annuel. Mieux, deux ou trois fois par décennie, ce rendez-vous dépasse le simple agrément de retrouvailles pépères, pour atteindre au Graal de tout spectateur de cinéma : une fête de l'ambiguïté et de la manipulation, un pur plaisir de jeu.
MERCI POUR LE CHOCOLAT, Claude Chabrol 2000, Jacques Dutronc, Isabelle Huppert (societe)@@ (E)
André, pianiste virtuose, et Mika, PDG des chocolats Muller, se sont mariés à Lausanne. Auparavant, André a épousé Lisbeth dont il a eu un fils, Guillaume. Le jour de ses six ans, alors qu'ils &eacu ...

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MES FRERES ET MOI, Yohan Manca 2021 (drame)@@


Nour a 14 ans, vit dans un quartier populaire au bord de la mer. Il s'apprête à passer un été rythmé par les mésaventures de ses grands frères, la maladie de sa mère et des travaux d'intérêt général. Alors qu'il doit repeindre un couloir de son collège, il rencontre Sarah, une chanteuse lyrique qui anime un cours d'été. Une rencontre qui va lui ouvrir de nouveaux horizons.

TELERAMA
Le benjamin d’une fratrie en marge découvre le chant lyrique. Un petit air de comédie italienne bienvenu dans le registre balisé du “film de cités”…

Quatre frangins sous le cagnard d’un quartier populaire au bord de la mer : Abel, l’aîné autoritaire, Mo, le rouleur de mécaniques, Hédi le rageur, et Nour, le ­petit dernier de 14 ans, s’engueulent, se tapent dessus mais restent soudés autour de leur mère, dans le coma depuis des années. Pendant que les grands rapportent, plus ou moins légalement, de l’argent à la maison, Nour approche les haut-parleurs de son ordi­nateur du lit maternel, persuadé qu’elle peut entendre son air d’opéra préféré, Una furtiva lagrima, de Gaetano Donizetti. Un jour qu’il repeint un couloir de son collège pour des travaux d’intérêt général, l’adolescent découvre le chant lyrique grâce à Sarah, une chanteuse qui anime un cours d’été. Révélation. Et possible fugue vers un avenir insoupçonné…

Faire pénétrer l’opéra et le romanesque dans un cadre régi par la virilité et la violence, l’enjeu était de taille, mais le réalisateur y parvient sans angélisme grâce à un regard tendre et chaleureux sur la fratrie, digne de la comédie italienne : c’est un peu Affreux, sales et méchants, mais en slip de bain et maillot de foot, au son, enivrant, de La traviata. La troupe d’acteurs impressionne : Dali Benssalah impose un charisme fier en chef de clan endurci, le talentueux Sofian Khammes réinvente Aldo Maccione avec une pointe d’ambiguïté, et le jeune Maël Rouin Berrandou ­explose dans le rôle de Nour. Un petit soleil qui fait penser au jeune Momo de La Vie devant soi.
MES FRERES ET MOI, Yohan Manca 2021 (drame)@@ (E)
Nour a 14 ans, vit dans un quartier populaire au bord de la mer. Il s'apprête à passer un été rythmé par les mésaventures de ses grands frères, la maladie de sa mère et des travaux d'in ...

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MES HEROS, Eric Besnard 2012, Josiane Balasko, Gerard Jugnot, Clovis Cornillac (comique sentimental)@


Maxime dirige une petite compagnie d'ambulances au bord du dépôt de bilan, et se démène pour la sauver. Résultat, ses enfants ne le voient pas et sa femme le trompe. C'est alors qu'un coup de téléphone de la police lui apprend que sa mère, Olga, est en garde à vue. Maxime va la chercher pour la raccompagner chez elle, même si elle rechigne à y retrouver son mari avec lequel elle s'accroche régulièrement. Mais ses parents se disputent autant qu'ils s'aiment.

TELERAMA
Des gens qui ont des problèmes retrouvent le goût de vivre : un canevas rudimentaire pour le portrait d’une famille réunie grâce à un petit Black qu’il faut sauver des griffes de la police.

Des gens à problèmes retrouvent le goût de la vie : sur ce canevas (une synthèse rudimentaire d'Intouchables ?), le réalisateur Eric Besnard brode un film familial empoté. Maman Olga a un problème de caractère, Papa Jacques, des problèmes de santé, et leur fils, des problèmes de couple. Ils se retrouvent en accueillant un petit Black sans papier traqué par la police : problème de société... Le problème, c'est que tous ces problèmes sonnent creux et faux. La mise en scène y est pour beaucoup : elle fige les décors (assez laids), les dialogues et les comédiens. Au point qu'avec leurs tempéraments expressifs Josiane Balasko et Gérard Jugnot donnent l'impression d'être systématiquement dans la surcharge.

Tout tombe à plat, y compris le couplet généreux contre le contrôle des étrangers, très vite caricaturé et finalement expédié, comme le petit Black qu'on met dans un train avec sa mère. On imagine que c'est le point de vue du gamin qui explique le titre. Mais ce point de vue n'existe pas, le regard de l'enfant sur les adultes n'étant pas plus mis en scène que le reste. Le film a vraiment beaucoup de problèmes !
MES HEROS, Eric Besnard 2012, Josiane Balasko, Gerard Jugnot, Clovis Cornillac (comique sentimental)@ (E)
Maxime dirige une petite compagnie d'ambulances au bord du dépôt de bilan, et se démène pour la sauver. Résultat, ses enfants ne le voient pas et sa femme le trompe. C'est alors qu'un coup de tél&eac ...

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MES TRES CHERS ENFANTS, Alexandra Leclère 2020, Josiane Balasko, Didier Bourdon


Chantal et Christian vivent une retraite paisible. Mais depuis que leurs enfants Sandrine et Stéphane ont quitté le nid, ils ne les voient pas beaucoup. Les occasions de se réunir en famille sont de plus en plus rares.

TELERAMA:
Avec cette petite comédie plaisante sur la famille, Alexandra Leclère retrouve ce qui faisait le sel de son tout premier film, Les Sœurs fâchées (2004) : un couple d’acteurs en grande forme et un humour vachard gentiment caricatural, certes émaillé de quelques gags ratés, mais derrière lequel pointe un sentiment mélancolique prégnant. Et une certaine justesse dans l’émotion, avec en creux cette vérité difficile à avaler : passé un certain âge, il faut réapprendre à vivre pour soi et non plus pour ses enfants. Finalement, on est ému par le combat touchant du couple Balasko/Bourdon, qui masque en partie une mise en scène sans relief.
MES TRES CHERS ENFANTS, Alexandra Leclère 2020, Josiane Balasko, Didier Bourdon (comique)@@ (E)
Chantal et Christian vivent une retraite paisible. Mais depuis que leurs enfants Sandrine et Stéphane ont quitté le nid, ils ne les voient pas beaucoup. Les occasions de se réunir en famille sont de plus en plus rares. ...

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MEURS UN AUTRE JOUR, Lee Tamahori 2002, Pierce Brosnan


James Bond s'apprête à dévoiler au monde entier que le colonel Moon détient des armes de guerre hautement sophistiquées. Cependant, celui-ci se montre rusé et fait prisonnier l'agent 007. Grâce à l'agent de la CIA Falco, James Bond réussit à s'évader du pénitencier. Au même moment, le colonel Moon tente de déstabiliser les pourparlers entre la Corée du Nord et la Corée du Sud afin de déclencher une nouvelle guerre contre le Japon.

TELERAMA
Il surfe sur un tsunami au large de la Corée du Nord, déjoue un trafic de diamants en Islande, s’oppose aux manipulations génétiques à Cuba et, bien sûr, finira au lit avec Halle Berry. James Bond revient, bien décidé à mourir un autre jour.
La superbe séquence d’ouverture annonce le programme. Bond va surfer sur la réalité la plus houleuse qu’il ait jamais connue : la nôtre. Assez courageusement, ce vingtième opus affronte une délicate question : mais que faisait 007 le 11 septembre 2001 ? Il croupissait dans une prison de Corée du Nord, et il y serait encore si les Américains n’avaient craint qu’il ne parle sous la torture.
Pour remettre en piste ce bon vieux Bond, les scénaristes font des efforts louables, tout comme le réalisateur, Lee Tamahori, qui donne mieux que des gages de professionnalisme. Le résultat a de l’esprit et de la tenue, et reprend avec mesure le chemin des fantaisies d’antan : une clinique de chirurgie esthétique très spéciale à La Havane, un roi du diamant qui a fait construire un hôtel de glace en Islande, une brune torride et une blonde réfrigérante…
Peu à peu, tout l’univers de 007 se met en place. Mais, au nom du rajeunissement des fans, on nous impose des scènes d’action proches du jeu vidéo. Une scission ­générationnelle qu’incarne Halle Berry, d’abord James Bond girl à la Ursula Andress pour les anciens, puis clone de Lara Croft pour la nouvelle génération — à qui l’on jette aussi en pâture Madonna. Miam ? Miam !
MEURS UN AUTRE JOUR, (James Bond) Lee Tamahori 2002, Pierce Brosnan, Halle Berry (aventure)@@@ (E)
James Bond s'apprête à dévoiler au monde entier que le colonel Moon détient des armes de guerre hautement sophistiquées. Cependant, celui-ci se montre rusé et fait prisonnier l'agent 007. Grâce ...

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MEURTRE A SENDHAMN, Viveca Sten 2010, Jakob Cedergren, Alexandra Rapaport, Anki Lidén (policier)@@


L'île paradisiaque de Sandhamn, non loin de Stockholm, est un lieu de vacances parfait. Seulement, elle est aussi le décor de crimes que doit résoudre Thomas Andreasson, inspecteur de brigade criminelle.
MEURTRE A SENDHAMN, Viveca Sten 2010, Jakob Cedergren, Alexandra Rapaport, Anki Lidén (policier)@@ (E)
L'île paradisiaque de Sandhamn, non loin de Stockholm, est un lieu de vacances parfait. Seulement, elle est aussi le décor de crimes que doit résoudre Thomas Andreasson, inspecteur de brigade criminelle. ...

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MEURTRES EN DENTELLES, Adeline Darraux 2025 (policier)@@


Discrète et sans histoire en apparence, la ville de Caudry est le cœur de la dentelle française. Lorsque Marie Balette, héritière de la prestigieuse maison Balette, est retrouvée assassinée, c'est la stupéfaction.

TELERAMA
Un gendarme se voit adjoindre sa fille comme coéquipière sur une affaire de meurtre... une relation père/fille assez touchante.

Caudry, dans le Nord. Cette petite ville célèbre pour sa dentelle est sous le choc : Marie, l’héritière de la célèbre maison Balette, vient d’être retrouvée assassinée. Le capitaine de gendarmerie Antoine Duprat, enquêteur compétent mais ayant quelques difficultés à suivre les procédures, est sur l’affaire. À sa stupéfaction, on lui adjoint une coéquipière qui n’est autre que sa fille, Lola, mutée de Marseille. Il ignore qu’en réalité Lola est revenue à Caudry pour lui annoncer qu’il allait être mis à la retraite anticipée. Un macchabée dans une ville à fort patrimoine historique, un binôme conflictuel, des suspects dans tous les coins… les premières minutes font craindre un polar plan-plan comme le service public en produit à la chaîne. Mais s’il est vrai qu’on se désintéresse rapidement de l’enquête, on finit en revanche par être ému par ce duo père-fille qui tente de se reconstruire après la mort de la mère. Dans le cadre de ce format télévisuel vu et revu, c’est déjà pas mal.

Caudry est une petite ville au coeur du Cambrésis. Discrète et sans histoire en apparence, elle est en fait le coeur de la dentelle française. Depuis 150 ans, toute une communauté s'est organisée autour de cette industrie. Aussi, lorsque Marie Ballette, héritière brillante de la prestigieuse maison qui porte son nom, est retrouvée assassinée dans son atelier, c'est la stupéfaction. Au moment où le capitaine de gendarmerie Antoine Duprat et la lieutenante Esther Collet arrivent sur les lieux du crime, ils découvrent que la SR est déjà là, et que l'enquêtrice envoyée n'est autre que Lola, la fille d'Antoine. De guingois mais ensemble, ils partent sur les traces des secrets de Marie Balette et de toute une communauté...

www.youtube.com/embed/VteCLDp0bAQ
MEURTRES EN DENTELLES, Adeline Darraux 2025 (policier)@@ (E)
Discrète et sans histoire en apparence, la ville de Caudry est le cœur de la dentelle française. Lorsque Marie Balette, héritière de la prestigieuse maison Balette, est retrouvée assassinée, c ...

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MIDWAY Roland Emmerich 2019, Ed Skrein, Patrick Wilson (guerre)@@


Après la débâcle de Pearl Harbor, qui a laissé la flotte américaine dévastée, la marine impériale japonaise prépare une nouvelle attaque qui devrait éliminer définitivement les forces aéronavales restantes de son adversaire. La campagne du Pacifique va se jouer dans un petit atoll isolé du Pacifique Nord: Midway.
MIDWAY Roland Emmerich 2019, Ed Skrein, Patrick Wilson (guerre)@@ (E)
Après la débâcle de Pearl Harbor, qui a laissé la flotte américaine dévastée, la marine impériale japonaise prépare une nouvelle attaque qui devrait éliminer défini ...

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MILLION DOLLAR BABY, Clint Eastwood 2004, Hilary Swank, Morgan Freeman (sport)@@


Frankie Dunn dirige un gymnase en décrépitude, secondée par son fidèle ami Eddie Dupris, un ancien boxeur depuis longtemps à la retraite. Malgré sa grande pauvreté, Maggie Fitzgerald, une pugiliste de 31 ans travaillant comme serveuse, tente de convaincre Frankie de devenir son entraîneur.

TELERAMA
Un coach philosophe, une boxeuse énergique. Sommet de classicisme, le film repousse les limites du mélo pour exalter les valeurs chères à Clint. Oscar de la meilleure actrice en 2005 pour la poignante Hilary Swank.
C'est l’histoire de Frankie, l’entraîneur de boxe, et de Maggie, la fille qui met les autres filles K.-O., mais c’est une tierce personne qui la raconte, Scrap, l’employé modèle qui surveille le ring et dort dans la salle de gym. Cette voix off installe d’emblée le vingt-sixième film de Clint Eastwood dans le plus séduisant des classicismes. Million Dollar Baby est bien l’héritier du « film de boxe », mais avec une différence de taille : le héros est une ­héroïne. Ce changement de sexe bouscule les relations entre des personnages archétypaux, insuffle de la vie dans une mécanique narrative hyper rodée.

Donc, Frankie — Clint lui-même — accepte de coacher Maggie, une jeune femme qui n’a que son punch pour atout. L’ascension de Maggie constitue le corps (à tous les sens du terme) du film, et il permet à Eastwood d’illustrer des thèmes chers à l’Amérique et à lui-même : le goût de l’épreuve, la valeur du travail individuel et le mérite qui l’accompagne, la transmission d’un savoir. Et puis cette croyance forte et simple que les êtres ont ­sinon un destin, du moins une voie qui exprimera au mieux leurs aptitudes.

La dernière demi-heure du film change la donne. À l’éloge des valeurs qui fondaient le film et le parcours de Maggie (ces valeurs fascinantes et ambiguës, l’individualisme en tête, qui sont celles d’Eastwood) se substitue un discours plutôt réactionnaire sur une société sans morale. On peut trouver cet épilogue plus faible.
MILLION DOLLAR BABY, Clint Eastwood 2004, Hilary Swank, Morgan Freeman (sport boxe)@@ (E)
Frankie Dunn dirige un gymnase en décrépitude, secondée par son fidèle ami Eddie Dupris, un ancien boxeur depuis longtemps à la retraite. Malgré sa grande pauvreté, Maggie Fitzgerald, une pug ...

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MINE DE RIEN, Mathias MLEKUZ, Arnaud Ducret, Philippe Rebbot, Melanie Bernier (social)@@


Dans une région qui fut le fleuron de l'industrie minière, deux chômeurs de longue durée ont l'idée de construire un parc d'attractions 'artisanal' sur une ancienne mine de charbon désaffectée. En sauvant la mine et sa mémoire, ils vont retrouver force et dignité.

TELERAMA
Des amis créent un parc d’attractions dans une mine désaffectée du Pas-de-Calais… Film attachant et modeste, pour l’union des petits contre un système devenu fou…

À Buchy, dans le Pas-de-Calais, il y a belle lurette que la mine a fermé, d’ailleurs elle doit bientôt être démantelée par des ouvriers polonais. Pendant que les aînés, d’anciennes gueules noires, protestent devant l’entrée du site, les cadets vivotent entre chômage, stages de formation et RSA. Un soir de déprime trop arrosé, Arnault, son meilleur ami et la sœur de ce dernier ont une idée farfelue : transformer la mine en parc — ­d’attractions…

Sur ce point de départ qui fleure bon la comédie sociale britannique (The Full Monty, Les Virtuoses), l’acteur Mathias Mlekuz, petit-fils de mineur, bâtit un premier film modeste et attachant par sa défense des petits contre un système devenu fou. Prévisible, le scénario obéit aux lois du genre, avec la phase de préparation, les embûches à surmonter et l’apothéose attendue, sans laquelle on se sentirait floué. Il n’empêche, à l’exception peut-être des « méchants », un tantinet forcés, Mine de rien fait exister ses personnages et, durant une heure quarante-cinq, met la solidarité à l’honneur.
MINE DE RIEN, Mathias MLEKUZ 2020, Arnaud Ducret, Philippe Rebbot, Melanie Bernier (social)@@ (E)
Dans une région qui fut le fleuron de l'industrie minière, deux chômeurs de longue durée ont l'idée de construire un parc d'attractions 'artisanal' sur une ancienne mine de charbon désaffectée ...

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MINORITY REPORT, Steven Spielberg 2002, Tom Cruise (policier)@


En 2054, la société du futur a éradiqué les crimes en se dotant d'un système de prévention, de détection et de répression le plus sophistiqué du monde. Dissimulés de tous, trois extras-lucides transmettent les images des crimes à venir aux policiers de la Précrime. Cependant, un jour, John, le chef de brigade, reçoit l'impossible : sa propre image assassinant un inconnu. Démarre alors une course contre la montre pour prouver son innocence.

TELERAMA
Spielberg signe un film futuriste haletant, adapté de Philip K. Dick : une brigade de police spéciale arrête les criminels avant qu’ils ne passent à l’acte. Aux côtés d’un Tom Cruise survolté, un débutant qui tapait dans la rétine : Colin Farrell.

Voeu pieux du petit Steven, 55 ans, réalisateur à Hollywood : dans le meilleur des mondes, tous les assassins seraient neutralisés, mis hors d'état de nuire juste avant d'avoir commis leur forfait... Dont acte. En 2054, soit après-demain, une nouvelle division de la police américaine utilise les pouvoirs paranormaux d'un trio de voyants, les « précogs » (de « précognitifs »). Le cerveau bousillé dès le stade foetal par une drogue de synthèse qu'utilisaient leurs parents ­ donc, nos enfants, brr... ­, ces modernes pythies lisent le futur, quand celui-ci est criminel : les meurtres à venir ­ à plus ou moins longue échéance, selon qu'il y a ou non préméditation ­ leur parviennent sous forme de flashs, d'images flottantes, de courtes séquences disjointes et floues.

Aux flics de la « précrime » d'assembler ces saynètes, transmises du cerveau des oracles à des ordinateurs transparents super design, de les interpréter ­ et d'aller cueillir les criminels avant le crime. Est-on aussi coupable de vouloir tuer que de tuer réellement ? Oui, si l'avenir est écrit, certifié intangible. John Anderton, policier d'élite, virtuose de la manipulation d'images précognitives, et par ailleurs Tom Cruise dans le civil, ne se pose donc pas la question. Jusqu'au jour où le prochain meurtrier qu'il doit menotter n'est autre que lui-même. Alors, notre héros prend la tangente, fuit dans la ville ultramoderne, et tente d'échapper à ses poursuivants. On ne nous la fait pas : au-delà de leur première incarnation de flics du futur avec casques, uniformes et armes inédites ­ la « vomitrique », gourdin qui fait dégobiller le délinquant chopé ! ­, ces chasseurs d'hommes représentent le destin, qui colle poisseux aux basques du simple mortel.

Destinés d'abord au public ado, bourrés de technologie et d'invraisemblances, les films de science-fiction n'ont pas forcément bonne réputation. Il en sort un tous les quatre ou cinq ans qui fait date, parce qu'il prend le genre au sérieux : Blade Runner, de Ridley Scott, L'Armée des douze singes, de Terry Gilliam, dans une moindre mesure Strange Days, de Kathryn Bigelow, ou Bienvenue à Gattaca, d'Andrew Niccol. Minority Report est de cette trempe-là, et rassure ceux qui n'avaient plus tout à fait reconnu Steven Spielberg dans sa dernière fable futuriste, A.I. Ou qui avaient trop reconnu son sentimentalisme... Car Minority Report est tiré d'une nouvelle de Philip K. Dick, et le film bénéficie fortement de cette rencontre : le nihilisme amer de l'écrivain altère et enrichit l'humanisme souvent béat du cinéaste. Et inversement. C'est 1984 avec une lueur d'espoir, en quelque sorte, un film qui dose finement le spectaculaire et le devoir de philo (mention assez bien), bref qui a tout pour hanter longtemps notre imaginaire.

Là où Spielberg est convaincant, en premier lieu, c'est dans la représentation de la société de demain. Les objets et gadgets d'alors ­ home cinema en 3D, minitéléphones de la taille d'une oreillette, quotidiens électroniques en prise directe avec l'actualité, etc. ­ sont une extrapolation astucieuse de ce que l'on vit déjà. Mieux, le flicage permanent par flashage de la rétine­ très Big Brother ­ utilisé à des fins commerciales ­ jolie séquence de pub interactive ­ et policières ne fait que pousser jusqu'à l'extrême la « traçabilité » déjà avérée de nos actes (achats par carte de crédit, connexions Internet, cliquez, vous êtes surveillé). Ce futur, on y est presque. Y croire, c'est d'ailleurs la condition sine qua non de la réussite du film : pour mieux faire passer l'impossible postulat de départ (des « précogs » lisent l'avenir), Spielberg lui-même a su s'entourer de futurologues compétents. Le film joue ce parallélisme permanent, et le personnage de Tom Cruise s'affirme, dans les premières scènes, comme un double du réalisateur. La course-poursuite donne au récit une formidable dynamique, et, au fur et à mesure que s'éclaire la machination (car machination il y a), les rebondissements s'enchaînent sans que l'intérêt ne se relâche. Peut-être Spielberg délaie-t-il trop la résolution de l'énigme, peut-être certains exploits physiques du beau Tom sont-ils too much ­ sa traversée d'une usine de bagnoles frôle le grotesque. En cherchant à toucher tous les publics, le film paraît parfois curieusement hétérogène : à une belle séquence burlesque et baroque (une greffe d'yeux par un savant fou) succèdent ainsi quelques scories pleurnichardes (un éloge récurrent de la vie de famille).

Mais la force du propos est magnifiée par son unité stylistique. Récemment ­ et notamment pour les Jurassic Park, Spielberg s'était appuyé sur ses réalisateurs de seconde équipe, coauteurs des films à des degrés divers. Ici, il reprend la main. Les choix plastiques ­ belle photo de Janusz Kaminski ­ donnent au futur une monochromie quasi orwellienne. Un plan magnifique montre aussi les visages de Tom Cruise et de Samantha Morton (étonnante dans le rôle d'Agatha, la « précog ») , l'un tourné vers le passé qui le hante, l'autre vers le futur. Image parlante d'un Janus bifront qui offre la clé du récit : la réconciliation, la communication passeront par l'acceptation du présent, la nécessité de faire avec le monde tel qu'il est. Minority Report s'impose in fine comme un éloge du libre arbitre, un refus presque inattendu ­ dans le contexte hollywoodien ­ de l'obscurantisme. Non seulement l'homme n'est pas le jouet d'un fatum aveugle, mais le futur qui l'attend, c'est à lui de l'imaginer et de le bâtir. Steven Spielberg a triomphé de Philip K. Dick...
MINORITY REPORT, Steven Spielberg 2002, Tom Cruise (policier science fiction)@@ (E)
En 2054, la société du futur a éradiqué les crimes en se dotant d'un système de prévention, de détection et de répression le plus sophistiqué du monde. Dissimulés de tous ...

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MINUIT A PARIS, Woody Allen, Carla Bruni, Marion Cotillard (conte)@@


Gil Pender est un scénariste et romancier. Séjournant à Paris avec sa fiancée, Gil décide de visiter la ville seule. Une nuit, Gil rencontre un groupe de fêtards qui l'entraînent dans le passé pendant une nuit et lui font connaître les icônes de l'art et de la littérature.

TELERAMA
Tout est rapide, enjoué, aérien : on songe à la scène où une traductrice (Carla Bruni) lit à Gil des mots d’amour écrits, jadis, par la femme dont il s’apprête à tomber amoureux : marivaudage ambigu et doux, « sérénade à trois » à la Lubitsch. Paris vaut bien une messe : le temps d’une échappée dans ses rues, au son de Sidney Bechet, Woody Allen s’est converti à l’euphorie. Profitons-en : ça ne durera pas…
MINUIT A PARIS, Woody Allen, Carla Bruni, Marion Cotillard (conte)@@ (E)
Gil Pender est un scénariste et romancier. Séjournant à Paris avec sa fiancée, Gil décide de visiter la ville seule. Une nuit, Gil rencontre un groupe de fêtards qui l'entraînent dans le pass&e ...

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MINUSCULE la vallee des fourmis perdues, Hélène Giraud et Thomas Szabo 2014 (animation)@@@


Dans une paisible forêt, les reliefs d'un pique-nique déclenchent une guerre sans merci entre deux bandes rivales de fourmis convoitant le même butin: une boîte de sucres! C'est dans cette tourmente qu'une jeune coccinelle va se lier d'amitié avec une fourmi noire et l'aider à sauver son peuple des terribles fourmis rouges...

TELERAMA
Les aventures épiques, désopilantes et très inspirées d’une bande de fourmis noires et de leur copine coccinelle. Pas de dialogues, mais des bruitages très expressifs. Pas d’anthropomorphisme, mais un irrésistible humour… entomologique.

Pour ces fourmis noires, une boîte à sucre abandonnée, c’est le jackpot… En la transportant, l’escouade d’ouvrières affronte une bande rivale (l’infâme équipe des fourmis rouges), adopte au passage une adorable petite coccinelle perdue et vit un tas d’autres épreuves, comiques ou trépidantes. Ici, tout est affaire d’échelle. Plus c’est petit, plus c’est grand. À hauteur d’insecte, les cailloux sont des falaises ; les lézards, des tyrannosaures. Adapté d’une série télé du même nom, le film en reprend le principe : des personnages animés dans des décors naturels filmés en prises de vues réelles. Après tant d’anthropomorphisme forcé au pays de l’animation, c’est rafraîchissant : ces héros-là bougent comme de vrais insectes, ne marchent pas sur deux pattes et ne causent pas. Un long métrage sans dialogues, il fallait oser. Mais le film est tout sauf muet. Ça vrombit et ça bourdonne sans cesse, dans une bande-son hilarante et expressive.

Mais Minuscule est d’abord un conte. Cet univers insolite n’interdit rien, pas même une incursion du côté de l’épopée. Lorsque, entre fourmis rouges et noires, la guerre éclate pour de bon, on se croirait dans Le Seigneur des anneaux : ambiance héroïque et grand spectacle garantis.
MINUSCULE la vallee des fourmis perdues, Hélène Giraud et Thomas Szabo 2014 (nature animation)@@@ (E)
Dans une paisible forêt, les reliefs d'un pique-nique déclenchent une guerre sans merci entre deux bandes rivales de fourmis convoitant le même butin: une boîte de sucres! C'est dans cette tourmente qu'une jeune coc ...

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MISS BRACKETTS, la niñera, el nieto bastardo y Emma Suárez, Sergio Candel 2014, Emma Suarez


Julia donne naissance à un garçon, Ivan, dont personne ne connaît le père. Sa mère, Mme Brackets, est incapable d'accepter un petit-fils bâtard dans la famille. Marta, l'amie de Julia, semble être la seule bouée de sauvetage malgré la nage dans des eaux turbulentes. Et Carolina, la nounou, fan dévouée d'Emma Suárez et actrice en herbe, passera du statut de témoin tangentiel de ces relations à celle d'être infectée par leur dysfonctionnement.
MISS BRACKETTS, la niñera, el nieto bastardo y Emma Suárez, Sergio Candel 2014, Emma Suarez (film e) (E)
Julia donne naissance à un garçon, Ivan, dont personne ne connaît le père. Sa mère, Mme Brackets, est incapable d'accepter un petit-fils bâtard dans la famille. Marta, l'amie de Julia, semble êt ...

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MISS PEREGRINE et les enfants particuliers, Tim Burton 2016, Eva Green, Asa Butterfield (fantastique)@@@


À la mort de son grand-père, Jacob découvre les indices et l'existence d'un monde mystérieux qui le mène dans un lieu magique: la Maison de Miss Peregrine pour enfants particuliers.

TELERAMA
Menacés, des enfants aux mystérieux pouvoirs sont protégés par leur professeur. Le réalisateur réussit l’adaptation du best-seller de Ransom Riggs. Où le monde de l’enfance se teinte d’étrangeté gothique.

Particuliers, en effet, les enfants : une petite fille qui dissimule une mâchoire féroce derrière ses boucles blondes, une jeune beauté aérienne que seules d’énormes chaussures orthopédiques retiennent au sol, des jumeaux emmaillotés des pieds à la tête… À se demander si, en 2011, Ransom Riggs n’a pas écrit son best-seller de fan­tasy exprès pour qu’il soit adapté par Tim Burton. Toutes les obsessions du cinéaste figurent dans ce pensionnat défraîchi, coincé dans une boucle temporelle : le regard des enfants, la différence, les mondes parallèles qui protègent…

Ces enfants sont menacés par des morts vivants. Heureusement, la sage et autoritaire Miss Peregrine veille sur eux, et elle a la beauté gothique décidément ­sidérante d’Eva Green. Le réalisateur en fait la gardienne du temps, du temple, et lui offre la métamorphose la plus gracieuse vue depuis la scène finale des Noces funèbres, où la mariée se changeait en papillon…

À travers le combat sans merci entre des monstres gentils et des créatures maléfiques, sur une île sauvage, dans un jardin en friche ou autour d’un manège, Tim Burton rend, de plus, un bel hommage à Ray Harryhausen, grand maître des effets spéciaux à l’ancienne.
MISS PEREGRINE et les enfants particuliers, Tim Burton 2016, Eva Green, Asa Butterfield (fantastique)@@@ (E)
À la mort de son grand-père, Jacob découvre les indices et l'existence d'un monde mystérieux qui le mène dans un lieu magique: la Maison de Miss Peregrine pour enfants particuliers.

TELERAMA
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MISS SLOANE, John Madden 2016 (espionnage)@@


Elizabeth Sloane est une femme d'influence brillante et sans scrupules qui opère dans les coulisses de Washington. Face au plus grand défi de sa carrière, elle va redoubler de manigances et manipulations pour atteindre une victoire qui pourrait s'avérer éclatante.Cependant, les méthodes dont elle use pour parvenir à ses fins menacent à la fois sa carrière et ses proches. Miss Sloane pourrait bien avoir enfin trouvé un adversaire à sa taille.
MISS SLOANE, John Madden 2016 (espionnage)@@ (E)
Elizabeth Sloane est une femme d'influence brillante et sans scrupules qui opère dans les coulisses de Washington. Face au plus grand défi de sa carrière, elle va redoubler de manigances et manipulations pour atteindre ...

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MISSION IMPOSSIBLE 2, John Woo 2000, Tom Cruise, Dougray Scott (aventure)@@


L'agent secret Ethan Hunt, du MIF, recrute deux assistants, Luther Strickell et Billy Baird, ainsi qu'une cambrioleuse de charme, Nyah Hall, en vue d'une mission de la plus haute importance.

TELERAMA
John Woo reprend “Mission : Impossible”. Envol de colombes, jeux de masques, combat aérien sur le sable, et Tom Cruise, amoureusement filmé. Que du bon.
John Woo avoue avoir été effrayé lorsque Tom Cruise, qui réalise lui-même ses cascades, s’est retrouvé suspendu à une falaise, à plusieurs centaines de mètres de hauteur. Paramount Pictures

Brian De Palma avait signé la première adaptation de la série, construisant un monde d’apparences et de manipulations volontiers cérébral. Avec John Woo, c’est tout le contraire : le plaisir est plus innocent et le goût pour l’action-sensation, spontané. De la dream team du premier, ne reste qu’Ethan Hunt (Tom Cruise), lancé à la poursuite d’un agent renégat qui désire la même femme, évidemment fatale.

La formule est donc simple, et parfois banale quand l’intrigue se met à ressembler à celle de tous les James Bond. Mais on retrouve ce goût du duel ambivalent autour duquel John Woo a construit la plupart de ses films. Le face-à-face entre Ethan Hunt et Sean Ambrose, son faux frère d’armes, s’achève d’ailleurs par un combat tout en lignes de force géométriques, dans la tradition du cinéaste de Hongkong. Les deux hommes chevauchent des bolides hyper virils, mais leur corrida se poursuit sur le sable d’une plage où le combat devient aérien, élégant, scandé par les vagues : une douceur presque féminine, dans l’ondoyante chevelure de Tom Cruise comme dans la blancheur des colombes chères à John Woo, cinéaste dont ce fut, hélas, le dernier grand succès.

L'agent secret Ethan Hunt, du MIF, recrute deux assistants, Luther Strickell et Billy Baird, ainsi qu'une cambrioleuse de charme, Nyah Hall, en vue d'une mission de la plus haute importance. Ayant intégré la belle dans son équipe, et accessoirement dans son lit, il se lance à la poursuite de Sean Ambrose, un ex-membre du MIF, qui s'est emparé d'un terrible virus de synthèse, la Chimera, ainsi que de son antidote. Nyah, ancienne petite amie du criminel, est chargée de renouer avec lui pour connaître ses intentions, localiser les souches du virus et informer Ethan. Perspicace et soupçonneux, Ambrose ne tarde pas à percer ses desseins à jour. La situation, déjà délicate, prend une tournure dramatique...
MISSION IMPOSSIBLE 2, John Woo 2000, Tom Cruise, Dougray Scott (aventure)@@ (E)
L'agent secret Ethan Hunt, du MIF, recrute deux assistants, Luther Strickell et Billy Baird, ainsi qu'une cambrioleuse de charme, Nyah Hall, en vue d'une mission de la plus haute importance.

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John Woo reprend “Mis ...

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MISSION IMPOSSIBLE 3, JJ Abrams 2006, Tom Cruise (aventure)@@


L'ancien agent secret Ethan Hunt mène désormais une vie paisible aux côtés de sa fiancée Julia. Ne souhaitant plus vivre dans le danger permanent, il se contente d'un travail de formateur pour les futurs agents du gouvernement américain. Malgré cette nouvelle vie qu'il apprécie, Hunt est forcé de reprendre du service. Une de ses anciennes élèves, Lindsey Farris, a été la victime d'un trafiquant d'armes nommé Owen Davian. Sans rien dire à Julia, il accepte de prendre en chasse Davian et constitue une équipe d'agents aguerris. Peu à peu, Hunt comprend que ce trafiquant sans scrupules dispose d'appuis puissants dans les hautes sphères du pouvoir...

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Troisième volet des exploits “impossibles” d’Ethan Hunt, alias Tom Cruise : gadgets, bagarres et explosions garantis. Efficace et suffisamment tortueux pour qu’on s’amuse, le film marque les débuts derrière la caméra du créateur de “Lost”.
Après Brian De Palma et John Woo (et avant Brad Bird, venu de Pixar pour un quatrième volet), c'est J.J. Abrams, créateur des séries Alias et Lost, qui acceptait cette nouvelle Mission, commanditée par et pour Tom Cruise. Reconnu pour avoir modernisé la fiction télé en lui appliquant les méthodes du cinéma d’action (montage serré, moyens considérables), J.J. Abrams les rapatrie sur grand écran. Dans l’aller-retour, cette originalité disparaît au profit d'un récit efficace, vaguement pimenté d’humour. Et surtout fabriqué à la gloire de la star.

Ethan Hunt, personnage absent de la série d'origine, est devenu la raison d'être des déclinaisons ciné. Plus fleur bleue que James Bond, cet Ethan subit lui aussi des mutations au fil des épisodes. Chez John Woo, le cheveu long et l'adducteur aguichant, il faisait montre d'une troublante ambiguïté sexuelle. Dans M : I 3, Ethan-Tom donne au contraire dans la virilité sans fissures : invincible et musclé, mais aussi, cette fois, fiancé et prêt à tous les sacrifices pour sa belle. Dans ce pur produit hollywoodien, on notera tout de même, au détour d'un dialogue, une charge frontale contre les services secrets américains... Étonnant, non ?

MISSION IMPOSSIBLE 3, JJ Abrams 2006, Tom Cruise (aventure)@@ (E)
L'ancien agent secret Ethan Hunt mène désormais une vie paisible aux côtés de sa fiancée Julia. Ne souhaitant plus vivre dans le danger permanent, il se contente d'un travail de formateur pour les futurs ag ...

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MISSION PAYS BASQUE, Ludovic Bernard 2017, Élodie Fontan, Florent Peyre @@


Sibylle, jeune Parisienne aux dents longues, entend briller dans ses nouvelles fonctions professionnelles en rachetant une quincaillerie au Pays basque afin d'y implanter un supermarché. Elle s'imagine avoir trompé le vieux propriétaire, mais ce dernier est sous curatelle.

TELERAMA
Sybille, jeune cadre ambitieuse, croit avoir fait l'affaire du siècle en rachetant pour une bouchée de pain le petit magasin de Ferran Beitialarrangoïta. Or, elle apprend que ce dernier est sous curatelle. Elle doit donc négocier avec Ramuntxo, son neveu, pour obtenir la boutique, censée devenir un supermarché. Mais, Ramuntxo, chanteur à ses heures et basque jusqu'au bout des ongles, va lui mener la vie dure. Sybille, accompagné de son stagiaire, s'accroche. Il faut qu'elle réussisse sinon elle perdra son travail. Commence alors un jeu du chat et de la souris entre la citadine et l'amoureux de sa terre.
MISSION PAYS BASQUE, Ludovic Bernard 2017, Élodie Fontan, Florent Peyre (societe)@@ (E)
Sibylle, jeune Parisienne aux dents longues, entend briller dans ses nouvelles fonctions professionnelles en rachetant une quincaillerie au Pays basque afin d'y implanter un supermarché. Elle s'imagine avoir trompé le vieux pr ...

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MOI DANIEL BLAKE, Ken Loach 2016, Dave Johns, Hayley Squires (societe)@@@


Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l'aide sociale à la suite de problèmes cardiaque. Cependant, bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l'obligation d'une recherche d'emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au job center, Daniel va croiser la route de Rachel, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d'accepter un logement à 450 km de chez elle.

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Un doc politique et cinéphile, passionnant et poignant, pour comprendre le système des sanctions administratives mis en place au Royaume-Uni. Ken Loach remporte ici sa deuxième Palme d’or.
Le héros de ce calvaire ordinaire met toute son énergie dans la bataille. Sa bonté, son humour le rendent proche, attachant, presque désuet : un survivant du Welfare State, l’État-providence à l’anglaise, jadis torpillé par Margaret Thatcher. Lorsque Daniel rencontre Katie, une jeune mère célibataire démunie, il lui offre son aide. C’est par elle que le cinéaste rappelle qu’il est question, ici, de vie ou de mort. De la vraie faim et de la vraie misère. Dans une banque alimentaire, Katie, qui n’a pas mangé depuis plusieurs jours, s’effondre… Cette scène déchirante évoque autant l’Angleterre victorienne que celle d’aujourd’hui. Manière, pour Ken Loach, de nous dire que dans le monde moderne, ce n’est pas Daniel Blake qui est anachronique. C’est la violence sociale.
MOI DANIEL BLAKE, Ken Loach 2016, Dave Johns, Hayley Squires (societe)@@@ (E)
Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l'aide sociale à la suite de problèmes cardiaque. Cependant, bien que son médecin lui ait inter ...

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MOI MOCHE ET MECHANT, Chris Renaud et Pierre Coffin 1010 (animation comique jeunesse)@@


Dans un charmant quartier résidentiel délimité par des clôtures de bois blanc et orné de rosiers fleurissants se dresse une bâtisse noire entourée d'une pelouse en friche. Cette façade sinistre cache un secret : Gru, un méchant vilain, entouré d'une myriade de sous-fifres et armé jusqu'aux dents, qui, à l'insu du voisinage, complote le plus gros casse de tous les temps : voler la lune (Oui, la lune !).

TELERAMA
Une réussite à mettre au crédit de la main-d’œuvre française, experte en la matière. Le film est coréalisé par le Français Pierre Coffin, formé à l’école des Gobelins, et l’animation a été confiée au studio parisien Mac Guff.

Plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film. » Le précepte hitchcockien se vérifie une fois de plus avec Gru, héros très sournois de Moi, moche et méchant. Avec son accent russe et ses faux airs de Bela Lugosi, Gru est le genre de type antipathique qu’on adore détester. Pour mener à bien sa dernière lubie (décrocher, au sens propre, la Lune), le misanthrope chauve au nez pointu va même jusqu’à adopter trois fillettes afin d’amadouer son jeune rival, Vector, qui a déjà réussi l’exploit de téléporter dans son jardin la pyramide de Kheops. Évidemment, au contact des trois orphelines, l’affreux Gru s’adoucira…

Gru doit beaucoup à l’acteur qui lui prête sa voix, le génial oncle neurasthénique de Little Miss Sunshine, Steve Carell – que Gad Elmaleh, en VF, a bien du mal à égaler. On n’avait pas vu de méchant (numérique) aussi réussi depuis l’odieux Anton Ego, le critique gastronomique sadique de Ratatouille, qui devenait, lui aussi, doux comme un agneau après avoir goûté le plat préparé par le rat cuisinier.

Car Moi, moche et méchant (Despicable me, en VO, soit « Moi l’infâme »), première incursion d’Universal dans l’animation en images de synthèse, se hisse au niveau des grands crus de Pixar, infatigable premier de la classe (Toy Story 3). Une réussite à mettre au crédit de la main-d’œuvre française, experte en la matière. Moi, moche et méchant a, en effet, été coréalisé par le Français Pierre Coffin, formé à l’école des Gobelins, et l’animation a été confiée au studio parisien Mac Guff.

Par sa folie à la Tex Avery (les personnages se font ratatiner à qui mieux mieux) et ses dialogues cinglants (Gru enfant : « Maman, un jour, j’irai sur la Lune. » La mère de Gru : « Je crains que ce ne soit trop tard. La Nasa n’envoie plus de singes depuis longtemps. »), le film ne néglige aucun public. Et, pour une fois, l’utilisation de la 3D relief ne gâche pas la projection : les couleurs sont suffisamment pétantes pour supporter le voile grisâtre des lunettes, et les effets de surgissement, nombreux. À la différence des récents Alice au pays des merveilles ou du Dernier Maître de l’air, conçus à plat et passés au relief aux forceps, ce film a été pensé en 3D dès l’origine. Et cela saute, littéralement, aux yeux.
MOI MOCHE ET MECHANT, Chris Renaud et Pierre Coffin 1010 (animation comique jeunesse)@@ (E)
Dans un charmant quartier résidentiel délimité par des clôtures de bois blanc et orné de rosiers fleurissants se dresse une bâtisse noire entourée d'une pelouse en friche. Cette façade s ...

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MOI TONYA, Craig Gillespie 2017, Margot Robbie (sport histoire)@@@


TELERAMA
Tiré d’un fait divers qui passionna le monde, le documentaire fictif, signé Craig Gillepsie, réhabilite Tonya Harding, championne de patinage artistique déchue.

Le 6 janvier 1994, la jeune patineuse artistique Nancy Kerrigan est attaquée à la ­matraque à l’issue de son entraînement. Très vite, les soupçons se portent sur l’autre star de l’équipe américaine, Tonya Harding, accusée d’avoir commandité l’agression pour empêcher sa rivale de participer aux jeux Olympiques.

Un réjouissant jeu de massacre
L’Australien Craig Gillespie a reconstitué ce fait divers sous la forme d’un faux documentaire. Chacun des protagonistes donne sa version de l’histoire, cherchant à se donner le beau rôle — ou le moins mauvais possible. Ce parti pris narratif est une manière habile de rappeler l’ultra-médiatisation de l’affaire Harding, qui passionna le monde entier. Il se révèle aussi un puissant moteur d’humour noir, notamment quand le montage, un rien roublard mais efficace, vient pointer les contradictions des uns et des autres.

Dans ce réjouissant jeu de massacre, seules sont épargnées l’entraîneuse très patiente interprétée par Julianne Nicholson. Et surtout Tonya Harding elle-même. Sans être complètement innocentée, la championne déchue, un temps la femme la plus haïe d’Amérique, est réhabilitée par le réalisateur et sa tête d’affiche, Margot Robbie, aussi bluffante patins aux pieds que sensible dans son jeu. Grâce à elle, la comé­die féroce de Moi, Tonya se ­révèle, aussi, un émouvant portrait de femme.
MOI TONYA, Craig Gillespie 2017, Margot Robbie (sport patinage bio histoire)@@@ (E)
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Tiré d’un fait divers qui passionna le monde, le documentaire fictif, signé Craig Gillepsie, réhabilite Tonya Harding, championne de patinage artistique déchue.

Le 6 janvier 1994, la j ...

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MOMO, Sébastien Thiery et Vincent Lobelle 2017, Christian Clavier, Catherine Frot (comique)@@


Un soir, monsieur et madame Prioux tombent nez à nez sur un intrus dans leur maison. C'est un homme étrange qui se prénomme Patrick et qui les appelle papa et maman. Or, les Prioux n'ont jamais eu d'enfants. Madame Prioux se prend immédiatement d'affection pour le jeune homme à qui elle prête la luxueuse voiture de son mari. Ulcéré, ce dernier part porter plainte. Madame Prioux est persuadée que son mari lui a caché la vérité : il avait une maîtresse et Patrick est le fruit de cette liaison. André, qui nie cette filiation, veut en avoir le coeur net en retrouvant cette femme. Il veut savoir si Patrick est un manipulateur, tandis que son épouse reporte sur cet hurluberlu tout l'amour maternel qu'elle n'a jamais pu donner...

TELERAMA
Bonne surprise que cette adaptation de la pièce à succès par son auteur Sébastien Thiéry : une farce à l’étrange émotion, avec une Catherine Frot dérangeante et un Christian Clavier plutôt sobre.
Les interprètes d’origine, Muriel Robin et François Berléand, sont remplacés par Catherine Frot et Christian Clavier. Ce dernier, à part quelques embardées en roue libre, reste sobre, voire subtilement tendre, en retrait de sa partenaire. La folie de son personnage à elle apporte de l’émotion à ce drame grinçant, qui évoque l’humour noir d’un Bertrand Blier et l’acidité sociale d’Anne Fontaine. Pascale Arbillot est irrésistible en aveugle digne des farces italiennes.

MOMO, Sébastien Thiery et Vincent Lobelle 2017, Christian Clavier, Catherine Frot (comique)@@ (E)
Un soir, monsieur et madame Prioux tombent nez à nez sur un intrus dans leur maison. C'est un homme étrange qui se prénomme Patrick et qui les appelle papa et maman. Or, les Prioux n'ont jamais eu d'enfants. Madame Prio ...

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MON BABYSITTER, Bart Freundlich 2009, Catherine Zeta-Jones, Justin Bartha (sentimental)@@


Sandy, qui vient de se séparer de son mari, vit mal son célibat forcé et son déménagement. Surtout, elle nourrit une rancoeur certaine envers son ancien compagnon, dont l'attitude n'a pas été exempte de tout reproche. Elle emménage dans une banlieue tranquille de New York avec deux enfants. Son appartement est situé au-dessus d'un bar. C'est là qu'elle rencontre Aram, un jeune homme qu'elle convainc rapidement de devenir le babysitter de ses enfants.

TELERAMA
Sandy, qui vient de se séparer de son mari, vit mal son célibat forcé et son déménagement. Surtout, elle nourrit une rancoeur certaine envers son ancien compagnon, dont l'attitude n'a pas été exempte de tout reproche. Elle emménage dans une banlieue tranquille de New York avec deux enfants. Son appartement est situé au-dessus d'un bar. C'est là qu'elle rencontre Aram, un jeune homme qu'elle convainc rapidement de devenir le bab-ysitter de ses enfants. Très vite Sandy et Aram constatent qu'ils s'entendent parfaitement. Peut-être même suffisamment pour envisager une relation. Mais Sandy est très déstabilisée par les sentiments qu'elle pourrait éprouver pour Aram, plus jeune qu'elle...
MON BABYSITTER, Bart Freundlich 2009, Catherine Zeta-Jones, Justin Bartha (sentimental)@@ (E)
Sandy, qui vient de se séparer de son mari, vit mal son célibat forcé et son déménagement. Surtout, elle nourrit une rancoeur certaine envers son ancien compagnon, dont l'attitude n'a pas été ...

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MON BEBE, Lisa Azuelos 2019, Sandrine Kiberlain, Thais Alessandrin


Héloïse est la mère de trois enfants. Sa fille aînée et son fils ont déjà quitté le nid familial depuis un moment, mais quand sa cadette, Jade, s'apprête à déménager au Canada pour ses études, la mère tombe en pleine crise existentielle.

TELERAMA
Comment coupe-t-on le cordon avec son « bébé » ? Dix ans après LOL, avec Sophie Marceau, Lisa Azuelos revient sur la relation mère-fille avec le même allant et toujours cette réjouissante exactitude sur l’évolution des rapports parents-enfants dans la bourgeoisie bohème, décontraction verbale comprise.
Comment garder un peu son enfant (interprétée par Thaïs Alessandrin, la propre fille de la réalisatrice) qui va s’envoler ? En la filmant ! Héloïse ne quitte plus son smartphone, engrangeant des images du quotidien, pendant que d’autres surgissent en flash-back, du temps où Jade, son frère et sa sœur étaient encore petits et, donc, Héloïse encore jeune. Car Mon bébé dessine aussi le portrait d’une femme guettée par la solitude, sommée de se réinventer sentimentalement. Avec, en creux, une autre angoisse de cet âge charnière où l’on devient, simultanément, le parent inquiet de nos parents – Patrick Chesnais, délicieux, en grand-père encore vert. Le scénario se résume à peu, mais les situations et les dialogues percutent, sans relâche.
Et il y a Sandrine Kiberlain. Son incroyable sens du rythme comique. Exaltée, déboussolée, ou soliloquant sur l’ingratitude de sa progéniture, elle est drôle comme jamais.
MON BEBE, Lisa Azuelos 2019, Sandrine Kiberlain, Thais Alessandrin (societe)@ (E)
Héloïse est la mère de trois enfants. Sa fille aînée et son fils ont déjà quitté le nid familial depuis un moment, mais quand sa cadette, Jade, s'apprête à démé ...

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MON INCONNUE, Hugo Gelin 2019, Francois Civil, Benjamin Laverne, Josephine Japy (sentimental)@@


Lycéens tous les deux, Olivia et Raphaël s'aiment comme des fous. Quelques années plus tard, alors qu'elle continue à passer des concours difficiles, Olivia supporte de moins en moins de se voir délaissée par Raphaël, devenu auteur de BD à succès. Un énième clash, et la dispute de trop. Pour Raphaël, le conte de fée va virer au cauchemar. Un beau matin, il se réveille dans un monde qu'il ne reconnaît pas. C'est la panique, d'autant qu'Olivia, devenue une grande interprète, ne le reconnaît plus.
MON INCONNUE, Hugo Gelin 2019, Francois Civil, Benjamin Lavernhe, Josephine Japy (sentimental)@@ (E)
Lycéens tous les deux, Olivia et Raphaël s'aiment comme des fous. Quelques années plus tard, alors qu'elle continue à passer des concours difficiles, Olivia supporte de moins en moins de se voir délaiss&eacu ...

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MON MEILLEUR AMI, Patrice Leconte 2006, Daniel Auteuil, Dany Boon (societe)@@


Un marchand d'art, n'a aucun vrai ami. C'est du moins ce que soutient Catherine, son associée, au cours d'un repas entre copains. Vexé de se voir décrit comme un homme pour qui les objets comptent davantage que les humains, François fait un pari : il a dix jours pour trouver un meilleur ami.
MON MEILLEUR AMI, Patrice Leconte 2006, Daniel Auteuil, Dany Boon (societe)@@ (E)
Un marchand d'art, n'a aucun vrai ami. C'est du moins ce que soutient Catherine, son associée, au cours d'un repas entre copains. Vexé de se voir décrit comme un homme pour qui les objets comptent davantage que les huma ...

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MON PAYS IMAGINAIRE, Patricio Guzmán 2022 (histoire)@@


C'est en octobre 2019 que débutent les manifestations dans les rues de Santiago du Chili contre les inégalités grandissantes dans le pays. Un million et demi de personnes sortent de chez elles pour réclamer plus de démocratie et une vie plus digne.

TELERAMA
À travers les manifestations de 2019 au Chili, Patricio Guzmán montre la soif de démocratie de son pays. Avec force et poésie.

Un demi-siècle après l’expérience socialiste conduite par le président Salvador Allende et documentée par Patricio Guzmán dans sa précieuse Bataille du Chili, le documentariste exilé à Paris a reconnu l’espoir de sa propre jeunesse dans le soulèvement social qui a embrasé son pays en octobre 2019. Il en rend compte dans ce documentaire particulièrement fort, qui appréhende l’engouement des Chiliens pour une société plus juste et la violente répression policière qui leur a répondu. Il y donne également la parole à une douzaine de femmes de la société civile, engagées avec courage et conviction dans ce mouvement qui a porté l’espoir d’un changement de constitution. Que le réveil de la gauche chilienne ait achoppé sur la victoire du « non » au référendum de septembre dernier n’empêche en rien la persistance de l’utopie collective mise en avant par le vieux cinéaste, fort d’une maturité qui lui fait prendre distance et hauteur.

Au Guzmán témoin de cette ébullition politique s’allie, dans Mon pays imaginaire, le Guzmán poète : celui de la grande trilogie documentaire qu’il signa dans les années 2010. Nostalgie de la lumière, Le Bouton de nacre et La Cordillère des songes recouraient abondamment à la métaphore et à l’histoire du Chili, pour en questionner l’actualité. Usant avec maestria de prises de vue aériennes, qui situent son point de vue dans l’ailleurs de l’exil, ou suggérant que les pavés arrachés au sol par les manifestants sont faits de la roche des Andes, colonne vertébrale de ce pays tout en longueur, il mêle intimement approches politique et poétique, pour rêver le Chili tout autant que le voir, et nous faire partager la constance de sa foi dans un avenir meilleur.

C'est le 18 octobre 2019 que débutent les manifestations dans les rues de Santiago du Chili contre les inégalités grandissantes dans le pays. Un million et demi de personnes sortent de chez elles pour réclamer plus de démocratie, une nouvelle Constitution et une vie plus digne. Une véritable révolution est en marche, notamment menée par la jeunesse et de nombreuses femmes. Tout un pays se lève pour obtenir plus de justice et d'égalité, avec la volonté de se détacher de cette peur qui l'habite, pour vaincre la misère ambiante et obtenir l'accession au pouvoir d'un nouveau président, de gauche...
MON PAYS IMAGINAIRE, Patricio Guzman 2022 (histoire)@@ (E)
C'est en octobre 2019 que débutent les manifestations dans les rues de Santiago du Chili contre les inégalités grandissantes dans le pays. Un million et demi de personnes sortent de chez elles pour réclamer plus ...

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MON PETIT DOIGT M A DIT, Pascal Thomas 2005, Catherine Frot, Andre dussolier (comique)@@@


Pourquoi madame Rose Evangelista a-t-elle prématurément quitté la maison de retraite où Bélisaire et Prudence Beresford sont venus voir leur tante Ada ?

TELERAMA
Prudence entame une enquête, au désespoir de son mari… Délicieuse adaptation d’Agatha Christie, où la comédie policière vire au conte fantastique et le couple Frot-Dussollier irradie.

Dans une maison de retraite cossue et quiète, Prudence fait la connaissance d’une femme étrange et exaltée. Rose lui parle de morts suspectes, d’une maison biscornue, du cadavre d’une petite fille dans la cheminée. Quelque temps après, Rose disparaît et, au grand désespoir de son mari, Prudence se lance à sa recherche.

Insensiblement, la comédie policière enjouée, tissée de répliques brillantes, filmée avec légèreté, vire au conte maléfique. Telle l’Alice de Lewis Carroll, Prudence découvre des lieux où le temps semble s’être arrêté. Et des silhouettes dont la folie douce pourrait facilement devenir furieuse…

Pascal Thomas peine un peu avec l’écheveau de fausses pistes imaginées par Agatha Christie, mais s’en tire comme un prestidigitateur, utilisant ses meilleures armes – dialogues, seconds rôles, lumière… – pour créer la magie. Jusqu’au dénouement, tout en faux-semblants, cette enquête policière manie la dérision avec sérieux et joue sur le double sens du mot « charme ». Aux côtés de Geneviève Bujold, qu’on a plaisir à revoir, le couple Frot-­Dussollier irradie de gaieté ludique.
MON PETIT DOIGT M A DIT, Pascal Thomas 2005, Catherine Frot, Andre dussolier (comique)@@@ (E)
Pourquoi madame Rose Evangelista a-t-elle prématurément quitté la maison de retraite où Bélisaire et Prudence Beresford sont venus voir leur tante Ada ?

TELERAMA
Prudence entame une enquê ...

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MON PIRE CAUCHEMAR, Anne Fontaine 2011, Isabelle Huppert, Benoît Poelvoorde, Virginie Efira, Andre Dussolier (comique)@@


Agathe tient une galerie d'art. Elle est mariée à François, un éditeur. Le couple semble mener une vie confortable et réussie, jusqu'à l'arrivée dans leur vie du rude et insolent Patrick, embauché pour faire quelques travaux dans leur appartement. Puis, la rencontre de François avec une jeune et charmante blonde, va également bouleverser la vie du couple.

TELERAMA
Elle, ambitieuse, et lui, à la ramasse… Elle, cérébrale, et lui, manuel sensuel… Elle, grande bourgeoise, et lui, vaguement sans domicile. Une valse des contraires faite pour la comédie.

Directrice d’une fondation d’art contemporain, Agathe veut abattre un mur de son appartement bourgeois pour créer un dressing. Par ce trou va s’engouffrer un homme qui est un chantier à lui tout seul : Patrick, roi de la débrouille et de l’embrouille. Anne Fontaine aime les turbulences qui font valser tout ce qui est un peu trop en place. Pour cette comédie sociale, elle pousse finement Isabelle Huppert et Benoît Poelvoorde, à fleur de peau, au bord de la caricature : la première raidit sa maîtrise, le second relâche sa décontraction.

Mais en exacerbant les tempéraments des interprètes, la cinéaste soigne la vérité des personnages. Leurs différences s’affirment plus qu’elles ne s’estompent. Tout valse, mais chacun reste fidèle à lui-même. Et valse avec l’autre.
MON PIRE CAUCHEMAR, Anne Fontaine 2011, Isabelle Huppert, Benoît Poelvoorde, Virginie Efira, Andre Dussolier (comique)@@ (E)
Agathe tient une galerie d'art. Elle est mariée à François, un éditeur. Le couple semble mener une vie confortable et réussie, jusqu'à l'arrivée dans leur vie du rude et insolent Patrick, emb ...

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MON ROI, Maïwenn 2015, Vincent Cassel, Emmanuelle Bercot (drame sentimental)@@


Tony est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendante du personnel médical et des antidouleurs, elle prend le temps de se remémorer l'histoire tumultueuse qu'elle a vécue avec Georgio. Pourquoi se sont-ils aimés ? Qui est réellement l'homme qu'elle a adoré? Pour Tony c'est une difficile reconstruction qui commence désormais, un travail corporel qui lui permettra peut-être de définitivement se libérer.

TELERAMA
La passion destructrice d’une femme pour un bad boy sexy. Maïwenn a toujours autant de talent pour diriger ses acteurs. Du cinéma-vérité saisissant.
Mon roi n’est pas le portrait à charge d’un pervers narcissique, mais un film sur l’addiction amoureuse et ses mystères.
Emmanuelle Bercot, impliquée corps et âme dans les rires, les cris et les larmes, est magnifique. Mais le film repose, surtout, sur le jeu captivant de Vincent Cassel, philtre d’amour et poison ravageur dans la même seconde. Comme l’héroïne, jusqu’à la fin, on ne peut quitter ce roi des yeux.
MON ROI, Maïwenn 2015, Vincent Cassel, Emmanuelle Bercot (drame sentimental)@@ (E)
Tony est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendante du personnel médical et des antidouleurs, elle prend le temps de se remémorer l'histoire tumultueuse qu'elle a ...

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MONAMOUR, Tinto Brass 2006, Max Parodi, Anna Jimskaia (film e)


Marta est une jeune femme au foyer nymphomane. Elle est mariée à Dario, un éditeur de livres à succès. Bien qu'elle aime toujours son mari, Marta n'a pas pu atteindre la satisfaction sexuelle depuis des mois en raison de leur vie amoureuse terne et prévisible. Alors qu'elle séjourne à Mantoue pour le Festivaletteratura (it), une foire du livre, Marta suit les conseils de son amie Sylvia et entame une liaison avec un bel et mystérieux artiste nommé Leon, ce qui entraîne des résultats surprenants concernant son mariage défaillant avec Dario.

TELERAMA
MONAMOUR, Tinto Brass 2006, Max Parodi, Anna Jimskaia (film e) (E)
Marta est une jeune femme au foyer nymphomane. Elle est mariée à Dario, un éditeur de livres à succès. Bien qu'elle aime toujours son mari, Marta n'a pas pu atteindre la satisfaction sexuelle depuis des mo ...

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MONSIEUR BATIGNOLE, Gerard Jugnot 2002, Gerard Jugnot, Jean-Paul Rouve (guerre)@@


Paris, été 1942. La France est sous l'occupation allemande. Edmond Batignole, un charcutier-traiteur sans ambition, participe malgré lui à la déportation d'une famille juive.

TELERAMA
Plus beauf que jamais, Gérard Jugnot campait ici un boucher parisien qui fait son beurre sous l’Occupation. Ce monsieur Batignole a la conscience d’un tiroir-caisse, mais se retrouve face à un petit garçon qui compte beaucoup sur lui : Simon, le fils de ses voisins juifs…

Comme son personnage, qui balance entre le modeste et le minable, le réalisateur Jugnot risque l’entre-deux. Son film raconte, au fond, l’histoire d’un homme sur une pente savonneuse, un moteur de comédie classique. Mais là, c’est vers l’horreur sombre de l’Histoire que pourrait glisser ce monsieur Batignole. Il y a une audace inattendue dans le portrait de ce « résistant malgré lui », petit commerçant au bord de la crapulerie qui s’improvise ange gardien.
MONSIEUR BATIGNOLE, Gerard Jugnot 2002, Gerard Jugnot, Jean-Paul Rouve (guerre)@@ (E)
Paris, été 1942. La France est sous l'occupation allemande. Edmond Batignole, un charcutier-traiteur sans ambition, participe malgré lui à la déportation d'une famille juive.

TELERAMA
Plus bea ...

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MONSIEUR MAX, Gabriel Aghion 2007, Jean-Claude Brialy, Dominique Blanc@@


En 1944, le poète Max Jacob est arrêté par la Gestapo. Alice, une jeune orpheline qu'il a choyée quarante ans auparavant, va tenter l'impossible pour le sauver. Une fiction poignante, avec Jean-Claude Brialy dans son dernier grand rôle.
MONSIEUR MAX, Gabriel Aghion 2007, Jean-Claude Brialy, Dominique Blanc (bio guerre)@@ (E)
En 1944, le poète Max Jacob est arrêté par la Gestapo. Alice, une jeune orpheline qu'il a choyée quarante ans auparavant, va tenter l'impossible pour le sauver. Une fiction poignante, avec Jean-Claude Brialy dans ...

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MORNING GLORY, Roger Michell 2010, Rachel McAdams, Harrison Ford, iane Keaton (sentimental)@@


Bien qu'elle soit jeune, jolie, dynamique et ambitieuse, Becky Fuller est en pleine traversée du désert professionnelle et sentimentale. Aussi, lorsqu'on propose à cette productrice de reprendre "Daybreak"' la matinale la moins regardée du pays, elle accepte le défi sans hésiter.

TELERAMA
On ne va pas s'extasier sur cette comédie romantique de série, assez platement mise en scène par Roger Michell — qui eut jadis un éclair en réalisant Coup de foudre à Notting Hill. Mais il faut saluer sa représentation assez fine des médias, et de la montée en puissance de « l'infotainment » (le néologisme qui lie information et divertissement), accélérée par le Net.

Voici donc une jeune productrice télé (la jolie Rachel McAdams, qui aurait intérêt à moins gesticuler) chargée de rajeunir la plus minable émission du matin du plus petit des grands « networks » américains. Elle a l'idée d'en confier l'animation à un ex-reporter star, désormais au placard. Harrison Ford fait obstinément la gueule en lançant météo et sujets conso, indignes de lui, un peu comme si Charles Enderlin avait été parachuté à Télématin. Il s'engueule avec la coprésentatrice — Diane Keaton, parfaite en Catherine Ceylac américaine — au point que leurs amabilités matinales boostent l'audience. Son éthique journalistique résistera-t-elle aux nouvelles pratiques du métier, où il s'agit aussi de gagner des clics sur YouTube ?

Si les affaires de coeur des uns et des autres laisseront de marbre, en revanche la description de la vie d'une rédaction est très réussie. Curieusement, le journalisme est un des seuls métiers que Hollywood, même dans un film ­ultra léger, prend suffisamment au sérieux pour ne pas le travestir.
MORNING GLORY, Roger Michell 2010, Rachel McAdams, Harrison Ford, iane Keaton (sentimental)@@ (E)
Bien qu'elle soit jeune, jolie, dynamique et ambitieuse, Becky Fuller est en pleine traversée du désert professionnelle et sentimentale. Aussi, lorsqu'on propose à cette productrice de reprendre "Daybreak"' la ...

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MOSQUITO, Joao Nuno Pinto 2020 (aventure guerre)@@


Rêvant de grandes aventures et de défendre sa patrie, un jeune homme portugais s'enrôle dans l'armée durant la Première Guerre mondiale. Il est envoyé au front au Mozambique, en Afrique. Abandonné par son unité, il s'engage dans une longue traversée de la mystique terre Makua, parcourant à pied des milliers de kilomètres à la recherche de ses rêves.

TELERAMA
Le périple au Mozambique, à la fois halluciné et initiatique, d’un soldat portugais perdu. Un récit radical, dans son esthétique et son propos.

Le Mozambique des colons portugais avait déjà inspiré un film sublime, Tabou (Miguel Gomes, 2012). Mosquito est moins baroque, mais on y entend la même mélopée envoûtante d’une voix off égrenant les souvenirs d’un narrateur portugais arrivé en Afrique (à 17 ans) durant la Première Guerre mondiale. Il voulait connaître le monde, se dépasser et défendre sa patrie contre l’ennemi allemand. Abandonné par son unité, il part à sa recherche à pied, parcourant des milliers de kilomètres, d’abord avec deux aides de camp mozambicains, puis complètement seul.

Le grand-père du réalisateur a vécu cette expérience extrême. À défaut d’en connaître les détails, le petit-fils les imagine. Et les traduit incidemment en hallucinations, en fantasmagories. Dans la tradition des récits « conradiens », mais avec la frontalité d’un cinéma de recherche contemporain, le film montre toutes sortes de franchissements irréversibles : perte des idéaux, adieux à l’innocence, basculement dans la sauvagerie, la déraison. Le corps frêle du soldat est ravagé par la fatigue, les drogues, la faim, la saleté. Ses rencontres prennent la texture des cauchemars ou des mirages. Le voilà prisonnier d’un village de femmes et d’enfants dont il ignore totalement le langage. Puis, marchant avec un Allemand qu’il menace de son fusil et qu’il tiendra pourtant dans ses bras, au moins un instant. Le cinéaste sait explorer les confins de chaque situation, la hideur d’un colonialisme enraciné, mais aussi l’envers imprévu de la haine ou de la terreur. En résultent une aventure à la fois esthétique et morale, un récit d’initiation radical.
MOSQUITO, Joao Nuno Pinto 2020 (aventure guerre)@@ (E)
Rêvant de grandes aventures et de défendre sa patrie, un jeune homme portugais s'enrôle dans l'armée durant la Première Guerre mondiale. Il est envoyé au front au Mozambique, en Afrique. Abandonn&eacu ...

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MOULIN ROUGE Baz Luhrmann 2001, Nicole Kidman, Ewan McGregor (musical)@@


A la fin du XIXe siècle, dans le Paris de la Belle Epoque, Christian, un jeune poète désargenté, s'installe dans le quartier de Montmartre et découvre un univers où se mêlent sexe, drogue et french cancan, mais se rebelle contre ce milieu décadent en menant une vie de bohème. Il rêve d'écrire une grande pièce, et le peintre Henri de Toulouse-Lautrec est prêt à lui donner sa chance.
MOULIN ROUGE Baz Luhrmann 2001, Nicole Kidman, Ewan McGregor (musical)@@ (E)
A la fin du XIXe siècle, dans le Paris de la Belle Epoque, Christian, un jeune poète désargenté, s'installe dans le quartier de Montmartre et découvre un univers où se mêlent sexe, drogue et f ...

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MR TURNER, Mike Leigh 2014, Timothy Spall, Paul Jesson (bio)@@


Artiste reconnu, membre apprécié quoique irrévérencieux de la Royal Academy of Arts, le peintre J.M.W. Turner peut compter sur le soutien indéfectible de son père qui est aussi son assistant. Il est aussi choyé par sa dévouée gouvernante. Il fréquente l'aristocratie, visite les bordels en quête de tendresse et nourrit son inspiration par ses nombreux voyages. A la mort de son père, profondément affecté, Turner ne veut plus voir personne. Sa vie change cependant quand il rencontre Sophia Booth.

TELERAMA
Autoportrait impressionniste de l’artiste en cochon grognon : Turner (1775-1851), peintre paysager porté peu à peu jusqu’aux limites du figuratif, devient pour Leigh le chroniqueur élégiaque d’un monde perdu. Timothy Spall est génial.

Du peintre anglais William Turner (1775-1851), Timothy Spall fait un presque obèse à la démarche de crapaud, visage grimaçant, grognements porcins à gogo. Comment, de tant de laideur, jaillit une beauté sans pareille… Dans ce récit fragmenté des vingt-cinq dernières années de sa vie, l’art de Turner est d’abord montré comme un métier. Pas sans analogie avec celui de cinéaste : repérages, croquis comme les esquisses d’un story-board, visite au marchand de couleurs comme on va chez le loueur de caméras.

Il est très vraisemblable que Mike Leigh, auteur des féroces Naked (1993) et Another year (2010) partage la misanthropie tranquille de son personnage. Tout au long du film, Turner ne trouve son accomplissement que face aux paysages qui vont l’inspirer — magnifiquement rendus par l’image de Dick Pope, qui a étudié les pigments utilisés par le peintre. Ou au milieu des éléments, le film attestant une légende selon laquelle Turner se serait attaché au mât d’un navire pour être au coeur d’une tempête. La beauté, la vérité du monde résident dans un ciel changeant que le soleil et les nuages recomposent en mille nouveaux contours. Mais certainement pas en l’homme : ni lui-même (« Quand je me regarde dans un miroir, je vois une gargouille »), ni ceux qu’il côtoie, dont la laideur morale accompagne parfois les déconfitures implacables du corps (comme cette servante, et maîtresse occasionnelle, au visage dévoré par le psoriasis). Par petites touches, Mr. Turner installe un sentiment poignant d’élégie. Cerné par la laideur, le peintre s’est entraîné à ne voir que la beauté. Une scène tire les larmes : il chante, d’une voix mal assurée, When I am laid in earth, tirée du Didon et Enée de Purcell. De l’ogre difforme sort la conscience d’un éden perdu. C’est bouleversant.
MR TURNER, Mike Leigh 2014, Timothy Spall, Paul Jesson (bio)@@ (E)
Artiste reconnu, membre apprécié quoique irrévérencieux de la Royal Academy of Arts, le peintre J.M.W. Turner peut compter sur le soutien indéfectible de son père qui est aussi son assistant. Il est ...

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MULHOLLAND DRIVE David Lynch 2001, Noami Watts,Laura Harring (thriller)@@@


Une femme brune reste amnésique après un accident de voiture. Elle erre dans les rues de Los Angeles dans un état second avant de se réfugier dans un appartement. Là, elle est découverte par Betty, une blonde saine du Midwest qui est venue dans la Cité des Anges à la recherche de la gloire en tant qu'actrice.

TELERAMA
David Lynch orchestre un vertigineux jeu de pistes dans les collines de Hollywood. Qu’on regarde ce film pour la centième fois ou pour la toute première, l’expérience est toujours troublante.

Roman d’amour dans la cité des rêves, hommage vitriolé à Hollywood, cauchemar éveillé d’amante délaissée, vertigineuse traversée des miroirs, le chef-d’œuvre lynchien est incrusté de références au cinéma classique : Sueurs froides, En quatrième vitesse, Gilda. Mais le scintillement des mythes et des citations n’empêche pas une somptueuse création romanesque.

Déstructuré en apparence, Mulholland Drive est aussi un film « normal », figuratif, dont on peut tirer l’histoire au clair (la première partie serait le songe ultime de l’héroïne de la seconde moitié). Un récit dont la mystérieuse faille médiane, sorte de trou noir, a influencé beaucoup de cinéastes depuis. Et dont les deux protagonistes figurent déjà parmi les plus belles apparitions du cinéma américain. Dans la bouche de Naomi Watts, dévorant des yeux Laura Elena Harring, ces mots galvaudés entre tous, « I’m in love with you », semblent prononcés pour la première fois sur un écran. Une déflagration sublime.

De Betty la blonde ingénue, aspirante actrice, et Rita la brune amnésique, voluptueuse accidentée, qui est l’élue des dieux hollywoodiens, qui est la fille perdue ? Rendez-vous sur les hauteurs de L.A. et dans les profondeurs de l’inconscient pour un grand film schizo et parano, grisant et vénéneux, qui fait un mal monstre et un bien fou.
MULLOLAND DRIVE David Lynch 2001, Naomi Watts, Diane Selwyn, Betty Elms, Laura Harring (thriller)@@@ (E)
Une femme brune reste amnésique après un accident de voiture. Elle erre dans les rues de Los Angeles dans un état second avant de se réfugier dans un appartement. Là, elle est découverte par Betty, ...

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MUNICH, Steven Spielberg 2005, Daniel Craig, Eric Bana (histoire)@@


Après le meurtre de onze athlètes israéliens et leur entraîneur aux Jeux Olympiques de 1972, le gouvernement israélien confie secrètement à Avner Kaufman une série de représailles stratégiques. A l'aide d'un conducteur, d'un faussaire, d'un fabricant de bombes et d'un ancien soldat, Avner mène une opération mondiale visant onze personnes. Comme les assassinats s'accumulent, Avner commence à douter de la moralité de ses actions.

TELERAMA
A Munich, pendant les jeux Olympiques de 1972, un commando de la faction palestinienne Septembre noir prenait en otages onze athlètes israéliens, qui allaient tous mourir. Munich est un film hanté par la violence. Comme son héros, Avner, prisonnier de son passé… Ce jeune agent du Mossad, chargé de diriger le commando qui éliminera les responsables de la tuerie, représente une sorte d’idéal pour Spielberg : il aime sa famille, son pays et s’engage à le défendre. Pourtant, Avner se trompe : ses bonnes intentions pavent son enfer intérieur.

Réveiller la conscience de ses personnages, c’est l’objectif de Spielberg, qui changea véritablement d’image avec ce film, loin du divertissement dont il était le maître. Il y met sa foi d’homme et d’homme d’images, s’emploie à arracher la violence des conventions où le cinéma la maintient : chaque fois qu’elle surgit, elle est authentiquement traumatisante. Si Spielberg plonge au cœur du conflit israélo-palestinien, ce n’est pas pour livrer un propos politique, mais pour défendre les valeurs qui sont les siennes.

On se souvient des larmes d’Oskar Schindler à la fin de La Liste de Schindler, désespérant de n’avoir pu sauver que les Juifs inscrits sur la liste. En sauver un de plus, c’était atteindre vraiment l’humain, l’unique. Le message est ici le même : retrouver l’humain derrière la liste.
MUNICH, Steven Spielberg 2005, Daniel Craig, Eric Bana (histoire terrorisme islam)@@ (E)
Après le meurtre de onze athlètes israéliens et leur entraîneur aux Jeux Olympiques de 1972, le gouvernement israélien confie secrètement à Avner Kaufman une série de représaille ...

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MY LADY, Richard Eyre 2017, Emma Thomson, Stanley Tucci, Fionn Whitehead (societe sante)@@@


Magistrate à la Haute Cour de Londres, Fiona est spécialiste en affaires familiales. Elle s’attache à faire primer « l’intérêt de l’enfant », comme le stipule le Children Act, voté au Royaume-Uni en 1989. À la veille d’un week-end, une requête urgente : un médecin demande à soigner de force un adolescent atteint de leucémie. Témoin de Jéhovah, Adam refuse toute transfusion sanguine. « L’intérêt » du jeune homme se trouve-t-il dans le respect de ses convictions religieuses ou dans la contrainte d’accepter le traitement médical qui pourrait lui sauver la vie ?

TELERAMA
Ian McEwan a lui-même adapté pour l’écran son court et magnifique roman sur la responsabilité individuelle. L’Intérêt de l’enfant, devenu My Lady — quel titre curieux… —, est le portrait poignant d’une femme confrontée, à l’aube de la soixantaine, à l’une des décisions les plus douloureuses de sa vie professionnelle, alors même que son mariage part en lambeaux. La finesse psychologique du romancier est illustrée sans fioritures par la sobre mise en scène de Richard Eyre, au prix, parfois, d’un certain statisme…

Ce sont les comédiens qui donnent au film son intensité. Face au troublant Fionn Whitehead (le jeune soldat de Dunkerque, remarquable), Emma Thompson livre une des performances les plus riches de sa carrière. Dans son jeu d’une précision millimétrée, la perfection technique, le contrôle du moindre geste, du moindre souffle ne brident jamais l’émotion ; ils la subliment.
MY LADY, Richard Eyre 2017, Emma Thomson, Stanley Tucci, Fionn Whitehead (societe sante)@@@ (E)
Magistrate à la Haute Cour de Londres, Fiona est spécialiste en affaires familiales. Elle s’attache à faire primer « l’intérêt de l’enfant », comme le stipule le Children Act, ...

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MYSTIC RIVER, Clint Eastwood 2003, Sean Penn, Tim Robbins, Laura Linney, Kevin Bacon (policier)@@


Boston, 1975. Jimmy, Sean et Dave sont trois amis d'enfance, mais un jour Dave est enlevé par deux hommes sous les yeux de ses deux amis impuissants. Les ravisseurs abusent sexuellement de Dave pendant quatre jours, jusqu'à ce que ce dernier réussisse à leur échapper.25 ans plus tard, alors que les trois amis ont suivi des voies différentes, leurs chemins vont à nouveau se croiser lors d'un autre événement tragique : le meurtre de Katie, la fille de Jimmy.
MYSTIC RIVER, Clint Eastwood 2003, Sean Penn, Tim Robbins, Laura Linney, Kevin Bacon (policier)@@ (E)
Boston, 1975. Jimmy, Sean et Dave sont trois amis d'enfance, mais un jour Dave est enlevé par deux hommes sous les yeux de ses deux amis impuissants. Les ravisseurs abusent sexuellement de Dave pendant quatre jours, jusqu'à ce ...

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N OUBLIE JAMAIS, Nick Cassavetes 2004, Ryan Gosling, Rachel McAdams (societe)@@@


Dans les années 1940 en Caroline du Sud, Noah Calhoun, ouvrier d'usine, et Allie, une fille riche, sont désespérément amoureux. Mais ses parents n'approuvent pas. Lorsque Noah part servir pendant la Seconde Guerre mondiale, cela semble marquer la fin de leur histoire d'amour.

TELERAMA
On devine ce que doit être Les Pages de notre amour, de Nicholas Sparks : un roman de gare. Nick Cassavetes, réalisateur honnête qu'on avait cru doué (Décroche les étoiles, She's so lovely), l'a honnêtement transposé pour en faire un honnête roman-photo... Tous les jours, dans cet hospice luxueux, le vieux Duke raconte à une dame, atteinte de la maladie d'Alzheimer, une histoire qu'elle oublie aussi vite. La même histoire. Une histoire d'amour, évidemment. Celle d'Allie et Noah.

Années 40. Le sud des Etats-Unis. Allie est jeune, riche, gâtée : presque une héroïne de Scott Fitzgerald. Noah est pauvre, aimé par un père magnifique (Sam Shepard) et amoureux d'Allie pour la vie. Lorsque la société les sépare, il lui écrit une lettre par jour pendant un an, toutes dérobées par la mère de la jeune fille (Joan Allen, superbe en marâtre snob). Mais un jour, sur le point d'épouser le Jules parfait, Allie retrouve son Jim...

On devrait être en larmes. On n'est ému qu'à la fin, lors des scènes entre James Garner et Gena Rowlands. Grâce à elle. Parce qu'elle a été l'épouse de John Cassavetes, qu'elle est la mère du réalisateur et qu'elle parviendrait à être magique en récitant l'annuaire.

Le reste, précisément, est un brin téléphoné. Et esthétisant : envols d'oiseaux, couchers de soleil rougeoyants, etc. Rachel Mc Adams (Allie jeune) serait charmante sans ses rires répétés, donc agaçants. Ryan Gosling, en revanche, est une vraie révélation. Toujours juste, en dépit de la ridicule barbe dont on l'a affublé dans la deuxième partie, sans doute pour le vieillir un peu.
N OUBLIE JAMAIS, Nick Cassavetes 2004, Ryan Gosling, Rachel McAdams (societe)@@@ (E)
Dans les années 1940 en Caroline du Sud, Noah Calhoun, ouvrier d'usine, et Allie, une fille riche, sont désespérément amoureux. Mais ses parents n'approuvent pas. Lorsque Noah part servir pendant la Seconde Guerr ...

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NANNY MAC PHEE, Kirk Jones 2006, Colin Firth, Emma Thomson (fantastique jeunesse)@@


Depuis la disparition de son épouse, le brave M. Brown a bien du mal avec ses sept enfants. Il faut dire que de l'aîné à la petite dernière, tous font de la maisonnée un véritable enfer. En un rien de temps, ils sont parvenus à décourager 17 candidates au poste à hauts risques de gouvernante. Mais il ne va pas en aller de même avec Nanny McPhee, la nouvelle postulante aussi effrayante qu'énigmatique.

TELERAMA
Une nounou dotée de pouvoirs magiques arrive dans une famille de sept enfants qui mènent la vie dure à leur pauvre père, veuf et terrorisé par une vieille tante autoritaire. Emma Thompson brille par son humour et son charme.

La 87e gouvernante des insupportables gamins Brown vient de rendre son tablier. Elle a cru que les six gamins avaient rôti et mangé leur petite sœur de quelques mois… Dépassé par la situation depuis la mort de sa femme, Mr Brown, gentil employé des pompes funèbres, voit alors débarquer du ciel une nounou providentielle : Nanny McPhee… À savoir Emma Thompson, qui a écrit ce scénario inspiré d’une série anglaise, et en a conservé le charme (faussement) naïf et l’imagerie colorée.

Pour cet avatar de Mary Poppins, l’actrice s’est affublée de verrues, d’un nez d’ivrogne et de dents de lapin qui, curieusement, disparaissent progressivement dès lors que les gamins apprennent à lui obéir. Elle embellit quand les autres se bonifient, en quelque sorte. On passera sur le rose bonbon du conte pour quelques scènes à la méchanceté plus incisive et pour les moments cocasses où l’humour l’emporte sur le sentimentalisme. C’est lorsqu’il vise franchement le burlesque que le réalisateur s’amuse et nous amuse le plus.
NANNY MAC PHEE, Kirk Jones 2006, Colin Firth, Emma Thomson (fantastique jeunesse)@@ (E)
Depuis la disparition de son épouse, le brave M. Brown a bien du mal avec ses sept enfants. Il faut dire que de l'aîné à la petite dernière, tous font de la maisonnée un véritable enfer. En un ...

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NAPOLEON, Ridley Scott 2023, Joaquin Phoenix, Vanessa Kirby (histoire)@@


Les origines de Napoléon et de son ascension aussi impitoyable que rapide, depuis sa promotion à l'époque de la Révolution jusqu'à ses derniers jours, à travers le prisme de sa relation addictive et explosive avec sa femme et unique amour, Joséphine.

TELERAMA
Hormis de spectaculaires batailles, ce biopic lourdingue sur l’empereur au bicorne est une aberration.
Après Moïse et Christophe Colomb, pourquoi pas Napoléon ? Ce n’est pas la modestie qui étouffe Ridley Scott. Toute proportion gardée, on jurerait qu’il s’est un peu reconnu dans la folie des grandeurs de l’Empereur, dans son manque certain d’humour et son art de mettre en scène la guerre. Les batailles, c’est à peu près la seule chose digne d’être sauvée. Celle, victorieuse, d’Austerlitz, avec ses soldats russes encerclés puis piégés au-dessus des étangs gelés. Mais aussi la grande débâcle de Waterloo, révélant des Britanniques parfaitement organisés, grâce à la formation en carrés de leur infanterie. Les amateurs du Prussien Carl von Clausewitz ou des parties de Risk apprécieront.

Un génie de la stratégie militaire et un envahisseur sanguinaire, voilà à quoi s’arrête ce portrait du général au bicorne. C’est insuffisant. Et désinvolte quant à la vérité factuelle – les tirs au canon sur les pyramides d’Égypte font partie des premières inexactitudes relevées par les historiens. Rien sur la politique de Napoléon en France, sa gouvernance, ses tactiques, son despotisme complexe ?

Un portrait qui frise la farce
Le film dure pourtant deux heures et quarante minutes, mais ne fait qu’aligner des dates, en survolant de manière très superficielle ce qu’elles recouvrent, comme dans une bande-annonce. Le siège de Toulon, en 1793 (première victoire décisive), le coup d’État de 1799, le rôle de Premier consul, le sacre d’Empereur… Un seul autre personnage se détache, celui de l’épouse, Joséphine de Beauharnais (Vanessa Kirby), montrée comme une forte tête, capable de lui résister. Mais même cette impératrice, forcée à divorcer, n’existe pas vraiment, sinon comme un fantasme projeté par Napoléon, qui lui écrit des lettres enflammées – et dénuées de la moindre poésie. Ce qu’elle ressent, ce qu’elle pense ne sont jamais fouillés.

On se demande d’ailleurs si la dame l’aime vraiment, ce nabot mal poli. Et comment le pourrait-elle, tant Ridley Scott fait de l’Aigle un laideron, un tyran quasiment autiste et un piètre amant. Le portrait, chargé, frise la farce involontaire. L’utilisation de la langue de Shakespeare dans la bouche du Corse pleurard très attaché à sa maman n’arrange rien. Pas plus que l’interprétation de Joaquin Phoenix – impossible de voir en lui Napoléon, on ne voit que l’acteur (ou le chanteur Serge Lama ?), figé dans son rôle. Bref, si l’on était cocardier, on pourrait soupçonner une opération téléguidée par les services secrets britanniques…


NAPOLEON, Ridley Scott 2023, Joaquin Phoenix, Vanessa Kirby (histoire)@@ (E)
Les origines de Napoléon et de son ascension aussi impitoyable que rapide, depuis sa promotion à l'époque de la Révolution jusqu'à ses derniers jours, à travers le prisme de sa relation addictive et ...

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NAPOLEON, Yves Simoneau2002, Isabella Rosselini, Christian Clavier, Gerard Depardieu (saga bio)@@


En 1818 à Sainte-Hélène, Napoléon, en exil, jette un regard empreint de nostalgie sur son passé. En 1795, alors jeune général, il mate une émeute royaliste et, à tout juste 27 ans, épouse la belle Joséphine de Beauharnais. Il part aussitôt en Italie combattre les Autrichiens et revient au pays auréolé d'une éclatante victoire. Ambitieux, il se lance dans la campagne d'Egypte. L'opération s'avère être un échec, mais les découvertes des scientifiques qu'il a pris soin d'emmener avec lui font de cette défaite militaire une odyssée de l'esprit. De retour en France, et avec l'aide de ses frères Joseph et Lucien, ainsi qu'avec le soutien de Fouché et des généraux, il fomente un coup d'Etat...

TELERAMA
Exilé à Sainte-Hélène, Napoléon se souvient. Sa première rencontre avec Joséphine de Beauharnais, son ascension au sein de l’armée... Christian Clavier incarne Bonaparte avec une inhabituelle sobriété.

Ne barguignons pas : décors, interprétation, dialogues, mise en image, rythme, tout concourt à rendre divertissant ce Napoléon. La fiction est conforme à sa légende et à l'idée qu'une majorité de Français se font de lui, quand il n'était encore que Bonaparte : ambitieux et conquérant, prompt à verser le sang — impossible de l'oublier —, mais d'abord au service de la République. Déjà pas très démocrate, Bonaparte, mais, comme il le souligne : « J'aime l'ordre, je suis républicain. »

Il y a quatorze ans, on n'attendait pas de cette évocation qu'elle ébranlât la statue du Petit Caporal que les siècles nous ont livrée. France 2, productrice du téléfilm, voulait avant tout montrer qu'elle pouvait faire preuve d'autant de ressources et d'inspiration que TF1. En l'occurrence, Napoléon est plus fluide, moins façonné à la hache que le Monte-Cristo et le Balzac réalisés par Josée Dayan et diffusés sur la Une à la fin des années 1990. Yves Simoneau, qui maîtrise plutôt bien les scènes de foule, multiplie les tête-à-tête entre Bonaparte et Joséphine, Bonaparte et Fouché, Bonaparte et Talleyrand, propices à des répliques historiques et à des numéros d'acteur attendus. Et Clavier ? Il intériorise son rôle, joue dans la sobriété ; lui restent quelques scories de fébrilité à la de Funès, reflétant peut-être celle du héros. Quant à Anouk Aimée, elle est délicieuse dans le rôle inattendu de Letizia, mère de Bonaparte.
NAPOLEON, Yves Simoneau2002, Isabella Rosselini, Christian Clavier, Gerard Depardieu (mini serie saga bio)@@ (E)
En 1818 à Sainte-Hélène, Napoléon, en exil, jette un regard empreint de nostalgie sur son passé. En 1795, alors jeune général, il mate une émeute royaliste et, à tout juste 27 a ...

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NATURAL LIGHT, Denes Nagy 2021, Ferenc Szabó, László Bajkó (guerre)@@


En 1943, les soldats du Troisième Reich sont parvenus à leurs fins en occupant l'Union soviétique. Sur place, la révolte gronde, et Semetka, d'origine hongroise, oeuvre avec son unité spéciale pour mettre les partisans russes hors d'état de nuire. Au cours d'une opération, son commandant est tué.

TELERAMA
URSS occupée, Seconde Guerre mondiale. Un sous-lieutenant de l’armée hongroise est chargé de traquer les partisans russes. Un film obscur aux cadres somptueux.

Peu de paroles dans ce monde de sons et de sensations. La boue, la faim, la menace, mais aussi l’attente, le vide, marquent cette guerre d’occupation, où l’ennemi reste invisible. C'est une page d’histoire méconnue. De 1941 à 1944, une partie de l’URSS est sous occupation allemande. L’armée hongroise, alliée de l’Allemagne, a pour mission de maintenir l’ordre dans les campagnes reculées et de traquer les partisans russes. Semetka, un paysan hongrois enrôlé comme sous-lieutenant, mène une unité vers un village isolé. Cet antihéros opaque et taciturne, seul personnage qui se détache vraiment, sert de passeur, dans ce premier long métrage de fiction à la mise en scène très maîtrisée. Dénes Nagy compose des plans-séquences somptueux, des cadres envoûtants, dominés par le clair-obscur, la grisaille, les tons bruns et kaki. Et pour affermir le réalisme, celui qui vient du documentaire a fait appel à des non-professionnels — c’est un défilé impressionnant de trognes, de gueules creusées. Les soldats progressent dans une forêt de bouleaux, longent un fleuve. Peu de paroles dans ce monde de sons et de sensations. La boue, la faim, la menace, mais aussi l’attente, le vide, marquent cette guerre d’occupation, où l’ennemi reste invisible.

