arpoma l'art par la musique
        dimanche 10 novembre 2024 - 09h15
menu / actu

liste / rep

atlas / rech

      VOIR et ECOUTER (270)     

HOKUSAI, la grande vague de kanagawa

SCHUBERT, symphonie n8 (inachevee)
date de publication: samedi 22 août 2020

le mouvement se fait écume, puis de l’écume la mer se reconstruit
et de nouveau ressurgit la turgescence.
Vague, mille fois vaincue, mille fois dressée ... et déversée

Pablo NERUDA - Tercer libro de las odas


HOKUSAI - la grande vague de Kanagawa
Cette vague est parfois présentée comme un tsunami ou une vague scélérate menaçant les pêcheurs de ses « griffes » d'écume. Cette vision fantastique de l'œuvre rappelle que Hokusai est un des maîtres du fantastique japonais. La composition de La Vague, synthèse de l'estampe japonaise traditionnelle et de la « perspective » occidentale, lui valut un succès immédiat au Japon, puis en Europe, où elle fut une des sources d'inspiration des impressionnistes. Cette estampe est l'œuvre la plus connue de Hokusai et la première de sa fameuse série Trente-six vues du mont Fuji, dans laquelle l'utilisation du bleu de Prusse renouvelait le langage de l'estampe japonaise.

Franz SCHUBERT - symphonie n8 (inachevée)
La musique se fait paysage mental : horizon obscur tisonné par des bourrasques lourdes de visions. Les signes sont tout à la fois sensoriels, sentimentaux et métaphysiques. Le mouvement est un combat à l’issue incertaine entre des bouffées d’angoisse mystique et des moments de calme fragiles. Des questions lancées par les violons répondent à d’autres questions. Une phrase un peu alanguie, qui ressemble à un présage, se change, par la force du crescendo qui la suit, en hurlement prophétique : le poids du destin. Le passage le plus célèbre, le thème initial rejoué à pleine puissance, n’est pas marquant pour rien : synergie des champs opposés qui produit un incroyable effet de volume, Schubert y articule les graves et les aigus, la pesanteur et la célérité, avec un sens des dynamiques assez prodigieux : les cordes s’emballent, font appel d’air, tandis que les instruments les plus graves mugissent comme autant de bouches d’ombre : ça galope, ça s’envole, ça emporte tout sur son passage. À la fin du mouvement, les inquiétudes demeurent.
(M.Ameforgee le 26 Juin 2015)