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MA PART DU GATEAU, Cedric Klapisch 2011, Gilles Lellouche, Karin Viard, Audrey Lamy (comique)@@@

France, une mère de famille dunkerquoise, licenciée économique, quitte son mari et ses enfants pour monter sur Paris et y chercher du travail. Sur place, elle fera la rencontre d'un courtier, événement fortuit qui ne sera pas sans conséquence pour elle.

TELERAMA
France fait le ménage chez un trader et... Une rencontre improbable ? Oui.

La France est en crise. Elle tire le diable par la queue, on la maltraite, et voilà qu'on la licencie. Si quelqu'un l'incarnait, ce pourrait être France (Karin Viard), ouvrière à Dunkerque, mère de famille courage, généreuse, vivante, mais qui veut soudain en finir. Un drame ? Non, une comédie sociale qui fait de la résistance, quitte à sombrer dans la caricature. Klapisch a certes démontré par le passé qu'il avait une conscience politique solide et qu'il était capable de s'engager, du côté des sans-papiers notamment. Mais on ne s'attendait pas à le voir réagir ainsi, presque à chaud, à l'injustice sociale et aux conséquences désastreuses de la spéculation.

La bonne idée, c'est d'oser l'improbable : provoquer la rencontre - professionnelle d'abord - de cette ouvrière avec celui qui est responsable de sa mouise. Non plus son ennemi « historique », le patron, mais le trader qui a favorisé la liquidation de sa boîte. Schéma simple, frontal, digne d'une comédie de Capra. C'est ainsi que France se retrouve femme de ménage dans le vaste et lumineux appartement d'un puissant solitaire (Gilles Lellouche), qui jongle avec les millions depuis son ordinateur.

France a beau subir l'exclusion et la honte, elle s'accroche. Perdante mais toujours battante. Dans ce registre, Karin Viard déborde d'énergie, n'hésitant pas à en faire trop, à être exubérante. France le vaut bien puisqu'elle n'a rien : l'humour, c'est sa part du gâteau. Face à elle, le trader est censé ne pas avoir d'état d'âme, être un fantasme, quelqu'un d'à peine réel, loin au-dessus des « vraies gens ». C'est là que le bât blesse : Gilles Lellouche est un acteur on ne peut plus terrien. Non seulement il y a erreur de casting, mais toute la première partie le montrant dans la City à Londres, puis à Venise, lors d'un week-end de flambe avec l'une de ses conquêtes, est pesante. Et, surtout, totalement étrangère au coeur du sujet, à savoir ce qui se joue entre la prolo et le trader.

Une complicité naît parce qu'elle le dépanne en faisant la baby-sitter. Une cravate à nouer les rapproche. Enfin, un dîner bien arrosé, où lui se décoince un peu. On s'attendait à davantage de péripéties cocasses ou troublantes, à un enchaînement plus écrit, pour mettre en scène ce désir plus fort que les antagonismes sociaux - et qui s'en nourrit. Klapisch passe trop vite sur ces motifs (par peur ?), préférant miser sur une colère sociale, surjouée à la fin, avec tous ces ouvriers rassemblés pour soutenir une « France » devenue hors-la-loi. En terme de cinéma, c'est très démonstratif et maladroit. En termes politiques, c'est autre chose, mais quoi ? Klapisch et Mélenchon, même combat ?