Force d’âme et passivité coupable
Lorsque la troupe hongroise arrive dans le village, elle y prend ses aises, non sans interroger, harceler, isoler des habitants suspects. Semetka dirige certaines opérations, en donnant cette étrange impression de se tenir à distance. Aurait-il plus de scrupules que les autres ? Tenter de déceler, à travers son visage impassible mais au regard triste, des traces salutaires d’humanité, voilà ce à quoi s’attelle Dénes Nagy. Un moment, l’homme ne dit rien sur une jeune partisane qu’il entraperçoit nichée dans une souche d’arbre. Mais plus tard, il tait aussi un massacre atroce commis par les siens. Oscillation entre force d’âme et passivité coupable, Natural Light fait de ce soldat ordinaire un symbole terrible de la confusion engendrée par toute guerre.
NATURAL LIGHT, Denes Nagy 2021, Ferenc Szabó, László Bajkó (guerre)@@ (E)
En 1943, les soldats du Troisième Reich sont parvenus à leurs fins en occupant l'Union soviétique. Sur place, la révolte gronde, et Semetka, d'origine hongroise, oeuvre avec son unité spéciale pour ...

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NE TE RETOURNE PAS, Marina De Van 2009, Sophie Marceau, Monica Bellucci (societe)@@


Jeanne, plongée dans l'écriture d'un premier roman, constate des changements mystérieux autour d'elle et voit son corps se transformer. Son entourage ne semble pas s'en apercevoir. Troublée, elle découvre chez sa mère une photographie qui la met sur la trace d'une femme, en Italie. Jeanne, désormais transformée, y trouvera la clef d'un étrange passé.

TELERAMA
C'est en cinéaste plasticienne que la réalisatrice mène une drôle d’enquête, en France puis en Italie, autour d’un trauma d’enfance. Comme dans le cubisme de Picasso ou les toiles de Bacon, les visages se confondent, s’enchevêtrent. Cette histoire sacrilège (un visage de star, c’est un peu sacré) fait peur et fait rire. Compétition redoutable entre deux actrices, schizophrénie galopante, analyse psy sauvage, on peut interpréter à sa guise cet objet baroque, hirsute et grotesque. Qui rappelle Cronenberg ou Almodóvar, mais surtout ces polars italiens, les gialli. Malgré quelques travers de scénario, le film reste un prototype stimulant de cinéma figuratif et défiguré.
NE TE RETOURNE PAS, Marina De Van 2009, Sophie Marceau, Monica Bellucci (societe)@@ (E)
Jeanne, plongée dans l'écriture d'un premier roman, constate des changements mystérieux autour d'elle et voit son corps se transformer. Son entourage ne semble pas s'en apercevoir. Troublée, elle découvre ...

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NEUILLY SA MERE, Gabriel Julien-Laferrière 2009, Samy Seghir, Denis Podalydès, Joséphine Japy (societe)


Sami Benboudaoud, 14 ans, vit heureux avec ses potes dans sa cité de Châlon. Hélas, le destin l'arrache un jour à son paradis, et le propulse dans l'enfer de Neuilly-sur- seine ! Là, il est confié à sa tante Djamila, qu'il rencontre pour la première fois, et à son mari, Stanislas de Chazelle, héritier d'une vieille famille française extrêmement rigide sur les bonnes manières.

TELERAMA
Un petit Beur marrant et sympa est contraint de vivre à Neuilly… Comédie qui remet au goût du jour une intrigue vieillotte et boulevardière. Artificiel.

Derrière ce titre très mode se dissimule, à peine remise au goût du jour, une comédie de boulevard, comme on en écrivait et en filmait jusque dans les années 1970 : Les J3, Les portes claquent, A nous les petites Anglaises... Deux clans, caricaturaux, s'opposent : le petit beur de Chalon, mignon, sympa, marrant, et les gens de Neuilly, crétins, hystériques et snobs. Le père de famille fait une crise si on coupe la salade avec un couteau, et son fils rêve de devenir président de la République...

Comme dans le temps, des stars amusées apparaissent, le temps d'un éclair : François-Xavier Demaison en curé footeux, Balasko en principale de collège, Galabru en sénateur... Denis Podalydès et Valérie Lemercier, eux, semblent ravis de s'envoyer des « connasse » et des « enculé » à la gueule. Cinématographiquement, c'est le minimum syndical, mais le film a fait un triomphe en salles, avec des répliques devenues cultes, style « ma chambre, tu l'aimes ou tu la quittes »...
NEUILLY SA MERE, Gabriel Julien-Laferrière 2009, Samy Seghir, Denis Podalydès, Joséphine Japy (societe) (E)
Sami Benboudaoud, 14 ans, vit heureux avec ses potes dans sa cité de Châlon. Hélas, le destin l'arrache un jour à son paradis, et le propulse dans l'enfer de Neuilly-sur- seine ! Là, il est confié &a ...

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NI JUGE NI SOUMISE, Jean Libon et Yves Hinant 2017, Anne Gruwez, Serge Graide, Marc Slavic (societe)@@


Deux documentaristes du magazine belge “Strip-tease” ont suivie pendant trois ans une juge d’instruction à la langue bien pendue et au cœur bien accroché. Fascinant.
"Ni Juge, ni soumise" est le premier long-métrage StripTease, émission culte de la télévision belge. Ce n'est pas du cinéma, c'est pire.

TELERAMA
Au volant de sa 2 CV bleu pervenche, elle sillonne Bruxelles, sa ville, d’une scène de crime à l’autre. « Dans cet immeuble-là, j’ai eu une décapitation… Ici, un triple homicide. » Caustique comme Miss Marple, capable de sortir une blague dans les situations les plus éprouvantes, Anne Gruwez aurait pu être un truculent personnage de fiction. Elle est pourtant une authentique juge d’instruction à la langue bien pendue et au cœur bien accroché, que Jean Libon et Yves Hinant, respectivement le créateur et l’un des réalisateurs du magazine belge Strip-tease, ont suivie pendant trois ans après lui avoir déjà consacré deux fameux épisodes télévisés. Entre les auditions, toutes plus fascinantes les unes que les autres, la magistrate enquête sur une affaire classée depuis vingt ans : deux prostituées assassinées dont il s’agit de retrouver les clients grâce au contenu d’un vieux sac-poubelle plein de préservatifs, conservé comme un Rembrandt dans les sous-sols du palais de justice de Bruxelles.

À chaque instant, le sordide côtoie la misère… « C’est souvent dans l’histoire d’un crime qu’on peut voir à la loupe la société dans laquelle on patauge », tel est le credo de cette variante belge et surréaliste du Délits flagrants de Raymond Depardon.
NI JUGE NI SOUMISE, Jean Libon et Yves Hinant 2017, Anne Gruwez, Serge Graide, Marc Slavic (societe)@@ (E)
Deux documentaristes du magazine belge “Strip-tease” ont suivie pendant trois ans une juge d’instruction à la langue bien pendue et au cœur bien accroché. Fascinant.
"Ni Juge, ni soumise" ...

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NIGHT AND DAY James Mangold 2010, Tom Cruise, Cameron Diaz


Quand June Havens drague son charmant voisin dans un avion quittant le Kansas, elle ne sait pas qu'elle s'embarque dans une aventure internationale. L'homme en question, Roy Miller, est un agent secret sous couverture.

TELERAMA
James Mangold s’attaque au film d’espionnage avec Tom Cruise dans le rôle d’un James Bond survitaminé et Cameron Diaz dans celui de la ravissante idiote. Un concentré d’ironie et d’énergie.

Ce mélange savoureux de comédie romantique et d’espionnage a ce quelque chose qui explique et n’explique rien… Roy Miller (Tom Cruise), mâchoire carrée et sourire en coin, possède un objet que le FBI veut récupérer et qu’il planque à l’aéroport de Wichita, Kansas, dans les bagages d’une inconnue. Puis il élimine la dizaine de passagers patibulaires de l’avion dans lequel ils ont pris place, et se pose sans encombre, ou presque, dans un champ de maïs…

Au fil de cette improbable odyssée, les paysages les plus divers (Espagne, Autriche, Jamaïque…) se succèdent sans transition. Parfois, on frise la saturation, mais ces scènes exotiques et ultra violentes, vécues par le héros comme des promenades de santé, contribuent à semer un doute plaisant. Et si les réveils comateux de Cameron Diaz aux quatre coins du globe n’étaient que des fantasmes ? Et si ce blockbuster n’était qu’un parfait trompe-l’œil ?
NIGHT AND DAY James Mangold 2010, Tom Cruise, Cameron Diaz (aventure)@@ (E)
Quand June Havens drague son charmant voisin dans un avion quittant le Kansas, elle ne sait pas qu'elle s'embarque dans une aventure internationale. L'homme en question, Roy Miller, est un agent secret sous couverture.

TELERAMA

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NIGHT CALL, Dan Gilroy 2014, Jake Gyllenhaal, Rene Russo, Riz Ahmed, Bill Paxton (thriller)@@


Oiseau de nuit asocial, Lou fait une halte sur le site d'un accident de la route. Fasciné par le travail des caméramans pigistes guidés sur les lieux par les radars de la police, le jeune voleur décide de faire de ce métier sa nouvelle vocation.

TELERAMA
Avant d’être traduit de l’anglais en anglais… Night Call s’appelait Nightcrawler , « ver de terre » : le genre de vermine qui se repaît des cadavres. Un soir, à Los Angeles, Lou, un voleur miteux, découvre sa vocation. En tombant par hasard sur un accident de la circulation, il repère des cameramen : ce job est fait pour lui !

Ce portrait d’un « filmeur en série » tient, en grande partie, à la performance d’un Jake Gyllenhaal sans âge, amaigri, indéchiffrable, onctueux et sournois. Car, devenu le meilleur de tous les charognards qui traquent le fait divers, il n’est pas simplement cynique ou vénal. C’est un authentique sociopathe. À travers cette figure dérangeante, le film ne s’attaque pas seulement au commerce du voyeurisme. Il épingle aussi le discours agressif et aliénant du management et l’avidité moderne — gloire à ceux qui sont prêts à tout, vraiment tout… Pour son premier long métrage, Dan Gilroy filme Los Angeles comme on le voit rarement : une ville dont les lumières vacillent, un organisme infecté par le plus contemporain des monstres de cinéma.
NIGHT CALL, Dan Gilroy 2014, Jake Gyllenhaal, Rene Russo, Riz Ahmed, Bill Paxton (thriller)@@ (E)
Oiseau de nuit asocial, Lou fait une halte sur le site d'un accident de la route. Fasciné par le travail des caméramans pigistes guidés sur les lieux par les radars de la police, le jeune voleur décide de faire d ...

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NO COUNTRY FOR OLD MAN, Joel and Ethan Coen 2007, Ed Tom Bell, Anton Chigurh (western)@@@


A la frontière qui sépare le Texas du Mexique, les trafiquants de drogue ont depuis longtemps remplacé les voleurs de bétail. Lorsque Llewelyn Moss tombe sur une camionnette abandonnée, cernée de cadavres, il ne sait rien de ce qui a conduit à ce drame. Quand il prend les deux millions de dollars qu'il découvre à l'intérieur du véhicule, il n'a pas la moindre idée de ce que cela va provoquer. Moss a déclenché une réaction en chaîne d'une violence inouïe.

TELERAMA
En grande forme, les frères Coen revisitent le mythe de l’Ouest américain. Dingo et terrifiant.
D'emblée, les cadavres pleuvent. Le premier est celui d’un jeune shérif, étranglé sauvagement par un type bizarre au regard fou, qui trimballe une lourde bouteille (d’oxygène ?). Puis c’est un carnage au milieu de nulle part : plusieurs pick-up criblés de balles autour desquels gisent une demi-douzaine de corps, bilan sanglant d’un gros deal de came qui a mal tourné…

Les Coen sont au meilleur de leur forme dans un genre de film noir bien à eux, cocktail improbable d’angoisse, d’humour absurde et d’esquisse philosophique qui a fait le sel de Fargo et de The Barber. Chez eux, la terreur va de pair avec le grotesque, mais elle monte crescendo. Vers la fin, le film ralentit, gagné par une lenteur mélancolique, une méditation qui n’a plus rien de sarcastique. On voit alors se dessiner le portrait d’un homme qui ne reconnaît plus son pays ni son père. Un homme hanté par la perte.
NO COUNTRY FOR OLD MAN, Joel and Ethan Coen 2007, Ed Tom Bell, Anton Chigurh (western)@@@ (E)
A la frontière qui sépare le Texas du Mexique, les trafiquants de drogue ont depuis longtemps remplacé les voleurs de bétail. Lorsque Llewelyn Moss tombe sur une camionnette abandonnée, cernée de ca ...

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NON STOP, Jaume Collet-Serra 2014, Liam Neeson, Julianne Moore, Scoot McNairy (thriller)@


Responsable de la sécurité des passagers, l'agent fédéral Bill Marks voyage beaucoup bien qu'il déteste l'avion. Mais c'est son métier et aujourd'hui il est bien obligé d'embarquer sur ce vol pour Londres. Alors qu'il survole l'Atlantique, il reçoit un SMS provenant d'un autre passager qui lui annonce que quelqu'un va mourir, sauf si l'on effectue un virement de 150 millions de dollars sur un compte en Suisse.

TELERAMA
Jaume Collet-Serra fait dans le film de genre : après “Esther” et “Sans identité”, le voilà aux manettes d’un thriller aérien... Classique et efficace.

Depuis le 11 Septembre, le thriller aérien a prospéré à Hollywood, tout comme la profession de commandant de bord. En l’occurrence, c’est Liam Neeson qui est chargé de la sécurité de ce vol New York-Londres. Il dispose d’une poignée d’heures pour identifier le terroriste parmi les passagers. Le film exploite à fond la paranoïa ambiante et l’espace confiné à bord de l’avion. Ce suspense est correctement mené : le spectateur n’a jamais d’avance sur le flic.

Alors qu'il effectue un vol entre New York et Londres, Bill Marks, un officier de la police de l'air qui déteste prendre l'avion, reçoit un message sur son téléphone, une ligne a priori sécurisée. L'inconnu, qui dit se trouver parmi les 146 passagers, menace d'assassiner une personne toutes les 20 minutes si on ne lui remet pas 150 millions de dollars. D'abord incrédule, Bill Marks le prend au sérieux quand un premier passager est retrouvé mort dans les toilettes. Alors qu'il tente de trouver le terroriste, on l'accuse de vouloir détourner l'avion. Marks tente de déjouer le piège dans lequel il est tombé, alors que l'armée est sur le point d'intervenir...
NON STOP, Jaume Collet-Serra 2014, Liam Neeson, Julianne Moore, Scoot McNairy (thriller)@@ (E)
Responsable de la sécurité des passagers, l'agent fédéral Bill Marks voyage beaucoup bien qu'il déteste l'avion. Mais c'est son métier et aujourd'hui il est bien obligé d'embarquer sur ce vol ...

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NOPE, Jordan Peele 2022, Daniel Kaluuya, Keke Palmer (science fiction)@@


Les habitants d'une vallée perdue du fin fond de la Californie sont témoins d'une découverte terrifiante à caractère surnaturel qui affecte humains et animaux. Les gérants d'un ranch de chevaux tentent de comprendre ce phénomène mystérieux alors que le propriétaire d'un parc à thème tente d'en tirer profit.

TELERAMA
Dans un Far West désarçonnant, un ovni aspire tout, dès lors qu’on le regarde. Une métaphore originale et efficace sur les dangers de la société du spectacle.
Méfiez-vous des nuages. En particulier de ce qui se cache à l’intérieur… Une mystérieuse menace plane au-dessus d’un ranch californien perdu en pleine campagne. C’est létal, ni tout à fait organique, ni tout à fait technologique, ça vient d’un autre monde pour semer la terreur.

Après avoir passé le racisme endémique de la société américaine à la moulinette du cinéma d’épouvante (Get Out, très applaudi en 2017), enchaîné avec un thriller sur l’horreur du conformisme dans Us, en 2019, le réalisateur Jordan Peele revient avec un film-ovni, à tous les sens du terme. D’abord parce qu’il s’agit bien d’une entité extraterrestre, d’une rencontre du troisième type encore plus énigmatique (et inquiétante) que celle qu’imaginait Steven Spielberg en 1977. Ensuite parce que ladite entité, entre soucoupe volante, méga tube digestif et grand prédateur, hante une production éminemment étrange. Où un gaillard taiseux (Daniel Kaluuya, qui était déjà la vedette de Get Out), éleveur de chevaux en perpétuelle bisbille avec sa sœur (la pétulante Keke Palmer), se retrouve à l’épicentre d’un genre presque neuf, voire expérimental : l’horreur méditative. Place aux grands espaces creusés de silence, à un parc d’attractions miteux sur le thème du western, au bruit blanc des appareils électriques avant chaque attaque de la « chose »…

Une grande métaphore de la société du spectacle
Cette dernière fonctionne comme un aspirateur aérien géant, arrachant hommes, bêtes et objets à la pesanteur pour les recracher sous forme de pluie acérée et sanguinolente (grand déluge de vomi cosmique sur la maison des héros). Or l’ovni sauvage ne devient aspirateur que quand il est regardé, et tout le monde veut tirer profit des images du phénomène, par tous les moyens, des téléphones portables aux caméras de surveillance, en passant par les vieilles bobines de films. Jordan Peele offre ainsi une grande métaphore sur la société du spectacle et sur la fascination pour les images, dans ce qu’elle a de plus dangereux (un vide abstrait, qui gobe et digère tout ce qui passe à sa portée), mais aussi de plus mystérieux : le film rend un hommage, un brin cinglé, à la puissance onirique du cinéma. Avec, aussi, une réappropriation militante et culturelle de ses mythes. Les personnages principaux de l’aventure sont ainsi des cow-boys noirs, tout comme l’était le premier cavalier hollywoodien imprimé sur pellicule, que l’on aperçoit sur d’authentiques images d’archives…
NOPE, Jordan Peele 2022, Daniel Kaluuya, Keke Palmer (maritime science fiction)@@ (E)
Les habitants d'une vallée perdue du fin fond de la Californie sont témoins d'une découverte terrifiante à caractère surnaturel qui affecte humains et animaux. Les gérants d'un ranch de chevaux tent ...

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NOS FRANGINS, Rachid Bouchareb 2022, Reda Kateb, Lyna Khoudri (societe)@@


La nuit entre le 5 et le 6 décembre 1986, Malik Oussekine, étudiant de vingt-deux ans, est mort à la suite d'une intervention de la police, alors que Paris était secoué par des manifestations estudiantines contre une nouvelle réforme de l'éducation. Le ministère de l'intérieur est d'autant plus enclin à étouffer cette affaire, qu'un autre français d'origine algérienne a été tué la même nuit par un officier de police.

TELERAMA
Le meurtre d’un jeune d’origine algérienne par un policier, la même nuit que la mort de Malik Oussekine.... L’autopsie sidérante d’une colère.
Bien malgré lui, Malik Oussekine fait partie de l’Histoire. Et tous ceux qui, de près ou de loin, ont vécu le mouvement de 1986 contre la loi Devaquet et la mort de ce garçon doux, à la suite de violences policières, retiendront à jamais son nom. Mais qui se souvient d’Abdel Benyahia ? Ce jeune Français de 20 ans est décédé la même nuit que Malik, à Pantin, à la suite d’une bavure — le policier, ivre, qui lui a tiré dessus à bout portant, n’était pas en service. Mettre en lumière ce drame étouffé à l’époque et le relier à l’autre, retentissant, voilà la force de Nos frangins, reconstitution bouleversante de ces événements.

C’est un inspecteur de l’IGS (la police des polices), qui fait le lien entre ces deux affaires. Personnage créé de toutes pièces, Mattei (Raphaël Personnaz) enquête pour en savoir plus sur Malik et doit retarder l’annonce du décès d’Abdel. Il paraît lui-même accablé par cette lourde tâche, on dirait un revenant ou un messager de la mort, complice du mal malgré lui. Entre passages à la morgue, commissariat et bureaux sinistres, l’ambiance générale du film est funèbre et le récit, volontairement éclaté. Le déroulé exact de la nuit du 5 au 6 novembre 1986 se fait en plusieurs étapes, incluant des allers-retours dans le temps.

Rachid Bouchareb, réalisateur de “Nos frangins” : “Le cinéma permet le concret, le public peut s’emparer du film et débattre”

Les deux martyrs ont des points communs, notamment leur origine algérienne. Mais leurs familles respectives diffèrent beaucoup. Celle de Malik est un cas parfait d’intégration. Le grand frère, Mohammed (Reda Kateb), tiré à quatre épingles, gagne bien sa vie, connaît ses droits. Sa sœur, Sarah (Lyna Khoudri), vit avec un policier. Des citoyens français modèles. C’est vrai aussi de Malik, l’étudiant, qui se trouvait au Quartier latin la nuit du 5 au 6 décembre, sans lien avec les événements. Et dont on apprend qu’il voulait se convertir au catholicisme et devenir prêtre. Abdel, lui, vient de la banlieue, appartient à la classe laborieuse et humble. Son père (Samir Guesmi, émouvant, en homme pétrifié dans sa retenue) travaille dur comme garagiste. Il fait partie de cette génération d’immigrés qui cherche à passer inaperçue, et rase les murs. Il ne maîtrise pas totalement le français, il soupçonne qu’on lui cache quelque chose, mais courbe l’échine.

Difficile de ne pas être en colère
Pour mettre en perspective les destins parallèles de ces deux familles, Rachid Bouchareb et Kaouther Adimi (coscénariste) ont eu la bonne idée d’intégrer un grand nombre d’images d’archives, certaines connues. En les utilisant comme des éléments dramatiques à part entière, à même d’éclairer et de faire avancer l’action. Ce sont des bouffées de souvenirs qui remontent alors. En vrac : Noël Mamère au JT, les « voltigeurs », motocyclistes tabassant les passants, le discours de Charles Pasqua (« Gauchistes et anarchistes de tout poil et de toutes nationalités…  »), François Mitterrand se rendant auprès de la famille Oussekine, les manifestations d’ampleur nationale, le commentaire consternant de Robert Pandraud, ministre délégué à la sécurité (« Si j’avais un fils sous dialyse, je l’empêcherais de faire le con la nuit »), le témoignage décisif d’un habitant de l’immeuble, au 20 de la rue Monsieur-le-Prince…

Difficile de ne pas être en colère. Surtout lorsque Rachid Bouchareb fait résonner Mala vida, le titre de la Mano Negra, raccord avec la contestation de cette époque. Nos frangins suggère que des problèmes demeurent, hélas, qu’une partie de la jeunesse d’aujourd’hui est toujours sacrifiée. Dépositaire d’une mémoire collective, le film reste néanmoins toujours digne, dans une forme de recueillement. Un slogan fort, entraperçu sur une banderole d’époque, le résume très bien : « Le chagrin et la fierté ».
NOS FRANGINS, Rachid Bouchareb 2022, Reda Kateb, Lyna Khoudri (societe)@@ (E)
La nuit entre le 5 et le 6 décembre 1986, Malik Oussekine, étudiant de vingt-deux ans, est mort à la suite d'une intervention de la police, alors que Paris était secoué par des manifestations estudiantines ...

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NOS JOURS HEUREUX, Olivier Nakache et Eric Toledano 2006, Omar Sy (comique sentimental)@@


Vincent Rousseau dirige pour la première fois une colonie de vacances et se retrouve plongé pendant trois semaines dans l'univers des colos avec petites histoires et gros soucis à la clef ! Dès le départ en train, les enfants sont ingérables : l'une a perdu sa valise, l'autre assomme tout le monde de questions.

TELERAMA
C’est la tendresse filiale qui donne un supplément d’âme à cette comédie de vacances un peu stéréotypée. Les rapports que le héros, Vincent, animateur-chef (Jean-Paul Rouve), entretient avec son retraité de père (Jacques Boudet) ont des accents de vérité doux et agacés. L’arrivée de ce paternel ­oisif au beau milieu de la colo rend les olympiades finales nettement plus souriantes. Le reste du film illustre avec plus ou moins de finesse la chanson de Pierre Perret Les Jolies Colonies de vacances : chansons dans le car, bagarre à la cantoche et guitare à la belle étoile. Les monos sont aussi infantiles que les ados, et les enfants pourraient tous écrire à leurs parents « j’ai que 8 ans mais je m’débrouille ». Le montage est vif et le naturel des acteurs fait le reste.

Éric Toledano et Olivier Nakache se sont rencontrés en colo. Leur hommage sent suffisamment le vécu pour que la chronique l’emporte le plus souvent sur la grosse farce.

NOS JOURS HEUREUX, Olivier Nakache et Eric Toledano 2006, Omar Sy (comique sentimental)@@ (E)
Vincent Rousseau dirige pour la première fois une colonie de vacances et se retrouve plongé pendant trois semaines dans l'univers des colos avec petites histoires et gros soucis à la clef ! Dès le départ e ...

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NOS SOLEILS, Carla Simon 2022 (societe)@@


Depuis des générations, les Solé passent leurs étés à cueillir des pêches dans leur exploitation à Alcarràs, un petit village de Catalogne. Hélas, la récolte de cette année pourrait bien être la dernière, car ils sont menacés d'expulsion.

TELERAMA
Ils doivent quitter leurs vergers pour faire place à des panneaux solaires… Une chronique familiale forte, Ours d’or à Berlin en 2022.

Des arbres, des rires d’enfants : un sentiment de bonheur intemporel ouvre ce film espagnol, salué par l’Ours d’or du festival de Berlin en 2022. Tournée en Catalogne, dans la plaine d’Alcarràs, par une jeune réalisatrice qui a là ses origines familiales, cette fiction aux airs de documentaire vient opportunément nous parler des Hommes et de la terre. Un lien ancestral menacé : chez les Solé, qui cultivent des pêches, la fin d’un monde s’annonce. Le grand-père n’a pas de titre de propriété pour ses immenses vergers, donnés sur parole par un homme qu’il avait sauvé, en le cachant pendant la guerre. Mais le fils de ce Pinyol a décidé de tirer un trait sur le passé et sur les arbres, qu’il arrachera à la fin de l’été pour installer des panneaux solaires…

Autour de cette histoire qu’on croirait avoir vraiment entendue dans un village, une splendide chronique estivale s’organise, entre plaisir des habitudes et tensions nouvelles provoquées par le compte à rebours qui a été lancé. Le père Solé, en charge de l’exploitation, s’en prend aux lièvres, qui viennent lui manger ses fruits, tout comme à son ado de fils, qui s’est mis à cultiver des plants de cannabis, cachés dans un champ de maïs. Les femmes sont rabrouées aussi quand elles prétendent pouvoir aider à la cueillette, réservée aux hommes. C’est bien le seul moment qui ne serait pas partagé par tous, dans cette tribu d’inséparables où l’on ne dit jamais avec des mots l’affection qu’on se porte, ni combien on tient à cette vie au milieu des vergers.

Une œuvre de résistance exemplaire
En dirigeant des non-professionnels, la cinéaste Clara Simón construit des portraits marquants, à la fois bruts et subtilement élaborés. En témoignent, par exemple, ces plans sur le grand-père, le plus solitaire des Solé, lorsqu’il contemple ses arbres, dont il connaît toute l’histoire. Son dialogue avec la terre raconte un partage, une solidarité aussi, à travers le souvenir de la main tendue aux Pinyol. Autant de valeurs désormais abandonnées. Autour de la maison familiale, « l’empire solaire » que décrie le père pose ses jalons, commence à effacer la mémoire des lieux, comme s’ils n’étaient que surface utile. Mais sur l’écran, c’est tout le contraire que l’on voit.

Nos soleils est une œuvre de résistance exemplaire. Le réalisme du film va, bien sûr, de pair avec une vision pessimiste : un vent mauvais s’est levé sur Alcarràs et sur l’Espagne, où le recours aveugle à l’énergie photovoltaïque a eu des effets désastreux. Les producteurs de fruits comme les Solé ont subi aussi la guerre des prix menée par la grande distribution. « On extermine la paysannerie ! », les entend-on crier dans une scène de manif. Malmenés, méprisés, ils peuvent se sentir déjà balayés, comme le père quand il ne peut plus retenir ses larmes. Le temps, malgré tout, est avec eux : dans ce tableau d’époque, Clara Simón fait passer un peu d’éternité. La beauté d’un paysage fertile. La force de ceux qui ont là leurs racines, quoi qu’il arrive. Et la joie d’être à leurs côtés, de leur côté.

Alcarràs (Espagne, 2h). Scénario : Carla Simón, Arnau Vilaró | Avec Jordi Pujol Dolcet, Anna Otín, Xènia Roset, Albert Bosch. Mercredi 19 février, 23h15, Arte. Puis sur Arte.tv.

NOS SOLEILS, Carla Simon 2022 (societe)@@@ (E)
Depuis des générations, les Solé passent leurs étés à cueillir des pêches dans leur exploitation à Alcarràs, un petit village de Catalogne. Hélas, la récolte de cet ...

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NOTRE DAME BRULE, Jean-Jacques Annaud 2022 (histoire catastrophe)@@@


Une reconstitution heure par heure de l'invraisemblable réalité des évènements du 15 avril 2019, lorsque la cathédrale subissait le plus important sinistre de son histoire. Et comment des femmes et des hommes vont mettre leurs vies en péril dans un sauvetage rocambolesque et héroïque.

TELERAMA
Le 15 avril 2019, la cathédrale Notre-Dame s’enflamme. À la manière d’un reportage en direct, ce film raconte de façon informative et surtout prenante l’étonnant déroulé des événements, nous transportant au cœur du grand spectacle de l’incendie.

Pour reconstituer l’incendie qui faillit ravager le joyau du patrimoine français, le 15 avril 2019, le réalisateur de La Guerre du feu (1981) et du Nom de la rose (1986) a d’abord misé sur ses talents de conteur. D’une manière aussi efficace qu’éclairante, il remet en ordre de bataille le déroulement d’une journée qui fonçait, l’air de rien, vers la catastrophe… Car c’est justement le 15 avril 2019 qu’un nouveau surveillant de la sécurité incendie arrive à Notre-Dame. Le temps de se familiariser avec les voyants, ils virent au rouge ! Il faut appeler le grand chef, qui ne répond pas : il tond sa pelouse ! Vérification faite, c’était une fausse alerte. Mais ce n’est pas au bon endroit qu’on a regardé…

Une malignité entêtée semble s’être emparée de tous les faits et gestes, jusqu’à provoquer un contre-la-montre dont le film tire les meilleurs effets. Par tous les moyens, mêlant vraies images d’infos, faux reportage et cinéma de reconstitution en studio, Jean-Jacques Annaud a voulu nous donner une vision globale d’un désastre que quelques images saisissantes avaient fini par résumer. Le résultat surprend. Très documenté sans être pour autant documentaire, il interroge parfois. Les pompiers étaient-ils vraiment d’une raideur aussi héroïque ? Leur action, en tout cas, est montrée dans toute sa démesure. Des toits de Notre-Dame ruisselle du plomb en fusion. Et le souffle de l’incendie nous saisit.
NOTRE DAME BRULE, Jean-Jacques Annaud 2022 (histoire catastrophe)@@@ (E)
Une reconstitution heure par heure de l'invraisemblable réalité des évènements du 15 avril 2019, lorsque la cathédrale subissait le plus important sinistre de son histoire. Et comment des femmes et des hom ...

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NOUS LES LEROY, Florent Bernard 2024, Charlotte Gainsbourg, José Garcia (sentimental)@@


Sandrine Leroy annonce à son mari Christophe qu'elle veut divorcer. Leurs enfants ont bientôt l'âge de quitter la maison. Dans une opération de la dernière chance aussi audacieuse qu'invraisemblable, Christophe organise un week-end pour sauver son mariage : un voyage passant par les endroits clés de l'histoire de leur famille. Un voyage qui ne va pas être de tout repos.

TELERAMA
Elle veut divorcer, il organise un voyage de la dernière chance sur les lieux de leur amour. Pour son premier long métrage, une attachante comédie douce-amère, Florent Bernard manie avec bonheur le vrai et l’émotion.

Dans les mains de Sandrine (Charlotte Gainsbourg), toutes les canettes de soda explosent. Elle est pourtant posée, calme, presque à l’arrêt. Trop stable. D’ailleurs, la voilà qui demande la permission de divorcer à ses deux enfants. Leur père, Christophe (José Garcia), accaparé par son travail, ne répond jamais aux messages vocaux qu’on lui laisse. Elle le quitte. Lui, dans un sursaut de fierté, orchestre une balade sur les lieux fondateurs de leur couple et de leur famille — Christophe confond largement les deux. Un road trip pour reconquérir son épouse, leurs deux ados embarqués sur la banquette arrière car personne n’a vraiment le choix.
NOUS LES LEROY, Florent Bernard 2024, Charlotte Gainsbourg, José Garcia (sentimental)@@ (E)
Sandrine Leroy annonce à son mari Christophe qu'elle veut divorcer. Leurs enfants ont bientôt l'âge de quitter la maison. Dans une opération de la dernière chance aussi audacieuse qu'invraisemblable, Christo ...

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NOUVEAU DEPART, Cameron Crowe 2011, Matt Damon, Scarlett Johansson


Père célibataire, Benjamin Mee a du mal à élever ses deux jeunes enfants. Espérant resserrer les liens familiaux, il décide de prendre un nouveau départ, démissionne et achète une vieille maison sur une immense propriété, qui a la particularité d'abriter un zoo délabré. Plusieurs dizaines d'animaux vivent en effet au Rosemoor Animal Park, où la gardienne Kelly Foster et son équipe dévouée tentent de maintenir les installations tant bien que mal.
NOUVEAU DEPART, Cameron Crowe 2011, Matt Damon, Scarlett Johansson (societe)@@@ (E)
Père célibataire, Benjamin Mee a du mal à élever ses deux jeunes enfants. Espérant resserrer les liens familiaux, il décide de prendre un nouveau départ, démissionne et achète u ...

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NOVEMBRE, Cédric Jimenez 2022, Jean Dujardin, Anaïs Demoustier (histoire thriller)@@


Fred est policier dans un groupe antiterroriste chargé de retrouver les fugitifs les plus recherchés de France. Lors d'une mission en Grèce, Fred et ses hommes ont malheureusement perdu la trace d'un suspect. Dix mois plus tard, la France est frappée par une série d'attentats.

TELERAMA
Cinq jours d’enquête après les attentats du 13 novembre, en immersion dans la lutte antiterroriste. Un film efficace, tendu, uniquement centré sur le travail des policiers : écoutes, tuyaux, filatures...

Comment décrire l’irruption du chaos ? Novembre y réussit à l’économie, dans une scène aussi brève que marquante : un homme seul, un vaste open space, une sonnerie de téléphone qui perce le silence, puis une deuxième, une troisième, une quatrième, etc. Plutôt qu’au bruit des mitraillettes et des bombes, le film s’en remet à ce concerto strident pour nation sonnée, laissant les attentats du 13 novembre 2015 dans le hors-champ afin de se concentrer sur leur immédiat après. Un peu partout dans Paris, on voit ainsi des personnages – l’une qui faisait son jogging, d’autres qui buvaient une bière dans un bar… – s’arrêter net et converger vers le grand bureau, bientôt bondé et bourdonnant, de la sous-direction antiterroriste (SDAT).

Souvent saisissant avec son montage ultra nerveux, le film de Cédric Jimenez (La French, BAC Nord) épouse le point de vue des forces de l’ordre, en immersion, et prend le parti, intéressant et risqué, de réduire ses héros à leur fonction. Leur vie privée le reste donc, rien d’autre ne comptant que le travail, les tuyaux, les recoupements, les filatures, les fausses pistes, les erreurs, les nuits sans sommeil, le temps qui file. Cinq jours d’enquête dans un pays en état d’urgence, jusqu’à un climax gravé dans les mémoires : l’assaut de l’appartement de Saint-Denis où sont planqués le terroriste Abdelhamid Abaaoud et sa cousine.

La séquence, interminable déluge de feu vécu depuis une cage d’escalier, se veut le clou d’un thriller (on n’ose écrire spectacle) dont il s’agit de reconnaître l’efficacité assourdissante tout en discernant ses limites. Derrière le scénario documenté et la mise en scène tendue, « à l’américaine » – le tout début, où Dujardin traque un membre de Daech à Athènes, évoque 24 Heures chrono –, on cherche en vain un propos. Au moins échappe-t-on à celui de BAC Nord… Novembre semble calibré pour fédérer davantage, même s’il a déjà frôlé la polémique : pourquoi voiler l’informatrice (Lyna Khoudri) ayant permis de loger Abaaoud ? La vraie protagoniste, aujourd’hui témoin protégé, a obtenu in extremis qu’un carton précise que ce foulard « répond à un choix de fiction ». Il n’empêche, le duo que forment son personnage et la fliquette provinciale incarnée par Anaïs Demoustier apporte un peu de chair à cette mécanique bien huilée.
NOVEMBRE, Cedric Jimenez 2022, Jean Dujardin, Anaïs Demoustier (histoire thriller)@@ (E)
Fred est policier dans un groupe antiterroriste chargé de retrouver les fugitifs les plus recherchés de France. Lors d'une mission en Grèce, Fred et ses hommes ont malheureusement perdu la trace d'un suspect. Dix mois p ...

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NOWHERE IN AFRICA, Caroline Link 2001, Merab Ninitze, Juliane Kohler


Quand elle avait cinq ans, l'écrivaine Stefanie Zweig a quitté l'Allemagne de Hitler avec sa mère pour rejoindre son père au Kenya, dans une pauvre ferme du bush où celui-ci, ayant perçu la menace mortelle du nazisme, avait trouvé un emploi. Plus tard, elle a tiré du grand amour qu'elle a immédiatement éprouvé pour les gens et les lieux un roman autobiographique, qui fut un best-seller en Allemagne.

TELERAMA
Grands bourgeois juifs, les Redlich fuient in extremis l'Allemagne nazie en 1938. Au Kenya, où ils ont trouvé refuge, ils n'ont plus rien. Walter, l'avocat, trime comme fermier. Jettel, son élégante épouse, supporte mal l'exil et la vie rurale. Pendant ce temps, Regina, leur fillette, découvre, fascinée, les coutumes et le rythme africains. Elle apprend à aimer passionnément son pays d'accueil.

Cette histoire de choc culturel est traitée sur le mode de la fresque dépaysante. Il y a de sensibles interprètes, de belles images et de grands sentiments. Une sorte d'Out of Africa vu à travers les yeux d'une enfant, puis d'une ado. Mais ces qualités recèlent des faiblesses qui se retournent contre le film : les grands sentiments paraissent bien mièvres, la rencontre avec l'Afrique ressemble à une collection de jolis poncifs, du serviteur noir sagace-et-dévoué aux panoramas touristiques sur un Kenya qu'on aurait préféré moins décoratif. Dommage. C.Mu.
NOWHERE IN AFRICA, Caroline Link, Merab Ninitze, Juliane Kohler (saga)@@@ (E)
Quand elle avait cinq ans, l'écrivaine Stefanie Zweig a quitté l'Allemagne de Hitler avec sa mère pour rejoindre son père au Kenya, dans une pauvre ferme du bush où celui-ci, ayant perçu la menace m ...

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O BROTHER Joel Coen 2000, George Clooney, Holly Hunter@@


Le Mississippi profond, dans les années 30. Trois bagnards enchainés parviennent à s'évader du bagne. Ulysse Everett McGill, accompagné du gentil et simple Delmer et de l'éternel râleur Pete, tentent l'aventure de leur vie pour retrouver leur liberté. Dans leur fuite effrénée, les trois compères parviennent à se libérer de leurs pénibles chaînes grâce à l'aide du cousin de Pete, qui s'empresse de les trahir.
O BROTHER Joel Coen 2000, George Clooney, Holly Hunter (comique)@@ (E)
Le Mississippi profond, dans les années 30. Trois bagnards enchainés parviennent à s'évader du bagne. Ulysse Everett McGill, accompagné du gentil et simple Delmer et de l'éternel râleur Pete, ...

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OCEAN S ELEVEN,Steven Soderbergh 2001, George Clooney, Matt Damon, Brad Pitt, Julia Roberts (thriller)@@@


Après deux ans passés dans la prison du New Jersey, Danny Ocean retrouve la liberté et s'apprête à monter un coup qui semble impossible à réaliser : cambrioler dans le même temps les casinos Bellagio, Mirage et MGM Grand, avec une jolie somme de 150 millions de dollars à la clé. Il souhaite également récupérer Tess, sa bien-aimée que lui a volée Terry Benedict, le propriétaire de ces trois somptueux établissements de jeux de Las Vegas.

TELERAMA
Danny Ocean, as de la cambriole, monte le casse du siècle à Las Vegas. Mise en scène élégantissime de Soderbergh et casting de rêve : George Clooney et Brad Pitt rivalisent de charme, Julia Roberts est craquante. Un divertissement de grande classe. on est constamment sous le charme des comédiens et d’une mise en scène élégante. Soderbergh filme le hold-up comme un documentaire, ce qui le rend encore plus vertigineux (on vous recommande le moyen utilisé pour plonger Las Vegas dans l’obscurité durant trente secondes). Le suspense, constant, aboutit cependant à une séquence apaisée : les onze complices contemplent l’hôtel qu’ils « se sont fait », avant de repartir, l’un après l’autre, vers de nouvelles aventures… que Soderbergh a filmées, deux ans plus tard, dans une suite intitulée Ocean’s Twelve. Moins mathématique, plus blagueuse et, en définitive, un brin moins spectaculaire. Ne ratez donc pas le premier opus.
OCEAN S 11,Steven Soderbergh 2001, George Clooney, Matt Damon, Brad Pitt, Julia Roberts (thriller)@@@ (E)
Après deux ans passés dans la prison du New Jersey, Danny Ocean retrouve la liberté et s'apprête à monter un coup qui semble impossible à réaliser : cambrioler dans le même temps les cas ...

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OCEAN S TWELVE, Steven Soderbergh 2004, George Clooney, Brad Pitt, Julia Roberts, Catherine Zeta-Jones, Vincent Cassel (thriller)@@


Trois ans ont passé depuis le braquage historique du casino Bellagio de Las Vegas. Depuis, Danny Ocean et ses associés se sont dispersés dans la nature avec l'intention de mener une existence honnête. Remarié à Tess, ce dernier joue profil bas jusqu'au jour où l'un de ses anciens complices la balance à Terry Benedict. Le propriétaire du Bellagio n'y va pas par quatre chemins : la bande doit, sous peine de mort, lui restituer le magot.

TELERAMA
Le retour des braqueurs aux aventures bluffantes. Soderbergh n’en ferait-il pas un peu trop ?
En un seul film, ils sont presque devenus nos potes, les dix associés de Danny Ocean, le roi du hold-up à Las Vegas. Les voilà confrontés à trois dangers. Un : le directeur du Bellagio, casino jadis cambriolé, les somme de le rembourser. Deux : un flic de charme, fille d'un escroc célèbre, les défie. Trois : un aristocrate français, le baron François Toulour, leur lance un défi...

Les suites de film à succès sont dangereuses. Steven Soderbergh s'en sort grâce à l'humour impeccable d'un dialogue qui ironise sur les tatouages cachés de Brad Pitt et l'âge de George Clooney. La fantaisie l'emporte sur le spectaculaire : on songe, notamment, au moment jubilatoire où Tess (Julia Roberts), qui, forcément, ressemble à Julia Roberts, est chargée par l'équipe de jouer les fausses Julia Roberts, tandis que débarque soudain le vrai Bruce Willis, qui, évidemment, risque de la démasquer...

Visiblement, Soderbergh s'est amusé comme un petit fou à manier son intrigue à tiroirs. Et à manipuler son spectateur. Sauf que, par moments, si amusé soit-il, ledit spectateur finit par s'ennuyer un peu : tout en trop, trop de tout. La malice et le rythme du premier épisode charmaient — séduisaient — davantage.
OCEAN S 12, Steven Soderbergh 2004, George Clooney, Brad Pitt, Julia Roberts, Catherine Zeta-Jones, Vincent Cassel (thriller)@@ (E)
Trois ans ont passé depuis le braquage historique du casino Bellagio de Las Vegas. Depuis, Danny Ocean et ses associés se sont dispersés dans la nature avec l'intention de mener une existence honnête. Remari&eacut ...

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OCEAN 13 Steven Soderbergh 2007, George Clooney, Matt Darmon, Brad Pitt@


Douce vengeance sous le ciel de Las Vegas. Danny Ocean et sa bande ne pouvaient avoir qu'un seul motif pour tenter leur braquage le plus audiacieux à ce jour : sauver un des leurs. Mais la chance ne suffit pas toujours lorsque l'on veut faire sauter The Bank. Le cruel propriétaire de casino Willy Bank ne s'attendait pas à une telle riposte lorsqu'il trahit en envoya l'ami et mentor de Danny, Reuben Tishkoff.

TELERAMA
Bienvenue, pour la troisième fois, sur le terrain de chasse de Danny Ocean et de son élégante guilde de braqueurs. On connaît la musique, parfaitement orchestrée, où chacun joue brillamment sa partition de détrousseur-arnaqueur. Soit un mélange de désinvolture sexy, d’humour à froid, de bidouillages technologiques et d’acrobaties improbables. Nouveau rouage de luxe au sein de cette mécanique de précision, Al Pacino campe un patron de casino cynique et survolté. Ce caïd a commis une erreur : il a escroqué un doyen de la bande…

Le divertissement sophistiqué a le côté rituel et codifié des séries télé, en plus luxueux. De ces personnages familiers, très typés, on aime retrouver le goût du déguisement, la faconde et la virtuosité. D’un film à l’autre, le spectateur est le complice averti du même jeu spectaculaire et malin.
OCEAN S 13 Steven Soderbergh 2007, George Clooney, Matt Darmon, Brad Pitt, Al Pacino, Andy Garcia (policier aventure)@@ (E)
Douce vengeance sous le ciel de Las Vegas. Danny Ocean et sa bande ne pouvaient avoir qu'un seul motif pour tenter leur braquage le plus audiacieux à ce jour : sauver un des leurs. Mais la chance ne suffit pas toujours lorsque l'on v ...

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OLGA, Elie Grappe 2021, Anastasia Budiashkina (sport)@@


Olga est une adolescente gymnaste ukrainienne qui vit en exil en Suisse, rêvant d'une médaille d'or olympique et essayant de s'intégrer dans sa nouvelle équipe. Alors qu'elle se prépare pour les championnats européens, le peuple ukrainien se soulève dans ce qui devient la révolution de Maidan, impliquant soudainement tous ceux qui lui sont chers.

TELERAMA
En 2013, Olga, jeune gymnaste, s’entraîne en Suisse avec l’équipe nationale. Mais à Kiev la révolution gronde… Beau comme un élan de jeunesse, ce premier film parle avec force du chemin vers la maturité.

Un magnifique élan de jeunesse, voilà ce que donne à partager ce film, qu’on a envie de montrer à tous les adolescents. L’âge des possibles, le réalisateur, qui fait ses débuts, l’aborde sous un angle inhabituel : la discipline, l’effort. Des mots jamais rébarbatifs pour la gymnaste d’exception qui les a faits siens, Olga. Ukrainienne, elle arrive, en 2013, dans une famille d’accueil en Suisse avec une obsession : être la meilleure, intégrer l’équipe nationale suisse et participer au championnat d’Europe. Mais en Ukraine, en février 2014, une révolution gronde et la mère d’Olga, journaliste, va se retrouver en danger face à la répression violente ordonnée par le président Ianoukovytch…

Avec ces éléments de nature documentaire, Élie Grappe a construit une fiction tout en tensions. Proche, en cela, de son héroïne, il la filme en traduisant parfaitement sa détermination, son courage, sa colère. Autour de ce personnage à la fois dur et fragile, interprété par une authentique gymnaste, le film réussit à parler de tout ce qui dessine le chemin vers la maturité : l’affirmation de soi, les vertus et les dangers de l’excellence, le risque de la solitude, le rapport aux parents et, finalement, à ce monde où il faut se trouver une place. Cette vibrante histoire d’apprentissage nous touche aussi, aujourd’hui, par l’amour qui s’y exprime pour l’Ukraine et la volonté de l’héroïne de lutter avec les siens, d’être solidaire de son pays, de sa quête de liberté.
OLGA, Elie Grappe 2021, Anastasia Budiashkina (sport gymnastique)@@ (E)
Olga est une adolescente gymnaste ukrainienne qui vit en exil en Suisse, rêvant d'une médaille d'or olympique et essayant de s'intégrer dans sa nouvelle équipe. Alors qu'elle se prépare pour les championnat ...

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ON EST FAITS POUR S ENTENDRE, Pascal Elbe 2021, Sandrine Kiberlain, Pascal Elbe


Antoine semble n'écouter rien ni personne : ses élèves, ses collègues, ses amours. Et pour cause : Antoine est encore jeune, mais a perdu beaucoup d'audition. Sa nouvelle voisine Claire, venue s'installer temporairement chez sa sœur avec sa fille après la perte de son mari, rêve de calme et tranquillité.
ON EST FAITS POUR S ENTENDRE, Pascal Elbe 2021, Sandrine Kiberlain, Pascal Elbe (sentimental)@@@ (E)
Antoine semble n'écouter rien ni personne : ses élèves, ses collègues, ses amours. Et pour cause : Antoine est encore jeune, mais a perdu beaucoup d'audition. Sa nouvelle voisine Claire, venue s'installer tempora ...

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ON SOURIT POUR LA PHOTO, Francois Uzan 2020, Jacques Gamblain, Pascale Ardillot (comique)@@


Thierry passe ses journées à classer ses photos de famille, persuadé que le meilleur est derrière lui. Lorsque Claire, sa femme, lui annonce qu'elle le quitte, Thierry, dévasté, lui propose de refaire Grèce 98, leurs meilleures vacances en famille. Officiellement, il veut passer une dernière semaine avec leurs enfants avant de leur annoncer la séparation. Officieusement, il espère reconquérir sa femme. En tentant de raviver la flamme de son couple, Thierry va mettre le feu à sa famille.

TELERAMA
Etrangement, on s’aperçoit que ce premier film de François Uzan n’est pas si mal écrit, pas si mal interprété, que la dialectique passé/avenir a un petit côté touchant, et l’on se surprend à presque prendre du plaisir, sur deux ou trois scènes. Ça reste un tout petit film inoffensif, il y a globalement très peu de raisons d’aller le voir, mais ajoutons qu’il y a aussi de beaux paysages ; le tournage, ça saute aux yeux, a bien eu lieu en Grèce.

Retraité depuis peu, Thierry (Jacques Gamblin) n’a plus qu’une seule idée en tête : numériser les photos de ses nombreux albums de famille, en mettant une légende (noms, date, lieu). Sa femme, Claire (Pascale Arbillot), qui est un peu plus jeune, très jolie et toujours dans la vie active, aimerait aller au cinéma, au restaurant, faire des activités de couple, mais Thierry est trop occupé avec ses photos. Il en a vraiment plein, et certaines sont difficiles à contextualiser (Disneyland ou parc Astérix, ce cliché de sa fille en 1996 ?). On peut comprendre, dès lors, que Claire décide de le quitter.

Thierry, néanmoins, est un battant, il n’accepte pas de voir trente ans de mariage partir ainsi en fumée. Il a un plan : emmener toute la famille en Grèce, dont les enfants, qui désormais sont adultes et ingrats, pour réitérer la semaine formidable qu’ils y avaient passée en 1998. Ça va être idyllique, on va revivre des moments merveilleux, Claire ne songera plus au divorce. Ce diable de Thierry réussit à convaincre tout le monde, et les voilà dans l’avion.


ON SOURIT POUR LA PHOTO, Francois Uzan 2020, Jacques Gamblain, Pascale Ardillot (comique)@@ (E)
Thierry passe ses journées à classer ses photos de famille, persuadé que le meilleur est derrière lui. Lorsque Claire, sa femme, lui annonce qu'elle le quitte, Thierry, dévasté, lui propose de refai ...

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ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD, Quentin Tarantino 2019, Leonardo DiCaprio, Brad Pitt (societe)@@


Rick Dalton, un acteur de télévision qui a déjà vécu de meilleures années, et son cascadeur de longue date Cliff Booth s'efforcent d'atteindre la gloire et le succès dans l'industrie cinématographique au cours de l'âge d'or d'Hollywood en 1969.

TELERAMA
Avec cet hommage au cinéma des années 1960, Tarantino met en scène Leonardo DiCaprio en acteur de série télé à la carrière chancelante, et Brad Pitt dans le rôle de son cascadeur attitré.

Depuis sa Palme d’or, en 1994, avec Pulp Fiction, Quentin Tarantino a acquis un statut unique de cinéaste superstar. Chaque nouveau film de lui est attendu comme un événement capital. Cette attente, il sait en jouer et la déjouer à chaque fois (ou presque), trouvant toujours le moyen de réinventer quelque chose, de surprendre, de déconcerter, sans toutefois bien sûr se séparer de ce qui le fonde en profondeur, à savoir une cinéphilie dévorante et sans limites. On était à peu près certains que rien ne valait plus pour lui que le cinéma mais on oubliait une chose, attenante : la télévision, plus précisément les séries télévisées.

Once Upon a Time in... Hollywood, déclaration d’amour presque tendre (si, si, vous avez bien lu) à une époque révolue, très précisément datée et fixée ici en août 1969, aborde ce moment charnière où la télévision est en train de sérieusement concurrencer le cinéma tout en puisant dedans allègrement. Rick Dalton (Leonardo DiCaprio) est un acteur de télévision fameux, récemment abonné aux rôles de méchant dans les séries télé. Il est sur le déclin, il doute, il picole trop. Un producteur (Al Pacino) l’incite à aller tourner en Italie un western spaghetti. Rick voit ça comme le début de la fin. Il s’épanche auprès du cascadeur Cliff Booth (Brad Pitt), qui est plus que sa doublure : son homme à tout faire, à la fois chauffeur et nounou. En parallèle à ce duo, on suit Sharon Tate (Margot Robbie), starlette promise à être une star, dont on connaît la fin atroce, assassinée par des hippies illuminés, membres d’une communauté regroupée autour de Charles Manson. Dans le film, qui rappelons-le est un conte (Once Upon a Time in...), Sharon Tate vit avec Roman Polanski sur les hauteurs de Hollywood, dans une villa voisine de celle de Rick.

De ce dernier, Tarantino s’amuse à faire un personnage hybride, un panaché de Clint Eastwood (vedette de Rawhide) et de Steve McQueen (Au nom de la loi). Méta-cinéma par excellence, Once Upon a Time in… Hollywood est truffé de citations, de pastiches, d’extraits de films ou de séries, de personnages imaginaires et de personnes réelles, comme Sharon Tate. Autour d’elle, impossible d’en dire beaucoup, au risque de spoiler. Tout juste peut-on dire que Tarantino lui rend un hommage qui se veut léger, fluide, en la filmant toujours en mouvement, fleur blonde légère, pleine de candeur, gracile, rieuse.

Les cocktails sirotés par dizaines, les piscines, le vertige des descentes en voiture sur les pentes de L.A, les rumeurs, les réputations qui se font et se défont, l’acteur liquéfié, rongé par l’angoisse, qui n’arrive pas à dire son texte (DiCaprio, émouvant)… C’est sur le mode assez « laid back » de la flânerie alanguie que cette évocation hollywoodienne parvient à séduire. Il y a bien un bain de sang un moment. Mais de tous les films de Tarantino, celui-ci est à coup sûr le moins percutant, le moins violent. Preuve que le cinéaste continue à rebattre les cartes. Et la musique ? Toujours impeccable, cette fois intéressante dans la manière de choisir des titres fameux (des Rolling Stones, des Mamas and the Papas…) repris par d’autres. Cela nous vaut une séquence de survol teinté de mélancolie, sur le Out of Time de Chris Farlowe.

Il y a une autre séquence, génialement anodine, qui résume l’atmosphère du film. Brad Pitt (topissime) doit un moment réparer l’antenne de télévision de Rick, absent de la maison à ce moment-là. Il débarque là-bas, prend quelques outils dans le garage, arrive sur le toit en deux trois mouvements ahurissants d’agilité. Posté au soleil tout près de l’antenne brinquebalante, il enlève son tee-shirt, arborant un torse de marbre antique, malgré les cicatrices. La caméra s’attarde sur Cliff qui surplombe le monde, regarde autour de lui, entend le rock enjoué au loin qui s’échappe d’une fenêtre de la chambre de Sharon Tate. Dans ce moment suspendu passe la sensation d’une dolce vita hollywoodienne. Tout cela disparaîtra bientôt, l’innocence sera perdue.


SYNOPSIS
En 1969, l'acteur de télévision Rick Dalton et son ami et doublure, le cascadeur Cliff Booth, sont totalement perdus dans une industrie du cinéma en pleine mutation. Ils ne comprennent plus cette Cité des anges qui voit l'émergence du mouvement hippie et l'arrivée cauchemardesque du gourou Charles Manson. Tout en croisant Steve McQueen et Bruce Lee, Dalton et Booth se noient dans la bière et les verres de whisky, et peinent à trouver des contrats. Non loin de la propriété de Rick Dalton, la jeune actrice Sharon Tate, femme du réalisateur Roman Polanski, vient de partager l’affiche avec Dean Martin dans une comédie intitulée «Matt Helm règle son comte»...
ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD, Quentin Tarantino 2019, Leonardo DiCaprio, Brad Pitt (societe)@@ (E)
Rick Dalton, un acteur de télévision qui a déjà vécu de meilleures années, et son cascadeur de longue date Cliff Booth s'efforcent d'atteindre la gloire et le succès dans l'industrie cin&eacu ...

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ONCLE BOONMEE, Apichatpong Weerasethakul 2010, Thanapat Saisaymar, Jenjira Pongpas (societe)(palme d or)@@@


Sentant sa mort proche, l'oncle Boonmee voit le fantôme de sa femme décédée et son fils disparu et se rappelle ses vies passées.

TELERAMA
Redécouvrons le film thaïlandais quasi expérimental qui a fait chavirer le coeur de Tim Burton, président du jury à Cannes en 2010, et a ainsi remporté la Palme d'or. L'oncle Boonmee du titre est à la fois très faible (il va mourir) et très puissant : il possède le don de voir l'invisible, de communiquer avec les morts, de les reconnaître derrière leurs avatars, hologramme translucide ou superbe singe noir aux yeux rouges lumineux.

Ses visions sont d'une simplicité bouleversante, comme en art brut, mais aussi d'une sophistication mystérieuse. Elles évoquent autant les premiers truquages de cinéma que La Belle et la Bête, de Cocteau, et certaines créatures de Star Wars. En fait, le réalisateur s'inspire du livre d'un moine boud­dhiste sur la réincarnation, doctrine très répandue en Thaïlande du Nord, où est située l'histoire. Et il retrouve le style des feuilletons qu'il regardait enfant, à la télé, sources de rêveries érotiques. L'auteur facétieux, inquiet de Tropical Malady et de Blissfully yours possède la qualité rare de ne jamais se laisser deviner à l'avance. Exemple : à la fin du voyage, ce ne sont plus des vies antérieures qu'on aperçoit, mais des vies parallèles. Certains personnages se dédoublent : oui, on peut être soi et un autre, être là et ailleurs, hier et aujourd'hui. Le cinéma délicat d'Apichatpong Weerasethakul fait tranquillement éclater l'espace-temps.
ONCLE BOONMEE, Apichatpong Weerasethakul 2010, Thanapat Saisaymar, Jenjira Pongpas (societe)(palme d or)@@@ (E)
Sentant sa mort proche, l'oncle Boonmee voit le fantôme de sa femme décédée et son fils disparu et se rappelle ses vies passées.

TELERAMA
Redécouvrons le film thaïlandais quasi exp& ...

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OPPENHEIMER, Christopher Nolan 2023, Cillian Murphy, Emily Blunt (histoire guerre)@@@


En 1942, convaincus que l'Allemagne nazie est en train de développer une arme nucléaire, les États-Unis initient, dans le plus grand secret, le Projet Manhattan destiné à mettre au point la première bombe atomique de l'histoire. Pour piloter ce dispositif, le gouvernement engage J.

TELERAMA
Retraçant la palpitante trajectoire du père de la bombe atomique, le maître des blockbusters réussit un biopic aussi subtil qu’incarné. “Oppenheimer” a raflé sept récompenses aux Oscars 2024.
Christopher Nolan est un réalisateur brillant mais qui divise. Il a ses détracteurs, qui n’apprécient guère son excès de sophistication et sa froideur conceptuelle. Nolan les aurait-il entendus ? Oppenheimer est son film le plus attachant et le plus simple, formellement au moins, sur ce cas pourtant complexe de Robert Oppenheimer, surnommé le « père de la bombe atomique ». Voici un biopic empathique, sans être hagiographique, qui s’inspire d’une biographie parue en 2005, signée Kai Bird et Martin J. Sherwin. À la différence du légendaire Einstein (qui apparaît ici de manière savoureuse), le rôle majeur et l’implication directe d’Oppenheimer dans la Seconde Guerre mondiale, à travers le bombardement de Hiroshima et de Nagasaki, font de lui une figure mythique de tragédie, glorieuse et maudite.

Tout le désigne au départ comme un scientifique doué doublé d’un érudit, juif éclairé et bienfaisant, qui traverse l’Europe dans sa jeunesse, étudie à Cambridge. Digne d’une aventure romanesque est le premier tiers du film, qui fait découvrir le sympathisant du parti communiste dans les années 1930, l’amateur d’art, le polyglotte connaissant le sanskrit et capable d’apprendre le néerlandais en un semestre, l’amoureux transi d’une brune sagace et torride. L’homme, à l’allure de privé avec son chapeau, a bien quelques faiblesses, que le réalisateur glisse finement — sa gaucherie dans les travaux pratiques en labo, une forme de passivité tourmentée qui le confine à s’enfermer dans une position de martyr. Malgré tout, il fait tôt partie de l’élite scientifique. Et en 1941, une opportunité se présente, dans l’urgence. Une course contre la montre est alors engagée avec l’Allemagne dans la fabrication de la bombe atomique. Pour y parvenir, un colonel de l’armée américaine (Matt Damon) lui propose de diriger le « projet Manhattan ». Par patriotisme et conviction antinazie, Oppenheimer accepte et monte une équipe qui réunit le fleuron de la physique internationale.

C’est en plein désert du Nouveau-Mexique que se concrétise le projet, dans le cadre d’une base secrète. Cette partie du film ne manque pas de piquant, tant ce site surréel tient du western — « Il ne manque plus que le saloon », fait remarquer l’épouse du physicien. Là sera pourtant produite la première bombe atomique, dans des circonstances qui semblent rétrospectivement assez aléatoires — rien ne dit, lors de l’essai Trinity, que la planète ne va pas y passer. Oppenheimer est déjà conscient que sa création révolutionnaire peut le dépasser.

La force indéniable du portrait composé par Nolan tient dans sa dualité : il montre son personnage comme un génie du bien et du mal. Un sauveur et un destructeur, en proie à des dilemmes moraux. Un monstre d’orgueil et d’égoïsme, mais conscient de l’être et qui se sent coupable. Après une conférence qu’il donne, où il est fêté en héros national, il descend des marches et semble agrippé par un cadavre noirci de cendres. Brève séquence magnifique de hantise.

Le cauchemar est aussi celui que le scientifique vit lors de la commission d’enquête diligentée par le FBI, en 1954, période hargneuse de maccarthysme. Il est accusé d’avoir été un espion de l’URSS, interrogé et harcelé, on met en question son intégrité. Sur la violence des dirigeants américains, capables d’honorer l’intelligence avant de l’écraser, le film est cinglant. Le suspect émacié et maigre — Cillian Murphy, formidable en visionnaire aux pieds d’argile — encaisse. Lors de l’entrevue avec Harry S. Truman dans son bureau présidentiel, Oppenheimer fait part de son inquiétude quant à l’escalade de la course aux armements avec les Soviétiques. Une fois sorti, il entend le chef d’État lancer : « Je ne veux plus revoir ce pleurnichard. » Des « pleurnichards » comme Oppenheimer, l’humanité en a pourtant besoin.
OPPENHEIMER, Christopher Nolan 2023, Cillian Murphy, Emily Blunt (histoire guerre)@@@ (E)
En 1942, convaincus que l'Allemagne nazie est en train de développer une arme nucléaire, les États-Unis initient, dans le plus grand secret, le Projet Manhattan destiné à mettre au point la première ...

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ORGUEIL ET PRJUGES Joe Wright 2005, Keira Knightley, Matthew Macfadyen (saga)@@


La campagne anglaise à la fin du XVIIIe siècle. Mrs. Bennet et son mari sont ravis d'apprendre qu'un jeune homme fortuné - et célibataire - vient de s'installer dans le manoir voisin. Désargentés, les Bennet se font fort de marier l'une de leurs cinq filles au nouvel arrivant... Ce dernier ne tarde pas à s'éprendre de la belle Jane, l'aînée de la famille, lors d'un bal de campagne.
ORGUEIL ET PRJUGES Joe Wright 2005, Keira Knightley, Matthew Macfadyen (saga)@@ (E)
La campagne anglaise à la fin du XVIIIe siècle. Mrs. Bennet et son mari sont ravis d'apprendre qu'un jeune homme fortuné - et célibataire - vient de s'installer dans le manoir voisin. Désargentés, l ...

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OSLO 31 AOUT, Joachim Trier


Anders, jeune homme tourmenté, termine une cure de désintoxication (drogue et alcool) à la campagne. Un 31 août, une journée de permission à Oslo lui donne l'occasion de revoir des proches, de rechercher une amoureuse perdue de vue et de flâner dans la ville. Jusqu'aux premières lueurs de l'aube, une traversée du jour et de la nuit partagée entre ardeur de vivre et tentation du suicide.

TELERAMA
Voilà un film qui, au lieu de nous divertir aimablement comme tant d'autres, semble nous demander pourquoi on vit, nous rappeler pourquoi on meurt. D'une beauté foudroyante, d'une lucidité perçante, Oslo, 31 août est une perle rare. Son héros au bord du vide est du genre inoubliable. L'effet de sidération commence dès le prologue, série de vues de la capitale norvégienne, étrangement déserte, sur fond de voix intérieures et souvenirs de jeunesse : « Les marches interminables vers des fêtes bizarres auxquelles on ne savait jamais si on était vraiment invités ou pas... »
Outre la litanie des « Je me souviens » à la Georges Perec, cette Scandinavie-là est tout imprégnée de culture française. Le réalisateur, Joachim Trier, connaît autant Barthes que Bresson, Stendhal que Godard. Son premier film, Nouvelle Donne, évoquait irrésistiblement le Desplechin de Comment je me suis disputé..., avec ses rivalités littéraires et juvéniles, ses ambitions corrigées. Oslo, 31 août est librement adapté du Feu follet de Pierre Drieu la Rochelle, devenu trente ans après sa parution (en 1931), le chef-d'oeuvre de Louis Malle, et celui son acteur, Maurice Ronet.

Le personnage de Drieu la Rochelle était un dandy défait, un jet-setteur en bout de course. Son héritier norvégien, prénommé Anders, est plus quotidien : un grand garçon en jean-baskets, au regard intense, au sourire charmant. Mais lui aussi termine une cure de désintoxication - drogue comme dans le roman, plus alcool comme dans le film de Malle. Le 31 août est sa journée de « permission ». De retour en ville, il revoit des proches, tente de retrouver une amoureuse perdue de vue, se glissera dans l'une de ces soirées qui étaient son milieu naturel, quelques années auparavant.

La question du suicide hante le film, comme jadis le roman. Prince déchu, dégrisé, Anders, c'est désormais monsieur Tout-le-monde ou presque, à la recherche d'une raison de garder sa place parmi les vivants. La prime jeunesse est finie, les années sauvages sont derrière, il s'agit de faire l'adulte. Encore faut-il en avoir envie. C'est, donc, une journée probatoire : la vie doit faire ses preuves aux yeux du revenant. L'idée de le montrer passant un entretien d'embauche est formidable : Anders est reçu par un possible employeur, mais c'est lui, évidemment, l'examinateur, qui, face à chacun(e), observe, juge et délibère.

Nuances de la perception
Un suspense poignant s'insinue dans cette douceur de fin d'été. Les déambulations du personnage dans la ville de ses frasques passées rappellent Cléo de 5 à 7, d'Agnès Varda - l'un des films de chevet du réalisateur -, dont l'héroïne parcourait Paris en attente d'un diagnostic médical décisif. Il y a les conversations aux terrasses des cafés, qui parviennent à Anders comme en volutes. Cette futilité, cette naïveté qui semblent tour à tour désirables et dérisoires. Il y a la peau des filles, leurs cheveux, leurs épaules, mais vus désormais comme à travers une vitre. Autant de nuances de la perception miraculeusement restituées : le film balance sans cesse entre la tentation sensuelle et une distance irrévocable aux choses et aux êtres.

Moment crucial entre tous, la confrontation avec le meilleur ami. Anders se retrouve face à un père de deux enfants en bas âge. L'ex-compagnon des virées nocturnes se montre à la fois honteux (un peu) et fier (beaucoup) de patauger en chaussettes dans les jouets pour bébé. Face à l'apocalypse intime d'Anders, il avoue toute la routine de son quotidien, replié sur les contraintes familiales et le travail, le jeu vidéo ayant remplacé le sexe dans le couple. Sa satisfaction est palpable, et peut-être on ne sait quel sentiment de revanche, au-delà de l'amitié, de l'inquiétude. La discussion sur le sens de la vie, déchirante et drôle, projette le film à une altitude exceptionnelle, d'autant que les deux acteurs sont époustouflants.

Vers la fin du Feu follet selon Louis Malle, la parole prenait le dessus, le mal qui rongeait le héros était explicité, ressassé. Oslo, 31 août, brille, au contraire, par une dernière ligne droite étourdissante, tout en sensations et décibels, piètres remparts contre la solitude. Ce sont l'ivresse nocturne, les débordements dionysiaques, le sel même de la jeunesse du personnage qui sont, cette fois, interrogés, mis à l'épreuve. Le film y gagne l'attrait supplémentaire d'une fête un peu fêlée. De celles qui se terminent à l'aube d'un premier septembre, autour d'une piscine de plein air et de ses hauts plongeoirs. Vertige compris.


OSLO 31 AOUT, Joachim Trier (societe drame)@@@ (E)
Anders, jeune homme tourmenté, termine une cure de désintoxication (drogue et alcool) à la campagne. Un 31 août, une journée de permission à Oslo lui donne l'occasion de revoir des proches, de recher ...

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OTEZ MOI D UN DOUTE, Carine Tardieu, Francois Damiens, Cecile de France


À la suite d'un examen médical de routine, Erwan Gourmelon apprend que son père n'est pas son père. D'abord déboussolé, Erwan décide d'ignorer cette nouvelle et de ne pas rechercher son père biologique. Au même moment, il fait la connaissance d'Anna, qui le séduit immédiatement.

TELERAMA
Après le beau succès d’un film à la gloire des mères, Du vent dans mes mollets (2012), la réalisatrice Carine Tardieu s’intéresse à la paternité, en maintenant l’équilibre entre drame et comédie. Ces coups de théâtre hautement improbables ne s’accommodent pas toujours de la dimension réaliste du film, situé en Bretagne, dans la classe moyenne et ouvrière…
Mais deux acteurs trouvent la note idéale : le grand André Wilms, à la fois léger et émouvant, joue le père surprise, ravi d’ouvrir sur le tard sa vie de reclus à un nouveau proche. Et la jeune Alice de Lencquesaing étincelle en fille enceinte de François Damiens dont le futur bébé, « sans père », décuple l’imbroglio filial.
Dommage que le dénouement ravive l’impression d’un trop-plein d’astuces scénaristiques.
OTEZ MOI D UN DOUTE, Carine Tardieu 2017, Francois Damiens, Cecile de France (societe)@@ (E)
À la suite d'un examen médical de routine, Erwan Gourmelon apprend que son père n'est pas son père. D'abord déboussolé, Erwan décide d'ignorer cette nouvelle et de ne pas rechercher son p&egr ...

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OTILIA LA MUJER DEL PUEBLE, Dana Rotberg 2000, Gabriela Canudas, Álvaro Guerrero, Alberto Estrella, Ana Ofelia Murguía (drame societe)@


Otilia est une jeune fille sensuelle au corps idéal dont le visage est marqué par un énorme grain de beauté. De ce fait, Otilia grandit sans amis, hormis la compagnie de Melquiades, un jeune homme employé par sa famille. Le riche propriétaire terrien Don Isaac organise le mariage d'Otilia avec le chef de la police locale, Isidro. Homme cruel et vénal, Isidro infecte sa jeune épouse d'une maladie vénérienne qui la rend stérile. Des lors, Otilia décide d'ignorer son mariage et laisse libre cours à sa sexualité refoulée avec les hommes de la ville.
Des années plus tard, Otilia retrouve Rubén Lazcano, le bandit le plus recherché de la région, gisant dans une mare de sang dans la maison.
Otilia le sauve, avec la motivation de se venger d'Isidro (qui aspire à la récompense). Mais au fil du temps, elle tombe profondément amoureuse. Après quelques rechutes, Rubén s'améliore mais reste lent. Cependant, à la veille de son départ, Rubén et Otilia font l'amour et elle éprouve une jouissance totale et sans précédent. Rubén part à l'aube et Otilia reste sûre qu'il reviendra. Le temps passe et Rubén ne revient pas. L'amour d'Otilia devient une obsession. Melquiades, secrètement amoureux d'Otilia, assassine Rubén par jalousie. Quand Otilia voit le cadavre de son amant, elle ne supporte pas la douleur et, avec Melquiades comme témoin, se tire une balle dans le cœur.
OTILIA LA MUJER DEL PUEBLE, Dana Rotberg 2000, Gabriela Canudas, Álvaro Guerrero, Alberto Estrella, Ana Ofelia Murguía (drame societe)@ (E)
Otilia est une jeune fille sensuelle au corps idéal dont le visage est marqué par un énorme grain de beauté. De ce fait, Otilia grandit sans amis, hormis la compagnie de Melquiades, un jeune homme employé ...

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OU SONT PASSES LES MORGAN, Hugh Grant, Sarah Jessica Parker (sentimental)@@


Meryl et Paul Morgan renvoient l'image d'un couple uni, à qui tout réussit à Manhattan. Pourtant, la passion qui les animait s'étiole peu à peu et leur mariage bat de l'aile. Leur existence bascule lorsqu'ils sont témoins d'un assassinat. Dès lors, ils deviennent la prochaine cible d'un tueur à gages et doivent immédiatement quitter New York. Sous la protection du FBI, ils partent s'installer dans un centre de protection situé dans le Wyoming.
OU SONT PASSES LES MORGAN, Hugh Grant, Sarah Jessica Parker (sentimental)@@ (E)
Meryl et Paul Morgan renvoient l'image d'un couple uni, à qui tout réussit à Manhattan. Pourtant, la passion qui les animait s'étiole peu à peu et leur mariage bat de l'aile. Leur existence bascule lorsqu' ...

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OUISTREHAM, Emmanuel Carrère 2021, Juliette Binoche, Hélène Lambert (societe)@@@


Marianne Winckler, écrivaine reconnue, entreprend un livre sur le travail précaire. Elle s'installe près de Caen et, sans révéler son identité, rejoint une équipe de femmes de ménage. Confrontée à la fragilité économique et à l'invisibilité sociale, elle découvre aussi l'entraide et la solidarité qui unissent ces travailleuses de l'ombre.

TELERAMA
Vivre la vie d’une femme de ménage, quelques mois, telle fut l’expérience de Florence Aubenas, relatée dans son livre Le Quai de Ouistreham, en 2010. Qu’Emmanuel Carrère signe l’adaptation ajoute une dimension à la fois troublante et évidente. D’une part, il a écrit autrefois le récit d’une longue imposture — L’Adversaire, en 2000, sur l’affaire Jean-Claude Romand. D’autre part, il a réfléchi à la possibi­lité de se mettre à la place de ceux qui souffrent le plus dans D’autres vies que la mienne (2009).

Immense Juliette Binoche
Dès que Marianne (la Aubenas de la fiction) se retrouve intégrée à une brigade de nettoyage de ferries trans-Manche, le cinéaste fait entrer en résonance une multitude de détails con­crets (du vocabulaire de ­l’encadrement à la saleté nauséabonde des lieux à nettoyer, en passant par les douleurs physiques causées par le travail) qui disent crûment l’exploitation, l’humiliation, la relégation. Ce monde d’aubes glacées, de trajets épuisants, est d’autant plus vrai que s’y expriment, par ailleurs, une solidarité, une entraide. Les collègues de Marianne finissent par s’attacher à cette femme plus âgée qu’elles, sans liens ni perspectives.

La simulatrice, qui ambitionne de rendre visibles les invisibles du ferry, est aussi une traîtresse en puissance : elle trompe la confiance de ses nouvelles amies. Cette contradiction et l’hypothèse d’être démasquée font l’objet d’un suspense au fur et à mesure que Marianne s’identifie à son « personnage » : on ­devient qui on imite. Au livre d’origine, le film superpose enfin une « couche » supplémentaire de jeu, le travail d’une grande actrice. Dans l’épure totale, entourée de non-profes­sionnels remarquables, Juliette Bionche trouve là l’un de ses rôles les plus marquants.
OUISTREHAM, Emmanuel Carrère 2021, Juliette Binoche, Hélène Lambert (societe)@@@ (E)
Marianne Winckler, écrivaine reconnue, entreprend un livre sur le travail précaire. Elle s'installe près de Caen et, sans révéler son identité, rejoint une équipe de femmes de ménage. ...

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PADDINGTON 2, Paul King 2017, Hugh Bonneville, Sally Hawkins (jeunesse)@@


Paddington coule des jours heureux chez les Brown, sa famille d'adoption, dans un quartier paisible de Londres. Alors qu'il recherche un cadeau pour les 100 ans de sa tante, il repère un magnifique livre animé chez un antiquaire. Pas de temps à perdre : il enchaîne les petits boulots pour pouvoir l'acheter ! Cependant, lorsque le précieux ouvrage est volé, Paddington est accusé à tort et incarcéré. Convaincus de son innocence, les Brown se lancent dans une enquête pour retrouver le coupable.

TELERAMA
L’ourson Paddington, doublé en français par Guillaume Gallienne, devraient ravir petits et grands.
Retour à l’écran de l’ourson en duffle-coat, trésor de la littérature british. Douillettement installée dans un Londres de maison de poupées, cette suite a le même charme suranné que le premier film, le même humour vif et candide. Seule créature (habilement) animée, l’aimable Paddington parvient même, en cours d’aventure, à attendrir les taulards les plus endurcis (dont Brendan Gleeson, dans un grand numéro… d’ours mal léché).

Un monde doux et pimpant comme une chambre d’enfant, où tout le monde déborde de politesse et de bienveillance, à part Hugh Grant, en vieux cabotin retors. Et encore : il s’amuse tellement qu’il en oublie d’être vraiment méchant.
PADDINGTON 2, Paul King 2017, Hugh Bonneville, Sally Hawkins (jeunesse)@@ (E)
Paddington coule des jours heureux chez les Brown, sa famille d'adoption, dans un quartier paisible de Londres. Alors qu'il recherche un cadeau pour les 100 ans de sa tante, il repère un magnifique livre animé chez un antiquai ...

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PADDINGTON, Paul King 2014, Ben Whishaw, Hugh Bonneville (animation jeunesse)@@


Un explorateur des années 60 explore les grandes forêts du Pérou et y découvre une nouvelle espèce d'ours brun. Il se lie d'amitié avec un couple d'ours, qu'il baptise Pastouso et Lucy, et leur apprend à faire de la marmelade. Des années plus tard, Pastouso et Lucy coulent des jours heureux en compagnie de leur neveu Paddington. Lors d'un tremblement de terre, un arbre tombe sur Pastouso et l'écrase. Lucy et son neveu traversent la forêt jusqu'au port.
PADDINGTON, Paul King 2014, Ben Whishaw, Hugh Bonneville (animation jeunesse)@@ (E)
Un explorateur des années 60 explore les grandes forêts du Pérou et y découvre une nouvelle espèce d'ours brun. Il se lie d'amitié avec un couple d'ours, qu'il baptise Pastouso et Lucy, et leur appre ...

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PALAIS ROYAL, Valérie Lemercier 2005, Valérie Lemercier, Lambert Wilson, Catherine Deneuve (comique)@@


Une orthophoniste toute simple, mais mariée à Arnaud, petit frimeur et macho, fils cadet du monarque, devient reine malgré elle à la mort du monarque. Cependant, celle-ci n'est pas du tout apte à porter la couronne et devenir la première dame du pays. Un tourbillon de catastrophes va alors s'abattre sur le palais royal.
PALAIS ROYAL, Valérie Lemercier 2005, Valérie Lemercier, Lambert Wilson, Catherine Deneuve (comique)@@ (E)
Une orthophoniste toute simple, mais mariée à Arnaud, petit frimeur et macho, fils cadet du monarque, devient reine malgré elle à la mort du monarque. Cependant, celle-ci n'est pas du tout apte à porter la ...

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PAR EFFRACTION, Anthony Minghella 2007, Jude Law, Juliette Binoche (societe)@@


Will traverse une période difficile avec Liv, sa compagne. Il vient en plus d'installer son cabinet d'architecte paysagiste dans King's Cross, un quartier de Londres en pleine réhabilitation. Ses luxueux locaux attirent une bande du coin qui le cambriole à répétition. Excédé, Will finit par suivre l'un des jeunes voleurs jusque chez lui où le jeune homme, Miro, vit avec sa mère, Amira, une réfugiée bosniaque.

TELERAMA
Pour mettre fin aux vols dont son cabinet est victime, un architecte bobo (Jude Law) décide de mener lui-même l'enquête. Il suit l'un des voleurs et pénètre dans un monde insoupçonné, à quelques pâtés de maisons : celui d'une réfugiée bosniaque (Juliette Binoche), la mère du voleur, qui survit grâce à des travaux de couture...

Par effraction, denier long métrage d'Anthony Minghella, parle de la mixité urbaine, du télescopage entre deux univers qui se côtoient mais s'ignorent. Le jeune voleur est coupable, mais aussi victime : de l'histoire de son pays, de l'exclusion, de sa condition sociale qui lui interdit de devenir, lui aussi, architecte. Quant au héros, cette infortune lui ouvre des horizons. Anthony Minghella, l'auteur du Patient anglais, filme le déniaisage amoureux et social de son personnage avec ­subtilité. On regrette d'autant plus un ­dénouement un brin trop fleur bleue... — Juliette Bénabent
PAR EFFRACTION, Anthony Minghella 2007, Jude Law, Juliette Binoche (societe)@@ (E)
Will traverse une période difficile avec Liv, sa compagne. Il vient en plus d'installer son cabinet d'architecte paysagiste dans King's Cross, un quartier de Londres en pleine réhabilitation. Ses luxueux locaux attirent une ba ...

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PARADISE LOST, Andrea di Stefano 2014, Benicio Del Toro, Josh Hutcherson (thriller drogue Pablo Escobar bio)@


Nick pense avoir trouvé son paradis en rejoignant son frère en Colombie. Un lagon turquoise, une plage d'ivoire et des vagues parfaites. Un rêve pour ce jeune surfeur canadien. Il y rencontre Maria, une magnifique Colombienne. Ils tombent follement amoureux. Tout semble parfait jusqu'à ce que Maria le présente à son oncle : un certain Pablo Escobar.

TELERAMA
Le paradis du titre est celui d’une jeunesse innocente comme le surf, confrontée, sous le soleil de Colombie, à la violence. Touriste radieux, Nick entame une romance avec une beauté locale, Maria. Et tout change alors, car la jeune fille est la nièce de Pablo Escobar. Le fameux trafiquant de drogue montre sa toute-puissance à Nick en l’accueillant comme un fils, puis en le désignant comme ennemi…

Ce jeu du chat et de la souris évoque The Last King of Scotland (2006), où un jeune homme devenait l’ami puis la cible du terrible Amin Dada. La situation reste un modèle d’efficacité. En Escobar, Benicio Del Toro ne craint pas les effets mais impressionne. Et Josh Hutcherson fait de Nick un gibier idéal. Malgré quelques passages tape-à-l’œil, le réalisateur parvient ainsi à faire tenir ensemble une fiction réaliste sur le système Escobar et un vrai thriller.
PARADISE LOST, Andrea di Stefano 2014, Benicio Del Toro, Josh Hutcherson (thriller drogue Pablo Escobar bio)@@ (E)
Nick pense avoir trouvé son paradis en rejoignant son frère en Colombie. Un lagon turquoise, une plage d'ivoire et des vagues parfaites. Un rêve pour ce jeune surfeur canadien. Il y rencontre Maria, une magnifique Colomb ...

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PARASITE, Bong Joon Ho 2019, Song Kang-Ho, Woo-sik Choi (hriller)(palme d or)@@@


Les quatre membres de la famille Ki-taek sont proches, mais sont au chômage et ont un avenir sombre. Le fils, Ki-woo, est recommandé par son ami pour un emploi de tuteur bien rémunéré, faisant naître l'espoir d'un revenu régulier. Portant les attentes de toute sa famille, il passe une entrevue. En arrivant chez M.

TELERAMA
La famille Kim vivote dans un sous-sol humide. Le fils va assurer des cours particuliers d’anglais à la jeune fille d’une famille richissime, dans leur villa magnifique…

On ne dira rien de la suite, sinon que ce septième film de Bong Joon-ho (Memories of Murder, Snowpiercer…) regorge de surprises et de retournements de situation. La Palme d’or 2019 (et Oscar du meilleur film) offre un cocktail détonant de satire grinçante et de thriller sociopolitique. On peut aussi parler de farce, de film de terreur, d’allégorie sur l’atomisation violente de la société. Ce mélange des genres, Bong Joon-ho l’orchestre brillamment, avec la volonté viscérale de divertir et de faire réfléchir en même temps. On emploie « viscérale » à dessein, Parasite déployant une symbolique forte autour du tréfonds des êtres, de ce qui est enfoui, honteux.

D’abord rigolard, le film est gagné par la hargne vengeresse et la cupidité dévorante. Reflet du monde néolibéral, sans foi ni loi, le système est si pernicieux que tout se brouille. Bong Joon-ho décrit avec virtuosité tout un ensemble d’interactions sociales, à travers des métaphores mêlant l’organique et le psychique.

De scène de cache-cache vaudevillesque en barbecue virant à la bataille sanglante, de course-poursuite en méga-inondation, Parasite captive, déroute et ne manque pas, finalement, d’émouvoir.
PARASITE, Bong Joon Ho 2019, Song Kang-Ho, Woo-sik Choi (hriller)(palme d or)@@@ (E)
Les quatre membres de la famille Ki-taek sont proches, mais sont au chômage et ont un avenir sombre. Le fils, Ki-woo, est recommandé par son ami pour un emploi de tuteur bien rémunéré, faisant naître ...

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PARIS A TOUT PRIX, Reem Kherici 2012, Reem Kherici, Cécile Cassel (comique)@


Maya, une femme d'origine marocaine, s'apprête à décrocher son premier CDI de styliste dans une maison de haute couture, mais un simple contrôle de police, où l'on découvre que son permis de séjour est périmé, la renvoie directement au Maroc.

TELERAMA
Une jeune styliste parisienne et snob est renvoyée au Maroc. Une comédie convenue sur le choc culturel.Tant sur le choc culturel que sur les préjugés, cette comédie convenue est aussi riche en sapes que pauvre en idées.

À Paris, une jeune styliste snob, mais pas méchante, sur le point de décrocher son premier CDI, est expulsée vers son pays d'origine, le Maroc. Une fois servie la galère de la « modeuse » en Louboutin sur la piste caillouteuse, il ne reste plus grand-chose dans la besace de Reem Kherici, qui joue et réalise.


PARIS A TOUT PRIX, Reem Kherici 2012, Reem Kherici, Cécile Cassel (comique)@ (E)
Maya, une femme d'origine marocaine, s'apprête à décrocher son premier CDI de styliste dans une maison de haute couture, mais un simple contrôle de police, où l'on découvre que son permis de sé ...

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PARIS, Cedric Klapisch 2008, Juliette Binoche, Romain Duris, Fabrice Luchini, Francois Cluzet (societe)@@


Pierre, un jeune parisien, est malade et se demande s'il est condamné. Tandis qu'il sombre dans la mélancolie, malgré le soutien de sa sœur Elise, son état lui donne un regard neuf et différent sur les personnes qu'il croise au quotidien.

TELERAMA
Au centre d’un récit éclaté où se croisent les destins de Parisiens, il y a Romain Duris, acteur fétiche de Cédric Klapisch. En lui confiant le rôle d’un danseur malade du cœur, il le place au-dessus de la mêlée, quelque part entre le quotidien et la contemplation. A ses pieds, par-dessus les toits, Pierre regarde la ville comme pour la première fois…

A la croisée du réalisme et de la rêverie, Klapisch ose tout, et notamment les clichés du Paname folklorique, qu’il déboulonne ensuite. Mais le meilleur est ailleurs : dans ce voisinage de la mort qui pousse les personnages à se sentir en vie. En parfaite symbiose, Romain Duris et Juliette Binoche forment un couple de frère et sœur touchant, que la maladie rapproche et décomplexe. En soumettant ces Parisiens ordinaires à l’épreuve de la disparition, Klapisch leur offre une vitalité nouvelle, une cure de jouvence inespérée. Inoxydable cinéaste de la jeunesse, il réaffirme haut et fort ce que Le Péril jeune avait si bien montré. Même vaincue, la jeunesse ne capitule jamais.
PARIS, Cedric Klapisch 2008, Juliette Binoche, Romain Duris, Fabrice Luchini, Francois Cluzet (societe)@@ (E)
Pierre, un jeune parisien, est malade et se demande s'il est condamné. Tandis qu'il sombre dans la mélancolie, malgré le soutien de sa sœur Elise, son état lui donne un regard neuf et différent sur l ...

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PARTIR, Catherine Corsini 2009, Kristin Scott thomas, Yvan Attal, Sergi Lopez (drame sentimental)@@@


Suzanne a la quarantaine. Femme de médecin et mère de famille, elle habite dans le sud de la France, mais l'oisiveté bourgeoise de cette vie lui pèse. Elle décide de reprendre son travail de kinésithérapeute. A l'occasion des travaux, elle fait la rencontre d'Ivan, un ouvrier en charge du chantier qui a toujours vécu de petits boulots et qui a fait de la prison. Leur attraction mutuelle est immédiate et violente et Suzanne décide de tout quitter pour vivre cette passion dévorante.

TELERAMA
Une bourgeoise s’éprend d’un ouvrier… Loin des conventions et des clichés, une tragédie au lyrisme sobre porté par un beau trio d’acteurs, avec une Kristin Scott Thomas superbe.

Le mari, la femme, l'amant... Et une passion soudaine, irrésistible, bousculant la quiétude ensoleillée de Nîmes. Presque un roman de Françoise Sagan, en théorie. Ou un film de François Truffaut sur l'enfer amoureux. Mais ici, ce n'est pas le sentiment qui domine, si intense soit-il, mais l'argent. Suzanne et Ivan, ce couple improbable (« la bourgeoise et le prolo », ricane le mari), ont beau s'aimer — la réalisatrice filme crûment leurs étreintes —, ils se heurtent moins au qu'en-dira-t-on qu'au fric tout-puissant. C'est si facile, quand on est un notable respecté, de passer quelques coups de fil pour priver d'argent l'épouse infidèle, et de travail le rival détesté...

