Anna, 12 ans, est orpheline et solitaire. Son asthme pousse sa mère adoptive à l'envoyer quelque temps à Hokkaïdo chez des parents éloignés qui vivent au bord de la mer. En se baladant, Anna découvre une très belle maison, ancienne et aperçoit une jeune fille à la fenêtre : c'est Marnie. Elles vont petit à petit lier une belle amitié quand elles découvrent qu'elles partagent un même mal-être. Or, Marnie disparaît sans prévenir. Intriguée, Anna tente de comprendre pourquoi.
TELERAMA
Ce conte intimiste a été créé dans les studios japonais Ghibli (fondés par Hayao Miyazaki), et ça se voit. À commencer par le décor, radieux coin de nature peint à la main, dont les coteaux d’un vert frémissant, les ciels purs et les maisons nichées dans les arbres semblent appartenir au même pays que Mon voisin Totoro. Même air de famille dans le scénario, qui explore les blessures et l’imaginaire des enfants.
Très influencé par Miyazaki, Hiromasa Yonebayashi n’est pas novice pour autant : on lui doit Arrietty, le petit monde des chapardeurs, sorti en 2010. Il nous offre cette fois une rêverie aux reflets fantastiques. Qui est vraiment Marnie ? Un fantôme, un souvenir, une chance de résilience ? Cette amitié éperdue, comme une psychothérapie surnaturelle entre deux gamines malmenées par la vie, oscille entre une mélancolie très adulte et une naïveté juvénile, avec beaucoup d’étreintes froufroutantes et de serments pour toujours au coucher du soleil. C’est très joli, presque trop… Il manque encore à la nouvelle génération Ghibli ce zeste de magie qui sépare l’habileté du génie.