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LES REVEURS, Tom Tykwer 1997, Ulrich Matthes, Heino Ferch, Floriane Daniel (thriller sentimental)@@
Rebecca et Laura vivent ensemble dans un chalet des Alpes à Berchtesgaden, en Bavière. Marco, le petit ami de Rebecca, se fait voler sa voiture par René, un projectionniste qui souffre de pertes de mémoire à court terme. Plus tard, René est impliqué dans un accident de la circulation avec Theo, un fermier qui, distrait, conduisait du mauvais côté de la route. La voiture de Marco est ensevelie sous la neige alors que la fille de Theo est gravement blessée et tombe dans le coma. René quitte les lieux en prenant une photo de Theo et rencontre par la suite Laura, devenant ami avec elle. Pendant ce temps, Marco recherche sa voiture alors que Theo veut retrouver l'homme qu'il considère comme responsable de l'état de sa fille.

TELERAMA
En nimbant d’étrangeté des scènes banales, l’auteur de “Cours, Lola, cours”, installe un vrai suspense dans cet intrigant puzzle existentiel.

On connaît Tom Tykwer depuis Cours, Lola, cours (1998), sorte de patchwork techno, speedé mais un peu vain. Dans ces Rêveurs, réalisé deux ans auparavant, le cinéaste mettait son goût de l’esthétisme au service d’un scénario nettement plus intrigant. Tout débute par un tragique accident de la route et la fuite du « coupable ». Mais, fausse piste, ce n’est pas un polar. Ou alors un polar métaphysique : des personnages en quête d’eux-mêmes se croisent, sans savoir à quel point leurs drames sont liés. Ici, le froid et le chaud s’affrontent. La nature claire et enneigée contraste avec le décor de conte de fées du chalet, si oppressant.

Habillée tel un Petit Chaperon rouge sexy, Rebecca dort au côté d’un Prince charmant égocentrique, exclusivement vêtu de bleu. Son amie Laura, l’infirmière toujours en vert, veille une enfant dans le coma, avant de rejoindre son amant amnésique, tout en noir. En nimbant d’étrangeté des scènes banales, Tykwer installe un vrai suspense sur l’avenir de ses « rêveurs ». Son petit puzzle existentiel évoque parfois et en mineur De beaux lendemains, d’Atom Egoyan. Depuis, Tykwer a déçu avec Heaven (2002), une parabole poussive, puis une adaptation pataude du Parfum (2006) de Patrick Süskind. Il n’y a eu que son beau court avec Natalie Portman dans le collectif Paris je t’aime (2006) pour rappeler son goût des rêveries insolites.