Catherine Corsini croit au poids des classes sociales sur les êtres. Suzanne mise son avenir, sa vie auprès de cet ouvrier. Et c'est précisément cette « faute » (elle le quitte pour un « inférieur ») que ne peut excuser son mari... Kristin Scott Thomas a toujours eu l'art de suggérer le trouble d'un personnage. Ici, elle change de visage — parfois extrêmement belle, parfois presque moche — en fonction des sentiments qui l'assaillent. Avec elle, pour elle, Catherine Corsini a réussi un film au lyrisme sobre. Une tragédie miniature, construite en courtes scènes, qui, entre deux retours au noir — des entractes —, semblent filer droit vers l'inéluctable.
PARTIR, Catherine Corsini 2009, Kristin Scott thomas, Yvan Attal, Sergi Lopez (drame sentimental)@@@ (E)
Suzanne a la quarantaine. Femme de médecin et mère de famille, elle habite dans le sud de la France, mais l'oisiveté bourgeoise de cette vie lui pèse. Elle décide de reprendre son travail de kinésit ...

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PATIENTS, Grand Corps malade et Mehdi Idir 2017 (sante societe bio)@@


Se laver, s'habiller, marcher, voici ce que Ben ne peut plus faire à son arrivée dans un centre de rééducation suite à un grave accident. Ses nouveaux amis sont tétras, paras ou traumas crâniens. Ensemble, ils vont apprendre la patience. Ils vont résister, se disputer, se séduire mais surtout trouver l'énergie pour réapprendre à vivre. C'est l'histoire d'une renaissance, d'un voyage chaotique fait de victoires et de défaites, mais surtout de rencontres : on ne guérit pas seul.

TELERAMA
À la suite d’une chute dans une piscine, Ben se retrouve “tétraplégique incomplet” dans un centre de rééducation… Un film qui évite tous les pièges : sensible et non pleurard, audacieux et pas académique. Superbe interprétation.

Un saut dans une piscine pas assez remplie et Ben se brise une cervicale. Le voilà « tétraplégique incomplet » dans un centre de rééducation. Lentement, il apprend à bouger un doigt. Puis un bras, et même une jambe. Il s’accroche, même s’il apprend que c’en est fini de ses ambitions sportives… Mais comment pourrait-il se plaindre, lui qui ne voit que des « tétras » qui ne progressent pas et des « TC » (traumatismes crâniens) qui ne guériront jamais ?

Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, a été victime, adolescent, d’un accident semblable. De son expérience, il a d’abord tiré un livre. Puis, avec son pote réalisateur de clips Mehdi Idir, ce film, qui, par miracle, a échappé à tous les pièges : attendrissement, sentimentalisme, apitoiement. Tout, au contraire, y est épuré et rapide. Drôle, parfois — lorsque les handicapés se chambrent, en riant férocement de leur malheur. Cruel, aussi. Même l’idylle, un rien idéale, entre Ben et une ravissante jeune fille finit par sonner vrai, tant l’émotion est forte… Comédiens touchants : à commencer par Pablo Pauly, entrevu jusque-là dans quelques pâles seconds rôles. Mais il faudrait citer tous les autres, qui forment autour de lui une sorte de chœur antique fraternel.
PATIENTS, Grand Corps malade et Mehdi Idir 2017 (sante societe bio)@@ (E)
Se laver, s'habiller, marcher, voici ce que Ben ne peut plus faire à son arrivée dans un centre de rééducation suite à un grave accident. Ses nouveaux amis sont tétras, paras ou traumas crânie ...

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PENTAGON PAPERS, Steven Spielberg, Meryl Streep,Tm Cruise


Katharine Graham est la première femme à publier un important journal américain: The Washington Post.

TELERAMA
En s’intéressant à ce « prologue » méconnu, Steven Spielberg réussit plusieurs films en un seul. Il traite brillamment le dossier politique, et son style même se fait sec, exaltant et nerveux, à la manière des grands films du Nouvel Hollywood des années 70 : c’est un hommage à l’histoire du cinéma autant qu’à la presse de l’époque, tant les deux médias représentèrent alors, chacun à leur manière, la sauvegarde de la démocratie contre un pouvoir abusif. Chaque scène, ou presque, est un morceau de bravoure. Y compris au sens propre : en publiant ces documents brûlants, Kay Graham et ses employés risquaient de tout perdre, de leur journal à leur propre liberté.

On a classé tous les films de Steven Spielberg, des plus ratés aux coups de maître
On devine, bien sûr, derrière la ­reconstitution, un plaidoyer très contemporain en faveur d’un contre-pouvoir indépendant et fort, plus ­nécessaire que jamais aujourd’hui. Le film veut à la fois alerter sur une Amérique malade de Donald Trump et de son « Russiagate », et amorcer l’ère post-Weinstein. A travers le portrait de Kay Graham, veuve mondaine trai­tée avec condescendance par ses pairs masculins, qui affirme son courage et son autorité, il décortique l’histoire des femmes dans la société, le caractère récent et fragile de leurs acquis… Meryl Streep habite avec une étonnante douceur cette patronne atypique, tiraillée entre les exigences de son milieu, la haute société politico-financière et ses valeurs morales. Face à elle, Tom Hanks a rarement été aussi convaincant : son portrait de rédacteur en chef dur à cuire incorruptible et gouailleur ferait presque oublier Jason Robards, le Ben Bradlee du film de Pakula.
Spielberg, lui, n’oublie pas. Il termine son histoire là où commence Les Hommes du Président, le temps d’un ­fameux plan large et nocturne sur l’immeuble du Watergate. Manière élégante, futée et magistrale de raccrocher les wagons du mythe.
PENTAGON PAPERS, Steven Spielberg 2017, Meryl Streep,Tom Hanks(histoire)@@@ (E)
Katharine Graham est la première femme à publier un important journal américain: The Washington Post.

TELERAMA
En s’intéressant à ce « prologue » méconnu, Steven Spiel ...

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PERCY JACKSON le voleur de foudre (fantastique)@@


Toujours prédisposée à des problèmes, la vie d'adolescent de Percy Jackson devient beaucoup plus compliquée quand il apprend qu'il est le fils de dieu grec Poséidon.

TELERAMA
Les aventures d’un ado américain fils de… Poséidon. Les dieux grecs sont prétextes à un divertissement grand public kitsch et plutôt rigolo.

Les sorciers, c’est fait. Les vampires, aussi. Que restait-il, pour les producteurs en mal de fantastique pour la jeunesse ? Les dieux grecs : Zeus, Hadès, Athéna, toute la bande. Adaptant un best-seller, Chris Colombus s’amuse avec ses effets spéciaux (ah, Uma Thurman en méduse !) et un récit plus proche de Harry Potter que d’Homère. En effet, ledit Percy, ado américain, apprend un jour qu’il est le fils de Poséidon, rien que ça, et s’en va parfaire son entraînement dans une « colo » spéciale pour demi-dieux.

Entre attaques de minotaures ou de furies, et apparitions improbables (Pierce Brosnan galopant sur ses - quatre - papattes de centaure), cette fantaisie, aussi kitsch et toc qu’un temple en stuc sur un boulevard de Las Vegas, ne manque pourtant ni de rythme, ni d’effets spectaculaires. A savourer avec une indulgence… olympienne.
PERCY JACKSON le voleur de foudre, Percy Jackson 2010 (fantastique)@@ (E)
Toujours prédisposée à des problèmes, la vie d'adolescent de Percy Jackson devient beaucoup plus compliquée quand il apprend qu'il est le fils de dieu grec Poséidon.

TELERAMA
Les aventu ...

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PERCY JACKSON le voleur de foudre (fantastique)@@


Toujours prédisposée à des problèmes, la vie d'adolescent de Percy Jackson devient beaucoup plus compliquée quand il apprend qu'il est le fils de dieu grec Poséidon.

TELERAMA
Les aventures d’un ado américain fils de… Poséidon. Les dieux grecs sont prétextes à un divertissement grand public kitsch et plutôt rigolo.

Les sorciers, c’est fait. Les vampires, aussi. Que restait-il, pour les producteurs en mal de fantastique pour la jeunesse ? Les dieux grecs : Zeus, Hadès, Athéna, toute la bande. Adaptant un best-seller, Chris Colombus s’amuse avec ses effets spéciaux (ah, Uma Thurman en méduse !) et un récit plus proche de Harry Potter que d’Homère. En effet, ledit Percy, ado américain, apprend un jour qu’il est le fils de Poséidon, rien que ça, et s’en va parfaire son entraînement dans une « colo » spéciale pour demi-dieux.

Entre attaques de minotaures ou de furies, et apparitions improbables (Pierce Brosnan galopant sur ses - quatre - papattes de centaure), cette fantaisie, aussi kitsch et toc qu’un temple en stuc sur un boulevard de Las Vegas, ne manque pourtant ni de rythme, ni d’effets spectaculaires. A savourer avec une indulgence… olympienne.
PERCY JACKSON le voleur de foudre, Thor Freudenthal 2010 (fantastique)@@ (E)
Toujours prédisposée à des problèmes, la vie d'adolescent de Percy Jackson devient beaucoup plus compliquée quand il apprend qu'il est le fils de dieu grec Poséidon.

TELERAMA
Les aventu ...

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PERSEPOLIS, Marjane Satrapi, Vincent Paronnaud 2007, Sean Penn, Iggy Pop (animation histoire)@@


Basé sur le roman graphique de Satrapi sur sa vie avant et après la révolution iranienne. Le film montre la transformation de Satrapi en une adolescente rebelle. Ce film aborde également les tensions politiques en Iran dans les années 70 et 80, avec des membres de sa famille qui seront détenus puis exécutés.
PERSEPOLIS, Marjane Satrapi, Vincent Paronnaud 2007, Sean Penn, Iggy Pop (animation histoire iran)@@ (E)
Basé sur le roman graphique de Satrapi sur sa vie avant et après la révolution iranienne. Le film montre la transformation de Satrapi en une adolescente rebelle. Ce film aborde également les tensions politiques e ...

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PETIT PAYSAN, Hubert Charuel 2017, Swann Arlaud, Sara Giraudeau (environnement nature)@@


Pierre, la trentaine, est éleveur de vaches laitières. Sa vie s'organise autour de sa ferme, sa soeur vétérinaire et ses parents dont il a repris l'exploitation. Alors que les premiers cas d'une épidémie se déclarent en France, Pierre découvre que l'une de ses bêtes est infectée. Il ne peut se résoudre à perdre ses vaches. Il n'a rien d'autre et ira jusqu'au bout pour les sauver.

TELERAMA
Pour Pierre, rien ne compte plus que ses vaches. Levé à l’aube tous les matins pour la traite, il trime toute la journée entre la pâture et les mille et une tâches de la ferme, sans compter les réveils en pleine nuit pour la mise bas d’un veau… Ce jeune éleveur consacre chaque minute de son existence à son troupeau. L’amour ? Pas le temps – ni même l’envie – de répondre aux avances de l’avenante boulangère du village. Les seules visites qu’il accepte sont celles de sa sœur, puisqu’elle est vétérinaire. Surtout, Pierre a peur : les premiers cas d’une épidémie viennent de se déclarer en France. Des troupeaux sont abattus par mesure de précaution. Découvrant que l’une de ses laitières est infectée, il est prêt à tous les mensonges pour empêcher qu’on tue ses vaches…

Hubert Charuel, lui-même fils d’éleveurs, mais qui préféra la Fémis à la ferme familiale, s’empare d’un sujet qu’il connaît intimement. On est d’abord frappé par sa capacité à convertir son matériau documentaire (des difficultés économiques aux lois sanitaires, jusqu’à la question épineuse de la robotisation de la traite) en fiction passionnante. Mais, en plus, son film échappe au naturalisme et tourne au thriller. C’est d’ailleurs annoncé dès la séquence d’ouverture, superbement onirique : Pierre se fraye difficilement un chemin dans sa chambre et sa cuisine, au milieu des vaches. Et il deviendra un héros de polar paranoïaque pour faire disparaître, la nuit, le cadavre d’un ruminant, bien plus difficile à enterrer que celui d’un homme chez Scorsese… Swann Arlaud, impressionnant, comme habité, devient l’incarnation d’un sacerdoce qui peut virer à l’enfer.
PETIT PAYSAN, Hubert Charuel 2017, Swann Arlaud, Sara Giraudeau (environnement nature)@@ (E)
Pierre, la trentaine, est éleveur de vaches laitières. Sa vie s'organise autour de sa ferme, sa soeur vétérinaire et ses parents dont il a repris l'exploitation. Alors que les premiers cas d'une épid&eacut ...

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PHILOMENA, Steve Coogan 2013, Judi Desh, Steve Coogan


En 1952, Philomena, une adolescente irlandaise, tome enceinte sans être mariée et est envoyée dans un couvent. Quand son bébé Anthony est très jeune, les religieuses l'enlèvent à Philomena et le mettent en adoption aux États-Unis. Pendant les 50 années suivantes, elle a cherché sans arrêt son fils.
PHILOMENA, Steve Coogan 2013, Judi Desh, Steve Coogan (societe histoire)@@@ (E)
En 1952, Philomena, une adolescente irlandaise, tome enceinte sans être mariée et est envoyée dans un couvent. Quand son bébé Anthony est très jeune, les religieuses l'enlèvent à Philom ...

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PHOTO DE FAMILLE, Cecilia Rouaud, Vanessa Paradis, Jean-Pierre Bacri, Camille Cottin@@



Gabrielle, Elsa et Mao sont frères et soeurs, mais ne se côtoient pas. La première est 'statue' pour touristes, au grand dam de son fils. Elsa, elle, est en colère contre la terre entière et désespère de tomber enceinte. Mao, game designer de génie chroniquement dépressif, noie sa mélancolie dans l'alcool et la psychanalyse. Quant à leurs parents, Pierre et Claudine, séparés de longue date, ils n'ont jamais rien fait pour resserrer les liens de la famille. Survient l'enterrement du grand-père.
PHOTO DE FAMILLE, Cecilia Rouaud 2018, Vanessa Paradis, Jean-Pierre Bacri, Camille Cottin@@ (E)

Gabrielle, Elsa et Mao sont frères et soeurs, mais ne se côtoient pas. La première est 'statue' pour touristes, au grand dam de son fils. Elsa, elle, est en colère contre la terre entière et dés ...

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PICCOLO SAXO ET COMPAGNIE, Marco Villamizar et Eric Gutierez 2005, (musical)@@


Rien ne va plus sur la planète Musique. Toutes les familles d'instruments sont fâchées. Tout a commencé depuis la mystérieuse disparition des clés Sol, Fa et Ut et évidemment chacune des familles accuse l'autre de les avoir volées. Bref c'est la cacophonie : chacun joue dans son coin et plus personne ne veut entendre parler du grand orchestre.Mais lorsqu'un bois, Piccolo, devient le meilleur ami d'un cuivre, Saxo, la note Do n'en revient pas.

TELERAMA
“Piccolo, Saxo et compagnie” raconté par François Morel : la musique classique tout en tendresse et facéties
La première adaptation télévisuelle du conte musical imaginé en 1956 mélange musique d’orchestre, animation et prises de vues réelles. Et François Morel ouvre un nouveau livre pop-up avec gourmandise.
r Très Bien
Le conte musical “Piccolo, Saxo et compagnie” imaginé par André Popp et Jean Broussolle dans les années 50 est aujourd’hui raconté par François Morel.
Le conte musical “Piccolo, Saxo et compagnie” imaginé par André Popp et Jean Broussolle dans les années 50 est aujourd’hui raconté par François Morel. Photo Camera Lucida Productions

Dans la lignée de Pierre et le loup et du Carnaval des animaux, de précédents programmes mélangeant musique d’orchestre, animation et prises de vues réelles, François Morel ouvre un nouveau livre pop-up. Avec gourmandise, le comédien raconte la petite histoire d’un grand orchestre. Au temps lointain, « les instruments de l’orchestre ne se connaissaient pas entre eux », mais un jour, les cordes et les saxophones sont partis en voyage, à la rencontre des autres familles d’instruments.

Première adaptation télévisuelle du conte musical inventé dans les années 1950 par André Popp et Jean Broussolle, cette emballante histoire de petits violons qui chantent haut, d’altos qui ont la voix grave et de grand-mère contrebasse ravira les plus jeunes et leurs proches. Chaque page détaille l’univers d’une famille d’instruments (les cordes, les saxos, les bois, les cuivres…), auquel des musiciens de l’Opéra de Rouen Normandie prêtent vie. Les nouveaux instruments nourrissent l’orchestre, jusqu’à l’arrivée du piano majestueux.

Sur un livret enlevé, ce conte coloré se joue des échelles. Injectant des personnages animés dans l’orchestre, il invite à découvrir les instruments, les sons et les émotions qu’ils transmettent de manière ludique et visuelle.

Dans les années 1950, André Pop et son complice Jean Broussole ont imaginé une histoire en musique qui présente tous les instruments de l'orchestre. Au fil du temps, "Piccolo, Saxo et Compagnie" est devenu un classique comme le "Pierre et le Loup" de Prokofiev. Après "Pierre et le Loup", "Le Carnaval des animaux" et "Les 4 Saisons", France Télévisions invente une forme nouvelle pour ce premier "Piccolo, Saxo et Compagnie" télévisé.
PICCOLO SAXO ET COMPAGNIE, Marco Villamizar et Eric Gutierez 2005, (musical)@@ (E)
Rien ne va plus sur la planète Musique. Toutes les familles d'instruments sont fâchées. Tout a commencé depuis la mystérieuse disparition des clés Sol, Fa et Ut et évidemment chacune des famil ...

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PIECE MONTEE, Denys Granier-Deferre 2010, Clémence Poésy, Jérémie Renier (societe)@@


Bérengère et Vincent se marient dans le respect des traditions bourgeoises. Selon la coutume, familles et amis se réunissent à la campagne par une belle journée de printemps. Journée joyeuse pour certains, douloureuse pour d'autres, en tous les cas déterminante et inoubliable pour tous. Comme les liens du sang ne sont pas toujours ceux du coeur, cette journée va vite devenir l'heure de vérité, toute génération confondue.

TELERAMA
Plutôt réussi, entre méchanceté et mélancolie. Le couple Jean-Pierre Marielle-Danielle Darrieux pique la vedette aux autres. Sauf à Clémence Poésy, si gracieuse.

Pour un cinéaste, un mariage, c’est toujours un casse-tête. Denys Granier-Deferre s’en sort en zigzaguant plus ou moins élégamment parmi les convives. Dans les noces de cinéma, comme dans les vraies, d’ailleurs, il y a les convives qu’on apprécie et les autres. Ici, on aime Clémence Poésy, gracieuse dans sa robe de mariée. Hélène Fillières, qui drague les esseulés. Léa Drucker, s’apercevant soudain qu’elle n’aurait pas dû épouser Christophe Alévêque, qui joue intelligemment les imbéciles...

Mais c’est un vieux couple qui, insensiblement, s’empare du film pour y faire naître une émotion imprévue. Sur un banc, la nuit, Danielle Darrieux murmure des mots d’amour à Jean-Pierre Marielle, l’homme qu’elle n’a jamais oublié. Ce pourrait être ridicule, mais non, grâce à eux, tout devient beau, et doux, et triste, et fou...
PIECE MONTEE, Denys Granier-Deferre 2010, Clémence Poésy, Jérémie Renier (societe)@@ (E)
Bérengère et Vincent se marient dans le respect des traditions bourgeoises. Selon la coutume, familles et amis se réunissent à la campagne par une belle journée de printemps. Journée joyeuse pour ce ...

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PINA, Wim Wenders 2011, (vd)(danse theatre)@@


C'est à la demande des danseurs du Tanztheater Wuppertal que Wim Wenders a repris son projet, suspendu après le décès brutal de Pina Bausch en 2009. Tourné en 3D, cet hommage nous convie sur scène, au plus près des corps en mouvement, à travers des fragments de chorégraphies.

TELERAMA
L'immense chorégraphe allemande Pina Bausch est morte à Wuppertal, le 30 juin 2009. Wim Wenders, qui préparait un film avec elle, a suspendu son projet, avant de le reprendre à la demande des danseurs. Ces danseurs, on les retrouve sur scène, interprétant d'éblouissantes chorégraphies tirées de quatre spectacles : "Le Sacre du printemps", "Kontakthof", "Café Muller" et "Vollmond". Mais on les entend aussi rendre hommage à la créatrice disparue et évoquer ce qu'était le travail avec elle. Ils se livrent tous également à de petits morceaux chorégraphiés personnels, qui sont autant d'hommages à Pina Bausch. Des images d'archives complètent ce dispositif...
PINA, Wim Wenders 2011, (vd)(danse theatre)@@ (E)
C'est à la demande des danseurs du Tanztheater Wuppertal que Wim Wenders a repris son projet, suspendu après le décès brutal de Pina Bausch en 2009. Tourné en 3D, cet hommage nous convie sur scène, ...

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PK, Rajkumar Hirani 2014@@


Un inconnu pose des questions que personne n'a posées avant. Connu seulement par ses initiales P. K., ses questions innocentes et sa curiosité enfantine lui emmènera dans un voyage de l'amour, de rires et de lâcher-prise.

TELERAMA
“ Etrange... D'une naïveté juste incroyable, mais peut-être nécessaire pour des discours qui détonnent à Bollywood... Etrange donc... ”
PK, Rajkumar Hirani 2014@@ (E)
Un inconnu pose des questions que personne n'a posées avant. Connu seulement par ses initiales P. K., ses questions innocentes et sa curiosité enfantine lui emmènera dans un voyage de l'amour, de rires et de lâche ...

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PLAN 75, Chie Hayakawa 2022, Chieko Baishô, Hayato Isomura (societe moeurs euthanasie)(japon)@@


Le programme gouvernemental Plan 75 encourage les personnes âgées à se faire euthanasier pour rajeunir une société vieillissante. Une femme âgée dont les moyens de survie disparaissent, un vendeur pragmatique du Plan 75 et un ouvrier philippin sont confrontés à des choix de vie ou de mort.

TELERAMA
En imaginant un plan d’euthanasie généralisée pour les plus de 75 ans, ce film s’attaque avec brio à un sujet brûlant : le vieillissement de la population japonaise. Aussi délicat que terrifiant.

Flou artistique et angoissant : un jeune homme se donne la mort dans ce qui semble être un Ehpad, si on en juge par ce fauteuil roulant vide, renversé dans l’entrée Il vient de massacrer tous les pensionnaires, pour alerter, d’après lui, sur le problème de la population vieillissante au Japon. Deuxième séquence, quelques mois plus tard : le gouvernement japonais vient de mettre en place un plan d’euthanasie généralisée à partir de 75 ans. Les seniors sont invités, s’ils le souhaitent, à s’inscrire à une mort assistée, les plus pauvres d’entre eux pouvant même bénéficier d’une prime de 100 000 yens pour leur assurer confort et plaisir dans leurs dernières semaines…

Ce film présenté dans la section Un certain regard du Festival de Cannes frappe par sa violence douce, comme anesthésiée, dans un Japon très légèrement futuriste. Un jeune fonctionnaire du gouvernement écoule avec le sourire des contrats d’euthanasie comme on vend des assurances. Michi, une modeste septuagénaire, vient de perdre son boulot harassant de femme de ménage dans un hôtel. Elle est seule au monde, bientôt son immeuble sera détruit, alors pourquoi ne pas succomber aux sirènes de cette fin programmée ? Pourquoi ne pas se sacrifier pour son pays ?

Plan 75 avance au fil du quotidien de cette vieille dame si poliment résignée (magnifique Chieko Baisho, toute de grâce mélancolique), face à une administration qui la juge obsolète. Parallèlement, il y a la prise de conscience à suspense d’un jeune homme qui se demande s’il est juste de laisser son père disparaître pour ne plus encombrer… Délicate à faire peur, la mise en scène éclaire d’autant mieux la déshumanisation et l’atteinte insupportable à la dignité des personnes âgées. Jusqu’ici, des cinéastes avaient abordé, à travers des cas particuliers, le thème de l’euthanasie choisie. Ce film remarquable est le premier à l’aborder comme un potentiel système d’État, et cela fait froid dans le dos.
PLAN 75, Chie Hayakawa 2022, Chieko Baishô, Hayato Isomura (societe moeurs euthanasie)(japon)@@ (E)
Le programme gouvernemental Plan 75 encourage les personnes âgées à se faire euthanasier pour rajeunir une société vieillissante. Une femme âgée dont les moyens de survie disparaissent, un vend ...

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POLICE, Anne Fontaine 2020, Virginie Efira, Omar Sy (drame societe)@@@


Virginie, Erik et Aristide, trois policiers du XXe arrondissement de Paris, se voient obligés d'accepter une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Sur le chemin de l'aéroport, Virginie comprend que leur prisonnier risque la mort s'il rentre dans son pays. Face à cet insoutenable cas de conscience, elle cherche à convaincre ses collègues de laisser tomber la mission et de laisser le prisonnier s'échapper.

TELERAMA
Trois flics affrontent un quotidien très sombre. Une ronde de nuit intimiste avec de beaux personnages et de bons acteurs.

Trois policiers se débattent avec une réalité sombre qui les submerge… Ce sentiment d’accablement détonne, dans un cinéma commercial français toujours prêt à nous requinquer. L’audacieuse Anne Fontaine s’enfonce dans la déprime des forces de l’ordre. Non pour tirer le signal d’alarme, mais pour écouter des peines secrètes, le temps d’une ronde de nuit intimiste avec de beaux personnages qui ont le blues.

Humilié par une épouse haineuse, Érik (Grégory Gadebois) se réfugie dans son commissariat. Virginie (Virginie Efira) travaille en cachant sa solitude de femme délaissée, sur le point d’avorter après une aventure avec son collègue Aristide (Omar Sy). Le sale boulot sans fin réunit les trois policiers, chargés de conduire un réfugié tadjik (Payman Maadi) jusqu’à l’aéroport, pour qu’il soit renvoyé dans son pays. Faut-il participer à son malheur ou l’aider en désobéissant ?

Au-delà du cas de conscience, le film pose une simple question : peut-on encore sauver quelque chose quand on est un être humain ? La réponse est honnête, mais peu optimiste… Le récit, construit selon trois points de vue, montre qu’on arrive toujours à la même réalité, au même horizon bouché. À quoi se raccrocher, alors ? Aux choses les plus fragiles : une carte postale montrant la mer, un horizon ouvert… Dans son regard franc, la réalisatrice pose une tendresse consolatrice. Au-delà de la police, son film tend la main aux vies difficiles. Et il y en a beaucoup.
POLICE, Anne Fontaine 2020, Virginie Efira, Omar Sy (drame societe)@@@ (E)
Virginie, Erik et Aristide, trois policiers du XXe arrondissement de Paris, se voient obligés d'accepter une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Sur le chemin de l'aéroport, Virgi ...

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POLINA, DANSER SA VIE, Valerie Muller et Angelin Preljocaj, Anastasia Shevtsova, Juliette Binoche, Aleksei Guskov


Portée depuis l'enfance par la rigueur et l'exigence du professeur Bojinski, Polina est une danseuse classique prometteuse. Alors qu'elle s'apprête à intégrer le prestigieux ballet du Bolchoï, elle assiste à un spectacle de danse contemporaine qui la bouleverse profondément. C'est un choc artistique qui fait vaciller tout ce en quoi elle croyait. Elle décide de tout quitter et rejoint Aix-en-Provence pour travailler avec la talentueuse chorégraphe Liria Elsaj et tenter de trouver sa propre voie.
POLINA, DANSER SA VIE, Valerie Muller et Angelin Preljocaj 2016, Anastasia Shevtsova, Juliette Binoche, Aleksei Guskov (musique)@@@ (E)
Portée depuis l'enfance par la rigueur et l'exigence du professeur Bojinski, Polina est une danseuse classique prometteuse. Alors qu'elle s'apprête à intégrer le prestigieux ballet du Bolchoï, elle assiste &a ...

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POLISSE, Maiwenn 2011; Karin Viard, JoeyStarr (policier)@@


À Paris, Melissa, une photographe, vient effectuer un reportage sur la Brigade de protection des mineurs, la BPM. Incestes et pédophilie, maltraitance, enlèvement, prostitution adolescente, misère ordinaire, mariage forcé. En contrepoint à ces tragédies quotidiennes s'enchaînent aussi des événements personnels pour des flics sous tension, entre fous rires et coups de gueule. Fred et Melissa tombent amoureux ; Nadine divorce et puis regrette ; l'anorexie et la solitude d'Iris s'aggravent.

TELERAMA
Grâce à son sens du détail insolite et à son talent inné pour le désordre organisé, toutes les scènes, collectives ou intimes, des plus dures aux plus cocasses, percutent. Un petit Africain est arraché à sa maman, qui veut le sauver de la misère, pour être placé dans un foyer. Il hurle. Longtemps. La scène est insoutenable et ce malheur, brut, Maïwenn nous l’assène en pleine gueule.
Plus tard, une gamine est interrogée : pourquoi a-t-elle accepté de faire une fellation à plusieurs garçons ? Sa réponse est choquante et… hilarante ! Ce moment où la réalisatrice ose faire reposer le comique sur le sordide est un précipité révélateur de notre société où les jeunes, privés de repères, en viennent à mépriser, marchander leur propre corps. Polisse balance ainsi nombre de vérités : il n’est pas facile d’être flic quand on est femme et beur. Les flics sont, eux aussi, des parents aux entrailles nouées par la peur, car ils savent mieux que quiconque que le mal peut surgir à chaque coin de rue. Qu’un bébé peut être enlevé dans une crèche parce que la serrure de la porte d’entrée n’a pas été réparée. Et que la pédophilie s’exerce dans des appartements haussmaniens de 120 mètres carrés, où les pervers se croient intouchables… Alors, il faut décompresser : au cœur du film, comme une respiration, la brigade au grand complet, solidaire, danse à perdre haleine dans une boîte de nuit, sur Stand on the word, de Keedz, formidable morceau techno au chœur d’enfants… Se dépenser, suer le plus possible pour se laver de tous ces malheurs qui collent à la peau…

Dirigés comme des bêtes en cage, les acteurs sont tous impressionnants : Karin Viard, ­jamais aussi bien depuis longtemps ; Emmanuelle Bercot, qui a cosigné le scénario ; Marina Foïs, dure et fermée. Et puis il y a Joey Starr : il explose dans le rôle de Fred, le policier incapable de se résigner face au manque de moyens alloués à la brigade. D’entrée, son coup de gueule contre une adolescente ordurière impose l’identité du film : « Ferme ta gueule, on est à la police, ici, d’accord ? ! » beugle-t-il. D’accord !...

Reste Maïwenn, comédien­ne. On dira que le personnage qu’elle s’est donné est peu fouillé, un brin agaçant : une photographe bobo engagée pour prendre des clichés de la brigade et qui revient habiter les quartiers populaires en tombant amoureuse de Joey Starr. Elle ne se gâte guère, et c’était déjà le cas dans Le Bal des actrices. Démarche masochiste, mais généreuse : témoin étranger à ce groupe soudé, planquée derrière son objectif, elle endosse notre sentiment de voyeurisme, nous en absout. Et elle finit par faire totalement corps avec cette brigade. Com­me nous.
POLISSE, Maiwenn 2011; Karin Viard, JoeyStarr (policier)@@ (E)
À Paris, Melissa, une photographe, vient effectuer un reportage sur la Brigade de protection des mineurs, la BPM. Incestes et pédophilie, maltraitance, enlèvement, prostitution adolescente, misère ordinaire, mari ...

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POP REDEMPTION, Martin Le Gall 2012, Julien Doré, Grégory Gadebois(comique)@@


Depuis l'adolescence, quatre copains partagent la même passion pour le rock satanique et ont formé un groupe de black metal les Dead Makabés avec lequel, chaque été, ils jouent dans d'improbables festivals. Mais, le temps passant, la trentaine arrivant, les contingences du quotidien les rattrapent. Ils sont en pleine crise et seul le leader croit toujours dur comme fer à leur musique, à leurs idéaux de jeunesse.

TELERAMA
Quatre potes musiciens, la trentaine, prennent la route pour un (dernier) concert au Hellfest. Un drôle de road-movie musical, qui fusionne imageries pop et metal, où le groupe ressemble à un couple en crise.

Dans ce drôle de road-­movie musical, le groupe ressemble à un couple en crise, qui s’enguirlande, puis se remémore de beaux souvenirs. Martin Le Gall saisit le moment où des musiciens, la trentaine devant eux et les rêves de gloire plutôt derrière, doivent composer ; avoir une vie plus ordonnée, en somme, comme un morceau pop-rock… Ce qui amuse, c’est le mélange permanent de clichés metal — costumes sombres et teints blafards — et d’imagerie pop — références visuelles à la pochette d’Abbey Road, des Beatles : on reconnaît sans peine l’humour absurde et la touche pince-sans-rire d’Alexandre Kaamelott Astier, qui a collaboré au scénario. Et les acteurs sont vraiment bons : mention spéciale à Grégory Gadebois, gros nounours au look de Viking…
POP REDEMPTION, Martin Le Gall 2012, Julien Doré, Grégory Gadebois(comique)@@ (E)
Depuis l'adolescence, quatre copains partagent la même passion pour le rock satanique et ont formé un groupe de black metal les Dead Makabés avec lequel, chaque été, ils jouent dans d'improbables festivals. ...

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POPULAIRE, Regis Roinsard 2012, Romain Duris, Déborah François (comique)@@


Printemps 1958. Rose Pamphyle, 21 ans, vit avec son père, veuf bourru qui tient le bazar d'un petit village normand. Elle doit épouser le fils du garagiste et est promise au destin d'une femme au foyer docile et appliquée. Mais Rose ne veut pas de cette vie. Elle part pour Lisieux où Louis Echard, 36 ans, patron charismatique d'un cabinet d'assurances, cherche une secrétaire. Un film de: Régis Roinsard.

TELERAMA
Printemps 1958. Rose Pamphyle, 21 ans, vit avec son père, veuf bourru qui tient le bazar d’un petit village normand. Une histoire d’amour un peu désuète et pourtant on ne peut que tomber sous le charme de ce film.

Pour évoquer ce divertissement rétro, il faut ressortir de leur housse des mots démodés comme « bath », « chic » ou « épatant »… Avec son nom parfumé et désuet, Rose Pamphyle est la parfaite héroïne de 1958, blonde, fraîche et naïve. Elle ne pense qu’à devenir secrétaire, le métier « moderne » par excellence. Une petite annonce la mène dans le bureau de Louis Échard, agent d’assurances. Un archétype, lui aussi. Macho en costard noir impeccable, il a l’air échappé de la série Mad Men. Rose a un don insolite. Elle tape à la machine plus vite que son ombre. Une telle habileté vaut de l’or dans les concours de dactylos qu’on organise alors. Épaté, Louis Échard s’improvise entraîneur…

Dans cette comédie fringante, les décors et le design jouent la carte de la nostalgie. D’où un plaisir vintage mais pas vieillot, qui emprunte la candeur et le piquant des romances « populaires » de l’époque — En effeuillant la marguerite ou encore Papa, maman, la bonne et moi. Derrière la légèreté du sujet se cache pourtant une histoire d’émancipation féminine, dans laquelle Romain Duris déborde de charme, sans oublier Déborah François qui s’impose, avec sa frimousse malicieuse, sa vivacité de suffragette.
POPULAIRE, Regis Roinsard 2012, Romain Duris, Déborah François (comique)@@ (E)
Printemps 1958. Rose Pamphyle, 21 ans, vit avec son père, veuf bourru qui tient le bazar d'un petit village normand. Elle doit épouser le fils du garagiste et est promise au destin d'une femme au foyer docile et appliqué ...

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PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU, Celine Sciamma 2019, Noemie Merlant, Adele Haenel (societe)@@@


1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d'Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d'épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d'elle en tant que dame de compagnie, elle commence à l'observer.

TELERAMA
Le film retrace une histoire d’amour, vécue dans l’intensité du présent et ravivée par le souvenir. Classique dans la forme, le film est moderne sur le fond. Tant sur la représentation des femmes que sur leur combat, la réalisatrice décrit une solidarité féminine, une sororité. Dans le face-à-face de Marianne avec son modèle se joue un rapport d’influence et de reflets, qui est aussi celui de tout metteur en scène avec ses acteurs. Un lien où le rapport de pouvoir et de séduction est mouvant.

Élégant dans le dévoilement du sentiment, de l’âme et des corps, ce Portrait excelle à marier pudeur et volupté. Et se montre de plus en plus vibrant à mesure que grandit la passion entre les héroïnes. Adèle Haenel illustre à merveille le conflit intérieur d’une femme tiraillée entre la docilité et le désir d’émancipation. Noémie Merlant, de tous les plans ou presque, illumine le film par sa rigueur créative et sa grâce conquérante. Il y a de quoi tomber amoureux, ou amoureuse.
PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU, Celine Sciamma 2019, Noemie Merlant, Adele Haenel (sentimental homosexualite)@@@ (E)
1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d'Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d'épouse en refusant de poser. M ...

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POTICHE, François Ozon 2010, Catherine Deneuve, Fabrice Luchini (comique)@@


En 1977, dans une province de la bourgeoisie française, Suzanne Pujol est l'épouse popote et soumise d'un riche industriel Robert Pujol. Il dirige son usine de parapluies d'une main de fer et s'avère aussi désagréable et despote avec ses ouvriers qu'avec ses enfants et sa femme, qu'il prend pour une potiche. À la suite d'une grève et d'une séquestration de son mari, Suzanne se retrouve à la direction de l'usine et se révèle à la surprise générale une femme de tête et d'action.

TELERAMA
Ozon renoue avec l’adaptation théâtrale au cinéma, déjà explorée dans “8 Femmes”, en s’inspirant du succès de boulevard signé Barillet et Grédy qui vit triompher Jacqueline Maillan. Cette fois, c'est Catherine Deneuve qui tient le rôle de l'épouse contrainte de remplacer son mari (Fabrice Luchini) à la tête de l'entreprise familiale.
POTICHE, François Ozon 2010, Catherine Deneuve, Fabrice Luchini, Gerard Depardieu (comique)@@ (E)
En 1977, dans une province de la bourgeoisie française, Suzanne Pujol est l'épouse popote et soumise d'un riche industriel Robert Pujol. Il dirige son usine de parapluies d'une main de fer et s'avère aussi désagr ...

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POTICHE, Pierre Barillet, Jaqueline Maillan, Jacques Jouanneau (comique)@@


Suzanne Pujol, femme rêveuse mais néanmoins héritière d'une usine de parapluies, est l'épouse de Robert, un homme au caractère ombrageux, qui dirige l'usine. Une grève surprise oblige Robert, désavoué par le personnel, à céder sa place de dirigeant à Suzanne…

TELERAMA
POTICHE, Pierre Barillet, Jaqueline Maillan, Jacques Jouanneau (comique)@@ (E)
Suzanne Pujol, femme rêveuse mais néanmoins héritière d'une usine de parapluies, est l'épouse de Robert, un homme au caractère ombrageux, qui dirige l'usine. Une grève surprise oblige Robert, ...

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POUPOUPIDOU, Gerald Hustache Mathieu 2011, Jean-Paul Rouve, Sophie Quinton (policier)@


Écrivain de polars à succès, David Rousseau se rend à Mouthe pour assister à la lecture du testament de son oncle. Il apprend bientôt que Candice Lecoeur, égérie du fromage Belle de Jura et miss météo, s'est suicidée. Le corps ayant été retrouvé dans la zone interfrontalière entre la France et la Suisse, la police clôt l'affaire. Le romancier ouvre l'enquête.
POUPOUPIDOU, Gerald Hustache Mathieu 2011, Jean-Paul Rouve, Sophie Quinton (policier)@ (E)
Écrivain de polars à succès, David Rousseau se rend à Mouthe pour assister à la lecture du testament de son oncle. Il apprend bientôt que Candice Lecoeur, égérie du fromage Belle de Jur ...

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PREMIER CONTACT, Denis Villeneuve, 2016, Amy Adams, Jeremy Renner (etrange)@@


Lorsque de mystérieux vaisseaux venus du fond de l'espace surgissent un peu partout sur Terre, une équipe d'experts est rassemblée sous la direction de la linguiste Louise Banks afin de tenter de comprendre leurs intentions.

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Des extraterrestres débarquent, et les mystères s'enchaînent. Le réalisateur québécois de “Prisoners” et “Sicario” signe un thriller SF insolite et une réflexion sur l’autre.

Le monde est en alerte maximale : des extraterrestres ont débarqué. L'information circule partout dans les médias. Ce genre d'entrée en matière, on connaît. Tout, ici, est pourtant revisité, régénéré. D'abord, il y a ces étranges vaisseaux noirs, ovoïdes, suspendus au-dessus du sol, en douze points du globe. Leurs occupants, dont on ne sait s'ils sont là en amis ou en ennemis, n'en descendent pas. Ils attendent. Quoi donc ? Mystère. Avant même de comprendre les motivations des arrivants, il faut déjà les comprendre tout court. La tâche est complexe : ils émettent des sons incompréhensibles. L'armée américaine dépêche donc une linguiste universitaire accomplie, Louise, marquée par la mort récente de sa fille, pour établir un premier contact avec eux.

Un camp de base est installé au pied d'un des vaisseaux. On déploie un arsenal de précautions militaires et scientifiques — un physicien réputé (Jeremy Renner) fait aussi partie de la délégation qui entoure Louise. L'approche, plastiquement fascinante, est un suspense en soi. Denis Villeneuve, le cinéaste québécois décidément très talentueux de Prisoners et de Sicario, recycle le motif central du décodage langagier de Rencontres du troisième type, de Spielberg, en le croisant avec l'univers visuel de 2001 : l'Odyssée de l'espace, de Kubrick. Ce mélange crée une expérience forte d'immersion sensorielle, qui n'est pas sans rappeler certaines installations d'artistes contemporains, de Bill Viola ou de James Turrell. La lente progression dans le vaisseau ressemblant à une ­caverne ou à un temple, l'apparition des aliens (masses nébuleuses, entre la baleine, l'araignée géante et l'éléphant), leur moyen d'expression — des logogram­mes tracés à jets d'encre sur un écran —, tout cela tient d'une lente cérémonie, invitation à la pure contemplation. Un cas rare dans le cadre d'un blockbuster de science-fiction.

Une fois le contact établi, la méfiance chez les puissants ne retombe pas. Des divisions surgissent. Parce qu'un terme reste incertain dans sa traduction (les extraterrestres ont-ils parlé d'« outil » ou d'« arme » ?), la planète s'affole, surtout les Chinois et les Russes qui font front commun contre ce qu'ils estiment être une déclaration de guerre. On retrouve là un thème ­déjà vu, mais tiré vers le haut. Car le film traite finement de l'obsession dévorante du contrôle absolu, de la méfiance vis-à-vis de ce qui est étranger, étrange. Comme tout conte, celui-ci est ouvert à plusieurs pistes de lecture (sur nos rapports aux migrants, aux animaux, aux défunts...).

S'opposant au repli sur soi des bellicistes, l'émérite philologue qu'est Louise (Amy Adams, émouvante, recueillie, tout absorbée dans l'écoute et l'observation) s'aventure le plus loin possible. L'originalité de Premier Contact est de montrer comment le langage qu'elle décrypte avec difficulté finit peu à peu par l'imprégner, par façonner sa perception, sa pensée, ses rêves. On savait que toute langue était porteuse d'une culture. Ici, le langage découvert ouvre sur un bouleversement intérieur vertigineux.

Malgré sa fin un peu confuse et boursouflée à la fois, Premier Contact a le mérite d'appartenir pleinement à un genre (la science-fiction) tout en s'adressant à un public qui peut ne pas y être sensible. Car il brasse large, le très grand (la géopolitique et l'au-delà) comme l'intime (le deuil d'une mère). Il mêle le frisson et la soif insatiable de savoir. L'avancée vers l'inconnu et la connaissance.
PREMIER CONTACT, Denis Villeneuve, 2016, Amy Adams, Jeremy Renner (etrange science fiction)@@ (E)
Lorsque de mystérieux vaisseaux venus du fond de l'espace surgissent un peu partout sur Terre, une équipe d'experts est rassemblée sous la direction de la linguiste Louise Banks afin de tenter de comprendre leurs intent ...

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PREMIERE ANNEE, Thomas Lilti, Vincent Lacoste, William Lebghil (societe)@@


Antoine entame sa première année de médecine pour la troisième fois. Benjamin arrive directement du lycée, mais il réalise rapidement que cette année ne sera pas une promenade de santé. Dans un environnement compétitif violent, avec des journées de cours ardues et des nuits dédiées aux révisions plutôt qu'à la fête, les deux étudiants devront s'acharner et trouver un juste équilibre entre les épreuves d'aujourd'hui et les espérances de demain.
PREMIERE ANNEE, Thomas Lilti, Vincent Lacoste, William Lebghil (societe)@@ (E)
Antoine entame sa première année de médecine pour la troisième fois. Benjamin arrive directement du lycée, mais il réalise rapidement que cette année ne sera pas une promenade de santé ...

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PRESIDENTS, Anne Fontaine 2021, Jean Dujardin, Gregory Gadebois (comique biopic histoire Sarkozy Hollande)@@


Décembre 2021 : ancien président de la République française, Nicolas a du mal à supporter l'arrêt de sa vie politique. La cote d'Emmanuel Macron est en chute libre, et la perspective de l'arrivée au pouvoir de Marine Le Pen lors des élections présidentielles de 2022 lui est insupportable. Il décide alors de former une alliance avec François, lui aussi ancien président mais pour un parti politique opposé.

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Deux anciens présidents de la République décident de faire cause commune pour reprendre le pouvoir aux élections. Une comédie rythmée avec Jean Dujardin drôlissime dans ce rôle très seyant.

C'est quoi la vie d’un ex-président de la République ? Pour Nicolas : la dépression, des tâches ménagères afin de ne pas sombrer. Pour François : une retraite €paisible (trop ?) dans la Creuse. Un jour, Nicolas décide d’aller convaincre François de faire alliance pour faire barrage au « péril fasciste ».

Anne Fontaine tire de cette idée une fantaisie buissonnière, qui se moque avec tendresse des hommes politiques, montrés surtout comme des clowns vaniteux et piteux, tandis que leurs épouses sont lucides et fines. En matière d’analyse politique, ça ne vole pas très haut. Mais pour le cabotinage et les imitations tempérées, c’est réjouissant.
PRESIDENTS, Anne Fontaine 2021, Jean Dujardin, Gregory Gadebois (comique bio Sarkozy Hollande histoire)@@ (E)
Décembre 2021 : ancien président de la République française, Nicolas a du mal à supporter l'arrêt de sa vie politique. La cote d'Emmanuel Macron est en chute libre, et la perspective de l'arriv&eacut ...

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PRESQUE, Bernard Campan et Alexandre Jolien 2021 (societe)@@


Louis, célibataire de 58 ans et entrepreneur de pompes funèbres, croise la route d'Igor, un homme de 40 ans atteint de paralysie cérébrale. Dans un corbillard, les deux compères s'embarquent dans un voyage à travers le sud de la France, où ils se découvrent des points communs.

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Un croque-mort ne souriant que lorsqu’on le chatouille, et un handicapé philosophe, au tempérament optimiste, se retrouvent coincés ensemble le temps d’un long trajet en corbillard. Le voyage initiatique va modifier leur existence… L’acteur-réalisateur Bernard Campan et l’écrivain et philosophe Alexandre Jollien renouvellent l’exercice du duo improbable, avec une certaine fraîcheur et une complicité évidente. Atteint depuis la naissance d’infirmité motrice cérébrale, le second impose, à travers son personnage touchant et facétieux, une représentation rare et sans tabou du handicap, donnant lieu à quelques scènes fortes. Difficile de ne pas adhérer au message de tolérance de ce feel good movie sur l’amitié et le vivre-ensemble, au ton sympathique, mais au scénario parfois désarmant de simplisme…
PRESQUE, Bernard Campan et Alexandre Jolien 2021 (societe)@@ (E)
Louis, célibataire de 58 ans et entrepreneur de pompes funèbres, croise la route d'Igor, un homme de 40 ans atteint de paralysie cérébrale. Dans un corbillard, les deux compères s'embarquent dans un voyage ...

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PRETE MOI TA MAIN Eric Lartigau 2006, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat, Bernadette Laffon@@


La vie est facile pour Luis, 43 ans, célibataire heureux, épanoui dans son métier de nez vedette chez un créateur de parfums, couvé par sa mère et ses cinq soeurs... Cela aurait pu durer toute une vie, mais voilà... Lassées de le materner, celles-ci décident qu'il est temps pour lui de se marier.
PRETE MOI TA MAIN Eric Lartigau 2006, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat, Bernadette Lafont (societe)@@ (E)
La vie est facile pour Luis, 43 ans, célibataire heureux, épanoui dans son métier de nez vedette chez un créateur de parfums, couvé par sa mère et ses cinq soeurs... Cela aurait pu durer toute une v ...

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PRINCE OF PERSIA les sables du temps, Mike Newell 2010, Jake Gyllenhaal, Gemma Arterton, Ben Kingsley (aventure)@@


Un prince rebelle est contraint d'unir ses forces avec une mystérieuse princesse pour affronter ensemble les forces du mal et protéger une dague antique capable de libérer les Sables du temps, un don de dieu qui peut inverser le cours du temps et permettre à son possesseur de régner en maître absolu sur le monde.

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Après “Pirates des Caraïbes”, Disney nous offre tout ce qui faisait les grands films d’aventures d’antan : un désert, un prince rebelle, une princesse sexy... Mêmes producteurs que la franchise Pirates des Caraïbes, et même plaisir récréatif. Le scénario, adapté du jeu vidéo à succès, rassemble les ingrédients des grands films d’aventures à l’ancienne : un beau prince rebelle, une princesse des Mille et Une Nuits aussi jolie qu’insoumise, une dague magique et un impayable cheikh margoulin. Le tout rondement mené dans une Perse du VIᵉ siècle av. J.-C. qui en jette, avec site sacré dévasté et désert sous la lune pour le couple vedette, chamailleur puis inséparable.
Gemma Arterton est sensuelle comme une actrice de péplum. Jake Gyllenhaal opère la synthèse entre Harrison Ford et Errol Flynn. Détail qui vaut son pesant d’or : ce Disney montre une armée assiégeant une ville sainte, qu’elle veut croire bourrée d’armes secrètes. Prétexte, en fait, pour s’emparer d’un gisement magique… Un pastiche de l’invasion américaine en Irak ?
PRINCE OF PERSIA les sables du temps, Mike Newell 2010, Jake Gyllenhaal, Gemma Arterton, Ben Kingsley (aventure iran)@@ (E)
Un prince rebelle est contraint d'unir ses forces avec une mystérieuse princesse pour affronter ensemble les forces du mal et protéger une dague antique capable de libérer les Sables du temps, un don de dieu qui peut in ...

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PRINTEMPS ETE AUTOMNE HIVER ET PRINTEMPS, Kim Ki-duk 2004 (societe)@@


Au milieu d'un lac, dans un temple flottant, vivent un garçon et un moine qui lui enseignent l'enseignement religieux bouddhique, les secrets des plantes médicinales et, finalement, de l'équilibre naturel.

TELERAMA
Un temple isolé en Corée du Sud. En compagnie d'un moine, un garçon qui devient peu à peu un homme fait l'apprentissage douloureux de la vie.
PRINTEMPS ETE AUTOMNE HIVER ET PRINTEMPS, Kim Ki-duk 2004 (societe)@@ (E)
Au milieu d'un lac, dans un temple flottant, vivent un garçon et un moine qui lui enseignent l'enseignement religieux bouddhique, les secrets des plantes médicinales et, finalement, de l'équilibre naturel.

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PRIS DE COURT, Emmanuelle Cuau 2016, Virginie Efira, Gilbert Melki (thriller social)@@


Nathalie est joaillère et vient de s'installer à Paris pour un nouveau travail et une nouvelle vie avec ses deux fils. Cependant, la direction de la bijouterie change soudainement d'avis et lui annonce que le poste ne sera pas pour elle. Nathalie veut protéger ses enfants et décide de ne rien leur dire. De ce mensonge vont naître d'autres mensonges de part et d'autre. L'engrenage commence.

TELERAMA
Une mère confrontée à un engrenage mafieux veut sauver sa famille. Un thriller original, pas toujours vraisemblable, mais servie par la formidable interprétation de la talentueuse actrice belge.

Nathalie, la quarantaine, joaillière de profession, se rend sur son nouveau lieu de travail lorsqu’on lui apprend que quelqu’un d’autre a été choisi à sa place. La nouvelle est d’autant plus anxiogène qu’elle vient de quitter le Canada pour s’installer à Paris, avec ses enfants. Se sentant coupable, et soucieuse de protéger ses deux garçons, elle leur cache son infortune et trouve un job de serveuse. Son mensonge est le début d’un engrenage…

Ce thriller singulier est centré sur des personnages fragiles, a priori étrangers au genre. C’est du cinéma épuré, fait de silences et d’ellipses, mais révélateur d’une société du sauve-qui-peut général, qui pousse à la malhonnêteté. La force de Pris de court tient pourtant à l’affection qui lie les personnages et à leurs solitudes respectives. Tout ce qui est dit et montré à la maison, entre scènes de conflit et de concorde, sonne juste. On pense à une version contemporaine du Gloria de John Cassevetes. D’ailleurs, Virginie Efira, batailleuse très lucide, ferme et douce, évoque parfois Gena Rowlands. Elle est formidable en mère prête à tout, y compris à trahir, pour sauver de la violence du monde ceux qu’elle aime le plus.
PRIS DE COURT, Emmanuelle Cuau 2016, Virginie Efira, Gilbert Melki (thriller social)@@ (E)
Nathalie est joaillère et vient de s'installer à Paris pour un nouveau travail et une nouvelle vie avec ses deux fils. Cependant, la direction de la bijouterie change soudainement d'avis et lui annonce que le poste ne sera pas ...

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PRISONERS, Denis Villeneuve 2013, Hugh Jackman, Jake Gyllenhaal (drame thriller)@@


Dans la banlieue de Boston, deux fillettes de six ans, Anna et Joy, ont disparu. Le détective Loki privilégie la thèse du kidnapping suite au témoignage de Keller, le père d'Anna. Le suspect numéro un est rapidement arrêté mais est relâché quelques jours plus tard faute de preuve, entraînant la fureur de Keller. Aveuglé par sa douleur, le père dévasté se lance alors dans une course contre la montre pour retrouver les enfants disparus.

TELERAMA
Deux enfants disparues, un père qui entreprend de faire justice… Un scénario a priori rebattu .

À quand remonte la dernière fois où l'on a éprouvé une angoisse si palpable, un malaise si profond au cinéma ? Mystic River, de Clint Eastwood, peut-être, ou plus récemment Zodiac, de David Fincher. Denis Villeneuve, cinéaste canadien révélé avec Incendies, franchit un cap en signant son premier film américain, un thriller qui ne se départ jamais du drame humain, déclenché un jour d'hiver plombé. Deux familles amies, qui habitent la même rue d'une petite ville tranquille des Etats-Unis, se retrouvent pour fêter Thanksgiving. Leurs fillettes sortent un moment ensemble. Et ne reviennent pas. Elles ont disparu. Fugue ? Kidnapping ? Rien n'a été remarqué de suspect, sinon un camping-car qui s'est arrêté quelques instants dans la rue. Un tas de ferraille a priori inoffensif, rendu très bizarre, pourtant, par la mise en scène de Denis Villeneuve...

Aussitôt signalé comme un composant du crime, il est vite localisé par la police. A son bord, Alex (Paul Dano), un faible d'esprit aux lunettes double foyer, qui a tenté de prendre la fuite. Tout le désigne comme coupable, même s'il paraît aussi apeuré que louche. Le jeune inspecteur, solitaire, circonspect (Jake Gyllenhaal), qui l'interroge, ne recueille d'ailleurs rien de solide. Faute de preuves, il est contraint de le relâcher. Au grand dam de Keller, le père dévasté et furieux de l'une des gamines disparues (Hugh Jackman), qui décide d'agir dans son coin en justicier, convaincu de son fait... Le temps presse, chaque jour qui passe réduit les chances de récupérer les filles vivantes.

Personnages denses et captivants
Deux conceptions s'affrontent. D'un côté, la foi dans la loi et la déduction, incarnée par le flic avisé — trop, peut-être. De l'autre, l'émotion, l'intuition et la violence individualiste, qu'incarne le père. Un énième tableau de l'Amérique si l'on veut, mais réactualisé, sur fond de repli sur soi paranoïaque. L'originalité, ce sont les personnages, forts ou faibles, tous denses, tous captivants, qu'il est bien difficile de juger, de condamner en bloc. A froid, on peut le faire, mais justement, là, il y a urgence.

Le mal est d'autant plus troublant qu'il revêt l'apparence du bien. Au nom d'un devoir viscéral, pour sauver son enfant, Keller en vient à séquestrer Alex, à le torturer. Séquences éprouvantes, où le cinéaste se garde de tout sadisme. Prisoners nous plonge dans un abîme de perplexité et de peur. Au tourment des conflits moraux s'ajoutent des rebondissements, des pistes, valables ou non, qui relancent le suspense. Le film tient d'un cauchemar éveillé, très réaliste : un enfer sur terre. La lumière y est blafarde, la nuit, omniprésente. Cuisine, cave, antre, enclos, les lieux cachent tous des pièges et révèlent l'enracinement de la cruauté (l'enquête mène à des disparitions antérieures, qui ont eu lieu dans la région).

Incendies relisait la guerre civile du Liban à l'aune de la tragédie grecque. Prisoners fait de même, explore la culpabilité, la vengeance, le pardon, en se rapprochant du mythe — ce n'est pas un hasard s'il est fait allusion à des animaux (singe, serpent, chien...) qu'on peut associer aux personnages. L'enjeu touche aux limites de l'humanité, à la bestialité, à la logique monstrueuse qui fait des victimes les meilleurs bourreaux. Tous les personnages sont enfermés, brisés. Même le flic, possible ange salvateur, semble rongé par on ne sait quel fardeau. Le film, plein de larmes et de sang, assume cette souffrance, sans craindre la solennité. Chaque mot, chaque silence est pesé, jusqu'à la résolution finale. A la différence de Zodiac, la vérité, ici, ne reste pas indéchiffrable. Elle s'inscrit, au contraire, dans le face-à-face. Saisir le visage du mal ou du bien, l'exact moment de leur apparition, c'est l'obsession majeure du film.
PRISONERS, Denis Villeneuve 2013, Hugh Jackman, Jake Gyllenhaal (drame thriller)@@ (E)
Dans la banlieue de Boston, deux fillettes de six ans, Anna et Joy, ont disparu. Le détective Loki privilégie la thèse du kidnapping suite au témoignage de Keller, le père d'Anna. Le suspect numéro ...

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PROMISING YOUNG WOM, Carrey Mulligan (policier)@@


Cassie était une jeune femme pleine d'avenir jusqu'à ce qu'un évènement inattendu ne vienne tout bouleverser. Mais rien dans la vie de Cassie n'est en fait conforme aux apparences : elle est aussi intelligente que rusée, séduisante que calculatrice et mène une double vie dès la nuit tombée. Au cours de cette aventure passionnante, une rencontre inattendue va donner l'opportunité à Cassie d'expier les erreurs de son passé.
PROMISING YOUNG WOM, Carrey Mulligan (policier)@@ (E)
Cassie était une jeune femme pleine d'avenir jusqu'à ce qu'un évènement inattendu ne vienne tout bouleverser. Mais rien dans la vie de Cassie n'est en fait conforme aux apparences : elle est aussi intelligente qu ...

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PROXIMA, Alice Winocour 2019, Eva Green, Matt Dillon, Sandra Muller (espace)@@@


Sarah est une astronaute française qui s'entraîne avec acharnement au Centre spatial de Cologne, unique femme au milieu des astronautes européens. Elle vit seule avec sa fille de sept ans, Stella, qu'elle couve d'un amour inquiet, se sentant coupable de ne pas pouvoir lui consacrer plus de temps. Quand Sarah est choisie pour partir à bord d'une mission spatiale d'un an, baptisée Proxima, sa vie et celle de Stella sont bouleversées.

TELERAMA
Alice Winocour signe un film spatial original, où l’intime prime sur le spectaculaire. De Claire Denis (High Life) à James Gray (Ad Astra), on assiste à un renouveau du film spatial qui passe désormais par l’intime. Proxima participe de ce courant, à ceci près qu’il ne quitte pas le plancher des vaches. Sa seconde originalité repose sur son héroïne, astronaute et mère. Sarah (Eva Green) s’apprête à partir un an pour une galaxie lointaine. Elle s’en réjouit, mais cela n’est simple ni pour elle ni pour sa fille, Stella, 8 ans, avec qui elle vit seule. Sarah doit se familiariser avec la séparation et s’organiser. Heureusement, le père, conciliant, prendrait en charge l’enfant.

L’éloignement de Sarah et Stella commence sur Terre. De la base d’entraînement de l’Agence spatiale européenne, à Cologne, au cosmodrome de Baïkonour, Proxima décrit de manière très documentée comment Sarah s’entraîne physiquement et mentalement à vivre dans l’espace. On la voit courir allongée (!), tourbillonner dans une centrifugeuse, répéter les exercices périlleux (certains sous l’eau), s’isoler en quarantaine. À travers cette mise à l’épreuve, on reconnaît le tropisme d’Alice Winocour (Augustine, Mary­land) pour un cinéma corporel, médical. Un cinéma vigoureux, occupé au centre par une femme. Le combat de Sarah est d’autant plus louable qu’elle est seule au milieu d’hommes et doit vaincre le machisme ambiant. Son équipage comprend deux autres astronautes, russe et américain. Si le premier est affable, le second (Matt Dillon) la prend de haut. Avant de ravaler son sexisme, bluffé, comme nous, par les performances de sa partenaire.

Reste qu’elle est humaine, qu’elle a des failles. C’est ce qui rend Eva Green si convaincante. À la fois machine de guerre et femme ordinaire qui craque dans les toilettes, elle est surtout une mère troublante. Car remuée à l’idée de laisser sa fille, qui sait, peut-être pour toujours — la mort fait partie des risques du voyage. Stella (étonnante Zélie Boulant-Lemesle, jamais mièvre, toujours juste) ne l’ignore pas. Tout ce qui se joue entre elles, le cœur du film, est abordé avec déli­catesse et droiture. Leur lien tendre, qu’on ressent fusionnel, est fait d’écoute et d’intelligence, ce qui n’empêche pas les tensions, les peurs, les faiblesses. Aucune n’est parfaite — Stella est une enfant éveillée mais qui souffre entre autres de dyslexie. Un moment, face à Sarah qui s’inquiète des mauvais résultats en maths de sa fille, le père tempère : « Pourquoi veux-tu qu’elle soit absolument normale ? Comme si nous, on l’était. »

Il faut en effet être un peu dingue pour monter dans une fusée. C’est aussi cette part d’extravagance que Proxima prend joliment en compte. En cultivant l’imaginaire, malgré la discipline imposée. On voit ainsi les trois cosmonautes bivouaquer et se réciter à la belle étoile des poèmes. On entend Sarah confier dans un blog comment elle perçoit le monde sous un jour neuf et étrange. De son côté, Stella a ses échappées fantasques, ses jeux, ses secrets. Proxima est un film à la fois lunaire et pragmatique. À mesure que le jour J (le décollage) approche, une forme de suspense silencieux monte, de même que l’émotion. L’arrivée des astronautes, le public amassé, le compte à rebours, la réalisatrice filme tout cela en suggérant bien la solennité du moment, mais sans rompre le fil de l’intimité. L’envol final a ceci de magnifique qu’il est vécu par la mère, mais aussi par sa fille.
PROXIMA, Alice Winocour 2019, Eva Green, Matt Dillon, Sandra Muller (espace)@@@ (E)
Sarah est une astronaute française qui s'entraîne avec acharnement au Centre spatial de Cologne, unique femme au milieu des astronautes européens. Elle vit seule avec sa fille de sept ans, Stella, qu'elle couve d'un amou ...

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PUPILLE, Jeanne Herry 2018, Sandrine Kiberlain, Gilles Lellouche (societe)@@@


Théo est remis à l'adoption par sa mère biologique le jour de sa naissance. Les services de l'aide sociale à l'enfance et le service adoption se mettent en mouvement. Les uns doivent s'occuper du bébé dans cette période d'incertitude, les autres doivent trouver celle qui deviendra sa mère adoptante.

TELERAMA
Un bébé né sous X et une femme adoptante vont se trouver… Quelle émotion devant ce thriller affectif et choral superbement documenté où chaque interprète donne le meilleur de son talent !

Théo, né sous X, est confié à l’adoption par sa mère biologique le jour de sa naissance. Alice, 41 ans, attend depuis dix ans de devenir mère adoptante. Voici l’histoire de leurs trajets respectifs vers leur rencontre, acmé bouleversante permise par une chaîne de travailleurs sociaux dévoués. À partir d’un long travail de documentation, et grâce à une savante construction scénaristique, Jeanne Herry tisse un thriller affectif.

Il y a d’abord cette « recueillante », qui aide la mère biologique dans sa décision. Puis chaque maillon des services de l’aide sociale à l’enfance et de l’adoption, attentif à ce qu’un lien, neuf, naisse. La réalisatrice rend ainsi hommage à ces fonctionnaires qui négligent leur propre vie.

Le romanesque s’engouffre partout : dans une chambre d’hôpital, un bureau d’administration, jusqu’à la maison de cet accueillant qui veille sur ce bébé en attendant qu’il trouve une nouvelle maman. Dans ce rôle-là, Gilles Lellouche, tout en humanité, apporte une chaleur tendre et inquiète. Et puis il y a Élodie Bouchez, dont la voix claire, puis tremblante de dépit ou de bonheur, restitue, à elle seule, le difficile et lumineux chemin d’une adoption. Pupille offre, entre autres, cette émotion-là : la renaissance d’une grande actrice.
PUPILLE, Jeanne Herry 2018, Sandrine Kiberlain, Gilles Lellouche (societe)@@@ (E)
Théo est remis à l'adoption par sa mère biologique le jour de sa naissance. Les services de l'aide sociale à l'enfance et le service adoption se mettent en mouvement. Les uns doivent s'occuper du béb&eacut ...

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PURE, Lisa Langseth 2010, Alicia Vikander, Samuel Froler (film e musical)@@


Katarina (Alicia Vikander) a 20 ans et habite une sombre banlieue de Göteborg. Elle n’a pas terminé sa scolarité et redoute de finir comme sa mère.
Un jour, elle tombe par hasard sur une vidéo YouTube avec une musique de Mozart et tombe immédiatement sous le charme de ce morceau. Elle parvient à se faire engager comme réceptionniste à la salle de concert de la ville.
Adam (Samuel Fröler), le chef d’orchestre, la remarque et, bien que celui-ci soit marié, ils entament une relation. Au début, Katarina est au septième ciel, mais elle réalise bien vite qu’elle est non seulement en train de mettre en jeu son ancienne vie, mais aussi la nouvelle identité qu’elle s’est forgée de toutes pièces.
Elle se retrouve alors emportée dans une spirale de mensonges et d’impostures…

TELERAMA
Ce premier long-métrage de la Suédoise Lisa Langseth tient de l'expérience sociale en laboratoire et de la fable morale un brin appuyée : peut-on survivre hors de son milieu d'origine ? Ici, ladite classe populaire frise la caricature. Heureusement, le film gagne en nuances lorsque Katarina quitte les faubourgs d'un Göteborg grisâtre pour la terra incognita des nantis cultivés. Contrairement à son héroïne, la réalisatrice connaît visiblement mieux cet environnement-là, sa cruauté feutrée, son mépris maquillé de références humanistes, littéraires et philosophiques. Sorte de version postmoderne de La Petite Fille aux allumettes, le film devient un trouble récit d'apprentissage, et surtout un très beau portait de femme, interprété avec une grâce farouche par une jeune actrice encore inconnue, Alicia Vikander. Noyée dans un tee-shirt trop grand pour elle, le visage fermé puis brusquement illuminé, elle réussit l'exploit d'incarner à la fois la dureté et l'espoir, le gamin des rues et la femme fatale.
PURE, Lisa Langseth, Alicia Vikander, Samuel Froler (film e musical)@@@ (E)
Katarina (Alicia Vikander) a 20 ans et habite une sombre banlieue de Göteborg. Elle n’a pas terminé sa scolarité et redoute de finir comme sa mère.
Un jour, elle tombe par hasard sur une vidéo YouT ...

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QU EST CE QU ON A ENCORE FAIT AU BON DIEU


Claude et Marie Verneuil font face à une nouvelle crise. Leurs quatre gendres, Rachid, David, Chao et Charles sont décidés à quitter la France avec femmes et enfants pour tenter leur chance à l'étranger. Incapables d'imaginer leur famille loin d'eux, Claude et Marie sont prêts à tout pour les retenir. De leur côté, les Koffi débarquent en France pour le mariage de leur fille. Eux non plus ne sont pas au bout de leurs surprises.

TELERAMA
Ce deuxième opus s’acharne à éteindre toute polémique en réconciliant Blancs, Noirs, Juifs, Arabes et Asiatiques autour d’un ennemi commun... Et perd en route toute puissance comique.
Les acteurs font leur numéro, les actrices, pourtant plus subtiles, n’ont pas grand chose à jouer – à part Chantal Lauby, qui, comme dans le n°1, est le meilleur atout du film,
Idéologiquement, on ratisse large : le parti des râleurs se régalera d’une longue scène où circulent les habituels lieux communs sur la fonction publique et le coût du travail ; mais comment ne pas être séduit un peu plus tard par le dynamisme de nos provinces, et donc se réconcilier avec la France ? Pas l’ombre d’un gilet jaune, mais un mariage entre deux jeunes ivoiriennes, avec chant en l’honneur de Christiane Taubira – l’intolérance étant donc (temporairement) du côté du Papa ivoirien, joué avec une emphase théâtrale par Pascal N’Zonzi.
Tout de même, s’il y a réconciliation, elle ne peut se faire que contre quelqu’un. Une seule opinion ne souffre d’aucune contestation : l’anti-parisianisme. Sont convoqués en vrac Anne Hidalgo, les voies sur berge, et le prix de la coupe de champagne dans les restos chic. Le public visé est celui des multiplexes de province, où l’on se gaussera au moins de cela. Finalement, Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ? possède une vraie singularité : c’est le premier film où je me sens racisé.
QU EST CE QU ON A ENCORE FAIT AU BON DIEU, Philippe De Chauvron 2014, Christian Clavier, Chantal Lauby (comique)@@ (E)
Claude et Marie Verneuil font face à une nouvelle crise. Leurs quatre gendres, Rachid, David, Chao et Charles sont décidés à quitter la France avec femmes et enfants pour tenter leur chance à l'étra ...

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QU EST CE QU ON A FAIT AU BON DIEU, Philippe De Chauvron 2014, Christian Clavier, Chantal Lauby (comique)@@@


Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt vieille France. Cependant, ils se sont toujours obligés à faire preuve d'ouverture d'esprit. Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un Chinois. Leurs espoirs de voir enfin l'une d'elles se marier à l'église se cristallisent donc sur la cadette, qui vient de rencontrer un bon catholique.

TELERAMA
La comédie sur les communautés exige une finesse d’écriture que Philippe de Chauveron n’a pas. Avec pas mal d’hypocrisie, il exploite lourdement les clichés qu’il veut dénoncer. Comédie au succès inattendu, mais phénoménal et international (plus de 12 millions d'entrées, en 2014, rien qu'en France). Ce voudrait être un hymne à l'ouverture d'esprit, la générosité, la tolérance. Mais la mise en scène est inexistante et le scénario exploite les clichés qu'il prétend dénoncer. Dans cet univers qui veut faire rire — grassement, si possible —, les Chinois sont évidemment ponctuels, les Juifs, avares et les Noirs, paresseux. En apparence, tout le monde en prend pour son grade. En fait, tout le monde trouve son compte dans ce supermarché discount de la vanne communautaire. Et ce portrait d'une France étriquée finit par susciter le malaise. Car, quelles que soient leur origine et leur religion, tous les protagonistes de cette histoire sont discrètement racistes et fiers de l'être, solidaires dans l'exclusion (voir la coalition entre les trois gendres pour évincer le nouveau venu ivoirien). Cynisme destructeur qui trouve son apogée dans le traitement du père de famille africain, présenté comme un bouffon radoteur quand il évoque les maux de la colonisation.
QU EST CE QU ON A FAIT AU BON DIEU, Philippe De Chauvron 2014, Christian Clavier, Chantal Lauby (comique)@@@ (E)
Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt vieille France. Cependant, ils se sont toujours obligés à faire preuve d'ouverture d'esprit. Les pilules furent cepe ...

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QUAI D ORSAY Bertrand Tavernier 2013, Thiery Lhermitte@@


Alexandre Taillard de Worms, ministre des Affaires étrangères de droite, cherche à recruter un nouveau collaborateur. Il veut lui confier ce qu'il y a de plus important à ses yeux : les éléments de langage. Parce qu'il a entendu le plus grand bien de lui, Taillard propose le poste au jeune et prometteur Arthur Vlaminck qui a pourtant une sensibilité de gauche. Le jeune homme accepte, mais sa tâche s'annonce difficile.
QUAI D ORSAY Bertrand Tavernier 2013, Thiery Lhermitte@@ (E)
Alexandre Taillard de Worms, ministre des Affaires étrangères de droite, cherche à recruter un nouveau collaborateur. Il veut lui confier ce qu'il y a de plus important à ses yeux : les éléments de ...

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QUANTUM OF SOLACE, Marc Forster 2008, Daniel Craig, Olga Kurylenko, Mathieu Amalric, Judi Dench (James Bond)(aventure)@@


Même s'il lutte pour ne pas faire de sa dernière mission une affaire personnelle, James Bond est décidé à traquer ceux qui ont forcé Vesper à le trahir.

TELERAMA
Quantum of solace marque un recul par rapport à Casino Royale, qui avait renouvelé la série. Si belle qu’elle soit (elle l’est !), Olga Kurylenko n’a pas l’ambiguïté, la douleur secrète d’Eva Green. D’ailleurs, on a édulcoré tout ce qui était enthousiasmant dans l’épisode précédent, soit le romantisme et la brutalité, pour revenir au spectaculaire de base. Bagarres + poursuites + bagarres + poursuites se succèdent donc, splendides, il est vrai, mais rigoureusement identiques : en courts plans syncopés et tremblés, assez casse-pieds à la longue.

Comme c’est toujours dans les vieux pots, etc., on a droit, à nouveau, à une organisation criminelle style le Spectre des années 1960, en mille fois plus puissante, dirigée par un Mathieu Amalric plutôt pas mal en méchant suave. Et à une fille asphyxiée, recouverte de pétrole, comme l’était d’or la victime de Goldfinger. Reste Daniel Craig. Un 007 pas vraiment accepté par ses chefs et ne s’acceptant pas lui-même. Un peu moins voyou et beaucoup mieux habillé (si l’on excepte la montre, vraiment trop bling-bling) que dans Casino Royale. Mais de plus en plus sexy. Grave, par moments. Et convaincant, tout le temps.

QUANTUM OF SOLACE, Marc Forster 2008, Daniel Craig, Olga Kurylenko, Mathieu Amalric, Judi Dench (James Bond)(aventure)@@ (E)
Même s'il lutte pour ne pas faire de sa dernière mission une affaire personnelle, James Bond est décidé à traquer ceux qui ont forcé Vesper à le trahir.

TELERAMA
Quantum of solace ...

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QUI M AIME ME SUIVE, José Alcala 2018, Daniel Auteuil, Catherine Frot (comique)@@


Gilbert et Simone pensaient couler des jours paisibles en étant à la retraite, dans le sud de la France. Cependant, il n'en est rien. Alors qu'Étienne, le voisin et amant de Simone, le manque d'argent, mais surtout l'aigreur permanente de Gilbert s'accumulent, cela pousse Simone à fuir le foyer. Gilbert prend alors conscience qu'il est prêt à tout pour retrouver sa femme, son amour.

TELERAMA
Les retraités Gilbert et Simone tirent le diable par la queue, mais qu’importe : quand Gilbert casse la gueule au voisin Étienne, qui lui a piqué Simone, cette comédie et ses comédiens trouvent la folie qui leur manquait et emportent notre sympathie
q Bien

Avec son titre passe-partout, cette comédie s’élance sans vrai parti pris. Les retraités Gilbert (Daniel Auteuil) et Simone (Catherine Frot), qui n’arrivent plus à boucler les fins de mois, voient les huissiers débarquer : cela pourrait raconter quelque chose de la France des Gilets jaunes, mais la fibre sociale reste artificielle. Et puis Gilbert casse la gueule au voisin, Étienne (Bernard Le Coq), qui lui a piqué Simone. Et là, on y croit.

À ce coup de sang du vieux marié, le rival, cycliste du dimanche, ­répond par des coups fourrés d’une vacherie régressive. Comme les personnages, les acteurs sortent de leurs gonds. Catherine Frot a beau faire, elle, des mines plus coutumières, ce tri­angle amoureux bringuebalant finit par emporter la sympathie.

Ancien garagiste et désormais sculpteur, Gilbert passe une retraite marquée par les difficultés financières avec Simone, sa femme, passionnée d'Epicure, et Etienne, leur voisin, fan de vélo et amant de Simone. Simone ne supporte plus l'aigreur de son mari, qui était un révolté quand elle l'a rencontré trente-cinq ans plus tôt. Quand Etienne s'en va, Simone quitte le foyer. Désespéré, Gilbert part à sa recherche et tente de la reconquérir. Mais Simone a donné un nouveau souffle à sa vie et veut prendre sa liberté...
QUI M AIME ME SUIVE, José Alcala 2018, Daniel Auteuil, Catherine Frot (comique)@@ (E)
Gilbert et Simone pensaient couler des jours paisibles en étant à la retraite, dans le sud de la France. Cependant, il n'en est rien. Alors qu'Étienne, le voisin et amant de Simone, le manque d'argent, mais surtout l'ai ...

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R.M.N, Cristian Mungiu 2022, (societe immigration Roumanie)@@@


Quelques jours avant Noël, Matthias est de retour dans son village natal, multiethnique, de Transylvanie, après avoir quitté son emploi en Allemagne. Il s'inquiète pour son fils, Rudi, qui grandit sans lui, pour son père, Otto, resté seul, et il souhaite revoir Csilla, son ex-petite amie. Il tente de s'impliquer davantage dans l'éducation du garçon qui est resté trop longtemps à la charge de sa mère, Ana, et veut l'aider à surpasser ses angoisses irrationnelles.

TELERAMA
Traité de “sale Gitan” en Allemagne, un homme revient dans son village de Transylvanie, où couve aussi la violence xénophobe.
Dissipons la perplexité possible devant le titre. RMN est le sigle en roumain d’IRM (l’imagerie par résonance magnétique), soit un scanner très précis, cérébral en général. Radiographier le mal ou la maladie, c’est le projet du cinéaste, à l’échelle d’un village de Transylvanie, à la population multiethnique. Matthias y revient précipitamment, après avoir cogné son chef qui l’avait traité de « sale Gitan », en Allemagne, où il travaillait durement, dans un abattoir. Il n’est pas vraiment le bienvenu chez lui. Sa femme, qui élève seule leur fils, tient à garder ses distances : Matthias est un homme rustre et taciturne, impulsif. Humain malgré tout ? Il s’inquiète en tout cas pour la santé de son garçon, mutique depuis une rencontre traumatisante dans la forêt dont il ne veut rien dire. Et pour celle de son père, un berger vieillissant et malade. Le seul réconfort que le personnage semble trouver est entre les bras de Csilla, son ancienne maîtresse. Elle est la numéro 2 d’une boulangerie industrielle, seule entreprise dynamique du coin, mais aux salaires trop bas pour les jeunes locaux, qui ont préféré partir vers l’ouest. Csilla a donc fait appel à de la main-d’œuvre étrangère, deux Sri-Lankais parlant l’anglais. Elle les accueille, en leur trouvant un logement, chez des amis. Les nouveaux venus travaillent bien mais suscitent vite au sein de la communauté, paupérisée, mécontentement et ressentiment. La violence xénophobe menace alors d’embraser le village.

Il n’est pas question pour Cristian Mungiu (4 Mois, 3 semaines, 2 jours) de la justifier, mais bien de la décortiquer, en exposant de manière magistrale les ressorts multiples qui l’alimentent. On écrit « magistrale », car le nombre d’éléments, à la fois économiques, culturels, religieux, anthropologiques, qu’il est parvenu à réunir force le respect. Ambitieuse est cette fresque, où l’on parle au moins cinq langues. Où se réfléchit le poids de l’histoire de la Transylvanie, avec un éclairage sur ses minorités — hongroises et allemandes. Et où sont montrés avec une ironie mordante les effets pervers de l’Union européenne et de la mondialisation.

Tout cela pourrait s’avérer indigeste, mais le film reste étonnamment fluide, captivant de bout en bout, la fiction intime solidement chevillée à l’intrigue. On suit partout les deux personnages, Matthias et Csilla, au travail, en famille, chez le médecin ou dans l’alcôve. Le privé et le public, le particulier et l’universel restent liés. Quant aux conflits, ils sont aussi intérieurs : le versatile Matthias ne sait plus très bien à quel camp lui-même appartient. R.M.N. montre comment chacun peut très vite se retrouver « le sale Gitan » d’un autre. Et comment la bête raciste tapie en nous peut se réveiller à tout moment, si on laisse les bas instincts prendre le dessus sur la raison.

La peur de l’autre, de la nuit, des animaux traverse le film. Une peur implacable mais aussi grotesque, risible. L’atout majeur de R.M.N. réside sans doute dans son alliage de noirceur terrible et de farce absurde. Qui culmine dans la scène de la salle communale, où les habitants prennent à tour de rôle la parole pour débattre du sort des immigrés. Un formidable morceau de bravoure — dix-sept minutes de plan-séquence — pour un grand déballage, un théâtre de l’invective, de la rancœur, de la zizanie. On repense alors à ces vieux westerns qui finissent en bataille rangée, pire, en curée punitive. Mais celui-ci, glaçant, évoque l’ici et maintenant, un peu partout en Europe. Pourtant, dans une ultime pirouette, Cristian Mungiu réfute le pessimisme, en montrant ce que la nuit recèle aussi de profondeur énigmatique… Pas si loin, étrangement, de la magie de Noël.

SYNOPSIS
De retour d'Allemagne où il a travaillé pendant quelques années, Matthias retrouve sa Transylvanie natale. C'est en pleine période de Noël qu'il revient auprès de son fils Rudi, qui est resté trop longtemps aux côtés de sa mère selon lui. Cela lui permet également de revoir son ex-petite amie Csilla. Mais lorsque celle-ci décide d'embaucher des étrangers dans l'usine qu'elle dirige, la petite communauté que forme les villageois prend peur et le fait savoir. Alors que la paix était habituellement le mot d'ordre dans le village, certains préjugés racistes refont surface et viennent porter le trouble sur le calme de la collectivité...
R.M.N, Cristian Mungiu 2022, (societe immigration Roumanie)@@@ (E)
Quelques jours avant Noël, Matthias est de retour dans son village natal, multiethnique, de Transylvanie, après avoir quitté son emploi en Allemagne. Il s'inquiète pour son fils, Rudi, qui grandit sans lui, pour so ...

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RAISONS D ETAT, Matt Damon, Angelina Jolie (espionnage)@@


A la fin des années 30, Edward Wilson, un étudiant brillant mais effacé, est amené à collaborer avec le FBI pour démasquer un de ses professeurs, soupçonné de sympathie nazie. Cette première mission pour les services secrets scelle son destin, tandis que la Seconde Guerre mondiale approche. Edward intègre le bureau des renseignements et grimpe un à un les échelons de la hiérarchie.
RAISONS D ETAT, Matt Damon 2006, Angelina Jolie (espionnage)@@ (E)
A la fin des années 30, Edward Wilson, un étudiant brillant mais effacé, est amené à collaborer avec le FBI pour démasquer un de ses professeurs, soupçonné de sympathie nazie. Cette pr ...

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RAMPAGE HORS DE CONTROME, Brad Peyton 2018, Dwayne Johnson, Naomie Harris (science fiction)


Le primatologue Davis Okoye partage un lien inébranlable avec George, un gorille à dos argenté intelligent qui a été confié à ses soins depuis sa naissance. Lorsqu'une expérience génétique malhonnête tourne mal, George, un loup et un reptile atteignent une taille monstrueuse.

TELERAMA
Gros film d’action et bébêtes mutantes et fâchées. Dwayne Johnson sauve le monde, rien qu’avec ses biscotos.
Après Godzilla, le gros reptile radioactif, voici George, le gorille mutant qui casse tout, avec ses deux copains génétiquement énervés : l’énorme loup et le terrible crocodile. Résultat d’une expérience scientifique (très, très) loupée, ces énormes nuisibles sèment la mort, la terreur, les gravats et les effets spéciaux à travers l’Amérique. L’armée, bien entendu, est impuissante. Seul Dwayne Johnson peut encore sauver le monde, comme d’habitude, avec autant de délicatesse et de charme que ses adversaires de tout poil.
RAMPAGE HORS DE CONTROME, Brad Peyton 2018, Dwayne Johnson, Naomie Harris (science fiction) (E)
Le primatologue Davis Okoye partage un lien inébranlable avec George, un gorille à dos argenté intelligent qui a été confié à ses soins depuis sa naissance. Lorsqu'une expérience g&eac ...

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RAOUL TABURIN a un secret, Pierre Godeau 2018, Edouard Baer, Benoit Poelvoorde (sport)@@


Raoul Taburin est un spécialiste en réparation de vélos et un véritable expert en la matière. Toutefois, il cache un secret qui le hante : malgré sa grande expertise en matière de mécanique de vélo, il ne sait pas en faire. Enfant, chaque essai de bicyclette se soldait par une chute immédiate. Quarante ans plus tard, il ressent encore cette incompétence comme une véritable malédiction. Un jour, un photographe spécialiste du portrait méticuleux vient s'installer au village.

TELERAMA
Raoul, génial réparateur de bicyclettes, a un secret : il ne sait pas faire du vélo. Une adaptation désuète et un peu lourde du livre de Sempé.
Difficile de transposer au cinéma l’univers graphique et narratif de Sempé, tout en délicatesse et en suggestion. Comme dans Raoul Taburin, récit dessiné de 1995, où un génial réparateur de bicyclettes cache à ses proches et à ses clients qu’il ne sait pas faire du vélo… Dans l’adaptation qu’en propose Pierre Godeau, l’utilisation d’une voix off explicative et l’abus de dialogues démonstratifs alourdissent cette fable délicieuse sur les apparences et la transmission. Le film, un peu désuet dans son esthétique de carte postale, convainc davantage quand il joue la carte du burlesque, grâce à de jolis effets sonores et au talent comique de Benoît Poelvoorde.
RAOUL TABURIN a un secret, Pierre Godeau 2018, Edouard Baer, Benoit Poelvoorde (sport)@@ (E)
Raoul Taburin est un spécialiste en réparation de vélos et un véritable expert en la matière. Toutefois, il cache un secret qui le hante : malgré sa grande expertise en matière de méca ...

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RATATOUILLE, Brad Bird 2007 (animation jeunesse)@@


Rémy n'est pas un jeune rat comme les autres. Il a un véritable don, celui de cuisiner, marier les saveurs, découvrir de nouveaux arômes et un rêve : devenir un grand chef et le premier rat de goût. Il est prêt à tout pour vivre sa passion, notamment venir s'installer avec sa famille sous les cuisines d'un des plus grands restaurants parisiens : celui d'Auguste Gusteau, la star des fourneaux.
RATATOUILLE, Brad Bird 2007 (animation jeunesse)@@ (E)
Rémy n'est pas un jeune rat comme les autres. Il a un véritable don, celui de cuisiner, marier les saveurs, découvrir de nouveaux arômes et un rêve : devenir un grand chef et le premier rat de goût. Il ...

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READY PLAYER ONE, Steven Spielberg 2018, Tye Sheridan, Olivia Cooke, Mark Rylance (science fiction)@@@


En 2045, la planète frôle le chaos et s'effondre, mais les gens trouvent du réconfort dans l'OASIS, un monde virtuel créé par James Halliday. Lorsque Halliday meurt, il promet son immense fortune à la première personne qui découvre un oeuf de Pâques numérique caché dans l'OASIS.

TELERAMA
Il y a deux Steven Spielberg. Le premier est un héritier du classicisme hollywoodien avec sa maîtrise du récit, ses scénarios aux valeurs humanistes, ses mises en scène élégantes et efficaces com­me dans le récent Pentagon Papers, ­vibrant hommage à la liberté de la presse. Le second est l’artisan d’un cinéma pop-corn et high-tech, destiné à séduire les enfants que nous sommes tous restés. Mission accomplie, haut la main, avec l’euphorisant Ready Player One, qui prouve que « papy Spielby », à 71 ans, a encore de sérieuses leçons de créati­vité et de modernité à donner aux jeunes générations.

Bienvenue en 2045, à Columbus, Ohio (Etat natal du réalisateur). Pour ne plus penser à leur vie sinistre, la plupart des hommes et femmes du futur passent le plus clair de leur temps avec un masque de réalité virtuelle sur les yeux, seul moyen de pénétrer dans l’Oasis, un jeu vidéo en ligne très addictif. Son fondateur, l’excentrique James Hal­liday, mort quelques années plus tôt, a décidé de léguer sa fortune au gamer qui découvrira « l’œuf de Pâques » dissimulé au cœur du jeu. Wade, un adolescent idéaliste, part à la chasse au trésor, tout comme les salariés de l’IOI, une multinationale du multimédia qui rêve de prendre le contrôle de l’Oasis et, au-delà, du « vrai » monde…

Le film enchaîne avec fluidité les ­allers-retours entre la réalité, très som­bre, de demain et les univers virtuels, tantôt merveilleux, tantôt apocalyptiques, de l’Oasis. Entre les acteurs et leurs avatars numériques. « Les seules ­limites de l’Oasis sont celles de votre imagination », disait son créateur. Spielberg et ses décorateurs ne s’en sont ­posé aucune pour créer des décors, des courses-poursuites, des combats toujours plus fous, toujours plus spectaculaires. Avec un petit supplément d’âme : l’un des charmes du film est d’allier la science-fiction à l’évocation tous azimuts, et délicieusement nostalgique, de la pop culture.

Des tubes de Van ­Halen (Jump) ou de Tears for Fears aux costumes bizarres des Aventures de Buckaroo Banzaï à travers la 8e dimension en passant par les premiers jeux ­vidéo Atari, Ready Player One est une madeleine de Proust géante – et particulièrement savoureuse – pour qui fut adolescent dans les années 80. La plupart de ses (innombrables) références ne durent que quelques secondes, le temps d’une image ou d’une réplique, mais d’autres constituent de véritables enjeux du scénario. Pour résoudre une des énigmes du jeu, Wade et ses amis doivent ainsi plonger dans l’univers de Shining. Grand moment de vertige ciné­philique, lorsque les décors et les personnages du chef-d’œuvre de Stanley Kubrick sont, à leur tour, transformés en avatars numériques…

Si futuriste soit-il, ce divertissement n’est pas complètement déconnecté du monde d’aujourd’hui. La sinistre compagnie IOI est l’équivalent des Google et Facebook actuels : un fleuron du ­capitalisme ultralibéral qui, derrière la ­façade d’entreprise « cool », rêve d’un monopole absolu, quasi totalitaire, sur son marché. Le blockbuster cache ­aussi une émotion inattendue avec le personnage de Halliday, le créateur de l’Oasis, mi-Steve Jobs (pour ses inventions visionnaires), mi-Willy Wonka (le démiurge excentrique de Charlie et la chocolaterie ). Un ex-ado solitaire, mal dans sa peau, qui trouve refuge dans l’imaginaire des jeux vidéo et des films et devient l’une des personnalités les plus admirées, mais aussi les plus riches de l’industrie du divertissement. On aimerait y voir un autoportrait de Steven Spielberg lui-même. Surtout quand cet éternel enfant, arrivé au soir de sa vie, milite pour un retour au pur plaisir du jeu et du partage…
READY PLAYER ONE, Steven Spielberg 2018, Tye Sheridan, Olivia Cooke, Mark Rylance (science fiction)@@@ (E)
En 2045, la planète frôle le chaos et s'effondre, mais les gens trouvent du réconfort dans l'OASIS, un monde virtuel créé par James Halliday. Lorsque Halliday meurt, il promet son immense fortune à l ...

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RED 2, Dean Parisot 2013, Bruce Willis, John Malkovich, Catherine Zeta Jones (espionnage)@@


Lorsque l'agent retraité de la CIA Franck Moses apprend la mort de son ancien collègue Marvin, il se rend à son enterrement avec sa compagne Sarah, sans se douter qu'il va au-devant de gros problèmes.

