Dom est veilleur de nuit dans un hôtel. Un soir, une femme arrive à l'accueil, sans valise, pieds nus. Elle s'appelle Fiona et c'est une fée. Le lendemain, après avoir réalisé deux des trois vœux accordés à Dom, elle disparaît.
TELERAMA
Troisième comédie du trio de clowns franco-belge Abel, Gordon, Romy qui imagine la rencontre d’une fée et d’un veilleur de nuit. Les fantômes de Tati et de Keaton rôdent toujours.
Ceux qui ont vu L’Iceberg (2006) et Rumba (2008), les précédentes fantaisies burlesques du trio de clowns franco-belge Abel, Gordon, Romy, où rôdaient déjà les fantômes de Tati et de Keaton, ne seront pas dépaysés, ni déçus. La nouveauté vient surtout du Havre, la ville portuaire aux rues géométriques imaginées par l’architecte Auguste Perret, que les auteurs de La Fée exploitent à merveille.
Comme Rohmer avait si bien su associer les atermoiements des jeunes filles en fleur avec le dédale des villes nouvelles (Cergy-Pontoise dans L’Ami de mon amie), le trio utilise la beauté cachée du Havre comme terrain de jeu de ses cascades corporelles : acteurs très physiques, Abel et Gordon s’amusent à triturer dans tous les sens leurs longs corps minces et élastiques, souvent dénudés.
Veilleur de nuit dans un hôtel miteux, Dominique Abel, grand dadais maladivement timide, reçoit la visite d’une fée rousse et dégingandée (Fiona Gordon), qui promet d’exaucer trois de ses vœux. La caméra bouge peu, chaque plan-séquence est composé au millimètre, avec un sens de la dérision permanent. Nostalgiques de l’âge d’or du « slapstick », d’un cinéma qui savait déclencher, en une simple dégringolade, le rire et les larmes, ces néo-Laurel et Hardy se révèlent des as du dérapage contrôlé, mélancolie incluse.