arpoma l'art par la musique
        vendredi 20 septembre 2024 - 13h41
menu / actu

liste / rep

atlas / rech

l'art par la musique

MORISOT (Berthe), portrait de Mme E.P (1871)
BEAUCARNE (Julos), vous aviez mon coeur

Vous aviez mon coeur, Moi, j'avais le vôtre ...
Le vôtre est rendu, Je n'en ai plus d'autre

Marceline DESBORDES-VALMORE

Berthe MORISOT - portrait de Mme E.P (1871)
Sa famille ne s'oppose pas à Berthe lorsque celle ci décide de faire de la peinture une profession. Alors que sa soeur aînée Edma, sitôt mariée, renonce à peindre, mais reste un inépuisable modèle pour Berthe: on ne sait si la jeune femme assise est inspirée par Edma, mais elle a ce même air mélancolique de la jeune bourgeoise confinée à la maison et aux soins du ménage, celle precisement que Berthe refuse d'être.

Illustration musicale: Julos BEAUCARNE - Vous aviez mon coeur
Julos Beaucarne échappe aux modes, vivant délibérément selon ses mots dans un âge où le monde sera « neuf ou veuf ». Pionnière du romantisme, Marceline Debordes-Valmore que le chanteur met en musique içi, annonce des maîtres de la poésie française moderne : Rimbaud et surtout Verlaine. Cette femme prétendument ignorante fut la marraine indiscutable de « muses » de la fin du siècle : Anna de Noailles, Renée Vivien, Cécile Sauvage.

Qu'en avez-vous fait ? (Marceline DESBORDES-VALMORE)

Vous aviez mon coeur, Moi, j'avais le vôtre :
Un coeur pour un coeur; Bonheur pour bonheur !
Le vôtre est rendu; Je n'en ai plus d'autre.
Le vôtre est rendu Le mien est perdu.

La feuille et la fleur Et le fruit lui-même,
La feuille et la fleur, L'encens, la couleur :
Qu'en avez-vous fait, Mon maître suprême ?
Qu'en avez-vous fait De ce doux bienfait ?

Comme un pauvre enfant, Quitté par sa mère,
Comme un pauvre enfant, Que rien ne défend :
Vous me laissez là, Dans ma vie amère;
Vous me laissez là, Et Dieu voit celà !

Savez-vous qu'un jour, L'homme est seul au monde ?
Savez-vous qu'un jour, Il revoit l'amour ?
Vous appellerez, Sans qu'on vous réponde,
Vous appellerez, Et vous songerez !..

Vous viendrez rêvant, Sonner à ma porte;
Ami comme avant, Vous viendrez rêvant.
Et l'on vous dira : "Personne.. elle est morte."
On vous le dira : Mais, qui vous plaindra !