TELERAMA
Après un premier épisode pataud, les retraités de l’espionnage étaient de retour. Et plutôt en forme. Si l’intrigue tient du prétexte, on s’amuse à voir cabotiner Bruce Willis, Helen Mirren et John Malkovich entre Paris et Moscou.
Après un premier épisode ­pataud, les retraités de l'espionnage sont de retour. Et plutôt en forme, sous la direction de Dean Parisot. Si l'intrigue tient du ­prétexte, on s'amuse à voir cabotiner Bruce Willis, Helen Mirren et John Malkovich (particulièrement drôle) au fil de pétaradantes mésaventures entre Paris et Moscou.
RED 2, Dean Parisot 2013, Bruce Willis, John Malkovich, Catherine Zeta Jones (espionnage)@@ (E)
Lorsque l'agent retraité de la CIA Franck Moses apprend la mort de son ancien collègue Marvin, il se rend à son enterrement avec sa compagne Sarah, sans se douter qu'il va au-devant de gros problèmes.

TE ...

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RED JOAN, Trevor Nunn 2018, Judi Dench, Sophie Cookson, Tom Hugues (espionnage)@@


C'est l'histoire de Joan Stanley, une femme qui détient le record d'années de service en tant qu'espionne du KGB. Joan était une veuve retraitée qui menait une vie paisible lorsque, étonnamment, elle fut arrêtée par les services secrets britanniques.
RED JOAN, Trevor Nunn 2018, Judi Dench, Sophie Cookson, Tom Hugues (espionnage)@@ (E)
C'est l'histoire de Joan Stanley, une femme qui détient le record d'années de service en tant qu'espionne du KGB. Joan était une veuve retraitée qui menait une vie paisible lorsque, étonnamment, elle fut a ...

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RED SPARROW, Francis Lawrence 2018, Jennifer Lawrence (espionnage)@


La ballerine Dominika Egorova fait face à l'incertitude lorsqu'une blessure met fin à sa carrière de danseuse. Elle se tourne vers l'école Sparrow, un service d'intelligence secrète qui entraîne des jeunes filles exceptionnelles d'utiliser leurs esprits et corps comme armes.

TELERAMA
Le plus déconcertant, c’est la ressemblance de Matthias Schoenaerts, le cheveu plat et la raie de côté, avec Vladimir Poutine. Et une pénible scène de torture à l’éplucheur. Pour le reste, le « moineau rouge » du titre survole des territoires pleins de doubles jeux et de triples agents, mieux ­représentés ailleurs. Entre vamp et victime, Jennifer Lawrence, dressée pour séduire et perdre l’ennemi, est l’héroïne glamour de cette partie de dupes qui oppose services secrets russes et américains. Si l’on ­supporte les faux accents russes et l’entraînement pseudo-soviétique des apprentis manipulateurs (avec Charlotte Rampling dans le rôle de la maquerelle militaire), on peut ­accepter la mission, et se laisser distraire.
RED SPARROW, Francis Lawrence 2018, Jennifer Lawrence (espionnage)@ (E)
La ballerine Dominika Egorova fait face à l'incertitude lorsqu'une blessure met fin à sa carrière de danseuse. Elle se tourne vers l'école Sparrow, un service d'intelligence secrète qui entraîne des ...

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RED, Robert Schwentke 2010, Bruce Willis, Morgan Freeman, Helen Mirren (thriller)@@


Dans certaines professions, la retraite peut s'avérer difficile à accepter : Franck ne supporte pas l'inactivité, son collègue Joe végète en maison de retraite, Marvin use d'amphétamines et Victoria fait des petits boulots. Pas facile de décrocher quand on a été agents de la CIA toute sa vie. Pourtant, quand leur ancien employeur décide d'éliminer pour de bon ces agents un peu trop compromettants, il va découvrir qu'en dépit de leur âge, ce sont encore de redoutables adversaires.

TELERAMA
Un casting de choc pour un film en toc. Dans cette histoire d’espions à la retraite qui rempilent avec joie, tout paraît mou et maladroit.

Un casting de choc pour un Red souvent en toc. Robert Schwentke, déjà responsable d'une croûte sirupeuse (Hors du temps), n'arrange pas son cas. Dans cette histoire d'espions à la retraite qui rempilent (sans doute inspirée par Space Cowboys, d'Eastwood), les épisodes s'enchaînent mollement, sans véritable charme hors du cabotinage des vedettes. Une fois n'est pas coutume, l'opus 2 était un peu plus convaincant.
RED, Robert Schwentke 2010, Bruce Willis, Morgan Freeman, Helen Mirren (thriller)@@ (E)
Dans certaines professions, la retraite peut s'avérer difficile à accepter : Franck ne supporte pas l'inactivité, son collègue Joe végète en maison de retraite, Marvin use d'amphétamines et V ...

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RESTE UN PEU, Gad Elmaleh 2022, Gad Elmaleh, famille Elmaleh (religion)@@@


Gad Elmaleh, établi aux États-Unis depuis trois ans, rentre en France sans oser avouer à sa famille qu'il le fait pour se convertir au catholicisme. Quand les parents de Gad, David et Régine, apprennent la nouvelle, c'est un cauchemar. Décidés à ramener Gad à sa judéité, ils vont faire de sa conversion un champ de bataille. Gad va toutefois réussir à leur faire comprendre que son amour sincère pour la Vierge Marie ne remet pas en question qui il est ou l'amour qu'il leur porte.

TELERAMA
L’humoriste nous ouvre la porte de sa famille juive, bouleversée par sa passion subite pour la Vierge. Gad Elmaleh se convertit au catholicisme. Non, ce n’est le début d’un sketch, mais le sujet même d’une autofiction, un drôle d’objet cinématographique qui parle vraiment de la foi, mais aussi de l’enfer et de la joie d’appartenir à une famille juive. Revenu des États-Unis, Gad est incapable de confesser à ses parents la raison de son retour : se faire baptiser. Quand ces derniers le découvrent – son père, horrifié, enfile des gants de cuisine pour toucher une statue de la Vierge cachée dans la valise de son fils, un grand moment comique –, leur habituel « Reste un peu chez nous au lieu d’aller à l’hôtel ! » se meut en un « Ne quitte pas la communauté ! » nettement plus tendu.

Pourquoi s’intéresser à la fixation de Gad sur la sainte Vierge et à son chemin vers une autre religion ? Parce que l’humoriste-réalisateur réussit à faire de ce questionnement intime la matière d’une réflexion très douce, et souvent hilarante, sur l’identité et la volonté de se réinventer sous une autre lumière. Que ce soit ses parents, merveilleux dans leurs propres rôles – on ne se demandera plus d’où vient l’humour du fiston –, cette religieuse si cool avec lequel il plaisante sur l’ego surdimensionné du Christ, un vieillard grincheux filmé comme un Michel Houellbecq, auquel Gad lave les pieds, ou encore la brillante rabbine Delphine Horvilleur, tout le monde joue le jeu de cette singulière comédie-chemin de croix. Au final, le film revendique modestement ses propres tables de la loi : une foi dans l’humour juif et une inébranlable religion de la famille.
RESTE UN PEU, Gad Elmaleh 2022, Gad Elmaleh, famille Elmaleh (religion)@@@ (E)
Gad Elmaleh, établi aux États-Unis depuis trois ans, rentre en France sans oser avouer à sa famille qu'il le fait pour se convertir au catholicisme. Quand les parents de Gad, David et Régine, apprennent la nouvel ...

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RETOUR A COLD MOUNTAIN, Anthony Minghella 2003, Jude Law, Nicole Kidman, Renée Zellweger (saga)@@


Dans une Amérique déchirée par la guerre de Sécession, un homme et une femme vont accomplir l'un vers l'autre le plus extraordinaire des voyages. Fille de pasteur, Ada a consacré toute sa jeunesse à la musique, aux arts et au bien-être d'un père veuf, qu'elle aime plus que tout au monde. Simple ouvrier, Inman est un homme farouche, avare de paroles, étranger à la société policée, pétrie de culture et traditions sudistes, dont s'entoure Ada.

TELERAMA
Retour au mélodrame pour Anthony Minghella (Le Patient anglais) après un détour plutôt réussi par le polar de luxe (son Talentueux M. Ripley). La patiente est cette fois américaine, elle porte une pâleur délicieuse (c'est Nicole Kidman) et attend son soldat. A peine sont-ils tombés raides dingues l'un de l'autre que la guerre de Sécession les a séparés, lui brave charpentier sudiste envoyé au front, elle fille du pasteur de Cold Mountain. Fuyant les champs de bataille, le jeune homme n'a qu'une envie, revenir au bled, rude éden baigné de ruralité américaine bon teint, on allait dire ancestrale.

C'est la première chose qui frappe en voyant se dérouler ce film sans âge à la vitesse d'une charrette tirée par deux mules : on montre à présent les années 1860 étasuniennes comme certains réalisateurs français le Moyen Age. Avec force boue, sang, éructations et autres signes ostensibles de barbarie. Sans parler du véritable concours d'accent sudiste auquel se livrent avec entrain la plupart des acteurs. En ce domaine, la palme (l'oscar ?) revient haut la main à la pétulante Renée Zellweger, dans un numéro entre Bécassine et Calamity Jane.

On se distrait comme on peut, car Minghella pimente assez laborieusement les diverses épreuves que rencontre Jude Law sur son chemin ­ plus secouantes peut-être sur le papier du roman. Quand il s'essaie à l'humour (par exemple avec Philip Seymour Hoffman en curé burlesque), on a envie d'appeler au secours les frères Coen, qui eux n'hésitaient pas à découper leur Ulysse dans du carton-pâte (O Brother). Quand il dessine un vrai méchant de cinéma (Ray Winstone, alias Teague, la terreur du village), c'est un peu mieux. Pour le reste, on compte les jours à l'instar de Nicole Kidman qui, elle, passe le temps à se métamorphoser en belle des champs. Ce gros mélo qui tache laissera sur leur faim même les fans du Patient anglais. Au milieu, et un peu en dehors, Kidman en demeure la figure immaculée, emblème paradoxal d'un film qui ne décolle jamais vers les limbes de la légende.
RETOUR A COLD MOUNTAIN, Anthony Minghella 2003, Jude Law, Nicole Kidman, Renée Zellweger (saga)@@ (E)
Dans une Amérique déchirée par la guerre de Sécession, un homme et une femme vont accomplir l'un vers l'autre le plus extraordinaire des voyages. Fille de pasteur, Ada a consacré toute sa jeunesse à ...

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RETOUR A SEOUL, Davy Chou 2022, Ji-Min Park, Oh Kwang-rok (societe)@@


Sur un coup de tête, Freddie, 25 ans, retourne pour la première fois en Corée du Sud, où elle est née. La jeune femme se lance avec fougue à la recherche de ses origines dans ce pays qui lui est étranger, faisant basculer sa vie dans des directions nouvelles et inattendues.

TELERAMA
Adoptée bébé par des Français, une jeune femme part à l’aventure dans son pays natal, la Corée.
Gros plan sur deux jeunes femmes. À l’accueil d’un hôtel de Séoul, une fille à la beauté du diable emprunte les écouteurs de la réceptionniste, déjà subjuguée, pour écouter un morceau de vieille pop coréenne : Flower Petals de Lee Jung-hwa et Shin Jung-yun (1969) installe, d’emblée, une drôle d’atmosphère à la fois mélancolique et psychédélique. À l’image de l’héroïne, Freddie, qu’on ne va plus quitter (pas un plan sans elle), et qui s’impose comme l’un des personnages féminins les plus singuliers vus sur un écran depuis longtemps. C’est sur un coup de tête que Freddie, 25 ans, a pris un avion pour la Corée, ce pays où elle est née, a été abandonnée bébé, puis adoptée par un couple de Français. Freddie, on le verra, ne croit qu’à ça : au coup de tête, à l’embardée, au virage soudain, que ce soit pour s’enivrer avec des inconnus, coucher avec un jeune homme qui n’en demandait pas tant, ou décider de reprendre contact avec ses parents biologiques.

Ce drôle de film d’aventures raconte-t-il une quête des origines ? Pas vraiment, car il n’est pas simple de découvrir qui l’on est, et, surtout, où l’on veut aller. C’est sur une décennie, avec un art remarquable de l’ellipse, que le réalisateur franco-cambodgien Davy Chou (remarqué pour son documentaire Le Sommeil d’or et, ensuite, pour son premier long métrage, Diamond Island) dessine donc le chemin bizarre d’une fille étrange, forcément étrange, puisqu’étrangère à ses propres racines.

Très loin des histoires souvent trop balisées sur la réconciliation avec soi-même, Retour à Séoul enchaîne des bribes d’existence pour montrer la construction chaotique d’une personnalité. Le réalisateur capte chaque émotion contradictoire de Freddie, incarnée miraculeusement, entre ultraviolence et ultravulnérabilité, par la non-actrice Park Ji-min, artiste plasticienne, elle-même née en Corée du Sud et arrivée en France à 8 ans. Freddie n’est pas une tendre, elle aime bousculer les autres et se perdre. Le film dérive et se casse avec elle, au fil de fausses fins et de rencontres qui sont aussi de fausses pistes : ainsi, une nuit de sexe avec un marchand d’armes (Louis-Do de Lencquesaing, épatant en une seule séquence) sera plus importante dans la trajectoire de la jeune femme que les retrouvailles avec un père biologique qui boit et pleure beaucoup — Oh Kwang-rok, qui a souvent joué chez Park Chan-wook.

Film sur la rage de trouver sa place, Retour à Séoul impressionne aussi par son esthétique. Il faut imaginer une sorte d’Irma Vep, ou la Furiosa de Mad Max, avec beaucoup de cuir, pas l’ombre d’un sourire, dans des décors qui hésitent entre Wong Kar-wai, la nuit, et Hong Sang-soo, le jour. Et quand Freddie semble enfin apaisée, ce film captivant se boucle selon une philosophie aussi étonnante que son héroïne, qui ne s’oblige pas à être sympathique : la liberté, c’est savoir s’émanciper de toutes les identités qu’on vous assigne.

RETOUR A SEOUL, Davy Chou 2022, Ji-Min Park, Oh Kwang-rok (societe)@@@ (E)
Sur un coup de tête, Freddie, 25 ans, retourne pour la première fois en Corée du Sud, où elle est née. La jeune femme se lance avec fougue à la recherche de ses origines dans ce pays qui lui est &eac ...

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REVOIR PARIS, Alice Winocour 2022, Virginie Efira, Benoit Magimel (histoire drame)@@


A Paris, Mia est prise dans un attentat dans une brasserie. Trois mois plus tard, alors qu'elle n'a toujours pas réussi à reprendre le cours de sa vie et qu'elle ne se rappelle de l'évènement que par bribes, Mia décide d'enquêter dans sa mémoire pour retrouver le chemin d'un bonheur possible.

TELERAMA
Virginie Efira remportait le César de la meilleure actrice pour ce film sombre, mais aussi plein d’espoir sur la reconstruction des victimes des attentats du 13 novembre 2015. Une réflexion saisissante sur la recherche difficile d’apaisement.

En 2018, dans Amanda, Mikhaël Hers soupesait le poids du chagrin sur les épaules du frère d’une victime d’un attentat, incarné par Vincent Lacoste. Cette chronique de la vie d’après racontait aussi le retour en pointillé de la lumière dans les ténèbres du deuil. Quatre ans après, Alice Winocour traite à son tour, mais très différemment, des stratégies que chacun déploie, plus ou moins consciemment, pour redonner sens à la vie. Écrit notamment avec le documentariste Jean-Stéphane Bron, Revoir Paris, présenté à la Quinzaine des réalisateurs, se nourrit de l’expérience vécue par le frère de la réalisatrice, présent au Bataclan le soir du 13 novembre 2015.

L’attentat du film a lieu dans une grande brasserie parisienne où Mia (Virginie Efira) a atterri par hasard en attendant la fin d’un orage. Filmée au ras du sol où, dès les premiers coups de feu, la jeune femme s’est jetée parmi les débris de verre et les corps inertes, la scène est terrifiante. On pourrait croire que chaque visage entrevu ce soir-là avant l’attaque – le sourire espiègle de ces jeunes Japonaises prenant en photo leurs coquilles d’escargots, le regard pétillant de cet homme devant son gâteau d’anniversaire – serait à jamais gravé dans la rétine de Mia. Au contraire, trois mois après le drame, sa mémoire n’est plus qu’un trou noir. Hésitante au début, elle s’attelle à dissiper l’opacité du trauma. Puis, quand lui reviennent les premiers fantômes, les premiers flashs, c’est tout un puzzle macabre de sensations et de sons qu’il faut reconstituer. Voilà cette traductrice de profession contrainte d’interpréter les signaux de son chaos mental.

Virginie Efira magnifiquement juste
Par l’intermédiaire d’une association de victimes qui organise tous les lundis des visites de la brasserie pour les survivants et les proches des morts, Mia confronte ses lambeaux de souvenirs aux points de vue parcellaires des autres personnes présentes ce soir-là. C’est parfois violent : aveuglés par la souffrance, certains lui imposent des témoignages qu’elle ne peut ou ne veut pas s’approprier. D’autres, comme Thomas, hypermnésique et gravement blessé à la jambe, préféreraient avoir tout oublié plutôt que d’être ainsi rivé à sa mémoire. Félicia, elle, cherche désespérément à grappiller une once du dernier souffle de ses parents, fauchés en plein dîner. De quoi parlaient-ils, juste avant de mourir ? La jeune fille laissera enfin couler ses larmes quand elle retrouvera dans le tableau des Nymphéas de Monet le détail reproduit sur l’ultime carte postale reçue de ses parents. La scène est bouleversante. Ou comment les plus petits détails peuvent devenir de profondes consolations, et une manière de dire au revoir.

Revoir Paris, pour Mia, c’est aussi changer de focale, faire une mise au point sur la vie qu’elle menait avant. Avant que la grande roue du hasard ne la précipite là où tout, désormais, les rues comme les sinuosités de son cerveau, la ramène sans cesse. En s’attachant à son obsession de retrouver l’homme qui lui a tenu la main le soir de la tragédie, Alice Winocour montre l’importance cruciale du collectif dans la reconstruction : la nécessité de se retrouver entre victimes, pour partager le traumatisme et en alléger le poids, mais aussi, et surtout, pour s’assurer que l’inconnu(e) dont on a croisé le regard terrifié s’en est sorti(e). Le mouvement du film, d’abord centré sur Mia, puis de plus en plus choral, embrasse ce retour salvateur à autrui. Virginie Efira est encore une fois magnifiquement juste, tout comme Benoît Magimel, dans la peau d’un personnage qui s’accroche à la légèreté avec l’élégance du désespoir.

SYNOPSIS
Mia est sortie physiquement indemne d'un attentat dans une brasserie parisienne, mais est régulièrement assaillie par des flash-backs court et intenses. Trois mois après le drame, elle mène l'enquête afin de retrouver ses souvenirs et tenter de reprendre le cours d'une vie un tant soit peu normale. Elle débute par le lieu du drame, et cherche petit à petit à récolter des indices sur les événements tragiques de ce soir-là : retrouver les personnes présentes à la brasserie, remettre en place les pièces du puzzle afin de réussir à se reconstruire et mettre un terme à cet état psychologique pour lui permettre d'avancer dans sa vie...
REVOIR PARIS, Alice Winocour 2022, Virginie Efira, Benoit Magimel (histoire drame)@@ (E)
A Paris, Mia est prise dans un attentat dans une brasserie. Trois mois plus tard, alors qu'elle n'a toujours pas réussi à reprendre le cours de sa vie et qu'elle ne se rappelle de l'évènement que par bribes, Mia ...

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REVOLUTIONARY ROAD (Les Noces rebelles), Sam Mendes 2008, Leonardo di Caprio, Kate Winslet (sentimental)@@


Aux Etats-Unis, dans les années 50, April et Frank Wheeler forment un couple à part, soucieux de vivre une vie différente avec des objectifs élevés. En emménageant dans leur belle maison, ils jurent qu'ils ne se laisseront pas envahir par la torpeur ambiante. Pourtant, les Wheeler finissent par vivre l'existence qu'ils redoutaient. Frank a un travail sans intérêt et April, femme au foyer, voit ses rêves d'évasion s'envoler.

TELERAMA
Une scène de bonheur — la rencontre —, et c’est déjà la crise. Étude du dysfonctionnement d’un couple, Les Noces rebelles entre directement dans le vif du sujet. Le roman allait encore plus vite. Dans La Fenêtre panoramique (1961), de Richard Yates, le moment d’ivresse inaugural n’est qu’un flash-back, un souvenir lointain. Le piège du conformisme s’est déjà refermé sur ces jeunes mariés des années 1950 qui se croyaient à part. Plus exactement sur elle, qui croyait avoir épousé un homme à part…

Quand la jeune femme (Kate Winslet) se persuade qu’il est encore temps pour le bonheur, et qu’elle propose à l’époux ­ (Leonardo DiCaprio) une nouvelle vie en Europe, les conséquences en chaîne de ce projet alimentent un (faux) suspense, de l’euphorie au désastre. S’il n’atteint pas des sommets bergmaniens (Scènes de la vie conjugale, bien sûr), Sam Mendes parvient à maintenir la tension et l’acuité de son regard. Au-delà de l’époque et de ses codes, il y a l’autopsie d’un amour au sens où la littérature et le cinéma modernes l’envisagent bien souvent, c’est-à-dire comme un mirage.
REVOLUTIONARY ROAD (Les Noces rebelles), Sam Mendes 2008, Leonardo di Caprio, Kate Winslet (sentimental)@@ (E)
Aux Etats-Unis, dans les années 50, April et Frank Wheeler forment un couple à part, soucieux de vivre une vie différente avec des objectifs élevés. En emménageant dans leur belle maison, ils jurent ...

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RIEN A DECLARER, Dany Boon 2010, Dany Boon, Benoit Poelvoorde (comique)@@



Francophobe de père en fils et douanier belge trop zélé, Ruben Vandevoorde se voit contraint et forcé d'inaugurer la première brigade volante mixte franco-belge. Son collègue français, Mathias Ducatel, considéré par Ruben comme son ennemi de toujours. Il surprend tout le monde en acceptant de devenir le co-équipier de Vandevoorde et sillonner avec lui les routes de campagnes frontalières à bord d'une 4L d'interception des douanes internationales.

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Dans la famille « comédie à la française », Dany Boon a pris la place de Gérard Oury : même comique gentil, évitant satire ou parodie trop mordantes. Et une morale à chaque histoire, appelant à la tolérance et à la fraternité. Rien à déclarer, situé l’année où France et Belgique abolissaient les contrôles frontaliers, oppose un douanier français doux comme une bonne baguette à son homologue belge, irascible et francophobe. On notera l’astuce qui consiste à faire endosser le rejet de l’Europe et la xénophobie à l’étranger… L’intrigue s’enrichit de la collaboration forcée des deux adversaires, d’une amourette fratricide (la partie la moins convaincante du récit) et d’un trafic de drogue autorisant une ou deux scènes d’action.

Une flopée de personnages secondaires savoureux peuple la ville-frontière, parfois saisie comme une bourgade de western. Intervient ici un axiome critique totalement arbitraire : un film où figurent conjointement les Belges François Damiens et Bouli Lanners ne peut pas être mauvais.
RIEN A DECLARER, Dany Boon 2010, Dany Boon, Benoit Poelvoorde (comique)@@ (E)

Francophobe de père en fils et douanier belge trop zélé, Ruben Vandevoorde se voit contraint et forcé d'inaugurer la première brigade volante mixte franco-belge. Son collègue français, M ...

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ROGUE ONE A STAR WAR STORY, Gareth Edwards 2016, Felicity Jones, Diego Luna, Ben Mendelsohn (science fiction)@@


Situé entre les épisodes III et IV de la saga Star Wars, des individus ordinaires, pour rester fidèles à leurs valeurs, vont tester l'impossible au péril de leur vie.

TELERAMA
Un film dans l’air du temps qui n’oublie ni de divertir, ni d’en mettre plein les yeux, fidèle en cela à l’esprit de George Lucas.

De Proxima du Centaure à Montceau-les-Mines, tous les fans de Star Wars le savent bien : cet « épisode » n’en est pas vraiment un. Une histoire à part, dans la lutte entre les forces galactico-fascistes de l’Empire et les forces galactico-démocrates de la Rébellion. Tout se passe juste avant Un nouvel espoir, sorti en 1977, de l’ère George Lucas : le tout premier à être apparu au cinéma, mais le quatrième, dans la temporalité de la saga. Un Luke Skywalker débutant y neutralisait alors l’arme la plus redoutable de l’Empire, l’Étoile noire. Et tout ça, grâce à qui ? Aux héros de ce Rogue One tout neuf, qui ont tout risqué pour fournir à la Résistance les plans de l’engin de mort…

Après une introduction un peu confuse pour les non-initiés, le film prend toute son ampleur. Les temps sont durs, l’heure est grave. Notre époque troublée et anxiogène récolte, donc, le Star Wars qu’elle mérite : le plus sombre de la saga. Et pourtant, Rogue One reste, de bout en bout, un divertissement monumental et emballant, une fête bourrée d’exploits visuels et de clins d’œil, d’une fidélité absolue à la mythologie maison. Tout y est, du couple de héros chamailleurs aux saillies d’un robot bavard, de l’esthétique d’origine au fracas sidéral des batailles…
ROGUE ONE A STAR WAR STORY, Gareth Edwards 2016, Felicity Jones, Diego Luna, Ben Mendelsohn (science fiction)@@ (E)
Situé entre les épisodes III et IV de la saga Star Wars, des individus ordinaires, pour rester fidèles à leurs valeurs, vont tester l'impossible au péril de leur vie.

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Un film dans l&r ...

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ROSALIE BLUM, Julien Rappeneau 2015, Noémie Lvovsky, Kyan Khojandi (sentimental)@@@


Vincent Machot connaît sa vie par coeur. Il la partage entre son salon de coiffure, son cousin, son chat, et sa mère bien trop envahissante. Cependant, la vie réserve parfois des surprises, même aux plus prudents. Il croise par hasard Rosalie Blum, une femme mystérieuse et solitaire, qu'il est convaincu d'avoir déjà rencontrée. Intrigué, il se décide à la suivre partout, dans l'espoir d'en savoir plus.

TELERAMA
Une épicière, sa nièce, un coiffeur… Adaptation d’une bande dessinée où des personnages solitaires dessinent un puzzle drôle et sensible et redécouvrent les aiguillages de la vie.

Réaliser une comédie quand on est le fils d’un des maîtres français du genre demande réflexion. Après avoir travaillé comme scénariste (pas seulement avec son père Jean-Paul), Julien Rappeneau livre un premier long métrage minutieusement concocté et manifestement personnel, alors qu’il s’agit de l’adaptation d’une bande dessinée de Camille Jourdy. Tous les personnages y semblent au bord de la vie, sur le point de s’y lancer. Ou de s’y relancer, comme Rosalie Blum.

Cette épicière de Nevers a l’âge d’avoir une grande famille mais vit isolée, comme en retrait de l’existence. Un jour, elle devient le centre des préoccupations d’un coiffeur qui se met à la suivre partout, persuadé qu’il la reconnaît, sans pourtant la connaître… Il s’appelle Vincent Machot et, même s’il a l’âge de voler de ses propres ailes, il habite toujours chez sa maman. Pour y voir clair sur lui et son petit manège, qu’elle a bien repéré, Rosalie Blum le fait suivre par sa nièce, Aude. Cette jeune fille a, elle, l’âge de commencer à travailler, mais elle n’arrive pas à se lever le matin…

En suivant tour à tour ces chemins solitaires qui se croisent et pourraient se rencontrer, Julien Rappeneau construit un récit en forme de puzzle. Avec une adresse de conteur, il en assemble les pièces jusqu’à la dernière, la plus magique. Un univers attachant prend forme, où la fantaisie réveille un élan dans des existences cernées par l’ennui ou l’échec. « Rosalie Blum » devient le nom de code d’un mystère qui peut jaillir de la routine, d’une aventure qui commence en faisant un pas de côté, en déréglant les circuits où chacun est enfermé…

Cette attention aux aiguillages de la vie se mêle à une drôlerie juvénile, comme dans une intrigue du Club des Cinq. Pour faire le lien entre légèreté et sensibilité, une distribution astucieuse a été réunie : le comique Kyan Khojandi, révélé par la télévision dans Bref, joue parfaitement le timide Vincent, étouffé par sa mère fofolle, Anémone. Et Noémie Lvovsky donne à Rosalie Blum un visage qui stimule l’imagination : on peut y lire la lassitude comme un émerveillement toujours possible…


ROSALIE BLUM, Julien Rappeneau 2015, Noémie Lvovsky, Kyan Khojandi (sentimental)@@@ (E)
Vincent Machot connaît sa vie par coeur. Il la partage entre son salon de coiffure, son cousin, son chat, et sa mère bien trop envahissante. Cependant, la vie réserve parfois des surprises, même aux plus prudents. ...

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ROSE, Aurelie Saada, Francoise Fabian, Aure Atika, Gregory Montel, Pascal Elbe (sentimental)@@


Rose, 78 ans, vient de perdre son mari, l’homme de sa vie. C’est d’abord le vide, et beaucoup d’heures mal comblées devant la télé. Entre lit et canapé, Rose devient une petite dame grise, Rose se néglige. Mais quand sa fille (Aure Atika) la force à l’accompagner à un dîner chez des amis, voilà Rose, en pull fuchsia, qui sort de sa bulle, prend goût à la vodka et tombe en admiration devant l’insolente vitalité de la rescapée de la Shoah Marceline Loridan — merveilleuse Michèle Moretti, dans une apparition explosive. Et si Rose profitait du temps qui reste pour laisser refleurir sa féminité et sa fantaisie de Juive orientale ?

TELERAMA
Quel film pimpant que ce premier long métrage de la chanteuse Aurélie Saada (l’une des deux Brigitte) ! À la manière d’une partition pop mélancolique, il alterne sens de la fête et déprime sentimentale, au gré du regain de gourmandise et de sensualité de Rose, dont l’émancipation tardive sidère et inquiète ses enfants : à force de la voir comme une mère, ils ignoraient qu’elle était une femme. Plusieurs séquences charment particulièrement par leur pudeur exquise. Les moments burlesques séduisent aussi, à l’image de ce retour de soirée où l’héroïne s’écroule de tout son long dans l’entrée de son appartement. « Je ne tomberai pas plus bas », marmonne alors Françoise Fabian, géniale en phénix qui renaît de ses cendres.
ROSE, Aurelie Saada 2021, Francoise Fabian, Aure Atika, Gregory Montel, Pascal Elbe (sentimental)@@ (E)
Rose, 78 ans, vient de perdre son mari, l’homme de sa vie. C’est d’abord le vide, et beaucoup d’heures mal comblées devant la télé. Entre lit et canapé, Rose devient une petite dame grise, ...

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ROUGE RUBIS, Felix Fuchssteiner 2013 (fantastique)@


Certains membres de la famille de Gwendolyn, adolescente de 16 ans, ont la possibilité de voyager dans le temps. Persuadée que seule sa cousine Charlotte a hérité du gène, la jeune fille mène une existence normale, jusqu'au jour où elle se retrouve soudainement propulsée au XIXe siècle. Obligée de collaborer avec Gideon, l'arrogant petit ami de Charlotte qui a le même pouvoir qu'elle, Gwendolyn va chercher à comprendre pourquoi sa mère lui a fait croire qu'elle n'était pas l'héritière du pouvoir...

SENS CRITIQUE
Rouge Rubis, premier film adapté de la trilogie littéraire écrite par Kerstin Gier* et qui lance **La Trilogie des Gemmes au cinéma. C'est en quelque sorte le blockbuster allemand: et oui, ce film s'est vu offrir des gros moyens financiers (bien loin des productions américaines mais cela reste confortable). Il me semble que le but était de faire les 3 films, peu importe les résultats au box office et ce qui est surprenant, c'est que c'est le public français qui a permis au film d'avoir un petit succès intéressant. Rouge Rubis avec ces thèmes rassemblant le fantastique, la romance et le mystique des pierres précieuses avaient donc, beaucoup d'éléments pour plaire. De plus, les 3 films étant disponibles sur la plateforme Netflix, ils ont donc gagner en visibilité. Du coup, après avoir visionner le premier, je me suis lancé dans la trilogie. Que pouvons-nous dire de ce premier film sobrement intitulé: Rouge Rubis.

Pour commencer, j'aimerais tirer mon chapeau à la tentative d'adapter ces livres qui ont quand même une certaine notoriété dans la littérature fantastique jeune ado. De plus, moi qui ne suit pas vraiment familier du cinéma allemand moderne (j'ai des notions concernant le cinéma plus ancien), c'est une bonne entrée en matière pour appréhender le cinéma allemand moderne même s'il est clair que ce n'est pas le genre de référence en Allemagne. Le film raconte l'histoire de Gwendoline, une jeune lycéenne qui se voit un jour, transportée dans une autre époque, elle est le "Rubis", le dernier voyageur d'une longue lignée de voyageur. Accompagnée par Gidéon De Villiers, un garçon séduisant, elle voyage à travers le temps pour collecter le sang des voyageurs restants pour le chronographe.

Quand j'ai vu ce film pour la première fois, je devais avoir 15-16 ans et j'avais vraiment adoré. Forcément, avec l'âge, la hype a diminué pour ouvrir les yeux et remarquer les défauts importants du film. Tout d'abord, et c'est un défaut récurrent de ce genre que j'appellerai le "teenage-movie", il y a une romance très présente à l'écran: alors oui, on pourra dire que de base, ce film vise un public féminin et cela est vrai même si je n'aime pas cette idée que certains films seraient plus pour homme ou pour femme. Donc oui, le film tourne autour de la romance entre Gidéon et Gwendoline qui est naissante à ce moment-là. Le choix peut se justifier par le fait que le personnage de Gwendoline qui est profondément humain (je reviendrai plus tard sur ce point qui est un atout du film). Mais, à force de mettre en avant cette romance, le film oublie de parler d'autres points qui sont très importants.

Pour le coup, il y a des éléments qui sont vraiment super intéressants dans le film: en voici quelques-un: le gêne du voyageur, l'utilité des pierres, le fonctionnement du chronographe, la quête du Comte. Tous ces éléments sont ceux qui permettent au film de gagner en intérêt. Malheureusement, ils sont parfois laisser de côté, pendant un laps de temps trop important. Dans un sens, c'est dommage d'oublier ces éléments.

Comme je le disais, le personnage de Gwendoline est un vrai point fort du film. Non seulement, son interprète, Maria Ehrich, est vraiment excellente mais, son personnage est vraiment très bien construit: c'est un personnage profondément humain, qui fait des erreurs, qui assume son caractère, qui a ses défauts et ses qualités mais aussi, c'est le point essentiel, elle est fébrile: cela n'est pas péjoratif, au contraire: elle réagit comme n'importe lequel d'entre nous: elle a peur dans un premier temps, qui n'aurait pas peur dans le fond. Imaginez, vous vous retrouver à une autre époque d'un coup! De plus, ce que j'apprécie c'est qu'elle ne parait forte d'un coup, malgré son entrainement, elle reste humaine et sur cela, je trouve que son personnage est vraiment appréciable, on s'identifie facilement à elle.

Le film possède une esthétique léchée je trouve: il y a un travail remarquable concernant la reconstitution des différentes époques: costumes, bâtiments, place dans la société, armes etc... tout est vraiment penser pour offrir une expérience véridique aux spectateurs. C'est d'ailleurs plutôt drôle de voir certains personnage d'époque rencontrer nos héros. Le film joue sur d'ailleurs sur les détails modernes se présentant à d'autres époques bien antérieures. Le film possède un petit côté cap et d'épée plaisant mais pas suffisamment puissant pour vraiment atteindre la notion de combat ce qui est regrettable.

Rouge Rubis est plutôt un bon lancement de saga. Il possède des qualités intéressantes comme sa reconstitution perfectible, ses personnages haut en couleur et son sujet intéressant. Il possède bien sûr des défauts majeurs: la romance trop présente, méchant peu charismatique, combat un peu mou mais bon, le film se laisse regarder et divertira les plus jeunes d'entre nous. Il va falloir faire mieux pour parvenir à tenir sur une trilogie.


ROUGE RUBIS, Felix Fuchssteiner 2013 (science fiction)@@ (E)
Certains membres de la famille de Gwendolyn, adolescente de 16 ans, ont la possibilité de voyager dans le temps. Persuadée que seule sa cousine Charlotte a hérité du gène, la jeune fille mène une ex ...

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ROYAL AFFAIR, Nikolaj Arcel 2012, Mads Mikkelsen, Alicia Vikander (histoire)@@@


Danemark 1770. La passion secrète que voue la reine Caroline Mathilde au médecin du roi, l'influent Struensee, va changer à jamais le destin de la nation toute entière. Royal Affair relate une page capitale de l'histoire danoise, oubliée des manuels français.Un film de: Nikolaj Arcel.

TELERAMA
À Copenhague, en 1770, l’excentirque Christian VII retrouve son autorité grâce à un médecin allemand qui lui vole aussi sa femme… Classique mais plaisant.

Primée au festival de Berlin, nommée à l’oscar du meilleur film étranger, cette production danoise n’est pas passée inaperçue. La mise en scène est pourtant très classique. Mais, au détour de ces tableaux d’époque (Copenhague, 1770), un sujet inattendu : l’histoire d’un combat pour les idées. Celles que Christian VII, fantasque et traité comme une potiche, se met à formuler sous l’influence des Lumières et de son médecin allemand, qui lui souffle son nouveau discours tout en lui prenant sa femme.

Estime, manipulation… Les deux hommes deviennent les ennemis de ceux qui, avant le médecin, gouvernaient en douce. La situation a du piment et, surprise, la star danoise Mads Mikkelsen est éclipsée par celui qui interprète le roi, Mikkel Boe Følsgaard. C’est à lui que le jury de Berlin 2012 décerna le Prix d’interprétation. En récompensant aussi le scénario. Les deux atouts du film.
ROYAL AFFAIR, Nikolaj Arcel 2012, Mads Mikkelsen, Alicia Vikander (histoire)@@@ (E)
Danemark 1770. La passion secrète que voue la reine Caroline Mathilde au médecin du roi, l'influent Struensee, va changer à jamais le destin de la nation toute entière. Royal Affair relate une page capitale de l' ...

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RUSH, Ron Howard, Chris Hemsworth, Daniel Bruhl, Olivia Wilde, Alexandra Maria Lara (bio sport)@@


Au début des années 1970, sur les circuits de Formule 3, James Hunt pilote une Lotus nerveuse et vit comme si chaque jour était le dernier. Un jour, sur le circuit de Cristal Palace, il se frotte à l'Autrichien Niki Lauda. Hunt et Lauda dominent nettement leurs concurrents et les deux pilotes se lancent dans un âpre duel duquel James Hunt sort vainqueur. Bientôt, l'ambitieux Niki Lauda intègre une écurie de Formule 1.

TELERAMA
Rush est un biopic sportif avec toutes les conventions, voire tous les clichés du genre. Mais avec un sens du spectacle qui fait la différence. Montage syncopé, images des bolides au plus près des carrosseries, bande-son vrombissante… Ça dépote ! Le faiseur hollywoodien Ron Howard, plus inspiré que d’habitude, admire la volonté surhumaine de Lauda. Mais on ressent davantage encore sa fascination pour le fantasque Hunt. Le pilote au look de rock star est l’incarnation flamboyante des années 1970, dont l’énergie et la démesure sont ressuscitées avec un luxe de détails impressionnant.
RUSH, Ron Howard 2013, Chris Hemsworth, Daniel Bruhl, Olivia Wilde, Alexandra Maria Lara (bio sport)@@ (E)
Au début des années 1970, sur les circuits de Formule 3, James Hunt pilote une Lotus nerveuse et vit comme si chaque jour était le dernier. Un jour, sur le circuit de Cristal Palace, il se frotte à l'Autrichien N ...

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RUTH ET ALEX, Richard Loncraine 2018, Morgan Freeman, Diane Keaton


Ruth et Alex Carver, un couple de retraités new-yorkais, se décident à vendre leur appartement du quartier d'East Village dans lequel ils habitent depuis près de 40 ans. Ils s'apprêtent à recevoir, le temps d'un week-end, des acheteurs potentiels, lorsque la ville de New York est mise en état d'alerte : un camion transportant du carburant est bloqué dans le tunnel de Midtown et son chauffeur a pris la fuite.

TELERAMA
Alex et Ruth Carver, un couple de septuagénaires, vivent dans le même appartement newyorkais depuis de nombreuses années. Mais leur déménagement semble aujourd'hui inévitable. Alors que les premières visites de l'habitation sont calées, Alex et Ruth sont affectés par ce bouleversement de leur quotidien...
RUTH ET ALEX, Richard Loncraine 2018, Morgan Freeman, Diane Keaton (sentimental)@@ (E)
Ruth et Alex Carver, un couple de retraités new-yorkais, se décident à vendre leur appartement du quartier d'East Village dans lequel ils habitent depuis près de 40 ans. Ils s'apprêtent à recevoir, l ...

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SA MERE OU MOI, Robert Luketic 2005, Jane Fonda, Jennifer Lopez (sentimental)@


Charlotte a beaucoup de mal à trouver l'homme idéal et les rencontres arrangées par ses amis finissent toujours très mal. Un jour, elle fait la connaissance de Kevin et son rêve de tomber sur le prince charmant se réalise enfin.


Charlie, une jeune styliste, est tombée follement amoureuse du charmant docteur Kevin Fields. Mais Kevin a une mère très encombrante et exclusive, Viola Fields, célèbre animatrice de télévision qui vient de se faire évincer au profit d'une collègue plus jeune. Cet événement lui vaut un séjour en hôpital psychiatrique. Kevin décide de lui présenter Charlie et profite de l'occasion pour demander la main de la jeune femme. Le sang de Viola ne fait qu'un tour. Désormais, elle va tout faire pour gâcher l'existence du jeune couple. Une guerre sans merci est déclarée. Elle envoie Ruby, sa confidente, enquêter sur le passé de Charlie...

TELERAMA
Le titre français dit tout : il s'agit de surfer sur la vague du hit mondial Mon beau-père et moi. En voici le médiocre pendant féminin, avec Jane Fonda dans le rôle de De Niro, et Jennifer Lopez dans celui de Ben Stiller. Pitch : une future belle-mère « sadise » sa future bru. Mais faire changer de genre à une intrigue ne va pas de soi. La grande dame riche, ancienne star télé, qui s'accroche désespérément à son fils par peur de la solitude, ne donne pas très envie de rire. Elle ferait une bonne héroïne de mélo à la Sirk ou à la Minnelli, d'autant que Fonda, parfaite comme autrefois, sait la rendre crédible. On n'en dira pas autant de J-Lo, tout le temps fausse en oie blanche, mais à qui le démarrage correct du film, outre-Atlantique, a au moins donné l'impression de reprendre la main après le bide de son dernier disque.
SA MERE OU MOI, Robert Luketic 2005, Jane Fonda, Jennifer Lopez (comedie sentimentale)@@ (E)
Charlotte a beaucoup de mal à trouver l'homme idéal et les rencontres arrangées par ses amis finissent toujours très mal. Un jour, elle fait la connaissance de Kevin et son rêve de tomber sur le prince char ...

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SAGE FEMME, Martin Provost 2017, Catherine Frot, Catherine Deneuve societe)@@


Claire est la droiture même. Sage-femme, elle a voué sa vie aux autres. Déjà préoccupée par la fermeture prochaine de sa maternité, elle voit sa vie bouleversée par le retour de Béatrice, ancienne maîtresse de son père disparu, femme fantasque et égoïste, son exacte opposée.

TELERAMA
Un film d’une sensibilité rare, porté par deux grandes actrices, pari réussi de Martin Provost avec ce film dépouillé et généreux. L’histoire de ses héroïnes se raconte au passé. Claire, sage-femme à Mantes-la-Jolie, a connu Béatrice, une aventurière flambeuse, quand celle-ci était la maîtresse de son père… Le temps a passé. L’important, maintenant, c’est un jardin qui sent bon le Bassin parisien. Mais si Béatrice réapparaît, c’est que sa vie est comptée.

Entre les deux pôles de l’existence, la maternité et la recherche d’un dernier refuge, une parenthèse s’ouvre pour ces femmes qui vont apprendre l’une de l’autre. De superbes moments de cinéma en liberté racontent les surprises d’un bonheur réinventé, fugace et beau. Un film drôle, lumineux, poignant.
SAGE FEMME, Martin Provost 2017, Catherine Frot, Catherine Deneuve societe)@@ (E)
Claire est la droiture même. Sage-femme, elle a voué sa vie aux autres. Déjà préoccupée par la fermeture prochaine de sa maternité, elle voit sa vie bouleversée par le retour de B&eacut ...

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SAHARA, Breck Eisner 2005, Matthew McConaughey, Penélope Cruz (aventure)@


Dirk Pitt, scientifique et aventurier, ainsi que son partenaire et ami, Al Giordino, se lancent dans une chasse au trésor légendaire qui va les conduire sur les traces d'un navire disparu avec sa cargaison secrète. Ils vont rencontrer le Dr. Eva Rojas, médecin persuadée que ce trésor a un lien avec une menace redoutable pour le monde. Face aux obstacles, aux mystères et aux pièges, Dirk, Al et Eva ne pourront compter que sur eux-mêmes.

TELERAMA
Hyper souriant, hyper bronzé, hyper bien fait, Matthew McConaughey passe son temps à éviter les périls de Penélope Cruz. Lui recherche dans les sables du Mali un cargo datant de la guerre de Sécession ! Elle traque les signes d’une épidémie qui menace le monde.

Autour d’eux, les silhouettes types des films d’aventures à l’ancienne : le copain marrant du héros, le tyranneau local. Et le traître — un Français, bien sûr, interprété par un Lambert Wilson perplexe. Les péripéties de ce sous-Indiana Jones sont invraisemblables, enfantines et joyeuses. On les suit avec plaisir.
SAHARA, Breck Eisner 2005, Matthew McConaughey, Penélope Cruz (aventure)@ (E)
Dirk Pitt, scientifique et aventurier, ainsi que son partenaire et ami, Al Giordino, se lancent dans une chasse au trésor légendaire qui va les conduire sur les traces d'un navire disparu avec sa cargaison secrète. Ils ...

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SALT, Phillip Noyce 2010, Angelina Jolie (espionnage)@@


Quand Evelyn Salt devient un agent de la CIA, elle prête serment de fidélité à son pays. Mais quand un transfuge l'accuse d'être une espionne russe, le serment de Salt est mis à l'épreuve. Devenue une fugitive, Salt doit utiliser tous ses talents acquis pendant ses années d'entrainement pour éviter d'être capturée.

TELERAMA
Nostalgiques de la guerre froide, réjouissez-vous, les méchants Russkofs sont toujours parmi nous. C’est l’idée, aussi parano que prometteuse, de ce thriller : les États-Unis seraient farcis d’agents « dormants » qui attendent, parfois durant des décennies, l’ordre d’attaquer. Evelyn Salt, agent de la CIA, est accusée de faire partie de cette armée souterraine.

Evelyn, blonde, puis brune, c’est Angelina Jolie qui aurait subtilisé le rôle à Tom Cruise ! Depuis Lara Croft et Wanted, on sait que la dame cogne, court et tue mieux que personne. De plus, sa beauté presque artificielle, proche de celle d’une créature de synthèse, s’accorde avec l’identité trouble de son personnage : qui est vraiment Evelyn Salt ? Est-elle coupable ou piégée ?

Le film soigne d’abord cette étrange héroïne. Il l’ancre dans une certaine vérité psychologique : son affolement, sa manière d’improviser pour se tirer d’affaire, tout annonce une histoire singulière… qui n’a pas lieu. Dans un déluge de tôles froissées et de déflagrations, on en revient vite à un thriller conventionnel, mené par « l’artificier » de Jeux de guerre et de Danger immédiat. Angelina Jolie, elle aussi, délaisse l’ambiguïté, de plus en plus efficace, de moins en moins expressive.

Evelyn Salt, un agent de la CIA, a toujours réussi à mener à bien les missions les plus périlleuses. Extrêmement appréciée de sa hiérarchie, elle bénéficie de la confiance totale de tous les services internes. Tout se complique lorsque la jeune femme est désignée par un agent russe retenu captif comme une espionne à la solde de la Russie. Personne ne veut y croire. Avant qu'une procédure d'interrogatoire ne soit initiée à son encontre, Salt prend la fuite. Son instinct de survie et son implacable savoir-faire lui permettront-ils d'échapper à la CIA ? Elle tente par tous les moyens de percer le secret de ceux qui veulent ruiner sa réputation...
SALT, Phillip Noyce 2010, Angelina Jolie (espionnage)@@ (E)
Quand Evelyn Salt devient un agent de la CIA, elle prête serment de fidélité à son pays. Mais quand un transfuge l'accuse d'être une espionne russe, le serment de Salt est mis à l'épreuve. Deve ...

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SAMBA, Eric Toledano Olivier Nakache 2014, Omar Sy, Charlotte Gainsbourg, Izia Higelain (sosiete)@@@


Samba, Sénégalais en France depuis 10 ans, collectionne les petits emplois. Alice est une cadre épuisée fatiguée par un surmenage professionnel. Il essaie par tous les moyens d'obtenir ses papiers tandis qu'elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association.

TELERAMA
Moins “efficace” mais plus réaliste et complexe qu’“Intouchables”, cette comédie douce-amère jette un beau regard sur un clandestin et une dépressive. Charlotte (Gainsbourg) forever.

Par le biais d’une association pour les sans-papiers, Samba, Sénégalais clandestin menacé d’expulsion, rencontre une cadre sup parisienne frappée par un burn-out pour avoir travaillé « comme une esclave » pendant quinze ans — fébrile Charlotte Gainsbourg. Le premier thème de cette comédie mélancolique est là : se tuer à la tâche, qu’on soit sans-papiers ou non — façon de parler, d’ailleurs, puisque les réalisateurs montrent à quel point le destin d’un immigré dépend d’un monceau de paperasse dans un circuit administratif absurde. Ils filment Samba dans ses multiples petits boulots, et donc la pénibilité de ces emplois que seuls les clandestins sont bien obli­gés d’accepter.

L’humour, tendre, surgit souvent grâce à la présence explosive d’Izïa Higelin, et lors des scènes au sein de l’asso­ciation — comme ce réveillon où chacun (bénévole ou immigré) y va de son vœu pieux pour une vie meilleure. Il y a aussi ce moment, apaisé, la nuit, dans une station-service, où la bourgeoise dépressive se confie au clandestin : c’est lui, le prolétaire, qui détient le pouvoir de la compassion. Leur histoire d’amour reste ambivalente (est-elle attirée par son exotisme ? la voit-il comme un joli visa ?), et le happy end lui-même repose sur un vol d’identité. Samba est le film de deux réalisateurs qui veulent croire au Père Noël, en sachant qu’il n’existe pas.
SAMBA, Eric Toledano Olivier Nakache 2014, Omar Sy, Charlotte Gainsbourg, Izia Higelain (sosiete)@@@ (E)
Samba, Sénégalais en France depuis 10 ans, collectionne les petits emplois. Alice est une cadre épuisée fatiguée par un surmenage professionnel. Il essaie par tous les moyens d'obtenir ses papiers tandis q ...

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SANG FROID, Lliam Neeson (drame)@


La vie tranquille de Nels Coxman s'effondre lorsque son fils bien-aimé meurt dans des circonstances mystérieuses. Sa recherche de la vérité se transforme rapidement en vengeance contre un baron de la drogue psychotique nommé Viking et ses hommes de main minables.

TELERAMA
Un conducteur de chasse-neige entasse les cadavres après la mort de son fils, tué par des trafiquants. Qu’est-il arrivé au cinéaste norvégien, auteur de la comédie noire Refroidis (2014) ? Dans cet auto-­remake en anglais, l’humour s’est volatilisé. Ne reste qu’un film de vengeance impersonnel.
SANG FROID, Lliam Neeson 2019 (drame)@ (E)
La vie tranquille de Nels Coxman s'effondre lorsque son fils bien-aimé meurt dans des circonstances mystérieuses. Sa recherche de la vérité se transforme rapidement en vengeance contre un baron de la drogue psych ...

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SANS FILTRE, Ruben Ostlund 2022, Harris Dickinson, Charlbi Dean et Woody Harrelson (drame societe)@@@


Après la Fashion Week, Carl et Yaya, couple de mannequins et influenceurs, sont invités sur un yacht pour une croisière de luxe. Tandis que l'équipage est aux petits soins avec les vacanciers, le capitaine refuse de sortir de sa cabine alors que le fameux dîner de gala approche. Les événements prennent une tournure inattendue et les rapports de force s'inversent lorsqu'une tempête se lève et met en danger le confort des passagers.

TELERAMA
Le Suédois Ruben Östlund a remporté une seconde Palme d’or avec cette comédie provocante sur les ultrariches diffusée. À “Télérama”, les avis sont partagés.

POUR
Une deuxième Palme d’or, c’est la juste mesure pour saluer l’appétit de cinéma pantagruélique de Ruben Östlund. Un Suédois qui a hérité de Woody Allen comme de Michael Haneke. Plein d’humour dans son observation des mœurs modernes, sa mise en scène tout en maîtrise et rigueur en fait parallèlement un analyste sévère de nos comportements. Mais son refus de l’intellectualisme l’amène aussi à utiliser le langage des images spectaculaires à l’américaine, comme celle de l’avalanche qui annonçait la déconfiture de la figure paternelle dans Snow Therapy (2014). L’originalité de cette démarche faisait la richesse de The Square (2017), son premier couronnement cannois, qui manquait cependant de cohésion. Cette fois, le cinévore a vraiment trouvé la formule. Et on a envie d’applaudir.

Sans filtre est un film d’une étonnante envergure. Il raconte le monde d’aujourd’hui en faisant le portrait d’un couple, son inspiration est épique sans jamais quitter tout à fait l’intimisme. Carl et Yaya, mannequins et influenceurs, dînent dans un restaurant chic et cher. Elle devait, pour une fois, l’inviter et c’est lui qui se retrouve, comme toujours, à devoir payer la note. S’il s’en offusque, c’est parce que le jeune homme a l’espoir d’avoir des relations égalitaires avec sa compagne. L’argent ne change-t-il pas leurs rapports ? L’argent ne les assigne-t-il pas à des places rigides ?

Avec ces questionnements pour bagage, le réalisateur entraîne ses influenceurs sur un yacht, où ils vont participer à une croisière de grand luxe qui ne leur a rien coûté, au milieu d’oligarques russes et autres nantis aux moyens sans limite. Dans un microcosme régi par la satisfaction du client à tout prix, l’argent définit tout, les relations et la place de chacun. Croyant échapper à cette distribution des rôles, une riche plaisancière ordonne que le personnel puisse se baigner, ne faisant que confirmer sa toute-puissance. Il faudra une grosse tempête et une beuverie d’anthologie pour faire bouger les lignes. Sur une île déserte où un paquet de bretzels devient un trésor, les naufragés comprendront comment l’absence d’argent change la donne…

Très réfléchie et très joueuse de bout en bout, la fable a de formidables effets de révélateur. Carl avait peur que sa relation avec Yaya manque de liberté ? Il ne découvrira qu’asservissement partout, rapports de pouvoir, de classes. Le réalisateur fait revenir ses personnages au temps des cavernes pour mieux nous montrer qu’ils ne sont jamais sortis de l’âge de pierre. Même le langage leur manque, remplacé par des slogans, des noms de marque, des citations politiques que s’envoient à la figure le capitaine du yacht, marxiste à la dérive, et son compagnon de cuite, homme d’affaires répétant sans fin « Je vends de la merde ». Seule une femme victime d’un AVC et ne pouvant dire que « Dans les nuages » nous rappelle le mystère perdu des mots.

Le tour de force de Ruben Östlund est d’avoir su rendre attachants tous les personnages de Sans filtre, défendus, il est vrai, par des comédiens idéalement choisis, jouant la folie anar (Woody Harrelson, le capitaine), l’innocence (Harris Dickinson, Carl), la fragilité et la mélancolie (Charlbi Dean, Yaya, tristement disparue en août dernier). Une tendresse traverse ce panorama cinglant sur une société où chacun est condamné à sa prison, qu’elle soit une cabine de luxe ou une place dans les soutes du yacht. Pessimiste, Ruben Östlund ose aussi s’amuser avec un humour potache du chaos général. Sur son Titanic, les gags scatologiques sont permis. On rit sacrément et cela aide à méditer sur la situation. La liberté que ses personnages cherchent, le Suédois se la donne en tant que cinéaste. Et nous en fait cadeau. – F.S.

CONTRE
Il faut reconnaître à Ruben Östlund au moins un talent : celui d’annihiler l’esprit critique des jurés du festival de Cannes. La première Palme d’or attribuée au réalisateur suédois pour le médiocre The Square, en 2017, était une mauvaise plaisanterie. Sa deuxième, reçue au printemps dernier en récompense de l’épouvantable Sans filtre (ce qui fait du réalisateur suédois « l’égal » de Francis Ford Coppola, Ken Loach ou des Dardenne, excusez du peu !), a tout de la farce sinistre.

Östlünd voudrait créer le malaise en étirant toutes ses scènes au-delà du supportable. Sa misanthropie crasse, sa détestation narquoise de tous ses personnages ne suscitent que l’ennui. Et ses provocations se révèlent, plus que jamais, des pétards mouillés. Les scènes de vomi ad nauseam, les Monty Python les avait déjà inventées, en plus drôle et plus troublant à la fois, dans Le Sens de la vie, quarante ans plus tôt. Et quand ce pseudo-rebelle se pique de marxisme, sa vision de la lutte des classes est plus cynique que révolutionnaire. Dans la dernière (et interminable) partie de Sans filtre, les ultrariches rescapés d’un naufrage se retrouvent à la merci d’une femme de ménage philippine qui, quelques heures plus tôt, nettoyait leurs toilettes à bord du yacht. Message reçu cinq sur cinq : tout exploité est un exploiteur en puissance. À quoi bon, donc, renverser l’ordre établi si la dictature du prolétariat est aussi nocive que celle des nantis ? Ruben Östlund n’y aurait, d’ailleurs, aucun intérêt : il profite trop bien du système qu’il prétend dénoncer. – S.D.
SANS FILTRE, Ruben Ostlund 2022, Harris Dickinson, Charlbi Dean et Woody Harrelson (drame societe)@@@ (E)
Après la Fashion Week, Carl et Yaya, couple de mannequins et influenceurs, sont invités sur un yacht pour une croisière de luxe. Tandis que l'équipage est aux petits soins avec les vacanciers, le capitaine refuse ...

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SANS IDENTITE, Jaume Collet-Serra 2011, Liam Neeson, Diane Kruger (espionnage)@@


Alors qu'il se trouve à Berlin pour donner une conférence, le docteur Martin Harris est victime d'un grave accident de taxi. Il tombe dans le coma et se réveille plusieurs jours plus tard, à l'hôpital. Sa vie a alors basculé. Personne, pas même sa propre femme, Elizabeth, ne le reconnaît. Il découvre bientôt qu'un homme a usurpé son identité et qu'il cherche à le tuer. Les autorités refusent de l'écouter et Martin se retrouve seul, exténué et en cavale.

TELERAMA
Pour l'amateur de récits d'espionnage, pour qui garde la nostalgie des contes de la guerre froide, Berlin, toujours emplie de fantômes d'avant la chute du Mur, reste un terrain de jeu prisé. La principale qualité de ce petit thriller néo-hitchco-ckien est bien d'avoir pris cette ville comme décor : on y suit les déambulations musclées de Liam Neeson, privé d'identité (un cousin un peu simplet de Jason Bourne), poursuivi par des conspirateurs armés jusqu'aux dents - la raison de leur hostilité importe peu. Le héros sans nom se fait aider, et c'est très bien, par une improbable chauffeur de taxi bosniaque (Diane Kruger, dans ce que l'on peut appeler un contreemploi). Et aussi, lieu de l'action oblige, par un ancien agent de la Stasi : Bruno Ganz fait un numéro savoureux de vieillard roué, exercice de cabotinage qui évoque le jeu ultra expressionniste de Peter Lorre dans les séries B d'antan.
On sait gré au réalisateur espagnol, devenu faiseur anglophone, d'éviter le piège high-tech. Il offre ici un divertissement presque suranné, aux péripéties hautement distrayantes, à défaut d'être crédibles. Le décor final du légendaire hôtel Adlon (en ruine dans La Scandaleuse de Berlin, de Billy Wilder, en 1945, reconstruit depuis) confirme la morale bien connue : pour visiter une ville, espion vaut bien touriste.
SANS IDENTITE, Jaume Collet-Serra 2011, Liam Neeson, Diane Kruger (thriller espionnage)@@ (E)
Alors qu'il se trouve à Berlin pour donner une conférence, le docteur Martin Harris est victime d'un grave accident de taxi. Il tombe dans le coma et se réveille plusieurs jours plus tard, à l'hôpital. Sa v ...

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SARAJEVO MON AMOUR, Jasmila Žbanić 2005, Mirjana Karanović, Luna Zimic Mijovic (sentimental histoire)@@@


Dans le Sarajevo de l'après-guerre, une mère célibataire tente de réunir l'argent nécessaire pour payer une excursion scolaire pour sa fille de 12 ans.

TELERAMA
La neige, à Sarajevo, recouvre d'innombrables cicatrices. Celles de la ville, personnage à part entière du film, au ­hasard des ruines qui s'y attardent. Mais aussi, bien sûr, celles de ses habitants. Esma habite Grbavica, un quartier populaire, et y élève seule Sara, sa fille de 13 ans. Le soir, elle travaille comme serveuse dans une boîte de nuit. Jasmila Zbanic capte d'emblée une mélancolie diffuse dans la grisaille de ce quotidien. C'est le trauma d'une société tout entière qu'elle nous présente, avec une poignante délicatesse. Cette maîtrise, étonnante pour un premier long métrage, lui a d'ailleurs valu un ours d'or au festival de Berlin, en 2006.

Esma, femme forte et touchante (Mirjana Karanovic, actrice fétiche de Kusturica), a un secret, atroce. On le devine à ses dérobades, dès que sa fille (la jeune Luna Mijovic, parfaite en chaton écorché vif) tente d'en savoir un peu plus sur un père mort « en héros » pendant la guerre. Vies brisées, fantômes innombrables et exils intérieurs hypothèquent l'avenir. A travers ses héroïnes, Jasmila Zbanic s'interroge sur la condition de victime. Quand et comment peut-on cesser de l'être ? Est-ce incurable ou, pire, transmissible ?

Le constat est sombre. Pauvreté, mafia, dépression, Sarajevo survivante est malade de tout ce gâchis. Mais le tableau se nuance de tendresse et d'énergie. En un mot : d'espoir. Le film plaide plutôt en faveur de la mémoire. Il ne s'agit ici ni de vengeance (les bourreaux d'hier comptent moins que les traces qu'ils ont laissées), ni d'oubli, mais de vérité, condition indispensable de toute guérison.
SARAJEVO MON AMOUR, Jasmila Žbanić 2005, Mirjana Karanović, Luna Zimic Mijovic (sentimental histoire)@@@ (E)
Dans le Sarajevo de l'après-guerre, une mère célibataire tente de réunir l'argent nécessaire pour payer une excursion scolaire pour sa fille de 12 ans.

TELERAMA
La neige, à Sarajevo, re ...

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SAUVER OU PERIR, Frederic Tellier, Pierre Niney, Anais Demoustier (drame)@@


Franck est sapeur-pompier de Paris. Il sauve des gens. Il vit dans la caserne avec sa femme qui accouche de jumelles. Il est heureux. Lors d'une intervention sur un incendie, il se sacrifie pour sauver ses hommes. À son réveil dans un centre de traitement des grands brûlés, il comprend que son visage a fondu dans les flammes. Il va devoir réapprendre à vivre, et accepter d'être sauvé à son tour.
SAUVER OU PERIR, Frederic Tellier 2018, Pierre Niney, Anais Demoustier (drame gendarmerie)@@ (E)
Franck est sapeur-pompier de Paris. Il sauve des gens. Il vit dans la caserne avec sa femme qui accouche de jumelles. Il est heureux. Lors d'une intervention sur un incendie, il se sacrifie pour sauver ses hommes. À son réveil ...

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SE SOUVENIR DES BELLES CHOSES, Zabou Breitman 2001, Isabelle Carré, Bernard Campan (sentimental)@@@


Nathalie conduit sa soeur cadette Claire, une jeune femme réservée d'une trentaine d'années, dans un centre pour amnésiques appelé "Aux écureuils." Celle-ci a reçu un coup de foudre en forêt et présente de légers troubles de la mémoire.

TELERAMA
Joli succès public salué par trois césars, le premier film de Zabou Breitman a su se distinguer en prenant le risque d'aborder un sujet déconcertant : la mémoire. A travers des personnages à la fois familiers et singuliers, ce thème un peu abstrait se charge d'émotion. L'histoire réunit Claire, une jeune femme qui commence à tout oublier, et Philippe, un homme qui commence à tout se rappeler, après un accident de voiture dont il était sorti amnésique. Tous deux sont les patients d'un centre pour les oublieux de toutes sortes, une grande maison où l'on se déplace en suivant des lignes de couleur, pour ne plus perdre le fil.

Positiviste, comme la thérapeute qu'elle interprète, la réalisatrice joue avec les déraillements souvent burlesques de la mémoire. Réfléchie, elle ménage une place à une évocation stylisée de la Shoah, qui semble, en dépit de sa sincérité, une parenthèse un peu appliquée. Mais, pour dire que la mémoire peut être une douleur et aussi le bien le plus précieux, Zabou donne surtout la part belle aux acteurs. Isabelle Carré et Bernard Campan sont formidables dans cette histoire d'amour où s'invite l'oubli, comme un amant terriblement possessif.
SE SOUVENIR DES BELLES CHOSES, Zabou Breitman 2001, Isabelle Carré, Bernard Campan (sentimental)@@@ (E)
Nathalie conduit sa soeur cadette Claire, une jeune femme réservée d'une trentaine d'années, dans un centre pour amnésiques appelé "Aux écureuils." Celle-ci a reçu un coup de foudre ...

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SEDUIS MOI SI TU PEUX, Jonathan Levine 2019, Charlize Theron, Seth Rogen@@


Charlotte Field est la secrétaire d'État. C'est une femme sophistiquée et brillante. Lors d'une soirée chic, elle croise Fred Flarsky, un journaliste politique qu'elle gardait lorsqu'ils étaient enfants. Constatant la belle plume de Fred, Charlotte décide d'engager ce dernier pour qu'il écrive ses discours.
SEDUIS MOI SI TU PEUX, Jonathan Levine 2019, Charlize Theron, Seth Rogen (sentimental)@@ (E)
Charlotte Field est la secrétaire d'État. C'est une femme sophistiquée et brillante. Lors d'une soirée chic, elle croise Fred Flarsky, un journaliste politique qu'elle gardait lorsqu'ils étaient enfants. C ...

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SERENA, Susanne Bier 2014, Jennifer Lawrence, Bradley Cooper (sentimental)@@


À la fin des années 20, George et Serena Pemberton, jeunes mariés, s'installent dans les montagnes de la Caroline du Nord, où ils sont décidés à faire fortune dans l'industrie du bois. Dans cette nature sauvage, Serena se montre rapidement l'égale de n'importe quel homme et règne d'une main de fer avec son mari sur leur empire. Lorsque Serena découvre le secret de George alors qu'elle est elle-même frappée par le sort, leur couple passionné et impétueux se fissure.

TELERAMA
Dans les années 1920, un bel entrepreneur américain, qui veut faire fortune dans l’industrie du bois, épouse une demoiselle dont la famille a péri dans un incendie…
Amour, argent, danger : cet univers romanesque a un charme hollywoodien et les stars à l’affiche y ajoutent le glamour. Pourtant, la réalisatrice semble rêver d’autre chose : dans un décor de sombres forêts où les hommes travaillent dur, la Danoise expatriée aux États-Unis cherche une forme de sauvagerie, une épreuve de vérité. Et passe trop vite sur le récit. Mais c’est peut-être la production chaotique du film qui l’a rendu bancal : monté et remonté pendant dix-huit mois, Serena fut un échec commercial. Immérité.
SERENA, Susanne Bier 2014, Jennifer Lawrence, Bradley Cooper (sentimental)@@ (E)
À la fin des années 20, George et Serena Pemberton, jeunes mariés, s'installent dans les montagnes de la Caroline du Nord, où ils sont décidés à faire fortune dans l'industrie du bois. Dans c ...

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SERRE MOI FORT, Mathieu Amalric 2021, Vicky Krieps, Arieh Worthalter (sentimental)@@


Parce qu'il lui est insupportable d'être quittée par ceux qu'elle aime, Clarisse quitte le domicile conjugal, laissant son mari Marc élever seul leurs deux enfants.

TELERAMA
Par un matin calme, Clarisse (renversante Vicky Krieps) abandonne son monde endormi, le mari, les deux enfants, la maison aux volets bleus. La belle échappée met le cap sur la mer au volant d’une curiosité américaine, une AMC Pacer break de 1979, tandis que le montage révèle en parallèle son désormais hors-champ : la tribu qui s’éveille, se presse autour du petit déjeuner, craint d’arriver en retard à l’école… La vie qui va sans elle.

Entre rêve et réalité
La mise en scène déchire progressivement un voile de tristesse : Clarisse invente. Son fils qui la réclame, les progrès de la grande au piano, son époux qui fait des crêpes, les scènes du quotidien où ceux qui restent continuent d’exister loin de son regard, puisqu’elle est « partie ». Tout se passe dans sa tête. Et rien, à la surface du film, ne différencie la réalité du rêve.

On pense au cinéma d’Alain Resnais, quel­que part entre Je t’aime, je t’aime et Smoking/No Smoking, devant cet éclatement devenu familier chez Mathieu Amalric, qui brouillait déjà les temporalités dans La Chambre bleue (2014) et signait, avec Barbara (2017), un envoûtant antibiopic aux miroitements de kaléidoscope. Tiré d’une pièce de Claudine Galea, Serre-moi fort l’emmène cette fois sur les cimes assumées du mélodrame — sortez les mouchoirs ! — et le confirme en guide de haute voltige. Son héroïne au cœur glacé attend le dégel en se fabriquant des souvenirs du futur, spectatrice de projections intérieures peuplées d’absents chéris. Bouleversant.
SERRE MOI FORT, Mathieu Amalric 2021, Vicky Krieps, Arieh Worthalter (sentimental)@@ (E)
Parce qu'il lui est insupportable d'être quittée par ceux qu'elle aime, Clarisse quitte le domicile conjugal, laissant son mari Marc élever seul leurs deux enfants.

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Par un matin calme, Clarisse (ren ...

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SEUL SUR MARS, Ridley Scott 2015, Matt Damon (science fiction)@@


Lors d'une expédition sur Mars, l'astronaute Mark Watney est laissé pour mort par ses coéquipiers, une tempête les ayant obligés à décoller en urgence. Mais Mark a survécu et il est désormais seul, sans moyen de repartir, sur une planète hostile.

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Lors d’une expédition sur Mars, un astronaute est abandonné par le reste de l’équipage. Seul, sans moyen de repartir, il va tenter de survivre sur cette planète hostile... Golden Globes du meilleur acteur pour Matt Damon, en astronaute-botaniste.

La Nasa n’a plus les moyens d’envoyer autre chose qu’un minuscule robot sur Mars ? Qu’à cela ne tienne, Hollywood reprend le relais des missions Apollo dans les années 1960. Peu importe que Seul sur Mars pioche allègrement dans le scénario de Gravity et dans la distribution d’Interstellar. Car en matière de spectacle rien ne manque au cahier des charges de Seul sur Mars : ni les décors grandioses (du désert jordanien), ni l’autodérision d’un Matt Damon plus charmeur que jamais en astronaute-botaniste, abandonné par son équipage sur la planète rouge.

Sir Ridley Scott est resté crédible en patron du film de science-fiction. Mais, ironie du sort, lui qui a bâti sa carrière en faisant de l’espace l’endroit le plus anxiogène de l’univers (Alien) revient à ses amours de jeunesse avec un feel good movie dans lequel son néo-Robinson Crusoé parvient à faire pousser des patates sur le sol martien…
SEUL SUR MARS, Ridley Scott 2015, Matt Damon (science fiction espace)@@@ (E)
Lors d'une expédition sur Mars, l'astronaute Mark Watney est laissé pour mort par ses coéquipiers, une tempête les ayant obligés à décoller en urgence. Mais Mark a survécu et il est d&e ...

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SEUL, Pierre Isoard 2024, Samuel Le Bihan, Anne Suarez, Clément Bresson (sport)@@


En novembre 2000, aux Sables-d'Olonne, le navigateur Yves Parlier prend pour la troisième fois le départ du Vendée Globe, un tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance.
En tête de la course pendant près d'un mois, il rencontre des problèmes météo dans le sud de l'océan Indien où son mât finit par casser.
Avec une voilure réduite, Yves Parlier rejoint l'Île Stewart en Nouvelle-Zélande, où il réussit à réparer son mât6,8, tout seul et sans assistance, sous les yeux de deux journalistes de Paris Match.
Après cet exploit, il reprend la course, affronte la faim et arrive 13e aux Sables-d'Olonne, accueilli comme un héros sous les cris de la foule.

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“Seul” : 126 jours, 23 heures et 36 minutes à la dérive
Revivre la folle aventure d’Yves Parlier au Vendée Globe 2000. C’est le principe de ce téléfilm réussi qui brosse le portrait d’un navigateur d’exception.

Les Sables-d’Olonne, novembre 2000. Les navigateurs du Vendée Globe sont dans les starting-blocks mais une tempête menace la course. Les organisateurs prennent la décision de repousser le départ de ce tour du monde en solitaire sans escale, ni assistance. « C’est le Vendée Globe ou La croisière s’amuse ? » se moque Yves Parlier (Samuel Le Bihan), furax d’être retenu au port. Lui veut foncer. Prendre tous les risques. Un mental de tête brûlée qui le propulse en tête de l’épreuve. Jusqu’à ce que son bateau perde son mât. Pour le skipper, une autre course débute alors.

Astucieusement, le scénario de ce téléfilm évite l’écueil du sensationnalisme pour emprunter un chemin intimiste et brosser le portrait d’un homme dans les creux de l’océan. La réalisation de Pierre Isoard est d’ailleurs à son meilleur lorsqu’elle se concentre sur la passion jusqu’au-boutiste du skipper. Puisant dans la dramaturgie inhérente à l’exploit sportif, elle transcende le réel en le tendant au montage avec la mécanique addictive du thriller. La sincérité de l’interprétation de Samuel Le Bihan, sagement minimaliste, touche. Un one-« mer »-show réussi !
SEUL, Pierre Isoard 2024, Samuel Le Bihan, Anne Suarez, Clément Bresson (sport voile maritime bio Yves Parlier)@@ (E)
En novembre 2000, aux Sables-d'Olonne, le navigateur Yves Parlier prend pour la troisième fois le départ du Vendée Globe, un tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance.
En têt ...

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SEXY DANCE, Anne Fletcher 2006, Channing Tatum, Jenna Dewan (musical)@@


Tyler Gage a grandi dans les bas-fonds de Baltimore et possède un don pour le hip-hop. Un soir, il entre par effraction dans une école d'art. Arrêté par la police, le jeune homme est condamné à effectuer des heures de travaux d'intérêt général dans cette même école pour réparer ses dégâts. Nora est issue d'une famille bourgeoise qui finance ses études de danse classique.
SEXY DANCE, Anne Fletcher 2006, Channing Tatum, Jenna Dewan (musical)@@ (E)
Tyler Gage a grandi dans les bas-fonds de Baltimore et possède un don pour le hip-hop. Un soir, il entre par effraction dans une école d'art. Arrêté par la police, le jeune homme est condamné à effec ...

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SHAME, Steve Mc Queen 2011, Michael Fassbender, Carey Mulligan (societe film e)@@


Brandon est un trentenaire new-yorkais, vivant seul et travaillant beaucoup. Son quotidien est dévoré par une seule obsession : le sexe. Quand sa soeur Sissy, chanteuse un peu paumée, arrive sans prévenir à New York pour s'installer dans son appartement, Brandon aura de plus en plus de mal à dissimuler sa vraie vie.

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Brandon est trentenaire, célibataire et obsédé sexuel… Steve McQueen exalte le magnétisme de Michael Fassbender.

Brandon est trentenaire, célibataire, bien fait, élégant, peu disert. Bel appartement impersonnel à Manhattan, bon job insupportable, du « consulting », ce genre-là. Une litanie de messages d'amour suppliants sur son répondeur, dont il n'a que faire, lui qui ne pense qu'au sexe...

L'addiction au porno est d'abord filmée par Steve McQueen comme le reflet d'une société de consommation effrénée. Le constat est percutant. Avec l'installation chez le héros de sa petite soeur douloureuse, le film bifurque, hélas. Mais ce virage moralisateur ne vient pas à bout de son rayonnement trouble : le puritanisme du cinéaste reste contredit par l'attention dévorante qu'il porte à son acteur, Michael Fassbender, dont il exalte le magnétisme sexuel. C'est McQueen qui l'avait révélé dans le rôle extrême de Bobby Sands, dans Hunger. Ils poursuivent leur travail d'exploration des pouvoirs et impasses du corps. McQueen est plasticien de formation. Au-delà de son scénario, Shame brille comme une sorte d'installation sur un thème ultra contemporain, à laquelle Fassbender se donne entièrement, altier et ravagé, impudique et ténébreux.
SHAME, Steve Mc Queen 2011, Michael Fassbender, Carey Mulligan (societe film e)@@ (E)
Brandon est un trentenaire new-yorkais, vivant seul et travaillant beaucoup. Son quotidien est dévoré par une seule obsession : le sexe. Quand sa soeur Sissy, chanteuse un peu paumée, arrive sans prévenir à ...

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SHOTGUN WEDDING, Jason Moore 2022, Jennifer Lopez, Josh Duhamel (aventure comique)@@


Darcy et Tom rassemblent leurs familles pour un mariage à destination, mais la cérémonie est suspendue lorsque des hommes armés prennent tout le monde en otage. Maintenant, ils doivent faire tout ce qu'ils peuvent pour sauver leurs proches - s'ils ne finissent pas par s'entre-tuer d'abord.

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Malgré quelques longueurs et clichés, cette comédie romantique sirupeuse qui tourne au vinaigre vaut le détour. Surtout pour ses vannes et ses interprètes déchaînés.

Ça commence comme une comédie romantique sirupeuse. Heureusement, le sirop tourne très vite au vinaigre. Emmeringuée sur une île des Philippines, Darcy (Jennifer Lopez) s’apprête à épouser son amoureux (Josh Duhamel), un joueur de base-ball de seconde ligue. La belle-famille de la brue, une version yankee et siliconée de la famille Groseille, sa mère brésilienne autoritaire, son père plein aux as et sa jeune compagne yogi, tous ont fait le déplacement. Même son ex, spectaculaire quinqua aux faux airs de Lenny Kravitz — en réalité, c’est bien le vrai chanteur qui s’encanaille ici dans une composition tout en autodérision. Alors que les futurs mariés commencent sérieusement à douter de leur engagement, une bande de pirates balinais prend leurs invités en otage…

Passons sur le scénario, qui n’a visiblement jamais entendu parler du mot vraisemblance. Faisons fi des longueurs et des passages obligés. Le film a beau correspondre (presque) en tout point à ce à quoi son titre nous prépare — une romcom d’aventures avec grenade dégoupillée, plans de table et morale bien normative sur la beauté des couples qui durent (et endurent) et la solidité de l’amour vrai dans l’adversité —, on a ri. Souvent. La faute à des vannes plutôt bonnes mais aussi à des interprètes déchaînés. En badass à bustier, J.Lo donne tout. Jennifer Coolidge (The White Lotus) est, quant à elle, irrésistible dans la (vieille) peau de la belle-mère loufoque aux goûts douteux. La violence cartoonesque des scènes d’action et la saveur des disputes conjugales sur fond de paysages carte postale font le reste. Ce Shotgun Wedding a le mérite de nous rappeler qu’il ne faut jamais sous-estimer la cinégénie d’une robe de mariée souillée de sang. Pas plus que le pouvoir divertissant des plaisirs coupables.
SHOTGUN WEDDING, Jason Moore 2022, Jennifer Lopez, Josh Duhamel (aventure terrorisme comique)@@ (E)
Darcy et Tom rassemblent leurs familles pour un mariage à destination, mais la cérémonie est suspendue lorsque des hommes armés prennent tout le monde en otage. Maintenant, ils doivent faire tout ce qu'ils peuven ...

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SHUTTER ISLAND, Martin Scorsese 2010, Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley (thriller)@@


En 1954, une meurtrière, extrêmement dangereuse, placée en centre de détention psychiatrique disparaît sur l'île de Shutter Island. Deux officiers du corps fédéral des marshals, Teddy Daniels et Chuck Aule, sont envoyés sur place pour enquêter. Très vite, Teddy Daniels comprend que le personnel de l'établissement cache quelque chose. Seul indice dont il dispose : un bout de papier sur lequel est griffonnée une suite de chiffres entrecoupée de lettres.

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En 1954, un inspecteur enquête sur la disparition d’une détenue dans un hôpital psychiatrique pour criminels. Scorsese adapte fidèlement le thriller flippant de Dennis Lehan, avec un DiCaprio au sommet.

Un matin de 1954, le marshal Teddy Daniels (Leonardo DiCaprio, intense) et son nouveau coéquipier débarquent sur une île qui abrite un hôpital psychiatrique pour criminels dangereux. Une patiente, internée après avoir noyé ses trois enfants, s’est évadée. Les deux enquêteurs vont devoir affronter la méfiance des médecins, la violence d’un ouragan et leurs propres démons.

Martin Scorsese se montre en grande forme dans sa relecture du cinéma de genre. Le cinéaste le plus cinéphile de Hollywood se (et nous) fait plaisir en recréant l’atmosphère gothique des films fantastiques des années 1940 : tempête dantes­que près de la chapelle, course-poursuite dans le donjon. Le film, moins horrifique que le roman de Dennis Lehane, se révèle aussi plus anxio­gène. Très tôt, Scorsese laisse planer l’incertitude sur la santé mentale des résidents de Shutter Island. Malades « officiels » et personnel soignant : sous les apparences d’un psychiatre soucieux du bien-être des patients, le Dr Cawley ne cache-t-il pas un mégalo prêt aux expériences sur le cerveau les plus barbares ? La paranoïa est entretenue par la mise en scène, qui joue sur le hors-champ, l’ombre et la lumière pour stimuler l’imagination du spectateur. Où se trouve la frontière entre raison et folie ? La vérité, rappelle Scorsese, est aussi fugace et fragile qu’une flamme soufflée par le vent dans l’obscurité d’une grotte…

En 1954, une femme placée en centre de détention psychiatrique à Shutter Island disparaît. Elle s'appelle Rachel Solando et est une meurtrière extrêmement dangereuse. Deux officiers du corps fédéral des marshals, Teddy Daniels et Chuck Aule, viennent enquêter sur place. Ils découvrent l'île humide et brumeuse au large de Boston où se trouve cet hôpital-prison d'un genre très particulier. Très vite, Teddy Daniels comprend que le personnel de l'établissement cache quelque chose. Seul indice dont il dispose : un bout de papier sur lequel est griffonnée une suite de chiffres entrecoupée de lettres...
SHUTTER ISLAND, Martin Scorsese 2010, Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley (thriller)@@ (E)
En 1954, une meurtrière, extrêmement dangereuse, placée en centre de détention psychiatrique disparaît sur l'île de Shutter Island. Deux officiers du corps fédéral des marshals, Teddy Dan ...

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SIBYL, Justine Triet 2019, Virginie Efira, Adèle Exarchopoulos (drame)@@ (film complet)


Sibyl est une romancière reconvertie en psychanalyste. Rattrapée par le désir d'écrire, elle décide de quitter la plupart de ses patients. Alors qu'elle cherche l'inspiration, Margot, une jeune actrice en détresse, la supplie de la recevoir. En plein tournage, elle est enceinte de l'acteur principal... qui est en couple avec la réalisatrice du film.

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Dès la première séquence, il y a du vertige, de la mise en scène. Sibyl (Virginie Efira) déjeune avec son éditeur dans un restaurant japonais où les plats défilent sur un tapis roulant. C’est lui qui parle, s’emballe, à une vitesse ahurissante, lui dressant un tableau foncièrement décourageant de la littérature contemporaine, tout en se réjouissant, bien sûr, qu’elle se remette à écrire. Elle en reste groggy, au tapis, comme les sushis. Ce régal d’humour cinglant fait le lien avec Victoria, le précédent film de Justine Triet, dont on s’éloignera peu à peu. Si Sibyl reprend certains éléments de « dramédie », il surfe moins sur le burlesque, penche davantage du côté de l’introspection et de la gravité.

De manière dense et rapide, la réalisatrice a ce talent pour donner d’emblée à son héroïne un vécu, une épaisseur. Sibyl est une psychanalyste au passé tumultueux. Elle a rompu avec sa mère, a connu la passion dévorante avec un homme (Niels Schneider), a sombré un temps dans l’alcool — on la voit assister aux réunions des Alcooliques anonymes. Dorénavant plus posée, à priori, elle décide de suspendre son travail d’analyste pour se lancer dans un nouveau roman, mais elle peine à avancer. Une jeune actrice en détresse (Adèle Exarchopoulos), qui la supplie de la prendre comme patiente, va changer la donne. Margot lui raconte qu’elle est enceinte, qu’elle a une liaison avec un acteur marié (Gaspard Ulliel). Son histoire résonne fortement en Sibyl. Violant toute règle déontologique, elle se met à enregistrer sa patiente, à son insu, pour les besoins de son livre.

C’est l’appel de la fiction qui guide alors le film. Tout se met à dérailler, à s’accélérer dans la vie et dans la tête de Sibyl, sous l’emprise de courants contraires. L’ambivalence est reine, jusqu’à ce prénom qui donne le titre, étrange, tout chamboulé, amputé du « e » final et où la place du « i » et du « y » semble inversée. Un prénom qui paraît en cacher un autre, reflet d’une identité double. Cette ambiguïté, on la retrouve chez les autres protagonistes, mais traités sur le mode caustique, comme la sœur par exemple, fausse gentille, vraie perverse (Laure Calamy formidable). Tout le monde a tendance à jouer double jeu dans cet univers de manipulation. Qui peut s’avérer très féroce lorsque Sibyl, décidément sans frein, part à Stromboli rejoindre Margot sur le tournage de son film. La réalisatrice dépeint alors de manière satirique ce qu’est le monde délirant du cinéma, sa fièvre en vase clos, son pouvoir de décupler le fiasco ou le bonheur.

Foisonnant, Sibyl embrasse beaucoup de thèmes, brosse bon nombre de personnages, sans se disperser. Le passé et le présent, la réalité et son déni, le travail, la famille, la création, tout est lié, imbriqué, de manière intime. Justine Triet est aidée en cela par Virginie Efira, qui se met à nu, se livre encore plus que dans Victoria. Dans Sibyl, elle ne cesse de passer des épreuves du feu. Qu’elle écoute, dirige, chante, chute, analyse, jouisse ou titube, elle s’affirme toujours avec justesse. Mais c’est sans doute à travers la passion et ses répercussions qu’elle trouble le plus. Et le film avec, dont le motif central palpite de façon masquée, au moins jusqu’à la fin, emplie d’émotion.
SIBYL, Justine Triet 2019, Virginie Efira, Adèle Exarchopoulos (drame)@@ (E)
Sibyl est une romancière reconvertie en psychanalyste. Rattrapée par le désir d'écrire, elle décide de quitter la plupart de ses patients. Alors qu'elle cherche l'inspiration, Margot, une jeune actrice en ...

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SIGNALEMENTS, Éric Métayer 2024, Catherine Ramberg, Clément Michel (societe)@@


Laurence Jambu en est persuadée : sa nièce Karine, la fille de sa soeur, est maltraitée par ses parents, Attentive aux signes discrets que l'enfant lui envoie, elle tente d'agir à sa manière et d'alerter l'Aide sociale à l'Enfance. Mais sa maladresse suscite l'indifférence, voire l'hostilité des fonctionnaires qui, pour certains, masquent à grand peine leur incompétence ou leur lâcheté face à cette affaire. La justice, de son côté, malgré des signalements répétés, décide de maintenir, contre toute logique, la fillette chez ses parents. Au fil des années, la situation ne cesse de s'aggraver et finit par tourner au drame...

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Karine, 9 ans, souffre de la maltraitance de ses parents, mais personne ne veut l’entendre sauf sa tante. Le récit du combat qu’elle mène pour la sauver est didactique, mais surtout révoltant, par Éric Métayer, coréalisateur du film “Les Chatouilles”.

À9 ans, la petite Karine est une enfant triste et sauvage, et seule sa tante Laurence semble s’en inquiéter. Il y a pourtant eu des signalements, lancés dès la maternité et réitérés plus tard par des voisins, et puis par Laurence, encore et encore. Mais rien n’y fait : ni l’Aide sociale à l’enfance (ASE), ni la police, ni la juge, personne ne semble vouloir croire (ou voir) le danger qu’encourt la petite fille auprès de ses parents. Face à ce mur institutionnel, Laurence ne renoncera à rien pour sauver sa nièce, jusqu’à risquer des poursuites judiciaires pour dénonciation calomnieuse envers sa belle-famille.

Éric Métayer, coréalisateur du film Les Chatouilles, reprend la caméra pour mettre en scène cette histoire vraie, celle de la bataille de Laurence Jaubu pour sauver sa nièce de la maltraitance de ses parents et dénoncer les viols perpétrés pendant des années par un ami de la famille sur la petite fille. Ce récit terrible et commun — en France, un enfant sur cinq est victime de violences sexuelles —, un peu alourdi par son ambition didactique à l’écran, se montre dégoûtant et révoltant, le réalisateur insistant sur l’inaction des institutions et leur désordre interne. En tante courage et résiliente douée d’un amour inconditionnel, qui doit en sus affronter la lâcheté de son mari, Cécile Bois livre une très belle performance.

SIGNALEMENTS, Éric Métayer 2024, Catherine Ramberg, Clément Michel (societe)@@ (E)
Laurence Jambu en est persuadée : sa nièce Karine, la fille de sa soeur, est maltraitée par ses parents, Attentive aux signes discrets que l'enfant lui envoie, elle tente d'agir à sa manière et d'alerter l ...

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SILS MARIA, Olivier Assayas 2014, Juliette Binoche, Kristen Stewart (societe)@@@


L'actrice Maria et son assistante Valentine sont en route pour la Suisse pour recevoir un prix pour l'écrivain Wilhelm Melchior. Avant d'arriver à destination, elles découvrent que Wilhelm vient de mourir.

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Héritière d’une culture en déclin, une actrice est soudain confrontée au temps qui passe. Une méditation mélancolique.

Dans un train qui file vers la Suisse, la comédienne Maria Enders apprend la mort du dramaturge Wilhelm Melchior. Et c’est comme si elle repartait en arrière, vers le passé. Au cœur des montagnes de la Haute-Engadine, elle va répéter l’une des pièces de l’auteur. Celle qui l’avait révélée, vingt ans plus tôt : elle jouait une jeune fille troublant une femme mûre, jusqu’au suicide. Elle sera désormais la femme mûre troublée. Le temps redistribue les rôles…

En osmose avec Juliette Binoche, Olivier Assayas trace le portrait d’une comédienne passionnée par son travail et peut-être aveuglée par cette passion. La solitude est en embuscade. Même le monde protecteur du théâtre et du cinéma se transforme. Deux jeunes femmes, son assistante personnelle (Kristen Stewart) et l’actrice qui lui donne la réplique sur scène (Chloë Grace Moretz), incarnent cette réalité en mouvement qui crée des repères nouveaux et en fait perdre d’anciens. D’une belle ampleur, associant les paysages magnifiquement ouverts et les destins dont le dessin est tout aussi vaste mais incertain, le film nous plonge dans une atmosphère rare. La culture et la création y sont des fils conducteurs dans le labyrinthe de la vie, pour se retrouver ou pour se perdre. Une réflexion brillante, tendue par l’émotion.
SILS MARIA, Olivier Assayas 2014, Juliette Binoche, Kristen Stewart (societe)@@@ (E)
L'actrice Maria et son assistante Valentine sont en route pour la Suisse pour recevoir un prix pour l'écrivain Wilhelm Melchior. Avant d'arriver à destination, elles découvrent que Wilhelm vient de mourir.

