En 1866, pendant la révolution mexicaine, Benjamin Trane, un ancien officier de l'armée sudiste à la recherche d'argent, décide de s'allier avec un chef de bande. Le marquis de Labordère leur propose une mission : escorter la comtesse Marie Duvare, dont le carrosse contient de l'or.
TELERAMA
Mexique, 1866. Un ancien officier de l’armée sudiste s’associe à un brigand professionnel. Lancaster et Cooper au meilleur de leur forme. Dialogues en décalage, seconds rôles originaux, ironie : les westerns-spaghettis y puiseront leur inspiration.
En un an, Robert Aldrich signe Bronco Apache, Vera Cruz, En quatrième vitesse... Un tir groupé ! Jalon novateur dans l’histoire du western, Vera Cruz annonce les duels au soleil de Sergio Leone, avec ses desperados crados, ses révolutionnaires en sombrero et ses sarcasmes en rafale. En 1866, au Mexique, les insurgés juaristes tentent de chasser l’empereur Maximilien d’Autriche pour prendre le pouvoir. Comme le pays est une pétaudière, il attire toutes sortes d’aventuriers et de canailles cupides. Dont Joe Erin (Burt Lancaster) et Ben Trane (Gary Cooper), qui n’ont rien en commun à part de viser toujours juste. Ils vont s’associer par appât du gain. Le premier est une crapule au sourire d’ivoire éclatant sur un visage très souillé, à la tête d’une bande de mercenaires sans foi ni loi. Le second, à l’allure de gentleman, est un ancien colonel sudiste, propriétaire de plantation ruiné par la guerre de Sécession. Ces complices contre nature sont chargés d’escorter avec un détachement militaire une comtesse française (Denise Darcel, ex-showgirl parisienne) jusqu’au port de Vera Cruz.
L’intrigue est une suite de coups tordus et de renversement d’alliances, où tout le monde cherche à tromper tout le monde et où le moindre compliment cache une trahison à venir. Le scénario, pour le moins rocambolesque quoique totalement improvisé sur le tournage (d’après Robert Aldrich), contient plus d’une réplique saillante. Exemple : « Un type qui aime les gens, on peut pas compter dessus. » Entre visite touristique bien réelle à l’intérieur du pays (le château de Chapultepec, la pyramide du Soleil), bons seconds rôles de méchants (Ernest Borgnine, Charles Bronson, Jack Elam...) et sympathie in extremis pour la cause du peuple mexicain, ce film, qui connut un énorme succès en France à sa sortie, est resté un western incontournable.