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17 2-macchabees 15



17 2-macchabees 15
(taille reelle)
2-Macchabees 15 - ()
Cependant Nicanor apprit que Judas et ses compagnons étaient postés du côté de la Samarie, et il résolut de les attaquer en toute sûreté le jour du sabbat.
Les Juifs qui le suivaient par contrainte, lui dirent : « Ne les massacre pas d’une manière si féroce et si barbare, mais rends gloire au jour qui a été honoré et sanctifié par Celui qui gouverne tout. »
Alors ce triple scélérat demanda s’il y avait au ciel un souverain qui eût ordonné de célébrer le jour du sabbat.
Ils lui répondirent « C’est le Seigneur, Dieu vivant, lui le souverain Maître au ciel, qui a ordonné de solenniser le septième jour ».
- « Et moi aussi, reprit l’autre, et, je suis souverain sur la terre, et je commande qu’on prenne les armes et qu’on fasse le service du roi. » Pourtant il ne réussit pas à réaliser son mauvais dessein.
Pendant que Nicanor, dans son orgueilleuse sécurité, songeait à dresser un trophée commun de Judas et de ses compagnons,
Machabée ne cessait d’avoir confiance, avec pleine espérance, qu’il obtiendrait assistance de la part du Seigneur.
Il exhortait les siens à ne pas craindre l’attaque des nations, mais, se souvenant des secours que le Ciel leur avait accordés dans le passé, à compter que le Tout-Puissant leur donnerait encore en ce moment aide et victoire.
Il les encouragea en citant la loi et les prophètes, et leur rappela en outre les combats qu’ils avaient soutenus, et leur inspira ainsi une grande ardeur.
Après avoir relevé leur courage, il leur donna ses ordres, leur représentant en même temps la perfidie des nations et leur violation des serments.
Quand il eut armé chacun d’eux, non pas tant de la sécurité que donnent les boucliers et les lances, mais de la confiance qu’inspirent les bonnes paroles, il leur raconta en outre un songe digne de foi, une vision réelle, qui les réjouit tous.
Voici ce qu’il avait vu : Le grand prêtre Onias, cet homme de bien, d’un abord modeste et de mœurs douces, distingué dans son langage et adonné dès l’enfance à toutes les pratiques de la vertu, il l’avait vu, les mains étendues, priant pour toute la nation des Juifs.
Ensuite lui était apparu, de la même manière, un homme distingué par son grand âge et son air de dignité, d’un aspect admirable, et entouré de la plus imposante majesté.
Onias, prenant la parole, lui avait dit : « Celui-ci est l’ami de ses frères, qui prie beaucoup pour le peuple et pour la ville sainte, Jérémie, le prophète de Dieu. »
Puis Jérémie, étendant la main droite, avait donné à Judas une épée d’or et, en la lui remettant, il avait dit :
« Prends cette sainte épée, c’est un don de Dieu ; avec elle tu briseras tes ennemis. »
Animés par ces nobles paroles de Judas, bien capables d’exciter à la vaillance et de fortifier les âmes des jeunes gens, ils résolurent de ne pas se retrancher dans un camp, mais de se jeter hardiment sur l’ennemi, et, dans un combat acharné, de décider l’affaire, puisque la ville, la religion et le temple étaient en péril.
Car, dans cette lutte, ils songeaient moins à leurs femmes, à leurs enfants, à leurs frères et à leurs proches ; leur plus grande crainte, et la première, était pour le temple saint.
L’angoisse des citoyens restés dans la ville n’était pas moindre, inquiets qu’ils étaient sur l’issue du combat qui allait se livrer dehors.
Pendant que tous attendaient le prochain dénouement, que déjà les ennemis se rassemblaient, en ordre de bataille, que les éléphants étaient disposés à la place convenable et les cavaliers sur les ailes,
Machabée, voyant cette immense multitude, l’appareil varié de leurs armes, l’aspect farouche des éléphants, habilement disposés, leva les mains au ciel et invoqua le Seigneur qui fait des prodiges ; car il savait que la victoire ne vient pas de la force des armes, mais que c’est Dieu qui en décide et l’accorde à ceux qui en sont dignes.
Voici quelle fut sa prière : « Vous, souverain Maître, qui avez envoyé votre ange, sous Ezéchias, roi de Juda, et qui avez exterminé cent quatre-vingt cinq mille hommes du camp de Sennachérib,
maintenant encore, ô Souverain des cieux, envoyez votre bon ange devant nous, pour qu’il répande la crainte et l’effroi.
Que par la grandeur de votre bras soient frappés ceux qui sont venus, le blasphème à la bouche, contre votre peuple saint ! » Telles furent ses paroles.
Cependant Nicanor et son armée s’avançaient au son des trompettes et des chants de guerre.
Judas et les siens engagèrent le combat en invoquant et en priant.
Combattant de leurs bras et priant Dieu dans leurs cœurs, ils couchèrent par terre au moins trente-cinq mille hommes, et ils se réjouirent grandement du secours manifeste de Dieu.
L’affaire terminée, pendant qu’ils se débandaient joyeusement, ils reconnurent que Nicanor était tombé, revêtu de son armure.
Alors, au milieu des clameurs et de la confusion, ils bénirent le Maître souverain dans la langue de leurs pères.
Et celui qui s’était consacré tout entier, corps et âme, à la défense de ses concitoyens, qui avait conservé pour ses compatriotes l’affection de sa jeunesse, Judas ordonna de couper la tête de Nicanor et sa main avec son bras, et de les porter à Jérusalem.
Il s’y rendit lui-même, convoqua ses compatriotes et les prêtres, et, s’étant placé devant l’autel, il envoya chercher ceux de la citadelle,
et il leur montra la tête du criminel Nicanor et la main que ce blasphémateur avait étendue avec tant d’insolence contre la demeure sainte du Tout-Puissant.
Puis, ayant coupé la langue de l’impie Nicanor, il voulut qu’on la donnât par morceaux en pâture aux oiseaux, et qu’on suspendit en face du temple le prix remporté par sa folie.
Tous firent monter vers le ciel des bénédictions au Seigneur glorieux, en disant : « Béni soit Celui qui a gardé sa demeure sans souillure ! »
Judas attacha la tête de Nicanor à la citadelle, comme un signe manifeste et visible à tous du secours du Seigneur.
D’un commun accord on rendit un édit public ordonnant de ne pas laisser passer ce jour sans solennité,
mais de célébrer le treizième jour du douzième mois, appelé Adar en syriaque, la veille du jour dit de Mardochée.
Ainsi se passèrent les choses concernant Nicanor, et, comme à partir de ce temps la ville demeura en possession des Hébreux, moi aussi je finirai là mon récit.
Si la disposition des faits en est heureuse et bien conçue, c’est aussi ce que j’ai voulu ; si elle est imparfaite et médiocre, c’est tout ce que j’ai pu faire.
Car de même qu’il ne vaut rien de boire seulement du vin ou seulement de l’eau, tandis que le vin mêlé à l’eau est bon et produit une agréable jouissance, de même c’est l’art de disposer le récit qui charme les oreilles de ceux qui lisent l’histoire. C’est donc ici que je termine.