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SIMPLE COMME SYLVAIN, Monia Chokri 2023, Magalie Lépine Blondeau, Pierre-Yves Cardinal, Francis-William Rhéaume (sentimental)@@


Sophia, professeur d'université à la vie confortable et au mariage stable, mais peu excitant avec Xavier, voit sa vie bouleversée lorsqu'elle croise Sylvain, un ouvrier du bâtiment que le couple engage pour rénover leur maison d'été.

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Une bourgeoise intello s’éprend d’un modeste menuisier, et réciproquement. Cette comédie romantique et sociale québécoise touche et fait mouche. César du meilleur film étranger 2024.

Il est beau, bien bâti, et Sophia va l’avoir dans la peau. Sylvain est un gars de la campagne, simple, généreux, chaleureux, charpentier de profession. Sophia, professeur de philosophie à Montréal, en couple depuis dix ans avec un intellectuel comme elle, rencontre le « manuel » dans sa résidence secondaire, un chalet où il doit venir faire des travaux. Passé quelques verres au bar du coin et un slow, voilà la citadine qui succombe. Le désir ardent n’attend pas. Le premier baiser, dans la voiture, est un régal de mise en scène malicieuse. Un jeu de cache-cache avec un rétroviseur qui dissimule habilement le haut des visages et les yeux pour mieux révéler la farandole des langues. Aucun doute, il s’agit bien d’un french kiss.

La volupté de chaque scène d’amour fait assurément partie des atouts de Simple comme Sylvain. Exaltant, drôle, énergique et mélancolique : à quand remonte le dernier film offrant un tel cocktail ? Monia Chokri, l’autrice québécoise, réussit là le coup parfait, une comédie tout aussi romantique que charnelle, qui s’appuie sur une base sociale solide. L’infidélité de Sophia ne s’arrête pas à une nuit, et sa passion pour Sylvain remet soudain en question beaucoup de choses. Un monde pourtant les oppose. Le menuisier musclé à casquette pense parfois des horreurs (sur la peine de mort), peut dire des énormités (« Les fruits, c’est pour les femmes »), mais aussi trouver la déclaration d’amour absolue — « Tu me donnes envie de vivre. » À son contact, la prof monte au septième ciel, rajeunit, redevient une midinette naïve, s’étonne de tout, apprend la tolérance. Lorsqu’il lui déclame Michel Sardou, elle croit à du Rimbaud.

Échapper à l’entre-soi
Quid alors des conversations si enrichissantes avec son Xavier, brillant et spirituel ? Va-t-elle le quitter ? Et quid de la famille, des amis ? Le grand chambardement émotionnel vécu par Sophia (prestation lumineuse de Magalie Lépine-Blondeau, pleine d’aplomb) s’accompagne d’une plongée sociologique jubilatoire. Qui se traduit par des scènes de repas ou de fêtes, aussi bouillonnantes que tendues, où tout le monde parle ensemble sans forcément s’écouter, où les dialogues se chevauchent, comme dans la vraie vie. Monia Chokri a du talent pour orchestrer ces échanges. Elle filme avec la même aisance le milieu de Sophia (bourgeoisie cultivée) que celui, nettement plus fruste et modeste, de Sylvain. Sur les différences sociales, le film reste très piquant. Capable de citer à la fois Scorpions, Schopenhauer, Michel Sardou et Damien Hirst, la cinéaste se moque avec la même tendresse des snobs et des beaufs. Elle pointe les préjugés de chacun, l’arrogance de classe, y compris celle qui s’ignore. Le tout dans un mouvement enlevé, bigarré, où les balades sentimentales à la mer ou dans la neige, l’image à grain épais et les zooms, font penser au cinéma lyrique des années 1970… Lyrique et fédérateur comme une chanson populaire, Simple comme Sylvain permet à chacun de fantasmer ou de se reconnaître à sa guise. Ouvert à tous, le film relève le défi qui s’offre à son héroïne : échapper au déterminisme social et à l’entre-soi.
SIMPLE COMME SYLVAIN, Monia Chokri 2023, Magalie Blondeau, Pierre-Yves Cardinal, Francis-Rhéaume (sentimental)(canada)@@ (E)
Sophia, professeur d'université à la vie confortable et au mariage stable, mais peu excitant avec Xavier, voit sa vie bouleversée lorsqu'elle croise Sylvain, un ouvrier du bâtiment que le couple engage pour r&eacu ...

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SISSI ET MOI, Frauke Finsterwalder 2023, avec Susanne Wolff, Sandra Huller (fiction histoire)@@


À la fin du XIXe siècle, l'impératrice Élisabeth d'Autriche-Hongrie, connue sous le nom de Sisi vit dans une commune de femmes aristocratiques en Grèce. La comtesse Irma y est envoyée pour être la compagne de Sisi, et elle tombe sous le charme de cette recluse excentrique et extravagante. Cependant, le monde extérieur veut briser Sisi. Irma et Sisi ont beau résister, il ne reste qu'une voie fatale qui liera à jamais les deux femmes.

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Une célibataire un peu godiche devient dame de compagnie de l’impératrice d’Autriche… et en tombe amoureuse. Avec Sandra Hüller, toujours aussi impressionnante.

De quoi Sissi est-elle devenue le nom ? Loin des bluettes froufroutantes d’Ernst Marischka (entre 1955 et 1957) et du drame crépusculaire de Luchino Visconti (1973) qui la canonisèrent sous les traits de Romy Schneider, l’impératrice d’Autriche inspire aujourd’hui des relectures audacieusement féministes. Après l’Autrichienne Marie Kreutzer et son Corsage sorti fin 2022, c’est au tour de l’Allemande Frauke Finsterwalder de lui faire endosser d’anachroniques atours à travers une fiction revendiquée comme telle. Parmi leurs points communs, ces deux films brodent librement sur la mort de l’altesse assassinée par un anarchiste italien en 1898, envisageant le trépas (sous la forme du suicide pour l’un, d’un genre de crime passionnel pour l’autre) comme la seule échappatoire possible à ses tourments de captive.

L’originalité de Sissi et moi tient évidemment à ce « moi » qui introduit un point de vue extérieur : celui de la comtesse Irma Sztáray (Sandra Hüller), célibataire maladroite et maltraitée par sa mère, soudain propulsée dame de compagnie d’une tête couronnée dépeinte en rock star (Susanne Wolff). Soumise aux caprices de sa maîtresse, la godiche se met au sport, au jeûne, aux voyages qui permettent à Élisabeth d’éviter la cour. Sous la domination point une amitié, qui vire chez Irma en un amour fanatique — voir la scène où elle ingère une boule de cheveux de Sissi —, protecteur et jaloux.

Moins saisissants que ceux de Corsage, auquel sa photographie conférait une froide étrangeté, les partis pris de ce film-ci sont autant de décalages, tant dans les costumes que dans la bande originale, exclusivement composée de voix féminines — Portishead, Tess Parks, Nico… Même s’il aurait sans doute gagné à être resserré et un peu moins explicite — certaines répliques frôlent le manifeste —, Sissi et moi intrigue et réussit, vraie gageure, à créer un récit inédit. Il donne par ailleurs l’occasion d’admirer un nouvel avatar de Sandra Hüller (Anatomie d’une chute), impressionnante en groupie énamourée.

1894. Officieusement séparée de son mari depuis de nombreuses années, l'impératrice Sissi, âgée de 40 ans, désigne sa nouvelle dame d'honneur, Irma Sztáray, une jeune aristocrate naïve et un peu maladroite, pour l'accompagner dans ses nombreux voyages à travers l'Europe. Contre toute attente, la jeune femme s'entend bien avec la souveraine au tempérament excentrique, à la personnalité maniaco-dépressive et au comportement parfois cruel. Mais, à leur retour à la cour d'Autriche, l'amitié entre les deux femmes est mise à mal par les conventions. Sissi se révèle alors très attachée au protocole et à la place que chacun occupe dans la société.
SISSI ET MOI, Frauke Finsterwalder 2023, avec Susanne Wolff, Sandra Huller (fiction histoire)@@ (E)
À la fin du XIXe siècle, l'impératrice Élisabeth d'Autriche-Hongrie, connue sous le nom de Sisi vit dans une commune de femmes aristocratiques en Grèce. La comtesse Irma y est envoyée pour êtr ...

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SISSI, naissance d une imperatrice, Xaver Schwarzenberger 2009, Cristiana Capotondi, David Rott, Martina Gedeck (histoire)@


Alors que Sissi s'échappe de la surveillance maternelle pour aller pêcher, elle rencontre sans le reconnaître l'héritier impérial qui tombe immédiatement sous le charme de cette jeune fille spontanée. La vie de Sissi va alors changer à tout jamais.

TELERAMA
François-Joseph, empereur autrichien, est promis à Nené, une jeune femme originaire de Bavière. Pourtant, lorsqu'il rencontre Sissi, la soeur cadette de Nené, il en tombe aussitôt amoureux. Les deux jeunes gens convolent rapidement, malgré les réticences de l'archiduchesse Sophie, la mère de François-Joseph. Elle est convaincue que Sissi est incapable de se conformer aux règles de bienséance que lui impose son nouveau statut. En effet, un vent de liberté semble désormais souffler sur la cour autrichienne, Sissi n'étant pas femme à se laisser diriger...
SISSI, naissance d une imperatrice, Xaver Schwarzenberger 2009, Cristiana Capotondi, David Rott, Martina Gedeck (histoire)@ (E)
Alors que Sissi s'échappe de la surveillance maternelle pour aller pêcher, elle rencontre sans le reconnaître l'héritier impérial qui tombe immédiatement sous le charme de cette jeune fille spontan&ea ...

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SITUATION AMOUREUSE, c est complique, Manu Payet 2014 (comique)@


À trente ans, Ben est sur le point d'épouser Juliette. Sa petite vie tranquille et sans danger va basculer lorsqu'il retombe sur la personne qu'il a secrètement le plus envie de revoir : Vanessa, la bombe du lycée qui ne l'avait jamais regardé. Elle est de retour à Paris et ne connaît, aujourd'hui, que lui.

TELERAMA
Le titre fait des promesses que les scénaristes n'ont pas su tenir. La ­situation amoureuse de Ben est trop simple : au moment d'épouser la femme qu'il aime, il voit réapparaître celle qui avait été son inatteignable fantasme d'ado, soudain ­accessible. Entre les deux, son coeur balance. Cet argument vieux comme le monde pèse lourd. Là encore, le titre, inspiré par Facebook, se révèle trompeur, brandissant un esprit jeune dont on voit surtout les limites...

Les personnages féminins devraient être écrits comme des créatures fantasques de comédie. Mais ce sont juste des filles charmantes, interprétées par des actrices pleines de naturel. Dans ce registre ordinaire, elles se font facilement voler la vedette par Manu Payet, qui est là pour se tailler la part du lion : avec ce film, l'amuseur radio-télé dit son rêve d'une carrière ciné en haut de l'affiche... Sa décontraction et sa maladresse étudiée donnent du charme à l'amoureux idéaliste et irréaliste qu'il compose. Plus touchant qu'on pouvait l'imaginer. Mais moins drôle que prévu. — Frédéric Strauss
SITUATION AMOUREUSE, c est complique, Manu Payet 2014 (comique)@ (E)
À trente ans, Ben est sur le point d'épouser Juliette. Sa petite vie tranquille et sans danger va basculer lorsqu'il retombe sur la personne qu'il a secrètement le plus envie de revoir : Vanessa, la bombe du lycé ...

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SKYFALL, Sam Mendes 2012, Daniel Craig, Javier Bardem, Judi Dench (James Bond)(aventure)@@@


Laissé pour mort après une mission en Turquie qui a tourné au désastre, l'agent britannique James Bond, nom de code 007, réapparaît à Londres lorsqu'il apprend par les informations d'un journal télévisé qu'un attentat a été commis contre le M16. Cet événement ébranle considérablement l'autorité de la directrice M.

TELERAMA
Quand la franchise James Bond revient à l’essentiel, tout en prenant le temps de creuser la psychologie des personnages. Sam Mendes vise juste.

James Bond a 50 ans et, sous les traits de Daniel Craig, porte toujours beau. Mais, à en croire les politiciens qui veulent nettoyer le MI6, l’espion qu’on aimait serait usé, vieilli, fatigué. Son expérience du « terrain » semble bien ringarde face aux terroristes du xxie siècle, ces hackeurs de génie dont les programmes informatiques sèment le chaos jusqu’au cœur de Londres. Alors, James, bon(d) à partir à la retraite ? Sam Mendes prouve le contraire.

Le réalisateur des Noces rebelles revient à l’essentiel de la série — humour british et élégance. Et il prend le temps de creuser la psychologie des personnages, quitte à alléger le film en testostérone. Le retour au classicisme passe aussi par un méchant d’anthologie. ­Javier Bardem compose un criminel aussi suave qu’une créature d’Almodóvar et aussi terrifiant que le tueur en série de No Country For Old Men. Sa première entrevue avec Craig, riche en sous-entendus homosexuels, est l’un des sommets de Skyfall. Comme de juste, les deux ennemis s’affrontent pour une femme. Pas pour la James « bombe » girl 2012 — la super sexy Bérénice Marlohe, (trop) vite sacrifiée. Mais pour une mamie, ou plutôt une « maman » : M, la cheffe septuagénaire du MI6…
SKYFALL, Sam Mendes 2012, Daniel Craig, Javier Bardem, Judi Dench (James Bond)(aventure)@@@ (E)
Laissé pour mort après une mission en Turquie qui a tourné au désastre, l'agent britannique James Bond, nom de code 007, réapparaît à Londres lorsqu'il apprend par les informations d'un journa ...

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SLUMDOG MILLIONAIRE, Dany Boyle 2009, Dev Patel


Depuis son enfance dans les bidonvilles de Mumbai, Jamal Malik poursuit son rêve : retrouver Latika, une jeune orpheline dont il est amoureux. Alors qu'il commence à perdre espoir, il imagine une solution surprenante pour retrouver son amour : participer au plus grand show télévisé du pays, Qui veut gagner des millions ? . Il atteint la question finale à 20 millions de roupies mais il est arrêté par la police, qui le soupçonne de tricherie.
SLUMDOG MILLIONAIRE, Dany Boyle 2009, Dev Patel (societe)@@@ (E)
Depuis son enfance dans les bidonvilles de Mumbai, Jamal Malik poursuit son rêve : retrouver Latika, une jeune orpheline dont il est amoureux. Alors qu'il commence à perdre espoir, il imagine une solution surprenante pour retro ...

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SNOWPIERCER Le Transperce neige, Bong Joon-ho 2013 (catastrophe)@@


À la suite d'une tentative ratée d'une entreprise de géo-ingénierie pour contrebalancer le réchauffement climatique en 2014, par envoi d'un gaz dans l'atmosphère, une glaciation de toute la planète extermine la vie sur terre, ainsi que presque toute l'humanité. Les survivants vivent désormais tous dans un train lancé à vive allure, Le Transperceneige, dirigé par Wilford, le créateur de celui-ci qui réside dans le wagon de tête.

TELERAMA
La survie de l'humanité se joue à bord d'un train infernal. Dans la famille des blockbusters post-apocalyptiques, voici le plus givré et le plus Rail et cinéma, c'est une vieille histoire. On raconte que la première projection, en 1895, du film des frères Lumière L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat provoqua la panique : les spectateurs crurent que le train allait les écraser. Comment auraient-ils réagi face aux images du Transperceneige, le train qui, justement, ne peut pas, ne doit pas s'arrêter, et tourne autour de la Terre sans jamais ralentir dans les gares ? Cette idée de grande ligne sans départ ni arrivée, née d'une bande dessinée française des années 1980 (1) , le cinéaste coréen Bong Joon-ho en capte toute la poésie anxiogène.

Comme dans l'histoire originale, le Transperceneige est un refuge pour les derniers survivants de l'humanité : un traitement contre le réchauffement climatique a provoqué une nouvelle ère glaciaire (oups !), dix-sept ans plus tôt, en 2014. Le train, qui produit de l'eau et de l'énergie en avalant de la neige par l'avant, est donc une arche de Noé, où subsistent quelques espèces animales et végétales à l'abri du froid mortel. A l'arrière, ambiance « radeau de la Méduse » : surpopulation, crasse et famine. On mange parfois son bras ou son voisin quand les rations de cafards en gelée viennent à manquer. A l'avant, les riches, le bar à sushis, la serre, le spa... Et dans la voiture de tête, le concepteur du train, entre chef d'Etat, capitaine Nemo et dieu vivant.

Evidente, voire appuyée est l'allégorie de la société, compartimentée entre pauvres et riches, fondée sur l'exploitation des uns par les autres. Elle n'en est pas moins glaçante en ces temps de disparités vertigineuses. A fortiori lorsqu'il s'agit d'une poignée d'insurgés, déterminés, tels des émigrants mal embarqués, à s'extirper de leur misère, et donc à remonter le train en défiant l'ordre policier. C'est dans leur sillage que le récit progresse, des wagons insalubres vers la locomotive sécurisée.

Jamais, pourtant, le discours explicite n'affaiblit les visions que cette situation imaginaire engendre. L'extérieur du train, domaine des effets spéciaux numériques, est une succession sans fin de villes gelées. Une fois par an, les passagers aperçoivent les silhouettes alignées des rares qui ont tenté de s'évader, transformés en bonhommes de neige à deux pas de la voie ferrée. L'intérieur est un chef-d'oeuvre de décor de cinéma, chaque nouvelle voiture traversée par les rebelles réservant sa part d'enfer grotesque ou de féerie saugrenue, du wagon-aquarium au night-club fin de siècle.

Bong Joon-ho est un drôle de zèbre, expert en mélange de registres et de genres. Il y avait un monstre aquatique dégoûtant, déjà issu d'une aberration écologique, dans son film le plus connu, la fable politique The Host. Il y avait de la pantalonnade dans le polar qui l'a révélé, Memories of murder, et de l'angoisse dans sa comédie de la filiation déréglée, Mother. Avec Snowpiercer, il exerce tous ses talents à la fois, farce et action constamment mêlées. Et il fait du train une tour de Babel pour acteurs, de ses interprètes coréens fétiches au jeune premier hollywoodien Chris Evans (Captain America, Avengers), dont on croirait voir le visage pour la première fois. En passant par l'Anglaise Tilda Swinton, anthologique en garde-chiourme prêcheur et veule, tarte et insensible.

De tous les blockbusters post-apocalyptiques sortis cette année (After earth, World War Z, Elysium...), Snowpiercer est le plus inspiré. Sa science-fiction imprégnée de l'air du temps laisse de la place pour d'autres significations, d'autres lectures, plus intemporelles. Car ce train sans destination, cette machine folle qu'on ne peut arrêter, voilà une belle métaphore de nombre d'activités humaines ne tenant que par la fuite en avant. C'est pourquoi la scène tardive, montrant le leader de la rébellion parvenu en tête du train, au coeur de la machine, est tellement saisissante : il se croit au calme et il en pleure, alors qu'il est seulement dans l'oeil du cyclone.
SNOWPIERCER Le Transperce neige, Bong Joon-ho 2013 (catastrophe)@@ (E)
À la suite d'une tentative ratée d'une entreprise de géo-ingénierie pour contrebalancer le réchauffement climatique en 2014, par envoi d'un gaz dans l'atmosphère, une glaciation de toute la plan&egr ...

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SORRY TO BOTHER YOU, Boots Riley 2019 (comique)@@


Dans une autre réalité de l'actuel Oakland, en Californie, le télévendeur Cassius Green se retrouve dans un univers macabre après avoir découvert une clé magique qui mène à la gloire matérielle.

TELERAMA
Un jeune Noir réussit dans le télémarketing en prenant une voix de Blanc. Une comédie décontractée, puis incisive et troublante sur le monde du travail.

Au téléphone, il s’excuse de déranger ceux qu’il appelle pour leur vendre n’importe quoi. Mais Cassius Green est le héros d’une comédie qui veut vraiment déranger et s’y emploie avec talent. C’est la première réalisation de l’étonnant rappeur Boots Riley, qui n’hésite pas à se déclarer communiste au pays de Donald Trump ! Son film est une critique du capitalisme pleine d’humour et d’ironie, brodant énergiquement sur l’histoire d’une percée exceptionnelle dans le télémarketing.

Pour intégrer la classe supérieure des vendeurs, pendant que ses collègues moins doués protestent contre leurs conditions de travail, le Noir Cassius Green a pris une voix de Blanc. La facilité avec laquelle s’enchaînent les scènes loufoques n’annonce en rien la folie sur laquelle va déboucher la mutation d’un travailleur qui ne changera pas seulement de voix… Mené par Lakeith Stanfield, aussi drôle que décontracté, le film garde la modestie d’un amusement. Mais il nous entraîne jusqu’au fantastique pour dénoncer le cauchemar du libéralisme sauvage. Et son audace séduit.
SORRY TO BOTHER YOU, Boots Riley 2019 (comique)@@ (E)
Dans une autre réalité de l'actuel Oakland, en Californie, le télévendeur Cassius Green se retrouve dans un univers macabre après avoir découvert une clé magique qui mène à la g ...

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SORRY WE MISSED YOU, Ken Loach 2018, Kris Hitchen, Debbie Honeywood (societe)@@@


Ricky, Abby et leurs deux enfants vivent à Newcastle. Abby travaille avec dévouement pour des personnes âgées, alors que Ricky enchaîne les emplois mal payés. Ils réalisent que jamais ils ne pourront devenir indépendants ni propriétaires de leur maison. C'est maintenant ou jamais.

TELERAMA
Un père travaille comme un damné, menaçant sa santé et l’équilibre de sa famille. Un réquisitoire violent contre l’ubérisation de la société.
Ken Loach filme la discorde qui grandit au sein de la famille, tout en soulignant aussi une forme de tendre solidarité, dernier rempart humain. Un moment, le fils propose une virée, et tous partent ensemble la nuit, dans la nouvelle camionnette du père. Cette camionnette blanche, Loach en fait le symbole d’un capitalisme dévorant, indissociable du boîtier ultra perfectionné qui sert à scanner les codes-barres mais qui est aussi un moyen de surveillance permanente. Description détaillée d’un engrenage, Sorry We Missed You file à vive allure vers des sables mouvants. Sur les ravages du néolibéralisme, que résume le visage défiguré de Ricky, le film est poignant. Les interprètes impressionnent par leur justesse : Ken Loach reste un directeur d’acteurs hors pair, capable de dénicher des tempéraments et d’en tirer le meilleur.

Octogénaire, l’irréductible Ken Loach est toujours en lutte contre l’injustice, toujours du côté des travailleurs exploités. Cette fois, il affronte la logique redoutable dissimulée derrière l’ubérisation de la société. Après avoir fait mille boulots dans le bâtiment, Ricky, le père, s’est mis à son compte comme chauffeur-livreur pour une plateforme de vente en ligne. Le chef du dépôt lui explique les cadences à respecter, tout en vantant la prétendue liberté dont Ricky va bénéficier comme auto-entrepreneur. Un nouveau type d’emploi où il n’est pas embauché mais où il « embarque ». La destination de cet embarquement est, en fait, une forme d’esclavage moderne d’autant plus pervers qu’il est accepté : Ricky doit nourrir ses gosses et n’a pas le choix. Sa femme trime aussi, comme auxiliaire de vie.
SORRY WE MISSED YOU, Ken Loach 2018, Kris Hitchen, Debbie Honeywood (societe)@@@ (E)
Ricky, Abby et leurs deux enfants vivent à Newcastle. Abby travaille avec dévouement pour des personnes âgées, alors que Ricky enchaîne les emplois mal payés. Ils réalisent que jamais ils ne po ...

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SOS FANTOMES, l heritage, Jason Reitman 2021, Bill Murray, Dan Aykroyd, Mckenna Grace (fantastique)@@


Après avoir déménagé dans une petite ville, une mère et ses deux enfants commencent à découvrir leur lien avec les Ghostbusters d'origine et l'héritage secret légué par leur grand-père.

TELERAMA
Au gré d’une intrigue toute neuve, de nombreux clins d’œil et retrouvailles réjouissantes attendent les fans de la fameuse saga.

La chasse aux fantômes est une affaire de famille. La preuve : trente-sept ans après la plus culte (et peut-être la plus drôle) de toutes les comédies fantastiques, réalisée en 1984 par Ivan Reitman, c’est son propre fils, Jason, qui pilotait cette nouvelle aventure, entièrement conçue comme un hommage affectueux aux facéties d’origine. Difficile d’en raconter plus sans « divulgâcher » les petites et grandes surprises que ce film très « filial » réserve aux fans des bons vieux Ghostbusters d’autrefois. Si elles n’égalent pas tout à fait l’humour et le rythme du premier SOS Fantômes, les retrouvailles sont bien plus divertissantes et réussies que les précédentes tentatives de relancement. Et de Paul Rudd à Finn Wolfhard (l’un des gamins de la série Stranger Things), les nouveaux venus sont aussi réjouissants que les anciens, qu’on vous laisse le plaisir de (re)découvrir…
SOS FANTOMES, l heritage, Jason Reitman 2021, Bill Murray, Dan Aykroyd, Mckenna Grace (fantastique)@@ (E)
Après avoir déménagé dans une petite ville, une mère et ses deux enfants commencent à découvrir leur lien avec les Ghostbusters d'origine et l'héritage secret légué par l ...

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SOUS LA VILLE (in darkness), Agnieszka Holland 2011, Robert Więckiewicz, Benno Fürmann, Agnieszka Grochowska


Lvov, Pologne 1944 : les nazis ordonnent l'épuration du ghetto. Des habitants creusent un tunnel sous leur maison pour rejoindre les égouts de la ville espérant y trouver refuge. Ils tombent sur Léopold Socha, un employé municipal devenu contrebandier. Ce dernier accepte de cacher onze de ces fugitifs moyennant une dîme quotidienne. Mais petit à petit, Léopold va mettre sa vie et celle des siens en danger, afin de protéger "ses Juifs". Et ce, même quand l'argent vient à manquer.

TELERAMA
“ Le film ne tombe jamais dans la banalité. Avec des moyens qu'on devine mesurés, il réussit à provoquer un choc salutaire. ”
SOUS LA VILLE (in darkness), Agnieszka Holland 2011, Robert Więckiewicz, Benno Fürmann, Agnieszka Grochowska (drame histoire)@@ (E)
Lvov, Pologne 1944 : les nazis ordonnent l'épuration du ghetto. Des habitants creusent un tunnel sous leur maison pour rejoindre les égouts de la ville espérant y trouver refuge. Ils tombent sur Léopold Socha, un ...

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SOUS LE MEME TOIT, Dominique Farrugia 2016, Gilles Lellouche, Louise Bourgoin (comique)@@


Delphine et Yvan divorcent. Alors que sa situation financière ne lui permet pas de retrouver un domicile, Yvan se rappelle qu'il détient 20 pourcent de la maison de son ex-femme. Il revient alors vivre chez Delphine, dans ses 20 pour cents. Les deux ex vont découvrir les joies de la colocation forcée.

TELERAMA
Les deux jeunes mariés de Dominique Farrugia, Delphine et Yvan, se séparent ving ans après leur première apparition. Une version comique de la cohabitation forcée entre divorcés teintée de mélancolie : qu’il est difficile de renier les rêves de jeunesse...
En 1996, Dominique Farrugia comptait les points entre deux jeunes mariés : Delphine 1, Yvan 0. Vingt ans plus tard, au ­moment où Monsieur et Madame se séparent, le score n’a pas beaucoup changé : Delphine 80 % et Yvan seulement 20 % des parts de la maison commune… Comme Yvan attend toujours « d’exploser » en tant qu’agent de joueur de foot et que son pote n’a pas l’intention de l’héberger à vie, ce perdant attachant s’incruste, à temps partiel, chez son ex…

Après L’Economie du couple, de Joachim Lafosse (2016), voilà la version comique de la cohabitation forcée entre divorcés. Mais Sous le même toit est aussi nimbé d’une douce mélancolie sur les rêves de jeunesse qu’il est difficile de renier. Devant Gilles Lellouche, parfait en grand gamin qui ne changera jamais, Louise Bourgoin éclate de rire. Car Jacques Brel avait raison : il faut bien du talent pour être vieux sans être adulte.
SOUS LE MEME TOIT, Dominique Farrugia 2016, Gilles Lellouche, Louise Bourgoin (comique)@@ (E)
Delphine et Yvan divorcent. Alors que sa situation financière ne lui permet pas de retrouver un domicile, Yvan se rappelle qu'il détient 20 pourcent de la maison de son ex-femme. Il revient alors vivre chez Delphine, dans ses ...

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2015 SPECTRE, Sam Mendes 2015, Daniel Craig


Un message cryptique surgi du passé entraîne James Bond dans une mission très personnelle à Mexico puis à Rome, où il rencontre Lucia Sciarra, la très belle veuve d'un célèbre criminel. Bond réussit à infiltrer une réunion secrète révélant une redoutable organisation baptisée Spectre. Pendant ce temps, à Londres, Max Denbigh, le nouveau directeur du Centre pour la Sécurité Nationale, remet en cause les actions de Bond et l'existence même du MI6, dirigé par M.

TELERAMA
Des poursuites, il y en a, spectaculaires, mais filmées sèchement, comme un exercice obligé. Le reste du temps, ce que filme le cinéaste, c’est la peur. 007 Spectre joue sur le poids des décors, sur le comportement des personnages, et renoue avec les discordances lumineuses de l’expressionnisme : Londres, sombre, et Rome, aussi noire que la veuve incarnée par Monica Bellucci, contrastent avec la blancheur aveuglante de l’épisode autrichien. Et avec l’épure ocre du duel final.
SPECTRE, Sam Mendes 2015, Daniel Craig (James Bond)@@ (E)
Un message cryptique surgi du passé entraîne James Bond dans une mission très personnelle à Mexico puis à Rome, où il rencontre Lucia Sciarra, la très belle veuve d'un célèbre cr ...

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SPIRIT, L etalon des plaines, Kelly Asbury Lorna Cook 2002 (animation)@@


L'étalon sauvage Spirit naît dans les plaines vierges de l'Ouest américain, aux premières années de la Conquête. Son enfance est tout entière placée sous le signe du jeu et de l'aventure. Spirit découvre avec émerveillement l'immensité, les ressources infinies, la beauté majestueuse de sa terre natale.

TELERAMA
Un jeune mustang parcourt les vastes plaines de l'Ouest, où l'attendent tout un tas d'aventures et de Tuniques bleues. Par souci de réalisme, les auteurs de ce dessin animé ont privé leur fougueux équidé de la parole. Le problème c'est que, s'il n'extériorise que quelques « hmbrrrmff » bien sentis, ce brave Spirit pousse sans arrêt la chansonnette in petto et par le truchement de la pop star Bryan Adams, soit une assommante litanie du style « Je suis liiiibre et pis sauvaaaaage, et pis personne il peut m'attacheeeer ». Comme justement (presque) tout le monde veut l'attacher, on galope, histoire et dessins confondus (hormis une spectaculaire dégringolade de locomotive en 3D), en pleine mièvrerie sous-disneyenne. C.Mu.
SPIRIT, L etalon des plaines, Kelly Asbury Lorna Cook 2002 (animation)@@ (E)
L'étalon sauvage Spirit naît dans les plaines vierges de l'Ouest américain, aux premières années de la Conquête. Son enfance est tout entière placée sous le signe du jeu et de l'aventure ...

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SPY GAME, JEU D ESPIONS, Tony Scott 2001, Robert Redford, Brad Pitt(policier)@@


A l'heure de quitter la CIA, Nathan Muir apprend que son ex-partenaire, le jeune tom Bishop, vient d'être capturé en Chine lors d'une opération audacieuse. Accusé d'espionnage, il sera exécuté dans les 24 heures. La CIA, craignant un incident international, refuse de le sauver. Oubliant les rancoeurs, Nathan décide de s'en occuper lui-même. Pour lui commence alors sa mission la plus personnelle et la plus dangereuse.
SPY GAME, JEU D ESPIONS, Tony Scott 2001, Robert Redford, Brad Pitt(policier)@@ (E)
A l'heure de quitter la CIA, Nathan Muir apprend que son ex-partenaire, le jeune tom Bishop, vient d'être capturé en Chine lors d'une opération audacieuse. Accusé d'espionnage, il sera exécuté dans l ...

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STALINGRAD, Jean-Jacques Annaud 2001, Jude Law, Rachel Weisz (guerre)@@@


Automne 1942. Pendant le siège de Stalingrad par les Allemands, le tireur d'élite russe Vassili Zaitsev est repéré par l'officier politique Danilov, qui décide de faire de lui un héros de propagande. Le siège s'éternisant, l'état major allemand dépêche à son meilleur sniper pour l'éliminer.

TELERAMA
Jean-Jacques Annaud signe une reconstitution minutieuse mais sans âme de la célèbre bataille.
epuis qu'il tourne exclusivement des films destinés au marché international, Jean-Jacques Annaud a perdu pas mal de sa personnalité. Disparue la verve satirique de ses premiers films français (La Victoire en chantant, Coup de tête), émoussé son goût des paris impossibles (adapter Umberto Eco, réinventer la préhistoire dans La Guerre du feu). Son légendaire perfectionnisme tourne à vide, la minutie maniaque des reconstitutions tient souvent lieu de choix artistique. Du coup, on n'attendait pas énormément de Stalingrad et, conséquence heureuse, on n'est pas catastrophé de se retrouver devant un film de guerre un peu patapouf, récit exhaustif du duel opposant deux tireurs d'élite pendant la bataille de Stalingrad. A ma gauche (rouge coco) un paysan soviétique promu héros du peuple ; à ma droite (nationale et socialiste) un teuton à l'oeil de lynx. Entre eux, des balles qui sifflent.

Les scènes d'action sont plutôt convaincantes. Pas tant les mouvements de foule ­ genre Il faut sauver le soldat Popov en moins virtuose ­ plutôt l'affrontement glacé des deux « snipers ». C'est dans l'utilisation de l'espace ­ reconstruit en studio ­ que le cinéaste montre son savoir-faire. Les tireurs s'épient et se poursuivent à travers les rues glacées de Stalingrad, dans un grand magasin désert, au coeur d'une usine désaffectée. Le meilleur des deux, c'est celui qui ne fait plus qu'un avec le décor, qui se « chosifie » jusqu'à devenir invisible dans l'amas de ruines. Tout au long du duel, Stalingrad délivre alors le suspense et le spectacle qu'on est en droit d'attendre d'un honnête film de guerre.

Que n'a-t-il pris exemple sur la rigueur de Ridley Scott dans Les Duellistes ­ le duel, rien que le duel ! Annaud, lui, a dilué ces morceaux de bravoure dans un méli-mélo psychologique indigent. La médiocrité des dialogues réduit chaque personnage à une caricature. Jude Law perd pied dans sa peau de paysan benêt, devenu héros malgré lui ; les seconds rôles n'existent pas davantage, et Bob Hoskins, qui joue Khrouchtchev, a du mal à rester sérieux ­ et nous avec lui ­ en répétant sans cesse qu'il va en référer au « boss », comprenez Staline ! On n'insistera pas sur le fait que tout le monde parle anglais (impeccablement pour les Russes, avec accent pour les Allemands)... Seul Ed Harris tire à peu près son épingle du jeu en officier nazi, ce qui prouve son talent à maîtriser les situations désespérées !
STALINGRAD, Jean-Jacques Annaud 2001, Jude Law, Rachel Weisz (guerre)@@@ (E)
Automne 1942. Pendant le siège de Stalingrad par les Allemands, le tireur d'élite russe Vassili Zaitsev est repéré par l'officier politique Danilov, qui décide de faire de lui un héros de propagande ...

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STAR TREK into darkness, JJ Abrams 2013, Chris Pine, Zachary Quinto (science fiction)@@


Alors qu'il rentre à sa base, l'équipage de l'Enterprise doit faire face à des forces terroristes implacables au sein même de son organisation. L'ennemi a fait exploser la flotte et tout ce qu'elle représentait, plongeant notre monde dans le chaos.

TELERAMA
A Hollywood, les terroristes sont partout. Chez Batman, Iron Man… et Star Trek : quelqu’un a fait exploser les locaux d’une organisation chargée de défendre la Terre. Voilà le vaisseau du capitaine Kirk transformé en machine de guerre. En dépit des protestations de Spock, pas question de capturer le terroriste vivant. Le parallèle est évident avec la traque de Ben Laden…

En 2009, J.J. Abrams avait passé à la moulinette l’univers de la vieille saga (cinq séries télé et douze longs métrages, tout de même) et en avait fait un blockbuster. On peut lire ce deuxième volet comme un plaidoyer contre les inventions diaboli­ques : créé par les humains pour les protéger, un sur­homme se retourne contre eux et devient une sorte d’arme de destruction massive. J.J. Abrams cache, en fait, le cœur d’un pacifiste.

Chris Pine (VF : Emmanuel Garijo ; VQ : Martin Watier) : James Tiberius Kirk
Zachary Quinto (VF : Adrien Antoine ; VQ : François Godin) : Spock
Karl Urban (VF : Alexis Victor ; VQ : Frédéric Paquet) : Leonard McCoy
Zoe Saldaña (VF : Ingrid Donnadieu ; VQ : Catherine Proulx-Lemay) : Nyota Uhura
Simon Pegg (VF : Cédric Dumond ; VQ : Frédéric Desager) : Montgomery Scott
John Cho (VF : Alexandre Nguyen ; VQ : Guillaume Champoux) : Hikaru Sulu
Anton Yelchin (VF : Nathanel Alimi ; VQ : Nicolas Bacon) : Pavel Chekov
Benedict Cumberbatch (VF : Pierre Tissot ; VQ : Tristan Harvey) : John Harrison / Khan Noonien Singh2
STAR TREK into darkness, JJ Abrams 2013, Chris Pine, Zachary Quinto (science fiction)@@ (E)
Alors qu'il rentre à sa base, l'équipage de l'Enterprise doit faire face à des forces terroristes implacables au sein même de son organisation. L'ennemi a fait exploser la flotte et tout ce qu'elle représen ...

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STARS 80, Frédéric Forestier et Thomas Langmann 2012, Richard Anconina, Patrick Timsit, Gilbert Montagne, Lio (musical)@@@


Musiciens sans talent, Vincent et Antoine se sont spécialisés dans la reprise de leurs tubes favoris. Mais à l'inverse des difficultés financières, le succès n'est guère au rendez-vous. Les deux potes ont l'idée de mettre sur pied une tournée eighties. Mais pour cela il va leur falloir convaincre les chanteurs un à un.

TELERAMA
Produit bien ficelé où Thomas Langmann (scénariste, réalisateur et producteur) se donne les moyens de son revival années 1980. Pas très fin, mais les chanteurs sont modestes, pleins d’autodérision, et on connaît toutes les chansons !
Tout part d’un vieux carton de 45-tours. Un soir de déprime, deux tourneurs de spectacles réécoutent les tubes de — attention à la liste — Jeanne Mas, Jean-Luc Lahaye, Lio, Desireless, Jean Schultheis, Peter & Sloane, François Feldman, Début de soirée, Images, Cookie Dingler, Sabrina et Gilbert Montagné... C’est l’éclair de génie : ils décident de monter une tournée avec tous ces « has been »...

Stars 80 est un film de producteur. À savoir un produit bien ficelé où Thomas Langmann (c’est lui le producteur) se donne les moyens de sa « madeleine musicale » (il avait 16 ans au moment de Voyage, voyage) : le Stade de France et une séquence hénaurme en hommage aux Blues Brothers... On pourrait redouter l’opportunisme — le cynisme ? — de cette célébration revival, qui va, c’est couru, cartonner. Mais le film pose un regard vraiment tendre sur tous ces chanteurs, pleins de modestie, qui s’éclatent dans l’autodérision, pas toujours fine mais bon enfant. Et puis, avouons-le, on a le même carton de 45-tours à la maison ! On connaît par coeur Confidence pour confidence de Jean Schultheis (grande chanson !), on ne rechigne pas à une petite chorégraphie sur Born to be alive de Patrick Hernandez, et nos gamins se marrent grâce à C’est l’amour de Léopold Nord & Vous... On a même une petite larme à l’oeil, lorsque, dans un restau, ces anciens champions du Top 50 se rendent compte que personne ne les a oubliés. Et que celui qui n’a jamais hululé Femme libérée sous la douche nous jette la première pierre...


STARS 80, Frederic Forestier et Thomas Langmann 2012, Richard Anconina, Patrick Timsit, Gilbert Montagne, Lio (musical)@@@ (E)
Musiciens sans talent, Vincent et Antoine se sont spécialisés dans la reprise de leurs tubes favoris. Mais à l'inverse des difficultés financières, le succès n'est guère au rendez-vous. Les d ...

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STILL ALICE, Wash Westmoreland et Richard Glatzer 2014, Alec Baldwin, Julianne Moore (societe sante)@@@


Alice Howland, professeure de linguistique à l'université de Columbia, fête son cinquantième anniversaire avec son mari médecin John et leurs trois enfants adultes. Après qu'elle a oublié un mot pendant une conférence et qu'elle se perd pendant un jogging sur le campus, le docteur d'Alice la diagnostique avec un début de maladie d'Alzheimer congénital. La fille aînée d'Alice, Anna, et son fils, Tom se font dépister. La fille cadette d'Alice, Lydia, actrice débutante, décide de ne pas savoir.Alice Howland, professeure de linguistique à l'université de Columbia, fête son cinquantième anniversaire avec son mari médecin John et leurs trois enfants adultes. Après qu'elle a oublié un mot pendant une conférence et qu'elle se perd pendant un jogging sur le campus, le docteur d'Alice la diagnostique avec un début de maladie d'Alzheimer congénital. La fille aînée d'Alice, Anna, et son fils, Tom se font dépister. La fille cadette d'Alice, Lydia, actrice débutante, décide de ne pas savoir.

TELERAMA
Alice Howland est une professeure de linguistique renommé. Mais lorsqu’on lui diagnostique un Alzheimer précoce, les liens avec sa famille sont mis à rude épreuve. Julianne Moore obtiendra l’Oscar pour ce rôle émouvant.

Bien éclairée et toujours captivante, Julianne Moore rend au centuple aux réalisateurs de ce mélodrame l’attention admirative qu’ils lui portent, du premier au dernier plan. Loin des odieuses égocentriques qu’elle sait si bien jouer (comme la diva de Maps to the stars, de David Cronenberg), la voici en suppliciée d’un alzheimer précoce et galopant. Le film chronique au pas de charge toutes les étapes de la déchéance, des premiers trous de mémoire à la grande désorientation terminale.

C’est une performance à oscar — que l’actrice a obtenu — mais en mieux : le jeu de Julianne Moore est souvent stylisé, euphémique, blanc comme on le dit d’une voix. Pour le reste, le film, essentiellement compassionnel, réserve peu de surprises. Sur les ravages d’une maladie incurable au sein d’une famille (Alec Baldwin, le mari occupé, Kristen Stewart, la fille rebelle), Still Alice se garde des terribles vérités égrenées par un Michael Haneke dans Amour. Une piste retient toutefois l’attention : il n’y a qu’une seule place auprès de la malade lors la dernière ligne droite. Et pas forcément pour qui l’on croyait.
STILL ALICE, Wash Westmoreland et Richard Glatzer 2014, Alec Baldwin, Julianne Moore (societe sante)@@@ (E)
Alice Howland, professeure de linguistique à l'université de Columbia, fête son cinquantième anniversaire avec son mari médecin John et leurs trois enfants adultes. Après qu'elle a oublié un m ...

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STILLWATER, Tom McCarthy 2021, Matt Damon, Camille Cottin (thriller)@@+


Bill Baker est un ancien foreur de pétrole originaire de la ville américaine de Stillwater, en Oklahoma. Il vit de petits boulots depuis son licenciement. Il se rend à Marseille pour y retrouver sa fille Allison, condamnée à neuf années de prison pour le meurtre de sa petite-amie, qu'elle jure ne pas avoir commis. Sur place, l'Américain est seul et ne parle pas un mot de Français. Il va pouvoir compter sur l'aide de Virginie, une jeune comédienne de théâtre rencontrée par hasard dans un hôtel.

TELERAMA
Un Américain déboule à Marseille pour secourir sa fille. Et s’éprend d’une interprète. Tom McCarthy, le réalisateur du brillant “Spotlight” signe un thriller efficace.

Un Américain à Marseille. Bill Baker a fait le voyage pour rendre visite à sa fille, laquelle est… en prison pour meurtre. Bien sûr, ce père loyal et rugueux n’y croit pas une seconde… Une star hollywoodienne (Matt Damon) au bord de la Canebière, décidant de mener sa propre enquête, envers et contre tout ? A priori, l’argument engendre la méfiance. Avant de découvrir Stillwater (du nom de la petite ville paumée d’Oklahoma où vit le héros), on redoutait un festival de clichés — une figure de sauveur paternel tape-dur à la Liam Neeson dans Taken , un Marseille aussi crédible qu’une tour Eiffel à Las Vegas. Mais Matt Damon, caméléon subtil et sensible, n’est pas qu’une machine à torgnoles (même dans la saga Jason Bourne), encore moins un habitué des films d’action bas du front… Quant au réalisateur américain Tom McCarthy, on lui doit, entre autres, l’un des thrillers les plus intelligents de ces dernières années, le brillant Spotlight, en 2015, sur le travail des journalistes du Boston Globe qui ont dénoncé les abus sexuels dans l’Église catholique.

Avec ces deux-là, l’aventure marseillaise, mi-polar, mi-drame psychologique, prend un tour inattendu, à la fois modeste, solide et captivant, dans la lumière crue du Sud, qui attaque les façades des petites rues et les cités des quartiers Nord. Avec le concours des Français Noé Debré et Thomas Bidegain (qui est, entre autres, le scénariste complice de Jacques Audiard), Tom McCarthy prend soin de montrer une ville composite, vraie, résolument antifolklorique, dans laquelle l’Américain reste un étranger perdu, jamais conquérant, toujours prisonnier de la barrière du langage et de ses propres préjugés. Aux antipodes des habituelles productions exotiques hollywoodiennes, où tout le monde parle anglais, seule une jeune femme rencontrée par hasard (Camille Cottin, lumineuse), puis aimée par choix, lui sert d’interprète. Aucun choc socioculturel, aucun malentendu n’est arasé ou aplani, et le film y gagne un étonnant relief.

Le parcours de Bill s’accorde à ce désir d’authenticité, servi par une mise en scène classique et habile. Ce père courageux n’est pas détective. Il multiplie les bourdes, s’enferre dans des impasses, paye le prix fort lorsqu’il cherche à jouer les hommes d’action. Et, sous la trajectoire solide de l’intrigue policière, un autre sujet se révèle : une histoire de filiation abîmée, celle du lien que le héros tente de réparer en secourant sa fille (Abigail Breslin), mais aussi en s’occupant de la gamine de son amante française. Une relation juste, touchante, comme ce Stillwater discrètement cruel, et vraiment attachant.
STILLWATER, Tom McCarthy 2021, Matt Damon, Camille Cottin (thriller)@@@ (E)
Bill Baker est un ancien foreur de pétrole originaire de la ville américaine de Stillwater, en Oklahoma. Il vit de petits boulots depuis son licenciement. Il se rend à Marseille pour y retrouver sa fille Allison, condam ...

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SULLY, Clint Eastwood 2016, Tom Hanks (espace catastrophe)(vers esp)@@@


Le 15 janvier 2009, le monde a assisté au miracle sur l'Hudson accompli par le commandant Sully Sullenberger : en effet, celui-ci a réussi à poser son appareil sur les eaux glacées du fleuve Hudson, sauvant ainsi la vie des 155 passagers à bord. Cependant, alors que Sully était salué par l'opinion publique et les médias pour son exploit inédit dans l'histoire de l'aviation, une enquête a été ouverte, menaçant de détruire sa réputation et sa carrière.

TELERAMA
Le cinéaste explore la figure du héros américain à travers le destin du pilote qui a amerri sur l’Hudson en 2009. Un biopic vibrant avec Tom Hanks.

C' est une histoire qui se joue en moins de quatre minutes. Clint Eastwood en fait un film captivant d’une heure et demie, sans le moindre remplissage. L’enflure, il ne connaît pas. Il a toujours préféré la rigueur du classicisme, une forme de sobriété efficace qu’on retrouve chez ce commandant Chesley Sullenberger, alias Sully. Le 15 janvier 2009, à la suite d’un choc avec une nuée d’oies sauvages, le vol 1549 de l’US Airways perd ses deux moteurs peu après son décollage de l’aéroport LaGuardia, à New York. Devant l’impossibilité de se poser sur une piste proche, le commandant décide d’un amerrissage d’urgence sur le fleuve Hudson. Miracle : tous les passagers et le personnel de bord en sortent sains et saufs.

Sully est un sauveur. Pourtant, les assureurs jugent qu’il a été imprudent et qu’il aurait eu le temps de poser l’appareil. Une enquête est menée, des avocats sont appelés, un passage devant une commission est prévu. Toute cette partie procédurière, méconnue, Eastwood la reconstitue aussi bien que l’amerrissage, montré à plusieurs reprises avec un élément en plus chaque fois : phobiques de l’avion s’abstenir ! À travers Sully, le cinéaste s’intéresse une fois encore à la notion d’héroïsme, en la relativisant, en pointant paradoxalement son caractère de « normalité ». « On a fait notre job », dit Sully. Manière de dire que l’héroïsme existe surtout grâce à un collectif.
SULLY, Clint Eastwood 2016, Tom Hanks (espace catastrophe)(vers esp)@@@ (E)
Le 15 janvier 2009, le monde a assisté au miracle sur l'Hudson accompli par le commandant Sully Sullenberger : en effet, celui-ci a réussi à poser son appareil sur les eaux glacées du fleuve Hudson, sauvant ainsi ...

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SULLY, Clint Eastwood 2016, Tom Hanks


Le 15 janvier 2009, le monde a assisté au miracle sur l'Hudson accompli par le commandant Sully Sullenberger : en effet, celui-ci a réussi à poser son appareil sur les eaux glacées du fleuve Hudson, sauvant ainsi la vie des 155 passagers à bord. Cependant, alors que Sully était salué par l'opinion publique et les médias pour son exploit inédit dans l'histoire de l'aviation, une enquête a été ouverte, menaçant de détruire sa réputation et sa carrière.

TELERAMA
Le cinéaste explore la figure du héros américain à travers le destin du pilote qui a amerri sur l’Hudson en 2009. Un biopic vibrant avec Tom Hanks.
c'est une histoire qui se joue en moins de quatre minutes. Clint Eastwood en fait un film captivant d’une heure et demie, sans le moindre remplissage. L’enflure, il ne connaît pas. Il a toujours préféré la rigueur du classicisme, une forme de sobriété efficace qu’on retrouve chez ce commandant Chesley Sullenberger, alias Sully. Le 15 janvier 2009, à la suite d’un choc avec une nuée d’oies sauvages, le vol 1549 de l’US Airways perd ses deux moteurs peu après son décollage de l’aéroport LaGuardia, à New York. Devant l’impossibilité de se poser sur une piste proche, le commandant décide d’un amerrissage d’urgence sur le fleuve Hudson. Miracle : tous les passagers et le personnel de bord en sortent sains et saufs.
Sully est un sauveur. Pourtant, les assureurs jugent qu’il a été imprudent et qu’il aurait eu le temps de poser l’appareil. Une enquête est menée, des avocats sont appelés, un passage devant une commission est prévu. Toute cette partie procédurière, méconnue, Eastwood la reconstitue aussi bien que l’amerrissage, montré à plusieurs reprises avec un élément en plus chaque fois : phobiques de l’avion s’abstenir ! À travers Sully, le cinéaste s’intéresse une fois encore à la notion d’héroïsme, en la relativisant, en pointant paradoxalement son caractère de « normalité ». « On a fait notre job », dit Sully. ­Manière de dire que l’héroïsme existe surtout grâce à un collectif.
SULLY, Clint Eastwood 2016, Tom Hanks (histoire espace)@@ (E)
Le 15 janvier 2009, le monde a assisté au miracle sur l'Hudson accompli par le commandant Sully Sullenberger : en effet, celui-ci a réussi à poser son appareil sur les eaux glacées du fleuve Hudson, sauvant ainsi ...

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SUR LA PLAGE DE CHESIL, Dominic Cooke 2018, Saoirse Ronan, Billy Howle (societe)@


1962. Dans une Angleterre encore corsetée par des conventions sociales étouffantes, Florence et Edward, la petite vingtaine, viennent de se marier. Aussi inexpérimentés l'un que l'autre, ils passent leur première nuit ensemble dans un hôtel guindé sous l'œil un rien moqueur du personnel.

TELERAMA
Ian McEwan a lui-même adapté son livre. Il ne pourra donc pas hurler à la trahison, d’autant que Dominic Cooke, homme influent du théâtre anglais, a réalisé un film soigné, élégant, même. Le romancier et le réalisateur débutant ont eu bien du mérite, tant leur travail repose des pensées et des sentiments que seul le style d’Ian McEwan rendait féroces et tragiques…

Pour un couple en pleine nuit de noces, tout se joue le temps d’un mauvais repas dans un hôtel désespérant et d’une étreinte ratée qui vire au cauchemar. D’un geste aussi — attendu en vain par l’une, refusé par orgueil et bêtise par l’autre —, qui scellera leur destin.

On sent le poids des rapports de classe dans l’Angleterre du début des années 1960, la morgue infinie de la bourgeoisie. Ce que les images ne parviennent pas à ­exprimer, c’est la peur, voire l’aversion, de la jeune femme pour l’acte sexuel, et la maladresse de l’homme, aussi inexpérimenté qu’elle. L’ironie avec laquelle l’écrivain disséquait la frustration et la pudibonderie de l’époque faisait mouche et mal. Sur l’écran, par pure maladresse, la comédie vaude­villesque l’emporte… Le dénouement, presque plus beau que celui du roman, serait bouleversant si la prise de pouvoir soudaine d’une horde de maquilleurs hystériques et maladroits ne le rendait ridicule.
SUR LA PLAGE DE CHESIL, Dominic Cooke 2018, Saoirse Ronan, Billy Howle (societe)(film e)@@ (E)
1962. Dans une Angleterre encore corsetée par des conventions sociales étouffantes, Florence et Edward, la petite vingtaine, viennent de se marier. Aussi inexpérimentés l'un que l'autre, ils passent leur premi&eg ...

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SUR LE CHEMIN DE L ECOLE, Pascal Plisson 2013 (documentaire societe)@@@


Jackson, Zahira, Samuel et Carlos, quatre enfants, vivent l'un au Kenya, l'autre au Maroc, les autres enfin en Inde et en Patagonie. Tous les quatre, même s'ils ne se connaissent pas, sont prêts à relever tous les défis pour aller à l'école, espérant que l'éducation leur permettra d'échapper à leur destinée. Ainsi Zahira qui, chaque semaine, emprunte un chemin long, sinueux et dangereux pour quitter les monts de l'Atlas où vivent ses parents et rejoindre l'école.

TELERAMA
Ils ont 11, 12 ou 13 ans et parcourent chaque jour des kilomètres pour aller en classe. Dans ce documentaire, le réalisateur Pascal Plisson montre que, dans ces terres lointaines, l’école devient, pour ces enfants, un refuge.

Il est long, le chemin qui mène à l'école : des kilomètres et des kilomètres à parcourir, pendant des heures et des heures. Pour Jackson (11 ans) au Kenya comme pour Zahira (12 ans) au Maroc, pour Samuel (13 ans) en Inde et Carlito (11 ans) en Patagonie. Mais rien ne les arrête : ces enfants sont prêts à tout pour aller en classe ! À pied, à cheval dans le cas de Carlito et, pour Samuel, handicapé, en fauteuil roulant poussé cahin-caha par ses deux frères. Au beau milieu d'étendues magnifiques et qui pourraient être décourageantes, les écoliers cheminent. Des images si frappantes qu'elles n'ont besoin d'aucun commentaire. On aurait même pu se passer de la musique, qui caricature la ferveur de cet étonnant documentaire.

Le réalisateur, Pascal Plisson, se place du côté des enfants, qui savent trouver à leurs difficultés un goût d'aventure. Leur incroyable entrain mène le film, qui ne les transforme pas pour autant en petits ambassadeurs des joies de l'éducation. Il s'agit simplement de montrer que, dans ces régions reculées, l'école, quand les enfants y arrivent enfin, devient une récompense. Le contraire d'une punition. Dans les grands espaces désolés ou dangereux, l'école est un repère, un but. Le plus sûr passage pour continuer la traversée de la vie. Il fallait aller au bout du monde pour retrouver la force de ces évidences. Le voyage a eu, en salles, un succès mérité.

SUR LE CHEMIN DE L ECOLE, Pascal Plisson 2013 (documentaire societe)@@@ (E)
Jackson, Zahira, Samuel et Carlos, quatre enfants, vivent l'un au Kenya, l'autre au Maroc, les autres enfin en Inde et en Patagonie. Tous les quatre, même s'ils ne se connaissent pas, sont prêts à relever tous les d&eacut ...

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SURCLASSEE, Carlson Young 2024, Camila Mendes, Archie Renaux (mod)@@


Lors d'un voyage d'affaires, Ana, stagiaire ambitieuse, est surclassée en première classe. Elle y fait la connaissance de Will, qui la confond avec sa propre patronne. Ana ne dément pas. S'enchaîne alors une suite d'événements entre romance et opportunisme. Cependant, le mensonge ne pourra pas fonctionner éternellement.

TELERAMA
Jeune stagiaire chez Erwin's, une salle de ventes new-yorkaise, Ana Santos a la surprise d'être sollicitée par son exigeante patronne, Claire Dupont, pour un voyage professionnel pour Londres. Surclassée, la jeune femme fait la connaissance de William, riche célibataire qui ne manque pas de charme. Durant le vol, à la suite d'un malentendu, celui-ci la confond avec sa patronne. Ana ne dément pas. Ambitieuse, la jeune femme redouble d'efforts pour impressionner sa chef, court les fêtes et les vernissages, tout en fréquentant le séduisant Will et sa famille. Cependant, après une photo prise par un paparazzi, les mensonges d'Ana finissent par la rattraper...
SURCLASSEE, Carlson Young 2024, Camila Mendes, Archie Renaux (mode)@@ (E)
Lors d'un voyage d'affaires, Ana, stagiaire ambitieuse, est surclassée en première classe. Elle y fait la connaissance de Will, qui la confond avec sa propre patronne. Ana ne dément pas. S'enchaîne alors une suite ...

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SUZUME, Makoto Shinkai 2022, (animation road movie)@@


Dans une petite ville de Kyushu, une jeune fille de 17 ans, Suzume, rencontre un homme qui dit voyager afin de chercher une porte. Décidant de le suivre dans les montagnes, elle découvre une unique porte délabrée au milieu des ruines. Suzume tourne la poignée, et d'autres portes s'ouvrent alors aux quatre coins du Japon, laissant entrer toutes les catastrophes qu'elles renferment. L'homme est formel : toute porte ouverte doit être fermée. Suzume entame un périple en vue de toutes les refermer.

TELERAMA
Des brèches surnaturelles menacent le Japon. L’auteur de “Your Name” sonde avec talent le malaise du pays.
Petite cause, grands effets. En déplaçant sans le savoir une pierre sacrée, Suzume, 17 ans, libère un dieu chat qui prend aussitôt la poudre d’escampette. Seul hic, cet esprit facétieux ouvre des brèches par lesquelles un ver géant et dévastateur s’introduit dans notre monde. Aidée par Sôta, dernier maillon d’une lignée de « verrouilleurs », la jeune femme sillonne le Japon en essayant de réparer les dégâts, mais les portes deviennent de plus en plus difficiles à refermer…

On le sait depuis Your Name, énorme succès dans l’archipel en 2016, Makoto Shinkai aime les passages, les portails, les points de contact entre mondes et époques que tout sépare. Rien, ni le temps ni la distance, ne doit empêcher la rencontre. Chantre de la romance sentimentale, le nouveau Midas de l’animation japonaise — dont les films dépassent en nombre d’entrées la plupart des productions Ghibli — sait y incorporer ce qu’il faut d’action, d’humour et de fantastique pour séduire un public d’ados et de jeunes adultes. Avec son lot de péripéties, de métamorphoses, de clins d’œil à la culture pop et ses personnages secondaires bien campés et attachants, Suzume s’inscrit dans cette lignée. Mais derrière le rythme trépidant et les motifs acidulés, pointe une petite musique entêtante, un sous-texte qui, lui, n’a rien d’insouciant.

Déjà en filigrane dans ses œuvres précédentes, la marque laissée par le séisme du 11 mars 2011 n’a jamais été aussi visible. Shinkai d’ailleurs n’a pas hésité à utiliser certaines images du tsunami devenues iconiques, comme ce bateau échoué sur le toit d’une maison. Particulièrement impressionnant, source des cataclysmes et de la destruction, le ver géant inspiré par les mythes fondateurs du Japon, pèse de tout son poids sur le film. Course à l’échalote du sud au nord-est de l’archipel, Suzume est aussi un road movie éminemment nostalgique au cœur des villages et des parcs d’attractions abandonnés où traîne encore l’écho des petits mots du quotidien, le souvenir d’un Japon rural et englouti.
SUZUME, Makoto Shinkai 2022, (animation road movie)@@ (E)
Dans une petite ville de Kyushu, une jeune fille de 17 ans, Suzume, rencontre un homme qui dit voyager afin de chercher une porte. Décidant de le suivre dans les montagnes, elle découvre une unique porte délabrée ...

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TAARE ZAMEEN PAR, Aamir Khan 2007 (societe)@@@


Un enfant rêveur et imaginatif est envoyé dans un pensionnat rigide, où un professeur d'art non conformiste l'aide à découvrir sa propre identité.

TELERAMA
“ Chaque enfant est spécial, il suffit de lui laisser l'opportunité de s'exprimer. Un magnifique film, une fin WAHOU. ”
TAARE ZAMEEN PAR (Like stars on earth), Aamir Khan 2007 (societe)@@@ (E)
Un enfant rêveur et imaginatif est envoyé dans un pensionnat rigide, où un professeur d'art non conformiste l'aide à découvrir sa propre identité.

TELERAMA
“ Chaque enfant est sp&e ...

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TAIS TOI, Francis Veber 2003, Jean Reno, Gerard Depardieu (comique)@@


Ruby n'a qu'une idée en tête : se venger de l'homme qui a assassiné la femme qu'il aimait. Quentin, aussi gentil que faible d'esprit, croise par hasard sa route. La gentillesse catastrophique de Quentin parviendra-t-elle à désamorcer la violence meurtrière de Ruby ?

TELERAMA
Un cerveau du grand banditisme et un petit braqueur simple d’esprit. Avec Depardieu, Veber prend la voie d’une cocasserie émouvante. Le reste est plus attendu.
Francis Veber reste fidèle à ce qui le met en joie depuis toujours : marier la carpe et le lapin. L'attelage impossible réunit cette fois un petit braqueur simple d'esprit nommé Quentin (Depardieu) et un cerveau du grand banditisme, Ruby (Jean Reno). Autrement dit, un âne et un pur-sang, puisque Quentin trouve à Ruby des airs de cheval de course.

Pour amener Ruby à faire connaissance avec Quentin, Veber s'amuse beaucoup. Même s'il tire toujours sur les mêmes ficelles - ici, celles de L'Emmerdeur, de La Chèvre, du Dîner de cons -, son plaisir de scénariste est intact. Une sorte de naïveté nouvelle l'accompagne même, qui doit beaucoup au personnage du niais, très enfantin, pas seulement quand il passe devant un magasin de jouets.

Coup de théâtre
Depardieu s'est visiblement laissé porter par ce Quentin gentiment illuminé, qui se réjouit d'avoir trouvé un bon copain. Avec lui, le film prend la voie d'une cocasserie émouvante. Le reste est plus attendu, et quand le scénario se met à vouloir jouer la carte de la comédie d'action, Veber peut difficilement cacher que sa pratique de la mise en scène reste ancrée du côté du théâtre.
TAIS TOI, Francis Veber 2003, Jean Reno, Gerard Depardieu (comique)@@ (E)
Ruby n'a qu'une idée en tête : se venger de l'homme qui a assassiné la femme qu'il aimait. Quentin, aussi gentil que faible d'esprit, croise par hasard sa route. La gentillesse catastrophique de Quentin parviendra-t-elle ...

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TAKE ME HOME, Sam Jaeger 2011, Amber Jaeger@@


Un chauffeur de taxi clandestin de New York est engagé par une jeune femme d'affaires qui souhaite rejoindre son père malade en Californie.
TAKE ME HOME, Sam Jaeger 2011, Amber Jaeger (road movie sentimental)@@ (E)
Un chauffeur de taxi clandestin de New York est engagé par une jeune femme d'affaires qui souhaite rejoindre son père malade en Californie. ...

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TANGO LIBRE, Frédéric Fonteyne 2012, François Damiens, Anne Paulicevich @@


JC est maton. Un poisson rouge catatonique pour seul ami, il n’ouvre jamais les volets de son salon. Sa seule fantaisie consiste à suivre des cours de tango. C’est là qu’il rencontre Alice, familière du parloir où elle rend visite à son mari et à son amant, par ailleurs amis et compagnons de cellule. Entre JC, emmuré dans sa vie terne, et Alice, enchaînée à ses deux amoureux, un lien se noue, qui décide le mari et l’amant à apprendre… le tango.


TELERAMA
Un trio d’acteurs attachant (Sergi López, François Damiens, Jan Hammenecker) pour une tragi-comédie entre taule et tango. Quelques scènes joliment chorégraphiées.
La taule et le tango. Faut-il être belge pour associer les deux ? Frédéric Fonteyne a pressenti les étincelles qu’un tel choc pouvait produire.
En faisant passer la danse derrière les barreaux, le réalisateur glisse en douce une lime dans la prison. Un souffle de liberté se lève, les corps se dérouillent. Point de jonction avec le monde du dehors, le « parloir à table » (par opposition au « parloir à carreau », derrière une vitre) donne lieu à des scènes chorégraphiées : l’amour circule, se matérialise dans leurs virevoltants changements de place. Cette tragi-comédie cherche parfois son rythme, mais elle est portée par un formidable trio d’acteurs : François Damiens, Jan Hammene­cker et Sergi López. Une scène mérite le détour : tatoués jusqu’aux ongles, deux gros bras argentins enflamment la taule en entamant un tango viril et fougueux.
TANGO LIBRE, Frédéric Fonteyne 2012, François Damiens, Anne Paulicevich @@ (E)
JC est maton. Un poisson rouge catatonique pour seul ami, il n’ouvre jamais les volets de son salon. Sa seule fantaisie consiste à suivre des cours de tango. C’est là qu’il rencontre Alice, familière d ...

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TANGUY, Étienne Chatiliez 2001, André Dussollier, Sabine Azéma (comique)@@


Tanguy, 28 ans, vit sous le toit de ses parents qui, eux, n'en peuvent plus de la situation. Paul et Edith décident alors de dégoûter Tanguy et s'ingénient, d'abord timidement, puis avec un talent certain, à pourrir la vie de leur enfant.

TELERAMA
Tanguy habite encore chez papa et maman, qui n’ont qu’une idée : le mettre à la porte ! Azéma et Dussollier disjonctent en beauté. Pas le film.

Un dadais de 28 ans tape l’incruste chez papa-maman. Il a longtemps fait la fierté de ses parents, mais il occupe l’appartement familial avec une désinvolture qui devient problématique. Comment se débarrasser de Tanguy ?

Manipulée par Chatiliez, cette question devient le détonateur d’une débâcle affective. Le pétage de plombs de Paul et Édith, ce couple de quinquas « arrivés », relève du savoureux cas d’école (Azéma et Dussollier le jouent avec une drôlerie étincelante). Et le cinéaste se régale. À coups de détails qui percutent la prétendue ouverture d’esprit familiale, il ausculte les dérapages de son trio avec un humour qui a failli être féroce. Chatiliez démine, en effet, le terrain par des apartés rigolos, histoire de ne pas dépasser les bornes d’une satire de bon ton. Si Tanguy a prouvé que Chatiliez possède l’un des plus beaux potentiels comiques du cinéma français, on attend toujours, vingt ans après, le film où il osera lâcher pour de bon la bride à son mauvais esprit.
TANGUY, Etienne Chatiliez 2001, André Dussollier, Sabine Azéma (comique)@@ (E)
Tanguy, 28 ans, vit sous le toit de ses parents qui, eux, n'en peuvent plus de la situation. Paul et Edith décident alors de dégoûter Tanguy et s'ingénient, d'abord timidement, puis avec un talent certain, à ...

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TANGUY, Etienne Chatiliez 2001, Sabine Azema, Andre Dussolier, Eric Berger (comique)@@


Tanguy, 28 ans, vit sous le toit de ses parents qui, eux, n'en peuvent plus de la situation. Paul et Edith décident alors de dégoûter Tanguy et s'ingénient, d'abord timidement, puis avec un talent certain, à pourrir la vie de leur enfant.

TELERAMA
Tanguy habite encore chez papa et maman, qui n’ont qu’une idée : le mettre à la porte ! Azéma et Dussollier disjonctent en beauté. Pas le film.

Un dadais de 28 ans tape l’incruste chez papa-maman. Il a longtemps fait la fierté de ses parents, mais il occupe l’appartement familial avec une désinvolture qui devient problématique. Comment se débarrasser de Tanguy ?

Manipulée par Chatiliez, cette question devient le détonateur d’une débâcle affective. Le pétage de plombs de Paul et Édith, ce couple de quinquas « arrivés », relève du savoureux cas d’école (Azéma et Dussollier le jouent avec une drôlerie étincelante). Et le cinéaste se régale. À coups de détails qui percutent la prétendue ouverture d’esprit familiale, il ausculte les dérapages de son trio avec un humour qui a failli être féroce. Chatiliez démine, en effet, le terrain par des apartés rigolos, histoire de ne pas dépasser les bornes d’une satire de bon ton. Si Tanguy a prouvé que Chatiliez possède l’un des plus beaux potentiels comiques du cinéma français, on attend toujours, vingt ans après, le film où il osera lâcher pour de bon la bride à son mauvais esprit.
TANGUY, Etienne Chatiliez 2001, Sabine Azema, Andre Dussolier, Eric Berger (comique)@@ (E)
Tanguy, 28 ans, vit sous le toit de ses parents qui, eux, n'en peuvent plus de la situation. Paul et Edith décident alors de dégoûter Tanguy et s'ingénient, d'abord timidement, puis avec un talent certain, à ...

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TAR, Todd Field 2022, Cate Blanchett, Nina Hoss (drame psychologique)@@


Lydia Tár, cheffe avant-gardiste d'un grand orchestre symphonique allemand, est au sommet de son art et de sa carrière. Le lancement de son livre approche et elle prépare un concerto très attendu de la célèbre Symphonie n° 5 de Gustav Mahler. Mais, en l'espace de quelques semaines, sa vie va se désagréger d'une façon singulièrement actuelle. En émerge un examen virulent des mécanismes du pouvoir, de leur impact et de leur persistance dans notre société.

TELERAMA
Une cheffe d’orchestre au sommet de la gloire perd pied lorsqu’elle est accusée de harcèlement. L’Américain Todd Field signe un film tendu et hanté, d’une maîtrise folle.
s Bravo

Le scénario de Tár, lisible en anglais sur Internet (une œuvre obsédante pousse à ce genre de curiosité), s’ouvre par un avertissement de l’auteur à ses producteurs : « Sur la base de la pagination, on peut raisonnablement estimer la durée totale du film à bien moins de deux heures. Cependant, ce ne sera pas un film raisonnable. » À l’arrivée, le troisième long métrage de l’Américain Todd Field fait 2 heures 38 sans qu’on lui en tienne rigueur — c’est toujours moins long qu’Avatar — et tient sa plus belle promesse : se montrer déraisonnable.

Tár impressionne d’abord par sa maîtrise formelle, synonyme ici de contrôle, au point de sembler fabriqué du même béton froid que le loft berlinois de l’héroïne. Mais c’est pour mieux se fissurer, puis basculer imperceptiblement dans l’étrangeté et, même, le surnaturel. C’est le récit d’une chute, celle de Lydia Tár (extraordinaire Cate Blanchett), cheffe d’orchestre d’un ensemble symphonique allemand. Le début la saisit au sommet de la gloire, dans un montage alterné virtuose d’une master class, où un (vrai) journaliste du New Yorker déroule son CV d’exception, et des préparatifs d’une photo destinée à illustrer la pochette de son prochain album chez Deutsche Grammophon, un enregistrement public de la 5ᵉ Symphonie de Mahler. Le couronnement de sa carrière.

Les scènes captivent par leur durée, les dialogues étourdissent, le recours au jargon musical — « Très punkt kontrapunkt » ! — risque à chaque instant la pédanterie, mais crée un effet de réel rare, tant, ailleurs, le cinéma regarde souvent le travail de loin, en arrière-plan flou. Minutieusement, Todd Field dessine l’univers sur lequel règne sa talentueuse diva. L’épouse, Sharon (Nina Hoss), premier violon, qui ferme les yeux sur les infidélités. L’assistante effacée, Francesca (Noémie Merlant), contrainte de servir le thé en attendant de tenir la baguette à son tour. Le rival qui mendie des conseils, le vieux mentor qui prodigue les siens, l’orchestre obéissant au doigt et à l’œil, la fan éperdue tentant le flirt… Admiration et servilité à tous les étages.

Et puis la dégringolade, donc. Lydia, accusée de harcèlement sexuel après le suicide d’une ancienne protégée, voit tout le monde lui tourner le dos. Au sein de l’orchestre, en trois, quatre plans, son sort est plié. Comme sa protagoniste, Todd Field a l’art du tempo, des ruptures. De duper son public, aussi. Dans Little Children, en 2006, il filmait Kate Winslet en Bovary de banlieue résidentielle, mais un personnage secondaire, un pédocriminel à sale gueule, dérangeait durablement, tant le voisinage que le spectateur. Disparu des radars depuis seize ans, le cinéaste resurgit pour signer le grand film contemporain sur la cancel culture (« culture de l’annulation ou culture de la dénonciation ») — du moins en apparence. Une scène mémorable oppose ainsi Lydia à un étudiant, noir et queer, de la Juilliard School, un conservatoire américain prestigieux, au motif qu’il refuse de s’intéresser à ce vieux misogyne blanc de Bach. « Malheureusement, les architectes de votre cerveau semblent être les réseaux sociaux », l’achève la cheffe.

Tár, une charge anti-woke ? C’est un leurre. Tout comme le fait qu’une femme incarne la prédation, contre toute logique statistique, ne constitue pas, en l’espèce, une attaque anti-féministe. On peut choisir, par exemple, d’y lire un questionnement un peu daté : le deuxième sexe doit-il embrasser les codes des hommes de pouvoir, y compris la violence, pour figurer enfin sur la photo ? Obsédée par son désir de reproduire à l’identique une pochette du chef Claudio Abbado, l’héroïne adopte les mêmes vêtements, travaille la même pose, avec une application maniaque. « Je suis le père de Petra », se présente-t-elle plus tard, en allemand, à une gamine harcelant la sienne à l’école, avant de la menacer : « Je te punirai. »
Écrit pour Cate Blanchett, dont on se souvient qu’elle fut Bob Dylan chez un autre Todd (Haynes) dans I’m Not There (2007), le rôle profite de la prestance hiératique de l’Australienne à voix grave, étrangère aux minauderies communes. Cependant la variation sur le genre n’est qu’une clé parmi cent autres. Car s’il évite, grâce à Lydia, la banalité du mâle dominant, largement explorée ailleurs depuis le mouvement #MeToo, le réalisateur contourne surtout le piège du film à message pour ouvrir des abymes et dérégler la réalité.

En effet, Todd Field — qui jouait, tiens donc, le pianiste de jazz dans Eyes Wide Shut (1999), de Stanley Kubrick — réussit une odyssée mentale, passionnante car indécidable, dans laquelle d’impossibles bizarreries s’accumulent jusqu’à faire douter de ce que vit Lydia. Tourmenté par la culpabilité, la terreur d’une artiste qui craint de tout perdre, de mourir peut-être, Tár l’est également par une présence fantastique. Qui lance l’infernal tic-tac du métronome en pleine nuit ? Quelle femme hurle dans le parc lorsque la musicienne fait son jogging ? A-t-on vraiment entraperçu une silhouette rousse, là, derrière le piano ? Mieux qu’un énième drame sociétal, un film de fantômes mis en scène par un revenant… Nous voilà hantés pour de bon.

On pourrait consacrer un visionnage de Tár à l’observation exclusive des mains de Cate Blanchett. La manière dont elle s’agrippe discrètement au bras d’un fauteuil pour arrêter un léger tremblement, au début d’une master class. Son art d’appuyer chacun de ses propos de gestes étonnants, de caresser une partition, de chasser des poussières imaginaires de sa veste sur mesure. C’est sa main qu’embrasse une jeune violoncelliste reconnaissante, comme à un prêtre ou un parrain de la mafia. Sa main qui se transforme en flingue, onomatopées à l’appui, pour recadrer ses musiciens sur une mesure de la 5ᵉ Symphonie de Mahler. Récompensée à la Mostra de Venise, aux Golden Globes et sans doute bientôt aux Oscars, son interprétation tient à la fois du travail (manuel) et du miracle. Si Maradona était « la Main de Dieu », alors Blanchett lui vole le titre.
TAR, Todd Field 2022, Cate Blanchett, Nina Hoss (drame psychologique)@@ (E)
Lydia Tár, cheffe avant-gardiste d'un grand orchestre symphonique allemand, est au sommet de son art et de sa carrière. Le lancement de son livre approche et elle prépare un concerto très attendu de la cél ...

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TELLEMENT PROCHES, Eric Toledano et Olivier Nakache 2008, Vincent Elbaz, Isabelle Carre, Francois Xavier Demaison, Omar Sy (comique)@@


Famille : Groupe de personnes réunies par des liens de parenté et un fort sentiment de solidarité morale et matérielle.En 1993, Alain et Nathalie ont deux enfants : un bébé, Prosper, et un jeune garçon, Lucien, très turbulent et hyperactif. Problème de Lucien : son père, ancien GO du Club Med de Chamonix, ne fait rien pour le calmer. Problème de Nathalie : elle a trois enfants à la maison. Problème d'Alain : sa belle-famille.

TELERAMA
Éric Toledano et Olivier Nakache (En thérapie) jetaient leur dévolu sur la famille, en l’occurrence une fratrie, avec les pièces rapportées, le neveu hyperactif, la nièce élevée comme une bête de concours… Commencé en fanfare (une scène de dîner d’anthologie qui finit à coups de poêle), avec une méchanceté proche des comédies italiennes d’antan, le film passe ensuite progressivement de la carica­ture à la tendresse.

Les deux réalisateurs gardent néanmoins leur mordant pour dénoncer le racisme ordinaire, offrant à Omar Sy son premier vrai rôle… À travers le personnage de mère intégriste, incarné par Audrey Dana, ils brocardent aussi l’obsession des parents pour la réussite de leurs rejetons. Et laissent à Vincent Elbaz, plus à l’aise dans la comédie que dans le drame, le soin de ridiculiser cette manie si actuelle d’envoyer chez le psy des gosses qui sont juste pénibles.
TELLEMENT PROCHES, Eric Toledano et Olivier Nakache 2008, Vincent Elbaz, Isabelle Carre, Francois Xavier Demaison, Omar Sy (comique)@@ (E)
Famille : Groupe de personnes réunies par des liens de parenté et un fort sentiment de solidarité morale et matérielle.En 1993, Alain et Nathalie ont deux enfants : un bébé, Prosper, et un jeune gar ...

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TEMPETE DE GLACE, John MacCarthy 2017, Kirsten Robek, Nick Purcha, Sarah Desjardins (catastrophe)@@


Le scientifique Roger Summers est en vacances avec sa famille en Alaska. Alors qu'il étudie les migrations d'oiseaux dans les bois, il tombe accidentellement, sur des animaux qui semblent congelés par le froid.
TEMPETE DE GLACE, John MacCarthy 2017, Kirsten Robek, Nick Purcha, Sarah Desjardins (catastrophe)@@ (E)
Le scientifique Roger Summers est en vacances avec sa famille en Alaska. Alors qu'il étudie les migrations d'oiseaux dans les bois, il tombe accidentellement, sur des animaux qui semblent congelés par le froid. ...

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TENDRE ET SAIGNANT,Christopher Thompson 2020, Arnaud Ducret, Geraldine Pailhas (sentimental)@@@


Rédactrice en chef d'un magazine de mode, Charly hérite de la boucherie familiale. Alors qu'elle s'apprête à la vendre, elle rencontre Martial, l'artisan-boucher de son père, bien décidé à se battre pour sauver le commerce. Séduite malgré elle par le charisme de Martial, Charly pourrait être amenée à changer d'avis.

TELERAMA
A priori, on pouvait être dubitatif à l’idée d’une comédie romantique réunissant une rédactrice en chef de magazine de mode (certes, fille de boucher, incarné par l’attendrissant Jean-François Stévenin dans l’un de ses derniers rôles) et un spécialiste de l’entrecôte persillée. Mais, à condition de ne pas être vegan, le charme opère. Un burlesque pimpant assaisonne cette histoire d’acceptation de son héritage par une femme qui en a soupé des types et des boulots manquant de chair. Face à Arnaud Ducret, solide dans l’exercice de la comédie, Géraldine Pailhas étincelle, en talons hauts ou en tablier de commerçante. Elle offre à cette romance, entre le Paris à la page et les traditionnels chapons farcis, un petit parfum d’âge d’or hollywoodien.
TENDRE ET SAIGNANT,Christopher Thompson 2020, Arnaud Ducret, Geraldine Pailhas (sentimental)@@@ (E)
Rédactrice en chef d'un magazine de mode, Charly hérite de la boucherie familiale. Alors qu'elle s'apprête à la vendre, elle rencontre Martial, l'artisan-boucher de son père, bien décidé &agra ...

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TENOR, Claude Zidi 2022, Michèle Laroque, Mohamed Belkhir (sentimental musical)@@


Antoine, jeune banlieusard parisien, suit des études de comptabilité sans grande conviction, partageant son temps entre les batailles de rap qu'il pratique avec talent et son emploi de livreur de sushis.

TELERAMA
Révélé par “The Voice”, le rappeur et beatboxeur MB14 fait ses débuts de comédien aux côtés de Michèle Laroque. Un “feel good movie” cousu de fil blanc, riche en clichés, qui réussit toutefois à transmettre la passion de l’opéra.

Antoine vient de Bondy, travaille chez Sushi Shop dans le 9e arrondissement de Paris après ses cours de comptabilité et fait la vigie pendant les combats de boxe clandestins de son grand frère. Le soir, le jeune homme monte sur le ring à son tour lors de battles de rap musclées face aux poids lourds des cités voisines. Son quotidien semble réglé comme du papier à musique. Jusqu’au jour où, au détour d’une commande de makis qui l’égare dans les dédales luxueux de l’Opéra Garnier, il tombe nez à nez avec une professeure de chant lyrique qui entraperçoit son potentiel. Et le prend immédiatement sous son aile.

Un ténor est né. Enfin, pour l’instant, le nouveau chanteur ne sait pas situer son diaphragme, ignore tout de sa colonne d’air et rit des exercices de mise en voix auxquels son mentor le soumet, lors de cours particuliers donnés dans un appartement bourgeois à la moquette épaisse et où les verres de vin, posés sur le vernis du piano demi-queue, se remplissent à l’infini. Inattendu, le face-à-face entre Michèle Laroque et MB14 se révèle bon enfant et joueur. Pour son premier rôle au cinéma, le rappeur et beatboxeur remarqué dans la saison 5 de The Voice se glisse dans la peau du Candide pas tout à fait naïf avec une humilité sincère. Étourdi par le faste d’un monde qui n’est pas le sien, relié seulement par le RER transfuge, Antoine-MB14 effectue une mue en douceur, avec aisance et force contenue.

Comme une comédie « feel good » cousue de fil blanc, Ténor empile certes les clichés, certains désamorcés avec humour – intégré à l’Académie lyrique de l’Opéra, le personnage principal se présente comme la recrue de la « discrimination positive ». Et dans un décor propret, on frôle le manichéisme d’Emily in Paris, dont un des comédiens joue ici un petit rôle. Mais Claude Zidi Jr réussit à transmettre la passion de l’opéra avec générosité, sans craindre l’excès ni le kitsch. Les airs se succèdent, depuis celui de Pelléas et Mélisande, Mes longs cheveux descendent (interprété par la soprano et comédienne Marie Oppert, fraîchement nommée pensionnaire de la Comédie-Française), jusqu’au final des finals Nessun dorma (de Turandot) qui arrache toujours une larme, en passant par un extrait de Madame Butterfly et deux tours de chants offerts par l’illustre Roberto Alagna, qui donnera le coup de pouce enchanteur.
TENOR, Claude Zidi 2022, Michèle Laroque, Mohamed Belkhir (sentimental musical)@@ (E)
Antoine, jeune banlieusard parisien, suit des études de comptabilité sans grande conviction, partageant son temps entre les batailles de rap qu'il pratique avec talent et son emploi de livreur de sushis.

TELERAMA
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TERRIBLE JUNGLE, Hugo Benamozig et David Caviglioli 2020, Catherine Deneuve, Vincent Dedienne (aventure)@@


Eliott, un aventurier naïf, part en Guyane pour trouver les Otopis, une tribu indienne vivant dans la forêt amazonienne. Persuadé qu'il va découvrir un paradis sur terre, il découvre que les Otopis emmenés par une cheffe sont des gangsters de la jungle qui font affaire avec des trafiquants d'or.

TELERAMA
un grand rôle de composition pour Catherine Deneuve(enfin, on l’espère pour ses proches) : Chantal de Bellabre, une sommité pas commode de l’anthropologie, qui s’enfonce dans la jungle amazonienne avec une brigade de gendarmes bas du front pour retrouver son grand dadais de fils. Le film est très drôle, et il le doit pour une bonne part à Deneuve, délicieusement antipathique en diva postcoloniale.
TERRIBLE JUNGLE, Hugo Benamozig et David Caviglioli 2020, Catherine Deneuve, Vincent Dedienne (aventure)@@ (E)
Eliott, un aventurier naïf, part en Guyane pour trouver les Otopis, une tribu indienne vivant dans la forêt amazonienne. Persuadé qu'il va découvrir un paradis sur terre, il découvre que les Otopis emmen&eacu ...

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THE ARTIST, Michel Azanavicius 2011, Jean Dujardin, Berenice Bejo (musical)@@@


Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l'histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l'orgueil et l'argent peuvent être autant d'obstacles à leur histoire d'amour.

TELERAMA
Un prix d'interprétation à Cannes, une brassée d'oscars (dont le tiercé gagnant film-réalisateur-acteur) : depuis sa sortie, The Artist a peu à peu acquis un véritable statut d'événement historique. Qu'est-ce qui, dans ce pari artistique — un film muet en noir et blanc —, a tant soulevé les foules ? C'est d'abord, et avant tout, un personnage : Jean Dujardin, alias George Valentin, star adulée des Années folles. On l'attendait bouffon, forçant sur la grimace et les oeillades. C'est tout le contraire. A peine décalé, juste un rien désuet, il apporte une candeur facétieuse, un charme fragile.

La star, donc, fait des pirouettes comme Fred Astaire ou Errol Flynn, porte une moustache à la Douglas Fairbanks. Il ne lui manque que le son. En 1929, c'est pourtant l'essentiel. Malheur à ceux qui rateront le rendez-vous du parlant. Déchus, balayés... C'est à cette espèce disparue, cohorte de fantômes tremblants, les Mary Pickford, les John Gilbert, les Fatty Arbuckle, que The Artist rend hommage. L'âge d'or de Hollywood comme si vous y étiez. Un drôle d'objet anachronique, rêve de cinéphile, une mosaïque de références, assemblée avec une tendresse érudite, de Chaplin à Welles ou à Lubitsch, du burlesque au mélo.

Cette déclaration d'amour au grand cinéma hollywoodien raconte aussi un irréversible bouleversement technologique et artistique... Comme aujourd'hui le passage à la 3D relief et au tout-numérique. D'une révolution à l'autre, Hazanavicius interroge la notion de modernité. Une scène de cauchemar, peut-être la plus belle, en dit long : le son y fait une irruption brève et brutale. Le héros, lui, reste... muet. Désormais exclu, obsolète, réduit au véritable silence : l'oubli. L'angoisse de l'artiste par excellence. — Cécile Mury

Suivi, à 22h35, d'un documentaire du frère de Michel Hazanavicius, le comédien Serge Hazanavicius, qui retrace le mois précédant le succès du film aux Oscars, en février 2012 (lire ci-contre).
THE ARTIST, Michel Azanavicius 2011, Jean Dujardin, Berenice Bejo (musical)@@@ (E)
Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être propulsée au fir ...

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THE AUSCHWITZ REPORT, Peter Bebjak 2021 (histoire shoah)@@


Freddy et Valter, deux Juifs slovaques, se sont échappés d'Auschwitz en 1944 et ont réussi à retourner en Slovaquie. Ils ont ensuite combattu pour convaincre tous ceux qui ne voulaient pas les croire.
THE AUSCHWITZ REPORT, Peter Bebjak 2021 (histoire shoah)@@ (E)
Freddy et Valter, deux Juifs slovaques, se sont échappés d'Auschwitz en 1944 et ont réussi à retourner en Slovaquie. Ils ont ensuite combattu pour convaincre tous ceux qui ne voulaient pas les croire. ...

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THE BOOKSHOP, Isabel Coixet 2017, Bill Nighy, Emily Mortimer, Patricia Clarkson


À la fin des années 50, nous sommes à Hardborough, une paisible petite ville côtière en Angleterre. Florence Green rêve d’ouvrir sa propre librairie. Son amour des livres est la seule chose qui lui reste de son défunt mari. Elle est prête à investir toute sa fortune et toute son énergie pour réaliser ce rêve. Les villageois sont d’abord sceptiques, mais commencent petit à petit à s’intéresser à cette librairie quand Florence y met en vente des œuvres progressistes et sulfureuses comme « Lolita » de Nabokov ou « Fahrenheit 451 » de Bradbury. La jeune veuve trouve un allié précieux en la personne de Mr. Brundish, un gentleman cultivé qui vit en solitaire et partage sa passion de la lecture. Mais elle a aussi une ennemie redoutable, Violet Gamart, l’éminence grise du village, de vieille souche…

Le film « The Bookshop » est une adaptation cinématographique subtile du roman éponyme de Penelope Fitzgerald. Les mouvements intérieurs des personnages sont captés avec beaucoup de sensibilité et de nuances dans le cadre magnifique de ces paysages côtiers britanniques. Emily Mortimer, Bill Nighy et Patricia Clarkson incarnent leurs rôles à la perfection. Avec son dernier opus, la réalisatrice catalane Isabel Coixet a raflé trois Goyas, prestigieux prix du cinéma espagnol. Un film poétique qui célèbre l’amour de la littérature.
THE BOOKSHOP, Isabel Coixet 2017, Bill Nighy, Emily Mortimer, Patricia Clarkson (societe)@@@ (E)
À la fin des années 50, nous sommes à Hardborough, une paisible petite ville côtière en Angleterre. Florence Green rêve d’ouvrir sa propre librairie. Son amour des livres est la seule chose qui ...

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THE BOY IN THE STRIPPED PYJAMAS, Mark Herman 2008 (histoire shoah)(vo)@@@


Bruno a tout juste 9 ans lorsque son père, un officier nazi remarqué par le Führer, se voit confier le commandement du camp de concentration d'Auschwitz. Le petit garçon n'apprécie guère de devoir quitter la belle et grande maison de Berlin pour se retrouver dans une demeure isolée et triste. De sa chambre, il aperçoit des hommes, des femmes et des enfants tous vêtus de pyjamas rayés. Personne ne lui explique qui ils sont, mais l'innocence aidant, il va se lier d'amitié avec un enfant juif...

