Nele s'échappe régulièrement de son triste quotidien professionnel à Berlin grâce à la musique et à l'opéra. Originaire d'un petit village d'Estonie, elle travaille dans un centre d'appel.
TELERAMA
Le mythe d’Orphée et Eurydice est revisité avec humour – et maladresse – dans cette fiction combinant chant lyrique et danse contemporaine.
Pour le meilleur et le pire, cette relecture du mythe d’Orphée compte parmi les films les plus créatifs du jeune cinéma allemand. Orphée est cette fois une jeune Estonienne (la soprano Mirjam Mesak), qui rêve d’une carrière de chanteuse d’opéra à Munich, de nos jours. Eurydice, son amour, est un pickpocket acrobate de rue (le danseur Guido Badalamenti), pour qui elle descendra aux Enfers, tout en affrontant les démons de son passé (et aussi le dieu Hadès, relooké en impresario avec Ray-Ban et cigare).
L’inversion du genre des deux héros est ce qu’il y a de plus normal dans cette fantasmagorie, dont le programme musical consiste en un va-et-vient effréné d’airs à succès entre baroque, contemporain et gospel. Quant à la mise en scène, tout en bonds chorégraphiques et rebonds dramatiques, elle mêle onirisme, délires circassiens et esthétique publicitaire des années 1980, avec une exaltation et une absence de sérieux plutôt communicatives. Les frontières entre kitsch opératique et formalisme ringard deviennent malheureusement trop floues, dans la seconde partie du film, et l’ampleur tragique du récit mythologique se dilue. Reste une tentative bienvenue de rapprocher l’opéra et la danse contemporaine du grand public.