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LA COLLINE QUX COQUELICOTS, Gorō Miyazaki 2011 (animation japon)@



LA COLLINE QUX COQUELICOTS, Gorō Miyazaki 2011 (animation japon)@
(taille reelle)
LA COLLINE QUX COQUELICOTS, Gorō Miyazaki 2011 (animation japon)@@ ()
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Chaque matin avant de se rendre au lycée, Umi hisse des drapeaux au mat planté dans son jardin. Ils servaient autrefois à envoyer des messages à son père, marin disparu pendant la guerre de Corée. Un de ses camarades de classe, Shun, écrit un poème dans le journal de l'école sur ses drapeaux flottant au vent pour tenter d'attirer son attention. Entre les deux adolescents vont alors naître de profonds sentiments, tandis qu'ils lutteront ensemble pour empêcher la fermeture du foyer des élèves.

TELERAMA
Amours collégiennes et secrets de famille dans le Japon des années 1960. Un joli film d’animation tout public, lumineux et nostalgique, par Goro Miyazaki.
Bienvenue dans un Japon rêvé, rétro, radieux, en plein essor économique, au beau milieu des années 1960. Moins d’un an après la catastrophe de Fukushima, le second dessin animé de Goro Miyazaki (après Les Contes de Terremer) se colore d’une étrange et poignante nostalgie. Le jeune réalisateur était en plein travail lorsque les tremblements de terre, le tsunami et le drame nucléaire ont ravagé son pays. De son propre aveu, il a accentué le côté « paradis perdu » du film. Certes, La Colline aux coquelicots reste, avant tout, la romance de deux lycéens, que risque de séparer un lourd secret de famille. Mais plus que cette sympathique et fraîche bluette, mi-shojo (manga pour filles), mi-mélo, c’est son décor qui retient l’attention. Une évocation minutieuse jusque dans les plus petits détails : marchands de poisson à l’étalage, rues animées, cuisson du riz et bento du matin… On partage, en douceur, dans le sillage d’Umi, les jours ordinaires et heureux, les rayons dorés du crépuscule, la vivacité des émois et des enthousiasmes de jeunesse. Les jeunes héros en uniforme se battent, eux aussi, pour la conservation du passé. Curieux effet gigogne, nostalgie dans la nostalgie : ils militent pour sauver de la démolition leur vieux et croulant foyer d’étudiants, chargé d’histoire.

Quand on sait que Goro Miyazaki est le fils de Hayao, maître inspiré de nombreux chefs-d’œuvre, de Princesse Mononoké à Ponyo sur la falaise, cette fascination pour tous les « héritages » n’étonne pas vraiment. D’autant que le film est une vraie histoire de famille : c’est Hayao Miyazaki lui-même qui a écrit le scénario, adapté d’une vieille bande dessinée populaire. Et c’est au sein de son célèbre studio d’animation, Ghibli, que le film s’est tourné. On en reconnaît d’ailleurs le charme et les caractéristiques : même prédilection pour la clarté des couleurs pastel, mêmes traits (personnages très stylisés, décors délicatement réalistes) que pour les autres œuvres maison. Manquent seulement la folle poésie, les monstres et les merveilles des œuvres de Miyazaki père. Pour le fils, c’est un « héritage » bien lourd à porter…


(edit IPTC)