TELERAMA
THE BOY IN THE STRIPPED PYJAMAS, Mark Herman 2008 (histoire shoah)(vo)@@@ (E)
Bruno a tout juste 9 ans lorsque son père, un officier nazi remarqué par le Führer, se voit confier le commandement du camp de concentration d'Auschwitz. Le petit garçon n'apprécie guère de devoir qui ...

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THE CONSTANT GARDENER, Fernando Meirelles 2005, Rachel Weisz, Ralph Fiennes (thriller sante environnement)@@@


Dans une région reculée du nord du Kenya, Tessa Quayle, une brillante avocate aussi militante que passionnée, est retrouvée sauvagement assassinée.

TELERAMA
Justin, insensible aux problèmes du monde et Tessa, militante, forment un couple que tout oppose… jusqu’à la mort de Tessa. Une adaptation brillante de John le Carré portée par l’émouvant Ralph Fiennes, entre pamphlet géopolitique et histoire d’amour.

Justin, discret fonctionnaire britannique installé à Nairobi, a la passion du jardinage et affecte une indifférence résignée aux malheurs du monde. À l’opposé, Tessa, sa femme, est une militante passionnée. Quelle est vraiment la fonction de Justin ? Pour quel organisme travaille Tessa ? Et quel rôle jouent les responsables du haut-commissariat britannique ? Ce flou caractérise l’œuvre de John le Carré. Le film le restitue parfaitement : la tension dramatique naît des non-dits et faux-semblants. La mort de Tessa déclenche la prise de conscience de Justin. La jeune femme avait compris que les labos pharmaceutiques utilisaient les Africains les plus démunis comme cobayes. Justin découvre, en même temps que les pièces d’un puzzle mortel, une femme, sa femme, qu’il connaissait très mal. Il va tomber follement amoureux d’elle, post mortem…

Ce n’est qu’à la mort de Tessa (Rachel Weisz) que Justin (Ralph Fiennes) apprend véritablement à connaître sa femme.

Une bouleversante métamorphose s’accomplit, incarnée par un Ralph Fiennes magnifique. Le réalisateur filme le chaos de Nairobi, le bidonville tentaculaire et toute une humanité aux abois avec une énergie rageuse. Il capte le pouls d’un pays condamné à être le terrain de manœuvres d’un postcolonialisme où les compromissions sont les seules règles reconnues.
THE CONSTANT GARDENER, Fernando Meirelles 2005, Rachel Weisz, Ralph Fiennes(thriller sante environnement)@@@ (E)
Dans une région reculée du nord du Kenya, Tessa Quayle, une brillante avocate aussi militante que passionnée, est retrouvée sauvagement assassinée.

TELERAMA
Justin, insensible aux problè ...

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THE DESCENDANTS, Alexander Payne 2011, George Clooney, Shailene Woodley (drame societe)@@@


Matt King vit avec sa famille à Hawaï. Leur vie éclate après le tragique accident de son épouse qui tombe dans le coma.

TELERAMA
Le réalisateur américain de “Winter Break” offrait (enfin) à George Clooney le rôle d’un homme vulnérable, en proie au doute.

George Clooney est de ces acteurs dont la personnalité ne cesse d’affleurer sous le personnage qu’ils incarnent. Il est aussi de ceux qui allient l’ultraglamour hollywoodien et la proximité autorisant l’empathie : c’est une star, une vraie, mais aussi un vieux compagnon sur l’épaule de qui l’on peut familièrement taper. Combien de cafés (en capsules) n’avons-nous pas pris avec lui ? Tout en saluant le mérite d’Alexander Payne, son goût des personnages complexes, son usage de l’ironie comme une pudeur (tout cela révélé par Monsieur Schmidt et, surtout, Sideways), il faut bien reconnaître que c’est la présence de George Clooney qui fait office de signature du film. The Descendants, c’est lui.

Non pas George (dites « Djooorge », en traînant sur le « o ») ; le super beau gosse bien sapé des Ocean’s 11 (et 12 et 13) ; mais plutôt un George du quotidien, vaguement ridicule, essayant de reprendre le contrôle d’événements qui le dépassent. Il est un avocat vivant à Hawaï, dont la femme vient d’avoir un grave accident de bateau : elle est dans le coma, rien ne dit qu’elle survivra. Comment gérer la douleur ? Que peut dire le père éloigné par son travail à leurs deux filles de 10 et 17 ans, presque des étrangères ?

Période dramatique, mais on est à Hawaï, montré comme « l’outre-mer » des Etats-Unis, ambiance néo-coloniale, et, surtout, short et chemise à fleurs. Voilà le ridicule : un type dont le look ne correspond pas à la gravité de l’heure. George Clooney exagère juste ce qu’il faut sa démarche (une scène de course, poings serrés, est un bon moment de comédie), sa coiffure (le cheveu gris un peu trop long, un peu trop bouffant), son habillement (un affreux pantalon taille haute, des chemises à motif cachemire qu’on ne mettrait plus à la ville). Il exagère, aussi, son inadaptation au monde qui l’entoure : les manies de pré-ado de sa plus jeune fille, les écarts (de conduite et de langage) de l’aînée le sidèrent plus que nous. Pour un peu, c’est lui qui semblerait sorti d’un long coma.

Voici l’enjeu du récit : la reconstruction d’un édifice familial, à quatre, ou à trois… La structure topographique de Hawaï fournit la métaphore d’une famille-archipel, dont il s’agit de rapprocher les individus-îles. Ça se fait souvent dans la chambre d’hôpital, drôle de décor que le cinéaste traite de façon ultra réaliste, sans pathos inutile – comment une mère muette et « surtuyautée » devient le ciment qui manquait à sa famille.

Et plus encore lors d’une étrange opération commando : Clooney a découvert que sa femme le trompait, était prête à le quitter. Le voilà qui emmène ses filles à la recherche de l’amant, ennemi et compagnon d’infortune (lui aussi perd la femme qu’il aimait). C’est une irrésistible équipée, qui doit beaucoup à la qualité des dialogues et à l’épaisseur des personnages. S’y révèle le caractère trempé de la fille aînée, à l’origine présentée comme une simple bécasse.

Il faut révéler que le personnage de Clooney est un peu plus que ce qu’on a dit : avocat, mais aussi riche « béké » – comme on dit aux Antilles des descendants des premiers colons –, il doit bientôt statuer sur le sort d’une vaste terre héritée de ses ancêtres, et partagée entre de nombreux cousins. C’est le sens du titre du film, et son message, un peu grandiloquent : comprendre qu’on est une famille, c’est aussi se vivre en tant que rejeton d’une lignée. Certes… On peut aussi lire plus simplement le geste final du héros : une décision par laquelle, tardivement, George Clooney joue un tour de cochon à l’amant de sa femme. Enfin ! On a presque envie de le féliciter de s’être ainsi réveillé.


THE DESCENDANTS, Alexander Payne 2011, George Clooney, Shailene Woodley (drame societe)@@@ (E)
Matt King vit avec sa famille à Hawaï. Leur vie éclate après le tragique accident de son épouse qui tombe dans le coma.

TELERAMA
Le réalisateur américain de “Winter Break&rdq ...

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THE DUCHESS, Saul Dibb 2008, Keira Knightley, Ralph Fiennes (vintage)@@


Fin du 18e siècle, en Angleterre. Comme Lady Diana, dont elle est l'ancêtre, Georgiana, duchesse du Devonshire, est une femme belle, charismatique et adulée par la population. Mariée au richissime duc, elle est contrainte d'accepter un ménage à trois avec la maîtresse de celui-ci, Bess, qui est aussi sa meilleure amie. Insatisfaite, elle s'engage dans la vie publique en faisant campagne pour le parti libéral et en luttant pour les droits des femmes.
THE DUCHESS, Saul Dibb 2008, Keira Knightley, Ralph Fiennes (histoire)@@ (E)
Fin du 18e siècle, en Angleterre. Comme Lady Diana, dont elle est l'ancêtre, Georgiana, duchesse du Devonshire, est une femme belle, charismatique et adulée par la population. Mariée au richissime duc, elle est co ...

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THE FABELMANS, Steven Spielberg 2022, Gabriel LaBelle, Michelle Williams (bio)@@@


Le jeune Sammy Fabelman tombe amoureux du cinéma après que ses parents l'ont emmené voir "The Greatest Show on Earth". Armé d'une caméra, Sammy commence à faire ses propres films à la maison, pour le plus grand plaisir de sa mère qui le soutient.

TELERAMA
Dans cette famille abritant un secret, l’apprentissage du fils futur cinéaste prend des allures romanesques. Le réalisateur raconte sa jeunesse. Magistral et bouleversant.

Chez les Spielberg, à la fin de chaque repas, on ne débarrassait pas la table au sens habituel de l’expression. Couverts, gobelets, assiettes en plastique, tout était jetable et finissait empaqueté dans la nappe, elle-même en papier, avant d’être jeté… La folie de ce rituel quotidien, pendant de longues années, dit certainement l’aisance matérielle et, plus encore, l’insouciance d’une époque (les années 1950-1960), où les ressources naturelles semblaient inépuisables à jamais. Dans l’enceinte du foyer, l’explication était tout autre : il s’agissait d’épargner les mains de la mère pianiste, et donc de la dispenser définitivement de la corvée de vaisselle. Mais au fur et à mesure que le film avance, cette bizarrerie familiale paraît bien mince au regard d’une autre, tellement plus troublante…

Quand le cinéaste d’E.T. raconte sa jeunesse à l’écran, après nombre de ses confrères (comme James Gray ou Paul Thomas Anderson), ce n’est pas un film de plus, mais un exploit. Pas seulement un roman familial bouleversant – où les Spielberg s’appellent donc Fabelman –, mais une réflexion lumineuse sur le cinéma, et le récit d’un cheminement personnel qui sidère. Et encore une grille d’analyse limpide de toute la filmographie de l’auteur, dont la cohérence, les thèmes majeurs et même l’alternance de genres apparaissent éclairés comme jamais.

Aux origines d’une vocation
L’inventeur du blockbuster qui fait peur (Les Dents de la mer, 1975) remonte ainsi à cette séance de cinéma où, enfant, entouré de ses deux parents attendris, il assiste à son premier accident – un train qui déraille dans la superproduction Sous le plus grand chapiteau du monde, de Cecil B. DeMille (1952). Le mélange d’effroi et d’extase, au milieu du confort affectif, provoque en lui un déclic. Mais aussi un vif tourment. Et le train électrique qu’on lui offre innocemment, dans la foulée, n’est pas un remède un soi. « J’ai besoin de voir un accident », dit le garçonnet. Avec la complicité de sa mère, et la caméra de son père, il apprend à filmer, sous plusieurs angles, une collision sur son circuit ferroviaire miniature. C’est ainsi qu’il expérimente, sans mots, les bienfaits de la catharsis à l’antique devant la représentation du pire. Mais aussi le bénéfice supérieur qu’il y a à prendre le contrôle d’une telle représentation…

L’apprivoisement à tâtons, à l’aveuglette pour ainsi dire, d’une vocation : ce thème porte The Fabelmans à des hauteurs exceptionnelles, d’émotion comme d’analyse. Alors que Sammy (le Steven de la fiction), une fois adolescent, maîtrise de mieux en mieux la caméra et parvient à imiter, dans ses premiers courts métrages, les scènes de western ou de guerre vues en salles, il devient aussi le documentariste de la maisonnée. Et voilà qu’en visionnant un de ses films sur les vacances des Fabelman, Sammy découvre, effondré, ce qu’il n’avait pas vu de ses propres yeux : le secret de sa mère adorée et fantasque, une réalité inconnue qui menace l’équilibre familial. Un gouffre s’ouvre alors dans l’esprit du fils. Les images peuvent révéler ce qui est caché, elles peuvent blesser, détruire, et il est possible de les escamoter, ou non, par le montage. Les questions de regard, de morale, de libre arbitre, de sensibilité renvoient soudain les qualités techniques d’un film à une place subalterne.

Ce manifeste informulé, s’imposant à celui qui, adulte, sera souvent associé au seul grand spectacle, à la technologie et aux effets spéciaux, s’incarne magnifiquement dans The Fabelmans. La délicatesse inouïe avec laquelle sont filmés Michelle Williams (la mère musicienne contrariée, entre exubérance et mal-être), Paul Dano (le père scientifique, doux et aimant) et Seth Rogen (le collègue blagueur du père, omniprésent dans la vie de familiale) subjugue. Tout comme les nuances de la narration, rythmée par les déménagements successifs, d’est en ouest (New Jersey, Arizona, Californie), la carrière ascensionnelle du père, génie de l’informatique, entraînant un cortège de brisures pour ses trois enfants, et plus encore pour son épouse.

En Californie, le jeune Sammy, parachuté au pays des « hommes-séquoias géants » (il se découvre petit de taille, à côté de ses nouveaux condisciples), doit faire face aux brimades antisémites. Cette fois, filmer devient une stratégie de survie sociale, puis la source d’un pouvoir considérable, proche de la manipulation : les séquences que l’adolescent agence après une journée du lycée à la plage peuvent transformer un redoutable ennemi en demi-dieu, en star, ou au contraire en bouffon. Là encore, The Fabelmans éblouit par son alliage d’humour et de complexité, et par la poursuite méticuleuse de son récit d’apprentissage. Il en va de même quand Sammy, au seuil de sa vie professionnelle, a la chance de rencontrer, quelques minutes, à son bureau, le mythique réalisateur John Ford. Car Steven Spielberg fait jouer le vétéran hollywoodien par David Lynch (il fallait y penser), parfaitement accordé à l’extravagant conseil technique que le vieil homme hurle au débutant…

Jusqu’au bout demeure cependant, en filigrane, l’image la plus belle et la plus émouvante, la plus déterminante aussi : cette mère qui danse une nuit d’été, impudique et magique, dans le halo des phares de la voiture familiale, en pleine nature. Moment d’épiphanie et de transgression, point de non-retour, message subliminal adressé au fils filmeur, comme pour l’encourager à vivre pleinement, coûte que coûte, sa vie d’homme et d’artiste.

Il n’y avait, a priori, rien de commun entre Angels in America (1991), la pièce de Tony Kushner sur les années sida (devenue une série pour HBO en 2003), et la filmographie de Steven Spielberg. Alors qu’il préparait Munich (2005), le second fit appel au premier pour
son expertise sur le conflit israélo-palestinien. Une collaboration au long cours débuta ainsi, Tony Kushner cosignant trois scénarios pour Spielberg, dont celui
de Lincoln (2012). De leurs échanges, et de la curiosité du dramaturge pour le cinéaste, naquit l’idée des Fabelmans : Kushner incita Spielberg à raconter dans un film l’histoire de sa famille. Près de vingt ans après leur première rencontre, le résultat, entièrement nourri des souvenirs et confidences du réalisateur, bénéficie indéniablement de la profondeur romanesque apportée par l’ami scénariste.
THE FABELMANS, Steven Spielberg 2022, Gabriel LaBelle, Michelle Williams (bio)@@@ (E)
Le jeune Sammy Fabelman tombe amoureux du cinéma après que ses parents l'ont emmené voir "The Greatest Show on Earth". Armé d'une caméra, Sammy commence à faire ses propres films à ...

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THE FATHER, Florian Zeller, 2020, Antony Hopkins, Olivia Colman


Anthony, 80 ans, refuse catégoriquement l'aide de sa fille Anne lorsqu'il commence à être atteint de démence. Alors qu'il s'efforce de comprendre sa situation changeante depuis son appartement londonien, il commence à douter des intentions de ses proches, de son esprit et, perd pied avec la réalité. Surviennent alors de nombreux bouleversements, entre le déménagement d'Anne pour Paris et l'arrivée de Laura, une jeune-aide soignante à domicile.
THE FATHER, Florian Zeller, 2020, Antony Hopkins, Olivia Colman (societe vieillesse)@@@ (E)
Anthony, 80 ans, refuse catégoriquement l'aide de sa fille Anne lorsqu'il commence à être atteint de démence. Alors qu'il s'efforce de comprendre sa situation changeante depuis son appartement londonien, il commen ...

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THE GAMBLER (le flambeur), Karel Reisz 2014, Mark Wahlberg, Jessica Lange, Brie Larson (societe)@@


Jim Benett est un professeur de littérature qui mène une vie secrète de joueur. Il finit par devoir 200 000 dollars à Lee, le propriétaire d'un cercle de jeu clandestin exclusif à enjeux élevés, et 50 000 dollars supplémentaires à Neville Baraka, un usurier. Lee donne à Jim sept jours pour payer ses dettes ou être assassiné.

TELERAMA
C'est un honorable remake du Flambeur (1974), de Karel Reisz, inédit dans les salles françaises, où Mark Wahlberg remplace James Caan dans le rôle-titre. Visage émacié, l'air malade, le comédien a perdu trente kilos pour incarner ce prof de littérature qui enseigne Camus à l'université (le jour) et joue compulsivement (la nuit), pris dans les griffes d'usuriers plus ou moins philosophes (John Goodman, fascinant).

Avec un style sophistiqué, voire tape-à-l'oeil, Rupert Wyatt (La Planète des singes : les origines) décrit à la fois une sorte de bien-être et d'abîme existentiel, quand son héros double plusieurs fois la mise au black- jack avant de tout perdre. Il brosse le portrait d'un masochiste autodestructeur, qui veut totalement réussir ou totalement échouer. Chez Reisz, le joueur cherchait à rendre possible l'impossible, à faire que « deux plus deux fasse cinq » par la seule force de sa volonté. Le héros de Rupert Wyatt flambe pour dilapider l'héritage de sa riche famille et s'en émanciper, ce qui préserve une certaine ambiguïté. Les scènes de jeu sont vraiment réussies, grisantes à souhait. En particulier le coup de roulette qui conditionne l'issue du film, en la résumant astucieusement à une affaire de probabilités. Rouge ou noir, happy end ou non : une chance sur deux. — Nicolas Didier
THE GAMBLER (le flambeur), Karel Reisz 2014, Mark Wahlberg, Jessica Lange, Brie Larson (societe)@@ (E)
Jim Benett est un professeur de littérature qui mène une vie secrète de joueur. Il finit par devoir 200 000 dollars à Lee, le propriétaire d'un cercle de jeu clandestin exclusif à enjeux élev ...

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THE GIRL IN THE BOOK, Marya Cohn 2015, Emily Vancamp


Alice 28 ans, travaille dans une maison d'édition en tant qu'assistante. Elle est jolie et intelligente, mais de nature très destructive. Alice est une jeune femme qui ne se voit qu'au travers des yeux des hommes. Lorsqu'elle rencontre l'homme qui pourrait enfin la rendre heureuse, elle a peur, une fois de plus, de tout détruire. Lorsqu'elle ne travaille pas, Alice passe son temps à écrire. En effet, la jeune femme a une histoire extraordinaire à raconter. Seulement voilà, son histoire a déjà été racontée il y a 15 ans, par quelqu'un d'autre. Lorsque son passé va ressurgir dans son présent, la vie d'Alice va changer.


Lorsqu'elle avait quatorze ans, Alice n'était qu'une adolescente réservée et mue par une passion pour l'écriture découlant déjà inconsciemment de l'influence de son père, découvreur de talents littéraires. Au cours d'une soirée, Milan, un auteur étranger que son père voyait promis à un grand avenir, fit la connaissance d'Alice et se proposa pour lui donner des cours particuliers d'écriture. Au fil de leurs séances, l'homme se rapprocha de plus en plus de l'adolescente en manipulant ses désirs amoureux naissants pour chercher à abuser d'elle dans l'indifférence générale.
Le drame aurait pu s'arrêter là et être déjà la cause de destruction d'une vie mais il y a pire encore : Milan se servit de ses rencontres avec Alice pour élaborer une fiction bien trop proche de la réalité de leur relation qui devint un best-seller mondial "Waking Eyes"...
Quinze ans plus tard, Alice est devenue l'assistante effacée d'un grand éditeur et sa vie sentimentale ne se résume qu'à des rencontres d'une nuit dans des bars. Lorsqu'elle est chargée par son patron de couvrir la réédition de "Waking Eyes" et donc de revoir Milan, la jeune femme perd encore un peu plus ses repères...

Premier film touchant et délicat de Marya Cohn, "The Girl in The Book" prend la forme d'un va-et-vient temporel à la fluidité remarquable entre les Alice de ces deux époques pour construire le portrait d'une femme sur la brèche, ayant évolué constamment dans l'ombre d'hommes aux comportements abusifs jusqu'à ne plus se sentir exister que dans le désir des yeux de mâles inconnus.
Bien sûr, cette expérience vécue il y a des années où, avec ce regard reptilien avide, cet auteur (le regretté et excellent Michael Nyqvist) a fondu sur cette souris blanche parfaite d'innocence, est la cause principale du comportement autodestructeur de la jeune femme. D'autant plus que le livre qui en est issu est une forme de vol aussi terrible, la condamnant quelque part à ne pas pouvoir s'échapper de cette héroïne si proche d'elle et à jamais figée sur le papier.
Mais Alice a aussi à subir la domination d'un père qui, comme on l'a dit, est peut-être la clé de son amour pour les mots tout en étant un homme exécrable, décidant tout pour elle sans écouter la moindre protestation, ignorant sa détresse lorsqu'elle va à son encontre ou encore en entretenant une relation ignoble vis-à-vis des femmes qu'il voit comme des compagnes interchangeables. On rajoutera également à cette liste d'hommes odieux son actuel patron au caractère égocentrique que l'on sent très proche de celui du père et qui symbolise à lui tout seul la répétition d'un schéma d'entourage masculin dans lequel Alice est prisonnière.

Malgré le coeur de son sujet vecteur d'un véritable malaise au fur et à mesure que les flashbacks dessinent la nature de la relation qui a uni Alice et Milan, "The Girl In The Book" a la bonne idée de ne pas oublier d'apporter un peu de légèreté à l'ensemble via l'humour des scènes entre l'héroïne et sa meilleure amie (parfaite antithèse en matière d'épanouissement personnel) et le film va peu à peu s'éclairer en nous racontant comment la jeune femme va parvenir à s'extirper des mâles dominants qui gouvernent sa vie pour en reprendre le contrôle. Cela viendra d'une rencontre amoureuse avec un homme bien entendu à l'opposé des autres figures masculines du film laissant envisager un avenir plus serein à Alice.

Toutefois, cette nouvelle donne sentimentale sera à double tranchant pour la force du discours féministe émanant du film. D'un côté, elle sera forcément à la fois utile pour y apporter un peu de lumière et indispensable pour la prise de conscience de l'héroïne lorsque ses tendances autodestructrices lui feront toucher le fond mais, de l'autre, on réalisera que, malgré le bonheur qu'elle peut lui apporter, Alice se relèvera de ses erreurs pour, encore une fois, le regard d'un homme.
Évidemment, celui-ci est heureusement bien plus bienveillant que ceux des ordures qui l'ont entourée jusqu'alors mais on aurait aimé que cette émancipation soit réellement libérée de toute influence masculine et qu'elle vienne seulement d'Alice elle-même.
Aussi mignonne soit-elle (et elle l'est !), la conclusion du film participera aussi à l'affaiblissement du discours jusque dans sa forme en rentrant dans le rang habituel du happy-end typiquement américain qui détonne face à l'intelligence de tout ce qui l'a précédé.

Mais ce mauvais choix final est aisément pardonnable tant "The Girl In The Book" est un premier film très prometteur et traitant avec une véritable justesse de toute la fragilité de la vie d'une héroïne gouvernée par une meute de mâles à l'égo démesuré. Enfin, comment ne pas conclure sans évoquer la remarquable prestation d'Emily VanCamp qui hérite probablement ici de son rôle le plus consistant (et le plus difficile) sur grand écran ? Citons aussi bien sûr Ana Mulvoy-Ten campant brillamment l'Alice adolescente et réservée mais l'investissement sans faille de celle que le grand public connaît essentiellement pour la série "Revenge" ou les "Captain America" en fait une révélation à suivre de très près.
THE GIRL IN THE BOOK, Marya Cohn 2015, Emily Vancamp (societe sentimental)@@@ (E)
Alice 28 ans, travaille dans une maison d'édition en tant qu'assistante. Elle est jolie et intelligente, mais de nature très destructive. Alice est une jeune femme qui ne se voit qu'au travers des yeux des hommes. Lorsqu'elle ...

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THE GRAND BUDAPEST HOTEL, Wes Anderson 2014, Ralph Fiennes, F. Murray Abraham, Mathieu Amalric (etrange)@@


Zero Mustafa, jeune réfugié politique venu de Salim-al-Jabat, réussit à se faire engager comme lobby boy au Grand Budapest Hotel, une institution située dans les montagnes de la république de Zubrowka. Le concierge de l'établissement, l'élégant M. Gustave, qui veille sur ce mythique palace, le prend sous son aile. Ensemble, ils se rendent au domicile de Mme D., une habituée du Grand Budapest.

TELERAMA
Les derniers feux Belle Époque d’un palace imaginaire d’Europe centrale, à la veille de la Seconde Guerre mondiale… Délicieusement fantasque et mélancolique.

Dans une station thermale haut perchée, « à la frontière la plus orientale de l’Europe », un palace jette ses derniers feux Belle Epoque, cerné par la menace fasciste. Le professionnalisme du maître d’hôtel, M. Gustave, le conduit souvent dans le lit des clientes les plus âgées. En retour, elles l’élisent comme leur grand amour, voire leur unique légataire. De là découleront de folles complications, incluant emprisonnement, filatures, poursuites, meurtres.

Le récit avance à toute vitesse, confirmant l’adresse de Wes Anderson pour les situations cartoonesques. Plus d’une fois, les héros se retrouvent suspendus au-dessus du vide : une traduction visuelle de ce qui les attend, eux et leur monde. Car c’est dit dès le prologue : le monumental Grand Budapest finira entièrement anéanti, après avoir été dépouillé de son luxe sous l’ère soviétique…

L’imminence de la guerre et l’ombre du nazisme donnent une résonance particulièrement émouvante à la futilité dandy du héros, qui est aussi, bien sûr, celle de Wes Anderson. La grande tenue de M. Gustave, son extrême politesse, son excentricité sexuelle (« Je couche avec tous mes amis ! »), le nuage de parfum qui l’entoure (L’Air de panache, en français dans le texte), autant de remparts dérisoires contre la brutalité en marche.
THE GRAND BUDAPEST HOTEL, Wes Anderson 2014, Ralph Fiennes, F. Murray Abraham, Mathieu Amalric (etrange)@@ (E)
Zero Mustafa, jeune réfugié politique venu de Salim-al-Jabat, réussit à se faire engager comme lobby boy au Grand Budapest Hotel, une institution située dans les montagnes de la république de Zubrow ...

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THE GREATEST SHOWMAN, Michael Gracey 2018, Zac Efron, Michelle Williams, Zendaya (musical)@


Dans les années 1870, l'entrepreneur américain Phineas Taylor Barnum voit ses affaires se développer, notamment grâce aux `freak shows' et autres spectacles de cirque. P.T. Barnum est un visionnaire parti de rien pour créer un spectacle devenu un phénomène planétaire : le cirque Barnum & Bailey. Son histoire célèbre la naissance du show-business et l'émerveillement que l'on éprouve lorsque les rêves deviennent réalité.

TELERAMA
une comédie musicale flamboyante, menée par un Hugh Jackman en grande forme. Sur une trame musicale plus proche de l’univers pop que des classiques de Broadway (la bande originale a d’ailleurs fait un carton dans le monde entier), ce récit d’une irrésistible ascension dans le monde du divertissement populaire fait la part belle aux freaks — femmes à barbe, géants, nains et autres réprouvés de la bonne société du XIXe siècle : l’occasion de développer un gentil plaidoyer sur le droit à la différence. Hugh Jackman joue les meneurs avec brio, solidement secondé par Zac Efron, Michelle Williams ou Zendaya. Le film est bien meilleur dans les scènes spectaculaires que dans les parenthèses sentimentales, qui versent vite dans la guimauve.

SYNOPSIS
En 1870, les temps sont durs pour PT Barnum, sa femme Charity et leurs deux enfants. Doté d'une imagination débordante et grâce à une idée ingénieuse de ses enfants, il se met en tête de monter un autre type de cirque, dont la troupe serait composée de gens "extraordinaires" : un géant irlandais, des frères siamois, une femme à barbe... Connaissant le goût du public pour le bizarre et le macabre, il est persuadé que ce sera un succès. Secondé par Phillip, un jeune homme de bonne famille amoureux d'Anne la trapéziste, il doit faire face à l'hostilité de certaines personnes qui refusent de voir ses "monstres". PT Barnum tente le tout pour le tout afin de sauver son entreprise et de changer les mentalités...
THE GREATEST SHOWMAN, Michael Gracey 2018, Zac Efron, Michelle Williams, Zendaya (musical)@@ (E)
Dans les années 1870, l'entrepreneur américain Phineas Taylor Barnum voit ses affaires se développer, notamment grâce aux `freak shows' et autres spectacles de cirque. P.T. Barnum est un visionnaire parti de rien ...

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THE HOURS, Stephen Daldry 2002, Meryl Streep, Julianne Moore, Nicole Kidman@@


Les écrits de Virginia Woolf touchent une ménagère et inspirent une New-Yorkaise qui est amoureuse d'un poète mourant.
THE HOURS, Stephen Daldry 2002, Meryl Streep, Julianne Moore, Nicole Kidman (societe)@@ (E)
Les écrits de Virginia Woolf touchent une ménagère et inspirent une New-Yorkaise qui est amoureuse d'un poète mourant. ...

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THE IMMIGRANT, James Gray 2013, Marion Cotillard, Joaquin Phoenix


New York, janvier 1921. Deux soeurs d'origine polonaise, Ewa et Magda Cybulski, débarquent à Ellis Island. Fuyant la misère en Europe, elles sont venues tenter leur chance aux États-Unis. Mais leurs espoirs tournent court quand Magda, atteinte de tuberculose, est placée en quarantaine. Seule et sans ressources, Ewa est menacée d'expulsion. Désespérée, elle tombe sous la coupe de Bruno, un souteneur dénué de scrupules mais sensible à son charme.
THE IMMIGRANT, James Gray 2013, Marion Cotillard, Joaquin Phoenix(histoire saga)@@@ (E)
New York, janvier 1921. Deux soeurs d'origine polonaise, Ewa et Magda Cybulski, débarquent à Ellis Island. Fuyant la misère en Europe, elles sont venues tenter leur chance aux États-Unis. Mais leurs espoirs tourn ...

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THE IMPOSSIBLE, Juan Antonio Bayona 2012, Naomi Watts, Ewan McGregor (catastrophe)@@


Un couple et ses trois garçons partent en vacances en Thaïlande, à Khao Lak, ils arrivent l'avant-veille du terrible Tsunami du 26 décembre 2004. Surpris par la vague géante au moment où ils sont dans la piscine de l'hôtel, ils vont être séparés mais vont survivre malgré de graves blessures. Au milieu du chaos, de toutes ces personnes traumatisées perdues et endeuillées, ils continuent leurs recherches.
THE IMPOSSIBLE, Juan Antonio Bayona 2012, Naomi Watts, Ewan McGregor (catastrophe)@@ (E)
Un couple et ses trois garçons partent en vacances en Thaïlande, à Khao Lak, ils arrivent l'avant-veille du terrible Tsunami du 26 décembre 2004. Surpris par la vague géante au moment où ils sont dans ...

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THE KING S MAN Premiere mission, Matthew Vaughn 2021, Ralph Fiennes, Gemma Arterton (espionnage)@


Lorsque les pires tyrans et génies criminels de l'Histoire se réunissent pour planifier l'élimination de millions d'innocents, un homme se lance dans une course contre la montre pour contrecarrer leurs plans. On découvre les origines de la toute première agence de renseignement indépendante.

TELERAMA
Pour ce troisième volet de la série Kingsman, le Britannique Matthew Vaughn reconduit la piquante formule mise au point à la fin des années 1990 avec son compatriote Guy Ritchie, quand les deux dépoussiéraient la comédie policière à grand renfort de violence parodique sur les traces de Tarantino. Espionnage et tweed sont toujours au menu de cet opus racontant la genèse de la saga sur fond de Première Guerre mondiale.
Ayant échoué à empêcher l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, un aristocrate (Ralph Fiennes) met sur pied un réseau d’espions dans la boutique d’un tailleur londonien, pour contrecarrer le complot d’un génie du mal. Porté par une distribution aux petits oignons, ce film à grand spectacle passe l’Histoire à la moulinette avec un mauvais goût et une décontraction assez réjouissants. À l’image de ce duel homoérotique étiré jusqu’au malaise qui oppose le héros à Grigori Raspoutine – le toujours parfait Rhys Ifans, qu’on ne s’attendait pas à trouver dans une production Disney.

THE KING S MAN Premiere mission, Matthew Vaughn 2021, Ralph Fiennes, Gemma Arterton, Stanley Tucci (espionnage)@@ (E)
Lorsque les pires tyrans et génies criminels de l'Histoire se réunissent pour planifier l'élimination de millions d'innocents, un homme se lance dans une course contre la montre pour contrecarrer leurs plans. On d&eacut ...

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THE LOST CITY OF Z, James Gray 2016 (aventure bio)@@@


L'histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle. Percy Fawcett est un colonel britannique reconnu et un mari aimant.

TELERAMA
Le cinéaste raconte la vie de Fawcett, explorateur disparu mystérieusement en 1925. Mais la jungle amazonienne ne le dévie pas de son sujet fétiche : l’humain en quête de lui-même.
Radaptant la biographie spectaculaire de l’explorateur britannique Percy Fawcett (1867-1925), mystérieusement disparu, le cinéaste reste d’abord fidèle à lui-même : il filme des dilemmes intimes, des tourments existentiels. Même en Amazonie, les tempêtes ­demeurent contenues sous les crânes de Fawcett (Charlie Hunnam, fier et sensible) et de son aide de camp — Robert Pattinson, méconnaissable derrière sa barbe. Quant à la réalité de cette civilisation perdue, un doute persiste. L’obsession de l’explorateur devient ainsi la métaphore d’une aspiration humaine à l’ailleurs. D’un besoin impérieux de diversion, de transcendance. D’un désir de croire.

Une autre dimension viendra s’ajouter à l’ampleur de l’histoire : le temps. Près de vingt ans se sont écoulés entre la première et la troisième expédition, en 1925. Le fils aîné, que l’explorateur n’a pas voulu voir grandir, devient, soudain, un disciple inespéré, un compagnon de voyage ultime. D’où un finale grandiose, toujours à bas bruit : une cérémonie nocturne, au milieu de la forêt, où culmine le mysticisme du héros et où s’illustre le legs ambigu du père à son enfant, comme une leçon de vie et de mort.
THE LOST CITY OF Z, James Gray 2016 (aventure bio)@@@ (E)
L'histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle. Percy Fawcett est un colonel britannique reconnu et un mari aimant.

TELERAMA
Le cinéaste raconte la vie de Fawcett, exp ...

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THE LUNCHBOX, Ritesh Batra 2013 (sentimental)@@


Veuf asocial, Saajan, chef comptable depuis trente-cinq ans dans la même entreprise, est sur le point de prendre sa retraite. Un jour, on lui livre par erreur une lunchbox contenant les bons petits plats qu'elle a préparés pour son mari, un homme qui la délaisse et fait peu cas de ses efforts pour attirer son attention et le séduire. La jeune femme comprend vite que le porteur de gamelles, pourtant réputé infaillible, a commis une erreur.

TELERAMA
Chaque matin, Ila prépare pour son mari Rajeev un succulent repas, rangé dans une boîte hermétique, qui lui sera acheminé par un formidable réseau de livraison qui dessert les entreprises de Mumbai. Un jour, une erreur de livraison est commise. Et, tandis qu'Ila attend de Rajeev, indifférent et distrait, des compliments qui ne viennent pas, c'est Saajan Fernandes, un comptable veuf, misanthrope, à un mois de la retraite, qui reçoit le panier repas. Les deux inconnus commencent par échanger des billets. Peu à peu, ils se confient l'un à l'autre. L'aigri Saajan, métamorphosé, va jusqu'à aider un jeune collègue débutant, qu'il ne supportait pas au départ...
THE LUNCHBOX, Ritesh Batra 2013 (sentimental)@@ (E)
Veuf asocial, Saajan, chef comptable depuis trente-cinq ans dans la même entreprise, est sur le point de prendre sa retraite. Un jour, on lui livre par erreur une lunchbox contenant les bons petits plats qu'elle a préparé ...

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THE MAGDALENE SISTERS, Peter Mullan 2001, Anne-Marie Duff, Sean Colgan (religion moeurs femmes)@@


En 1964, dans la campagne irlandaise, trois jeunes filles sont rejetées par leur famille. L'une a été violée, la deuxième est trop jolie, la troisième est fille-mère. Toutes les trois sont livrées à l'autorité des surs de Marie-Madeleine dont le couvent abrite une institution qui doit les ramener dans le droit chemin.

TELERAMA
Peter Mullan décrit avec un soin quasi documentaire et, paradoxalement, un sens étonnant de la dramaturgie la vie de ces filles enfermées de force et pour rien. Des Oliver Twist au carré, des David Copperfield au cube. Aucun misérabilisme dans sa mise en scène. Aucun naturalisme. L’hystérie de ses comédiennes est surveillée au millimètre. Notamment lorsque Crispina la simplette s’adresse au prêtre qui célèbre l’office : « Vous n’êtes pas un homme de Dieu »… La voix, fragile, devient forte, éclatante. Elle envahit l’espace, vrille les tympans. Le film est aussi fort que cette litanie révélant à l’assistance une vérité terrifiante. Lion d’or à Venise en 2002.

En septembre 2002, The Magdalene Sisters remportait le Lion d’or à la Mostra de Venise. Réaction immédiate du Vatican, via L’osservatore romano, quotidien officiel du Saint-Siège : le film serait une « caricature ratée », une « provocation rageuse et rancunière ».

Adaptation en fiction du documentaire Sex in a Cold Climate, diffusé en mars 1998 à la télévision, The Magdalene Sisters est une plongée glaçante dans le quotidien de quatre jeunes femmes envoyées contre leur gré dans les Magdalene Laundries, blanchisseries gérées par des religieuses, où sont passées des milliers de femmes entre 1922 et 1996, date de fermeture de la dernière institution.

Derrière les murs épais de ces établissements, les blanchisseuses, coupées du monde, lavaient du linge toute la journée, sans aucune rétribution financière, dans le silence, les humiliations et les coups. Certaines ont aussi dénoncé des abus sexuels. Les pensionnaires étaient censées laver leurs « péchés », telle Marie Madeleine, ancienne prostituée qui lava les pieds du Christ avec ses cheveux pour se repentir. Ce qu’on leur reprochait ? Être tombées enceintes hors mariage, avoir des troubles mentaux, avoir subi un viol, ou… être « trop jolies ».

Alors que dans les années 1990 l’Église catholique irlandaise est secouée par des scandales de pédocriminalité, le silence autour de ces institutions demeure assourdissant. Mais, en 1993, au cours d’une opération immobilière, cent cinquante-cinq corps de femmes enterrés anonymement sont découverts sur le site de l’une des plus grandes Magdalene Laundries de Dublin, sans qu’aucune enquête ne soit menée. Un groupe de femmes décide de s’unir pour qu’un hommage soit rendu aux victimes, comme le rappelle le magazine La Vie des idées dans un long article de 2018. Une plaque commémorative, la première, est inaugurée dans un parc local. L’association Justice for Magdalenes (JFM) naît quelques mois après la sortie du film en Irlande, en octobre 2002. Le pays est secoué et le monde découvre enfin cette sordide histoire.

L’association JFM saisit l’ONU en 2011, frustrée qu’aucune faute de l’État ne soit reconnue. En effet, si ces blanchisseries étaient gérées par des religieuses, l’Irlande est tout de même accusée d’avoir contribué à l’exploitation des pensionnaires en utilisant le linge de ces blanchisseries pour l’armée ou les hôpitaux. En outre, les femmes qui parvenaient à s’échapper y étaient renvoyées de force par la police. Le panel de l’ONU consacré à cette affaire exhorte l’Irlande à enquêter sur les allégations de torture, reprochant au pays d’avoir failli à superviser ces blanchisseries, « où des faits d’abus physiques, émotionnels et autres mauvais traitements ont été commis ». Une commission d’enquête (le « McAleese committee ») est créée, récoltant des témoignages accablants. Elle démontre notamment que l’Irlande a autorisé, entre 1922 et 1996, 26 % des admissions de ces pensionnaires réduites en esclavage…

Le 19 février 2013, soit dix-sept ans après la fermeture de la dernière Magdalene Laundry, le Premier ministre irlandais, Enda Kenny, assure que « le gouvernement et les citoyens d’Irlande présentent sans réserve leurs excuses pour le mal infligé à ces femmes ». Sans pour autant assumer une responsabilité ou proposer de compensation financière. En avril dernier, le film Tu ne mentiras point, avec Cillian Murphy, évoquait la prise de conscience d’un homme découvrant la réalité derrière ces institutions. Preuve que le sujet touche et intéresse toujours aujourd’hui.
THE MAGDALENE SISTERS, Peter Mullan 2001, Anne-Marie Duff, Sean Colgan (religion moeurs femmes)@@@ (E)
En 1964, dans la campagne irlandaise, trois jeunes filles sont rejetées par leur famille. L'une a été violée, la deuxième est trop jolie, la troisième est fille-mère. Toutes les trois sont li ...

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THE NORTH SEA, Andreas Andersen 2021, Kristine Kujath Thorp, Rolf Kristian Larsen (catastrophe maritime)@@


Norvège 1969, le plus grand champ pétrolier du monde, Ekofisk, est découvert en mer du Nord. Des années de forage et de gains financiers ont conduit à une fissure d'un kilomètre de long au fond de l'océan. Lorsqu'un tremblement de terre fait disparaître l'une des centaines de plates-formes dans l'océan, Sofia, opératrice de sous-marin, est appelée à rechercher des survivants. Ce qu'elle trouve, cependant, est le début d'une catastrophe écologique aux proportions apocalyptiques.

TELERAMA
Après un tsunami en 2015 et un tremblement de terre en 2018, ce récit d’un cataclysme en mer du Nord de John Andreas Andersen clôt une trilogie non officielle.

Ayant tiré grand profit de l’extraction des énergies fossiles en mer du Nord, la Norvège s’interroge sur le prix à payer, du point de vue environnemental, dans ce film catastrophe présenté, avec une roublardise efficace, comme avéré : il s’ouvre et se conclut sur des archives fictives, mêlées à des vraies. Entre-temps, sa façon de spéculer sur l’effondrement d’une plateforme pétrolière offshore, prélude à un désastre planétaire, se révèle tout aussi captivante, malgré le dixième du budget alloué aux superproductions de Roland Emmerich ou Michael Bay. Ses effets numériques, entre photoréalisme et pyrotechnie, ont fière allure, et ils existent autant que les personnages, même stéréotypés (l’ouvrier héroïque, la noble sauveteuse en mer, le stratège stoïque, le ministre indécis, le geek affable).

Tout en suivant la procédure habituelle du film catastrophe, le scénario ne s’éparpille pas. La mise en scène joue habilement sur la dichotomie entre la vaste et rude beauté des côtes norvégiennes et la claustrophobie du moindre recoin métallique des infrastructures pétrolières. Même le commentaire sur le forage intensif évite le didactisme, lui préférant une réflexion sur la nécessité, parfois, de mordre la main nourricière et de stopper la course aux profits.

THE NORTH SEA, Andreas Andersen 2021, Kristine Kujath Thorp, Rolf Kristian Larsen (catastrophe maritime)@@ (E)
Norvège 1969, le plus grand champ pétrolier du monde, Ekofisk, est découvert en mer du Nord. Des années de forage et de gains financiers ont conduit à une fissure d'un kilomètre de long au fond de l ...

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THE PATRIOT le chemin de la liberte, Roland Emmerich 2000,, Mel Gibson (saga)@@


Caroline du Sud, 1776. La colère gronde dans les rangs des Indépendantistes. Il semble que la guerre contre les Anglais soit désormais inévitable. Benjamin Martin, père veuf de 7 enfants, ne sait que trop bien le prix d'une guerre et s'élève contre cette idée.

TELERAMA
Benjamin Martin, veuf, élève ses sept enfants dans une superbe plantation de Caroline du Sud. L'année 1776 marque le début de la rébellion contre les Anglais. Si Benjamin refuse d'abord de rejoindre les insurgés, il ne tarde pas à changer d'avis lorsque le terrible colonel Tavington tue sous ses yeux son fils cadet, avant de détruire sa propriété. Accompagné de son aîné, Gabriel, il rejoint l'armée en déroute de Burwell. Benjamin recrute des miliciens et se lance dans une guérilla sans merci, qui durera quatre longues années. La rumeur circule bientôt qu'un insaisissable cavalier sème la panique dans les rangs des Tuniques rouges...
THE PATRIOT le chemin de la liberte, Roland Emmerich 2000,, Mel Gibson (saga histoire)@@@ (E)
Caroline du Sud, 1776. La colère gronde dans les rangs des Indépendantistes. Il semble que la guerre contre les Anglais soit désormais inévitable. Benjamin Martin, père veuf de 7 enfants, ne sait que trop ...

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THE PROGRAM, Stephen Frears 2015, Ben Foster, Guillaume Canet, Dustin Hoffman (bio Lance Armstrong sport)@@


Stephen Frears met en scène la descente aux enfers de Lance Armstrong, sept fois vainqueur du Tour de France, dopé jusqu'à la moëlle. Une adaptation nerveuse et prenante de ce qui fut qualifié de programme de dopage le plus sophistiqué et professionnel de l'histoire du sport moderne.

TELERAMA
L’ascension et la chute de Lance Armstrong, septuple vainqueur du Tour de France, rattrapé par le dopage. Un biopic inégal.

Il était une fois un brillant espoir du cyclisme qui, après avoir vaincu le cancer, remporta sept Tours de France à force d'entraînement, de volonté et de courage. L'histoire de Lance Armstrong était belle. Trop belle pour être honnête... Après des années de déni, il avoua que ses performances étaient le résultat d'un « programme » de dopage méthodique, élaboré par un sulfureux médecin italien. Frears raconte l'ascension, le triomphe et la chute du champion texan dans un biopic qui file à la vitesse d'un groupe d'échappés dans la descente du Tourmalet...

Le réalisateur est visiblement néophyte en matière de vélo : ses reconstitutions de courses font pitié et, devant sa caméra, l'inquiétant Dr Ferrari devient un bouffon peu crédible (Guillaume Canet, ridicule avec sa moumoute et son accent à la Roberto Benigni)... Mais le regard caustique sur les coulisses de la Grande Boucle et l'humour noir des dialogues font mouche. Aucune complaisance envers Armstrong, présenté comme un « patron » du peloton aux méthodes de mafieux, mais pas d'acharnement non plus : Ben Foster, très convaincant, incarne le Maillot jaune déchu en grand enfant émerveillé de ses propres succès, persuadé que l'exemple de sa réussite (médicale comme sportive) peut améliorer le sort de l'humanité.
THE PROGRAM, Stephen Frears 2015, Ben Foster, Guillaume Canet, Dustin Hoffman (bio Lance Armstrong sport)@@ (E)
Stephen Frears met en scène la descente aux enfers de Lance Armstrong, sept fois vainqueur du Tour de France, dopé jusqu'à la moëlle. Une adaptation nerveuse et prenante de ce qui fut qualifié de programme d ...

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THE QUEEN, Stephen Frears 2006, Helen Mirren, James Cromwell


Dimanche 31 août 1997. La princesse Diana meurt des suites d'un accident de voiture survenu sous le pont de l'Alma à Paris. Si cette disparition plonge la planète dans la stupeur, elle provoque en Grande-Bretagne un désarroi sans précédent. Alors qu'une vague d'émotion et de chagrin submerge le pays, Tony Blair, sent instantanément que quelque chose est en train de se passer, comme si le pays tout entier avait perdu une soeur, une mère ou une fille.

TELERAMA
Août 1997, la princesse Diana meurt. La reine se tait, Tony Blair s’affaire… Stephen Frears s’intéresse aux aléas de la popularité. Brillant et drôle.

Helen Mirren s’est vraiment fait la tête d’Élisabeth II. Michael Sheen, excellent aussi, campe un Tony Blair brillant, enjoué. Le troisième personnage du film, invisible mais omniprésent, est une morte… De la princesse Diana, qui vient de mourir à Paris dans un accident d’auto, on ne voit que des images diffusées à la télévision. Tandis qu’enfle l’émotion du public, Stephen Frears filme avec verve un monde de fantoches : le prince Philip, vaudevillesque, et la reine mère, toujours à la poursuite d’un verre de gin.

Dans son incapacité à comprendre l’évolution du monde, la reine, elle, devient un personnage tragique : il est vrai que l’Angleterre a toujours eu Shakespeare dans le sang. En fait, le film se joue sur deux regards. Celui, hautain, de la reine, au début du film. Et, à la toute fin, celui lancé par Diana, que Frears fige sur l’écran. La morte remporte le jeu, le set et le match.
THE QUEEN, Stephen Frears 2006, Helen Mirren, James Cromwell (bio histoire)@@@ (E)
Dimanche 31 août 1997. La princesse Diana meurt des suites d'un accident de voiture survenu sous le pont de l'Alma à Paris. Si cette disparition plonge la planète dans la stupeur, elle provoque en Grande-Bretagne un d&ea ...

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THE READER, Stephen Daldry 2008, Kate Winslet, Ralph Fiennes (drame sentimental)@@@


Un adolescent, Michael Berg, et une femme mystérieuse plus âgée, Hanna Schmitz, ont une liaison amoureuse dans laquelle la lecture tient une part importante, jusqu'à ce que Hanna disparaisse brutalement.

TELERAMA
Quelques années après la guerre, un homme épris de littérature découvre le passé nazi de son ex-maîtresse. Passionnante interrogation sur la culpabilité nationale, cette adaptation du roman de Bernhard Schlink raconte aussi une déchirante histoire d’amour.

Juste après la guerre, Hanna, conductrice de tram trentenaire, initie à la volupté un ado épris de littérature. Des années plus tard, Michael découvre que son ex-maîtresse est accusée au procès d’anciennes SS gardiennes de camps de concentration.

Dans la peau de Hanna, Kate Winslet (Oscar de la meilleure actrice) associe une métamorphose hollywoodienne, en vieillissant de trente ans, à un jeu cérébral, explorant avec un minimum de dialogues l’ignorance, la honte, la banalité du mal. Les crimes nazis ne sont que la toile de fond d’une histoire d’amour et de culpabilité, à la résonance collective. Le film n’absout jamais Hanna, mais le regard affolé de Michael nous oblige à voir son humanité.

Tout au long de sa vie, la mémoire nationale percute violemment l’histoire intime de cet Allemand. Que vaut la connaissance charnelle d’une personne au regard de ses actes ? Comment s’accommoder d’avoir aimé un monstre ? Jamais manichéen, d’une sobriété infaillible, le film s’abstient de toute réponse : implacablement, ces questions minées nous sautent à la figure.
THE READER, Stephen Daldry 2008, Kate Winslet, Ralph Fiennes (drame sentimental)@@@ (E)
Un adolescent, Michael Berg, et une femme mystérieuse plus âgée, Hanna Schmitz, ont une liaison amoureuse dans laquelle la lecture tient une part importante, jusqu'à ce que Hanna disparaisse brutalement.

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THE SESSIONS, Ben Lewin 2012, John Hawkes, Helen Hunt (societe)@@


Mark O'Brien, écrivain et poète atteint de la polio, cherche à perdre sa virginité. Paraplégique à vie, il prend contact avec une sexologue pour l'aider dans sa demande et contre toute attente, un lien va se tisser entre les deux.

TELERAMA
L'histoire véridique d'un Américain qui, atteint de la polio dans son enfance, a passé sa vie dans un poumon d'acier, et qui décide, à 38 ans, de perdre sa virginité. Il engage pour cela une « assistante sexuelle » — sex surrogate, un job inconnu chez nous.
Le réalisateur pose un regard franc et presque candide sur ces sessions, séances d'initiation menées avec le sérieux de n'importe quelle thérapie. Avec délicatesse, tendresse et humour, aussi. Un ­registre où les comédiens apportent énormément. Helen Hunt compose un personnage de femme désinhibée, préoccupée de mettre en pratique son savoir, et finalement un peu chamboulée dans ses émotions. Face à elle, l'acteur John Hawkes déploie beaucoup d'esprit dans son rôle de handicapé, en évitant la ­performance. L'ensemble est juste et ­généreux. — Frédéric Strauss
THE SESSIONS, Ben Lewin 2012, John Hawkes, Helen Hunt (societe)@@ (E)
Mark O'Brien, écrivain et poète atteint de la polio, cherche à perdre sa virginité. Paraplégique à vie, il prend contact avec une sexologue pour l'aider dans sa demande et contre toute attente, un l ...

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THE SHAMELESS, Konstantin Bojanov 2024 (societe)@@


Nadira s'échappe, au milieu de la nuit, d'un bordel de Delhi après avoir poignardé à mort un policier abusif. Elle trouve refuge temporairement dans une communauté de travailleuses du sexe Devadasi du Sud de l'Inde, où elle prend le nom indien de Renuka. Elle y tombe amoureuse de Devika, une jeune fille de 17 ans émotionnellement fragile. Sa rencontre avec Renuka va pousser Devika à affronter sa mère et à se rebeller contre l'institution séculaire et oppressive des consécrations religieuses.

"The Shameless" est le nouveau film du réalisateur bulgare de "Avé", Konstantin Bojanov. Film indien percutant, aussi chaleureux dans les couleurs qu’il arbore (les teintes rouges du bordel d’où le personnage s’enfuit, les couleurs chaudes de la nuit…) que glacial dans le traitement dont font l’objet les deux femmes dont la complicité va ici se développer au fil du récit. Incarnée avec puissance par Anasuya Sengupta, Renuka est une figure de femme indépendante, qui malgré son métier, aspire à se passer des hommes, introduisant ici le sujet encore tabou en Inde de l’homosexualité, la naissance d’une idylle entre les deux femmes déclenchant des réactions violentes de la part de la communauté comme des proches.

Au-delà de ce sujet, c’est en réalité la place de la femme, comme marchandise que l’on exploite, qui fait l’objet de toutes les maltraitances, et que même la famille vend au futur mari le plus offrant, qui est ici traité. La manière dont la jeune Devika, interprétée avec délicatesse par Omara Shetty, a tenté d’éviter un mariage arrangé est de ce point de vue hautement significative et fait froid dans le dos. En choisissant une tonalité proche du thriller, Konstantin Bojanov insuffle une certaine fièvre à cette tentative d’échappée d’un monde dominé par les hommes, sous l’ombre du contrôle social et d’une police et de politiques corrompus, et où des visions éprouvantes (les draps envahis peu à peu par le sang...) viennent rajouter au malaise. Une histoire résolument sombre et désenchantée qui vise à mieux souligner la nécessité d’émancipation de la femme.
Olivier Bachelard

TELERAMA
THE SHAMELESS, Konstantin Bojanov 2024 (societe)@@ (E)
Nadira s'échappe, au milieu de la nuit, d'un bordel de Delhi après avoir poignardé à mort un policier abusif. Elle trouve refuge temporairement dans une communauté de travailleuses du sexe Devadasi du Sud ...

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THE SLEEPING DICTIONNARY, Guy Jenkin 2003, Hugh Dancy, Jessica Alba, Brenda Blethyn, Emily Mortimer, Bob Hoskins (film e)@@


Dans la Malaisie des années 20, une liaison se développe entre une belle indigène et un jeune colonisateur britannique.
THE SLEEPING DICTIONNARY, Guy Jenkin 2003, Hugh Dancy, Jessica Alba, Brenda Blethyn, Emily Mortimer, Bob Hoskins@@ (E)
Dans la Malaisie des années 20, une liaison se développe entre une belle indigène et un jeune colonisateur britannique. ...

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THE SOCIAL NETWORK (Facebook) David Fincher 2010, Jesse Eisenberg, Andrew Garfield (mini)@@


Une soirée bien arrosée d'octobre 2003. Mark Zuckerberg, un étudiant qui vient de se faire plaquer par sa petite amie, pirate le système informatique de l'Université de Harvard pour créer une base de données de toutes les filles du campus. Le succès est instantané : l'information se diffuse à la vitesse de l'éclair et le site devient viral, détruisant tout le système de Harvard et générant une controverse sur le campus. C'est pourtant à ce moment que naît ce qui deviendra Facebook.
THE SOCIAL NETWORK (Facebook) David Fincher 2010, Jesse Eisenberg, Andrew Garfield (histoire bio)@@ (E)
Une soirée bien arrosée d'octobre 2003. Mark Zuckerberg, un étudiant qui vient de se faire plaquer par sa petite amie, pirate le système informatique de l'Université de Harvard pour créer une base d ...

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THE SPACEWALKER, Dmitry Kiselev 2017, Konstantin Khabenskiy, Evgeniy Mironov@@


Mars 1965. En pleine guerre froide, les États-Unis et l'Union soviétique rivalisent pour la suprématie dans la conquête spatiale. Tous les risques sont pris afin d'envoyer le premier homme flotter dans l'espace.
THE SPACEWALKER, Dmitry Kiselev 2017, Konstantin Khabenskiy, Evgeniy Mironov (espace)@@ (E)
Mars 1965. En pleine guerre froide, les États-Unis et l'Union soviétique rivalisent pour la suprématie dans la conquête spatiale. Tous les risques sont pris afin d'envoyer le premier homme flotter dans l'espace. ...

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THE TOURIST, Florian Henckel 2010, Angelina Jolie, Johnny Depp (aventure)@@


Un professeur de mathématiques, nommé Frank Tupelo, décide de voyager en Europe parce qu'il a le coeur brisé.
THE TOURIST, Florian Henckel 2010, Angelina Jolie, Johnny Depp (aventure)@@ (E)
Un professeur de mathématiques, nommé Frank Tupelo, décide de voyager en Europe parce qu'il a le coeur brisé. ...

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THE TREE OF LIFE, Terence Malik 2011, Brad Pitt, Jessica Chastain, Sean Penn (conte)@@@


Architecte à succès, marié et père d'un enfant, Jack, la cinquantaine, semble las de l'existence. Plus fortes et plus vivantes que son morne présent, les images de son enfance à Waco, Texas, dans les années 1950, lui reviennent. Le voici enfant, aîné rebelle et taciturne de trois garçons, jouant dans la lumière radieuse de l'été. L'ordre règne dans leur grande maison ouverte sur la nature.
THE TREE OF LIFE, Terence Malik 2011, Brad Pitt, Jessica Chastain, Sean Penn (conte)@@@ (E)
Architecte à succès, marié et père d'un enfant, Jack, la cinquantaine, semble las de l'existence. Plus fortes et plus vivantes que son morne présent, les images de son enfance à Waco, Texas, dans le ...

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THE UNBEARABLE LIGHTNESS OF BEING, Daniel Day-Lewis 1988, Juliette Binoche, Lena Olin (societe sentimental)@@


Prague, 1968. Tomas, brillant neurochirurgien, collectionne les conquêtes. Il couche régulièrement avec Sabina, une artiste avec laquelle il s'entend bien sexuellement et intellectuellement. De passage en province, il remarque Tereza, une jeune femme fougueuse et presque ingénue, qui tombe sous son charme. Un beau jour, elle débarque à Prague et s'installe chez lui. Les deux tourtereaux se marient. Tomas n'en cesse pas moins de la tromper, ce que la jeune femme supporte mal.

TELERAMA
L'adaptation du succès de librairie de Milan Kundera n'est pas une fresque historique. L'Histoire entre par la force au coeur des vies privées, fleurit avec le printemps de Prague, déboule avec les chars. Les vagabondages sexuels, les liens d'amour qui se tissent et se défont symbolisent la tentative d'envol, d'insouciance de tout un peuple. Cette « insoutenable légèreté » qui, inexorablement, échoue. Tomas, le papillon, s'attache à Tereza et choisit la gravité. Tereza est le ­témoin impuissant de l'écrasement de son pays. Seule Sabina, qui s'exile, trouve la liberté. Mais au prix de la solitude. Le film est à l'image de ses trois personnages, interprétés par un trio d'acteurs formidables : terriblement pessimiste, mais ­séducteur et léger.
THE UNBEARABLE LIGHTNESS OF BEING, Daniel Day-Lewis 1988, Juliette Binoche, Lena Olin (societe sentimental)@@ (E)
Prague, 1968. Tomas, brillant neurochirurgien, collectionne les conquêtes. Il couche régulièrement avec Sabina, une artiste avec laquelle il s'entend bien sexuellement et intellectuellement. De passage en province, il re ...

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THE WAVE, Roar Uthaug 2015, Joner Kristoffer, Ane Dahl (catastrophe)@


Après plusieurs années à surveiller la montagne qui surplombe le fjord où il habite, Kristian, scientifique, s'apprête à quitter la région avec sa famille. Quand un pan de montagne se détache et provoque un Tsunami, il doit retrouver les membres de sa famille et échapper à la vague dévastatrice. Le compte à rebours est lancé.

TELERAMA
Dans les décors splendides d’un fjord norvégien, un tsunami menace... Une grosse vague nordique se roulant dans le kitsch du film catastrophe... Sympathique.

Dans les décors splendides d'un fjord, le réalisateur norvégien se risque à un cinéma hollywoodien, promesse de sensations fortes : sous l'effet du changement climatique, les montagnes pourraient s'affaisser, déclencher un raz-de-marée...

En jouant avec cette menace, Roar Uthaug crée un suspense crédible. Mais il retombe, peu à peu, sur tous les artifices du film catastrophe, kitsch compris. Cette grosse vague nordique a seulement l'attrait des aventures exotiques, chaotiques et... sympathiques.

Géologue expérimenté, Kristian travaille à la surveillance des montagnes instables qui surplombent le vaste fjord où est établi son petit village norvégien. Sur le point de quitter son poste et la région avec toute sa famille, il découvre la veille de son déménagement des signaux étranges émanant des montagnes. Des indices de changements géologiques qui inquiètent Kristian et lui font pressentir une catastrophe imminente. Décidé à retarder son départ malgré l'impatience de ses proches et les doutes de ses collègues, il constate bientôt que ses intuitions étaient justes. La montagne risque de s'effondrer et de provoquer un tsunami dans le bras de mer qui borde le village...
THE WAVE, Roar Uthaug 2015, Joner Kristoffer, Ane Dahl (catastrophe)@@ (E)
Après plusieurs années à surveiller la montagne qui surplombe le fjord où il habite, Kristian, scientifique, s'apprête à quitter la région avec sa famille. Quand un pan de montagne se dé ...

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THERE WILL BE BLOOD, Paul Thomas Anderson 2007, Daniel Day-Lewis, Paul Dano (societe)@@@


Daniel Plainview décide d'aller tenter sa chance et part avec son fils à Little Boston, une petite ville californienne abondante en pétrole. Dans cet endroit perdu où chacun lutte pour survivre et où l'unique distraction est l'église animée par le charismatique prêtre Eli Sunday, Plainview et son fils voient le sort leur sourire. Jusqu'à ce que les tensions s'intensifient, les conflits éclatent et les liens entre père et fils soient mis en péril par la corruption.

TELERAMA
Au début du XXᵉ siècle, l’ascension et la chute d’un magnat du pétrole. Grand film romanesque et satire féroce du pouvoir à l’américaine : le fric contre la foi.

Durant de longues minutes, il n’y a pas de dialogues. Rien que des bruits : de pelles, de pioches qui creusent le sol à la recherche de l’or. Puis de l’or noir. Bruits, souffles, ahanements. Stridences, aussi, qui composent l’une des plus belles musiques de film de ces dernières années (signée Jonny Greenwood, de Radiohead)…

Le film, magistral, est une fresque intimiste. Un duel où s’affrontent deux Julien Sorel américains, face à leurs « rouge et noir » à eux : l’or et la foi. D’un côté, un self-made-man à l’ambition forcenée et à la paranoïa insidieuse (Daniel Day-Lewis, le seul comédien suffisamment génial, actuellement, pour nous persuader qu’en faire trop c’est encore pas assez). De l’autre, un être hâve, pâle, malingre, effacé (Paul Dano), qui, pour la gloire de Dieu, s’empare de l’âme de ses ouailles à coups de sermons et d’exorcismes. Entre capitalisme et Eglise, c’est une lutte à mort. Entre ces deux fous, la violence circule comme le sang dans les veines. Elle leur est si naturelle qu’on dirait qu’elle les vivifie…

Pour ce film, Anderson a changé de style. Les plans-séquences à la Ophuls de Boogie Nights ont cédé la place à des travellings intenses et secs, qui évoquent plutôt le Stroheim des Rapaces. Intense, rageur, magnifique…
THERE WILL BE BLOOD, Paul Thomas Anderson 2007, Daniel Day-Lewis, Paul Dano (societe)@@@ (E)
Daniel Plainview décide d'aller tenter sa chance et part avec son fils à Little Boston, une petite ville californienne abondante en pétrole. Dans cet endroit perdu où chacun lutte pour survivre et où l'uni ...

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TIRAILLEURS, Mathieu Vadepied 2022, Omar Sy (histoire guerre)@@


1917. Bakary Diallo s'enrôle dans l'armée française pour rejoindre Thierno, son fils de 17 ans, qui a été recruté de force. Envoyés sur le front, père et fils vont devoir affronter la guerre ensemble. Galvanisé par la fougue de son officier qui veut le conduire au coeur de la bataille, Thierno va s'affranchir et apprendre à devenir un homme, tandis que Bakary va tout faire pour l'arracher aux combats et le ramener sain et sauf.

TELERAMA
Un film de guerre aux visions à la fois marquantes et intimistes, attachantes, pour un récit historique nouveau. Les fameux tirailleurs sénégalais de la Première Guerre mondiale ont longtemps été des figures naïves, entourées d’une affection paternaliste condescendante. À cette image arrangeante, le premier film de Mathieu Vadepied répond d’emblée par une vision marquante. Une rafle sous le soleil africain : en 1917, le jeune Thierno (Alassane Diong) est capturé par des gendarmes, puis envoyé jusqu’en France, dans les tranchées de l’Est. Son père, Bakary (Omar Sy), décide de le suivre, en se donnant pour mission de le sauver.

Comme ces personnages déracinés, on peut être désorienté par cette guerre où l’on parle surtout la langue peule, où trafics en tous genres et sales coups se multiplient sauvagement. Dans ce chaos de l’Histoire en marche, Tirailleurs puise la matière d’un conte impressionniste, qui parle d’abandon, d’hommes qui cherchent leur place, leur rôle. Bakary s’accroche au rêve d’une fuite possible, Thierno vise bientôt une carrière militaire. Pour le père comme pour le fils, il s’agit de rester quelqu’un là où ils ne sont plus rien ni personne. Avec un Omar Sy toujours aussi généreux et soucieux, on le sent, de rendre ce passé très vivant, le film réussit à être instructif en nous faisant partager ce que les personnages ressentent. Un travail de mémoire nouveau s’accomplit ainsi, dont l’importance est soulignée à juste titre dans les derniers plans.
TIRAILLEURS, Mathieu Vadepied 2022, Omar Sy (histoire guerre)@@ (E)
1917. Bakary Diallo s'enrôle dans l'armée française pour rejoindre Thierno, son fils de 17 ans, qui a été recruté de force. Envoyés sur le front, père et fils vont devoir affronter la g ...

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TOMB RAIDER, Roar Uthaug 2018, Alicia Vikander, Dominic West


Lara Croft, 21 ans, n'a ni projet, ni ambition : fille d'un explorateur excentrique porté disparu depuis sept ans, cette jeune femme rebelle et indépendante refuse de reprendre l'empire de son père. Convaincue qu'il n'est pas mort, elle met le cap sur la destination où son père a été vu pour la dernière fois : la tombe légendaire d'une île mythique au large du Japon. Le voyage se révèle des plus périlleux et il lui faudra affronter d'innombrables ennemis et repousser ses propres limites.

TELERAMA
Les deux précédentes transpositions du jeu vidéo, avec Angelina Jolie, réalisées par Simon West, en 2001, puis par Jan de Bont, en 2003, manquaient d’une vision, s’embourbant dans des intrigues paranormales et un ésotérisme de bazar. Ce redémarrage peut se voir comme une variation contemporaine sur le mythe d’Orphée et Eurydice. Persuadée que son explorateur de père, disparu depuis sept ans, est encore en vie, la jeune Lara Croft (Alicia Vikander) s’embarque pour une île funéraire du Japon, sorte d’antichambre de l’Enfer.
Très impliquée physiquement, l’actrice encaisse les coups, les contusions, les blessures durant ses affrontements, suffocants et souvent au corps-à-corps, avec les mâles pilleurs de tombes menés par Walton Goggins (« gueule » vue dans les séries The Shield et Justified). Par son sens de l’action, le cinéaste en fait une héroïne plus tangible et plus incarnée que ne l’était la version Angelina Jolie, très poupée de cire, tout en rendant hommage aux origines vidéoludiques de la franchise — la scène, quasi absurde, de l’épave d’avion perchée en haut d’une cascade, plateforme qui n’en finit plus de s’écrouler.
En 2015, Roar Uthaug signait The Wave, film catastrophe norvégien recommandable, dans lequel un géologue, après avoir échappé à un tsunami en se réfugiant sur les hauteurs d’un fjord, retournait en contrebas à la recherche de sa famille. C’était, déjà, un voyage au royaume des morts.
TOMB RAIDER, Roar Uthaug 2018, Alicia Vikander, Dominic West (aventure jeunesse)@@ (E)
Lara Croft, 21 ans, n'a ni projet, ni ambition : fille d'un explorateur excentrique porté disparu depuis sept ans, cette jeune femme rebelle et indépendante refuse de reprendre l'empire de son père. Convaincue qu'il n'e ...

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TONI ERDMANN, Maren Ade 2016, Sandra Muller, Peter Simonishek (societe)@@


Ines, quadragénaire aux nerfs d'acier, est l'une des brillantes associées d'une société allemande installée à Bucarest. Sa vie bascule quand elle voit débarquer son père, Winfried, sexagénaire excentrique et farceur. L'homme, qui ne s'est jamais trop pris au sérieux, surprend régulièrement sa fille, très investie dans son travail. Winfried s'est par ailleurs créé un personnage, appelé Toni Erdmann, et invente des fictions qu'il impose à sa fille et à son entourage professionnel. Ines est rapidement excédée par ce père encombrant qui sème la zizanie dans sa vie bien organisée et lui fait honte... Sa vie parfaitement organisée ne souffre pas le moindre désordre, jusqu'à ce que son père lui pose la question "es-tu heureuse?"

TELERAMA
La farce, émouvante par son auscultation du lien père/fille, réserve jusqu’au bout des surprises. Dont ce grand moment burlesque à forte teneur symbolique où Ines, incapable de retirer sa robe trop moulante, tente de s’extraire de son corset oppressant : on assiste là, ni plus ni moins, à la métamorphose d’une femme sortant de sa chrysalide.

Une femme d’affaires psychorigide, installée à Bucarest, voit son guignol de père bouleverser sa vie. Charge loufoque contre le libéralisme triomphant. Allemande de 37 ans expatriée à Bucarest, Ines est consultante financière. À la veille d’une négociation délicate, elle n’apprécie pas l’arrivée de son père, un boute-en-train négligé qui jaillit, tel un diable de sa boîte, au beau milieu du hall de son entreprise roumaine, affublé d’une perruque informe couleur prune et d’un dentier postiche. Il va perturber, révéler le cirque ambiant, celui des convenances sociales et du libéralisme triomphant… À travers lui, Maren Ade nous fait décoller du réel, tout en nous parlant du monde contemporain, et nous embarque vers des régions insoupçonnées, loin des divers carcans qui entravent chacun de nous.



TONI ERDMANN, Maren Ade 2016, Sandra Muller, Peter Simonishek (societe)@@ (E)
Ines, quadragénaire aux nerfs d'acier, est l'une des brillantes associées d'une société allemande installée à Bucarest. Sa vie bascule quand elle voit débarquer son père, Winfried, sex ...

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TOP GUN, Tony Scott, Tom Cruise, Kelly Mac Gillis@@


Pete Maverick Mitchell, un jeune prodige du pilotage peu apprécié par sa hiérarchie, rejoint la très réputée école de l'aéronavale américaine, Top Gun, pour perfectionner ses techniques de combat aérien. Tous les étudiants concourent pour le titre de meilleur pilote.
TOP GUN, Tony Scott, Tom Cruise, Kelly Mac Gillis (espace)@@ (E)
Pete Maverick Mitchell, un jeune prodige du pilotage peu apprécié par sa hiérarchie, rejoint la très réputée école de l'aéronavale américaine, Top Gun, pour perfectionner ses te ...

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TORI ET LOKITA, freres Dardenne


Deux adolescents ont fui l'Afrique de l'Ouest et se sont retrouvés en Belgique. La dure réalité de la vie de réfugié rapproche Tori et Lokita. Ensemble, ils essaient de se construire une vie de frère et sœur et c'est ainsi qu'ils ont commencé à s'aimer. Cependant, il est difficile d'obtenir un permis de séjour.

TELERAMA
Ayant fui l’Afrique, une adolescente et un petit garçon doivent tout affronter. Jean-Pierre et Luc Dardenne racontent leurs épreuves avec une empathie exemplaire. Les frères Dardenne signent un film sous tension qui nous saisit et nous ouvre les yeux.

Elle suffoque, Lokita. Comme si elle avait tout le temps un couteau sous la gorge. Sur les routes de l’exil, cette adolescente a aidé le petit Tori, qui devait quitter un pays où il était persécuté. Il a eu le droit de rester en Belgique, mais pas Lokita. Maintenant, elle doit tout affronter. La Justice, qui veut l’expulser. Un homme menaçant qui lui fait vendre de la drogue et exige des faveurs sexuelles contre quelques dizaines d’euros en plus. Le passeur, qui réclame son dû et la rackette, et sa propre mère, qui l’accuse, au téléphone, de garder ce qu’elle gagne au lieu de lui envoyer. Lokita n’a aucun droit, elle n’est là que pour servir les intérêts de tous.

Avec leur mise en scène taillée dans le vif, les Dardenne donnent une vérité palpable à la prison de l’adolescente. D’un plan à l’autre, la pression ne retombe pas, aucun espace de liberté n’existe. Seul Tori parvient à créer la sienne : il va et vient, passe partout, débrouillard comme tous les gamins. À travers lui, l’enfance se rappelle à un monde où elle ne signifie plus rien. La loi du plus fort et l’exploitation du plus faible ont éradiqué l’innocence, la tendresse. Lesquelles subsistent entre Tori et Lokita, comme un trésor de contrebande, une solidarité magnifique et cependant menacée dans une vie qui les expose au pire. Leur souffrance est montrée pudiquement, exprimée à mi-voix, parce qu’elle ne fait aucun bruit et demeure invisible dans un monde qui ne veut rien entendre ni voir. Alors, heureusement que les Dardenne sont là. Lucides et courageux, ils signent un de leurs films les plus forts.

SYNOPSIS
Après avoir fui leur Afrique natale, Tori et Lokita tentent de se faire une place dans leur pays d'accueil, la Belgique. Malgré tous leurs efforts, ils ne parviennent pas à se sortir du cercle vicieux dans lequel ils sont enfermés, victimes du réseau qui les a fait venir de manière clandestine. En effet, si Tori parvient à rapidement régulariser sa situation, ce n'est pas le cas de sa grande soeur. Piégée, celle-ci doit accepter diverses tâches imposées par des hommes peu scrupuleux, notamment du trafic de drogue. Désireux d'aider Lokita, Tori finit lui aussi par céder aux sirènes de cet argent, au premier abord facile...

TORI ET LOKITA, freres Dardenne 2022 (societe racisme)@@@ (E)
Deux adolescents ont fui l'Afrique de l'Ouest et se sont retrouvés en Belgique. La dure réalité de la vie de réfugié rapproche Tori et Lokita. Ensemble, ils essaient de se construire une vie de frèr ...

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TOUCHEES, Alexandra Lamy 2021, Melanie Doutey, Claudia Tagbo, Chloe Jouannet (sport violences sexuelles)@@


Lucie vient d'emménager à Anduze avec son fils Léo pour s'éloigner de son ex-mari violent. Dans l'espoir de se reconstruire, elle s'inscrit à une thérapie basée sur l'escrime proposée par une association locale. Là, elle rencontre d'autres femmes victimes de violences sexuelles et noue une amitié sincère avec Tamara et Nicole. Petit à petit, les participantes retrouvent confiance en elles. Lorsque l'ex-mari de Lucie refait surface, elle n'est plus seule pour affronter ses peurs et son passé.

TELERAMA
Pour son tout premier film en tant que réalisatrice, l’actrice Alexandra Lamy adapte la bande dessinée Touchées, de Quentin Zuttion, mise en lumière d’un sujet des plus sensibles : les violences faites aux femmes. On retrouve le même trio d’héroïnes : Lucie (Mélanie Doutey, dans un rôle intense), qui a fui un mari violent, Nicole (Claudia Tagbo), murée dans la solitude après un viol, et Tamara (Chloé Jouannet), dont le trauma de l’inceste se mue en agressivité. Toutes les trois se rencontrent, s’apprivoisent puis s’épaulent dans un centre où la thérapie est basée sur la pratique de l’escrime. Une manière de réapproprier son corps et ses peurs. Auprès d’elles, Éva, la psy bienveillante (convaincante Andréa Bescond), accueille pétages de plombs et crises de larmes.
Parfois alourdi par des scènes un peu poussives – comme celle où Tamara boit seule lors d’une soirée d’angoisse –, Touchées aborde avec justesse la multitude d’épreuves surmontées par les victimes avant une possible reconstruction : l’importance de porter plainte, le déni des membres de la famille, la culpabilité. Un film d’utilité publique, qui n’omet pas de rappeler le pire : les violences intrafamiliales peuvent aussi tuer.


TOUCHEES, Alexandra Lamy 2021, Melanie Doutey, Claudia Tagbo, Chloe Jouannet (sport violences sexuelles)@@@ (E)
Lucie vient d'emménager à Anduze avec son fils Léo pour s'éloigner de son ex-mari violent. Dans l'espoir de se reconstruire, elle s'inscrit à une thérapie basée sur l'escrime proposée ...

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TOUS EN SCENE 2, Garth Jennings 2021 (animation jeunesse)@


Dans le nouveau théâtre Moon, la troupe interprète sa version musicale d'Alice au pays des merveilles. Buster Moon tient à avoir l'avis de Suki Lane. Elle est celle qui décide quels talents peuvent auditionner devant Jimmy Crystal, grand producteur de spectacles à Redshore City. Pour elle, le niveau n'est pas suffisant et l'insistance de Buster Moon n'y fait rien.Remotivé par Nana Noodleman, le koala rassemble ses artistes et part infiltrer les auditions.

TELERAMA
La troupe du koala mélomane affronte un loup blanc roi du show-biz ! On retrouve avec joie cette drôle de ménagerie et son univers de chansons pop-rock.

En remplaçant les candidats de The Voice par des animaux chanteurs dans un dessin animé mille fois plus distrayant que le fameux programme télé, Tous en scène avait fait un triomphe en 2017. Cette suite, encore plus drôle, voit le koala rêveur Buster Moon prendre d’assaut l’empire du show-business, une multinationale du divertissement gérée par un loup blanc aux dents longues ! Pour faire entendre leur voix dans l’usine à tubes, les artistes sincères qu’emmène avec lui Buster Moon vont être obligés de jouer la comédie…

Le bras de fer entre l’industrie musicale et le chant comme passion nous transporte dans la jungle familière de la création, où la ménagerie de Tous en scène a naturellement sa place. Le réalisateur Garth Jennings possède un don de portraitiste animalier – il s’est même glissé avec bonheur dans le personnage le plus fou de tous, la lézarde écervelée Miss Crawly, dont il dit les répliques.

Produit par le studio qui a lancé les Minions, le film reprend une esthétique désormais éprouvée : beaucoup de couleurs, un univers visuel presque clinquant, mais, dans le détail, des jolies idées à foison et un superbe travail sur les émotions. Musicalement, cette suite gagne aussi en contrastes, avec des hits imparables mais aussi des perles rares, comme Holes, de Mercury Rev, ou le morceau du Steve Miller Band Abracadabra. Le mot clé d’un tour de chant magique.
TOUS EN SCENE 2, Garth Jennings 2021 (animation jeunesse)@@ (E)
Dans le nouveau théâtre Moon, la troupe interprète sa version musicale d'Alice au pays des merveilles. Buster Moon tient à avoir l'avis de Suki Lane. Elle est celle qui décide quels talents peuvent audition ...

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TOUS EN SCENE, Garth Jennings 2016, voix de Patrick Bruel, Jenifer Bartoli (animation jeunesse)@@


Buster Moon est un élégant koala, directeur d'une salle de théâtre dont les années de gloire passées commencent à tomber dans l'oubli. Buster est un éternel optimiste, et peut-être un peu fripouille. Il aime son théâtre plus que tout et fera le maximum pour le préserver. Une chance se présente à lui : organiser le plus grand concours de chant au monde. Cinq candidats se retrouvent en tête : une souris, un éléphant, un porc-épic, un cochon, et un gorille. Ils espèrent tous changer leur vie.

TELERAMA
Ado éléphante, jeune porc-épic révoltée ou gorille en rupture participent à un concours de chant façon télé-crochet. Humour, énergie : une réussite.
Les réalisateurs, Christophe Lourdelet et Garth Jennings, mettent littéralement en scène des personnages aussi drôles qu’attachants, tous passionnés par la musique… Universal Pictures - Illumination Entertainment - Hammer & Tongs

Champion du divertissement, le studio Illumination Entertainment fabrique avec une régularité de métronome des succès du cinéma d’animation, de Moi, moche et méchant aux Minions. Avec son histoire de concours de chant qui surfe sur la vogue de programmes télé comme The Voice, Tous en scène a été entièrement pensé pour décrocher le gros lot au box-office. Mais au-delà de la stratégie marketing, le charme saute aux yeux. Ceux du petit koala Buster Moon ­s’illuminent quand d’autres animaux ­viennent chanter sur la scène de son théâtre, au bord de la faillite. Ce regard émerveillé devient aussi le nôtre.

La réussite de Tous en scène réside dans l’art de faire exister, en deux temps, trois mouvements, des personnages simples, attachants et drôles et qu’on n’a aucun mal à croire passionnés par la musique. Une grande ado éléphante qui a le trac et, derrière le micro, ne sait plus où se mettre. Une jeune porc-épic en révolte rock. Un ­gorille qui rompt avec sa meute, embarquée dans des cambriolages, pour entonner du Elton John. Ou bien encore, dans la famille cochon, une maman qui jongle avec ses vingt-cinq cochonnets et son envie de réussir dans la chanson. Pour les croquer tous, le trait est énergique et familier, comme les airs que chacun reprend, Bad ­Romance, de Lady Gaga, ou My way, de ­Sinatra…

En misant sur le plaisir enfantin de cette musique entraînante, le réalisateur nous parle de trouver sa voix et sa voie, de la joie d’être soi-même, star ou pas. Le message est aussi mignon que Buster Moon le koala.
TOUS EN SCENE, Garth Jennings 2016, voix de Patrick Bruel, Jenifer Bartoli (animation jeunesse)@@ (E)
Buster Moon est un élégant koala, directeur d'une salle de théâtre dont les années de gloire passées commencent à tomber dans l'oubli. Buster est un éternel optimiste, et peut-êtr ...

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TOUS LES SOLEILS, Philippe Claudel 2011, Stefano Accorsi, Lisa Cipriani, Neri Marcorè (sentimental)@@@


Alessandro est un professeur italien de musique baroque qui vit à Strasbourg avec Irina, sa fille de 15 ans, en pleine crise, et son frère Crampone, un gentil fou anarchiste qui ne cesse de demander le statut de réfugié politique depuis que Berlusconi est au pouvoir.

Parfois, Alessandro a l'impression d'avoir deux adolescents à élever, alors qu'il ne se rend même pas compte qu'il est lui-même démuni face à l’existence. Voulant être un père modèle, il en a oublié de reconstruire sa vie amoureuse, d'autant plus qu'il est entouré d'une bande de copains dont la fantaisie burlesque l'empêche de se sentir seul.

Mais au moment où sa fille découvre les premiers émois de l’amour, sans qu’il s’y attende, tout va basculer pour Alessandro…

Alessandro est un professeur italien de musique qui vit à Strasbourg avec sa fille de 15 ans, en pleine crise, et son frère, un gentil fou anarchiste. Parfois, Alessandro a l'impression d'avoir deux adolescents à élever, alors qu'il ne se rend même pas compte qu'il est lui-même démuni face à l'existence.

TELERAMA
Strasbourg en ville italienne : c'est l'impression, plaisante, que donne le deuxième film de Philippe Claudel. Après un drame de femmes, Il y a longtemps que je t'aime, il opte pour une fantaisie au masculin. Alessandro est italien, veuf et prof de musique. Un type craquant incarné par Stefano Accorsi, tantôt drôle, tantôt mélancolique. Autour de lui : des potes insouciants, sa fille de 15 ans en crise, et un attachant et insupportable frère anar qui vit à ses crochets. Toute la journée en peignoir, ce trublion en chambre fait des gnocchis et demande l'asile politique tant il vomit Berlusconi.

Philippe Claudel rend un hommage modeste et enjoué à la ­comédie italienne, aux films de copains façon Yves Robert et à... la tarantelle, danse traditionnelle qui rythme ce sympathique feel good movie. — Guillemette Odicino
TOUS LES SOLEILS, Philippe Claudel 2011, Stefano Accorsi, Lisa Cipriani, Neri Marcorè (sentimental)@@@ (E)
Alessandro est un professeur italien de musique baroque qui vit à Strasbourg avec Irina, sa fille de 15 ans, en pleine crise, et son frère Crampone, un gentil fou anarchiste qui ne cesse de demander le statut de réfugi& ...

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TOUT CE QU IL ME RESTE DE LA REVOLUTION, Judith Davis 2018, Claire Dumas, Melanie Destel (societe)@@


Angèle, une jeune architecte, vient d'être licenciée. Elle est mécontente d'avoir été remerciée par des "patrons de gauche" et elle est en colère car ses idéaux ne correspondent pas à la société actuelle, trop brutale. Elle décide de créer un groupe d'expression collective, évitant les chefs et les fonctionnements d'un parti politique, qui accueille tous ceux qui essaient de changer le monde. En attendant, elle en veut à sa mère qui a délaissé depuis longtemps son discours militant. Seul son père, chez qui elle retourne vivre, est resté fidèle à ses idéaux anti-capitalistes. Elle rencontre le lumineux Saïd, qui lui apporte un peu d'apaisement...

TELERAMA
L’échec de ses parents soixante-huitards à changer le monde n’en finit pas de révolter Angèle. Un premier film drôle, aux dialogues percutants
Comment parler des illusions marxistes, léninistes ou encore maoïstes qui se sont cassé la gueule ? En râlant ! Dans cette surprenante comédie romantico-politique, la réalisatrice incarne elle-même Angèle, jeune architecte en rage contre tout et tout le monde, humains comme distributeurs automatiques de billets. Elle tente de compenser l’échec des idéologies parentales : papa n’a pas bougé d’un iota depuis qu’il distribuait L’Humanité, et maman, la pasionaria, s’est volatilisée pour s’installer à la campagne.

La première colère d’Angèle épingle de manière hilarante tous les ex-soixante-huitards devenus des petits patrons, qui parlent avec les mêmes éléments de langage que Pôle emploi. Le langage est justement l’une des forces du film, qu’il soit vide de sens ou gorgé d’espoir. Ainsi, le beau-frère d’Angèle débite des mantras néolibéraux avec une assurance qui cache un violent malaise. Et le jeune instituteur qui court après elle cite Howl, le poème d’Allen Ginsberg…

Ce premier long métrage, adapté d’un spectacle du collectif L’Avantage du doute, prône sans cesse le mouvement, y compris par sa mise en scène énergique. Hériter du rêve de changer le monde est une malédiction, mais aussi une irrésistible incitation à tracer sa propre voie, citoyenne et sentimentale, toujours au contact des autres. De ce film revigorant, on retiendra, d’abord, le mot « collectif ».

TOUT CE QU IL ME RESTE DE LA REVOLUTION, Judith Davis 2018, Claire Dumas, Melanie Destel (societe)@@ (E)
Angèle, une jeune architecte, vient d'être licenciée. Elle est mécontente d'avoir été remerciée par des "patrons de gauche" et elle est en colère car ses idéaux ne corr ...

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OUT CE QUI BRILLE Géraldine Nakache 2009, Géraldine Nakache, Leila Bekthi@@


Ely et Lila sont comme deux soeurs. Elles se connaissent depuis l'enfance, partagent tout et rêvent ensemble d'une autre vie. Elles vivent dans la même banlieue, à dix minutes de Paris. Aujourd'hui, Ely et Lila ne veulent plus être à dix minutes de leurs vies. De petites embrouilles en gros mensonges, elles vont tout faire pour essayer de pénétrer un monde qui n'est pas le leur où tout leur semble possible.
TOUT CE QUI BRILLE Géraldine Nakache 2009, Géraldine Nakache, Leila Bekthi (societe)@@ (E)
Ely et Lila sont comme deux soeurs. Elles se connaissent depuis l'enfance, partagent tout et rêvent ensemble d'une autre vie. Elles vivent dans la même banlieue, à dix minutes de Paris. Aujourd'hui, Ely et Lila ne veulent ...

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TOUT DE SUITE MAINTENANT, Pascal Bonitzer 2015,Isabelle Huppert, Vincent Lacoste, Lambert Wilson, Jean-Pierre Bacri (societe)@@


Nora, jeune trentenaire, a décroché un emploi intéressant dans la haute finance. Barsac, son nouveau patron, lui révèle qu'il a travaillé avec Serge, son père. La jeune femme, qui se demande si elle n'a pas été engagée à cause de son nom, cache la vérité à ce dernier, reconverti dans la recherche. Serge est un homme acariâtre qui lui mène la vie dure. Ambitieuse, Nora gravit les échelons et finit par rencontrer Solveig, visiblement malheureuse dans son mariage avec Barsac. Celui-ci l'envoie négocier un gros contrat, avec Xavier, un jeune homme d'origine modeste qui ne déplaît pas à Maya, la soeur artiste de Nora...

TELERAMA
En plongeant dans l’univers de la haute finance, le réalisateur réussit une satire du monde contemporain, qui met à l’épreuve les idéalistes.

Nora (Agathe Bonitzer), débutante stressée, prend ses fonctions d’analyste financière chez un consultant prestigieux sans connaître la raison principale de son embauche : pour ses deux patrons (Lambert Wilson et Pascal Greggory), elle est d’abord la fille d’un homme (Jean-Pierre Bacri) qu’ils ont bien connu, et humilié, autrefois.

Ambitions professionnelles et passions amoureuses, secrets de famille et conflits de générations : il y aurait de quoi développer une série autour des sept personnages de cette histoire. Les uns brandissent leur morale et souffrent d’un sentiment d’échec ou d’un interminable deuil sentimental. Les autres, à la prospérité arrogante, sont taraudés par la culpabilité. Ces ingrédients de saga, Pascal Bonitzer en tire un film serré et acéré.

Derrière la satire de la haute finance (et, au-delà, du monde contemporain), où l’organigramme change à l’issue de chaque réunion ou presque, il s’agit, constamment, de la confrontation entre les idéalistes et les pragmatiques. Isabelle Huppert joue ainsi un personnage qui a froidement arbitré, jadis, entre les trois hommes de sa vie. Cette femme riche, fragilisée, pleine de haine de soi, mais à l’apparence bizarrement juvénile, donne une clé décisive : il y a toutes sortes de façons de rester fidèle à soi-même. Mais toutes ne se valent pas.

TOUT DE SUITE MAINTENANT, Pascal Bonitzer 2015,Isabelle Huppert, Vincent Lacoste, Lambert Wilson, Jean-Pierre Bacri (societe)@@ (E)
Nora, jeune trentenaire, a décroché un emploi intéressant dans la haute finance. Barsac, son nouveau patron, lui révèle qu'il a travaillé avec Serge, son père. La jeune femme, qui se demande ...

