Mousse et Louis sont jeunes, beaux, riches et ils s'aiment. Mais la drogue a envahi toute leur vie. Louis meurt d'une overdose. Mousse survit, mais elle apprend qu'elle est enceinte.
TELERAMA
Mousse ne se savait pas enceinte. C’est à peine si elle se croit vivante après la mort par overdose de son mec. Ce bébé, elle n’y tient pas plus que ça, mais elle le garde. Dans son refuge (une maison au soleil, près de l’océan), elle accueille le frère du mort, en route pour l’Espagne. Paul est beau, gay, gentil. Curieusement, auprès de lui, Mousse va vivre une « éducation sentimentale »…
Depuis Le Temps qui reste (2005), le cinéma grinçant et transgressif de François Ozon s’est épuré, comme s’il se débarrassait des oripeaux de l’adolescence. Les fantoches de Sitcom, les boules de nerfs de 8 Femmes ont cédé la place à des êtres cabossés et fragiles. La crudité investit Le Refuge, mais le film fait lentement cheminer les personnages vers la lumière. Tout y est lyrique, sensible, étonnamment doux. Comme en attente. Entre parenthèses… Avec une empathie qu’il ne manifeste que dans de rares films, le cinéaste capte donc les hésitations, les fluctuations — les vagissements — d’adultes qui semblent naître en même temps que leur bébé. Une génération finie mais pas prête : pour tout assumer, assurer, elle demande juste un peu de temps. C’est désarmant et passionnant.