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        dimanche 24 novembre 2024 - 15h41
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(taille reelle)
les passantes (Antoine Pol, Georges Brassens) ()
Je veux dédier ce poème A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connait à peine Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais
A celle qu'on voit apparaître Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui
A la compagne de voyage Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main
A la fine et souple valseuse Qui vous sembla triste et nerveuse
Par une nuit de carnaval
Qui voulu rester inconnue Et qui n'est jamais revenue
Tournoyer dans un autre bal
A celles qui sont déjà prises Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie, Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant
Chères images aperçues Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin
Mais si l'on a manqué sa vie On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre Aux cœurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus
Alors, aux soirs de lassitude Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir

Antoine Pol (Georges Brassens)