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TOUT L ARGENT DU MONDE, Ridley Scott 2017, Michelle Williams, Mark Wahlberg, Christopher Plummer, Timothy Hutton @@


Rome, 1973. Des hommes masqués kidnappent Paul, le petit-fils de J. Paul Getty, un magnat du pétrole connu pour son avarice, mais aussi l'homme le plus riche du monde. Pour le milliardaire, l'enlèvement de son petit-fils préféré n'est pas une raison suffisante pour qu'il se sépare d'une partie de sa fortune.
TOUT L ARGENT DU MONDE, Ridley Scott 2017, Michelle Williams, Mark Wahlberg, Christopher Plummer, Timothy Hutton (policier)@@ (E)
Rome, 1973. Des hommes masqués kidnappent Paul, le petit-fils de J. Paul Getty, un magnat du pétrole connu pour son avarice, mais aussi l'homme le plus riche du monde. Pour le milliardaire, l'enlèvement de son petit-fil ...

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TOUT LE MONDE AIME JEANNE, Céline Devaux 2022, Laurent Laffitte, Marthe Keller (sentimental)@@


Tout le monde a toujours aimé Jeanne. Aujourd'hui, elle se déteste. Surendettée, elle doit se rendre à Lisbonne et mettre en vente l'appartement de sa mère disparue un an auparavant. À l'aéroport elle tombe sur Jean, un ancien camarade de lycée fantasque et quelque peu envahissant.

TELERAMA
Un premier film attachant, entre blues et fantaisie.

Quelle agilité ! Scénariste, réalisatrice mais aussi dessinatrice, une jeune femme qui jongle avec les talents signe ce premier film où elle nous raconte sur tous les tons et sous toutes les coutures une drôle d’héroïne, jouée par cette drôle de Blanche Gardin. Quasiment femme de l’année, Jeanne passe à la télé pour les machines dépolluantes qu’elle destine aux océans, et qui vont faire plouf ! Pratiquement ruinée et poursuivie par sa petite voix intérieure qui lui dit qu’elle a raté sa vie, la visionnaire de la lutte contre les microplastiques part à Lisbonne pour vendre l’appartement de sa mère, qui s’était suicidée après l’avoir appelée en vain. Ah, Jeanne !

Entre blues et fantaisie, un portrait très attachant se tisse, complice et tranchant à la fois. Une réplique bien envoyée, un plan sur une moue qui vaut son poids de solitude et d’abattement, un dessin joliment animé pour donner la parole aux tourments de l’âme : l’inventive Céline Devaux n’a pas choisi pour rien un personnage d’inventeuse. On sent chez cette cinéaste une envie d’expressivité nouvelle, de comédie moins balisée. Et quand Jeanne rencontre Jean (Laurent Lafitte), c’est le happening permanent avec cet ancien camarade de lycée à l’évidence pas encore tout à fait remis d’une « bouffée délirante » qui l’avait conduit aux urgences psychiatriques…

La facilité à varier les registres crée un climat sensible. La lumière et les couleurs vives de Lisbonne se mêlent à des angoisses qui s’accrochent. À travers la figure de la mère disparue, mais aussi en donnant une place à des enfants, le film nous parle d’une nostalgie précoce pour un passé où tout était simple. Davantage que cette vie d’adulte dont Jeanne s’échappe à travers un flirt formidablement adolescent. On a alors le sentiment de la perdre un peu. C’est parce qu’elle se trouve.
TOUT LE MONDE AIME JEANNE, Céline Devaux 2022, Laurent Laffitte, Marthe Keller (sentimental)@@ (E)
Tout le monde a toujours aimé Jeanne. Aujourd'hui, elle se déteste. Surendettée, elle doit se rendre à Lisbonne et mettre en vente l'appartement de sa mère disparue un an auparavant. À l'aéro ...

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TOUT LE MONDE DEBOUT, Frank Dubosc 2018, Frank Dubosc, Alexandra Lamy (sentimental sante)@@@


Jocelyn, homme d'affaires en pleine réussite, est un dragueur et un menteur invétéré. Lassé d'être lui-même, il se retrouve malgré lui à séduire une jeune et jolie femme en se faisant passer pour un handicapé. Jusqu'au jour où elle lui présente sa soeur elle-même handicapée.

TELERAMA
Quelques traits d’humour épais à la Franck Dubosc, mais quelques jolies idées de scénario, aussi, et la présence d’une Alexandra Lamy lumineuse.

Jocelyn drague tout le temps, par tous les moyens, en mentant comme un arracheur de dents. Au point de laisser croire à une fille canon qu’il est handicapé moteur. Problème : si elle s’intéresse à lui, c’est pour lui présenter sa sœur, réellement handicapée. Coincé dans son fauteuil roulant et son mensonge, Jocelyn guérira-t-il de son infirmité sentimentale ?

Petite surprise : devenu réalisateur, Franck Dubosc s’est écrit un rôle qui diffère un peu de l’habituel crâneur imbu de lui-même. Le voilà, pour la première fois, séduit par l’amour (et une Alexandra Lamy lumineuse)… On excuse quelques traits d’humour épais devant la grâce d’un dîner aux chandelles dans une piscine. Et devant une jolie idée scénaristique qui honore l’intelligence des femmes et atteste d’un regard tendre et juste sur le handicap.
TOUT LE MONDE DEBOUT, Frank Dubosc 2018, Frank Dubosc, Alexandra Lamy (sentimental sante)@@@ (E)
Jocelyn, homme d'affaires en pleine réussite, est un dragueur et un menteur invétéré. Lassé d'être lui-même, il se retrouve malgré lui à séduire une jeune et jolie femme en ...

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TOUT PEUT ARRIVER, Jack Nicholson, Diane Keaton (sentimental)@@


Harry Sanborn, directeur d'une maison de disques new-yorkaise, ne sort qu'avec des filles de moins de 30 ans. Durant un rendez-vous romantique avec sa nouvelle petite amie, Marin, il tombe sous le charme de sa mère féministe divorcée, Erica Barry. Cependant, un médecin trentenaire séduisant veille au grain.

TELERAMA
Un film qui s’intéresse avec humour à la sexualité des sexagénaires. Keaton, féministe sexy, trouve l’extase dans les bras de Nicholson, vieux cabot hilarant shooté au Viagra.
Cette comédie romantique a frôlé en son temps le happening si l’on rapporte l’âge de ses pro­tagonistes, la soixantaine, aux 125 millions de dollars gagnés au box-office amé­ricain. Diane Keaton, riche écrivaine qui croyait avoir « fermé boutique », retrouve sa verdeur dans les bras de Jack Nicholson, superpatron vermoulu, toujours entre deux infarctus et deux amantes. Le Viagra comme stimulant pour l’un, la ménopause comme contraceptif pour l’autre : Nancy Meyers, une des rares cinéastes femmes puissantes de Hollywood au début des années 2000, parle sans détour de la sexualité après la jeunesse, amortissant toutefois le « choc » avec beaucoup de luxe — villa de millionnaire sur Long Island.

Un blockbuster romantique
Antijeuniste et antimachiste, le film parvient à faire drôle sur les deux fronts. Diane Keaton est fêtée par le scénario, courtisée même par Keanu Reeves, mais elle a tendance à surjouer. C’est Nicholson qui décroche la timbale, poussant son numéro présénile vers des sommets de cabotinage ­masochiste, fesses à l’air dans les couloirs de la clinique.

Dommage que ce burlesque de l’âge mûr s’estompe peu à peu au service du cahier des charges usuel des blockbusters romantiques. Et que le film s’étire plus que de raison : on se serait passé du happy end à Paris, vu comme le symbole de l’antiquaille toujours désirable…
TOUT PEUT ARRIVER, Nancy Meyers 2003, Jack Nicholson, Diane Keaton (sentimental)@@ (E)
Harry Sanborn, directeur d'une maison de disques new-yorkaise, ne sort qu'avec des filles de moins de 30 ans. Durant un rendez-vous romantique avec sa nouvelle petite amie, Marin, il tombe sous le charme de sa mère féministe d ...

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TOUT POUR MA FILLE, Hans Steinbichler 2016, Romy Butz, Rosalie Thomass


Agricultrice, Hanni Schwaiger vit dans une ferme bavaroise avec son mari Sepp, sa belle-mère et ses trois enfants. La santé de Magdalena, sa fille de neuf ans, l'inquiète, mais la jeune femme consulte en vain une série de médecins, dont aucun ne décèle la moindre pathologie. Se refusant à accepter leurs verdicts rassurants, elle obtient, avec les plus grandes difficultés, que l'enfant subisse des examens approfondis.
TOUT POUR MA FILLE, Hans Steinbichler 2016, Romy Butz, Rosalie Thomass (drame)@@ (E)
Agricultrice, Hanni Schwaiger vit dans une ferme bavaroise avec son mari Sepp, sa belle-mère et ses trois enfants. La santé de Magdalena, sa fille de neuf ans, l'inquiète, mais la jeune femme consulte en vain une s&eacu ...

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TOUT S EST BIEN PASSE, Francois Ozon, Andre Dussolier,Sophie Marceau (sante societe)@@@


Emmanuèle, romancière épanouie dans sa vie privée et professionnelle, se rend à l'hôpital où se trouve son père André, qui vient de faire un AVC. Fantasque, aimant passionnément la vie, curieux de tout, mais diminué, il demande à sa fille de l'aider à mourir.

TELERAMA
François Ozon aborde le sujet délicat du suicide assisté, inspiré par une histoire vraie. André Dussollier impressionne en vieil homme sarcastique.
A-t-on ri ne serait-ce qu’une fois en dévorant Tout s’est bien passé, le livre d’Emmanuèle Bernheim, paru il y a huit ans ? Dans le miroir déformant de nos souvenirs, la précision sèche du récit, sa gravité ramassée ont fini par imposer leur domination… Non pas que l’on se soit gondolée devant l’adaptation qu’en a réalisée François Ozon, loin de là, mais le film découvert mercredi en compétition au Festival de Cannes en 2021, surprend par ses éclats d’humour, d’autant plus cruels et savoureux qu’ils sont tirés à bout portant par un acteur tendrement aimé et généralement tenu pour inoffensif, André Dussollier.

La science du casting, chez Ozon, fait merveille. Septuagénaire à la voix d’or, l’éternellement fringant Dussollier incarne donc André Bernheim, 85 ans, grand bourgeois et collectionneur d’art qu’un AVC rend hémiplégique et qui choisit d’aller mourir en Suisse et dans la dignité, selon la formule consacrée. Métamorphosé par des prothèses, le visage déformé, l’élocution difficile, diminué et rageur, le comédien livre une « performance » bluffante. Le cinéaste s’intéresse d’abord au quotidien concret du patient et de ses proches – l’hôpital et son cortège de terreurs –, puis dessine le portrait d’un esthète autoritaire et charmeur, d’un égoïste jouisseur, mari infidèle d’une sculptrice dépressive (Charlotte Rampling) et redoutable père d’une paire de filles interprétées par Sophie Marceau et Géraldine Pailhas.

Du déni à l’acceptation
« Tu es mon fils préféré », lâche le vieil homme désormais infirme à Emmanuelle, alias la romancière, à qui il confie une mission impossible : l’aider « à en finir ». Même si la malheureuse rêva, enfant, d’occire ce pater pas très familias, bonjour le cadeau empoisonné ! Tout s’est bien passé raconte son trajet intime, du refus initial à l’acceptation, avec une intelligence fidèle à l’ouvrage d’origine. Femme aux yeux secs – porteuse de lentilles, on la voit plusieurs fois se mettre des « fausses larmes » –, l’autrice pleurera bientôt pour de bon sans que le long métrage ne verse dans un pathos éhonté.

Sophie Marceau incarne avec beaucoup de sensibilité et de retenue cette adulte solide, bouleversée jusque dans ses rêves mais se découvrant aussi un courage insoupçonné. Ozon filme joliment la complicité qui l’unit à sa frangine : lors d’une courte scène sans paroles, il les montre entremêlant leurs pieds telles deux gamines joueuses, et tout est dit. Peut-être était-il inutile, alors, d’ajouter des flash-back pour illustrer la jeunesse douloureuse de l’héroïne ? Qu’importe. Tout s’est bien passé trouve un équilibre harmonieux entre le drame familial et le film-dossier – les aspects légaux et moraux, du suicide assisté, interdit en France, sont traités sans détours –, tout en ménageant un étrange suspense : la « grande évasion » aura-t-elle lieu ?
TOUT S EST BIEN PASSE, Francois Ozon 2021, Andre Dussolier,Sophie Marceau (sante societe)@@@ (E)
Emmanuèle, romancière épanouie dans sa vie privée et professionnelle, se rend à l'hôpital où se trouve son père André, qui vient de faire un AVC. Fantasque, aimant passionn&eacut ...

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TOUT SIMPLEMENT NOIR, Jean-Pascal Zadi 2020, Caroline Anglade (comique)@@


Un acteur raté de 40 ans, décide d'organiser la première grosse marche de contestation noire en France. Cependant, il est partagé entre l'envie d'être sur le devant de la scène et véritable engagement militant. Il fait des rencontres souvent étranges avec des personnalités influentes de la communauté et peut compter sur le soutien intéressé qu'il reçoit de Fary.

TELERAMA
Des acteurs pleins d’autodérision dans un faux documentaire qui envoie valser les clichés sur les Noirs et le communautarisme. Audacieux et mordant. À voir sur Canal+ et Arte.

«Bonjour, je m’appelle Jean-Pascal, j’ai 38 ans et je suis en colère parce que la situation des Noirs dans ce pays est catastrophique… » Dans son petit appartement, il parle face caméra devant une équipe de télévision censée réaliser un documentaire sur son projet, une « grosse marche de contestation noire » place de la République, à Paris. Pendant que Jean-Pascal, acteur au chômage et activiste tout récent, cite Nelson Mandela, son épouse, blanche, entre dans le champ : « Tu as pensé à suspendre le linge ? » L’engagement, ce n’est pas simple. Être noir non plus, ne serait-ce que pour en donner une définition, comme le prouvent les rencontres successives de JP avec les personnalités influentes de la communauté qu’il sollicite pour soutenir son mouvement. Non seulement elles ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde que lui, mais elles se demandent s’il ne serait pas un peu benêt…

Cette fiction choisit donc la comédie, à la fois candide et hautement burlesque, pour un état des lieux de la visibilité des Noirs en France. Usant du principe du faux documentaire, elle compose un patch­work audacieux et envoie valser certains clichés à coups de saynètes qui en disent long sur le racisme, mais aussi sur le communautarisme. Le tout avec la belle complicité de vedettes en pleine autodé­rision. Noire n’est pas mon métier, proclamait l’essai collectif dirigé par la comédienne Aïssa Maïga. « Noir n’est pas ma seule identité », semble compléter le film avec un humour qui fait autant mouche que mal.
TOUT SIMPLEMENT NOIR, Jean-Pascal Zadi 2020, Caroline Anglade (comique)@@ (E)
Un acteur raté de 40 ans, décide d'organiser la première grosse marche de contestation noire en France. Cependant, il est partagé entre l'envie d'être sur le devant de la scène et véritable en ...

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TRACES, Tiago Guedes 2022, Nuno Lopes, Albano Jerónimo, Edgar Morais (drame)@@


Au milieu des années 1990, dans une bourgade isolée du nord du Portugal. Laureano, un adolescent, se plie à un mystérieux et violent rituel païen, contraint par trois camarades malintentionnés. 25 ans après les faits, le jeune homme subit toujours les conséquences de ce passage à tabac, lui qui vit en marge de la société, avec pour seule compagnie quelques chiens errants. Mais un jour, cet événement profondément enfoui dans les mémoires de ses agresseurs, désormais insérés dans la vie active et complètement désintéressés par le sort de Laureano, remonte soudain à la surface après une tragédie qui vient frapper l'un d'entre eux...

TELERAMA
Au Portugal, la tradition d’un village marque encore au fer rouge ses adolescents. Un drame saisissant. Attention, l’impressionnant prologue est difficilement soutenable. Une longue séquence de rite de passage à l’âge adulte, païen et violent, où de jeunes gens aux visages masqués par des sacs à patates subissent l’humiliation de leurs aînés, avant de courir dans les rues de leur petit village portugais pour harceler les filles, voire plus… Parce qu’il refuse de participer à ce qui risque de tourner à un viol collectif, Laureano est battu par trois autres adolescents. Il en gardera des séquelles, et vingt-cinq plus tard, devenu un homme en marge du village, une sorte de saint François d’Assise au milieu de chiens errants, il se retrouve, à nouveau, au cœur d’une injustice. Un passé marécageux remonte toujours à la surface…

Célèbre dramaturge, Tiago Guedes déterre les racines de la violence qui piègent les hommes, bourreaux comme victimes, dans un même enchevêtrement tragique. Avec une mise en scène en constantes lignes de fuite, d’une beauté sauvage, le réalisateur donne du temps au drame et laisse la peur s’installer : un sentiment de malédiction plane sur les décors ruraux, superbement éclairés. Seules une fête villageoise et quelques éoliennes rappellent que nous sommes bien au XXIᵉ siècle. Les personnages féminins tentent d’apporter un peu de douceur et d’humanité. Mais elles-mêmes se doutent, affolées, que le sang doit couler. Le film nous happe, ainsi, par la force de l’inéluctable — le sacrifice de l’« agneau » par les loups. Dans le rôle de l’homme qui, encore et toujours, refuse de faire le mal, Albano Jerónimo est bouleversant. Un film marquant sur la loi du plus fort avec un village portugais comme précipité de toutes les plaies « virilistes ».
TRACES, Tiago Guedes 2022, Nuno Lopes, Albano Jerónimo, Edgar Morais (drame portugal)@@ (E)
Au milieu des années 1990, dans une bourgade isolée du nord du Portugal. Laureano, un adolescent, se plie à un mystérieux et violent rituel païen, contraint par trois camarades malintentionnés. 25 ans ...

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TRANSCENDANCE, Wally Pfister 2014, Johnny Depp (science fiction)@


Dans un futur proche, un groupe de scientifiques tente de concevoir le premier ordinateur doté d'une conscience et capable de réfléchir de manière autonome. Ils doivent faire face aux attaques de terroristes anti-technologies qui voient dans ce projet une menace pour l'espèce humaine. Lorsque le scientifique à la tête du projet est assassiné, sa femme se sert de l'avancée de ses travaux pour `transcender' son esprit dans le premier super ordinateur de l'histoire.

TELERAMA
Will Caster veut créer une machine susceptible de gérer les connaissances du monde entier avec toutes les émotions humaines existantes. Il devient la cible principale d’extrêmistes anti-technologie. Une idée intéressante et quelques beaux effets qui s’enlisent dans un scénario convenu.

Il y a toujours quelque chose à tirer d'un mauvais film de science-fiction. Au moins une vision du futur... Le premier film du chef op de Christopher Nolan imagine la résurrection d'un savant brillantissime — Johnny Depp — via implantation de sa conscience dans un (gros) disque dur, puis sur le réseau. Libérée des contraintes physiques, son intelligence n'a plus de bornes et le destine à dominer le monde. Pour le sauver ou pour l'asservir ? Le script évite la plupart des pièges — la question religieuse est évitée, le débat sur les méfaits de la technologie non tranché —, sauf celui d'une intrigue atone, incapable de donner réellement chair à des thématiques plutôt intéressantes. On confirme : dans un mauvais film de science-fiction, il y a souvent de bonnes idées, mal mises en musique...
TRANSCENDANCE, Wally Pfister 2014, Johnny Depp (science fiction)@ (E)
Dans un futur proche, un groupe de scientifiques tente de concevoir le premier ordinateur doté d'une conscience et capable de réfléchir de manière autonome. Ils doivent faire face aux attaques de terroristes anti ...

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TRE PIANI, Nanni Moretti 2021, Margherita Buy, Riccardo Scamarcio (drame)@@


Lucio et Sara, habitent au rez-de-chaussée de l'immeuble. Ils confient souvent leur fille de sept ans, Francesca, à leurs voisins de palier âgés, Giovanna et Renato. Dans l'appartement du dessus, Monica, épouse de Giorgio constamment à l'étranger pour son travail, va devenir mère et lutte contre la solitude. Au dernier étage vivent Dora et Vittorio, tous deux magistrats, et leur fils de vingt ans, Andrea. Ce dernier, qui a renversé une femme, demande l'aide de ses parents.

TELERAMA
Un accident bouleverse la vie d’un immeuble romain. Avec ce récit en trois époques, Nanni Moretti est plus sombre que jamais, mais toujours émouvant.
Même s’il est allé puiser dans la littérature, c’est sans doute à la densité narrative des séries que Nanni Moretti entend se confronter, avec ces intrigues croisées, riches en personnages et en rebondissements. On suit, en trois époques, la vie des habitants d’un bel immeuble de Rome — dans le roman adapté, Trois Étages, de l’Israélien Eshkol Nevo, l’histoire se déroulait à Tel-Aviv. Il y a d’abord le choc et l’effroi d’un accident, une nuit : un adolescent de l’immeuble, ivre au volant, renverse une passante enceinte, défonce un mur de briques de verre du rez-de-chaussée et finit sa course dans un appartement.

Les conséquences de ce drame sont multiples : l’affrontement destructeur entre l’adolescent coupable d’homicide involontaire et ses parents, tous deux magistrats ; le soupçon d’agression sexuelle contre une ­fillette par un voisin de palier retraité à qui elle avait été confiée pendant les événements ; un idylle transgressive entre le père de cette enfant et la petite-fille encore mineure du même retraité…

Plus sombre que jamais
En dépit de cette profusion inattendue, Tre piani donne souvent l’impression de retrouver un Nanni Moretti ­familier, celui de La Chambre du fils (2001) plutôt que de Habemus papam (2011). Un Moretti certes plus sombre que jamais, mais émouvant, humaniste, sinon humble. Moins soucieux, cette fois, de briller par des trouvailles de mise en scène que d’accompagner ses personnages éprouvés vers une certaine résilience, ou, du moins, une consolation.
TRE PIANI, Nanni Moretti 2021, Margherita Buy, Riccardo Scamarcio (drame)@@ (E)
Lucio et Sara, habitent au rez-de-chaussée de l'immeuble. Ils confient souvent leur fille de sept ans, Francesca, à leurs voisins de palier âgés, Giovanna et Renato. Dans l'appartement du dessus, Monica, ép ...

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TROIE, Wolfgang Petersen 2004, Brad Pitt, Diane Kruger (peplum)@@


Dans la Grèce antique, l'enlèvement d'Hélène, reine de Sparte, par Paris, prince de Troie, est une insulte que le roi Ménélas ne peut supporter. L'honneur familial étant en jeu, Agamemnon, frère de Ménélas et puissant roi de Mycènes, réunit toutes les armées grecques afin de faire sortir Hélène de Troie. L'issue de la guerre de Troie dépendra notamment d'un homme, Achille. Arrogant, rebelle, et réputé invicible, celui-ci n'a d'attache pour rien ni personne si ce n'est sa propre gloire.

TELERAMA
Côté casting, on n’a pas lésiné, avec Brad Pitt comme produit d’appel. Mais côté lecture d’Homère, on est loin du compte. Un péplum plan-plan.
Dans la foulée de Gladiator, Hollywood s'est mis en tête que l'épopée antique pouvait redevenir un filon. Troie a fait la preuve du contraire. La délicatesse fait défaut dans ce spectacle, qui rappelle les films en Technicolor qu'on voit aujourd'hui au second degré...

Pâris, joli coeur, embarque Hélène à Troie, et le roi Ménélas, cocufié, va s'en offusquer auprès de son frère Agamemnon, qui commence la guerre. Ces barbus courroucés vont chercher Achille, qui s'amusait avec son glaive, mais doit faire face à son destin... On rame vers Troie, et on se demande ce que Wolfgang Petersen cherche à prouver dans cette galère. Le péplum servirait-il désormais à requinquer la foi dans la politique extérieure américaine ?

Curieusement, Petersen, semblant retrouver ses origines allemandes, ravive dans la seconde partie le souvenir d'une autre mythologie, celle des Nibelungen. D'Achille et de son interprète, Brad Pitt, il fait son Siegfried. Un héros mélancolique, flanqué d'un cousin tout ce qu'il y a de germanique. C'est par cette rêverie détournée que Troie ravive, in extremis, la magie des univers légendaires.
TROIE, Wolfgang Petersen 2004, Brad Pitt, Diane Kruger (peplum)@@ (E)
Dans la Grèce antique, l'enlèvement d'Hélène, reine de Sparte, par Paris, prince de Troie, est une insulte que le roi Ménélas ne peut supporter. L'honneur familial étant en jeu, Agamemnon, fr ...

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TROIS FOIS RIEN, Nadège Loiseau 2022, Philippe Rebbot, Antoine Bertrand et Côme Levin (comique)@@


Casquette et Brindille sont sans domicile fixe depuis plusieurs années, dormant dans un campement de fortune. Ils rêvent de remporter le gros lot afin de faire le tour du monde.

TELERAMA
Humour truculent et fantaisiste, dialogues inspirés, et vision crédible de la rue. Il y a trente ans, Gérard Jugnot mettait en valeur les sans domicile fixe dans Une époque formidable, sans doute sa plus belle réussite en tant que réalisateur. La deuxième comédie de Nadège Loiseau (six ans après Le Petit Locataire, avec Karin Viard) en est la digne héritière, avec un humour à la fois truculent et fantaisiste, des dialogues souvent inspirés et une vision sans angélisme, et crédible, du monde de la rue et de ses galères.

Trois Fois rien doit, lui aussi, une bonne partie de son charme à ses comédiens. Si le survolté Côme Levin en fait un peu trop dans le registre du jeune chien fou, Philippe Rebbot se montre, comme toujours, très juste en clochard lunaire. Et le Québécois Antoine Bertrand, qui compose le personnage le plus complexe de ce drôle de trio, est attachant de bout en bout.
TROIS FOIS RIEN, Nadège Loiseau 2022, Philippe Rebbot, Antoine Bertrand et Côme Levin (clochards comique)@@ (E)
Casquette et Brindille sont sans domicile fixe depuis plusieurs années, dormant dans un campement de fortune. Ils rêvent de remporter le gros lot afin de faire le tour du monde.

TELERAMA
Humour truculent et fantais ...

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TROIS NUITS PAR SEMAINE, Florent Gouelou 2022, Pablo Pauly, Romain Eck, Hafsia Herzi (societe moeurs)@@


L'intrigue se déroule à Paris de nos jours. Baptiste rencontre par hasard Cookie Kunty, une drag queen qui, hors scène, est un jeune homme de son âge, Quentin. Baptiste se lance dans un projet photo avec elle et découvre le milieu des drag queens parisiennes. Peu à peu, il se rapproche de Quentin, au point de questionner son propre couple avec sa compagne Samia.

TELERAMA
En rencontrant Cookie Kunty, drag-queen hollywoodienne, Baptiste entre dans un spectacle vivant, grisant pour son œil de photographe… Ce premier film séduisant attise la curiosité et nous invite à l’aventure, entre le show et l’envers du décor.

Et si on croyait à nouveau au monde de la fête et de la nuit ? L’invitation lancée par ce premier long métrage se révèle irrésistible. Habilement, le réalisateur nous prend par la main pour nous guider avec Baptiste, vendeur photo à la Fnac, vers l’ailleurs. En rencontrant Cookie Kunty, une drag-queen très hollywoodienne, le jeune homme va entrer dans un spectacle vivant, d’emblée grisant pour son œil de chasseur d’images.

Derrière la caméra, le regard de Florent Gouëlou est en émoi aussi. Sa fascination pour les créatures transformistes est un appel du merveilleux, qui fait son chemin à travers une réalité moins idéale, observée avec justesse. Entre paillettes et larmes, cette fiction qui mêle le show et l’exploration quasi documentaire a le goût de l’aventure.
TROIS NUITS PAR SEMAINE, Florent Gouelou 2022, Pablo Pauly, Romain Eck, Hafsia Herzi (societe moeurs)@@ (E)
L'intrigue se déroule à Paris de nos jours. Baptiste rencontre par hasard Cookie Kunty, une drag queen qui, hors scène, est un jeune homme de son âge, Quentin. Baptiste se lance dans un projet photo avec elle et d ...

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TROMPERIE, Arnaud Desplechin 2021, Denis Podalydès, Léa Seydoux (psychologique)@@


Londres, 1987. Philip est un écrivain américain célèbre exilé à Londres. Sa maîtresse vient régulièrement le retrouver dans son bureau, qui est le refuge des deux amants. Ils y font l'amour, se disputent, se retrouvent et parlent des heures durant. Des femmes qui jalonnent sa vie, de sexe, d'antisémitisme, de littérature et de fidélité à soi-même.
TROMPERIE, Arnaud Desplechin 2021, Denis Podalydès, Léa Seydoux (psychologique)@@ (E)
Londres, 1987. Philip est un écrivain américain célèbre exilé à Londres. Sa maîtresse vient régulièrement le retrouver dans son bureau, qui est le refuge des deux amants. Ils y f ...

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TROPIQUE DE LA VIOLENCE, Manuel Shapira 2020, Gilles-Alane Hippocrate, Céline Sallette (histoire societe)@@


Mayotte, territoire oublié de la République. À la mort de sa mère, le jeune Moïse rejoint un bidonville peuplé de mineurs entièrement livrés à eux-mêmes. Il y fait la rencontre de Bruce, chef de clan tyrannique et imprévisible.

TELERAMA
Tourné sur l’archipel de l’océan Indien – une gageure –, le film a le mérite d’attirer l’attention sur la misère et la violence que subissent les enfants des rues.
En adaptant le roman de Nathacha Appanah, sélectionné pour le Goncourt 2016, Manuel Schapira n’a pas choisi la facilité. Tourné à Mayotte, où se déroule le récit, dans des conditions précaires et avec nombre de jeunes acteurs non professionnels issus des bidonvilles, son premier long métrage a tout d’une impressionnante aventure.

L’histoire du petit Moïse (Gilles-Alane Ngalamou Hippocrate), que la mort brutale de sa mère adoptive (Céline Sallette) livre à la rue et à la violence des gangs, a par ailleurs le mérite d’attirer l’attention sur un département français miséreux et oublié — à l’heure du débat présidentiel, ce n’est pas rien. Voilà pour le propos. Reste la forme, hélas démonstrative et maladroite, d’où émergent malgré tout un personnage, Bruce, et son interprète, Fazal Bacar-Moilim, terrifiant et pathétique en ado criminel.
TROPIQUE DE LA VIOLENCE, Manuel Shapira 2020, Gilles-Alane Hippocrate, Céline Sallette (histoire societe mayotte)@@ (E)
Mayotte, territoire oublié de la République. À la mort de sa mère, le jeune Moïse rejoint un bidonville peuplé de mineurs entièrement livrés à eux-mêmes. Il y fait la rencon ...

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TROUBLE FETE, Lars Kraume 2015, Gunther Maria Halmer, Jordis Triebel (societe)@@@


Hannes Westhoff, brillant pianiste concertiste, fête ses 70 ans. Pour l'occasion, son épouse Anne a convié Renate, la première femme d'Hannes, venue exprès de Paris, ainsi que Frederik, Max et Gregor, les fils nés de cette première union.

TELERAMA
Fête d’anniversaire explosive dans un honnête huis clos, où Lars Kraume fait preuve d’un sens aigu de l’espace.
Quelque part entre Festen, de Thomas Vinterberg (en moins corrosif), et Juste la fin du monde, de Xavier Dolan (en plus modeste), voilà un honnête huis clos d’outre-Rhin. Ce repas d’anniversaire explosif se déroule dans une riche demeure au bord d’un lac, autour d’un pianiste septuagénaire renommé, patriarche d’ascendance nazie dans le privé. Avec un sens aigu de l’espace, Lars Kraume fait habilement progresser le récit par succession d’apartés, multipliant les combinaisons entre personnages, exploitant tous les décors possibles (jardin, cuisine, cave…). L’auteur de Fritz Bauer, un héros allemand s’appuie aussi sur des comédiens solides : Günther Maria Halmer dans le rôle du père, et Lars Eidinger — vu dans Sils Maria, d’Olivier Assayas, et, au théâtre, chez Thomas Ostermeier — dans celui d’un des fils.

L’originalité de Trouble-fête, c’est de démarrer pied au plancher, en révélant rancœurs, haines et secrets de famille dès le dîner inaugural, joyeuse foire d’empoigne verbale. D’un bout à l’autre, le film distille une atmosphère délétère qui vient rehausser, comme le noir autour du blanc, les percées d’affection : un morceau à quatre mains au piano ; une partie de foot entre frangins ; une boîte, soigneusement dissimulée, qui contient tout l’amour du monde.

Film de Lars Kraume (Familienfest, Allemagne, 2014). Scénario : Martin Rauhaus et Andrea Stoll. 90 mn. VM. Rediffusion. Avec Günther Maria Halmer, Lars Eidinger, Barnaby Metschurat.

TROUBLE FETE, Lars Kraume 2015, Gunther Maria Halmer, Jordis Triebel (societe)@@@ (E)
Hannes Westhoff, brillant pianiste concertiste, fête ses 70 ans. Pour l'occasion, son épouse Anne a convié Renate, la première femme d'Hannes, venue exprès de Paris, ainsi que Frederik, Max et Gregor, les f ...

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TRUE GRIT, Joel et Ethan Coen 2010,


En 1870, Mattie Ross, 14 ans, quitte sa ferme natale pour venger le meurtre de son père, assassiné par Tom Chaney, un journalier. Elle commence par s'occuper de la dépouille mortelle, sans craindre de passer la nuit dans la salle de travail de l'entrepreneur des pompes funèbres, puis fait appel à Reuben Cogburn, surnommé `Rooster', le coq, un marshal au tempérament bien trempé. Mais l'homme est aussi un alcoolique notoire, dont l'âge avancé fait douter la jeune fille.

TELERAMA
Une ado et un marshal alcoolique à la poursuite d’un criminel… Les frères Coen – et Jeff Bridges, génial – offrent un conte savoureux du vieil Ouest.

Tiré d’un roman de Charles Portis, déjà porté à l’écran par Henry Hathaway (sous le titre 100 Dollars pour un shérif, en 1969), True Grit plonge aux sources du western classique, mais en lui donnant un coup de jeunesse : le décor cent fois vu de la petite ville est ressuscité non pas comme dans le western spaghetti, mais plutôt comme on restaure un tableau, en lui redonnant ses couleurs d’origine. Mise en scène au cordeau — le hasard est l’ennemi des Coen — pour raconter l’épopée d’une ado, 14 ans, entêtement d’adulte et nattes venues de l’enfance, bien décidée à venger la mort de son père. Pour retrouver le criminel, échappé en territoire indien, elle s’associe à un marshal, justicier à gages borgne et imbibé (Jeff Bridges).

De film en film, les frères Coen explorent les mille et un recoins, particularismes et légendes de leur pays. Presque des cinéastes folks. La minutie de la reconstitution et l’ironie qu’ils portent ici sur le petit monde ainsi recréé sont réjouissantes. À mi-parcours, l’aventure bascule dans l’univers du conte. Il y aura des embuscades et des coups de revolver, un ours sur un cheval et aussi un puits apparemment sans fond, dans lequel notre héroïne, mi-Alice (de Lewis Carroll), mi-Dorothy (du Magicien d’Oz), tombera. Un beau voyage initiatique.
TRUE GRIT, Joel et Ethan Coen 2010, (E)
En 1870, Mattie Ross, 14 ans, quitte sa ferme natale pour venger le meurtre de son père, assassiné par Tom Chaney, un journalier. Elle commence par s'occuper de la dépouille mortelle, sans craindre de passer la nuit dan ...

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TRUMAN CAPOTE, Bennett Miller 2005, Philip Seymour Hoffman, Catherine Keener (thriller)@@


Parti enquêter sur le meurtre de la famille Clutter pour son roman De sang-froid, l'écrivain Truman Capote joue avec le feu dans le Kansas.

TELERAMA
En 1959, un fait divers inspire au célébrissime Truman Capote son roman “De sang-froid…” Réflexion subtile et ambiguë sur la monstruosité, consciente et inconsciente, de l’artiste.

En 1959, lorsqu’il commence à travailler sur le massacre d’une famille du Kansas par deux délinquants, Truman Capote a 35 ans. Son premier roman a été acclamé. Et sa lon­gue nouvelle Petit Déjeuner chez Tiffany est un best-seller… Il cherche à inventer un nouveau genre littéraire. Le fait divers va lui fournir l’occasion d’écrire un « roman de non-fiction » … Capote se rend au Kansas. Il devient proche des deux assassins. L’un, Dick Hickock, ne l’intéresse pas. L’autre, Perry Smith, l’intéresse beaucoup. Parce qu’il est beau. Mais aussi parce que Truman veut reconnaître en lui un frère en désolation, alors que le jeune homme, lui, comprend vite le parti qu’il peut tirer de cet auteur célébrissime…

Tout le monde ment et se ment. C’est cette bassesse que parvient à exprimer ce film étrange, austère, lent et sombre. Et, surtout, l’épouvante de l’artiste (génialement interprété par Philip Seymour Hoffman), qui réalise que son œuvre se repaît, le plus souvent, de tout ce qu’il y a de pire en lui… Capote mourra à la veille de ses 60 ans, rongé par l’alcool et la drogue. Par le sou­venir de l’exécution de Perry, à laquelle il a assisté. Et par le triomphe démentiel, paralysant, de De sang-froid.
TRUMAN CAPOTE, Bennett Miller 2005, Philip Seymour Hoffman, Catherine Keener (thriller)@@ (E)
Parti enquêter sur le meurtre de la famille Clutter pour son roman De sang-froid, l'écrivain Truman Capote joue avec le feu dans le Kansas.

TELERAMA
En 1959, un fait divers inspire au célébrissime Tru ...

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TU VEUX OU TU VEUX PAS, Tonie Marshall, Sophie Marceau, Patrick Bruel(sentimental)@@


Lambert, accro au sexe repenti, tente de se racheter une conduite en devenant conseiller conjugal. Abstinent depuis plusieurs mois, la situation se complique lorsqu'il recrute une assistante, la séduisante Judith, dont la sexualité débridée va très vite mettre ses résolutions à rude épreuve.
TU VEUX OU TU VEUX PAS, Tonie Marshall 2014, Sophie Marceau, Patrick Bruel(sentimental)@@ (E)
Lambert, accro au sexe repenti, tente de se racheter une conduite en devenant conseiller conjugal. Abstinent depuis plusieurs mois, la situation se complique lorsqu'il recrute une assistante, la séduisante Judith, dont la sexualit&ea ...

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U-571, Jonathan Mostow, Bill Paxton, Harvey KeitelJon Bon Jovi (guerre)@@


En 1942, les Etats-Unis viennent d'entrer en guerre. Le capitaine Mike Dahlgren commande le S-33, un sous-marin archaïque mais redoutable. A son bord se trouvent les lieutenants Andrew Tyler et Emmett, engagés dans une mission décisive. Le S-33 va être maquillé en sous-marin allemand, l'un des célèbres U-Boote qui patrouillent au fond de l'océan. La réussite de leur mission va désormais dépendre de leur solidarité, de leur rapidité et de leur courage.
U-571, Jonathan Mostow 2000, Bill Paxton, Harvey KeitelJon Bon Jovi (guerre)@@ (E)
En 1942, les Etats-Unis viennent d'entrer en guerre. Le capitaine Mike Dahlgren commande le S-33, un sous-marin archaïque mais redoutable. A son bord se trouvent les lieutenants Andrew Tyler et Emmett, engagés dans une mission d ...

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UN AMOUR IMPOSSIBLE, Catherine Corsini 2018, Virginie Efira


Rachel et Philippe n'ont rien en commun. Rachel est une employée de bureau aux origines modestes et Philippe est un jeune homme riche à l'avenir prometteur, mais voilà, ils s'aiment. Tandis qu'ils vivent une relation sans engagement, Rachel tombe enceinte.
UN AMOUR IMPOSSIBLE, Catherine Corsini 2018, Virginie Efira(societe)@@ (E)
Rachel et Philippe n'ont rien en commun. Rachel est une employée de bureau aux origines modestes et Philippe est un jeune homme riche à l'avenir prometteur, mais voilà, ils s'aiment. Tandis qu'ils vivent une relation sa ...

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UN AUTRE MONDE, Stephane Brize, 2021, Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain (drame)@@@


Philippe Lemesle, cinquante-sept ans, cadre dirigeant dans un groupe industriel américain, une femme, deux enfants, une belle maison, une belle voiture. Derrière l'image, la réalité. Depuis des années, les exigences de rentabilité demandées par l'entreprise lui pèsent, perturbant par ricochet l'équilibre familial. Lorsque Claire demande le divorce et que la maison-mère exige un nouveau plan de restructuration, la pression devient trop lourde.

TÉLÉRAMA
L’entreprise de Brizé, passionnante, raconte trois vérités : celle de l’ouvrier laissé sur le carreau par un dégraissage ; celle du leader syndical en lutte contre la fermeture de sa boîte ; et, aujourd’hui, celle du cadre sommé d’exécuter un « ambitieux plan d’économie » – en clair, virer dix pour cent de ses effectifs.
Le coup de maître tient à ce qu’ils sont tous les trois interprétés par un seul et même acteur, Vincent Lindon, ce stupéfiant caméléon social, aussi juste en bourgeois accablé à grosse Volvo qu’il l’était, dans En guerre, en manifestant rageur à gilet fluo. Il endosse donc cette fois le costume-cravate de Philippe Lemesle, directeur d’une usine d’électroménager, que l’on rencontre précisément au moment où son monde bascule vers… quoi ? La solitude, déjà, puisque sa femme, Anne (Sandrine Kiberlain, de retour chez Brizé douze ans après Mademoiselle Chambon), a demandé le divorce. Le chagrin, aussi, quand leur fils (Anthony Bajon), étudiant en école de commerce, subit un burn-out qui le mène à l’hôpital psychiatrique. L’incompréhension, enfin, quand le groupe du dirigeant, largement bénéficiaire, lui impose de licencier pour envoyer un « message » positif aux actionnaires.

Les ennuis, souvent, volent en escadron. Ils s’abattent d’un coup sur Philippe Lemesle, jusque-là grand gagnant d’un jeu qui pourrait s’appeler « Des chiffres et des êtres » mais qui, soudain, n’en comprend plus la règle. Le cinéaste le filme tantôt en réunion, encerclé, enfermé, tantôt isolé face à des colonnes de noms et de nombres, Stabilo à la main, en quête d’une impossible solution. Tout prêt, au départ, à « sacrifier cinquante-huit personnes pour en sauver cinq cents », le bon petit soldat s’imagine un temps en chevalier blanc mais l’absurdité du système finit par lui crever les yeux.

À nouveau, Stéphane Brizé et son coscénariste Olivier Gorce excellent à pointer la violence – « Demain matin, y a une personne de l’atelier 1 qui passe sous un train, faudrait que ce soit surtout pas laquelle ? », interroge un cadre venu du siège – et le dévoiement de la langue managériale, où le terme « courage » revient en leitmotiv. De même, l’ensemble de la distribution, acteurs et non-professionnels mêlés, suscite l’admiration, avec une mention spéciale à l’ex-journaliste Marie Drucker, patronne coupante comme une lame. Mais, bizarrement, plus que le dénouement, un brin trop explicite, c’est une scène de vie conjugale qui nous chavire. Philippe et Anne y font visiter leur maison à un jeune couple en quête de foyer. On parle chauffage au sol, exposition sud, et la caméra, ignorant les acheteurs potentiels, s’attarde tour à tour sur les visages de Lindon et de Kiberlain pour y scruter l’indicible, la tendresse, les regrets. Juste la fin de leur monde.
UN AUTRE MONDE, Stephane Brize, Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain, Marie Drucker (drame)@@@ (E)
Philippe Lemesle, cinquante-sept ans, cadre dirigeant dans un groupe industriel américain, une femme, deux enfants, une belle maison, une belle voiture. Derrière l'image, la réalité. Depuis des années, les ...

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UN BAISER S IL VOUS PLAIT, Emmanuel Mouret 2007, Emmanuel Mouret, Virginie Ledoyen, Marie Madinier, Julie Gayet (comedie sentimentale)@@


En déplacement pour un soir à Nantes, Emilie rencontre Gabriel. Séduits l’un par l’autre, mais ayant déjà chacun une vie, ils savent qu’ils ne se reverront sans doute jamais.

TELERAMA
Une fantaisie amoureuse drôle et délicate avec un pétillant duo d’actrices.
Loin de chez elle, une femme (Julie Gayet) rencontre un homme (Michaël Cohen), qui lui demande un baiser. Avant de savoir s’il pourra ou non le cueillir, il doit écouter son récit... Le marivaudage est d’autant plus drôle qu’il se pare des atours d’une solennité délicieusement désuète. Raisonneurs, les ­personnages envisagent le « problème » amoureux comme une équation à résoudre.

Le cinéaste soigne les dialogues : dans ce conte moral aux airs de vaudeville, la parole est un haut lieu de la séduction, et le désir, essentiellement une affaire de mise en scène. En une secrète jubilation, les personnages violent les conventions qu’obstinément ils s’imposent, comme ces joueurs qui trichent d’autant mieux qu’ils ont eux-mêmes fixé les règles de leur jeu.
UN BAISER S IL VOUS PLAIT, Emmanuel Mouret 2007, Emmanuel Mouret, Virginie Ledoyen, Marie Madinier, Julie Gayet (comedie sentimentale)@@ (E)
En déplacement pour un soir à Nantes, Emilie rencontre Gabriel. Séduits l’un par l’autre, mais ayant déjà chacun une vie, ils savent qu’ils ne se reverront sans doute jamais.

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UN BALCON SUR LA MER, Nicole Garcia 2010, Jean Dujardin, Sandrine Kiberlain, Claudia Cardinale (societe)@@


Fin des années 1980, dans le sud de la France, Marc Palestro, un quadragénaire marié et père de famille, mène une vie confortable d'agent immobilier. Au hasard d'une vente, il rencontre Marie-Jeanne, une femme au charme envoûtant dont le visage lui est familier. Il pense reconnaître en elle Cathy, l'amour de ses 12 ans dans une Algérie violente, dont il avait été séparé à la fin de la guerre d'indépendance. Après une nuit d'amour, la jeune femme disparaît. Au fil des jours, un doute s'empare de Marc : qui est vraiment celle qui prétend s'appeler Cathy ? Il tente alors de la retrouver...

TELERAMA
Un homme rencontre une femme, et tout son passé resurgit... Nicole Garcia signe un beau film intime sous couvert de thriller vertigineux.

La vie de Marc a toutes les apparences du bonheur familial et professionnel. Un jour, à quelques mètres, une femme de dos. Quand elle se retourne, tout son passé lui éclate au visage.

Le sixième film de Nicole Garcia fut un retour aux sources pour la cinéaste originaire d’Oran. Mais ce qui l’intéressait, c’est le vertige. Celui que l’on ressent en se penchant d’un balcon sur lequel on a, trop longtemps, refusé de monter. Un homme déboussolé, une femme mystère, blonde, brune : voilà un thriller psychologique à la mise en scène élégante, envoûtante. Pourtant, Cathy est une fausse femme fatale, entre mensonge et sincérité. Elle est ombre et lumière, à l’image de ce Sud que Nicole Garcia filme comme personne.

Pour cette réconciliation d’un homme avec lui-même, la réalisatrice a su choisir l’acteur idéal et en trouver la faille. Comme son personnage, Jean Dujardin se fissure doucement. Il révélait alors une gravité inédite.

UN BALCON SUR LA MER, Nicole Garcia 2010, Jean Dujardin, Sandrine Kiberlain, Claudia Cardinale (thriller sentimental)@@@ (E)
Fin des années 1980, dans le sud de la France, Marc Palestro, un quadragénaire marié et père de famille, mène une vie confortable d'agent immobilier. Au hasard d'une vente, il rencontre Marie-Jeanne, une f ...

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UN BEAU DIMANCHE, Nicole Garcia 2013, Louise Bourgoin, Pierre Rochefort (comedie sentimentale)@@


À la veille du week-end de la Pentecôte, Baptiste, instituteur dans le sud de la France, hérite bien malgré lui de Mathias, un élève oublié par un père pour le moins négligent. Il décide d'accompagner l'enfant jusque chez sa mère, Sandra, qui travaille dans un restaurant de plage, non loin de Montpellier. Cet homme solitaire, nomade, qui préfère les remplacements aux postes stables, tombe sous le charme de la jeune femme et celle-ci sous le sien.

TELERAMA
Un film solaire, une ligne claire tracée dans la perspective d’une vie meilleure. Bel homme, instituteur apprécié, Baptiste est un solitaire. Est-ce un orphelin ? Un ex-toxicomane ? Un week-end de Pentecôte, il recueille l’un de ses élèves et fait la connaissance de sa mère, Sandra, une jolie serveuse dans un restaurant de plage, qui ne chôme pas mais a du mal à joindre les deux bouts. Des créanciers se font menaçants…

Le film va-t-il prendre la direction du polar ? Fausse route. On est d’abord dans le présent de la précarité sociale, à travers Sandra (Louise Bourgoin, sans fard, frondeuse). Puis, dans le passé et la tradition de la grande bourgeoisie, dont est issu Baptiste. Allées de buis, court de tennis, boiseries et personnel de maison : c’est dans cette vieille demeure imposante que le film explore le rapport à l’argent, la question de l’héritage comme bienfait ou comme fardeau. Les retrouvailles familiales sont l’occasion de revoir, après une longue éclipse, Dominique Sanda, formidable en mère écrasante, rattrapée par l’émotion.

Le film est juste, concis, simple, éclairé par la perspective d’une délivrance, d’une vie meilleure. Il révèle Pierre Rochefort (le fils de Jean et de la réalisatrice), inconnu jusque-là, et dont le parcours résonne avec celui de son personnage, un anonyme renfermé qui s’affirme peu à peu dans la lumière.
UN BEAU DIMANCHE, Nicole Garcia 2013, Louise Bourgoin, Pierre Rochefort (comedie sentimentale)@@ (E)
À la veille du week-end de la Pentecôte, Baptiste, instituteur dans le sud de la France, hérite bien malgré lui de Mathias, un élève oublié par un père pour le moins négligent. I ...

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UN BEAU MATIN, Mia Hansen-Løve 2022, Léa Seydoux, Pascal Greggory (sentimental)@@


La jeune traductrice Sandra doit s'occuper seule de sa fille de huit ans, Linn, mais se sent également responsable de son père, atteint de la maladie d'Alzheimer et de plus en plus faible. Elle se rend à Paris pour chercher une famille d'accueil convenable et rencontre par hasard son vieil ami Clément.

TELERAMA
Oscillant entre le brasier d’une passion naissante et le chagrin d’une vie qui s’éteint, “Un beau matin”, plein de douceur, interroge ce qui reste des humains quand ils disparaissent.

Autofiction à double foyer, Un beau matin oscille entre le brasier d’une passion naissante et le chagrin d’une vie qui s’éteint. Pas encore mort mais déjà parti, Georg (Pascal Greggory) souffre d’une maladie dégénérative qui le prive à la fois de sa vue et de ses mots. « J’ai froid dans la tête », confie cet intellectuel brillant qu’il faut bientôt se résoudre à placer en Ehpad. Sa fille, Sandra (Léa Seydoux), veuve et mère d’une fillette, l’accompagne dans ce lent naufrage.

S’il n’atteint pas l’ampleur romanesque ou la richesse formelle de Bergman Island, la plus éclatante réussite de Mia Hansen-Løve à ce jour, le film marque par sa profonde douceur et sa façon d’interroger ce qui reste des humains quand ils disparaissent. Leurs livres, par exemple. Sandra, à l’étroit dans un deux-pièces parisien, remue ciel et terre pour trouver une famille d’accueil à la bibliothèque de Georg, afin qu’elle « continue d’exister ». En parallèle, l’héroïne se ­réchauffe à l’amour de Clément (Melvil Poupaud). Le cosmochimiste réveille la Belle au bois dormant avec son consentement : « Tu veux que je te montre comment ça fait, le mec qui se jette sur toi ? », « Ouais », répond la très intéressée. Le corps de Léa Seydoux est un poème, mais la mise en scène exalte sa sensualité sans s’en contenter. La cinéaste sait surtout déceler la force et le courage chez sa remarquable actrice, en jean pas glamour et cheveux courts, une fois encore parfaitement émouvante.
UN BEAU MATIN, Mia Hansen-Løve 2022, Léa Seydoux, Pascal Greggory (sante alzheimer vieillesse)@@@ (E)
La jeune traductrice Sandra doit s'occuper seule de sa fille de huit ans, Linn, mais se sent également responsable de son père, atteint de la maladie d'Alzheimer et de plus en plus faible. Elle se rend à Paris pour cher ...

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UN BEAU MATIN, Mia Hansen-Løve 2022, Léa Seydoux, Pascal Greggory (societe)@@


La jeune traductrice Sandra doit s'occuper seule de sa fille de huit ans, Linn, mais se sent également responsable de son père, atteint de la maladie d'Alzheimer et de plus en plus faible. Elle se rend à Paris pour chercher une famille d'accueil convenable et rencontre par hasard son vieil ami Clément.

TELERAMA
Oscillant entre le brasier d’une passion naissante et le chagrin d’une vie qui s’éteint, “Un beau matin”, plein de douceur, interroge ce qui reste des humains quand ils disparaissent.
Autofiction à double foyer, Un beau matin oscille entre le brasier d’une passion naissante et le chagrin d’une vie qui s’éteint. Pas encore mort mais déjà parti, Georg (Pascal Greggory) souffre d’une maladie dégénérative qui le prive à la fois de sa vue et de ses mots. « J’ai froid dans la tête », confie cet intellectuel brillant qu’il faut bientôt se résoudre à placer en Ehpad. Sa fille, Sandra (Léa Seydoux), veuve et mère d’une fillette, l’accompagne dans ce lent naufrage.

S’il n’atteint pas l’ampleur romanesque ou la richesse formelle de Bergman Island, la plus éclatante réussite de Mia Hansen-Løve à ce jour, le film marque par sa profonde douceur et sa façon d’interroger ce qui reste des humains quand ils disparaissent. Leurs livres, par exemple. Sandra, à l’étroit dans un deux-pièces parisien, remue ciel et terre pour trouver une famille d’accueil à la bibliothèque de Georg, afin qu’elle « continue d’exister ». En parallèle, l’héroïne se ­réchauffe à l’amour de Clément (Melvil Poupaud). Le cosmochimiste réveille la Belle au bois dormant avec son consentement : « Tu veux que je te montre comment ça fait, le mec qui se jette sur toi ? », « Ouais », répond la très intéressée. Le corps de Léa Seydoux est un poème, mais la mise en scène exalte sa sensualité sans s’en contenter. La cinéaste sait surtout déceler la force et le courage chez sa remarquable actrice, en jean pas glamour et cheveux courts, une fois encore parfaitement émouvante.
UN BEAU MATIN, Mia Hansen-Løve 2022, Léa Seydoux, Pascal Greggory (societe sante)@@@ (E)
La jeune traductrice Sandra doit s'occuper seule de sa fille de huit ans, Linn, mais se sent également responsable de son père, atteint de la maladie d'Alzheimer et de plus en plus faible. Elle se rend à Paris pour cher ...

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UN CRIME DANS LA TETE, Jonathan Demme 2004, Denzel Washington, Meryl Streep, Liev Schreiber (thriller guerre)@@


Raymond Shaw est pressenti pour devenir le prochain vice-président à la Maison Blanche. Héros durant la guerre du Golf, il a réussi l'exploit de sauver sa patrouille durant une mission au Koweit. Cependant, le Major Ben Marco, le supérieur de Raymond, n'a aucun souvenir de cette prouesse. A la place, il est assailli d'inexplicables images de lui et sa patrouille, prisonniers et torturés.

TELERAMA
Le président des États-Unis est peut-être un cyborg, nous avertit sans rire cette politique-fiction, parfaite pour attiser notre paranoïa. Le premier Crime dans la tête (1962), de John Frankenheimer, se déroulait sur fond d’anticommunisme viscéral. Tout cela est remplacé par une autre guerre, financière et biotechnique. Jonathan Demme va loin dans la mise en lumière d’un pouvoir inquiétant qui semble ne plus obéir qu’à des intérêts particuliers. La guerre, désormais, est domestique, incestueuse même, à travers le rôle prépondérant joué par la mère du sergent Shaw (Meryl Streep, formidable). Impossible, face à ce viol généralisé des consciences, de ne pas songer à George W. Bush, alors à la Maison-Blanche. Les attitudes de Liev Schreiber, en impuissant souriant mais tout près de l’explosion, l’évoquent à chaque instant.
UN CRIME DANS LA TETE, Jonathan Demme 2004, Denzel Washington, Meryl Streep, Liev Schreiber (thriller guerre)@@ (E)
Raymond Shaw est pressenti pour devenir le prochain vice-président à la Maison Blanche. Héros durant la guerre du Golf, il a réussi l'exploit de sauver sa patrouille durant une mission au Koweit. Cependant, le Ma ...

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UN DESTIN INATTENDU, Sonia Rolland 2023, Esther Bernet-Rollande, Clementine Celarie (societe miss france)@@


Nadia, 18 ans, d'origine rwandaise, vit avec sa famille dans une cité ouvrière de Nouvelle-Aquitaine. Recalée d'une carrière de basketteuse à cause de son mauvais caractère, elle est poussée par son entourage à s'inscrire au concours de Miss Poitou-Charentes. Sans y croire, elle passe la première étape des sélections.

TELERAMA
L’ex Miss France signe un film quasi autobiographique, qui se veut porteur d’espoir mais qui s’avère surtout candide.

Miss France 2000 est… Miss Bourgogne !  » Le 11 décembre 1999, Sonia Rolland recevait de Geneviève de Fontenay l’écharpe convoitée par tant de reines de beauté. Vingt-quatre ans plus tard, l’ex-Miss devenue comédienne et réalisatrice raconte dans ce téléfilm pétri de bonnes intentions une histoire librement inspirée de la sienne. Celle de Nadia, Franco-Rwandaise d’à peine 18 ans, basketteuse affirmée d’une équipe poitevine. À l’issue d’un match mouvementé, la jeune femme est approchée par un sélectionneur du concours de beauté, que rien ne la prédestine pourtant à intégrer.

Sonia Rolland met volontiers en scène les difficultés que rencontre cette Miss métisse, que l’on suppose forcément représentante d’une région d’Outre-mer, qui doit se conformer à des diktats physiques et moraux arbitraires, qui est tenue d’obéir à une sélectionneuse tyrannique (Clémentine Célarié) et endure les crasses de quelques camarades… Les mots « sexisme » et « racisme » ne sont pourtant jamais prononcés, effacés sous le prétendu « conte de fées ». « Bien sûr, on est le résultat de l’éducation de nos parents, mais on est surtout le résultat de nos propres ambitions », lance Clémentine Célarié. Un message d’espoir bienveillant, mais un brin naïf.
UN DESTIN INATTENDU, Sonia Rolland 2023, Esther Bernet-Rollande, Clementine Celarie (societe miss france)@@ (E)
Nadia, 18 ans, d'origine rwandaise, vit avec sa famille dans une cité ouvrière de Nouvelle-Aquitaine. Recalée d'une carrière de basketteuse à cause de son mauvais caractère, elle est poussée ...

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UN ETE A BERLIN, Andreas Dresen 2005, Inka Friedrich, Andreas Schmidt (sentimental)@@


Deux amies, Katrin et Nike, habitent dans le même immeuble vieillot. Nike possède un balcon, Katrin a un fils, Ronald est chauffeur poids lourds, Tina est serveuse, Oskar et Hélène vivent seuls et sont vieux. Qu'ils soient au milieu de leur vie ou presque à la fin, la question est la même pour tous. L'amour est-il seulement un message qui traverse le cerveau ou bien peut-il résister au temps qui passe ?

TELERAMA
Katrin et Nike habitent le même immeuble et sont les meilleures amies du monde. Elles passent l'été à Berlin et leurs soirées sur le balcon de Nike à se confier l'une à l'autre. Toutes les deux attendent le prince charmant qui viendra combler leur solitude affective.
UN ETE A BERLIN, Andreas Dresen 2005, Inka Friedrich, Andreas Schmidt (sentimental)@@ (E)
Deux amies, Katrin et Nike, habitent dans le même immeuble vieillot. Nike possède un balcon, Katrin a un fils, Ronald est chauffeur poids lourds, Tina est serveuse, Oskar et Hélène vivent seuls et sont vieux. Qu'i ...

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UN ETE MAGIQUE Rob Reiner 2012, Morgan Freeman


Depuis la mort de sa femme, Monte Wildhorn, un écrivain spécialisé dans les westerns, noie son chagrin dans l'alcool et la solitude. Son neveu s'inquiète de son état, et le pousse à partir en vacances d'été dans une petite ville paisible, au bord d'un lac. Le vieil écrivain s'installe dans un chalet où il commence à s'ennuyer ferme, sans inspiration. Mais il fait rapidement la connaissance de ses voisines, une mère célibataire et ses petites filles.
UN ETE MAGIQUE Rob Reiner 2012, Morgan Freeman (sentimental)@@@ (E)
Depuis la mort de sa femme, Monte Wildhorn, un écrivain spécialisé dans les westerns, noie son chagrin dans l'alcool et la solitude. Son neveu s'inquiète de son état, et le pousse à partir en vacanc ...

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UN HOLOGRAMME POUR LE ROI


Alors que l'Amérique est en pleine récession, un homme d'affaires tente une dernière fois d'éviter la banqueroute dans le but de payer les études de sa fille, en se rendant en Arabie Saoudite pour vendre son idée à un puissant monarque.
UN HOLOGRAMME POUR LE ROI - copie (E)
Alors que l'Amérique est en pleine récession, un homme d'affaires tente une dernière fois d'éviter la banqueroute dans le but de payer les études de sa fille, en se rendant en Arabie Saoudite pour vendre s ...

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UN HOMME A LA HAUTEUR, Laurent Tirard, Jean Dujardin, Virginie Efira (sentimental)@@



Diane est une très belle femme et une brillante avocate, dotée d'une forte personnalité. Malheureuse dans son mariage, elle est divorcée et est désormais enfin libre de rencontrer l'homme de sa vie. Un jour, un certain Alexandre l'appelle, car il a retrouvé le téléphone portable perdu par Diane.
UN HOMME A LA HAUTEUR, Laurent Tirard 2016, Jean Dujardin, Virginie Efira (sentimental)@@ (E)

Diane est une très belle femme et une brillante avocate, dotée d'une forte personnalité. Malheureuse dans son mariage, elle est divorcée et est désormais enfin libre de rencontrer l'homme de sa vie. U ...

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UN HOMME IDEAL, Yann Gozlan 2014, Pierre Niney, Ana Girardot


Mathieu, 25 ans, aspire depuis toujours à devenir un auteur reconnu. Un rêve qui lui semble inaccessible car malgré tous ses efforts, il n'a jamais réussi à être édité. En attendant, il gagne sa vie en travaillant chez son oncle qui dirige une société de déménagement. Son destin bascule le jour où il tombe par hasard sur le manuscrit d'un vieil homme solitaire qui vient de décéder. Mathieu hésite avant finalement de s'en emparer, et de signer le texte de son nom.

TELERAMA
Porté par le césar reçu par Pierre Niney, Un homme idéal caracole dans les hauteurs du box-office. Je ne sais pas si le film annonce le renouveau d'un cinéma de genre à la française, mais je sens bien que son réalisateur, Yann Gozlan, s'intéresse plus aux scènes d'action — une voiture file dans la nuit, un type vole des objets dans une maison silencieuse, etc. — qu'à la psychologie des personnages. La preuve : le nombre conséquent d'invraisemblances qui traversent cette histoire d'emprunt littéraire : un apprenti écrivain s'approprie le manuscrit d'un mort, rencontre le succès, jusqu'à ce que…

Les fans du comédien (dont, personnellement, je trouve le jeu un peu entravé par les flottements du scénario) et les amateurs de thriller particulièrement indulgents s'en contentent sans doute, mais la naïveté avec laquelle est montré (une fois de plus ?) le monde de l'édition fait souvent sourire, a fortiori qui n'est pas saisi par le suspense. Un thriller machiavélique n'a pas vocation à décrire scrupuleusement un milieu, mais j'ai tendance à croire qu'une bonne dose de crédibilité, même apportée par des touches légères, ne lui porte pas préjudice... En attendant, voici le point sur les huit (et demie) petites ou grosses invraisemblances qui m'ont choqué pendant le film. Et si vous en voyez d'autres, faites-moi signe !

1/ Le syndrome de la page blanche. En trois ans, Mathieu Vasseur (Pierre Niney) n'a rien écrit. Pas une ligne. Ce blocage est nouveau. Il se posait moins de questions quand il parachevait son premier roman non publié, L'Homme de dos. Pourquoi n'envisage-t-il pas d'autres solutions ? Les recherches qu'il a menées a posteriori sur la guerre d'Algérie — pour assumer la sortie de Sables noirs, ce premier livre qu'il s'est contenté de... recopier — le montrent en bon élève et gros bosseur. Qu'il choisisse un autre thème historique, s'y consacre entièrement, et quelque chose en sortira tout seul. Sinon, qu'est-ce qui l'empêche d'aller chercher un autre roman inconnu au bataillon (voire refusé aux éditions du Cercle, un manuscrit, ça se chipe facilement) et de le plagier allègrement ? Ou de piquer les confidences d'une admiratrice ? Il ne serait pas le premier à être quand même publié...

2/ L'avance somptuaire de l'éditeur. Outre qu'elles ont pompé leur couverture sur la collection blanche de Gallimard (ok, c'est un film sur le plagiat et l'imposture), les éditions du Cercle ont le chéquier généreux : quel éditeur multiplierait les avances pour un second roman sans avoir même discuté du projet avec l'auteur ? A fortiori après un premier ouvrage qui a frappé par sa véracité historique. Stéphane Marsan (Laurent Grévill) n'a pas pu ne pas demander à son jeune auteur s'il continuerait ou non dans la même veine... Un type qui signe plusieurs chèques les yeux fermés ? Présentez-le-moi, please !

3/ La conversation téléphonique du romancier avec sa banquière. Vous en connaissez beaucoup, des banquiers qui raccrochent au nez de leur client en gros découvert ?

4/ Le farniente absolu du personnage d'Ana Girardot. Mathieu Vasseur a rencontré Alice Fursac (Ana Girardot, donc) alors qu'elle donne une conférence sur la littérature en fac. Une grosse tête. Plus tard, au cocktail de sortie de Sables noirs, elle fustige l'hypocrisie du milieu, visant les pique-assiette qui sont là sans avoir lu le livre. Une moraliste. Mais pendant tout le reste du film, on ne la verra jamais avec un livre à la main ou évoquant le moindre projet personnel. Elle bronze en bikini, prépare le déjeuner, etc. Transformation d'une intello en potiche : moins soixante au test de Bechdel.

5/ Pourquoi l'ami menaçant de Léon Vauban, le véritable auteur du livre emprunté, ne s'est-il pas manifesté avant les trois longues années d'imposture de Mathieu Vasseur ? Il ne lit pas les journaux ? Il attend une séance de signature dans une librairie du Midi, proche de chez les Fursac. Mais une signature — et qui attire du monde —, trois ans après la parution d'un roman, c'est sérieux ?

6/ Pourquoi le héros cède-t-il d'emblée aux menaces de ce maître-chanteur, sans chercher à savoir de quelles preuves il dispose réellement ? Et même si ce dernier avouait à un journaliste (d'investigation) que Sables noirs pille le vécu d'un type ayant réellement existé, quel impact cela pourrait-il avoir ? L'imposteur pourrait dire l'avoir rencontré, avouer sa dette...

7/ Vitrine qui claque dans le salon, bruit mat d'un corps mort jeté dans le jardin (sans parler de son emmaillotage-ficelage préalable à son évacuation nocturne), le héros n'est pas adroit dans son entreprise criminelle. Sa chance : les Fursac, ses hôtes, dorment sans doute tous avec des boules Quies...

8/ Pierre Niney nage pendant des heures dans l'eau glacée, retrouve son chemin, arrive à la maison au petit matin. OK. Et il ne laisse pas de traces de boue dans le salon ?

8 (et demie)/ La police — déjà alerté par un car-jacking simulé et un vrai meurtre — peut-elle vraiment confondre les corps, même carbonisés, de Marc Barbé (le maître chanteur) et de Pierre Niney ?
UN HOMME IDEAL, Yann Gozlan 2014, Pierre Niney, Ana Girardot (societe)@@ (E)
Mathieu, 25 ans, aspire depuis toujours à devenir un auteur reconnu. Un rêve qui lui semble inaccessible car malgré tous ses efforts, il n'a jamais réussi à être édité. En attendant, il ...

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UN HOMME PARFAIT, Didier Bivel2018, Loïc Corbery, Odile Vuillemin (societe inceste drame)@


Maxime est un homme à qui tout réussit : de grandes études, une carrière fulgurante, une famille parfaite et aimante. Mais il y a une ombre au tableau : sa fille, Claire, l'accuse d'attouchements sexuels. Quand elle en parle à sa mère, Daphné, celle-ci, très amoureuse de son mari, peine à la croire. Mais quand la plus jeune raconte à sa mère des faits du même ordre, Daphné s'enfuit avec ses filles et porte plainte. Elle n'a pas de preuves, perd son sang-froid face à un policier, est hospitalisée et soupçonnée de fabuler pour divorcer et avoir la garde de ses filles. Maxime récupère ses enfants et prétend que son épouse est folle. Il croit avoir gagné la partie car il a l'image d'un fils et d'un père parfait. Mais son père, à la faveur d'un incident révélateur de l'inceste subi par ses petites-filles, découvre la vérité et appelle la police.

TELERAMA
Tout l’intérêt de ce téléfilm glaçant réside dans l’ahurissante duplicité de ce père incestueux, auquel Loïc Corbery prête sa physionomie douce et amène. Un personnage d’autant plus effrayant qu’à aucun moment il ne laisse tomber son masque d’homme modèle : quelqu’un d’aussi bien sous tous rapports ne peut pas être un monstre, répètent jusqu’au bout la police et une partie de l’entourage du couple. Même le spectateur finit par avoir des doutes… Une fiction prenante et juste, portée par la prestation à fleur de peau d’Odile Vuillemin.

Cadre brillant, mari aimant, père protecteur : Maxime est « un homme parfait ». Tout le monde le dit, à commencer par sa femme Daphné, qui en est follement amoureuse. Jusqu’au jour où la petite Claire révèle à sa mère qu’il s’est livré sur elle à des attouchements. Daphné questionne son mari, qui la rassure. Mais lorsque leur seconde fille lui fait part à son tour d’agissements anormaux, elle s’enfuit avec les deux enfants. Il va alors manipuler la justice pour faire croire que son épouse est folle…




UN HOMME PARFAIT, Didier Bivel2018, Loic Corbery, Odile Vuillemin (societe inceste drame)@@ (E)
Maxime est un homme à qui tout réussit : de grandes études, une carrière fulgurante, une famille parfaite et aimante. Mais il y a une ombre au tableau : sa fille, Claire, l'accuse d'attouchements sexuels. Quand e ...

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UN HOMME PRESSE, Herve Mimran 2018, Fabrice Luchini, Leila Bekhti (societe)@@@.


Alain est un homme puissant et important dont le temps est précieux et qui n'aime d'ailleurs pas le perdre. Dans sa vie aucune place pour les loisirs et la famille. Lorsqu'un jour, un AVC le stoppe net dans son élan. Pendant son séjour à l'hôpital, il va être pris en main par Jeanne, une jeune orthophoniste. Alors qu'elle l'aide à retrouver l'usage de la parole, elle lui fait prendre conscience de la situation et que pour se reconstruire il doit apprendre la patience.

TELERAMA
Victime d’un AVC, un homme d’affaires est forcé de reconsidérer ses choix de vie... Malgré un joli travail sur les dialogues, “détraqué” par l’aphasie du héros, et l’interprétation de Fabrice Luchini, cette mielleuse histoire de rédemption déçoit.
Il est coriace, surmené, tendu, obsédé par son travail, un poste prestigieux dans l’industrie automobile. Alain néglige les signes d’alerte, et puis s’effondre. Victime d’un accident vasculaire cérébral, il s’empêtre dans le langage, confond les mots et perd le fil de sa vie. Présentée avec tact, cette aphasie donne à Fabrice Luchini l’occasion de se livrer (sans trop cabotiner) à quelques absurdes envolées verbales, d’une drôlerie quasi oulipienne. Hélas, cet habile numéro d’acteur sert une histoire de rédemption prévisible et mièvre : ou comment, à force de fréquenter une gentille orthophoniste (Leïla Bekhti) et au terme d’un parcours très plat, l’homme odieux ­devient un brave type. La preuve : il apprend à dire « merci » à son chauffeur. Sacré progrès social.
UN HOMME PRESSE, Herve Mimran 2018, Fabrice Luchini, Leila Bekhti (societe)@@@ (E)
Alain est un homme puissant et important dont le temps est précieux et qui n'aime d'ailleurs pas le perdre. Dans sa vie aucune place pour les loisirs et la famille. Lorsqu'un jour, un AVC le stoppe net dans son élan. Pendant s ...

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UN JOUR, Lone Scherfig 2011, Anne Hathaway, Jim Sturgess


Emma et Dexter passent la nuit ensemble après leur soirée de fin d'étude et décident de rester amis. Lui est insouciant et frivole, elle est bourrée de complexes. Pendant 20 ans, Dexter et Emma vont s'adorer, se séparer, se détester, se manquer. Finiront-ils par comprendre qu'ils ne sont jamais aussi heureux que lorsqu'ils sont ensemble ?
UN JOUR, Lone Scherfig 2011, Anne Hathaway, Jim Sturgess (sentimental)@@@ (E)
Emma et Dexter passent la nuit ensemble après leur soirée de fin d'étude et décident de rester amis. Lui est insouciant et frivole, elle est bourrée de complexes. Pendant 20 ans, Dexter et Emma vont s'ador ...

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UN LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES, Jean-Pierre Jeunet, Audrey Tautou (guerre)@@


En 1919, Mathilde a 19 ans. Deux ans plus tôt, son fiancé Manech est parti sur le front de la somme. Comme des millions d'autres, il est mort au champ d'honneur. C'est écrit noir sur blanc sur l'avis officiel. Pourtant, Mathilde refuse d'admettre cette évidence. Si Manech était mort, elle le saurait. Elle se raccroche à son intuition comme au dernier fil ténu qui la relierait encore à son amant. Mathilde refuse de lâcher et se lance dans une véritable contre-enquête.

TELERAMA
Du roman, le film garde la trame de faux polar dont l’enquêtrice principale serait une Bretonne têtue, suffragette qui s’ignore. Mais Jean-Pierre Jeunet n’en fait que l’arrière-plan. Ce qui l’intéresse, c’est créer un monde. Avec son enfer (les tranchées), son paradis (une maison en Bretagne) et, entre les deux, une Belle Époque soigneusement stylisée. La sauvagerie de la guerre de 1914 est bien rendue. Mais cette surenchère esthétique est la limite du film : un trop-plein qui nuit à l’épaisseur des personnages et de l’émotion. On le mesure a contrario quand deux scènes osent la durée. D’abord la rencontre embarrassée entre Jérôme Kircher et Jodie Foster, histoire d’amour périphérique et l’un des plus beaux moments du film. Puis le dîner auquel s’invite Albert Dupontel – Audrey Tautou s’y endort… On comprend que son personnage est d’abord celui d’une enfant plus capricieuse que passionnée…
UN LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES, Jean-Pierre Jeunet 2004, Audrey Tautou (guerre)@@ (E)
En 1919, Mathilde a 19 ans. Deux ans plus tôt, son fiancé Manech est parti sur le front de la somme. Comme des millions d'autres, il est mort au champ d'honneur. C'est écrit noir sur blanc sur l'avis officiel. Pourtant, ...

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UN MONDE, Laura Wandel 2021, Maya Vanderbeque, Günter Duret (societe)@@@


Nora entre en primaire lorsqu'elle est confrontée au harcèlement dont son grand frère Abel est victime. Tiraillée entre son père qui l'incite à réagir, son besoin de s'intégrer et son frère qui lui demande de garder le silence, Nora se trouve prise dans un terrible conflit de loyauté. Une plongée immersive, à hauteur d'enfant, dans le monde de l'école.

TELERAMA
Alors qu’elle vient de rentrer à l’école primaire, une fillette découvre que son frère aîné y est victime de harcèlement de la part de ses camarades. Une vision à hauteur d’enfant.

Une petite fille pleure dans les bras de son grand frère. C’est le premier jour d’école primaire et Nora ne veut pas y aller. Devant la grille, Abel, son frère, essaie de la rassurer. « T’inquiète, on se revoit à la récré. » Une fois à l’intérieur de l’école, on n’en sortira plus, sauf au moment de la piscine, où Nora, tremblotante, devra sauter dans le grand bassin. Une épreuve parmi tant d’autres dans ce film d’une sensibilité à l’os. À même de réveiller dans l’esprit de chaque spectateur des souvenirs plus ou moins enfouis de honte et de peur. Peur de l’inconnu, de ne pas réussir, d’être puni.

Peur surtout de ne pas savoir se défendre face à la violence. Un monde est un film d’angoisse, criant de vérité, parce que filmé à hauteur d’enfant. Ce premier long-métrage de la réalisatrice belge Laura Wandel impressionne par sa densité et sa concision. Il repose sur l’immersion totale dans un univers impitoyable dominé par le brouhaha. Une micro-société, un terrain de jeu et d’apprentissage, où Nora trouve peu à peu sa place, se fait des copines. La victime, ce n’est pas elle ici, comme le début le laisse penser, mais Abel. Sa sœur découvre qu’il subit le harcèlement d’une bande de garçons, dans les escaliers, la cour, les toilettes. En voulant s’interposer, elle semble aggraver la situation. Tandis que son frère la presse de garder le silence, leur père sent que quelque chose ne va pas…

“Un monde”, un film choc sur le harcèlement scolaire : “Quand un enfant est violent, c’est qu’il y a une blessure qui n’a pas été reconnue”

Culpabilité, conflit de loyauté, reproduction de la violence : le film est riche de tensions psychologiques. Les adultes s’y démènent comme ils peuvent, mais leur vigilance comporte inévitablement des failles. La réalisatrice n’incrimine ni ne juge personne. Elle montre que l’école, lieu déterminant de l’apprentissage social, peut être le théâtre de rapports de force très cruels entre enfants. Où commencent à s’inscrire en nous des traits de domination ou de soumission, de confiance en soi ou l’inverse, qui conditionnent notre rôle ultérieur dans la société.

Si le jeu, la joie, l’acquisition du savoir sont aussi de la partie, si le film tend vers une forme de salut possible, il reste poignant, nous saisissant plus d’une fois à la gorge, en créant une profonde empathie pour le frère meurtri et sa sœur atteinte par ricochet. Une fratrie incarnée par deux enfants, Maya Vanderbeque et Günter Duret, époustouflants de justesse.
UN MONDE, Laura Wandel 2021, Maya Vanderbeque, Günter Duret (societe harcelement scolaire)@@@ (E)
Nora entre en primaire lorsqu'elle est confrontée au harcèlement dont son grand frère Abel est victime. Tiraillée entre son père qui l'incite à réagir, son besoin de s'intégrer et son ...

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UN PARFAIT INCONNU, James Mangold 2024, Timothee Chalamet, Edward Norton (biopic Bob Dylan)@@@


New York, début des années 1960. Au cœur de l'effervescente scène musicale et culturelle de l'époque, un énigmatique jeune homme de 19 ans arrive dans le West Village depuis son Minnesota natal, avec sa guitare et un talent hors normes qui changeront à jamais le cours de la musique américaine.

TELERAMA
le film tombe juste. Le tailleur a soigné la coupe. Il avait intérêt, vu le mythe qu’il se coltine. Un mythe, faut-il le rappeler, toujours vivant : en tournée perpétuelle, l’inarrêtable Bob Dylan se produit sans doute sur scène, en ce moment même, quelque part.

Pour l’aborder, le cinéaste s’est limité à quatre années, de janvier 1961 à juillet 1965 pour être exact. Période courte mais emblématique, où le chanteur à l’harmonica, parfait inconnu surgi de nulle part, connaît une ascension fulgurante et devient le porte-parole légendaire du folk. Ce chapitre, un parmi d’autres de sa carrière, se clôt lors d’un concert marquant, une date dans l’histoire de la pop music. Avant cela, le provincial à tête d’ange n’a que 19 ans lorsqu’il débarque à New York en stop, arrivant du fin fond du Minnesota. Casquette de marinier, jean, parka, il a sa guitare avec lui et commence par se réfugier dans un bar de Greenwich Village, alors épicentre de la bohème et du folk.

De son vivant, Bob Dylan aura donc déjà fait l’objet de deux biopics. Le très original I’m not There, de Todd Haynes, sorti en 2007, et Un parfait inconnu de James Mangold, en salles depuis mercredi. Le bon point de ce biopic – et des biopics réussis –, c’est qu’il se concentre sur une période restreinte de la vie de Bob Dylan, de 1961 et son arrivée à New York à 1965 et le festival de Newport. « Le film est extrêmement classique, souligne Samuel Douhaire, avec une certaine élégance, une certaine efficacité dans la mise en scène et une bonne direction d’acteurs. » Samuel Douhaire reproche une deuxième partie moins efficace que la première : « Lorsqu’on va vers le festival de Newport, le film est plus prévisible, moins fort dans le récit et se traîne un peu. »

Pour Marie Sauvion, la vraie qualité du film, c’est « qu’il n’essaie pas d’éclaircir le mystère Bob Dylan, c’est malin de le saisir dans sa jeunesse et dans son opacité. Le personnage n’est pas sympathique, parle peu et est très égoïste. » Le film est servi par un très bon casting : Timothée « mimi » Chalamet est convaincant en Bob Dylan et surtout la révélation Monica Barbaro, qui incarne brillamment Joan Baez. « Les scènes où ils sont tous les deux sont très réussies », ajoute Samuel Douhaire.
UN PARFAIT INCONNU, James Mangold 2024, Timothee Chalamet, Edward Norton (biopic Bob Dylan)@@@ (E)
New York, début des années 1960. Au cœur de l'effervescente scène musicale et culturelle de l'époque, un énigmatique jeune homme de 19 ans arrive dans le West Village depuis son Minnesota natal, avec ...

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UN PETIT FRERE, Léonor Serraille 2023, Annabelle Lengronne, Stéphane Bak, Kenzo Sambin (societe immigration)@@@


Quand Rose arrive en France, elle emménage en banlieue parisienne avec ses deux fils, Jean et Ernest. Construction et déconstruction d'une famille, de la fin des années 80 jusqu'à nos jours.

TELERAMA
Loin des tartes à la crème sur l’intégration, chaque détail touche au cœur dans cette fresque qui célèbre la fierté.
À peine deux heures pour une fresque : après Jeune Femme, son enthousiasmant premier long métrage (Caméra d’or à Cannes en 2017) sur une trentenaire hors des sentiers battus, Léonor Serraille impressionne en racontant la vie, sur plus de vingt ans, d’une Ivoirienne et de ses deux fils, venus s’installer en France en 1989. Avec autant d’ambition que de sens du détail, elle rend profondément romanesque cette odyssée du quotidien en trois volets, qui portent les prénoms de chacun : Rose, puis Jean et enfin Ernest, le petit frère du titre.

Rose, d’abord, superbement interprétée par Annabelle Lengronne. Arrivée d’Afrique avec un passé qu’on devine douloureux, cette jeune mère célibataire travaille comme femme de ménage d’un hôtel. Rose n’a peur de rien. Ni de travailler dur, ni de sortir danser, ni d’élever ses fils qu’elle adore mais auxquels elle ne passe rien : il faut qu’ils réussissent, qu’ils soient des élèves exemplaires.

Jean et Ernest grandissent, au fil du film, pendant que les rides tracent sur le visage de Rose les sillons d’une certaine désillusion. Mais pas une once de misérabilisme dans le regard précis et poétique de Léonor Serraille. Pas de tragédie ou de sociologie faciles : il y a quelque chose de mystérieux, et de fascinant, dans la modestie de cette chronique au long cours, qui évite les clichés sur l’immigration et l’intégration, et où chaque détail touche juste. Comme ce principe transmis par Rose à ses fils : il faut se cacher pour pleurer. « On pleure dans sa tête ? » mime, avec un geste délicieux, le petit Ernest lors d’un déjeuner dans un fast-food. C’est ça, on pleure à l’intérieur. Un grand film sur la beauté de la fierté.
UN PETIT FRERE, Léonor Serraille 2023, Annabelle Lengronne, Stéphane Bak, Kenzo Sambin (societe immigration)@@@ (E)
Quand Rose arrive en France, elle emménage en banlieue parisienne avec ses deux fils, Jean et Ernest. Construction et déconstruction d'une famille, de la fin des années 80 jusqu'à nos jours.

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UN PROPHETE, Jacques Audiard 2009, Niels Arestrup, Tahar Rahim (societe)@@@


Condamné à 6 ans de prison, Malik El Djebena ne sait ni lire, ni écrire. À son arrivée en centrale, seul au monde, il paraît plus jeune, plus fragile que les autres détenus. Il a 19 ans. D'emblée, il tombe sous la coupe d'un groupe de prisonniers corses qui fait régner sa loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des missions, il s'endurcit et gagne la confiance des Corses.

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Jacques Audiard signe un film de mafia brillant, extrêmement fin. L’éducation d’un petit voyou, en taule pour six ans : Malik apprend, s’adapte, trahit et prend le pouvoir… Brillantissime et ironique : Audiard allie réalisme, lyrisme et brio à l’américaine. Avec la révélation Tahar Rahim.

Malik (Tahar Rahim, formidable et « césarisé ») aboutit en taule pour un petit larcin (six ans à tirer) et se fait aussitôt rosser et voler… Dans cette prison-là, ce sont les Corses qui font la loi. Et, justement, le plus influent d’entre eux, César Luciani (Niels Arestrup, ­génial en Don Corleone miniature), le choisit pour assassiner un gêneur, un donneur. Malik ­accepte. Il apprend. C’est fou ce qu’il accepte. C’est dingue ce qu’il apprend : l’alphabet, le corse, l’économie… Il se rend utile, il manipule, tisse des liens secrets, crée des réseaux parallèles. Peu à peu, il accède au pouvoir…

Depuis Regarde les hommes tomber, son premier long métrage sorti en 1993, on connaît l’intérêt de Jacques Audiard pour des jeunes gens à la virilité angoissée (interprétés d’abord par Mathieu Kassovitz, puis par Romain Duris), fatalement poussés à « tuer le père » pour essayer de vivre, enfin.

Dans Un prophète, c’est avec la même méticulosité, mais avec une légèreté inattendue, qu’il contemple la chorégraphie que semble dessiner, dans sa prison, son survivant obstiné. Sa maîtrise séduit et subjugue. À chaque instant, l’audace l’emporte, comme dans l’effrayante séquence de la fusillade où, assourdi par le crépitement des balles, Malik sourit pour la première fois. Heureux. Béat. Au-delà du bien et du mal. Sauvé et foutu…
UN PROPHETE, Jacques Audiard 2009, Niels Arestrup, Tahar Rahim (societe)@@@ (E)
Condamné à 6 ans de prison, Malik El Djebena ne sait ni lire, ni écrire. À son arrivée en centrale, seul au monde, il paraît plus jeune, plus fragile que les autres détenus. Il a 19 ans. D'emb ...

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UN SAC DE BILLES Christian Duguay 2017, Patrick Bruel, Elsa Zylberstein


Dans la France occupée, Maurice et Joseph, deux jeunes frères juifs livrés à eux-mêmes, sont envoyés par leurs parents dans la zone libre, et font preuve de malice, de courage et d'ingéniosité pour échapper aux occupants et tenter de réunir leur famille à nouveau.
UN SAC DE BILLES Christian Duguay 2017, Patrick Bruel, Elsa Zylberstein (histoire societe)@@ (E)
Dans la France occupée, Maurice et Joseph, deux jeunes frères juifs livrés à eux-mêmes, sont envoyés par leurs parents dans la zone libre, et font preuve de malice, de courage et d'ingéniosit& ...

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UN SECRET, Claude Miller 2007, Patrick Bruel, Cecile de France, Julie Depardieu (societe)@@@


Dans les années 1950, parce qu’il déçoit ses parents, François s’invente un frère. Son double inversé : musclé, audacieux. Il ne sait pas qu’il a vraiment existé…

TELERAMA
Avec un vrai sens du romanesque, Claude Miller filme la lente montée du nazisme dans cette France des premiers congés payés, où les juifs s’aveuglent sur leur sort. Lente montée du désir entre deux êtres qui n’ont pas le droit de s’aimer. Montée de l’autodestruction chez Hannah (Ludivine Sagnier), dont le visage s’asphyxie de scène en scène.
À l’instar de la musique de Zbigniew Preisner, tout le film semble s’extraire doucement de l’ombre. Claude Miller est un vrai doux, mais un faux tendre. Ses films dissimulent une insolence secrète — on la trouve dans un épilogue inattendu et féroce. Et de la dérision, tout emmêlée de tendresse, dans la scène superbe où le père, survivant de tant de morts, s’effondre, à cause de celle d’un chien. Les voies de nos chagrins sont impénétrables.
UN SECRET, Claude Miller 2007, Patrick Bruel, Cecile de France, Julie Depardieu (societe)@@@ (E)
Dans les années 1950, parce qu’il déçoit ses parents, François s’invente un frère. Son double inversé : musclé, audacieux. Il ne sait pas qu’il a vraiment existé&hell ...

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UN TRIOMPHE, Emmanuel Courcol 2020, Kad Merad, Marina Hands, Pierre Lottin, Laurent Stocker (societe)@@@


Étienne, un acteur passé son apogée donne des cours d'art dramatique en prison; le talent des détenus surprend Étienne; il tente de mettre en scène une production de "En attendant Godot" de Samuel Beckett, qui représente l'état d'attente constant des prisonniers.

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Un acteur désœuvré monte un atelier théâtre avec des prisonniers. Et rêve bientôt d’une vraie tournée. Une comédie sociale élégante, et réconfortante.

Étienne, un acteur qui n’est plus monté sur scène depuis longtemps, accepte, faute de mieux, d’animer un atelier théâtre en prison. Après une prise de contact un peu rude avec ses « élèves », il commence à deviner un réel potentiel dramatique chez ce petit groupe de prisonniers, auxquels, jusque-là, on n’a proposé que d’apprendre des fables de La Fontaine. Que font ces taulards toute la journée ? Ils attendent. La fin de la journée, le lendemain, le parloir, la fin de leur peine, ils ne cessent d’attendre… Réalisant que leur existence carcérale les rend familiers de l’absurde, Étienne décide de les mettre en scène dans En attendant Godot, de Samuel Beckett : un pari fou, mais, petit à petit, Patrick, Moussa, Kamel, Dylan et Alex se prennent au jeu, et voilà que le comédien animateur brave le règlement pénitentiaire pour les mener sur la scène d’un vrai théâtre…

Après Le Grand Bain, de Gilles Lellouche, il y a trois ans, ce Triomphe prouve, à son tour, que le cinéma français maîtrise, lui aussi, l’art, traditionnellement anglo-saxon, du « feel good movie », ce genre de comédie réconfortante, savamment dosée entre humour et émotion, où la lumière doit poindre au bout d’un sombre tunnel social ou personnel.

Le réel a fourni un sujet en or à Emmanuel Courcol : l’histoire vraie de Jan Jönson, un acteur suédois qui, en 1985, monta le chef-d’œuvre du célè­bre dramaturge irlandais avec les détenus d’une prison de haute sécurité, et les mena en tournée. Samuel Beckett lui-même, encore vivant, jugea alors l’issue de l’aventure tout à fait accordée à sa pièce…

Sans jamais tomber dans l’angélisme, le réalisateur adopte un point de vue résolument humaniste : comme Étienne, qui ne veut voir dans ces détenus que des acteurs prometteurs, on ne saura jamais les crimes qui les ont conduits derrière les barreaux. Seuls comptent leurs efforts sur un texte ardu, leur indiscipline, leur remuante solidarité de troupe, leur fierté neuve, et enivrante, de se produire devant un public. Et, bien sûr, l’obstination de l’apprenti metteur en scène, qui lui aussi retrouve, grâce à ce défi théâtral, son estime de soi et un chemin vers les planches.

