ROUSSEAU (le douanier), centenaire de l independance 1892 ROSSINI, ouverture de la pie voleuse, le final
date de publication: jeudi 14 juillet 2022
Villageoises, dansez sous les feux polissons
D’une lune insensée dont les lueurs sautillent
Pour que vous rayonniez devant les beaux garçons.
Patricia Quenot - fête champêtre
Pour peindre, le douanier Rousseau s’évertue à reproduire ce qu’il voit et essaie de faire coïncider ce qu’il voit avec ce qu’il sait des faits. L’exotisme abonde dans son œuvre même si Rousseau n'a pratiquement jamais quitté Paris. Son exotisme est imaginaire et stylisé, issu du Jardin des Plantes, du jardin d'Acclimatation, des revues illustrées et des revues de botanique de l’époque. On lui reprochait ses portraits de face de personnages figés, son manque de perspective, ses couleurs vives, sa naïveté et sa maladresse mais « Les nostalgiques de l'enfance, les traqueurs de merveilleux et tous ceux qui entendaient naviguer loin des normes s'emballèrent. Ils virent en ce douanier un passeur, un homme à la lisière entre raison et fantasme, entre civilisation et sauvagerie. » (Séric Biétry-Rivierre, Le Figaro, édition des 13 et 14 février 2010). Grand solitaire, il est l'objet de moqueries incessantes mais les milieux artistiques d’avant-garde sont ravis par « …les trente nuances de vert de ses forêts inextricables, où se mêlent sans souci de vraisemblance le houx, le cactus, le paulownia, le marronnier, l'acacia, le lotus ou le cocotier… Picasso acheta chez un brocanteur un imposant et étrange portrait de femme qu'il conserva toute sa vie. » (Séric Biétry-Rivierre). Coloriste original, avec un style sommaire mais précis, il a influencé la peinture naïve.
L'œuvre de Rousseau a momentanément freiné la progression des recherches artistiques menées par les peintres futuristes italiens, qui sont revenus à une peinture naïve pendant une courte période précédant celle des « polymatières ».