Les violons mêlaient leur rire au chant des flûtes
Et le bal tournoyait quand je la vis passer
Paul VERLAINE - poemes saturniens
Anne-François-Louis JANMOT - le poeme de l'ame 1880
En 18 tableaux peints, l'artiste trace l'histoire des premières années de l'âme sur terre. Åuvre clé de l'école lyonnaise, Le Poème de l'âme a souvent été rapproché du préraphaëlisme anglais. Il est un des jalons du spiritualisme en peinture au XIXe siècle en Europe, au même titre que l'art de nazaréens allemands ou les peintures d'un Dante Gabriele Rossetti.
Janmot est considéré comme un artiste de transition entre le romantisme et le symbolisme, préfigurant le versant français du préraphaélisme ; ce tableau fait partie d'une série de 34 tableaux, c'est l'Åuvre la plus connue de Janmot, il écrivit à cet effet un poème cyclique dont la première partie fut publiée en 1854 à Lyon par l'éditeur Vingtrinier. Dans l'édition de 1881 à Saint-Ãtienne, Janmot enrichit le poème d'une seconde partie, tout en corrigeant quelque peu la première, remplaçant quelques strophes et en ajoutant de nouvelles.
illustration musicale: Gabriel FAURE - pavane op50 pour choeur et orchestre 1887
La Pavane op. 50 en fa dièse mineur est une Åuvre en un mouvement pour petit orchestre symphonique avec chÅur ad libitum. La Pavane est dédiée à la comtesse Elisabeth Greffulhe. Elle constitue un véritable « portrait musical » de la comtesse, célèbre pour sa beauté, son élégance et sa démarche aérienne, que Fauré appelait « Madame ma Fée ». Fauré ajoute, à sa demande, une partie pour chÅur mixte (sopranos, altos, ténors et basses) sur un texte de Robert de Montesquiou-Fezensac, cousin de celle-ci. La première a lieu le 25 novembre 1888 par les Concerts Lamoureux sous la direction de Charles Lamoureux. La version chorale est créée trois jours plus tard par l'orchestre de la Société nationale de musique. La Pavane inspira le passepied de la Suite bergamasque de Claude Debussy ainsi que la Pavane pour une infante défunte de Maurice Ravel, écrite alors que ce dernier était encore l'élève de Fauré au Conservatoire de Paris.
C'est Lindor, c'est Tircis et c'est tous nos vainqueurs!
C'est Myrtille, c'est Lydé! Les reines de nos coeurs!
Comme ils sont provocants! Comme ils sont fiers toujours!
Comme on ose régner sur nos sorts et nos jours!
Faites attention! Observez la mesure!
à la mortelle injure! La cadence est moins lente!
Et la chute plus sûre! Nous rabattrons bien leur caquets!
Nous serons bientôt leurs laquais!
Qu'ils sont laids! Chers minois!
Qu'ils sont fols! (Airs coquets!)
Et c'est toujours de même, et c'est ainsi toujours!
On s'adore! On se hait! On maudit ses amours!
Adieu Myrtille, Eglé, Chloé, démons moqueurs!
Adieu donc et bons jours aux tyrans de nos coeurs!
Et bons jours!