Kad Merad dans un de ses meilleures rôles
La réalisation, discrète et élégante, alterne entre l’intérieur et l’extérieur de la prison, entre frictions incessantes et tendresse comique, et certaines séquences touchent par leur intensité ou leur lyrisme : quand Dylan, le petit nerveux analphabète, réussit, enfin, à réciter d’une traite la longue tirade folle et sans ponctuation de ­Lucky, l’esclave presque muet de la pièce. Ou lorsque les détenus crient leurs répliques des fenêtres de leurs cellules, faisant résonner les mots de leurs personnages dans le silence de la nuit carcérale…

Entre acharnement et mélancolie, Kad Merad (Étienne) livre sa meilleure composition depuis la série Baron noir . Face à lui, David Ayala, Wabinlé Nabié, Pierre Lottin ou Sofian Khammes, l’acteur qui monte, sont tous enthousiasmants, d’autant que la vedette les laisse briller, attentive, fidèle à son rôle de chef de troupe.
UN TRIOMPHE, Emmanuel Courcol 2020, Kad Merad, Marina Hands, Pierre Lottin, Laurent Stocker (societe)@@@ (E)
Étienne, un acteur passé son apogée donne des cours d'art dramatique en prison; le talent des détenus surprend Étienne; il tente de mettre en scène une production de "En attendant Godot" d ...

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UN VILLAGE PRESQUE PARFAIT, Stéphane Meunier 2015, Didier Bourdon, Lorànt Deutsch, Denis Podalydès (societe comique)@


Perdu dans les montagnes, Saint-Loin-La-Mauderne a besoin d'un médecin pour débloquer des fonds européens. Un argent vital, qui permettrait de relancer l'usine de fumage de saumon. Germain, maire de cette commune de 120 âmes, réussit à convaincre le docteur Maxime Meyer de venir s'installer dans ce village.

TELERAMA
Auteur du documentaire Les Yeux dans les Bleus et de quelques téléfilms, Stéphane Meunier loupe ses débuts au cinéma avec ce remake d'un film québécois sympa sur la désertification rurale, La Grande Séduction — où des villageois veulent convaincre un médecin de s'implanter chez eux. Il en tire une fable paresseuse et pleine de clichés sur un Français des villes découvrant la France des champs.
UN VILLAGE PRESQUE PARFAIT, Stéphane Meunier 2015, Didier Bourdon, Lorànt Deutsch, Denis Podalydès (societe comique)@ (E)
Perdu dans les montagnes, Saint-Loin-La-Mauderne a besoin d'un médecin pour débloquer des fonds européens. Un argent vital, qui permettrait de relancer l'usine de fumage de saumon. Germain, maire de cette commune de 120 ...

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UNE AFFAIRE DE FAMILLE, Hirokazu Kore-eda 2018, (societe)@@@


Vivant au seuil de la pauvreté en marge de Tokyo, la famille Shibata se débrouille grâce au vol à l'étalage. Un jour, alors qu'Osamu et son fils Shota viennent de commettre un autre vol ils découvrent une fillette dans une ruelle sombre. Ils décident de la ramener à la maison.

TELERAMA
Un portrait de groupe poignant, drôle et lumineux. Palme d’or 2018, à Cannes.
C‘est pas un enlèvement, puisqu’on ne demande pas de rançon. » C’est ainsi, en une phrase et deux haussements d’épaules, que la question est réglée : la petite voisine, 5 ans et une belle collection de bleus et de brûlures sur la peau, vient de trouver un nouveau foyer. Cette mouflette, Osamu, maigrichon entre deux âges, vif et malin, l’a quasiment ramassée dans la rue. Il l’a croisée, livrée à elle-même, alors qu’il revenait d’un raid de ravitaillement au supermarché (sans passer à la caisse, et en oubliant de piquer le shampooing), avec son propre fils préadolescent.

L’adorable Cosette japonaise ne perd pas au change : la famille dans laquelle elle est aussitôt absorbée, réchauffée et câlinée est un vrai cocon de tendresse, encore qu’elle ne corresponde pas (du tout) aux normes classiques en matière d’éducation… Papa vole à l’étalage, aidé par son gamin, lequel ne fréquente aucune école. Maman fait les poches des clients dans la blanchisserie industrielle où elle travaille, et la fille aînée s’exhibe dans un peep-show, déguisée en écolière. Tout ce petit monde attachant, tranquillement amoral, s’entasse au jour le jour chez Mamie, elle-même plutôt douée pour l’arnaque.
UNE AFFAIRE DE FAMILLE, Hirokazu Kore-eda 2018, (societe)@@@ (E)
Vivant au seuil de la pauvreté en marge de Tokyo, la famille Shibata se débrouille grâce au vol à l'étalage. Un jour, alors qu'Osamu et son fils Shota viennent de commettre un autre vol ils découvren ...

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UNE AFFAIRE PRIVEE, Guillaume Nicloux 2002, Thierry Lhermitte, Clovis Cornillac, Marion Cotillard (thriller)@@


Une mère charge un détective privé désabusé de reprendre l'enquête sur la disparition de sa fille il y a six mois.

TELERAMA
Du polar, du classique. Et du bon, grâce au sens du décor de Guillaume Nicloux et aux prouesses de ses acteurs.
À quoi reconnaît-on un bon polar ? Au nombre de clopes grillées et de verres descendus. La tradition, ça a du bon, et cette Affaire privée, riche en goudrons et en alcool, n’y coupe pas. Guillaume Nicloux sait pourtant qu’il faut adapter et recomposer cette tradition, sans quoi on débouche vite sur une voie de garage tapissée d’images d’Épinal. Au placard, donc, la gabardine, le chapeau, le whisky et le carnet du privé. Place à la parka informe, à la Kro, au mini-magnéto, à la gueule fatiguée de François (Thierry Lhermitte), qui est détective salarié dans une agence tenue par une femme. Un type désabusé qui vit seul dans un appart crade et en foutoir. Il a une maîtresse, mais c’est comme s’il n’en avait pas. Il fait tout machinalement, sans conviction. Idem lorsqu’il s’agit de se coltiner cette nouvelle enquête vaseuse : Mme Siprien, qui dirige… une entreprise de pompes funèbres, voudrait retrouver sa fille, Rachel, disparue depuis plusieurs mois.

En l’absence de cadavre, on ne peut même pas dire que l’affaire sente mauvais… Au début, François pose les questions d’usage à l’entourage, mais il écoute à peine les réponses. Il se donne une semaine pour classer l’affaire, résolue ou non. Sauf que, de brutaux avertissements en petits secrets louches sur la vie dissolue de Rachel, François sort de son indifférence lasse. Il commence à flairer des trucs pas clairs du tout. Vient s’ajouter, il est vrai, la sensualité irrésistible d’une amie proche de Rachel, Clarisse (Marion Cotillard)…

Un casting épatant
L’avantage du privé, c’est de voir du monde, d’interroger des spécimens de tous horizons, rupins, noctambules, employés ou étudiants. Défilent ainsi un voisin retraité aussi obséquieux que fureteur, un barman obsédé par la gonflette, une mère à l’obstination suspecte, un kinésithérapeute qui tord le cou aux clichés… Ces seconds rôles trouvent un à un leur place dans le puzzle et sont servis par d’excellents acteurs qui parviennent, en une seule scène parfois, à donner vie à de vrais personnages : Jeanne Balibar, Robert Hirsch, Niels Arestrup, Carlo Brandt, Samuel Le Bihan, Marion Cotillard, Jean-Pierre Darroussin, Aurore Clément... c’est ce qu’on appelle un casting ouvert.

Sur les traces de Melville
Mais un privé est aussi un voyeur, un type qui épie sans être vu. Il doit avoir ce don de se fondre dans la ville, de fouiner un peu partout, jardins, entrées d’immeubles, caves. Cette position de voyeur tend ici vers une forme de retrait, d’effacement silencieux qui donne à cette Affaire privée son étrangeté. Il suffit d’une fenêtre ouverte pour donner à voir d’autres intérieurs, d’autres vies. Le film est une fenêtre sur la ville, sur ce Paris un peu déserté et revisité avec un regard totalement neuf. Guillaume Nicloux a le sens du décor insolite et filme chaque coin de rue et chaque façade comme un personnage. Il pousse l’aventure jusqu’en banlieue, sur les traces de Jean-Pierre Melville qui l’a inspiré mais qu’il ne plagie jamais...

L’idée de faire de François un père et un homme qui ne se console pas d’être séparé de sa femme est une idée originale dans le contexte du genre même si l’on aurait aimé plus de mélancolie ou de gravité chez lui. Corps avachi, regard éteint, lorsqu’il colle ses indices dans son classeur, comme un écolier consciencieux, François est une petite énigme à lui tout seul. Une énigme qui ne serait pas ce qu’elle est sans Thierry Lhermitte, vraiment bien dans ce rôle à contre-emploi, presque opaque. La fin d’une carrière un peu transparente ?
UNE AFFAIRE PRIVEE, Guillaume Nicloux 2002, Thierry Lhermitte, Clovis Cornillac, Marion Cotillard (thriller)@@ (E)
Une mère charge un détective privé désabusé de reprendre l'enquête sur la disparition de sa fille il y a six mois.

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Du polar, du classique. Et du bon, grâce au sens du d&ea ...

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UNE FAMILLE A LOUER, Jean-Pierre Ameris,Benoit Poelvoorde, Viginie Efira


Paul-André, la quarantaine, est un homme timide et plutôt introverti. Riche, mais seul, il s'ennuie profondément et finit par conclure que ce dont il a besoin, c'est d'une famille. Violette, quadragénaire, est menacée d'expulsion et a peur de perdre la garde de ses deux enfants.
UNE FAMILLE A LOUER, Jean-Pierre Ameris 2015, Benoit Poelvoorde, Viginie Efira (sentimental)@@ (E)
Paul-André, la quarantaine, est un homme timide et plutôt introverti. Riche, mais seul, il s'ennuie profondément et finit par conclure que ce dont il a besoin, c'est d'une famille. Violette, quadragénaire, est men ...

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UNE FEMME DANS L OMBRE, Felix Karolus 2021, Senta Berger, Peter Simonischek@@


Après une longue et brillante carrière de chef d'orchestre, Walter Kler décide de prendre sa retraite. Une nouvelle agréablement accueillie par son épouse Charlotte, qui peut retourner vivre à Munich et passer davantage de temps avec sa fille Viola. C'est alors que Martin Scherer, un maître-nageur à la retraite, veuf depuis peu, fait irruption de manière inopinée dans la vie de Charlotte.
UNE FEMME DANS L OMBRE, Felix Karolus 2021, Senta Berger, Peter Simonischek (societe)@@ (E)
Après une longue et brillante carrière de chef d'orchestre, Walter Kler décide de prendre sa retraite. Une nouvelle agréablement accueillie par son épouse Charlotte, qui peut retourner vivre à Munic ...

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UNE FEMME DE MENAGE, Claude Berri 2002, Emilie Dequenne, Jean-Pierre Bacri (societe)@@


Jacques, ingénieur du son, habite depuis des années le quartier Buci. Quelques mois plus tôt, sa femme l'a quitté et sa nouvelle vie de célibataire semble avoir lentement glissé dans la monotonie et la langueur d'un emploi du temps, partagé entre travail, bistrot de quartier et appartement désordonné. Jusqu'au jour où il tombe sur une petite annonce : Jeune fille cherche heures de ménage.

TELERAMA
Après le départ de son épouse et une longue période de laisser-aller, un ingénieur engage une femme de ménage qui lui demande de l’héberger. Les acteurs font merveille dans ce film mélancolique à souhait.

Quatre heures de ménage par semaine. Mais c’est si sale chez Jacques, prostré depuis le départ de sa femme, que Laura en réclame sept. Il est d’accord, râle un peu lorsque Laura s’installe après avoir rompu avec son petit ami. Juste pour quelques jours...

Le roman de Christian Oster donne l’occasion à Claude Berri de renouer avec ce qui lui réussit si bien : un cinéma non pas mineur, mais en mineur... Des gens crevant de solitude, accrochés à des bouées dérisoires. Le tout constamment léger, mélancolique. Qu’importe si, insensiblement, Jacques se met à aimer Laura beaucoup plus, et elle, un rien moins. L’important, c’est qu’elle ait dépoussiéré l’existence de ce misanthrope. C’est ce que nous dit cette jolie fable : seul le présent compte.
UNE FEMME DE MENAGE, Claude Berri 2002, Emilie Dequenne, Jean-Pierre Bacri (societe)@@ (E)
Jacques, ingénieur du son, habite depuis des années le quartier Buci. Quelques mois plus tôt, sa femme l'a quitté et sa nouvelle vie de célibataire semble avoir lentement glissé dans la monotonie et ...

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UNE FEMME DU MONDE, Cecile Ducrocq 2020, Laure Calamy (societe)@@


À Strasbourg, Marie se prostitue depuis 20 ans. Elle a son bout de trottoir, ses habitués, sa liberté. Et un fils, Adrien, 17 ans. Pour assurer son avenir, Marie veut lui payer des études. Il lui faut de l'argent, vite. Elle va alors traverser la frontière quotidiennement et se prostituer dans une maison close allemande.

TELERAMA
Pour aider son fils à poursuivre ses études, une prostituée strasbourgeoise passe le Rhin, espérant augmenter ses gains dans une maison de passe allemande. Laure Calamy occupe le terrain de ce film réaliste et atmosphérique.

Prostituée et fière de l’être depuis vingt ans, Marie exerce son métier en indépendante, presque maternante avec ses clients, de moins en moins réguliers à cause de la « concurrence » de jeunes filles cruellement exploitées. Pour payer l’école de cuisine à son fils de 17 ans, Marie se résout à travailler dans un bordel…

Sept ans après La Contre-Allée, court métrage remarqué, déjà avec Laure Calamy, Cécile Ducrocq, par ailleurs scénariste et réalisatrice de la série L’Opéra, a confirmé son écriture hardie et ciselée. Si sa mise en scène manque un peu de tension, le tonus de Laure Calamy est bien là : en travailleuse du sexe rompue mais endurante ou en mère courageuse, elle habite chaque plan de son corps et de son bagout.
UNE FEMME DU MONDE, Cecile Ducrocq 2020, Laure Calamy (societe)@@ (E)
À Strasbourg, Marie se prostitue depuis 20 ans. Elle a son bout de trottoir, ses habitués, sa liberté. Et un fils, Adrien, 17 ans. Pour assurer son avenir, Marie veut lui payer des études. Il lui faut de l'argent ...

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UNE HEURE DE TRANQUILITE, Patrice Leconte 2014, Christan Clavier, Stephane de Groot, Carole Bouquet, Valerie Bonneton (comique)@@


Michel, passionné de jazz, vient de dénicher un album rare qu'il rêve d'écouter tranquillement dans son salon. Cependant, le monde entier semble s'être ligué contre lui : sa femme choisit justement ce moment pour lui faire une révélation inopportune, son fils débarque à l'improviste, un de ses amis frappe à la porte, tandis que sa mère ne cesse de l'appeler sur son portable. Michel est prêt à tout pour avoir la paix. Est-il encore possible, de disposer d'une petite heure de tranquillité ?
UNE HEURE DE TRANQUILITE, Patrice Leconte 2014, Christan Clavier, Stephane de Groot, Carole Bouquet, Valerie Bonneton (comique)@@ (E)
Michel, passionné de jazz, vient de dénicher un album rare qu'il rêve d'écouter tranquillement dans son salon. Cependant, le monde entier semble s'être ligué contre lui : sa femme choisit justement ce ...

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UNE HISTOIRE D AMOUR ET DE DESIR, Leyla Bouzid 2021, Sami Outalbali, Aurélie Petit, Zbeida Belhajamor (societe)@@


Ahmed, 18 ans, français d'origine algérienne, a grandi en banlieue parisienne. Sur les bancs de la fac, il rencontre Farah, une jeune tunisienne pleine d'énergie fraîchement débarquée à Paris. Tout en découvrant un corpus de littérature arabe sensuelle et érotique dont il ne soupçonnait pas l'existence, Ahmed tombe très amoureux d'elle et bien que littéralement submergé par le désir, il va tenter d'y résister.

TELERAMA
Français d’origine algérienne, Ahmed découvre l’amour à la fac… mais se l’interdit. Un film pudique sur la sexualité et le déterminisme social.

L'éducation sentimentale et érotique d’un garçon, menée par une fille et filmée par une réalisatrice, telle est la promesse rare de ce deuxième long métrage. Où le romanesque s’ancre dans une réalité précise et complexe : Ahmed, 18 ans, Français d’origine algérienne, a toujours vécu en banlieue parisienne, tandis que Farah arrive de Tunis pour ses études supérieures — ils font connaissance à la fac de lettres modernes. Elle est aussi exubérante qu’il est réservé, mais leur attirance mutuelle s’impose d’emblée. Jusqu’au soir où leur première étreinte manquée fait apparaître un abîme d’incompréhension entre eux.

La sensualité immédiate de la mise en scène (les peaux aimantent la caméra) doit alors composer, comme Farah, avec les obstacles accumulés par Ahmed contre lui-même. Il se donne le droit d’aimer platoniquement, silencieusement, mais pas celui de convertir ses sentiments en gestes. Une histoire d’amour et de désir, donc, mais où les deux termes s’opposent. La cinéaste effleure alors un sujet de société — la propension des jeunes hommes à limiter leur sexualité à la consommation de vidéos pornos. Mais le mouvement du film est à la fois plus intime et plus épique. Le portrait d’Ahmed ne cesse de se nuancer. Dans le quartier où il a grandi et où il côtoie encore des voisins de son âge, durs et désœuvrés, une idylle estudiantine ne peut en aucun cas s’avouer. À l’université, le garçon est si verrouillé, si inhibé qu’il refuse longtemps de faire l’exposé devant les autres qu’on exige pourtant de lui. Puis son histoire familiale tragique et celle de ses aïeux éclairent peu à peu sa personnalité.

Que le cours où l’on retrouve régulièrement Farah et Ahmed porte sur la littérature arabe érotique du Moyen Âge donne au récit sa saveur et son style. Ces textes, présentés par une prof au charisme subtil, rappellent une culture arabe aujourd’hui méconnue, éclipsée, voire cachée, exaltant les corps et les caresses. Ils scandent le film et parfois le débordent par leur flot poétique, de même qu’ils invitent l’étudiant troublé à un nouveau langage, celui des amants. Reste à savoir si l’on peut encore devenir quelqu’un d’autre à 18 ans, au temps du déterminisme implacable. Leyla Bouzid conduit ce suspense avec pudeur, mais sans pruderie, de la première image, le corps d’Ahmed nu, de dos et flou, jusqu’à la dernière : son visage net, en gros plan.
UNE HISTOIRE D AMOUR ET DE DESIR, Leyla Bouzid 2021, Sami Outalbali, Aurélie Petit, Zbeida Belhajamor (societe)@@ (E)
Ahmed, 18 ans, français d'origine algérienne, a grandi en banlieue parisienne. Sur les bancs de la fac, il rencontre Farah, une jeune tunisienne pleine d'énergie fraîchement débarquée à Paris. ...

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UNE INTIME CONVICTION, Antoine Raimbault 2019, Marina Fois, Olivier Gourmet (policier)@@


Depuis que Nora a assisté au procès de Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme, elle est persuadée de son innocence. Craignant une erreur judiciaire, elle convainc un ténor du barreau de le défendre pour son second procès, en appel. Ensemble, ils vont mener un combat acharné contre l'injustice. Alors que l'étau se resserre autour de celui que tous accusent, la quête de vérité de Nora tourne à l'obsession.

TELERAMA
Suzanne de Viguier disparaît en 2000. En 2010, son époux, défendu par Éric Dupond-Moretti, est jugé en appel. Ce film immersif s’inspire du réel mais captive grâce au personnage inventé de Nora, jurée traversée par l’intime conviction du titre.

Le réalisateur s’inspire ici de faits réels — la disparition de Suzanne Viguier et le deuxiè­me procès, en 2010, de son époux, ­défendu par Éric Dupond-Moretti — mais ajoute un beau personnage inventé : Nora, jurée lors du procès en appel, animée d’une intime conviction si puissante qu’elle s’impose au défenseur pour l’aider sur le dossier, sacrifiant sa propre vie. Une sorte d’Erin Brockovich sans sourire.

Au-delà des scènes de tribunal, fidèles à la procédure judiciaire française, le film captive en s’attachant à la quête de vérité compulsive de cette justicière ordinaire, avec une mise en scène tout en pulsations nerveuses. Qui de Marina Foïs, proche de la transe, ou d’Olivier Gourmet, royal dans la robe du célèbre avocat, est le plus impressionnant ? Verdict impossible.
UNE INTIME CONVICTION, Antoine Raimbault 2019, Marina Fois, Olivier Gourmet (policier)@@ (E)
Depuis que Nora a assisté au procès de Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme, elle est persuadée de son innocence. Craignant une erreur judiciaire, elle convainc un ténor du barreau de le dé ...

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UNE SEMAINE SUR DEUX, Ivan Calbérac 2009, Mathilde Seigner et Bernard Campan (comique)@@@


Depuis la rentrée, Léa Mosnier, douze ans, a une double vie : une semaine chez sa mère, hyperactive et complètement débordée, et une semaine chez son père, en pleine reconversion professionnelle. Tandis que ses parents tentent chacun de retrouver un équilibre sentimental, elle va vivre son premier amour, celui qui bouscule les certitudes sur le monde, sur les parents, sur sa vie sentimentale et sur celle de collégienne, celui qui fait qu'on n'est plus vraiment la même.

LE MMONDE
Pendant plus d'une heure et demie, une très jeune fille papote. Léa (Bertille Chabert) raconte que son père et sa mère se sont séparés, qu'elle vit tantôt chez l'une, tantôt chez l'autre. Elle emploie des tournures faussement naïves pour faire rire les grandes personnes. Pendant ce temps sur l'écran, les personnages qu'elle évoque s'agitent. Rien de tel qu'une voix off d'enfant pour confesser la faiblesse d'une mise en scène.

La mère de Léa, Marjorie, agent immobilier à succès a la tête de Mathilde Seigner, de l'aplomb et de la brutalité (à en croire sa fille et le metteur en scène, elle n'est pas très sympathique). François (Bernard Campan), son père est un ex-banquier qui s'est découvert une vocation de psychothérapeute, et peine à se constituer une clientèle.

Ivan Calbérac en est à sa troisième comédie sentimentale. Celle-ci est également sociologique. On sent qu'Une semaine sur deux aspire à être produit à titre d'élément de preuve dans un dossier sur la décomposition et la recomposition des familles contemporaines.
Mais on reste dans la sociologie de voisinage. Léa, son frère, ses parents, malgré le relatif déclassement du père, restent dans la zone de confort. On est à Paris, entre gens de bonne compagnie. Quand Marjorie prend un amant, il est auteur de guides touristiques (quand Barbara Schultz prenait un amant post-nuptial dans le récent Celle que j'aime, d'Elie Chouraqui, il était réalisateur de dessins animés) et François entretient une liaison avec la jolie professeur de piano de Léa.

En quatre saisons et d'interminables considérations de sa jeune narratrice, Ivan Calbérac arrive (en trichant un peu) à la recomposition de la famille qu'il fait apparaître comme un modèle aussi contraignant que l'antique parchemin de Brassens.



TELERAMA
Pour ses débuts de cinéaste, Nicole Garcia faisait le portrait d’une actrice… et provoquait l’étonnement. Car ce portrait est le plus libre qui soit. Camille est une ex-­vedette qu’on ne voit plus et qu’on regarde mal : son agent la traite comme une irresponsable, son fils et sa fille la toisent avec ­indifférence. Elle n’émeut personne avec ses problèmes d’argent et les petits contrats qu’elle trouve pour s’en sortir. Ce week-end-là, elle doit animer une soirée de gala au Rotary club de Vichy et elle a la garde de ses enfants. Elle ne les rendra pas à leur père : elle prend sa voiture et les emmène, loin…

Ce voyage qui commence ressemble à un dernier et à un premier départ, une dérive vers le désespoir et un retour à la vie. Avec ­Camille, qui semble encore plus « dangereuse » quand elle est heureuse, la vie est un étonnant numéro d’équilibriste. Comme elle, le film a le goût de l’aventure : sur les routes de France, Nicole Garcia réalise bien autre chose qu’un road movie. C’est à une traversée des apparences qu’elle nous invite : qu’est-ce qu’une actrice, une mère ? Une actrice est faite pour être aimée, et une mère pour aimer… Peut-être. Grâce à Nathalie Baye, qui semble elle-même avoir lâché prise et perdu ses repères, le film nous ouvre ce bel ­horizon : une émotion nouvelle.
UNE SEMAINE SUR DEUX, Ivan Calbérac 2009, Mathilde Seigner et Bernard Campan (comique)@@@ (E)
Depuis la rentrée, Léa Mosnier, douze ans, a une double vie : une semaine chez sa mère, hyperactive et complètement débordée, et une semaine chez son père, en pleine reconversion professionne ...

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UNE VIE CACHEE, Terrence Malik 2019, August Diehl, Valerie Pachner, Bruno Ganz (sentimental guerre)@@


Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est passible de la peine capitale. Néanmoins, porté par sa foi inébranlable et son amour pour sa femme, Fani, et ses enfants, Franz reste un homme libre. Une vie cachée raconte l'histoire de ces héros méconnus.

TELERAMA
Le fond est cruel : Terrence Malick n’élude pas la violence, les coups endurés en prison par le réfractaire. Mais la forme est celle d’une psalmodie douce, éminemment musicale (soutenue par Bach, Haendel, Dvorák…). Où l’infiniment grand, le ciel, ce qui nous dépasse, se conjugue avec la vie à portée de main — et d’abord le visage de Fani, l’épouse bien-aimée de Franz. C’est donc vers la lumière et une forme d’élévation spirituelle, non de désespoir, que tend cette œuvre pourtant funeste, éloge d’un engagement extrême. Celui d’un résistant solitaire défendant jusqu’au bout sa conscience morale et sa liberté, sans bruit, sans cris, sans même chercher à être un jour entendu… Mais, aujourd’hui, le film fait de cet inconnu un symbole d’héroïsme absolu. — Jacques Morice
UNE VIE CACHEE, Terrence Malik 2019, August Diehl, Valerie Pachner, Bruno Ganz (sentimental guerre)@@ (E)
Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est passible de la peine capitale. Néanmoins, porté ...

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UNE ZONE A DEFENDRE, Romain Cogitore 2023, Francois Civil, Manon Bresch, Lyna Koudri (policier sentimental)@@@


Greg, un officier infiltré de la DGSI, et Myriam, une militante écologiste, se rencontrent dans une ZAD et tombent amoureux. 18 mois plus tard, Greg retourne sur place pour une mission officielle, il y retrouve Myriam et découvre qu'entre-temps elle a eu un enfant. Tiraillé entre son ambition professionnelle et un amour naissant, l'officier doit prendre une décision difficile qui pourrait tout changer.

TELERAMA
Un policier infiltré tombe amoureux d’une zadiste… Loin de la comédie franchouillarde “de société” que l’on pouvait craindre, la première production française de Disney+ est un mélodrame plus intéressé par la romance que par la politique.

Lui est flic, elle, zadiste. Greg devait infiltrer une ZAD forestière pour espionner Myriam, mais voilà que tous deux s’entendent… un peu trop bien. Un bébé plus tard, si on commençait par préciser ce qu’Une zone à défendre n’est pas ? Malgré son synopsis en forme de mauvaise blague (moqué sur Twitter par plusieurs critiques), le film de Romain Cogitore n’est ni une lettre d’amour aux lanceurs de balles de défense, ni une énième comédie « de société » à côté de la plaque. Il n’est pas non plus un quelconque « film » de plateforme nul et non avenu, mais un vrai long métrage, bien mis en scène et incarné.

Lyna Khoudri (Myriam) et François Civil (Greg) prolongent, en plus musclé mais pas forcément moins musqué, le duo amoureux dont on a découvert les prémices dans Les Trois Mousquetaires. Dans ce film aussi, ils jouent à « je t’aime moi non plus », surtout autour de leur (pauvre) gosse et de qui devra s’en occuper. L’existence même de ce bébé est une faute grave pour Greg ; Myriam, elle, a une zone à défendre et, croyez-la, c’est un travail à temps plein. Malgré les dreadlocks dont est affublée l’actrice – seul véritable faux pas du film –, on croit volontiers à ce couple qui n’aurait pas dû exister. Et à l’univers dans lequel il évolue : il y a une vraie ambiance, de la profondeur de champ (si, c’est important) et la ZAD n’est pas caricaturale. Elle donne à peine de quoi sourire, parfois – ce n’est pas non plus Problemos.

La politique est à la fois présente dans les images et un peu légère dans les dialogues. Couper des arbres, c’est terrible, retiendra-t-on : ce n’est pas encore un précis de collapsologie. Mais on voit tout de même des policiers taper, plein cadre, sur des manifestants : pas mal, pour un Disney… Rappelons que la série Oussekine était déjà produite par la souris aux grandes oreilles.

Une zone à défendre vise plutôt le mélodrame, transportant son intrigue sur le terrain de la morale. Vont-ils s’aimer, le peuvent-ils, que faire quand les deux sont accrochés à leurs « carrières » respectives ? Le filme tourne un peu en rond dans un dernier acte de comédie romantique classique, où les amants ne parviennent pas à se quitter. Pas comme dans la vraie vie. Parce que cette infiltration qui tourne mal (ou trop bien) est inspirée d’une histoire vraie qui, au Royaume-Uni, s’est soldée par un procès.
UNE ZONE A DEFENDRE, Romain Cogitore 2023, Francois Civil, Manon Bresch, Lyna Koudri (policier sentimental)@@@ (E)
Greg, un officier infiltré de la DGSI, et Myriam, une militante écologiste, se rencontrent dans une ZAD et tombent amoureux. 18 mois plus tard, Greg retourne sur place pour une mission officielle, il y retrouve Myriam et d&eac ...

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VA, VIS ET DEVIENS, Radu Mihaileanu 2005, Yael Abecassis, Roschdy Zem


1984. Des centaines de milliers d'Africains de vingt-six pays frappés par la famine se retrouvent dans des camps, au Soudan. À l'initiative d'Israël et des États-Unis, une vaste action, l'opération Moïse, est menée pour emmener des milliers de Juifs d'Éthiopie (Falashas) vers Israël. Une mère chrétienne pousse son fils de 9 ans à se déclarer juif, pour le sauver de la famine et de la mort. L'enfant arrive en Terre sainte.
VA, VIS ET DEVIENS, Radu Mihaileanu 2005, Yael Abecassis, Roschdy Zem (histoire saga Roumanie)@@@ (E)
1984. Des centaines de milliers d'Africains de vingt-six pays frappés par la famine se retrouvent dans des camps, au Soudan. À l'initiative d'Israël et des États-Unis, une vaste action, l'opération Moïs ...

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VALENTINE S DAY, Garry Marshall 2010, Julia Robets, Anne Hathaway, Bradley Cooper (comedie sentimentale)@@


Ce film retrace les destins croisés de couples le jour de la Saint-Valentin. Retrouvailles, séparations, rencontres, en ce jour de fête, tout semble possible à Los Angeles.

TELERAMA
La toute nouvelle comédie romantique de Garry Marshall (le spécialiste du genre, souvenez-vous de Pretty Woman), est un véritable zoo de stars : à chacun sa cage rose bonbon et sa petite amourette rien qu'à lui. Shirley MacLaine, Julia Roberts, Jamie Foxx, Ashton Kutcher, Anne Hathaway, Taylor « Twilight » Lautner, et on en oublie la moitié, se disputent le privilège d'apparaître (à peine, pour certains) dans le film choral le plus niais de la décen­nie. Armés de coeurs en sucre, de fleurs, de peluches, et surtout de sentiments dégoulinants, ils sont venus nombreux nous « vendre » la Saint-Valentin. Comme disait Brassens, « parlez-moi d'amour et je vous fous mon poing sur la gueule ».
VALENTINE S DAY, Julia Robets, Anne Hathaway, Bradley Cooper (comedie sentimentale)@@ (E)
Ce film retrace les destins croisés de couples le jour de la Saint-Valentin. Retrouvailles, séparations, rencontres, en ce jour de fête, tout semble possible à Los Angeles.

TELERAMA
La toute nouvelle ...

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VANAJA, Rajnesh Domalpalli 2006 (folklore Inde)@@@


Vanaja est un film dramatique en langue télougou de 2006 écrit et réalisé par Rajnesh Domalpalli sur une histoire qui a constitué sa thèse de maîtrise en beaux-arts à l'Université de Columbia.
VANAJA, Rajnesh Domalpalli 2006 (folklore Inde)@@@ (E)
Vanaja est un film dramatique en langue télougou de 2006 écrit et réalisé par Rajnesh Domalpalli sur une histoire qui a constitué sa thèse de maîtrise en beaux-arts à l'Université ...

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VARSOVIE 83, Une affaire d etat, Jan P Matuszyński 2021 (histoire)@@


Varsovie, 1983 : durant l'oppressante loi martiale décidée par le général Jaruzelski, la milice citoyenne tue Grzegorz Przemyk, fils d'une militante proche de Solidarność. Mensonges, menaces : le régime totalitaire du Général Jaruzelski va tenter par tous les moyens d'empêcher la tenue d'un procès équitable.

TELERAMA
Varsovie, le 14 mai 1983, un lycéen meurt après avoir été roué de coups dans un commissariat par la milice citoyenne. Sa mère est une opposante au régime, une poétesse connue pour sa proximité avec le syndicat Solidarnosc, encore actif malgré son interdiction dans la Pologne du général Jaruzelski, où a été décrétée la loi martiale. Pour que la mort ignoble de Grzegorz Przemyk ne devienne pas une affaire d’État, le pouvoir est prêt à tout.

Une tension constante traverse ce film qui montre avec une extraordinaire vérité les grandes manœuvres entreprises afin de cacher la vérité. Autour du jeune Jurek, seul témoin du tabassage meurtrier, et de Barbara Sadowska, la mère de la victime, un tableau de société passionnant et glaçant se déploie. Chaque individu n’y est qu’un pion, qu’il s’agit de faire tomber ou de déplacer sur l’échiquier de la dictature. Les stratégies pour y parvenir sont connues, menaces, chantage, mise sur écoute, faux témoignages arrachés de force. Mais l’attention méticuleuse portée à chaque rouage du mécanisme de l’injustice a ici une force inédite.

Un regard, une coiffure, une expression du visage : avec des comédiens savamment choisis, les portraits sont tous marquants — qu’il s’agisse de la procureuse dont l’apparence évoque une mascarade ou de la mère qui semble prise dans un linceul. Chaque détail est la pièce d’un puzzle faisant réapparaître une époque. Le début des années 1980 semble même revivre à travers la manière de filmer. Le réalisateur réussit un film en immersion totale dans la Pologne communiste sous contrôle soviétique. Une telle acuité rend très actuel, et encore menaçant, le souvenir de cette folie despotique.


VARSOVIE 83, Une affaire d etat, Jan P Matuszyński 2021 (histoire)@@ (E)
Varsovie, 1983 : durant l'oppressante loi martiale décidée par le général Jaruzelski, la milice citoyenne tue Grzegorz Przemyk, fils d'une militante proche de Solidarność. Mensonges, menaces : le régime ...

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VENISE N EST PAS EN ITALIE, Ivan Calberac, Benoit Poelvoorde, Valerie Bonneton@@


Émile a quinze ans. Il vit à Montargis, entre un père doux-dingue et une mère qui lui teint les cheveux en blond depuis toujours, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça. Quand la fille qui lui plaît plus que tout l’invite à Venise pour les vacances, il est fou de joie.
VENISE N EST PAS EN ITALIE, Ivan Calberac 2019, Benoit Poelvoorde, (road movie)@@ (E)
Émile a quinze ans. Il vit à Montargis, entre un père doux-dingue et une mère qui lui teint les cheveux en blond depuis toujours, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça. Quand la fille qui l ...

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VICTORIA, Jstine Triet 2016, Virginie Efira, Vincent Lacoste


Victoria Spick, avocate pénaliste en plein néant sentimental, débarque à un mariage où elle y retrouve son ami Vincent et Sam, un ex-dealer qu'elle a sorti d'affaire. Le lendemain, Vincent est accusé de tentative de meurtre par sa compagne. Seul témoin de la scène, le chien de la victime. Victoria accepte à contrecoeur de défendre Vincent tandis qu'elle embauche Sam comme jeune homme au pair. Le début d'une série de cataclysmes pour Victoria.

TELERAMA
Cette Victoria, dépressive, la quarantaine, est-elle l’héroïne d’une comédie ? Oui, car elle est burlesque, jusque dans ses dénis, cette avocate pénaliste, mère séparée de surcroît. Son baby-sitter la lâche, ses plans sexe tournent au fiasco, et son ex-mari divulgue une part de son intimité sur un blog. Et voilà que son meilleur ami, soupçonné d’avoir poignardé sa femme, lui demande de le défendre…

Le trop-plein, la confusion des genres et des sentiments, le travail, la famille et l’amour entremêlés : tout cela était déjà dans La Bataille de Solférino , premier film de Justine Triet. Victoria, chronique qui varie les tempos, est plus écrit, plus accrocheur, dans la lignée de modèles hollywoodiens (Billy Wilder, Blake ­Edwards). Il offre des reflets justes du monde contemporain, entre rire, angoisse, addictions, quête narcissique et obligation de tout gérer et juger, en vitesse accélérée. On n’avait encore jamais vu ­Virginie Efira ainsi : baro­que ou réservée, éclatante ou éteinte, conquérante ou amorphe.
VICTORIA, Justine Triet, Virginie Efira, Vincent Lacoste (comique)@@ (E)
Victoria Spick, avocate pénaliste en plein néant sentimental, débarque à un mariage où elle y retrouve son ami Vincent et Sam, un ex-dealer qu'elle a sorti d'affaire. Le lendemain, Vincent est accusé ...

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VIENS JE T EMMENE, Alain Guiraudie 2020, Jean-Charles Clichet, Noemie Lovsky, Dora Tillier (thriller)@@


A Clermont-Ferrand, Médéric tombe amoureux d'Isadora, une prostituée de cinquante ans qui est pourtant mariée. Alors que le centre-ville est le théâtre d'une attaque terroriste, Sélim, un jeune sans-abri, se réfugie dans l'immeuble de Médéric provoquant une paranoïa collective. Tout se complique dans la vie de Médéric, tiraillé entre son empathie pour Sélim et son désir de vivre une liaison avec Isadora.

TELERAMA
À la suite d’un attentat, une petite communauté oscille entre paranoïa et solidarité. Auteur généreux, Alain Guiraudie fait surgir l’espoir de la grisaille. un camaïeu de gris, décliné d’un ciel d’orage à la pierre de lave noirâtre qui confère à la cité arverne son air austère. Assombrie, Clermont-Ferrand l’est davantage depuis qu’un attentat terroriste a été commis au pied de la statue équestre de Vercingétorix, sur la place de Jaude.

Communiste revendiqué et de longue date, Alain Guiraudie a souvent filmé les prolétaires (ouvriers, paysans), mais aussi les corps atypiques, avec allégresse et empathie, ce qui est en soi un geste politique. Mais c’est la première fois qu’il se frotte directement aux plaies de la société française contemporaine : racisme, islamisme, communautarisme. Il le fait à sa façon, généreuse et franche, sans se départir de son humour paillard et en prenant soin de retourner les clichés pour rendre les situations et les réactions des personnages constamment imprévisibles.

Médéric (Jean-Charles Clichet, bluffant de décontraction) est un vieux garçon frustré qui drague gauchement une prostituée quinquagénaire mais aussi un redoutable ingénieur en cybersécurité et un bobo capable de proposer son Clic-Clac à un jeune SDF musulman un soir d’attentat. Isadora (Noémie Lvovsky, en grande forme) aime son métier, le plus vieux du monde, les cunnilingus mais aussi son mari qui la tabasse depuis trente ans : chez Guiraudie, personne ne rentre dans des cases étriquées…

Conflit pulsionnel
Recluse dans un immeuble-forteresse comme on en trouve dans les films de John Carpenter, la petite communauté de voisins aux profils hétéroclites cogite en permanence, échange bières et idées, assume ses fantasmes contradictoires : paranoïa et fraternité, Éros et Thanatos. Pour sortir de l’ornière identitaire, éviter la guerre civile, Alain Guiraudie mise sur une jeunesse diversifiée et, au bout du conte, laisse entrevoir l’hypothèse d’une réconciliation. « Viens je t’emmène / Où l’illusion devient réalité / Derrière le miroir de l’autre côté… »
VIENS JE T EMMENE, Alain Guiraudie 2020, Jean-Charles Clichet, Noemie Lovsky, Dora Tillier (thriller)@@ (E)
A Clermont-Ferrand, Médéric tombe amoureux d'Isadora, une prostituée de cinquante ans qui est pourtant mariée. Alors que le centre-ville est le théâtre d'une attaque terroriste, Sélim, un jeun ...

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VIPERE AU POING, Philippe de Broca 2004, Catherine Frot, Jacques Villeret (societe)@@


Jean et Ferdinand Rézeau, deux frères, sont élevés par leur grand-mère paternelle, tandis que leurs parents séjournent à l'étranger. A la mort de leur aïeule, la mère des deux enfants, de retour d'Indochine, reprend ses droits. Jugeant l'éducation de leur grand-mère trop laxiste, elle entend bien remettre ses fils dans le droit chemin. Rapidement, elle leur inflige des souffrances et des humiliations de toutes sortes.

TELERAMA
On n’est pas loin du conte pour enfants, avec Catherine Frot dans le rôle de la méchante sorcière.

C'est le dernier film de Philippe de Broca, délicieux réalisateur de films bondissants ou faussement gais. Broca a donc illuminé le sombre Bazin de sa générosité. Il fait de Jacques Villeret un personnage proche des héros qu’il a toujours aimé peindre : un être faible, dominé par sa femme, mais avant tout un poète citant Voltaire devant la voûte céleste. Et de Folcoche, une frustrée sexuelle, proche des sorcières des contes d’enfants, plus drôle qu’effrayante. Quant aux trois gamins, ils sont plus attendrissants que haineux. Ne parlons pas de ratage (la photo et les décors sauvent le film), juste d’un produit édulcoré.
VIPERE AU POING, Philippe de Broca 2004, Catherine Frot, Jacques Villeret (societe)@@ (E)
Jean et Ferdinand Rézeau, deux frères, sont élevés par leur grand-mère paternelle, tandis que leurs parents séjournent à l'étranger. A la mort de leur aïeule, la mère des d ...

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VOLUPTE SINGULIERE, Sven Taddicken 2016, Martina Gedeck, Ulrich Tukur (drame sentimental)@@


Réunissant deux figures majeures du cinéma allemand, qui ont notamment partagé l'affiche de La vie des autres, Sven Taddicken met en scène une étonnante histoire d'amour entre deux êtres solitaires, abandonnés, luttant l'un et l'autre contre une sorte d'asphyxie spirituelle.

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Une histoire bien tordue, pour pas grand-chose. On ne sait si le roman de la Britannique Alison Louise Kennedy, adapté ici, est aussi malsain, mais on parierait qu’il a au moins le sens du grotesque, fût-il sombre. Ce que n’a pas du tout ce film laborieux, sérieux et plutôt sinistre. Une femme au foyer qui a perdu la foi et qui ne s’en remet pas tombe un jour à la radio sur un célèbre psychologue vantant sa méthode de développement personnel. Elle le rencontre, se lie d’amitié avec lui, alors qu’ils n’ont rien en commun sinon une névrose puissante. On devine entre eux une attirance, mais l’un et l’autre sont empêchés, inhibés. Lui est en fait un addict au porno le plus déviant, incapable d’avoir un rapport sexuel réel. Elle, en plus d’être abandonnée par Dieu, est une femme battue par son mari, limite psychopathe.

Autant dire que ça ne rigole pas du tout dans ce film aussi constipé que ses personnages, au mystère lourdingue et à la délivrance finale très prévisible. Heureusement que ses deux acteurs — Martina Gedeck et Ulrich Tukur, tous deux présents dans La Vie des autres — ont un peu de talent. Mais qu’ont-ils été faire dans cette galère ?
VOLUPTE SINGULIERE, Sven Taddicken 2016, Martina Gedeck, Ulrich Tukur (drame sentimental Allemagne)@@ (E)
Réunissant deux figures majeures du cinéma allemand, qui ont notamment partagé l'affiche de La vie des autres, Sven Taddicken met en scène une étonnante histoire d'amour entre deux êtres solitaires, ...

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VOLVER, Pedro Almodovar 2006, Penelope Cruz (societe)@@@


Raimunda travaille et vit à Madrid avec son mari Paco et sa fille Paula. Sa soeur Sole habite à proximité et leur mère Irene, décédée il y a plusieurs années dans l'incendie d'une maison avec leur père, leur manque. Une ancienne voisine de leur ville natale rapporte qu'elle a vu le fantôme d'Irène.

TELERAMA
Volver, “revenir” en espagnol, retrace l’histoire de Raimunda et de sa famille dans la Mancha, terre natale de Pedro Almodóvar. Le cinéaste signe un magnifique film, où brille Penélope Cruz, reine coriace de ce récit d’amour et de pardon.

En espagnol, volver signifie « revenir ». Un verbe dont les multiples sens hantent le film : revenir, pour le cinéaste Pedro Almodóvar, c'est filmer à nouveau la Mancha, sa terre natale. Revenir, pour Carmen Maura, c'est renouer avec un cinéaste dont elle a accompagné les débuts. Enfin, revenir, pour Irene, son héroïne, c'est resurgir d'entre les morts, dans le quotidien troublé de ses deux grandes filles, Sole et Raimunda.

Dès la première scène, superbe, au cimetière, le deuil est à l'honneur. Celui des veuves et des orphelines, dans un mélange de ferveur et d'ardeur prosaïque. Tel est le fantastique selon Almodóvar : sentimental et terrien. Peu importe la vraie nature du fantôme d'Irene. Ce qui compte, ici, c'est la manière dont il s'incarne. Une magie immanente, présence de chair, tendre et triviale. Volver est, à ce titre, le rêve d'un fils qui a perdu sa mère et qui s'offre ce miracle : l'étreindre à nouveau. Etreindre pour apprivoiser la mort, apaiser la douleur et la colère, réparer ce qui peut l'être. Volver regorge ainsi de drames enfouis mais brûle d'optimisme. Un concentré de l'univers d'Almodóvar, pour l'humour, noir et décalé, pour la science du récit et pour l'amour des femmes. Parmi elles, Penélope Cruz empoigne le rôle de Raimunda avec une énergie farouche, une maturité qu'on ne lui connaissait pas. Elle apparaît transformée, Ciociara coriace, reine de ce récit d'amour et de mort. Une révélation.
VOLVER, Pedro Almodovar 2006, Penelope Cruz (drame societe Espagne)@@@ (E)
Raimunda travaille et vit à Madrid avec son mari Paco et sa fille Paula. Sa soeur Sole habite à proximité et leur mère Irene, décédée il y a plusieurs années dans l'incendie d'une mais ...

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VOUS N AUREZ PAS MA HAINE, Kilian Riedhof 2022, Camélia Jordana, Raphaël Personnaz, Pierre Deladonchamps (drame histoire)@


Le journaliste Antoine Leiris a perdu Hélène Muyal-Leiris, sa femme bien-aimée, le 13 novembre 2015, pendant les attentats terroristes du Bataclan, à Paris. Bien que dramatique, son histoire vraie propose une voie possible pour surmonter une tragédie sans sombrer dans le désespoir : à la haine des terroristes, Antoine oppose en effet l'amour qu'il porte à son jeune fils Melvil et à sa femme disparue.

TELERAMA
La femme d’Antoine Leiris a été tuée au Bataclan en 2015. C’est son histoire que le film de Kilian Riedhof tente de raconter. Il apparaît évident, dès la première image, que le cinéma ne peut être à la hauteur de cette souffrance.

Jusqu’à maintenant, les réalisateurs français s’accordent à dire que les fusillades du 13 novembre 2015 sont « de l’ordre de l’irreprésentable », comme l’a formulé Alice Winocour (Revoir Paris). L’Allemand Kilian Riedhof est de cet avis, mais il a tout de même estimé pouvoir représenter la douleur d’Antoine Leiris, dont la femme a été tuée au Bataclan – et dont la lettre destinée aux terroristes, puis le livre ont fait le tour du monde. Il suffit d’un plan ou deux pour constater que cela aussi reste mission impossible.

Le film, sans grande imagination formelle, ne parvient pas à se hisser à la hauteur d’une telle souffrance : gros plans racoleurs, flashbacks tire-larmes, images de bouteille de whisky ou du dressing rempli des robes de la défunte… Cette histoire méritait un regard plus singulier.
VOUS N AUREZ PAS MA HAINE, Kilian Riedhof 2022, Camélia Jordana, Raphaël Personnaz, Pierre Deladonchamps (drame terrorisme)@ (E)
Le journaliste Antoine Leiris a perdu Hélène Muyal-Leiris, sa femme bien-aimée, le 13 novembre 2015, pendant les attentats terroristes du Bataclan, à Paris. Bien que dramatique, son histoire vraie propose une voi ...

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WELCOME BACK, Cameron Crowe 2015, Bradley Cooper, Emma Stone, Bill Murray, Alec Baldwin (sentimental)@


Un ex-militaire de renom revient à la base de l'US Air Force à Hawaï où il a vécu, en vue d'honorer un contrat pour une société civile de lanceurs de fusées. Il retrouve son ancien amour de jeunesse, maintenant mariée à un pilote avec qui elle a eu deux enfants. On lui assigne également un officier de liaison, jeune blonde carriériste et très imprégnée de culture hawaïenne malgré son attache marginale. Contre toute attente, il tombe sous son charme.

TELERAMA
WELCOME BACK, Cameron Crowe 2015, Bradley Cooper, Emma Stone, Bill Murray, Alec Baldwin (sentimental)@@ (E)
Un ex-militaire de renom revient à la base de l'US Air Force à Hawaï où il a vécu, en vue d'honorer un contrat pour une société civile de lanceurs de fusées. Il retrouve son ancien amour ...

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WELCOME, Philippe Lioret 2009, Vincent Lindon,Firat Ayverdi, Audrey Dana (societe)@@@


À Calais, Bilal, jeune migrant kurde sans-papier, a le projet de se rendre en Angleterre pour retrouver sa petite amie, Mîna. Il décide alors de prendre des cours de natation pour traverser la Manche à la nage. Il se rend à la piscine municipale, où il rencontre Simon, un ancien champion de France de natation, devenu maître-nageur. Celui-ci est sur le point d'officialiser son divorce avec Marion, qui oeuvre par ailleurs dans une association d'aide aux sans-papiers.

TELERAMA
Personne, à l’époque, ne pouvait prévoir l’impact du film de Philippe Lioret. C’était quoi, Welcome, sinon une double histoire d’amour ? D’un côté un quadra (Vincent Lindon, très Gabin) cherchant à éblouir son ex-femme, de l’autre un jeune Kurde prêt à traverser la Manche à la nage pour rejoindre son amoureuse… Mais, autour de ses deux héros, Lioret filmait la « jungle » du nord de la France : les sans-papiers, bloqués à Calais, les passeurs se faisant payer 500 euros par tête pour leur faire gagner l’Angleterre. On découvrait aussi l’article L.622-1, devenu ­fameux avec le film : cette loi menaçant de cinq ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende tout citoyen convaincu d’avoir aidé une personne en situation irrégulière. C’est ce qui arrivait au personnage de Vincent Lindon : convoqué au commissariat, dénoncé par un de ces « bons Français » chez qui seul le paillasson (où était écrit « Welcome ») semblait avoir gardé quelque chose d’humain…

La polémique a injustement effacé les qualités romanes­ques de la mise en scène de Philippe Lioret. Intense et belle, elle ­repose sur des moments d’émotion — comme dans ces vieux chefs-d’œuvre italiens où il suffisait qu’un gamin glisse sa main dans celle de son père humilié pour que renaisse ­l’espoir.
WELCOME, Philippe Lioret 2009, Vincent Lindon,Firat Ayverdi, Audrey Dana (societe)@@@ (E)
À Calais, Bilal, jeune migrant kurde sans-papier, a le projet de se rendre en Angleterre pour retrouver sa petite amie, Mîna. Il décide alors de prendre des cours de natation pour traverser la Manche à la nage. Il ...

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WEST SIDE STORY, Steven Spielberg 2021, Mike Faist, Rachel Zegler, Ansel Elgort, Maddie Ziegler (musical)@@


Le coup de foudre frappe le jeune Tony lorsqu'il aperçoit Maria lors d'un bal en 1957 à New York. Leur romance naissante contribue à alimenter la guerre entre les Jets et les Sharks, deux gangs rivaux se disputant le contrôle des rues.

TELERAMA
L’amour contre la violence et l’intolérance. Le sujet était fait pour Spielberg, et son adaptation de la comédie musicale culte est emballante.
Avertissement avant que le spectacle commence : amateurs de modernisation à tous crins, passez votre chemin, il n’y aura pas de rap à la place du mambo dans le quartier de la légendaire tragédie chantée et dansée. Si Steven Spielberg fait le pari fou de réadapter la comédie musicale créée à Broadway en 1957, il s’attaque à ce monument avec du respect pour le passé, et c’est délicatement qu’il actualise l’amour naissant entre Maria et Tony sur fond de rixes entre gangs rivaux new-yorkais, les Jets (descendants d’anciens émigrés européens) et les Sharks (Portoricains fraîchement arrivés).

La présence de vrais requins (« sharks ») s’impose dès l’ouverture, avec ses mouvements de caméras vertigineux au milieu des gravats : les promoteurs immobiliers et leur énorme boule de démolition commencent à pulvériser le quartier de Lincoln Square et de San Juan Hill, dans l’Upper West Side, ce territoire pour lequel se battent les deux gangs. Faire couler le sang pour un fief condamné à disparaître : voilà qui rend encore plus absurde et tragique cette romance déjà condamnée par le racisme et la pauvreté. Quand Tony, le jeune Roméo des Jets rejoint Maria, la petite sœur de Bernardo, chef des Sharks, pour lui chanter son amour, leurs visages restent séparés par des grillages. Jusqu’au moindre détail, cette version envoie de tristes présages pour les tourtereaux enfermés contre leur gré dans des identités ennemies…

Avec une direction artistique flamboyante, fidèle aux couleurs des années 1950, Spielberg ajoute une noirceur contemporaine et alerte sur l’exclusion et la haine qui rongent toujours l’Amérique. Dans une même volonté de réalisme, il déplace bon nombre de numéros musicaux en extérieur, dans les rues de New York. Ils sont enthousiasmants, ces numéros, comme celui qui confronte Tony et son pote Riff au sujet de la possession d’une arme qui se révélera fatale. Dans le film original, la scène se déroulait dans un parking. Spielberg et son très inspiré chorégraphe, Justin Peck, la réinventent, totalement, sur une jetée, selon une tension digne du Far West. Suivra la séquence folle, du Rumble cette bagarre qu’il débarrasse des rondeurs de la danse pour l’assécher en une chorégraphie sans merci. Quant à America, moment qui se devait d’être euphorisant, il se déploie, en plein jour, au carrefour de plusieurs rues d’où affluent tous les Portoricains.

Si tous les interprètes ont l’âge de leurs jeunes personnages, cette merveille d’énergie est menée par la révélation Ariana DeBose. Elle compose une Anita explosive et émouvante qui réussit la prouesse de faire oublier Rita Moreno, créatrice du personnage à l’écran… À laquelle Spielberg et son scénariste ont l’idée, magnifique, de donner un autre rôle : la veuve de l’épicier de quartier, preuve vivante et douce que les mariages mixtes peuvent exister. C’est elle, cheveux neigeux et voix triste, qui chante Somewhere, ode à l’espoir en un monde meilleur, envers et contre tout. Sans doute le moment le plus bouleversant du film, comme une passerelle entre hier et aujourd’hui, et comme une séquence testamentaire de Spielberg l’humaniste enchanteur.
WEST SIDE STORY, Steven Spielberg 2021, Mike Faist, Rachel Zegler, Ansel Elgort, Maddie Ziegler (musical)@@ (E)
Le coup de foudre frappe le jeune Tony lorsqu'il aperçoit Maria lors d'un bal en 1957 à New York. Leur romance naissante contribue à alimenter la guerre entre les Jets et les Sharks, deux gangs rivaux se disputant le co ...

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WHITE HOUSE DOWN, Roland Emmerich, Channing Tatum, Jamie Fox@@


Membre de la police du Capitole, John Cale vient de se voir refuser le job dont il rêvait : assurer la protection du président des États-Unis. Espérant éviter à sa fille une déception lorsqu'il lui apprendra la nouvelle, il l'emmène visiter la Maison-Blanche. C'est à ce moment qu'un groupe paramilitaire lourdement armé attaque le bâtiment. Alors que le gouvernement américain sombre dans le chaos, Cale va tenter de sauver sa fille, le président, et le pays tout entier.
WHITE HOUSE DOWN, Roland Emmerich 2013, Channing Tatum, Jamie Fox (catastrophe)@@ (E)
Membre de la police du Capitole, John Cale vient de se voir refuser le job dont il rêvait : assurer la protection du président des États-Unis. Espérant éviter à sa fille une déception lorsqu'i ...

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WHITNEY HOUSTON, I wanna dance with somebody, Kasi Lemmons 2022, Naomi Ackie, Stanley Tucci (biopic)@@


Le portrait sans concession d'une femme complexe qu'on surnommait "la voix". De ses débuts comme choriste dans le New Jersey à son statut d'artiste parmi les plus récompensées et renommées de tous les temps, un retour sur le périple galvanisant, poignant et profondément émouvant de Whitney Houston. Un parcours exemplaire ponctué de concerts sensationnels et des chansons les plus emblématiques de la star.

TELERAMA
Malgré le talent de l’actrice Naomi Ackie, le destin tragique de la star de la soul disparue en février 2012 est largement édulcoré par le film de Kasi Simmons.

Il suscitait une certaine attente, ce biopic hollywoodien, première fiction d’ampleur sur Whitney Houston, décédée tragiquement dans la baignoire d’une chambre d’hôtel de Los Angeles, le 11 février 2012. Jusqu’ici, seuls l’avaient précédé un obscur téléfilm de 2015, et un bon documentaire de Kevin Macdonald en 2018. Si ce dernier, riche en révélations, éclairait sans voyeurisme, mais frontalement, la vie tumultueuse de la diva soul – révélant, entre autres, les possibles abus sexuels commis dans l’enfance par la cousine de Whitney, Dee Dee Warwick –, ce n’est pas le cas de ce film « autorisé », lisse comme une statue d’albâtre, et clinquant comme un faux diamant.

La réalisatrice Kasi Simmons, et le scénariste de Bohemian Rhapsody, Anthony McCarten, réduisent ici un destin « bigger than life » à une succession de saynètes formatées, éclusant, avec platitude, les passages obligés d’un chemin de croix jamais totalement assumé comme tel… Là réside le principal problème. Car sur l’ascension fulgurante de la petite fille du New Jersey, biberonnée au gospel et aux valeurs chrétiennes par une mère choriste, la cinéaste assure le show, sans réelle inspiration, mais avec une certaine efficacité.

Rien ne manque : la découverte de la voix d’or par le producteur Clive Davis, président d’Arista Records, le premier album propulsé en haut des charts, la gloire mondiale du film Bodyguard, etc. La participation au script de Clive Davis, qui, pour l’occasion, a mis à disposition le catalogue de chansons de Whitney Houston, permet de faire résonner sa voix, et de mettre en valeur ses tubes et prestations mythiques (dont le mémorable concert de 1994 en Afrique du Sud après l’élection de Nelson Mandela)…

Service minimum
Mais très vite, les choses se gâtent. Comme intimidée par son sujet – ou le regard des ayants droit ? – Kasi Simmons coche les cases d’une existence balisée par le drame, en se contentant d’assurer le service minimum. Si elle évoque, sans tabous, la bisexualité de son héroïne, sa longue relation secrète avec Robyn Crawford, devenue son assistante et sa directrice créative, c’est pour en livrer une version allégée, où, finalement, chacune s’accommode des compromissions imposées par la société et le statut de star dans les années 1990.

La relation toxique de Whitney avec sa famille, notamment son père, ou encore son mariage désastreux avec le rappeur Bobby Brown ? Édulcorés aussi, avec, pour la forme, deux petites scènes de ménage ou de règlement de compte presque proprettes, pour suggérer les violences, le vampirisme et l’emprise de l’entourage. Quant à la drogue, qui a causé la perte de la chanteuse, elle est pudiquement figurée au détour de quelques scènes elliptiques et, pour le coup, bien trop sages. Pour qui se souvient des images d’archives de l’époque, montrant la diva décharnée, fantomatique, le subterfuge paraît grossier.

Résultat, l’œil vif et le teint anormalement frais, cette Whitney Houston de carte postale s’achemine bravement vers son destin funeste, sans que jamais la déchéance, le désespoir, soient ressentis devant l’écran. Même sa mort est escamotée par un tour de passe-passe visuel : en lieu et place du dernier acte, c’est un flash-back interminable qui nous est présenté, où lors des American Music Awards de 1994, la star assure un medley historique, comparé à « l’ascension de l’Éverest ». Morceau de bravoure vocal qui, visiblement, dédouane la réalisatrice de clore son histoire.

À ce stade de tiédeur, et d’absence de point de vue, ce n’est plus du respect, mais de l’évitement. À se demander quel était le but de I Wanna Dance With Somebody : laisser à la postérité une image ripolinée, consensuelle de la chanteuse, plus rassurante pour les foules ? En ramenant les gouffres de cette vie sacrifiée à des accrocs filmés comme des séquences de soap, ce portrait de Whitney Houston ne lui rend, paradoxalement, pas hommage. Difficile de mettre en cause l’actrice Naomi Ackie (The Young Lady ; Star Wars, épisode IX ; Master of None) qui endosse ici un rôle écrasant, sans, du coup, réussir à lui apporter un véritable souffle.
WHITNEY HOUSTON, I wanna dance with somebody, Kasi Lemmons 2022, Naomi Ackie, Stanley Tucci (biopic)@@ (E)
Le portrait sans concession d'une femme complexe qu'on surnommait "la voix". De ses débuts comme choriste dans le New Jersey à son statut d'artiste parmi les plus récompensées et renommées de tou ...

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WIND RIVER, Taylor Sheridan 2017, Jeremy Renner, Elizabeth Olsen (aventure nature)@@


Cory Lambert est pisteur dans la réserve indienne de Wind River, perdue dans l'immensité sauvage du Wyoming. Lorsqu'il découvre le corps d'une femme en pleine nature, le FBI envoie une jeune recrue élucider ce meurtre.

TELERAMA
Mise en scène impressionnante et casting impeccable pour un polar-western qui mêle brutalité et belle humanité, sur fond de réserves indiennes enneigées.

Après avoir brillé comme scénariste de ­Sicario, de Denis Villeneuve, Taylor Sheridan a gagné ses galons de réalisateur avec ce polar-western où un pisteur (Jeremy Renner, très Steve McQueen) et une inspectrice du FBI enquêtent sur la mort d’une jeune Amérindienne dans les contrées enneigées du Wyoming.

La tension constante, les éclairs de brutalité et les chevauchées sauvages à motoneige du chasseur solitaire font sensation. Et si le scénario pèche par un excès de lyrisme, l’empathie envers les laissés-pour-compte des États-Unis est exemplaire.
WIND RIVER, Taylor Sheridan 2017, Jeremy Renner, Elizabeth Olsen (aventure nature)@@ (E)
Cory Lambert est pisteur dans la réserve indienne de Wind River, perdue dans l'immensité sauvage du Wyoming. Lorsqu'il découvre le corps d'une femme en pleine nature, le FBI envoie une jeune recrue élucider ce me ...

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WINTER SLEEP, Nuri Bilge Ceylan 2013Haluk Bilginer, Melisa Sözen(societe)(palme d or)@@@


Ancien comédien aujourd'hui à la retraite, Aydin s'est retiré dans son village d'Anatolie où il tient un hôtel. Il aime discuter avec ses hôtes et, de temps à autre, écrit des chroniques pour un journal indépendant. Alors que l'hiver s'installe, les touristes étant partis, cet homme mûr se retrouve avec sa jeune épouse, Nihal, et sa soeur, Necla, encore très affectée par son divorce.

TELERAMA
Aydin est un homme qui se dit, se veut, se croit raisonnable. Dans cette petite ville de Cappadoce, en Anatolie centrale, où les maisons, encastrées à même la roche, ressemblent à un décor de théâtre, il tient un hôtel pour touristes : l’Othello. Car, de longues années, il a été comédien célèbre et, selon lui, talentueux. Et voilà que cet homme fait, bien fait, peut-être surfait, va doucement se défaire…

Dans Les Climats (2007), Nuri Bilge Ceylan scrutait les corps d’un homme et d’une femme en pleine rupture. Ici, ce sont les âmes qu’il fouille avec une lucidité qui pourrait passer pour du sadisme, si son regard n’était constamment éclairé par la bienveillance. Tout ce que l’on tait, tout ce que l’on cache, tout ce que l’on sait de l’autre sans vouloir le dire, tout ce que l’on pense de soi sans pouvoir se l’avouer, il le révèle, peu à peu… Notamment lors des deux grands affrontements (une vingtaine de minutes chacun) du héros avec sa sœur, puis sa jeune femme : simples champs-contrechamps filmés dans une pénombre où seuls les visages deviennent des taches de lumière. L’épouse reproche à Aydin sa condescendance. La sœur, sa suffisance. « Tu faisais notre admiration, lui dit-elle. Nous pensions tant que tu ferais de grandes choses… »

Une fois encore, Tchekhov semble s’être glissé dans la peau du cinéaste. Winter Sleep, inspiré par plusieurs de ses nouvelles, est tout imprégné de son désenchantement, de sa malice, de sa compassion… Ce film superbe, dont on ne sort pas indemne, qu’on emporte avec soi pour ne le quitter jamais, provoque, en nous, la peur et la mélancolie : angoisse à l’idée d’être liés, même de loin, à tous ces personnages en perte d’eux-mêmes. Et tristesse infinie de savoir qu’un jour ou l’autre, on leur ressemblera.
WINTER SLEEP, Nuri Bilge Ceylan 2013Haluk Bilginer, Melisa Sözen(societe Turquie)(palme d or)@@@ (E)
Ancien comédien aujourd'hui à la retraite, Aydin s'est retiré dans son village d'Anatolie où il tient un hôtel. Il aime discuter avec ses hôtes et, de temps à autre, écrit des chroniques ...

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WIPLASH, Damien Chazelle 2014, Miles Teller, J.K. Simmons (musical)@@


Il n'y a que la musique dans la vie d'Andrew. Le jeune homme de 19 ans n'hésite pas à sacrifier ses relations amoureuses, amicales et familiales pour devenir un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération.

TELERAMA
Avant son triomphal “La La Land”, Damien Chazelle orchestrait avec brio la relation sadomaso entre un jeune batteur ambitieux et un prof tyrannique.

Bien décidé à devenir le meilleur, Andrew, jeune batteur d’un conservatoire de Manhattan, réussit à intégrer l’orchestre de jazz dirigé par le terrifiant Terence Fletcher, qui tient la perversité et l’humiliation pour des vertus pédagogiques.

Avec une virtuosité incroyable, Damien Chazelle fait de cette maigre intrigue un duel captivant où la musique se fabrique dans la douleur. Mise en scène syncopée, tension permanente, jeux d’éclairage dignes d’un film noir… Le réalisateur mélomane imprime au récit le tempo de ces vieux standards de jazz (dont Whiplash) qui donnent tant de mal à Andrew. En quelques gros plans — la main d’un batteur couverte d’ampoules, une flaque de salive aux pieds d’un trompettiste —, il rend sensibles la souffrance et l’angoisse de ces jeunes musiciens qui, sous une façade harmonieuse, se livrent à une compétition acharnée. Dans ce combat sans merci, l’art de l’instrumentiste vire au sport de combat et la salle de concert au ring de boxe.

Formellement maîtrisé, le film brille aussi par ses qualités d’écriture. Au fil d’un récit imprévisible jusqu’au twist final, les personnages se densifient, gagnent en complexité. Entre le jeune ambitieux et le prof castrateur, le face-à-face devient de plus en plus ambigu. À la fin du concert, un ultime et magistral morceau de bravoure devrait départager les spectateurs : d’un côté les humanistes, qui estimeront que le jeu n’en vaut pas la chandelle, de l’autre les esthètes, pour qui la beauté n’a pas de prix.
WIPLASH, Damien Chazelle 2014, Miles Teller, J.K. Simmons (musical)@@ (E)
Il n'y a que la musique dans la vie d'Andrew. Le jeune homme de 19 ans n'hésite pas à sacrifier ses relations amoureuses, amicales et familiales pour devenir un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération.

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WITHOUT REMORSE, Stefano Sollima 2021, Michael B. Jordan, Jodie Turner-Smith (thriller)@


Tandis qu'il cherche à obtenir justice pour le meurtre de sa femme enceinte, John Kelly découvre une conspiration internationale, qui menace d'entraîner les États-Unis et la Russie dans une guerre totale. L'ancien marine des forces spéciales américaines va combattre ses ennemis sans aucun remords et révéler les puissants derrière le complot.

TELERAMA
L'adjudant-chef John Kelly, membre des forces spéciales des marines, se retrouve en mission à Alep, en Syrie. Au cours de l'opération, lui et son équipe parviennent à sauver un agent de la CIA pris en otage par un groupe paramilitaire, présumé pro-régime. Mais très vite, ils comprennent qu'il s'agit en fait d'un groupe de militaires russes en mission. Quelques mois plus tard, certains membres de l'équipe sont assassinés secrètement par des agents russes du FSB. Parmi les victimes se trouve Pam, l'épouse de Kelly. Parti se venger, il révèle involontairement un complot secret qui menace de plonger les Etats-Unis et la Russie dans une guerre totale...
WITHOUT REMORSE, Stefano Sollima 2021, Michael B. Jordan, Jodie Turner-Smith (thriller)@ (E)
Tandis qu'il cherche à obtenir justice pour le meurtre de sa femme enceinte, John Kelly découvre une conspiration internationale, qui menace d'entraîner les États-Unis et la Russie dans une guerre totale. L'ancien ...

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WITNESS, Peter Weir 1985, Harrisson Ford (thriller amishs)@@@


L'inspecteur John Book, de la brigade criminelle de Philadelphie, enquête sur un meurtre dont le seul témoin est Samuel, un jeune garçon membre de la communauté des Amish. Découvrant que son supérieur est l'instigateur de ce crime, John Book se réfugie auprès de cette communauté pacifiste, et tente de protéger son témoin jusqu'au procès.

TELERAMA
Un petit garçon témoin d’un meurtre se fait pourchasser par les criminels. Un cliché ? Pas quand le gamin est un amish. Witness est la preuve éclatante qu’un film de commande peut aussi être une réussite.

Après avoir tourné des films à l’atmosphère envoûtante, à la lisière du fantastique (Pique-nique à Hanging Rock), puis des superproductions remarquées pour leurs scènes d’action (Gallipoli, L’Année de tous les dangers), l’Australien Peter Weir frappa un grand coup dès son arrivée à Hollywood avec Witness. Un film de commande qui reste, longtemps après sa sortie, l’une de ses réussites majeures. La figure du petit garçon témoin d’un meurtre et poursuivi par les criminels est un classique depuis Une incroyable histoire (1949), de Ted Tetzlaff. Witness l’a renouvelée en faisant de l’enfant un amish, un de ces chrétiens radicaux qui vivent comme au XVIIIe siècle. Une communauté repliée sur elle-même se retrouve confrontée à la violence du thriller, et c’est passionnant : un mélange original de réalisme sociologique (la description minutieuse des rites amish) et de récit à suspense terriblement efficace.

Face à la superstar Harrison Ford, le film a révélé la beauté de Kelly McGillis, blonde ultra sexy (même en uniforme amish) aujourd’hui bien oubliée…
WITNESS, Peter Weir 1985, Harrisson Ford (thriller amishs)@@@ (E)
L'inspecteur John Book, de la brigade criminelle de Philadelphie, enquête sur un meurtre dont le seul témoin est Samuel, un jeune garçon membre de la communauté des Amish. Découvrant que son supérieu ...

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WONDER WOMAN, Patty Jenkins 2017, Gal Gadot, Chris Pine (science fiction fantastique)@@


Peu de temps après la mort de Superman, Diana Prince se rend à son travail au musée du Louvre, à Paris. Sur place, elle reçoit un colis de Wayne Enterprises et découvre que c'est la photo d'elle-même et de quatre hommes prise pendant la Première Guerre mondiale en Belgique. Il y a également un mot de la part de Bruce Wayne. Il l'informe qu'il s'agit de l'originale (que Wayne retrouva après l'emprisonnement de Lex Luthor) et lui demande de lui raconter un jour l'histoire de cette photo. Cela incite Diana à se remémorer son passé.

TELERAMA
Wonder Woman a enfin son film rien qu’à elle ! Et elle dépote, sous les traits de Gal Gadot, Amazone “sauveuse” du monde pendant la Première Guerre mondiale.

Pour les plus chenus d’entre nous, Wonder Woman, c’était Lynda Carter, la jolie brune de la télé, en maxi-culotte lycra étoilée et bottes du père Noël, qui ne pouvait pas sauver le monde sans faire frénétiquement la toupie à chaque fois. Mais pour les geeks du monde entier, Wonder Woman est avant tout l’une des super-héroïnes stars du catalogue DC Comics. Une Amazone divine – à tous les sens du terme – vouée à la défense de l’humanité.

Oublions donc la vieille série télé des années 70 et ses effets spéciaux bricolés au fond du garage. La Wonder Woman 2.0 est sortie toute armée de l’univers des BD originelles, et n’en est pas à sa première apparition. Dans Batman vs Superman, le blockbuster précédent des écuries DC, elle avait déjà fait un petit tour de présentation, façon bal des débutantes, les torgnoles et le fouet magique en plus. Mais le film était tellement mauvais que Diana (son petit nom dans le civil) n’avait pas vraiment marqué nos mémoires.

Cette fois, elle a donc son film pour elle toute seule. Un gros : presque deux heures et demie de moyens spectaculaires, pour ne pas dire olympiens, étant donné les racines mythologiques de la belle. À ce propos, les séquences d’introduction font peur : si l’enfance de notre wonder-héroïne dans une île gréco-édénique peuplée de guerrières en cuirasse sexy (dont Robin Wright, dans un improbable rôle de générale d’heroic fantasy à poigne) n’atteint pas les sommets de kitsch-mardi gras de la série, elle vaut son pesant de myrrhe et d’hydromel. Cachées dans leur Club-Med unisexe, les amazones montent la garde sur le monde, pour le protéger de la malveillance d’Arès, Dieu de la guerre, bien décidé à pervertir et à éradiquer l’humanité.

Créature somptueuse, comédienne radieuse
Manifestement, elles négligent un peu le boulot, parce qu’en dehors de leur bulle magique, ladite humanité s’étripe joyeusement. On est en 14-18, et le film ne démarre vraiment que lorqu’un espion américain se crashe sur l’île, et entraîne la jeune déesse dans une Europe ravagée.

C’est parti pour deux heures d’aventures trépidantes, du centre enfumé de Londres à la boue des tranchées, d’une séquence comique (non, Diana, on ne peut pas se trimballer avec une énorme épée et une slip d’airain dans l’Angleterre de 1918) à des combats spectaculaires. Mais le charme de ce divertissement moins sombre que les précédents films de la franchise DC, plein d’humour et de respirations, tient au charisme de l’interprète, Gal Gadot. Créature somptueuse et néammoins sensible, comédienne radieuse, elle est filmée comme une désirable icône humaniste, plutôt que comme un objet sexuel.

Présent tout au long du film – et notamment à travers l’incompréhension totale de Wonder Woman pour un monde dominé par les mâles – le féminisme est aussi dans l’œil de la réalisatrice, attachée à construire un personnage aussi solide que séduisant. Face à Gal Gadot, Chris Pine tient bien le choc, en « simple humain » dépassé par les événements. Peu importe, dès lors, que le message pacifiste soit presque aussi naïf que l’héroïne à ses débuts, que les personnages secondaires (y compris les méchants) ne servent pas à grand-chose, ou que le film soit trop long d’environ trois explosions et deux bagarres. Wonder Woman a un bel avenir chez DC, et c’est déjà notre préférée.
WONDER WOMAN, Patty Jenkins 2017, Gal Gadot, Chris Pine (science fiction fantastique)@@ (E)
Peu de temps après la mort de Superman, Diana Prince se rend à son travail au musée du Louvre, à Paris. Sur place, elle reçoit un colis de Wayne Enterprises et découvre que c'est la photo d'elle-m&e ...

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WORLD WAR Z, Marc Forster 2013, Brad Pitt (science fiction)@@


Un jour comme les autres, Gerry Lane et sa famille se retrouvent coincés dans un embouteillage monstre sur leur trajet quotidien. Ancien enquêteur des Nations Unies, Lane comprend immédiatement que la situation est inhabituelle. Tandis que les hélicoptères de la police sillonnent le ciel et que les motards quadrillent les rues, la ville bascule dans le chaos. Les gens s'en prennent violemment les uns aux autres et un virus mortel semble se propager.

TELERAMA
Le monde s’écroule, envahi par des zombies… Malgré la loufoquerie, un esprit de sérieux domine ce film catastrophe qui se veut moins sanglant que réaliste.
Une nouvelle guerre mondiale déclenchée par des mortsvivants cannibales. Des villes entières tombent : les habitants, tous mordus, sont devenus des monstres à la recherche de chair fraîche. Pourtant, ce World War Z n’est pas tout rouge et tout dégoulinant comme le film d’horreur qu’on imaginerait facilement. Ce n’est pas non plus une de ces grosses machines hollywoodiennes, même si le lancement publicitaire y fait penser. Un esprit de sérieux règne sur cette apocalypse des spectres, et c’est à Brad Pitt qu’on le doit. Acteur mais aussi producteur, il a voulu faire d’un spectacle à ­sensation un cheval de Troie permettant une réflexion sur une hypothèse de crise sanitaire globalisée.

Le comédien interprète un ex-observateur des Nations unies, rappelé d’urgence après avoir été envoyé sur les zones de conflits. La manière de traiter ce héros positif donne le ton : s’il est montré en bon père responsable, en citoyen américain courageux, c’est surtout son savoir qui importe. Quand il voit un zombie sauter sur un piéton, il compte le temps d’incubation du virus (dix secondes à peu près !). Face à des mouvements de panique, il gamberge, cherche à comprendre la logique des prédateurs et les schémas de la contamination. Au milieu de scènes catastrophe, son souci de réalisme se manifeste constamment. Ce mélange de cinéma spectacle et de cinéma vérité se retrouve dans la mise en scène de Marc Forster, qui a aussi bien dirigé un James Bond (Quantum of solace, 2008) qu’une fiction tiers-mondiste (Les Cerfs-volants de Kaboul, 2007).

Le clou de World War Z est une séquence censée se dérouler en Israël. Un pays qui, parce qu’il aurait appliqué un contrôle drastique aux frontières, resterait protégé de la pandémie. Mais les murs élevés par l’Etat israélien ne s’avèrent pas assez hauts pour les zombies… Dans l’imaginaire de Max Brooks, l’auteur du livre best-seller World War Z, le fléau naissait en Chine. Les producteurs du film l’ont carrément laissé de côté, craignant de voir se fermer ce marché juteux. Preuve que cet univers d’anti­cipation géopolitique peut interpeller et déranger. Aussi improbable soit-il, il fait frissonner au-delà même de l’épouvante.


A Philadelphie, coincé dans les embouteillages avec sa famille, Gerry Lane, un ancien agent des Nations unies, s'inquiète de la situation. Sortant de la voiture pour tenter de comprendre ce qui se passe, il découvre des hélicoptères patrouillant dans le ciel et des policiers postés à tous les coins de rue. La situation est chaotique et la panique gagne la population. Un virus mortel, qui transforme les malades en zombies violents, se répand dans le pays. Même les armées sont renversées par les victimes de la pandémie. Gerry Lane décide de reprendre le travail pour trouver l'origine de ce virus et essayer de le stopper...
WORLD WAR Z, Marc Forster 2013, Brad Pitt (science fiction)@@ (E)
Un jour comme les autres, Gerry Lane et sa famille se retrouvent coincés dans un embouteillage monstre sur leur trajet quotidien. Ancien enquêteur des Nations Unies, Lane comprend immédiatement que la situation est inhab ...

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WUTHERING HEIGHTS, Andrea Arnold 2011, Juliette Binoche, Ralph Viennes (histoire)@@


Dans l'Angleterre du XIXe siècle, M. Earnshaw, un fermier des landes venteuses du Yorkshire, élève seul ses deux enfants, Hindley et Cathy. Un jour, il recueille un jeune vagabond et le baptise Heathcliff. Cathy va aussitôt le protéger face aux violences de Hindley, raciste et fou de jalousie de l'attention que son père porte à cet étranger indésirable. M. Earnshaw meurt et Cathy annonce son prochain mariage avec le fils de riches voisins. Heathcliff s'enfuit.

TELERAMA
“ Dans cette version sensitive, âpre et charnelle, l'émotion se décèle dans une mèche de cheveux, dans un grain de poussière, dans un silence. ”
WUTHERING HEIGHTS, Andrea Arnold 2011, Juliette Binoche, Ralph Viennes (histoire)@@ (E)
Dans l'Angleterre du XIXe siècle, M. Earnshaw, un fermier des landes venteuses du Yorkshire, élève seul ses deux enfants, Hindley et Cathy. Un jour, il recueille un jeune vagabond et le baptise Heathcliff. Cathy va auss ...

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YESTERDAY, Danny Boyle 2019, Himesh Patel, Lily James, Ed Sheeran, Kate McKinnon (musical)@@@


Un musicien anglais en quête de gloire découvre qu’il est le seul à se souvenir des Beatles et décide d’utiliser leurs chansons pour percer.
Quand, par magie, toutes les capitales du monde éteignent leurs lumières, Jack Malik est victime d'un accident de vélo. Il se réveille indemne mais découvre vite que le monde est différent. Quand son amie Ellie lui offre une guitare, il se met à jouer "Yesterday" des Beatles. A sa grande surprise, son auditoire le félicite, croyant qu'il est l'auteur de la chanson. Il fait une recherche sur Internet et découvre que les Beatles de Liverpool n'ont jamais existé. Jack en profite et décide d'utiliser les chansons du groupe pour se faire connaître. Et ça marche ! Il devient rapidement célèbre et remplit des salles immenses. Mais son mensonge commence à lui peser...

TELERAMA
Une récréation mélomane et originale. Vibrante déclaration d’amour au plus grand mythe pop du XXᵉ siècle, comédie alerte écrite par le pape du genre, Richard Curtis (l’homme de Quatre Mariages et un enterrement ou de Love Actually), ce joli film est une récréation mélomane et originale. Même si la conclusion reste gentiment prévisible (« all you need is love », et rien d’autre, bien entendu), le scénario est truffé d’idées comiques et de clins d’œil à l’univers des quatre de Liverpool — des chansons aux dialogues —, et l’interprétation ne manque pas de charme.

Ce grand karaoké orchestré par Danny Boyle est plus proche de son gentil Slumdog Millionaire que de la déglingue provocatrice de Trainspotting. La fête, allègre et légère, sans les Beatles eux-mêmes (à une surprise près), illustre, mine de rien, l’enivrante illusion de tous les fans, seuls au monde avec leurs idoles.
YESTERDAY, Danny Boyle 2019, Himesh Patel, Lily James, Ed Sheeran, Kate McKinnon (musical)@@@ (E)
Un musicien anglais en quête de gloire découvre qu’il est le seul à se souvenir des Beatles et décide d’utiliser leurs chansons pour percer.
Quand, par magie, toutes les capitales du monde é ...

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YOUNG ADULT, Jason Reitman 2011, Charlize Theron (societe)@@


Mavis Gary, 37 ans, divorcée, habite Minneapolis et écrit des livres pour adolescents. Au moment où elle se rend compte que son inspiration s'est tarie, elle reçoit un e-mail de Buddy Slade, son ancien amour de lycée, qui lui fait part de la naissance de la fille qu'il a eue avec Beth, son épouse. Pour Mavis, il s'agit d'un signe. Elle décide donc de retourner à Mercury, la petite ville de leur enfance, et d'y reconquérir Buddy.

TELERAMA
Une trentenaire déboule dans son bled natal pour reconquérir un ex. Ça sonne comme une romance lambda, mais Jason Reitman et son interprète (Charlize Theron, épatante) nous offrent un beau portrait de femme borderline, corrosif et touchant.

Mavis, trentenaire, veut reconquérir un amour de jeunesse. Mais notre héroïne est tout sauf pimpante. Sa meilleure copine est une bouteille de bourbon, son compagnon, un petit chien geignard.

Comme toujours, Jason Reitman, à la lisière du cinéma populaire américain, joue à le faire légèrement dérailler. Ses personnages sont des intrus dans le décor : Juno, l’ado enceinte, ou le cynique lobbyiste de Thank you for smoking font partie de la même lignée que cette Mavis en tee-shirt Hello Kitty. Elle est sûre, entre deux cuites, de récupérer son amoureux d’autrefois. Le type est marié ? Tant pis. Il vient d’avoir un bébé ? Et alors ? Une belle exploration d’une personnalité borderline.

Si l’on retrouve la verve de Jason Reitman et de sa complice, la scénariste Diablo Cody, ce portrait de femme sous influence doit beaucoup à son interprète, Charlize Theron. Elle est experte pour malmener sa divine beauté, nous faire croire à cette grande gigue abrasive, narcissique, mais jamais repoussante. Le seul « monstre » ici, c’est la nostalgie.
YOUNG ADULT, Jason Reitman 2011, Charlize Theron (societe)@@ (E)
Mavis Gary, 37 ans, divorcée, habite Minneapolis et écrit des livres pour adolescents. Au moment où elle se rend compte que son inspiration s'est tarie, elle reçoit un e-mail de Buddy Slade, son ancien amour de l ...

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YOUR NAME, Makoto Shinkai 2016 (animation)@@


Mitsuha, une adolescente de 17 ans élevée dans une famille traditionnelle, s'ennuie dans ses montagnes natales et voudrait connaître la vie excitante d'une grande ville. A Tokyo, Taki est débordé, entre le lycée, son emploi dans un restaurant italien et ses amis. Un jour, Mitsuha rêve qu'elle est un jeune homme à Tokyo, tandis que Taki se voit en rêve dans la peau d'une adolescente du Japon rural. Contre toute attente, leurs rêves respectifs sont exaucés : ils ont échangé leurs corps. Ravis au début de l'expérience, ils s'aperçoivent que ce voeu est lourd à porter. Ils veulent se rencontrer pour que les choses reviennent à la normale...

TELERAMA
La douce Mitsuha se réveille dans la peau du viril Taki... Idée originale, animation léchée. Manque la petite étincelle qui hisserait ce film vers les cimes.

Régulièrement la douce Mitsuah se réveille dans la peau du viril Taki, et vice versa. L’espace d’une journée, il leur faut composer avec la vie et le corps d’un(e) inconnu(e), avant de tout oublier le lendemain. Peu à peu, pourtant, le contact s’établit et, sur fond de bug temporel et de cataclysme annoncé, se développe une de ces histoires d’amour alambiquées dont le Japon a le secret…

Animation léchée, idée originale, scénario consistant et drôle : Your name, troisième long métrage de Makoto Shinkai, fait, à juste titre, un tabac dans l’archipel. Il manque seulement la petite étincelle supplémentaire, le délicieux frisson qui hissent un film vers les cimes.
YOUR NAME, Makoto Shinkai 2016 (animation Japon)@@ (E)
Mitsuha, une adolescente de 17 ans élevée dans une famille traditionnelle, s'ennuie dans ses montagnes natales et voudrait connaître la vie excitante d'une grande ville. A Tokyo, Taki est débordé, entre le ...

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ZODIAC, David Fincher 2007, Jake Gyllenhaal, Mark Ruffalo (thriller)@@


Zodiac, l'insaisissable tueur en série qui sévit à la fin des années 60 et répandit la terreur dans la région de San Francisco, fut le Jack l'Eventreur de l'Amérique. Prodigue en messages cryptés, il semait les indices comme autant de cailloux blancs, et prenait un malin plaisir à narguer la presse et la police. Robert Graysmith, jeune et timide dessinateur de presse, se lanca corps et âmes dans ce qui deviendra, l'enquête de sa vie.

TELERAMA
1969, San Francisco. Un flic et un jeune journaliste enquêtent sur “le Zodiac”, un tueur en série insaisissable. Fincher transforme l’épais dossier (bien réel) en objet de cinéma. En réaffirmant notamment sa foi dans les acteurs et dans le récit.
Pour raconter comment, à la fin des années 1970, un flic de San Francisco et un journaliste ont pisté un tueur en série, le Zodiac, Fincher tourne le dos aux architectures narratives complexes qui jusque-là étaient sa signature. À la manière d’un rapport de police que l’on compulserait page après page, il collecte des faits, rien que des faits, et les met bout à bout. Des meurtres, d’abord — filmés avec une sécheresse terrifiante —, et d’éventuels survivants. Et puis la longue et tortueuse enquête pour déchiffrer les indices que laisse volontairement l’assassin : conjectures, interrogatoires, perquisitions. Pas une séquence sans repères, lieu, date et heure. La dramatisation naît de l’accumulation.

David Fincher s’appuie aussi sur la puissance évocatrice du cinéma hollywoodien, sur le sens de la composition des acteurs américains, sur une mise en scène fluide, jamais tape-à-l’œil, qui transforme l’épais dossier en objet de cinéma. Même éclaté, émietté, le récit finit par prendre corps. La structure est toujours plus forte que le chaos de la vie, semble dire le cinéaste…
ZODIAC, David Fincher 2007, Jake Gyllenhaal, Mark Ruffalo (thriller)@@ (E)
Zodiac, l'insaisissable tueur en série qui sévit à la fin des années 60 et répandit la terreur dans la région de San Francisco, fut le Jack l'Eventreur de l'Amérique. Prodigue en messages cry ...

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ZOOTOPIE, Byron Howard 2016 (animation)@@


Zootopia est une ville qui ne ressemble à aucune autre : seuls les animaux y habitent ! On y trouve des quartiers résidentiels élégants comme le très chic Sahara Square, et d'autres moins hospitaliers comme le glacial Tundratown. Dans cette incroyable métropole, chaque espèce animale cohabite avec les autres. Qu'on soit un immense éléphant ou une minuscule souris, tout le monde a sa place à Zootopia !

TELERAMA
Petit bijou d’animation bourré d’humour, “Zootopie” sonne le retour en grâce des films d’animaux chez Disney. Avec en prime un scénario malin et une réjouissante initiation au polar.

Bienvenue à Zootopie, peuplée de mammifères vivant, apparemment, en harmonie. Cet univers urbain et foisonnant, on le découvre avec émerveillement en même temps que l’héroïne : une lapine venue des champs de carottes, rêvant d’être flic. La ville est un vrai laboratoire de gags. Différences de taille, de poids, de vitesse : tout est prétexte à plaisanterie. Y compris cette enquête nébuleuse qui se déroule dans la cité, avec des personnages hauts en couleur, comme le renard, combinard, ou le paresseux, irrésistible. Très vite, Zootopie devient une initiation au polar, une version junior du Grand Sommeil.

Quand la policière en herbe arrive en ville, la société des animaux — Orwell n’est pas loin — fonctionne sur un modèle de castes. Les rangs des forces de l’ordre sont trustés par de gros lions, éléphants et rhinocéros, malgré le rêve américain qui laisse croire que les habitants sont égaux. Le scénario, d’une intelligence remarquable, rappelle que l’habit ne fait pas le moine, que la peur est une arme redoutable pour gouverner, et s’amuse avec les clichés que la firme Disney a elle-même forgés : on vous laisse découvrir les délicieux méchants…
ZOOTOPIE, Byron Howard 2016 (animation)@@ (E)
Zootopia est une ville qui ne ressemble à aucune autre : seuls les animaux y habitent ! On y trouve des quartiers résidentiels élégants comme le très chic Sahara Square, et d'autres moins hospitaliers comm ...