MAIGRET TEND UN PIEGE, Jean Delannoy 1958, Jean Gabin, Jean Gabin, Annie Girardot (policier)@@
Paris, 1957. Quatre femmes ont été tuées à coups de couteau dans le quartier du Marais. Le commissaire Maigret décide de tendre un piège à l'assassin. Il fait arrêter un faux coupable afin d'obliger le meurtrier à se manifester lors de la reconstitution du dernier crime. Le tueur attaque une auxiliaire de police, mais parvient de nouveau à fuir. Pendant ce temps, l'inspecteur Lagrume prend en filature une femme au comportement suspect.
TELERAMA
Une aventure policière solidement charpentée, avec ce qu’il faut de rebondissements, de coups de sifflet et de peinture sociale pittoresque.
En quelques mois, quatre femmes ont été assassinées dans le quartier du Marais, à Paris. Toutes brunes et boulottes, toutes lardées de coups de couteau. Le commissaire Maigret enrage : pas une piste, pas un indice. Et voilà que l’assassin le défie, téléphonant lui-même à la police…
Ce serial killer des années 1950 opère en milieu bourgeois, s’épanouit comme une plante chétive et vénéneuse au creux de vieilles haines familiales et de poisseuses affaires de mœurs. Bref, un personnage de Simenon avant d’être un assassin. Exporté dans le Paris cartonneux du cinéma « qualité française », il est prétexte à une aventure policière solidement charpentée, avec ce qu’il faut de rebondissements, de coups de sifflet et de peinture sociale pittoresque.
Régnant comme un usurpateur magnifique sur ce ballet sans surprise, Jean Gabin détourne la pipe et le chapeau mou du commissaire Maigret à son profit. Membre d’une longue et disparate série d’incarnations de l’illustre flic, d’Harry Baur (avant lui) à Jean Richard ou Bruno Cremer (plus tard, pour la télévision), il n’est pas, de loin, le plus fidèle. Il s’approprie la puissance bougonne du héros de roman, sans écouter ni ses doutes ni ses ambiguïtés. Il invente un nouveau personnage, bourru, chaleureux, épatant : le commissaire Gabin.