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17 1-macchabees 15



17 1-macchabees 15
(taille reelle)
1-Macchabees 15 - ()
Le roi Antiochus, fils de Démétrius, envoya des îles de la mer une lettre à Simon, grand prêtre et ethnarque des Juifs, et à toute la nation ;
elle était ainsi conçue : « Le roi Antiochus, à Simon, grand prêtre et ethnarque, et à la nation des Juifs, salut !
Puisque des misérables se sont emparés du royaume de nos pères, que je veux le revendiquer afin de le rétablir tel qu’il était auparavant, et que j’ai rassemblé des troupes nombreuses et équipé beaucoup de vaisseaux de guerre ;
ayant l’intention de débarquer dans le pays, pour tirer vengeance de ceux qui ont ruiné notre pays et qui ont dévasté un grand nombre de villes de ce royaume,
je te confirme toutes les remises de tributs que t’ont accordées les rois mes prédécesseurs, et toutes les autres remises qu’ils t’ont concédées.
Je te permets de frapper monnaie à ton empreinte pour ton pays.
Que Jérusalem et le temple soient libres ; que toutes les armes que tu as fabriquées et les forteresses que tu as bâties et que tu occupes te demeurent.
Que toute chose due ou à devoir au trésor royal te soit remise dès à présent et pour toujours.
Lorsque nous serons rentrés en possession de notre royaume, nous t’honorerons magnifiquement, toi, ta nation et le sanctuaire, de telle sorte que votre gloire brillera dans tout l’univers. »
L’an cent soixante-quatorze, Antiochus se mit en marche vers le pays de ses pères, et toutes les troupes vinrent se ranger auprès de lui, de sorte que peu d’hommes demeurèrent à Typhon.
Le roi Antiochus se mit à sa poursuite, et Tryphon vint en fuyant à Dora, sur la mer.
Car il voyait que des maux s’amassaient sur lui et que son armée l’abandonnait.
Antiochus vint camper devant Dora avec cent vingt mille combattants et huit mille cavaliers.
Il investit la ville et, comme des navires s’approchèrent du côté de la mer, il la pressa et par terre et par mer, ne laissant personne y entrer ou en sortir.
Cependant arrivèrent de la ville de Rome Numénius et ceux qui l’avaient accompagné, avec des lettres adressées aux rois et aux pays ; en voici la teneur :
« Lucius, consul des Romains, au roi Ptolémée, salut !
Les ambassadeurs des Juifs se sont rendus auprès de nous comme nos amis et nos alliés, pour renouveler l’ancienne amitié et alliance, ayant été envoyés par le grand prêtre Simon et par le peuple juif.
ils ont apporté un bouclier d’or de mille mines.
C’est pourquoi il nous a semblé bon d’écrire aux rois et aux pays de ne pas leur causer de dommage de n’attaquer ni eux, ni leurs villes, ni leur pays, et de ne pas prêter assistance à ceux qui leur feraient la guerre.
Il nous a semblé bon de recevoir d’eux le bouclier.
Si donc des hommes pervers se sont enfuis de leur pays dans le vôtre, livrez-les au grand prêtre Simon pour qu’il les châtie selon leur loi, »
La même lettre fut adressée au roi Démétrius, à Attale, à Ariarathe et à Arsace,
ainsi qu’à tous les pays : à Lampsaque, aux Spartiates, à Délos, à Mynde, à Sicyone, à la Carie, à Samos, à la Pamphylie, à la Lycie, à Halicarnasse, à Rhodes, à Phraselis, Cos, à Side à Araors, à Gortyne, à Cnide, à Chypre et à Cyrène.
Ils firent une copie de cette lettre pour Simon, le grand prêtre.
Le roi Antiochus attaqua Dora le second jour, faisant approcher ses troupes toujours de plus en plus près, et construisant des machines ; et il enferma Tryphon, de manière qu’on ne pouvait ni entrer ni sortir.
Alors Simon lui envoya un secours de deux mille hommes d’élite, ainsi que de l’argent, de l’or et un appareil considérable.
Le roi ne voulut pas les recevoir, mais il révoqua tous les engagements antérieurs qu’il avait pris vis-à-vis de Simon et il se retira de lui.
Il lui envoya Athénobius, un de ses amis, pour s’aboucher avec lui et lui dire : « Vous occupez Joppé, Gazara et la citadelle de Jérusalem, qui sont des villes de mon royaume.
Vous avez dévasté leurs environs, faisant un grand ravage dans le pays, et vous vous êtes rendus maîtres de beaucoup de lieux qui font partie de mes états.
Maintenant donc, livrez-nous les villes dont vous vous êtes emparés et les tributs des localités dont vous vous êtes rendus maîtres, en dehors du territoire de la Judée.
Sinon, donnez à la place cinq cents talents d’argent, et, pour les dévastations que vous avez commises et pour les tributs dus par ces villes, cinq cents autres talents : faute de quoi nous irons vous faire la guerre. »
Athénobius, ami du roi, étant arrivé à Jérusalem, vit la magnificence de Simon un buffet couvert de vases d’or et d’argent, et la grande pompe dont il était entouré ; il en fut stupéfait et il répéta les paroles du roi.
Simon lui répondit : « Ce n’est point une terre étrangère que nous avons prise, ni des biens d’autrui dont nous nous sommes emparés ; mais c’est l’héritage de nos pères, qui avait été pendant quelque temps injustement possédé par nos ennemis.
Pour nous, trouvant l’occasion favorable, nous revendiquons l’héritage de nos pères.
Quant à Joppé et à Gazara que tu réclames, ces deux villes faisaient beaucoup de mal à notre peuple et dans notre pays ; nous donnerons pour elles cent talents. »
Athénobius ne lui répondit pas un mot, mais il s’en retourna irrité vers le roi, et lui rapporta la réponse de Simon, la magnificence de sa cour et tout ce qu’il avait vu ; ce qui jeta le roi dans une grande colère.
Or, Tryphon s’enfuit sur un navire à Orthosias.
Le roi nomma Cendébée commandant du littoral, et lui donna une armée de fantassins et de cavaliers.
Et il lui ordonna d’établir son camp en face de la Judée, de fortifier Gédor, d’en assurer les portes et de guerroyer contre le peuple. Le roi cependant poursuivait Tryphon.
Cendébée, s’étant rendu à Jamnia, commença à irriter le peuple, à envahir la Judée, à faire des prisonniers et à massacrer.
Il fortifia Céder et il y mit des cavaliers et des troupes de pied, pour faire des sorties et infester les chemins de la Judée, comme le roi le lui avait commandé.